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Microéconomie

                Pierre Garrouste
       Université de Nice-Sophia Antipolis
                        et
                    GREDEG

              pierre.garrouste@orange.fr
Plan
   1. Rappels
        Préférences
        Utilité
        Risque
        Information
        La règle de Bayes
   2. L’équilibre général
        L’équilibre walrasien
        L’existence de l’équilibre
        Le premier théorème du bien-être
        Le second théorème du bien-être
   3. Les défaillances du marché
        Les externalités
        Le financement des biens publics
   4. Les asymétries d’information
        La sélection adverse
        Le hasard moral
Rappels

                   Pierre Garrouste
          Université de Nice-Sophia Antipolis
                           et
                       GREDEG

                 pierre.garrouste@orange.fr

          Avec des emprunts à Jean-Louis Rullière
Les préférences
Les préférences
Les préferences
L’utilité
Utilité et loterie
Théorème de l’utilité espérée
Le comportement face au risque
Le comportement face au risque
Comportement face au risque
Les différents ‘types’ d’information

     On distingue l’information selon qu’elle est:
         complète ou incomplète

         parfaite ou imparfaite

         symétrique ou asymétrique

         certaine ou incertaine

     a) L’information est complète si le joueur connaît: les stratégies, les
      issues, les gains et les caractéristiques de tous les joueurs. Elle est
      incomplète sinon (par exemple un joueur ne connaît pas le type
      des autres joueurs)
     b) L’information est parfaite si l’ensemble d’information d’un joueur
      est un singleton
     c) L’information est symétrique si tous les joueurs disposent de la
      même information.
     d) L’information est certaine si la nature ne modifie pas l’issue du
      jeu a posteriori
La règle de Bayes et ses problèmes
   En économie on fait l’hypothèse que les agents révisent leurs
    croyances en utilisant la règles de Bayes.
   Deux tests de la règle de Bayes:
   1. Le problème des trois cartes
      Soit trois cartes placées dans une urne. Une carte est de

        couleur rouge des deux côtés. La deuxième est noire des
        deux côtés et la dernière est noire d’un côté et rouge de
        l’autre. On tire une carte de l’urne est on examine la couleur
        d’un de ces côtés. Le problème est le suivant : « sachant
        que le carte tirée a un côté rouge quelle est la probabilité
        pour que l’autre côté soit rouge » ?
La règle de Bayes et ses problèmes
   Si on pose le problème en utilisant la règle de Bayes, on a :
       p(R|R) = p(R et R)/p(R)
       p(R) = 1/2 car il y a trois côtés rouges et trois côtés noirs
       p(R et R) = 1/3 car il y a une seule car rouge et rouge sur les trois
        cartes
       d’où la probabilité pour que la carte tirée étant rouge son autre
        côté le soit aussi est de 2/3
       On peut justifier ce résultat à l’aide de l’intuition suivante. Il y a
        trois côtés rouges R1, R2, R3 (et trois noirs N1, N2, N3).
        Supposons que R1 et R2 les deux côtés rouges de la même carte.
        Dans deux cas sur trois l’autre côté est rouge à savoir R1 et R2. Si
        on voit R1 l’autre côté R2 est rouge. De même si on voit R2. Si on
        fait le rapport entre le nombre de cas favorables (2) et le nombre
        de cas possibles (3), on obtient 2/3
La règle de Bayes et ses problèmes
   Le problème est que la réponse donnée n’est en général pas celle-ci
    mais plus souvent 1/2.
   Le raisonnement est alors le suivant:
       Je tire une carte qui a un côté rouge.
       La carte peut être rouge-rouge ou rouge-noire
       Elle ne peut pas être noire-noire puisqu’un de ses côtés est rouge.
       J’ai donc une chance sur deux que l’autre côté de ma carte soit
        rouge.
La règle de Bayes et ses problèmes
   2. Ce problème est similaire de celui des trois portes par Slembeck and
    Tyran (2004):
       Soit trois portes
       Il y a un cadeau et un seul derrière une des trois portes
       Le sujet doit choisir une porte sans l’ouvrir
       L’observateur ouvre l’une des deux portes non choisies derrière
        laquelle il n’y a pas le cadeau
       On demande au sujet s’il veut modifier son choix
       Il ne le fait pas estimant qu’il y a ½ que le cadeau soit derrière
        l’une des deux portes restantes
       En fait le règle de Bayes entraîne qu’il devrait le faire
Les cascades informationnelles

         Soit deux urnes A et B avec respectivement 2 boules noires et une boule
          blanche et deux boules blanches et une boule noire
         L’observateur tire une urne au hasard (soit pA= pB = 1/2)
         Les sujets sont invités successivement à tirer une boule de l’urne tirée au
          sort, de regarder la couleur de la boule (information privée) et à indiquer
          l’urne (information publique) dont ils pensent que la boule est issue.
         Les expériences en laboratoire semblent confirmer que les sujets ont un
          comportement bayésien, c’est-à-dire qu’ils créent des cascades
          informationnelles qui proviennent de ce que les sujets se référent à
          l’information publique plutôt qu’à leur information privée
   Or:
         Si n (m) est le nombre de fois où une boule noire (blanche) est tirée
         p(A|n,m) = [p(n,m|A) p(A)]/([p(n,m|A) p(A)]+[p(n,m|B) p(B)])
                      = 2n/(2n + 2m)
Les cascades informationnelles

   Si après deux tirages, les sujets ont tirés successivement deux
    boules noires et aucune boule blanche et si le troisième sujet
    tire une boule blanche alors:
       p(A|n=2,m=1) = 4/(4+2) = 2/3

           alors que

       P(B|n=2,m=1) = 1/3

   Le troisième sujet doit donc annoncer l’urne A alors que son
    information privée lui indique l’urne B comme étant celle pour
    laquelle p(A,B|m) est la plus élevée.
   Tout se passe donc comme si les agents utilisaient la règle de
    Bayes
L’équilibre général

                  Pierre Garrouste
         Université de Nice-Sophia Antipolis
                          et
                      GREDEG

                pierre.garrouste@orange.fr
Plan
   1)   L’équilibre Walrasien
   2)   l’existence d’un équilibre
   3)   le premier théorème du bien-être
   4)   le second théorème du bien-être

         Références:
         Varian, H. R. (1992) Microeconomic Analysis, New-York: W.W. Norton &
          Company
         Mas-Colell, A., Whinston, M.D., Green, J.R. (1996) Microeconomic Theory,
          Oxford University Press
L’équilibre walrasein
   Chaque consommateur i est doté d’une fonction de préférence (ou d’utilité ui).
   Il possède une dotation initiale ωi d’un bien k
   Soit xij le consommation du bien j
   xi ={xi1, xi2,…, xin}
   Une allocation est définie par:
   x = {x1, x2, …, xn}
   Dans une économie d’échange pur:

    i1 xi  i1 ωi
      n           n




   Dans le cas de deux biens et deux consommateurs on utilise la boîte
    d’Edgeworth. Elle est telle que ω1 = ω11 + ω21 et ω2 = ω12 + ω22
   Le couple (x11, x 12) indique combien l’agent 1 possède du bien 1 et donc l’agent
    2 possède (x21, x22) = (ω1 – x11, ω2, - x 12)
La boîte d’Edgeworth
L’équilibre walrasien
   Dans la mesure où les agents sont nombreux on peut faire l’hypothèse que les
    prix sont indépendants de leurs actions
   Il peut exister un vecteur de prix
   p = (p1, p2, …, pk)
   Les agents i résolvent le problème suivant:
        maxxi ui(xi)
   tel que pxi = pωi
   xi (p, pωi) est la courbe de demande du consommateur i. Si mi est le revenu de
    i, on suppose ici que mi = pωi                         n
   Pour un vecteur prix p quelconque la demande agrégée
                                   n
                                                                    
                                                             x i (p, pωi ) peut ne
                                                                    i 1
pas être égal à l’offre agrégée   ω     i
                                                              n                 n

                                                              x (p*, p * ω )   ω
                                  i 1
   L’équilibre walrasien est une paire (p*, x*) telle que           i     i          i
                                                             i 1              i 1
L’existence de l’équilibre walrasien
   Les courbes de demandes sont homogènes de degré 0, donc
   xi (p, pωi) = xi (kp, kpωi) pour tout k > 0
   La fonction d’excès de demande agrégée qui s’écrit
             n
    z(p)   [x i (p, pωi )  ωi ]
            i 1
   est également homogène de degré 0
   Si les fonctions de demandes sont continues, la fonction z(.) l’est aussi. De plus
    le fonction d’excès de demande agrégée doit satisfaire la loi de Walras:
        Pour tout vecteur de prix p, on a pz(p)  0, c’est-à-dire que la valeur de
         l’excès de demande est identique à 0
   Preuve:
              n                  n
                                      n
    pz(p)  p  xi (p, pωi )   ωi    px i (p, pωi )  pωi   0
               i 1            i 1  i 1
   puisque xi (p, pωi) doit satisfaire la contrainte de budget pxi = pωi pour tout i
L’existence de l’équilibre walrasien
   Marché soldé:
        Si les demandes et les offres sont égales sur k-1 marchés, et si pk>0, alors
         l’offre et la demande sont égales sur le kième marché
   Si ce n’était pas le cas alors la loi de Walras serait violée
   Biens libres:
        Si p* est un équilibre walrasien et si zj(p*) < 0, alors p*j = 0. En d’autres
         termes si un bien est caractérisé par un excès d’offre, c’est un bien libre.
   Puisque p* est un équilibre walrasien, z(p*)≤ 0. Puisque les prix sont non
    négatifs,
                  k
    p * z(p*)   pi* zi (p* )  0
                 i 1
   Si zj(p*) < 0 et p*j > 0 nous devrions avoir p*z(p*) < 0, ce qui contredit le loi
    de Walras
   Désirabilité: Si pi = 0 alors zi(p) > 0 pour i = 1, 2, …, k
L’existence de l’équilibre walrasien
    Égalité entre offre et demande: Si tous les biens sont désirables et p* est un
    équilibre walrasien, alors z(p*) = 0
   Supposons que zi(p*) < 0. Alors du fait de la proposition du bien libre, pi* = 0.
    Mais alors, d’après le principe de désirabilité, zi(p*) = 0 ce constitue, une
    contradiction.
   Puisque la fonction d’excès de demande est homogène de degré 0 on peut donc
    normaliser les prix:
           
           pi
    pi  k
             
            pj
               j 1
   La somme des pi est donc égale à 1
   Si on se restreint au simplex unité de dimension k-1:
                               k
                                      
    S   k 1
                p dans R :  pi  1
                          k

                             i 1    
L’existence de l’équilibre walrasien
   Les figures suivantes illustrent les cas S1 et S2
L’existence de l’équilibre walrasien
   Pour démontrer l’existence d’un équilibre walrasien, on utilise le théorème du
    point fixe de Brouwer:
        Si f est une fonction telle que f: Sk-1       Sk-1 est continue du simplex
         unité sur lui-même il existe x dans Sk-1 tel que x=f(x)
   Examinons le cas k=2. Dans ce cas on peut définir le simplex S1 dans l’intervalle
    unité [0,1]. On a donc une fonction f de [0,1]           [0,1]. On veut montrer qu’il
    existe x dans [0,1] tel que x=f(x). Soit une fonction g(x)=f(x) – x
   Un point fixe x* tel que g(x*) = 0
   g(0) = f(0) – 0 ≥ 0 puisque f(0) est dans [0,1]
   g(1) = f(1) – 1 ≤ 0 puisque f(1) est dans [0,1]
   Puisque f est continue, on peut appliquer le théorème de la valeur intermédiaire
    et conclure qu’il existe x tel que g(x) = f(x) – x = 0 ce qui prouve le théorème
    pour k = 2
L’existence de l’équilibre walrasien
   Exemple de points fixes pour k = 2. Il y a trois points tels que x = f(x)
L’existence de l’équilibre walrasien

   Si z : Sk-1    Rk est une fonction continue qui satisfait la loi de Walras, pz(p)  0
    alors il existe p* dans Sk-1 tel que z(p*) ≤ 0
   Si on définit une correspondance g : Sk-1        Sk-1 par:

                 pi  max( 0, zi (p))
    g i (p)        k
                                         pour i  1,..., k
                1   max (0, z j (p))
                    j1

   Cette fonction est continue puisque z(.) et que la fonction max sont des
    fonctions continues. De plus g(p) est un point de Sk-1 puisque    
                                                                      i
                                                                        g i (p)  1
   Cette correspondance signifie que s’il y a un excès de demande sur un marché
    (zi(p) ≥ 0), alors le prix relatif du bien correspondant augmente
   En utilisant le théorème du point fixe, il existe p* tel que p* = g(p*)
L’existence de l’équilibre walrasien
   On a donc:
           pi*  max( 0, zi (p* ))
     p 
      *
                                   pour i  1,..., k
         1   j max( 0, z j (p ))
      i                         *

   Ou encore:
          k
     p*
      i    max( 0, z (p ))  max( 0, z (p ))
          j 1
                       j
                           *
                                             i
                                                 *


   Si on multiplie des k équations par zi(p*), on obtient:
               k                   
     zi (p ) p  max( 0, z j (p* ))  zi (p* ) max( 0, zi (p* ))
           *     *
                 i
                j 1               
   Si on fait la somme de ces k équations, on obtient:
     k                   k *              k

      max( 0, z j (p ))  pi zi (p )   zi (p ) max( 0, zi (p ))
                      *              *           *               *

      j 1               i 1           i 1
L’existence de l’équilibre walrasien
        Or d’après la loi de Walras:
     k

     p z (p )  0
    i 1
               *
               i i
                         *



    donc
     k

     z (p ) max( 0, z (p ))  0
    i 1
           i
                     *
                             i
                                 *




        Chacun des termes de la somme peuvent être égal ou bien à 0 ou à zi(p*)2. Si
         un des termes est strictement positif, l’égalité n’est pas respectée. Donc tous les
         termes doivent être égaux à 0.
Le premier théorème du bien-être
   Pareto optimalité (ou Pareto efficience):
   une allocation x est faiblement Pareto optimale si il n’y a pas d’allocation x’
    telle que les agents préfèrent strictement x’ à x. Une allocation x est
    fortement Pareto optimale s’il n’existe pas d’allocation x’ telle que tous les
    agents préfèrent faiblement x’ à x et certains agents préfèrent strictement x’ à
    x.
   Equivalence entre Pareto optimalité faible et forte. Soit des fonctions de
    préférences continues et monotones. Une allocation est faiblement Pareto
    optimale si et seulement si elle est fortement Pareto optimale.
   Si elle est fortement Pareto optimale elle l’est aussi faiblement
   Soit une allocation non fortement optimale. Supposons que l’on puisse améliorer
    le sort d’un individu sans détériorer celui des autres. Nous devons montrer que
    l’on peut améliorer le sort de tous. Si on prend un portion θ de son panier xi que
    l’on redistribue aux autres tel que xj = xj + (1- θ) xi /(n-1). Par continuité il est
    possible de choisir θ proche de 1 tel que si i voit toujours sa situation meilleure.
    Par monotonie tous les autres voit leur sort s’améliorer
Le premier théorème du bien-être
   Si on se situe dans le cas à deux biens et deux consommateurs, le programme
    alors est le suivant:
    max u1 (x1 )
           x1 , x 2

    tel que u2 (x 2 )  u2
    x1  x 2  ω1  ω 2
   Dans la boîte d’Edgeworth pour un individu donné il faut trouver le point de sa
    courbe d’indifférence qui correspond à la plus grande utilité pour l’autre.
    Clairement ce point sera tangent au deux courbes d’indifférence. Les taux
    marginaux de substitution sont alors égaux
   C’est ce que montre la figure suivante:
Courbe des contrats
Le premier théorème du bien-être
   Définition d’un équilibre walrasien: un couple allocation-prix (x, p) est un
    équilibre walrasien 1) si l’allocation x est réalisable et 2) si chaque agent fait un
    choix optimal compte tenu de son budget.
       n        n
    1) xi   i
      i 1     i 1

    2) si x'i est préféré à x i par i alors px 'i  px i
   Premier théorème du bien-être: si (x,p) est un équilibre walrasien, alors x
    est Pareto optimal
   Si x n’est pas Pareto optimal, alors il existe un allocation réalisable x’ que tous
    les agents préfèrent à x. D’après la définition d’un équilibre walrasien on a:
   pxi’ > pxi pour i = 1,…, n
   D’où:
       n               n          n
    p ω i  p x p ω i ce qui est contradic toire
                             '
                             i
      i 1            i 1       i 1
Le second théorème du bien-être
   Second théorème du bien-être: Soit une allocation x* Pareto optimal dans
    laquelle des agents détiennent une quantité positive de chaque bien. Soient des
    préférences convexes, continues et monotones. Alors x* est un équilibre
    walrasien pour les dotations initiales ωi = xi* pour i = 1,…, n
    Soit
                                  


    Pi  xi dans R k : xi  i x*
                               i
   C’est l’ensemble des paniers que l’agent i préfère à xi*
   Soit
          n
                         n
                                               
    P   Pi  z : z   x i avec x i dans Pi 
        i 1           i 1                   
   Cet ensemble est composé des paniers des k biens qui améliore le sort de tous
    les individus. Comme Pi est convexe P l’est aussi
Le second théorème du bien-être
                           n
    Soit      ω   x*
                      i
                          i 1
     le panier agrégé de biens. Puisque x* est Pareto optimal il n’y a pas de
     redistribution de x* qui améliore le bien-être de tous. Ce qui entraîne que ω
     n’appartient pas a P. D’après le théorème de l’hyperplan séparateur(*), il existe
     p≠0 tel que:
                      n
       pz  p x* pour tout z dans P
                i
                   i 1

        soit
                  n

(1) p(z   x* )  0 pour tout z dans P
             i
                 i 1

    Il nous faut montrer que p est un vecteur prix d’équilibre

(*) Si A et B sont deux ensembles dans Rn, non vides disjoints et convexes, alors il existe une fonctionnelle linéaire p telle
      que px ≥ py pour tout x de A et y de B
Le second théorème du bien-être
  1) Montrons d’abord que p ≥ 0
  Soit ei = (0, …, 1, …, 0) dont le iième élément est égal à 1. Puisque les
   préférences sont monotones, ω+ei doit être dans P puisque si on a un unité de
   plus d’un bien il est possible de le redistribuer pour améliorer le sort de tous
  Donc selon l’inégalité (1),
  p(ω + ei - ω) ≥ 0
  D’où
  p(ei) ≥ 0 pour i = 1,…, k
  Donc pi ≥ 0 pout i = 1, …, k
   2) Montrons ensuite que si y j  j x j alors py j  px j
                                          *                  *


pour tous j = 1,…, n
  Nous savons que si tous les agents préfèrent yi à xi* alors
      n         n
    p  y i  p  x*
                   i
     i 1      i 1
Le second théorème du bien-être
   Si on suppose qu’un individu j préfère yj à xj. Si une allocation z est telle que
    prélève une quantité de chaque bien à j et que l’on la redistribue aux autres
    agents. Soit θ ce montant. Alors

     z j  (1   ) y j
                   .y j
     zi  xi*                i j
                  n 1
   Pour θ suffisamment petit, la monotonie entraîne que z sera préférée à x* donc
    selon (1), on a:
       n           n
    p  z i  p  x*
                   i
      i 1        i 1

                                                   
    p y i (1   )   x* y i .   p x*   x* 
                           i               i        i
                     i j                   i j   
    py j  px *  i
Le second théorème du bien-être
   3) Montrons enfin que cette inégalité est stricte, c’est-à-dire que:

      si x j  x*j    alors py j  px *j
   On va montrer que pyj = pxj* est contradiction
   Du fait de l’hypothèse de continuité des fonctions de préférences, on peut
    trouver θ (0< θ <1) tel que θ. yj est strictement préféré à xj*. On vient de
    montrer que yj doit coûter au moins autant que xj* donc θ. pyj ≥ pxj*. Une des
    hypothèses que nous avons faites est tous les composant de xj* étaient
    strictement positifs. Il suit que pxj*> 0. Si donc que pyj - pxj* = 0, il suit que
    pyj < pxj*, ce qui contredit pyj ≥ pxj*.
Les externalités

                 Pierre Garrouste
        Université de Nice-Sophia Antipolis
                         et
                     GREDEG

               pierre.garrouste@orange.fr
Plan
   Définition
   Non optimalité
   La solution pigouvienne
   La création d’un marché de droits

   Références:
   Mas-Colell, A., Whinston, M.D., Green, J.R. (1996) Microeconomic Theory,
    Oxford University Press
Définition
   Une externalité existe lorsque le bien-être d’un consommateur ou les possibilités
    de production d’une firme sont directement affectés par les actions d’un autre
    agent de l’économie.
   Il existe des externalités positives et négatives suivant que l’effet est positif ou
    négatif
   Les externalités peuvent être croisées (ex: horticulteur et apiculteur)
   Une externalité n’est pas automatiquement compensée par une transfert
    compensatoire, comme dans les échanges ‘classiques’
Non optimalité
   Soit une action h de R+ pris par un agent 1 qui affecte le bien-être de l’agent 2
   La fonction d’utilité de l’agent i peut s’écrire u1 (xi, h) et celle de j u2(xi, h) avec
    u2 ( xi , h) / h  0


   Si on suppose que l’agent i maximise son utilité on peut écrire:
    vi ( p, i , h)  max ui ( xi , h)
                      xi  0

    avec
    pxi  i
   p étant le vecteur prix et ωi la dotation de i
   Si on exclu l’existence de la monnaie (ou si les fonctions sont quasi-linéaires par
    rapport à la monnaie), alors:

    vi ( p, i , h)  i ( p, h)  i
Non optimalité
   Comme les prix ne varient pas en fonction de h, on peut supprimer le vecteur p
    et écrire,i (h)
   aveci (.) concave et deux fois différenciable
   Les individus sont supposés maximiser leur utilité, d’où:
    1' (h* )  0 pour h*  0
   L’équilibre de Pareto suppose que le niveau optimal de h, h° est tel qu’il
    maximise le surplus joint des deux agents donc il résout:
     max 1 (h)  2 (h)
      h 0

   La condition de premier ordre est:
    1' (ho )  2' (ho ) si ho  0
    La présence d’effets externes tels que 2 (h)  0
                                              '


    n’est pas optimal sauf si h* = h° =0
    Dans le cas d’externalités négatives, c’est à si 2 (.)  0
                                                      '

Non optimalité
    On a donc h* > h° car 1 (h )  2 (h )  0 ,1 (h )  0 et 1 (.) décroissante
                             '   o      '   o        '   *         '


   On peut représenter une externalités négatives à l’aide de la figure suivante:
La solution pigouvienne
    Cette solution consiste a faire payer une taxe à l’agent 1 telle que celui-ci
     résolve:
      max 1 (h)  th h
       h0

    Dont la condition de premier ordre est:

    1' (h)  th avec h  0

    On a alors:

      t h  2' (h o )
      donc h  h o
    On obtient la figure suivante:
La solution pigouvienne
La création d’un marché de droits
   Si on attribue à l’agent 2 le droit de ne pas subir d’externalité négative, pour
    produire h l’agent 1 doit avoir la permission de 2 de le faire. Soit un processus
    de négociation de type ‘à prendre ou à laisser’. Le joueur 2 demande T en
    échange de la production de h. Le joueur 1 acceptera ssi:
    1 (h) T  1 (0)
   L’offre de 2 sera telle que:
    max 2 (h)  T
     h  0 ,T

    avec 1 (h)  T  1 (0)
   Toutes les solutions sont bornées par T  1 (h)  1 (0)
   Pour 2 on a donc:
    max 2 (h)   (h)   (0)
      h0
   Ce qui correspond à h°, le niveau pareto-optimal
   Cette solution est due à Coase (1960) et au Théorème qui lui est associé. Elle
    consiste à distribuer des droits d’effectuer des externalités et de permettre leur
    échange
Les biens publics

                 Pierre Garrouste
        Université de Nice-Sophia Antipolis
                         et
                     GREDEG

               pierre.garrouste@orange.fr
Plan
   Définition
   Les conditions de Pareto optimalité
   L’inefficience de l’approvisionnement privé des biens publics
   Les équilibres de Lindahl



   Références:
   Mas-Colell, A., Whinston, M.D., Green, J.R. (1996) Microeconomic Theory,
    Oxford University Press
définition

   Un bien public est une marchandise dont l’usage d’une unité de bien par un
    agent n’empêche pas son usage par les autres agents

   Propriété de non rivalité et de non exclusion
   Exemple; la connaissance
   Il existe des bien quasi publics (ou biens publics non purs)
   Avec rivalité: la consommation du bien par un individu affecte d’un certain degré
    sa disponibilité pour les autres
   Avec exclusion: exemple du brevet
Les conditions de Pareto optimalité
   Soit une économie composée de I consommateur et de L biens privés auquel on
    ajoute un bien public.
   On suppose comme dans le cas des externalités que les fonctions d’utilités sont
    quasi linéaire par rapport à la monnaie et que la production du bien public ne
    change pas les prix des biens L.
   La fonction d’utilité d’un agent i pour le bien public s’écrit:
    i (x)
   x étant la quantité du bien public consommée. Cette fonction est supposée deux
    fois différentiable avec i ( x)  0, x  0
                             ''

   Le coût de production de q unités du bien public est c(q) qui est deux fois
    différentiable avec c’’’(q) > 0 pour q ≥ 0
   L’équilibre Pareto optimal équivaut à:
             I
    max i (q)  c(q)
     q 0
            i 1
Les conditions de Pareto optimalité
   La condition nécessaire et suffisante de premier ordre est:
           I

   (1)    ( q )  c ( q )
          i 1
                 i
                  '   o      '   o
                                     pour q o  0

   Donc à l’optimum le quantité de bien public la somme des utilités marginales
    des individus provenant de la consommation du bien public égale le coût
    marginal de production de ce bien
   A rapprocher du cas des biens privés où:
     i' ( x j )  c'j ( x j )
L’inefficience de l’approvisionnement
privé des biens publics
   Supposons que le bien public est fourni par des moyens privées
   Chaque consommateur consomme xi du bien public vendu au prix p
   La quantité totale de bien public consommée est:
              I
    x   xi
             i 1

   L’équilibre compétitif est donné par:
    max i ( xi   xk )  p* ( xi )
                     *
     xi 0
                           k i
   La consommation optimal du consommateur i est donc telle que:

    i' ( xi*   xk )  p*
                   *
                                  pour xi*  0
                    k i
L’inefficience de l’approvisionnement
privé des biens publics
                              I
   Si       x   xi* est le niveau d’équilibre de consommation du bien public
              *

                             i 1

   Alors, on a pour chaque consommateur:(2)        i' ( x* )  p* pour xi*  0
   Pour ce qui est de la production du bien public on a:
    (3) p  c (q ) pour q
          *     '  *             *


   àl
   à l’équilibre, q* = p*
   Soit δi = 1 si xi* > 0 et δi = 0 si xi * = 0
   de (2) et (3) il vient:
         I

     [ (q )  c (q )]  0
     i 1
               i        i
                         '        *   '   *



    Or , i (.)  0 et c (.)  0
                   '                      '


   Ce qui implique que pour I > 1 et q* > 0 (donc que δi = 1 pour certains i)
   on a: I
   (4)            
                i' (q* )  c ' (q* )
                       i 1
L’inefficience de l’approvisionnement
    privé des biens publics
   Si on compare (1) et (4), on voit que si q° > 0 et I > 1 alors q* < q°
Les équilibres de Lindahl
   Supposons qu’il existe un marché et que la consommation d’un individu en bien
    public est une consommation spécifique ayant son propre marché. Soit pi le prix
    de ce bien public pour l’agent i et pi**, le prix d’équilibre. Alors on a:
    max i ( xi )  pi**
      xi 1

   La consommation d’équilibre xi** est telle que:
     i' ( xi** )  pi** pour xi**  0

   L’entreprise qui produit le bien public résout:
                   I
    max ( pi**q)  c(q)
      q 0
               i 1

   Pour la firme les conditions d’équilibre de premier ordre satisfont :
      I

    p
     i 1
              **
              i     c ' (q** ) pour q**  0
Les équilibres de Lindahl
   Les deux équations précédentes et la conditions xi** = q** pour tout i
    impliquent:
      I

     ( q
     i 1
            i
             '   **
                      )  c ' (q** ) pour q**  0

   Donc : q° = q**

   Le problème est que les caractéristiques d’un bien public notamment le
    problème de l’exclusion doivent être respectées sinon les consommateurs n’ont
    pas intérêt à acheter
   Même si l’exclusion est possible il faut que le concurrence soit parfaite sinon le
    consommateur ne sera pas ‘price-taker’.
La sélection adverse
                 Pierre Garrouste
        Université de Nice-Sophia Antipolis
                         et
                     GREDEG

               pierre.garrouste@orange.fr
Introduction
   Un exemple:
       Le marché des voitures d’occasion de mauvaise qualité (Akerlof, 1970)

   Les données du problème:
        Deux individus
        Une situation d’asymétrie d’information ex ante
        Les individus ont-ils intérêt à échanger ou à contracter?
   Les solutions
        Inciter la partie qui détient l’information privée à la révéler
        La partie victime de la situation cherche à obtenir l’information.
        La partie qui détient l’information privée peut avoir intérêt à la révélée si
         elle en est victime
   Références:
   Milgrom, P. et Roberts, J. (1992) Economics, Organization and Management,
    Prentice Hall Inc.
Introduction
   Une définition:
    La sélection adverse est un problème d’opportunisme précontractuel. Elle est
    due au fait que l’une des parties (l’acheteur ou le vendeur) détient des
    informations privées (c’est-à-dire des informations que l’autre partie ne détient
    pas) avant que les parties prennent ou non la décision de réaliser la transaction.
l’exemple du marché de l’assurance

     Soit x le bénéfice anticipé par le client. L’assureur ne connaît pas x
     Soit v la réduction du risque lié à l’assurance
     Soit p le prix. Le client souscrit si x+v>p
     Sur un marché ‘normal’ p est indépendant de x.
     Supposons que x soit reparti uniformément dans la population sur
      l’intervalle [0, x*]
     La dépense moyenne d’assurance est:
      (p-v+x*)/2.
      (dépenses bornées par p-v quand x=0 et par x=x*).
      La formule montre que le montant moyen des dépenses est fonction de p.
L’exemple du marché de l’assurance

   Les consommateurs qui anticipent une pertes supérieurs à x souscrivent, les
    autres non (x est alors le niveau de prestation espéré par le consommateur
    marginal)
   Le niveau moyen des prestations sur le marché est alors égal à (x+x*)/2 par
    consommateur ou à (x+x*)(1+c)/2 si c est le coût de gestion par euro payé par
    l’assureur.
   L’assureur acceptera d’assurer les clients dont les caractéristiques sont x si le
    prix po(x) est égal à (x+x*)(1+c)/2
   Les clients effectifs seront ceux dont les caractéristiques sont au moins égales à
    x au prix pd(x)=x+v
   En supposant que cx*>v, on obtient la représentation suivante
L’exemple du marché de l’assurance
          p
x*(1+c)
 v+x*

              po(x)
x*(1+c)/2
                      pd(x)

     v

                                   x
                              x*
L’exemple du marché de l’assurance

     a. La condition c.x*>v entraîne l’effondrement du marché donc:
         « Pour qu’un marché existe, il doit être rentable de fournir une

           assurance à ceux dont le montant des prestations attendu est le plus
           élevé » (Milgrom et Roberts, 1997, p. 203).

     b. Si on suppose que le coût moyen par assuré est (1+c).(x*/2) (par
      exemple assurance obligatoire), la prestation moyenne reçue est v+(x*/2).
      Le bénéfice excède le coût chaque fois que v>c.(x*/2).

     Conclusion:
     Toute les fois que c.x*>v>c.(x*/2), il est intéressant de s’assurer mais les
      assureurs privés ne peuvent subsister.
Les conséquences de la SA

   L’absence de marché
   Des pertes pour la partie non informée:
        Produits de mauvaise qualité
   La répercussion vers une autre partie
        Surprimes, taux élevés ou salaire plus faible
   Le rationnement
        La banque peut préférer rationner le crédit qu’augmenter ces taux.
Le screening et le signaling

   Le screening (la partie non informée cherche l’information):
       L’assureur améliore sa connaissance des types des souscripteurs potentiels
        (données statistiques liant la probabilité de sinistre à l’âge, la situation socio
        professionnelle, la région de résidence, etc…).
       L’employeur peut demander un CV (voir procéder à une analyse
        graphologique)
Le screening et le signaling
   Le signaling (la partie informée révèle l’information):
        L’employé peut vouloir montrer qu’il est plus productif donc révéler son
         type. En effet si il existe une population d’ouvriers plus productifs que les
         autres et que l’employeur ne peut distinguer ces deux populations, il
         donnera un salaire correspondant à la productivité moyenne de l’ensemble
         de la population des ouvriers. Les ouvriers plus productifs seront donc
         victimes de cette situation.
        (Soit une population de bon ouvrier (25%) qui méritent un salaire de 40€ et
         une de moins bon (75%) dont la productivité correspond à un salaire de
         20€. Si l’employeur qui n’a pas cette information paie tous ses salariés de la
         même façon, le salaire moyen sera égal à (0,25.40)+(0,75.20)=25€, soit un
         manque à gagner de 15€ pour un bon ouvrier).
   Autres solutions:
        La partie non informée peut inciter les membres de la partie informée à
         révéler leur type
        La partie non informée définit les clauses contractuelles en fonction des
         informations qu’elle ne détient pas (clauses ex ante de résiliation du
         contrat)
La contrainte d’autosélection et les
limites des solutions
   La contrainte d’autosélection
       Il faut que le signal soit crédible et qu’il permette de séparer les deux
        populations (les productifs et les non productifs), i.e. on doit obtenir un
        équilibre séparateur et non un équilibre mélangeant.
       Si les travailleurs se forment il ne faut pas que les non productifs puissent
        copier les productifs:
            Sh-Cl.Eh<Sl-Cl.El

                  et

            Sh-Ch. Eh>Sl-Ch.El

            Il faut donc que Ch<Cl

           C’est-à-dire que le coût unitaire d’une unité d’étude pour les travailleurs
              moins productifs soit supérieur à celui des travailleurs plus productifs
La contrainte d’autosélection et les
limites des solutions
   Quelque soit la solution adoptée, elle ne sera jamais optimale de premier rang.
        Les bons conducteurs paient pour les mauvais
        Le salaire des employés productifs sera plus bas que le salaire qui
         correspond à leur productivité
   La seule solution serait de parvenir à éliminer l’asymétrie d’information mais cela
    reviendrait à faire disparaître le problème lui-même!
Conclusion


   Sélection adverse: un problème d’opportunisme précontractuel
   Les conséquences: la transaction n’est pas réalisée ou elle se fait au détriment
    de la partie non informée ou est reportée vers des individus de la partie
    informée.
   Les solutions: screening ou signaling
   Il n’existe pas de solution optimale de premier rang sauf à faire disparaître le
    problème.
Le hasard moral
                 Pierre Garrouste
        Université de Nice-Sophia Antipolis
                         et
                     GREDEG

               pierre.garrouste@orange.fr
Introduction
   References:
   Milgrom, P. et Roberts, J. (1992) Economics, Organization and Management,
    Prentice Hall Inc.

   Let’s consider the case of an agency relationship. The agent (employee) acts for
    the principal (employer) such :
        They both need each other but
        They have divergent interests (less effort and high wage for the agent; high
         agent’s effort and less payment for the principal).
        The problem lies in the fact that the principal cannot observe directly the
         agent’s actions.
   There many other examples in other domains:
        Insurance, health, credits, etc…
   The problem for the principal is to incentivize the agent in order for him to make
    the (highest) level of effort the principal is willing and consequently to propose
    an optimal contract to the agent.
   Other possibilities do exist : monitoring or cautioning
A simple model of incentive
contracting
     A principal (risk neutral) and an agent (risk adverse) who wants to reduce his effort.
      The agent’s utility function is:

      U (w, e)  w  (e  1)
     with, w the wage and e the agent’s effort.

                       1
      U ' ( w, e) 
                      2 w
     Suppose that there are two effort levels, e=1 et e=2.
     The agent can either work for the firm (the principal) or search for another job. He
      decides to stay if he obtains at least U =1
     The principal outcomes are depending both on the agent’s effort and on a random
      factor
     Suppose the following figure:
An model of incentive contracting
                outcome




    effort        10          30




      1         p=2/3        p=1/3



      2         p=1/3        p=2/3
A simple model of incentive
contracting
   If e=1, the expected outcome is:
         (2/3).10+(1/3).30=50/3
   If e=2, the expected revenue is:
         (1/3).10+(2/3).30=70/3
   If e is observable, the principal and the agent would choice e=2, and the agent would be
    sufficiently paid if e=2 and would receive nothing if e=1. The agent would get a fixed salary
    w if he would make e=2 and the principal’s revenue would be a random one (the principal
    is risk neutral). For the agent to accept the contract we need:
         w  (e  1)  w  (2  1)  1
         that is w ≥ 4
   The expected outcome for the principal is then:
         (70/3)-4=58/3
   If the principal want e=1 then the agent u=1
         (w1/2)-(1-1) ≥ 1 that is w ≥ 1 and the principal gets:
         (50/3)-1=47/3
   The increase of cost for the principal is 4-1=3 whereas the gain in terms of effort is: (70/3)-
    (50/3)=(20/3)>3
   When e is observable the best solution is to pay the agent for the effort e=2
A simple model of incentive
contracting
   If e is not observable, the principal cannot know if the outcome is or not due to the agent’s
    level of effort (we can have 10 or 30 with e=1 or e=2).
   If e=2 is desired by the principal, if the agent is effort adverse and if the principal want to
    motivate the agent to make this effort he has to pay more for R=30 than for R=10
   If the principal want e=2, then the agent’s expected utility needs to be higher than for e=1.
    Let y the agent’s outcome if R=10 and z if R=30. The agent’s expected utility if e=2 is:
    (1/3)[ y - (2 -1)]  (2/3)[ z - (2 -1)]
    If e=1 it is:
    (2/3)[ y - (1 -1)]  (1/3)[ z - (1 -1)]
   For the agent to realize e=2 the expression (1) needs to be higher than the expression (2)
    that is:
    1 ( y  1)  2 ( z  1)  2   y  1 z)
     3            3             3      3
   And then:
        1       z 1  1       y
            3              3
A simple model of incentive
contracting

   It is the compatibility constraint
   The other constraint is due to the fact that the agent stays inside the firm if his
    expected utility is at least equal to 1. This is the participation constraint that
    can be written as follows:

     1/3( y -1)  2/3( z – 1)  1
   The problem for the le principal is then to find the values of y and z that satisfy
    those constraints and give him the highest expected net outcome
   Here y =0, z =9
A simple model of Incentive
contracting

         1       z 1  1       y
             3              3

z
                  1/3( y -1)  2/3( z – 1)  1




                  y
Conclusion

   In a context of Moral hazard that is a kind of postcontractual opportunism , it is
    always possible to write an optimal contract (but not a first best) in order to
    incentivize an agent to make the desired level of effort.
   However this solution suppose, that it is
        first possible to perfectly measure the performance
        second possible to define a one to one relation between an agent and his
         performance
   In other words the simple solution presented above does not hold as it is in the
    case of multi-tasking (first case) and in the case of teams (second case)

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  • 1. Microéconomie Pierre Garrouste Université de Nice-Sophia Antipolis et GREDEG pierre.garrouste@orange.fr
  • 2. Plan  1. Rappels  Préférences  Utilité  Risque  Information  La règle de Bayes  2. L’équilibre général  L’équilibre walrasien  L’existence de l’équilibre  Le premier théorème du bien-être  Le second théorème du bien-être  3. Les défaillances du marché  Les externalités  Le financement des biens publics  4. Les asymétries d’information  La sélection adverse  Le hasard moral
  • 3. Rappels Pierre Garrouste Université de Nice-Sophia Antipolis et GREDEG pierre.garrouste@orange.fr Avec des emprunts à Jean-Louis Rullière
  • 9.
  • 10.
  • 12. Le comportement face au risque
  • 13. Le comportement face au risque
  • 14.
  • 15.
  • 17. Les différents ‘types’ d’information  On distingue l’information selon qu’elle est:  complète ou incomplète  parfaite ou imparfaite  symétrique ou asymétrique  certaine ou incertaine  a) L’information est complète si le joueur connaît: les stratégies, les issues, les gains et les caractéristiques de tous les joueurs. Elle est incomplète sinon (par exemple un joueur ne connaît pas le type des autres joueurs)  b) L’information est parfaite si l’ensemble d’information d’un joueur est un singleton  c) L’information est symétrique si tous les joueurs disposent de la même information.  d) L’information est certaine si la nature ne modifie pas l’issue du jeu a posteriori
  • 18. La règle de Bayes et ses problèmes  En économie on fait l’hypothèse que les agents révisent leurs croyances en utilisant la règles de Bayes.  Deux tests de la règle de Bayes:  1. Le problème des trois cartes  Soit trois cartes placées dans une urne. Une carte est de couleur rouge des deux côtés. La deuxième est noire des deux côtés et la dernière est noire d’un côté et rouge de l’autre. On tire une carte de l’urne est on examine la couleur d’un de ces côtés. Le problème est le suivant : « sachant que le carte tirée a un côté rouge quelle est la probabilité pour que l’autre côté soit rouge » ?
  • 19. La règle de Bayes et ses problèmes  Si on pose le problème en utilisant la règle de Bayes, on a :  p(R|R) = p(R et R)/p(R)  p(R) = 1/2 car il y a trois côtés rouges et trois côtés noirs  p(R et R) = 1/3 car il y a une seule car rouge et rouge sur les trois cartes  d’où la probabilité pour que la carte tirée étant rouge son autre côté le soit aussi est de 2/3  On peut justifier ce résultat à l’aide de l’intuition suivante. Il y a trois côtés rouges R1, R2, R3 (et trois noirs N1, N2, N3). Supposons que R1 et R2 les deux côtés rouges de la même carte. Dans deux cas sur trois l’autre côté est rouge à savoir R1 et R2. Si on voit R1 l’autre côté R2 est rouge. De même si on voit R2. Si on fait le rapport entre le nombre de cas favorables (2) et le nombre de cas possibles (3), on obtient 2/3
  • 20. La règle de Bayes et ses problèmes  Le problème est que la réponse donnée n’est en général pas celle-ci mais plus souvent 1/2.  Le raisonnement est alors le suivant:  Je tire une carte qui a un côté rouge.  La carte peut être rouge-rouge ou rouge-noire  Elle ne peut pas être noire-noire puisqu’un de ses côtés est rouge.  J’ai donc une chance sur deux que l’autre côté de ma carte soit rouge.
  • 21. La règle de Bayes et ses problèmes  2. Ce problème est similaire de celui des trois portes par Slembeck and Tyran (2004):  Soit trois portes  Il y a un cadeau et un seul derrière une des trois portes  Le sujet doit choisir une porte sans l’ouvrir  L’observateur ouvre l’une des deux portes non choisies derrière laquelle il n’y a pas le cadeau  On demande au sujet s’il veut modifier son choix  Il ne le fait pas estimant qu’il y a ½ que le cadeau soit derrière l’une des deux portes restantes  En fait le règle de Bayes entraîne qu’il devrait le faire
  • 22. Les cascades informationnelles  Soit deux urnes A et B avec respectivement 2 boules noires et une boule blanche et deux boules blanches et une boule noire  L’observateur tire une urne au hasard (soit pA= pB = 1/2)  Les sujets sont invités successivement à tirer une boule de l’urne tirée au sort, de regarder la couleur de la boule (information privée) et à indiquer l’urne (information publique) dont ils pensent que la boule est issue.  Les expériences en laboratoire semblent confirmer que les sujets ont un comportement bayésien, c’est-à-dire qu’ils créent des cascades informationnelles qui proviennent de ce que les sujets se référent à l’information publique plutôt qu’à leur information privée  Or:  Si n (m) est le nombre de fois où une boule noire (blanche) est tirée  p(A|n,m) = [p(n,m|A) p(A)]/([p(n,m|A) p(A)]+[p(n,m|B) p(B)]) = 2n/(2n + 2m)
  • 23. Les cascades informationnelles  Si après deux tirages, les sujets ont tirés successivement deux boules noires et aucune boule blanche et si le troisième sujet tire une boule blanche alors:  p(A|n=2,m=1) = 4/(4+2) = 2/3  alors que  P(B|n=2,m=1) = 1/3  Le troisième sujet doit donc annoncer l’urne A alors que son information privée lui indique l’urne B comme étant celle pour laquelle p(A,B|m) est la plus élevée.  Tout se passe donc comme si les agents utilisaient la règle de Bayes
  • 24. L’équilibre général Pierre Garrouste Université de Nice-Sophia Antipolis et GREDEG pierre.garrouste@orange.fr
  • 25. Plan  1) L’équilibre Walrasien  2) l’existence d’un équilibre  3) le premier théorème du bien-être  4) le second théorème du bien-être  Références:  Varian, H. R. (1992) Microeconomic Analysis, New-York: W.W. Norton & Company  Mas-Colell, A., Whinston, M.D., Green, J.R. (1996) Microeconomic Theory, Oxford University Press
  • 26. L’équilibre walrasein  Chaque consommateur i est doté d’une fonction de préférence (ou d’utilité ui).  Il possède une dotation initiale ωi d’un bien k  Soit xij le consommation du bien j  xi ={xi1, xi2,…, xin}  Une allocation est définie par:  x = {x1, x2, …, xn}  Dans une économie d’échange pur: i1 xi  i1 ωi n n  Dans le cas de deux biens et deux consommateurs on utilise la boîte d’Edgeworth. Elle est telle que ω1 = ω11 + ω21 et ω2 = ω12 + ω22  Le couple (x11, x 12) indique combien l’agent 1 possède du bien 1 et donc l’agent 2 possède (x21, x22) = (ω1 – x11, ω2, - x 12)
  • 28. L’équilibre walrasien  Dans la mesure où les agents sont nombreux on peut faire l’hypothèse que les prix sont indépendants de leurs actions  Il peut exister un vecteur de prix  p = (p1, p2, …, pk)  Les agents i résolvent le problème suivant:  maxxi ui(xi)  tel que pxi = pωi  xi (p, pωi) est la courbe de demande du consommateur i. Si mi est le revenu de i, on suppose ici que mi = pωi n  Pour un vecteur prix p quelconque la demande agrégée n  x i (p, pωi ) peut ne i 1 pas être égal à l’offre agrégée ω i n n  x (p*, p * ω )   ω i 1  L’équilibre walrasien est une paire (p*, x*) telle que i i i i 1 i 1
  • 29. L’existence de l’équilibre walrasien  Les courbes de demandes sont homogènes de degré 0, donc  xi (p, pωi) = xi (kp, kpωi) pour tout k > 0  La fonction d’excès de demande agrégée qui s’écrit n z(p)   [x i (p, pωi )  ωi ] i 1  est également homogène de degré 0  Si les fonctions de demandes sont continues, la fonction z(.) l’est aussi. De plus le fonction d’excès de demande agrégée doit satisfaire la loi de Walras:  Pour tout vecteur de prix p, on a pz(p)  0, c’est-à-dire que la valeur de l’excès de demande est identique à 0  Preuve: n n  n pz(p)  p  xi (p, pωi )   ωi    px i (p, pωi )  pωi   0  i 1 i 1  i 1  puisque xi (p, pωi) doit satisfaire la contrainte de budget pxi = pωi pour tout i
  • 30. L’existence de l’équilibre walrasien  Marché soldé:  Si les demandes et les offres sont égales sur k-1 marchés, et si pk>0, alors l’offre et la demande sont égales sur le kième marché  Si ce n’était pas le cas alors la loi de Walras serait violée  Biens libres:  Si p* est un équilibre walrasien et si zj(p*) < 0, alors p*j = 0. En d’autres termes si un bien est caractérisé par un excès d’offre, c’est un bien libre.  Puisque p* est un équilibre walrasien, z(p*)≤ 0. Puisque les prix sont non négatifs, k p * z(p*)   pi* zi (p* )  0 i 1  Si zj(p*) < 0 et p*j > 0 nous devrions avoir p*z(p*) < 0, ce qui contredit le loi de Walras  Désirabilité: Si pi = 0 alors zi(p) > 0 pour i = 1, 2, …, k
  • 31. L’existence de l’équilibre walrasien  Égalité entre offre et demande: Si tous les biens sont désirables et p* est un équilibre walrasien, alors z(p*) = 0  Supposons que zi(p*) < 0. Alors du fait de la proposition du bien libre, pi* = 0. Mais alors, d’après le principe de désirabilité, zi(p*) = 0 ce constitue, une contradiction.  Puisque la fonction d’excès de demande est homogène de degré 0 on peut donc normaliser les prix:  pi pi  k   pj j 1  La somme des pi est donc égale à 1  Si on se restreint au simplex unité de dimension k-1:  k  S k 1  p dans R :  pi  1 k  i 1 
  • 32. L’existence de l’équilibre walrasien  Les figures suivantes illustrent les cas S1 et S2
  • 33. L’existence de l’équilibre walrasien  Pour démontrer l’existence d’un équilibre walrasien, on utilise le théorème du point fixe de Brouwer:  Si f est une fonction telle que f: Sk-1 Sk-1 est continue du simplex unité sur lui-même il existe x dans Sk-1 tel que x=f(x)  Examinons le cas k=2. Dans ce cas on peut définir le simplex S1 dans l’intervalle unité [0,1]. On a donc une fonction f de [0,1] [0,1]. On veut montrer qu’il existe x dans [0,1] tel que x=f(x). Soit une fonction g(x)=f(x) – x  Un point fixe x* tel que g(x*) = 0  g(0) = f(0) – 0 ≥ 0 puisque f(0) est dans [0,1]  g(1) = f(1) – 1 ≤ 0 puisque f(1) est dans [0,1]  Puisque f est continue, on peut appliquer le théorème de la valeur intermédiaire et conclure qu’il existe x tel que g(x) = f(x) – x = 0 ce qui prouve le théorème pour k = 2
  • 34. L’existence de l’équilibre walrasien  Exemple de points fixes pour k = 2. Il y a trois points tels que x = f(x)
  • 35. L’existence de l’équilibre walrasien  Si z : Sk-1 Rk est une fonction continue qui satisfait la loi de Walras, pz(p)  0 alors il existe p* dans Sk-1 tel que z(p*) ≤ 0  Si on définit une correspondance g : Sk-1 Sk-1 par: pi  max( 0, zi (p)) g i (p)  k pour i  1,..., k 1   max (0, z j (p)) j1  Cette fonction est continue puisque z(.) et que la fonction max sont des fonctions continues. De plus g(p) est un point de Sk-1 puisque  i g i (p)  1  Cette correspondance signifie que s’il y a un excès de demande sur un marché (zi(p) ≥ 0), alors le prix relatif du bien correspondant augmente  En utilisant le théorème du point fixe, il existe p* tel que p* = g(p*)
  • 36. L’existence de l’équilibre walrasien  On a donc: pi*  max( 0, zi (p* )) p  * pour i  1,..., k 1   j max( 0, z j (p )) i *  Ou encore: k p* i  max( 0, z (p ))  max( 0, z (p )) j 1 j * i *  Si on multiplie des k équations par zi(p*), on obtient: k  zi (p ) p  max( 0, z j (p* ))  zi (p* ) max( 0, zi (p* )) * * i  j 1   Si on fait la somme de ces k équations, on obtient: k  k * k  max( 0, z j (p ))  pi zi (p )   zi (p ) max( 0, zi (p )) * * * *  j 1  i 1 i 1
  • 37. L’existence de l’équilibre walrasien  Or d’après la loi de Walras: k  p z (p )  0 i 1 * i i * donc k  z (p ) max( 0, z (p ))  0 i 1 i * i *  Chacun des termes de la somme peuvent être égal ou bien à 0 ou à zi(p*)2. Si un des termes est strictement positif, l’égalité n’est pas respectée. Donc tous les termes doivent être égaux à 0.
  • 38. Le premier théorème du bien-être  Pareto optimalité (ou Pareto efficience):  une allocation x est faiblement Pareto optimale si il n’y a pas d’allocation x’ telle que les agents préfèrent strictement x’ à x. Une allocation x est fortement Pareto optimale s’il n’existe pas d’allocation x’ telle que tous les agents préfèrent faiblement x’ à x et certains agents préfèrent strictement x’ à x.  Equivalence entre Pareto optimalité faible et forte. Soit des fonctions de préférences continues et monotones. Une allocation est faiblement Pareto optimale si et seulement si elle est fortement Pareto optimale.  Si elle est fortement Pareto optimale elle l’est aussi faiblement  Soit une allocation non fortement optimale. Supposons que l’on puisse améliorer le sort d’un individu sans détériorer celui des autres. Nous devons montrer que l’on peut améliorer le sort de tous. Si on prend un portion θ de son panier xi que l’on redistribue aux autres tel que xj = xj + (1- θ) xi /(n-1). Par continuité il est possible de choisir θ proche de 1 tel que si i voit toujours sa situation meilleure. Par monotonie tous les autres voit leur sort s’améliorer
  • 39. Le premier théorème du bien-être  Si on se situe dans le cas à deux biens et deux consommateurs, le programme alors est le suivant: max u1 (x1 ) x1 , x 2 tel que u2 (x 2 )  u2 x1  x 2  ω1  ω 2  Dans la boîte d’Edgeworth pour un individu donné il faut trouver le point de sa courbe d’indifférence qui correspond à la plus grande utilité pour l’autre. Clairement ce point sera tangent au deux courbes d’indifférence. Les taux marginaux de substitution sont alors égaux  C’est ce que montre la figure suivante:
  • 41. Le premier théorème du bien-être  Définition d’un équilibre walrasien: un couple allocation-prix (x, p) est un équilibre walrasien 1) si l’allocation x est réalisable et 2) si chaque agent fait un choix optimal compte tenu de son budget. n n 1) xi   i i 1 i 1 2) si x'i est préféré à x i par i alors px 'i  px i  Premier théorème du bien-être: si (x,p) est un équilibre walrasien, alors x est Pareto optimal  Si x n’est pas Pareto optimal, alors il existe un allocation réalisable x’ que tous les agents préfèrent à x. D’après la définition d’un équilibre walrasien on a:  pxi’ > pxi pour i = 1,…, n  D’où: n n n p ω i  p x p ω i ce qui est contradic toire ' i i 1 i 1 i 1
  • 42. Le second théorème du bien-être  Second théorème du bien-être: Soit une allocation x* Pareto optimal dans laquelle des agents détiennent une quantité positive de chaque bien. Soient des préférences convexes, continues et monotones. Alors x* est un équilibre walrasien pour les dotations initiales ωi = xi* pour i = 1,…, n Soit    Pi  xi dans R k : xi  i x* i  C’est l’ensemble des paniers que l’agent i préfère à xi*  Soit n  n  P   Pi  z : z   x i avec x i dans Pi  i 1  i 1   Cet ensemble est composé des paniers des k biens qui améliore le sort de tous les individus. Comme Pi est convexe P l’est aussi
  • 43. Le second théorème du bien-être n  Soit ω   x* i i 1  le panier agrégé de biens. Puisque x* est Pareto optimal il n’y a pas de redistribution de x* qui améliore le bien-être de tous. Ce qui entraîne que ω n’appartient pas a P. D’après le théorème de l’hyperplan séparateur(*), il existe p≠0 tel que: n pz  p x* pour tout z dans P i i 1 soit n (1) p(z   x* )  0 pour tout z dans P i i 1  Il nous faut montrer que p est un vecteur prix d’équilibre (*) Si A et B sont deux ensembles dans Rn, non vides disjoints et convexes, alors il existe une fonctionnelle linéaire p telle que px ≥ py pour tout x de A et y de B
  • 44. Le second théorème du bien-être  1) Montrons d’abord que p ≥ 0  Soit ei = (0, …, 1, …, 0) dont le iième élément est égal à 1. Puisque les préférences sont monotones, ω+ei doit être dans P puisque si on a un unité de plus d’un bien il est possible de le redistribuer pour améliorer le sort de tous  Donc selon l’inégalité (1),  p(ω + ei - ω) ≥ 0  D’où  p(ei) ≥ 0 pour i = 1,…, k  Donc pi ≥ 0 pout i = 1, …, k 2) Montrons ensuite que si y j  j x j alors py j  px j * *  pour tous j = 1,…, n  Nous savons que si tous les agents préfèrent yi à xi* alors n n p  y i  p  x* i i 1 i 1
  • 45. Le second théorème du bien-être  Si on suppose qu’un individu j préfère yj à xj. Si une allocation z est telle que prélève une quantité de chaque bien à j et que l’on la redistribue aux autres agents. Soit θ ce montant. Alors z j  (1   ) y j  .y j zi  xi*  i j n 1  Pour θ suffisamment petit, la monotonie entraîne que z sera préférée à x* donc selon (1), on a: n n p  z i  p  x* i i 1 i 1     p y i (1   )   x* y i .   p x*   x*  i i i  i j   i j  py j  px * i
  • 46. Le second théorème du bien-être  3) Montrons enfin que cette inégalité est stricte, c’est-à-dire que: si x j  x*j alors py j  px *j  On va montrer que pyj = pxj* est contradiction  Du fait de l’hypothèse de continuité des fonctions de préférences, on peut trouver θ (0< θ <1) tel que θ. yj est strictement préféré à xj*. On vient de montrer que yj doit coûter au moins autant que xj* donc θ. pyj ≥ pxj*. Une des hypothèses que nous avons faites est tous les composant de xj* étaient strictement positifs. Il suit que pxj*> 0. Si donc que pyj - pxj* = 0, il suit que pyj < pxj*, ce qui contredit pyj ≥ pxj*.
  • 47. Les externalités Pierre Garrouste Université de Nice-Sophia Antipolis et GREDEG pierre.garrouste@orange.fr
  • 48. Plan  Définition  Non optimalité  La solution pigouvienne  La création d’un marché de droits  Références:  Mas-Colell, A., Whinston, M.D., Green, J.R. (1996) Microeconomic Theory, Oxford University Press
  • 49. Définition  Une externalité existe lorsque le bien-être d’un consommateur ou les possibilités de production d’une firme sont directement affectés par les actions d’un autre agent de l’économie.  Il existe des externalités positives et négatives suivant que l’effet est positif ou négatif  Les externalités peuvent être croisées (ex: horticulteur et apiculteur)  Une externalité n’est pas automatiquement compensée par une transfert compensatoire, comme dans les échanges ‘classiques’
  • 50. Non optimalité  Soit une action h de R+ pris par un agent 1 qui affecte le bien-être de l’agent 2  La fonction d’utilité de l’agent i peut s’écrire u1 (xi, h) et celle de j u2(xi, h) avec u2 ( xi , h) / h  0   Si on suppose que l’agent i maximise son utilité on peut écrire: vi ( p, i , h)  max ui ( xi , h) xi  0 avec pxi  i  p étant le vecteur prix et ωi la dotation de i  Si on exclu l’existence de la monnaie (ou si les fonctions sont quasi-linéaires par rapport à la monnaie), alors: vi ( p, i , h)  i ( p, h)  i
  • 51. Non optimalité  Comme les prix ne varient pas en fonction de h, on peut supprimer le vecteur p et écrire,i (h)  aveci (.) concave et deux fois différenciable  Les individus sont supposés maximiser leur utilité, d’où: 1' (h* )  0 pour h*  0  L’équilibre de Pareto suppose que le niveau optimal de h, h° est tel qu’il maximise le surplus joint des deux agents donc il résout: max 1 (h)  2 (h) h 0  La condition de premier ordre est: 1' (ho )  2' (ho ) si ho  0 La présence d’effets externes tels que 2 (h)  0 '   n’est pas optimal sauf si h* = h° =0 Dans le cas d’externalités négatives, c’est à si 2 (.)  0 ' 
  • 52. Non optimalité On a donc h* > h° car 1 (h )  2 (h )  0 ,1 (h )  0 et 1 (.) décroissante ' o ' o ' * '   On peut représenter une externalités négatives à l’aide de la figure suivante:
  • 53. La solution pigouvienne  Cette solution consiste a faire payer une taxe à l’agent 1 telle que celui-ci résolve: max 1 (h)  th h h0  Dont la condition de premier ordre est: 1' (h)  th avec h  0  On a alors: t h  2' (h o ) donc h  h o  On obtient la figure suivante:
  • 55. La création d’un marché de droits  Si on attribue à l’agent 2 le droit de ne pas subir d’externalité négative, pour produire h l’agent 1 doit avoir la permission de 2 de le faire. Soit un processus de négociation de type ‘à prendre ou à laisser’. Le joueur 2 demande T en échange de la production de h. Le joueur 1 acceptera ssi: 1 (h) T  1 (0)  L’offre de 2 sera telle que: max 2 (h)  T h  0 ,T avec 1 (h)  T  1 (0)  Toutes les solutions sont bornées par T  1 (h)  1 (0)  Pour 2 on a donc: max 2 (h)   (h)   (0) h0  Ce qui correspond à h°, le niveau pareto-optimal  Cette solution est due à Coase (1960) et au Théorème qui lui est associé. Elle consiste à distribuer des droits d’effectuer des externalités et de permettre leur échange
  • 56. Les biens publics Pierre Garrouste Université de Nice-Sophia Antipolis et GREDEG pierre.garrouste@orange.fr
  • 57. Plan  Définition  Les conditions de Pareto optimalité  L’inefficience de l’approvisionnement privé des biens publics  Les équilibres de Lindahl  Références:  Mas-Colell, A., Whinston, M.D., Green, J.R. (1996) Microeconomic Theory, Oxford University Press
  • 58. définition  Un bien public est une marchandise dont l’usage d’une unité de bien par un agent n’empêche pas son usage par les autres agents  Propriété de non rivalité et de non exclusion  Exemple; la connaissance  Il existe des bien quasi publics (ou biens publics non purs)  Avec rivalité: la consommation du bien par un individu affecte d’un certain degré sa disponibilité pour les autres  Avec exclusion: exemple du brevet
  • 59. Les conditions de Pareto optimalité  Soit une économie composée de I consommateur et de L biens privés auquel on ajoute un bien public.  On suppose comme dans le cas des externalités que les fonctions d’utilités sont quasi linéaire par rapport à la monnaie et que la production du bien public ne change pas les prix des biens L.  La fonction d’utilité d’un agent i pour le bien public s’écrit: i (x)  x étant la quantité du bien public consommée. Cette fonction est supposée deux fois différentiable avec i ( x)  0, x  0 ''  Le coût de production de q unités du bien public est c(q) qui est deux fois différentiable avec c’’’(q) > 0 pour q ≥ 0  L’équilibre Pareto optimal équivaut à: I max i (q)  c(q) q 0 i 1
  • 60. Les conditions de Pareto optimalité  La condition nécessaire et suffisante de premier ordre est: I  (1)  ( q )  c ( q ) i 1 i ' o ' o pour q o  0  Donc à l’optimum le quantité de bien public la somme des utilités marginales des individus provenant de la consommation du bien public égale le coût marginal de production de ce bien  A rapprocher du cas des biens privés où: i' ( x j )  c'j ( x j )
  • 61. L’inefficience de l’approvisionnement privé des biens publics  Supposons que le bien public est fourni par des moyens privées  Chaque consommateur consomme xi du bien public vendu au prix p  La quantité totale de bien public consommée est: I x   xi i 1  L’équilibre compétitif est donné par: max i ( xi   xk )  p* ( xi ) * xi 0 k i  La consommation optimal du consommateur i est donc telle que: i' ( xi*   xk )  p* * pour xi*  0 k i
  • 62. L’inefficience de l’approvisionnement privé des biens publics I  Si x   xi* est le niveau d’équilibre de consommation du bien public * i 1  Alors, on a pour chaque consommateur:(2) i' ( x* )  p* pour xi*  0  Pour ce qui est de la production du bien public on a: (3) p  c (q ) pour q * ' * *   àl  à l’équilibre, q* = p*  Soit δi = 1 si xi* > 0 et δi = 0 si xi * = 0  de (2) et (3) il vient: I  [ (q )  c (q )]  0 i 1 i i ' * ' * Or , i (.)  0 et c (.)  0 ' '   Ce qui implique que pour I > 1 et q* > 0 (donc que δi = 1 pour certains i)  on a: I  (4)  i' (q* )  c ' (q* ) i 1
  • 63. L’inefficience de l’approvisionnement privé des biens publics  Si on compare (1) et (4), on voit que si q° > 0 et I > 1 alors q* < q°
  • 64. Les équilibres de Lindahl  Supposons qu’il existe un marché et que la consommation d’un individu en bien public est une consommation spécifique ayant son propre marché. Soit pi le prix de ce bien public pour l’agent i et pi**, le prix d’équilibre. Alors on a: max i ( xi )  pi** xi 1  La consommation d’équilibre xi** est telle que: i' ( xi** )  pi** pour xi**  0  L’entreprise qui produit le bien public résout: I max ( pi**q)  c(q) q 0 i 1  Pour la firme les conditions d’équilibre de premier ordre satisfont : I p i 1 ** i  c ' (q** ) pour q**  0
  • 65. Les équilibres de Lindahl  Les deux équations précédentes et la conditions xi** = q** pour tout i impliquent: I  ( q i 1 i ' ** )  c ' (q** ) pour q**  0  Donc : q° = q**  Le problème est que les caractéristiques d’un bien public notamment le problème de l’exclusion doivent être respectées sinon les consommateurs n’ont pas intérêt à acheter  Même si l’exclusion est possible il faut que le concurrence soit parfaite sinon le consommateur ne sera pas ‘price-taker’.
  • 66. La sélection adverse Pierre Garrouste Université de Nice-Sophia Antipolis et GREDEG pierre.garrouste@orange.fr
  • 67. Introduction  Un exemple:  Le marché des voitures d’occasion de mauvaise qualité (Akerlof, 1970)  Les données du problème:  Deux individus  Une situation d’asymétrie d’information ex ante  Les individus ont-ils intérêt à échanger ou à contracter?  Les solutions  Inciter la partie qui détient l’information privée à la révéler  La partie victime de la situation cherche à obtenir l’information.  La partie qui détient l’information privée peut avoir intérêt à la révélée si elle en est victime  Références:  Milgrom, P. et Roberts, J. (1992) Economics, Organization and Management, Prentice Hall Inc.
  • 68. Introduction  Une définition: La sélection adverse est un problème d’opportunisme précontractuel. Elle est due au fait que l’une des parties (l’acheteur ou le vendeur) détient des informations privées (c’est-à-dire des informations que l’autre partie ne détient pas) avant que les parties prennent ou non la décision de réaliser la transaction.
  • 69. l’exemple du marché de l’assurance  Soit x le bénéfice anticipé par le client. L’assureur ne connaît pas x  Soit v la réduction du risque lié à l’assurance  Soit p le prix. Le client souscrit si x+v>p  Sur un marché ‘normal’ p est indépendant de x.  Supposons que x soit reparti uniformément dans la population sur l’intervalle [0, x*]  La dépense moyenne d’assurance est:  (p-v+x*)/2.  (dépenses bornées par p-v quand x=0 et par x=x*).  La formule montre que le montant moyen des dépenses est fonction de p.
  • 70. L’exemple du marché de l’assurance  Les consommateurs qui anticipent une pertes supérieurs à x souscrivent, les autres non (x est alors le niveau de prestation espéré par le consommateur marginal)  Le niveau moyen des prestations sur le marché est alors égal à (x+x*)/2 par consommateur ou à (x+x*)(1+c)/2 si c est le coût de gestion par euro payé par l’assureur.  L’assureur acceptera d’assurer les clients dont les caractéristiques sont x si le prix po(x) est égal à (x+x*)(1+c)/2  Les clients effectifs seront ceux dont les caractéristiques sont au moins égales à x au prix pd(x)=x+v  En supposant que cx*>v, on obtient la représentation suivante
  • 71. L’exemple du marché de l’assurance p x*(1+c) v+x* po(x) x*(1+c)/2 pd(x) v x x*
  • 72. L’exemple du marché de l’assurance  a. La condition c.x*>v entraîne l’effondrement du marché donc:  « Pour qu’un marché existe, il doit être rentable de fournir une assurance à ceux dont le montant des prestations attendu est le plus élevé » (Milgrom et Roberts, 1997, p. 203).  b. Si on suppose que le coût moyen par assuré est (1+c).(x*/2) (par exemple assurance obligatoire), la prestation moyenne reçue est v+(x*/2). Le bénéfice excède le coût chaque fois que v>c.(x*/2).  Conclusion:  Toute les fois que c.x*>v>c.(x*/2), il est intéressant de s’assurer mais les assureurs privés ne peuvent subsister.
  • 73. Les conséquences de la SA  L’absence de marché  Des pertes pour la partie non informée:  Produits de mauvaise qualité  La répercussion vers une autre partie  Surprimes, taux élevés ou salaire plus faible  Le rationnement  La banque peut préférer rationner le crédit qu’augmenter ces taux.
  • 74. Le screening et le signaling  Le screening (la partie non informée cherche l’information):  L’assureur améliore sa connaissance des types des souscripteurs potentiels (données statistiques liant la probabilité de sinistre à l’âge, la situation socio professionnelle, la région de résidence, etc…).  L’employeur peut demander un CV (voir procéder à une analyse graphologique)
  • 75. Le screening et le signaling  Le signaling (la partie informée révèle l’information):  L’employé peut vouloir montrer qu’il est plus productif donc révéler son type. En effet si il existe une population d’ouvriers plus productifs que les autres et que l’employeur ne peut distinguer ces deux populations, il donnera un salaire correspondant à la productivité moyenne de l’ensemble de la population des ouvriers. Les ouvriers plus productifs seront donc victimes de cette situation.  (Soit une population de bon ouvrier (25%) qui méritent un salaire de 40€ et une de moins bon (75%) dont la productivité correspond à un salaire de 20€. Si l’employeur qui n’a pas cette information paie tous ses salariés de la même façon, le salaire moyen sera égal à (0,25.40)+(0,75.20)=25€, soit un manque à gagner de 15€ pour un bon ouvrier).  Autres solutions:  La partie non informée peut inciter les membres de la partie informée à révéler leur type  La partie non informée définit les clauses contractuelles en fonction des informations qu’elle ne détient pas (clauses ex ante de résiliation du contrat)
  • 76. La contrainte d’autosélection et les limites des solutions  La contrainte d’autosélection  Il faut que le signal soit crédible et qu’il permette de séparer les deux populations (les productifs et les non productifs), i.e. on doit obtenir un équilibre séparateur et non un équilibre mélangeant.  Si les travailleurs se forment il ne faut pas que les non productifs puissent copier les productifs:  Sh-Cl.Eh<Sl-Cl.El  et  Sh-Ch. Eh>Sl-Ch.El  Il faut donc que Ch<Cl C’est-à-dire que le coût unitaire d’une unité d’étude pour les travailleurs moins productifs soit supérieur à celui des travailleurs plus productifs
  • 77. La contrainte d’autosélection et les limites des solutions  Quelque soit la solution adoptée, elle ne sera jamais optimale de premier rang.  Les bons conducteurs paient pour les mauvais  Le salaire des employés productifs sera plus bas que le salaire qui correspond à leur productivité  La seule solution serait de parvenir à éliminer l’asymétrie d’information mais cela reviendrait à faire disparaître le problème lui-même!
  • 78. Conclusion  Sélection adverse: un problème d’opportunisme précontractuel  Les conséquences: la transaction n’est pas réalisée ou elle se fait au détriment de la partie non informée ou est reportée vers des individus de la partie informée.  Les solutions: screening ou signaling  Il n’existe pas de solution optimale de premier rang sauf à faire disparaître le problème.
  • 79. Le hasard moral Pierre Garrouste Université de Nice-Sophia Antipolis et GREDEG pierre.garrouste@orange.fr
  • 80. Introduction  References:  Milgrom, P. et Roberts, J. (1992) Economics, Organization and Management, Prentice Hall Inc.  Let’s consider the case of an agency relationship. The agent (employee) acts for the principal (employer) such :  They both need each other but  They have divergent interests (less effort and high wage for the agent; high agent’s effort and less payment for the principal).  The problem lies in the fact that the principal cannot observe directly the agent’s actions.  There many other examples in other domains:  Insurance, health, credits, etc…  The problem for the principal is to incentivize the agent in order for him to make the (highest) level of effort the principal is willing and consequently to propose an optimal contract to the agent.  Other possibilities do exist : monitoring or cautioning
  • 81. A simple model of incentive contracting  A principal (risk neutral) and an agent (risk adverse) who wants to reduce his effort. The agent’s utility function is: U (w, e)  w  (e  1)  with, w the wage and e the agent’s effort. 1 U ' ( w, e)  2 w  Suppose that there are two effort levels, e=1 et e=2.  The agent can either work for the firm (the principal) or search for another job. He decides to stay if he obtains at least U =1  The principal outcomes are depending both on the agent’s effort and on a random factor  Suppose the following figure:
  • 82. An model of incentive contracting outcome effort 10 30 1 p=2/3 p=1/3 2 p=1/3 p=2/3
  • 83. A simple model of incentive contracting  If e=1, the expected outcome is:  (2/3).10+(1/3).30=50/3  If e=2, the expected revenue is:  (1/3).10+(2/3).30=70/3  If e is observable, the principal and the agent would choice e=2, and the agent would be sufficiently paid if e=2 and would receive nothing if e=1. The agent would get a fixed salary w if he would make e=2 and the principal’s revenue would be a random one (the principal is risk neutral). For the agent to accept the contract we need: w  (e  1)  w  (2  1)  1  that is w ≥ 4  The expected outcome for the principal is then:  (70/3)-4=58/3  If the principal want e=1 then the agent u=1  (w1/2)-(1-1) ≥ 1 that is w ≥ 1 and the principal gets:  (50/3)-1=47/3  The increase of cost for the principal is 4-1=3 whereas the gain in terms of effort is: (70/3)- (50/3)=(20/3)>3  When e is observable the best solution is to pay the agent for the effort e=2
  • 84. A simple model of incentive contracting  If e is not observable, the principal cannot know if the outcome is or not due to the agent’s level of effort (we can have 10 or 30 with e=1 or e=2).  If e=2 is desired by the principal, if the agent is effort adverse and if the principal want to motivate the agent to make this effort he has to pay more for R=30 than for R=10  If the principal want e=2, then the agent’s expected utility needs to be higher than for e=1. Let y the agent’s outcome if R=10 and z if R=30. The agent’s expected utility if e=2 is: (1/3)[ y - (2 -1)]  (2/3)[ z - (2 -1)] If e=1 it is: (2/3)[ y - (1 -1)]  (1/3)[ z - (1 -1)]  For the agent to realize e=2 the expression (1) needs to be higher than the expression (2) that is: 1 ( y  1)  2 ( z  1)  2 y  1 z) 3 3 3 3  And then: 1 z 1  1 y 3 3
  • 85. A simple model of incentive contracting  It is the compatibility constraint  The other constraint is due to the fact that the agent stays inside the firm if his expected utility is at least equal to 1. This is the participation constraint that can be written as follows: 1/3( y -1)  2/3( z – 1)  1  The problem for the le principal is then to find the values of y and z that satisfy those constraints and give him the highest expected net outcome  Here y =0, z =9
  • 86. A simple model of Incentive contracting 1 z 1  1 y 3 3 z 1/3( y -1)  2/3( z – 1)  1 y
  • 87. Conclusion  In a context of Moral hazard that is a kind of postcontractual opportunism , it is always possible to write an optimal contract (but not a first best) in order to incentivize an agent to make the desired level of effort.  However this solution suppose, that it is  first possible to perfectly measure the performance  second possible to define a one to one relation between an agent and his performance  In other words the simple solution presented above does not hold as it is in the case of multi-tasking (first case) and in the case of teams (second case)