1. CHRS
(Centre d’Hébergement et de
Réinsertion Sociale)
La première mission des CHRS est l’hébergement
des usagers. Cet hébergement va de l’accueil en
urgence à l’hébergement de longue durée (6
mois renouvelables 1 fois) dans des structures
collectives (foyer) ou dans des appartements
individuels (CHRS en éclaté).
2. L’ENVIRONNEMENT
• L’histoire des CHRS s’inscrit dans le mouvement
de bienfaisance privée des associations
caritatives,
• A partir de 1970, l’approche devient plus globale,
la notion d'exclusion apparaît en France. Le terme
se généralise et passe alors dans le sens commun.
• Au 1er janvier 2007, la France compte 780 CHRS,
avec une capacité d'accueil de 30 000 places,
pour loger environ 200 000 personnes sans
domicile et 3,3 millions de personnes mal logées.
3. LA NOTION DE PRECARITE
• La précarité est corrélée à la perte de sécurité
fondamentale
• Trois étapes conduisent vers une exclusion
hors de la société :
– L’apprentissage de la disqualification par des vécus
négatifs,
– L’entrée dans l’assistance et la dépendance,
– La rupture et la marginalisation.
4. L’EXCLUSION ECONOMIQUE : LA
PAUVRETE
• Selon les chiffres de l’INSEE de 2009, le seuil
de pauvreté se situe entre 50 % et 60 % du
salaire médian, soit entre 750 et 950 €/mois.
• Sur une population française de 65 millions
d’habitants, cela représente entre 8 et 4
millions de personnes.
5. LE PROCESSUS D’EXCLUSION
Passe par 3 vecteurs :
• La perte d’emploi puis de ressources,
• La perte de logement,
• L’incurie et la dépendance.
Un seul des trois suffit pour entrainer une
désocialisation excluante, mais souvent les
trois arrivent à se cumuler sur une seule
existence d’exclu.
6. Insertion ou intégration ?
• Processus qui va conduire un individu à (re)trouver sa place au sein
d'une sphère sociale particulière.
• Axée sur l'ensemble des démarches mises en œuvre par et pour
l'individu dans le but de s'insérer.
• Plusieurs modalités en fonction du domaine sur lequel elle se porte
– insertion professionnelle (dans le but de trouver un emploi et
d'accéder ainsi au marché de l'emploi),
– insertion sociale, par le logement, par la santé, par la culture, etc.
• A la différence de l'intégration, l'insertion n'est pas un concept
propre à la sociologie, mais un champ social et politique. La notion
d'intégration renvoie à l'état du lien social d'une société et de ses
membres. Société est fortement intégrée si tous ses membres sont
solidaires et complémentaires les uns des autres. L'intégration est
davantage la lecture d'une situation de la société à un moment
donné de son histoire.
7. La très grande précarité
Frange extrême de la pauvreté
• Hommes, femmes isolées vivant dans la rue et
dans des abris de fortune,
• Ménages
pouvant être accueillis dans tout un ensemble
de dispositifs, allant des centres d’hébergement
d’urgence aux logements très sociaux.
9. 1977 à 2002
• Création en 77 par une communauté
itinérante de l’abbé Pierre (Emmaüs) d’un asile
de nuit,
• Accueil de 3 nuits par trimestre de 15
hommes,
• 1 salarié à plein temps et une équipe de
bénévoles,
• Ressources : DDASS de l’Isère et municipalité,
• Situation générale d’abandon.
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13. De 2002 à 2010
• Mai 2002 : création d’un poste éducatif par la DDASS Isère.
• En cinq ans :
– habilitation CHRS,
– Mise en place de 10 séjours d’insertion,
– Conventionnement CCAS pour un temps d’infirmerie,
– Accueil de publics nouveaux :
• Jeunes (18 à 25 ans),
• Femmes isolées,
• Femmes victimes de violences conjugales,
• Sortant de prison (suivis SPIP),
• Sortant d’hôpital psychiatriques, (sans suivis)
• Sortant d’hospitalisation, (post-hospitaliers, addictions, incuries, etc.)
• Travailleurs précaires,
• Personnes très désocialisées.
14. • Montée en compétences
– Formations en interne
– Créations de postes en ETP
– 1 moniteur-éducateur,
– ½ psychologue clinicien,
– 1 éducateur spécialisé,
– ¾ chef de projet,
– Stagiaires d’écoles (RP, IFTS et Vivarais-Formation).
• Mise en place d’un projet :
• d’achat immobilier,
• d’extension de 20 à 30 lits CHRS et
• 3 LHSS.
15. • Création et pilotage d’un projet institutionnel
et éducatif
– Partenariat institutionnel et de terrain,
– Accueil inconditionnel et immédiat de toutes les
personnes, quelque soit leur situation
administrative (circulaire DRASS de 2007),
– Ouverture 24/24h, 7/7j par an,
– Mise en place du plan PARSA (Plan d’Action Renforcé
en direction des Personnes Sans Abri) et du DALO (Droit
au Logement Opposable).
16. Un climat délétère
• Suite à un audit de la DDASS, le président de
l’association est condamné pour faux et
extorsion de fonds en 2008,
• Mise sous tutelle de l’association par la sous-
préfecture de Vienne,
• Désignation autoritaire d’un nouveau conseil
d’administration,
• Ouverture du nouveau centre dans un
contexte de violence institutionnelle.
18. Le Dauphiné Libéré du 15/12/2009
«… À Vienne l'hébergement d'urgence pour les personnes précaires est
une procédure bien rodée qui fonctionne grâce à la collaboration du
tissu associatif, du centre communal d’action sociale (CCAS) et des
collectivités.
Ainsi, l'accueil de nuit géré par l'association du même nom et qui
fonctionne toute l'année, est la première structure à prendre en charge
les personnes victimes des grands froids de Vienne mais aussi d'autres
communes, notamment de l'Isère rhodanienne…
… 402 nuitées l'année dernière.
Autre nouveauté cette année, outre l'appartement d'urgence : l'accueil
de nuit, vétuste, va fermer ses portes pour être transféré d'ici quelques
jours dans le tout nouveau centre d'hébergement et de réinsertion
sociale (CHRS), situé à quelque 200 mètres. Ce nouveau bâtiment qui
dispose de 30 places (au lieu de 20 actuellement), dont 10 pour les
personnes vivant dans la rue, apportera aux personnes précaires un
confort supplémentaire avec une salle d'activités et un café social. En
outre, le CHRS sera ouvert la journée.
L'année dernière, le dispositif grand froid avait été activé entre le 22
novembre et le 26 mars. Il avait fonctionné durant 92 nuits et permis
d'abriter une quinzaine de personnes correspondant à 402 nuitées… ».
19. Organisation par pôle
●Pôle administration :
●Accueil,
●Bureau administratif,
●Bureau éducatif.
●Pôle vie communautaire et
restauration :
●Salle de restauration,
●Salles d'activité,
●Café social.
●Pôle santé :
●Bureau médical et psychologue,
●3 chambres LHSS
●Pôle hébergement :
●20 chambres individuelles,
●3 chambres collectives.
21. PLAN DU R+5
Etage Femmes
3 chambres individuelles :
accueil de femmes en
CHRS
Chambre de 4 personnes
avec sanitaires intégrés et
coin cuisine : accueil d'une
famille ou femmes en
urgence
4 chambres individuelles :
accueil de femmes en
CHRS
22. ●.
PLAN DU R+4
Etage Hommes
4 chambres individuelles
+ sanitaires : accueil des
hommes en CHRS
Chambre du veilleur de
nuit avec douche et WC
intégrés
3 chambres individuelles :
accueil des hommes en
CHRS
Chambre de 4
personnes avec
sanitaires intégrés :
accueil des hommes en
urgence
23. PLAN DU R+3
Santé + CHRS
Pôle santé : 1 bureau
médical + 3 chambres
individuelles LHSS
Pôle hébergement :
6 chambres individuelles
CHRS Hommes
Chambre accessible aux
personnes à mobilité
réduite
24. PLAN DU R+2
Salle d'activité
famille
Chambre double avec
coin cuisine : accueil de
famille, couple ou femmes
en urgence.
Salle de réunion :
possibilité de réaffectation
en prolongement de la
chambre double pour
l'accueil d'une famille
nombreuse
Salle d'activité
Café social
27. Les limites du dispositif actuel
• Un équipement neuf,
digne et confortable,
• Proche du centre ville,
• Un territoire d’action
élargi,
• Toutes les populations,
toutes les problématiques
concentrées dans un
même espace,
• Un projet très onéreux,
• Une organisation verticale
inopérante,
• Un climat de violence
institutionnelle
permanent.
28. Conclusion
« Il semble nécessaire que les responsables politiques et les
organismes tutélaires puissent avoir suffisamment de
souplesse et de créativité pour accepter que les actions
menées par les CHRS puissent être de véritables
laboratoires d’audace, de paris, d’invention, voire d’utopie
mais qui vont dans le sens de redonner confiance, estime,
reconnaissance et potentialités à des hommes et des
femmes dont le seul tort, finalement est d’être né ou
d’avoir grandi dans un contexte économique en crise et en
pleine transformation ».
Patrick Pelège. « Hébergement et réinsertion sociale : les CHRS ». Editions
Dunod