Que dire de la méthodologie des chrétiens sur le rejet de la préservation du coran et de la tradition islamique
1. Que dire de la méthodologie des Chrétiens sur le rejet de la
préservation du Coran et de la tradition islamique ?
Collectif al-Hanifiyyah
Création : 20/01/2014
I.1.1.1
I.1.1.2 « C'est une très méchante manière de raisonner que de rejeter ce
qu'on ne peut comprendre. » François René de Chateaubriand, « Le Génie du
Christianisme »
Après avoir dit quelques mots sur la méthodologie des orientalistes et historiens, nous allons
composer quelques lignes sur la méthodologie de rejet, du Coran et de la tradition islamique
chez les chrétiens. Pour ce qui est des orientalistes, la différence se trouve tant sur le fond que
sur la forme, puisque la neutralité est désormais court-circuitée par la foi chrétienne obligeant
OBLIGATOIREMENT le rejet de tout ce qui peut avoir attrait à la religion islamique. La
subjectivité d’une véritable analyse profonde sur la question de leur part mériterait pourtant
un arrêt de quelques instants pour une vérification objective. Très souvent les musulmans sont
pris d’intérêt pour cet aspect de la science religieuse, du côté biblique néanmoins ; négligeant,
par la même occasion, cet aspect coranique de la chose, et ne se lassent pas de se comporter en
vrais juifs de Bérée. Mais au fait qui sont les juifs de Bérée et quelle était leur spécificité ? Il
s’agit d’habitants juifs d’une ville appelée Bérée, faisant partie de ce que l’on appelle la diaspora
juive (c’est à dire les juifs éparpillés ailleurs que sur le sol de la terre d’Israël) et qui avaient
une logique remarquable. Ils aimaient écouter les autres parler et s’assuraient toujours de
vérifier les informations qui leur étaient fournies pour se faire leurs propres avis sur le sujet en
question ; c’est par cela qu’ils devinrent chrétiens ! C’est une preuve éclatante que la
vérification des arguments, et non le rejet systématique, voire automatique mène au
changement si les preuves sont implacables.
Ce récit nous est rapporté dans le texte des Actes des Apôtres du Nouveau testament :
« Aussitôt les frères firent partir de nuit Paul et Silas pour Bérée. Lorsqu'ils furent arrivés, ils entrèrent dans
la synagogue des Juifs. Ces Juifs avaient des sentiments plus nobles que ceux de Thessalonique ; ils reçurent la
parole avec beaucoup d'empressement, et ils examinaient chaque jour les Écritures, pour voir si ce qu'on
leur disait était exact. » [Actes des Apôtres 17,10-11]
Les musulmans entendent partout que la Bible est la Parole de Dieu, ils ont donc suivi
l’enseignement de cette même Bible en vérifiant cette information au sein même du texte.
Certains chrétiens ont aussi expérimenté cette démarche et ont finalement embrassé l’Islam,
convaincus que la Bible avait des soucis de préservation : défectuosité que l’on ne retrouve pas
avec le Coran. Il est vrai que la critique littéraire a démontré par A + B que la Bible n’est pas
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2. plus préservée qu’un autre livre pour ce qui est de son contenu. A côté de cela, des chrétiens en
ayant assez d’entendre cela de la part des musulmans se sont mis à suivre les recherches
occidentales sur la question de la préservation du Coran, afin de pouvoir se défendre face à ce
qui peut être considéré comme une attaque de la part des musulmans à leur encontre. Pour
autant, que valent ces recherches ? Sont-elles fiables ? Si oui, à quel degré ? Si non, sur quels
points ne le sont-elles pas ?
La différence est de taille, étant donné qu’il en va de la sincérité de chacun. Quelle est la
motivation de la personne lorsqu’elle s’attaque à ce sujet ? Est-ce plutôt pour s’informer ou
alors pour trouver une parade à ses propres problèmes ? Va-t-elle placer une loupe devant
elle afin de chercher et d’étudier les sources de l’autre avec sincérité ou bien va-t-elle
poser un miroir devant elle pour refléter sa propre problématique ? C’est à chacun de
répondre à cette question, selon son propre état de conscience.
Donnons un exemple concret de la problématique chrétienne concernant le sujet de la
préservation du Coran. Voici une vidéo faite par le groupe polémiste chrétien AnsweringIslam sur le thème de l’authenticité du Coran. Vous verrez dans cette vidéo une petite parodie
des sources islamiques afin de démontrer que le Coran n’est pas plus préservé que le texte
biblique. Ce qui est fascinant dans cette courte vidéo, outre l’aspect comédien des auteurs, c’est
la diffusion de sources sans aucune explication à leur propos. Est-ce ainsi qu’une étude
scientifique se fait ? Que dire des sources citées dans la vidéo ? Sont-elles fiables ? Si oui, peuton les prendre et les utiliser de la manière dont elles ont été exposées ? Présentons la vidéo, en
mettant tout de même au courant que chaque point de cette dernière sera analysé dans
les articles qui ont un rapport, de près ou de loin, avec la préservation coranique dans
nos prochaines études, si Dieu le permet. Vous trouverez les réponses adéquates aux
ambiguïtés soulevées dans les différents articles du site Hanifiyyah avec le temps si Dieu
nous l’accorde. C’est ainsi que vous pourrez vous faire votre propre idée et non réceptionner
des informations en tout genre et les retransmettre par la suite, sans savoir ce qu’il en est
réellement de celles-ci. Peut-être vous semblera-t-il que ce n’était que le mirage d’une oasis
dans un désert ardent !
http://www.youtube.com/watch?v=1q19sBBh5PY
La plupart des personnes ne connaissant pas ou peu le sujet vont tout accepter, et l’idée sera
définitivement ancrée dans leur cœur… à moins qu’une contre-argumentation « solide »
démontre la fausseté de ce qui s’apparentait auparavant à une preuve. Et c’est exactement ce
que nous trouvons dans ces deux proverbes bibliques :
« L'homme simple croit tout ce qu'on dit, Mais l'homme prudent est attentif à ses pas » [Proverbes 14,6]
« Le premier qui défend sa cause paraît juste ; arrive la partie adverse, et elle lui demande des preuves. »
[Proverbes 18,17]
Cette vidéo est l’exemple type de l’argumentaire chrétien polémiste n’ayant qu’une idée en tête
: détourner les musulmans et les non-musulmans du texte coranique. Nous leur
rappellerons un autre proverbe sorti de la Bible, faisant office de rappel à tous, disant la chose
suivante :
« Celui qui répond avant d'avoir écouté fait un acte de folie et s'attire la confusion » [Proverbes 18,13]
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3. Très souvent, le dialogue inter-religieux semble être une sorte de bataille navale ou chacun
joue au toucher-couler. Argument contre argument, mais sans réel résultat, puisque l’intention
de base est mauvaise des deux côtés ; à savoir que ce n’est pas l’argument en soi qui va être
décisif dans l’acceptation de la vérité d’un parti ou de l’autre, mais Dieu seulement ! Il ne faut
pas s’enorgueillir d’avoir des preuves solides et partir avec l’idée de détruire l’autre en guise de
guidée. Les 2 parties sont concernées par ces différents points et nous pensons que l’exposition
des arguments des deux côtés est bien plus productive et respectueuse que de se tirer dessus à
bout portant.
La difficulté d’accepter ou de rejeter est tout à fait humaine, et ce dans tous les domaines. Tout
ce qui est différent fait peur ou reste dérangeant. Une personne peut par exemple travailler de
telle manière, mais une autre personne vient et lui montre qu’elle peut travailler autrement.
Son ego préférera souvent rester avec sa propre vision plutôt que de faire l’effort de savoir si
cette personne détient la vérité en la remerciant en retour. La raison est plébiscitée, dans ce cas
précis, pour faire le meilleur des choix ; mais ce procédé est d’une rareté extrême ce qui en
devient, hélas, démoralisant.
Nous préférons dire aux chrétiens, s’ils veulent bien écouter les musulmans, que ces derniers
ont des réponses à leur fournir sur le Coran. La méthodologie islamique, en ce qui concerne les
textes liés au sujet de la préservation des textes sacrés, n’est que peu différente de celle
employée en théologie chrétienne. Un chrétien par exemple (selon le courant suivi), prendra la
Bible comme unique source et rejettera toute autre donnée, qu’elle soit issue de la tradition
chrétienne ou de textes apocryphes. D’autres (selon leur courant suivi) vont prendre le texte
biblique et la tradition des premiers chrétiens et des Pères de l'Église pour l’établissement de
leur base. Ils ont des critères de canonicité qui furent établis par les premiers chrétiens et qu’ils
suivent. Dans ce cas, comment pourrait-on se comporter différemment avec les sources
islamiques ? Il y a dans nos sources des choses qui sont de l’ordre de l’authentique, mais
également des choses douteuses, voire non-canoniques. C’est pour cela que la prudence doit
être de vigueur, et plus encore lorsqu’il s’agit de l’authenticité du Coran. Il est primordial de
n’utiliser que les meilleures sources disponibles et de les passer au crible, quand bien même
leur réputation ne serait plus à prouver.
En définitive, nous enjoignons aux chrétiens de faire la parité des choses dans l’acceptation et
le rejet des sources en Islam, comme ils le font pour leurs propres sources et nous terminons
par cette belle parole qui fait œuvre de sagesse :
« Je ne veux ni ne rejette rien absolument, mais je consulte toujours les circonstances »
(Confucius)
Wa Allahou a’lem (et Dieu sait mieux ce qu’il en est).
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