"Que veulent les Destouriens" article paru le 21 nov 2013 sur Réalités. Hajer...
Négociations de Genève, beaucoup de bruit pour rien
1. Actuel
MONDE
Négociations de Genève
Beaucoup de bruit pour Rien
La communauté internationale aurait réussi à rassembler les
deux parties autour de la table des négociations. Au-delà de cette « réalisation », le sommet est un non lieu. Les hostilités et les
massacres n’ont même pas cessé durant sa tenue, tandis que
l’ONU, l’opposition et le régime « discutaient »…sur deux
volets : l’humanitaire et le politique…
28 - RéAlités - N°1466 du 30/1 au 5/2/2014
L
es principales divergences
concernent le sort réservé au président syrien Bachar Assad.
L’opposition, avec à sa tête Ahmad
Djarba, appelle à la destitution du président syrien l’accusant de crime de
guerre. Walid Al-Mouallem, chef de la
➥
2. Actuel
➥ diplomatie syrienne, évoquant un complot étranger dans la revendication de
la destitution de Bachar Assad, en
refuse le principe et demande de cesser
«de soutenir le terrorisme». Tout en
acceptant d’assister aux négociations
de Genève, le régime syrien insiste sur
la légitimité du président qui ne peut
être retirée à la demande étrangère.
«Tout le monde devrait savoir que personne d’autre que les Syriens euxmêmes n’a le droit de retirer sa légitimité à un président ou à un gouvernement» a souligné Walid Al-Mouallem.
Sur le plan international, face à la
Russie qui continue seule à soutenir le
maintien de Bachar Assad et qui appelle la communauté étrangère à ne pas se
mêler
des
affaires
syriennes,
Washington et les pays arabes proposent un gouvernement de transition,
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sans l’actuel président. John Kerry,
secrétaire d’État américain précise
«nous ne voyons qu’une option : négocier un gouvernement de transition issu
d’un consentement mutuel. Cela signifie que Bachar al-Assad ne fera pas
partie de ce gouvernement de transition. Il n’est absolument pas possible
qu’un homme qui a mené une réponse
brutale contre son peuple puisse
retrouver une légitimité pour gouverner». Le régime offre quant à lui un
gouvernement d’union.
L’avenir politique de la Syrie reste pris
en otage, lié au sort de Bachar Assad.
Outre la divergence nationale entre
opposition et membres du régime, le
départage des puissances étrangères
entre partisans des revendications de
l’opposition et pro maintien de Bachar
Assad, n’aide pas à rapprocher les
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deux parties syriennes.
Les chances semblent être minimes
pour un déblocage de la situation politique en Syrie. En revanche, quelques
avancées ont été réalisées sur le plan
humanitaire.
Questions humanitaires
La situation humanitaire à Homs ainsi
que l’échange des prisonniers ont été les
principaux dossiers traités lors des
négociations de Genève. Fayçal
Meqdad, vice-ministre des Affaires
étrangères, a déclaré que le gouvernement syrien a permis l’évacuation des
femmes et des enfants de la ville de
Homs.
L’armée syrienne assiège la ville
depuis juin 2012. L’opposition reste
néanmoins sceptique et craint des
arrestations de civils évacués. Elle exi-
➥
3. Actuel
➥ ge
des garanties de la part du régime
afin que la liberté leur soit aussi assurée. Fayçal Meqdad avait souligné «Si
les terroristes armés de Homs laissent
les femmes et les enfants partir de la
vieille ville, nous leur laisserons la
voie libre.»
La communauté internationale ainsi
que l’ONU ont également demandé
que le régime libère l’accès aux
convois d’aide humanitaire destinés à
la ville de Homs, dont la population
manque de nourriture et de médicaments. Les insurgés ont de leur côté
promis de ne pas arrêter les convois
entrant dans la ville, selon une source
diplomatique algérienne.
La question des prisonniers reste plus
susceptible d’éveiller les convergences. Certains prisonniers des deux
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camps sont soupçonnés, voire accusés,
de commettre des crimes. L’opposition
parle de 47.000 prisonniers, dont 2300
enfants et femmes et demande que la
libération des derniers soit prioritaire.
Mais le régime syrien dément la présence d’enfants dans les prisons.
L’observatoire syrien des Droits de
l’Homme (OSDH) avance le chiffre de
17.000 disparus mis à part les prisonniers et parle aussi de milliers de personnes enlevées ou détenues par des
groupes fondamentalistes armés.
Perspectives
Malgré les avancées en matière de
situation humanitaire et les discussions
entre les deux parties, il reste difficile
d’entrevoir le bout du tunnel. La crise
syrienne s’étant internationalisée, les
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milliers de combattants au sol étant de
nationalités étrangères et difficiles à
contrôler, l’opposition étant partagée
entre intellectuels exilés et opposition
locale, ajouté aux massacres entre cellules de Daâch et de Jebhat Nosra, tout
cela rend particulièrement difficile un
accord de paix. La guerre civile syrienne a également dépassé les frontières.
D’un côté, l’Irak devient fortement lié
au dossier, avec les djihadistes qui se
déplacent désormais entre les deux
pays et, d’un autre, les attentats et les
violences qui ont connu leur expansion
au Liban où les attentats se succèdent.
La solution de ce conflit n’est malheureusement pas pour demain.
Hajer Ajroudi