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33-016-A-30 
Aspects radiologiques de l'atteinte 
du tube digestif au cours du sida 
MF Bellin 
Y Benhamou 
R é s u m é. – Les atteintes digestives liées à l’infection par le virus de 
l’immunodéficience humaine (VIH) sont fréquentes et variées, souvent multifocales. 
Leurs signes radiographiques, sans être totalement spécifiques, peuvent néanmoins 
suggérer le diagnostic et orienter les investigations ultérieures. Deux types d’atteinte 
digestive sont nettement distincts : les atteintes infectieuses et les atteintes tumorales 
(sarcome de Kaposi et lymphomes non hodgkiniens [LNH]). Le but de cet article est 
de décrire les signes typiques de ces affections, de souligner leur localisation 
préférentielle et les moyens du diagnostic. Les atteintes rares ou atypiques sont 
également citées. Les performances diagnostiques des explorations barytées 
dépendent en partie du soin apporté à la technique d’examen. L’échographie et 
surtout la tomodensitométrie (TDM) jouent un rôle important pour préciser la diffusion 
des lésions, rechercher des localisations associées et guider d’éventuels 
prélèvements percutanés. 
© 1999, Elsevier, Paris. 
Introduction 
L’atteinte du tube digestif au cours du sida occupe le deuxième rang en 
fréquence après les atteintes thoraciques et la majorité des sidéens se 
plaignent de symptômes digestifs au cours de leur maladie. Parmi les 
critères qui définissent l’état de sida, six concernent la sphère digestive. 
Le sida constitue un état d’immunodéficience généralisée qui favorise 
le développement d’infections à germes opportunistes ou non 
opportunistes, et de certaines affections malignes, maladie de Kaposi 
(MK) et lymphomes. Il est dû à l’infection par l’un des VIH. Ce virus à 
acide ribonucléique (ARN) possède une glycoprotéine de surface qui se 
lie au récepteur CD4 de la cellule cible (lymphocyte T auxiliaire, mais 
aussi lymphocyte B et monocyte) et permet sa fixation sur la membrane 
cellulaire, aboutissant à l’introduction du matériel génétique viral dans 
le génome cellulaire [10, 19].Au plan immunologique, on observe, au cours 
du temps, une diminution du nombre de lymphocytes CD4+, une 
augmentation du nombre de lymphocytes T suppresseurs (CD8+) et une 
inversion du rapport CD4/CD8. L’altération progressive des fonctions 
lymphocytaires T auxiliaires est associée à une altération des fonctions 
des lymphocytes B, des monocytes et des macrophages. 
Marie-France Bellin : Professeur des Universités, praticien hospitalier. 
Yves Benhamou : Praticien hospitalier. 
Service de radiologie polyvalente diagnostique et interventionnelle (Pr Grenier), groupe 
hospitalier Pitié-Salpêtrière, 83, boulevard de l’Hôpital, 75651 Paris cedex 13, France. 
Toute référence à cet article doit porter la mention : Bellin MF et Benhamou Y. 
Aspects radiologiques de l’atteinte du tube digestif au cours du sida. Encycl Méd 
Chir (Elsevier, Paris), Radiodiagnostic – Appareil digestif, 33-016-A-30, 1999, 7 p. 
Les atteintes digestives au cours du sida sont souvent multifocales 
[7, 40, 42]. Des atteintes infectieuses multiples sont parfois associées et 
peuvent coexister avec des atteintes néoplasiques, augmentant les 
difficultés diagnostiques. Les symptômes sont variés, mais peu 
spécifiques. L’imagerie revêt plusieurs intérêts : localiser l’atteinte, 
préciser sa diffusion, suggérer sa nature en fonction des aspects 
radiologiques et des paramètres cliniques, orienter les examens 
biologiques et les prélèvements, guider une éventuelle ponction-biopsie. 
Primo-infection - Ulcérations liées au VIH - 
Infection latente 
À l’infection par le VIH succède habituellement une période de latence 
clinique qui peut se prolonger de nombreuses années avant l’apparition 
des premiers symptômes du sida. Elle est parfois interrompue par un 
syndrome grippal ou pseudomononucléosique qui traduit la primo-infection 
rétrovirale et comporte souvent nausées, vomissements et 
diarrhée. La guérison spontanée est la règle. Toutefois, certains patients 
se plaignent d’une dysphagie intense [32] ; endoscopie et transit baryté en 
double contraste découvrent alors un ulcère géant (> 2 cm) de 
l’oesophage, habituellement unique, à limites nettes, entouré de 
muqueuse saine [31, 32, 36]. La présence de particules virales sur les bords 
de l’ulcère suggère le rôle du VIH lui-même dans la genèse de l’ulcère, 
tous les autres prélèvements étant négatifs. Des ulcérations semblables 
ont également été observées au niveau du côlon lors d’endoscopie [2]. 
Les cellules infectées par le VIH seraient à l’origine d’altérations de la 
sécrétion des cytokines qui aboutiraient à l’infiltration de la sous-muqueuse 
par des cellules inflammatoires, source de destruction 
muqueuse et d’ulcération. Les ulcérations liées au VIH sont 
extrêmement sensibles à la corticothérapie qui fait disparaître les 
symptômes en moins de 1 semaine dans 90 % des cas [44]. 
© Elsevier, Paris ENCYCLOPÉDIE MÉDICO-CHIRURGICALE 33-016-A-30
33-016-A-30 ASPECTS RADIOLOGIQUES DE L’ATTEINTE DU TUBE DIGESTIF AU COURS DU SIDA Radiodiagnostic 
Après la séroconversion et avant les premiers signes de sida, l’examen 
clinique et l’imagerie peuvent être strictement normaux. On note 
toutefois, chez de nombreux patients, l’apparition de ganglions intra- et 
rétropéritonéaux multiples, de petite taille (< 1 cm), dont seul le nombre 
est pathologique [18, 40]. Ces ganglions sont le siège d’une hyperplasie 
réactionnelle liée au VIH lui-même. Aucune ponction ganglionnaire 
n’est justifiée tant que le diamètre minimal des ganglions reste inférieur 
à 2 cm. 
Infections opportunistes 
Infections virales 
Leur fréquence est en diminution constante depuis l’adjonction précoce 
des bi- ou trithérapies au traitement antirétroviral. En effet, ces nouvelles 
stratégies thérapeutiques permettent un contrôle de la réplication duVIH 
dans plus de 70 % des cas et une restauration des fonctions 
immunitaires. 
Cytomégalovirus (CMV) 
Le CMV est l’agent pathogène le plus fréquemment retrouvé au cours 
du sida. Il fait partie de la famille des herpès virus et possède une double 
hélice d’acide désoxyribonucléique (ADN). Le CMV serait à l’origine 
de 13 % des affections digestives au cours du sida, les segments le plus 
fréquemment atteints étant, par ordre de fréquence décroissante, le 
côlon, le grêle, l’oesophage et enfin l’estomac [4, 5, 7, 13, 25, 31, 45]. L’infection 
à CMV est le plus souvent observée lorsque le taux de lymphocytes 
CD4+ est inférieur à 50/mm3 ; il s’agit probablement de la réactivation 
de virus ayant précédemment infecté le patient. Le CMV infecte 
principalement les cellules conjonctives et endothéliales, beaucoup plus 
rarement les cellules de l’épithélium digestif. Il induit une vascularite 
locale, source de thrombose vasculaire et d’ischémie pouvant entraîner 
ulcération et/ou nécrose pariétale avec perforation digestive. Le 
diagnostic de certitude repose sur la mise en évidence d’inclusions 
virales intranucléaires et cytoplasmiques au niveau des cellules 
endothéliales ou épithéliales prélevées par biopsie endoscopique. 
Les aspects radiologiques sont multiples, fonction de la sévérité du 
processus inflammatoire et de la vascularite, de l’importance de 
l’oedème et du processus de fibrose cicatricielle. L’aspect le plus 
évocateur est celui d’ulcère superficiel, unique ou multiple, entouré d’un 
halo clair d’oedème, la muqueuse avoisinante ayant un aspect normal. 
Lorsque l’ulcère a une grande taille (> 2 cm), intéresse le bas oesophage 
et apparaît unique, il est impossible de le différencier de l’ulcère géant 
lié au VIH [4, 5, 31] ; le diagnostic repose alors sur les prélèvements. 
Au niveau du grêle, le CMV peut entraîner une sténose avec 
épaississement pariétal et plis irréguliers. Cette sténose peut s’ulcérer 
ou se compliquer de perforation, voire d’invagination, ou de 
pseudotumeur inflammatoire [25, 31, 40, 45]. Cette dernière entité est difficile 
à distinguer d’un sarcome de Kaposi ou d’un lymphome. L’importance 
de l’infiltration mésentérique et une éventuelle colite associée plaident 
alors pour le diagnostic d’infection à CMV. 
La gastrite à CMV succède souvent à une oesophagite à CMV et atteint 
préférentiellement la jonction oesogastrique et la région antrale [13]. Elle 
se caractérise par un épaississement nodulaire de la paroi avec rigidité 
pariétale et parfois sténose antrale sur le transit baryté 
oesogastroduodénal (TOGD). Cependant, l’infection à CMV peut ne 
concerner que l’estomac. 
La colite à CMV provoque des ulcérations muqueuses entourées 
d’oedème et un épaississement pariétal observés sur les explorations 
barytées et en TDM. Elle atteint préférentiellement le côlon droit, mais 
les pancolites sont fréquentes [7, 13, 26, 28, 31, 40]. Elle peut se compliquer 
d’hémorragie de la paroi colique (avec aspect nodulaire hyperdense en 
TDM), de pneumatose pariétale et de mégacôlon toxique avec 
perforation. Le pronostic vital est alors mis en jeu. L’association à 
d’autres atteintes liées au CMV (hépatite, cholangite, rétinite) n’est pas 
rare. 
Herpès 
Les virus herpès simplex (VHS) de types 1 et 2 peuvent atteindre le tube 
digestif au cours du sida, le type 2 étant plus fréquent chez les 
homosexuels. L’infection se fait par inoculation directe par contact 
1 Candidose oesopha-gienne. 
Le transit baryté 
de l’oesophage met en évi-dence 
des defects linéai-res 
longitudinaux, tradui-sant 
la présence de 
plaques mycotiques (re-produit 
avec la permission 
de l’auteur [8]). 
muqueux. Endémique, le virus reste longtemps latent au niveau des 
ganglions nerveux. Chez le sidéen et lors d’immunodépression, on 
observe une réplication virale et les virions migrent le long des gaines 
nerveuses efférentes, vers la peau et les muqueuses où les lésions 
apparaissent. Les sites lésionnels les plus fréquents sont les extrémités du 
tube digestif : oropharynx et oesophage d’une part, rectum et anus d’autre 
part. Les atteintes oropharyngées ou périnéales associées sont la règle. Les 
aspects radiologiques observés au niveau de l’oesophage consistent en de 
multiples petites ulcérations punctiformes, séparées par des zones de 
muqueuse saine. À un stade plus avancé, les ulcères peuvent confluer et 
être difficiles à distinguer de l’oesophagite sévère à Candida, avec 
irrégularités pariétales et aspect en « timbre-poste » [21, 22, 31]. L’analyse 
histologique des bords lésionnels montre la présence de cellules géantes 
multinucléées et d’inclusions virales intranucléaires. Au niveau du 
rectum et de l’anus, l’atteinte herpétique entraîne une hyperplasie 
nodulaire lymphoïde et de multiples ulcérations punctiformes. 
Mycoses 
Candidose 
Candida albicans est un germe commensal du tractus digestif. La 
candidose oesophagienne est observée chez 15 %environ des sidéens et 
est fréquemment, mais pas obligatoirement, associée à une candidose 
oropharyngée [20, 42]. L’apparition d’une candidose oesophagienne est 
considérée, chez les patients porteurs du VIH, comme une forme de 
passage à l’état de sida déclaré. La candidose est la cause la plus 
fréquente d’oesophagite chez le sidéen et entraîne habituellement une 
dysphagie ou une odynophagie sévères, parfois associées à des douleurs 
thoraciques. La candidose se caractérise par la formation de plaques 
blanchâtres, souvent orientées longitudinalement, composées d’un 
exsudat contenant des Candida, visibles à la surface de la muqueuse 
oesophagienne qui apparaît érythémateuse et ulcérée dans 18 %des cas. 
L’aspect endoscopique est évocateur dans plus de 97 % des cas, le 
diagnostic de certitude reposant sur la mise en culture des prélèvements 
sur milieu de Sabouraud. Toutefois, certaines équipes instituent un 
traitement spécifique sans confirmation dès lors que la symptomatologie 
clinique est typique. Le transit oesophagien en double contraste est plus 
sensible que la technique en simple contraste pour détecter les lésions 
débutantes : images de soustraction de petite taille, orientées 
longitudinalement, traduction des plaques mycotiques [7, 15, 20, 22, 40, 42] 
(fig 1).Àun stade plus évolué sont observés, de manière non spécifique, 
un épaississement pariétal et des troubles péristaltiques, puis des 
irrégularités diffuses des bords oesophagiens, des ulcérations et un aspect 
pavimenteux du mucogramme. 
Les autres localisations de candidose sont exceptionnelles. Un cas 
d’atteinte iléale a été observé sur un transit baryté, caractérisé par un 
page 2
Radiodiagnostic ASPECTS RADIOLOGIQUES DE L’ATTEINTE DU TUBE DIGESTIF AU COURS DU SIDA 33-016-A-30 
épaississement pariétal et une dilatation. Un autre cas de nécrose de 
l’iléon et du côlon ascendant a été rapporté enTDMavec pneumatose et 
aéroportie [6]. La candidose systémique met en jeu le pronostic vital, 
avec possible dissémination hématogène et microabcès hypodenses en 
TDM, pouvant atteindre le foie, la rate, les reins. La relative préservation 
de la fonction des polynucléaires neutrophiles au cours du sida met 
longtemps les patients à l’abri de la candidose systémique. 
Histoplasmose 
L’histoplasmose au cours du sida est observée dans les zones d’endémie 
(États-Unis, Antilles). Il s’agit de la réactivation d’une infection latente. 
L’atteinte du tube digestif est observée dans 10 % des cas d’histo-plasmose 
disséminée et est beaucoup plus rare que l’histoplasmose 
pulmonaire [43]. Le côlon est la localisation digestive la plus fréquente, 
suivi par l’intestin grêle. Les explorations barytées montrent une sténose 
irrégulière [3]. La présence d’adénopathies mésentériques hypodenses a 
été rapportée [33]. Le diagnostic de certitude repose sur la mise en culture 
et des colorations spécifiques des prélèvements biopsiques. 
Protozoonoses 
Leur fréquence a beaucoup diminué depuis l’arrivée des trithérapies. La 
guérison de cryptosporidiose et microsporidiose chroniques, 1 à 6 mois 
après l’introduction d’une trithérapie antirétrovirale, a été observée dans 
plus de 95 % des cas [8, 12]. 
Cryptosporidiose 
Les cryptosporidies sont des parasites intracellulaires, hôtes du tube 
digestif de nombreux animaux domestiques. Elles sont à l’origine de 
diarrhées sévères chez les immunodéprimés (16 % des diarrhées au 
cours du sida). Bien que l’infection puisse intéresser tous les segments 
du tube digestif (fig 2), la localisation la plus fréquente est l’intestin 
grêle et particulièrement l’iléon. Les cryptosporidies sont alors 
retrouvées dans les cellules épithéliales, le long de la bordure en brosse 
des microvillosités ; elles sont à l’origine d’une diarrhée avec fuite 
hydroélectrolytique. Le diagnostic repose sur l’examen parasitologique 
des selles avec techniques spéciales permettant l’identification des 
oocystes. Les signes radiographiques décrits par Berk [9] sont 
nombreux : épaississement du relief muqueux et des plis, floculation de 
la baryte en rapport avec l’hypersécrétion intestinale, aspect spastique 
du grêle.Àun stade sévère est observé un effacement des plis et du relief 
muqueux, avec aspect de « pseudo-Whipple » en rapport avec une 
atrophie villositaire marquée (fig 3). 
Des cas plus rares d’atteinte de l’estomac avec sténose antrale et 
d’atteinte colique avec fistule rectovésicale ont été rapportés [27, 37]. 
Isosporose 
C’est une protozoonose (2 à 5 % des cas de diarrhée) au cours du sida, 
due à Isospora belli dont la localisation est intracytoplasmique. Elle 
entraîne une diarrhée souvent moins intense que celle observée au cours 
de la cryptosporidiose et qui se complique moins fréquemment de 
déshydratation et de troubles hydroélectrolytiques. Elle réagit souvent 
favorablement au triméthoprime-sulfaméthoxazole ou Bactrimt. Les 
signes radiographiques de l’isosporose du grêle sont identiques à ceux 
observés lors de la cryptosporidiose [7, 31]. Le diagnostic repose sur 
l’examen parasitologique des selles. 
Microsporidiose 
Cette protozoonose engendre diarrhée et syndrome de malabsorption 
chez l’immunodéprimé. Le diagnostic repose sur l’identification du 
parasite en microscopie électronique. 
Pneumocystose 
Pneumocystis carinii est un protozoaire susceptible d’infecter de 
nombreux organes chez l’immunodéprimé. Sa localisation la plus 
fréquente est pulmonaire, le poumon représentant la porte d’entrée 
majeure de l’infection. Une dissémination hématogène peut toutefois 
être observée, favorisée par la prescription d’aérosols de pentamidine 
administrés pour prévenir l’infection pulmonaire. De tels aérosols 
entraînent une concentration locale élevée de pentamidine, mais 
l’absorption systémique est peu importante, favorisant la dissémination 
extrapulmonaire du parasite. Celui-ci peut alors entraîner une 
pneumocystose hépatique, splénique, rénale ou lymphatique et, dans de 
rares cas, il peut également atteindre le tractus digestif. Aucune 
description radiographique d’atteinte digestive n’a été publiée à ce jour. 
Au niveau des viscères abdominaux, la pneumocystose se traduit par de 
multiples microabcès, hypodenses enTDM, dont l’analyse histologique 
a montré qu’ils renfermaient de multiples kystes de Pneumocystis 
carinii et des trophozoïtes. De telles lésions peuvent disparaître ou se 
calcifier, des calcifications punctiformes ou arciformes étant alors 
visibles en TDM au niveau de la rate, du foie et des reins [23, 31]. 
Infections bactériennes 
Mycobactérie tuberculeuse 
L’infection à Mycobacterium tuberculosis est plus fréquente chez les 
patients en situation précaire et dans les pays en voie de développement. 
Elle survient lorsque le taux de lymphocytes CD4+ se situe entre 150 et 
350/mm3. Les manifestations digestives viennent au second rang en 
fréquence après les manifestations thoraciques. La formation d’un 
2 Cryptosporidiose duo-dénale 
: aspect endosco-pique. 
3 Cryptosporidiose du grêle. Le transit baryté du grêle révèle un oedème des plis 
jéjunaux et un aspect tubulé de l’iléon, traduisant une atrophie des valvules conni-ventes 
(reproduit avec la permission de l’auteur [8]). 
page 3
33-016-A-30 ASPECTS RADIOLOGIQUES DE L’ATTEINTE DU TUBE DIGESTIF AU COURS DU SIDA Radiodiagnostic 
A B tes de flèches). 
granulome est plus rare que chez les patients immunocompétents. 
L’infection du tube digestif peut se faire par dissémination hématogène 
à partir d’une tuberculose pulmonaire, par extension directe, en 
particulier à partir de ganglions lymphatiques, et par régurgitation 
d’expectoration contenant des bactéries. Les localisations digestives les 
plus fréquentes sont l’iléon, la valvule iléocæcale et le côlon, mais tout 
segment digestif peut être atteint [24].Au niveau de l’oesophage, l’atteinte 
tuberculeuse se traduit par une ulcération souvent profonde, un 
syndrome de masse pariétale ou extrinsèque en rapport avec la présence 
d’adénopathies satellites. Une fistulisation est possible. Un cas de 
localisation gastrique a été rapporté, caractérisé par une masse tissulaire 
développée aux dépens de la paroi postérieure, s’accompagnant 
d’adénopathies rétropéritonéales [11]. L’atteinte de la région iléocæcale 
se traduit par un épaississement pariétal, souvent circonférentiel, 
entraînant une sténose segmentaire irrégulière sur les opacifications 
barytées et enTDM (fig 4), et associé à des adénopathies mésentériques 
qui sont évocatrices lorsqu’elles ont un aspect central nécrotique 
hypodense enTDM. L’atteinte colique peut entraîner ulcération, sténose 
segmentaire et lésions pseudopolypoïdes. La tuberculose péritonéale se 
manifeste en règle par une ascite, des épaississements nodulaires du 
péritoine et du grand épiploon, bien visibles en échographie, et des 
adénopathies mésentériques associées, volontiers hypodenses en TDM 
et hypoéchogènes à l’échographie [24, 35]. 
Infections à mycobactéries atypiques 
Mycobacterium avium est un bacille alcooloacidorésistant 
intracellulaire, qui est une source fréquente d’infection opportuniste 
chez les patients sidéens dans les pays développés. Les portes d’entrée 
et de dissémination en sont l’appareil respiratoire d’une part et le tractus 
digestif d’autre part. De telles affections surviennent lorsque le taux de 
lymphocytes CD4+ se situe en dessous de 50/mm3. La nécrose caséeuse 
et la formation de granulomes est rare chez le sidéen. Le diagnostic de 
certitude repose sur les cultures. 
Au niveau du tube digestif, le segment le plus fréquemment atteint est le 
jéjunum. Ses plis apparaissent épaissis et on note fréquemment une 
dilatation modérée et diffuse de sa lumière. L’aspect a parfois été décrit 
comme celui d’un syndrome de « pseudo-Whipple » [29, 39]. L’association 
à des adénopathies mésentériques est fréquente (fig 5). L’aspect de 
nécrose centrale, hypodense en TDM, serait plus évocateur d’infection 
à Mycobacterium tuberculosis qu’à Mycobacterium avium [35]. 
L’infection du tractus digestif est souvent associée à une 
hépatosplénomégalie [29]. Des lésions hypodenses du foie et de la rate 
sont plus fréquemment observées au cours de l’infection à 
Mycobacterium tuberculosis que durant l’infection à Mycobacterium 
avium. 
Autres infections 
Des coloproctites à germes divers (Entamoeba histolytica, Giardia- 
Lamblia, Neisseria gonorrhoeae, Chlamydia, Shigella) ont été décrites 
en particulier chez les homosexuels. Leur gravité et leur 
4 Tuberculose iléale. 
A. Le transit du grêle montre 
une sténose irrégulière et ri-gide 
de la dernière anse il-éale. 
B. L’examen tomodensitomé-trique 
objective l’épaississe-ment 
pariétal iléal (flèche). 
Noter la présence de quel-ques 
ganglions satellites (tê- 
5 Infection à mycobactéries atypiques. L’examen tomodensitométrique, après 
injection, met en évidence un épaississement de la paroi de plusieurs anses grêles, 
associé à une masse mésentérique hypodense (flèches). 
symptomatologie ne seraient pas différentes chez les patients 
immunocompétents et chez les patients sidéens. Leurs signes 
radiologiques sont communs à ceux des coloproctites infectieuses, quel 
qu’en soit l’agent étiologique : ulcération muqueuse, diminution du 
relief haustral et aspect spastique de la région rectocolique, parfois 
associés à un aspect infiltré de la graisse périrectale [1]. 
Lésions malignes 
Maladie de Kaposi 
La MK est une tumeur maligne qui associe hyperplasie des vaisseaux 
papillaires et proliférations de cellules fusiformes et endothéliales avec 
lacs vasculaires. Sa fréquence chez les sidéens est en diminution et 
actuellement il est observé presque exclusivement chez les homosexuels 
masculins et en Afrique. Un cofacteur viral semble être en cause (herpès 
type 8). Chez le sidéen, la MK est volontiers multifocale et agressive, 
associant des localisations cutanées, ganglionnaires et viscérales. Des 
atteintes digestives sont présentes chez 50 % des porteurs de MK 
cutanée [41]. Les localisations cutanées précèdent en règle, mais pas 
toujours, la survenue des localisations digestives. 
Tous les segments du tube digestif peuvent être le siège de MK, de 
l’oropharynx au rectum [14, 16, 17, 31, 40, 41]. Toutefois, le site le plus 
fréquemment atteint est le duodénum. Au début, la MK se caractérise 
par la présence d’une petite masse sous-muqueuse, réalisant une macule 
violacée de 5-15 mm, visible en endoscopie mais très difficile à mettre 
en évidence sur les clichés radiographiques malgré l’utilisation de 
page 4
Radiodiagnostic ASPECTS RADIOLOGIQUES DE L’ATTEINTE DU TUBE DIGESTIF AU COURS DU SIDA 33-016-A-30 
clichés en double contraste, en couche mince et sous diverses 
incidences [41]. L’aspect endoscopique est très évocateur, mais les 
biopsies ne sont positives que dans 23 % des cas, car ces lésions sont 
souvent sous-muqueuses et ne renferment que peu de cellules 
typiques [16].Àun stade plus évolué (fig 6), le diagnostic radiographique 
repose sur la mise en évidence d’un ou de plusieurs nodules sous-muqueux, 
parfois ombiliqués, avec ou sans ulcération centrale donnant 
à la lésion un aspect en « cible ». Des lésions planes, mieux visualisées 
en utilisant une compression, ont été décrites. En TDM, la MK se 
caractérise par la présence de nodules pariétaux ou d’un épaississement 
pariétal segmentaire avec gros plis. Un épaississement pariétal diffus, 
sans interposition de paroi digestive saine, évoque plutôt une atteinte 
infectieuse ou lymphomateuse. L’association de nodules ou 
d’épaississement pariétaux à des adénopathies hypervasculaires se 
rehaussant massivement après injection iodée est très évocatrice de 
MK [17]. La MK digestive est associée dans 10-15 % des cas à des 
localisations hépatiques découvertes par biopsie, pouvant réaliser en 
TDM, dans les cas typiques, une infiltration périportale qui se rehausse 
tardivement après injection iodée. Parfois latente, la MK peut se 
compliquer de diarrhée profuse, perforation, invagination et 
saignement. Depuis l’utilisation de trithérapies antirétrovirales efficaces 
contre le VIH, des cas de régression de MK à localisation cutanée ont 
été rapportés. 
Lymphomes non hodgkiniens 
Les LNH ont une fréquence particulièrement élevée lors de l’infection à 
VIH et atteignent 4 à 10% des sidéens. Le risque, pour un sidéen, de 
développer un LNH est 60 fois plus élevé que dans la population 
générale. La fréquence des LNH ne semble pas significativement 
diminuée par les trithérapies. Ils sont presque constamment associés à la 
présence d’anticorps anti-EBV (Epstein-Barr virus) et sont observés 
lors d’états d’immunodépression avancée (taux de lymphocytes CD4+ 
< 100-200/mm3). Leur gravité est particulière chez le sidéen. Ils sont 
caractérisés par des types histologiques très agressifs avec 
prédominance de lymphomes B indifférenciés, polyclonaux, et de 
lymphomes de type Burkitt. Ils sont en règle diffus au cours du sida et 
découverts à des stades d’extension avancés. On note une fréquence 
particulière des formes extranodales [7, 10, 30, 31, 40, 42]. Les atteintes 
digestives sont observées chez 15 % des patients ayant une LNH. Tous 
les segments du tube digestif peuvent être atteints, mais on note une 
fréquence particulièrement élevée d’atteintes de l’intestin grêle (fig 7) 
et de l’estomac. 
Sur le TOGD, l’atteinte gastrique peut se traduire par des nodules sous-muqueux 
parfois ulcérés, de taille variable, ou par un épaississement 
6 Maladie de Kaposi duodé-nale. 
Des lésions multiples se 
traduisent par des nodules 
sous-muqueux et entraînent un 
épaississement des plis des 
premières anses grêles et une 
dilatation du deuxième duodé-num 
(reproduit avec la permis-sion 
de l’auteur [8]). 
A B 
7 Localisations iléales et rétropéritonéales d’un lymphome non hodgkinien de phénotype B à 
grandes cellules. 
A. Le transit du grêle montre une sténose iléale excentrée et irrégulière (flèches), s’accom-pagnant 
d’une discrète dilatation de l’anse d’amont. 
B. L’examen tomodensitométrique montre l’importance de l’épaississement de la paroi 
digestive (flèches). La lumière résiduelle est comprimée (têtes de flèches) par la volumineuse 
masse tumorale qui refoule les anses digestives avoisinantes. 
C. Sur les coupes sus-jacentes, on note la présence de multiples et volumineuses adéno-pathies 
rétropéritonéales (flèches) qui compriment et refoulent le pédicule rénal gauche. 
C 
page 5
33-016-A-30 ASPECTS RADIOLOGIQUES DE L’ATTEINTE DU TUBE DIGESTIF AU COURS DU SIDA Radiodiagnostic 
pariétal localisé ou circonférentiel.Au niveau de l’intestin grêle, leLNH 
se traduit par un épaississement pariétal entraînant en règle une sténose 
segmentaire plus ou moins régulière avec dilatation d’amont ; il peut se 
compliquer d’ulcération ou d’invagination. L’atteinte anorectale est 
exceptionnelle en dehors du sida et se caractérise par des nodules sous-muqueux 
ou un épaississement pariétal focal ou étendu (fig 8). 
L’atteinte oesophagienne est rare, en règle nodulaire. La TDM est 
essentielle au bilan d’extension [30, 34, 38] : elle précise une infiltration 
péritumorale locorégionale, en particulier mésentérique, recherche des 
adénopathies satellites et une atteinte viscérale associée, plus 
fréquemment hépatique que splénique. Les localisations hépatiques se 
manifestent par des nodules uniques ou plus souvent multiples, 
volontiers hypoéchogènes en échographie et hypodenses en TDM, mais 
de rehaussement variable. La TDM permet de guider une ponction-biopsie 
de la masse afin de typer le lymphome et de suivre l’évolution de 
la masse tumorale sous traitement. Des localisations pancréatiques de 
LNH ont également été rapportées, ainsi que des localisations biliaires 
isolées dont l’aspect est proche de celui des cholangiopathies. 
Autres tumeurs malignes 
La maladie de Hodgkin a une gravité particulière chez le sidéen en raison 
de la prédominance de types histologiques défavorables et d’une 
extension souvent importante. Sa fréquence ne semble pas 
significativement supérieure à celle observée dans la population 
générale. 
Des tumeurs musculaires lisses multiples du tube digestif ont été 
rapportées, sans augmentation significative de fréquence par rapport à 
la population générale. 
8 Lymphome non hodgkinien : localisation rectale. Le lavement baryté en double 
contraste montre une atteinte nodulaire sous-muqueuse diffuse. 
• 
• • 
En conclusion, l’atteinte digestive liée au VIH revêt des aspects 
multiples auxquels correspond une séméiologie radiologique 
variée. Son interprétation doit être parfaitement connue des 
radiologistes car la topographie de l’atteinte, sa diffusion et ses 
caractéristiques morphologiques ont une grande valeur 
d’orientation. La confrontation des hypothèses étiologiques 
cliniques et radiographiques affine souvent le diagnostic et oriente 
les investigations ultérieures. C’est souligner l’importance du 
dialogue entre imageurs et cliniciens pour une prise en charge 
efficace des sidéens. 
Références ä 
page 6
Radiodiagnostic ASPECTS RADIOLOGIQUES DE L’ATTEINTE DU TUBE DIGESTIF AU COURS DU SIDA 33-016-A-30 
Références 
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Aspects radiologiques de l'atteinte du tube digestif au cour

  • 1. 33-016-A-30 Aspects radiologiques de l'atteinte du tube digestif au cours du sida MF Bellin Y Benhamou R é s u m é. – Les atteintes digestives liées à l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) sont fréquentes et variées, souvent multifocales. Leurs signes radiographiques, sans être totalement spécifiques, peuvent néanmoins suggérer le diagnostic et orienter les investigations ultérieures. Deux types d’atteinte digestive sont nettement distincts : les atteintes infectieuses et les atteintes tumorales (sarcome de Kaposi et lymphomes non hodgkiniens [LNH]). Le but de cet article est de décrire les signes typiques de ces affections, de souligner leur localisation préférentielle et les moyens du diagnostic. Les atteintes rares ou atypiques sont également citées. Les performances diagnostiques des explorations barytées dépendent en partie du soin apporté à la technique d’examen. L’échographie et surtout la tomodensitométrie (TDM) jouent un rôle important pour préciser la diffusion des lésions, rechercher des localisations associées et guider d’éventuels prélèvements percutanés. © 1999, Elsevier, Paris. Introduction L’atteinte du tube digestif au cours du sida occupe le deuxième rang en fréquence après les atteintes thoraciques et la majorité des sidéens se plaignent de symptômes digestifs au cours de leur maladie. Parmi les critères qui définissent l’état de sida, six concernent la sphère digestive. Le sida constitue un état d’immunodéficience généralisée qui favorise le développement d’infections à germes opportunistes ou non opportunistes, et de certaines affections malignes, maladie de Kaposi (MK) et lymphomes. Il est dû à l’infection par l’un des VIH. Ce virus à acide ribonucléique (ARN) possède une glycoprotéine de surface qui se lie au récepteur CD4 de la cellule cible (lymphocyte T auxiliaire, mais aussi lymphocyte B et monocyte) et permet sa fixation sur la membrane cellulaire, aboutissant à l’introduction du matériel génétique viral dans le génome cellulaire [10, 19].Au plan immunologique, on observe, au cours du temps, une diminution du nombre de lymphocytes CD4+, une augmentation du nombre de lymphocytes T suppresseurs (CD8+) et une inversion du rapport CD4/CD8. L’altération progressive des fonctions lymphocytaires T auxiliaires est associée à une altération des fonctions des lymphocytes B, des monocytes et des macrophages. Marie-France Bellin : Professeur des Universités, praticien hospitalier. Yves Benhamou : Praticien hospitalier. Service de radiologie polyvalente diagnostique et interventionnelle (Pr Grenier), groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, 83, boulevard de l’Hôpital, 75651 Paris cedex 13, France. Toute référence à cet article doit porter la mention : Bellin MF et Benhamou Y. Aspects radiologiques de l’atteinte du tube digestif au cours du sida. Encycl Méd Chir (Elsevier, Paris), Radiodiagnostic – Appareil digestif, 33-016-A-30, 1999, 7 p. Les atteintes digestives au cours du sida sont souvent multifocales [7, 40, 42]. Des atteintes infectieuses multiples sont parfois associées et peuvent coexister avec des atteintes néoplasiques, augmentant les difficultés diagnostiques. Les symptômes sont variés, mais peu spécifiques. L’imagerie revêt plusieurs intérêts : localiser l’atteinte, préciser sa diffusion, suggérer sa nature en fonction des aspects radiologiques et des paramètres cliniques, orienter les examens biologiques et les prélèvements, guider une éventuelle ponction-biopsie. Primo-infection - Ulcérations liées au VIH - Infection latente À l’infection par le VIH succède habituellement une période de latence clinique qui peut se prolonger de nombreuses années avant l’apparition des premiers symptômes du sida. Elle est parfois interrompue par un syndrome grippal ou pseudomononucléosique qui traduit la primo-infection rétrovirale et comporte souvent nausées, vomissements et diarrhée. La guérison spontanée est la règle. Toutefois, certains patients se plaignent d’une dysphagie intense [32] ; endoscopie et transit baryté en double contraste découvrent alors un ulcère géant (> 2 cm) de l’oesophage, habituellement unique, à limites nettes, entouré de muqueuse saine [31, 32, 36]. La présence de particules virales sur les bords de l’ulcère suggère le rôle du VIH lui-même dans la genèse de l’ulcère, tous les autres prélèvements étant négatifs. Des ulcérations semblables ont également été observées au niveau du côlon lors d’endoscopie [2]. Les cellules infectées par le VIH seraient à l’origine d’altérations de la sécrétion des cytokines qui aboutiraient à l’infiltration de la sous-muqueuse par des cellules inflammatoires, source de destruction muqueuse et d’ulcération. Les ulcérations liées au VIH sont extrêmement sensibles à la corticothérapie qui fait disparaître les symptômes en moins de 1 semaine dans 90 % des cas [44]. © Elsevier, Paris ENCYCLOPÉDIE MÉDICO-CHIRURGICALE 33-016-A-30
  • 2. 33-016-A-30 ASPECTS RADIOLOGIQUES DE L’ATTEINTE DU TUBE DIGESTIF AU COURS DU SIDA Radiodiagnostic Après la séroconversion et avant les premiers signes de sida, l’examen clinique et l’imagerie peuvent être strictement normaux. On note toutefois, chez de nombreux patients, l’apparition de ganglions intra- et rétropéritonéaux multiples, de petite taille (< 1 cm), dont seul le nombre est pathologique [18, 40]. Ces ganglions sont le siège d’une hyperplasie réactionnelle liée au VIH lui-même. Aucune ponction ganglionnaire n’est justifiée tant que le diamètre minimal des ganglions reste inférieur à 2 cm. Infections opportunistes Infections virales Leur fréquence est en diminution constante depuis l’adjonction précoce des bi- ou trithérapies au traitement antirétroviral. En effet, ces nouvelles stratégies thérapeutiques permettent un contrôle de la réplication duVIH dans plus de 70 % des cas et une restauration des fonctions immunitaires. Cytomégalovirus (CMV) Le CMV est l’agent pathogène le plus fréquemment retrouvé au cours du sida. Il fait partie de la famille des herpès virus et possède une double hélice d’acide désoxyribonucléique (ADN). Le CMV serait à l’origine de 13 % des affections digestives au cours du sida, les segments le plus fréquemment atteints étant, par ordre de fréquence décroissante, le côlon, le grêle, l’oesophage et enfin l’estomac [4, 5, 7, 13, 25, 31, 45]. L’infection à CMV est le plus souvent observée lorsque le taux de lymphocytes CD4+ est inférieur à 50/mm3 ; il s’agit probablement de la réactivation de virus ayant précédemment infecté le patient. Le CMV infecte principalement les cellules conjonctives et endothéliales, beaucoup plus rarement les cellules de l’épithélium digestif. Il induit une vascularite locale, source de thrombose vasculaire et d’ischémie pouvant entraîner ulcération et/ou nécrose pariétale avec perforation digestive. Le diagnostic de certitude repose sur la mise en évidence d’inclusions virales intranucléaires et cytoplasmiques au niveau des cellules endothéliales ou épithéliales prélevées par biopsie endoscopique. Les aspects radiologiques sont multiples, fonction de la sévérité du processus inflammatoire et de la vascularite, de l’importance de l’oedème et du processus de fibrose cicatricielle. L’aspect le plus évocateur est celui d’ulcère superficiel, unique ou multiple, entouré d’un halo clair d’oedème, la muqueuse avoisinante ayant un aspect normal. Lorsque l’ulcère a une grande taille (> 2 cm), intéresse le bas oesophage et apparaît unique, il est impossible de le différencier de l’ulcère géant lié au VIH [4, 5, 31] ; le diagnostic repose alors sur les prélèvements. Au niveau du grêle, le CMV peut entraîner une sténose avec épaississement pariétal et plis irréguliers. Cette sténose peut s’ulcérer ou se compliquer de perforation, voire d’invagination, ou de pseudotumeur inflammatoire [25, 31, 40, 45]. Cette dernière entité est difficile à distinguer d’un sarcome de Kaposi ou d’un lymphome. L’importance de l’infiltration mésentérique et une éventuelle colite associée plaident alors pour le diagnostic d’infection à CMV. La gastrite à CMV succède souvent à une oesophagite à CMV et atteint préférentiellement la jonction oesogastrique et la région antrale [13]. Elle se caractérise par un épaississement nodulaire de la paroi avec rigidité pariétale et parfois sténose antrale sur le transit baryté oesogastroduodénal (TOGD). Cependant, l’infection à CMV peut ne concerner que l’estomac. La colite à CMV provoque des ulcérations muqueuses entourées d’oedème et un épaississement pariétal observés sur les explorations barytées et en TDM. Elle atteint préférentiellement le côlon droit, mais les pancolites sont fréquentes [7, 13, 26, 28, 31, 40]. Elle peut se compliquer d’hémorragie de la paroi colique (avec aspect nodulaire hyperdense en TDM), de pneumatose pariétale et de mégacôlon toxique avec perforation. Le pronostic vital est alors mis en jeu. L’association à d’autres atteintes liées au CMV (hépatite, cholangite, rétinite) n’est pas rare. Herpès Les virus herpès simplex (VHS) de types 1 et 2 peuvent atteindre le tube digestif au cours du sida, le type 2 étant plus fréquent chez les homosexuels. L’infection se fait par inoculation directe par contact 1 Candidose oesopha-gienne. Le transit baryté de l’oesophage met en évi-dence des defects linéai-res longitudinaux, tradui-sant la présence de plaques mycotiques (re-produit avec la permission de l’auteur [8]). muqueux. Endémique, le virus reste longtemps latent au niveau des ganglions nerveux. Chez le sidéen et lors d’immunodépression, on observe une réplication virale et les virions migrent le long des gaines nerveuses efférentes, vers la peau et les muqueuses où les lésions apparaissent. Les sites lésionnels les plus fréquents sont les extrémités du tube digestif : oropharynx et oesophage d’une part, rectum et anus d’autre part. Les atteintes oropharyngées ou périnéales associées sont la règle. Les aspects radiologiques observés au niveau de l’oesophage consistent en de multiples petites ulcérations punctiformes, séparées par des zones de muqueuse saine. À un stade plus avancé, les ulcères peuvent confluer et être difficiles à distinguer de l’oesophagite sévère à Candida, avec irrégularités pariétales et aspect en « timbre-poste » [21, 22, 31]. L’analyse histologique des bords lésionnels montre la présence de cellules géantes multinucléées et d’inclusions virales intranucléaires. Au niveau du rectum et de l’anus, l’atteinte herpétique entraîne une hyperplasie nodulaire lymphoïde et de multiples ulcérations punctiformes. Mycoses Candidose Candida albicans est un germe commensal du tractus digestif. La candidose oesophagienne est observée chez 15 %environ des sidéens et est fréquemment, mais pas obligatoirement, associée à une candidose oropharyngée [20, 42]. L’apparition d’une candidose oesophagienne est considérée, chez les patients porteurs du VIH, comme une forme de passage à l’état de sida déclaré. La candidose est la cause la plus fréquente d’oesophagite chez le sidéen et entraîne habituellement une dysphagie ou une odynophagie sévères, parfois associées à des douleurs thoraciques. La candidose se caractérise par la formation de plaques blanchâtres, souvent orientées longitudinalement, composées d’un exsudat contenant des Candida, visibles à la surface de la muqueuse oesophagienne qui apparaît érythémateuse et ulcérée dans 18 %des cas. L’aspect endoscopique est évocateur dans plus de 97 % des cas, le diagnostic de certitude reposant sur la mise en culture des prélèvements sur milieu de Sabouraud. Toutefois, certaines équipes instituent un traitement spécifique sans confirmation dès lors que la symptomatologie clinique est typique. Le transit oesophagien en double contraste est plus sensible que la technique en simple contraste pour détecter les lésions débutantes : images de soustraction de petite taille, orientées longitudinalement, traduction des plaques mycotiques [7, 15, 20, 22, 40, 42] (fig 1).Àun stade plus évolué sont observés, de manière non spécifique, un épaississement pariétal et des troubles péristaltiques, puis des irrégularités diffuses des bords oesophagiens, des ulcérations et un aspect pavimenteux du mucogramme. Les autres localisations de candidose sont exceptionnelles. Un cas d’atteinte iléale a été observé sur un transit baryté, caractérisé par un page 2
  • 3. Radiodiagnostic ASPECTS RADIOLOGIQUES DE L’ATTEINTE DU TUBE DIGESTIF AU COURS DU SIDA 33-016-A-30 épaississement pariétal et une dilatation. Un autre cas de nécrose de l’iléon et du côlon ascendant a été rapporté enTDMavec pneumatose et aéroportie [6]. La candidose systémique met en jeu le pronostic vital, avec possible dissémination hématogène et microabcès hypodenses en TDM, pouvant atteindre le foie, la rate, les reins. La relative préservation de la fonction des polynucléaires neutrophiles au cours du sida met longtemps les patients à l’abri de la candidose systémique. Histoplasmose L’histoplasmose au cours du sida est observée dans les zones d’endémie (États-Unis, Antilles). Il s’agit de la réactivation d’une infection latente. L’atteinte du tube digestif est observée dans 10 % des cas d’histo-plasmose disséminée et est beaucoup plus rare que l’histoplasmose pulmonaire [43]. Le côlon est la localisation digestive la plus fréquente, suivi par l’intestin grêle. Les explorations barytées montrent une sténose irrégulière [3]. La présence d’adénopathies mésentériques hypodenses a été rapportée [33]. Le diagnostic de certitude repose sur la mise en culture et des colorations spécifiques des prélèvements biopsiques. Protozoonoses Leur fréquence a beaucoup diminué depuis l’arrivée des trithérapies. La guérison de cryptosporidiose et microsporidiose chroniques, 1 à 6 mois après l’introduction d’une trithérapie antirétrovirale, a été observée dans plus de 95 % des cas [8, 12]. Cryptosporidiose Les cryptosporidies sont des parasites intracellulaires, hôtes du tube digestif de nombreux animaux domestiques. Elles sont à l’origine de diarrhées sévères chez les immunodéprimés (16 % des diarrhées au cours du sida). Bien que l’infection puisse intéresser tous les segments du tube digestif (fig 2), la localisation la plus fréquente est l’intestin grêle et particulièrement l’iléon. Les cryptosporidies sont alors retrouvées dans les cellules épithéliales, le long de la bordure en brosse des microvillosités ; elles sont à l’origine d’une diarrhée avec fuite hydroélectrolytique. Le diagnostic repose sur l’examen parasitologique des selles avec techniques spéciales permettant l’identification des oocystes. Les signes radiographiques décrits par Berk [9] sont nombreux : épaississement du relief muqueux et des plis, floculation de la baryte en rapport avec l’hypersécrétion intestinale, aspect spastique du grêle.Àun stade sévère est observé un effacement des plis et du relief muqueux, avec aspect de « pseudo-Whipple » en rapport avec une atrophie villositaire marquée (fig 3). Des cas plus rares d’atteinte de l’estomac avec sténose antrale et d’atteinte colique avec fistule rectovésicale ont été rapportés [27, 37]. Isosporose C’est une protozoonose (2 à 5 % des cas de diarrhée) au cours du sida, due à Isospora belli dont la localisation est intracytoplasmique. Elle entraîne une diarrhée souvent moins intense que celle observée au cours de la cryptosporidiose et qui se complique moins fréquemment de déshydratation et de troubles hydroélectrolytiques. Elle réagit souvent favorablement au triméthoprime-sulfaméthoxazole ou Bactrimt. Les signes radiographiques de l’isosporose du grêle sont identiques à ceux observés lors de la cryptosporidiose [7, 31]. Le diagnostic repose sur l’examen parasitologique des selles. Microsporidiose Cette protozoonose engendre diarrhée et syndrome de malabsorption chez l’immunodéprimé. Le diagnostic repose sur l’identification du parasite en microscopie électronique. Pneumocystose Pneumocystis carinii est un protozoaire susceptible d’infecter de nombreux organes chez l’immunodéprimé. Sa localisation la plus fréquente est pulmonaire, le poumon représentant la porte d’entrée majeure de l’infection. Une dissémination hématogène peut toutefois être observée, favorisée par la prescription d’aérosols de pentamidine administrés pour prévenir l’infection pulmonaire. De tels aérosols entraînent une concentration locale élevée de pentamidine, mais l’absorption systémique est peu importante, favorisant la dissémination extrapulmonaire du parasite. Celui-ci peut alors entraîner une pneumocystose hépatique, splénique, rénale ou lymphatique et, dans de rares cas, il peut également atteindre le tractus digestif. Aucune description radiographique d’atteinte digestive n’a été publiée à ce jour. Au niveau des viscères abdominaux, la pneumocystose se traduit par de multiples microabcès, hypodenses enTDM, dont l’analyse histologique a montré qu’ils renfermaient de multiples kystes de Pneumocystis carinii et des trophozoïtes. De telles lésions peuvent disparaître ou se calcifier, des calcifications punctiformes ou arciformes étant alors visibles en TDM au niveau de la rate, du foie et des reins [23, 31]. Infections bactériennes Mycobactérie tuberculeuse L’infection à Mycobacterium tuberculosis est plus fréquente chez les patients en situation précaire et dans les pays en voie de développement. Elle survient lorsque le taux de lymphocytes CD4+ se situe entre 150 et 350/mm3. Les manifestations digestives viennent au second rang en fréquence après les manifestations thoraciques. La formation d’un 2 Cryptosporidiose duo-dénale : aspect endosco-pique. 3 Cryptosporidiose du grêle. Le transit baryté du grêle révèle un oedème des plis jéjunaux et un aspect tubulé de l’iléon, traduisant une atrophie des valvules conni-ventes (reproduit avec la permission de l’auteur [8]). page 3
  • 4. 33-016-A-30 ASPECTS RADIOLOGIQUES DE L’ATTEINTE DU TUBE DIGESTIF AU COURS DU SIDA Radiodiagnostic A B tes de flèches). granulome est plus rare que chez les patients immunocompétents. L’infection du tube digestif peut se faire par dissémination hématogène à partir d’une tuberculose pulmonaire, par extension directe, en particulier à partir de ganglions lymphatiques, et par régurgitation d’expectoration contenant des bactéries. Les localisations digestives les plus fréquentes sont l’iléon, la valvule iléocæcale et le côlon, mais tout segment digestif peut être atteint [24].Au niveau de l’oesophage, l’atteinte tuberculeuse se traduit par une ulcération souvent profonde, un syndrome de masse pariétale ou extrinsèque en rapport avec la présence d’adénopathies satellites. Une fistulisation est possible. Un cas de localisation gastrique a été rapporté, caractérisé par une masse tissulaire développée aux dépens de la paroi postérieure, s’accompagnant d’adénopathies rétropéritonéales [11]. L’atteinte de la région iléocæcale se traduit par un épaississement pariétal, souvent circonférentiel, entraînant une sténose segmentaire irrégulière sur les opacifications barytées et enTDM (fig 4), et associé à des adénopathies mésentériques qui sont évocatrices lorsqu’elles ont un aspect central nécrotique hypodense enTDM. L’atteinte colique peut entraîner ulcération, sténose segmentaire et lésions pseudopolypoïdes. La tuberculose péritonéale se manifeste en règle par une ascite, des épaississements nodulaires du péritoine et du grand épiploon, bien visibles en échographie, et des adénopathies mésentériques associées, volontiers hypodenses en TDM et hypoéchogènes à l’échographie [24, 35]. Infections à mycobactéries atypiques Mycobacterium avium est un bacille alcooloacidorésistant intracellulaire, qui est une source fréquente d’infection opportuniste chez les patients sidéens dans les pays développés. Les portes d’entrée et de dissémination en sont l’appareil respiratoire d’une part et le tractus digestif d’autre part. De telles affections surviennent lorsque le taux de lymphocytes CD4+ se situe en dessous de 50/mm3. La nécrose caséeuse et la formation de granulomes est rare chez le sidéen. Le diagnostic de certitude repose sur les cultures. Au niveau du tube digestif, le segment le plus fréquemment atteint est le jéjunum. Ses plis apparaissent épaissis et on note fréquemment une dilatation modérée et diffuse de sa lumière. L’aspect a parfois été décrit comme celui d’un syndrome de « pseudo-Whipple » [29, 39]. L’association à des adénopathies mésentériques est fréquente (fig 5). L’aspect de nécrose centrale, hypodense en TDM, serait plus évocateur d’infection à Mycobacterium tuberculosis qu’à Mycobacterium avium [35]. L’infection du tractus digestif est souvent associée à une hépatosplénomégalie [29]. Des lésions hypodenses du foie et de la rate sont plus fréquemment observées au cours de l’infection à Mycobacterium tuberculosis que durant l’infection à Mycobacterium avium. Autres infections Des coloproctites à germes divers (Entamoeba histolytica, Giardia- Lamblia, Neisseria gonorrhoeae, Chlamydia, Shigella) ont été décrites en particulier chez les homosexuels. Leur gravité et leur 4 Tuberculose iléale. A. Le transit du grêle montre une sténose irrégulière et ri-gide de la dernière anse il-éale. B. L’examen tomodensitomé-trique objective l’épaississe-ment pariétal iléal (flèche). Noter la présence de quel-ques ganglions satellites (tê- 5 Infection à mycobactéries atypiques. L’examen tomodensitométrique, après injection, met en évidence un épaississement de la paroi de plusieurs anses grêles, associé à une masse mésentérique hypodense (flèches). symptomatologie ne seraient pas différentes chez les patients immunocompétents et chez les patients sidéens. Leurs signes radiologiques sont communs à ceux des coloproctites infectieuses, quel qu’en soit l’agent étiologique : ulcération muqueuse, diminution du relief haustral et aspect spastique de la région rectocolique, parfois associés à un aspect infiltré de la graisse périrectale [1]. Lésions malignes Maladie de Kaposi La MK est une tumeur maligne qui associe hyperplasie des vaisseaux papillaires et proliférations de cellules fusiformes et endothéliales avec lacs vasculaires. Sa fréquence chez les sidéens est en diminution et actuellement il est observé presque exclusivement chez les homosexuels masculins et en Afrique. Un cofacteur viral semble être en cause (herpès type 8). Chez le sidéen, la MK est volontiers multifocale et agressive, associant des localisations cutanées, ganglionnaires et viscérales. Des atteintes digestives sont présentes chez 50 % des porteurs de MK cutanée [41]. Les localisations cutanées précèdent en règle, mais pas toujours, la survenue des localisations digestives. Tous les segments du tube digestif peuvent être le siège de MK, de l’oropharynx au rectum [14, 16, 17, 31, 40, 41]. Toutefois, le site le plus fréquemment atteint est le duodénum. Au début, la MK se caractérise par la présence d’une petite masse sous-muqueuse, réalisant une macule violacée de 5-15 mm, visible en endoscopie mais très difficile à mettre en évidence sur les clichés radiographiques malgré l’utilisation de page 4
  • 5. Radiodiagnostic ASPECTS RADIOLOGIQUES DE L’ATTEINTE DU TUBE DIGESTIF AU COURS DU SIDA 33-016-A-30 clichés en double contraste, en couche mince et sous diverses incidences [41]. L’aspect endoscopique est très évocateur, mais les biopsies ne sont positives que dans 23 % des cas, car ces lésions sont souvent sous-muqueuses et ne renferment que peu de cellules typiques [16].Àun stade plus évolué (fig 6), le diagnostic radiographique repose sur la mise en évidence d’un ou de plusieurs nodules sous-muqueux, parfois ombiliqués, avec ou sans ulcération centrale donnant à la lésion un aspect en « cible ». Des lésions planes, mieux visualisées en utilisant une compression, ont été décrites. En TDM, la MK se caractérise par la présence de nodules pariétaux ou d’un épaississement pariétal segmentaire avec gros plis. Un épaississement pariétal diffus, sans interposition de paroi digestive saine, évoque plutôt une atteinte infectieuse ou lymphomateuse. L’association de nodules ou d’épaississement pariétaux à des adénopathies hypervasculaires se rehaussant massivement après injection iodée est très évocatrice de MK [17]. La MK digestive est associée dans 10-15 % des cas à des localisations hépatiques découvertes par biopsie, pouvant réaliser en TDM, dans les cas typiques, une infiltration périportale qui se rehausse tardivement après injection iodée. Parfois latente, la MK peut se compliquer de diarrhée profuse, perforation, invagination et saignement. Depuis l’utilisation de trithérapies antirétrovirales efficaces contre le VIH, des cas de régression de MK à localisation cutanée ont été rapportés. Lymphomes non hodgkiniens Les LNH ont une fréquence particulièrement élevée lors de l’infection à VIH et atteignent 4 à 10% des sidéens. Le risque, pour un sidéen, de développer un LNH est 60 fois plus élevé que dans la population générale. La fréquence des LNH ne semble pas significativement diminuée par les trithérapies. Ils sont presque constamment associés à la présence d’anticorps anti-EBV (Epstein-Barr virus) et sont observés lors d’états d’immunodépression avancée (taux de lymphocytes CD4+ < 100-200/mm3). Leur gravité est particulière chez le sidéen. Ils sont caractérisés par des types histologiques très agressifs avec prédominance de lymphomes B indifférenciés, polyclonaux, et de lymphomes de type Burkitt. Ils sont en règle diffus au cours du sida et découverts à des stades d’extension avancés. On note une fréquence particulière des formes extranodales [7, 10, 30, 31, 40, 42]. Les atteintes digestives sont observées chez 15 % des patients ayant une LNH. Tous les segments du tube digestif peuvent être atteints, mais on note une fréquence particulièrement élevée d’atteintes de l’intestin grêle (fig 7) et de l’estomac. Sur le TOGD, l’atteinte gastrique peut se traduire par des nodules sous-muqueux parfois ulcérés, de taille variable, ou par un épaississement 6 Maladie de Kaposi duodé-nale. Des lésions multiples se traduisent par des nodules sous-muqueux et entraînent un épaississement des plis des premières anses grêles et une dilatation du deuxième duodé-num (reproduit avec la permis-sion de l’auteur [8]). A B 7 Localisations iléales et rétropéritonéales d’un lymphome non hodgkinien de phénotype B à grandes cellules. A. Le transit du grêle montre une sténose iléale excentrée et irrégulière (flèches), s’accom-pagnant d’une discrète dilatation de l’anse d’amont. B. L’examen tomodensitométrique montre l’importance de l’épaississement de la paroi digestive (flèches). La lumière résiduelle est comprimée (têtes de flèches) par la volumineuse masse tumorale qui refoule les anses digestives avoisinantes. C. Sur les coupes sus-jacentes, on note la présence de multiples et volumineuses adéno-pathies rétropéritonéales (flèches) qui compriment et refoulent le pédicule rénal gauche. C page 5
  • 6. 33-016-A-30 ASPECTS RADIOLOGIQUES DE L’ATTEINTE DU TUBE DIGESTIF AU COURS DU SIDA Radiodiagnostic pariétal localisé ou circonférentiel.Au niveau de l’intestin grêle, leLNH se traduit par un épaississement pariétal entraînant en règle une sténose segmentaire plus ou moins régulière avec dilatation d’amont ; il peut se compliquer d’ulcération ou d’invagination. L’atteinte anorectale est exceptionnelle en dehors du sida et se caractérise par des nodules sous-muqueux ou un épaississement pariétal focal ou étendu (fig 8). L’atteinte oesophagienne est rare, en règle nodulaire. La TDM est essentielle au bilan d’extension [30, 34, 38] : elle précise une infiltration péritumorale locorégionale, en particulier mésentérique, recherche des adénopathies satellites et une atteinte viscérale associée, plus fréquemment hépatique que splénique. Les localisations hépatiques se manifestent par des nodules uniques ou plus souvent multiples, volontiers hypoéchogènes en échographie et hypodenses en TDM, mais de rehaussement variable. La TDM permet de guider une ponction-biopsie de la masse afin de typer le lymphome et de suivre l’évolution de la masse tumorale sous traitement. Des localisations pancréatiques de LNH ont également été rapportées, ainsi que des localisations biliaires isolées dont l’aspect est proche de celui des cholangiopathies. Autres tumeurs malignes La maladie de Hodgkin a une gravité particulière chez le sidéen en raison de la prédominance de types histologiques défavorables et d’une extension souvent importante. Sa fréquence ne semble pas significativement supérieure à celle observée dans la population générale. Des tumeurs musculaires lisses multiples du tube digestif ont été rapportées, sans augmentation significative de fréquence par rapport à la population générale. 8 Lymphome non hodgkinien : localisation rectale. Le lavement baryté en double contraste montre une atteinte nodulaire sous-muqueuse diffuse. • • • En conclusion, l’atteinte digestive liée au VIH revêt des aspects multiples auxquels correspond une séméiologie radiologique variée. Son interprétation doit être parfaitement connue des radiologistes car la topographie de l’atteinte, sa diffusion et ses caractéristiques morphologiques ont une grande valeur d’orientation. La confrontation des hypothèses étiologiques cliniques et radiographiques affine souvent le diagnostic et oriente les investigations ultérieures. C’est souligner l’importance du dialogue entre imageurs et cliniciens pour une prise en charge efficace des sidéens. Références ä page 6
  • 7. Radiodiagnostic ASPECTS RADIOLOGIQUES DE L’ATTEINTE DU TUBE DIGESTIF AU COURS DU SIDA 33-016-A-30 Références [1] Albin J, Lewis E, Eftekhari F, Shirkhoda A. Computed tomography of rectal and perirectal disease in AIDS pa-tients. Gastrointest Radiol 1987 ; 12 : 67-71 [2] Bach MC, Howell DA, Valenti AJ, Smith TJ, Winslow DL. Aphtous ulceration of the gastrointestinal tract in patients with the acquired immunodeficiency syndrome (AIDS). Ann Int Med 1990 ; 112 : 465-467 [3] Balthazar EJ, Megibow AJ, Barry M, Opulencia JF. His-toplasmosis of the colon in patients with AIDS: imaging findings in four cases. AJR 1993 ; 161 : 585-587 [4] Balthazar EJ, Megibow AJ, Hulnick DH. Cytomegalovi-rus esophagitis and gastritis in AIDS. AJR 1985 ; 144 : 1201-1204 [5] Balthazar EJ, Megibow AJ, Hulnick DH, Cho KC, Be-ranbaum E. Cytomegalovirus esophagitis in AIDS: ra-diographic features in 16 patients. AJR 1987 ; 149 : 919-923 [6] Balthazar EJ, Stern J. 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