SlideShare ist ein Scribd-Unternehmen logo
1 von 16
Downloaden Sie, um offline zu lesen
Cathétérisme cardiaque, 
angiocardiographie et coronarographie 
dans le diagnostic des cardiopathies 
T Carrères 
JL Georges 
Résumé. – Le cathétérisme cardiaque droit et gauche et l’angiocardiographie sont des techniques invasives 
qui permettent de confirmer le diagnostic et d’évaluer avec précision la sévérité et le retentissement sur le 
fonctionnement cardiaque de toutes les cardiopathies caractérisées par une atteinte du muscle myocardique, 
des valves cardiaques ou du péricarde. Ces techniques, qui ont longtemps été les seules méthodes capables de 
fournir ces renseignements au clinicien, restent la méthode de référence à laquelle les autre modes 
d’exploration du fonctionnement cardiaque ont été confrontés pour leur validation. Elles gardent une place de 
choix en cas de discordance entre la clinique et les données de l’échodoppler, ou avant d’envisager la 
correction de la cardiopathie par la chirurgie ou le cathétérisme interventionnel. La coronarographie est le 
seul examen permettant le diagnostic de certitude et l’évaluation de la sévérité des lésions coronaires. C’est 
l’examen clé du bilan d’une cardiopathie ischémique, permettant de choisir le meilleur traitement pour un 
patient donné parmi les différentes options thérapeutiques, et notamment les possibilités de revascularisation 
par l’angioplastie coronaire ou la chirurgie. 
© 2000 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés. 
Introduction 
Dans cet article, nous n’abordons que les anomalies 
hémodynamiques et angiographiques observées dans les principales 
cardiopathies. Les indications, techniques d’examen et résultats 
normaux pris en référence ont été détaillés dans « Cathétérisme 
cardiaque, angiocardiographie et coronarographie. Techniques et 
résultats chez le sujet normal » 32-005-C-30 de l’Encyclopédie 
Médico-Chirurgicale). 
Cardiopathies ischémiques 
Les anomalies hémodynamiques et angiographiques rencontrées 
dans les cardiopathies ischémiques concernent les artères coronaires, 
le myocarde et les valves. 
ANOMALIES DES ARTÈRES CORONAIRES 
La coronarographie donne des renseignements sur l’anatomie et la 
distribution coronaires, le nombre, le siège, l’aspect et l’importance 
des sténoses fixes ou dynamiques, sur les lésions non sténosantes, et 
sur la qualité du lit d’aval. 
¦ Sténoses fixes athéromateuses 
Siège et nombre 
Elles peuvent être uniques ou multiples, intéresser un segment 
quelconque des artères coronaires. Elles siègent le plus souvent sur 
Thierry Carrères : Ancien chef de clinique-assistant, praticien hospitalier, hôpital Victor-Dupouy, 69, rue du 
Lieutenant-Colonel-Prud’on, 95107 Argenteuil cedex, France. 
Jean-Louis Georges : Ancien chef de clinique-assistant, praticien hospitalier, hôpital Mignot, 177, rue de 
Versailles, 78157 Le Chesnay cedex, France. 
1 Coronarographie de la 
coronaire gauche en inci-dence 
OAP 15° et caudo-craniale 
: sténose serrée 
proximale de l’artère inter-ventriculaire 
antérieure. 
les segments proximaux ou aux bifurcations, ce dernier détail étant 
important à préciser en raison des difficultés techniques souvent 
rencontrées dans le traitement de ce type de lésions par angioplastie 
percutanée. Les lésions sont dites monotronculaires si elles 
n’intéressent qu’un seul tronc principal (interventriculaire antérieure 
[IVA], circonflexe ou coronaire droite) ou l’une de leur branche de 
division, bi- et tritronculaires si elles intéressent deux ou les trois 
troncs principaux (fig 1, 2). 
Les sténoses du tronc commun (TC) de la coronaire gauche sont 
particulièrement dangereuses à cathétériser en raison du caractère 
potentiellement occlusif de la sonde dans le tronc sténosé. Elles sont 
suspectées sur la sévérité du tableau clinique, la présence de 
calcifications du TC à la scopie. Son caractère serré est affirmé par la 
ventricularisation des courbes de pression apparaissant dès le 
cathétérisme de l’ostium par la sonde, l’absence de reflux de produit 
de contraste dans l’aorte lors de l’injection, et bien sûr, la mise en 
évidence d’une sténose supérieure à 50 % en diamètre sur le TC. Les 
Encyclopédie Médico-Chirurgicale 32-005-C-35 
32-005-C-35 
Toute référence à cet article doit porter la mention : Carrères T et Georges JL. Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographie dans le diagnostic des cardiopathies. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et 
Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés), Radiodiagnostic - Coeur-Poumon, 32-005-C-35, 2000, 16 p.
32-005-C-35 Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographie dans le diagnostic des cardiopathies Radiodiagnostic 
*A *B 
*A *B 
sténoses du TC sont visibles en incidence de face, ou en discrète 
oblique antérieure droite (OAD) : 10°, en oblique antérieure gauche 
(OAG) : 50° ou en spider (OAG 45° + caudal 25°) (fig 3). On se limite 
aux incidences strictement nécessaires d’une part au diagnostic de 
sténose significative du tronc, et d’autre part à la visualisation du lit 
d’aval qui guide le geste de revascularisation. Deux incidences 
suffisent, dans la plupart des cas, en retirant la sonde entre les 
injections. 
Retentissement physiologique de la sténose : aspect théorique 
Lorsque le sang traverse une sténose, il subit une perte de pression 
(énergie). Cette perte de pression peut être estimée par l’équation 
simplifiée suivante [8] : 
DP = 1,8 . Q + 6,1 . Q2 
d 4 
stén d 4 
stén 
(1) 
– DP est la chute de pression au travers de la sténose en mmHg ; 
– Q est le débit au travers de la sténose en mL/s ; 
– dstén est le diamètre minimal de la sténose en millimètres. 
Le premier terme reflète les forces de friction qui s’exercent sur le 
flux sanguin lorsqu’il traverse le segment sténosé, dues à la viscosité 
sanguine. Le second terme reflète la perte de pression qui survient 
lorsque l’énergie transportée par la colonne sanguine est transformée 
en énergie cinétique en raison de l’accélération du flux dans la 
sténose et en turbulences à la sortie de la sténose (forces de 
séparation). 
· Flux coronaire 
Lorsque le flux augmente, les forces de séparation, qui augmentent 
comme le carré de Q, prennent une part prédominante sur les forces 
de friction, celles-ci devenant négligeables. Ainsi, l’augmentation du 
flux et la chute de pression au travers de la sténose sont reliées par 
une courbe exponentielle. L’augmentation du flux coronaire entraîne 
une augmentation du gradient de pression au travers de la sténose 
2 Athérome tritronculaire. 
A. Coronaire gauche en OAD 30° : sténose serrée 
de l’artère circonflexe et sténoses étagées de l’IVA 
(interventriculaire antérieure). 
B. Coronaire droite en OAG 45° : sténoses serrées 
au segment 2 et au trépied. 
3 Sténose serrée calcifiée et excentrée du tronc com-mun 
de la coronaire gauche. 
A. En incidence OAD 30°. 
B. En incidence OAG 45° et craniocaudale 25°. 
et une baisse de la pression de perfusion poststénotique pouvant 
aboutir à son collapsus. Ce phénomène peut être responsable d’une 
ischémie myocardique dans trois situations cliniques 
s’accompagnant d’une augmentation du flux sanguin coronaire : lors 
de la prise de vasodilatateurs des artérioles coronaires comme le 
dipyridamole et l’adénosine, à l’effort [17] et en cas d’anémie. 
· Sévérité de la sténose 
Quelle que soit la valeur du flux coronaire, le déterminant le plus 
important de la résistance à l’écoulement sanguin induite par une 
sténose est le diamètre minimal de l’artère à son niveau. La chute de 
pression induite par la sténose est en effet, comme le montre la 
formule ci-dessus, inversement proportionnelle au diamètre minimal 
de l’artère élevé à la puissance quatre. Ainsi, un changement 
modeste de diamètre de l’artère peut avoir des conséquences 
hémodynamiques importantes en présence d’une sténose sévère. Par 
exemple, lorsque le degré de sténose passe de 80 à 90 %, la résistance 
d’une sténose est multipliée par trois [27]. 
· Effet d’entrée et de sortie de sténose 
La vitesse du flux sanguin augmente (énergie cinétique) et sa 
pression (énergie statique) diminue dans un segment artériel rétréci. 
La transformation de l’énergie statique en énergie cinétique 
entraînerait une perte d’énergie modérée si le flux restait laminaire 
dans la sténose. Or celui-ci ne reste laminaire que si l’entrée et la 
sortie du segment rétréci se font de façon graduelle, et la plupart 
des sténoses ont des zones de transition abruptes entraînant une 
perte importante d’énergie due aux forces de séparation mises en 
jeu dans la formation de turbulences. 
Quantification de la sténose 
C’est un temps important de l’analyse angiographique, le degré de 
sténose permettant d’estimer son éventuel retentissement 
hémodynamique sur le flux d’aval. 
2
Radiodiagnostic Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographie dans le diagnostic des cardiopathies 32-005-C-35 
*A *B 
Les sténoses peuvent être quantifiées : 
– en comparant le diamètre minimal de l’artère au diamètre du 
segment artériel sain d’amont et d’aval, si possible sur deux 
incidences orthogonales. Ce critère est le plus souvent utilisé en 
raison de sa simplicité. Les difficultés sont liées au choix du segment 
de référence, en cas de naissance d’une collatérale ou de dilatation 
coronaire juste avant ou après la sténose ; 
– en mesurant le diamètre absolu du rétrécissement en millimètres, 
après calibration de la sonde ; 
– en mesurant la longueur de la sténose en millimètres. Cependant, 
ce facteur n’a qu’un retentissement physiologique modeste et 
n’intervient que pour de très longs segments rétrécis [19]. 
Les mesures des diamètres coronaires doivent être faites sur une 
artère bien opacifiée et en diastole, avant et après injection 
intracoronaire d’un vasodilatateur (trinitrine ou molsidomine) qui 
permet de lever un éventuel spasme surajouté. En cas de sténose 
très excentrée, la fiabilité des mesures de diamètre en une ou deux 
incidences est moindre. L’acquisition numérique permet l’utilisation 
de logiciels de détection automatique des contours, soit par analyse 
de l’échelle des gris, soit par vidéodensitométrie, et le calcul 
automatique du pourcentage et de la longueur des sténoses (fig 4). 
La corrélation entre les valeurs obtenues par ces méthodes semi-automatiques 
et la réserve coronaire est en effet excellente en cas 
d’atteinte monotronculaire et de sténose focalisée [45]. Elle l’est moins 
lorsque l’atteinte coronaire est pluritronculaire et diffuse [44]. Ces 
méthodes semi-automatisées doivent être préférées à la simple 
estimation visuelle de la sténose, celle-ci entraînant une grande 
variabilité intra- et interindividuelle, même lorsqu’elle est pratiquée 
par des coronarographistes chevronnés. 
Classiquement, la coronarographie permet de détecter les sténoses 
supérieures à 20 % de toute artère coronaire dont le diamètre interne 
est supérieur à 1 mm. Une sténose est dite « significative » pour une 
réduction de diamètre supérieure à 50 %, ce qui correspond à une 
réduction de surface de 75 %. Une sténose est dite « serrée » pour 
une réduction de diamètre supérieure ou égale à 75 %, 
correspondant à une réduction de surface de plus de 90 %, ce degré 
de sténose étant susceptible d’entraîner au repos une diminution du 
flux coronaire d’aval [45]. Il convient cependant de rappeler le 
manque de prédictivité du degré de sténose mesuré par 
l’angiographie coronaire quant à la survenue d’un infarctus du 
myocarde, celui-ci survenant la plupart du temps dans les suites 
d’une rupture de plaque sur une sténose initialement modérée et 
compliquée d’une thrombose responsable de l’occlusion complète 
de l’artère [3]. 
Aspect 
L’aspect morphologique de la sténose est important à prendre en 
compte. Il faut ainsi préciser la longueur, le caractère concentrique 
ou excentrique de la sténose, le caractère anfractueux, creusant, voire 
franchement très irrégulier de ses berges, l’existence de calcifications 
ou de boucles de la coronaire sur le site de la sténose ou en amont 
4 A. Quantification semi-automatique d’une sténose siégeant au 
segment 2 de la coronaire droite par le système Philips DCI-St. 
B. Calcul automatique du pourcentage de sténose en diamètre (% 
D), en surface (% A), du diamètre absolu de la sténose (D obs) 
et du segment de référence (D réf), et de la réserve de flux coronaire 
transsténotique (SFR). 
5 Classification de l’aspect morpholo-gique 
des sténoses coronariennes. 
Tableau I. – Classification ACC/AHAdes lésions coronaires. 
Lésions de type A (taux de succès élevé, > 85 %, faible risque) 
- courte > 10 mm - peu ou pas de calcifications 
- concentrique - pas d’occlusion complète 
- aisément accessible - à distance de l’ostium 
- dans un segment dont l’angle est < 45° - pas de branche collatérale importante 
incluse dans la sténose 
- contours lisses - absence de thrombose 
Lésions de type B (taux de succès modéré, 60-85 %, risque modéré) 
- 10 à 20 mm de longueur - calcifications modérées 
- excentrique - occlusion datant de moins de 3 mois 
- segment proximal modérément 
- localisation ostiale 
tortueux 
- 45° < angulation du segment < 90° - bifurcation nécessitant une technique à 
deux guides 
- contours irréguliers - thrombus intracoronaire 
Lésions de type C (taux de succès faible, > 60 %, haut risque) 
- longueur > 20 mm - occlusion complète plus de 3 mois 
- segment proximal très tortueux - impossibilité de protection d’une 
branche importante 
- angulation du segment > 90° - greffon veineux avec lésions friables 
de celle-ci. Plusieurs tentatives de classification de l’aspect des 
sténoses ont été proposées. La figure 5 reproduit la classification 
proposée par Ambrose à partir d’une étude sur 110 patients en angor 
stable ou instable. Dans cette étude, l’aspect morphologique est 
relativement bien corrélé au statut clinique du patient. Ainsi, les 
sténoses excentriques dont les berges sont anfractueuses ou qui 
présentent des irrégularités multiples sont beaucoup plus souvent 
rencontrées dans un contexte d’angor instable [4]. Le tableau I décrit 
la classification ACC/AHA des lésions coronaires employées dans 
la plupart des publications internationales, celle-ci permettant de 
prédire de façon satisfaisante la faisabilité et les risques d’une 
éventuelle angioplastie [35]. 
3
32-005-C-35 Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographie dans le diagnostic des cardiopathies Radiodiagnostic 
Lit d’aval 
L’anatomie, le calibre et la qualité du lit artériel situé en aval d’une 
sténose sont primordiaux pour l’indication d’une éventuelle 
revascularisation chirurgicale. On note la présence de calcifications, 
de branches suffisamment développées pour permettre l’anastomose 
d’un greffon ayant un bon débit, de sténoses distales étagées. En cas 
d’occlusion ou de sténose très serrée, on doit rechercher 
systématiquement, lors de temps tardifs ou d’injection 
controlatérale, une circulation collatérale réinjectant plus ou moins 
complètement le lit d’aval de l’artère occluse (fig 6). L’existence 
d’une suppléance a une valeur pronostique (préservation de la 
viabilité myocardique) et thérapeutique. Les suppléances les plus 
fréquentes sont homocoronaires (entre deux des trois branches de la 
coronaire gauche, ou d’un segment à l’autre de la coronaire droite 
par de petites branches collatérales) ou controlatérales (anastomoses 
entre la circonflexe distale et l’interventriculaire postérieure [IVP], 
récurrente de la pointe ou réseau des septales entre l’IVA et l’IVP). 
¦ Occlusions et thromboses 
Il est bien établi que l’occlusion aiguë thrombotique d’une artère 
coronaire est la cause et non la conséquence de l’infarctus aigu du 
myocarde [14]. Cette certitude n’a été possible qu’avec la pratique 
systématique d’une coronarographie dans les premières heures de 
l’infarctus, justifiée par le développement de la thrombolyse 
intracoronaire. Les grands essais thérapeutiques portant sur la 
thrombolyse intracoronaire et intraveineuse optent généralement 
pour la classification des lésions coronarographiques mise au point 
dans l’étude TIMI [42] : 
– TIMI 0 : occlusion sans passage du produit de contraste ; 
– TIMI 1 : occlusion avec passage du contraste, sans opacifier le lit 
d’aval ; 
– TIMI 2 : occlusion avec passage retardé du contraste dans le lit 
d’aval ; 
– TIMI 3 : sténose avec opacification normale du lit d’aval. 
Bien que pratique pour décrire les images angiographiques, on sait 
maintenant que cette classification ne permet pas d’individualiser 
des entités cliniques distinctes après une thrombolyse à la phase 
aiguë d’un infarctus, un flux TIMI 2 ayant la même signification 
pronostique qu’un flux TIMI 0. 
Comme nous l’avons vu pour les sténoses serrées, la recherche d’une 
circulation de suppléance homo- ou controlatérale est d’une 
importance capitale pour le pronostic (préservation du myocarde en 
aval de l’occlusion [36]) et pour poser l’indication de revascularisation 
(fig 6). 
Il est à noter que certaines occlusions coronaires distales ne sont pas 
directement visualisables à la coronarographie (pas d’image 
d’amputation, pas de reprise rétrograde de l’artère) et ne se 
manifestent que par un vide vasculaire dans un territoire défini 
(pauvreté d’un réseau diagonal ou marginal gauche avec coronaire 
droite dominée par exemple). 
Les thrombus coronaires non occlusifs se traduisent par des images 
claires, inhomogènes intracoronaires (filling defect) (fig 7). Ils 
peuvent survenir sur une artère coronaire angiographiquement 
saine, mais compliquent le plus souvent une sténose athéromateuse 
sous-jacente. 
¦ Sténoses dynamiques 
Elles peuvent être dues à un spasme artériel ou à une compression 
de l’artère coronaire par le myocarde. 
Les spasmes coronaires peuvent être provoqués mécaniquement par 
la sonde. Ils siègent à l’extrémité de la sonde, entraînant rapidement 
une ventricularisation, voire un amortissement complet des courbes 
de pression en bout de sonde, et cèdent spontanément au retrait de 
celle-ci. Ils n’ont pas de signification pathologique. On les observe le 
plus souvent sur la coronaire droite. Il peut être difficile de faire la 
distinction entre une sténose ostiale et un spasme en bout de sonde. 
On peut alors s’aider de la présence de calcifications, en faveur 
d’une sténose organique, de la séquence injection-test normale, bon 
reflux et bonne pression en bout de sonde-amortissement des 
courbes avec absence de reflux souvent observée lors de 
l’installation du spasme, et surtout d’injections non sélectives dans 
le sinus de Valsalva pour faire la distinction entre ces deux entités. 
Les spasmes spontanés ont, en revanche, une grande valeur 
diagnostique, surtout s’ils reproduisent les signes fonctionnels 
(douleurs thoraciques, palpitations, lipothymies) et/ou les signes 
électrocardiographiques (anomalies de la repolarisation, troubles du 
rythme) qui ont motivé la coronarographie. Ils réalisent des sténoses 
serrées régulières et assez longues, sont parfois diffus et peuvent 
être occlusifs. Pour être significatifs, ils doivent réduire de plus de 
30 % le diamètre de l’artère. Enfin, les spasmes peuvent être 
déclenchés par des agents pharmacologiques (test à la 
méthylergométrine [Méthergint] 0,2 à 0,4 mg en intraveineux direct 
[IVD]) ou par certaines manoeuvres (hyperpnée). La présence d’une 
image compatible avec un spasme impose l’administration IV ou 
intracoronaire d’un dérivé nitré ou équivalent (Lénitralt, Risordant, 
Corvasalt). La disparition ou la nette régression de l’aspect de 
sténose à l’injection de contrôle réalisée quelques minutes après 
dérivé nitré, confirme la composante spastique pure ou partielle de 
la sténose. 
Les compressions coronaires surviennent lorsque l’artère coronaire 
a un trajet intramyocardique (pont musculaire) et/ou qu’il existe 
une hypertrophie ventriculaire gauche. La sténose n’apparaît qu’en 
systole (milking syndrome, syndrome de traite des Anglo-Saxons). 
Ils siègent dans la plupart des cas sur l’IVA et ses branches 
diagonales, et ne sont qu’exceptionnellement responsables 
d’ischémie. 
6 Occlusion ostiale du tronc commun de la coronaire gauche avec suppléance totale 
controlatérale. Aux temps tardifs, l’injection de la coronaire droite opacifie de façon ré-trograde 
l’ensemble du réseau coronaire gauche. 
7 Thrombus non occlusif de l’artère 
coronaire droite : aspect de filling defect. 
4
Radiodiagnostic Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographie dans le diagnostic des cardiopathies 32-005-C-35 
¦ Autres atteintes 
Anomalies de naissance des artères coronaires 
Chez l’adulte, elles sont le plus souvent découvertes fortuitement 
en cours d’examen. Certaines peuvent être responsables d’une 
ischémie myocardique, voire d’une mort subite [10]. Ce sont : 
– la naissance anormale de la coronaire gauche à partir de l’artère 
pulmonaire (AP) ; 
– la naissance du TC du sinus antérodroit lorsque le TC passe entre 
l’AP et l’aorte, ou la coronaire droite naissant du sinus antérogauche 
et passant elle aussi entre les deux gros vaisseaux de la base. Le 
mécanisme de l’ischémie serait une compression du vaisseau 
anormal entre AP et aorte lorsque celles-ci se dilatent lors de l’effort. 
Dans le cas de la naissance du TC du sinus antérodroit, trois autres 
trajets anormaux du tronc ont été rapportés : l’un postérieur, le TC 
partant vers la droite puis cravatant en arrière l’aorte puis l’AP avant 
de donner l’IVA et la circonflexe, et deux trajets antérieurs, le TC 
partant d’abord vers la gauche avant de passer juste devant l’AP 
(trajet « antérieur ») ou en dessous et en avant de celle-ci (trajet 
« septal »). Ces trois dernières anomalies ont été exceptionnellement 
rendues responsables d’une ischémie myocardique sans que l’on 
puisse en expliquer le mécanisme de façon satisfaisante ; 
– d’autres anomalies ont été décrites et ne sont pas responsables 
d’une ischémie. Elles sont retrouvées chez 0,5 à 1 % des patients 
coronarographiés. Ce sont : 
– la naissance de la circonflexe du sinus antérodroit ou de la 
partie initiale de la coronaire droite, celle-ci partant d’abord vers 
la droite avant de cravater l’aorte par l’arrière pour rejoindre, par 
un trajet postérieur, le sillon auriculoventriculaire ; 
– l’artère coronaire unique ; 
– la naissance haute de la coronaire droite, au-dessus du sinus de 
Valsalva. 
Anévrysmes coronaires 
On distingue : 
– les coronaires ectasiques, dans lesquelles l’ensemble du vaisseau, 
voire du réseau coronaire, a un aspect anévrysmal. Cette anomalie 
est retrouvée chez 1 à 3 % des patients dans les séries 
angiographiques ou autopsiques. Elle ne semble pas s’accompagner 
de risque particulier ou altérer la survie des patients [25] ; 
– les anévrysmes localisés, touchant le plus souvent l’IVA et 
pratiquement toujours associés à des sténoses sévères et diffuses. 
Leur rupture semble exceptionnelle et les résultats de la résection 
chirurgicale incertains. 
Fistules coronaires 
Ce sont des communications anormales entre les artères coronaires 
et les cavités cardiaques : oreillette droite (OD), ventricule droit 
(VD), ventricule gauche (VG), veines caves, AP. Elle sont parfois 
responsables d’ischémie myocardique par un phénomène de « vol 
coronaire ». 
Sténoses non athéroscléreuses 
Citons les sténoses syphilitiques, ostiales et historiques, les sténoses 
postradiques, les sténoses ostiales des artérites inflammatoires et de 
la maladie de Takayashu et, plus récemment apparue, la maladie 
coronaire du greffon chez les transplantés cardiaques. 
ANOMALIES DU MYOCARDE ET DE LA VALVE MITRALE 
Les anomalies myocardiques et valvulaires mitrales des 
cardiopathies ischémiques sont précisées par le cathétérisme et 
l’angiographie ventriculaires gauches. 
¦ Cathétérisme 
Il permet de mettre en évidence des anomalies de la fonction globale 
du VG : 
*A 
*B 
8 Angiographies ventriculaires gauches en OAD 30° montrant une akinésie apicale 
(A) et une dyskinésie avec anévrysme antérieur (B). 
– lors du cathétérisme droit : élévation des pressions capillaire 
pulmonaire (PCP) et artérielle pulmonaire (PAP), diminution du 
débit et de l’index cardiaque. En cas d’insuffisance mitrale (IM), 
onde v sur la courbe capillaire pulmonaire ; 
– lors du cathétérisme gauche : élévation de la pression 
télédiastolique ventriculaire gauche (PTDVG) supérieure ou égale à 
12 mmHg. 
¦ Angiographie ventriculaire gauche 
Réalisée en double incidence OAD 30° et OAG 45° ou 60°, elle reste 
l’examen de référence pour l’analyse de la fonction myocardique 
dans les cardiopathies ischémiques. Elle apprécie : 
– les volumes ventriculaires : degré de dilatation ventriculaire en 
systole et/ou diastole ; 
– la fonction systolique globale : diminution du volume d’éjection 
systolique (VES), de la fraction d’éjection ventriculaire gauche ; 
– la contraction régionale (fig 8) : elle peut être diminuée 
(hypokinésie), absente (akinésie) ou paradoxale avec mouvement 
5
32-005-C-35 Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographie dans le diagnostic des cardiopathies Radiodiagnostic 
d’expansion en systole d’un segment de paroi ventriculaire 
(dyskinésie). La déformation du contour du VG en diastole et son 
aspect dyskinétique en systole signent la présence d’un anévrysme. 
Les anomalies de cinétique des parois antérieure, apicale et postéro-inférieure 
sont visibles en OAD 30°, les troubles de cinétique des 
parois latérales et septale en OAG 50-60° ; 
– la continence de la valve mitrale : l’opacification plus ou moins 
complète de l’oreillette gauche (OG) par une régurgitation systolique 
du produit de contraste, en dehors d’extrasystoles ventriculaires, 
permet d’affirmer une IM et d’apprécier son importance de façon 
semi-quantitative. 
L’infarctus du myocarde entraîne généralement une akinésie d’un 
ou de plusieurs segments ventriculaires, voire une hypokinésie si 
son étendue a pu être limitée par une reperfusion précoce ou 
l’existence d’une circulation de suppléance. Ces anomalies peuvent 
être définitives, partiellement ou totalement régressives (sidération 
de myocarde ischémié mais viable). Rarement, la cinétique régionale 
à l’état basal paraît normale et les anomalies n’apparaissent qu’après 
un test de provocation (effort isométrique, cycles postextra-systoliques, 
pacing auriculaire). Dans 10 à 15 % des cas, l’infarctus 
évolue vers la constitution d’un anévrysme ventriculaire. En 
l’absence d’infarctus, seules les sténoses coronaires significatives 
s’accompagnent de troubles de cinétique segmentaires, le plus 
souvent d’une hypokinésie. La topographie des anomalies de 
cinétique régionale est étroitement liée à celle des lésions coronaires. 
Les cardiopathies ischémiques évoluées peuvent conduire à un 
aspect de cardiopathie dilatée avec hypokinésie globale. L’évaluation 
de la cinétique régionale basale, après test de provocation ou 
administration de dérivés nitrés, de la dilatation et de la fonction 
systolique du VG est capitale dans le choix des indications de 
revascularisation coronaire. Une atteinte pluritronculaire à fraction 
d’éjection basse ou associée à un anévrysme réséquable oriente vers 
une revascularisation chirurgicale. L’indication de revascularisation 
par pontage ou angioplastie d’une artère coronaire sténosée ou 
occluse est quasi systématique si le territoire myocardique d’aval est 
normo- ou hypokinétique, alors qu’en cas d’akinésie, elle n’est 
proposée que si des signes de viabilité du myocarde d’aval sont 
présents (récidive ischémique, redistribution du thallium). Enfin, 
rappelons que la fraction d’éjection du VG est un des principaux 
facteurs prédictifs de mortalité globale et de mort subite après 
infarctus du myocarde. 
Les IM ischémiques peuvent relever de deux mécanismes : 
dysfonction (voire rupture) de pilier, dans le cadre des infarctus 
postérieurs ou surtout latéraux ; dilatation de l’anneau mitral 
secondaire à la dilatation du VG. Elles sont à rechercher 
systématiquement lors de l’exploration des cardiopathies 
ischémiques car elles conditionnent le pronostic et peuvent modifier 
les indications thérapeutiques. 
Cardiopathies valvulaires 
RÉTRÉCISSEMENT AORTIQUE 
Seules les sténoses aortiques fixes, par opposition à la sténose 
dynamique de la myocardiopathie hypertrophique obstructive sont 
décrites ici. 
¦ Rétrécissement aortique valvulaire 
Protocole de l’exploration hémodynamique 
L’exploration complète comprend un cathétérisme droit et gauche, 
une coronarographie, une angiographie ventriculaire gauche et une 
angiographie sus-sigmoïdienne. La mesure du débit cardiaque (Qc) 
doit être effectuée de façon synchrone à la mesure du gradient 
aortique transsténotique. En pratique, le cathéter de Swan-Ganz est 
laissé en place dans l’AP, sa voie distale perfusée de façon continue 
afin d’éviter tout caillotage, et l’on ne mesure le débit qu’après 
franchissement de l’orifice aortique et avant la ventriculographie. 
9 Schéma des courbes de pressions obte-nues 
lors du retrait d’une sonde à bout distal 
unique en cas de rétrécissement aortique 
(Rao) sous-orificiel (myocardiopathie hyper-trophique 
obstructive par exemple), supraori-ficiel 
(sténose aortique congénitale supraval-vulaire) 
et de rétrécissement valvulaire 
aortique. 
10 Rétrécissement aortique. 
Schéma d’une superposition des 
courbes de pressions ventricu-laires 
gauches (VG) et aortique 
(Ao). La planimétrie de la 
surface grisée permet d’obtenir 
le gradient systolique moyen 
VG-aorte et de calculer la sur-face 
fonctionnelle aortique. 
TES : temps d’éjection systo-lique 
ventriculaire gauche ; 
¢Pmax : gradient de pression 
systolique maximale VG-aorte ; 
¢P pic à pic : différence entre 
la pression maximale VG et la 
pression maximale aortique. 
L’orifice aortique sténosé n’est franchi que dans 90 à 95 % des cas. 
Ce franchissement peut nécessiter différentes sondes et guides et 
comporte un risque d’embolie calcaire. 
On ne se passe de l’examen hémodynamique avec franchissement 
du rétrécissement aortique que dans les cas où il est possible de 
mesurer de façon parfaitement fiable les gradients et la surface 
valvulaire par échocardiographie couplée au doppler. L’examen se 
résume alors à une coronarographie, une lésion significative des 
artères coronaires étant retrouvée dans 10 à 30 % des cas, et cela 
même en l’absence de tout signe clinique d’insuffisance coronaire [18]. 
Dans tous les autres cas, l’exploration complète avec franchissement 
du rétrécissement aortique est nécessaire afin de poser l’indication 
chirurgicale de façon formelle. 
Profil hémodynamique 
Les pressions droites sont le plus souvent normales. L’intérêt du 
cathétérisme droit est la mesure du Qc nécessaire à la mesure de la 
surface aortique par la formule de Gorlin. 
Le cathétérisme gauche permet le diagnostic de sténose aortique en 
montrant l’existence d’un gradient de pression systolique entre le 
VG et l’aorte. On constate également une élévation de la pression 
systolique du VG, une élévation variable des pressions de 
remplissage du VG, et un amortissement de l’ascension de la 
pression aortique en systole (fig 9, 10). 
La meilleure méthode de mesure du gradient de pression 
transvalvulaire est l’enregistrement simultané des pressions 
ventriculaires gauches et aortiques par un cathéter à double lumière 
ou par deux cathéters différents, l’un placé dans l’aorte et l’autre 
dans le VG. On peut aussi obtenir une courbe de retrait de la pointe 
6
Radiodiagnostic Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographie dans le diagnostic des cardiopathies 32-005-C-35 
du VG dans l’aorte par le même cathéter, mais cette dernière 
méthode nécessite d’utiliser la superposition d’une courbe 
ventriculaire gauche et d’une courbe aortique obtenues sur des 
cycles de durée strictement identique pour le calcul du gradient 
moyen transaortique, ce qui n’est pas toujours possible. Enfin, on 
peut également utiliser l’enregistrement de la pression fémorale par 
la voie latérale d’un désilet dont le diamètre est supérieur d’au 
moins 1 French à celui de la sonde ventriculaire gauche. Plusieurs 
paramètres sont mesurés sur l’enregistrement à haute vitesse 
(50 cm/s) (fig 10) : 
– le gradient maximal ; 
– le gradient moyen par planimétrie de l’aire située entre la courbe 
ventriculaire gauche et la courbe aortique ; 
– le gradient pic à pic. 
Ce dernier n’a pas de support physiologique réel, mais il permet 
une estimation rapide de l’importance du gradient transvalvulaire. 
Il est en effet très proche du gradient moyen dans les sténoses 
sévères. L’idéal est d’effectuer ces mesures sur plusieurs cycles et de 
les moyenner afin de tenir compte des variations dues à la 
respiration ou à l’existence d’un trouble du rythme (fibrillation 
auriculaire notamment). En cas de suspicion de sténose sous-aortique 
associée (cardiomyopathie obstructive [CMO]), il faut 
enregistrer une courbe de retrait depuis la pointe du VG jusqu’à 
l’aorte avec une sonde à trou distal unique. 
Un gradient moyen transaortique important (supérieur à 50 mmHg) 
traduit toujours un rétrécissement aortique significatif. Un gradient 
moyen modéré de l’ordre de 20 à 30 mmHg peut lui aussi 
correspondre à une sténose serrée avec bas Qc. Pour cette raison, la 
sévérité d’une sténose aortique est appréciée avec plus de précision 
par le calcul de la surface aortique fonctionnelle. 
La surface aortique est calculée à partir du gradient moyen 
transorificiel (DP) en mmHg, du Qc en mL/min, de la fréquence 
cardiaque (FC) et du temps d’éjection systolique (TES) en s·min-1, 
par la formule de R et SG Gorlin [20] : 
Surface aortique (cm2) = 
Qc 
TES x FC 
44,5 DP 
Le calcul de la surface aortique est faussé par la présence d’une 
insuffisance aortique (IA) car le flux exact antérograde transorificiel 
ne peut être quantifié et la surface calculée est alors inférieure à la 
surface réelle. Le rétrécissement aortique est considéré comme 
significatif pour une surface inférieure à 1 cm2, serré pour une 
surface inférieure à 0,7 cm2 ou une surface indexée à la surface 
corporelle inférieure à 0,5 cm2 (la surface aortique normale est de 
3 cm2). 
Une formule simplifiée, basée sur le fait qu’à l’état de repos le 
produit de la FC par le TES et la constante de Gorlin est proche de 
1, a été proposée [23] et permet une estimation rapide de la surface 
en cours de cathétérisme chez les patients non tachycardes : 
Surface = Qc (L / min) 
DP 
Angiographie 
L’angiographie ventriculaire gauche en OAD 30° renseigne sur le 
siège de l’obstruction, le volume, la cinétique et l’épaisseur du VG, 
la présence de calcifications des sigmoïdes et l’atteinte associée de 
l’aorte ascendante. Il faut toutefois savoir que l’injection de produit 
de contraste peut être mal tolérée chez les patients en défaillance 
ventriculaire gauche et dont la PCP est élevée. Le rapport 
bénéfice/risque de l’angiographie doit être soigneusement évalué 
dans ce cas particulier. 
L’angiographie sus-sigmoïdienne recherche une fuite aortique 
associée. Elle n’est pas réalisée de façon systématique et son 
indication est actuellement guidée par les données de l’échodoppler. 
¦ Rétrécissements aortiques fixes 
sous- et supravalvulaires 
Les sténoses aortiques sous-valvulaires fixes, qui représentent 
environ 30 % des rétrécissements aortiques congénitaux, sont liées à 
la présence d’une membrane semi-lunaire en diaphragme, d’un 
bourrelet fibreux, ou d’un long rétrécissement en tunnel 
fibromusculaire en dessous des sigmoïdes aortiques. Le siège de 
l’obstruction peut être précisé sur une courbe de retrait avec une 
sonde à trou distal unique. Les différents rétrécissements sous-aortiques 
apparaissent bien à l’angiographie ventriculaire gauche, 
surtout en incidence OAG crâniale, sous la forme d’un defect de 
produit de contraste, plus ou moins large selon le type de l’obstacle 
(diaphragme ou bourrelet), situé sous la valve aortique. 
Les sténoses supra-aortiques, toujours congénitales, sont très rares, 
s’accompagnent d’une atteinte des sigmoïdes aortiques et des artères 
coronaires et s’intègrent souvent dans un syndrome 
polymalformatif. L’aspect de la courbe de retrait est caractéristique 
(fig 9), de même que l’angiographie ventriculaire gauche qui montre 
un aspect dit en « calebasse », l’aorte initiale normale ou dilatée 
étant surmontée par une zone d’étranglement correspondant au 
rétrécissement. 
INSUFFISANCE AORTIQUE 
Les IA, définies par une régurgitation diastolique de sang de l’aorte 
dans le VG, ont des causes multiples, que l’on peut grouper en deux 
mécanismes : 
– les lésions organiques des sigmoïdes aortiques : rhumatisme 
articulaire aigu, endocardite, rhumatisme à HLA (human leukocyte 
antigen) B27, lésion traumatique, bicuspidie, syphilis ; 
– les IA fonctionnelles par anomalie de l’anneau aortique : 
dissection aortique, maladie annuloectasiante, anévrysmes de l’aorte 
ascendante. 
Certaines relèvent des deux mécanismes (maladie de Marfan). Sur 
le plan du diagnostic hémodynamique et de l’évolution, il faut 
distinguer les IA chroniques des IA aiguës. 
¦ Insuffisances aortiques chroniques 
Protocole de l’exploration hémodynamique 
L’exploration angiographique a pour but principal de quantifier l’IA, 
mais également d’en préciser l’étiologie, d’apprécier son 
retentissement ventriculaire et de rechercher des lésions associées. 
L’ensemble de ces éléments est précieux pour résoudre la question 
difficile de la date optimale de la chirurgie. L’exploration complète 
comprend un cathétérisme droit avec mesure du Qc, un cathétérisme 
gauche, une angiographie sus-sigmoïdienne, éventuellement une 
ventriculographie et une coronarographie. Les indications de la 
coronarographie sont précisées dans le fascicule 32-005-C-30 de 
l’Encyclopédie Médico-Chirurgicale. 
Profil hémodynamique 
Les pressions droites sont généralement normales. La mesure du Qc, 
effectuée juste avant la ventriculographie, est nécessaire au calcul de 
la fraction de régurgitation (FR). 
Le cathétérisme gauche montre une pression aortique diastolique 
abaissée (augmentation de la différentielle). L’élévation de la PTDVG 
dépend de la sévérité de l’IA, de la compliance du VG, du degré 
d’hypertrophie et d’une coronaropathie associée. 
Angiographie 
L’angiographie ventriculaire gauche montre un VG hypertrophié et 
dilaté, parfois de façon considérable. La fraction d’éjection 
ventriculaire gauche, longtemps normale, s’abaisse dans les formes 
évoluées. Une IM fonctionnelle par dilatation de l’anneau est 
possible. Lorsque la fuite aortique est importante, le VG est 
suffisamment opacifié lors de l’angiographie sus-sigmoïdienne, et la 
ventriculographie sélective n’est pas nécessaire. 
L’angiographie sus-sigmoïdienne en OAD 30 à 45°, en injectant au 
moins 40 mL/s de produit de contraste à 20 mL/s par une sonde 
« queue-de-cochon » dont la boucle est positionnée au contact du 
7
32-005-C-35 Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographie dans le diagnostic des cardiopathies Radiodiagnostic 
plancher valvulaire, est un temps capital de l’exploration. Le reflux 
du contraste dans le VG en diastole affirme l’IA et permet une 
appréciation semi-quantitative. Plusieurs méthodes de cotation, 
dérivant de celle établie par Sellers, ont été proposées. Une des plus 
utilisées définit quatre grades (Grossman, 1989) : 
– IA légère (+) : léger reflux diastolique dans la chambre de chasse 
du VG. Le produit de contraste est lavé à chaque systole ; 
– IA modérée (++) : la régurgitation entraîne une opacification 
modérée de tout le VG, qui persiste lors de la systole suivante, mais 
dont la densité est inférieure à celle de l’aorte ; 
– IA importante (+++) : opacification dense de tout le VG, qui 
s’accentue avec les cycles suivants. La densité du VG est égale à 
celle de l’aorte ; 
– IA massive (++++) : le VG est opacifié dès la première diastole et 
paraît plus dense que l’aorte. 
L’angiographie sus-sigmoïdienne permet également de préciser la 
taille de l’anneau et de la portion ascendante de l’aorte thoracique, 
de rechercher une image de dissection de l’aorte. 
Calcul de la FR : la FR est égale au rapport de la différence entre 
débit angiographique et débit effectif (Fick, thermodilution ou 
indicateur coloré) sur le débit angiographique. En termes de 
volumes, l’équation devient : 
FR (%) = VS - VSE 
VS 
– VS (en angiographie) = VTD - VTS. 
– VSE (volume systolique effectif) = Qc (thermodilution, Fick, en 
mL/min) divisé par la FC. 
Une IA légère correspond à une FR inférieure à 20 %, une IA 
modérée à une FR comprise entre 20 et 40 %, une IA importante à 
une FR comprise entre 40 et 60 % ; elle est supérieure à 60 % en cas 
d’IA massive. La FR ne peut pas être calculée en cas de double fuite 
mitrale et aortique, ou aortique et transseptale (communication 
interventriculaire [CIV]). 
Indication opératoire 
En cas de gêne fonctionnelle importante, l’indication opératoire ne 
se discute pas. En présence d’une IA chronique modérée ou 
importante, peu ou pas symptomatique, on retient généralement les 
critères d’opérabilité suivants [1, 18] : 
– fraction d’éjection du VG inférieure à 50 % ; 
– index cardiaque inférieur à 2,2 L/min/m2 ; 
– PCP supérieure à 12 mmHg ; 
– volume télédiastolique du VG indexé supérieur à 200 mL/m2 ; 
– volume télésystolique du VG indexé supérieur à 100 mL/m2 ; 
– rapport volume régurgitant/volume télédiastolique inférieur à 
25 %. 
¦ Insuffisances aortiques aiguës 
Protocole de l’exploration 
Il est le même que dans le cas de l’IA chronique, à savoir un 
cathétérisme droit avec mesure du Qc, un cathétérisme gauche, une 
angiographie sus-sigmoïdienne, éventuellement une 
ventriculographie et une coronarographie. Les indications de la 
coronarographie sont précisées dans le fascicule 32-005-C-30 de 
l’Encyclopédie Médico-Chirurgicale. 
Profil hémodynamique 
Dans cette situation, les mécanismes d’adaptation ventriculaire 
gauche n’ont pas le temps de se développer. 
Les pressions droites sont élevées, le Qc abaissé. 
L’oxymétrie est utile pour détecter un shunt gauche-droit dans 
certaines situations (endocardite avec abcès de l’anneau aortique). 
11 Rétrécissement mitral : superposition 
des courbes de pression capillaire pulmonaire 
et ventriculaire gauches montrant l’existence 
d’un gradient de pression en diastole. 
Le cathétérisme gauche montre une PTDVG très élevée. Le VG n’est 
pas dilaté, ni hypertrophié. L’IA est le plus souvent importante. 
Dans certains cas, la situation hémodynamique trop précaire contre-indique 
l’angiographie sus-sigmoïdienne et l’exploration doit se 
focaliser sur les données nécessaires au chirurgien (coronaires, shunt 
gauche-droit, anatomie de l’aorte ascendante). 
RÉTRÉCISSEMENT MITRAL 
Le rétrécissement mitral (RM) est le plus souvent rhumatismal, 
beaucoup plus rarement congénital par calcification de l’anneau ou 
par coeur triatrial. Bien qu’un gradient soit présent dès que la surface 
mitrale est inférieure à 2 cm2 (normale : de 4 à 6 cm2), les symptômes 
n’apparaissent que lorsque la surface mitrale devient voisine de 
1 cm2. 
¦ Protocole de l’exploration hémodynamique 
L’évaluation échodoppler des RM étant particulièrement fiable, le 
cathétérisme n’est pas toujours réalisé en préopératoire. 
L’exploration complète d’un RM comporte un cathétérisme droit et 
gauche avec enregistrement simultané des PCP et ventriculaires 
gauches et mesure du Qc. L’angiographie ventriculaire, gauche ou 
droite, n’est pas systématique et n’est réalisée que si l’on suspecte 
une fuite valvulaire associée. Les indications de la coronarographie 
sont précisées dans le fascicule 32-005-C-30 de l’Encyclopédie 
Médico-Chirurgicale. 
¦ Profil hémodynamique 
Les pressions droites, et surtout la PCP, sont élevées en cas de RM 
serré, réalisant un tableau d’hypertension artérielle pulmonaire 
(HTAP) postcapillaire. Les résistances artérielles pulmonaires sont 
élevées, le Qc abaissé. À un stade plus avancé, apparaît un gradient 
artériolocapillaire (PAP diastolique - PCP > 10 mmHg) témoignant 
d’une HTAP mixte, pré- et postcapillaire. D’autres modifications 
peuvent être notées en cas d’insuffisance ou de rétrécissement 
tricuspidien associés. On emploie de préférence une sonde à trou 
distal de type Cournand. Celle-ci permet de débuter l’examen par 
des prélèvements de sang dans la veine cave inférieure (VCI), la 
veine cave supérieure (VCS), l’OD et l’AP, afin d’éliminer un shunt 
gauche-droit associé (association communication interauriculaire 
[CIA] + RM ou syndrome de Lutembacher). 
Le cathétérisme gauche permet la mesure du gradient transmitral. Il 
nécessite un enregistrement simultané des pressions ventriculaire et 
auriculaire gauches (fig 11, 12) en vitesse 50 mm/s. La mesure la 
plus précise est obtenue par une sonde introduite dans le VG par 
voie artérielle rétrograde et une autre introduite dans l’OG par voie 
transseptale. Dans la plupart des cas, pour simplifier la procédure, 
on assimile la pression auriculaire gauche à la PCP. Celle-ci est au 
mieux enregistrée par la sonde Cournand, les cathéters souples de 
type Swan-Ganz ayant été rendus responsables de surestimations 
du gradient transvalvulaire par certains auteurs. On peut s’assurer 
de la position « capillaire » du cathéter en vérifiant que la pression 
capillaire moyenne est bien inférieure à la PAP moyenne, et en 
prélevant un échantillon de sang capillaire dont la saturation doit 
8
Radiodiagnostic Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographie dans le diagnostic des cardiopathies 32-005-C-35 
être égale à la saturation artérielle systémique. Il est conseillé 
d’effectuer un deuxième enregistrement simultané des courbes 
ventriculaire gauche et capillaire, en ayant inversé les cathéters reliés 
aux têtes de pression afin de vérifier que le gradient enregistré n’est 
pas dû à un défaut de calibration de ces têtes. Du fait du délai 
physiologique de transmission de l’onde de pression auriculaire 
gauche à travers les veines pulmonaires et le lit capillaire, les deux 
courbes doivent être superposées, en faisant coïncider le sommet de 
l’onde « v » de la courbe capillaire avec la descente rapide de la 
courbe ventriculaire gauche. Les valeurs du gradient maximal 
protodiastolique et du gradient moyen (planimétrie) sont mesurées 
(fig 12). 
La mesure du Qc, nécessaire au calcul de la surface mitrale, doit être 
effectuée immédiatement après cet enregistrement des pressions 
capillaire et ventriculaire gauches, en raison de la possibilité de 
changement des conditions hémodynamiques en cours de 
cathétérisme (FC notamment). 
Comme pour l’orifice aortique, le calcul de la surface mitrale est 
obtenu à partir du gradient moyen DP en mmHg, du Qc mesuré 
juste avant ou après (en cm3/min), de la FC et du temps de 
remplissage diastolique (TRD en s·min-1), par la formule de 
Gorlin [20] : 
Qc 
S (cm2) = TRD 
37,7 DP 
La formule de Gorlin n’est pas applicable pour le calcul de la surface 
mitrale en présence d’une IM ou d’un gradient transmitral trop 
faible (< 10 mmHg). Le RM est considéré comme significatif pour 
une surface inférieure à 2 cm2, moyennement serré pour une surface 
inférieure à 1,5 cm2, serré pour une surface inférieure à 1 cm2. 
¦ Angiographie 
L’angiographie ventriculaire gauche en OAD 30° peut montrer une 
IM associée, des troubles de la cinétique segmentaire postérobasale 
et un aspect déformé en « trèfle » de la cavité ventriculaire, liés aux 
lésions de l’appareil sous-valvulaire. La fonction systolique est en 
général normale. 
L’angiographie ventriculaire droite permet de quantifier une 
insuffisance tricuspide associée et au temps gauche d’évaluer la taille 
de l’OG et l’aspect de la valve mitrale. 
INSUFFISANCE MITRALE 
L’IM est définie comme une régurgitation de sang du VG dans l’OG 
en systole. 
¦ Protocole de l’exploration hémodynamique 
Comme pour l’IA, l’exploration hémodynamique a pour but la 
quantification de la fuite, la recherche d’une étiologie, l’appréciation 
du retentissement ventriculaire et la recherche de lésions associées 
(coronaires notamment). Elle comprend : 
– un cathétérisme cardiaque droit avec mesure du Qc pour estimer 
le retentissement de la fuite sur les pressions pulmonaires ; 
– un cathétérisme gauche avec enregistrement simultané des 
courbes ventriculaire gauche et capillaire afin de déterminer le 
gradient transmitral et d’éliminer un RM associé (maladie mitrale) ; 
– une ventriculographie gauche en deux incidences pour quantifier 
l’importance de la fuite et calculer la fraction d’éjection systolique et 
la FR. 
Les indications de la coronarographie sont précisées dans le fascicule 
précédent. 
¦ Profil hémodynamique 
Les pressions droites peuvent être élevées, témoignant d’une HTAP 
postcapillaire. En cas d’IM aiguë ou d’IM chronique moyenne à 
importante avec OG peu compliante, on enregistre sur la courbe 
capillaire pulmonaire une onde v ample. Celle-ci n’est pas 
pathognomonique d’une fuite mitrale sévère. On peut notamment 
voir de grandes ondes v à la phase aiguë d’une défaillance 
ventriculaire gauche, lorsque l’OG est peu compliante. Ce signe 
garde néanmoins une bonne valeur et une onde v dont l’amplitude 
est supérieure à deux fois celle de la pression capillaire moyenne 
suggère fortement une IM sévère [21, 22]. Celle-ci est quasi certaine 
lorsque l’onde v est supérieure à trois fois la pression capillaire 
moyenne. Elle peut cependant faire totalement défaut, notamment 
dans les IM chroniques avec dilatation auriculaire importante, et son 
absence n’élimine en aucun cas une IM sévère. Elle est d’autre part 
très sensible à la postcharge ; elle peut par exemple totalement 
disparaître après injection IV de vasodilatateurs. 
¦ Angiographie ventriculaire gauche. 
Quantification de l’insuffisance mitrale 
L’angiographie ventriculaire gauche est effectuée en OAD 30° et 
éventuellement en OAG 60°. Le reflux de contraste dans l’OG en 
systole et en l’absence d’extrasystoles ventriculaires qui peuvent 
créer de fausses fuites, affirme l’IM. La direction du jet régurgitant 
en OAD est évocatrice du feuillet mitral atteint et parfois de 
l’étiologie : jet « antihoraire » en cas d’incompétence de la petite 
valve, jet « horaire » en cas d’incompétence de la grande valve [43], 
jet « central » dans les IM rhumatismales. L’angiographie 
ventriculaire gauche précise également la taille du VG et de l’anneau 
mitral, l’existence d’un bombement systolique de l’une ou des deux 
valves en arrière du plan de l’anneau mitral (prolapsus), l’existence 
d’un trouble de la cinétique segmentaire ventriculaire gauche. Les 
calcifications de la valve mitrale sont vues en cas d’IM rhumatismale 
et les calcifications de l’anneau dans les IM dégénératives. 
La quantification des IM repose, comme pour les IA, sur une 
gradation semi-quantitative et sur le calcul de la FR. Une 
classification usuelle, dérivée de celle de Sellers, propose quatre 
grades de régurgitation, symbolisés par une à quatre croix selon 
l’importance de la fuite : 
– IM légère (+) : contraste n’opacifiant pas l’ensemble de l’OG et 
chassé à chaque systole, ce qui correspond à une FR inférieure à 
20 % ; 
– IM modérée (++) : opacification complète de l’OG mais de densité 
inférieure au VG, FR de 20 à 40 % ; 
– IM importante (+++) : opacification de l’OG de densité égale à 
celle du VG, FR de 40 à 60 % ; 
– IM massive (++++) : opacification intégrale de l’OG en une systole 
et reflux dans les veines pulmonaires, FR supérieure à 60 % (fig 13). 
12 Rétrécissement mitral. Schéma d’une superposition des courbes de pression ven-triculaire 
gauche (VG) et auriculaire gauche (OG). La planimétrie de la surface grisée 
permet d’obtenir le gradient diastolique moyen transmitral et de calculer la surface 
fonctionnelle mitrale. Les pressions sont exprimées en mmHg. 
TRD : temps de remplissage diastolique ventriculaire gauche ; ¢Pmax : gradient 
de pression diastolique OG-VG maximal. 
9
32-005-C-35 Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographie dans le diagnostic des cardiopathies Radiodiagnostic 
Le calcul de la FR repose sur le même principe que dans le cas de 
l’IA : elle est égale au rapport de la différence entre débit 
angiographique et le débit effectif (Fick, thermodilution ou 
indicateur coloré) sur le débit angiographique. En terme de volumes, 
l’équation devient : 
FR = VS - VSE 
VS 
– VS = VTD -VTS. 
– VSE = Qc (thermodilution, Fick, en mL/min) divisé par la FC. 
Une IM légère correspond à une FR inférieure à 20 %, une IM 
modérée à une FR entre 20 et 40 %, une IM importante à une FR 
entre 40 et 60 % ; elle est supérieure à 60 % en cas d’IM massive. La 
FR ne peut pas être calculée en cas de double fuite, mitrale et 
aortique. 
Enfin, le calcul de la fraction d’éjection est un temps très important 
de l’exploration invasive des IM, l’atteinte de la fonction systolique 
du VG avec une FE inférieure à 50 % étant un signe de mauvais 
pronostic signalé par de nombreux auteurs. 
¦ Indication opératoire 
Elle ne se discute pas en cas d’IM massive chez un patient 
symptomatique. En présence d’une IM chronique modérée ou 
importante chez un patient peu ou pas symptomatique, l’étiologie 
de la fuite est un facteur important à prendre en compte, l’attitude 
étant généralement plus agressive si une plastie de bonne qualité 
est envisageable (prolapsus de la petite valve). On a par ailleurs déjà 
évoqué l’importance de la fraction d’éjection systolique en temps 
que facteur pronostique et l’opération est proposée dès que la 
fraction d’éjection commence à s’altérer et s’approche de 50 %. 
RÉTRÉCISSEMENT ET INSUFFISANCE TRICUSPIDES 
¦ Rétrécissement tricuspide 
Le cathétérisme droit montre une augmentation de la pression 
auriculaire droite, avec grande onde a en rythme sinusal, un 
gradient de pression diastolique entre l’OD et le VD (significatif si 
supérieur à 4 mmHg), une diminution du Qc. Le calcul de la surface 
tricuspide utilise la formule de Gorlin. Une atteinte mitrale, aortique 
rhumatismale, ainsi qu’une insuffisance tricuspide associée sont 
recherchées en fonction des données de l’échodoppler. Un 
rétrécissement tricuspide est significatif pour une surface inférieure 
à 1,5 cm2, serré pour une surface inférieure à 1 cm2. 
¦ Insuffisance tricuspide 
Elle est le plus souvent fonctionnelle, liée à une surcharge et une 
dilatation du VD par HTAP pré- ou postcapillaire. Elle est plus 
rarement organique : rhumatisme articulaire aigu, endocardite 
(toxicomane) ou causes rares (tumeur, fibrose endocardique, 
traumatisme). Le cathétérisme droit montre une grande onde v sur 
la courbe auriculaire droite, des PAP normales en cas d’insuffisance 
tricuspide organique isolée, élevées en cas d’insuffisance tricuspide 
secondaire à une HTAP. L’angiographie ventriculaire droite en OAD 
15-45° permet une évaluation semi-quantitative, selon le même 
principe que pour les IM. 
RÉTRÉCISSEMENT ET INSUFFISANCE PULMONAIRES 
Le rétrécissement ou sténose pulmonaire fait partie des 
cardiopathies congénitales et est décrit dans cet article. L’insuffisance 
pulmonaire est généralement secondaire à une HTAP, rarement à 
une endocardite. Les volumes et la PTDVD sont augmentés. 
L’angiographie pulmonaire est peu utile au diagnostic (valeur de 
l’échographie, gêne liée à la sonde). 
Myocardiopathies 
Elles regroupent les atteintes du muscle cardiaque d’origines 
inflammatoire, immunologique, dégénérative, métabolique, toxique 
ou idiopathique. Anatomiquement et fonctionnellement, elles sont 
classées en plusieurs groupes : myocardiopathies dilatées, 
hypertrophiques, restrictives et oblitératives. 
MYOCARDIOPATHIES DILATÉES 
La forme la plus fréquente est la myocardiopathie dilatée 
idiopathique, anciennement dénommée cardiomyopathie non 
obstructive (CMNO). 
¦ Protocole de l’exploration hémodynamique 
L’exploration hémodynamique et angiographique peut être 
indiquée, soit à titre diagnostique devant l’association d’une 
cardiomégalie et de signes d’insuffisance cardiaque congestive, soit 
à titre d’évaluation, notamment si une transplantation cardiaque est 
envisagée. Dans le premier cas, elle comprend un cathétérisme droit 
et gauche, une coronarographie et une angiographie ventriculaires 
gauches. Dans le deuxième cas, elle comprend un cathétérisme droit 
avec mesure des résistances artérielles pulmonaires. 
¦ Profil hémodynamique 
Les pressions droites peuvent être normales au début de l’évolution 
de la cardiopathie et/ou en cas de traitement par diurétiques ou 
vasodilatateurs. Il est alors nécessaire de recourir à une épreuve de 
remplissage (Plasmiont ou sérum physiologique). Lors des poussées 
d’insuffisance cardiaque ou à un stade tardif, il existe une élévation 
des pressions auriculaire droite, ventriculaire droite, PAP et PCP 
(HTAP postcapillaire), une diminution du débit et de l’index 
cardiaques. 
Les résistances artérielles pulmonaires sont mesurées à l’état basal 
et après perfusion d’un agent vasodilatateur (nitroprussiate de 
sodium) ou inotrope (dobutamine, énoximone). Des résistances 
artérielles pulmonaires datant de moins de 3 mois inférieures à 
5 unités Wood (400 dynes·s·cm-5) à l’état basal, inférieures à 3 unités 
Wood après nitroprussiate et/ou ne s’élevant pas après 
augmentation pharmacologique du Qc, sont habituellement requises 
pour la transplantation cardiaque. 
Le cathétérisme gauche montre une élévation de la PTDVG 
(> 12 mmHg), des pressions systoliques ventriculaire gauche et 
aortique normales ou modérément abaissées. 
Des biopsies endomyocardiques peuvent être faites dans un but 
diagnostique, au niveau du VD ou du VG. Leur rendement dans les 
cardiopathies dilatées est faible. Elles sont en revanche actuellement 
irremplaçables dans le suivi des transplantations cardiaques pour 
dépister les rejets de façon précoce. 
¦ Angiographie 
L’angiographie ventriculaire gauche en OAD 30° montre une 
augmentation des volumes télédiastolique et télésystolique 
13 Angiographie ventri-culaire 
gauche en OAD 30° 
centrée sur l’oreillette gau-che 
: insuffisance mitrale 
massive opacifiant en tota-lité 
une oreillette gauche 
dilatée. 
10
Radiodiagnostic Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographie dans le diagnostic des cardiopathies 32-005-C-35 
ventriculaires gauches. Le VES est abaissé, ainsi que la fraction 
d’éjection et la vitesse de raccourcissement des fibres 
circonférentielles. L’hypokinésie est globale mais peut prédominer 
sur un segment. Une fuite mitrale centrale, fonctionnelle, par 
dilatation de l’anneau, est fréquente. L’étude de la courbe pression-volume 
n’est pas réalisée en pratique courante. La courbe est 
resserrée et nettement déplacée vers la droite. 
La coronarographie montre l’absence de lésions coronaires 
significatives, excluant une cardiopathie ischémique dont la 
présentation peut être voisine. Elle est indispensable au diagnostic 
de myocardiopathie dilatée idiopathique. Les coronaires sont de fort 
diamètre et paraissent « étirées » par le processus de dilatation du 
VG, avec une relative pauvreté de leurs branches de division. 
MYOCARDIOPATHIES HYPERTROPHIQUES 
Les myocardiopathies hypertrophiques (MCH) sont des maladies 
primitives du muscle cardiaque caractérisées par une hypertrophie 
inappropriée du VG sans cause identifiable (sténose aortique, 
hypertension artérielle [HTA], etc) et sans dilatation cavitaire. Dans 
plus de 50 % des cas, l’hypertrophie ventriculaire gauche (septale 
surtout) peut entraîner un obstacle dynamique à l’éjection : on parle 
alors de MCH obstructives, le terme de MCH étant réservé aux 
formes sans obstruction. 
¦ Protocole de l’exploration hémodynamique 
L’exploration complète comprend un cathétérisme droit avec mesure 
du Qc, un cathétérisme gauche avec enregistrement d’une courbe 
de retrait intraventriculaire, éventuellement sensibilisé par une 
épreuve pharmacologique (test à l’Isuprelt), et une angiographie 
ventriculaire gauche. Les indications de la coronarographie ont déjà 
été envisagées précédemment. 
¦ Profil hémodynamique 
Le cathétérisme droit retrouve une PAP systolique le plus souvent 
normale. Une élévation de la PCP est retrouvée dans 50 % des cas, 
avec l’onde a supérieure à l’onde v, témoignant du trouble de 
remplissage ventriculaire gauche. Le Qc est le plus souvent normal, 
parfois abaissé. Un gradient intraventriculaire droit est exceptionnel. 
Le cathétérisme gauche montre une augmentation de la PTDVG à 
l’état basal. Un gradient intraventriculaire gauche est présent dans 
50 à 90 % des cas. 
Il est dynamique, corrélé positivement à la fraction d’éjection, 
mésosystolique. Les courbes de retrait ont une morphologie 
caractéristique, différente des gradients statiques valvulaire ou 
supravalvulaire aortiques (fig 9). Le gradient dynamique des MCH 
obstructives augmente avec l’accroissement de la contractilité 
(isoprotérénol, digitaliques, effort, potentiation postextrasystolique), 
la réduction de la postcharge (nitrite d’amyle, vasodilatateurs 
artériels) et la baisse du remplissage ventriculaire (dérivés nitrés, 
saignée, expiration, fibrillation auriculaire). Il diminue avec la 
réduction de la contractilité (bêtabloquants, vérapamil), 
l’accentuation des résistances périphériques (vasopresseurs, 
angiotensine), l’hypervolémie, l’inspiration. La perfusion 
intraveineuse d’isoprotérénol (2 à 6 íg/min) permet de faire 
apparaître un gradient intraventriculaire absent ou non significatif à 
l’état basal (fig 14) et permet d’évaluer l’évolutivité de la 
cardiopathie ou l’efficacité d’un traitement médical ou chirurgical. 
Ses effets arythmogènes peuvent toutefois être délétères et il ne doit 
être utilisé qu’à proximité d’une unité de soins intensifs 
cardiologiques. D’autres tests de provocation utilisant des dérivés 
nitrés ou du nitrite d’amyle par voie intraveineuse ou sublinguale 
sont également réalisables. 
¦ Angiographie 
Dans les formes obstructives de MCH, la ventriculographie gauche 
en OAD 30° montre un aspect caractéristique en « pied-de-danseu-se 
» : désaxation de la cavité ventriculaire par rapport à l’aorte 
14 Myocardiographie hypertrophique. Superposition des courbes de pression VG-artère 
fémorale. Après administration intraveineuse d’isoprénaline (Isuprelt), appari-tion 
d’un gradient de pression qui se majore lors des complexes postextrasystoliques 
(ESV). 
formant un angle de 100°, bord inférieur concave en bas (empreinte 
du pilier postérolatéral), bord supérieur convexe en haut, encoche 
sous-aortique antérieure. En systole, cet aspect se majore (image en 
« sablier »). Les parois ventriculaires sont hypertrophiées, les 
volumes ventriculaires télédiastolique et télésystolique sont 
normaux ou diminués. Malgré la dysfonction systolique, la fraction 
d’éjection est normale ou augmentée. Une IM modérée fonctionnelle 
est présente dans 40 à 80 % des cas. Rarement, il existe une fuite 
mitrale plus importante, autonome, diminuant avec les 
vasodilatateurs, par lésion organique de la valve mitrale. L’aspect 
en OAG est également caractéristique, avec une chambre de chasse 
ventriculaire gauche réduite à un triangle dont la base supérieure 
correspond aux sigmoïdes aortiques, le bord droit au septum 
hypertrophié, et le bord gauche à la valve mitrale antérieure. 
L’injection biventriculaire n’est plus nécessaire à la mesure de 
l’épaisseur du septum interventriculaire, parfaitement réalisable par 
échocardiographie. 
Dans les formes non obstructives de MCH, il existe un 
épaississement des parois ventriculaires sans dilatation cavitaire, 
avec parfois un aspect d’oblitération systolique de la pointe 
(hypertrophie apicale ou diffuse) (fig 15). Ces oblitérations peuvent 
participer à la création d’un gradient de pression intraventriculaire 
gauche, difficile à distinguer du gradient dynamique lié à 
l’obstruction. 
Cardiomyopathies restrictives 
et oblitératives 
CARDIOMYOPATHIES RESTRICTIVES 
On regroupe sous ce terme différentes affections du muscle 
cardiaque marquées par une fibrose myocardique diffuse 
responsable d’un tableau hémodynamique d’adiastolie, similaire à 
celui rencontré dans les péricardites chroniques constrictives (PCC). 
¦ Protocole de l’exploration hémodynamique 
Il comprend un cathétérisme droit et gauche avec enregistrement 
simultané des courbes de pressions ventriculaires droites et gauches, 
dans une sensibilité suffisante pour pouvoir estimer avec précision 
les pressions diastoliques. Cet enregistrement s’effectue à l’état basal, 
pendant une manoeuvre de Valsalva, et éventuellement après une 
épreuve de remplissage. On fait également une mesure du Qc et 
une angiographie ventriculaire gauche. 
11
32-005-C-35 Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographie dans le diagnostic des cardiopathies Radiodiagnostic 
*A *B 
¦ Profil hémodynamique 
Le tableau hémodynamique d’adiastolie des cardiomyopathies 
restrictives associe : 
– une élévation et une égalisation des pressions de remplissage 
droites et gauches, une égalisation des pressions auriculaire droite 
moyenne, télédiastolique ventriculaire droite, artérielle pulmonaire 
diastolique et capillaire pulmonaire moyenne ; 
– un aspect de « dip-plateau » des courbes auriculaires et 
ventriculaires en diastole. Le remplissage ventriculaire débute 
normalement, avec un creux « y » accentué (dip), puis s’interrompt 
brutalement et précocement en raison de la baisse de compliance 
ventriculaire. Il en résulte une ascension rapide de la pression qui se 
maintient en plateau. La courbe dessine un « W » ou le symbole de 
racine carrée ; 
– une fonction systolique conservée, sans dilatation cavitaire ni 
régurgitation valvulaire. 
La difficulté du diagnostic des cardiomyopathies restrictives n’est 
pas de mettre en évidence l’adiastolie, mais de déterminer le siège 
myocardique ou péricardique de la constriction. Les signes cliniques 
et hémodynamiques à l’état basal sont identiques dans les deux 
affections. La dissociation des pressions de remplissage gauche et 
droite lors de l’épreuve de remplissage est un argument en faveur 
d’une constriction d’origine myocardique. La PAP systolique est 
généralement élevée dans les restrictions, dépassant très souvent 
50 mmHg, alors qu’elle est normale ou peu augmentée dans les 
PCC. L’ensemble du contexte clinique (hémochromatose, amylose), 
des données échocardiographiques, radiographiques, 
tomodensitométriques, ou les biopsies endomyocardiques évitent le 
plus souvent de recourir à la thoracotomie d’exploration 
péricardique. 
MYOCARDIOPATHIE OBLITÉRATIVE : 
FIBROSE ENDOMYOCARDIQUE 
La fibrose endomyocardique (FEM) est une myocardiopathie 
chronique rare caractérisée par un important épaississement fibreux 
de l’endocarde et du myocarde sous-jacent. Il en résulte : 
– un comblement des cavités cardiaques par le processus fibreux et 
la formation de thrombi muraux (d’où le terme de 
« myocardiopathie oblitérative »). Ce comblement est bien visible en 
angiographie ventriculaire ; 
– un tableau hémodynamique de restriction ou d’adiastolie 
cardiaque, avec HTAP postcapillaire, diminution du Qc, élévation 
de la PTDVG, sans altération de la fonction contractile ; 
– une régurgitation mitrale ou tricuspidienne par atteinte fibreuse 
des piliers présente dans près de 80 % des cas ; 
– dans 25 % des cas, des calcifications endocardiques visibles à la 
radiographie dans la région apexienne. 
15 Myocardiopathie hypertrophique concentrique et 
apicale. Angiographie ventriculaire gauche en télédiastole 
(A) et en télésystole (B) : effacement de la pointe en systole. 
Péricardites et tumeurs cardiaques 
PÉRICARDITE CHRONIQUE CONSTRICTIVE 
La PCC est due à un épaississement fibreux des deux feuillets du 
péricarde qui devient rigide, parfois calcifié, et constitue un obstacle 
au remplissage ventriculaire. 
¦ Protocole de l’exploration hémodynamique 
Il est le même que dans les restrictions, à savoir un cathétérisme 
droit et gauche avec enregistrement simultané des courbes de 
pression ventriculaires droite et gauche en échelle normale (100 ou 
200 mmHg) et dans une échelle suffisamment petite (20 ou 
40 mmHg) pour pouvoir estimer avec précision les pressions 
diastoliques, à l’état basal et pendant une manoeuvre de Valsalva et 
après une épreuve de remplissage, une mesure du Qc, une 
angiographie ventriculaire gauche avec recherche de calcifications 
péricardiques. 
¦ Profil hémodynamique 
Le tableau hémodynamique d’adiastolie ou de constriction 
chronique est identique à celui décrit pour les myocardiopathies 
restrictives (fig 16). Dans certains cas (atteinte modérée, 
déshydratation ou déplétion du malade par des diurétiques), le 
syndrome de restriction n’apparaît pas à l’état basal et doit être 
démasqué par une épreuve de remplissage. 
16 Péricardite chronique 
constrictive : aspect caracté-ristique 
de la courbe 
de pression ventriculaire 
droite avec « dip-plateau » 
en diastole. 
12
Radiodiagnostic Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographie dans le diagnostic des cardiopathies 32-005-C-35 
Sont en faveur d’une constriction chronique : une élévation 
concomitante de la PTDVG et de la PTDVD lors de l’épreuve de 
remplissage (alors que l’élévation de la PTDVG est plus importante 
que celle de la PTVD dans le cas d’une restriction myocardique). 
Les calcifications péricardiques se voient essentiellement dans les 
PCC d’origine tuberculeuse. 
Les autres étiologies sont représentées par les fibroses radiques, 
post-traumatiques et dans l’insuffisance rénale dialysée. 
PÉRICARDITE AIGUË : TAMPONNADE 
Les péricardites aiguës ne donnent de signes hémodynamiques 
qu’en cas de tamponnade, définie par une compression aiguë des 
cavités cardiaques, par un épanchement péricardique abondant 
et/ou rapidement constitué. L’échocardiographie suffit en général 
au diagnostic en urgence. Le recours à l’exploration hémo-dynamique 
est devenu rare. 
¦ Protocole de l’exploration hémodynamique 
Il comprend un cathétérisme droit et gauche avec enregistrement 
simultané des pressions auriculaires droite et gauche et des 
pressions ventriculaires droite et gauche, une mesure du Qc. 
¦ Profil hémodynamique 
Les modifications hémodynamiques sont différentes de celles 
observées dans les constrictions péricardiques. Contrairement à la 
constriction, la compression des cavités cardiaques par 
l’épanchement péricardique est continue tout au long du cycle 
cardiaque. Elle gêne le remplissage rapide du VD lors de l’ouverture 
de la valve tricuspide. D’autre part, la pression négative 
intrathoracique est transmise à l’OD par le péricarde rempli de 
liquide pendant l’inspiration, entraînant une augmentation du 
remplissage ventriculaire droit et donc de l’éjection ventriculaire 
droite, celle-ci se faisant aux dépens de l’éjection ventriculaire 
gauche, le péricarde ne pouvant se distendre. On a ainsi, à la 
différence des constrictions péricardiques : 
– un creux x prédominant et un creux y faible ou absent sur la 
courbe auriculaire droite ; 
– l’absence de dip-plateau sur la courbe ventriculaire droite ; 
– une chute de la pression auriculaire droite (absence de signe de 
Kussmaul) et de la pression artérielle systolique systémique lors de 
l’inspiration (pouls « paradoxal »). 
On observe également une élévation et une égalisation des pressions 
diastoliques auriculaire droite, ventriculaire droite et ventriculaire 
gauche et un effondrement du Qc. 
TUMEURS CARDIAQUES 
Les tumeurs cardiaques primitives sont représentées par les 
myxomes, les fibromes et les rarissimes sarcomes. Elles sont 30 fois 
moins fréquentes que les tumeurs secondaires. Les fibromes et les 
myxomes sont des tumeurs bénignes, sessiles ou plus souvent 
pédiculées, qui naissent de l’endocarde et donnent lieu à des signes 
d’obstruction du flux sanguin (pseudo-RM ou rétrécissement 
tricuspidien). Les sarcomes (fibro- et rhabdomyosarcomes) sont des 
tumeurs plutôt infiltratives et sont d’expression variée : obstructive, 
restrictive, congestive. Le diagnostic des tumeurs cardiaques repose 
actuellement sur l’échocardiographie, la tomodensitométrie et 
l’imagerie par résonance magnétique, rendant le cathétérisme et 
l’angiocardiographie le plus souvent inutiles et dangereux (risque 
d’embolie cruorique). 
Cardiopathies congénitales 
Nous nous limitons dans ce chapitre aux résultats de l’exploration 
des principales cardiopathies congénitales rencontrées chez 
17 Communication interauriculaire. Trajet anormal de la sonde : veine sous-clavière 
gauche, veine pulmonaire inférieure droite. 
l’adolescent ou l’adulte jeune. Les techniques d’oxymétrie et le calcul 
du rapport de débits ont été détaillés dans le fascicule 32-005-C-30 
de l’Encyclopédie Médico-Chirurgicale. Pour les rappels 
anatomiques et physiopathologiques, ainsi que pour l’exploration 
invasive des cardiopathies congénitales chez le nouveau-né et le 
nourrisson, nous renvoyons le lecteur aux ouvrages spécialisés 
(Kachaner, 1991). 
COMMUNICATION INTERAURICULAIRE 
Le cathétérisme n’est que rarement pratiqué à titre diagnostique 
dans cette pathologie. On lui demande en revanche de quantifier le 
shunt gauche-droit, d’éliminer l’existence d’un retour veineux 
pulmonaire anormal et de préciser les anomalies associées, de 
quantifier les résistances pulmonaires avant un éventuel geste 
chirurgical. 
¦ Protocole de l’exploration hémodynamique 
Il comprend une oxymétrie complète avec prélèvements sanguins 
étagés et étude du trajet des sondes, un calcul des débits cardiaques 
systémiques et pulmonaires effectif et total, un cathétérisme droit 
avec mesure des pressions, un calcul des résistances artérielles 
pulmonaire et systémique, éventuellement une angiographie 
auriculaire droite ou gauche. 
¦ Trajet de sonde (fig 17) 
Le passage de la sonde de l’OD dans l’OG n’est pas un critère 
suffisant pour affirmer la CIA, le foramen ovale restant perméable 
chez plus de 30 % des sujets normaux. Le cathétérisme d’une veine 
pulmonaire gauche à partir de l’OD permet le diagnostic. Celui 
d’une veine pulmonaire droite peut correspondre au passage de la 
sonde dans celle-ci au travers d’une CIA type ostium secundum ou 
à un retour veineux pulmonaire anormal partiel dans l’OD. 
¦ Oxymétrie 
Elle montre, sur les prélèvements étagés, un enrichissement 
significatif à l’étage auriculaire, avec une saturation en oxygène (O2) 
de l’OD supérieure de plus de 10 % à celle de la VCS. On préfère se 
référer à la VCS plutôt qu’à la VCI, celle-ci risquant d’une part d’être 
« contaminée » par le shunt si la direction de celui-ci se fait vers la 
partie inférieure de l’OD, et étant d’autre part le siège du lavage des 
veines rénales qui y apportent un sang riche en O2. L’enrichissement 
en O2 de la VCS basse suggère l’existence d’un retour veineux 
pulmonaire anormal. Il faut toutefois rappeler que l’enrichissement 
en O2 de l’OD n’est pas pathognomonique d’une CIA, celui-ci 
s’observant également en cas de retour veineux pulmonaire anormal, 
de communications VG vers OD, de rupture du sinus de Valsalva 
dans l’OD, de fistule coronaire aboutissant dans l’OD. 
13
32-005-C-35 Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographie dans le diagnostic des cardiopathies Radiodiagnostic 
L’obtention de la saturation des veines pulmonaires, de l’aorte, de 
l’AP et du sang veineux mêlé permet en outre le calcul du rapport 
des débits pulmonaire total (DPT) et systémique total (DST) sans 
avoir à mesurer la consommation en O2. Un rapport DPT/DST 
supérieur à 2 indique un shunt important nécessitant une correction 
chirurgicale. 
¦ Pressions 
Elles sont généralement normales. Dans les shunts importants, il 
existe fréquemment un gradient fonctionnel VD/AP pouvant 
atteindre 30 mmHg, avec une PAP normale. Si ce gradient est 
constaté alors que le shunt est par ailleurs modéré, il faut évoquer 
une sténose pulmonaire associée. L’existence d’une HTAP avec 
résistances artérielles pulmonaires élevées impose une nouvelle 
évaluation pendant administration d’agents vasodilatateurs (dérivés 
nitrés, inhibiteurs de l’enzyme de conversion [IEC], inhibiteurs 
calciques...) pour juger de sa réversibilité potentielle. Une différence 
de pression moyenne entre l’OG et l’OD inférieure ou égale à 
2 mmHg, ou de leurs ondes a et v de moins de 4 mmHg est un bon 
signe en faveur d’une CIA au moins moyenne. 
¦ Angiographie 
Elle n’est pas faite de façon systématique. L’angiographie sélective 
dans la branche droite de l’AP est probablement la plus contributive 
car elle permet de dépister les retours veineux pulmonaires 
anormaux supérieurs droits, de loin les plus fréquents, et en cas de 
retour veineux pulmonaire normal d’opacifier l’OG, de bien voir les 
CIA de type sinus venosus, et de préciser la taille de la 
communication. L’angiographie auriculaire gauche en OAG 45° + 
craniale 45° peut également être proposée. Elle est faite de façon 
systématique avant tentative de fermeture percutanée de la CIA. 
COMMUNICATION INTERVENTRICULAIRE 
L’exploration invasive des CIV est rarement pratiquée en raison des 
performances de l’échodoppler cardiaque. Elle connaît un regain 
d’intérêt en raison de la possibilité, dans certains cas, d’envisager la 
fermeture percutanée du défaut septal par une ombrelle. 
¦ Protocole de l’exploration hémodynamique 
Il comprend une oxymétrie complète avec prélèvements sanguins 
étagés et étude du trajet des sondes, un calcul des débits cardiaques 
systémiques et pulmonaires effectif et total, un cathétérisme droit 
avec mesure des pressions, un calcul des résistances artérielles 
pulmonaire et systémique, un cathétérisme gauche par voie artérielle 
rétrograde si la CIV n’a pas pu être franchie lors du cathétérisme 
droit, et éventuellement une angiographie ventriculaire gauche. On 
complète l’examen par une angiographie aortique sus-sigmoïdienne 
en cas d’IA associée (syndrome de Pezzi-Laubry). 
¦ Trajet de sonde 
On peut souvent franchir la CIV chez l’enfant lors du cathétérisme 
droit, et atteindre directement l’aorte ascendante en cas de CIV 
périmembraneuse, ou le VG dans les CIV musculaires. Si le 
franchissement est impossible, notamment chez l’adulte, il faut 
effectuer un cathétérisme gauche rétrograde. 
¦ Oxymétrie 
Un enrichissement en oxygène de plus de 5 % entre l’OD et le VD 
signe le diagnostic. Dans les CIV infundibulaires, cet enrichissement 
ne se voit que sur les échantillons prélevés dans l’AP. Elle permet de 
quantifier le shunt gauche-droit par le calcul du rapport DPT/DST. 
Un rapport DPT/DST supérieur à 2 indique une CIV importante. 
¦ Pressions 
Elles sont le plus souvent élevées. La pression ventriculaire droite 
systolique peut être supérieure à la PAPs sans qu’il n’y ait de sténose 
18 Persistance du canal artériel. Trajet anormal de la sonde : veine sous-clavière gau-che, 
veine cave supérieure, oreillette droite, ventricule droit, artère pulmonaire, canal 
artériel, aorte thoracique descendante. 
pulmonaire organique. La constatation d’une égalité de pression 
VG/VD ne signe pas forcément la présence d’un large defect, celle-ci 
pouvant également se voir dans les CIV de petite taille avec HTAP. 
La pression capillaire est également élevée, supérieure à la PTDVG 
(gradient transmitral de débit). En cas d’HTAP, il faut mesurer le 
rapport résistance artérielle systémique totale/résistance artérielle 
pulmonaire totale : si celui-ci est inférieur à 1,3, il est classique de 
recourir, comme dans le cas des CIA, aux épreuves 
pharmacodynamiques pour juger de la réversibilité de l’HTAP. 
¦ Angiographie 
L’incidence OAG 70° + craniale 20° (incidence de Bargeron) montre 
un passage de contraste du VG dans le VD et parfois une IM. Une 
fuite aortique par capotage d’une sigmoïde dans une CIV haute et 
large est possible (syndrome de Pezzi-Laubry). 
CANAL ARTÉRIEL PERSISTANT 
Là encore, la possibilité de traiter l’anomalie par le cathétérisme 
interventionnel a entraîné un regain d’intérêt pour l’hémo-dynamique. 
¦ Trajet de sonde 
La persistance du canal artériel peut être diagnostiquée par le trajet 
anormal de la sonde qui passe du tronc de l’AP dans l’aorte (fig 18). 
¦ Oxymétrie 
Elle montre un enrichissement significatif dans le tronc ou une des 
branches de l’AP. Du fait de l’absence de chambre de mélange dans 
ce type de shunt, les saturations de l’AP tronc, de ses branches droite 
et gauche sont différentes et il est difficile de calculer avec précision 
le rapport de débit DPT/DST, et donc l’importance du shunt. 
¦ Pressions 
Habituellement le shunt est modéré et n’entraîne pas d’HTAP ni de 
dilatation des cavités gauches ou de l’AP. En cas d’HTAP, il peut 
être utile d’effectuer une épreuve d’occlusion du canal par un ballon 
et de remesurer les pressions pulmonaires dans ces conditions afin 
d’estimer la réversibilité de l’hypertension pulmonaire. 
¦ Angiographie 
L’opacification directe du canal est bien vue sur l’aortographie de 
profil, le canal se projetant sur le bord antérieur de la trachée. 
14
Radiodiagnostic Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographie dans le diagnostic des cardiopathies 32-005-C-35 
STÉNOSE PULMONAIRE 
Les sténoses pulmonaires sont actuellement dépistées et confirmées 
par l’échocardiographie dès les premières semaines de vie. 
L’exploration hémodynamique garde des indications, pour éliminer 
des anomalies fréquemment associées (CIA, CIV, sténoses des 
branches de l’AP) ou dans le cadre d’une valvuloplastie percutanée 
par ballon, qui est devenue le traitement de référence de cette 
affection. Le franchissement de la sténose peut être difficile ou mal 
toléré (hypotension avec les sondes à ballonnet). La courbe de retrait 
montre le gradient de pression entre l’AP et le VD, précise son siège 
(infundibulaire, valvulaire, supravalvulaire), permet la mesure de 
surface pulmonaire par la formule de Gorlin. La surcharge de 
pression ventriculaire droite peut entraîner une hypertrophie 
ventriculaire droite avec élévation des pressions de remplissage 
droites et grande onde a sur la courbe OD. L’oxymétrie est 
systématique pour éliminer un shunt associé. L’angiographie VD en 
biplan, face et profil, est habituellement suffisante pour visualiser la 
lésion et les branches distales de l’AP. 
MALADIE D’EBSTEIN 
Elle est caractérisée par une insertion anormalement basse de la 
valve tricuspide dans le VD. Certaines formes ne sont pas 
compatibles avec la survie jusqu’à l’âge adulte. Le cathétérisme peut 
être indiqué chez un patient symptomatique si une chirurgie de 
réparation ou de remplacement valvulaire tricuspidien est 
envisagée. Le diagnostic repose sur l’enregistrement des pressions 
droites, généralement basses, correspondant à trois chambres 
fonctionnelles : l’OD, le VD et, entre les deux, une volumineuse 
chambre ventriculaire « auricularisée » (courbe de pression de type 
auriculaire avec électrocardiogramme [ECG] endocavitaire de type 
ventriculaire). Les angiographies sélectives OD et VD en OAD 30° 
montrent que la valve tricuspide, qui apparaît en négatif, est insérée 
au milieu du VD, à distance de l’anneau auriculoventriculaire. Il 
faut signaler la fréquence particulière de déclenchement de troubles 
du rythme supraventriculaires lors du cathétérisme, ceux-ci étant 
souvent mal tolérés dans cette pathologie. 
TÉTRALOGIE DE FALLOT 
Elle associe une CIV large, un chevauchement de l’aorte au-dessus 
du septum interventriculaire, une sténose pulmonaire, une 
hypertrophie du VD. C’est la plus fréquente des cardiopathies 
congénitales cyanogènes après 2 ans. Le cathétérisme peut être 
potentiellement dangereux dans les formes sévères, susceptible de 
déclencher des crises anoxiques, notamment lors du franchissement 
de l’infundibulum pulmonaire. La perfusion de sérum isotonique 
pendant et après l’examen, ainsi que l’éviction des drogues sédatives 
hypotensives sont recommandées. 
Les anomalies hémodynamiques découlent de ce qui précède : 
– l’oxymétrie a peu d’intérêt : elle montre une shunt droit-gauche 
avec des saturations en O2 monotones dans les cavité droites, depuis 
l’OD jusqu’à l’AP, et une désaturation du sang aortique ; 
– la pression dans l’OD est normale et l’on note une égalité de 
pression systolique VD- VG-aorte, avec des niveaux de pression 
normaux dans ces cavités ; 
– il existe un gradient de pression VD-AP par sténose pulmonaire 
infundibulaire et/ou valvulaire pulmonaire. 
L’angiocardiographie est probablement l’examen le plus utile 
(fig 19). Elle comprend une ventriculographie droite de face et de 
profil pour étudier le VD et la voie pulmonaire, éventuellement 
complétée par une injection dans le tronc de l’AP, une 
ventriculographie gauche en OAD 30° et éventuellement en OAG 
75° + cranial 30° pour apprécier la fonction VG et éliminer des CIV 
multiples. Enfin, une aortographie dans les deux obliques, le 
cathéter ayant été introduit dans l’aorte ascendante par la CIV, 
permet de s’assurer qu’il n’existe pas d’anomalie coronaire qui 
contre-indiquerait la réparation complète. 
Chez l’adulte ou le grand enfant, l’exploration concerne presque 
toujours une tétralogie de Fallot opérée. Les interventions palliatives 
19 Tétralogie de Fallot. Angiographie ventriculaire droite de face. 
20 Coarctation aortique mise en évidence 
par aortographie de face. 
ont des résultats hémodynamiques variables : les anastomoses type 
Blalock-Taussig deviennent insuffisantes ou se thrombosent, avec 
des pressions pulmonaires basses, alors que les anastomoses type 
Potts-Watterston-Cooley ont tendance à créer une hypertension 
pulmonaire. Après cure complète, il n’y a plus de shunt, mais la 
persistance d’une sténose pulmonaire résiduelle est possible. 
COARCTATION AORTIQUE 
Les coarctations aortiques représentent environ 6 % des 
malformations cardiaques à la naissance. Malgré un dépistage de 
plus en plus précoce, le diagnostic est encore souvent fait à l’âge 
adulte, lors du bilan étiologique d’une HTA. Le diagnostic a 
bénéficié du développement des méthodes ultrasonores, surtout 
chez l’enfant. Le cathétérisme et l’aortographie restent utiles, 
particulièrement chez l’adulte, moins échogène, pour apprécier le 
siège et la sévérité de la coarctation (fig 20), préciser l’anatomie de 
l’arc aortique et des vaisseaux collatéraux, rechercher des sténoses 
coronaires. La dilatation par ballon, utile pour les recoarcations 
postopératoires de l’enfant, reste expérimentale chez l’adulte. 
TRANSPOSITION DES GROS VAISSEAUX 
Dans la transposition des gros vaisseaux (TGV), l’aorte naît du VD 
et l’AP du VG. C’est une urgence néonatale. Elle est rapidement 
fatale en l’absence de shunt associé (CIA, CIV, canal artériel). Son 
diagnostic repose sur l’échocardiographie. Le cathétérisme est 
interventionnel et consiste en une atrioseptostomie percutanée au 
ballon réalisée en urgence (manoeuvre de Rashkind, 1966). 
15
32-005-C-35 Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographie dans le diagnostic des cardiopathies Radiodiagnostic 
Références 
[1] Acar J. Cardiopathies valvulaires acquises. Paris :Médecine- 
Sciences Flammarion, 1992 
[2] Ambrose JA, Hjemdahl-Monsen CE. Arteriographic 
anatomy and mechanisms of myocardial ischemia in 
unstable angina. J AmColl Cardiol 1987 ; 9 : 1397-1402 
[3] Ambrose JA, Tannenbaum MA, Alexopoulos D. Angio-graphic 
progression of coronary artery disease and the 
development of myocardial infarction. J Am Coll Cardiol 
1988 ; 12 : 56-62 
[4] AmbroseJA, Winters SL, Stern A,EngA, Teichholz LE, Gorlin 
R et al. Angiographic morphology and the pathogenesis of 
unstable angina pectoris. J Am Coll Cardiol 1985 ; 5 : 
609-615 
[5] Bertrand ME, Laisne C, Lefebvre JM et al. Le spasme des 
artères coronaires. Arch Mal Coeur 1977 ; 70 : 1233-1244 
[6] Braunwald E. Heart disease. Philadelphia : WB Saunders, 
1997 
[7] Brockenbrough E, Braunwald E, Morrow AG. An hemody-namic 
technique for the detection of hypertrophic subaor-tic 
stenosis. Circulation 1961 ; 23 : 189-194 
[8] Brown BG, Bolson EL, Dodge HT. Dynamic mechanisms in 
human coronary stenosis. Circulation 1984 ; 70 : 917-922 
[9] Chow LC, Dittrich HC, Shabetai R. Endomyocardial biopsy 
in patients with unexplained congestive heart failure. Ann 
Intern Med 1988 ; 109 : 535-539 
[10] Click RL, Holmes DR, Vliestra RE. Anomalous coronary 
artery: location, degree of atherosclerosisandeffectonsur-vival. 
A report from the Coronary Artery Surgery Study. J 
Am Coll Cardiol 1988 ; 12 : 531-536 
[11] Cohn PF, Herman MV, Gorlin R. Ventricular dysfunction in 
coronary artery disease. Am J Cardiol 1974 ; 33 : 307 
[12] Criley JH, Siegel RJ. Has « obstruction » hindered our under-standing 
of hypertrophic cardiomyopathy? Circulation 
1985 ; 72 : 1148-1154 
[13] Croft CH, Lipscomb K, Mathis K, Firth BG, Nicod P, TiltonG 
et al. Limitations of qualitative grading in aortic or mitral 
regurgitation. Am J Cardiol 1984 ; 53 : 1593-1598 
[14] Dewood MA, Spores J, Notske R et al. Prevalence of total 
coronary occlusion during the early hours of transmural 
myocardial infarction. N Engl J Med 1980 ; 303 : 897-902 
[15] DiMatteo J, Vacheron A. Cardiologie. Paris : Expansion 
Scientifique Française, 1986 
[16] Dupuis C, Kachaner J, Freedom RM, Payot M, Davignon A. 
Cardiologie pédiatrique. Paris : Médecine-Science Flam-marion, 
1991 
[17] Epstein SE, Cannon RO, Talbot TL. Hemodynamic prin-ciples 
in the control of coronary blood flow. Am J Cardiol 
1985 ; 56 : 4E-10E 
[18] Fernandez F. Le diagnostic des cardiopathies par le cathé-térisme 
et l’angiocardiographie. Paris : JB Baillière, 1986 
[19] Goldberg SJ. The principles of pressure drop in long 
segment stenosis. Herz 1986 ; 11 : 291-295 
[20] Gorlin R, Gorlin SG. Hydraulic formula for calculation of the 
area of stenotic mitral valve, other cardiac valves, and 
central circulatory shunts. Am J Cardiol 1978 ; 41 : 1-29 
[21] Grossman W. Cardiac catheterization and angiography. 
Philadelphia : Lea and Febiger, 1991 
[22] Grossman W, Baim DS. Cardiac catheterization, angiogra-phyandintervention. 
Philadelphia :LeaandFebiger,1991: 
576-577 
[23] Hakki AH, Iskandrian AS, Bemis CE et al. A simplified valve 
formula for the calculation of stenotic cardiac valve areas. 
Circulation 1981 ; 63 : 1050-1055 
[24] Harrison DG, White CW, Hiratza LF, Doty DB, Barnes DH. 
The value of lesion cross-sectional area determined by 
quantitative coronary angiography in assessing the phy-siologic 
significance of proximal left anterior descending 
coronary arterial stenoses. Circulation 1984 ; 69 : 
1111-1114 
[25] HartnellGG,ParnellBM,Pridie RB. Coronary artery ectasia: 
its prevalence and clinical significance in 4 993 patients. Br 
Heart J 1985 ; 54 : 392-395 
[26] Hirshfeld JW. Valve function: stenosis and insufficiency. In : 
Pepine CJ ed. Diagnostic and therapeutic cardiac cathete-rization. 
Baltimore : Williams and Wilkins, 1989 : 390 
[27] Klocke FJ. Measurements of coronary blood flow and 
degree of stenosis : current clinical implications and con-tinuing 
uncertainities. J AmColl Cardiol 1983 ; 1 : 31-41 
[28] Le Pailleur C, Guillemot R, Metzger JP et al. Diagnostic 
hémodynamique et cinéangiographique des myocardio-pathies 
non obstructives peu évoluées. Arch Mal Coeur 
1979 ; 72 : 1311-1319 
[29] Leriche H, Piot JD, Binet JP. Atlas des cardiopathies congé-nitales. 
Médicorama numéro spécial. Paris : Dausse- 
Synthélabo, 1987 
[30] LevinDC.Pathwaysandfunctional significance of the coro-nary 
collateral circulation. Circulation 1974 ; 50 : 831 
[31] Levin DC, Gardinier GA. Coronary arteriography. In : 
BraunwaldE ed. Heart disease. Philadelphia :WBSaunders, 
1988 : 268 
[32] Moss AJ, Adams FH, Emmanovialides GC. Heart disease in 
infants, children and adolescents. Baltimore : Williams and 
Wilkins, 1988 
[33] Pepine CJ, Feldman RL, Conti CR. Recommandations for 
use of ergonovine to provoke coronary artery spasm. 
Cathet Cardiovasc Diagn 1980 ; 6 : 423-426 
[34] Pepine CJ, Hill JA, Lambert CR. Diagnostic and therapeutic 
cardiac catheterization. Baltimore : Williams and Wilkins, 
1989 
[35] Ryan TJ, Faxon DP, Gunnar RM. Guidelines for percutane-ous 
transluminal coronary angioplasty. A report of the 
American college of cardiology american heart association 
task forceonassessment of diagnostic and therapeutic car-diovascular 
procedures (subcommittee on percutaneous 
transluminal coronary angioplasty). JAmColl Cardiol1993; 
22 : 2033- 
[36] Sabia PJ, Powers ER, Ragosta M. An association between 
collateral blood flow and mocardial viability in patients 
with recent myocardial infarction.NEngl JMed1992;327: 
1825-1831 
[37] Sandler H, Dodge HT, Hay RE et al. Quantitation of valvular 
insufficiency in man by angiocardiography. Am Heart J 
1963 ; 65 : 501-513 
[38] Sellers RD, Levy MJ, Amplatz K et al. Left retrograde cardio-angiography 
in acquired cardiac disease. Technic, indica-tions 
and interpretations in 700 cases. Am J Cardiol 1964 ; 
14 : 437-447 
[39] Serruys PW, Reiber JH, Wijns W, Van Den Brand M, Kooij-man 
CJ, Ten Katen HJ et al. Assessment of percutaneous 
transluminal coronary angioplasty by quantitative coro-nary 
angiography: diameter versus densitometric area 
measurements. Am J Cardiol 1984 ; 54 : 482-488 
[40] Shabetai R, Fowler NO, Guntheroth WG. The hemodyna-mics 
of cardiac tamponade and constrictive pericarditis. 
Am J Cardiol 1970 ; 26 : 480-489 
[41] Siegel RJ, Shah PK, Fishbein MC. Idiopathic restrictive car-diomyopathy. 
Circulation 1984 ; 70 : 165-169 
[42] Timi Study Group. The thrombolysis in myocardial infarc-tion 
(TIMI) trial. N Engl J Med 1985 ; 312 : 932-936 
[43] Wexler L, Silverman JF, De Busk RF et al. Angiographic fea-tures 
of rheumatic ands nonrheumatic mitral regurgita-tion. 
Circulation 1971 ; 44 : 1086-1087 
[44] White CW, Wrigh CB, Doty DB, Hiratza LF, Eastham CL, 
Harrison DG et al. Does visual interpretation of the coro-nary 
arteriogram predict the physiologic importance of a 
coronary stenosis? N Engl J Med 1984 ; 310 : 819-824 
[45] Wilson RF, Marcus ML, White CW. Prediction of phy-siologic 
significance of coronary arterial lesions by quanti-tative 
lesion geometry in patients with limited coronary 
artery disease. Circulation 1987 ; 75 : 723-727 
16

Weitere ähnliche Inhalte

Was ist angesagt?

Base ECG et l'interprétation du rythme (French) Symposia
Base ECG et l'interprétation du rythme (French) SymposiaBase ECG et l'interprétation du rythme (French) Symposia
Base ECG et l'interprétation du rythme (French) SymposiaThe CRUDEM Foundation
 
Infections locales en chirurgie
Infections locales en chirurgieInfections locales en chirurgie
Infections locales en chirurgiedrcusse
 
Spondylarthrite ankylosante et autres spondylarthropathies
Spondylarthrite ankylosante et autres spondylarthropathiesSpondylarthrite ankylosante et autres spondylarthropathies
Spondylarthrite ankylosante et autres spondylarthropathieskillua zoldyck
 
Semiologie semio neuroradio
Semiologie semio neuroradioSemiologie semio neuroradio
Semiologie semio neuroradioElsa von Licy
 
Sémiologie artério veineuse
Sémiologie artério veineuseSémiologie artério veineuse
Sémiologie artério veineusekillua zoldyck
 
La-radiographie-du-thorax-normale-ses-variantes-et-ses-pieges-RD-2021 (1).pdf
La-radiographie-du-thorax-normale-ses-variantes-et-ses-pieges-RD-2021 (1).pdfLa-radiographie-du-thorax-normale-ses-variantes-et-ses-pieges-RD-2021 (1).pdf
La-radiographie-du-thorax-normale-ses-variantes-et-ses-pieges-RD-2021 (1).pdfSettiHorri
 
Dissection de l'aorte
Dissection de l'aorteDissection de l'aorte
Dissection de l'aorteBayaAZIZA
 
Syndrome coronarien aigu new (1)
Syndrome coronarien aigu new (1)Syndrome coronarien aigu new (1)
Syndrome coronarien aigu new (1)Rose De Sable
 
Td ecg dr saadi (diapo)
Td ecg dr saadi (diapo)Td ecg dr saadi (diapo)
Td ecg dr saadi (diapo)Bibasai23
 
ventilasyon perfüzyon ilişkisi (fazlası için www.tipfakultesi.org )
ventilasyon perfüzyon ilişkisi (fazlası için www.tipfakultesi.org )ventilasyon perfüzyon ilişkisi (fazlası için www.tipfakultesi.org )
ventilasyon perfüzyon ilişkisi (fazlası için www.tipfakultesi.org )www.tipfakultesi. org
 
Syndrome d'epanchement liquidien
Syndrome d'epanchement liquidienSyndrome d'epanchement liquidien
Syndrome d'epanchement liquidienhind henzazi
 
Formation accélérée en ECG - 2ème session-
Formation accélérée en ECG - 2ème session- Formation accélérée en ECG - 2ème session-
Formation accélérée en ECG - 2ème session- mahfay
 
Syndrome bronchique
Syndrome bronchiqueSyndrome bronchique
Syndrome bronchiqueimma-dr
 

Was ist angesagt? (20)

Coeur pulmonaire chronique
Coeur pulmonaire chroniqueCoeur pulmonaire chronique
Coeur pulmonaire chronique
 
Endocardite infectieuse
Endocardite infectieuseEndocardite infectieuse
Endocardite infectieuse
 
Base ECG et l'interprétation du rythme (French) Symposia
Base ECG et l'interprétation du rythme (French) SymposiaBase ECG et l'interprétation du rythme (French) Symposia
Base ECG et l'interprétation du rythme (French) Symposia
 
Infections locales en chirurgie
Infections locales en chirurgieInfections locales en chirurgie
Infections locales en chirurgie
 
Embolie pulmonaire
Embolie pulmonaireEmbolie pulmonaire
Embolie pulmonaire
 
Spondylarthrite ankylosante et autres spondylarthropathies
Spondylarthrite ankylosante et autres spondylarthropathiesSpondylarthrite ankylosante et autres spondylarthropathies
Spondylarthrite ankylosante et autres spondylarthropathies
 
Semiologie semio neuroradio
Semiologie semio neuroradioSemiologie semio neuroradio
Semiologie semio neuroradio
 
Sémiologie artério veineuse
Sémiologie artério veineuseSémiologie artério veineuse
Sémiologie artério veineuse
 
Toa
ToaToa
Toa
 
La-radiographie-du-thorax-normale-ses-variantes-et-ses-pieges-RD-2021 (1).pdf
La-radiographie-du-thorax-normale-ses-variantes-et-ses-pieges-RD-2021 (1).pdfLa-radiographie-du-thorax-normale-ses-variantes-et-ses-pieges-RD-2021 (1).pdf
La-radiographie-du-thorax-normale-ses-variantes-et-ses-pieges-RD-2021 (1).pdf
 
Dissection de l'aorte
Dissection de l'aorteDissection de l'aorte
Dissection de l'aorte
 
Syndrome coronarien aigu new (1)
Syndrome coronarien aigu new (1)Syndrome coronarien aigu new (1)
Syndrome coronarien aigu new (1)
 
Td ecg dr saadi (diapo)
Td ecg dr saadi (diapo)Td ecg dr saadi (diapo)
Td ecg dr saadi (diapo)
 
Urgences hypertensives
Urgences hypertensivesUrgences hypertensives
Urgences hypertensives
 
ventilasyon perfüzyon ilişkisi (fazlası için www.tipfakultesi.org )
ventilasyon perfüzyon ilişkisi (fazlası için www.tipfakultesi.org )ventilasyon perfüzyon ilişkisi (fazlası için www.tipfakultesi.org )
ventilasyon perfüzyon ilişkisi (fazlası için www.tipfakultesi.org )
 
Syndrome d'epanchement liquidien
Syndrome d'epanchement liquidienSyndrome d'epanchement liquidien
Syndrome d'epanchement liquidien
 
Ph douek syndrome aortique aigu jfim hanoi 2015
Ph douek syndrome aortique aigu jfim hanoi 2015Ph douek syndrome aortique aigu jfim hanoi 2015
Ph douek syndrome aortique aigu jfim hanoi 2015
 
Formation accélérée en ECG - 2ème session-
Formation accélérée en ECG - 2ème session- Formation accélérée en ECG - 2ème session-
Formation accélérée en ECG - 2ème session-
 
Syndrome bronchique
Syndrome bronchiqueSyndrome bronchique
Syndrome bronchique
 
accident vasculaire cérébral (avec mp3)
accident vasculaire cérébral (avec mp3)accident vasculaire cérébral (avec mp3)
accident vasculaire cérébral (avec mp3)
 

Ähnlich wie Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographi

A qui proposer une angioplastie carotidienne en 2011
A qui proposer une angioplastie carotidienne en 2011A qui proposer une angioplastie carotidienne en 2011
A qui proposer une angioplastie carotidienne en 2011oussama El-h
 
A qui proposer une angioplastie carotidienne en 2011
A qui proposer une angioplastie carotidienne en 2011A qui proposer une angioplastie carotidienne en 2011
A qui proposer une angioplastie carotidienne en 2011oussama El-h
 
Goal-directed Echocardiography | Ali JENDOUBI, MD | 2017
Goal-directed Echocardiography | Ali JENDOUBI, MD | 2017Goal-directed Echocardiography | Ali JENDOUBI, MD | 2017
Goal-directed Echocardiography | Ali JENDOUBI, MD | 2017Ali Jendoubi, MD
 
Thrombose veineuse_kane
 Thrombose veineuse_kane Thrombose veineuse_kane
Thrombose veineuse_kanesfa_angeiologie
 
Coronarographie
CoronarographieCoronarographie
Coronarographieimma-dr
 
02.neuro_radiologie.pdf
02.neuro_radiologie.pdf02.neuro_radiologie.pdf
02.neuro_radiologie.pdfOnLine68
 
030 035 francisco corrige
030 035 francisco corrige030 035 francisco corrige
030 035 francisco corrigesfa_angeiologie
 
Evaluation Ultrasonique Des StéNoses Carotidiennes
Evaluation Ultrasonique Des StéNoses CarotidiennesEvaluation Ultrasonique Des StéNoses Carotidiennes
Evaluation Ultrasonique Des StéNoses CarotidiennesARMVOP Médecin Vasculaire
 
Evaluation Ultrasonique Des StéNoses Carotidiennes
Evaluation Ultrasonique Des StéNoses CarotidiennesEvaluation Ultrasonique Des StéNoses Carotidiennes
Evaluation Ultrasonique Des StéNoses CarotidiennesARMVOP Médecin Vasculaire
 
insuffisance mitrale ischémique
insuffisance mitrale ischémiqueinsuffisance mitrale ischémique
insuffisance mitrale ischémiquesiham h.
 
Prise en charge aux urgences du syndrome coronarien aigu san
Prise en charge aux urgences du syndrome coronarien aigu sanPrise en charge aux urgences du syndrome coronarien aigu san
Prise en charge aux urgences du syndrome coronarien aigu sanAbryda Aity
 
Angiographie par résonance magnétique de l’artère carotide e
Angiographie par résonance magnétique de l’artère carotide eAngiographie par résonance magnétique de l’artère carotide e
Angiographie par résonance magnétique de l’artère carotide eimma-dr
 
Angiographie vertébromédullaire. technique et radioanatomie
Angiographie vertébromédullaire. technique et radioanatomieAngiographie vertébromédullaire. technique et radioanatomie
Angiographie vertébromédullaire. technique et radioanatomieimma-dr
 
Angiographie vertébromédullaire. technique et radioanatomie
Angiographie vertébromédullaire. technique et radioanatomieAngiographie vertébromédullaire. technique et radioanatomie
Angiographie vertébromédullaire. technique et radioanatomieimma-dr
 

Ähnlich wie Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographi (20)

A qui proposer une angioplastie carotidienne en 2011
A qui proposer une angioplastie carotidienne en 2011A qui proposer une angioplastie carotidienne en 2011
A qui proposer une angioplastie carotidienne en 2011
 
A qui proposer une angioplastie carotidienne en 2011
A qui proposer une angioplastie carotidienne en 2011A qui proposer une angioplastie carotidienne en 2011
A qui proposer une angioplastie carotidienne en 2011
 
Goal-directed Echocardiography | Ali JENDOUBI, MD | 2017
Goal-directed Echocardiography | Ali JENDOUBI, MD | 2017Goal-directed Echocardiography | Ali JENDOUBI, MD | 2017
Goal-directed Echocardiography | Ali JENDOUBI, MD | 2017
 
Annales
AnnalesAnnales
Annales
 
Thrombose veineuse_kane
 Thrombose veineuse_kane Thrombose veineuse_kane
Thrombose veineuse_kane
 
Coronarographie
CoronarographieCoronarographie
Coronarographie
 
Séance 4
Séance 4Séance 4
Séance 4
 
Scanner coronaire 10 septembre 2009
Scanner coronaire 10 septembre 2009Scanner coronaire 10 septembre 2009
Scanner coronaire 10 septembre 2009
 
02.neuro_radiologie.pdf
02.neuro_radiologie.pdf02.neuro_radiologie.pdf
02.neuro_radiologie.pdf
 
Sca externes.1
Sca externes.1Sca externes.1
Sca externes.1
 
030 035 francisco corrige
030 035 francisco corrige030 035 francisco corrige
030 035 francisco corrige
 
IRM cardiaque
IRM cardiaqueIRM cardiaque
IRM cardiaque
 
Evaluation Ultrasonique Des StéNoses Carotidiennes
Evaluation Ultrasonique Des StéNoses CarotidiennesEvaluation Ultrasonique Des StéNoses Carotidiennes
Evaluation Ultrasonique Des StéNoses Carotidiennes
 
Evaluation Ultrasonique Des StéNoses Carotidiennes
Evaluation Ultrasonique Des StéNoses CarotidiennesEvaluation Ultrasonique Des StéNoses Carotidiennes
Evaluation Ultrasonique Des StéNoses Carotidiennes
 
insuffisance mitrale ischémique
insuffisance mitrale ischémiqueinsuffisance mitrale ischémique
insuffisance mitrale ischémique
 
Prise en charge aux urgences du syndrome coronarien aigu san
Prise en charge aux urgences du syndrome coronarien aigu sanPrise en charge aux urgences du syndrome coronarien aigu san
Prise en charge aux urgences du syndrome coronarien aigu san
 
Angiographie par résonance magnétique de l’artère carotide e
Angiographie par résonance magnétique de l’artère carotide eAngiographie par résonance magnétique de l’artère carotide e
Angiographie par résonance magnétique de l’artère carotide e
 
Angiographie vertébromédullaire. technique et radioanatomie
Angiographie vertébromédullaire. technique et radioanatomieAngiographie vertébromédullaire. technique et radioanatomie
Angiographie vertébromédullaire. technique et radioanatomie
 
Angiographie vertébromédullaire. technique et radioanatomie
Angiographie vertébromédullaire. technique et radioanatomieAngiographie vertébromédullaire. technique et radioanatomie
Angiographie vertébromédullaire. technique et radioanatomie
 
NSTEMI 2011
NSTEMI 2011NSTEMI 2011
NSTEMI 2011
 

Mehr von imma-dr

Résumé anatomie pathologique
Résumé anatomie pathologiqueRésumé anatomie pathologique
Résumé anatomie pathologiqueimma-dr
 
Dysplasies osseuses identifiables à la naissance
Dysplasies osseuses identifiables à la naissanceDysplasies osseuses identifiables à la naissance
Dysplasies osseuses identifiables à la naissanceimma-dr
 
Duplications coliques
Duplications coliquesDuplications coliques
Duplications coliquesimma-dr
 
Du magnétisme du proton au signal par résonance magnétique n
Du magnétisme du proton au signal par résonance magnétique nDu magnétisme du proton au signal par résonance magnétique n
Du magnétisme du proton au signal par résonance magnétique nimma-dr
 
Doppler transcrânien
Doppler transcrânienDoppler transcrânien
Doppler transcrânienimma-dr
 
Doppler de l’appareil urinaire
Doppler de l’appareil urinaireDoppler de l’appareil urinaire
Doppler de l’appareil urinaireimma-dr
 
Diverticules œsophagiens
Diverticules œsophagiensDiverticules œsophagiens
Diverticules œsophagiensimma-dr
 
Diagnostic de l’infection virale fœtale échographie et tec
Diagnostic de l’infection virale fœtale   échographie et tecDiagnostic de l’infection virale fœtale   échographie et tec
Diagnostic de l’infection virale fœtale échographie et tecimma-dr
 
Diagnostic anténatal des uropathies malformatives
Diagnostic anténatal des uropathies malformativesDiagnostic anténatal des uropathies malformatives
Diagnostic anténatal des uropathies malformativesimma-dr
 
Diagnostic anténatal des cardiopathies congénitales
Diagnostic anténatal des cardiopathies congénitalesDiagnostic anténatal des cardiopathies congénitales
Diagnostic anténatal des cardiopathies congénitalesimma-dr
 
Déminéralisation osseuse chez l’enfant
Déminéralisation osseuse chez l’enfantDéminéralisation osseuse chez l’enfant
Déminéralisation osseuse chez l’enfantimma-dr
 
Contusions hépatiques diagnostic et traitement conservateu
Contusions hépatiques   diagnostic et traitement conservateuContusions hépatiques   diagnostic et traitement conservateu
Contusions hépatiques diagnostic et traitement conservateuimma-dr
 
Conduite à tenir devant une masse focale hépatique
Conduite à tenir devant une masse focale hépatiqueConduite à tenir devant une masse focale hépatique
Conduite à tenir devant une masse focale hépatiqueimma-dr
 
Colpocystogramme technique et résultats
Colpocystogramme   technique et résultatsColpocystogramme   technique et résultats
Colpocystogramme technique et résultatsimma-dr
 
Coloscopie virtuelle par scanner
Coloscopie virtuelle par scannerColoscopie virtuelle par scanner
Coloscopie virtuelle par scannerimma-dr
 
Classification des cardiopathies congénitales
Classification des cardiopathies congénitalesClassification des cardiopathies congénitales
Classification des cardiopathies congénitalesimma-dr
 
Cas cliniques urgences génito-urinaires
Cas cliniques   urgences génito-urinairesCas cliniques   urgences génito-urinaires
Cas cliniques urgences génito-urinairesimma-dr
 
Cas cliniques tumeurs du rein
Cas cliniques   tumeurs du reinCas cliniques   tumeurs du rein
Cas cliniques tumeurs du reinimma-dr
 
Cas cliniques imagerie par résonance magnétique génito-uri
Cas cliniques   imagerie par résonance magnétique génito-uriCas cliniques   imagerie par résonance magnétique génito-uri
Cas cliniques imagerie par résonance magnétique génito-uriimma-dr
 
Cardiopathies par obstacle du cœur gauche
Cardiopathies par obstacle du cœur gaucheCardiopathies par obstacle du cœur gauche
Cardiopathies par obstacle du cœur gaucheimma-dr
 

Mehr von imma-dr (20)

Résumé anatomie pathologique
Résumé anatomie pathologiqueRésumé anatomie pathologique
Résumé anatomie pathologique
 
Dysplasies osseuses identifiables à la naissance
Dysplasies osseuses identifiables à la naissanceDysplasies osseuses identifiables à la naissance
Dysplasies osseuses identifiables à la naissance
 
Duplications coliques
Duplications coliquesDuplications coliques
Duplications coliques
 
Du magnétisme du proton au signal par résonance magnétique n
Du magnétisme du proton au signal par résonance magnétique nDu magnétisme du proton au signal par résonance magnétique n
Du magnétisme du proton au signal par résonance magnétique n
 
Doppler transcrânien
Doppler transcrânienDoppler transcrânien
Doppler transcrânien
 
Doppler de l’appareil urinaire
Doppler de l’appareil urinaireDoppler de l’appareil urinaire
Doppler de l’appareil urinaire
 
Diverticules œsophagiens
Diverticules œsophagiensDiverticules œsophagiens
Diverticules œsophagiens
 
Diagnostic de l’infection virale fœtale échographie et tec
Diagnostic de l’infection virale fœtale   échographie et tecDiagnostic de l’infection virale fœtale   échographie et tec
Diagnostic de l’infection virale fœtale échographie et tec
 
Diagnostic anténatal des uropathies malformatives
Diagnostic anténatal des uropathies malformativesDiagnostic anténatal des uropathies malformatives
Diagnostic anténatal des uropathies malformatives
 
Diagnostic anténatal des cardiopathies congénitales
Diagnostic anténatal des cardiopathies congénitalesDiagnostic anténatal des cardiopathies congénitales
Diagnostic anténatal des cardiopathies congénitales
 
Déminéralisation osseuse chez l’enfant
Déminéralisation osseuse chez l’enfantDéminéralisation osseuse chez l’enfant
Déminéralisation osseuse chez l’enfant
 
Contusions hépatiques diagnostic et traitement conservateu
Contusions hépatiques   diagnostic et traitement conservateuContusions hépatiques   diagnostic et traitement conservateu
Contusions hépatiques diagnostic et traitement conservateu
 
Conduite à tenir devant une masse focale hépatique
Conduite à tenir devant une masse focale hépatiqueConduite à tenir devant une masse focale hépatique
Conduite à tenir devant une masse focale hépatique
 
Colpocystogramme technique et résultats
Colpocystogramme   technique et résultatsColpocystogramme   technique et résultats
Colpocystogramme technique et résultats
 
Coloscopie virtuelle par scanner
Coloscopie virtuelle par scannerColoscopie virtuelle par scanner
Coloscopie virtuelle par scanner
 
Classification des cardiopathies congénitales
Classification des cardiopathies congénitalesClassification des cardiopathies congénitales
Classification des cardiopathies congénitales
 
Cas cliniques urgences génito-urinaires
Cas cliniques   urgences génito-urinairesCas cliniques   urgences génito-urinaires
Cas cliniques urgences génito-urinaires
 
Cas cliniques tumeurs du rein
Cas cliniques   tumeurs du reinCas cliniques   tumeurs du rein
Cas cliniques tumeurs du rein
 
Cas cliniques imagerie par résonance magnétique génito-uri
Cas cliniques   imagerie par résonance magnétique génito-uriCas cliniques   imagerie par résonance magnétique génito-uri
Cas cliniques imagerie par résonance magnétique génito-uri
 
Cardiopathies par obstacle du cœur gauche
Cardiopathies par obstacle du cœur gaucheCardiopathies par obstacle du cœur gauche
Cardiopathies par obstacle du cœur gauche
 

Kürzlich hochgeladen

《购买维多利亚大学学历本科学位证书》
《购买维多利亚大学学历本科学位证书》《购买维多利亚大学学历本科学位证书》
《购买维多利亚大学学历本科学位证书》rnrncn29
 
Résultats de la seconde vague du baromètre de la santé connectée 2024
Résultats de la seconde vague du baromètre de la santé connectée 2024Résultats de la seconde vague du baromètre de la santé connectée 2024
Résultats de la seconde vague du baromètre de la santé connectée 2024benj_2
 
Dr MEHRI TURKI IMEN - Traitement du double menton : Une nouvelle technique tu...
Dr MEHRI TURKI IMEN - Traitement du double menton : Une nouvelle technique tu...Dr MEHRI TURKI IMEN - Traitement du double menton : Une nouvelle technique tu...
Dr MEHRI TURKI IMEN - Traitement du double menton : Une nouvelle technique tu...Aymen Masri
 
Le rôle central de la médecine interne dans l’évolution des systèmes de santé...
Le rôle central de la médecine interne dans l’évolution des systèmes de santé...Le rôle central de la médecine interne dans l’évolution des systèmes de santé...
Le rôle central de la médecine interne dans l’évolution des systèmes de santé...Khadija Moussayer
 
Biologie moléculaire_S6_ première partie .pptx
Biologie moléculaire_S6_ première partie .pptxBiologie moléculaire_S6_ première partie .pptx
Biologie moléculaire_S6_ première partie .pptxrababouerdighi
 
LA POLYARTHRITE RHUMATOIDE, UNE AMELIORATION DE LA PRISE EN CHARGE AVEC NOTAM...
LA POLYARTHRITE RHUMATOIDE, UNE AMELIORATION DE LA PRISE EN CHARGE AVEC NOTAM...LA POLYARTHRITE RHUMATOIDE, UNE AMELIORATION DE LA PRISE EN CHARGE AVEC NOTAM...
LA POLYARTHRITE RHUMATOIDE, UNE AMELIORATION DE LA PRISE EN CHARGE AVEC NOTAM...Khadija Moussayer
 
Module 10 Causerie educative en planification familiale.pptx
Module 10 Causerie educative en planification familiale.pptxModule 10 Causerie educative en planification familiale.pptx
Module 10 Causerie educative en planification familiale.pptxOuedraogoSoumaila3
 
CHANGEMENT DE PANSEMENT et quelques types .pptx
CHANGEMENT DE PANSEMENT et quelques types .pptxCHANGEMENT DE PANSEMENT et quelques types .pptx
CHANGEMENT DE PANSEMENT et quelques types .pptxKawTar253413
 

Kürzlich hochgeladen (8)

《购买维多利亚大学学历本科学位证书》
《购买维多利亚大学学历本科学位证书》《购买维多利亚大学学历本科学位证书》
《购买维多利亚大学学历本科学位证书》
 
Résultats de la seconde vague du baromètre de la santé connectée 2024
Résultats de la seconde vague du baromètre de la santé connectée 2024Résultats de la seconde vague du baromètre de la santé connectée 2024
Résultats de la seconde vague du baromètre de la santé connectée 2024
 
Dr MEHRI TURKI IMEN - Traitement du double menton : Une nouvelle technique tu...
Dr MEHRI TURKI IMEN - Traitement du double menton : Une nouvelle technique tu...Dr MEHRI TURKI IMEN - Traitement du double menton : Une nouvelle technique tu...
Dr MEHRI TURKI IMEN - Traitement du double menton : Une nouvelle technique tu...
 
Le rôle central de la médecine interne dans l’évolution des systèmes de santé...
Le rôle central de la médecine interne dans l’évolution des systèmes de santé...Le rôle central de la médecine interne dans l’évolution des systèmes de santé...
Le rôle central de la médecine interne dans l’évolution des systèmes de santé...
 
Biologie moléculaire_S6_ première partie .pptx
Biologie moléculaire_S6_ première partie .pptxBiologie moléculaire_S6_ première partie .pptx
Biologie moléculaire_S6_ première partie .pptx
 
LA POLYARTHRITE RHUMATOIDE, UNE AMELIORATION DE LA PRISE EN CHARGE AVEC NOTAM...
LA POLYARTHRITE RHUMATOIDE, UNE AMELIORATION DE LA PRISE EN CHARGE AVEC NOTAM...LA POLYARTHRITE RHUMATOIDE, UNE AMELIORATION DE LA PRISE EN CHARGE AVEC NOTAM...
LA POLYARTHRITE RHUMATOIDE, UNE AMELIORATION DE LA PRISE EN CHARGE AVEC NOTAM...
 
Module 10 Causerie educative en planification familiale.pptx
Module 10 Causerie educative en planification familiale.pptxModule 10 Causerie educative en planification familiale.pptx
Module 10 Causerie educative en planification familiale.pptx
 
CHANGEMENT DE PANSEMENT et quelques types .pptx
CHANGEMENT DE PANSEMENT et quelques types .pptxCHANGEMENT DE PANSEMENT et quelques types .pptx
CHANGEMENT DE PANSEMENT et quelques types .pptx
 

Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographi

  • 1. Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographie dans le diagnostic des cardiopathies T Carrères JL Georges Résumé. – Le cathétérisme cardiaque droit et gauche et l’angiocardiographie sont des techniques invasives qui permettent de confirmer le diagnostic et d’évaluer avec précision la sévérité et le retentissement sur le fonctionnement cardiaque de toutes les cardiopathies caractérisées par une atteinte du muscle myocardique, des valves cardiaques ou du péricarde. Ces techniques, qui ont longtemps été les seules méthodes capables de fournir ces renseignements au clinicien, restent la méthode de référence à laquelle les autre modes d’exploration du fonctionnement cardiaque ont été confrontés pour leur validation. Elles gardent une place de choix en cas de discordance entre la clinique et les données de l’échodoppler, ou avant d’envisager la correction de la cardiopathie par la chirurgie ou le cathétérisme interventionnel. La coronarographie est le seul examen permettant le diagnostic de certitude et l’évaluation de la sévérité des lésions coronaires. C’est l’examen clé du bilan d’une cardiopathie ischémique, permettant de choisir le meilleur traitement pour un patient donné parmi les différentes options thérapeutiques, et notamment les possibilités de revascularisation par l’angioplastie coronaire ou la chirurgie. © 2000 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés. Introduction Dans cet article, nous n’abordons que les anomalies hémodynamiques et angiographiques observées dans les principales cardiopathies. Les indications, techniques d’examen et résultats normaux pris en référence ont été détaillés dans « Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographie. Techniques et résultats chez le sujet normal » 32-005-C-30 de l’Encyclopédie Médico-Chirurgicale). Cardiopathies ischémiques Les anomalies hémodynamiques et angiographiques rencontrées dans les cardiopathies ischémiques concernent les artères coronaires, le myocarde et les valves. ANOMALIES DES ARTÈRES CORONAIRES La coronarographie donne des renseignements sur l’anatomie et la distribution coronaires, le nombre, le siège, l’aspect et l’importance des sténoses fixes ou dynamiques, sur les lésions non sténosantes, et sur la qualité du lit d’aval. ¦ Sténoses fixes athéromateuses Siège et nombre Elles peuvent être uniques ou multiples, intéresser un segment quelconque des artères coronaires. Elles siègent le plus souvent sur Thierry Carrères : Ancien chef de clinique-assistant, praticien hospitalier, hôpital Victor-Dupouy, 69, rue du Lieutenant-Colonel-Prud’on, 95107 Argenteuil cedex, France. Jean-Louis Georges : Ancien chef de clinique-assistant, praticien hospitalier, hôpital Mignot, 177, rue de Versailles, 78157 Le Chesnay cedex, France. 1 Coronarographie de la coronaire gauche en inci-dence OAP 15° et caudo-craniale : sténose serrée proximale de l’artère inter-ventriculaire antérieure. les segments proximaux ou aux bifurcations, ce dernier détail étant important à préciser en raison des difficultés techniques souvent rencontrées dans le traitement de ce type de lésions par angioplastie percutanée. Les lésions sont dites monotronculaires si elles n’intéressent qu’un seul tronc principal (interventriculaire antérieure [IVA], circonflexe ou coronaire droite) ou l’une de leur branche de division, bi- et tritronculaires si elles intéressent deux ou les trois troncs principaux (fig 1, 2). Les sténoses du tronc commun (TC) de la coronaire gauche sont particulièrement dangereuses à cathétériser en raison du caractère potentiellement occlusif de la sonde dans le tronc sténosé. Elles sont suspectées sur la sévérité du tableau clinique, la présence de calcifications du TC à la scopie. Son caractère serré est affirmé par la ventricularisation des courbes de pression apparaissant dès le cathétérisme de l’ostium par la sonde, l’absence de reflux de produit de contraste dans l’aorte lors de l’injection, et bien sûr, la mise en évidence d’une sténose supérieure à 50 % en diamètre sur le TC. Les Encyclopédie Médico-Chirurgicale 32-005-C-35 32-005-C-35 Toute référence à cet article doit porter la mention : Carrères T et Georges JL. Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographie dans le diagnostic des cardiopathies. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés), Radiodiagnostic - Coeur-Poumon, 32-005-C-35, 2000, 16 p.
  • 2. 32-005-C-35 Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographie dans le diagnostic des cardiopathies Radiodiagnostic *A *B *A *B sténoses du TC sont visibles en incidence de face, ou en discrète oblique antérieure droite (OAD) : 10°, en oblique antérieure gauche (OAG) : 50° ou en spider (OAG 45° + caudal 25°) (fig 3). On se limite aux incidences strictement nécessaires d’une part au diagnostic de sténose significative du tronc, et d’autre part à la visualisation du lit d’aval qui guide le geste de revascularisation. Deux incidences suffisent, dans la plupart des cas, en retirant la sonde entre les injections. Retentissement physiologique de la sténose : aspect théorique Lorsque le sang traverse une sténose, il subit une perte de pression (énergie). Cette perte de pression peut être estimée par l’équation simplifiée suivante [8] : DP = 1,8 . Q + 6,1 . Q2 d 4 stén d 4 stén (1) – DP est la chute de pression au travers de la sténose en mmHg ; – Q est le débit au travers de la sténose en mL/s ; – dstén est le diamètre minimal de la sténose en millimètres. Le premier terme reflète les forces de friction qui s’exercent sur le flux sanguin lorsqu’il traverse le segment sténosé, dues à la viscosité sanguine. Le second terme reflète la perte de pression qui survient lorsque l’énergie transportée par la colonne sanguine est transformée en énergie cinétique en raison de l’accélération du flux dans la sténose et en turbulences à la sortie de la sténose (forces de séparation). · Flux coronaire Lorsque le flux augmente, les forces de séparation, qui augmentent comme le carré de Q, prennent une part prédominante sur les forces de friction, celles-ci devenant négligeables. Ainsi, l’augmentation du flux et la chute de pression au travers de la sténose sont reliées par une courbe exponentielle. L’augmentation du flux coronaire entraîne une augmentation du gradient de pression au travers de la sténose 2 Athérome tritronculaire. A. Coronaire gauche en OAD 30° : sténose serrée de l’artère circonflexe et sténoses étagées de l’IVA (interventriculaire antérieure). B. Coronaire droite en OAG 45° : sténoses serrées au segment 2 et au trépied. 3 Sténose serrée calcifiée et excentrée du tronc com-mun de la coronaire gauche. A. En incidence OAD 30°. B. En incidence OAG 45° et craniocaudale 25°. et une baisse de la pression de perfusion poststénotique pouvant aboutir à son collapsus. Ce phénomène peut être responsable d’une ischémie myocardique dans trois situations cliniques s’accompagnant d’une augmentation du flux sanguin coronaire : lors de la prise de vasodilatateurs des artérioles coronaires comme le dipyridamole et l’adénosine, à l’effort [17] et en cas d’anémie. · Sévérité de la sténose Quelle que soit la valeur du flux coronaire, le déterminant le plus important de la résistance à l’écoulement sanguin induite par une sténose est le diamètre minimal de l’artère à son niveau. La chute de pression induite par la sténose est en effet, comme le montre la formule ci-dessus, inversement proportionnelle au diamètre minimal de l’artère élevé à la puissance quatre. Ainsi, un changement modeste de diamètre de l’artère peut avoir des conséquences hémodynamiques importantes en présence d’une sténose sévère. Par exemple, lorsque le degré de sténose passe de 80 à 90 %, la résistance d’une sténose est multipliée par trois [27]. · Effet d’entrée et de sortie de sténose La vitesse du flux sanguin augmente (énergie cinétique) et sa pression (énergie statique) diminue dans un segment artériel rétréci. La transformation de l’énergie statique en énergie cinétique entraînerait une perte d’énergie modérée si le flux restait laminaire dans la sténose. Or celui-ci ne reste laminaire que si l’entrée et la sortie du segment rétréci se font de façon graduelle, et la plupart des sténoses ont des zones de transition abruptes entraînant une perte importante d’énergie due aux forces de séparation mises en jeu dans la formation de turbulences. Quantification de la sténose C’est un temps important de l’analyse angiographique, le degré de sténose permettant d’estimer son éventuel retentissement hémodynamique sur le flux d’aval. 2
  • 3. Radiodiagnostic Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographie dans le diagnostic des cardiopathies 32-005-C-35 *A *B Les sténoses peuvent être quantifiées : – en comparant le diamètre minimal de l’artère au diamètre du segment artériel sain d’amont et d’aval, si possible sur deux incidences orthogonales. Ce critère est le plus souvent utilisé en raison de sa simplicité. Les difficultés sont liées au choix du segment de référence, en cas de naissance d’une collatérale ou de dilatation coronaire juste avant ou après la sténose ; – en mesurant le diamètre absolu du rétrécissement en millimètres, après calibration de la sonde ; – en mesurant la longueur de la sténose en millimètres. Cependant, ce facteur n’a qu’un retentissement physiologique modeste et n’intervient que pour de très longs segments rétrécis [19]. Les mesures des diamètres coronaires doivent être faites sur une artère bien opacifiée et en diastole, avant et après injection intracoronaire d’un vasodilatateur (trinitrine ou molsidomine) qui permet de lever un éventuel spasme surajouté. En cas de sténose très excentrée, la fiabilité des mesures de diamètre en une ou deux incidences est moindre. L’acquisition numérique permet l’utilisation de logiciels de détection automatique des contours, soit par analyse de l’échelle des gris, soit par vidéodensitométrie, et le calcul automatique du pourcentage et de la longueur des sténoses (fig 4). La corrélation entre les valeurs obtenues par ces méthodes semi-automatiques et la réserve coronaire est en effet excellente en cas d’atteinte monotronculaire et de sténose focalisée [45]. Elle l’est moins lorsque l’atteinte coronaire est pluritronculaire et diffuse [44]. Ces méthodes semi-automatisées doivent être préférées à la simple estimation visuelle de la sténose, celle-ci entraînant une grande variabilité intra- et interindividuelle, même lorsqu’elle est pratiquée par des coronarographistes chevronnés. Classiquement, la coronarographie permet de détecter les sténoses supérieures à 20 % de toute artère coronaire dont le diamètre interne est supérieur à 1 mm. Une sténose est dite « significative » pour une réduction de diamètre supérieure à 50 %, ce qui correspond à une réduction de surface de 75 %. Une sténose est dite « serrée » pour une réduction de diamètre supérieure ou égale à 75 %, correspondant à une réduction de surface de plus de 90 %, ce degré de sténose étant susceptible d’entraîner au repos une diminution du flux coronaire d’aval [45]. Il convient cependant de rappeler le manque de prédictivité du degré de sténose mesuré par l’angiographie coronaire quant à la survenue d’un infarctus du myocarde, celui-ci survenant la plupart du temps dans les suites d’une rupture de plaque sur une sténose initialement modérée et compliquée d’une thrombose responsable de l’occlusion complète de l’artère [3]. Aspect L’aspect morphologique de la sténose est important à prendre en compte. Il faut ainsi préciser la longueur, le caractère concentrique ou excentrique de la sténose, le caractère anfractueux, creusant, voire franchement très irrégulier de ses berges, l’existence de calcifications ou de boucles de la coronaire sur le site de la sténose ou en amont 4 A. Quantification semi-automatique d’une sténose siégeant au segment 2 de la coronaire droite par le système Philips DCI-St. B. Calcul automatique du pourcentage de sténose en diamètre (% D), en surface (% A), du diamètre absolu de la sténose (D obs) et du segment de référence (D réf), et de la réserve de flux coronaire transsténotique (SFR). 5 Classification de l’aspect morpholo-gique des sténoses coronariennes. Tableau I. – Classification ACC/AHAdes lésions coronaires. Lésions de type A (taux de succès élevé, > 85 %, faible risque) - courte > 10 mm - peu ou pas de calcifications - concentrique - pas d’occlusion complète - aisément accessible - à distance de l’ostium - dans un segment dont l’angle est < 45° - pas de branche collatérale importante incluse dans la sténose - contours lisses - absence de thrombose Lésions de type B (taux de succès modéré, 60-85 %, risque modéré) - 10 à 20 mm de longueur - calcifications modérées - excentrique - occlusion datant de moins de 3 mois - segment proximal modérément - localisation ostiale tortueux - 45° < angulation du segment < 90° - bifurcation nécessitant une technique à deux guides - contours irréguliers - thrombus intracoronaire Lésions de type C (taux de succès faible, > 60 %, haut risque) - longueur > 20 mm - occlusion complète plus de 3 mois - segment proximal très tortueux - impossibilité de protection d’une branche importante - angulation du segment > 90° - greffon veineux avec lésions friables de celle-ci. Plusieurs tentatives de classification de l’aspect des sténoses ont été proposées. La figure 5 reproduit la classification proposée par Ambrose à partir d’une étude sur 110 patients en angor stable ou instable. Dans cette étude, l’aspect morphologique est relativement bien corrélé au statut clinique du patient. Ainsi, les sténoses excentriques dont les berges sont anfractueuses ou qui présentent des irrégularités multiples sont beaucoup plus souvent rencontrées dans un contexte d’angor instable [4]. Le tableau I décrit la classification ACC/AHA des lésions coronaires employées dans la plupart des publications internationales, celle-ci permettant de prédire de façon satisfaisante la faisabilité et les risques d’une éventuelle angioplastie [35]. 3
  • 4. 32-005-C-35 Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographie dans le diagnostic des cardiopathies Radiodiagnostic Lit d’aval L’anatomie, le calibre et la qualité du lit artériel situé en aval d’une sténose sont primordiaux pour l’indication d’une éventuelle revascularisation chirurgicale. On note la présence de calcifications, de branches suffisamment développées pour permettre l’anastomose d’un greffon ayant un bon débit, de sténoses distales étagées. En cas d’occlusion ou de sténose très serrée, on doit rechercher systématiquement, lors de temps tardifs ou d’injection controlatérale, une circulation collatérale réinjectant plus ou moins complètement le lit d’aval de l’artère occluse (fig 6). L’existence d’une suppléance a une valeur pronostique (préservation de la viabilité myocardique) et thérapeutique. Les suppléances les plus fréquentes sont homocoronaires (entre deux des trois branches de la coronaire gauche, ou d’un segment à l’autre de la coronaire droite par de petites branches collatérales) ou controlatérales (anastomoses entre la circonflexe distale et l’interventriculaire postérieure [IVP], récurrente de la pointe ou réseau des septales entre l’IVA et l’IVP). ¦ Occlusions et thromboses Il est bien établi que l’occlusion aiguë thrombotique d’une artère coronaire est la cause et non la conséquence de l’infarctus aigu du myocarde [14]. Cette certitude n’a été possible qu’avec la pratique systématique d’une coronarographie dans les premières heures de l’infarctus, justifiée par le développement de la thrombolyse intracoronaire. Les grands essais thérapeutiques portant sur la thrombolyse intracoronaire et intraveineuse optent généralement pour la classification des lésions coronarographiques mise au point dans l’étude TIMI [42] : – TIMI 0 : occlusion sans passage du produit de contraste ; – TIMI 1 : occlusion avec passage du contraste, sans opacifier le lit d’aval ; – TIMI 2 : occlusion avec passage retardé du contraste dans le lit d’aval ; – TIMI 3 : sténose avec opacification normale du lit d’aval. Bien que pratique pour décrire les images angiographiques, on sait maintenant que cette classification ne permet pas d’individualiser des entités cliniques distinctes après une thrombolyse à la phase aiguë d’un infarctus, un flux TIMI 2 ayant la même signification pronostique qu’un flux TIMI 0. Comme nous l’avons vu pour les sténoses serrées, la recherche d’une circulation de suppléance homo- ou controlatérale est d’une importance capitale pour le pronostic (préservation du myocarde en aval de l’occlusion [36]) et pour poser l’indication de revascularisation (fig 6). Il est à noter que certaines occlusions coronaires distales ne sont pas directement visualisables à la coronarographie (pas d’image d’amputation, pas de reprise rétrograde de l’artère) et ne se manifestent que par un vide vasculaire dans un territoire défini (pauvreté d’un réseau diagonal ou marginal gauche avec coronaire droite dominée par exemple). Les thrombus coronaires non occlusifs se traduisent par des images claires, inhomogènes intracoronaires (filling defect) (fig 7). Ils peuvent survenir sur une artère coronaire angiographiquement saine, mais compliquent le plus souvent une sténose athéromateuse sous-jacente. ¦ Sténoses dynamiques Elles peuvent être dues à un spasme artériel ou à une compression de l’artère coronaire par le myocarde. Les spasmes coronaires peuvent être provoqués mécaniquement par la sonde. Ils siègent à l’extrémité de la sonde, entraînant rapidement une ventricularisation, voire un amortissement complet des courbes de pression en bout de sonde, et cèdent spontanément au retrait de celle-ci. Ils n’ont pas de signification pathologique. On les observe le plus souvent sur la coronaire droite. Il peut être difficile de faire la distinction entre une sténose ostiale et un spasme en bout de sonde. On peut alors s’aider de la présence de calcifications, en faveur d’une sténose organique, de la séquence injection-test normale, bon reflux et bonne pression en bout de sonde-amortissement des courbes avec absence de reflux souvent observée lors de l’installation du spasme, et surtout d’injections non sélectives dans le sinus de Valsalva pour faire la distinction entre ces deux entités. Les spasmes spontanés ont, en revanche, une grande valeur diagnostique, surtout s’ils reproduisent les signes fonctionnels (douleurs thoraciques, palpitations, lipothymies) et/ou les signes électrocardiographiques (anomalies de la repolarisation, troubles du rythme) qui ont motivé la coronarographie. Ils réalisent des sténoses serrées régulières et assez longues, sont parfois diffus et peuvent être occlusifs. Pour être significatifs, ils doivent réduire de plus de 30 % le diamètre de l’artère. Enfin, les spasmes peuvent être déclenchés par des agents pharmacologiques (test à la méthylergométrine [Méthergint] 0,2 à 0,4 mg en intraveineux direct [IVD]) ou par certaines manoeuvres (hyperpnée). La présence d’une image compatible avec un spasme impose l’administration IV ou intracoronaire d’un dérivé nitré ou équivalent (Lénitralt, Risordant, Corvasalt). La disparition ou la nette régression de l’aspect de sténose à l’injection de contrôle réalisée quelques minutes après dérivé nitré, confirme la composante spastique pure ou partielle de la sténose. Les compressions coronaires surviennent lorsque l’artère coronaire a un trajet intramyocardique (pont musculaire) et/ou qu’il existe une hypertrophie ventriculaire gauche. La sténose n’apparaît qu’en systole (milking syndrome, syndrome de traite des Anglo-Saxons). Ils siègent dans la plupart des cas sur l’IVA et ses branches diagonales, et ne sont qu’exceptionnellement responsables d’ischémie. 6 Occlusion ostiale du tronc commun de la coronaire gauche avec suppléance totale controlatérale. Aux temps tardifs, l’injection de la coronaire droite opacifie de façon ré-trograde l’ensemble du réseau coronaire gauche. 7 Thrombus non occlusif de l’artère coronaire droite : aspect de filling defect. 4
  • 5. Radiodiagnostic Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographie dans le diagnostic des cardiopathies 32-005-C-35 ¦ Autres atteintes Anomalies de naissance des artères coronaires Chez l’adulte, elles sont le plus souvent découvertes fortuitement en cours d’examen. Certaines peuvent être responsables d’une ischémie myocardique, voire d’une mort subite [10]. Ce sont : – la naissance anormale de la coronaire gauche à partir de l’artère pulmonaire (AP) ; – la naissance du TC du sinus antérodroit lorsque le TC passe entre l’AP et l’aorte, ou la coronaire droite naissant du sinus antérogauche et passant elle aussi entre les deux gros vaisseaux de la base. Le mécanisme de l’ischémie serait une compression du vaisseau anormal entre AP et aorte lorsque celles-ci se dilatent lors de l’effort. Dans le cas de la naissance du TC du sinus antérodroit, trois autres trajets anormaux du tronc ont été rapportés : l’un postérieur, le TC partant vers la droite puis cravatant en arrière l’aorte puis l’AP avant de donner l’IVA et la circonflexe, et deux trajets antérieurs, le TC partant d’abord vers la gauche avant de passer juste devant l’AP (trajet « antérieur ») ou en dessous et en avant de celle-ci (trajet « septal »). Ces trois dernières anomalies ont été exceptionnellement rendues responsables d’une ischémie myocardique sans que l’on puisse en expliquer le mécanisme de façon satisfaisante ; – d’autres anomalies ont été décrites et ne sont pas responsables d’une ischémie. Elles sont retrouvées chez 0,5 à 1 % des patients coronarographiés. Ce sont : – la naissance de la circonflexe du sinus antérodroit ou de la partie initiale de la coronaire droite, celle-ci partant d’abord vers la droite avant de cravater l’aorte par l’arrière pour rejoindre, par un trajet postérieur, le sillon auriculoventriculaire ; – l’artère coronaire unique ; – la naissance haute de la coronaire droite, au-dessus du sinus de Valsalva. Anévrysmes coronaires On distingue : – les coronaires ectasiques, dans lesquelles l’ensemble du vaisseau, voire du réseau coronaire, a un aspect anévrysmal. Cette anomalie est retrouvée chez 1 à 3 % des patients dans les séries angiographiques ou autopsiques. Elle ne semble pas s’accompagner de risque particulier ou altérer la survie des patients [25] ; – les anévrysmes localisés, touchant le plus souvent l’IVA et pratiquement toujours associés à des sténoses sévères et diffuses. Leur rupture semble exceptionnelle et les résultats de la résection chirurgicale incertains. Fistules coronaires Ce sont des communications anormales entre les artères coronaires et les cavités cardiaques : oreillette droite (OD), ventricule droit (VD), ventricule gauche (VG), veines caves, AP. Elle sont parfois responsables d’ischémie myocardique par un phénomène de « vol coronaire ». Sténoses non athéroscléreuses Citons les sténoses syphilitiques, ostiales et historiques, les sténoses postradiques, les sténoses ostiales des artérites inflammatoires et de la maladie de Takayashu et, plus récemment apparue, la maladie coronaire du greffon chez les transplantés cardiaques. ANOMALIES DU MYOCARDE ET DE LA VALVE MITRALE Les anomalies myocardiques et valvulaires mitrales des cardiopathies ischémiques sont précisées par le cathétérisme et l’angiographie ventriculaires gauches. ¦ Cathétérisme Il permet de mettre en évidence des anomalies de la fonction globale du VG : *A *B 8 Angiographies ventriculaires gauches en OAD 30° montrant une akinésie apicale (A) et une dyskinésie avec anévrysme antérieur (B). – lors du cathétérisme droit : élévation des pressions capillaire pulmonaire (PCP) et artérielle pulmonaire (PAP), diminution du débit et de l’index cardiaque. En cas d’insuffisance mitrale (IM), onde v sur la courbe capillaire pulmonaire ; – lors du cathétérisme gauche : élévation de la pression télédiastolique ventriculaire gauche (PTDVG) supérieure ou égale à 12 mmHg. ¦ Angiographie ventriculaire gauche Réalisée en double incidence OAD 30° et OAG 45° ou 60°, elle reste l’examen de référence pour l’analyse de la fonction myocardique dans les cardiopathies ischémiques. Elle apprécie : – les volumes ventriculaires : degré de dilatation ventriculaire en systole et/ou diastole ; – la fonction systolique globale : diminution du volume d’éjection systolique (VES), de la fraction d’éjection ventriculaire gauche ; – la contraction régionale (fig 8) : elle peut être diminuée (hypokinésie), absente (akinésie) ou paradoxale avec mouvement 5
  • 6. 32-005-C-35 Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographie dans le diagnostic des cardiopathies Radiodiagnostic d’expansion en systole d’un segment de paroi ventriculaire (dyskinésie). La déformation du contour du VG en diastole et son aspect dyskinétique en systole signent la présence d’un anévrysme. Les anomalies de cinétique des parois antérieure, apicale et postéro-inférieure sont visibles en OAD 30°, les troubles de cinétique des parois latérales et septale en OAG 50-60° ; – la continence de la valve mitrale : l’opacification plus ou moins complète de l’oreillette gauche (OG) par une régurgitation systolique du produit de contraste, en dehors d’extrasystoles ventriculaires, permet d’affirmer une IM et d’apprécier son importance de façon semi-quantitative. L’infarctus du myocarde entraîne généralement une akinésie d’un ou de plusieurs segments ventriculaires, voire une hypokinésie si son étendue a pu être limitée par une reperfusion précoce ou l’existence d’une circulation de suppléance. Ces anomalies peuvent être définitives, partiellement ou totalement régressives (sidération de myocarde ischémié mais viable). Rarement, la cinétique régionale à l’état basal paraît normale et les anomalies n’apparaissent qu’après un test de provocation (effort isométrique, cycles postextra-systoliques, pacing auriculaire). Dans 10 à 15 % des cas, l’infarctus évolue vers la constitution d’un anévrysme ventriculaire. En l’absence d’infarctus, seules les sténoses coronaires significatives s’accompagnent de troubles de cinétique segmentaires, le plus souvent d’une hypokinésie. La topographie des anomalies de cinétique régionale est étroitement liée à celle des lésions coronaires. Les cardiopathies ischémiques évoluées peuvent conduire à un aspect de cardiopathie dilatée avec hypokinésie globale. L’évaluation de la cinétique régionale basale, après test de provocation ou administration de dérivés nitrés, de la dilatation et de la fonction systolique du VG est capitale dans le choix des indications de revascularisation coronaire. Une atteinte pluritronculaire à fraction d’éjection basse ou associée à un anévrysme réséquable oriente vers une revascularisation chirurgicale. L’indication de revascularisation par pontage ou angioplastie d’une artère coronaire sténosée ou occluse est quasi systématique si le territoire myocardique d’aval est normo- ou hypokinétique, alors qu’en cas d’akinésie, elle n’est proposée que si des signes de viabilité du myocarde d’aval sont présents (récidive ischémique, redistribution du thallium). Enfin, rappelons que la fraction d’éjection du VG est un des principaux facteurs prédictifs de mortalité globale et de mort subite après infarctus du myocarde. Les IM ischémiques peuvent relever de deux mécanismes : dysfonction (voire rupture) de pilier, dans le cadre des infarctus postérieurs ou surtout latéraux ; dilatation de l’anneau mitral secondaire à la dilatation du VG. Elles sont à rechercher systématiquement lors de l’exploration des cardiopathies ischémiques car elles conditionnent le pronostic et peuvent modifier les indications thérapeutiques. Cardiopathies valvulaires RÉTRÉCISSEMENT AORTIQUE Seules les sténoses aortiques fixes, par opposition à la sténose dynamique de la myocardiopathie hypertrophique obstructive sont décrites ici. ¦ Rétrécissement aortique valvulaire Protocole de l’exploration hémodynamique L’exploration complète comprend un cathétérisme droit et gauche, une coronarographie, une angiographie ventriculaire gauche et une angiographie sus-sigmoïdienne. La mesure du débit cardiaque (Qc) doit être effectuée de façon synchrone à la mesure du gradient aortique transsténotique. En pratique, le cathéter de Swan-Ganz est laissé en place dans l’AP, sa voie distale perfusée de façon continue afin d’éviter tout caillotage, et l’on ne mesure le débit qu’après franchissement de l’orifice aortique et avant la ventriculographie. 9 Schéma des courbes de pressions obte-nues lors du retrait d’une sonde à bout distal unique en cas de rétrécissement aortique (Rao) sous-orificiel (myocardiopathie hyper-trophique obstructive par exemple), supraori-ficiel (sténose aortique congénitale supraval-vulaire) et de rétrécissement valvulaire aortique. 10 Rétrécissement aortique. Schéma d’une superposition des courbes de pressions ventricu-laires gauches (VG) et aortique (Ao). La planimétrie de la surface grisée permet d’obtenir le gradient systolique moyen VG-aorte et de calculer la sur-face fonctionnelle aortique. TES : temps d’éjection systo-lique ventriculaire gauche ; ¢Pmax : gradient de pression systolique maximale VG-aorte ; ¢P pic à pic : différence entre la pression maximale VG et la pression maximale aortique. L’orifice aortique sténosé n’est franchi que dans 90 à 95 % des cas. Ce franchissement peut nécessiter différentes sondes et guides et comporte un risque d’embolie calcaire. On ne se passe de l’examen hémodynamique avec franchissement du rétrécissement aortique que dans les cas où il est possible de mesurer de façon parfaitement fiable les gradients et la surface valvulaire par échocardiographie couplée au doppler. L’examen se résume alors à une coronarographie, une lésion significative des artères coronaires étant retrouvée dans 10 à 30 % des cas, et cela même en l’absence de tout signe clinique d’insuffisance coronaire [18]. Dans tous les autres cas, l’exploration complète avec franchissement du rétrécissement aortique est nécessaire afin de poser l’indication chirurgicale de façon formelle. Profil hémodynamique Les pressions droites sont le plus souvent normales. L’intérêt du cathétérisme droit est la mesure du Qc nécessaire à la mesure de la surface aortique par la formule de Gorlin. Le cathétérisme gauche permet le diagnostic de sténose aortique en montrant l’existence d’un gradient de pression systolique entre le VG et l’aorte. On constate également une élévation de la pression systolique du VG, une élévation variable des pressions de remplissage du VG, et un amortissement de l’ascension de la pression aortique en systole (fig 9, 10). La meilleure méthode de mesure du gradient de pression transvalvulaire est l’enregistrement simultané des pressions ventriculaires gauches et aortiques par un cathéter à double lumière ou par deux cathéters différents, l’un placé dans l’aorte et l’autre dans le VG. On peut aussi obtenir une courbe de retrait de la pointe 6
  • 7. Radiodiagnostic Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographie dans le diagnostic des cardiopathies 32-005-C-35 du VG dans l’aorte par le même cathéter, mais cette dernière méthode nécessite d’utiliser la superposition d’une courbe ventriculaire gauche et d’une courbe aortique obtenues sur des cycles de durée strictement identique pour le calcul du gradient moyen transaortique, ce qui n’est pas toujours possible. Enfin, on peut également utiliser l’enregistrement de la pression fémorale par la voie latérale d’un désilet dont le diamètre est supérieur d’au moins 1 French à celui de la sonde ventriculaire gauche. Plusieurs paramètres sont mesurés sur l’enregistrement à haute vitesse (50 cm/s) (fig 10) : – le gradient maximal ; – le gradient moyen par planimétrie de l’aire située entre la courbe ventriculaire gauche et la courbe aortique ; – le gradient pic à pic. Ce dernier n’a pas de support physiologique réel, mais il permet une estimation rapide de l’importance du gradient transvalvulaire. Il est en effet très proche du gradient moyen dans les sténoses sévères. L’idéal est d’effectuer ces mesures sur plusieurs cycles et de les moyenner afin de tenir compte des variations dues à la respiration ou à l’existence d’un trouble du rythme (fibrillation auriculaire notamment). En cas de suspicion de sténose sous-aortique associée (cardiomyopathie obstructive [CMO]), il faut enregistrer une courbe de retrait depuis la pointe du VG jusqu’à l’aorte avec une sonde à trou distal unique. Un gradient moyen transaortique important (supérieur à 50 mmHg) traduit toujours un rétrécissement aortique significatif. Un gradient moyen modéré de l’ordre de 20 à 30 mmHg peut lui aussi correspondre à une sténose serrée avec bas Qc. Pour cette raison, la sévérité d’une sténose aortique est appréciée avec plus de précision par le calcul de la surface aortique fonctionnelle. La surface aortique est calculée à partir du gradient moyen transorificiel (DP) en mmHg, du Qc en mL/min, de la fréquence cardiaque (FC) et du temps d’éjection systolique (TES) en s·min-1, par la formule de R et SG Gorlin [20] : Surface aortique (cm2) = Qc TES x FC 44,5 DP Le calcul de la surface aortique est faussé par la présence d’une insuffisance aortique (IA) car le flux exact antérograde transorificiel ne peut être quantifié et la surface calculée est alors inférieure à la surface réelle. Le rétrécissement aortique est considéré comme significatif pour une surface inférieure à 1 cm2, serré pour une surface inférieure à 0,7 cm2 ou une surface indexée à la surface corporelle inférieure à 0,5 cm2 (la surface aortique normale est de 3 cm2). Une formule simplifiée, basée sur le fait qu’à l’état de repos le produit de la FC par le TES et la constante de Gorlin est proche de 1, a été proposée [23] et permet une estimation rapide de la surface en cours de cathétérisme chez les patients non tachycardes : Surface = Qc (L / min) DP Angiographie L’angiographie ventriculaire gauche en OAD 30° renseigne sur le siège de l’obstruction, le volume, la cinétique et l’épaisseur du VG, la présence de calcifications des sigmoïdes et l’atteinte associée de l’aorte ascendante. Il faut toutefois savoir que l’injection de produit de contraste peut être mal tolérée chez les patients en défaillance ventriculaire gauche et dont la PCP est élevée. Le rapport bénéfice/risque de l’angiographie doit être soigneusement évalué dans ce cas particulier. L’angiographie sus-sigmoïdienne recherche une fuite aortique associée. Elle n’est pas réalisée de façon systématique et son indication est actuellement guidée par les données de l’échodoppler. ¦ Rétrécissements aortiques fixes sous- et supravalvulaires Les sténoses aortiques sous-valvulaires fixes, qui représentent environ 30 % des rétrécissements aortiques congénitaux, sont liées à la présence d’une membrane semi-lunaire en diaphragme, d’un bourrelet fibreux, ou d’un long rétrécissement en tunnel fibromusculaire en dessous des sigmoïdes aortiques. Le siège de l’obstruction peut être précisé sur une courbe de retrait avec une sonde à trou distal unique. Les différents rétrécissements sous-aortiques apparaissent bien à l’angiographie ventriculaire gauche, surtout en incidence OAG crâniale, sous la forme d’un defect de produit de contraste, plus ou moins large selon le type de l’obstacle (diaphragme ou bourrelet), situé sous la valve aortique. Les sténoses supra-aortiques, toujours congénitales, sont très rares, s’accompagnent d’une atteinte des sigmoïdes aortiques et des artères coronaires et s’intègrent souvent dans un syndrome polymalformatif. L’aspect de la courbe de retrait est caractéristique (fig 9), de même que l’angiographie ventriculaire gauche qui montre un aspect dit en « calebasse », l’aorte initiale normale ou dilatée étant surmontée par une zone d’étranglement correspondant au rétrécissement. INSUFFISANCE AORTIQUE Les IA, définies par une régurgitation diastolique de sang de l’aorte dans le VG, ont des causes multiples, que l’on peut grouper en deux mécanismes : – les lésions organiques des sigmoïdes aortiques : rhumatisme articulaire aigu, endocardite, rhumatisme à HLA (human leukocyte antigen) B27, lésion traumatique, bicuspidie, syphilis ; – les IA fonctionnelles par anomalie de l’anneau aortique : dissection aortique, maladie annuloectasiante, anévrysmes de l’aorte ascendante. Certaines relèvent des deux mécanismes (maladie de Marfan). Sur le plan du diagnostic hémodynamique et de l’évolution, il faut distinguer les IA chroniques des IA aiguës. ¦ Insuffisances aortiques chroniques Protocole de l’exploration hémodynamique L’exploration angiographique a pour but principal de quantifier l’IA, mais également d’en préciser l’étiologie, d’apprécier son retentissement ventriculaire et de rechercher des lésions associées. L’ensemble de ces éléments est précieux pour résoudre la question difficile de la date optimale de la chirurgie. L’exploration complète comprend un cathétérisme droit avec mesure du Qc, un cathétérisme gauche, une angiographie sus-sigmoïdienne, éventuellement une ventriculographie et une coronarographie. Les indications de la coronarographie sont précisées dans le fascicule 32-005-C-30 de l’Encyclopédie Médico-Chirurgicale. Profil hémodynamique Les pressions droites sont généralement normales. La mesure du Qc, effectuée juste avant la ventriculographie, est nécessaire au calcul de la fraction de régurgitation (FR). Le cathétérisme gauche montre une pression aortique diastolique abaissée (augmentation de la différentielle). L’élévation de la PTDVG dépend de la sévérité de l’IA, de la compliance du VG, du degré d’hypertrophie et d’une coronaropathie associée. Angiographie L’angiographie ventriculaire gauche montre un VG hypertrophié et dilaté, parfois de façon considérable. La fraction d’éjection ventriculaire gauche, longtemps normale, s’abaisse dans les formes évoluées. Une IM fonctionnelle par dilatation de l’anneau est possible. Lorsque la fuite aortique est importante, le VG est suffisamment opacifié lors de l’angiographie sus-sigmoïdienne, et la ventriculographie sélective n’est pas nécessaire. L’angiographie sus-sigmoïdienne en OAD 30 à 45°, en injectant au moins 40 mL/s de produit de contraste à 20 mL/s par une sonde « queue-de-cochon » dont la boucle est positionnée au contact du 7
  • 8. 32-005-C-35 Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographie dans le diagnostic des cardiopathies Radiodiagnostic plancher valvulaire, est un temps capital de l’exploration. Le reflux du contraste dans le VG en diastole affirme l’IA et permet une appréciation semi-quantitative. Plusieurs méthodes de cotation, dérivant de celle établie par Sellers, ont été proposées. Une des plus utilisées définit quatre grades (Grossman, 1989) : – IA légère (+) : léger reflux diastolique dans la chambre de chasse du VG. Le produit de contraste est lavé à chaque systole ; – IA modérée (++) : la régurgitation entraîne une opacification modérée de tout le VG, qui persiste lors de la systole suivante, mais dont la densité est inférieure à celle de l’aorte ; – IA importante (+++) : opacification dense de tout le VG, qui s’accentue avec les cycles suivants. La densité du VG est égale à celle de l’aorte ; – IA massive (++++) : le VG est opacifié dès la première diastole et paraît plus dense que l’aorte. L’angiographie sus-sigmoïdienne permet également de préciser la taille de l’anneau et de la portion ascendante de l’aorte thoracique, de rechercher une image de dissection de l’aorte. Calcul de la FR : la FR est égale au rapport de la différence entre débit angiographique et débit effectif (Fick, thermodilution ou indicateur coloré) sur le débit angiographique. En termes de volumes, l’équation devient : FR (%) = VS - VSE VS – VS (en angiographie) = VTD - VTS. – VSE (volume systolique effectif) = Qc (thermodilution, Fick, en mL/min) divisé par la FC. Une IA légère correspond à une FR inférieure à 20 %, une IA modérée à une FR comprise entre 20 et 40 %, une IA importante à une FR comprise entre 40 et 60 % ; elle est supérieure à 60 % en cas d’IA massive. La FR ne peut pas être calculée en cas de double fuite mitrale et aortique, ou aortique et transseptale (communication interventriculaire [CIV]). Indication opératoire En cas de gêne fonctionnelle importante, l’indication opératoire ne se discute pas. En présence d’une IA chronique modérée ou importante, peu ou pas symptomatique, on retient généralement les critères d’opérabilité suivants [1, 18] : – fraction d’éjection du VG inférieure à 50 % ; – index cardiaque inférieur à 2,2 L/min/m2 ; – PCP supérieure à 12 mmHg ; – volume télédiastolique du VG indexé supérieur à 200 mL/m2 ; – volume télésystolique du VG indexé supérieur à 100 mL/m2 ; – rapport volume régurgitant/volume télédiastolique inférieur à 25 %. ¦ Insuffisances aortiques aiguës Protocole de l’exploration Il est le même que dans le cas de l’IA chronique, à savoir un cathétérisme droit avec mesure du Qc, un cathétérisme gauche, une angiographie sus-sigmoïdienne, éventuellement une ventriculographie et une coronarographie. Les indications de la coronarographie sont précisées dans le fascicule 32-005-C-30 de l’Encyclopédie Médico-Chirurgicale. Profil hémodynamique Dans cette situation, les mécanismes d’adaptation ventriculaire gauche n’ont pas le temps de se développer. Les pressions droites sont élevées, le Qc abaissé. L’oxymétrie est utile pour détecter un shunt gauche-droit dans certaines situations (endocardite avec abcès de l’anneau aortique). 11 Rétrécissement mitral : superposition des courbes de pression capillaire pulmonaire et ventriculaire gauches montrant l’existence d’un gradient de pression en diastole. Le cathétérisme gauche montre une PTDVG très élevée. Le VG n’est pas dilaté, ni hypertrophié. L’IA est le plus souvent importante. Dans certains cas, la situation hémodynamique trop précaire contre-indique l’angiographie sus-sigmoïdienne et l’exploration doit se focaliser sur les données nécessaires au chirurgien (coronaires, shunt gauche-droit, anatomie de l’aorte ascendante). RÉTRÉCISSEMENT MITRAL Le rétrécissement mitral (RM) est le plus souvent rhumatismal, beaucoup plus rarement congénital par calcification de l’anneau ou par coeur triatrial. Bien qu’un gradient soit présent dès que la surface mitrale est inférieure à 2 cm2 (normale : de 4 à 6 cm2), les symptômes n’apparaissent que lorsque la surface mitrale devient voisine de 1 cm2. ¦ Protocole de l’exploration hémodynamique L’évaluation échodoppler des RM étant particulièrement fiable, le cathétérisme n’est pas toujours réalisé en préopératoire. L’exploration complète d’un RM comporte un cathétérisme droit et gauche avec enregistrement simultané des PCP et ventriculaires gauches et mesure du Qc. L’angiographie ventriculaire, gauche ou droite, n’est pas systématique et n’est réalisée que si l’on suspecte une fuite valvulaire associée. Les indications de la coronarographie sont précisées dans le fascicule 32-005-C-30 de l’Encyclopédie Médico-Chirurgicale. ¦ Profil hémodynamique Les pressions droites, et surtout la PCP, sont élevées en cas de RM serré, réalisant un tableau d’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) postcapillaire. Les résistances artérielles pulmonaires sont élevées, le Qc abaissé. À un stade plus avancé, apparaît un gradient artériolocapillaire (PAP diastolique - PCP > 10 mmHg) témoignant d’une HTAP mixte, pré- et postcapillaire. D’autres modifications peuvent être notées en cas d’insuffisance ou de rétrécissement tricuspidien associés. On emploie de préférence une sonde à trou distal de type Cournand. Celle-ci permet de débuter l’examen par des prélèvements de sang dans la veine cave inférieure (VCI), la veine cave supérieure (VCS), l’OD et l’AP, afin d’éliminer un shunt gauche-droit associé (association communication interauriculaire [CIA] + RM ou syndrome de Lutembacher). Le cathétérisme gauche permet la mesure du gradient transmitral. Il nécessite un enregistrement simultané des pressions ventriculaire et auriculaire gauches (fig 11, 12) en vitesse 50 mm/s. La mesure la plus précise est obtenue par une sonde introduite dans le VG par voie artérielle rétrograde et une autre introduite dans l’OG par voie transseptale. Dans la plupart des cas, pour simplifier la procédure, on assimile la pression auriculaire gauche à la PCP. Celle-ci est au mieux enregistrée par la sonde Cournand, les cathéters souples de type Swan-Ganz ayant été rendus responsables de surestimations du gradient transvalvulaire par certains auteurs. On peut s’assurer de la position « capillaire » du cathéter en vérifiant que la pression capillaire moyenne est bien inférieure à la PAP moyenne, et en prélevant un échantillon de sang capillaire dont la saturation doit 8
  • 9. Radiodiagnostic Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographie dans le diagnostic des cardiopathies 32-005-C-35 être égale à la saturation artérielle systémique. Il est conseillé d’effectuer un deuxième enregistrement simultané des courbes ventriculaire gauche et capillaire, en ayant inversé les cathéters reliés aux têtes de pression afin de vérifier que le gradient enregistré n’est pas dû à un défaut de calibration de ces têtes. Du fait du délai physiologique de transmission de l’onde de pression auriculaire gauche à travers les veines pulmonaires et le lit capillaire, les deux courbes doivent être superposées, en faisant coïncider le sommet de l’onde « v » de la courbe capillaire avec la descente rapide de la courbe ventriculaire gauche. Les valeurs du gradient maximal protodiastolique et du gradient moyen (planimétrie) sont mesurées (fig 12). La mesure du Qc, nécessaire au calcul de la surface mitrale, doit être effectuée immédiatement après cet enregistrement des pressions capillaire et ventriculaire gauches, en raison de la possibilité de changement des conditions hémodynamiques en cours de cathétérisme (FC notamment). Comme pour l’orifice aortique, le calcul de la surface mitrale est obtenu à partir du gradient moyen DP en mmHg, du Qc mesuré juste avant ou après (en cm3/min), de la FC et du temps de remplissage diastolique (TRD en s·min-1), par la formule de Gorlin [20] : Qc S (cm2) = TRD 37,7 DP La formule de Gorlin n’est pas applicable pour le calcul de la surface mitrale en présence d’une IM ou d’un gradient transmitral trop faible (< 10 mmHg). Le RM est considéré comme significatif pour une surface inférieure à 2 cm2, moyennement serré pour une surface inférieure à 1,5 cm2, serré pour une surface inférieure à 1 cm2. ¦ Angiographie L’angiographie ventriculaire gauche en OAD 30° peut montrer une IM associée, des troubles de la cinétique segmentaire postérobasale et un aspect déformé en « trèfle » de la cavité ventriculaire, liés aux lésions de l’appareil sous-valvulaire. La fonction systolique est en général normale. L’angiographie ventriculaire droite permet de quantifier une insuffisance tricuspide associée et au temps gauche d’évaluer la taille de l’OG et l’aspect de la valve mitrale. INSUFFISANCE MITRALE L’IM est définie comme une régurgitation de sang du VG dans l’OG en systole. ¦ Protocole de l’exploration hémodynamique Comme pour l’IA, l’exploration hémodynamique a pour but la quantification de la fuite, la recherche d’une étiologie, l’appréciation du retentissement ventriculaire et la recherche de lésions associées (coronaires notamment). Elle comprend : – un cathétérisme cardiaque droit avec mesure du Qc pour estimer le retentissement de la fuite sur les pressions pulmonaires ; – un cathétérisme gauche avec enregistrement simultané des courbes ventriculaire gauche et capillaire afin de déterminer le gradient transmitral et d’éliminer un RM associé (maladie mitrale) ; – une ventriculographie gauche en deux incidences pour quantifier l’importance de la fuite et calculer la fraction d’éjection systolique et la FR. Les indications de la coronarographie sont précisées dans le fascicule précédent. ¦ Profil hémodynamique Les pressions droites peuvent être élevées, témoignant d’une HTAP postcapillaire. En cas d’IM aiguë ou d’IM chronique moyenne à importante avec OG peu compliante, on enregistre sur la courbe capillaire pulmonaire une onde v ample. Celle-ci n’est pas pathognomonique d’une fuite mitrale sévère. On peut notamment voir de grandes ondes v à la phase aiguë d’une défaillance ventriculaire gauche, lorsque l’OG est peu compliante. Ce signe garde néanmoins une bonne valeur et une onde v dont l’amplitude est supérieure à deux fois celle de la pression capillaire moyenne suggère fortement une IM sévère [21, 22]. Celle-ci est quasi certaine lorsque l’onde v est supérieure à trois fois la pression capillaire moyenne. Elle peut cependant faire totalement défaut, notamment dans les IM chroniques avec dilatation auriculaire importante, et son absence n’élimine en aucun cas une IM sévère. Elle est d’autre part très sensible à la postcharge ; elle peut par exemple totalement disparaître après injection IV de vasodilatateurs. ¦ Angiographie ventriculaire gauche. Quantification de l’insuffisance mitrale L’angiographie ventriculaire gauche est effectuée en OAD 30° et éventuellement en OAG 60°. Le reflux de contraste dans l’OG en systole et en l’absence d’extrasystoles ventriculaires qui peuvent créer de fausses fuites, affirme l’IM. La direction du jet régurgitant en OAD est évocatrice du feuillet mitral atteint et parfois de l’étiologie : jet « antihoraire » en cas d’incompétence de la petite valve, jet « horaire » en cas d’incompétence de la grande valve [43], jet « central » dans les IM rhumatismales. L’angiographie ventriculaire gauche précise également la taille du VG et de l’anneau mitral, l’existence d’un bombement systolique de l’une ou des deux valves en arrière du plan de l’anneau mitral (prolapsus), l’existence d’un trouble de la cinétique segmentaire ventriculaire gauche. Les calcifications de la valve mitrale sont vues en cas d’IM rhumatismale et les calcifications de l’anneau dans les IM dégénératives. La quantification des IM repose, comme pour les IA, sur une gradation semi-quantitative et sur le calcul de la FR. Une classification usuelle, dérivée de celle de Sellers, propose quatre grades de régurgitation, symbolisés par une à quatre croix selon l’importance de la fuite : – IM légère (+) : contraste n’opacifiant pas l’ensemble de l’OG et chassé à chaque systole, ce qui correspond à une FR inférieure à 20 % ; – IM modérée (++) : opacification complète de l’OG mais de densité inférieure au VG, FR de 20 à 40 % ; – IM importante (+++) : opacification de l’OG de densité égale à celle du VG, FR de 40 à 60 % ; – IM massive (++++) : opacification intégrale de l’OG en une systole et reflux dans les veines pulmonaires, FR supérieure à 60 % (fig 13). 12 Rétrécissement mitral. Schéma d’une superposition des courbes de pression ven-triculaire gauche (VG) et auriculaire gauche (OG). La planimétrie de la surface grisée permet d’obtenir le gradient diastolique moyen transmitral et de calculer la surface fonctionnelle mitrale. Les pressions sont exprimées en mmHg. TRD : temps de remplissage diastolique ventriculaire gauche ; ¢Pmax : gradient de pression diastolique OG-VG maximal. 9
  • 10. 32-005-C-35 Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographie dans le diagnostic des cardiopathies Radiodiagnostic Le calcul de la FR repose sur le même principe que dans le cas de l’IA : elle est égale au rapport de la différence entre débit angiographique et le débit effectif (Fick, thermodilution ou indicateur coloré) sur le débit angiographique. En terme de volumes, l’équation devient : FR = VS - VSE VS – VS = VTD -VTS. – VSE = Qc (thermodilution, Fick, en mL/min) divisé par la FC. Une IM légère correspond à une FR inférieure à 20 %, une IM modérée à une FR entre 20 et 40 %, une IM importante à une FR entre 40 et 60 % ; elle est supérieure à 60 % en cas d’IM massive. La FR ne peut pas être calculée en cas de double fuite, mitrale et aortique. Enfin, le calcul de la fraction d’éjection est un temps très important de l’exploration invasive des IM, l’atteinte de la fonction systolique du VG avec une FE inférieure à 50 % étant un signe de mauvais pronostic signalé par de nombreux auteurs. ¦ Indication opératoire Elle ne se discute pas en cas d’IM massive chez un patient symptomatique. En présence d’une IM chronique modérée ou importante chez un patient peu ou pas symptomatique, l’étiologie de la fuite est un facteur important à prendre en compte, l’attitude étant généralement plus agressive si une plastie de bonne qualité est envisageable (prolapsus de la petite valve). On a par ailleurs déjà évoqué l’importance de la fraction d’éjection systolique en temps que facteur pronostique et l’opération est proposée dès que la fraction d’éjection commence à s’altérer et s’approche de 50 %. RÉTRÉCISSEMENT ET INSUFFISANCE TRICUSPIDES ¦ Rétrécissement tricuspide Le cathétérisme droit montre une augmentation de la pression auriculaire droite, avec grande onde a en rythme sinusal, un gradient de pression diastolique entre l’OD et le VD (significatif si supérieur à 4 mmHg), une diminution du Qc. Le calcul de la surface tricuspide utilise la formule de Gorlin. Une atteinte mitrale, aortique rhumatismale, ainsi qu’une insuffisance tricuspide associée sont recherchées en fonction des données de l’échodoppler. Un rétrécissement tricuspide est significatif pour une surface inférieure à 1,5 cm2, serré pour une surface inférieure à 1 cm2. ¦ Insuffisance tricuspide Elle est le plus souvent fonctionnelle, liée à une surcharge et une dilatation du VD par HTAP pré- ou postcapillaire. Elle est plus rarement organique : rhumatisme articulaire aigu, endocardite (toxicomane) ou causes rares (tumeur, fibrose endocardique, traumatisme). Le cathétérisme droit montre une grande onde v sur la courbe auriculaire droite, des PAP normales en cas d’insuffisance tricuspide organique isolée, élevées en cas d’insuffisance tricuspide secondaire à une HTAP. L’angiographie ventriculaire droite en OAD 15-45° permet une évaluation semi-quantitative, selon le même principe que pour les IM. RÉTRÉCISSEMENT ET INSUFFISANCE PULMONAIRES Le rétrécissement ou sténose pulmonaire fait partie des cardiopathies congénitales et est décrit dans cet article. L’insuffisance pulmonaire est généralement secondaire à une HTAP, rarement à une endocardite. Les volumes et la PTDVD sont augmentés. L’angiographie pulmonaire est peu utile au diagnostic (valeur de l’échographie, gêne liée à la sonde). Myocardiopathies Elles regroupent les atteintes du muscle cardiaque d’origines inflammatoire, immunologique, dégénérative, métabolique, toxique ou idiopathique. Anatomiquement et fonctionnellement, elles sont classées en plusieurs groupes : myocardiopathies dilatées, hypertrophiques, restrictives et oblitératives. MYOCARDIOPATHIES DILATÉES La forme la plus fréquente est la myocardiopathie dilatée idiopathique, anciennement dénommée cardiomyopathie non obstructive (CMNO). ¦ Protocole de l’exploration hémodynamique L’exploration hémodynamique et angiographique peut être indiquée, soit à titre diagnostique devant l’association d’une cardiomégalie et de signes d’insuffisance cardiaque congestive, soit à titre d’évaluation, notamment si une transplantation cardiaque est envisagée. Dans le premier cas, elle comprend un cathétérisme droit et gauche, une coronarographie et une angiographie ventriculaires gauches. Dans le deuxième cas, elle comprend un cathétérisme droit avec mesure des résistances artérielles pulmonaires. ¦ Profil hémodynamique Les pressions droites peuvent être normales au début de l’évolution de la cardiopathie et/ou en cas de traitement par diurétiques ou vasodilatateurs. Il est alors nécessaire de recourir à une épreuve de remplissage (Plasmiont ou sérum physiologique). Lors des poussées d’insuffisance cardiaque ou à un stade tardif, il existe une élévation des pressions auriculaire droite, ventriculaire droite, PAP et PCP (HTAP postcapillaire), une diminution du débit et de l’index cardiaques. Les résistances artérielles pulmonaires sont mesurées à l’état basal et après perfusion d’un agent vasodilatateur (nitroprussiate de sodium) ou inotrope (dobutamine, énoximone). Des résistances artérielles pulmonaires datant de moins de 3 mois inférieures à 5 unités Wood (400 dynes·s·cm-5) à l’état basal, inférieures à 3 unités Wood après nitroprussiate et/ou ne s’élevant pas après augmentation pharmacologique du Qc, sont habituellement requises pour la transplantation cardiaque. Le cathétérisme gauche montre une élévation de la PTDVG (> 12 mmHg), des pressions systoliques ventriculaire gauche et aortique normales ou modérément abaissées. Des biopsies endomyocardiques peuvent être faites dans un but diagnostique, au niveau du VD ou du VG. Leur rendement dans les cardiopathies dilatées est faible. Elles sont en revanche actuellement irremplaçables dans le suivi des transplantations cardiaques pour dépister les rejets de façon précoce. ¦ Angiographie L’angiographie ventriculaire gauche en OAD 30° montre une augmentation des volumes télédiastolique et télésystolique 13 Angiographie ventri-culaire gauche en OAD 30° centrée sur l’oreillette gau-che : insuffisance mitrale massive opacifiant en tota-lité une oreillette gauche dilatée. 10
  • 11. Radiodiagnostic Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographie dans le diagnostic des cardiopathies 32-005-C-35 ventriculaires gauches. Le VES est abaissé, ainsi que la fraction d’éjection et la vitesse de raccourcissement des fibres circonférentielles. L’hypokinésie est globale mais peut prédominer sur un segment. Une fuite mitrale centrale, fonctionnelle, par dilatation de l’anneau, est fréquente. L’étude de la courbe pression-volume n’est pas réalisée en pratique courante. La courbe est resserrée et nettement déplacée vers la droite. La coronarographie montre l’absence de lésions coronaires significatives, excluant une cardiopathie ischémique dont la présentation peut être voisine. Elle est indispensable au diagnostic de myocardiopathie dilatée idiopathique. Les coronaires sont de fort diamètre et paraissent « étirées » par le processus de dilatation du VG, avec une relative pauvreté de leurs branches de division. MYOCARDIOPATHIES HYPERTROPHIQUES Les myocardiopathies hypertrophiques (MCH) sont des maladies primitives du muscle cardiaque caractérisées par une hypertrophie inappropriée du VG sans cause identifiable (sténose aortique, hypertension artérielle [HTA], etc) et sans dilatation cavitaire. Dans plus de 50 % des cas, l’hypertrophie ventriculaire gauche (septale surtout) peut entraîner un obstacle dynamique à l’éjection : on parle alors de MCH obstructives, le terme de MCH étant réservé aux formes sans obstruction. ¦ Protocole de l’exploration hémodynamique L’exploration complète comprend un cathétérisme droit avec mesure du Qc, un cathétérisme gauche avec enregistrement d’une courbe de retrait intraventriculaire, éventuellement sensibilisé par une épreuve pharmacologique (test à l’Isuprelt), et une angiographie ventriculaire gauche. Les indications de la coronarographie ont déjà été envisagées précédemment. ¦ Profil hémodynamique Le cathétérisme droit retrouve une PAP systolique le plus souvent normale. Une élévation de la PCP est retrouvée dans 50 % des cas, avec l’onde a supérieure à l’onde v, témoignant du trouble de remplissage ventriculaire gauche. Le Qc est le plus souvent normal, parfois abaissé. Un gradient intraventriculaire droit est exceptionnel. Le cathétérisme gauche montre une augmentation de la PTDVG à l’état basal. Un gradient intraventriculaire gauche est présent dans 50 à 90 % des cas. Il est dynamique, corrélé positivement à la fraction d’éjection, mésosystolique. Les courbes de retrait ont une morphologie caractéristique, différente des gradients statiques valvulaire ou supravalvulaire aortiques (fig 9). Le gradient dynamique des MCH obstructives augmente avec l’accroissement de la contractilité (isoprotérénol, digitaliques, effort, potentiation postextrasystolique), la réduction de la postcharge (nitrite d’amyle, vasodilatateurs artériels) et la baisse du remplissage ventriculaire (dérivés nitrés, saignée, expiration, fibrillation auriculaire). Il diminue avec la réduction de la contractilité (bêtabloquants, vérapamil), l’accentuation des résistances périphériques (vasopresseurs, angiotensine), l’hypervolémie, l’inspiration. La perfusion intraveineuse d’isoprotérénol (2 à 6 íg/min) permet de faire apparaître un gradient intraventriculaire absent ou non significatif à l’état basal (fig 14) et permet d’évaluer l’évolutivité de la cardiopathie ou l’efficacité d’un traitement médical ou chirurgical. Ses effets arythmogènes peuvent toutefois être délétères et il ne doit être utilisé qu’à proximité d’une unité de soins intensifs cardiologiques. D’autres tests de provocation utilisant des dérivés nitrés ou du nitrite d’amyle par voie intraveineuse ou sublinguale sont également réalisables. ¦ Angiographie Dans les formes obstructives de MCH, la ventriculographie gauche en OAD 30° montre un aspect caractéristique en « pied-de-danseu-se » : désaxation de la cavité ventriculaire par rapport à l’aorte 14 Myocardiographie hypertrophique. Superposition des courbes de pression VG-artère fémorale. Après administration intraveineuse d’isoprénaline (Isuprelt), appari-tion d’un gradient de pression qui se majore lors des complexes postextrasystoliques (ESV). formant un angle de 100°, bord inférieur concave en bas (empreinte du pilier postérolatéral), bord supérieur convexe en haut, encoche sous-aortique antérieure. En systole, cet aspect se majore (image en « sablier »). Les parois ventriculaires sont hypertrophiées, les volumes ventriculaires télédiastolique et télésystolique sont normaux ou diminués. Malgré la dysfonction systolique, la fraction d’éjection est normale ou augmentée. Une IM modérée fonctionnelle est présente dans 40 à 80 % des cas. Rarement, il existe une fuite mitrale plus importante, autonome, diminuant avec les vasodilatateurs, par lésion organique de la valve mitrale. L’aspect en OAG est également caractéristique, avec une chambre de chasse ventriculaire gauche réduite à un triangle dont la base supérieure correspond aux sigmoïdes aortiques, le bord droit au septum hypertrophié, et le bord gauche à la valve mitrale antérieure. L’injection biventriculaire n’est plus nécessaire à la mesure de l’épaisseur du septum interventriculaire, parfaitement réalisable par échocardiographie. Dans les formes non obstructives de MCH, il existe un épaississement des parois ventriculaires sans dilatation cavitaire, avec parfois un aspect d’oblitération systolique de la pointe (hypertrophie apicale ou diffuse) (fig 15). Ces oblitérations peuvent participer à la création d’un gradient de pression intraventriculaire gauche, difficile à distinguer du gradient dynamique lié à l’obstruction. Cardiomyopathies restrictives et oblitératives CARDIOMYOPATHIES RESTRICTIVES On regroupe sous ce terme différentes affections du muscle cardiaque marquées par une fibrose myocardique diffuse responsable d’un tableau hémodynamique d’adiastolie, similaire à celui rencontré dans les péricardites chroniques constrictives (PCC). ¦ Protocole de l’exploration hémodynamique Il comprend un cathétérisme droit et gauche avec enregistrement simultané des courbes de pressions ventriculaires droites et gauches, dans une sensibilité suffisante pour pouvoir estimer avec précision les pressions diastoliques. Cet enregistrement s’effectue à l’état basal, pendant une manoeuvre de Valsalva, et éventuellement après une épreuve de remplissage. On fait également une mesure du Qc et une angiographie ventriculaire gauche. 11
  • 12. 32-005-C-35 Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographie dans le diagnostic des cardiopathies Radiodiagnostic *A *B ¦ Profil hémodynamique Le tableau hémodynamique d’adiastolie des cardiomyopathies restrictives associe : – une élévation et une égalisation des pressions de remplissage droites et gauches, une égalisation des pressions auriculaire droite moyenne, télédiastolique ventriculaire droite, artérielle pulmonaire diastolique et capillaire pulmonaire moyenne ; – un aspect de « dip-plateau » des courbes auriculaires et ventriculaires en diastole. Le remplissage ventriculaire débute normalement, avec un creux « y » accentué (dip), puis s’interrompt brutalement et précocement en raison de la baisse de compliance ventriculaire. Il en résulte une ascension rapide de la pression qui se maintient en plateau. La courbe dessine un « W » ou le symbole de racine carrée ; – une fonction systolique conservée, sans dilatation cavitaire ni régurgitation valvulaire. La difficulté du diagnostic des cardiomyopathies restrictives n’est pas de mettre en évidence l’adiastolie, mais de déterminer le siège myocardique ou péricardique de la constriction. Les signes cliniques et hémodynamiques à l’état basal sont identiques dans les deux affections. La dissociation des pressions de remplissage gauche et droite lors de l’épreuve de remplissage est un argument en faveur d’une constriction d’origine myocardique. La PAP systolique est généralement élevée dans les restrictions, dépassant très souvent 50 mmHg, alors qu’elle est normale ou peu augmentée dans les PCC. L’ensemble du contexte clinique (hémochromatose, amylose), des données échocardiographiques, radiographiques, tomodensitométriques, ou les biopsies endomyocardiques évitent le plus souvent de recourir à la thoracotomie d’exploration péricardique. MYOCARDIOPATHIE OBLITÉRATIVE : FIBROSE ENDOMYOCARDIQUE La fibrose endomyocardique (FEM) est une myocardiopathie chronique rare caractérisée par un important épaississement fibreux de l’endocarde et du myocarde sous-jacent. Il en résulte : – un comblement des cavités cardiaques par le processus fibreux et la formation de thrombi muraux (d’où le terme de « myocardiopathie oblitérative »). Ce comblement est bien visible en angiographie ventriculaire ; – un tableau hémodynamique de restriction ou d’adiastolie cardiaque, avec HTAP postcapillaire, diminution du Qc, élévation de la PTDVG, sans altération de la fonction contractile ; – une régurgitation mitrale ou tricuspidienne par atteinte fibreuse des piliers présente dans près de 80 % des cas ; – dans 25 % des cas, des calcifications endocardiques visibles à la radiographie dans la région apexienne. 15 Myocardiopathie hypertrophique concentrique et apicale. Angiographie ventriculaire gauche en télédiastole (A) et en télésystole (B) : effacement de la pointe en systole. Péricardites et tumeurs cardiaques PÉRICARDITE CHRONIQUE CONSTRICTIVE La PCC est due à un épaississement fibreux des deux feuillets du péricarde qui devient rigide, parfois calcifié, et constitue un obstacle au remplissage ventriculaire. ¦ Protocole de l’exploration hémodynamique Il est le même que dans les restrictions, à savoir un cathétérisme droit et gauche avec enregistrement simultané des courbes de pression ventriculaires droite et gauche en échelle normale (100 ou 200 mmHg) et dans une échelle suffisamment petite (20 ou 40 mmHg) pour pouvoir estimer avec précision les pressions diastoliques, à l’état basal et pendant une manoeuvre de Valsalva et après une épreuve de remplissage, une mesure du Qc, une angiographie ventriculaire gauche avec recherche de calcifications péricardiques. ¦ Profil hémodynamique Le tableau hémodynamique d’adiastolie ou de constriction chronique est identique à celui décrit pour les myocardiopathies restrictives (fig 16). Dans certains cas (atteinte modérée, déshydratation ou déplétion du malade par des diurétiques), le syndrome de restriction n’apparaît pas à l’état basal et doit être démasqué par une épreuve de remplissage. 16 Péricardite chronique constrictive : aspect caracté-ristique de la courbe de pression ventriculaire droite avec « dip-plateau » en diastole. 12
  • 13. Radiodiagnostic Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographie dans le diagnostic des cardiopathies 32-005-C-35 Sont en faveur d’une constriction chronique : une élévation concomitante de la PTDVG et de la PTDVD lors de l’épreuve de remplissage (alors que l’élévation de la PTDVG est plus importante que celle de la PTVD dans le cas d’une restriction myocardique). Les calcifications péricardiques se voient essentiellement dans les PCC d’origine tuberculeuse. Les autres étiologies sont représentées par les fibroses radiques, post-traumatiques et dans l’insuffisance rénale dialysée. PÉRICARDITE AIGUË : TAMPONNADE Les péricardites aiguës ne donnent de signes hémodynamiques qu’en cas de tamponnade, définie par une compression aiguë des cavités cardiaques, par un épanchement péricardique abondant et/ou rapidement constitué. L’échocardiographie suffit en général au diagnostic en urgence. Le recours à l’exploration hémo-dynamique est devenu rare. ¦ Protocole de l’exploration hémodynamique Il comprend un cathétérisme droit et gauche avec enregistrement simultané des pressions auriculaires droite et gauche et des pressions ventriculaires droite et gauche, une mesure du Qc. ¦ Profil hémodynamique Les modifications hémodynamiques sont différentes de celles observées dans les constrictions péricardiques. Contrairement à la constriction, la compression des cavités cardiaques par l’épanchement péricardique est continue tout au long du cycle cardiaque. Elle gêne le remplissage rapide du VD lors de l’ouverture de la valve tricuspide. D’autre part, la pression négative intrathoracique est transmise à l’OD par le péricarde rempli de liquide pendant l’inspiration, entraînant une augmentation du remplissage ventriculaire droit et donc de l’éjection ventriculaire droite, celle-ci se faisant aux dépens de l’éjection ventriculaire gauche, le péricarde ne pouvant se distendre. On a ainsi, à la différence des constrictions péricardiques : – un creux x prédominant et un creux y faible ou absent sur la courbe auriculaire droite ; – l’absence de dip-plateau sur la courbe ventriculaire droite ; – une chute de la pression auriculaire droite (absence de signe de Kussmaul) et de la pression artérielle systolique systémique lors de l’inspiration (pouls « paradoxal »). On observe également une élévation et une égalisation des pressions diastoliques auriculaire droite, ventriculaire droite et ventriculaire gauche et un effondrement du Qc. TUMEURS CARDIAQUES Les tumeurs cardiaques primitives sont représentées par les myxomes, les fibromes et les rarissimes sarcomes. Elles sont 30 fois moins fréquentes que les tumeurs secondaires. Les fibromes et les myxomes sont des tumeurs bénignes, sessiles ou plus souvent pédiculées, qui naissent de l’endocarde et donnent lieu à des signes d’obstruction du flux sanguin (pseudo-RM ou rétrécissement tricuspidien). Les sarcomes (fibro- et rhabdomyosarcomes) sont des tumeurs plutôt infiltratives et sont d’expression variée : obstructive, restrictive, congestive. Le diagnostic des tumeurs cardiaques repose actuellement sur l’échocardiographie, la tomodensitométrie et l’imagerie par résonance magnétique, rendant le cathétérisme et l’angiocardiographie le plus souvent inutiles et dangereux (risque d’embolie cruorique). Cardiopathies congénitales Nous nous limitons dans ce chapitre aux résultats de l’exploration des principales cardiopathies congénitales rencontrées chez 17 Communication interauriculaire. Trajet anormal de la sonde : veine sous-clavière gauche, veine pulmonaire inférieure droite. l’adolescent ou l’adulte jeune. Les techniques d’oxymétrie et le calcul du rapport de débits ont été détaillés dans le fascicule 32-005-C-30 de l’Encyclopédie Médico-Chirurgicale. Pour les rappels anatomiques et physiopathologiques, ainsi que pour l’exploration invasive des cardiopathies congénitales chez le nouveau-né et le nourrisson, nous renvoyons le lecteur aux ouvrages spécialisés (Kachaner, 1991). COMMUNICATION INTERAURICULAIRE Le cathétérisme n’est que rarement pratiqué à titre diagnostique dans cette pathologie. On lui demande en revanche de quantifier le shunt gauche-droit, d’éliminer l’existence d’un retour veineux pulmonaire anormal et de préciser les anomalies associées, de quantifier les résistances pulmonaires avant un éventuel geste chirurgical. ¦ Protocole de l’exploration hémodynamique Il comprend une oxymétrie complète avec prélèvements sanguins étagés et étude du trajet des sondes, un calcul des débits cardiaques systémiques et pulmonaires effectif et total, un cathétérisme droit avec mesure des pressions, un calcul des résistances artérielles pulmonaire et systémique, éventuellement une angiographie auriculaire droite ou gauche. ¦ Trajet de sonde (fig 17) Le passage de la sonde de l’OD dans l’OG n’est pas un critère suffisant pour affirmer la CIA, le foramen ovale restant perméable chez plus de 30 % des sujets normaux. Le cathétérisme d’une veine pulmonaire gauche à partir de l’OD permet le diagnostic. Celui d’une veine pulmonaire droite peut correspondre au passage de la sonde dans celle-ci au travers d’une CIA type ostium secundum ou à un retour veineux pulmonaire anormal partiel dans l’OD. ¦ Oxymétrie Elle montre, sur les prélèvements étagés, un enrichissement significatif à l’étage auriculaire, avec une saturation en oxygène (O2) de l’OD supérieure de plus de 10 % à celle de la VCS. On préfère se référer à la VCS plutôt qu’à la VCI, celle-ci risquant d’une part d’être « contaminée » par le shunt si la direction de celui-ci se fait vers la partie inférieure de l’OD, et étant d’autre part le siège du lavage des veines rénales qui y apportent un sang riche en O2. L’enrichissement en O2 de la VCS basse suggère l’existence d’un retour veineux pulmonaire anormal. Il faut toutefois rappeler que l’enrichissement en O2 de l’OD n’est pas pathognomonique d’une CIA, celui-ci s’observant également en cas de retour veineux pulmonaire anormal, de communications VG vers OD, de rupture du sinus de Valsalva dans l’OD, de fistule coronaire aboutissant dans l’OD. 13
  • 14. 32-005-C-35 Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographie dans le diagnostic des cardiopathies Radiodiagnostic L’obtention de la saturation des veines pulmonaires, de l’aorte, de l’AP et du sang veineux mêlé permet en outre le calcul du rapport des débits pulmonaire total (DPT) et systémique total (DST) sans avoir à mesurer la consommation en O2. Un rapport DPT/DST supérieur à 2 indique un shunt important nécessitant une correction chirurgicale. ¦ Pressions Elles sont généralement normales. Dans les shunts importants, il existe fréquemment un gradient fonctionnel VD/AP pouvant atteindre 30 mmHg, avec une PAP normale. Si ce gradient est constaté alors que le shunt est par ailleurs modéré, il faut évoquer une sténose pulmonaire associée. L’existence d’une HTAP avec résistances artérielles pulmonaires élevées impose une nouvelle évaluation pendant administration d’agents vasodilatateurs (dérivés nitrés, inhibiteurs de l’enzyme de conversion [IEC], inhibiteurs calciques...) pour juger de sa réversibilité potentielle. Une différence de pression moyenne entre l’OG et l’OD inférieure ou égale à 2 mmHg, ou de leurs ondes a et v de moins de 4 mmHg est un bon signe en faveur d’une CIA au moins moyenne. ¦ Angiographie Elle n’est pas faite de façon systématique. L’angiographie sélective dans la branche droite de l’AP est probablement la plus contributive car elle permet de dépister les retours veineux pulmonaires anormaux supérieurs droits, de loin les plus fréquents, et en cas de retour veineux pulmonaire normal d’opacifier l’OG, de bien voir les CIA de type sinus venosus, et de préciser la taille de la communication. L’angiographie auriculaire gauche en OAG 45° + craniale 45° peut également être proposée. Elle est faite de façon systématique avant tentative de fermeture percutanée de la CIA. COMMUNICATION INTERVENTRICULAIRE L’exploration invasive des CIV est rarement pratiquée en raison des performances de l’échodoppler cardiaque. Elle connaît un regain d’intérêt en raison de la possibilité, dans certains cas, d’envisager la fermeture percutanée du défaut septal par une ombrelle. ¦ Protocole de l’exploration hémodynamique Il comprend une oxymétrie complète avec prélèvements sanguins étagés et étude du trajet des sondes, un calcul des débits cardiaques systémiques et pulmonaires effectif et total, un cathétérisme droit avec mesure des pressions, un calcul des résistances artérielles pulmonaire et systémique, un cathétérisme gauche par voie artérielle rétrograde si la CIV n’a pas pu être franchie lors du cathétérisme droit, et éventuellement une angiographie ventriculaire gauche. On complète l’examen par une angiographie aortique sus-sigmoïdienne en cas d’IA associée (syndrome de Pezzi-Laubry). ¦ Trajet de sonde On peut souvent franchir la CIV chez l’enfant lors du cathétérisme droit, et atteindre directement l’aorte ascendante en cas de CIV périmembraneuse, ou le VG dans les CIV musculaires. Si le franchissement est impossible, notamment chez l’adulte, il faut effectuer un cathétérisme gauche rétrograde. ¦ Oxymétrie Un enrichissement en oxygène de plus de 5 % entre l’OD et le VD signe le diagnostic. Dans les CIV infundibulaires, cet enrichissement ne se voit que sur les échantillons prélevés dans l’AP. Elle permet de quantifier le shunt gauche-droit par le calcul du rapport DPT/DST. Un rapport DPT/DST supérieur à 2 indique une CIV importante. ¦ Pressions Elles sont le plus souvent élevées. La pression ventriculaire droite systolique peut être supérieure à la PAPs sans qu’il n’y ait de sténose 18 Persistance du canal artériel. Trajet anormal de la sonde : veine sous-clavière gau-che, veine cave supérieure, oreillette droite, ventricule droit, artère pulmonaire, canal artériel, aorte thoracique descendante. pulmonaire organique. La constatation d’une égalité de pression VG/VD ne signe pas forcément la présence d’un large defect, celle-ci pouvant également se voir dans les CIV de petite taille avec HTAP. La pression capillaire est également élevée, supérieure à la PTDVG (gradient transmitral de débit). En cas d’HTAP, il faut mesurer le rapport résistance artérielle systémique totale/résistance artérielle pulmonaire totale : si celui-ci est inférieur à 1,3, il est classique de recourir, comme dans le cas des CIA, aux épreuves pharmacodynamiques pour juger de la réversibilité de l’HTAP. ¦ Angiographie L’incidence OAG 70° + craniale 20° (incidence de Bargeron) montre un passage de contraste du VG dans le VD et parfois une IM. Une fuite aortique par capotage d’une sigmoïde dans une CIV haute et large est possible (syndrome de Pezzi-Laubry). CANAL ARTÉRIEL PERSISTANT Là encore, la possibilité de traiter l’anomalie par le cathétérisme interventionnel a entraîné un regain d’intérêt pour l’hémo-dynamique. ¦ Trajet de sonde La persistance du canal artériel peut être diagnostiquée par le trajet anormal de la sonde qui passe du tronc de l’AP dans l’aorte (fig 18). ¦ Oxymétrie Elle montre un enrichissement significatif dans le tronc ou une des branches de l’AP. Du fait de l’absence de chambre de mélange dans ce type de shunt, les saturations de l’AP tronc, de ses branches droite et gauche sont différentes et il est difficile de calculer avec précision le rapport de débit DPT/DST, et donc l’importance du shunt. ¦ Pressions Habituellement le shunt est modéré et n’entraîne pas d’HTAP ni de dilatation des cavités gauches ou de l’AP. En cas d’HTAP, il peut être utile d’effectuer une épreuve d’occlusion du canal par un ballon et de remesurer les pressions pulmonaires dans ces conditions afin d’estimer la réversibilité de l’hypertension pulmonaire. ¦ Angiographie L’opacification directe du canal est bien vue sur l’aortographie de profil, le canal se projetant sur le bord antérieur de la trachée. 14
  • 15. Radiodiagnostic Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographie dans le diagnostic des cardiopathies 32-005-C-35 STÉNOSE PULMONAIRE Les sténoses pulmonaires sont actuellement dépistées et confirmées par l’échocardiographie dès les premières semaines de vie. L’exploration hémodynamique garde des indications, pour éliminer des anomalies fréquemment associées (CIA, CIV, sténoses des branches de l’AP) ou dans le cadre d’une valvuloplastie percutanée par ballon, qui est devenue le traitement de référence de cette affection. Le franchissement de la sténose peut être difficile ou mal toléré (hypotension avec les sondes à ballonnet). La courbe de retrait montre le gradient de pression entre l’AP et le VD, précise son siège (infundibulaire, valvulaire, supravalvulaire), permet la mesure de surface pulmonaire par la formule de Gorlin. La surcharge de pression ventriculaire droite peut entraîner une hypertrophie ventriculaire droite avec élévation des pressions de remplissage droites et grande onde a sur la courbe OD. L’oxymétrie est systématique pour éliminer un shunt associé. L’angiographie VD en biplan, face et profil, est habituellement suffisante pour visualiser la lésion et les branches distales de l’AP. MALADIE D’EBSTEIN Elle est caractérisée par une insertion anormalement basse de la valve tricuspide dans le VD. Certaines formes ne sont pas compatibles avec la survie jusqu’à l’âge adulte. Le cathétérisme peut être indiqué chez un patient symptomatique si une chirurgie de réparation ou de remplacement valvulaire tricuspidien est envisagée. Le diagnostic repose sur l’enregistrement des pressions droites, généralement basses, correspondant à trois chambres fonctionnelles : l’OD, le VD et, entre les deux, une volumineuse chambre ventriculaire « auricularisée » (courbe de pression de type auriculaire avec électrocardiogramme [ECG] endocavitaire de type ventriculaire). Les angiographies sélectives OD et VD en OAD 30° montrent que la valve tricuspide, qui apparaît en négatif, est insérée au milieu du VD, à distance de l’anneau auriculoventriculaire. Il faut signaler la fréquence particulière de déclenchement de troubles du rythme supraventriculaires lors du cathétérisme, ceux-ci étant souvent mal tolérés dans cette pathologie. TÉTRALOGIE DE FALLOT Elle associe une CIV large, un chevauchement de l’aorte au-dessus du septum interventriculaire, une sténose pulmonaire, une hypertrophie du VD. C’est la plus fréquente des cardiopathies congénitales cyanogènes après 2 ans. Le cathétérisme peut être potentiellement dangereux dans les formes sévères, susceptible de déclencher des crises anoxiques, notamment lors du franchissement de l’infundibulum pulmonaire. La perfusion de sérum isotonique pendant et après l’examen, ainsi que l’éviction des drogues sédatives hypotensives sont recommandées. Les anomalies hémodynamiques découlent de ce qui précède : – l’oxymétrie a peu d’intérêt : elle montre une shunt droit-gauche avec des saturations en O2 monotones dans les cavité droites, depuis l’OD jusqu’à l’AP, et une désaturation du sang aortique ; – la pression dans l’OD est normale et l’on note une égalité de pression systolique VD- VG-aorte, avec des niveaux de pression normaux dans ces cavités ; – il existe un gradient de pression VD-AP par sténose pulmonaire infundibulaire et/ou valvulaire pulmonaire. L’angiocardiographie est probablement l’examen le plus utile (fig 19). Elle comprend une ventriculographie droite de face et de profil pour étudier le VD et la voie pulmonaire, éventuellement complétée par une injection dans le tronc de l’AP, une ventriculographie gauche en OAD 30° et éventuellement en OAG 75° + cranial 30° pour apprécier la fonction VG et éliminer des CIV multiples. Enfin, une aortographie dans les deux obliques, le cathéter ayant été introduit dans l’aorte ascendante par la CIV, permet de s’assurer qu’il n’existe pas d’anomalie coronaire qui contre-indiquerait la réparation complète. Chez l’adulte ou le grand enfant, l’exploration concerne presque toujours une tétralogie de Fallot opérée. Les interventions palliatives 19 Tétralogie de Fallot. Angiographie ventriculaire droite de face. 20 Coarctation aortique mise en évidence par aortographie de face. ont des résultats hémodynamiques variables : les anastomoses type Blalock-Taussig deviennent insuffisantes ou se thrombosent, avec des pressions pulmonaires basses, alors que les anastomoses type Potts-Watterston-Cooley ont tendance à créer une hypertension pulmonaire. Après cure complète, il n’y a plus de shunt, mais la persistance d’une sténose pulmonaire résiduelle est possible. COARCTATION AORTIQUE Les coarctations aortiques représentent environ 6 % des malformations cardiaques à la naissance. Malgré un dépistage de plus en plus précoce, le diagnostic est encore souvent fait à l’âge adulte, lors du bilan étiologique d’une HTA. Le diagnostic a bénéficié du développement des méthodes ultrasonores, surtout chez l’enfant. Le cathétérisme et l’aortographie restent utiles, particulièrement chez l’adulte, moins échogène, pour apprécier le siège et la sévérité de la coarctation (fig 20), préciser l’anatomie de l’arc aortique et des vaisseaux collatéraux, rechercher des sténoses coronaires. La dilatation par ballon, utile pour les recoarcations postopératoires de l’enfant, reste expérimentale chez l’adulte. TRANSPOSITION DES GROS VAISSEAUX Dans la transposition des gros vaisseaux (TGV), l’aorte naît du VD et l’AP du VG. C’est une urgence néonatale. Elle est rapidement fatale en l’absence de shunt associé (CIA, CIV, canal artériel). Son diagnostic repose sur l’échocardiographie. Le cathétérisme est interventionnel et consiste en une atrioseptostomie percutanée au ballon réalisée en urgence (manoeuvre de Rashkind, 1966). 15
  • 16. 32-005-C-35 Cathétérisme cardiaque, angiocardiographie et coronarographie dans le diagnostic des cardiopathies Radiodiagnostic Références [1] Acar J. Cardiopathies valvulaires acquises. Paris :Médecine- Sciences Flammarion, 1992 [2] Ambrose JA, Hjemdahl-Monsen CE. Arteriographic anatomy and mechanisms of myocardial ischemia in unstable angina. J AmColl Cardiol 1987 ; 9 : 1397-1402 [3] Ambrose JA, Tannenbaum MA, Alexopoulos D. Angio-graphic progression of coronary artery disease and the development of myocardial infarction. J Am Coll Cardiol 1988 ; 12 : 56-62 [4] AmbroseJA, Winters SL, Stern A,EngA, Teichholz LE, Gorlin R et al. Angiographic morphology and the pathogenesis of unstable angina pectoris. J Am Coll Cardiol 1985 ; 5 : 609-615 [5] Bertrand ME, Laisne C, Lefebvre JM et al. Le spasme des artères coronaires. Arch Mal Coeur 1977 ; 70 : 1233-1244 [6] Braunwald E. Heart disease. Philadelphia : WB Saunders, 1997 [7] Brockenbrough E, Braunwald E, Morrow AG. An hemody-namic technique for the detection of hypertrophic subaor-tic stenosis. Circulation 1961 ; 23 : 189-194 [8] Brown BG, Bolson EL, Dodge HT. Dynamic mechanisms in human coronary stenosis. Circulation 1984 ; 70 : 917-922 [9] Chow LC, Dittrich HC, Shabetai R. Endomyocardial biopsy in patients with unexplained congestive heart failure. Ann Intern Med 1988 ; 109 : 535-539 [10] Click RL, Holmes DR, Vliestra RE. Anomalous coronary artery: location, degree of atherosclerosisandeffectonsur-vival. A report from the Coronary Artery Surgery Study. J Am Coll Cardiol 1988 ; 12 : 531-536 [11] Cohn PF, Herman MV, Gorlin R. Ventricular dysfunction in coronary artery disease. Am J Cardiol 1974 ; 33 : 307 [12] Criley JH, Siegel RJ. Has « obstruction » hindered our under-standing of hypertrophic cardiomyopathy? Circulation 1985 ; 72 : 1148-1154 [13] Croft CH, Lipscomb K, Mathis K, Firth BG, Nicod P, TiltonG et al. Limitations of qualitative grading in aortic or mitral regurgitation. Am J Cardiol 1984 ; 53 : 1593-1598 [14] Dewood MA, Spores J, Notske R et al. Prevalence of total coronary occlusion during the early hours of transmural myocardial infarction. N Engl J Med 1980 ; 303 : 897-902 [15] DiMatteo J, Vacheron A. Cardiologie. Paris : Expansion Scientifique Française, 1986 [16] Dupuis C, Kachaner J, Freedom RM, Payot M, Davignon A. Cardiologie pédiatrique. Paris : Médecine-Science Flam-marion, 1991 [17] Epstein SE, Cannon RO, Talbot TL. Hemodynamic prin-ciples in the control of coronary blood flow. Am J Cardiol 1985 ; 56 : 4E-10E [18] Fernandez F. Le diagnostic des cardiopathies par le cathé-térisme et l’angiocardiographie. Paris : JB Baillière, 1986 [19] Goldberg SJ. The principles of pressure drop in long segment stenosis. Herz 1986 ; 11 : 291-295 [20] Gorlin R, Gorlin SG. Hydraulic formula for calculation of the area of stenotic mitral valve, other cardiac valves, and central circulatory shunts. Am J Cardiol 1978 ; 41 : 1-29 [21] Grossman W. Cardiac catheterization and angiography. Philadelphia : Lea and Febiger, 1991 [22] Grossman W, Baim DS. Cardiac catheterization, angiogra-phyandintervention. Philadelphia :LeaandFebiger,1991: 576-577 [23] Hakki AH, Iskandrian AS, Bemis CE et al. A simplified valve formula for the calculation of stenotic cardiac valve areas. Circulation 1981 ; 63 : 1050-1055 [24] Harrison DG, White CW, Hiratza LF, Doty DB, Barnes DH. The value of lesion cross-sectional area determined by quantitative coronary angiography in assessing the phy-siologic significance of proximal left anterior descending coronary arterial stenoses. Circulation 1984 ; 69 : 1111-1114 [25] HartnellGG,ParnellBM,Pridie RB. Coronary artery ectasia: its prevalence and clinical significance in 4 993 patients. Br Heart J 1985 ; 54 : 392-395 [26] Hirshfeld JW. Valve function: stenosis and insufficiency. In : Pepine CJ ed. Diagnostic and therapeutic cardiac cathete-rization. Baltimore : Williams and Wilkins, 1989 : 390 [27] Klocke FJ. Measurements of coronary blood flow and degree of stenosis : current clinical implications and con-tinuing uncertainities. J AmColl Cardiol 1983 ; 1 : 31-41 [28] Le Pailleur C, Guillemot R, Metzger JP et al. Diagnostic hémodynamique et cinéangiographique des myocardio-pathies non obstructives peu évoluées. Arch Mal Coeur 1979 ; 72 : 1311-1319 [29] Leriche H, Piot JD, Binet JP. Atlas des cardiopathies congé-nitales. Médicorama numéro spécial. Paris : Dausse- Synthélabo, 1987 [30] LevinDC.Pathwaysandfunctional significance of the coro-nary collateral circulation. Circulation 1974 ; 50 : 831 [31] Levin DC, Gardinier GA. Coronary arteriography. In : BraunwaldE ed. Heart disease. Philadelphia :WBSaunders, 1988 : 268 [32] Moss AJ, Adams FH, Emmanovialides GC. Heart disease in infants, children and adolescents. Baltimore : Williams and Wilkins, 1988 [33] Pepine CJ, Feldman RL, Conti CR. Recommandations for use of ergonovine to provoke coronary artery spasm. Cathet Cardiovasc Diagn 1980 ; 6 : 423-426 [34] Pepine CJ, Hill JA, Lambert CR. Diagnostic and therapeutic cardiac catheterization. Baltimore : Williams and Wilkins, 1989 [35] Ryan TJ, Faxon DP, Gunnar RM. Guidelines for percutane-ous transluminal coronary angioplasty. A report of the American college of cardiology american heart association task forceonassessment of diagnostic and therapeutic car-diovascular procedures (subcommittee on percutaneous transluminal coronary angioplasty). JAmColl Cardiol1993; 22 : 2033- [36] Sabia PJ, Powers ER, Ragosta M. An association between collateral blood flow and mocardial viability in patients with recent myocardial infarction.NEngl JMed1992;327: 1825-1831 [37] Sandler H, Dodge HT, Hay RE et al. Quantitation of valvular insufficiency in man by angiocardiography. Am Heart J 1963 ; 65 : 501-513 [38] Sellers RD, Levy MJ, Amplatz K et al. Left retrograde cardio-angiography in acquired cardiac disease. Technic, indica-tions and interpretations in 700 cases. Am J Cardiol 1964 ; 14 : 437-447 [39] Serruys PW, Reiber JH, Wijns W, Van Den Brand M, Kooij-man CJ, Ten Katen HJ et al. Assessment of percutaneous transluminal coronary angioplasty by quantitative coro-nary angiography: diameter versus densitometric area measurements. Am J Cardiol 1984 ; 54 : 482-488 [40] Shabetai R, Fowler NO, Guntheroth WG. The hemodyna-mics of cardiac tamponade and constrictive pericarditis. Am J Cardiol 1970 ; 26 : 480-489 [41] Siegel RJ, Shah PK, Fishbein MC. Idiopathic restrictive car-diomyopathy. Circulation 1984 ; 70 : 165-169 [42] Timi Study Group. The thrombolysis in myocardial infarc-tion (TIMI) trial. N Engl J Med 1985 ; 312 : 932-936 [43] Wexler L, Silverman JF, De Busk RF et al. Angiographic fea-tures of rheumatic ands nonrheumatic mitral regurgita-tion. Circulation 1971 ; 44 : 1086-1087 [44] White CW, Wrigh CB, Doty DB, Hiratza LF, Eastham CL, Harrison DG et al. Does visual interpretation of the coro-nary arteriogram predict the physiologic importance of a coronary stenosis? N Engl J Med 1984 ; 310 : 819-824 [45] Wilson RF, Marcus ML, White CW. Prediction of phy-siologic significance of coronary arterial lesions by quanti-tative lesion geometry in patients with limited coronary artery disease. Circulation 1987 ; 75 : 723-727 16