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Traumatismes du tube digestif 
PM Blayac 
N Kessler 
A Lesnik 
FM Lopez 
JM Bruel 
P Taourel 
Résumé. – Dans le cadre particulier des traumatismes du tube digestif, le but de l’imagerie est de préciser 
l’existence et la nature des lésions des organes creux et des mésos afin de guider au mieux la décision 
thérapeutique et d’éviter ainsi des laparotomies inutiles et surtout de réduire le fréquent retard diagnostique, 
source de complications potentiellement mortelles. 
Sont abordées successivement les notions épidémiologiques et physiopathologiques, les différents types de 
lésions anatomocliniques, les signes cliniques et biologiques, les techniques d’imagerie et la sémiologie 
radiologique avec ses limites et son impact thérapeutique. 
Les auteurs insistent volontairement sur les lésions digestives survenant au cours des traumatismes 
abdominaux fermés du fait de leur plus grande fréquence en pratique civile courante et en raison de l’impact 
que revêtent les explorations radiologiques sur la prise en charge thérapeutique, les plaies abdominales 
bénéficiant le plus souvent d’une exploration chirurgicale systématique. 
© 2002 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés. 
Mots-clés : traumatismes abdominaux, traumatismes du tube digestif, traumatismes du duodénum. 
Introduction 
Les traumatismes fermés de l’abdomen constituent environ 10 % des 
causes de décès par traumatisme et sont, en pratique 
médicochirurgicale courante, quatre fois plus fréquents que les 
plaies et traumatismes ouverts [2]. Le diagnostic des lésions 
abdominales est important et parfois difficile, car des lésions 
potentiellement graves, voire mortelles, peuvent être peu 
symptomatiques lors de l’évaluation clinique initiale du traumatisé. 
Ainsi, au sein des traumatismes fermés de l’abdomen, les atteintes 
du grêle et du mésentère ne représentent que 5 % des lésions 
traumatiques mais leur morbidité et leur mortalité sont relativement 
élevées en raison d’un fréquent retard diagnostique. En effet, 
pendant longtemps, le diagnostic d’imagerie a été aléatoire et si 
l’imagerie échographique et tomodensitométrique a fait ses preuves 
pour dépister les lésions traumatiques des organes pleins, il n’en est 
pas tout à fait de même pour les lésions des organes creux qui 
restent, malgré les progrès technologiques, de diagnostic difficile en 
urgence. 
Épidémiologie 
GÉNÉRALITÉS 
Les traumatismes du tube digestif regroupent à la fois les lésions 
pariétales des organes creux proprement dits mais également les 
lésions du mésentère, des mésos et du grand épiploon. Ils sont 
retrouvés dans 5 % des laparotomies motivées par un traumatisme 
abdominal fermé [3, 21, 30], en général violent, et dans plus d’une fois 
sur deux, il s’agit d’un accident de la voie publique. Les chutes 
violentes (défenestration par exemple) et les accidents de travail ou 
de sport représentent les autres causes [7, 12]. Dans près de 50 % des 
cas, les atteintes intestinomésentériques sont associées à d’autres 
lésions viscérales traumatiques [24]. 
En revanche, dans le cas particulier des plaies de l’abdomen, la 
répartition des lésions est tout à fait différente de celle des 
traumatismes fermés avec une atteinte nettement prédominante du 
tube digestif, l’intestin grêle et le côlon étant respectivement lésés 
dans la moitié et le quart des traumatismes ouverts. 
CARACTÉRISTIQUES DES LÉSIONS EN FONCTION 
DE LEUR LOCALISATION (tableau I) 
Les lésions gastriques survenant dans les suites d’un traumatisme 
abdominal sont extrêmement rares (moins de 1 % des cas) et se 
produisent essentiellement sur un estomac en réplétion [1, 9]. Chez 
l’enfant, les perforations sont préférentiellement situées sur la 
grande courbure alors que chez l’adulte, elles siègent plutôt sur la 
paroi antérieure et la petite courbure. Elles sont très souvent 
associées à des lésions spléniques, rénales gauches, costales 
homolatérales et pancréatiques (fig 1B). 
Les lésions duodénales représentent environ 20 % des lésions 
digestives chez l’enfant [1], mais seulement 4 % des lésions viscérales 
Paul-Marie Blayac : Chef de clinique-assistant des Hôpitaux. 
Nicolas Kessler : Chef de clinique-assistant des Hôpitaux. 
Alvian Lesnik : Praticien hospitalier. 
Patrice Taourel : Professeur des Universités, chef de service. 
Service de radiologie, hôpital Lapeyronie, 371, avenue du Doyen-Gaston-Giraud, 34295 Montpellier 
cedex 5, France. 
François-Michel Lopez : Professeur des Universités, chef de service de radiologie, centre hospitalier de 
Nîmes, 5, rue Hoche, 30029 Nîmes cedex 4, France. 
Jean-Michel Bruel : Professeur des Universités, chef de service de radiologie, hôpital Saint-Éloi, 80, avenue 
Augustin-Fliche, 34295 Montpellier cedex 5, France. 
Encyclopédie Médico-Chirurgicale 33-016-A-40 
33-016-A-40 
Toute référence à cet article doit porter la mention : Blayac PM, Kessler N, Lesnik A, Lopez FM, Bruel JP et Taourel P. Traumatismes du tube digestif. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits 
réservés), Radiodiagnostic - Appareil digestif, 33-016-A-40, 2002, 7 p.
33-016-A-40 Traumatismes du tube digestif Radiodiagnostic 
Tableau I. – Lésions digestives lors des traumatismes abdominaux fermés : épidémiologie, mécanismes, lésions anatomocliniques et lésions 
associées. 
Siège Fréquence Mécanisme Lésions antomiques Lésions associées 
lors d’un traumatisme abdominal fermé [16]. Ce sont surtout les 
deuxième et troisième portions du duodénum qui sont touchées. Ces 
lésions sont associées dans 26 % des cas à une atteinte pancréatique 
(bloc duodénopancréatique), dans 30 à 35 % des cas à des lésions 
vasculaires [9] mais aussi hépatiques et digestives autres. 
Les lésions de l’intestin grêle sont les plus fréquentes, représentant 
près de 50 % environ des lésions digestives d’origine traumatique [15, 
36], le jéjunum étant plus souvent atteint que l’iléon [13]. Les ruptures 
surviennent essentiellement au niveau des points de fixation 
anatomiques du mésentère : angle duodénojéjunal (ligament de 
Treitz) et valvule iléocæcale. Chez l’enfant, ces lésions sont très 
souvent associées à des traumatismes du rachis lombaire (fracture 
de Chance dans 25 % des cas), à des lésions des organes pleins (28 % 
des cas), à des fractures pelviennes et à des ruptures 
intrapéritonéales de la vessie [9, 13, 29]. 
Les lésions coliques sont peu fréquentes, représentant moins de 5 % 
des lésions traumatiques digestives [31]. Les ruptures coliques sont le 
plus souvent intrapéritonéales, atteignant préférentiellement le 
transverse puis le cæcum et le sigmoïde [26]. Dans les formes graves, 
avec avulsion du méso et section colique, les côlons droit et gauche 
sont les plus touchés [21, 30]. Elles se retrouvent souvent lors 
d’importants traumatismes délabrants du bassin (et notamment lors 
des traumatismes pénétrants du périnée) où s’additionnent lésions 
génito-urinaires, lésions artérioveineuses et lésions cæcales et du 
rectosigmoïde [29]. 
Les traumatismes du mésentère représentent 2 à 3% de l’ensemble 
des lésions viscérales abdominales et sont secondaires à des lésions 
des branches de l’artère mésentérique qui entraînent un petit 
hématome dû à la rupture du vaisseau avec dévitalisation 
immédiate ou secondaire du segment intestinal correspondant. Des 
lésions du pancréas et du lobe gauche du foie sont fréquemment 
associées aux atteintes du grêle ou du mésentère [20]. 
Mécanismes physiopathologiques 
(tableau I) 
Deux mécanismes expliquent les lésions du tube digestif et du 
mésentère lors des traumatismes abdominaux fermés : 
– un choc direct : 
– la compression directe des anses grêles sur un plan osseux, tel 
que le rachis, peut être à l’origine d’hématomes du mésentère ou 
de la paroi du grêle, ceux-ci siégeant préférentiellement sur le 
bord mésentérique ; 
Estomac - < 1 % des lésions traumatiques abdo-minales 
- compression par choc direct (volant) 
sur estomac en réplétion 
- enfant : grande courbure - rate 
- adulte : paroi antérieure et petite 
courbure 
- rein gauche 
- côtes basithoraciques gauches 
Duodénum - 4 % des lésions traumatiques abdo-minales 
- compression (augmentation de la 
pression intraluminale digestive et 
écrasement contre le rachis) 
- essentiellement D2 et D3 - pancréas (26 % des cas) 
- 20 % des lésions digestives chez 
l’enfant 
- hématome intramural - lésions vasculaires (30 à 35 % des cas) 
- rupture - foie 
- tube digestif autre 
Intestin grêle - 5 % des lésions traumatiques abdo-minales 
- compression - lésions allant de l’ecchymose sous-séreuse 
jusqu’à la perforation et la 
rupture 
- « syndrome de la ceinture de sécu-rité 
» chez l’enfant associant : 
- 24 à 50 % des lésions digestives trau-matiques 
- ecchymoses périombilicales (64%) 
- décélération - rupture au niveau des points de fixa-tion 
anatomique : angle duodénojé-junal 
et valvule iléocæcale 
- fracture de Chance (25 %) 
- lésions des organes pleins (28 %) 
- fractures pelviennes 
- rupture de la vessie 
- lésions mésentériques 
Côlon - < 1 % des lésions traumatiques abdo-minales 
- compression par choc direct - hématome intramural - lésions génito-uninaires 
- < 5 % des lésions digestives trauma-tiques 
- décélération - lacération mésocolique - lésions artérioveineuses 
- traumatismes délabrants du bassin - lacération colique (déchirure séro-musculeuse, 
déchirure complète, sec- 
- traumatismes pénétrants du périnée tion complète) 
Mésentère - 2 à 3 % des lésions traumatiques 
abdominales 
- décélération - lacération, désinsertion - pancréas 
- risque d’ischémie digestive secon-daire 
- lobe gauche hépatique 
1 Traumatisme fermé de l’abdomen par choc direct au ni-veau 
épigastrique. Angioscanner à j0. 
A. Volumineux pneumopéritoine antérieur dont l’abon-dance 
associée à l’anamnèse doit faire suspecter une per-foration 
gastrique en premier lieu : hypothèse confirmée 
lors de la laparotomie. 
B. Fracture de l’isthme pancréatique avec infiltration de 
la graisse rétropéritonéale : association lésionnelle fré-quente. 
*A *B 
2
Radiodiagnostic Traumatismes du tube digestif 33-016-A-40 
– l’élévation brutale de la pression intraluminale peut être à 
l’origine d’une rupture ou d’une perforation intestinale dont la 
localisation préférentielle est le bord antémésentérique ; 
– une décélération brutale : les lésions de décélération sont causées 
par une immobilisation brutale du corps alors que les viscères et les 
vaisseaux (dont l’énergie cinétique est proportionnelle au carré de 
leur vitesse) poursuivent leur mouvement. Ces forces opposées 
s’exercent entre les viscères et les vaisseaux et leurs points d’attache. 
Ainsi, des lésions d’étirement et de déchirure apparaissent aux 
points fixes à savoir pour l’intestin grêle et le mésentère, l’angle de 
Treitz et la région iléocæcale. 
Ces différents mécanismes rendent compte également des 
associations lésionnelles les plus fréquentes avec notamment chez 
l’enfant le classique seat belt sign concernant l’utilisation des 
ceintures de sécurité uniquement abdominales (situées en position 
centrale à l’arrière des véhicules) : la présence d’ecchymoses 
périombilicales doit faire suspecter l’existence associée de lésions 
rachidiennes (type fracture de Chance), de lésions viscérales 
abdominales (organes pleins, intestin grêle et/ou mésentère) et de 
lésions pelviennes. 
Lors des plaies abdominales, les lésions sont limitées au trajet de 
l’agent vulnérant (lame ou projectile). 
Lésions anatomocliniques (tableau I) 
LÉSIONS PARIÉTALES DU TUBE DIGESTIF 
¦ Généralités 
Les lésions interstitielles correspondent à des ecchymoses sous-séreuses 
banales passant le plus souvent inaperçues. 
Les hématomes intramuraux ont des conséquences obstructives 
retardées de quelques jours par rapport au traumatisme. Ils peuvent 
se rompre secondairement par sphacélisation, mais leur évolution 
est le plus souvent favorable en 3 semaines. Le traitement est 
généralement conservateur. 
Les perforations et ruptures peuvent être circonférentielles ou 
longitudinales, intra- ou rétropéritonéales quand elles touchent les 
portions accolées du tube digestif. 
¦ Particularités des lésions suivant leur localisation 
Les lésions duodénales sont représentées par l’hématome intramural 
et les ruptures. L’hématome intramural entraîne une obstruction du 
duodénum et parfois du cholédoque et du canal de Wirsung. Les 
ruptures du duodénum peuvent être incomplètes respectant la sous-muqueuse, 
complètes partielles sous la forme d’une perforation 
facilement suturable, ou complètes totales. Ce dernier type de 
rupture est en général sous-mésocolique, parfois associé à une 
désinsertion papillaire. Les ruptures rétropéritonéales sont 
trompeuses par constitution d’un épanchement aéro-bilio-digestif 
infiltrant la racine des mésos. 
Les lésions du grêle se situent le plus souvent aux extrémités fixées 
jéjunale et iléale. 
Au niveau colique, trois types de lésions peuvent être constatés [2] : 
– la lacération mésocolique, qui entraîne une lésion vasculaire avec 
hématome du méso et ischémie colique ; 
– l’hématome intramural, qui peut être asymptomatique ou à 
l’origine d’un syndrome occlusif. Cet hématome intramural évolue 
soit vers la guérison spontanée, soit vers la perforation ou encore 
vers la sténose ; 
– la lacération colique dont on distingue trois types, la déchirure 
séromusculeuse, la déchirure complète et la section complète. 
LÉSIONS DU MÉSENTÈRE ET DES MÉSOS 
L’étirement ou la désinsertion des mésos peut s’accompagner de 
lésions artérielles ou veineuses avec constitution d’un hématome et 
dévitalisation immédiate ou secondaire du segment intestinal 
correspondant. Si la rupture vasculaire intéresse les vaisseaux 
distaux, l’évolution peut se faire dans un délai de quelques semaines 
vers la sténose ischémique d’une anse. En cas d’avulsion complète 
de l’artère ou de la veine, le tableau précoce est dominé par un 
hémopéritoine et une ischémie mésentérique. 
Le grand épiploon peut également être le siège d’un hématome sans 
conséquence sur la vitalité du tube digestif. 
Signes cliniques et biologiques 
SIGNES CLINIQUES 
Le diagnostic de lésions traumatiques du tube digestif est 
cliniquement difficile, ne permettant pas, la plupart du temps, de 
différencier les lésions qui justifient une simple surveillance de celles 
qui imposent une intervention chirurgicale urgente [24]. 
La triade clinique classique qui associe douleur abdominale, défense 
et disparition des bruits hydroaériques intestinaux n’est retrouvée 
que dans un tiers des cas [26]. Les signes de perforation intestinale 
sont souvent masqués par les autres lésions traumatiques 
abdominales et extra-abdominales, car, rappelons-le, ces malades 
sont souvent des polytraumatisés présentant des lésions 
abdominales extradigestives mais aussi osseuses, thoraciques ou 
cérébrales. 
De plus, suivant la localisation de la perforation digestive, les signes 
cliniques de péritonite peuvent être plus ou moins différés [9] : 
d’apparition relativement rapide en cas d’atteinte colique, ils 
peuvent n’apparaître que 12 heures après le traumatisme en cas 
d’atteinte grêle (le liquide intestinal ayant une teneur enzymatique 
et bactérienne faible et un pH neutre). 
Dans tous les cas, la survenue d’une fièvre, de douleurs abdominales 
ou d’une défense dans les 12 heures suivant le traumatisme 
abdominal doit alerter sur la présence d’une lésion traumatique 
digestive. 
SIGNES BIOLOGIQUES 
Les dosages biologiques, biochimiques et hématologiques sont de 
peu d’intérêt à la phase initiale d’un traumatisme. Seule une 
hyperleucocytose d’apparition progressive, dans les 24 premières 
heures après le traumatisme, aurait une sensibilité élevée (85 %) 
pour la détection d’une lésion digestive isolée [15]. 
PONCTION-LAVAGE DU PÉRITOINE 
La ponction-lavage péritonéale n’est plus réalisée avant le scanner 
ou l’échographie car elle fausse leur interprétation. Elle connaît de 
nombreux faux négatifs (1 à 50 %) et méconnaît notamment les 
lésions rétropéritonéales. Elle ne donne aucune indication sur le site 
d’un saignement ou la gravité des lésions et peut conduire à des 
interventions inutiles [11, 24, 26]. Pour certaines équipes, elle garde 
encore des indications en préopératoire pour vérifier la nature d’un 
épanchement liquidien et suspecter une perforation intestinale sur 
la présence de germes digestifs et sur l’élévation combinée de 
l’amylase (= 20 UI/L) et des phosphatases alcalines (= 3 UI/L) [27]. 
Techniques d’imagerie 
ABDOMEN SANS PRÉPARATION (ASP) 
Dans ce contexte, le seul intérêt de l’ASP est de diagnostiquer un 
pneumopéritoine ou un rétropneumopéritoine, ce qui nécessite la 
réalisation d’un cliché debout ou semi-assis, souvent impossible chez 
un patient traumatisé. La sémiologie du cliché de face couché et du 
cliché de profil rayon horizontal reste d’interprétation difficile. De 
plus, même dans les meilleures conditions, l’ASP est largement 
inférieur au scanner pour dépister un pneumopéritoine de petite 
abondance [34]. Aussi, l’ASP n’est plus justifié dans le bilan d’un 
traumatisme. 
3
33-016-A-40 Traumatismes du tube digestif Radiodiagnostic 
Tableau II. – Technique de la tomodensitométrie hélicoïdale dans les 
traumatismes de l’abdomen. 
- Coupes sans injection 7/7/10 à la recherche d’un saignement récent 
- Injection 2 mL/kg à 2mL/s 
- Délai début d’injection - début des coupes abdominales : 70 secondes (intervalle de 
temps pendant lequel des coupes thoraciques peuvent être réalisées à la recherche 
de lésion aortique) 
- Éventuellement remplissage oral par la sonde nasogastrique en utilisant un produit 
de contraste hydrosoluble dilué à un cinquième (1 volume de produit de contraste 
pour 5 volumes d’eau) 
- Clampage de la sonde urinaire 
- Visualisation de l’examen en fenêtre pulmonaire à la recherche d’un pneumopéri-toine 
ÉCHOGRAPHIE 
L’échographie a pour principal objectif de détecter un épanchement 
péritonéal, permettant de dépister des épanchements de très petite 
abondance de l’ordre de 100 mL, localisés au début dans le cul-de-sac 
de Douglas et dans les gouttières pariétocoliques, le remplissage 
de l’espace de Morison étant plus tardif. En revanche, ses 
performances pour le diagnostic d’un hématome rétropéritonéal et 
en termes de détection de lésion du tube digestif sont beaucoup plus 
limitées [37], en raison notamment de l’important iléus intestinal qui 
suit tout traumatisme abdominal. Ainsi, malgré un certain nombre 
d’avantages : facilité de réalisation, performance dans le diagnostic 
et la surveillance d’un épanchement péritonéal, son rôle essentiel 
reste celui de sélectionner les indications des examens 
tomodensitométriques et la surveillance des contusions ou 
hématomes de la paroi digestive dans les jours qui suivent le 
traumatisme [35]. 
TOMODENSITOMÉTRIE 
Le scanner est l’examen essentiel dans le bilan d’un traumatisme 
abdominal. La qualité de sa réalisation conditionne la qualité de 
l’interprétation. La technique à utiliser dépend de l’accès à un 
scanner hélicoïdal et de la capacité du tube : à titre d’exemple, le 
tableau II résume la technique utilisée avec un scanner hélicoïdal. Il 
est certain que l’utilisation des scanners multibarrettes permettra la 
réalisation de coupes plus fines (3 mm). La tomodensitométrie 
permet le diagnostic d’une hémorragie intra- ou rétropéritonéale, 
d’une lésion d’organes (plein ou creux) et détecte un saignement 
artériel actif en visualisant une extravasation de produit de contraste 
injecté par voie intraveineuse ou une perforation digestive en 
authentifiant une fuite extraluminale de produit de contraste ingéré. 
Elle permet donc le diagnostic rapide d’une lésion chirurgicale, la 
décision d’une éventuelle embolisation devant un saignement actif 
et surtout la diminution des laparotomies exploratrices dont la 
morbidité est importante chez des patients pouvant être traités de 
manière conservatrice. 
DOPPLER COULEUR, ARTÉRIOGRAPHIE ET IMAGERIE 
PAR RÉSONANCE MAGNÉTIQUE 
Ces examens n’ont pas d’intérêt actuellement en traumatologie pour 
le diagnostic de lésion digestive. 
Sémiologie radiologique (tableau III) 
PNEUMOPÉRITOINE ET/OU RÉTROPNEUMOPÉRITOINE 
[3, 5, 6, 11, 14, 15, 16, 22, 24, 26, 29, 32] 
La présence d’un pneumopéritoine ou d’air extraluminal est très 
évocatrice de perforation digestive. Celui-ci peut être de grande 
abondance et bien visible à la surface antérieure du péritoine ou 
dans la région périhépatique et périsplénique. À l’inverse, il peut 
être de très faible abondance, visible sous la forme de bulles d’air 
extraluminales entre les anses ou entre les réflexions mésentériques. 
Le siège de ces petites bulles d’air oriente souvent sur la localisation 
de la perforation digestive. Ainsi, une perforation gastrique se 
traduit généralement par un très abondant pneumopéritoine 
antérieur (fig 1A). La présence de bulles d’air dans l’espace 
pararénal antérieur droit (rétropneumopéritoine) est évocatrice 
d’une rupture de la paroi postérieure (accolée) du duodénum 
(fig 2A). En cas de perforation grêle, il faut rechercher des petites 
bulles d’air dans le mésentère et en interanses (fig 3). Enfin, une 
rupture rectale est responsable de la présence d’air en situation sous-péritonéale, 
cet air pouvant diffuser secondairement aux espaces 
rétropéritonéaux, voire au médiastin. 
Il faut savoir cependant qu’un pneumopéritoine ou un 
rétropneumopéritoine manque dans plus de 50 % des perforations 
digestives (fig 4). Aussi, en cas de discordance entre l’absence d’air 
extradigestif et une suspicion de perforation digestive, un scanner 
de contrôle doit être réalisé 8 heures après la première exploration 
tomodensitométrique. 
À l’opposé, la présence d’air peut être secondaire à un traumatisme 
ouvert abdominal sans lésion digestive associée, à un 
pneumomédiastin ou un pneumothorax d’autant plus que le patient 
est sous ventilation assistée, à une rupture vésicale intrapéritonéale 
chez un patient sondé (fig 5) ou à une ponction-lavage péritonéale. 
2 Rupture traumatique du duodénum associée à une contu-sion 
hépatique. Angioscanner à j0. 
A. Contusions hépatiques avec lame d’hémopéritoine au 
contact de la pointe du foie droit. Rehaussement impor-tant 
de la paroi de D2 associé à une collection hydroaéri-que 
rétropéritonéale au contact. 
B. Après opacification digestive par voie haute, pas de 
fuite extradigestive du produit de contraste ingéré (signe 
pathognomonique mais peu sensible). 
*A *B 
ou d’un rétropneumopéritoine 
- Si suspicion de lésion vésicale (hématurie, fracture du bassin), remplissage de la 
sonde urinaire par 300 mL de produit de contraste dilué à un cinquième 
- Si suspicion de lésion des voies excrétrices (hématurie, fracture du bassin, lésion 
rénale), coupes tardives plus de 15 minutes après le début de l’injection 
- Si suspicion de lésion colique, opacification rétrograde par sonde rectale de petit 
calibre à l’aide de produit de contraste hydrosoluble dilué à un cinquième dans une 
perfusion 
Tableau III. – Valeur des différents signes tomodensitométriques 
(TDM) dans le diagnostic de perforation intestinale d’origine 
traumatique [32]. 
Signes TDM Sensibilité Spécificité Efficacité 
diagnostique 
Pneumopéritoine 46 % 99 % 85 % 
Épaississement pariétal localisé 35 % 99 % 50 % 
Distension digestive 15 % 98 % 22 % 
Densification mésentérique 4 % 99 % 3 % 
Épanchement intrapéritonéal 
inexpliqué 
73 % 96 % 34 % 
Extravasation de produit de 
contraste ingéré 
19 % 100 % 100 % 
4
Radiodiagnostic Traumatismes du tube digestif 33-016-A-40 
4 Perforation jéjunale d’origine traumatique. Le seul signe tomodensitométrique sur 
l’ensemble de l’examen consiste en une infiltration localisée et suspendue du mésentère 
au contact de l’anse lésée avec un petit épanchement intrapéritonéal localisé. Pas de 
pneumopéritoine. 
EXTRAVASATION DE PRODUIT DE CONTRASTE INGÉRÉ 
OU ADMINISTRÉ PAR VOIE RECTALE [3, 4, 6, 13, 22, 26, 29, 32, 33]. 
C’est le seul signe pathognomonique de perforation digestive bien 
que très peu sensible (fig 2B). En effet, l’opacification digestive n’a 
d’efficacité que pour le diagnostic des traumatismes haut situés au 
niveau du tube digestif (estomac ou duodénum) car pour les lésions 
plus distales, le temps de passage est trop long et la concentration 
du produit trop faible pour mettre en évidence, de façon fiable, une 
extravasation. Il en va de même pour les opacifications rétrogrades 
à partir du rectum. 
MODIFICATIONS LOCALISÉES DE LA PAROI 
DIGESTIVE [3, 5, 6, 13, 15, 17, 22, 24, 26, 29, 32] 
Différentes modifications de la paroi digestive peuvent suggérer une 
lésion intestinale : 
– une solution de continuité sur toute ou partie de la circonférence 
luminale signant une transsection pariétale ; 
– un épaississement pariétal localisé (fig 3). Significatif s’il est 
supérieur à 3 mm au niveau du grêle et 5 mm au niveau du côlon, il 
peut traduire l’existence d’un hématome intramural (épaississement 
circonférentiel ou excentré spontanément hyperdense avant 
injection), d’une contusion digestive, d’une perforation digestive ou 
d’une dévitalisation digestive segmentaire par atteinte des vaisseaux 
mésentériques distaux. Il faut souligner que ce signe n’a de valeur 
que localisé. En effet, un épaississement pariétal grélique 
circonférentiel diffus associé à un rehaussement important et 
persistant de la paroi digestive est le plus souvent en rapport avec 
un « intestin de choc » lié à une ischémie intestinale secondaire à 
une hypotension ou à une hypoperfusion au décours d’un 
traumatisme abdominal [24] (on note parallèlement un important 
rehaussement de l’ensemble des vaisseaux abdominorénaux associé 
à une aorte et une veine cave inférieure de petit calibre et à un faible 
rehaussement du pancréas et de la rate en rapport avec une 
vasoconstriction majeure) (fig 6A) ; 
– un rehaussement pariétal localisé intense pouvant signer 
l’existence d’une plaie ou contusion digestive (fig 2A). Lorsqu’il est 
diffus, il peut s’agir d’un signe de péritonite ; 
– une absence de rehaussement pariétal en rapport avec une 
ischémie digestive. 
MODIFICATIONS DU MÉSENTÈRE ET DES MÉSOS 
[3, 5, 6, 13, 17] 
Ces signes ont peu de spécificité. Ils peuvent être secondaires à des 
atteintes graves ou minimes du mésentère et du tube digestif. Par 
ordre de gravité croissante, les anomalies sont de quatre types : 
3 Perforation traumatique du jéjunum. Épaississement localisé d’une anse grêle 
avec épanchement intrapéritonéal libre et petite bulle d’air extradigestive au niveau du 
péritoine pariétal antérieur. 
5 Polytraumatisme chez un patient ceinturé. Angioscanner 
à j0 et radiographie standard du petit bassin 1 heure après le 
scanner. 
A. Épanchement intra- et rétropéritonéal à prédominance 
périduodénale associé à une petite bulle d’air extradiges-tive 
en regard du péritoine pariétal antérieur gauche pou-vant 
témoigner d’une perforation digestive. 
B. Volumineux hématome sous-péritonéal refoulant la 
vessie vers la droite. 
C. Présence d’une sonde vésicale en place. 
D. Fuite extra-urinaire de produit de contraste. Interven-tion 
chirurgicale : rupture sous- et intrapéritonéale du 
dôme vésical. Pas de lésion digestive associée. Le pneumo-péritoine 
s’explique par le sondage vésical. 
*A 
*B 
*C *D 
5
33-016-A-40 Traumatismes du tube digestif Radiodiagnostic 
*A *B 
*A *B 
– Infiltration localisée du mésentère ou des mésos : densification 
localisée de la graisse mésentérique en scanner (fig 7B). 
– E´ panchement liquidien entre les feuillets du mésentère : collection 
interanses de densité = 20 UH, souvent triangulaire et suspendue 
(fig 4, 7A). 
– Hématome sentinelle au contact d’une anse digestive (sentinel 
clot) : petite collection hétérogène et spontanément hyperdense 
(60 UH) située dans le mésentère, à proximité des anses grêles lésées. 
– Extravasation de produit de contraste injecté qui traduit une plaie 
vasculaire responsable d’une hémorragie active avec un risque 
majeur d’ischémie des anses sous-jacentes (fig 6). 
ÉPANCHEMENT LIQUIDIEN INTRAPÉRITONÉAL 
C’est un signe très sensible mais peu spécifique de traumatisme du 
tube digestif qui n’a de valeur qu’en l’absence de lésions d’organes 
pleins ou s’il est localisé entre les anses digestives [10, 15, 18, 23] 
(fig 3, 4). 
Limites des explorations radiologiques 
Au vu de ce qui précède, la tomodensitométrie hélicoïdale apparaît 
actuellement comme l’examen de référence à réaliser devant tout 
traumatisme abdominal permettant de déceler les signes de lésion 
digestive dans la plus grande majorité des cas et ce d’autant plus si 
le scanner est réalisé plus de 4 heures après le traumatisme [3, 28]. 
Cependant, malgré les progrès techniques du matériel et des 
protocoles d’exploration et malgré l’accroissement de l’expertise des 
radiologues, il n’existe pas de corrélation radiochirurgicale 
authentifiée entre les signes tomodensitométriques de lésion 
digestive et les différents grades lésionnels à l’échelle viscérale [19] 
(tableau IV). 
On n’oublie pas non plus, comme possible facteur limitatif, les 
contraintes techniques imposées par les conditions d’urgence 
traumatique et l’état hémodynamique chez des patients souvent 
polytraumatisés. 
6 Arrachement mésentérique avec signes de choc. An-gioscanner 
à j0. 
A. Aorte et veine cave inférieure de petite taille associées 
à une néphrographie de mauvaise qualité. Hémopéritoine 
abondant avec fuite active de produit de contraste. 
B. Extravasation de produit de contraste au contact de 
l’artère mésentérique signant l’origine de l’hémorragie. 
Patient décédé malgré la laparotomie en urgence avec, à 
l’intervention, ischémie grélocolique diffuse. 
7 Perforation digestive au cours d’un traumatisme abdomi-nal 
fermé. Angioscanner à j1. 
A. Pneumopéritoine antérieur de moyenne abondance as-socié 
à un épanchement triangulaire suspendu au contact 
d’une anse grêle. 
B. Infiltration localisée de la graisse mésentérique au 
contact des vaisseaux. Laparotomie : perforation puncti-forme 
d’une anse grêle avec contusion mésentérique. 
Tableau IV. – Classification des lésions traumatiques intestinales à 
partir d’une échelle lésionnelle viscérale [24]. 
Grade Lésions 
I - Contusion ou hématome sans dévascularisation 
- Épaississement pariétal localisé sans perforation 
II - Épaississement pariétal sur moins de 50 % du diamètre 
III - Épaississement pariétal sur plus de 50 % du diamètre sans transsection 
IV - Transsection intestinale 
V - Transsection avec dévascularisation ou perte de substance 
Si les lésions sont multiples, le grade est augmenté de I. 
Impact diagnostique et thérapeutique 
Le diagnostic de rupture digestive ou vasculaire impose une prise 
en charge chirurgicale précoce. Les hématomes pariétaux digestifs 
simples sont surveillés, en particulier par échographie, et se 
résolvent spontanément dans la majorité des cas. Devant une 
infiltration isolée du mésentère ou un épaississement digestif, 
l’attitude dépend du contexte clinique : en cas de forte présomption 
clinique (signes péritonéaux, fièvre inexpliquée, tachycardie), une 
chirurgie est recommandée. Dans le cas contraire, une surveillance 
clinique, la réalisation d’une ponction-lavage du péritoine ou la 
répétition d’examens tomodensitométriques sont préconisées. De la 
même façon, devant un épanchement péritonéal isolé, sans étiologie 
évidente, en cas de forte suspicion clinique de lésions du tube 
digestif, une chirurgie exploratrice est recommandée. 
Si la sémiologie radiologique des lésions élémentaires engendrées 
par un traumatisme ouvert est la même que celle des lésions dues à 
un traumatisme fermé, le dogme « toute plaie pénétrante 
abdominopérinéale justifie une laparotomie exploratrice » reste la 
règle pour les plaies par arme à feu, du fait de la fréquence des 
6
Radiodiagnostic Traumatismes du tube digestif 33-016-A-40 
plaies digestives. En revanche, pour les plaies par arme blanche, les 
indications de laparotomie en urgence sont le choc hémorragique, la 
suspicion de péritonite ou l’éviscération (fig 8). 
Malgré la difficulté d’un diagnostic précoce, celui-ci reste primordial 
car la morbidité et la mortalité sont élevées, déterminées par 
l’importance des lésions associées (notamment cranioencéphaliques 
8 Plaie par arme blanche au niveau du flanc gauche. 
A. Hématome du mésentère avec saignement actif. Pas de 
pneumopéritoine. 
B. Éviscération partielle du côlon gauche associée à un 
épaississement du grêle localisé. Laparotomie : plaies du 
mésentère et du mésocôlon gauche associées à une perfo-ration 
iléale. 
dans le cadre des polytraumatisés) et augmentées par le délai de 
prise en charge thérapeutique. Ainsi, un délai supérieur à 24 heures 
dans le cas de perforation duodénale fait passer la mortalité de 5 à 
65 % [8, 30] ; les complications les plus fréquentes des lésions 
traumatiques digestives méconnues étant infectieuses (péritonite, 
abcès, septicémie) et occlusives [38]. 
Références 
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*A *B 
7
Traumatismes du tube digestif

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Traumatismes du tube digestif

  • 1. Traumatismes du tube digestif PM Blayac N Kessler A Lesnik FM Lopez JM Bruel P Taourel Résumé. – Dans le cadre particulier des traumatismes du tube digestif, le but de l’imagerie est de préciser l’existence et la nature des lésions des organes creux et des mésos afin de guider au mieux la décision thérapeutique et d’éviter ainsi des laparotomies inutiles et surtout de réduire le fréquent retard diagnostique, source de complications potentiellement mortelles. Sont abordées successivement les notions épidémiologiques et physiopathologiques, les différents types de lésions anatomocliniques, les signes cliniques et biologiques, les techniques d’imagerie et la sémiologie radiologique avec ses limites et son impact thérapeutique. Les auteurs insistent volontairement sur les lésions digestives survenant au cours des traumatismes abdominaux fermés du fait de leur plus grande fréquence en pratique civile courante et en raison de l’impact que revêtent les explorations radiologiques sur la prise en charge thérapeutique, les plaies abdominales bénéficiant le plus souvent d’une exploration chirurgicale systématique. © 2002 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés. Mots-clés : traumatismes abdominaux, traumatismes du tube digestif, traumatismes du duodénum. Introduction Les traumatismes fermés de l’abdomen constituent environ 10 % des causes de décès par traumatisme et sont, en pratique médicochirurgicale courante, quatre fois plus fréquents que les plaies et traumatismes ouverts [2]. Le diagnostic des lésions abdominales est important et parfois difficile, car des lésions potentiellement graves, voire mortelles, peuvent être peu symptomatiques lors de l’évaluation clinique initiale du traumatisé. Ainsi, au sein des traumatismes fermés de l’abdomen, les atteintes du grêle et du mésentère ne représentent que 5 % des lésions traumatiques mais leur morbidité et leur mortalité sont relativement élevées en raison d’un fréquent retard diagnostique. En effet, pendant longtemps, le diagnostic d’imagerie a été aléatoire et si l’imagerie échographique et tomodensitométrique a fait ses preuves pour dépister les lésions traumatiques des organes pleins, il n’en est pas tout à fait de même pour les lésions des organes creux qui restent, malgré les progrès technologiques, de diagnostic difficile en urgence. Épidémiologie GÉNÉRALITÉS Les traumatismes du tube digestif regroupent à la fois les lésions pariétales des organes creux proprement dits mais également les lésions du mésentère, des mésos et du grand épiploon. Ils sont retrouvés dans 5 % des laparotomies motivées par un traumatisme abdominal fermé [3, 21, 30], en général violent, et dans plus d’une fois sur deux, il s’agit d’un accident de la voie publique. Les chutes violentes (défenestration par exemple) et les accidents de travail ou de sport représentent les autres causes [7, 12]. Dans près de 50 % des cas, les atteintes intestinomésentériques sont associées à d’autres lésions viscérales traumatiques [24]. En revanche, dans le cas particulier des plaies de l’abdomen, la répartition des lésions est tout à fait différente de celle des traumatismes fermés avec une atteinte nettement prédominante du tube digestif, l’intestin grêle et le côlon étant respectivement lésés dans la moitié et le quart des traumatismes ouverts. CARACTÉRISTIQUES DES LÉSIONS EN FONCTION DE LEUR LOCALISATION (tableau I) Les lésions gastriques survenant dans les suites d’un traumatisme abdominal sont extrêmement rares (moins de 1 % des cas) et se produisent essentiellement sur un estomac en réplétion [1, 9]. Chez l’enfant, les perforations sont préférentiellement situées sur la grande courbure alors que chez l’adulte, elles siègent plutôt sur la paroi antérieure et la petite courbure. Elles sont très souvent associées à des lésions spléniques, rénales gauches, costales homolatérales et pancréatiques (fig 1B). Les lésions duodénales représentent environ 20 % des lésions digestives chez l’enfant [1], mais seulement 4 % des lésions viscérales Paul-Marie Blayac : Chef de clinique-assistant des Hôpitaux. Nicolas Kessler : Chef de clinique-assistant des Hôpitaux. Alvian Lesnik : Praticien hospitalier. Patrice Taourel : Professeur des Universités, chef de service. Service de radiologie, hôpital Lapeyronie, 371, avenue du Doyen-Gaston-Giraud, 34295 Montpellier cedex 5, France. François-Michel Lopez : Professeur des Universités, chef de service de radiologie, centre hospitalier de Nîmes, 5, rue Hoche, 30029 Nîmes cedex 4, France. Jean-Michel Bruel : Professeur des Universités, chef de service de radiologie, hôpital Saint-Éloi, 80, avenue Augustin-Fliche, 34295 Montpellier cedex 5, France. Encyclopédie Médico-Chirurgicale 33-016-A-40 33-016-A-40 Toute référence à cet article doit porter la mention : Blayac PM, Kessler N, Lesnik A, Lopez FM, Bruel JP et Taourel P. Traumatismes du tube digestif. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés), Radiodiagnostic - Appareil digestif, 33-016-A-40, 2002, 7 p.
  • 2. 33-016-A-40 Traumatismes du tube digestif Radiodiagnostic Tableau I. – Lésions digestives lors des traumatismes abdominaux fermés : épidémiologie, mécanismes, lésions anatomocliniques et lésions associées. Siège Fréquence Mécanisme Lésions antomiques Lésions associées lors d’un traumatisme abdominal fermé [16]. Ce sont surtout les deuxième et troisième portions du duodénum qui sont touchées. Ces lésions sont associées dans 26 % des cas à une atteinte pancréatique (bloc duodénopancréatique), dans 30 à 35 % des cas à des lésions vasculaires [9] mais aussi hépatiques et digestives autres. Les lésions de l’intestin grêle sont les plus fréquentes, représentant près de 50 % environ des lésions digestives d’origine traumatique [15, 36], le jéjunum étant plus souvent atteint que l’iléon [13]. Les ruptures surviennent essentiellement au niveau des points de fixation anatomiques du mésentère : angle duodénojéjunal (ligament de Treitz) et valvule iléocæcale. Chez l’enfant, ces lésions sont très souvent associées à des traumatismes du rachis lombaire (fracture de Chance dans 25 % des cas), à des lésions des organes pleins (28 % des cas), à des fractures pelviennes et à des ruptures intrapéritonéales de la vessie [9, 13, 29]. Les lésions coliques sont peu fréquentes, représentant moins de 5 % des lésions traumatiques digestives [31]. Les ruptures coliques sont le plus souvent intrapéritonéales, atteignant préférentiellement le transverse puis le cæcum et le sigmoïde [26]. Dans les formes graves, avec avulsion du méso et section colique, les côlons droit et gauche sont les plus touchés [21, 30]. Elles se retrouvent souvent lors d’importants traumatismes délabrants du bassin (et notamment lors des traumatismes pénétrants du périnée) où s’additionnent lésions génito-urinaires, lésions artérioveineuses et lésions cæcales et du rectosigmoïde [29]. Les traumatismes du mésentère représentent 2 à 3% de l’ensemble des lésions viscérales abdominales et sont secondaires à des lésions des branches de l’artère mésentérique qui entraînent un petit hématome dû à la rupture du vaisseau avec dévitalisation immédiate ou secondaire du segment intestinal correspondant. Des lésions du pancréas et du lobe gauche du foie sont fréquemment associées aux atteintes du grêle ou du mésentère [20]. Mécanismes physiopathologiques (tableau I) Deux mécanismes expliquent les lésions du tube digestif et du mésentère lors des traumatismes abdominaux fermés : – un choc direct : – la compression directe des anses grêles sur un plan osseux, tel que le rachis, peut être à l’origine d’hématomes du mésentère ou de la paroi du grêle, ceux-ci siégeant préférentiellement sur le bord mésentérique ; Estomac - < 1 % des lésions traumatiques abdo-minales - compression par choc direct (volant) sur estomac en réplétion - enfant : grande courbure - rate - adulte : paroi antérieure et petite courbure - rein gauche - côtes basithoraciques gauches Duodénum - 4 % des lésions traumatiques abdo-minales - compression (augmentation de la pression intraluminale digestive et écrasement contre le rachis) - essentiellement D2 et D3 - pancréas (26 % des cas) - 20 % des lésions digestives chez l’enfant - hématome intramural - lésions vasculaires (30 à 35 % des cas) - rupture - foie - tube digestif autre Intestin grêle - 5 % des lésions traumatiques abdo-minales - compression - lésions allant de l’ecchymose sous-séreuse jusqu’à la perforation et la rupture - « syndrome de la ceinture de sécu-rité » chez l’enfant associant : - 24 à 50 % des lésions digestives trau-matiques - ecchymoses périombilicales (64%) - décélération - rupture au niveau des points de fixa-tion anatomique : angle duodénojé-junal et valvule iléocæcale - fracture de Chance (25 %) - lésions des organes pleins (28 %) - fractures pelviennes - rupture de la vessie - lésions mésentériques Côlon - < 1 % des lésions traumatiques abdo-minales - compression par choc direct - hématome intramural - lésions génito-uninaires - < 5 % des lésions digestives trauma-tiques - décélération - lacération mésocolique - lésions artérioveineuses - traumatismes délabrants du bassin - lacération colique (déchirure séro-musculeuse, déchirure complète, sec- - traumatismes pénétrants du périnée tion complète) Mésentère - 2 à 3 % des lésions traumatiques abdominales - décélération - lacération, désinsertion - pancréas - risque d’ischémie digestive secon-daire - lobe gauche hépatique 1 Traumatisme fermé de l’abdomen par choc direct au ni-veau épigastrique. Angioscanner à j0. A. Volumineux pneumopéritoine antérieur dont l’abon-dance associée à l’anamnèse doit faire suspecter une per-foration gastrique en premier lieu : hypothèse confirmée lors de la laparotomie. B. Fracture de l’isthme pancréatique avec infiltration de la graisse rétropéritonéale : association lésionnelle fré-quente. *A *B 2
  • 3. Radiodiagnostic Traumatismes du tube digestif 33-016-A-40 – l’élévation brutale de la pression intraluminale peut être à l’origine d’une rupture ou d’une perforation intestinale dont la localisation préférentielle est le bord antémésentérique ; – une décélération brutale : les lésions de décélération sont causées par une immobilisation brutale du corps alors que les viscères et les vaisseaux (dont l’énergie cinétique est proportionnelle au carré de leur vitesse) poursuivent leur mouvement. Ces forces opposées s’exercent entre les viscères et les vaisseaux et leurs points d’attache. Ainsi, des lésions d’étirement et de déchirure apparaissent aux points fixes à savoir pour l’intestin grêle et le mésentère, l’angle de Treitz et la région iléocæcale. Ces différents mécanismes rendent compte également des associations lésionnelles les plus fréquentes avec notamment chez l’enfant le classique seat belt sign concernant l’utilisation des ceintures de sécurité uniquement abdominales (situées en position centrale à l’arrière des véhicules) : la présence d’ecchymoses périombilicales doit faire suspecter l’existence associée de lésions rachidiennes (type fracture de Chance), de lésions viscérales abdominales (organes pleins, intestin grêle et/ou mésentère) et de lésions pelviennes. Lors des plaies abdominales, les lésions sont limitées au trajet de l’agent vulnérant (lame ou projectile). Lésions anatomocliniques (tableau I) LÉSIONS PARIÉTALES DU TUBE DIGESTIF ¦ Généralités Les lésions interstitielles correspondent à des ecchymoses sous-séreuses banales passant le plus souvent inaperçues. Les hématomes intramuraux ont des conséquences obstructives retardées de quelques jours par rapport au traumatisme. Ils peuvent se rompre secondairement par sphacélisation, mais leur évolution est le plus souvent favorable en 3 semaines. Le traitement est généralement conservateur. Les perforations et ruptures peuvent être circonférentielles ou longitudinales, intra- ou rétropéritonéales quand elles touchent les portions accolées du tube digestif. ¦ Particularités des lésions suivant leur localisation Les lésions duodénales sont représentées par l’hématome intramural et les ruptures. L’hématome intramural entraîne une obstruction du duodénum et parfois du cholédoque et du canal de Wirsung. Les ruptures du duodénum peuvent être incomplètes respectant la sous-muqueuse, complètes partielles sous la forme d’une perforation facilement suturable, ou complètes totales. Ce dernier type de rupture est en général sous-mésocolique, parfois associé à une désinsertion papillaire. Les ruptures rétropéritonéales sont trompeuses par constitution d’un épanchement aéro-bilio-digestif infiltrant la racine des mésos. Les lésions du grêle se situent le plus souvent aux extrémités fixées jéjunale et iléale. Au niveau colique, trois types de lésions peuvent être constatés [2] : – la lacération mésocolique, qui entraîne une lésion vasculaire avec hématome du méso et ischémie colique ; – l’hématome intramural, qui peut être asymptomatique ou à l’origine d’un syndrome occlusif. Cet hématome intramural évolue soit vers la guérison spontanée, soit vers la perforation ou encore vers la sténose ; – la lacération colique dont on distingue trois types, la déchirure séromusculeuse, la déchirure complète et la section complète. LÉSIONS DU MÉSENTÈRE ET DES MÉSOS L’étirement ou la désinsertion des mésos peut s’accompagner de lésions artérielles ou veineuses avec constitution d’un hématome et dévitalisation immédiate ou secondaire du segment intestinal correspondant. Si la rupture vasculaire intéresse les vaisseaux distaux, l’évolution peut se faire dans un délai de quelques semaines vers la sténose ischémique d’une anse. En cas d’avulsion complète de l’artère ou de la veine, le tableau précoce est dominé par un hémopéritoine et une ischémie mésentérique. Le grand épiploon peut également être le siège d’un hématome sans conséquence sur la vitalité du tube digestif. Signes cliniques et biologiques SIGNES CLINIQUES Le diagnostic de lésions traumatiques du tube digestif est cliniquement difficile, ne permettant pas, la plupart du temps, de différencier les lésions qui justifient une simple surveillance de celles qui imposent une intervention chirurgicale urgente [24]. La triade clinique classique qui associe douleur abdominale, défense et disparition des bruits hydroaériques intestinaux n’est retrouvée que dans un tiers des cas [26]. Les signes de perforation intestinale sont souvent masqués par les autres lésions traumatiques abdominales et extra-abdominales, car, rappelons-le, ces malades sont souvent des polytraumatisés présentant des lésions abdominales extradigestives mais aussi osseuses, thoraciques ou cérébrales. De plus, suivant la localisation de la perforation digestive, les signes cliniques de péritonite peuvent être plus ou moins différés [9] : d’apparition relativement rapide en cas d’atteinte colique, ils peuvent n’apparaître que 12 heures après le traumatisme en cas d’atteinte grêle (le liquide intestinal ayant une teneur enzymatique et bactérienne faible et un pH neutre). Dans tous les cas, la survenue d’une fièvre, de douleurs abdominales ou d’une défense dans les 12 heures suivant le traumatisme abdominal doit alerter sur la présence d’une lésion traumatique digestive. SIGNES BIOLOGIQUES Les dosages biologiques, biochimiques et hématologiques sont de peu d’intérêt à la phase initiale d’un traumatisme. Seule une hyperleucocytose d’apparition progressive, dans les 24 premières heures après le traumatisme, aurait une sensibilité élevée (85 %) pour la détection d’une lésion digestive isolée [15]. PONCTION-LAVAGE DU PÉRITOINE La ponction-lavage péritonéale n’est plus réalisée avant le scanner ou l’échographie car elle fausse leur interprétation. Elle connaît de nombreux faux négatifs (1 à 50 %) et méconnaît notamment les lésions rétropéritonéales. Elle ne donne aucune indication sur le site d’un saignement ou la gravité des lésions et peut conduire à des interventions inutiles [11, 24, 26]. Pour certaines équipes, elle garde encore des indications en préopératoire pour vérifier la nature d’un épanchement liquidien et suspecter une perforation intestinale sur la présence de germes digestifs et sur l’élévation combinée de l’amylase (= 20 UI/L) et des phosphatases alcalines (= 3 UI/L) [27]. Techniques d’imagerie ABDOMEN SANS PRÉPARATION (ASP) Dans ce contexte, le seul intérêt de l’ASP est de diagnostiquer un pneumopéritoine ou un rétropneumopéritoine, ce qui nécessite la réalisation d’un cliché debout ou semi-assis, souvent impossible chez un patient traumatisé. La sémiologie du cliché de face couché et du cliché de profil rayon horizontal reste d’interprétation difficile. De plus, même dans les meilleures conditions, l’ASP est largement inférieur au scanner pour dépister un pneumopéritoine de petite abondance [34]. Aussi, l’ASP n’est plus justifié dans le bilan d’un traumatisme. 3
  • 4. 33-016-A-40 Traumatismes du tube digestif Radiodiagnostic Tableau II. – Technique de la tomodensitométrie hélicoïdale dans les traumatismes de l’abdomen. - Coupes sans injection 7/7/10 à la recherche d’un saignement récent - Injection 2 mL/kg à 2mL/s - Délai début d’injection - début des coupes abdominales : 70 secondes (intervalle de temps pendant lequel des coupes thoraciques peuvent être réalisées à la recherche de lésion aortique) - Éventuellement remplissage oral par la sonde nasogastrique en utilisant un produit de contraste hydrosoluble dilué à un cinquième (1 volume de produit de contraste pour 5 volumes d’eau) - Clampage de la sonde urinaire - Visualisation de l’examen en fenêtre pulmonaire à la recherche d’un pneumopéri-toine ÉCHOGRAPHIE L’échographie a pour principal objectif de détecter un épanchement péritonéal, permettant de dépister des épanchements de très petite abondance de l’ordre de 100 mL, localisés au début dans le cul-de-sac de Douglas et dans les gouttières pariétocoliques, le remplissage de l’espace de Morison étant plus tardif. En revanche, ses performances pour le diagnostic d’un hématome rétropéritonéal et en termes de détection de lésion du tube digestif sont beaucoup plus limitées [37], en raison notamment de l’important iléus intestinal qui suit tout traumatisme abdominal. Ainsi, malgré un certain nombre d’avantages : facilité de réalisation, performance dans le diagnostic et la surveillance d’un épanchement péritonéal, son rôle essentiel reste celui de sélectionner les indications des examens tomodensitométriques et la surveillance des contusions ou hématomes de la paroi digestive dans les jours qui suivent le traumatisme [35]. TOMODENSITOMÉTRIE Le scanner est l’examen essentiel dans le bilan d’un traumatisme abdominal. La qualité de sa réalisation conditionne la qualité de l’interprétation. La technique à utiliser dépend de l’accès à un scanner hélicoïdal et de la capacité du tube : à titre d’exemple, le tableau II résume la technique utilisée avec un scanner hélicoïdal. Il est certain que l’utilisation des scanners multibarrettes permettra la réalisation de coupes plus fines (3 mm). La tomodensitométrie permet le diagnostic d’une hémorragie intra- ou rétropéritonéale, d’une lésion d’organes (plein ou creux) et détecte un saignement artériel actif en visualisant une extravasation de produit de contraste injecté par voie intraveineuse ou une perforation digestive en authentifiant une fuite extraluminale de produit de contraste ingéré. Elle permet donc le diagnostic rapide d’une lésion chirurgicale, la décision d’une éventuelle embolisation devant un saignement actif et surtout la diminution des laparotomies exploratrices dont la morbidité est importante chez des patients pouvant être traités de manière conservatrice. DOPPLER COULEUR, ARTÉRIOGRAPHIE ET IMAGERIE PAR RÉSONANCE MAGNÉTIQUE Ces examens n’ont pas d’intérêt actuellement en traumatologie pour le diagnostic de lésion digestive. Sémiologie radiologique (tableau III) PNEUMOPÉRITOINE ET/OU RÉTROPNEUMOPÉRITOINE [3, 5, 6, 11, 14, 15, 16, 22, 24, 26, 29, 32] La présence d’un pneumopéritoine ou d’air extraluminal est très évocatrice de perforation digestive. Celui-ci peut être de grande abondance et bien visible à la surface antérieure du péritoine ou dans la région périhépatique et périsplénique. À l’inverse, il peut être de très faible abondance, visible sous la forme de bulles d’air extraluminales entre les anses ou entre les réflexions mésentériques. Le siège de ces petites bulles d’air oriente souvent sur la localisation de la perforation digestive. Ainsi, une perforation gastrique se traduit généralement par un très abondant pneumopéritoine antérieur (fig 1A). La présence de bulles d’air dans l’espace pararénal antérieur droit (rétropneumopéritoine) est évocatrice d’une rupture de la paroi postérieure (accolée) du duodénum (fig 2A). En cas de perforation grêle, il faut rechercher des petites bulles d’air dans le mésentère et en interanses (fig 3). Enfin, une rupture rectale est responsable de la présence d’air en situation sous-péritonéale, cet air pouvant diffuser secondairement aux espaces rétropéritonéaux, voire au médiastin. Il faut savoir cependant qu’un pneumopéritoine ou un rétropneumopéritoine manque dans plus de 50 % des perforations digestives (fig 4). Aussi, en cas de discordance entre l’absence d’air extradigestif et une suspicion de perforation digestive, un scanner de contrôle doit être réalisé 8 heures après la première exploration tomodensitométrique. À l’opposé, la présence d’air peut être secondaire à un traumatisme ouvert abdominal sans lésion digestive associée, à un pneumomédiastin ou un pneumothorax d’autant plus que le patient est sous ventilation assistée, à une rupture vésicale intrapéritonéale chez un patient sondé (fig 5) ou à une ponction-lavage péritonéale. 2 Rupture traumatique du duodénum associée à une contu-sion hépatique. Angioscanner à j0. A. Contusions hépatiques avec lame d’hémopéritoine au contact de la pointe du foie droit. Rehaussement impor-tant de la paroi de D2 associé à une collection hydroaéri-que rétropéritonéale au contact. B. Après opacification digestive par voie haute, pas de fuite extradigestive du produit de contraste ingéré (signe pathognomonique mais peu sensible). *A *B ou d’un rétropneumopéritoine - Si suspicion de lésion vésicale (hématurie, fracture du bassin), remplissage de la sonde urinaire par 300 mL de produit de contraste dilué à un cinquième - Si suspicion de lésion des voies excrétrices (hématurie, fracture du bassin, lésion rénale), coupes tardives plus de 15 minutes après le début de l’injection - Si suspicion de lésion colique, opacification rétrograde par sonde rectale de petit calibre à l’aide de produit de contraste hydrosoluble dilué à un cinquième dans une perfusion Tableau III. – Valeur des différents signes tomodensitométriques (TDM) dans le diagnostic de perforation intestinale d’origine traumatique [32]. Signes TDM Sensibilité Spécificité Efficacité diagnostique Pneumopéritoine 46 % 99 % 85 % Épaississement pariétal localisé 35 % 99 % 50 % Distension digestive 15 % 98 % 22 % Densification mésentérique 4 % 99 % 3 % Épanchement intrapéritonéal inexpliqué 73 % 96 % 34 % Extravasation de produit de contraste ingéré 19 % 100 % 100 % 4
  • 5. Radiodiagnostic Traumatismes du tube digestif 33-016-A-40 4 Perforation jéjunale d’origine traumatique. Le seul signe tomodensitométrique sur l’ensemble de l’examen consiste en une infiltration localisée et suspendue du mésentère au contact de l’anse lésée avec un petit épanchement intrapéritonéal localisé. Pas de pneumopéritoine. EXTRAVASATION DE PRODUIT DE CONTRASTE INGÉRÉ OU ADMINISTRÉ PAR VOIE RECTALE [3, 4, 6, 13, 22, 26, 29, 32, 33]. C’est le seul signe pathognomonique de perforation digestive bien que très peu sensible (fig 2B). En effet, l’opacification digestive n’a d’efficacité que pour le diagnostic des traumatismes haut situés au niveau du tube digestif (estomac ou duodénum) car pour les lésions plus distales, le temps de passage est trop long et la concentration du produit trop faible pour mettre en évidence, de façon fiable, une extravasation. Il en va de même pour les opacifications rétrogrades à partir du rectum. MODIFICATIONS LOCALISÉES DE LA PAROI DIGESTIVE [3, 5, 6, 13, 15, 17, 22, 24, 26, 29, 32] Différentes modifications de la paroi digestive peuvent suggérer une lésion intestinale : – une solution de continuité sur toute ou partie de la circonférence luminale signant une transsection pariétale ; – un épaississement pariétal localisé (fig 3). Significatif s’il est supérieur à 3 mm au niveau du grêle et 5 mm au niveau du côlon, il peut traduire l’existence d’un hématome intramural (épaississement circonférentiel ou excentré spontanément hyperdense avant injection), d’une contusion digestive, d’une perforation digestive ou d’une dévitalisation digestive segmentaire par atteinte des vaisseaux mésentériques distaux. Il faut souligner que ce signe n’a de valeur que localisé. En effet, un épaississement pariétal grélique circonférentiel diffus associé à un rehaussement important et persistant de la paroi digestive est le plus souvent en rapport avec un « intestin de choc » lié à une ischémie intestinale secondaire à une hypotension ou à une hypoperfusion au décours d’un traumatisme abdominal [24] (on note parallèlement un important rehaussement de l’ensemble des vaisseaux abdominorénaux associé à une aorte et une veine cave inférieure de petit calibre et à un faible rehaussement du pancréas et de la rate en rapport avec une vasoconstriction majeure) (fig 6A) ; – un rehaussement pariétal localisé intense pouvant signer l’existence d’une plaie ou contusion digestive (fig 2A). Lorsqu’il est diffus, il peut s’agir d’un signe de péritonite ; – une absence de rehaussement pariétal en rapport avec une ischémie digestive. MODIFICATIONS DU MÉSENTÈRE ET DES MÉSOS [3, 5, 6, 13, 17] Ces signes ont peu de spécificité. Ils peuvent être secondaires à des atteintes graves ou minimes du mésentère et du tube digestif. Par ordre de gravité croissante, les anomalies sont de quatre types : 3 Perforation traumatique du jéjunum. Épaississement localisé d’une anse grêle avec épanchement intrapéritonéal libre et petite bulle d’air extradigestive au niveau du péritoine pariétal antérieur. 5 Polytraumatisme chez un patient ceinturé. Angioscanner à j0 et radiographie standard du petit bassin 1 heure après le scanner. A. Épanchement intra- et rétropéritonéal à prédominance périduodénale associé à une petite bulle d’air extradiges-tive en regard du péritoine pariétal antérieur gauche pou-vant témoigner d’une perforation digestive. B. Volumineux hématome sous-péritonéal refoulant la vessie vers la droite. C. Présence d’une sonde vésicale en place. D. Fuite extra-urinaire de produit de contraste. Interven-tion chirurgicale : rupture sous- et intrapéritonéale du dôme vésical. Pas de lésion digestive associée. Le pneumo-péritoine s’explique par le sondage vésical. *A *B *C *D 5
  • 6. 33-016-A-40 Traumatismes du tube digestif Radiodiagnostic *A *B *A *B – Infiltration localisée du mésentère ou des mésos : densification localisée de la graisse mésentérique en scanner (fig 7B). – E´ panchement liquidien entre les feuillets du mésentère : collection interanses de densité = 20 UH, souvent triangulaire et suspendue (fig 4, 7A). – Hématome sentinelle au contact d’une anse digestive (sentinel clot) : petite collection hétérogène et spontanément hyperdense (60 UH) située dans le mésentère, à proximité des anses grêles lésées. – Extravasation de produit de contraste injecté qui traduit une plaie vasculaire responsable d’une hémorragie active avec un risque majeur d’ischémie des anses sous-jacentes (fig 6). ÉPANCHEMENT LIQUIDIEN INTRAPÉRITONÉAL C’est un signe très sensible mais peu spécifique de traumatisme du tube digestif qui n’a de valeur qu’en l’absence de lésions d’organes pleins ou s’il est localisé entre les anses digestives [10, 15, 18, 23] (fig 3, 4). Limites des explorations radiologiques Au vu de ce qui précède, la tomodensitométrie hélicoïdale apparaît actuellement comme l’examen de référence à réaliser devant tout traumatisme abdominal permettant de déceler les signes de lésion digestive dans la plus grande majorité des cas et ce d’autant plus si le scanner est réalisé plus de 4 heures après le traumatisme [3, 28]. Cependant, malgré les progrès techniques du matériel et des protocoles d’exploration et malgré l’accroissement de l’expertise des radiologues, il n’existe pas de corrélation radiochirurgicale authentifiée entre les signes tomodensitométriques de lésion digestive et les différents grades lésionnels à l’échelle viscérale [19] (tableau IV). On n’oublie pas non plus, comme possible facteur limitatif, les contraintes techniques imposées par les conditions d’urgence traumatique et l’état hémodynamique chez des patients souvent polytraumatisés. 6 Arrachement mésentérique avec signes de choc. An-gioscanner à j0. A. Aorte et veine cave inférieure de petite taille associées à une néphrographie de mauvaise qualité. Hémopéritoine abondant avec fuite active de produit de contraste. B. Extravasation de produit de contraste au contact de l’artère mésentérique signant l’origine de l’hémorragie. Patient décédé malgré la laparotomie en urgence avec, à l’intervention, ischémie grélocolique diffuse. 7 Perforation digestive au cours d’un traumatisme abdomi-nal fermé. Angioscanner à j1. A. Pneumopéritoine antérieur de moyenne abondance as-socié à un épanchement triangulaire suspendu au contact d’une anse grêle. B. Infiltration localisée de la graisse mésentérique au contact des vaisseaux. Laparotomie : perforation puncti-forme d’une anse grêle avec contusion mésentérique. Tableau IV. – Classification des lésions traumatiques intestinales à partir d’une échelle lésionnelle viscérale [24]. Grade Lésions I - Contusion ou hématome sans dévascularisation - Épaississement pariétal localisé sans perforation II - Épaississement pariétal sur moins de 50 % du diamètre III - Épaississement pariétal sur plus de 50 % du diamètre sans transsection IV - Transsection intestinale V - Transsection avec dévascularisation ou perte de substance Si les lésions sont multiples, le grade est augmenté de I. Impact diagnostique et thérapeutique Le diagnostic de rupture digestive ou vasculaire impose une prise en charge chirurgicale précoce. Les hématomes pariétaux digestifs simples sont surveillés, en particulier par échographie, et se résolvent spontanément dans la majorité des cas. Devant une infiltration isolée du mésentère ou un épaississement digestif, l’attitude dépend du contexte clinique : en cas de forte présomption clinique (signes péritonéaux, fièvre inexpliquée, tachycardie), une chirurgie est recommandée. Dans le cas contraire, une surveillance clinique, la réalisation d’une ponction-lavage du péritoine ou la répétition d’examens tomodensitométriques sont préconisées. De la même façon, devant un épanchement péritonéal isolé, sans étiologie évidente, en cas de forte suspicion clinique de lésions du tube digestif, une chirurgie exploratrice est recommandée. Si la sémiologie radiologique des lésions élémentaires engendrées par un traumatisme ouvert est la même que celle des lésions dues à un traumatisme fermé, le dogme « toute plaie pénétrante abdominopérinéale justifie une laparotomie exploratrice » reste la règle pour les plaies par arme à feu, du fait de la fréquence des 6
  • 7. Radiodiagnostic Traumatismes du tube digestif 33-016-A-40 plaies digestives. En revanche, pour les plaies par arme blanche, les indications de laparotomie en urgence sont le choc hémorragique, la suspicion de péritonite ou l’éviscération (fig 8). Malgré la difficulté d’un diagnostic précoce, celui-ci reste primordial car la morbidité et la mortalité sont élevées, déterminées par l’importance des lésions associées (notamment cranioencéphaliques 8 Plaie par arme blanche au niveau du flanc gauche. A. Hématome du mésentère avec saignement actif. Pas de pneumopéritoine. B. Éviscération partielle du côlon gauche associée à un épaississement du grêle localisé. Laparotomie : plaies du mésentère et du mésocôlon gauche associées à une perfo-ration iléale. dans le cadre des polytraumatisés) et augmentées par le délai de prise en charge thérapeutique. Ainsi, un délai supérieur à 24 heures dans le cas de perforation duodénale fait passer la mortalité de 5 à 65 % [8, 30] ; les complications les plus fréquentes des lésions traumatiques digestives méconnues étant infectieuses (péritonite, abcès, septicémie) et occlusives [38]. Références [1] Allen GS, Moore FA, Cox CS Jr, Wilson JT, Cohn JM, Duke JH.Hollowvisceral injuryandblunttrauma. JTrauma1998; 45 : 69-78 [2] Bachellier P, Jaeck D. Plaie, contusiondel’abdomen : orien-tation diagnostique et traitement d’urgence. Rev Prat 1995 ; 45 : 2205-2213 [3] BeckerCD,MenthaG,SchmidlinF, Terrier F. Bluntabdomi-nal trauma in adults: role of CT in the diagnosis and man-agement of visceral injuries. Part 2: gastrointestinal tract and retroperitoneal organs. Eur Radiol 1998 ; 8 : 772-780 [4] Blery M, Jacquenod P, Roudier JM, Chagnon S. Traumatis-mesabdominauxdel’adulte. Apportenurgencedel’écho-graphie et de la tomodensitométrie. 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