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Troubles fonctionnels du pharynx 
et de l’oesophage 
E Ponette 
D Vanbeckevoort 
© 2000 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés. 
Dysphagies d’origine haute 
Pendant longtemps, l’examen radiologique de la déglutition n’a pas 
bénéficié d’une attention suffisante. C’est une erreur car la radiologie 
occupe une position clé dans le diagnostic des troubles de la 
déglutition [17, 19, 21, 27, 41, 55, 57, 61, 64]. 
Je me propose de discuter de la technique employée, puis de faire 
une analyse systématique de la sémiologie normale et pathologique, 
et enfin de présenter quelques entités pathologiques. 
TECHNIQUE RADIOLOGIQUE 
Comme produit de contraste, nous utilisons en principe la baryte, 
notamment une suspension de Micropaquet non diluée. 
Quand le patient présente des antécédents d’aspiration, nous 
utilisons un produit iodé hydrosoluble à faible osmolarité. Nous 
n’employons pas les produits iodés à haute osmolarité à cause du 
risque d’oedème pulmonaire. 
Parfois, nous complétons l’examen par un bolus solide (notamment 
du pain trempé dans du Micropaquet) ou par un bolus semi-solide 
(notamment un mélange de Micropaquet non dilué et d’une poudre 
solidifiante à base d’amidon modifié, par exemple Resourcet de la 
firme Sandoz Nutrition). Chez certains patients, en effet, la 
dysphagie concerne plutôt les aliments solides que liquides. 
L’emploi de bolus à différente viscosité est donc logique [9, 41, 55]. 
Certains auteurs emploient un comprimé comme bolus solide [22]. 
La position du malade et les incidences sont essentielles pour un 
bon examen de la déglutition. Nous examinons les malades en 
projection latérale puis postéroantérieure, les deux incidences en 
position debout ou assise [19]. Nous exécutons toujours en premier 
lieu la série en projection latérale : c’est en effet la plus 
informative [17]. Ensuite, nous exécutons une série en projection 
postéroantérieure. Nous préférons la projection postéroantérieure à 
la projection antéropostérieure pour des raisons de radioprotection : 
dans la projection postéroantérieure, la glande thyroïde, qui est un 
organe radiosensible, est en effet moins irradiée. 
Dans certains cas, nous complétons l’examen par une série en 
projection oblique ou en position couchée. Chez des patients 
présentant une position haute des épaules, l’analyse de la zone du 
Eric Ponette : Professeur ordinaire en radiologie, chef de clinique. 
Dirk Vanbeckevoort : Chef de clinique adjoint. 
Universitaire ziekenhuizen Gasthuisberg, Herestraat 49, B-3000 Leuven, Belgique. 
sphincter supérieur de l’oesophage est souvent difficile. Dans ce cas, 
une série complémentaire en incidence oblique est utile [41]. Quand 
le remplissage de l’hypopharynx en projection postéroantérieure est 
insuffisant en position debout, il est amélioré en position couchée 
parce que l’action accélératrice de la gravitation est éliminée dans 
cette position. En outre, la position couchée démontre mieux que la 
position debout un passage passif [19] et une régurgitation dans le 
nasopharynx [16]. 
Comme technique d’imagerie, nous utilisons soit 
l’ampliphotographie 100 mm, soit la fluorographie numérisée, à une 
vitesse de six images par seconde d’une part, et la vidéo-fluorographie 
à une vitesse de 50 images par seconde d’autre part. 
Dans la plupart des cas, un enregistrement pendant 2 secondes suffit 
pour l’analyse de la déglutition. 
Une vitesse de six images par seconde est un strict minimum pour 
l’étude des troubles de la déglutition et est intéressant comme 
examen de dépistage dans la majorité des cas, mais ne suffit pas 
pour une analyse fine de tous les troubles fonctionnels ; la 
vidéofluorographie permet un temps d’enregistrement plus long que 
les deux autres techniques mentionnées. Pour ces raisons, nous 
utilisons la vidéofluorographie, par exemple en cas de suspicion de 
troubles de la phase orale de la déglutition, dans les troubles 
complexes de la phase pharyngée, pour déterminer le moment d’une 
aspiration dans le cycle de la déglutition (avant, pendant ou après 
la déglutition), et quand nous employons un bolus solide ou 
semi-solide. 
Certains auteurs utilisent comme nous alternativement 
l’ampliphotographie ou la fluorographie numérisée d’une part, et la 
vidéofluorographie d’autre part [35, 61], d’autres surtout ou 
uniquement la vidéofluorographie [17, 21, 22, 39], d’autres encore surtout 
la cinématographie [27]. 
L’avantage de l’ampliphotographie et de la fluorographie numérisée 
réside dans la haute qualité de l’image, nécessaire pour la détection 
d’anomalies morphologiques, dans les facilités de l’analyse et dans 
la communication aisée avec le clinicien. L’avantage de la 
vidéofluorographie et de la cinématographie réside dans l’étude 
dynamique plus approfondie grâce au nombre plus élevé d’images 
par seconde, et dans la réalisation aisée d’un enregistrement de plus 
longue durée ; la dose de rayons par unité de temps est plus basse 
pour la vidéofluorographie que pour la cinématographie [17]. 
La manofluorographie combine la vidéofluorographie avec la 
manométrie [11, 13, 51]. Cette méthode a contribué à une meilleure 
compréhension de certains mécanismes de la déglutition, par 
exemple l’importance de la contraction de la langue pour la 
propulsion du bolus de la cavité orale dans l’oro- et l’hypopharynx, 
Encyclopédie Médico-Chirurgicale 33-070-A-30 
33-070-A-30 
Toute référence à cet article doit porter la mention : Ponette E et Vanbeckevoort D. Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés), 
Radiodiagnostic – Appareil digestif, 33-070-A-30, 2000, 21 p.
33-070-A-30 Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage Radiodiagnostic 
l’importance de la pression négative dans la lumière du sphincter 
supérieur de l’oesophage dans la phase pharyngée de la déglutition. 
Cette méthode démontre donc également les déficiences de ces 
mécanismes. Elle permet une quantification plus précise des 
phénomènes moteurs de la déglutition et une analyse 
complémentaire de leurs relations réciproques. 
SÉMIOLOGIE RADIOLOGIQUE NORMALE 
ET PATHOLOGIQUE 
Afin de comprendre la déglutition normale et pathologique, des 
connaissances anatomiques et neurophysiologiques de l’appareil 
musculonerveux sont indispensables [17-19, 21, 40]. Il est par exemple 
important de savoir que les muscles, qui sont impliqués dans les 
phases orale et pharyngée de la déglutition, sont des muscles striés, 
et que la mastication, ainsi que la phase orale, sont sous contrôle 
volontaire, tandis que la phase pharyngée est sous contrôle réflexe 
involontaire [18]. Il est également intéressant de savoir que, dans la 
motilité de la déglutition, interviennent des fibres motrices des nerfs 
crâniaux n° V (nerf trigeminus), VII (nerf facialis), IX (nerf 
glossopharyngeus), X (nerf vagus), XII (nerf hypoglossus), et 
accessoirement des fibres motrices du système sympathique [18, 29]. 
Dans l’analyse de l’examen, il est souhaitable de suivre un schéma 
systématique, en premier lieu réalisation de la série en projection 
latérale, puis de la série en projection postéroantérieure [16-18, 21, 39-41, 
59, 61]. 
¦ Projection latérale 
Il faut analyser la formation du bolus oral, le transport oropharyngé, 
l’obturation du nasopharynx, le mouvement de l’os hyoïde, 
l’obturation du larynx, le comportement du sphincter supérieur et 
l’évacuation de l’hypopharynx. 
Phase orale 
Le sujet normal est capable d’ingérer un bolus de volume moyen et 
de le tenir en bouche jusqu’au moment où il décide de l’avaler ; 
ensuite, ce bolus est transporté dans le pharynx en une seule 
déglutition, suite à une contraction énergique de la langue qui se 
déplace en direction crâniale et postérieure et agit comme un piston 
[17-19]. 
Déjà, à ce stade, il existe plusieurs troubles fonctionnels [6, 16, 39, 41]. 
Par exemple, le patient laisse échapper une partie du bolus à travers 
les lèvres ; ou il ne réussit pas à former un bolus de volume suffisant 
(formation défectueuse du bolus) ; ou le bolus passe, partiellement 
ou totalement, dans l’oro- et l’hypopharynx avant la déglutition, 
suite à une apposition insuffisante entre la partie postérosupérieure 
de la langue et le palais mou (passage passif) ; ou le patient fait, 
moyennant des mouvements répétitifs de la langue, plusieurs essais 
1 Déglutition normale : obturation du nasopharynx. 
Avant la déglutition (a), remarquez l’espace aérien libre (as-térisque) 
entre le palais mou (flèche), clôturant la cavité 
orale en apposition à la langue, et la paroi postérieure 
du pharynx (tête de flèche) ; petit résidu baryté au niveau 
de la base de la langue et dans l’hypopharynx dû à une dé-glutition 
précédente. 
Au début de la déglutition (b), on observe un déplacement 
important du palais mou (flèche) en direction postérosupé-rieure 
et déplacement discret de la paroi postérieure 
du pharynx (tête de flèche) en direction antérieure, chassant 
l’air entre les deux structures. 
1/6 s plus tard (c), le palais mou (flèche) achève 
son mouvement postérosupérieur et clôture parfaitement 
la zone de transition entre l’oropharynx et le nasopharynx. 
2 Déglutition pathologique : passage partiel du bolus dans le nasopharynx. 
Au début de la déglutition (a), malgré l’arrivée du bolus dans l’oropharynx, l’espace aé-rien 
entre le palais mou (flèche) et la paroi postérieure du pharynx (tête de flèche) est 
toujours présent ; la zone de transition entre l’oropharynx et le nasopharynx n’est donc 
pas close. 
Passage partiel mais important du bolus de l’oropharynx dans le nasopharynx (b) 
(flèche). 
de déglutition avant d’y parvenir (trouble d’initiation de la 
déglutition) ; ou bien le patient ne réussit pas à avaler le bolus oral 
en une seule fois (déglutition fractionnée). Un passage passif peut 
occasionner une aspiration dans les voies respiratoires, car les 
mécanismes protecteurs du larynx ne fonctionnent pas encore avant 
la déglutition. 
L’analyse des troubles de la phase orale nécessite la vidéo-fluorographie 
[3] car ces dysfonctions exigent un enregistrement de 
5 secondes au minimum, et souvent plus. 
Phase pharyngée 
Avant la déglutition, il existe une communication aérienne libre 
entre le nasopharynx, l’oropharynx et l’hypopharynx. Pendant le 
passage oropharyngé, l’obturation du nasopharynx est obtenue par 
un mouvement du palais mou en direction postérosupérieure, et un 
mouvement localisé de la paroi postérieure du pharynx en direction 
antérieure (bourrelet de Passavant, formé par la contraction du 
constricteur supérieur du pharynx), chassant l’air à ce niveau [17-19, 
21, 41] ; l’effet de ces mouvements est bien visible sur les clichés (fig 1). 
Si en revanche cette apposition ne s’effectue pas ou reste incomplète, 
une partie du bolus oral s’échappe dans le nasopharynx [6, 39, 41] 
(fig 2). 
2
Radiodiagnostic Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage 33-070-A-30 
Immédiatement après la déglutition normale, les structures 
responsables de l’obturation du nasopharynx regagnent leur 
position de repos. 
Au début de la déglutition, l’os hyoïde se déplace en direction 
crâniale et ventrale [17, 18, 21], sur une distance verticale d’environ la 
hauteur d’une vertèbre cervicale (fig 3). Ce mouvement commence 
déjà avant l’obturation du nasopharynx et est accompagné d’un 
mouvement antérosupérieur du cartilage thyroïdien (par 
l’intermédiaire de la membrane thyrohyoïdienne et du muscle 
thyrohyoïdien) et du cartilage cricoïdien, entraînant ainsi une 
traction antérieure sur le sphincter supérieur de l’oesophage [17]. L’os 
hyoïde revient dans sa position initiale immédiatement après la 
déglutition [12, 17] ; plus précisément, chez l’adulte normal, l’intervalle 
entre le début de la montée de l’os hyoïde pendant la déglutition 
d’un bolus liquide et sa descente après la déglutition est en moyenne 
de 1,30 s [12]. 
Une ascension insuffisante peut être occasionnée par différentes 
maladies neuromusculaires [16]. Une descente retardée peut indiquer 
une relaxation musculaire déficiente, comme dans la maladie de 
Steinert [19]. 
Deux mécanismes préviennent le passage du bolus dans le larynx : 
en premier lieu la contraction des muscles intrinsèques du larynx, et 
accessoirement le mouvement caudal du bord libre de l’épiglotte 
[17, 19, 21, 39, 49]. 
La fente glottique, qui est limitée par les deux plis vocaux (formés 
par les muscles vocaux) et qui est donc la partie la plus importante 
du larynx, divise la cavité du larynx en une partie supérieure (le 
vestibule) et une partie inférieure (l’espace infraglottique) ; le 
vestibule, à son tour, se compose d’un espace supérieur 
subépiglottique et d’un espace inférieur supraglottique, comprenant 
surtout les ventricules ou sinus de Morgagni [21]. La cavité du larynx 
contient donc de haut en bas trois étages : le vestibule, la fente 
glottique et l’espace infraglottique. 
La contraction des muscles intrinsèques du larynx, en premier lieu 
des muscles vocaux, est visualisée indirectement par la disparition 
de l’air de la fente glottique et du vestibule du larynx avant que le 
bolus arrive dans l’hypopharynx [17, 21, 49] (fig 4). 
Le mouvement du bord libre de l’épiglotte est visible directement : 
au repos (avant la déglutition) il est dirigé vers le haut et pendant la 
déglutition vers le bas [21, 39, 41, 49] (fig 4). La descente du bord libre de 
l’épiglotte semble passer par deux phases : le passage de la position 
érigée à la position horizontale et le passage de cette dernière 
position à la position caudale. La première phase serait la 
conséquence du mouvement crânial de l’hyoïde et du cartilage 
thyroïdien [21, 49], tandis que l’épiglotte reste fixée par les plis 
pharyngoépiglottiques [21]. La deuxième phase serait occasionnée par 
la contraction du muscle thyroépiglottique et aryépiglottique [21]. En 
cas de déficience de ces mécanismes, une partie du bolus passe dans 
le larynx, éventuellement dans la trachée, et même dans les voies 
aériennes périphériques : c’est l’aspiration pendant la déglutition 
[6, 16, 21, 39] (fig 5). Chez le sujet normal, le produit de contraste ne 
pénètre pas dans les ventricules (sinus de Morgagni) [21]. Une 
pénétration dans l’espace subépiglottique est observée chez une 
minorité de patients sans plaintes, mais nettement moins 
fréquemment que dans un groupe de patients présentant une 
dysphagie [21]. 
Immédiatement après la déglutition normale, les structures 
responsables de l’obturation du larynx reprennent leur position de 
repos. 
Le sphincter supérieur de l’oesophage est composé de fibres 
transversales (le musculus cricopharyngeus qui est la partie 
principale et qui est un faisceau du musculus constrictor pharyngis 
inferior), de fibres obliques provenant du musculus constrictor 
pharyngeus inferior, et de fibres longitudinales provenant de la 
musculature oesophagienne. Entre le musculus cricopharyngeus et 
les fibres obliques du musculus constrictor pharyngeus inferior, il 
existe une zone de pauvreté musculaire : c’est le triangle décrit par 
Killian, dans lequel se développe, selon les notions classiques, le 
diverticule de Zenker [18, 19, 21]. 
Normalement, ce sphincter est fermé au repos, donc au moment où 
le sujet n’avale pas ; il s’ouvre brièvement pendant la déglutition et 
se referme immédiatement après. 
Le sphincter supérieur de l’oesophage normal est en effet fermé au 
repos : il existe notamment à ce niveau une zone de haute pression, 
ayant un pic de l’ordre de 50 à 60 mmHg, visualisé sur une courbe 
manométrique employant un cathéter qui est retiré progressivement 
de l’oesophage thoracique jusque dans l’hypopharynx. Cette zone 
de haute pression a une longueur de 2,5 à 4,5 cm, et le pic se trouve 
au niveau des vertèbres cervicales C5-C6 [29]. L’état fermé du 
sphincter supérieur au repos est également visible sur le cliché 
radiologique (fig 6a). 
3 Déglutition normale : mouvement supéroantérieur de l’os hyoïde. 
Avant la déglutition (a), remarquez la distance entre l’os hyoïde (flèche) et la 
mandibule. 
Pendant la déglutition (b), l’os hyoïde (flèche) se déplace en direction antérosupérieure 
sur une distance d’environ la hauteur d’une vertèbre cervicale et s’approche donc de la 
mandibule. 
4 Déglutition normale : obturation du larynx. 
Avant la déglutition (a), remarquez la présence d’air dans le vestibule du larynx, aussi 
bien dans sa partie subépiglottique (astérisque) que dans sa partie supraglottique, y 
compris les sinus de Morgagni (tête de flèche). Cet air a la forme d’un triangle dont 
la base se trouve au niveau des sinus de Morgagni et le sommet au niveau de la face pos-térieure 
du bord libre de l’épiglotte qui est dirigé vers le haut (flèche). 
Pendant la déglutition (b), le triangle aérique a disparu, suite à la contraction des mus-cles 
intrinsèques du larynx. Le bord libre de l’épiglotte est dirigé vers le bas (flèche), 
suite à son mouvement caudal. 
3
33-070-A-30 Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage Radiodiagnostic 
Au moment de la déglutition normale, ce sphincter s’ouvre 
brièvement : ceci correspond à une baisse passagère de la pression 
intraluminale à ce niveau, jusqu’en dessous de la pression 
atmosphérique. À ce moment, la paroi postérieure du sphincter se 
déplace en direction dorsale et s’aligne sur les parois postérieures 
de l’hypopharynx et de l’oesophage cervical [17, 18, 21, 41] (fig 6b). 
Une dysfonction de ce sphincter peut se situer à différents stades de 
la déglutition : l’ouverture incomplète, l’ouverture retardée, la 
fermeture prématurée et la fermeture incomplète. 
– L’ouverture incomplète du sphincter supérieur est une première 
modalité de dysfonction : elle se manifeste par le fait que l’encoche 
postérieure du sphincter supérieur ne s’efface pas pendant la 
déglutition [16, 21, 39, 41] : c’est l’« achalasie » du sphincter supérieur 
(fig 7). Les termes « relaxation normale » et « achalasie » sont des 
termes manométriques. En radiologie, il vaut mieux employer les 
termes « ouverture normale » et « ouverture incomplète », d’autant 
que les termes manométriqes et radiologiques ne se superposent pas 
entièrement en ce qui concerne le sphincter supérieur de 
l’oesophage [39]. Quatre facteurs semblent contribuer à une ouverture 
normale du sphincter supérieur de l’oesophage : 
– une relaxation normale du sphincter ; 
– une élasticité normale du sphincter relaxé ; 
– une traction antérieure suffisante sur le sphincter relaxé par le 
mouvement antérieur de l’os hyoïde, entraînant le larynx et le 
cricoïde ; 
– une pression radiaire intraluminale suffisante du bolus avalé 
[16, 17]. 
Les causes possibles d’une ouverture diminuée de ce sphincter 
peuvent donc être déduites des facteurs mentionnés. 
– Au moment où le bolus remplit bien l’oesophage cervical, 
l’encoche postérieure du sphincter ne peut plus être présente. Si elle 
persiste à ce moment mais s’efface un peu plus tard, on qualifie la 
dysfonction d’« ouverture retardée du sphincter supérieur » [21, 39, 41] 
(fig 8). 
– Normalement, le sphincter supérieur se referme au moment où la 
contraction péristaltique pharyngée (cf infra) atteint la zone 
sphinctérienne. Si, au contraire, l’encoche postérieure du sphincter 
réapparaît avant que la contraction péristaltique de l’hypopharynx 
ait atteint la zone sphinctérienne, la dysfonction est qualifiée de 
« contraction prématurée du sphincter supérieur » [39, 41] (fig 9). Une 
fréquence accrue de contractions prématurées du sphincter 
supérieur est signalée dans le reflux gastro-oesophagien [2]. Plusieurs 
des dysfonctions mentionnées du sphincter supérieur pourraient 
intervenir dans la pathogenèse du diverticule de Zenker, qui est 
considéré comme un « diverticule de pulsion » [58]. 
– Une quatrième dysfonction du sphincter supérieur est constituée 
par une fermeture incomplète après la déglutition. Dans ce cas, ce 
sphincter reste donc ouvert également dans la phase entre deux 
5 Déglutition pathologique : transition partielle du bolus dans le larynx. 
Au début de la déglutition (a), malgré l’arrivée du bolus dans l’hypopharynx, l’air ves-tibulaire 
est toujours présent (astérisque et tête de flèche) ; les muscles intrinsèques 
du larynx ne se contractent donc pas, et une partie du bolus passe par conséquent dans 
la partie subépiglottique du vestibule (flèche). 
1/6 s plus tard (b), le contraste passe dans les sinus de Morgagni (flèche). 
1/6 et 2/6 s plus tard (c, d), le contraste passe au-delà de la fente glottique, dans l’es-pace 
infraglottique (flèche) ; remarquez que le vestibule contient toujours de l’air et que 
l’épiglotte, dont la paroi dorsale est visible indirectement (tête de flèche), garde une po-sition 
semi-érigée. 
6 Déglutition normale : comportement du sphincter supérieur de l’oesophage. 
En fin de la déglutition (a), le sphincter supérieur de l’oesophage est fermé (flèche) 
et reste fermé jusqu’à une nouvelle déglutition. 
Pendant la déglutition (b), le sphincter supérieur de l’oesophage s’ouvre largement ; 
la paroi postérieure de la zone sphinctérienne (flèche) s’aligne sur la paroi postérieure 
de l’hypopharynx et de l’oesophage cervical, dès que le bolus a rempli l’oesophage cervi-cal. 
4
Radiodiagnostic Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage 33-070-A-30 
déglutitions [19, 21]. Cette dysfonction s’observe parfois après 
laryngectomie et dans des cas avancés de la maladie de Steinert [19]. 
Le transport du bolus oral dans l’oropharynx, l’hypopharynx et 
l’oesophage, causé par la contraction de la langue, est suivi d’une 
contraction péristaltique partant au niveau du bourrelet de 
Passavant, parcourant l’oropharynx et l’hypopharynx, et 
occasionnant une évacuation pratiquement complète de ceux-ci [17, 18, 
7 Déglutition pathologique : ouverture incomplète 
du sphincter supérieur de l’oesophage (achalasie). Remar-quez, 
contrairement à la figure 6b, l’existence d’une encoche 
postérieure profonde au niveau de C5-C6 (flèche), corres-pondant 
au musculus cricopharyngeus. Cette encoche per-siste 
(flèche) pendant le passage entier du bolus. 
(a à f : 6 images/s). 
8 Déglutition pathologi-que 
: ouverture retardée du 
sphincter supérieur de 
l’oesophage. 
Le bolus remplit l’hypopha-rynx 
(a). 
1/6 s plus tard (b), bien que 
la tête du bolus atteigne C7, 
l’encoche postérieure pro-fonde 
du musculus crico-pharyngeus 
est visible (flè-che). 
1/6 s plus tard (c) : la pro-fondeur 
de l’encoche posté-rieure 
(flèche) a diminué. 
Encore 1/6 s plus tard (d), 
l’encoche postérieure a dis-paru. 
21, 39, 41] (fig 10). Immédiatement après la déglutition normale, la paroi 
postérieure des trois étages du pharynx reprend sa position de 
repos. 
Une hypocontractilité de l’hypopharynx entraîne, en revanche, un 
degré de stase variable selon le degré de l’hypocontractilité [6, 16, 19, 21, 
39, 41]. 
5
33-070-A-30 Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage Radiodiagnostic 
Les causes d’hypocontractilité de l’hypopharynx sont multiples : 
différentes maladies du système nerveux central et maladies 
musculaires, atteinte de la jonction myoneurale et atteinte de nerfs 
de l’hypopharynx [16, 19, 21, 39] (tableau I : classification de Donner [19]). 
Une stase dans l’hypopharynx est la cause d’une aspiration après la 
déglutition. En récapitulant, il existe donc trois moments 
d’éventuelle aspiration dans le cycle de la déglutition : avant la 
déglutition (après passage passif du bolus oral), pendant la 
déglutition (par déficience des mécanismes protecteurs du larynx), 
et après la déglutition [16, 23, 47]. 
Nous avons observé quelquefois un reflux du bolus hypopharyngé 
dans la bouche, suite à une incoordination entre la contraction de 
l’hypopharynx et l’ouverture du sphincter supérieur de l’oesophage. 
¦ Projection postéroantérieure 
Après l’analyse de la série en projection latérale, nous analysons la 
série en projection postéroantérieure. Il faut s’interroger sur la 
contraction des muscles intrinsèques du larynx, le mouvement de 
9 Déglutition pathologi-que 
: fermeture prématurée 
du sphincter supérieur de 
l’oesophage. 
Contraction débutante de 
l’hypopharynx et sphincter 
supérieur ouvert (a) : nor-mal. 
1/6 s plus tard (b), l’encoche 
postérieure du musculus 
cricopharyngeus (flèche) se 
forme au moment où la 
contraction péristaltique de 
l’hypopharynx n’a pas en-core 
atteint la zone sphinc-térienne. 
1/6 et 2/6 s plus tard (c, d), la 
contraction de l’hypopha-rynx 
a atteint la zone sphinc-térienne. 
10 Déglutition norma-le 
: contraction péristalti-que 
de l’oro- et de l’hypo-pharynx. 
Suite à la déglutition, une 
contraction progressive 
parcourt l’oro- et l’hypo-pharynx, 
de haut en bas, et 
se prolonge en une contrac-tion 
du sphincter supérieur 
de l’oesophage ; le résidu ba-ryté 
dans l’hypopharynx est 
minimal. 
(a à d : 6 images/s). 
l’épiglotte, le passage du bolus à travers les sinus piriformes, le 
comportement du sphincter supérieur, la position de l’hypopharynx 
et de l’oesophage cervical, et enfin sur la contraction et l’évacuation 
de l’hypopharynx. 
La contraction des muscles intrinsèques du larynx peut en effet 
également être évaluée de face : l’air visible dans le vestibule et dans 
la fente glottique avant la déglutition disparaît avant l’arrivée du 
bolus dans l’hypopharynx (fig 11). 
Si les muscles intrinsèques du larynx se contractent trop tard ou ne 
se contractent pas du tout, l’air ne disparaît pas et on observe une 
pénétration de contraste dans la cavité laryngée et éventuellement 
dans la trachée (fig 12). 
L’épiglotte se présente pendant la déglutition comme une clarté 
linéaire en forme d’accolade symétrique et horizontale [17, 18] (fig 13a). 
Parfois cette accolade n’est pas horizontale mais oblique (fig 13b). 
Dans la plupart des cas, il n’existe pas de cause apparente ; dans un 
examen comparatif entre volontaires sans dysphagie et patients avec 
dysphagie, l’obliquité de l’épiglotte a été observée dans un 
6
Radiodiagnostic Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage 33-070-A-30 
pourcentage égal, notamment ± 4 % [21]. Toutefois, il faut exclure une 
tumeur du pli aryépiglottique du côté élevé de l’épiglotte comme 
cause d’une épiglotte oblique. Enfin, l’hypothèse d’une ascension 
défectueuse unilatérale de l’ensemble os hyoïde-cartilage thyroïde, 
par déficience musculaire du côté élevé de l’épiglotte, est avancée 
comme cause possible d’une épiglotte oblique [16] ; cette hypothèse 
est fondée sur le mécanisme décrit précédemment du mouvement 
de l’épiglotte pendant la déglutition. 
Chez le sujet normal, le passage du bolus à travers les sinus 
piriformes se fait de manière symétrique [18] (fig 13a). 
Un passage asymétrique peut être dû à plusieurs causes : une 
position asymétrique de la tête, une tumeur d’un sinus piriforme, 
une paralysie unilatérale des muscles d’un sinus piriforme, ou une 
masse extrinsèque comprimant un sinus piriforme. 
En tournant la tête vers la droite, le sinus piriforme droit est oblitéré 
et il y a un passage préférentiel du côté gauche et vice versa. Pour 
pouvoir attribuer à ce signe (la déglutition asymétrique) une valeur 
sémiologique, il est indispensable de placer le patient strictement de 
face au moment où il déglutit la baryte [4]. 
En cas de tumeur d’un sinus piriforme, il y a évidemment un 
passage amoindri du côté homolatéral ; de plus, le relief muqueux 
est perturbé dans la zone lacunaire. 
Tableau I. – Classification des maladies neuromusculaires affectant 
le pharynx [19]. 
Maladies du système nerveux central 
Maladie cérébrovasculaire occlusive 
Tumeurs 
Paralysie pseudobulbaire 
Poliomyélite 
Traumatisme 
Maladie démyélinisante 
Maladie extrapyramidale 
Affections congénitales et dégénératives 
Hémiplégie spasmodique héréditaire 
Sclérose latérale amyotrophique 
Dysautonomie familiale 
Maladies musculaires 
Polymyosite 
Dermatomyosite 
Dystrophie myotonique 
Myopathie oculomotrice 
Maladie de la jonction myoneurale 
Myasthénie grave 
Maladies des nerfs périphériques 
Traumatisme 
Névrite 
Maladie idiopathique 
Achalasie cricopharyngée 
11 Déglutition normale : contraction normale des muscles intrinsèques du larynx 
(plan frontal). 
Avant la déglutition (a), la présence d’air dans le vestibule (astérisque) et au niveau 
de la fente glottique (têtes de flèche) indique l’ouverture de ces structures. 
Au moment de l’arrivée du bolus dans l’hypopharynx (b), l’air a disparu, aussi bien au 
niveau de la fente glottique qu’au niveau du vestibule, suite à la contraction des mus-cles 
intrinsèques du larynx. 
12 Déglutition pathologique : transition partielle du bolus dans le larynx (plan fron-tal). 
Malgré l’arrivée du bolus dans la zone transitionnelle oropharynx-hypopharynx (a), 
la fente glottique (têtes de flèche) ainsi que le vestibule (astérisque) sont encore remplis 
d’air, indiquant l’absence de contraction des muscles intrinsèques du larynx à ce 
moment-là. 
1/6 s plus tard (b), une partie du bolus passe dans les sinus de Morgagni (flèches) 
et dans l’espace infraglottique (tête de flèche). 
13 Descente de l’épiglotte dans le plan frontal. 
Déglutition normale (a) : le sommet de l’épiglotte descend de façon symétrique, occa-sionnant 
une clarté linéaire en forme d’accolade horizontale (têtes de flèche). 
Déglutition anormale (b) : mouvement caudal asymétrique de l’épiglotte (têtes 
de flèche). 
7
33-070-A-30 Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage Radiodiagnostic 
Une parésie des muscles d’un sinus piriforme permet un passage 
plus facile et occasionne un résidu du même côté : le passage est 
donc réduit du côté hétérolatéral [16, 19] (fig 14). 
En cas de compression par une masse extrinsèque sur un sinus 
piriforme, il y a un passage réduit du côté homolatéral, comme dans 
le cas d’une tumeur intrinsèque, sans toutefois perturbation du relief 
muqueux. 
La descente asymétrique de l’épiglotte est probablement une cause 
supplémentaire de passage asymétrique à travers les sinus 
piriformes : nous avons constaté qu’une majorité de malades, 
montrant une descente asymétrique de l’épiglotte, présente en même 
temps un passage préférentiel par le sinus piriforme du côté déclive 
de l’épiglotte. 
14 Déglutition pathologique : passage asymétrique 
à travers des sinus piriformes, suite à une parésie unilaté-rale 
de l’hypopharynx par accident cérébrovasculaire. 
Passage préférentiel du bolus par le sinus piriforme gauche 
(a). 
Grâce au recouvrement de la muqueuse du sinus piriforme 
droit par une fine couche barytée, une tumeur du sinus droit 
peut être exclue (b). 
Stase préférentielle dans le sinus piriforme gauche, confir-mant 
une parésie musculaire du même côté (c). 
En projection postéroantérieure, la zone sphinctérienne pendant la 
déglutition se manifeste par une encoche bilatérale lisse et 
symétrique à grand rayon (fig 15a). 
Dans les cas prononcés d’achalasie du sphincter supérieur, il existe 
à cet endroit une encoche bilatérale à petit rayon, et au même 
niveau, une image de tonalité transversale [19] (fig 15b). Ces 
anomalies correspondent à l’encoche dorsale profonde, démontrée 
en projection latérale, de la même dysfonction. 
Alors que la trachée occupe une position strictement médiane dans 
le cou, l’oesophage cervical est souvent décalé légèrement vers la 
gauche, de telle sorte que le bord droit de la trachée devient visible 
alors que son bord gauche est masqué par la superposition de 
l’oesophage rempli de contraste (fig 15a). 
Enfin, la projection postéroantérieure permet, mieux que la 
projection latérale, d’évaluer la répartition d’une stase dans les 
vallécules et les sinus piriformes. 
ENTITÉS PATHOLOGIQUES 
Les causes de dysfonction de la déglutition sont multiples [16, 19, 21, 37- 
39, 53]. Le tableau I résume une grande partie des catégories et 
maladies responsables [19]. 
Ces causes peuvent interférer dans les différentes phases de la 
déglutition : soit dans la phase orale, soit dans la phase pharyngée, 
soit dans les deux. 
Dans la plupart des maladies mentionnées dans le tableau, la 
dysphagie haute est le symptôme le plus commun, l’hypo-contractilité 
de l’hypopharynx est le phénomène le plus constant et 
l’aspiration est la complication la plus redoutée. 
Une description détaillée de toutes les causes possibles de 
dysfonction de la déglutition et de tous les troubles fonctionnels 
qu’elles peuvent entraîner au niveau de la déglutition serait une 
oeuvre longue et téméraire, car toujours incomplète. Pour cette 
raison, nous nous sommes limités à présenter seulement quelques 
entités de dysfonction. 
¦ Accidents cérébrovasculaires [11, 37-39] 
Ils sont une cause fréquente de troubles de la déglutition. Les 
troubles constatés sont aspécifiques et peuvent intéresser aussi bien 
la phase orale que la phase pharyngée. 
Dans la phase orale, on peut observer une formation inadéquate du 
bolus, des mouvements multiples de la langue, un retard du réflexe 
entraînant la déglutition, un passage passif, une déglutition 
fractionnée et une apraxie orale. 
Dans la phase pharyngée, on peut noter un mouvement déficient de 
l’os hyoïde, un reflux dans le nasopharynx, une expansion diminuée 
15 Aspect de la zone du sphincter supérieur de l’oesophage en relaxation dans le plan 
frontal. 
Déglutition normale (a) : présence d’une encoche symétrique à grand rayon (flèches). 
Déglutition pathologique (b) : ouverture incomplète du sphincter supérieur (achalasie). 
Remarquez l’encoche symétrique à petit rayon (flèches) et l’image de tonalité en bande 
transversale au même niveau, correspondant à l’encoche dorsale profonde bien connue 
en projection latérale (cf fig 7). 
8
Radiodiagnostic Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage 33-070-A-30 
du sphincter supérieur, une hypocontractilité, le plus souvent 
bilatérale mais parfois unilatérale, de l’hypopharynx avec stase 
(fig 14), une contraction déficiente des muscles intrinsèques du 
larynx, un mouvement épiglottique déficient et une aspiration [11]. 
Pour ce qui concerne la prolongation du temps de transit pharyngé, 
les avis ne sont pas uniformes [11, 38]. 
Des troubles de la déglutition sont observés à l’occasion de lésions 
aussi bien du tronc cérébral que des deux hémisphères. Les 
recherches pour établir une relation entre le côté lésionnel 
hémisphérique et des troubles de la phase orale versus pharyngée 
n’ont pas mené à une conclusion uniforme [11, 37, 39]. 
Chez une grande proportion de malades atteints d’un accident 
cérébrovasculaire, on observe une amélioration ou une récupération 
assez rapide des troubles de la déglutition. 
Le traitement par logopédie est capable de réduire la fréquence et 
l’intensité des aspirations. 
¦ Myasthenia gravis [19, 39, 41] 
C’est une maladie de la jonction myoneurale des muscles striés. 
L’étiologie est probablement auto-immune : on suppose que la 
formation d’anticorps vers les récepteurs d’acétylcholine au niveau 
de la jonction myoneurale conduit à une perturbation de la 
conduction neuromusculaire et à une parésie musculaire. Ceci 
explique pourquoi l’administration d’inhibiteurs de la cholinestérase 
(néostigmine, pyridostigmine) améliore la fonction musculaire. 
La maladie cause des parésies musculaires à plusieurs niveaux, dont 
le retentissement est aggravé par des contractions répétitives. 
Les symptômes en rapport avec une dysfonction des muscles de la 
bouche et de la déglutition sont : une dysarthrie, une diminution de 
la force masticatoire et une dysphagie. Les principaux symptômes 
associés sont la ptôse des paupières et la diplopie. 
16 Déglutition pathologique : myasthenia gravis. 
Remarquez l’hypocontractilité marquée de l’hypopharynx 
et la stase importante concomitante. Notez, de plus, le faible 
déplacement crânial de l’os hyoïde pendant la déglutition 
(flèches), en supposant que sa position en a soit la plus basse 
et que celle en d soit la plus haute du cycle. 
(a à f : 6 images/s). 
Dans la phase orale de la déglutition des patients atteints de 
myasthenia gravis avancée, on remarque souvent une déglutition 
hésitante (troubles d’initiation) et une contractilité diminuée de la 
langue, qui de plus s’aggrave après plusieurs essais. Ceci s’explique 
par l’atteinte des muscles striés et par le phénomène d’épuisement 
bien connu dans cette maladie. 
Dans la phase pharyngée, on remarque un mouvement crânial 
réduit de l’os hyoïde et une hypocontractilité de l’hypopharynx 
(fig 16) : les muscles du plancher buccal et de l’hypopharynx sont 
en effet également des muscles striés. 
Enfin, après administration de néostigmine (Prostigminet), les 
troubles mentionnés s’améliorent. 
En principe, la thérapie est médicamenteuse, à base de 
pyridostigmine (Mestinont). En cas de thymome, une thymectomie 
est indiquée. 
¦ Dystrophie myotonique de Steinert [19, 39, 41] 
La dystrophie myotonique, décrite par Steinert, est une maladie 
musculaire familiale héréditaire, qui atteint surtout les muscles 
striés. On note une parésie, une atrophie et une myotonie. La 
myotonie est la contraction persistante après la cessation d’une 
contraction volontaire. 
La maladie frappe surtout les muscles des mains et des bras, le 
muscle sterno-cléido-mastoïdien, les muscles des pieds et des 
jambes, les muscles de la face et des yeux, ainsi que les muscles 
oropharyngés. Souvent, les muscles lisses, surtout ceux de 
l’oesophage, sont également atteints. Les symptômes associés sont 
une cataracte, une alopécie frontale et, chez l’homme, une atrophie 
testiculaire. 
9
33-070-A-30 Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage Radiodiagnostic 
Dans les cas prononcés de dystrophie myotonique, le sphincter 
supérieur de l’oesophage a tendance à se fermer trop tard, ou même 
à rester ouvert après la déglutition. 
De plus, il existe une hypocontractilité de l’hypopharynx, 
accompagnée de stase. 
Enfin, l’os hyoïde, qui exécute bien son mouvement crânial pendant 
la déglutition, présente un retard de sa descente après la déglutition 
(fig 17). Ce phénomène est dû à la relaxation retardée des muscles 
17 Déglutition patholo-gique 
: maladie de Steinert. 
Avant la déglutition (a), le 
sphincter supérieur de 
l’oesophage est partielle-ment 
ouvert (flèche). Ceci 
peut être constaté grâce au 
résidu baryté important 
d’une déglutition précé-dente, 
qui a provoqué une 
transition de contraste dans 
le larynx et la trachée (tête 
de flèche [a]). 
Hypocontractilité marquée 
de l’hypopharynx avec stase 
importante (d-l). 
Transition de contraste 
dans le larynx (f) due à l’ab-sence 
de contraction des 
muscles intrinsèques du la-rynx 
et à l’absence du mou-vement 
caudal de l’épi-glotte. 
L’os hyoïde (tête de flèche) 
subit un mouvement crâ-nial 
normal (a-g) mais sa 
descente est retardée. En ef-fet, 
1,50 s après le début de 
son ascension (intervalle c-l 
= 9/6 s), l’os hyoïde n’a pas 
encore commencé sa des-cente. 
(a à l: 6 images/s). 
striés dans cette maladie. C’est le même mécanisme qui explique 
que ces patients ne sont pas capables de rouvrir la main 
immédiatement après l’avoir serrée. Rappelons que chez l’adulte 
normal, l’intervalle entre le début de la montée de l’os hyoïde 
pendant la déglutition d’un bolus liquide et sa descente après la 
déglutition, est en moyenne 1,30 s [12]. 
L’emploi de baryte refroidie pourrait accentuer les troubles 
fonctionnels dans la dystrophie myotonique [19, 41]. 
10
Radiodiagnostic Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage 33-070-A-30 
Puisque la maladie atteint non seulement les muscles striés mais 
également les muscles lisses, l’oesophage entier peut être atteint. On 
note une hypocontractilité, une acontractilité et des contractions 
tertiaires. 
La thérapie est médicamenteuse, mais symptomatique. Elle peut 
diminuer la myotonie mais pas la parésie. 
¦ Achalasie du sphincter supérieur [11, 16, 17, 19, 21, 39, 54] 
Rappelons que le terme « achalasie » est un terme manométrique, 
qui signifie « relaxation perturbée » et qui, de plus, ne s’accorde pas 
nécessairement avec la notion radiologique d’« ouverture incom-plète 
». Par conséquent, en radiologie, il vaudrait mieux ne pas 
employer les termes « achalasie » et « relaxation normale », mais 
bien « ouverture incomplète » (ou expansion diminuée) et 
« ouverture normale » (ou expansion normale). 
Dans plusieurs maladies mentionnées dans le tableau I, on observe 
une expansion diminuée du sphincter supérieur de l’oesophage, en 
combinaison avec d’autres troubles, comme par exemple une 
hypocontractilité de l’hypopharynx. Cependant, en dehors de ces 
maladies, il existe des cas où l’expansion diminuée de ce sphincter 
est quasi la seule anomalie, et où, de plus, une étiologie évidente 
n’est pas retrouvée. Le groupe de patients présentant une expansion 
diminuée du sphincter supérieur n’est donc pas homogène du tout. 
La signification clinique d’une encoche postérieure permanente 
discrète au niveau du sphincter supérieur pendant la déglutition est 
discutée. Certains auteurs la considèrent comme une variante 
normale [17]. Il faut noter toutefois qu’une encoche postérieure à cet 
endroit est rapportée dans seulement 4 % des cas dans un groupe 
de volontaires sans dysphagie, et que l’incidence monte à 22 % dans 
un groupe de patients avec dysphagie [21]. 
Puisque plusieurs facteurs semblent intervenir dans l’ouverture du 
sphincter supérieur pendant la déglutition (relaxation, élasticité, 
déplacement de l’hyoïde, apport du bolus), il n’est pas étonnant que 
dans certaines séries d’expansion radiologique diminuée du 
sphincter, une relaxation manométrique normale du sphincter soit 
retrouvée [54], tandis que dans d’autres séries il existe une relaxation 
incomplète dans une partie des cas [11, 16]. Reste encore à explorer 
quel est le profil manométrique des cas « purs » et « idiopathiques » 
dans de grandes séries, en tenant compte du degré radiologique 
d’expansion diminuée du sphincter supérieur. 
En cas d’expansion nettement diminuée du sphincter supérieur de 
l’oesophage, d’origine connue ou inconnue, la dysphagie peut 
disparaître ou s’améliorer après myotomie longitudinale de la zone 
sphinctérienne [45] (fig 18). Deux facteurs doivent influencer la 
décision chirurgicale : 
– les résultats sont favorables surtout dans les cas graves, c’est-à-dire 
ceux où l’encoche postérieure réduit la lumière d’au moins 
75 % ; 
– les résultats sont meilleurs dans les cas où la contractilité de 
l’hypopharynx est bien conservée que dans les cas où cette 
contractilité est compromise [56, 70]. 
CONCLUSION 
La radiologie occupe une position clé dans le diagnostic des troubles 
de la déglutition. 
La période où l’intérêt de cette radiologie était purement 
académique est passée : les techniques thérapeutiques, aussi bien 
conservatrices (techniques compensatrices et techniques de 
rééducation de la déglutition [16, 25, 47, 48, 68]) que chirurgicales (par 
exemple myotomie du sphincter supérieur de l’oesophage [45, 56], 
médialisation d’un muscle vocal paralysé par l’implantation d’une 
prothèse en silicone [14]), sont en progression. 
Il est donc important que nous fassions l’effort d’utiliser les 
techniques nécessaires et d’approfondir la sémiologie des troubles, 
parfois complexes, de la déglutition. 
Dysphagies d’origine basse 
Parfois, une dysphagie haute a une origine basse. En outre, des 
troubles moteurs du pharynx peuvent être accompagnés de troubles 
moteurs de l’oesophage, en raison d’une étiologie commune [73]. Pour 
ces raisons, il est prudent de combiner l’examen de la déglutition 
avec l’examen fonctionnel de l’oesophage, et vice versa. 
TECHNIQUE RADIOLOGIQUE 
¦ Ingestion du bolus et positionnement du patient 
Pour l’étude radiologique dynamique de l’oesophage, nous utilisons 
un bolus liquide et souvent, en outre, un bolus solide. 
Comme bolus liquide, nous employons un bolus baryté, notamment 
une suspension de Micropaquet. Pour l’évaluation de la contractilité 
de l’oesophage, nous administrons, aussi bien en position debout 
qu’en position couchée, un bolus de Micropaquet non dilué à 
concentration de 100 % poids/volume. Pour l’étude de l’expansion 
des différents segments de l’oesophage et pour les épreuves d’hernie 
gastrique et de reflux gastro-oesophagien, nous utilisons du 
Micropaquet dilué. En pratique, nous demandons au patient 
d’abord d’avaler un bolus de Micropaquet non dilué, en position 
debout, et ensuite de boire le Micropaquet dilué de façon continue 
dans la même position ; normalement, dans cette position, 
l’évacuation de l’oesophage est rapide et pratiquement totale. Après 
cela, nous positionnons le patient en décubitus dorsal pour avaler 
un nouveau bolus non dilué [15, 36, 65], qui normalement est également 
évacué par une seule onde péristaltique. Ensuite, dans le but de 
rechercher une éventuelle hernie gastrique, nous lui demandons de 
boire de la baryte diluée, en procubitus, à travers une paille, sous 
compression abdominale [83]. Enfin, pour visualiser un reflux gastro-oesophagien, 
nous positionnons le patient en décubitus dorsal et 
nous lui demandons de tourner lentement plusieurs fois sur le côté 
gauche et sur le côté droit [5]. 
Nous administrons, en outre, un bolus solide en position debout, 
dans les cas où l’évacuation du bolus liquide est normale malgré 
des plaintes de dysphagie : en effet, le bolus solide nous permet 
d’objectiver une dysphagie qui est limitée à des aliments solides. 
Comme bolus solide, nous utilisons les croûtes de deux tranches de 
pain beurrées légèrement, couvertes par de la baryte sous forme de 
poudre, et ingérées en position debout. Nous avons acquis 
18 Déglutition pathologique : ouverture incomplète du sphincter supérieur 
de l’oesophage (achalasie). 
Remarquez l’encoche profonde de la paroi postérieure au niveau du musculus cricopha-ryngeus 
(a) (flèche). 
Après myotomie, l’encoche a disparu (b). 
11
33-070-A-30 Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage Radiodiagnostic 
l’expérience que chez l’homme normal, en position debout, un bolus 
solide singulier, tout comme le repas de pain mentionné, sont 
transportés quasi immédiatement dans l’estomac. Si ce n’est pas le 
cas, nous suivons le patient par intermittence pendant 5 minutes et, 
si nécessaire, nous administrons un verre d’eau pour rincer le résidu 
oesophagien. Plusieurs auteurs conseillent l’emploi d’un bolus solide 
[1, 15, 36, 79, 82], certains utilisent comme nous le pain associé à la baryte 
[1, 36], d’autres utilisent un comprimé de baryte [79] ou un 
« marshmallow » [15]. 
¦ Enregistrement 
Nous enregistrons ces images dynamiques sur une bande 
magnétique [15, 24, 34, 50, 61, 67, 82]. Nous préférons la technique de 
vidéofluorographie à la cinématographie pour des raisons de 
radioprotection et de facilité de manipulation. 
Également pour des raisons de radioprotection, nous limitons la 
durée d’enregistrement à moins de 3 minutes. 
¦ Relation radiologie-manométrie 
En prenant la manométrie comme norme du diagnostic, la 
vidéofluorographie possède un haut degré de fiabilité dans la 
détection, et en général également dans la classification des troubles 
moteurs de l’oesophage [1, 15, 65, 67]. 
Il faut toutefois se rendre compte du fait que les deux techniques 
étudient des aspects différents de la motilité oesophagienne : la 
manométrie enregistre des pressions intraluminales quantitatives et 
la radiologie visualise l’expansion de la lumière, la contraction des 
segments de l’oesophage, ainsi que le déplacement du bolus, y 
compris la direction [34]. Cela implique également que la radiologie 
ne démontre pas les phénomènes moteurs dans un segment ne 
contenant plus de bolus, tandis que la manométrie est nettement 
moins sensible que la radiologie pour la détection de contractions 
qui n’oblitèrent pas la lumière [50]. Enfin, il existe un trouble moteur 
de l’oesophage dont le diagnostic est purement manométrique : 
l’amplitude accrue dans l’oesophage « casse-noisettes », notée en 
manométrie, ne peut pas être visualisée par des techniques 
radiologiques [36]. La radiologie et la manométrie sont donc des 
techniques complémentaires dans la détection de la grande majorité 
des troubles moteurs de l’oesophage. 
SÉMIOLOGIE RADIOLOGIQUE NORMALE 
ET PATHOLOGIQUE 
¦ Sémiologie normale 
Le pharynx et les 2 à 6 cm de l’oesophage proximal contiennent 
uniquement des fibres musculaires striées, la moitié distale de 
l’oesophage contient uniquement des fibres musculaires lisses, et 
entre les deux parties, il existe une zone de transition mixte [29]. 
L’innervation motrice de l’oesophage entier est assurée par des fibres 
du nerf vague, et accessoirement par des fibres du système 
sympathique. On ne signale pas d’innervation essentiellement 
différente pour les parties de l’oesophage à différente composition 
musculaire [29]. 
Chez le sujet normal, la déglutition est suivie par une contraction 
péristaltique antérograde oblitérant complètement la lumière 
oesophagienne : c’est la contraction « péristaltique primaire » 
19 Représentation manométrique des pressions oesophagiennes au repos et après dé-glutition 
d’un bolus baryté (8 mL). (Reproduit avec la permission de AR Margulis [15]). 
Les courbes manométriques sont déduites de valeurs enregistrées chez dix jeunes adul-tes. 
La distance entre les extrémités des cathéters et les narines, en centimètres, est in-diquée 
sur les tracés. Les pressions sont enregistrées en mmHg au-dessus de la pression 
atmosphérique. 
Les extrémités des cathéters proximal et distal se trouvent en dedans des sphincters su-périeur 
et inférieur de l’oesophage et enregistrent une pression de repos plus haute que 
dans le corps oesophagien. Après déglutition, le sphincter supérieur subit une relaxa-tion 
en dedans des 0,2 à 0,3 s, et le sphincter inférieur subit une relaxation en dedans 
des 1,5 à 2,5 s. Ensuite, une contraction péristaltique traverse le sphincter supérieur, 
le corps oesophagien et le sphincter inférieur, dans une séquence antérograde. L’onde 
de contraction ralentit en direction distale. Après le passage de la contraction, 
la pression de repos est restaurée dans l’oesophage entier. 
WS : wet swallow (déglutition de liquide). 
20 Contraction péristaltique primaire. 
Les trois clichés successifs de l’oesophage (a, b, c) sont pris après une déglutition 
et suggèrent une progression péristaltique du bolus baryté. 
12
Radiodiagnostic Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage 33-070-A-30 
[15, 29, 36, 61] (fig 19, 20). Cette contraction péristaltique est accompagnée 
par une relaxation temporaire du sphincter inférieur de l’oesophage, 
se traduisant radiologiquement par une ouverture complète des 2 à 
4 cm inférieurs de l’oesophage. Le sphincter inférieur de l’oesophage 
a en effet une longueur de 2 à 4 cm[15, 29]. En phase de relaxation, sa 
limite supérieure correspond approximativement à l’anneau A, et sa 
limite inférieure est l’orifice du cardia [29] (fig 21, 22). L’anneau A de 
Wolf est l’encoche radiologique symétrique au niveau de la 
transition entre l’oesophage tubulaire et le vestibule. Il est visible 
pendant la phase de relaxation. L’anneau B de Wolf correspond à la 
jonction entre la muqueuse oesophagienne et la muqueuse gastrique, 
mais n’est pas visible radiologiquement chez l’homme normal. Il 
devient visible dans la petite hernie par glissement comme une 
encoche radiologique symétrique à la limite supérieure de la hernie. 
Certains auteurs désignent par le terme « vestibule » le segment 
entier entre l’anneau A et l’orifice du cardia [61]. D’autres réservent le 
terme vestibule au segment entre l’anneau A et l’anneau B (non 
visible radiologiquement chez l’homme normal et correspondant 
approximativement à l’indentation diaphragmatique), donc au 
segment ampullaire supradiaphragmatique, sans le segment 
immergé infradiaphragmatique [29, 83]. 
La contraction péristaltique, dans laquelle interviennent non 
seulement les fibres musculaires circulaires mais également les fibres 
longitudinales [15, 29, 60], entraîne une évacuation totale du contenu 
oesophagien dans l’estomac [15, 61], et est suivie par la fermeture du 
sphincter inférieur, résultant en une restauration d’une zone de 
haute pression d’approximativement 20 mmHg [29] ; l’oesophage 
commence alors à se relaxer, sauf ses sphincters supérieur et 
inférieur. Donc, quand le sujet n’avale pas, les deux sphincters de 
l’oesophage sont fermés, tandis que l’oesophage même est en 
relaxation. 
Comme cela a déjà été mentionné, aussi bien le bolus liquide que 
nous étudions en position debout et couchée, que le bolus solide 
que nous étudions en position debout, sont évacués immédiatement 
et quasi totalement chez le sujet normal. Il est toutefois possible 
qu’en position couchée une partie du bolus s’accumule dans la 
portion ampullaire supradiaphragmatique du segment sphinctérien 
(fig 21, 22), et que cette « ampoule phrénique » se contracte contre 
un hiatus diaphragmatique fermé en inspiration : il y a alors un 
reflux vestibulo-oesophagien, c’est-à-dire un reflux de l’ampoule 
phrénique dans l’oesophage tubulaire, ce qui est un phénomène 
normal [15, 29]. 
Quand le sujet normal avale deux fois de suite, la contraction 
péristaltique attendue, suite à la première déglutition, est inhibée : 
c’est l’inhibition causée par la déglutition [15, 29, 61]. Cela veut dire 
qu’aussi longtemps que le sujet boit de façon continue, il n’y a pas 
de contraction péristaltique de l’oesophage. C’est ce principe que 
nous appliquons dans la recherche de l’expansion maximale de tous 
les segments oesophagiens (fig 23). 
Puisque, chez le sujet normal, le sphincter inférieur (et supérieur) 
est fermé en dehors des périodes de déglutition, il n’y a pas de reflux 
gastro-oesophagien, même en position couchée. Certains auteurs 
pensent qu’un reflux gastro-oesophagien éphémère peut être 
normal [28]. 
¦ Sémiologie pathologique 
Les troubles moteurs de l’oesophage peuvent se situer au niveau de 
l’oesophage et/ou au niveau de ses sphincters. 
La contractilité péristaltique peut être absente dans la totalité ou 
dans une partie de l’oesophage. Dans ce cas, l’évacuation de 
l’oesophage est déficiente, surtout en position couchée. 
L’hypocontractilité globale ou partielle de l’oesophage est une autre 
modalité de trouble moteur. Dans ce cas, l’onde péristaltique est 
conservée, mais son amplitude est diminuée. La contraction 
n’entraîne donc pas une oblitération complète de la lumière 
oesophagienne, et par conséquent, l’évacuation de l’oesophage est 
incomplète ou retardée [5, 15, 36]. 
La contraction « péristaltique secondaire » de l’oesophage est une 
contraction péristaltique qui, contrairement à la contraction 
péristaltique primaire, n’est pas provoquée par une déglutition mais 
par un autre facteur, par exemple la distension de l’oesophage par 
un reflux oesophagien, par un résidu oesophagien après une 
contraction péristaltique primaire inefficace, ou après l’injection d’un 
bolus liquide dans l’oesophage au moyen d’un cathéter [15, 29, 36, 62, 72]. 
21 Anatomie fonctionnelle de la jonction oesophagogastrique normale (reproduit avec 
la permission de G Vantrappen [29]). 
Apparence radiologique schématisée après remplissage baryté (a). 
Éléments anatomiques ajoutés (b). 
TE : tubular esophagus (oesophage tubulaire) ; PA : phrenic ampulla (ampoule phréni-que) 
; SS : submerged segment (segment immergé) ; A : anneau A ; DI : diaphragma-tic 
indentation (indentation diaphragmatique) ; B : anneau B ; CO : cardiac orifice (ori-fice 
du cardia) ; Z : Z-line (ligne Z : jonction muqueuse oesophagienne-muqueuse 
gastrique) ; SF : sling fibers (pilier diaphragmatique) ; CC : constrictor cardiae (mus-cle 
constricteur du cardia) ; CR : cardiac rosette (rosette du cardia). 
22 Anatomie radiologique fonctionnelle de la jonction oesophagogastrique normale. 
Grande flèche : anneau A de Wolf ; petite flèche : indentation diaphragmatique ; tête 
de flèche : orifice du cardia. 
13
33-070-A-30 Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage Radiodiagnostic 
Les « contractions tertiaires » ne sont pas des ondes péristaltiques, 
mais des contractions simultanées à divers niveaux [5, 15, 29, 36, 61], 
quoique surtout dans les deux tiers inférieurs de l’oesophage (fig 24). 
Elles peuvent être provoquées par une déglutition, mais peuvent 
également apparaître en dehors des déglutitions. Elles sont rares 
chez le jeune adulte et se produisent plus fréquemment au cours du 
vieillissement [30]. Elles se rencontrent surtout dans des conditions 
pathologiques. Les termes « contractions tertiaires », « contractions 
simultanées » et « spasmes étagés » sont employés comme 
synonymes. 
Les dysfonctions du sphincter supérieur de l’oesophage ont été 
discutées précédemment, dans les troubles de la déglutition. 
Le sphincter inférieur de l’oesophage peut présenter deux types de 
dysfonctions : ou bien son ouverture est déficiente, comme dans 
l’achalasie ou dans les spasmes diffus de l’oesophage, ou bien sa 
fermeture est déficiente, occasionnant le reflux gastro-oesophagien. 
Le reflux gastro-oesophagien provoque à son tour des troubles 
moteurs de l’oesophage. 
ENTITÉS PATHOLOGIQUES 
Le spectre des entités pathologiques qui peuvent se manifester par 
des troubles moteurs de l’oesophage est très large [5, 15, 20, 36, 74]. 
La classification de Dodds [15] (tableau II) n’inclut pas la totalité des 
affections ayant une répercussion sur la motilité oesophagienne, mais 
a l’avantage de suivre la logique de la distinction entre des affections 
primaires de cause inconnue et des affections secondaires. 
Dans la première catégorie, nous traitons l’achalasie, les spasmes 
diffus de l’oesophage et le presbyoesophage. Puis nous abordons le 
reflux gastro-oesophagien, la myasthenia gravis, la sclérodermie, le 
groupe des maladies neurologiques et la régurgitation 
oesophagienne. 
Enfin, nous constatons dans notre pratique journalière, de temps à 
autre, des troubles moteurs que nous ne réussissons pas à étiqueter. 
Les symptômes les plus fréquents dans toutes ces maladies sont la 
dysphagie et la douleur. 
¦ Achalasie du sphincter inférieur [8, 10, 15, 36, 44, 63, 66, 71, 75, 78] 
C’est une maladie musculaire de l’oesophage d’origine inconnue. 
Dans l’achalasie, on note une association de trois troubles moteurs : 
– la contraction suite à la déglutition s’arrête en amont de la crosse 
de l’aorte ; 
– des contractions tertiaires, faibles à modérées, se produisent dans 
les deux tiers inférieurs de l’oesophage ; 
– l’ouverture du sphincter inférieur est déficiente. 
Ceci occasionne un aspect de cardia rétréci à contours réguliers et à 
plis muqueux conservés [8, 15, 36, 75] (fig 24). Ces caractéristiques 
permettent en général le diagnostic différentiel avec la tumeur 
maligne du cardia. 
Contrairement à l’achalasie du sphincter supérieur de l’oesophage, 
dans l’achalasie du sphincter inférieur, l’ouverture radiologique 
diminuée du segment sphinctérien pendant la déglutition 
correspond toujours à une relaxation manométrique perturbée. 
L’« achalasie vigoureuse » est une variante d’achalasie, présentant 
des contractions tertiaires profondes et répétitives : elles se 
produisent non seulement immédiatement après la déglutition, mais 
se prolongent dans le temps [15, 75] (fig 25). 
Parfois, dans le segment sphinctérien à relaxation perturbée, on note 
la présence d’un petit pseudodiverticule [75] soit symétrique (fig 26), 
soit asymétrique (fig 27). 
Les effets secondaires de l’achalasie à long terme sont de trois types. 
– L’oesophage subit une dilatation et une élongation [15, 36, 75] (fig 28- 
30). 
– Rarement, on constate, dans l’achalasie, le développement de 
diverticules multiples du corps oesophagien [66, 75] (fig 31). 
– L’achalasie présente en outre un risque accru de cancérisation 
(fig 32). 
En général, le diagnostic de cette complication est tardif à cause de 
23 Anatomie fonctionnelle radiologique normale : inhibition causée par la 
déglutition. En buvant de façon continue, l’oesophage reste en phase de relaxation aussi 
longtemps que le sujet continue à avaler. 
24 Achalasie classique. 
Remarquez l’expansion réduite du cardia (a) (flèche) et les contractions tertiaires dans 
le tiers inférieur de l’oesophage (b) (têtes de flèche). 
14
Radiodiagnostic Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage 33-070-A-30 
la dysphagie préexistante et à cause de l’oblitération tardive de la 
lumière oesophagienne dilatée [36, 75]. 
Nous traitons la thérapie de l’achalasie uniquement du point de vue 
de la répercussion radiologique. 
La dilatation pneumatique du cardia semble le traitement de choix, 
sauf dans les cas de diverticule de l’oesophagus distal. Elle conduit 
en général à une amélioration nette des plaintes [63, 71, 75, 78] (fig 33). Le 
pourcentage de perforation de l’oesophage par cette méthode est 
faible [75, 78]. Le diagnostic est fait par un examen radiologique avec 
un produit iodique hydrosoluble [63, 71, 75] et la guérison est obtenue 
dans la grande majorité des cas par thérapie conservatrice [75, 78] 
(fig 34). 
Certains auteurs évaluent et suivent l’effet de la thérapie par une 
méthode radiologique standardisée en faisant des clichés 1, 2 et 
5 minutes après l’ingestion d’un volume défini de baryte diluée, en 
position debout, avant et après le traitement [10]. 
La myotomie longitudinale du cardia, selon Heller, est une 
alternative pour la dilatation pneumatique et conduit également à 
une meilleure expansion du cardia [44, 63, 75, 78] (fig 35). En raison du 
reflux gastro-oesophagien qui est une complication de l’intervention, 
la myotomie de Heller est actuellement souvent combinée avec une 
intervention chirurgicale antireflux [28]. Dans notre pratique, nous 
Tableau II. – Classification des troubles moteurs de l’oesophage. 
Troubles moteurs primaires 
Achalasie 
Spasmes diffus de l’oesophage 
Pseudo-obstruction intestinale 
Péristaltique hypertensive 
Presby-oesophage 
Fistule trachéo-oesophagienne congénitale 
Chalasie 
Troubles moteurs secondaires 
Tissu conjonctif 
Chimique ou physique 
OEsophagite (peptique) par reflux 
OEsophagite caustique 
Vagotomie 
Irradiation 
Infection 
Mycosique : moniliase 
Bactérienne : tuberculose, diphtérie, etc 
Parasitaire : maladie de Chagas 
Virale : (Herpès simplex etc) 
Métabolique 
Diabète 
Éthylisme 
Amyloïdose 
Perturbations du pH et des électrolytes (possible) 
Maladie endocrinienne 
Myxoedème 
Thyréotoxicose 
Maladie neurologique 
Parkinsonisme 
Chorée de Huntington 
Maladie de Wilson 
Maladie cérébrovasculaire 
Sclérose multiple 
Sclérose latérale amyotrophique 
Tumeur du système nerveux central 
Poliomyélite bulbaire 
Paralysie pseudobulbaire 
Ataxie héréditaire spasmodique de Friedreich 
Dysautonomie familiale (syndrome de Riley-Day) 
Stiff man’s syndrome 
Ganglioneuromatose 
Maladie musculaire 
Dystrophie myotonique 
Dystrophie musculaire 
Dystrophie oculopharyngée 
Myasthénie grave (jonction myoneurale) 
Maladie vasculaire 
Varices (possible) 
Ischémie (possible) 
Tumeur maligne 
Obstruction 
Invasion nerveuse 
Origine médicamenteuse 
Atropine, propanthéline; curare, etc 
25 Achalasie « vigoureuse ». 
Remarquez l’expansion réduite du cardia (flèche), et les contractions tertiaires très pro-noncées 
dans l’oesophage (têtes de flèche). 
26 Achalasie. Présence d’un pseudodiverticule symétrique de volume variable (têtes 
de flèche) le long du cardia rétréci. 
15
33-070-A-30 Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage Radiodiagnostic 
avons observé un cas d’invagination rétrograde gastro-oesophagienne 
après dilatation pneumatique chez un patient ayant 
subi auparavant une myotomie de Heller (fig 36). 
¦ Spasmes diffus [15, 36, 76] 
Les spasmes diffus de l’oesophage constituent une entité précise 
dans le spectre des troubles moteurs de l’oesophage : tout comme 
pour l’achalasie, l’étiologie profonde est inconnue. Les spasmes 
diffus se distinguent donc des troubles moteurs de l’oesophage qui 
sont observés, par exemple, dans le reflux gastro-oesophagien. 
Dans les spasmes diffus, les contractions péristaltiques primaires 
sont conservées par intermittence, parfois jusqu’au cardia. On 
observe de temps à autre une ouverture normale du sphincter 
inférieur. La maladie est caractérisée surtout par des contractions 
tertiaires profondes et répétitives dans les deux tiers inférieurs de 
l’oesophage, après la déglutition et même spontanément en dehors 
29 Achalasie. Dilatation 
et élongation prononcées de 
l’oesophage dues au rétrécis-sement 
important et pro-longé 
du cardia. 
des déglutitions. Ces contractions tertiaires pincent la lumière 
oesophagienne et se fusionnent parfois en formant de plus longs 
segments contractés ; elles fragmentent le bolus et le déplacent aussi 
bien en direction rétrograde qu’antérograde. L’oesophage n’est pas 
ou est peu dilaté (fig 37). 
Les contractions tertiaires mentionnées rapprochent les spasmes 
diffus de l’achalasie vigoureuse. Il n’est donc pas étonnant que dans 
certains cas le diagnostic différentiel entre ces deux entités puisse 
être difficile. Nous avons d’ailleurs observé des transitions de 
spasmes diffus en achalasie, dans le suivi de certains cas [15, 75, 76]. 
Le traitement des spasmes diffus de l’oesophage est surtout 
médicamenteux, mais les résultats à long terme sont plutôt 
médiocres. Les résultats de la dilatation pneumatique et de la 
myotomie longitudinale sont nettement moins bons que dans 
l’achalasie. 
¦ Presbyoesophage [15, 30, 36] 
L’origine exacte des troubles moteurs de l’oesophage, groupés dans 
l’entité « presby-oesophage » est inconnue. 
27 Achalasie. Présence d’un pseudodiverticule asymétrique de forme variable (têtes 
de flèche) le long du cardia rétréci. 
Remarquez l’absence d’air dans l’estomac, signe d’achalasie importante. 
28 Achalasie. L’impor-tante 
dilatation oesopha-gienne 
occasionne un élar-gissement 
du médiastin 
(têtes de flèche) et un niveau 
hydroaérique (flèche), aussi 
bien sur le thorax de face (a) 
que de profil (b). 
16
Radiodiagnostic Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage 33-070-A-30 
Toutefois, depuis longtemps, il est observé que : 
– avec l’âge, le pourcentage de déglutitions suivies de troubles 
moteurs de l’oesophage s’accroît : le nombre de perturbations de la 
contraction péristaltique primaire et le nombre de contractions 
tertiaires augmentent notamment [30] ; 
– chez une minorité de gens âgés, il existe des troubles moteurs 
plus prononcés de l’oesophage, conduisant ou non à une dysphagie. 
Dans ces cas, on note surtout que la contraction péristaltique 
primaire s’affaiblit dans les deux tiers inférieurs de l’oesophage et 
que des contractions tertiaires s’installent dans les mêmes segments, 
surtout dans le tiers inférieur (fig 38). Parfois, il existe une hypotonie 
accentuée du corps oesophagien, dans la phase de repos de la 
contractilité oesophagienne, donc hors des périodes de déglutition 
[15, 30]. 
¦ Reflux gastro-oesophagien [15, 26, 36, 42, 46, 69, 83] 
Différents facteurs peuvent intervenir dans la genèse d’un reflux 
gastro-oesophagien : la hernie hiatale par glissement, l’incompétence 
du sphincter inférieur de l’oesophage sans hernie démontrée, la 
30 Achalasie. Cardia rétréci et dilatation énorme de l’oesophage. Remarquez l’absence 
d’air dans l’estomac. 
31 Achalasie. Présence de 
grands diverticules le long 
de la moitié distale de 
l’oesophage. 
32 Achalasie. Grande 
tumeur polypoïde maligne 
dans l’oesophage thoracique 
(têtes de flèche). La dilata-tion 
de l’oesophage due à 
l’achalasie retarde le dia-gnostic 
clinique d’une tu-meur 
surajoutée. 
33 Achalasie. Traitement par dilatation pneumatique. 
Avant traitement (a) : cardia rétréci (flèche). 
Après dilatation pneumatique (b) : expansion nettement améliorée du cardia (flèche). 
17
33-070-A-30 Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage Radiodiagnostic 
sclérodermie, la grossesse, une intubation gastrique prolongée, 
certaines interventions chirurgicales de l’estomac, la vagotomie et la 
myotomie pour achalasie selon Heller [7, 28]. 
La plus grande sensibilité de la pH-métrie des 24 heures dans la 
détection de reflux gastro-oesophagien, vis-à-vis de l’examen 
radiologique qui dure quelques minutes, n’infirme pas l’importance 
d’un reflux gastro-oesophagien, visualisé par méthodes 
radiologiques. La plus grande sensibilité de la pH-métrie des 
24 heures est probablement liée au fait que, dans le reflux gastro-oesophagien, 
le tonus du sphincter inférieur de l’oesophage ne 
montre pas nécessairement une baisse continue, mais souvent 
seulement transitoire, de courte durée [15]. 
Le reflux gastro-oesophagien peut induire une contraction 
péristaltique secondaire, évacuant le résidu oesophagien. En plus, 
dans le reflux, on constate des troubles moteurs de l’oesophage 
analogues à ceux observés dans le presby-oesophage : diminution 
de l’amplitude contractile de la contraction péristaltique primaire 
dans le tiers ou les deux tiers inférieurs de l’oesophage et présence 
de contractions tertiaires dans les mêmes segments [15, 26, 36, 83]. Ces 
troubles moteurs conduisent à une évacuation retardée de 
l’oesophage [42, 46, 69]. 
La recherche de ces troubles moteurs présente un intérêt pratique, 
surtout dans la décision d’une intervention chirurgicale antireflux, 
induisant un rétrécissement du segment terminal de l’oesophage. En 
effet, la combinaison de ce rétrécissement opératoire avec une 
hypocontractilité oesophagienne préexistante peut provoquer une 
dysphagie importante et donc un échec de l’intervention. 
Certains auteurs suggèrent un lien entre la sensation de globus au 
niveau de la gorge et le reflux gastro-oesophagien [81]. L’hypothèse 
d’une relation entre certaines anomalies motrices du sphincter 
supérieur de l’oesophage et le reflux gastro-oesophagien a été 
mentionnée précédemment. 
¦ Myasthenia gravis [15, 77] 
Le pharynx et les 2 à 6 cm de l’oesophage proximal contiennent 
uniquement des fibres musculaires striées [29]. Myasthenia gravis est 
une maladie des muscles striés. Cette maladie atteint donc 
l’hypopharynx et la partie proximale de l’oesophage. 
Les troubles moteurs de l’hypopharynx, dans cette maladie, ont été 
discutés précédemment. 
Dans l’oesophage cervical et dans la transition oesophage cervical-oesophage 
thoracique, la maladie provoque également une 
hypocontractilité qui s’aggrave après plusieurs déglutitions. Ce 
trouble est réduit après administration de néostigmine, qui est un 
inhibiteur de la cholinestérase. 
¦ Sclérodermie [15, 31, 36, 43, 53, 80] 
C’est une maladie d’origine probablement auto-immune qui 
appartient au groupe des collagénoses. On y trouve surtout une 
prolifération du collagène, une atrophie des muscles lisses et des 
changements vasculaires. 
La maladie atteint la peau (mains, face, cou, thorax), le tube digestif 
(oesophage, duodénum, grêle, côlon), les poumons, le coeur et les 
reins. 
L’oesophage est atteint dans 80 % des cas. 
Contrairement à la myasthenia gravis, la sclérodermie atteint les 
muscles lisses : les troubles moteurs de l’oesophage se situent donc 
dans les deux tiers inférieurs de l’oesophage thoracique. Ces troubles 
semblent apparaître assez précocement [43, 53]. 
34 Achalasie. Perforation après dilatation pneumatique. 
Perforation du cardia (a) (flèche). 
Guérison après traitement conservateur (b). 
35 Achalasie. Traitement chirurgical (myotomie selon Heller). 
Avant traitement (a) : cardia rétréci (flèche) et absence d’air dans l’estomac. 
Après myotomie (b) : expansion normale du cardia (flèche). 
36 Achalasie. Invagination gastro-oesophagienne après myotomie et dilatation pneu-matique. 
Dilatation du segment distal de l’oesophage 4 ans après myotomie selon Heller (a) ; ac-tuellement, 
récidive de rétrécissement du cardia (flèche). 
Quelques jours après dilatation pneumatique du cardia (b) : image lacunaire (têtes 
de flèche) dans le segment oesophagien dilaté et absence de passage de contraste dans 
l’estomac. 
Le diagnostic radiologique d’invagination gastro-oesophagienne fut confirmé 
par oesophagoscopie et thoracotomie. 
18
Radiodiagnostic Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage 33-070-A-30 
En général, la contraction péristaltique primaire persiste dans le tiers 
supérieur de l’oesophage, mais elle s’affaiblit ou disparaît dans les 
deux tiers inférieurs. Parfois, on observe de faibles contractions 
tertiaires dans ces deux tiers inférieurs. Ces mêmes segments sont 
souvent légèrement dilatés (fig 39). 
De plus, il existe souvent un reflux gastro-oesophagien et 
l’évacuation de l’oesophage est retardée. 
37 Spasmes diffus de 
l’oesophage. 
Les trois clichés successifs 
(a, b, c) suggèrent l’exis-tence 
d’une contraction pé-ristaltique. 
Le cardia s’ouvre par inter-mittence, 
de façon modérée 
(flèche), et on note des 
contractions tertiaires im-portantes 
(têtes de flèche) 
(d, e). 
La combinaison de ces trois 
signes moteurs (contrac-tions 
tertiaires prononcées, 
ouverture modérée du car-dia, 
présence d’ondes péri-staltiques 
primaires) plaide 
contre le diagnostic d’acha-lasie 
et pour celui de spas-mes 
diffus de l’oesophage. 
Des anomalies radiologiques associées peuvent être détectées au 
niveau des mains (résorption osseuse des phalanges terminales, 
calcifications des tissus mous des doigts), et au niveau de l’intestin 
grêle (dilatation pseudodiverticulaire). 
Le pronostic de la sclérodermie est plutôt médiocre. 
L’efficacité du traitement médicamenteux général (corticostéroïdes, 
antimitotiques) est discutable. Le reflux gastro-oesophagien nécessite 
une médication inhibitrice de la production d’acide gastrique, et 
parfois un traitement chirurgical antireflux. 
38 Presby-oesophage. Présence de contractions tertiaires modérées dans les deux tiers 
inférieurs de l’oesophage thoracique (en aval de la tête de flèche) (a, b, c). L’expansion 
du cardia est normale (flèche) (b). La contraction péristaltique primaire était conservée. 
39 Sclérodermie. Les trois clichés successifs suggèrent une faible contraction péri-staltique, 
s’arrêtant au niveau du tiers moyen de l’oesophage thoracique (flèche) (c). 
La sclérodermie atteint en effet surtout les muscles lisses de l’oesophage. Remarquez 
l’hypotonie du tiers inférieur de l’oesophage thoracique. 
19
33-070-A-30 Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage Radiodiagnostic 
¦ Maladies neurologiques [15, 32, 33] 
Bien que les patients atteints d’une maladie du système nerveux 
central [15, 32] forment un groupe inhomogène, on peut constater 
qu’en général l’atteinte frappe plus le pharynx que l’oesophage. Les 
troubles moteurs en cas d’atteinte oesophagienne se manifestent 
surtout par un affaiblissement ou même une disparition de l’onde 
péristaltique primaire (fig 40), mais en plus, des contractions 
tertiaires peuvent être observées. 
Dans le diabète et la neuropathie alcoolique, les nerfs périphériques 
sont atteints. On peut observer, dans l’oesophage, une absence ou 
une diminution de l’onde péristaltique primaire et la présence de 
contractions tertiaires [15, 33]. 
¦ Régurgitation oesophagienne [52] 
La régurgitation (ou éructation) oesophagienne est connue dans la 
littérature d’expression anglaise sous le nom de esophageal belching. 
Le patient présente un syndrome clinique caractérisé par la 
production d’un bruit oral biphasique intermittent : un bruit strident 
inspiratoire, suivi d’un bruit plus sonore à basse fréquence en phase 
expiratoire. 
Le bruit inspiratoire s’accompagne d’une aspiration d’air extérieur 
dans l’oesophage pendant que la glotte reste fermée ; dans les formes 
classiques, l’air aspiré reste dans l’oesophage et n’entre donc pas 
dans l’estomac. 
Le bruit expiratoire s’accompagne d’une régurgitation de l’air 
oesophagien vers l’extérieur : cette régurgitation va de pair avec un 
collapsus du corps oesophagien (fig 41). 
L’éructation oesophagienne est considérée comme un acte volontaire, 
parce qu’elle peut être induite et arrêtée sur commande. L’étiologie 
est probablement psychique : le phénomène est en général observé 
chez des sujets émotionnellement instables ou anxieux. 
Il est intéressant de noter que la possibilité du contrôle volontaire 
mentionné est utilisée pour obtenir une voix oesophagienne chez les 
laryngectomisés. 
Conclusion 
Dans le but de poser un diagnostic aussi précis que possible, 
l’enregistrement des troubles moteurs de l’oesophage par 
vidéofluorographie est nécessaire, et ceci selon un schéma précis. 
La vidéofluorographie est un examen fiable pour la détection et la 
classification de la grande majorité des troubles moteurs de l’oesophage. 
Dans certains cas, d’autres techniques comme la manométrie et la pH-métrie 
apportent des éléments utiles ou indispensables mais ne suffisent 
pas pour une mise au point complète de ces troubles moteurs. La 
radiologie et ces techniques sont donc complémentaires. 
Dans une partie des troubles moteurs de l’oesophage, une thérapie 
conservatrice ou chirurgicale est possible : le diagnostic de ces troubles 
n’a donc pas uniquement pour but d’exclure une maladie 
morphologique de l’oesophage en cas de dysphagie. 
40 Sclérose multiple. 
Dilatation de l’oesophage thoracique (a). 
Cardia largement ouvert (flèche) (b). 
Ces deux signes démontrent une perte importante du tonus oesophagien. 
41 Régurgitation oesophagienne (esophageal belching). (Reproduit avec la per-mission 
de G Vantrappen [52]). 
L’oesophage avant la manoeuvre (a). 
L’inspiration contre une glotte fermée réduit la pression intrathoracique et aspire l’air, 
à travers le sphincter supérieur ouvert, dans l’oesophage (b). Les piliers de diaphragme 
empêchent l’entrée d’air dans l’estomac. 
Au moment où l’oesophage thoracique est rempli d’air, le sphincter supérieur se ferme 
(c). 
Pendant l’expiration, l’air oesophagien est expulsé à travers le sphincter supérieur 
ouvert (d). 
S : sphincter supérieur de l’oesophage ; D : diaphragme. 
20
Radiodiagnostic Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage 33-070-A-30 
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Troubles fonctionnels du pharynx et de l’œsophage

  • 1. Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage E Ponette D Vanbeckevoort © 2000 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés. Dysphagies d’origine haute Pendant longtemps, l’examen radiologique de la déglutition n’a pas bénéficié d’une attention suffisante. C’est une erreur car la radiologie occupe une position clé dans le diagnostic des troubles de la déglutition [17, 19, 21, 27, 41, 55, 57, 61, 64]. Je me propose de discuter de la technique employée, puis de faire une analyse systématique de la sémiologie normale et pathologique, et enfin de présenter quelques entités pathologiques. TECHNIQUE RADIOLOGIQUE Comme produit de contraste, nous utilisons en principe la baryte, notamment une suspension de Micropaquet non diluée. Quand le patient présente des antécédents d’aspiration, nous utilisons un produit iodé hydrosoluble à faible osmolarité. Nous n’employons pas les produits iodés à haute osmolarité à cause du risque d’oedème pulmonaire. Parfois, nous complétons l’examen par un bolus solide (notamment du pain trempé dans du Micropaquet) ou par un bolus semi-solide (notamment un mélange de Micropaquet non dilué et d’une poudre solidifiante à base d’amidon modifié, par exemple Resourcet de la firme Sandoz Nutrition). Chez certains patients, en effet, la dysphagie concerne plutôt les aliments solides que liquides. L’emploi de bolus à différente viscosité est donc logique [9, 41, 55]. Certains auteurs emploient un comprimé comme bolus solide [22]. La position du malade et les incidences sont essentielles pour un bon examen de la déglutition. Nous examinons les malades en projection latérale puis postéroantérieure, les deux incidences en position debout ou assise [19]. Nous exécutons toujours en premier lieu la série en projection latérale : c’est en effet la plus informative [17]. Ensuite, nous exécutons une série en projection postéroantérieure. Nous préférons la projection postéroantérieure à la projection antéropostérieure pour des raisons de radioprotection : dans la projection postéroantérieure, la glande thyroïde, qui est un organe radiosensible, est en effet moins irradiée. Dans certains cas, nous complétons l’examen par une série en projection oblique ou en position couchée. Chez des patients présentant une position haute des épaules, l’analyse de la zone du Eric Ponette : Professeur ordinaire en radiologie, chef de clinique. Dirk Vanbeckevoort : Chef de clinique adjoint. Universitaire ziekenhuizen Gasthuisberg, Herestraat 49, B-3000 Leuven, Belgique. sphincter supérieur de l’oesophage est souvent difficile. Dans ce cas, une série complémentaire en incidence oblique est utile [41]. Quand le remplissage de l’hypopharynx en projection postéroantérieure est insuffisant en position debout, il est amélioré en position couchée parce que l’action accélératrice de la gravitation est éliminée dans cette position. En outre, la position couchée démontre mieux que la position debout un passage passif [19] et une régurgitation dans le nasopharynx [16]. Comme technique d’imagerie, nous utilisons soit l’ampliphotographie 100 mm, soit la fluorographie numérisée, à une vitesse de six images par seconde d’une part, et la vidéo-fluorographie à une vitesse de 50 images par seconde d’autre part. Dans la plupart des cas, un enregistrement pendant 2 secondes suffit pour l’analyse de la déglutition. Une vitesse de six images par seconde est un strict minimum pour l’étude des troubles de la déglutition et est intéressant comme examen de dépistage dans la majorité des cas, mais ne suffit pas pour une analyse fine de tous les troubles fonctionnels ; la vidéofluorographie permet un temps d’enregistrement plus long que les deux autres techniques mentionnées. Pour ces raisons, nous utilisons la vidéofluorographie, par exemple en cas de suspicion de troubles de la phase orale de la déglutition, dans les troubles complexes de la phase pharyngée, pour déterminer le moment d’une aspiration dans le cycle de la déglutition (avant, pendant ou après la déglutition), et quand nous employons un bolus solide ou semi-solide. Certains auteurs utilisent comme nous alternativement l’ampliphotographie ou la fluorographie numérisée d’une part, et la vidéofluorographie d’autre part [35, 61], d’autres surtout ou uniquement la vidéofluorographie [17, 21, 22, 39], d’autres encore surtout la cinématographie [27]. L’avantage de l’ampliphotographie et de la fluorographie numérisée réside dans la haute qualité de l’image, nécessaire pour la détection d’anomalies morphologiques, dans les facilités de l’analyse et dans la communication aisée avec le clinicien. L’avantage de la vidéofluorographie et de la cinématographie réside dans l’étude dynamique plus approfondie grâce au nombre plus élevé d’images par seconde, et dans la réalisation aisée d’un enregistrement de plus longue durée ; la dose de rayons par unité de temps est plus basse pour la vidéofluorographie que pour la cinématographie [17]. La manofluorographie combine la vidéofluorographie avec la manométrie [11, 13, 51]. Cette méthode a contribué à une meilleure compréhension de certains mécanismes de la déglutition, par exemple l’importance de la contraction de la langue pour la propulsion du bolus de la cavité orale dans l’oro- et l’hypopharynx, Encyclopédie Médico-Chirurgicale 33-070-A-30 33-070-A-30 Toute référence à cet article doit porter la mention : Ponette E et Vanbeckevoort D. Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés), Radiodiagnostic – Appareil digestif, 33-070-A-30, 2000, 21 p.
  • 2. 33-070-A-30 Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage Radiodiagnostic l’importance de la pression négative dans la lumière du sphincter supérieur de l’oesophage dans la phase pharyngée de la déglutition. Cette méthode démontre donc également les déficiences de ces mécanismes. Elle permet une quantification plus précise des phénomènes moteurs de la déglutition et une analyse complémentaire de leurs relations réciproques. SÉMIOLOGIE RADIOLOGIQUE NORMALE ET PATHOLOGIQUE Afin de comprendre la déglutition normale et pathologique, des connaissances anatomiques et neurophysiologiques de l’appareil musculonerveux sont indispensables [17-19, 21, 40]. Il est par exemple important de savoir que les muscles, qui sont impliqués dans les phases orale et pharyngée de la déglutition, sont des muscles striés, et que la mastication, ainsi que la phase orale, sont sous contrôle volontaire, tandis que la phase pharyngée est sous contrôle réflexe involontaire [18]. Il est également intéressant de savoir que, dans la motilité de la déglutition, interviennent des fibres motrices des nerfs crâniaux n° V (nerf trigeminus), VII (nerf facialis), IX (nerf glossopharyngeus), X (nerf vagus), XII (nerf hypoglossus), et accessoirement des fibres motrices du système sympathique [18, 29]. Dans l’analyse de l’examen, il est souhaitable de suivre un schéma systématique, en premier lieu réalisation de la série en projection latérale, puis de la série en projection postéroantérieure [16-18, 21, 39-41, 59, 61]. ¦ Projection latérale Il faut analyser la formation du bolus oral, le transport oropharyngé, l’obturation du nasopharynx, le mouvement de l’os hyoïde, l’obturation du larynx, le comportement du sphincter supérieur et l’évacuation de l’hypopharynx. Phase orale Le sujet normal est capable d’ingérer un bolus de volume moyen et de le tenir en bouche jusqu’au moment où il décide de l’avaler ; ensuite, ce bolus est transporté dans le pharynx en une seule déglutition, suite à une contraction énergique de la langue qui se déplace en direction crâniale et postérieure et agit comme un piston [17-19]. Déjà, à ce stade, il existe plusieurs troubles fonctionnels [6, 16, 39, 41]. Par exemple, le patient laisse échapper une partie du bolus à travers les lèvres ; ou il ne réussit pas à former un bolus de volume suffisant (formation défectueuse du bolus) ; ou le bolus passe, partiellement ou totalement, dans l’oro- et l’hypopharynx avant la déglutition, suite à une apposition insuffisante entre la partie postérosupérieure de la langue et le palais mou (passage passif) ; ou le patient fait, moyennant des mouvements répétitifs de la langue, plusieurs essais 1 Déglutition normale : obturation du nasopharynx. Avant la déglutition (a), remarquez l’espace aérien libre (as-térisque) entre le palais mou (flèche), clôturant la cavité orale en apposition à la langue, et la paroi postérieure du pharynx (tête de flèche) ; petit résidu baryté au niveau de la base de la langue et dans l’hypopharynx dû à une dé-glutition précédente. Au début de la déglutition (b), on observe un déplacement important du palais mou (flèche) en direction postérosupé-rieure et déplacement discret de la paroi postérieure du pharynx (tête de flèche) en direction antérieure, chassant l’air entre les deux structures. 1/6 s plus tard (c), le palais mou (flèche) achève son mouvement postérosupérieur et clôture parfaitement la zone de transition entre l’oropharynx et le nasopharynx. 2 Déglutition pathologique : passage partiel du bolus dans le nasopharynx. Au début de la déglutition (a), malgré l’arrivée du bolus dans l’oropharynx, l’espace aé-rien entre le palais mou (flèche) et la paroi postérieure du pharynx (tête de flèche) est toujours présent ; la zone de transition entre l’oropharynx et le nasopharynx n’est donc pas close. Passage partiel mais important du bolus de l’oropharynx dans le nasopharynx (b) (flèche). de déglutition avant d’y parvenir (trouble d’initiation de la déglutition) ; ou bien le patient ne réussit pas à avaler le bolus oral en une seule fois (déglutition fractionnée). Un passage passif peut occasionner une aspiration dans les voies respiratoires, car les mécanismes protecteurs du larynx ne fonctionnent pas encore avant la déglutition. L’analyse des troubles de la phase orale nécessite la vidéo-fluorographie [3] car ces dysfonctions exigent un enregistrement de 5 secondes au minimum, et souvent plus. Phase pharyngée Avant la déglutition, il existe une communication aérienne libre entre le nasopharynx, l’oropharynx et l’hypopharynx. Pendant le passage oropharyngé, l’obturation du nasopharynx est obtenue par un mouvement du palais mou en direction postérosupérieure, et un mouvement localisé de la paroi postérieure du pharynx en direction antérieure (bourrelet de Passavant, formé par la contraction du constricteur supérieur du pharynx), chassant l’air à ce niveau [17-19, 21, 41] ; l’effet de ces mouvements est bien visible sur les clichés (fig 1). Si en revanche cette apposition ne s’effectue pas ou reste incomplète, une partie du bolus oral s’échappe dans le nasopharynx [6, 39, 41] (fig 2). 2
  • 3. Radiodiagnostic Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage 33-070-A-30 Immédiatement après la déglutition normale, les structures responsables de l’obturation du nasopharynx regagnent leur position de repos. Au début de la déglutition, l’os hyoïde se déplace en direction crâniale et ventrale [17, 18, 21], sur une distance verticale d’environ la hauteur d’une vertèbre cervicale (fig 3). Ce mouvement commence déjà avant l’obturation du nasopharynx et est accompagné d’un mouvement antérosupérieur du cartilage thyroïdien (par l’intermédiaire de la membrane thyrohyoïdienne et du muscle thyrohyoïdien) et du cartilage cricoïdien, entraînant ainsi une traction antérieure sur le sphincter supérieur de l’oesophage [17]. L’os hyoïde revient dans sa position initiale immédiatement après la déglutition [12, 17] ; plus précisément, chez l’adulte normal, l’intervalle entre le début de la montée de l’os hyoïde pendant la déglutition d’un bolus liquide et sa descente après la déglutition est en moyenne de 1,30 s [12]. Une ascension insuffisante peut être occasionnée par différentes maladies neuromusculaires [16]. Une descente retardée peut indiquer une relaxation musculaire déficiente, comme dans la maladie de Steinert [19]. Deux mécanismes préviennent le passage du bolus dans le larynx : en premier lieu la contraction des muscles intrinsèques du larynx, et accessoirement le mouvement caudal du bord libre de l’épiglotte [17, 19, 21, 39, 49]. La fente glottique, qui est limitée par les deux plis vocaux (formés par les muscles vocaux) et qui est donc la partie la plus importante du larynx, divise la cavité du larynx en une partie supérieure (le vestibule) et une partie inférieure (l’espace infraglottique) ; le vestibule, à son tour, se compose d’un espace supérieur subépiglottique et d’un espace inférieur supraglottique, comprenant surtout les ventricules ou sinus de Morgagni [21]. La cavité du larynx contient donc de haut en bas trois étages : le vestibule, la fente glottique et l’espace infraglottique. La contraction des muscles intrinsèques du larynx, en premier lieu des muscles vocaux, est visualisée indirectement par la disparition de l’air de la fente glottique et du vestibule du larynx avant que le bolus arrive dans l’hypopharynx [17, 21, 49] (fig 4). Le mouvement du bord libre de l’épiglotte est visible directement : au repos (avant la déglutition) il est dirigé vers le haut et pendant la déglutition vers le bas [21, 39, 41, 49] (fig 4). La descente du bord libre de l’épiglotte semble passer par deux phases : le passage de la position érigée à la position horizontale et le passage de cette dernière position à la position caudale. La première phase serait la conséquence du mouvement crânial de l’hyoïde et du cartilage thyroïdien [21, 49], tandis que l’épiglotte reste fixée par les plis pharyngoépiglottiques [21]. La deuxième phase serait occasionnée par la contraction du muscle thyroépiglottique et aryépiglottique [21]. En cas de déficience de ces mécanismes, une partie du bolus passe dans le larynx, éventuellement dans la trachée, et même dans les voies aériennes périphériques : c’est l’aspiration pendant la déglutition [6, 16, 21, 39] (fig 5). Chez le sujet normal, le produit de contraste ne pénètre pas dans les ventricules (sinus de Morgagni) [21]. Une pénétration dans l’espace subépiglottique est observée chez une minorité de patients sans plaintes, mais nettement moins fréquemment que dans un groupe de patients présentant une dysphagie [21]. Immédiatement après la déglutition normale, les structures responsables de l’obturation du larynx reprennent leur position de repos. Le sphincter supérieur de l’oesophage est composé de fibres transversales (le musculus cricopharyngeus qui est la partie principale et qui est un faisceau du musculus constrictor pharyngis inferior), de fibres obliques provenant du musculus constrictor pharyngeus inferior, et de fibres longitudinales provenant de la musculature oesophagienne. Entre le musculus cricopharyngeus et les fibres obliques du musculus constrictor pharyngeus inferior, il existe une zone de pauvreté musculaire : c’est le triangle décrit par Killian, dans lequel se développe, selon les notions classiques, le diverticule de Zenker [18, 19, 21]. Normalement, ce sphincter est fermé au repos, donc au moment où le sujet n’avale pas ; il s’ouvre brièvement pendant la déglutition et se referme immédiatement après. Le sphincter supérieur de l’oesophage normal est en effet fermé au repos : il existe notamment à ce niveau une zone de haute pression, ayant un pic de l’ordre de 50 à 60 mmHg, visualisé sur une courbe manométrique employant un cathéter qui est retiré progressivement de l’oesophage thoracique jusque dans l’hypopharynx. Cette zone de haute pression a une longueur de 2,5 à 4,5 cm, et le pic se trouve au niveau des vertèbres cervicales C5-C6 [29]. L’état fermé du sphincter supérieur au repos est également visible sur le cliché radiologique (fig 6a). 3 Déglutition normale : mouvement supéroantérieur de l’os hyoïde. Avant la déglutition (a), remarquez la distance entre l’os hyoïde (flèche) et la mandibule. Pendant la déglutition (b), l’os hyoïde (flèche) se déplace en direction antérosupérieure sur une distance d’environ la hauteur d’une vertèbre cervicale et s’approche donc de la mandibule. 4 Déglutition normale : obturation du larynx. Avant la déglutition (a), remarquez la présence d’air dans le vestibule du larynx, aussi bien dans sa partie subépiglottique (astérisque) que dans sa partie supraglottique, y compris les sinus de Morgagni (tête de flèche). Cet air a la forme d’un triangle dont la base se trouve au niveau des sinus de Morgagni et le sommet au niveau de la face pos-térieure du bord libre de l’épiglotte qui est dirigé vers le haut (flèche). Pendant la déglutition (b), le triangle aérique a disparu, suite à la contraction des mus-cles intrinsèques du larynx. Le bord libre de l’épiglotte est dirigé vers le bas (flèche), suite à son mouvement caudal. 3
  • 4. 33-070-A-30 Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage Radiodiagnostic Au moment de la déglutition normale, ce sphincter s’ouvre brièvement : ceci correspond à une baisse passagère de la pression intraluminale à ce niveau, jusqu’en dessous de la pression atmosphérique. À ce moment, la paroi postérieure du sphincter se déplace en direction dorsale et s’aligne sur les parois postérieures de l’hypopharynx et de l’oesophage cervical [17, 18, 21, 41] (fig 6b). Une dysfonction de ce sphincter peut se situer à différents stades de la déglutition : l’ouverture incomplète, l’ouverture retardée, la fermeture prématurée et la fermeture incomplète. – L’ouverture incomplète du sphincter supérieur est une première modalité de dysfonction : elle se manifeste par le fait que l’encoche postérieure du sphincter supérieur ne s’efface pas pendant la déglutition [16, 21, 39, 41] : c’est l’« achalasie » du sphincter supérieur (fig 7). Les termes « relaxation normale » et « achalasie » sont des termes manométriques. En radiologie, il vaut mieux employer les termes « ouverture normale » et « ouverture incomplète », d’autant que les termes manométriqes et radiologiques ne se superposent pas entièrement en ce qui concerne le sphincter supérieur de l’oesophage [39]. Quatre facteurs semblent contribuer à une ouverture normale du sphincter supérieur de l’oesophage : – une relaxation normale du sphincter ; – une élasticité normale du sphincter relaxé ; – une traction antérieure suffisante sur le sphincter relaxé par le mouvement antérieur de l’os hyoïde, entraînant le larynx et le cricoïde ; – une pression radiaire intraluminale suffisante du bolus avalé [16, 17]. Les causes possibles d’une ouverture diminuée de ce sphincter peuvent donc être déduites des facteurs mentionnés. – Au moment où le bolus remplit bien l’oesophage cervical, l’encoche postérieure du sphincter ne peut plus être présente. Si elle persiste à ce moment mais s’efface un peu plus tard, on qualifie la dysfonction d’« ouverture retardée du sphincter supérieur » [21, 39, 41] (fig 8). – Normalement, le sphincter supérieur se referme au moment où la contraction péristaltique pharyngée (cf infra) atteint la zone sphinctérienne. Si, au contraire, l’encoche postérieure du sphincter réapparaît avant que la contraction péristaltique de l’hypopharynx ait atteint la zone sphinctérienne, la dysfonction est qualifiée de « contraction prématurée du sphincter supérieur » [39, 41] (fig 9). Une fréquence accrue de contractions prématurées du sphincter supérieur est signalée dans le reflux gastro-oesophagien [2]. Plusieurs des dysfonctions mentionnées du sphincter supérieur pourraient intervenir dans la pathogenèse du diverticule de Zenker, qui est considéré comme un « diverticule de pulsion » [58]. – Une quatrième dysfonction du sphincter supérieur est constituée par une fermeture incomplète après la déglutition. Dans ce cas, ce sphincter reste donc ouvert également dans la phase entre deux 5 Déglutition pathologique : transition partielle du bolus dans le larynx. Au début de la déglutition (a), malgré l’arrivée du bolus dans l’hypopharynx, l’air ves-tibulaire est toujours présent (astérisque et tête de flèche) ; les muscles intrinsèques du larynx ne se contractent donc pas, et une partie du bolus passe par conséquent dans la partie subépiglottique du vestibule (flèche). 1/6 s plus tard (b), le contraste passe dans les sinus de Morgagni (flèche). 1/6 et 2/6 s plus tard (c, d), le contraste passe au-delà de la fente glottique, dans l’es-pace infraglottique (flèche) ; remarquez que le vestibule contient toujours de l’air et que l’épiglotte, dont la paroi dorsale est visible indirectement (tête de flèche), garde une po-sition semi-érigée. 6 Déglutition normale : comportement du sphincter supérieur de l’oesophage. En fin de la déglutition (a), le sphincter supérieur de l’oesophage est fermé (flèche) et reste fermé jusqu’à une nouvelle déglutition. Pendant la déglutition (b), le sphincter supérieur de l’oesophage s’ouvre largement ; la paroi postérieure de la zone sphinctérienne (flèche) s’aligne sur la paroi postérieure de l’hypopharynx et de l’oesophage cervical, dès que le bolus a rempli l’oesophage cervi-cal. 4
  • 5. Radiodiagnostic Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage 33-070-A-30 déglutitions [19, 21]. Cette dysfonction s’observe parfois après laryngectomie et dans des cas avancés de la maladie de Steinert [19]. Le transport du bolus oral dans l’oropharynx, l’hypopharynx et l’oesophage, causé par la contraction de la langue, est suivi d’une contraction péristaltique partant au niveau du bourrelet de Passavant, parcourant l’oropharynx et l’hypopharynx, et occasionnant une évacuation pratiquement complète de ceux-ci [17, 18, 7 Déglutition pathologique : ouverture incomplète du sphincter supérieur de l’oesophage (achalasie). Remar-quez, contrairement à la figure 6b, l’existence d’une encoche postérieure profonde au niveau de C5-C6 (flèche), corres-pondant au musculus cricopharyngeus. Cette encoche per-siste (flèche) pendant le passage entier du bolus. (a à f : 6 images/s). 8 Déglutition pathologi-que : ouverture retardée du sphincter supérieur de l’oesophage. Le bolus remplit l’hypopha-rynx (a). 1/6 s plus tard (b), bien que la tête du bolus atteigne C7, l’encoche postérieure pro-fonde du musculus crico-pharyngeus est visible (flè-che). 1/6 s plus tard (c) : la pro-fondeur de l’encoche posté-rieure (flèche) a diminué. Encore 1/6 s plus tard (d), l’encoche postérieure a dis-paru. 21, 39, 41] (fig 10). Immédiatement après la déglutition normale, la paroi postérieure des trois étages du pharynx reprend sa position de repos. Une hypocontractilité de l’hypopharynx entraîne, en revanche, un degré de stase variable selon le degré de l’hypocontractilité [6, 16, 19, 21, 39, 41]. 5
  • 6. 33-070-A-30 Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage Radiodiagnostic Les causes d’hypocontractilité de l’hypopharynx sont multiples : différentes maladies du système nerveux central et maladies musculaires, atteinte de la jonction myoneurale et atteinte de nerfs de l’hypopharynx [16, 19, 21, 39] (tableau I : classification de Donner [19]). Une stase dans l’hypopharynx est la cause d’une aspiration après la déglutition. En récapitulant, il existe donc trois moments d’éventuelle aspiration dans le cycle de la déglutition : avant la déglutition (après passage passif du bolus oral), pendant la déglutition (par déficience des mécanismes protecteurs du larynx), et après la déglutition [16, 23, 47]. Nous avons observé quelquefois un reflux du bolus hypopharyngé dans la bouche, suite à une incoordination entre la contraction de l’hypopharynx et l’ouverture du sphincter supérieur de l’oesophage. ¦ Projection postéroantérieure Après l’analyse de la série en projection latérale, nous analysons la série en projection postéroantérieure. Il faut s’interroger sur la contraction des muscles intrinsèques du larynx, le mouvement de 9 Déglutition pathologi-que : fermeture prématurée du sphincter supérieur de l’oesophage. Contraction débutante de l’hypopharynx et sphincter supérieur ouvert (a) : nor-mal. 1/6 s plus tard (b), l’encoche postérieure du musculus cricopharyngeus (flèche) se forme au moment où la contraction péristaltique de l’hypopharynx n’a pas en-core atteint la zone sphinc-térienne. 1/6 et 2/6 s plus tard (c, d), la contraction de l’hypopha-rynx a atteint la zone sphinc-térienne. 10 Déglutition norma-le : contraction péristalti-que de l’oro- et de l’hypo-pharynx. Suite à la déglutition, une contraction progressive parcourt l’oro- et l’hypo-pharynx, de haut en bas, et se prolonge en une contrac-tion du sphincter supérieur de l’oesophage ; le résidu ba-ryté dans l’hypopharynx est minimal. (a à d : 6 images/s). l’épiglotte, le passage du bolus à travers les sinus piriformes, le comportement du sphincter supérieur, la position de l’hypopharynx et de l’oesophage cervical, et enfin sur la contraction et l’évacuation de l’hypopharynx. La contraction des muscles intrinsèques du larynx peut en effet également être évaluée de face : l’air visible dans le vestibule et dans la fente glottique avant la déglutition disparaît avant l’arrivée du bolus dans l’hypopharynx (fig 11). Si les muscles intrinsèques du larynx se contractent trop tard ou ne se contractent pas du tout, l’air ne disparaît pas et on observe une pénétration de contraste dans la cavité laryngée et éventuellement dans la trachée (fig 12). L’épiglotte se présente pendant la déglutition comme une clarté linéaire en forme d’accolade symétrique et horizontale [17, 18] (fig 13a). Parfois cette accolade n’est pas horizontale mais oblique (fig 13b). Dans la plupart des cas, il n’existe pas de cause apparente ; dans un examen comparatif entre volontaires sans dysphagie et patients avec dysphagie, l’obliquité de l’épiglotte a été observée dans un 6
  • 7. Radiodiagnostic Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage 33-070-A-30 pourcentage égal, notamment ± 4 % [21]. Toutefois, il faut exclure une tumeur du pli aryépiglottique du côté élevé de l’épiglotte comme cause d’une épiglotte oblique. Enfin, l’hypothèse d’une ascension défectueuse unilatérale de l’ensemble os hyoïde-cartilage thyroïde, par déficience musculaire du côté élevé de l’épiglotte, est avancée comme cause possible d’une épiglotte oblique [16] ; cette hypothèse est fondée sur le mécanisme décrit précédemment du mouvement de l’épiglotte pendant la déglutition. Chez le sujet normal, le passage du bolus à travers les sinus piriformes se fait de manière symétrique [18] (fig 13a). Un passage asymétrique peut être dû à plusieurs causes : une position asymétrique de la tête, une tumeur d’un sinus piriforme, une paralysie unilatérale des muscles d’un sinus piriforme, ou une masse extrinsèque comprimant un sinus piriforme. En tournant la tête vers la droite, le sinus piriforme droit est oblitéré et il y a un passage préférentiel du côté gauche et vice versa. Pour pouvoir attribuer à ce signe (la déglutition asymétrique) une valeur sémiologique, il est indispensable de placer le patient strictement de face au moment où il déglutit la baryte [4]. En cas de tumeur d’un sinus piriforme, il y a évidemment un passage amoindri du côté homolatéral ; de plus, le relief muqueux est perturbé dans la zone lacunaire. Tableau I. – Classification des maladies neuromusculaires affectant le pharynx [19]. Maladies du système nerveux central Maladie cérébrovasculaire occlusive Tumeurs Paralysie pseudobulbaire Poliomyélite Traumatisme Maladie démyélinisante Maladie extrapyramidale Affections congénitales et dégénératives Hémiplégie spasmodique héréditaire Sclérose latérale amyotrophique Dysautonomie familiale Maladies musculaires Polymyosite Dermatomyosite Dystrophie myotonique Myopathie oculomotrice Maladie de la jonction myoneurale Myasthénie grave Maladies des nerfs périphériques Traumatisme Névrite Maladie idiopathique Achalasie cricopharyngée 11 Déglutition normale : contraction normale des muscles intrinsèques du larynx (plan frontal). Avant la déglutition (a), la présence d’air dans le vestibule (astérisque) et au niveau de la fente glottique (têtes de flèche) indique l’ouverture de ces structures. Au moment de l’arrivée du bolus dans l’hypopharynx (b), l’air a disparu, aussi bien au niveau de la fente glottique qu’au niveau du vestibule, suite à la contraction des mus-cles intrinsèques du larynx. 12 Déglutition pathologique : transition partielle du bolus dans le larynx (plan fron-tal). Malgré l’arrivée du bolus dans la zone transitionnelle oropharynx-hypopharynx (a), la fente glottique (têtes de flèche) ainsi que le vestibule (astérisque) sont encore remplis d’air, indiquant l’absence de contraction des muscles intrinsèques du larynx à ce moment-là. 1/6 s plus tard (b), une partie du bolus passe dans les sinus de Morgagni (flèches) et dans l’espace infraglottique (tête de flèche). 13 Descente de l’épiglotte dans le plan frontal. Déglutition normale (a) : le sommet de l’épiglotte descend de façon symétrique, occa-sionnant une clarté linéaire en forme d’accolade horizontale (têtes de flèche). Déglutition anormale (b) : mouvement caudal asymétrique de l’épiglotte (têtes de flèche). 7
  • 8. 33-070-A-30 Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage Radiodiagnostic Une parésie des muscles d’un sinus piriforme permet un passage plus facile et occasionne un résidu du même côté : le passage est donc réduit du côté hétérolatéral [16, 19] (fig 14). En cas de compression par une masse extrinsèque sur un sinus piriforme, il y a un passage réduit du côté homolatéral, comme dans le cas d’une tumeur intrinsèque, sans toutefois perturbation du relief muqueux. La descente asymétrique de l’épiglotte est probablement une cause supplémentaire de passage asymétrique à travers les sinus piriformes : nous avons constaté qu’une majorité de malades, montrant une descente asymétrique de l’épiglotte, présente en même temps un passage préférentiel par le sinus piriforme du côté déclive de l’épiglotte. 14 Déglutition pathologique : passage asymétrique à travers des sinus piriformes, suite à une parésie unilaté-rale de l’hypopharynx par accident cérébrovasculaire. Passage préférentiel du bolus par le sinus piriforme gauche (a). Grâce au recouvrement de la muqueuse du sinus piriforme droit par une fine couche barytée, une tumeur du sinus droit peut être exclue (b). Stase préférentielle dans le sinus piriforme gauche, confir-mant une parésie musculaire du même côté (c). En projection postéroantérieure, la zone sphinctérienne pendant la déglutition se manifeste par une encoche bilatérale lisse et symétrique à grand rayon (fig 15a). Dans les cas prononcés d’achalasie du sphincter supérieur, il existe à cet endroit une encoche bilatérale à petit rayon, et au même niveau, une image de tonalité transversale [19] (fig 15b). Ces anomalies correspondent à l’encoche dorsale profonde, démontrée en projection latérale, de la même dysfonction. Alors que la trachée occupe une position strictement médiane dans le cou, l’oesophage cervical est souvent décalé légèrement vers la gauche, de telle sorte que le bord droit de la trachée devient visible alors que son bord gauche est masqué par la superposition de l’oesophage rempli de contraste (fig 15a). Enfin, la projection postéroantérieure permet, mieux que la projection latérale, d’évaluer la répartition d’une stase dans les vallécules et les sinus piriformes. ENTITÉS PATHOLOGIQUES Les causes de dysfonction de la déglutition sont multiples [16, 19, 21, 37- 39, 53]. Le tableau I résume une grande partie des catégories et maladies responsables [19]. Ces causes peuvent interférer dans les différentes phases de la déglutition : soit dans la phase orale, soit dans la phase pharyngée, soit dans les deux. Dans la plupart des maladies mentionnées dans le tableau, la dysphagie haute est le symptôme le plus commun, l’hypo-contractilité de l’hypopharynx est le phénomène le plus constant et l’aspiration est la complication la plus redoutée. Une description détaillée de toutes les causes possibles de dysfonction de la déglutition et de tous les troubles fonctionnels qu’elles peuvent entraîner au niveau de la déglutition serait une oeuvre longue et téméraire, car toujours incomplète. Pour cette raison, nous nous sommes limités à présenter seulement quelques entités de dysfonction. ¦ Accidents cérébrovasculaires [11, 37-39] Ils sont une cause fréquente de troubles de la déglutition. Les troubles constatés sont aspécifiques et peuvent intéresser aussi bien la phase orale que la phase pharyngée. Dans la phase orale, on peut observer une formation inadéquate du bolus, des mouvements multiples de la langue, un retard du réflexe entraînant la déglutition, un passage passif, une déglutition fractionnée et une apraxie orale. Dans la phase pharyngée, on peut noter un mouvement déficient de l’os hyoïde, un reflux dans le nasopharynx, une expansion diminuée 15 Aspect de la zone du sphincter supérieur de l’oesophage en relaxation dans le plan frontal. Déglutition normale (a) : présence d’une encoche symétrique à grand rayon (flèches). Déglutition pathologique (b) : ouverture incomplète du sphincter supérieur (achalasie). Remarquez l’encoche symétrique à petit rayon (flèches) et l’image de tonalité en bande transversale au même niveau, correspondant à l’encoche dorsale profonde bien connue en projection latérale (cf fig 7). 8
  • 9. Radiodiagnostic Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage 33-070-A-30 du sphincter supérieur, une hypocontractilité, le plus souvent bilatérale mais parfois unilatérale, de l’hypopharynx avec stase (fig 14), une contraction déficiente des muscles intrinsèques du larynx, un mouvement épiglottique déficient et une aspiration [11]. Pour ce qui concerne la prolongation du temps de transit pharyngé, les avis ne sont pas uniformes [11, 38]. Des troubles de la déglutition sont observés à l’occasion de lésions aussi bien du tronc cérébral que des deux hémisphères. Les recherches pour établir une relation entre le côté lésionnel hémisphérique et des troubles de la phase orale versus pharyngée n’ont pas mené à une conclusion uniforme [11, 37, 39]. Chez une grande proportion de malades atteints d’un accident cérébrovasculaire, on observe une amélioration ou une récupération assez rapide des troubles de la déglutition. Le traitement par logopédie est capable de réduire la fréquence et l’intensité des aspirations. ¦ Myasthenia gravis [19, 39, 41] C’est une maladie de la jonction myoneurale des muscles striés. L’étiologie est probablement auto-immune : on suppose que la formation d’anticorps vers les récepteurs d’acétylcholine au niveau de la jonction myoneurale conduit à une perturbation de la conduction neuromusculaire et à une parésie musculaire. Ceci explique pourquoi l’administration d’inhibiteurs de la cholinestérase (néostigmine, pyridostigmine) améliore la fonction musculaire. La maladie cause des parésies musculaires à plusieurs niveaux, dont le retentissement est aggravé par des contractions répétitives. Les symptômes en rapport avec une dysfonction des muscles de la bouche et de la déglutition sont : une dysarthrie, une diminution de la force masticatoire et une dysphagie. Les principaux symptômes associés sont la ptôse des paupières et la diplopie. 16 Déglutition pathologique : myasthenia gravis. Remarquez l’hypocontractilité marquée de l’hypopharynx et la stase importante concomitante. Notez, de plus, le faible déplacement crânial de l’os hyoïde pendant la déglutition (flèches), en supposant que sa position en a soit la plus basse et que celle en d soit la plus haute du cycle. (a à f : 6 images/s). Dans la phase orale de la déglutition des patients atteints de myasthenia gravis avancée, on remarque souvent une déglutition hésitante (troubles d’initiation) et une contractilité diminuée de la langue, qui de plus s’aggrave après plusieurs essais. Ceci s’explique par l’atteinte des muscles striés et par le phénomène d’épuisement bien connu dans cette maladie. Dans la phase pharyngée, on remarque un mouvement crânial réduit de l’os hyoïde et une hypocontractilité de l’hypopharynx (fig 16) : les muscles du plancher buccal et de l’hypopharynx sont en effet également des muscles striés. Enfin, après administration de néostigmine (Prostigminet), les troubles mentionnés s’améliorent. En principe, la thérapie est médicamenteuse, à base de pyridostigmine (Mestinont). En cas de thymome, une thymectomie est indiquée. ¦ Dystrophie myotonique de Steinert [19, 39, 41] La dystrophie myotonique, décrite par Steinert, est une maladie musculaire familiale héréditaire, qui atteint surtout les muscles striés. On note une parésie, une atrophie et une myotonie. La myotonie est la contraction persistante après la cessation d’une contraction volontaire. La maladie frappe surtout les muscles des mains et des bras, le muscle sterno-cléido-mastoïdien, les muscles des pieds et des jambes, les muscles de la face et des yeux, ainsi que les muscles oropharyngés. Souvent, les muscles lisses, surtout ceux de l’oesophage, sont également atteints. Les symptômes associés sont une cataracte, une alopécie frontale et, chez l’homme, une atrophie testiculaire. 9
  • 10. 33-070-A-30 Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage Radiodiagnostic Dans les cas prononcés de dystrophie myotonique, le sphincter supérieur de l’oesophage a tendance à se fermer trop tard, ou même à rester ouvert après la déglutition. De plus, il existe une hypocontractilité de l’hypopharynx, accompagnée de stase. Enfin, l’os hyoïde, qui exécute bien son mouvement crânial pendant la déglutition, présente un retard de sa descente après la déglutition (fig 17). Ce phénomène est dû à la relaxation retardée des muscles 17 Déglutition patholo-gique : maladie de Steinert. Avant la déglutition (a), le sphincter supérieur de l’oesophage est partielle-ment ouvert (flèche). Ceci peut être constaté grâce au résidu baryté important d’une déglutition précé-dente, qui a provoqué une transition de contraste dans le larynx et la trachée (tête de flèche [a]). Hypocontractilité marquée de l’hypopharynx avec stase importante (d-l). Transition de contraste dans le larynx (f) due à l’ab-sence de contraction des muscles intrinsèques du la-rynx et à l’absence du mou-vement caudal de l’épi-glotte. L’os hyoïde (tête de flèche) subit un mouvement crâ-nial normal (a-g) mais sa descente est retardée. En ef-fet, 1,50 s après le début de son ascension (intervalle c-l = 9/6 s), l’os hyoïde n’a pas encore commencé sa des-cente. (a à l: 6 images/s). striés dans cette maladie. C’est le même mécanisme qui explique que ces patients ne sont pas capables de rouvrir la main immédiatement après l’avoir serrée. Rappelons que chez l’adulte normal, l’intervalle entre le début de la montée de l’os hyoïde pendant la déglutition d’un bolus liquide et sa descente après la déglutition, est en moyenne 1,30 s [12]. L’emploi de baryte refroidie pourrait accentuer les troubles fonctionnels dans la dystrophie myotonique [19, 41]. 10
  • 11. Radiodiagnostic Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage 33-070-A-30 Puisque la maladie atteint non seulement les muscles striés mais également les muscles lisses, l’oesophage entier peut être atteint. On note une hypocontractilité, une acontractilité et des contractions tertiaires. La thérapie est médicamenteuse, mais symptomatique. Elle peut diminuer la myotonie mais pas la parésie. ¦ Achalasie du sphincter supérieur [11, 16, 17, 19, 21, 39, 54] Rappelons que le terme « achalasie » est un terme manométrique, qui signifie « relaxation perturbée » et qui, de plus, ne s’accorde pas nécessairement avec la notion radiologique d’« ouverture incom-plète ». Par conséquent, en radiologie, il vaudrait mieux ne pas employer les termes « achalasie » et « relaxation normale », mais bien « ouverture incomplète » (ou expansion diminuée) et « ouverture normale » (ou expansion normale). Dans plusieurs maladies mentionnées dans le tableau I, on observe une expansion diminuée du sphincter supérieur de l’oesophage, en combinaison avec d’autres troubles, comme par exemple une hypocontractilité de l’hypopharynx. Cependant, en dehors de ces maladies, il existe des cas où l’expansion diminuée de ce sphincter est quasi la seule anomalie, et où, de plus, une étiologie évidente n’est pas retrouvée. Le groupe de patients présentant une expansion diminuée du sphincter supérieur n’est donc pas homogène du tout. La signification clinique d’une encoche postérieure permanente discrète au niveau du sphincter supérieur pendant la déglutition est discutée. Certains auteurs la considèrent comme une variante normale [17]. Il faut noter toutefois qu’une encoche postérieure à cet endroit est rapportée dans seulement 4 % des cas dans un groupe de volontaires sans dysphagie, et que l’incidence monte à 22 % dans un groupe de patients avec dysphagie [21]. Puisque plusieurs facteurs semblent intervenir dans l’ouverture du sphincter supérieur pendant la déglutition (relaxation, élasticité, déplacement de l’hyoïde, apport du bolus), il n’est pas étonnant que dans certaines séries d’expansion radiologique diminuée du sphincter, une relaxation manométrique normale du sphincter soit retrouvée [54], tandis que dans d’autres séries il existe une relaxation incomplète dans une partie des cas [11, 16]. Reste encore à explorer quel est le profil manométrique des cas « purs » et « idiopathiques » dans de grandes séries, en tenant compte du degré radiologique d’expansion diminuée du sphincter supérieur. En cas d’expansion nettement diminuée du sphincter supérieur de l’oesophage, d’origine connue ou inconnue, la dysphagie peut disparaître ou s’améliorer après myotomie longitudinale de la zone sphinctérienne [45] (fig 18). Deux facteurs doivent influencer la décision chirurgicale : – les résultats sont favorables surtout dans les cas graves, c’est-à-dire ceux où l’encoche postérieure réduit la lumière d’au moins 75 % ; – les résultats sont meilleurs dans les cas où la contractilité de l’hypopharynx est bien conservée que dans les cas où cette contractilité est compromise [56, 70]. CONCLUSION La radiologie occupe une position clé dans le diagnostic des troubles de la déglutition. La période où l’intérêt de cette radiologie était purement académique est passée : les techniques thérapeutiques, aussi bien conservatrices (techniques compensatrices et techniques de rééducation de la déglutition [16, 25, 47, 48, 68]) que chirurgicales (par exemple myotomie du sphincter supérieur de l’oesophage [45, 56], médialisation d’un muscle vocal paralysé par l’implantation d’une prothèse en silicone [14]), sont en progression. Il est donc important que nous fassions l’effort d’utiliser les techniques nécessaires et d’approfondir la sémiologie des troubles, parfois complexes, de la déglutition. Dysphagies d’origine basse Parfois, une dysphagie haute a une origine basse. En outre, des troubles moteurs du pharynx peuvent être accompagnés de troubles moteurs de l’oesophage, en raison d’une étiologie commune [73]. Pour ces raisons, il est prudent de combiner l’examen de la déglutition avec l’examen fonctionnel de l’oesophage, et vice versa. TECHNIQUE RADIOLOGIQUE ¦ Ingestion du bolus et positionnement du patient Pour l’étude radiologique dynamique de l’oesophage, nous utilisons un bolus liquide et souvent, en outre, un bolus solide. Comme bolus liquide, nous employons un bolus baryté, notamment une suspension de Micropaquet. Pour l’évaluation de la contractilité de l’oesophage, nous administrons, aussi bien en position debout qu’en position couchée, un bolus de Micropaquet non dilué à concentration de 100 % poids/volume. Pour l’étude de l’expansion des différents segments de l’oesophage et pour les épreuves d’hernie gastrique et de reflux gastro-oesophagien, nous utilisons du Micropaquet dilué. En pratique, nous demandons au patient d’abord d’avaler un bolus de Micropaquet non dilué, en position debout, et ensuite de boire le Micropaquet dilué de façon continue dans la même position ; normalement, dans cette position, l’évacuation de l’oesophage est rapide et pratiquement totale. Après cela, nous positionnons le patient en décubitus dorsal pour avaler un nouveau bolus non dilué [15, 36, 65], qui normalement est également évacué par une seule onde péristaltique. Ensuite, dans le but de rechercher une éventuelle hernie gastrique, nous lui demandons de boire de la baryte diluée, en procubitus, à travers une paille, sous compression abdominale [83]. Enfin, pour visualiser un reflux gastro-oesophagien, nous positionnons le patient en décubitus dorsal et nous lui demandons de tourner lentement plusieurs fois sur le côté gauche et sur le côté droit [5]. Nous administrons, en outre, un bolus solide en position debout, dans les cas où l’évacuation du bolus liquide est normale malgré des plaintes de dysphagie : en effet, le bolus solide nous permet d’objectiver une dysphagie qui est limitée à des aliments solides. Comme bolus solide, nous utilisons les croûtes de deux tranches de pain beurrées légèrement, couvertes par de la baryte sous forme de poudre, et ingérées en position debout. Nous avons acquis 18 Déglutition pathologique : ouverture incomplète du sphincter supérieur de l’oesophage (achalasie). Remarquez l’encoche profonde de la paroi postérieure au niveau du musculus cricopha-ryngeus (a) (flèche). Après myotomie, l’encoche a disparu (b). 11
  • 12. 33-070-A-30 Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage Radiodiagnostic l’expérience que chez l’homme normal, en position debout, un bolus solide singulier, tout comme le repas de pain mentionné, sont transportés quasi immédiatement dans l’estomac. Si ce n’est pas le cas, nous suivons le patient par intermittence pendant 5 minutes et, si nécessaire, nous administrons un verre d’eau pour rincer le résidu oesophagien. Plusieurs auteurs conseillent l’emploi d’un bolus solide [1, 15, 36, 79, 82], certains utilisent comme nous le pain associé à la baryte [1, 36], d’autres utilisent un comprimé de baryte [79] ou un « marshmallow » [15]. ¦ Enregistrement Nous enregistrons ces images dynamiques sur une bande magnétique [15, 24, 34, 50, 61, 67, 82]. Nous préférons la technique de vidéofluorographie à la cinématographie pour des raisons de radioprotection et de facilité de manipulation. Également pour des raisons de radioprotection, nous limitons la durée d’enregistrement à moins de 3 minutes. ¦ Relation radiologie-manométrie En prenant la manométrie comme norme du diagnostic, la vidéofluorographie possède un haut degré de fiabilité dans la détection, et en général également dans la classification des troubles moteurs de l’oesophage [1, 15, 65, 67]. Il faut toutefois se rendre compte du fait que les deux techniques étudient des aspects différents de la motilité oesophagienne : la manométrie enregistre des pressions intraluminales quantitatives et la radiologie visualise l’expansion de la lumière, la contraction des segments de l’oesophage, ainsi que le déplacement du bolus, y compris la direction [34]. Cela implique également que la radiologie ne démontre pas les phénomènes moteurs dans un segment ne contenant plus de bolus, tandis que la manométrie est nettement moins sensible que la radiologie pour la détection de contractions qui n’oblitèrent pas la lumière [50]. Enfin, il existe un trouble moteur de l’oesophage dont le diagnostic est purement manométrique : l’amplitude accrue dans l’oesophage « casse-noisettes », notée en manométrie, ne peut pas être visualisée par des techniques radiologiques [36]. La radiologie et la manométrie sont donc des techniques complémentaires dans la détection de la grande majorité des troubles moteurs de l’oesophage. SÉMIOLOGIE RADIOLOGIQUE NORMALE ET PATHOLOGIQUE ¦ Sémiologie normale Le pharynx et les 2 à 6 cm de l’oesophage proximal contiennent uniquement des fibres musculaires striées, la moitié distale de l’oesophage contient uniquement des fibres musculaires lisses, et entre les deux parties, il existe une zone de transition mixte [29]. L’innervation motrice de l’oesophage entier est assurée par des fibres du nerf vague, et accessoirement par des fibres du système sympathique. On ne signale pas d’innervation essentiellement différente pour les parties de l’oesophage à différente composition musculaire [29]. Chez le sujet normal, la déglutition est suivie par une contraction péristaltique antérograde oblitérant complètement la lumière oesophagienne : c’est la contraction « péristaltique primaire » 19 Représentation manométrique des pressions oesophagiennes au repos et après dé-glutition d’un bolus baryté (8 mL). (Reproduit avec la permission de AR Margulis [15]). Les courbes manométriques sont déduites de valeurs enregistrées chez dix jeunes adul-tes. La distance entre les extrémités des cathéters et les narines, en centimètres, est in-diquée sur les tracés. Les pressions sont enregistrées en mmHg au-dessus de la pression atmosphérique. Les extrémités des cathéters proximal et distal se trouvent en dedans des sphincters su-périeur et inférieur de l’oesophage et enregistrent une pression de repos plus haute que dans le corps oesophagien. Après déglutition, le sphincter supérieur subit une relaxa-tion en dedans des 0,2 à 0,3 s, et le sphincter inférieur subit une relaxation en dedans des 1,5 à 2,5 s. Ensuite, une contraction péristaltique traverse le sphincter supérieur, le corps oesophagien et le sphincter inférieur, dans une séquence antérograde. L’onde de contraction ralentit en direction distale. Après le passage de la contraction, la pression de repos est restaurée dans l’oesophage entier. WS : wet swallow (déglutition de liquide). 20 Contraction péristaltique primaire. Les trois clichés successifs de l’oesophage (a, b, c) sont pris après une déglutition et suggèrent une progression péristaltique du bolus baryté. 12
  • 13. Radiodiagnostic Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage 33-070-A-30 [15, 29, 36, 61] (fig 19, 20). Cette contraction péristaltique est accompagnée par une relaxation temporaire du sphincter inférieur de l’oesophage, se traduisant radiologiquement par une ouverture complète des 2 à 4 cm inférieurs de l’oesophage. Le sphincter inférieur de l’oesophage a en effet une longueur de 2 à 4 cm[15, 29]. En phase de relaxation, sa limite supérieure correspond approximativement à l’anneau A, et sa limite inférieure est l’orifice du cardia [29] (fig 21, 22). L’anneau A de Wolf est l’encoche radiologique symétrique au niveau de la transition entre l’oesophage tubulaire et le vestibule. Il est visible pendant la phase de relaxation. L’anneau B de Wolf correspond à la jonction entre la muqueuse oesophagienne et la muqueuse gastrique, mais n’est pas visible radiologiquement chez l’homme normal. Il devient visible dans la petite hernie par glissement comme une encoche radiologique symétrique à la limite supérieure de la hernie. Certains auteurs désignent par le terme « vestibule » le segment entier entre l’anneau A et l’orifice du cardia [61]. D’autres réservent le terme vestibule au segment entre l’anneau A et l’anneau B (non visible radiologiquement chez l’homme normal et correspondant approximativement à l’indentation diaphragmatique), donc au segment ampullaire supradiaphragmatique, sans le segment immergé infradiaphragmatique [29, 83]. La contraction péristaltique, dans laquelle interviennent non seulement les fibres musculaires circulaires mais également les fibres longitudinales [15, 29, 60], entraîne une évacuation totale du contenu oesophagien dans l’estomac [15, 61], et est suivie par la fermeture du sphincter inférieur, résultant en une restauration d’une zone de haute pression d’approximativement 20 mmHg [29] ; l’oesophage commence alors à se relaxer, sauf ses sphincters supérieur et inférieur. Donc, quand le sujet n’avale pas, les deux sphincters de l’oesophage sont fermés, tandis que l’oesophage même est en relaxation. Comme cela a déjà été mentionné, aussi bien le bolus liquide que nous étudions en position debout et couchée, que le bolus solide que nous étudions en position debout, sont évacués immédiatement et quasi totalement chez le sujet normal. Il est toutefois possible qu’en position couchée une partie du bolus s’accumule dans la portion ampullaire supradiaphragmatique du segment sphinctérien (fig 21, 22), et que cette « ampoule phrénique » se contracte contre un hiatus diaphragmatique fermé en inspiration : il y a alors un reflux vestibulo-oesophagien, c’est-à-dire un reflux de l’ampoule phrénique dans l’oesophage tubulaire, ce qui est un phénomène normal [15, 29]. Quand le sujet normal avale deux fois de suite, la contraction péristaltique attendue, suite à la première déglutition, est inhibée : c’est l’inhibition causée par la déglutition [15, 29, 61]. Cela veut dire qu’aussi longtemps que le sujet boit de façon continue, il n’y a pas de contraction péristaltique de l’oesophage. C’est ce principe que nous appliquons dans la recherche de l’expansion maximale de tous les segments oesophagiens (fig 23). Puisque, chez le sujet normal, le sphincter inférieur (et supérieur) est fermé en dehors des périodes de déglutition, il n’y a pas de reflux gastro-oesophagien, même en position couchée. Certains auteurs pensent qu’un reflux gastro-oesophagien éphémère peut être normal [28]. ¦ Sémiologie pathologique Les troubles moteurs de l’oesophage peuvent se situer au niveau de l’oesophage et/ou au niveau de ses sphincters. La contractilité péristaltique peut être absente dans la totalité ou dans une partie de l’oesophage. Dans ce cas, l’évacuation de l’oesophage est déficiente, surtout en position couchée. L’hypocontractilité globale ou partielle de l’oesophage est une autre modalité de trouble moteur. Dans ce cas, l’onde péristaltique est conservée, mais son amplitude est diminuée. La contraction n’entraîne donc pas une oblitération complète de la lumière oesophagienne, et par conséquent, l’évacuation de l’oesophage est incomplète ou retardée [5, 15, 36]. La contraction « péristaltique secondaire » de l’oesophage est une contraction péristaltique qui, contrairement à la contraction péristaltique primaire, n’est pas provoquée par une déglutition mais par un autre facteur, par exemple la distension de l’oesophage par un reflux oesophagien, par un résidu oesophagien après une contraction péristaltique primaire inefficace, ou après l’injection d’un bolus liquide dans l’oesophage au moyen d’un cathéter [15, 29, 36, 62, 72]. 21 Anatomie fonctionnelle de la jonction oesophagogastrique normale (reproduit avec la permission de G Vantrappen [29]). Apparence radiologique schématisée après remplissage baryté (a). Éléments anatomiques ajoutés (b). TE : tubular esophagus (oesophage tubulaire) ; PA : phrenic ampulla (ampoule phréni-que) ; SS : submerged segment (segment immergé) ; A : anneau A ; DI : diaphragma-tic indentation (indentation diaphragmatique) ; B : anneau B ; CO : cardiac orifice (ori-fice du cardia) ; Z : Z-line (ligne Z : jonction muqueuse oesophagienne-muqueuse gastrique) ; SF : sling fibers (pilier diaphragmatique) ; CC : constrictor cardiae (mus-cle constricteur du cardia) ; CR : cardiac rosette (rosette du cardia). 22 Anatomie radiologique fonctionnelle de la jonction oesophagogastrique normale. Grande flèche : anneau A de Wolf ; petite flèche : indentation diaphragmatique ; tête de flèche : orifice du cardia. 13
  • 14. 33-070-A-30 Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage Radiodiagnostic Les « contractions tertiaires » ne sont pas des ondes péristaltiques, mais des contractions simultanées à divers niveaux [5, 15, 29, 36, 61], quoique surtout dans les deux tiers inférieurs de l’oesophage (fig 24). Elles peuvent être provoquées par une déglutition, mais peuvent également apparaître en dehors des déglutitions. Elles sont rares chez le jeune adulte et se produisent plus fréquemment au cours du vieillissement [30]. Elles se rencontrent surtout dans des conditions pathologiques. Les termes « contractions tertiaires », « contractions simultanées » et « spasmes étagés » sont employés comme synonymes. Les dysfonctions du sphincter supérieur de l’oesophage ont été discutées précédemment, dans les troubles de la déglutition. Le sphincter inférieur de l’oesophage peut présenter deux types de dysfonctions : ou bien son ouverture est déficiente, comme dans l’achalasie ou dans les spasmes diffus de l’oesophage, ou bien sa fermeture est déficiente, occasionnant le reflux gastro-oesophagien. Le reflux gastro-oesophagien provoque à son tour des troubles moteurs de l’oesophage. ENTITÉS PATHOLOGIQUES Le spectre des entités pathologiques qui peuvent se manifester par des troubles moteurs de l’oesophage est très large [5, 15, 20, 36, 74]. La classification de Dodds [15] (tableau II) n’inclut pas la totalité des affections ayant une répercussion sur la motilité oesophagienne, mais a l’avantage de suivre la logique de la distinction entre des affections primaires de cause inconnue et des affections secondaires. Dans la première catégorie, nous traitons l’achalasie, les spasmes diffus de l’oesophage et le presbyoesophage. Puis nous abordons le reflux gastro-oesophagien, la myasthenia gravis, la sclérodermie, le groupe des maladies neurologiques et la régurgitation oesophagienne. Enfin, nous constatons dans notre pratique journalière, de temps à autre, des troubles moteurs que nous ne réussissons pas à étiqueter. Les symptômes les plus fréquents dans toutes ces maladies sont la dysphagie et la douleur. ¦ Achalasie du sphincter inférieur [8, 10, 15, 36, 44, 63, 66, 71, 75, 78] C’est une maladie musculaire de l’oesophage d’origine inconnue. Dans l’achalasie, on note une association de trois troubles moteurs : – la contraction suite à la déglutition s’arrête en amont de la crosse de l’aorte ; – des contractions tertiaires, faibles à modérées, se produisent dans les deux tiers inférieurs de l’oesophage ; – l’ouverture du sphincter inférieur est déficiente. Ceci occasionne un aspect de cardia rétréci à contours réguliers et à plis muqueux conservés [8, 15, 36, 75] (fig 24). Ces caractéristiques permettent en général le diagnostic différentiel avec la tumeur maligne du cardia. Contrairement à l’achalasie du sphincter supérieur de l’oesophage, dans l’achalasie du sphincter inférieur, l’ouverture radiologique diminuée du segment sphinctérien pendant la déglutition correspond toujours à une relaxation manométrique perturbée. L’« achalasie vigoureuse » est une variante d’achalasie, présentant des contractions tertiaires profondes et répétitives : elles se produisent non seulement immédiatement après la déglutition, mais se prolongent dans le temps [15, 75] (fig 25). Parfois, dans le segment sphinctérien à relaxation perturbée, on note la présence d’un petit pseudodiverticule [75] soit symétrique (fig 26), soit asymétrique (fig 27). Les effets secondaires de l’achalasie à long terme sont de trois types. – L’oesophage subit une dilatation et une élongation [15, 36, 75] (fig 28- 30). – Rarement, on constate, dans l’achalasie, le développement de diverticules multiples du corps oesophagien [66, 75] (fig 31). – L’achalasie présente en outre un risque accru de cancérisation (fig 32). En général, le diagnostic de cette complication est tardif à cause de 23 Anatomie fonctionnelle radiologique normale : inhibition causée par la déglutition. En buvant de façon continue, l’oesophage reste en phase de relaxation aussi longtemps que le sujet continue à avaler. 24 Achalasie classique. Remarquez l’expansion réduite du cardia (a) (flèche) et les contractions tertiaires dans le tiers inférieur de l’oesophage (b) (têtes de flèche). 14
  • 15. Radiodiagnostic Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage 33-070-A-30 la dysphagie préexistante et à cause de l’oblitération tardive de la lumière oesophagienne dilatée [36, 75]. Nous traitons la thérapie de l’achalasie uniquement du point de vue de la répercussion radiologique. La dilatation pneumatique du cardia semble le traitement de choix, sauf dans les cas de diverticule de l’oesophagus distal. Elle conduit en général à une amélioration nette des plaintes [63, 71, 75, 78] (fig 33). Le pourcentage de perforation de l’oesophage par cette méthode est faible [75, 78]. Le diagnostic est fait par un examen radiologique avec un produit iodique hydrosoluble [63, 71, 75] et la guérison est obtenue dans la grande majorité des cas par thérapie conservatrice [75, 78] (fig 34). Certains auteurs évaluent et suivent l’effet de la thérapie par une méthode radiologique standardisée en faisant des clichés 1, 2 et 5 minutes après l’ingestion d’un volume défini de baryte diluée, en position debout, avant et après le traitement [10]. La myotomie longitudinale du cardia, selon Heller, est une alternative pour la dilatation pneumatique et conduit également à une meilleure expansion du cardia [44, 63, 75, 78] (fig 35). En raison du reflux gastro-oesophagien qui est une complication de l’intervention, la myotomie de Heller est actuellement souvent combinée avec une intervention chirurgicale antireflux [28]. Dans notre pratique, nous Tableau II. – Classification des troubles moteurs de l’oesophage. Troubles moteurs primaires Achalasie Spasmes diffus de l’oesophage Pseudo-obstruction intestinale Péristaltique hypertensive Presby-oesophage Fistule trachéo-oesophagienne congénitale Chalasie Troubles moteurs secondaires Tissu conjonctif Chimique ou physique OEsophagite (peptique) par reflux OEsophagite caustique Vagotomie Irradiation Infection Mycosique : moniliase Bactérienne : tuberculose, diphtérie, etc Parasitaire : maladie de Chagas Virale : (Herpès simplex etc) Métabolique Diabète Éthylisme Amyloïdose Perturbations du pH et des électrolytes (possible) Maladie endocrinienne Myxoedème Thyréotoxicose Maladie neurologique Parkinsonisme Chorée de Huntington Maladie de Wilson Maladie cérébrovasculaire Sclérose multiple Sclérose latérale amyotrophique Tumeur du système nerveux central Poliomyélite bulbaire Paralysie pseudobulbaire Ataxie héréditaire spasmodique de Friedreich Dysautonomie familiale (syndrome de Riley-Day) Stiff man’s syndrome Ganglioneuromatose Maladie musculaire Dystrophie myotonique Dystrophie musculaire Dystrophie oculopharyngée Myasthénie grave (jonction myoneurale) Maladie vasculaire Varices (possible) Ischémie (possible) Tumeur maligne Obstruction Invasion nerveuse Origine médicamenteuse Atropine, propanthéline; curare, etc 25 Achalasie « vigoureuse ». Remarquez l’expansion réduite du cardia (flèche), et les contractions tertiaires très pro-noncées dans l’oesophage (têtes de flèche). 26 Achalasie. Présence d’un pseudodiverticule symétrique de volume variable (têtes de flèche) le long du cardia rétréci. 15
  • 16. 33-070-A-30 Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage Radiodiagnostic avons observé un cas d’invagination rétrograde gastro-oesophagienne après dilatation pneumatique chez un patient ayant subi auparavant une myotomie de Heller (fig 36). ¦ Spasmes diffus [15, 36, 76] Les spasmes diffus de l’oesophage constituent une entité précise dans le spectre des troubles moteurs de l’oesophage : tout comme pour l’achalasie, l’étiologie profonde est inconnue. Les spasmes diffus se distinguent donc des troubles moteurs de l’oesophage qui sont observés, par exemple, dans le reflux gastro-oesophagien. Dans les spasmes diffus, les contractions péristaltiques primaires sont conservées par intermittence, parfois jusqu’au cardia. On observe de temps à autre une ouverture normale du sphincter inférieur. La maladie est caractérisée surtout par des contractions tertiaires profondes et répétitives dans les deux tiers inférieurs de l’oesophage, après la déglutition et même spontanément en dehors 29 Achalasie. Dilatation et élongation prononcées de l’oesophage dues au rétrécis-sement important et pro-longé du cardia. des déglutitions. Ces contractions tertiaires pincent la lumière oesophagienne et se fusionnent parfois en formant de plus longs segments contractés ; elles fragmentent le bolus et le déplacent aussi bien en direction rétrograde qu’antérograde. L’oesophage n’est pas ou est peu dilaté (fig 37). Les contractions tertiaires mentionnées rapprochent les spasmes diffus de l’achalasie vigoureuse. Il n’est donc pas étonnant que dans certains cas le diagnostic différentiel entre ces deux entités puisse être difficile. Nous avons d’ailleurs observé des transitions de spasmes diffus en achalasie, dans le suivi de certains cas [15, 75, 76]. Le traitement des spasmes diffus de l’oesophage est surtout médicamenteux, mais les résultats à long terme sont plutôt médiocres. Les résultats de la dilatation pneumatique et de la myotomie longitudinale sont nettement moins bons que dans l’achalasie. ¦ Presbyoesophage [15, 30, 36] L’origine exacte des troubles moteurs de l’oesophage, groupés dans l’entité « presby-oesophage » est inconnue. 27 Achalasie. Présence d’un pseudodiverticule asymétrique de forme variable (têtes de flèche) le long du cardia rétréci. Remarquez l’absence d’air dans l’estomac, signe d’achalasie importante. 28 Achalasie. L’impor-tante dilatation oesopha-gienne occasionne un élar-gissement du médiastin (têtes de flèche) et un niveau hydroaérique (flèche), aussi bien sur le thorax de face (a) que de profil (b). 16
  • 17. Radiodiagnostic Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage 33-070-A-30 Toutefois, depuis longtemps, il est observé que : – avec l’âge, le pourcentage de déglutitions suivies de troubles moteurs de l’oesophage s’accroît : le nombre de perturbations de la contraction péristaltique primaire et le nombre de contractions tertiaires augmentent notamment [30] ; – chez une minorité de gens âgés, il existe des troubles moteurs plus prononcés de l’oesophage, conduisant ou non à une dysphagie. Dans ces cas, on note surtout que la contraction péristaltique primaire s’affaiblit dans les deux tiers inférieurs de l’oesophage et que des contractions tertiaires s’installent dans les mêmes segments, surtout dans le tiers inférieur (fig 38). Parfois, il existe une hypotonie accentuée du corps oesophagien, dans la phase de repos de la contractilité oesophagienne, donc hors des périodes de déglutition [15, 30]. ¦ Reflux gastro-oesophagien [15, 26, 36, 42, 46, 69, 83] Différents facteurs peuvent intervenir dans la genèse d’un reflux gastro-oesophagien : la hernie hiatale par glissement, l’incompétence du sphincter inférieur de l’oesophage sans hernie démontrée, la 30 Achalasie. Cardia rétréci et dilatation énorme de l’oesophage. Remarquez l’absence d’air dans l’estomac. 31 Achalasie. Présence de grands diverticules le long de la moitié distale de l’oesophage. 32 Achalasie. Grande tumeur polypoïde maligne dans l’oesophage thoracique (têtes de flèche). La dilata-tion de l’oesophage due à l’achalasie retarde le dia-gnostic clinique d’une tu-meur surajoutée. 33 Achalasie. Traitement par dilatation pneumatique. Avant traitement (a) : cardia rétréci (flèche). Après dilatation pneumatique (b) : expansion nettement améliorée du cardia (flèche). 17
  • 18. 33-070-A-30 Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage Radiodiagnostic sclérodermie, la grossesse, une intubation gastrique prolongée, certaines interventions chirurgicales de l’estomac, la vagotomie et la myotomie pour achalasie selon Heller [7, 28]. La plus grande sensibilité de la pH-métrie des 24 heures dans la détection de reflux gastro-oesophagien, vis-à-vis de l’examen radiologique qui dure quelques minutes, n’infirme pas l’importance d’un reflux gastro-oesophagien, visualisé par méthodes radiologiques. La plus grande sensibilité de la pH-métrie des 24 heures est probablement liée au fait que, dans le reflux gastro-oesophagien, le tonus du sphincter inférieur de l’oesophage ne montre pas nécessairement une baisse continue, mais souvent seulement transitoire, de courte durée [15]. Le reflux gastro-oesophagien peut induire une contraction péristaltique secondaire, évacuant le résidu oesophagien. En plus, dans le reflux, on constate des troubles moteurs de l’oesophage analogues à ceux observés dans le presby-oesophage : diminution de l’amplitude contractile de la contraction péristaltique primaire dans le tiers ou les deux tiers inférieurs de l’oesophage et présence de contractions tertiaires dans les mêmes segments [15, 26, 36, 83]. Ces troubles moteurs conduisent à une évacuation retardée de l’oesophage [42, 46, 69]. La recherche de ces troubles moteurs présente un intérêt pratique, surtout dans la décision d’une intervention chirurgicale antireflux, induisant un rétrécissement du segment terminal de l’oesophage. En effet, la combinaison de ce rétrécissement opératoire avec une hypocontractilité oesophagienne préexistante peut provoquer une dysphagie importante et donc un échec de l’intervention. Certains auteurs suggèrent un lien entre la sensation de globus au niveau de la gorge et le reflux gastro-oesophagien [81]. L’hypothèse d’une relation entre certaines anomalies motrices du sphincter supérieur de l’oesophage et le reflux gastro-oesophagien a été mentionnée précédemment. ¦ Myasthenia gravis [15, 77] Le pharynx et les 2 à 6 cm de l’oesophage proximal contiennent uniquement des fibres musculaires striées [29]. Myasthenia gravis est une maladie des muscles striés. Cette maladie atteint donc l’hypopharynx et la partie proximale de l’oesophage. Les troubles moteurs de l’hypopharynx, dans cette maladie, ont été discutés précédemment. Dans l’oesophage cervical et dans la transition oesophage cervical-oesophage thoracique, la maladie provoque également une hypocontractilité qui s’aggrave après plusieurs déglutitions. Ce trouble est réduit après administration de néostigmine, qui est un inhibiteur de la cholinestérase. ¦ Sclérodermie [15, 31, 36, 43, 53, 80] C’est une maladie d’origine probablement auto-immune qui appartient au groupe des collagénoses. On y trouve surtout une prolifération du collagène, une atrophie des muscles lisses et des changements vasculaires. La maladie atteint la peau (mains, face, cou, thorax), le tube digestif (oesophage, duodénum, grêle, côlon), les poumons, le coeur et les reins. L’oesophage est atteint dans 80 % des cas. Contrairement à la myasthenia gravis, la sclérodermie atteint les muscles lisses : les troubles moteurs de l’oesophage se situent donc dans les deux tiers inférieurs de l’oesophage thoracique. Ces troubles semblent apparaître assez précocement [43, 53]. 34 Achalasie. Perforation après dilatation pneumatique. Perforation du cardia (a) (flèche). Guérison après traitement conservateur (b). 35 Achalasie. Traitement chirurgical (myotomie selon Heller). Avant traitement (a) : cardia rétréci (flèche) et absence d’air dans l’estomac. Après myotomie (b) : expansion normale du cardia (flèche). 36 Achalasie. Invagination gastro-oesophagienne après myotomie et dilatation pneu-matique. Dilatation du segment distal de l’oesophage 4 ans après myotomie selon Heller (a) ; ac-tuellement, récidive de rétrécissement du cardia (flèche). Quelques jours après dilatation pneumatique du cardia (b) : image lacunaire (têtes de flèche) dans le segment oesophagien dilaté et absence de passage de contraste dans l’estomac. Le diagnostic radiologique d’invagination gastro-oesophagienne fut confirmé par oesophagoscopie et thoracotomie. 18
  • 19. Radiodiagnostic Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage 33-070-A-30 En général, la contraction péristaltique primaire persiste dans le tiers supérieur de l’oesophage, mais elle s’affaiblit ou disparaît dans les deux tiers inférieurs. Parfois, on observe de faibles contractions tertiaires dans ces deux tiers inférieurs. Ces mêmes segments sont souvent légèrement dilatés (fig 39). De plus, il existe souvent un reflux gastro-oesophagien et l’évacuation de l’oesophage est retardée. 37 Spasmes diffus de l’oesophage. Les trois clichés successifs (a, b, c) suggèrent l’exis-tence d’une contraction pé-ristaltique. Le cardia s’ouvre par inter-mittence, de façon modérée (flèche), et on note des contractions tertiaires im-portantes (têtes de flèche) (d, e). La combinaison de ces trois signes moteurs (contrac-tions tertiaires prononcées, ouverture modérée du car-dia, présence d’ondes péri-staltiques primaires) plaide contre le diagnostic d’acha-lasie et pour celui de spas-mes diffus de l’oesophage. Des anomalies radiologiques associées peuvent être détectées au niveau des mains (résorption osseuse des phalanges terminales, calcifications des tissus mous des doigts), et au niveau de l’intestin grêle (dilatation pseudodiverticulaire). Le pronostic de la sclérodermie est plutôt médiocre. L’efficacité du traitement médicamenteux général (corticostéroïdes, antimitotiques) est discutable. Le reflux gastro-oesophagien nécessite une médication inhibitrice de la production d’acide gastrique, et parfois un traitement chirurgical antireflux. 38 Presby-oesophage. Présence de contractions tertiaires modérées dans les deux tiers inférieurs de l’oesophage thoracique (en aval de la tête de flèche) (a, b, c). L’expansion du cardia est normale (flèche) (b). La contraction péristaltique primaire était conservée. 39 Sclérodermie. Les trois clichés successifs suggèrent une faible contraction péri-staltique, s’arrêtant au niveau du tiers moyen de l’oesophage thoracique (flèche) (c). La sclérodermie atteint en effet surtout les muscles lisses de l’oesophage. Remarquez l’hypotonie du tiers inférieur de l’oesophage thoracique. 19
  • 20. 33-070-A-30 Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage Radiodiagnostic ¦ Maladies neurologiques [15, 32, 33] Bien que les patients atteints d’une maladie du système nerveux central [15, 32] forment un groupe inhomogène, on peut constater qu’en général l’atteinte frappe plus le pharynx que l’oesophage. Les troubles moteurs en cas d’atteinte oesophagienne se manifestent surtout par un affaiblissement ou même une disparition de l’onde péristaltique primaire (fig 40), mais en plus, des contractions tertiaires peuvent être observées. Dans le diabète et la neuropathie alcoolique, les nerfs périphériques sont atteints. On peut observer, dans l’oesophage, une absence ou une diminution de l’onde péristaltique primaire et la présence de contractions tertiaires [15, 33]. ¦ Régurgitation oesophagienne [52] La régurgitation (ou éructation) oesophagienne est connue dans la littérature d’expression anglaise sous le nom de esophageal belching. Le patient présente un syndrome clinique caractérisé par la production d’un bruit oral biphasique intermittent : un bruit strident inspiratoire, suivi d’un bruit plus sonore à basse fréquence en phase expiratoire. Le bruit inspiratoire s’accompagne d’une aspiration d’air extérieur dans l’oesophage pendant que la glotte reste fermée ; dans les formes classiques, l’air aspiré reste dans l’oesophage et n’entre donc pas dans l’estomac. Le bruit expiratoire s’accompagne d’une régurgitation de l’air oesophagien vers l’extérieur : cette régurgitation va de pair avec un collapsus du corps oesophagien (fig 41). L’éructation oesophagienne est considérée comme un acte volontaire, parce qu’elle peut être induite et arrêtée sur commande. L’étiologie est probablement psychique : le phénomène est en général observé chez des sujets émotionnellement instables ou anxieux. Il est intéressant de noter que la possibilité du contrôle volontaire mentionné est utilisée pour obtenir une voix oesophagienne chez les laryngectomisés. Conclusion Dans le but de poser un diagnostic aussi précis que possible, l’enregistrement des troubles moteurs de l’oesophage par vidéofluorographie est nécessaire, et ceci selon un schéma précis. La vidéofluorographie est un examen fiable pour la détection et la classification de la grande majorité des troubles moteurs de l’oesophage. Dans certains cas, d’autres techniques comme la manométrie et la pH-métrie apportent des éléments utiles ou indispensables mais ne suffisent pas pour une mise au point complète de ces troubles moteurs. La radiologie et ces techniques sont donc complémentaires. Dans une partie des troubles moteurs de l’oesophage, une thérapie conservatrice ou chirurgicale est possible : le diagnostic de ces troubles n’a donc pas uniquement pour but d’exclure une maladie morphologique de l’oesophage en cas de dysphagie. 40 Sclérose multiple. Dilatation de l’oesophage thoracique (a). Cardia largement ouvert (flèche) (b). Ces deux signes démontrent une perte importante du tonus oesophagien. 41 Régurgitation oesophagienne (esophageal belching). (Reproduit avec la per-mission de G Vantrappen [52]). L’oesophage avant la manoeuvre (a). L’inspiration contre une glotte fermée réduit la pression intrathoracique et aspire l’air, à travers le sphincter supérieur ouvert, dans l’oesophage (b). Les piliers de diaphragme empêchent l’entrée d’air dans l’estomac. Au moment où l’oesophage thoracique est rempli d’air, le sphincter supérieur se ferme (c). Pendant l’expiration, l’air oesophagien est expulsé à travers le sphincter supérieur ouvert (d). S : sphincter supérieur de l’oesophage ; D : diaphragme. 20
  • 21. Radiodiagnostic Troubles fonctionnels du pharynx et de l’oesophage 33-070-A-30 Références [1] Aksglaede K, Funch-Jensen P, Vestergaard H, Thommesen P. Diagnosis of esophageal motor disorders: a prospective study comparing barium swallow, food barium mixture, and continuous swallows with manometry. Gastrointest Radiol 1992 ; 17 : 1-4 [2] Brady AP, Stevenson GW, Somers S, Hough DM, DiGian-domenico E. Premature contraction of the cricopharyn-geus: a new sign of gastroesophageal reflux disease. Abdom Imaging 1995 ; 20 : 225-229 [3] Briani C, Marcon M, Ermani M, Constantini M, Bottin R, IurilliVet al. Radiological evidence of subclinical dysphagia in motor neuron disease. J Neurol 1998 ; 245 : 211-216 [4] Brombart M. Atlas de radiologie clinique du tube digestif (Tome I). Paris : Masson, 1964 : 68-69 [5] Brombart M. Atlas de radiologie clinique du tube digestif (Tome I). Paris : Masson, 1964 : 70-76 [6] Buchholz DW, Bosma JF, Donner MW. 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