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Ecoles du Pays de Fouesnant - t0w
1. L’ École
Notre-Dame d’Espérance
Fouesnant
de
Cet historique de l’école Notre-Dame d’Espérance est tiré des archives de
l’établissement, dont un résumé nous a été communiqué par Madame Thommen, qui
elle-même le tient de Mademoiselle Jestin, actuelle directrice de l’école. Nous les en
remercions. Si certains épisodes sont riches en détails, d’autres mériteraient plus de
précisions : l’ensemble donne cependant une vue éclairante de la question.
Fondation
En 1848, Mme Thérèse de
Poulpiquet, née Le Borgne de Kermorvan,
devenue infirme et paralysée, se trouva
dans l’impossibilité de continuer ses soins
aux malades qui affluaient à Penfoulic, sa
demeure.
Les trois filles aînées de cette dame
étaient religieuses dans la Congrégation
des Filles du Saint Esprit, congrégation
fondée en 1706, au port du Légué, en
Plérin (Côtes d’Armor) par Jean Leuduger,
collaborateur du Père Maunoir, puis son
successeur
comme
« missionnaire
apostolique ».
A l ‘origine appelées « soeurs de la
Charité de Plérin », plus connues du peuple
sous le nom de « Soeurs blanches », les
Filles du Saint-Esprit se consacrèrent au
service des pauvres dans les campagnes.
Ce service revêtait deux formes
principales :
- les soins aux pauvres et aux
malades, à domicile ;
- l’éducation chrétienne des enfants
dans les écoles « charitables », dans de
nombreuses écoles communales et dans les
« salles d’asile » et « ouvroirs des bureaux
de bienfaisance ».
C’est ainsi que Mme de Poulpiquet
eut l’idée de « doter sa paroisse d’une
fondation de ces bonnes soeurs de la
charité pour élever les jeunes filles du
pays et soigner les malades à domicile ».
La famille de Poulpiquet possédait
au bourg de Fouesnant, « en propriété, une
maison avec jardin et prairie. Cette maison
était louée à la famille Huon qui y avait un
commerce très achalandé... » Cette famille
Huon donna, de bonne grâce, son
autorisation pour casser le bail, et les
travaux furent commencés. Ce fut le 18
avril 1850 que les soeurs entrèrent en
possession de la maison. Sœur Marie
Dominique de Poulpiquet, la seconde des
demoiselles religieuses, fut nommée
Supérieure du nouvel établissement. Elle
eut pour premières compagnes Sœur
Emmanuelle, pour les malades, et Sœur
Marie Marcelline, pour la classe.
Mme Thérèse de Poulpiquet, ayant
fait meubler un appartement spécial pour
elle, vint habiter dans la Communauté...
Elle y mourut un an juste après, jour pour
jour. Ses restes reposent près de l’église de
Fouesnant, dans le caveau de la famille,
ainsi que ceux de deux de ses filles
religieuses : Sœur Marie Xavier, qui fut
Supérieure de l’Hospice de Quimper, et
Sœur Marie Dominique citée ci-dessus.
Sœur Marie de Liguori, sur le désir qu’elle
avait exprimé, fut enterrée à Lannilis.
Sœur Marie Dominique « plaça son
établissement naissant sous le patronage de
la Très Sainte Vierge et lui donna pour
vocable : Notre Dame d’Espérance ».
2. Ainsi est née l’école actuelle.
Les élèves vinrent de Fouesnant, et
il y eut un assez bon nombre de
pensionnaires,
appelées
chambristes,
venant de Clohars-Fouesnant, de Bénodet,
de Gouesnac’h, et même de Beuzec-Conq
et de Pont- l’Abbé.
Sœur
Marie
Dominique
de
Poulpiquet mourut le 18 mars 1859.
Ainsi se tournent les premières
pages de Notre Dame d’Espérance.
Évolution
1867 : La première bâtisse devenant
insuffisante, la famille de Poulpiquet fit
ajouter une annexe à la maison des Soeurs.
Cette seconde construction fut commencée
en 1867 et la bénédiction en eut lieu le
mardi de Pâques 1868.
Une niche fut pratiquée entre les
deux maisons pour recevoir la statue de
Notre Dame d’Espérance. Une autre niche
fut creusée dans le pignon, du côté de la
mer, et on y plaça la statue de Saint Joseph,
qui fut ainsi choisi comme second patron et
gardien de la communauté de Fouesnant.
1898 : Quelques cas de typhoïde !
Problème de l’eau ! On prétendit que l’eau
du couvent était contaminée ; que cette eau
descendait du cimetière vers la fontaine de
la maison ; on engagea des travaux « pour
voir clair dans cette affaire ».
On trouva d’abord une source qui
descendait réellement de la direction du
cimetière : elle est à droite de la fontaine,
du côté du lavoir St-Pierre, à un mètre
environ de notre fontaine. Mais l’eau de
cette source n’a jamais pénétré dans la
fontaine, elle en était séparée par un solide
travail fait avec du ciment et de la terre de
mer qui est imperméable.
3. On a employé encore plusieurs
charretées de cette terre dans les travaux
effectués autour de la fontaine en 1899.
Continuant à creuser vers la cour,
les
ouvriers
découvrirent
enfin,
profondément dans la terre, une source
jaillissante : celle qui alimente la fontaine.
Les eaux de cette source avaient trouvé des
issues et s’enfuyait par-dessus la fontaine
ou par les côtés, ce qui explique pourquoi
le niveau de l’eau était devenu si bas.
C’est un mercredi qu’on arriva à la
vraie source ! On fut donc assuré que l’eau
ne descendait pas du cimetière et que, par
conséquent, elle n’avait pas occasionné la
maladie des élèves l’année précédente !
Ceci arrêtait nos craintes pour le passé et
mettait la communauté et mettait la
communauté à couvert pour l’avenir.
Les ouvriers qui avaient travaillé
soit comme maçons, soit comme
manoeuvres, pouvaient témoigner et
attester que l’eau qui entre dans la fontaine
vient directement de la cour, et semble
même passer sous la maison. La source qui
alimente véritablement la fontaine se divise
en plusieurs petites sources qu’il a fallu
capter, et alimentent un réservoir couvert
contenant un volume d’eau d’au moins six
barriques. Ce réservoir est couvert de
grandes pierres plates, afin qu’on puisse
l’ouvrir facilement, au besoin.
Dans la même intention, on se
décida à changer de place le lavoir et à le
reconstruire au bas du jardin.
4. Un canal couvert de pierres et de
terre cultivée conduit l’eau à la rivière ; la
source qui sort de la direction du cimetière
a été captée par un petit canal et elle rejoint
le canal principal du côté du bourg et un
peu plus bas que le réservoir attenant à la
fontaine. A l’entrée du lavoir, sous la
grande pierre de fondation du mur, une
source a été étouffée...
Les travaux commencés en octobre
1899 ne furent complètement terminés
qu’en janvier 1900. Les dépenses pour la
double réparation s’élevèrent à 731,85 F.
Tout ceci à titre d’information ! Sait-on
jamais ?
1902 : Expulsion des quatre Soeurs.
Deux reçurent l’hospitalité à Penfoulic,
dans la famille de Poulpiquet, et deux à
Coatveilmoor.
Septembre 1902 : Monsieur Joseph
de Poulpiquet fait des démarches pour
ouvrir une nouvelle école chrétienne dans
l’ancienne maison des Soeurs. La première
demande est repoussée, le local n’étant pas
assez aéré. La seconde demande est
également repoussée, la raison invoquée
étant la question de l’eau qui descendrait
du cimetière : pour couper court, M. de
Poulpiquet fait boucher la fontaine et
prendre désormais l’eau à la fontaine
communale.
Enfin, la troisième demande est
acceptée, et la classe s’ouvre le 3 décembre
1902.
La première directrice, Mme Joseph
de Poulpiquet de la Jonchère, ayant un
brevet de capacité, pouvait occuper ce
poste. Ses adjointes étaient Félicité Duot,
Marguerite Guellec (novice « en civil »), et
Melle Abgrall (novice aussi). Mme Joseph
de Poulpiquet quitta son château de
Kermoor et vint habiter la maison d’école
avec ses trois enfants dont la plus jeune,
Christiane, n’avait que quelques semaines.
5. Janvier 1903 : Melle Duot est
nommée titulaire de la classe en
remplacement de Mme de Poulpiquet qui
en conserve la direction matérielle.
Pendant ce temps, les Soeurs
« expulsées » allaient d’une maison à une
autre en restant proches de l’école. A partir
d’octobre 1912 elles ont commencé à
réunir dans une petite maison, le jeudi de
chaque semaine, des petites filles pour leur
apprendre à tricoter, à repriser, en un mot
pour des travaux manuels.
Telle fut la situation des Soeurs de
la petite Communauté jusqu’en septembre
1921. A cette époque, Melle Duot quitta
l’établissement pour prendre une autre
situation.
C’est alors que la famille de
Poulpiquet, représentée par M. Joseph de
Poulpiquet, de Kermoor, demanda à la
Congrégation de reprendre la direction de
l’établissement et d’y faire rentrer les
Soeurs. A la rentrée d’octobre 1921,
l’école fut confiée à Sœur Jean de Saint
Yves, portant le costume séculier.
Les
classes
ne
reprennent
effectivement que le 22 septembre 1922,
avec 85 élèves. Ce nombre étant en
augmentation les années suivantes, un
projet d’agrandissement est envisagé : une
quête dans la paroisse rapporte 5 000 F,
une sœur offre sa fortune personnelle, 70
000 F.
6. 31 mai 1925 : Décision de
commencer les travaux, suite à un accord
entre la Congrégation et la famille de
Poulpiquet
4 juin : Pose de la première pierre.
Les fondations creusées dans une terre
marécageuse donnent des soucis ; elles
sont renforcées et l’eau arrêtée par une
large ceinture de béton.
16
décembre :
Visite
de
l’Inspecteur, qui autorisa l’occupation des
locaux pendant ce mois d’affichage. On
prit possession des nouvelles classes dès
l’après midi ; le lendemain, ce fut le tour
des dortoirs (un premier dortoir pour 33
élèves, un second pour 26).
10 janvier 1926 : Fête de
l’Épiphanie, bénédiction des nouvelles
installations
2 février 1930 : Première réunion
des anciennes élèves. 180 présentes.
De juillet à septembre 1931 :
Construction d’un préau, les pierres et
fenêtres venant de la démolition du vieux
presbytère.
Et ce fut la guerre !
Pendant les années 1939, 1940,
1941, les élèves ont tricoté 150 paires de
chaussettes, 40 chandails, 12 passemontagne et 60 cache-nez pour les soldats
aux armées et les prisonniers en
Allemagne. De plus, des colis ont été
expédiés aux malades Français du Lazaret
II D en Allemagne : 7 ou 8 colis de 5 kg,
par l’intermédiaire de l’abbé Gamet,
aumônier général des prisonniers de
guerre.
Et en avant la brouette ! Les élèves
les plus « solides » transportaient par ce
moyen des légumes aux vieillards et aux
malades nécessiteux.
Juillet 1941 : Accueil de 42
brestoises, heureuses de fuir les
bombardements. L’école privée des
garçons accueille de son côté 70 enfants de
St-Marc avec leurs maîtres, d’octobre 1941
à Décembre 1944.
1947 : Création d’une section
d’Enseignement Ménager Agricole
Les soeurs
jusqu’en 1948.
ont
1949 : arrivée
laïque : Melle Trolez
tenu
d’une
l’école
adjointe
1951 : Célébration, avec un peu de
retard, du centenaire de l’école.
1952 : Construction d’une nouvelle
classe enfantine. Les travaux de
déblaiement sont effectués par des
volontaires,
les
autres
aident
financièrement. La cour est agrandie.
Matériel et mobilier modernes. L’oratoire
des Soeurs est transféré dans une petite
pièce, tandis que l’ancien oratoire devient
réfectoire.
1954 : le préau est complètement
fermé, la terre battue remplacée par du
ciment.
1955 : La cour est terminée. La
vieille crèche en ruines qui se trouvait au
nord de la cour est abattue... Un mur est
construit entre la cour et le jardin.
Un escalier en ciment donne accès
à la petite cour d’en bas. La grande cour a
été aplanie et garnie d’une bonne couche
de sable de carrière transporté par les
parents possédant des tracteurs avec
remorque.
En juin, installation de l’eau de la
ville : on peut enlever le réservoir de
ciment qui alimentait la maison et qui
reposait sur le plancher du grenier, que
l’humidité a mis en piteux état. Poutres
remplacées, plancher refait.
7. 1957 : La communauté de Pleuven est
rattachée à Fouesnant. Essai de fusion des
cours ménagers.
Évolution des effectifs :
1959 : 150 élèves, 175 à Pâques.
36 élèves au Cours Ménager.
20 pensionnaires
1960 : 153 élèves, 162 à Pâques.
33 au Cours Ménager.
20 pensionnaires.
1961 : 165 pour 4 classes primaires.
28 au Cours Ménager.
A la rentrée de 1961, le Cours Ménager
compte 37 élèves, dont 19 nouvelles,
venant de La Forêt (9), Saint-Évarzec (2),
Pleuven (2), Fouesnant (6).
Excellents résultats aux examens
(Certificat d’ Études Primaires et Bourses)
1963 : Dès les premiers jours de Janvier,
on commence à creuser les fondations d’un
nouveau bâtiment dont les travaux sont
confiés à l’entreprise Le Bris, de
Fouesnant. Le devis global s’élève à 268
622, 68 F, non compris le sanitaire et le
chauffage (Etablissements Bernard, de
Quimper, avec Directeur-Gérant M. Le
Bris).
Pour ces différents travaux, la
Communauté eut l’autorisation des Filles
du Saint Esprit de faire un emprunt de 240
000 F. Les sommes avancées par la Maison
Provinciale ne sont pas connues.
Dès la mi-juin, il faut songer à
préparer le dossier de contrat pour le
C.E.G., et huit jours après, celui du centre
d’apprentissage.
Les effectifs : deux classes enfantines
totalisent 62 élèves en septembre, 78 à
Pâques ; 104 élèves sont répartis dans les
trois classes primaires ; le C.E.G. compte
26 élèves en 6ème, 21 en 5ème ; au
C.A.M.A., 38 élèves dont 22 en 1ère année.
Soit au total 250 élèves. Quelques
difficultés : refus de contrat pour les 6ème et
5ème en septembre, refus en janvier. La
signature est obtenue en avril 1964.
L’habilitation pour les bourses parvient en
juillet.
1965-66 : Le problème de la mixité est
envisagé, sous forme d’un projet mixte à
Notre Dame d’Espérance et d’un C.E.G.
mixte à St-Joseph.
1966-67 : c’est la première année de la
mixité deux enseignantes de Notre-Dame
vont à Saint-Joseph, tandis que trois
enseignants de Saint-Joseph vont à NotreDame.
Il y a 7 classes, toutes primaires,
237 élèves à la rentrée, 257 à Pâques.
Parmi ces élèves, une bonne
majorité de garçons, qui trouvent la cour
trop petite et lorgnent avec envie un terrain
voisin. Avec le concours des parents, le
défrichage en sera fait.
Le
Centre
d’Apprentissage
Ménager Agricole ferme à la fin de
l’année.
1982 : Sœur Thérèse termine sa dernière
année de directrice des classes primaires.
Melle Yvonne Gestin prend la direction de
l’École.
A partir de cette année, les Soeurs
n’ont plus aucune activité dans l’école.
Pour elles, l’heure de la retraite a sonné,
mais tout continue !
Les rapports entre l’école et la
Communauté des Soeurs sont bons et se
concrétisent, de temps en temps, par des
services et échanges réciproques.
8. Ecole Notre-Dame d'Espérance de Fouesnant
Classe de Soeur Joseph de l'Enfant-Jésus,
année scolaire I945-46
De gauche à droite,
Au 1 er rang :
Maryvonne Pérennou ; Marie-France Quéméré ; Marie-Françoise Lagadec ;
Gabrielle Morvézen ; Nicole Person ; ? ; ? ; ? .
Au second rang :
? ; Monique Iquel ; Marguerite Bernard ; Jeanne Poullélaouen ; Marie- Thérèse Garin ;
Nicole Baccon ; Yvonne Le Loupp ; Josette Le Carre.
Au troisième rang:
Hélène Le Douce; Josette Cuzon; Anne-Marie Cotten ; Marie-Claire Bourbigot ;
Louise Louédec ; Gilberte Le Douce; ? ; Marie- Thérèse Sellin