Mairies communes du Pays de Fouesnant --phpba qzou
Chateau & seignerie de Fouesnant u-jlu
1. Fouesnant
EN RODANT AUTOUR DE LESPONT.
" On entre dans la cour par un large portique
Orné d'un écusson traversé d'une croix.
Au fond, parmi les tas de pailles et de bois,
La ruine de dresse avec une stature
D'ancêtre. Son étrange et puissante structure.
Son profil incertain, le portail effacé.
Font à l'esprit songeur évoquer le passé,
Mystérieux qui dort dans ces vieilles murailles.
Ce sont des pans troués par d'énormes entailles
Où des chênes tordus, des lierres, des sureaux
Croissent, semis épars des vents et des oiseaux.
………………………………….
On dit qu'il fut un temps où ces choses si vieilles
Eurent leur jour de faste; et le long des piliers
Qui résonnaient jadis du pas des Templiers,
Le pâtre voit encore les moines légendaires
Errer au clair de lune au fond de leurs repaires.
Ainsi Jos PARQUER voyait-il
LESPONT à la fin du XIX siècle, avec son
regard de poète et son amour des vieilles
choses.
Quelque vingt ans plus tôt, en 1875,
d'autres visiteurs nous ont laissé leur
témoignage: il s'agissait de Mr TROGOFF
de COATALIO qui avait conduit quelques
membres de la Société Archéologique sur
le site de LESPONT:
" Dans le pays, on dit que ce
château était un château des Templiers,
mais je ne sais si cette opinion est fondée.
Le château de LESPONT était fort
important. Il occupe une vaste enceinte de
400 mètres de longueur environ, close de
murs qui sont de véritables remparts hauts
de 12 à 15 mètres, en larges pierres de
moellons avec angles en pierres de taille.
Ces murs sont garnis de meurtrières.
L'entrée est une porte en plein-Cintre où
l'on voit encore d'énormes gonds en
chassés dans la pierre de taille. Au-dessus
de la porte, mais pas au milieu, à gauche,
se trouve un écusson supporté par deux
lions et sur:monté d'une couronne.
L'écusson et la couronne on été martelés;
cependant on voit que l'écu était écartelé.
Les supports sont deux lions à peu près
assis et semblant grimper contre les bords
de l'écu, la queue est passée entre les
pattes de derrière.
Le château de Lespont présente des
ruines grandioses. Par ce qui en reste, on
peut juger qu'il était le chef-lieu d'une très
importante seigneurie.
Nous avons cherché en vain
l'ouverture du souterrain que les gens du
pays prétendent avoir vu et qui aurait été
comblé depuis. Si ce souterrain légendaire,
qui s'étend dit-on très loin, a jamais existé,
son ouverture se trouverait au pignon
ouest de ce qui reste actuellement du
château, à un endroit où restent des
substructions de deux pièces assez vastes.
Ce château appartient aujourd'hui à Mr
BUZARÉ"
Vers les années 1930, un autre visiteur
intéressant se rendit à
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2. LESPONT, Louis Le GUENNEC Son
précieux témoignage est celui d'un érudit,
conté en un style savoureux et poétique:
"A moitié route environ entre le bourg de
FOUESNANT et la plage de BEG-MEIL,
un de ces chemins creux chers au barde de
Kergoadic, "vrai tunnel de branches
qu'embaume 1'odeur de la lande ou 1
'arôme sucré du blé noir", mène sur la
droite au bord d'un vallonnet mouillé
qu'ombragent
encore
quelques
châtaigniers vénérables, vers les débris du
vieux manoir de LESPONT. Ces restes
n'ont guère changé depuis l'époque où Jos
PARQUER les décrivait.
Piliers Templiers, repaire, mots évocateurs
qui conviendraient d’une aire féodale au
farouche
aspect, et qui ne sont vraiment pas de mise
devant ces quelques pans de murs d' un
manoir du XVII siècle, dont l'apparence,
même au temps de sa splendeur, devait
être la plus débonnaire du monde.
dans la Montre de 1481 où son fils Jehan
comparaît pour lui au nombre des nobles
de FOUESNANT en équipage d'archer en
brigandine et vouge (1). A la Réformation
de 1536, c'est toujours un DIGWEREC,
prénommé Christophe, qui possède
LESPONT; mais en 1562 il avait passé au
Sieur de KEROULIN qui se présente à la
Montre cette année, le corps couvert d'une
cuirasse dit ˝corselet˝ et reçoit l'injonction
de servir en arquebusier à cheval.
Un siècle plus tard, en 1671,
Monsieur KERRET de COATLUZ, époux
de Maruerite Carentine de LAIZE de
LANDEBEC, se qualifie de Seigneur de
LESPONT et laisse ce domaine à sa fille
Julienne qui était la femme en 1685 de
Noble homme Isaac FROMENT, Sieur de
MOUCHY Le VICOMTE. L'armorial de
d’Hosier lui attribue pour armoiries en
1696 : ˝d'argent à gerbe de blé de sinople
au chef de gueules, chargé de trois étoiles
d'argent˝.
La tradition rapporte, il est vrai, que
LESPONT a appartenu aux Templiers,
mais aucun document authentique ne
confirme cette croyance. On le trouve dès
1426 aux mains d'un petit gentillâtre du
canton, Jehan an DIGLOEREC, père de
Louis, cité dans la Réformation de 1453, et
LESPONT était habité en 1674 par
Messire Guillaume Antoine Le LAGADEC
de MEZEDERN, chevalier de Saint Louis,
Gouverneur des Ville et Château de
CONCARNEAU. Le portail blasonné dont
parle Jos PARQUER donne toujours
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3. Accès dans la cour pavée de
l'ancien.manoir, dont la façade orientée au
sud est celle d'un édifice à un seul étage
surmonté d'un grenier qu'éclairaient trois
lucarnes de granit à frontons triangulaires
décorés de modillons à pointe de diamant.
Ces lucarnes dessinées en 1884 par
l'architecte Le BIGOT n'existent plus.
D'épaisses touffes
Un puits timbré d'un blason effrité, sur l'un
des quartiers duquel j'ai cru distinguer
trois quintefeuilles, meuble la cour. De
longues clôtures enlierrées cernent les
jardins aujourd'hui transformés en
champs, et quelques beaux arbres
émergent des taillis ou s'inclinent sur le
moulin abandonné.
de lierre, des arbustes, des arbres même
ont envahi les ruines et prospèrent dans
l'aire de l,'habitation où l'on distingue, au
milieu d'un inextricable fouillis de verdure,
l'emplacement de la grande salle, de la
cuisine, de l'office, d'un cellier , d'un
escalier de pierre à rampe droite, d'une
pièce
que
Mr
BIGOT
qualifie
pompeusement, dans son relevé, de ˝salon
de lecture˝, sans réfléchir que nos
gentilshommes d'autrefois étaient en
général peu férus de livres. L'extrémité
Ouest de la maison est depuis longtemps
démolie et l'on dit que la propriétaire
actuelle a l'intention d'utiliser le peu qui
subsiste pour la construction d'une villa à
BEG-MEIL.
Façade du manoir de LESPONT, dessinée
en 1884 par Mr BIGOT. Fenêtres très
simples. Rectangulaires.
Les lucarnes offrent au-dessous de leur
corniche des bossages en pointe de
diamant".
La façade était en pierres taille.
L'illustration de la page précédente est une
carte postale; la correspondance, au verso,
est datée de 1930.
Une "brigandine" est une pièce d'armure
ou de maille ne protégeant que le buste.
Une "vouge" est une arme composée d'une
lame tranchante montée sur une hampe de
4 à 6 pieds.
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