Depuis le 1er janvier 2015, les automobilistes de la capitale doivent se plier à de nouvelles règles en matière de stationnement payant, dont le principal objectif est d’augmenter la rotation des places.
Cette décision est avant tout un signal fort de la collectivité pour inciter les Parisiens à transformer leurs habitudes de déplacement. L’objectif est de modifier l’usage de la voiture individuelle mais aussi la pratique du stationnement.
INOV360_From Smart Metering to Smart Cities and Internet of Things
Paris active le levier du stationnement pour améliorer la mobilité urbaine
1. INOV360 – Paris active le levier du stationnement pour améliorer la mobilité urbaine 1
Paris active le levier du stationnement pour
améliorer la mobilité urbaine
17 Février 2015 – Article publié sur le blog Inov360 : http://www.inov360.com/blog/paris-active-
le-levier-du-stationnement-pour-ameliorer-la-mobilite-urbaine/
Depuis le 1er
janvier 2015, les automobilistes de la capitale doivent se plier à de nouvelles règles
en matière de stationnement payant. La nouvelle équipe municipale a fait voter lors du Conseil
de Paris de décembre 2014, d'importantes hausses tarifaires dont le principal objectif est
d’augmenter la rotation des places.
Cette décision qui s’inscrit dans le cadre de la loi de décentralisation du stationnement payant, est
avant tout un signal fort de la collectivité pour inciter les Parisiens à transformer leurs habitudes
de déplacement. L’objectif est de modifier l’usage de la voiture individuelle mais aussi la pratique
du stationnement.
Le dysfonctionnement du stationnement à Paris
Jusqu’ici et en raison d'un tarif de stationnement résidentiel très bas, les Parisiens qui possèdent
une voiture, soit 40% des ménages, étaient plutôt privilégiés. En effet, en complément de la carte
de stationnement annuelle qui était gratuite, ces tarifs s’élevaient à 0,65€ par jour ou 3,25€ par
semaine, soit environ 170€ par an.
Cette situation, qui avait initialement été pensée pour inciter les automobilistes à ne plus utiliser
leur voiture, a rapidement entrainé un effet pervers. En effet, sur les 80 000 places de
stationnement résidentiel de la capitale, 60% des véhicules ne bougent pas de la semaine et
représentent ainsi les voitures dites « ventouses ». Résultat, le stationnement résidentiel
s’apparente à un stationnement de longue durée et le taux de rotation des places est très faible.
On estime qu’une place de stationnement en surface reste libre en moyenne 1 minute à Paris et
que 20 à 30% des véhicules en circulation sont en permanence en recherche. De quoi rendre
extrêmement complexe l’exercice quotidien du stationnement.
Quant aux nombreux parkings souterrains qui pourraient solutionner le stationnement des
résidents, ils sont souvent trop chers et moins faciles d’accès.
En parallèle, l’automobiliste parisien est le mauvais élève de l’hexagone puisque le taux de
paiement du stationnement rotatif est de l’ordre de 14% dans la capitale, contre 20 à 30% en
moyenne en France. Ce dysfonctionnement s’explique d’une part par le montant de l’amende en
cas de non-paiement qui, fixé à 17€, n’est pas assez dissuasif, mais aussi par le faible taux de
contrôle. Le risque minime d’être verbalisé a peu à peu entrainé un sentiment d’impunité.
Conséquence directe de ce dysfonctionnement, un manque à gagner très important.
2. INOV360 – Paris active le levier du stationnement pour améliorer la mobilité urbaine 2
La réforme du 1er
janvier 2015 à Paris
Face à ce constat, voici les changements que la nouvelle équipe municipale a récemment fait
voter concernant les 142.000 places payantes à Paris.
Communication de la Mairie de Paris en vue de la réforme du 1er
janvier 2015
Pour tous les automobilistes, la période payante est désormais partout étendue au samedi ainsi
qu’au mois d’août, et prolongée d’une heure en journée, de 19 à 20h.
Pour les résidents, la carte de stationnement est payante depuis le 1er
février 2015, pour un
montant qui s’élève à 45€ par an ou 90€ pour trois ans. Elle reste en revanche gratuite pour les
résidents non-imposables et les propriétaires de véhicule électrique ou roulant au gaz naturel. A
cela s’ajoutent également les fortes hausses du tarif journalier qui passe de 0,65 à 1,50€, et du
tarif hebdomadaire qui passe de 3,25 à 9€. A titre de comparaison, la Mairie de Paris rappelle qu'à
Brest le tarif résidentiel journalier est de 4€, et de 2€ à Grenoble, Metz, ou Rennes.
Pour les visiteurs, la capitale est dorénavant divisée en 2 zones au lieu de 3, avec une délimitation
simplifiée selon les limites des arrondissements. La première zone, dite centrale, concerne les 11
premiers arrondissements et voit son tarif horaire s’élever à 4€ contre 2,40€ pour la seconde
zone, plus périphérique.
Parmi nos voisins européens, Bruxelles et Copenhague ont également instauré une politique
tarifaire par « zones », avec des tarifs inférieurs à Paris, compris entre 1,50 et 2,50€ de l’heure.
Londres se démarque par l’instauration de son péage urbain depuis 2005 et applique des tarifs
plus élevés compris entre 3 et 6€ de l’heure. Enfin, à Madrid, les coûts de stationnement sont
progressifs selon la durée et varient entre 1,15 à 2,30€ pour une heure.
4. INOV360 – Paris active le levier du stationnement pour améliorer la mobilité urbaine 4
Malgré ce contexte tendu, la ville souhaite aller plus loin et désencombrer l’espace public en
favorisant une meilleure rotation des véhicules. Pour cela, elle espère encourager « les
automobilistes à utiliser davantage les 82% de places situées hors voies publiques », ce qui
devrait contribuer au dynamisme économique local. Les tarifs des places en surface sont
désormais plus proches de ceux des parkings souterrains. Est-ce pour autant un levier suffisant
pour convaincre les automobilistes d’utiliser ces derniers ?
La capitale demeure un territoire de plus en plus difficile pour les automobilistes, pour qui la
conduite quotidienne est souvent synonyme de stress et de mécontentements. Cette nouvelle
mesure pourrait amener un nombre supplémentaire de Parisiens à renoncer à la voiture
individuelle, d’autant plus si de nouveaux services alternatifs leurs sont proposés. Il est d’ailleurs
prévu qu’une partie des 55 millions de recettes supplémentaires générées par cette réforme,
serve à financer de nouveaux projets de mobilités, notamment la création de nouvelles pistes
cyclables.
Les nouvelles plateformes de « parksharing »
Le parksharing est un bon exemple des services alternatifs qui ont récemment vu le jour pour
répondre à cette difficulté du stationnement dans la capitale. Il consiste à mettre à disposition des
automobilistes des emplacements de parkings privés sous-exploités à certaines heures de la
journée ou de la nuit. Il existe en effet d’innombrables places disponibles la nuit dans les parkings
de la grande distribution, des sociétés, des hôtels ou encore auprès des exploitants de parking,
qui souhaitent optimiser l’utilisation de leurs places.
Plusieurs sociétés sont ainsi apparues pour mettre en relation les automobilistes avec ce nouveau
réseau de parkings connectés. L’accès se fait par l’intermédiaire d’un simple « pass » ou d’un
smartphone. Ces nouveaux acteurs se positionnent en tant qu’opérateurs de services. Plusieurs
offres sont disponibles, allant du stationnement à la minute, en passant par des abonnements
mensuels soirs et week-ends pour les résidents et des abonnements en journée pour les
travailleurs.
Localisation et accès aux parkings privés à l’aide d’un smartphone – Application Zenpark
5. INOV360 – Paris active le levier du stationnement pour améliorer la mobilité urbaine 5
Le paiement à la minute est l’une des innovations majeures de ces nouveaux services. A l’heure
actuelle, les deux principaux exploitants de parkings de la capitale, Vinci Park et Saemes, ne l’ont
pas adopté. Ils évoquent plusieurs contraintes, notamment juridiques, puisque la plupart de leurs
parkings sont sous contrat de délégation de service public.
Ce nouveau type de tarification avait pourtant été voté par les sénateurs en septembre 2013,
pour être écarté par les députés en février 2014, et remplacé par le paiement au quart d’heure.
Attendu depuis longtemps par les automobilistes, ce dispositif doit entrer en vigueur le 1er
juillet
2015 pour les parkings souterrains avant d’être étendu au stationnement de surface en 2017.
Mais les avantages des nouveaux acteurs du « parksharing » ne s’arrêtent pas là, puisqu’ils
proposent également de consulter la disponibilité des places en temps-réel, de faire une
réservation et de bénéficier du paiement automatique via mobile.
La seconde alternative au stationnement sur voirie est relativement similaire puisqu’il s’agit de
location de place de stationnement entre particuliers. Surfant sur la vague de l’économie
collaborative, plusieurs communautés de partage de parkings en ligne se sont développées, au
même titre que pour le partage du logement ou de la voiture. Cette alternative est promise à un
fort potentiel puisqu’on estime aujourd’hui qu’environ 60% des 800 000 places de stationnement
de la ville de Paris sont détenus par des particuliers. Soit un potentiel de 500 000 places à
partager et optimiser.
Entrer dans l’ère de la Voiture Servicielle
Malgré l’apparition de ces nouveaux modes de partage du stationnement, le coût global de
possession d’un véhicule ne cesse de grimper à Paris. A cela s’ajoutent bien sûr les contraintes de
circulation, elles aussi de plus en plus importantes. En parallèle, l’image de la voiture a évolué, elle
ne représente plus un marqueur social incontournable puisque moins d’un ménage sur deux en
possède une à Paris. Il devient ainsi de plus en plus légitime de remettre en question le principe
de la voiture individuelle.
Le Parisien est plus que jamais incité à adopter la voiture servicielle. Présent à Paris et dans 70
villes de la métropole, le service Autolib’, qui affiche aujourd’hui en Ile-de-France près de 70 000
abonnés actifs à l’année, est de par son ampleur le plus connu. Il permet de répondre à des
déplacements de courtes distances. D’autres formes d’autopartage se sont également
développées, pour répondre à des besoins différents. Mobizen et Zipcar proposent ainsi de louer
un véhicule disponible 24h/24 7j/7, avec une tarification à l’heure ou à la journée et un accès au
véhicule simplifié avec un badge ou un smartphone. Pour effectuer des trajets sur de plus longues
distances de type week-end ou vacances, il est également possible d’accéder à des plateformes
de location de véhicules entre particuliers. Drivy, qui fait figure de leader sur ce segment,
propose de louer le véhicule d’un habitant de son quartier ou même celui de son voisin à des prix
avantageux !
7. INOV360 – Paris active le levier du stationnement pour améliorer la mobilité urbaine 7
Nous contacter
Alexandre MICHEAU
alexandre.micheau@inov360.com
@inov360 @Alex_Micheau
Blog Inov360
http://www.inov360.fr/blog/fr/