1. Thème 3 :
Les guerres mondiales
au XXe siècle
Cours de Mme Gandibleux et Mme Masquelier
« Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre. »
Winston Churchill
Ce syllabus appartient à ………………………………
SCIENCES HUMAINES
5TQ
Les deux guerres mondiales (1914-1918
et 1939-1945) marquent l’entrée de
l’humanité dans l’ère de la « guerre totale ».
Par la durée, l’étendue des opérations et des
populations touchées (civils comme
militaires), mais aussi par l'ampleur de la
mobilisation économique et idéologique,
elles acquièrent un caractère inédit. Ces
deux guerres, qui causent respectivement
environ 13 et 60 millions de morts, voient
en effet le déchaînement d’une violence
inconnue, les belligérants mettant tout en
œuvre pour anéantir leurs adversaires.
2. 2
Sciences humaines – Les guerres mondiales au XXe siècle
Table des matières
I. CORPUS THEORIQUE.................................................................................................................3
A. La première guerre mondiale................................................................................................3
1. Le déclenchement de la Première Guerre mondiale : ........................................................3
2. Comment cette guerre est-elle devenue mondiale ? ...........................................................4
3. Les grandes phases de la guerre :...........................................................................................4
4. Une guerre totale : une guerre d'une violence totale. .........................................................5
5. Une guerre totale : une guerre qui touche tout le monde..................................................5
6. Le bilan et les conséquences de la guerre :...........................................................................6
7. Coup de projecteur sur l’Empire russe :...............................................................................6
8. Bravo, Belgium.........................................................................................................................7
B. Hier : Le monde au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale...............................10
1. Un affrontement sans précédent :.......................................................................................10
a) Une guerre planétaire :......................................................................................................10
b) Une guerre totale :.............................................................................................................10
c) Une guerre idéologique : ..................................................................................................10
2. Un désastre sans précédent :................................................................................................11
a) Une hécatombe démographique :...................................................................................11
b) Un bilan économique coûteux : ......................................................................................12
c) Un traumatisme moral :....................................................................................................12
3. Une nouvelle donne internationale :...................................................................................13
a) Les nouveaux « Grands » : ..............................................................................................13
b) Yalta : vers un nouvel ordre mondial ?...........................................................................13
c) Potsdam : la fin de la Grande Alliance :.........................................................................14
II. MAITRISE DE CONNAISSANCES .............................................................................................15
1. Concepts .................................................................................................................................15
2. Personnages............................................................................................................................24
3. Dates........................................................................................................................................28
4. Schémas...................................................................................................................................30
5. Cartes.......................................................................................................................................36
6. Caricatures et propagande....................................................................................................41
III. EXERCICES.................................................................................................................................54
1. L’expérience combattante ....................................................................................................54
2. La mobilisation des esprits...................................................................................................56
3. La révolution Russe : octobre et février 1917 ...................................................................58
4. Le traité de Versailles............................................................................................................61
5. SDN.........................................................................................................................................62
6. ONU........................................................................................................................................64
5. Les traumatismes de guerres................................................................................................66
6. Le rideau de fer :....................................................................................................................70
IV. OUTILS........................................................................................................................................71
1. Comment analyser une caricature ? ....................................................................................71
2. Comment analyser une affiche?...........................................................................................72
3. Comment expliquer une carte historique ?........................................................................72
3. 3
Sciences humaines – Les guerres mondiales au XXe siècle
I. Corpus théorique
A. La première guerre mondiale
1. Le déclenchement de la Première Guerre mondiale :
En 1914, l'Europe est divisée en deux grands systèmes
d'alliances défensives : la Triple Entente
(France, Royaume-
Uni, Empire russe) et la Triple …………...
(Empire allemand,
Empire d'Autriche-Hongrie, Italie). Ce système d'alliance, conçu
pour éviter la guerre va au contraire la précipiter en 1914 après
un attentat : l'assassinat à Sarajevo le 28 juin 1914
de l'héritier
de l'Empire d'Autriche-Hongrie …………………………
Aussitôt après l’assassinat, le gouvernement impérial de Vienne
impose au gouvernement serbe un ultimatum auquel il sera tenu
de répondre dans les plus brefs délais (27 jours).
La Serbie a essayé, malgré tout, de répondre à certains points de cet ultimatum mais a refusé
l’……………..
de l’empire austro-hongrois dans ses affaires intérieures. La Serbie, ne répondant
pas à l’entièreté de l’ultimatum, l’Autriche-Hongrie avait un prétexte suffisant pour déclarer
frontalement la guerre à la Serbie.
L'Autriche-Hongrie va en effet menacer la Serbie. Ce pays obtient alors l'aide de l'Empire russe.
Les Autrichiens obtiennent à leur tour le soutien de l'Allemagne. C'est ensuite au tour des Russes
de demander et d'obtenir le soutien de la France et du Royaume-Uni.
Au final, au début d'août, la guerre est déclarée entre presque tous les pays européens.
(carte- schéma
)
« Je dois à la vérité avouer que dans cette première levée des masses, il y avait quelque chose de grandiose,
d'entraînant et même de séduisant, à quoi il était difficile de se soustraire. Et malgré toute ma haine et mon
horreur de la guerre, je ne voudrais pas être privé dans ma vie du souvenir de ces premiers jours ; ces milliers et
ces centaines de milliers d'hommes sentaient comme jamais ce qu'ils auraient dû mieux sentir en temps de paix :
à quel point ils étaient solidaires. Une ville de deux millions d'habitants, un pays de près de cinquante millions
éprouvaient à cette heure qu'ils participaient à l'histoire universelle, qu'ils vivaient un moment qui ne reviendrait
plus jamais et que chacun était appelé à jeter son moi infime dans cette masse ardente pour s'y purifier de tout
égoïsme. Toutes les différences de rangs, de langues, de classes, de religions, étaient submergées pour cet
unique instant par le sentiment débordant de la fraternité. Des inconnus se parlaient dans la rue, des gens qui
s'étaient évités pendant des années se serraient la main, partout on voyait des visages animés. Chaque individu
éprouvait un accroissement de son moi, il n'était plus l'homme isolé de naguère, il était incorporé à une masse, il
était le peuple, et sa personne, jusqu'alors insignifiante, avait pris un sens. Le petit employé de la poste qui,
d'ordinaire, ne faisait que trier des lettres du matin au soir, qui trait et triait sans interruption du lundi au
samedi, le commis aux écritures, le cordonnier avaient soudain dans la vie une autre perspective, une
perspective romantique : ils pouvaient devenir des héros. [...] Mais peut-être une puissance plus profonde, plus
mystérieuse, était-elle aussi à l'œuvre sous cette ivresse. Cette houle se répandit si puissamment, si subitement
sur l'humanité que, recouvrant la surface de son écume, elle arracha des ténèbres de l'inconscient, pour les tirer
au jour, les tendances obscures, les instincts primitifs de la bête humaine, ce que Freud, avec sa profondeur de
vues, appelait "le dégoût de la culture", le besoin de s'évader une bonne fois du monde bourgeois des lois et des
paragraphes, et d'assouvir les instincts sanguinaires immémoriaux. Peut-être ces puissances obscures avaient-
elles aussi leur part dans cette brutale ivresse de l'aventure et la foi la plus pure, la vieille magie des drapeaux
et des discours patriotiques — cette inquiétante ivresse des millions d'êtres, qu'on peut à peine peindre avec des
mots et qui donnait pour un instant au plus grand crime de notre époque un élan sauvage et presque
irrésistible. »
Stefan Zweig, Le monde d’hier
4. 4
Sciences humaines – Les guerres mondiales au XXe siècle
2. Comment cette guerre est-elle devenue mondiale ?
De guerre « européenne », cette guerre va devenir « mondiale » pour plusieurs raisons:
Les pays comme la France et le Royaume-Uni vont faire venir des soldats de
………………………
(voir carte) pour qu'ils se battent (tirailleurs marocains,
algériens, sénégalais pour la France, soldats du Canada, d'Australie, d'Afrique du Sud...
pour le Royaume-Uni).
Des pays qui n'étaient pas concernés par la guerre vont finir par s'y engager, comme
les Etats-Unis qui entrent en guerre en avril 1917 au côté de la France, du Royaume-
Uni et de l'Empire russe.
Des combats ont eu lieu un peu partout dans le monde (du côté des colonies
allemandes d'Afrique, au Moyen-Orient...).
3. Les grandes phases de la guerre :
a. Les débuts de la guerre :
En 1914, tout le monde pensait que la guerre serait ………………….. Les premiers
combats vont être extrêmement meurtriers car les équipements des soldats ne sont pas
encore adaptés aux nouvelles conditions de guerre (pas de casque, uniformes voyants...),
alors que les armes sont déjà très destructrices (artillerie, mitrailleuses...). Les combats se
font de plus, souvent à découvert, sans que les soldats puissent se protéger.
Sur le front français, les Allemands attaquent et sont près de
l'emporter, mais ils sont repoussés lors de la bataille de la Marne
. Les
Français contre-attaquent et avancent mais ils sont finalement
bloqués.
b. L'apparition des tranchées :
Dans l'automne 1914, les soldats vont commencer à creuser des tranchées
pour se mettre à l'abri. Cette évolution de la guerre donne l'avantage aux
soldats qui défendent par rapport à ceux qui attaquent. La guerre
s'enterre.
(voir schéma
)
c. La guerre des tranchées :
La Première Guerre mondiale devient alors la guerre des tranchées. Les attaques vont se succéder
de 1915 à 1918 sans succès très importants. A chaque fois, les pertes sont immenses pour ne
déplacer la ligne de front que de quelques kilomètres dans un sens ou dans l'autre. L'attaque du
Chemin des Dames est un échec qui cause des troubles dans l'armée française : un mouvement
……………………
éclate qui est réprimé sévèrement (exécutions...).
« La promesse sacrée faite à des millions d'hommes que cette guerre serait la dernière, cette promesse qui,
seule, avait pu engager à mobiliser les dernières forces des soldats déjà à demi déçus, à demi épuisés et
désespérés, fut cyniquement sacrifiée aux intérêts des fabricants de munitions et à la fureur des politiques qui
surent sauver triomphalement, contre l'exigence sage et humaine de Wilson, leur fatale tactique des conventions
et des délibérations derrière des portes closes. Pour autant qu'il avait les yeux ouverts, le monde s'apercevait
qu'on l'avait trompé. »
Stefan Zweig
5. 5
Sciences humaines – Les guerres mondiales au XXe siècle
d. 1918 : les derniers combats :
En 1918, la guerre finit par évoluer positivement pour la France, le
Royaume-Uni et leurs alliés grâce à la montée en puissance de l'armée
……………………………………. qui leur permet d'avoir un avantage
numérique, ainsi qu'à l'arrivée de matériels plus performants comme les
chars d'assaut Renault et la domination de
………………………………….
Contraints à reculer, les Allemands demandent et obtiennent un armistice
le ……………………………
4. Une guerre totale : une guerre d'une violence totale.
Cette guerre est une guerre totale car c'est une guerre d'une très
grande violence pour les combattants : leurs conditions de vie sont
vraiment très dures dans les tranchées (par rapport aux intempéries,
à la boue, à la saleté, au manque d'hygiène, aux difficultés à ravitailler
les soldats...). Les combats sont extrêmement meurtriers : l'artillerie
cause des dégâts très importants, les blessures sont souvent
extrêmement graves... Les pertes sont souvent très importantes en
cas d'attaque.
5. Une guerre totale : une guerre qui touche tout le monde.
La mobilisation ne concerne pas que les soldats, elle touche toute la société :
La mobilisation de la main d'œuvre (il faut remplacer les
hommes partis au front, ce qui pousse des femmes à travailler
dans l'industrie, notamment les «………………… »
qui
travaillent pour l'industrie d'armement.)
La mobilisation industrielle : beaucoup d'entreprises se mettent
au service de la guerre et changent leur production pour
répondre aux besoins des armées. Renault, par exemple, va
construire des camions et des automobiles, mais aussi des chars
d'assaut, des obus et des moteurs pour les avions de guerre.
La mobilisation économique : la guerre coûte cher. Les
différents pays demandent donc de l'argent à leurs habitants pour
la financer.
La mobilisation culturelle : tous les Etats essayent de convaincre
leur opinion publique que la guerre est une bonne chose pour eux. Ils utilisent pour
cela la censure et ………………...
La violence de la guerre touche aussi tout le monde : les veuves et les orphelins sont
très nombreux à la fin de la guerre. Les civils sont parfois visés (villes bombardées...).
La guerre est aussi le cadre dans lequel va se produire le génocide
des……………………………
dans l'Empire ottoman.
6. 6
Sciences humaines – Les guerres mondiales au XXe siècle
6. Le bilan et les conséquences de la guerre :
Le bilan humain est terrible : ………………………….. de morts au moins, des
millions de blessés qui pour beaucoup ne guériront jamais totalement. Le bilan
matériel est lui aussi colossal : les zones où les combats ont eu lieu sont
complètement dévastées.
« Voilà ca qui créait une différence. La guerre de 1939 avait une signification spirituelle. Il y allait de la liberté,
de la sauvegarde d'un bien moral ; et le fait de combattre pour une idée rend l'homme dur et résolu. La guerre
de 1914, en revanche, ne savait rien des réalités, elle servait encore une illusion, le rêve d'un monde juste et
pacifique. Et seule l'illusion rend heureux, non le savoir. C'est pourquoi les victimes d'alors poussaient dans leur
ivresse des cris de joie en marchant à l'abattoir... » .
Stefan Zweig
Cette guerre va avoir d'importantes conséquences : la carte de l'Europe est redessinée : des Etats
disparaissent (Empire d'Autriche-Hongrie, Empire russe, Empire…………………...), certains
apparaissent (……………………., Hongrie, Tchécoslovaquie, Pologne...).
Beaucoup de frontières bougent. L'Allemagne perd de nombreux territoires (au profit de la
France – Alsace et Lorraine-, de la ………………………, du Danemark et de la Pologne).
D'autres pays s'agrandissent Ces changements sont validés par le traité …………………
qui
met un terme à la guerre.
(voir carte et tableau
)
Pour éviter une nouvelle guerre,…………………………….. est créée à Genève.
7. Coup de projecteur sur l’Empire russe :
L’empire des ……………………………. est un colosse aux pieds d’argile. Faiblesse militaire et
retard industriel sont les deux principales raisons des
échecs russes pendant cette première guerre mondiale.
De plus, le commandement militaire et le tsar ne
perçoivent que peu ou proue la différence pourtant
flagrante entre une Russie sortant péniblement de l’âge
féodal
et les nations occidentales, l’Allemagne en tête,
fortement industrialisées.
La Russie compte essentiellement, durant cette guerre,
sur son énorme potentiel humain. Progressivement,
devant les difficultés de la guerre, l’enlisement du conflit,
l’incompétence du gouvernement militaire, le désespoir,
la rancœur et la résignation gagnent les troupes du tsar.
L’empire se révèle en plus incapable dans le courant de
l’année 1916 d’équiper correctement les soldats envoyés
au front. Certains n’ont ni uniforme, ni armes, les
mitrailleuses guère de munitions.
La révolte gronde au sein des troupes et gagne peu à peu le peuple d’abord, la bourgeoisie
ensuite, restée derrière les lignes de front. La première révolution russe de février entraîne la
chute du régime tsariste et débouche sur la mise en place d’un gouvernement dominé par les
Mencheviks
. Toutefois, les différents gouvernements bourgeois qui se succèdent de février à
7. 7
Sciences humaines – Les guerres mondiales au XXe siècle
octobre 1917 se montrent incapables d’apporter au peuple ce qu’il souhaite : du pain et la fin de
la guerre.
Profitant de ce mécontentement populaire, les ………………………………..
prennent le
pouvoir en octobre 1917 et entame immédiatement avec l’Allemagne des négociations de
capitulation : celles-ci s’avèrent humiliantes pour la Russie qui perd de grands territoire. Mais les
bolcheviks, malgré cette humiliation, rencontre l’adhésion populaire qui réclamait depuis
plusieurs mois la fin unilatérale des hostilités.
8. Bravo, Belgium
a. Introduction
Pour la première fois dans son histoire nationale, la Belgique est entraînée dans une guerre qui lui
est imposée et pour laquelle elle est mal préparée.
Pendant la période angoissante qui s’était ouverte le 23 juillet lorsque l’Autriche-Hongrie avait
envoyé un ultimatum à la Serbie, l’opinion publique belge ne s’était que lentement habituée à
l’éventualité d’un conflit mondial. Elle se refusait à croire à la possibilité d’une grande guerre.
Bien sûr, le gouvernement avait pris certaines mesures :
Le mercredi 29, il avait rappelé 3 classes de milices.
Le 31, à 7 heures du soir, il avait proclamé la mobilisation générale.
Mais ces mesures n’avaient pour le grand public que la signification d’actes de prudence. Et puis,
le secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères allemand avait proclamé au Reichstag :
« La neutralité de la Belgique est déterminée par des conventions internationales et l’Allemagne est décidée à
respecter ces conventions ».
Cependant, lorsque l’on apprit le 2 août que les Allemands avaient envahi le Grand-Duché de
Luxembourg, l’angoisse devint vive.
b. Ultimatum :
Le 2 août 1914, à 19h, Julien Davignon, alors ministre des Affaires Etrangères belge, reçut une
note « très confidentielle » :
« Le gouvernement allemand a reçu des nouvelles sûres d’après lesquelles les forces françaises auraient
l’intention de marcher sur la Meuse par Givet et Namur. Le gouvernement impérial allemand ne peut s’empêcher
de craindre que la Belgique, malgré sa meilleure volonté, ne soit pas en mesure de repousser sans secours une marche
en avant française. C’est un devoir impérieux de conservation de l’Allemagne de prévenir cette attaque de l’ennemi.
Si la Belgique se comporte d’une façon hostile contre les troupes allemandes et fait particulièrement des difficultés à
leur marche en avant, l’Allemagne sera obligée de considérer la Belgique en ennemie ».
Douze heures étaient laissées au gouvernement belge pour fournir une réponse.
A la réception de cet ultimatum, le roi …………………… réunit aussitôt un
conseil de ministres et de généraux qui délibéra toute la nuit sur les mesures à
prendre pour parer à l’invasion imminente. Le 3 août, à 7h du matin, un refus
formel était envoyé au ministre d’Allemagne.
L’Allemagne savait qu’en attaquant la Belgique, elle concentrerait sur elle les
sentiments de réprobation de la plus grande partie de l’humanité. Les Allemands
8. 8
Sciences humaines – Les guerres mondiales au XXe siècle
furent néanmoins extrêmement alarmés lorsqu’ils virent l’entrée en scène immédiate de
……………………., plus déterminée que jamais à défendre la neutralité belge.
c. Une bataille qui illustre le courage des Belges :
Jusque-là l’armée belge avait rempli un rôle des plus glorieux mais aussi des plus ingrats. Obligée
de reculer sans cesse, livrée presque uniquement à ses propres forces, elle semblait sur le point de
se décourager. C’est alors que le roi Albert 1er prit la résolution de tenter un suprême effort sur le
sol belge. Le 13 octobre, il établit son armée sur …………………….., un petit fleuve côtier. La
position était heureusement choisie.
Désormais, l’armée belge faisait partie de l’immense ligne de défenses retranchées que, de la mer
aux Vosges, les nations occidentales opposaient aux Allemands. Elle y occupait une zone de 18 à
36 km selon les nécessités du moment. Leur poste couvrait Calais et Dunkerque, objectifs
âprement convoités par les troupes allemandes.
La région de l’Yser était toute en prairies, coupée de canaux rectilignes et de hautes digues. Le
pire inconvénient pour les soldats belges résidait dans la nature spongieuse du sol. Ils ne
pouvaient creuser de tranchées à plus d’un mètre de profondeur sans s’enfoncer dans une eau
vaseuse. Ils furent donc contraints de surélever leurs parapets au moyen de sacs de sable.
Le haut commandement français avait demandé aux Belges de résister 48 heures ; ils tinrent
pendant…………………….
Attendant le succès grâce à leur nombre et à la violence de leurs chocs, les Allemands chargeaient
après de terribles préparations d’artillerie. Après plusieurs jours de combats, la situation devint
critique au centre de la ligne, les Allemands avaient réussi à passer l’Yser et à atteindre le remblai
du chemin de fer de Dixmude à Nieuport.
Les Belges étaient à bout, décimés, sans réserves. Les batteries n’avaient plus qu’une centaine de
coups à tirer par pièce et la moitié des canons étaient hors d’usage. Les Allemands étaient, eux
aussi, épuisés.
9. 9
Sciences humaines – Les guerres mondiales au XXe siècle
C’est alors que, le 28 octobre, le roi fit ouvrir les écluses de Nieuport. Cette opération provoqua
l’infiltration des eaux et peu à peu la vallée de l’Yser se transforma en un marécage de boue, puis
en un lac immense de 25.000 km2. Les Allemands furent terrifiés par la montée sournoise des
eaux. Abandonnant canons et matériel, ils se retirèrent sur la rive droite de l’Yser. Le 31 octobre,
la sanglante bataille de l’Yser était terminée : 7 divisions allemandes (soit plus de 100.000
hommes) y avaient été, les unes décimées, les autres détruites. Les Belges avaient perdu 16.000
hommes (tués et blessés), c’est-à-dire plus du quart de leurs effectifs.
Pendant 3 mois, l’armée belge a donc opposé à l’agresseur beaucoup plus qu’une résistance
symbolique. Cette attitude créa la surprise, notamment en France où les Belges devinrent très
populaires.
Empêchée dans sa marche à travers le Plat Pays, l’Allemagne s’en prend à la Belgique. Le géant
allemand lui avait pourtant promis d’une part des territoires de colonies françaises (représentés
par le collier de saucisses sortant de sa poche, voir caricature) et d’autre part le remboursement des
dégâts occasionnés par le passage des armées. Surpris par la résistance féroce du peuple belge, le
monde entier s’émeut du courage de David contre Goliath.
Exode de 1914 : dès leur entrée en
Belgique, les allemands ont signalé leur
passage par des crimes (pillage, incendie,
fusillade d’otages…). Cette terreur militaire
dura une quinzaine de jours et provoqua
une panique dans la population (plus d’un
million de réfugiés passèrent en France, en
Angleterre ou aux Pays-Bas).
Ernest Solvay (1838-1922) :
Grand industriel belge. En
1914, il prévoit la famine et
dégage 1 000 000 de francs
pour créer le « Comité de
Secours et d’Alimentation ».
Des milliers de civils belges
seront ainsi sauvés de
déficiences alimentaires et
échapper à la mort.
10. 10
Sciences humaines – Les guerres mondiales au XXe siècle
B. Hier : Le monde au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale
La seconde guerre mondiale a été une rupture fondamentale dans l’histoire du XX siècle et même
de l’humanité. Dépassant en horreur tous les conflits qui l’avaient précédée, elle pose de
redoutables questions à l’humanité entière.
Complète le tableau
1. Un affrontement sans précédent :
a) Une guerre planétaire :
C’est en 1941, avec l’entrée………………………………………..dans le
conflit que la guerre, jusque-là surtout européenne, devient une guerre
mondiale.
A partir de 1942, on se bat partout, non seulement en Europe mais aussi en Afrique, en Asie et
en Océanie, en cause les ………………………………..
Enfin la bataille fait rage sur les …………………… C’est le cas dans le Pacifique
avec la lutte entre les Japonais et les ……………………..C’est le cas aussi dans
l’Atlantique où se déroule une véritable guerre sous-marine.
En Europe, peu de pays sont restés neutres : Suède, Suisse, Espagne, Portugal,
Turquie. On peut de plus s’interroger sur la réalité de cette neutralité pour certains de ces pays.
Voir carte
b) Une guerre totale :
Une guerre totale est un conflit dont les conséquences et les implications ne se limitent pas aux
champs de batailles mais touchent l'ensemble des sociétés des pays mobilisés.
La Seconde Guerre mondiale est marquée par une mobilisation économique mais également des
énergies humaines :
………………………………………. : plus de soixante millions de soldats ont participé
à cette guerre.
………………………………………. : dans tous les pays touchés par la guerre, de gré
ou de force, la main d'œuvre est mise au service de l'industrie de guerre.
……………………………………….. : elle permet des progrès techniques
considérables et pas seulement dans le domaine de l'armement.
Tous ces exemples de mobilisation des énergies au service de la guerre, dans des sujets très divers,
permettent bien de parler de guerre totale à propos de la Seconde Guerre mondiale. On les
retrouve dans une certaine mesure pour la Première Guerre mondiale.
c) Une guerre idéologique :
Pendant des siècles, les guerres se faisaient entre princes et, le plus
souvent, pour un morceau de territoire. La seconde guerre mondiale est
toute autre : elle fut une guerre idéologique où des conceptions
différentes du monde s’affrontaient et où les buts de guerre étaient
beaucoup plus radicaux, allant jusqu’à la volonté d’exterminer
complètement l’adversaire :
11. 11
Sciences humaines – Les guerres mondiales au XXe siècle
Sur le front russe, l’Allemagne prêche la croisade ……………………….
et antisémite
pour le "bien de l’humanité", et essaie d’entraîner les
peuples d’Europe dans ce combat.
l’URSS
défend la guerre ……………… et la défense de la “grande
patrie démocratique” Staline
déclare : "ce n’est pas une guerre ordinaire,
c’est la grande guerre du peuple soviétique contre les troupes fascistes",
soit le choc des deux …………………………
(nazisme
et
communisme
)
les Etats-Unis et la Grande Bretagne disent combattre pour le bien et la
liberté (Roosevelt
: "nous combattons pour débarrasser le monde du
mal"). Une vision du conflit toute imprégnée de morale ……………………...
Dans cette bataille d’idées, la ………………………..
a été intense, à la fois pour maintenir le
moral des siens, et pour démoraliser le camp adverse. Utilisant toutes les techniques de la
communication de masse, surtout la radio et le cinéma, cette bataille a été gagnée par les Alliés
qui ont su mobiliser les intellectuels et les artistes au service de la liberté.
2. Un désastre sans précédent :
a) Une hécatombe démographique :
C'est le conflit le plus meurtrier de tous les temps avec environ ……………………Certains pays
sont particulièrement touchés : ……………….. totalise à elle seule 21 millions de morts (plus
de 12% de sa population), la Chine a connu plus de 13 millions de morts, l'Allemagne : plus de 7
millions de morts (soit plus de 10% de sa population).
C'est une des particularité de la Seconde Guerre mondiale en comparaison aux précédents
conflits : c’est le nombre de……………………… parmi les victimes. Ils représentent plus de la
moitié des pertes humaines totales (contre 5% pour la Première Guerre mondiale).Les crimes de
guerre
et les crimes contre l'humanité
alourdissent encore le bilan du côté des civils.
La Seconde Guerre mondiale et son règlement ont donné lieu à des ………………considérables.
Ces déplacements concernent près de 30 millions de personnes : ce sont des Allemands ou
des Japonais qui sont transférés de gré ou de force dans leur pays d'origine. Enfin, des millions de
prisonniers de guerre ou de travailleurs forcés quittent les camps nazis pour regagner leur pays
d'origine.
En conclusion on peut constater deux importantes conséquences démographiques :
…………………………………………… : les hommes ont été plus victimes de la
guerre, même si ce déséquilibre est moins net que pour la Première Guerre mondiale.
L'existence de classes creuses dues à un ………………………(les hommes et les
femmes sont séparés pendant la guerre). Cela entraînera une pénurie de main d'œuvre et
un nouveau tassement des naissances pour la génération suivante.
12. 12
Sciences humaines – Les guerres mondiales au XXe siècle
« Si vous êtes né dans un pays ou à une
époque où non seulement personne ne vient
tuer votre femme, vos enfants, mais où
personne ne vous demande de tuer les
femmes et les enfants des autres, bénissez
Dieu et allez en paix. Mais gardez toujours
cette pensée à l’esprit : vous avez peut-être
eu plus de chance que moi, mais vous
n’êtes pas meilleur. »
Camus, Les bienveillantes
b) Un bilan économique coûteux :
Dans les régions très touchées par les combats, et notamment par les bombardements, les
destructions des infrastructures sont quasi totales. Au Japon et en Allemagne, les villes ont été
systématiquement bombardées par les Alliés. Partout en Europe, la Libération a donné lieu à
des destructions massives surtout des moyens de communications.
Pour financer le conflit, les pays ont souvent eu recours à …………………………… Cela a
pour conséquence une hausse des prix et un affaiblissement des pays du fait d'une croissance de
la dette publique.
Cet endettement généralisé impose une remise en ordre du système monétaire international.
c) Un traumatisme moral :
Le sentiment qui prime du point de vue moral est bien sûr
le désarroi face aux conséquences de la …………………………..
Une
terrible prise de conscience internationale se fait à la fin de la guerre.
Devant cette prise de conscience de l'opinion publique et devant
l'horreur des crimes commis, les Alliés vont pour la première fois dans
l'histoire, organiser un procès où un tribunal va juger au nom de la
conscience humaine. Ce procès se déroule à ……………………….
de
novembre 1945 à octobre 1946.
Pendant le procès, tous les anciens hauts-responsables du régime nazi sont jugés. 12 d'entre eux
sont condamnés à mort, 10 sont pendus quelques jours après le verdict. Des peines de prisons à
vie sont également prononcées. Un procès identique est organisé à Tokyo pour juger les
responsables japonais.
Les Alliés ne sont pas exempts de toutes critiques. L'utilisation de la …………………………. a
également causé un traumatisme important parmi les populations. Les camps de détentions, où
furent déportés les citoyens américains d'origine japonaise, sont également critiquables.
Malgré le bilan très sombre qui vient d'être dressé, les peuples, dans leur majorité sont gagnés à la
fin de la guerre par l'optimisme, voire par l'euphorie. La confiance en l'avenir se manifeste
individuellement par l'augmentation de la natalité : c'est le début du ……………………………
De manière plus générale, certains peuples ont l'espoir d'accéder enfin à l'indépendance et à
la liberté. Le « redécoupage » du monde va combler les espoirs de certains et causer la déception
chez d'autres peuples.
13. 13
Sciences humaines – Les guerres mondiales au XXe siècle
3. Une nouvelle donne internationale :
a) Les nouveaux « Grands » :
1. En Europe et en Asie : des puissances affaiblies :
Ruinées par la guerre, affaiblies par la progression des mouvements nationalistes dans leurs
colonies, …………………………………………………………………………….
Même si la France et le Royaume-Uni n’en n’ont pas encore conscience, ils ne peuvent plus
espérer jouer un rôle mondial et dépendent des Etats-Unis pour le financement de leur
reconstruction.
L’Allemagne et l’Autriche n’ont plus d’existence propre. L’Italie perd son empire colonial et se
débat dans des difficultés de sa reconstruction. Le Japon n’est plus qu’un archipel en ruine qui
connait une misère profonde.
La Chine, qui fait partie des cinq membres permanents du conseil de sécurité est en proie à une
guerre civile.
2. Les deux nouveaux « Grands » :
Le nouvel ordre mondial est donc dominé par ………………………………... Une notion née
avec la seconde guerre mondiale. ……………………………………… qui a pourtant été
saignée à blanc et qui reste dépourvue de tout armement atomique, dispose de la plus grande
armée au monde, occupant plus du tiers de l’Europe. Grâce au prestige dont jouit alors Staline,
elle bénéficie d’un rayonnement considérable. C’est elle qui apparaît comme le principal
vainqueur de l’Allemagne nazie.
Jamais le ……………………………….
n’a exercé dans le monde un tel pouvoir d’attraction,
notamment chez les intellectuels.
Cependant les ………………………sont la plus grande puissance de l’époque. Ils n’ont subi sur
le territoire aucune destruction, déplorent 300 000 soldats morts au combat, disposent d’une
……………………………………………………….….. écrasante et contrôle l’arme nucléaire.
……………………………………. fascine les populations soumises aux pénuries de la guerre.
b) Yalta : vers un nouvel ordre mondial ?
1. L’esprit de Yalta :
En 1945, la solidarité semble régner entre les Alliés. A la
…………………... (4-11/02/45) l’entente est encore cordiale entre
les trois protagonistes. Lors de cette conférence les Etats-Unis, le
Royaume-Uni et l’URSS prévoient de constituer pour chacun d’eux
…………………………………………… en Allemagne et à
Berlin.
2. Restaurer la démocratie en Europe :
Ils adoptent une « déclaration sur l’Europe libérée » par laquelle ils prévoient d’organiser, dans
tous les territoires européens libérés, des…………………………………………… à tous les
partis démocratiques et contrôlées par des représentants des trois grandes puissances.
Ils s’accordent sur les ……………………………………………… et sur la constitution d’un
gouvernement polonais d’union national, mêlant des pro-Soviétiques et des pro-Occidentaux
exilés à Londres.
Loin d’être un……………………………. comme on l’écrit encore, l’important est « l’esprit » de
Yalta , un esprit qui cherchait, au-delà des arrière-pensées des uns et des autres à organiser le
14. 14
Sciences humaines – Les guerres mondiales au XXe siècle
monde sur une base de coopération et d’entente, et à échapper précisément à la division de
l’Europe en deux.
c) Potsdam : la fin de la Grande Alliance :
1. Un nouveau rapport de force :
A la conférence de Postdam (17 juillet – 2 aout 1945), six
mois après celle de Yalta, le ton n’est déjà plus le même.
……………………………………., successeur de
Roosevelt, est le plus méfiant à l’égard de l’URSS. Le
succès de l’expérience de la première bombe atomique le
16 juillet, à la veille de la rencontre, le rend plus agressif.
Les Etats-Unis suspendent leur aide à l’URSS au titre du
………………………………, dès le lendemain de la
capitulation allemande : des navires américains en route
pour l’URSS reçoivent même l’ordre de revenir dans les
ports américains. Ceci est ressenti par Staline comme contraire à l’esprit de Yalta.
Par ailleurs, les États-Unis reprochent aux Soviétiques d’effectuer des démontages d’usine
importants dans leur zone d’occupation en Allemagne, d’éliminer systématiquement l’influence
occidentale en Pologne au profit des ……………………………………………… et de susciter
des mouvements autonomistes en Iran.
2. Le plan Marshall :
En 1947, le président américain Truman met en place une politique : « Containment » pour
freiner la progression du communisme dans le monde par le biais d'une aide financière : le plan
Marshall.
Le but est double :
1. Empêcher la misère des pays dévastés par la guerre de sombrer dans une révolution
communiste
2. Pénétrer de nouveaux marchés. Ces aides financières permettent à l'Europe de l'ouest
de se reconstruire...et d'acheter les produits américains.
Voir carte, schéma et caricature
15. 15
Sciences humaines – Les guerres mondiales au XXe siècle
II. Maitrise de connaissances
1. Concepts
Voici une liste de concepts : à toi de les expliquer, de les mettre en lien, de les contextualiser à
partir du cours et de tes recherches éventuelles. Tu ne dois pas donc les connaitre mot à mot ce
que tu écriras, mais pouvoir en parler de manière complète.
1. Affaire Dreyfus ………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
2. Allié ………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
3. American first ………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
4. Antibolchevisme ………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
5. Antisémitisme ………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
6. Armée Blanche ………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
7. Armée Rouge ………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
8. Axe ………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………