Neuvaine de la Pentecôte avec des textes de saint Jean Eudes
cours
1. THEME 2 : L’INVENTION DE LA CITOYENNETE DANS LE MONDE ANTIQUE
Rappel
Introduction :
Au Vème siècle av. J.C., la cité d’Athènes donne une dimension très forte à la notion de citoyenneté par l’instauration d’un
régime politique original qui établit l’égale participation des citoyens à la vie de la cité : c’est la démocratie.
Au début de notre ère, dans un régime politique différent, l’empire romain développe et diffuse une autre conception de la
citoyenneté.
Problématique :
Quelles sont les caractéristiques des citoyennetés antiques et sont-elles pour autant des modèles politiques ?
Question 1 : Citoyenneté et démocratie à Athènes (Vème-IVème siècles av. J.C.)
Quels sont les liens entre citoyenneté et démocratie à Athènes ?
I. Citoyens, non-citoyens dans la démocratie athénienne.
1) Le citoyen évolue dans le cadre de la cité.
Carte p 38-39 :
- A partir de l’exemple d’Athènes, définissez ce qu’est une cité-Etat.
- Quelles sont les particularités d’Athènes à cette époque ?
Cité-Etat : ville entourée de terres agricoles délimitée par des frontières, elle est indépendante et possède son propre système
politique, une armée et sa propre monnaie.
Territoire organisé autour de 2 espaces : l’asty (la cité) et la chora (espaces ruraux et littoral)
Rayonnement culturel très fort d’Athènes à cette époque (architecture, théâtre…) mais lutte d’influences à l’échelle du monde
grec avec d’autres cités-Etat, notamment Sparte qui repose sur un système monarchique.
On compte ainsi de très nombreuses guerres entre cités (un Grec passe une année de sa vie sur trois à combattre).
2) Etre citoyen à Athènes.
Doc 1 (Aristote):
- A quelles conditions devient-on citoyen athénien ?
Peut-être citoyen un homme qui est né de père et de mères athéniens (double-filiation imposée par Périclès en 451 av J-C) et
qui a effectué un service militaire de deux ans (l’éphébie) au cours duquel il apprend les valeurs de la cité. Ces conditions très
restrictives d’accès à la citoyenneté font que l’on compte seulement 40 000 citoyens sur un ensemble de 400 000 habitants.
3) Les exclus de la démocratie athénienne. (Question : Qui ?)
Sont ainsi exclus de la citoyenneté : les étrangers («métèques»), les « nothoï » (enfants nés hors mariage), les esclaves
(considérés comme de simples « outils animés » par Aristote) et les femmes (considérées comme des « éternelles
mineures »). Cependant certaines fêtes civiques et religieuses intégraient également les femmes, les enfants, les métèques et
les esclaves.
Doc 5 p 43 :
- En quoi les métèques sont-ils indispensables à la cité ?
Même si les métèques et les esclaves ne disposent pas de droits civiques, ils sont cependant indispensables à l’économie
athénienne. Exceptionnellement, la citoyenneté pouvait être accordée à des métèques (doc 1 p 42)
2. II. Pratiquer la démocratie à Athènes.
1 – Les droits et les devoirs du citoyen athénien.
Doc 2 (Aristote) + doc 3 + Vase hoplite :
- Quels sont les devoirs du citoyen athénien ?
Le citoyen doit participer à la vie politique de la cité quel que soit son métier. Depuis les réformes de Solon au VIème
siècle, les citoyens sont égaux devant la loi : c’est l’isonomie. Tout citoyen peut être amené, par tirage au sort, à
devenir magistrat. Le misthos (indemnité) permet aux citoyens les plus pauvres d’accomplir leur devoir civique.
Tout citoyen doit également combattre pour la cité. Un citoyen est forcément un soldat et vice-versa. Le combat
d’hoplite impose un entraînement régulier et une connaissance très poussée de ses compagnons d’armes. Les citoyens
les plus riches combattent comme cavaliers alors que le plus pauvres rament sur les trières. Le combat hoplitique est
le plus valorisé par les Grecs alors que le rôle des rameurs est souvent moqué par les aristocrates.
La participation aux cérémonies religieuses collectives est absolument incontournable pour chaque citoyen : les
sacrifices, libations, recours à des oracles, banquets scandent tous les moments importants de la vie de la cité.
En échange de ces devoirs, les lois de la cité protègent le citoyen de toute décision arbitraire (ne peut être torturé ou
vendu comme esclave…).
2 – Une démocratie directe.
Organigramme p 45 :
1) Pourquoi peut-on parler de « démocratie directe » ?
Athènes pratique une démocratie directe car ce sont les citoyens qui prennent directement toutes les décisions importantes :
ainsi l’assemblée des citoyens (Ecclesia) vote les décisions majeures comme la guerre, les 6000 juges de l’Héliée, qui sont tous
tirés au sort, détiennent le pouvoir judiciaire, 500 autre citoyens tirés au sort préparent les lois et les séances de l’Ecclesia à la
Boulé.
2) Que peut signifier le tirage au sort des juges ou des membres de la Boulé ?
Ce tirage montre la confiance qui est faite en chaque citoyen pour exercer des tâches parfois assez difficiles mais elle montre
aussi que les citoyens athéniens sont très croyants (ils remettent leur sort entre les mains des Dieux).
Doc 1 p 44 + 2 p 49 :
En quoi ces deux objets renforcent-ils l’idée d’une souveraineté de chaque citoyen ?
Après une procédure prévue par la constitution chaque citoyen peut décider ou non d’ostraciser un citoyen qu’on soupçonne
de tyrannie. De même chacun des 6000 héliastes décide d’inculper (tige creuse) ou d’acquitter (tige pleine) un accusé.
3) Les lieux de la démocratie.
Docs lieux de la démocratie
Doc 3 p 45 :
1) Relevez les différents engagements de l’héliaste et classez-les en plusieurs catégories.
- Agora : centre politique, commerçant et social de la cité.
- Héliée : tribunal populaire. 6000 citoyens tirés au sort pour 1 an. Siège 200 jours/an
- Boulè : Conseil des 500 prytanes tirés au sort.
- Pnyx : Ecclesia se réunit 10 fois/an.
3. 4 – La participation aux activités civiques à travers l’exemple des Panathénées.
Docs 4, 5, 6
La fête des Panathénées est une fête religieuse en l’honneur de la déesse poliade de la cité.
C’est aussi une fête civique qui permet aux Athéniens de renforcer la cohésion sociale et leur sentiment d’appartenir à la plus
puissante des cités grecques qui possède le meilleur gouvernement : la démocratie.
III. La démocratie : un régime politique en débat.
1) La démocratie débattue.
Doc 4 p 49 :
- Résumez en quelques lignes la position de chacun des intervenants.
- Comment peut-on nommer chacun des régimes politiques évoqués ?
Les Athéniens sont conscients des limites de leur système politique et n’hésitent pas à le critiquer. Les débats ont lieu à
l’Ecclésia, au théâtre ou au travers des écrits des philosophes et des historiens et opposent les partisans d’une démocratie
directe la plus large possible à un système gouverné par les magistrats les plus sages. Certains sont favorables à une oligarchie
ou même une monarchie, comme à Sparte.
2) La démocratie critiquée.
doc 7 :
- Quel portrait Aristophane dresse-t-il de la démocratie athénienne ?
Doc 8 :
- Quel est la position de Platon au sujet de la démocratie ?
Doc 2 p 57 :
- Que pense Xénophon au sujet des régimes politiques de Sparte et d’Athènes ?
En 411 puis en 404 dans un contexte d’affaiblissement de la cité face à Sparte (guerre du Péloponnèse), deux coups d’Etat
conduisent à des tentatives d’instauration d’une oligarchie réduisant considérablement le pouvoir du « démos» (mesures
contre les métèques également). A cette occasion, les débats et les critiques de la démocratie sont fréquents de la part des
philosophes.
Ainsi Aristophane est très critique en ce qui concerne l’exercice de la démocratie par les assemblées populaires (corruption,
cupidité…). De même Platon est un adversaire de la démocratie : il affiche un profond mépris pour les classes populaires (les
rameurs notamment) et souhaiterait réserver l’exercice du pouvoir aux philosophes tandis que Xénophon souhaiterait limiter
l’exercice de la démocratie aux citoyens les plus aisés en s’inspirant du modèle spartiate.
Conclusion :
La démocratie athénienne est associée conception restreinte, fermée et sélective de la citoyenneté. Seul un petit nombre
d’habitants dispose de droits civiques et peut participer à la vie de la cité.
Par ailleurs, la démocratie évolue aux Vème et IVème siècles vers une participation plus égale de tous les citoyens au pouvoir,
au détriment des familles aristocratiques. Cependant la guerre du Péloponnèse semble être un tournant vers une remise en
cause de la démocratie au profit d’autres modèles (oligarchie, monarchie, tyrannie…)