"Lovehunters": Elles étaient chasseurs
de têtes. Elles chassent
aujourd'hui l'amour pour
le compte de clients aisés.
Genevieve Heintz et
Annemieke Dubois gerent
depuis un an Berkeley
International, une agence
de rencontres destinées
aux hommes et femmes
d'affaires.
1. Tendances 17/10/2013
Periodicity : Weekly
Printrun : 52,311
BERKELEY
OTHER
BELGIUM
tendances
ECONOMIE ET FINANCES • 38' ANNEE • N°42 • € 5,50 • P509559 • 17 OCTOBRE 2013
ADMINISTRATEURS:
LE TOP 100
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PEUTAREPOUSSER
LA MORT?
JACQUES-ANTOINE GRANJON
(VENTE-PRIVELCOM)
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2. Tendances 17/10/2013
Periodicity : Weekly
Printrun : 52,311
BERKELEY
OTHER
BELGIUM
BIZZBUSI ESS
BERKELEY INTERNATIONAL, AGENCE DE RENCONTRES
POUR HAPPY FEW
Profession: olovehunters»
Elles étaient chasseurs
de têtes. Elles chassent
aujourd'hui l'amour pour
le compte de clients aisés.
Genevieve Heintz et
Annemieke Dubois gerent
depuis un an Berkeley
International, une agence
de rencontres destinées
aux hommes et femmes
d'affaires. Un business
florissant.
1- 4 e business de l'amour semble
n'avoir jamais autant eu
le vent en poupe. On connaissait deja les populaires
sites de rencontres grand
public, qui inondent la Toile et
continuent de faire un carton. A l'image
de Meetic, sans doute le plus celebre et
le plus lucratif, avec 164,8 millions d'euros
de chiffre d'affaires realise en 2012. Un
tel succes ne pouvait rester inimite et Pon
retrouve aujourd'hui des sites visant
tantôt les geeks, tantôt les infideles, les
ados, les cougars, les Juifs... Sans oublier
les classiques agences matrimoniales, qui
font toujours fibres. Pour tous les gaits ?
Pas vraiment. Une cible etait jusqu'il y a
peu oubliee en Belgique dans ce marche
pas tout a fait comme les autres: les celibataires haut de gamme.
Depuis un an, Genevieve Heintz et
Annemieke Dubois s'emploient a rectifier le tir. Il faut dire que leur terrain etait
deja fertile : avant qu'elles ne decident
d'ouvrir en Belgique une franchise de
l'agence de rencontres Berkeley International (cleja implantee au RoyaumeUni, en France et aux Etats-Unis a
l'epoque), pres de 350 membres originaires du plat pays faisaient Ma. partie
de ce reseau, sur un total de 3.000 inscrits
dans le monde. Une presence sur place
s'imposait.
«Bruxelles, de par son statut de capitale europeenne, rassemble bon nombre
de dirigeants, expliquent-elles. Un public
souvent international et cosmopolite.»
Qui n'hesiterait pas a mettre la main au
portefeuille pour trouver Pamour. Quelle
somme seriez-vous wet a depenser pour
dénicher Paine sceur? S'il s'agit de moins
de 8.000 euros, passez votre chemin! Ne
peuvent figurer sur la liste des happy few
de Berkeley que ceux qui s'acquittent
d'une inscription de 6.000 euros couplee
une redevance annuelle de 2.000 euros,
pour trouver un partenaire habitant en
terres belges. Ceux qui entendent unir
leur destinee a celle d'une personne vivant ailleurs en Europe devront verser
15.000 euros... et 25.000 euros si la recherche devient mondiale.
Réseauter West pas draguer
C'est le prix a payer lorsque Pon ne peut
se permettre d'afficher sa photo sur un
site specialise. Ce tarif eleve ne serait pas
pour autant dissuasif. Depuis l'ouverture
du bureau bruxellois,150 nouveaux nantis en mal d' amour ont rejoint ses rangs.
«Des CEO, des entrepreneurs, des professions liberales, des ministres... Des personnes qui, a cause de leur visibilite et de
leur statut, peinent a trouver quelqu'un.
Aussi parce qu'elles ont parfois tendance a se perdre dans le travail. Bien sfir,
elles croisent beaucoup de monde dans
des evenements de networking. Mais
ii s'agit toujours d'un cadre profession-
.000
INS C RITS
Le nombre de membres de Berkeley
International dans le monde
(Royaume-Uni, France, Australie,
Pays-Bas, Suisse, Italie).
nel», décrivent Genevieve Heintz et Annemieke Dubois.
Les deux femmes ont donc decide de
devenir chasseurs de têtes de l'amour.
Cela tombe bien: toutes deux étaient auparavant chasseurs de têtes tout court. La
premiere, pharmacienne de formation, a
passe une bonne partie de sa carriere professionnelle chez AstraZeneca a differents postes de manager puis comme responsable des ressources humaines. La seconde a debute dans Pinterim et le recrutement, entre autres pour le secteur
pharma. «C'est comme cela que nous
nous sommes connues, se souvient
Genevieve Heintz. Annemieke recherchait des profils pour moi lorsque j'avais
besoin de personnel. Puis nous sommes
devenues freelances. Quand nous avons
vu passer Popportunite Berkeley nous
l'avons saisie.»
Les perspectives financieres n'y ont
sans doute pas ete etrangeres. «Il est vrai
que nous connaissons la croissance,
même en periode de crise.»Depuis Pouverture ii y a un an, le prix de l'inscription «de base» a augmente de 2.000 euros. Cela ne resterait toutefois pas plus
cofiteux qu'une adhesion a un club de
golf... Quant aux frais de marketing, ils
sont minimes: des brochures a envoyer
sur demande, pas de publicité (contrairement aux Meetic, Gleeden et autres
Victoria Milan). Juste un site web et,
surtout, du bouche a oreille.
44Outsourcing* de l'amour
Les personal matchmakers, comme
elles se surnomment, se defendent de
faire du business des sentiments. «C'est
peut - étre la perception que le public a de
l'exterieur. Vu de Pintérieur, ce n'est pas
du tout comme cela qu'on nous considere.» Leur metier, disent-elles, est le
fruit de l'amour qu'elles portent aux
gens et d'une conviction: tout le monde
peut trouver rime sceur. Meme si cela
necessite parfois un coup de pouce.
«Nous sommes presentes pour les gens.
78 17 OCTOBRE 2013 I WWW.TRENDS.BE
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3. Tendances 17/10/2013
Periodicity : Weekly
Printrun : 52,311
BERKELEY
OTHER
BELGIUM
DAVID SPELTDOORN
«II est vrai que nous connaissons la croissance, même
en periode de crise. Nos abonnés paient une inscription
de 6.000 euros et une redevance annuelle de 2.000 euros.*
Nous les ecoutons, les aidons. La
confiance est fres importante. Apres
tout, ajoutent-elles, le coaching est devenu tres repandu. Les hommes d'affaires
ont des assistants personnels, des coaches
sportifs, des conseillers personnels...»
Alors pourquoi pas un outsourcing de
l' amour ?
Les tarifs elevés seraient aussi un gage
de bonnes intentions. Comprenez : ceux
qui peuvent se permettre de débourser
une telle somme n'ont certainement pas
inscrit «portefeuille bien garni» tout en
haut de la liste des qualites indispensables chez un partenaire. Les interesse(e)s,
•
Annemieke Dubois et Genevieve Heintz
les traquent autant qu'elles quêtent l' alchimie. Car il ne suffit pas de payer
pour 'etre accepte chez Berkeley. Apres
un entretien de presentation (lors duquel
elles parlent hobbys, ambitions, religion, personnalite, volonte de mariage ou
d'enfants, etc.), elles se reservent le droit
de refuser un candidat Entre autres si ses
motivations sonnent faux ou s'il n'est pas
financierement indépendant.
Plutôt qu'agence de rencontre, elles
preferent l'expression «agence d'introduction». Elles etudient les profils et tentent de former le bon matching. A l'an-
oLes clients ? Des CEO, des entrepreneurs,
des professions liberales, des ministres...
Des personnes qui, a cause de leur visibilité
et de leur statut, peinent a trouver quelqu'un.»
cienne: c'est d'abord a l'homme que les
candidates feminines sont presentees
(sans photo, juste par description). C'est
lui qui decide si les criteres correspondent a ses attentes et s'il souhaite les voir
en chair et en os autour d'un repas ou
d'une autre activite. Les femmes ne
semblent toutefois pas s'offusquer de ce
mode de fonctionnement que d'aucuns
pourraient qualifier de vieillot. Elles
sont plus nombreuses que leurs homologues masculins a faire partie de la
base de donnees de Berkeley (la proportion est de 60% contre 40%).
Un equilibre que les deux lovehunters
esperent pouvoir retablir tout en augmentant globalement le nombre de membres. Berkeley International et son réseau
de 12 agences dans le monde (Paris,
Milan, Amsterdam ou encore Geneve ont
suivi Bruxelles) ambitionnent de compter dans leurs fichiers 10.000 adherents
aux cceurs esseulés. Mais aux poches
pleines.
® MELANIE CEELKENS
WWW.TRENDS.BE 17 OCTOBRE 2013 79
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