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Gynécologie Obstétrique & Fertilité 38 (2010) 677–685



                          POINT DE VUE D’EXPERT
                          Approche de la dysmorphologie fœtale in utero
                          Fetal dysmorphology: A practical approach in utero
                          N. Philip a,*,b, E. Quarello b,c,d, G. Gorincour b,e, S. Sigaudy a,b
                          a
                            Département de génétique médicale et centre de référence anomalies du développement et syndromes malformatifs,
                          hôpital d’Enfants de la Timone, 264, rue Saint-Pierre, 13385 Marseille cedex 5, France
                          b
                            Centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal, hôpital d’Enfants de la Timone, 13385 Marseille cedex 5, France
                          c
                            Unité d’échographies obstétricales, service de gynécologie obstétrique, hôpital Saint-Joseph, 13285 Marseille cedex 08, France
                          d
                            Institut de médecine de la reproduction, 6, rue Rocca, 13008 Marseille, France
                          e
                            Service de radiologie pédiatrique et d’imagerie prénatale, hôpital d’Enfants de la Timone, 13385 Marseille cedex 5, France
                          Reçu le 2 juin 2010 ; accepté le 7 juin 2010
                          Disponible sur Internet le 2 novembre 2010


                          Résumé
                          La dysmorphologie est l’étude des syndromes rares s’accompagnant de malformations ou d’anomalies morphologiques.
                          Environ 2500 syndromes dysmorphiques ou malformatifs sont identifiés, la plupart associée à un retard mental.
                          L’examen de la face et à un moindre degré des extrémités est parfois l’élément déterminant du diagnostic. Les progrès
                          de l’imagerie fœtale, en particulier le développement de l’échographie 3D, ont permis d’envisager l’application de
                          l’examen dysmorphologique à la période fœtale. L’analyse dysmorphologique requiert l’expérience des syndromes
                          rares mais aussi une parfaite connaissance de l’imagerie normale. In utero, cette approche ne se conçoit que dans un
                          cadre pluridisciplinaire, associant un échographiste rompu à l’étude de la face fœtale normale et un dysmorphologiste
                          entraîné, et n’a de sens que si elle est intégrée au contexte de la grossesse et des antécédents familiaux. L’examen
                          systématique de la face peut révéler des anomalies qui sont la porte d’entrée du diagnostic de maladies fœtales et de
                          syndromes. À l’inverse, certaines anomalies de la croissance fœtale ou certaines malformations curables à la naissance
                          peuvent s’intégrer dans le contexte plus complexe d’un syndrome comportant un pronostic mental péjoratif. L’examen
                          « dysmorphologique » fait partie du bilan complémentaire au même titre que le caryotype fœtal ou les examens
                          d’imagerie. Sur un plan éthique, les informations concernant une éventuelle dysmorphie faciale ne doivent être
                          délivrées aux parents que si elles correspondent à un diagnostic précis conditionnant la poursuite ou l’arrêt de la
                          grossesse.
                          ß 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

                          Abstract
                          Dysmorphology is the study of congenital malformations and anatomic variations of the individuals. Up to 2500 dysmorphic
                          or malformative syndromes are described, most of them being characterized by mental retardation. Craniofacial
                          dysmorphology may be the keystone of syndrome identification, although limb anomalies are sometimes important
                          diagnostic clues. The advances of fetal imaging, particularly the development of 3D ultrasound techniques, allow a detailed
                          analysis of the fetal face. Dysmorphology requires experience of rare syndromes and a perfect knowledge of normal facial
                          appearance and variations. In utero, this approach must combine the skills of both a practitioner with expertise in fetal
                          ultrasound and a pediatric dysmorphologist. Furthermore, facial changes have to be analyzed according to the context of
                          the pregnancy and family history. Identification of patent facial anomalies may be a clue for the diagnosis of severe fetal
                          syndromes and diseases. Conversely, when fetal malformations or abnomalities of the fetal growth are identified, a careful
                          facial analysis can be proposed in order to rule out well-known syndromes with a poor prognosis. However, from an ethical



 * Auteur correspondant.
   Adresse e-mail : nicole.philip@ap-hm.fr (N. Philip).

                                                                      ´    ´
1297-9589/$ see front matter ß 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits reserves.
doi:10.1016/j.gyobfe.2010.09.003
678                                      N. Philip et al. / Gynécologie Obstétrique & Fertilité 38 (2010) 677–685

                      point of view, parents should not be aware of a possible facial dysmorphism unless there is a precise diagnosis and options
                      concerning the pregnancy.
                      ß 2010 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

                      Mots clés : Dysmorphologie fœtale ; Échographie 3D ; Diagnostic anténatal

                      Keywords: Fetal dysmorphology; 3D ultrasound; Prenatal diagnosis




1. INTRODUCTION                                                                supérieur et l’oreille est en position très basse (Fig. 1).
                                                                               L’approche que nous allons décrire concerne donc essen-
    La dysmorphologie clinique est l’étude des syndromes rares                 tiellement le deuxième, voire le troisième trimestre.
s’accompagnant de malformations ou d’anomalies morpholo-
giques. Environ 2500 syndromes dysmorphiques ou malforma-
                                                                               2.1. La face
tifs sont identifiés, la plupart associée à un retard mental. Un
grand nombre d’entre eux est caractérisé par une association
                                                                                  Le principe de l’examen dysmorphologique est le même que
de variations mineures sans malformation majeure. Le
                                                                               celui du nouveau-né ou de l’enfant [3,4]. Il doit être
généticien dysmorphologiste est un clinicien formé à la
                                                                               systématique, la face doit être examinée en incidence de face
reconnaissance des ces variations morphologiques mineures.
                                                                               et profil.
Les progrès de l’imagerie fœtale, en particulier le développe-
                                                                                  La vue de profil permet d’apprécier (Fig. 2):
ment de l’échographie 3D ont permis d’accéder au visage du
                                                                                le front (fuyant ou bombant);
fœtus [1,2] et donc d’envisager l’application de l’examen
                                                                                la racine du nez, hypoplasique ou saillante;
dysmorphologique à la période fœtale.
                                                                                la taille du menton: la micrognathie franche est en général
    La dysmorphologie est une véritable spécialité médicale
                                                                                 facile à identifier;
comportant des critères objectifs mais elle requiert de
                                                                                le philtrum représente la partie située entre la columelle
l’expérience. Certains diagnostics reposent sur une impression
                                                                                 (cloison nasale) et la lèvre supérieure;
globale, le Gestalt des Anglo-Saxons. Cependant, comme la
                                                                                les oreilles: la taille doit être appréciée en fonction de
majorité des syndromes génétiques ont une prévalence très
                                                                                 courbes de référence. L’appréciation de la position est
faible, très peu de spécialistes en ont une expérience étendue.
                                                                                 délicate chez le fœtus et doit tenir compte de l’âge de la
D’autre part, l’impression de dysmorphie ne peut être perçue
                                                                                 grossesse.
que par celui qui a une grande connaissance du visage normal et
                                                                                  L’examen de face détaillera (Fig. 3):
de sa variabilité. Il est donc essentiel d’envisager l’approche
prénatale de la dysmorphie dans un cadre pluridisciplinaire,
associant un échographiste rompu à l’étude de la face fœtale
normale et un dysmorphologiste entraîné.
    Cette approche diagnostique n’a de sens que si elle est
intégrée à l’ensemble des autres informations telles que
l’enquête familiale, les biométries fœtales (longueur fémorale,
circonférences abdominale et céphalique), l’étude des étapes
du développement psychomoteur des apparentés, les résultats
des examens paracliniques, et parfois l’examen clinique des
parents. L’approche dysmorphologique fœtale obéit donc aux
mêmes impératifs. Si l’analyse de la face est systématique pour
rechercher des malformations (fentes, anomalies oculaires. . .),
l’examen dysmorphologique du fœtus ne doit pas être réalisé
d’emblée mais venir compléter l’examen morphologique
général d’un fœtus à risque: présence d’une malformation
majeure isolée ou d’un RCIU, de plusieurs anomalies mineures,
d’un remaniement chromosomique équilibré.

2. L’EXAMEN DYSMORPHOLOGIQUE

    Les syndromes génétiques dont le diagnostic est accessible
au premier trimestre sont plus malformatifs que purement
dysmorphiques. De plus, la morphologie faciale évolue avec                     Fig. 1. Vue latérale en échographie 3D avec reconstruction en mode
l’âge de la grossesse. Au premier trimestre, les étages inférieurs             surfacique au premier trimestre de la grossesse. L’implantation de l’oreille est
et moyens de la face sont très avancés par rapport à l’étage                   basse, largement au-dessous de la ligne des yeux.
N. Philip et al. / Gynécologie Obstétrique  Fertilité 38 (2010) 677–685                                           679

                                                                                       Certains auteurs ont proposé d’établir un index de
                                                                                    variabilité craniofaciale qui pourrait aider à l’évaluation de la
                                                                                    face fœtale [6]. Une étude critique de cet article montre que les
                                                                                    index les plus élevés correspondent à des malformations
                                                                                    sévères aisément identifiables en échographie 2D, alors que les
                                                                                    dysmorphies plus subtiles (trisomie 21, syndrome d’Allagille)
                                                                                    échappent au diagnostic. Il faut savoir qu’en pratique cette
                                                                                    méthode est très peu utilisée. Les mêmes auteurs ont proposé
                                                                                    d’utiliser cet index pour différentier les fentes labiales isolées
                                                                                    des fentes syndromiques.

                                                                                    2.2. Le reste de l’examen

                                                                                       La dysmorphologie ne se résume pas à la face. La plupart des
                                                                                    syndromes dysmorphiques comporte des anomalies extra-
                                                                                    faciales, et en particulier des anomalies des extrémités.
                                                                                    L’examen dysmorphologique comporte donc l’analyse des
Fig. 2. Vues de profil en échographie 2D de deux fœtus normaux issus de             extrémités et des OGE au même titre que celle de la face.
parents de race blanche témoignant de la grande variabilité morphotypique.             Au niveau des extrémités, le nombre de doigts doit être
On note des angulations différentes au niveau des ensellures nasales (#), des       vérifié à chaque extrémité. En effet, une polydactylie postaxiale
columelles (-), et des philtrums (*).                                               d’une seule main peut avoir la même valeur sémiologique
                                                                                    qu’une polydactylie des quatre membres; mais on regardera
                                                                                    aussi l’orientation des doigts, le nombre de phalanges (Fig. 4A).
   l’orientation et la taille des fentes palpébrales;                                 La syndactylie est accessible à l’échographie 3D (Fig. 4B). Elle
   la forme du nez;                                                                peut être un élément diagnostique, mais elle peut aussi être
   une micro- ou macrostomie;                                                      totalement isolée sans aucune signification pronostique.
   la langue (éventuelle macroglossie);
   les lèvres (fente).                                                             3. LA MALFORMATION FACIALE COMME
                                                                                    SIGNE D’APPEL D’UN SYNDROME COMPLEXE
   Pour la plupart des données mesurables, des courbes de
référence sont disponibles: largeur des paupières, taille des                          Comme nous l’avons dit plus haut, l’analyse de la face fait
oreilles, hauteur du front, taille du philtrum. . . [5].                            partie de l’examen de routine. Il faut insister sur les risques de
                                                                                    dérives liés à une analyse précise de la face en l’absence de
                                                                                    contexte (anomalies associées ou histoire familiale). Chaque
                                                                                    signe dysmorphique pris isolément est un variant que l’on peut
                                                                                    retrouver chez des individus normaux. Leur caractère isolé ne
                                                                                    doit pas conduire à inquiéter les parents. Cependant, les
                                                                                    anomalies faciales significatives peuvent être la porte d’entrée
                                                                                    du diagnostic de maladies fœtales et de syndromes et doivent
                                                                                    conduire à une évaluation fœtale globale au même titre que les
                                                                                    malformations viscérales. Il n’est plus admissible en 2010 de




Fig. 3. Vue de face en échographie 3D avec reconstruction en mode
surfacique d’un fœtus de 22 SA.                                                     Fig. 4. A: polydactylie postaxiale; B: syndactylie entre les 2e et 3e orteils.
680                                         N. Philip et al. / Gynécologie Obstétrique  Fertilité 38 (2010) 677–685

voir encore naître des enfants porteurs de micro/anophtalmie                      syndrome de Franceschetti ou de Treacher-Collins [11], à une
au terme de grossesses surveillées sur le plan échographique.                     analyse du rachis fœtal, un examen du cœur et du rachis dans
                                                                                  l’hypothèse d’un syndrome de Goldenhar ou facio-auriculo-
3.1. La fente labiale ou labiopalatine                                            vertébral, et à une analyse soigneuse des extrémités pour
                                                                                  rechercher une atteinte du rayon radial dans le cadre d’un
   Les fentes labiales peuvent être associées à de très                           syndrome de Nager. Une asymétrie des pavillons des oreilles
nombreux syndromes chromosomiques ou géniques, qu’il                              par ailleurs malformées doit faire évoquer un syndrome
n’est pas possible d’énumérer ici [7]. Dans la base de données                    CHARGE (voir paragraphe) (Fig. 6).
LDDB [8], on retrouve 189 syndromes comportant le signe
« fente non-médiane », dont 77 avec un retard mental, et                          3.4. La micrognathie
41 syndromes comportant le signe « fente médiane », la plupart
létale ou associée à un retard mental. La présence d’une fente                       Là encore, c’est un signe peu spécifique (Fig. 7). Dans la base
latérale, de très bon pronostic si isolée, impose un examen                       de données LDDB, 824 syndromes comportent le signe: petit
fœtal soigneux à la recherche d’anomalies associées (croissance                   menton/micrognathie. Elle est parfois difficile à objectiver. Palit
fœtale, oreilles, examen des extrémités. . .).                                    et al. [12] ont proposé d’utiliser la mesure de l’angle fronto-
                                                                                  naso-mentonnier sur le profil fœtal. Une micrognathie dans un
3.2. Le syndrome de Binder                                                        contexte d’hydramnios est évocatrice d’une séquence de
                                                                                  Pierre-Robin, et doit conduire à rechercher les conditions
    Il faut plutôt parler de malformation de Binder, puisqu’il                    associées à cette séquence et en particulier un syndrome de
s’agit d’un phénotype qui peut être associé à des syndromes                       Stickler par l’interrogatoire et l’examen des parents [13].
d’étiologies diverses, est aisément repérable en échographie.
Cette malformation, conséquence d’une hypoplasie de la                            4. CHERCHER LE SYNDROME DERRIÈRE
pyramide nasale, est définie par la présence d’un profil plat                       L’ANOMALIE ÉCHOGRAPHIQUE
contrastant avec des os propres de longueur normale (Fig. 5).
Elle est toujours associée à la présence d’épiphyses ponctuées,                       Certaines anomalies de la croissance fœtale ou certaines
parfois difficiles à mettre en évidence in utero [9]. Les causes                   malformations curables à la naissance peuvent s’intégrer dans le
peuvent être génétiques avec des formes sévères comme la                          contexte plus complexe d’un syndrome comportant un
chondrodysplasie ponctuée rhizomélique, récessive autoso-                         pronostic mental péjoratif. Il est donc essentiel de faire un
mique, le syndrome de Conradi-Hunermann, dominant lié à l’X,                      bilan le plus exhaustif possible avant d’orienter la famille vers les
la sialidose, et des formes de gravité plus modérée comme la                      structures de prise en charge néonatales (réanimation,
chondrodysplasie ponctuée brachytéléphalangique, récessive                        chirurgie pédiatrique). L’examen « dysmorphologique » peut
liée au chromosome X ou le syndrome de Keutel récessif                            alors faire partie du bilan complémentaire au même titre que le
autosomique.                                                                      caryotype fœtal ou les autres examens d’imagerie.

3.3. Les anomalies des oreilles                                                   4.1. Le retard de croissance intra-utérin sévère

   Difficiles à visualiser en échographie 2D, elles sont plus                         C’est un élément de nombreux syndromes génétiques de
accessibles en 3D [10]. La mise en évidence d’une microtie                        pronostic grave. Il n’est pas possible d’être exhaustif. Nous
unilatérale doit conduire à un examen soigneux de l’oreille                       n’évoquerons que quelques diagnostics correspondant à des
controlatérale et de la face à la recherche de signes évoquant un                 pathologies plus fréquentes et surtout clairement identifiables.

                                                                                  4.1.1. Le syndrome de Cornelia de Lange
                                                                                     C’est une des rares conditions pour lesquelles l’aspect facial
                                                                                  peut être diagnostiqué sans ambiguïté in utero. La plupart des
                                                                                  observations de la littérature concerne des grossesses
                                                                                  marquées par la découverte d’anomalies réductionnelles
                                                                                  sévères des membres dont la présence dans un contexte de
                                                                                  RCIU suffit à évoquer le diagnostic [14]. Ces observations ont
                                                                                  eu le mérite de mieux définir le phénotype échographique de ce
                                                                                  syndrome. Si le synophrys, élément caractéristique du
                                                                                  diagnostic après la naissance, n’est pas accessible in utero, la
                                                                                  constatation sur l’examen du profil fœtal de l’association d’une
                                                                                  hypoplasie de la racine du nez, d’un bombement du philtrum, et
                                                                                  d’une micrognathie est très évocateur (Fig. 8). Des anomalies
                                                                                  subtiles de la tête radiale et du premier métacarpien peuvent
Fig. 5. Vue de face et de 3/4 d’un fœtus atteint d’un syndrome de Binder à        être recherchées pour confirmer le diagnostic [15]. Sur le plan
22 SA.                                                                            génétique il s’agit d’un syndrome très hétérogène. Une
N. Philip et al. / Gynécologie Obstétrique  Fertilité 38 (2010) 677–685                                  681




Fig. 6. Confrontation de vues latérales macroscopique et en échographie 2D des oreilles d’un fœtus présentant un acronyme CHARGE. On note l’asymétrie des
oreilles ainsi que l’aspect carré de l’une d’entre elles.



mutation dans le gène NIPBL est retrouvée. Le diagnostic                          4.1.4. Le syndrome de Smith-Lemli-Opitz
prénatal ne peut pas s’appuyer sur l’analyse moléculaire                              Ce syndrome récessif autosomique associe un retard mental
pendant la grossesse.                                                             sévère, des anomalies génitales, des syndactylies et/ou des
                                                                                  polydactylies et une dysmorphie faciale caractéristique. Des
4.1.2. Le syndrome de Rubinstein-Taybi                                            malformations viscérales s’y associent fréquemment. Il est lié à
   Rare aussi, il est en général diagnostiqué rapidement après la                 des mutations du gène de la 7 DHC réductase, dont l’absence
naissance. Ce n’est pas tant la dysmorphie faciale, qui est plutôt                se traduit par une augmentation du 7 DHC, pathognomonique
discrète chez le nouveau-né (Fig. 9), que les anomalies des                       du diagnostic. Il existe une certaine variabilité phénotypique.
pouces et des hallux qui font évoquer le diagnostic [16].                         Seules les formes les plus sévères s’accompagnent de
                                                                                  malformations. Dans une série rétrospective [18], dans neuf
4.1.3. Le syndrome de Wolf-Hirschshorn                                            cas sur 25, le RCIU était isolé sans malformation dépistable à
   Il est lié à une délétion terminale du bras court du                           l’échographie. La polydactylie postaxiale est présente dans la
chromosome 4 qui n’est pas toujours visible sur un caryotype                      moitié des cas. Une syndactylie 2–3 aux pieds est présente dans
standard. La dysmorphie faciale, caractéristique à la naissance                   plus de 90 % des cas. La dysmorphie faciale est très typique chez
(Fig. 10), peut être recherchée in utero par un examinateur                       le nouveau-né (Fig. 11). C’est l’antéversion des narines qui est le
connaissant bien le syndrome [17]. L’association d’une                            signe le plus caractéristique. Le diagnostic, s’il est suspecté sur
dysmorphie faciale évocatrice dite « en casque à cimier                           les données de l’échographie, peut être aisément confirmé par
grec » et d’un RCIU peut conduire à une recherche de la                           une étude biochimique dans le liquide amniotique, voire une
délétion par une technique d’hybridation.                                         étude moléculaire.
682                                            N. Philip et al. / Gynécologie Obstétrique  Fertilité 38 (2010) 677–685




Fig. 7. A, B: micrognathie dans le cadre d’une séquence de Pierre Robin à
15 SA. B: on note la présence d’une petite langue verticalisée (aspect
surligné). Vues latérales avec reconstruction 3D en modes surfacique (C) et
osseux (D) à 21 SA. On note par rapport au 1er trimestre une position
anormale de l’oreille qui est basse et basculée vers l’arrière ainsi que
l’hypoplasie de la branche montante de la mandibule.

                                                                                     Fig. 9. Syndrome de Rubinstein-Taybi: la dysmorphie faciale, discrète à la
                                                                                     naissance (A), beaucoup plus reconnaissable chez l’enfant (B, C); D: les
                                                                                     anomalies des pouces.




                                                                                     confirmé par une analyse moléculaire. L’utilisation de
                                                                                     l’échographie 3D combinée au scanner hélicoïdal peut exclure
                                                                                     in utero ce diagnostic par la recherche d’un ensemble de signes
                                                                                     caractéristiques: le profil avec une bosse frontale saillante au-
                                                                                     dessus d’une ensellure nasale marquée, une platyspondylie
                                                                                     lombaire, un aspect carré des ailes iliaques avec une
                                                                                     horizontalisation du toit du cotyle, une échancrure sciatique
                                                                                     très fermée, un aspect trapus des os longs avec une obliquité
                                                                                     anormale de la métaphyse fémorale supérieure (aspect en
                                                                                     cornet de glace ou signe de l’éperon) et un élargissement de la
                                                                                     métaphyse fémorale inférieure. Cela peut surseoir à la
                                                                                     réalisation d’examens complémentaires invasifs, en particulier
                                                                                     un prélèvement fœtal [19].

                                                                                     4.3. L’avance staturo-pondérale
Fig. 8. Syndrome de Cornelia de Lange: A: le synophrys, élément majeur du
diagnostic à la naissance n’est pas visible en échographie; B, C: profils d’un
fœtus atteint de syndrome de Cornelia de Lange, montrant le bombement                4.3.1. Le syndrome de Wiedemann-Beckwith (WB)
typique du philtrum (flèches) et l’antéversion des narines.                          [20]
                                                                                        Ce syndrome est assez bien connu des échographistes. Le
4.2. Le fémur court ( 3e percentile)                                                syndrome dysmorphique se résume en général à la macro-
                                                                                     glossie, qui est recherchée de principe dans un tableau de
   Devant un fœtus présentant un fémur court, l’achondro-                            macrosomie fœtale avec mégalosplanchnie, associée ou non à
plasie est l’un des diagnostics possibles et susceptible d’être                      une omphalocèle.
N. Philip et al. / Gynécologie Obstétrique  Fertilité 38 (2010) 677–685                                          683




Fig. 10. Le syndrome de Wolf-Hirschshorn. Sur la vue de face (A, B) et de profil, on remarque, la saillie de la racine du nez, qui prolonge le front et l’aspect très
marqué du philtrum.


4.3.2. Le syndrome de Simpson-Golabi-Behmel                                           face et l’aspect capitonné des paumes et des plantes, assez
    Ce syndrome se transmet selon un mode récessif lié au                             caractéristique à la naissance est d’interprétation plus difficile in
chromosome X, et se présente sous la forme d’un tableau                               utero [24]. En revanche, les anomalies de position (hyperlaxités
clinique assez proche de celui rencontré chez le nouveau-né, et                       des doigts) et d’aspect (aspect redondant de la peau) des mains
constitue un diagnostic différentiel du syndrome de WB. Il peut                       sont très typiques et permettent de suspecter le diagnostic.
être évoqué devant l’existence d’une polydactylie chez un fœtus
de sexe masculin et/ou la présence de signes mineurs chez une                         4.3.4. Le syndrome de Sotos
mère conductrice.                                                                        Deux publications décrivent de manière rétrospective les
                                                                                      données anténatales de deux enfants ayant eu un diagnostic de
4.3.3. Le syndrome de Costello                                                        syndrome de Sotos à la naissance [25,26]. Les signes décrits
   Il s’agit d’une affection rare mais c’est un diagnostic qu’il est                  sont très peu spécifiques. D’ailleurs le syndrome dysmor-
possible non seulement d’évoquer in utero [21–23] mais aussi                          phique, même s’il est typique, est souvent discret à la naissance.
de confirmer facilement par la recherche de mutation du gène                           En effet à la période postnatale, c’est avant tout l’avance
HRAS. Le pronostic défavorable de ce syndrome (retard                                 staturale et l’avance d’âge osseux qui sont évocateurs. L’analyse
mental, retard de croissance majeur, risque tumoral) justifie un                       moléculaire du gène NSD1 est complexe et ne peut venir étayer
diagnostic prénatal quand ce dernier est évoqué in utero. Il doit                     le diagnostic pendant la grossesse.
être envisagé de principe devant une macrosomie fœtale avec
macrocéphalie relative et hydramnios. L’aspect grossier de la                         4.4. Les anomalies apparemment isolées des
                                                                                      extrémités

                                                                                          Les anomalies du rayon radial peuvent s’intégrer dans de
                                                                                      nombreux syndromes dont certains comportent une dysmor-
                                                                                      phie faciale (syndrome de Cornelia de Lange, syndrome de
                                                                                      Roberts, syndrome de Nager. . .). Kennely et Moran [27]
                                                                                      proposent un algorithme incluant un examen dysmorpholo-
                                                                                      gique poussé de la face, des oreilles et des extrémités. L’analyse
                                                                                      dysmorphologique peut permettre de faire le tri entre les
                                                                                      différents diagnostics possibles afin d’orienter les analyses
                                                                                      génétiques ce qui est particulièrement important en cas de
                                                                                      matériel fœtal en faible quantité.

                                                                                      4.5. Les malformations cardiaques

                                                                                      4.5.1. La microdélétion 22q11.2
                                                                                          Le syndrome dysmorphique de la microdélétion 22q11.2 est
Fig. 11. Le syndrome de Smith-Lemli-Opitz chez un nouveau-né (A) et un                objectif [28] mais il est discret et passe souvent inaperçu chez
 mort-né (B). Le signe le plus caractéristique est l’antéversion des narines.         l’enfant jeune en l’absence de symptomatologie évocatrice
684                                          N. Philip et al. / Gynécologie Obstétrique  Fertilité 38 (2010) 677–685




                                                                                   Fig. 13. La cryptophtalmie du syndrome de Fraser.



                                                                                   taire. Ces malformations peuvent parfois s’intégrer dans un
                                                                                   syndrome génétique dont le diagnostic peut être évoqué sur la
Fig. 12. Dysmorphie du syndrome de microdélétion 22q11.2 chez un fœtus
à risque (mère porteuse de la microdélétion): A: à 28 semaines
                                                                                   mise en évidence d’anomalies associées à l’échographie [31].
d’aménorrhée; B: à la naissance; la racine du nez est large et proéminente,            Nous ne détaillerons qu’une seule de ces conditions dont le
la bouche est petite.                                                              diagnostic repose sur une véritable approche dysmorpholo-
                                                                                   gique fœtale: le syndrome de Fraser. Cette affection de
                                                                                   transmission autosomique récessive est exceptionnelle mais il
associée. In utero, l’examen de la face par un examinateur                         faut savoir y penser devant une malformation rénale dans un
entrainé peut avoir sa place, au même titre que la recherche du                    contexte de consanguinité. Caractérisé par des anomalies
thymus fœtal et l’analyse de ses biométries (diamètre et                           ophtalmologiques à type de cryptophtalmie (Fig. 13) et des
circonférence) ou la recherche d’un arc vasculaire aberrant,                       syndactylies, il est souvent létal en raison de la présence d’une
lorsque l’on se repose la question d’un nouveau prélèvement                        agénésie rénale bilatérale. Dans les formes non-létales qui
fœtal lorsque l’examen n’a pas été demandé en première                             évoluent vers un retard mental avec déficit polysensoriel
intention ou devant une signe d’appel peu spécifique (pieds                         (surdité, anomalies de la vision), on retrouve des anomalies de
bots, anomalie rénale). Chez le fœtus porteur de la délétion, il                   la face et des extrémités. Les signes qui peuvent orienter vers
est possible d’objectiver l’hypertrophie de la racine du nez, la                   ce diagnostic sont la cryptophtalmie [32], les syndactylies des
petite bouche et la petite taille des oreilles (Fig. 12).                          extrémités et une implantation très basse du cordon. Comme il
                                                                                   existe une hétérogénéité génétique, le diagnostic ne peut être
4.5.2. Le syndrome CHARGE                                                          confirmé sur le plan moléculaire, mais l’association cryptoph-
   Il associe comme l’indique son nom: des anomalies oculaires                     talmie, même partielles, et syndactylies permet de confirmer le
à type de Colobome (C), des malformations cardiaques                               diagnostic.
(Heart), une atrésie des choanes (A), retard de croissance et du                       Enfin, d’une manière plus générale, chez un fœtus à
développement (R), des anomalies génitales (G), et des                             caryotype normal présentant une malformation curable ou
anomalies des oreilles et/ou surdité (Ears). Il est lié à des                      un RCIU sévère justifiant la poursuite de la grossesse en
mutations dominantes de novo du gène CHD7. Il peut être                            l’absence d’anomalies associées, la mise en évidence d’élément
évoqué in utero devant l’association de malformations                              dysmorphique ne permettant pas d’évoquer un syndrome
cardiaques, rénales et génitales et d’un RCIU ou d’un                              précis peut faire discuter la réalisation d’examens complémen-
hydramnios. L’examen de la face, en particulier des oreilles,                      taires comme une étude en CHG-microarrays.
est contributif mais c’est surtout la mise en évidence d’une
agénésie des canaux semi-circulaires, accessibles à l’échogra-                     5. RÈGLES DE BONNE PRATIQUE-RÈGLES
phie 2D et/ou 3D avant 28–30 SA ou à l’IRM, ou d’une                               ÉTHIQUES
arhinencéphalie à l’IRM [29,30] qui permet de confirmer un
diagnostic avant tout clinique.                                                       Dans un domaine aussi incertain que la dysmorphologie
                                                                                   fœtale, la prudence verbale est une règle absolue. En période
4.6. Les malformations rénales                                                     postnatale et surtout néonatale, il est préférable de ne pas
                                                                                   décrire devant les parents les signes dysmorphiques d’un enfant,
   Les anomalies rénales sont parmi les plus fréquentes des                        les laissant s’approprier son visage et l’intégrer dans l’album de
malformations diagnostiquées in utero. Lorsqu’elles n’ont pas                      famille. On serait tenté de conseiller la même attitude pendant la
de retentissement fonctionnel, elles justifient en général un                       grossesse. Malheureusement, en situation de diagnostic prénatal,
minimum de bilan. La découverte d’une malformation rénale                          les contraintes législatives imposent à l’échographiste de noter
isolée, banale, ne justifie souvent pas d’examen complémen-                         avec précision tout ce qu’il voit. Un compte rendu remis aux
N. Philip et al. / Gynécologie Obstétrique  Fertilité 38 (2010) 677–685                                            685

parents sans explication préalable peut avoir des conséquences                       [11] Tanaka Y, Kanenishi K, Tanaka H, Yanagihara T, Hata T. Antenatal three-
                                                                                          dimensional sonographic features of Treacher Collins syndrome.
très délétères sur la relation parent–enfant si la grossesse est
                                                                                          Ultrasound Obstet Gynecol 2002;19:414–5.
poursuivie en l’absence de diagnostic certain.                                       [12] Palit G, Jacquemyn Y, Kerremans M. An objective measurement to
    On peut distinguer plusieurs situations:                                              diagnose micrognathia on prenatal ultrasound. Clin Exp Obstet Gynecol
 le diagnostic évoqué peut être confirmé par un examen                                    2008;35:121–3.
  biologique simple à réaliser dont l’interprétation est sans                        [13] Soulier M, Sigaudy S, Chau C, Philip N. Prenatal diagnosis of Pierre-Robin
  ambigüité (SLO, syndrome de Costello, microdélétion                                     sequence as part of Stickler syndrome. Prenat Diagn 2002;22:567–8.
                                                                                     [14] Sepulveda W, Wong AE, Dezerega V. Brachmann-de Lange Syndrome:
  22q11.2): il est alors possible d’expliquer au couple la                                prenatal diagnosis with 2- and 3-dimensional sonography. J Ultrasound
  démarche diagnostique en précisant que la négativité du                                 Med 2009;28:401–4.
  résultat permettra d’éliminer le diagnostic;                                       [15] Le Vaillant C, Quere MP, David A, Berlivet M, Boog G. Prenatal diagnosis
 la suspicion diagnostique s’inscrit dans un tableau malformatif                         of a ‘minor’ form of Brachmann-de Lange syndrome by three-dimensional
                                                                                          sonography and three-dimensional computed tomography. Fetal Diagn
  sévère permettant de répondre favorablement à une
                                                                                          Ther 2004;19:155–9.
  demande d’interruption de la grossesse: il n’y a aucune                            [16] Greco E, Sglavo G, Paladini D. Prenatal sonographic diagnosis of
  urgence à porter un diagnostic qui sera peut-être infirmé par                            Rubinstein-Taybi syndrome. J Ultrasound Med 2009;28:669–72.
  l’examen fœtopathologique;                                                         [17] Sase M, Hasegawa K, Honda R, Sumie M, Nakata M, Sugino N, et al.
 il n’y a pas de confirmation biologique possible, soit parce que                         Ultrasonographic findings of facial dysmorphism in Wolf-Hirschhorn
  la cause génétique est inconnue (syndrome de Kabuki), soit                              syndrome. Am J Perinatol 2005;22:99–102.
                                                                                     [18] Goldenberg A, Wolf C, Chevy F, Benachi A, Dumez Y, Munnich A, et al.
  parce que le diagnostic repose sur des analyses longues et                              Antenatal manifestations of Smith-Lemli-Opitz (RSH) syndrome: a
  incompatibles avec l’urgence de la situation: le diagnostic ne                          retrospective survey of 30 cases. Am J Med Genet A 2004;124A:423–6.
  doit pas être communiqué aux parents s’il n’y a pas une                            [19] Krakow D, Williams 3rd J, Poehl M, Rimoin DL, Platt LD. Use of three-
  certitude suffisante pour conditionner une décision quant à la                           dimensional ultrasound imaging in the diagnosis of prenatal onset skeletal
  poursuite ou l’arrêt de la grossesse.                                                   dysplasias. Ultrasound Obstet Gynecol 2003;21:467–72.
                                                                                     [20] Vora N, Bianchi DW. Genetic considerations in the prenatal diagnosis of
                                                                                          overgrowth syndromes. Prenat Diagn 2009;29:923–9.
CONFLIT D’INTÉRÊT                                                                    [21] Lin AE, O’Brien B, Demmer LA, Almeda KK, Blanco CL, Glasow PF, et al.
                                                                                          Prenatal features of Costello syndrome: ultrasonographic findings and
   Les auteurs ne déclarent pas de conflit d’intérêt.                                      atrial tachycardia. Prenat Diagn 2009;29:682–90.
                                                                                     [22] Kuniba H, Pooh RK, Sasaki K, Shimokawa O, Harada N, Kondoh T, et al.
                                                                                          Prenatal diagnosis of Costello syndrome using 3D ultrasonography
RÉFÉRENCES                                                                                amniocentesis confirmation of the rare HRAS mutation G12D. Am J Med
                                                                                          Genet A 2009;149A:785–7.
 [1] Kurjak A, Azumendi G, Andonotopo W, Salihagic-Kadic A. Three- and               [23] Smith LP, Podraza J, Proud VK. Polyhydramnios, fetal overgrowth, and
     four-dimensional ultrasonography for the structural and functional                   macrocephaly: prenatal ultrasound findings of Costello syndrome. Am J
     evaluation of the fetal face. Am J Obstet Gynecol 2007;196:16–28.                    Med Genet A 2009;149A:779–84.
 [2] Avni FE, Cos T, Cassart M, Massez A, Donner C, Ismaili K, et al. Evolution      [24] Levaillant JM, Gérard-Blanluet M, Holder-Espinasse M, Valat-Rigot AS,
     of fetal ultrasonography. Eur Radiol 2007;17:419–31.                                 Devisme L, Cavé H, et al. Prenatal phenotypic overlap of Costello
 [3] Philip N. Conseil génétique et examen dysmorphologique en                            syndrome and severe Noonan syndrome by tri-dimensional
     néonatologie. In: Laugier J, Rozier JC, Simeoni U, Saliba E, editors. Soins          ultrasonography. Prenat Diagn 2006;26:340–4.
     aux nouveau-nés: avant, pendant et après la naissance. Paris: Masson; 2006.     [25] Thomas A, Lemire EG. Sotos syndrome: antenatal presentation. Am J Med
     p. 150–7.                                                                            Genet A 2008;146A:1312–3.
 [4] Shojaei T, Lacombe D, Lyonnet S, Amiel J, Philip N. Approche clinique de        [26] Chen CP, Lin SP, Chang TY, Chiu NC, Shih SL, Lin CJ, et al. Perinatal
     l’enfant dysmorphique. J Pediatr Pueric 1999;12:75–80.                               imaging findings of inherited Sotos syndrome. Prenat Diagn
 [5] Goldstein I, Tamir A, Weiner Z, Jakobi P. Dimensions of the fetal facial             2002;22:887–92.
     profile in normal pregnancy. Ultrasound Obstet Gynecol 2010;35:191–4.            [27] Kennelly MM, Moran P. A clinical algorithm of prenatal diagnosis of radial
 [6] Roelfsema NM, Hop WC, van Adrichem LN, Wladimiroff JW. Craniofacial                  ray defect with two and three diemnsional ultrasound. Prenat Diagn
     variability index in utero: a three-dimensional ultrasound study.                    2007;27:730–7.
     Ultrasound Obstet Gynecol 2007;29:258–64.                                       [28] Guyot L, Dubuc M, Pujol J, Dutour O, Philip N. Craniofacial
 [7] Bergé SJ, Plath H, Van de Vondel PT, Appel T, Niederhagen B, Von Lindern             anthropometric analysis in patients with 22q11 microdeletion. Am J Med
     JJ, et al. Fetal cleft lip and palate: sonographic diagnosis, chromosomal            Genet 2001;100:1–8.
     abnormalities, associated anomalies and postnatal outcome in 70 fetuses.        [29] Tilea B, Garel C, Menez F, Vuillard E, Elmaleh-Bergès M, Delezoide AL,
     Ultrasound Obstet Gynecol 2001;18:422–31.                                            et al. Contribution of fetal MRI to the diagnosis of inner ear abnormalities:
 [8] Winter-Baraitser dysmorphology database. London medical Databases.                   report of two cases. Pediatr Radiol 2006;36:149–54.
     http://www.lmdatabases.com.                                                     [30] Azoulay R, Fallet-Bianco C, Garel C, Grabar S, Kalifa G, Adamsbaum C.
 [9] Levaillant JM, Moeglin D, Zouiten K, Bucourt M, Burglen L, Soupre V, et al.          MRI of the olfactory bulbs and sulci in human fetuses. Pediatr Radiol
     Binder phenotype: clinical and etiological heterogeneity of the so-called            2006;36:97–107.
     Binder maxillonasal dysplasia in prenatally diagnosed cases, and review of      [31] Deshpande C, Hennekam RC. Genetic syndromes and prenatally detected
     the literature. Prenat Diagn 2009;29:140–50.                                         renal anomalies. Semin Fetal Neonatal Med 2008;13:171–80.
[10] Shih JC, Shyu MK, Lee CN, Wu CH, Lin GJ, Hsieh FJ. Antenatal depiction          [32] Vijayaraghavan SB, Suma N, Lata S, Kamakshi K. Prenatal sonographic
     of the fetal ear with three-dimensional ultrasonography. Obstet Gynecol              appearance of cryptophthalmos in Fraser syndrome. Ultrasound Obstet
     1998;91:500–5.                                                                       Gynecol 2005;25:629–30.

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Fetal dysmorphology

  • 1. Gynécologie Obstétrique & Fertilité 38 (2010) 677–685 POINT DE VUE D’EXPERT Approche de la dysmorphologie fœtale in utero Fetal dysmorphology: A practical approach in utero N. Philip a,*,b, E. Quarello b,c,d, G. Gorincour b,e, S. Sigaudy a,b a Département de génétique médicale et centre de référence anomalies du développement et syndromes malformatifs, hôpital d’Enfants de la Timone, 264, rue Saint-Pierre, 13385 Marseille cedex 5, France b Centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal, hôpital d’Enfants de la Timone, 13385 Marseille cedex 5, France c Unité d’échographies obstétricales, service de gynécologie obstétrique, hôpital Saint-Joseph, 13285 Marseille cedex 08, France d Institut de médecine de la reproduction, 6, rue Rocca, 13008 Marseille, France e Service de radiologie pédiatrique et d’imagerie prénatale, hôpital d’Enfants de la Timone, 13385 Marseille cedex 5, France Reçu le 2 juin 2010 ; accepté le 7 juin 2010 Disponible sur Internet le 2 novembre 2010 Résumé La dysmorphologie est l’étude des syndromes rares s’accompagnant de malformations ou d’anomalies morphologiques. Environ 2500 syndromes dysmorphiques ou malformatifs sont identifiés, la plupart associée à un retard mental. L’examen de la face et à un moindre degré des extrémités est parfois l’élément déterminant du diagnostic. Les progrès de l’imagerie fœtale, en particulier le développement de l’échographie 3D, ont permis d’envisager l’application de l’examen dysmorphologique à la période fœtale. L’analyse dysmorphologique requiert l’expérience des syndromes rares mais aussi une parfaite connaissance de l’imagerie normale. In utero, cette approche ne se conçoit que dans un cadre pluridisciplinaire, associant un échographiste rompu à l’étude de la face fœtale normale et un dysmorphologiste entraîné, et n’a de sens que si elle est intégrée au contexte de la grossesse et des antécédents familiaux. L’examen systématique de la face peut révéler des anomalies qui sont la porte d’entrée du diagnostic de maladies fœtales et de syndromes. À l’inverse, certaines anomalies de la croissance fœtale ou certaines malformations curables à la naissance peuvent s’intégrer dans le contexte plus complexe d’un syndrome comportant un pronostic mental péjoratif. L’examen « dysmorphologique » fait partie du bilan complémentaire au même titre que le caryotype fœtal ou les examens d’imagerie. Sur un plan éthique, les informations concernant une éventuelle dysmorphie faciale ne doivent être délivrées aux parents que si elles correspondent à un diagnostic précis conditionnant la poursuite ou l’arrêt de la grossesse. ß 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Abstract Dysmorphology is the study of congenital malformations and anatomic variations of the individuals. Up to 2500 dysmorphic or malformative syndromes are described, most of them being characterized by mental retardation. Craniofacial dysmorphology may be the keystone of syndrome identification, although limb anomalies are sometimes important diagnostic clues. The advances of fetal imaging, particularly the development of 3D ultrasound techniques, allow a detailed analysis of the fetal face. Dysmorphology requires experience of rare syndromes and a perfect knowledge of normal facial appearance and variations. In utero, this approach must combine the skills of both a practitioner with expertise in fetal ultrasound and a pediatric dysmorphologist. Furthermore, facial changes have to be analyzed according to the context of the pregnancy and family history. Identification of patent facial anomalies may be a clue for the diagnosis of severe fetal syndromes and diseases. Conversely, when fetal malformations or abnomalities of the fetal growth are identified, a careful facial analysis can be proposed in order to rule out well-known syndromes with a poor prognosis. However, from an ethical * Auteur correspondant. Adresse e-mail : nicole.philip@ap-hm.fr (N. Philip). ´ ´ 1297-9589/$ see front matter ß 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits reserves. doi:10.1016/j.gyobfe.2010.09.003
  • 2. 678 N. Philip et al. / Gynécologie Obstétrique & Fertilité 38 (2010) 677–685 point of view, parents should not be aware of a possible facial dysmorphism unless there is a precise diagnosis and options concerning the pregnancy. ß 2010 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. Mots clés : Dysmorphologie fœtale ; Échographie 3D ; Diagnostic anténatal Keywords: Fetal dysmorphology; 3D ultrasound; Prenatal diagnosis 1. INTRODUCTION supérieur et l’oreille est en position très basse (Fig. 1). L’approche que nous allons décrire concerne donc essen- La dysmorphologie clinique est l’étude des syndromes rares tiellement le deuxième, voire le troisième trimestre. s’accompagnant de malformations ou d’anomalies morpholo- giques. Environ 2500 syndromes dysmorphiques ou malforma- 2.1. La face tifs sont identifiés, la plupart associée à un retard mental. Un grand nombre d’entre eux est caractérisé par une association Le principe de l’examen dysmorphologique est le même que de variations mineures sans malformation majeure. Le celui du nouveau-né ou de l’enfant [3,4]. Il doit être généticien dysmorphologiste est un clinicien formé à la systématique, la face doit être examinée en incidence de face reconnaissance des ces variations morphologiques mineures. et profil. Les progrès de l’imagerie fœtale, en particulier le développe- La vue de profil permet d’apprécier (Fig. 2): ment de l’échographie 3D ont permis d’accéder au visage du le front (fuyant ou bombant); fœtus [1,2] et donc d’envisager l’application de l’examen la racine du nez, hypoplasique ou saillante; dysmorphologique à la période fœtale. la taille du menton: la micrognathie franche est en général La dysmorphologie est une véritable spécialité médicale facile à identifier; comportant des critères objectifs mais elle requiert de le philtrum représente la partie située entre la columelle l’expérience. Certains diagnostics reposent sur une impression (cloison nasale) et la lèvre supérieure; globale, le Gestalt des Anglo-Saxons. Cependant, comme la les oreilles: la taille doit être appréciée en fonction de majorité des syndromes génétiques ont une prévalence très courbes de référence. L’appréciation de la position est faible, très peu de spécialistes en ont une expérience étendue. délicate chez le fœtus et doit tenir compte de l’âge de la D’autre part, l’impression de dysmorphie ne peut être perçue grossesse. que par celui qui a une grande connaissance du visage normal et L’examen de face détaillera (Fig. 3): de sa variabilité. Il est donc essentiel d’envisager l’approche prénatale de la dysmorphie dans un cadre pluridisciplinaire, associant un échographiste rompu à l’étude de la face fœtale normale et un dysmorphologiste entraîné. Cette approche diagnostique n’a de sens que si elle est intégrée à l’ensemble des autres informations telles que l’enquête familiale, les biométries fœtales (longueur fémorale, circonférences abdominale et céphalique), l’étude des étapes du développement psychomoteur des apparentés, les résultats des examens paracliniques, et parfois l’examen clinique des parents. L’approche dysmorphologique fœtale obéit donc aux mêmes impératifs. Si l’analyse de la face est systématique pour rechercher des malformations (fentes, anomalies oculaires. . .), l’examen dysmorphologique du fœtus ne doit pas être réalisé d’emblée mais venir compléter l’examen morphologique général d’un fœtus à risque: présence d’une malformation majeure isolée ou d’un RCIU, de plusieurs anomalies mineures, d’un remaniement chromosomique équilibré. 2. L’EXAMEN DYSMORPHOLOGIQUE Les syndromes génétiques dont le diagnostic est accessible au premier trimestre sont plus malformatifs que purement dysmorphiques. De plus, la morphologie faciale évolue avec Fig. 1. Vue latérale en échographie 3D avec reconstruction en mode l’âge de la grossesse. Au premier trimestre, les étages inférieurs surfacique au premier trimestre de la grossesse. L’implantation de l’oreille est et moyens de la face sont très avancés par rapport à l’étage basse, largement au-dessous de la ligne des yeux.
  • 3. N. Philip et al. / Gynécologie Obstétrique Fertilité 38 (2010) 677–685 679 Certains auteurs ont proposé d’établir un index de variabilité craniofaciale qui pourrait aider à l’évaluation de la face fœtale [6]. Une étude critique de cet article montre que les index les plus élevés correspondent à des malformations sévères aisément identifiables en échographie 2D, alors que les dysmorphies plus subtiles (trisomie 21, syndrome d’Allagille) échappent au diagnostic. Il faut savoir qu’en pratique cette méthode est très peu utilisée. Les mêmes auteurs ont proposé d’utiliser cet index pour différentier les fentes labiales isolées des fentes syndromiques. 2.2. Le reste de l’examen La dysmorphologie ne se résume pas à la face. La plupart des syndromes dysmorphiques comporte des anomalies extra- faciales, et en particulier des anomalies des extrémités. L’examen dysmorphologique comporte donc l’analyse des Fig. 2. Vues de profil en échographie 2D de deux fœtus normaux issus de extrémités et des OGE au même titre que celle de la face. parents de race blanche témoignant de la grande variabilité morphotypique. Au niveau des extrémités, le nombre de doigts doit être On note des angulations différentes au niveau des ensellures nasales (#), des vérifié à chaque extrémité. En effet, une polydactylie postaxiale columelles (-), et des philtrums (*). d’une seule main peut avoir la même valeur sémiologique qu’une polydactylie des quatre membres; mais on regardera aussi l’orientation des doigts, le nombre de phalanges (Fig. 4A). l’orientation et la taille des fentes palpébrales; La syndactylie est accessible à l’échographie 3D (Fig. 4B). Elle la forme du nez; peut être un élément diagnostique, mais elle peut aussi être une micro- ou macrostomie; totalement isolée sans aucune signification pronostique. la langue (éventuelle macroglossie); les lèvres (fente). 3. LA MALFORMATION FACIALE COMME SIGNE D’APPEL D’UN SYNDROME COMPLEXE Pour la plupart des données mesurables, des courbes de référence sont disponibles: largeur des paupières, taille des Comme nous l’avons dit plus haut, l’analyse de la face fait oreilles, hauteur du front, taille du philtrum. . . [5]. partie de l’examen de routine. Il faut insister sur les risques de dérives liés à une analyse précise de la face en l’absence de contexte (anomalies associées ou histoire familiale). Chaque signe dysmorphique pris isolément est un variant que l’on peut retrouver chez des individus normaux. Leur caractère isolé ne doit pas conduire à inquiéter les parents. Cependant, les anomalies faciales significatives peuvent être la porte d’entrée du diagnostic de maladies fœtales et de syndromes et doivent conduire à une évaluation fœtale globale au même titre que les malformations viscérales. Il n’est plus admissible en 2010 de Fig. 3. Vue de face en échographie 3D avec reconstruction en mode surfacique d’un fœtus de 22 SA. Fig. 4. A: polydactylie postaxiale; B: syndactylie entre les 2e et 3e orteils.
  • 4. 680 N. Philip et al. / Gynécologie Obstétrique Fertilité 38 (2010) 677–685 voir encore naître des enfants porteurs de micro/anophtalmie syndrome de Franceschetti ou de Treacher-Collins [11], à une au terme de grossesses surveillées sur le plan échographique. analyse du rachis fœtal, un examen du cœur et du rachis dans l’hypothèse d’un syndrome de Goldenhar ou facio-auriculo- 3.1. La fente labiale ou labiopalatine vertébral, et à une analyse soigneuse des extrémités pour rechercher une atteinte du rayon radial dans le cadre d’un Les fentes labiales peuvent être associées à de très syndrome de Nager. Une asymétrie des pavillons des oreilles nombreux syndromes chromosomiques ou géniques, qu’il par ailleurs malformées doit faire évoquer un syndrome n’est pas possible d’énumérer ici [7]. Dans la base de données CHARGE (voir paragraphe) (Fig. 6). LDDB [8], on retrouve 189 syndromes comportant le signe « fente non-médiane », dont 77 avec un retard mental, et 3.4. La micrognathie 41 syndromes comportant le signe « fente médiane », la plupart létale ou associée à un retard mental. La présence d’une fente Là encore, c’est un signe peu spécifique (Fig. 7). Dans la base latérale, de très bon pronostic si isolée, impose un examen de données LDDB, 824 syndromes comportent le signe: petit fœtal soigneux à la recherche d’anomalies associées (croissance menton/micrognathie. Elle est parfois difficile à objectiver. Palit fœtale, oreilles, examen des extrémités. . .). et al. [12] ont proposé d’utiliser la mesure de l’angle fronto- naso-mentonnier sur le profil fœtal. Une micrognathie dans un 3.2. Le syndrome de Binder contexte d’hydramnios est évocatrice d’une séquence de Pierre-Robin, et doit conduire à rechercher les conditions Il faut plutôt parler de malformation de Binder, puisqu’il associées à cette séquence et en particulier un syndrome de s’agit d’un phénotype qui peut être associé à des syndromes Stickler par l’interrogatoire et l’examen des parents [13]. d’étiologies diverses, est aisément repérable en échographie. Cette malformation, conséquence d’une hypoplasie de la 4. CHERCHER LE SYNDROME DERRIÈRE pyramide nasale, est définie par la présence d’un profil plat L’ANOMALIE ÉCHOGRAPHIQUE contrastant avec des os propres de longueur normale (Fig. 5). Elle est toujours associée à la présence d’épiphyses ponctuées, Certaines anomalies de la croissance fœtale ou certaines parfois difficiles à mettre en évidence in utero [9]. Les causes malformations curables à la naissance peuvent s’intégrer dans le peuvent être génétiques avec des formes sévères comme la contexte plus complexe d’un syndrome comportant un chondrodysplasie ponctuée rhizomélique, récessive autoso- pronostic mental péjoratif. Il est donc essentiel de faire un mique, le syndrome de Conradi-Hunermann, dominant lié à l’X, bilan le plus exhaustif possible avant d’orienter la famille vers les la sialidose, et des formes de gravité plus modérée comme la structures de prise en charge néonatales (réanimation, chondrodysplasie ponctuée brachytéléphalangique, récessive chirurgie pédiatrique). L’examen « dysmorphologique » peut liée au chromosome X ou le syndrome de Keutel récessif alors faire partie du bilan complémentaire au même titre que le autosomique. caryotype fœtal ou les autres examens d’imagerie. 3.3. Les anomalies des oreilles 4.1. Le retard de croissance intra-utérin sévère Difficiles à visualiser en échographie 2D, elles sont plus C’est un élément de nombreux syndromes génétiques de accessibles en 3D [10]. La mise en évidence d’une microtie pronostic grave. Il n’est pas possible d’être exhaustif. Nous unilatérale doit conduire à un examen soigneux de l’oreille n’évoquerons que quelques diagnostics correspondant à des controlatérale et de la face à la recherche de signes évoquant un pathologies plus fréquentes et surtout clairement identifiables. 4.1.1. Le syndrome de Cornelia de Lange C’est une des rares conditions pour lesquelles l’aspect facial peut être diagnostiqué sans ambiguïté in utero. La plupart des observations de la littérature concerne des grossesses marquées par la découverte d’anomalies réductionnelles sévères des membres dont la présence dans un contexte de RCIU suffit à évoquer le diagnostic [14]. Ces observations ont eu le mérite de mieux définir le phénotype échographique de ce syndrome. Si le synophrys, élément caractéristique du diagnostic après la naissance, n’est pas accessible in utero, la constatation sur l’examen du profil fœtal de l’association d’une hypoplasie de la racine du nez, d’un bombement du philtrum, et d’une micrognathie est très évocateur (Fig. 8). Des anomalies subtiles de la tête radiale et du premier métacarpien peuvent Fig. 5. Vue de face et de 3/4 d’un fœtus atteint d’un syndrome de Binder à être recherchées pour confirmer le diagnostic [15]. Sur le plan 22 SA. génétique il s’agit d’un syndrome très hétérogène. Une
  • 5. N. Philip et al. / Gynécologie Obstétrique Fertilité 38 (2010) 677–685 681 Fig. 6. Confrontation de vues latérales macroscopique et en échographie 2D des oreilles d’un fœtus présentant un acronyme CHARGE. On note l’asymétrie des oreilles ainsi que l’aspect carré de l’une d’entre elles. mutation dans le gène NIPBL est retrouvée. Le diagnostic 4.1.4. Le syndrome de Smith-Lemli-Opitz prénatal ne peut pas s’appuyer sur l’analyse moléculaire Ce syndrome récessif autosomique associe un retard mental pendant la grossesse. sévère, des anomalies génitales, des syndactylies et/ou des polydactylies et une dysmorphie faciale caractéristique. Des 4.1.2. Le syndrome de Rubinstein-Taybi malformations viscérales s’y associent fréquemment. Il est lié à Rare aussi, il est en général diagnostiqué rapidement après la des mutations du gène de la 7 DHC réductase, dont l’absence naissance. Ce n’est pas tant la dysmorphie faciale, qui est plutôt se traduit par une augmentation du 7 DHC, pathognomonique discrète chez le nouveau-né (Fig. 9), que les anomalies des du diagnostic. Il existe une certaine variabilité phénotypique. pouces et des hallux qui font évoquer le diagnostic [16]. Seules les formes les plus sévères s’accompagnent de malformations. Dans une série rétrospective [18], dans neuf 4.1.3. Le syndrome de Wolf-Hirschshorn cas sur 25, le RCIU était isolé sans malformation dépistable à Il est lié à une délétion terminale du bras court du l’échographie. La polydactylie postaxiale est présente dans la chromosome 4 qui n’est pas toujours visible sur un caryotype moitié des cas. Une syndactylie 2–3 aux pieds est présente dans standard. La dysmorphie faciale, caractéristique à la naissance plus de 90 % des cas. La dysmorphie faciale est très typique chez (Fig. 10), peut être recherchée in utero par un examinateur le nouveau-né (Fig. 11). C’est l’antéversion des narines qui est le connaissant bien le syndrome [17]. L’association d’une signe le plus caractéristique. Le diagnostic, s’il est suspecté sur dysmorphie faciale évocatrice dite « en casque à cimier les données de l’échographie, peut être aisément confirmé par grec » et d’un RCIU peut conduire à une recherche de la une étude biochimique dans le liquide amniotique, voire une délétion par une technique d’hybridation. étude moléculaire.
  • 6. 682 N. Philip et al. / Gynécologie Obstétrique Fertilité 38 (2010) 677–685 Fig. 7. A, B: micrognathie dans le cadre d’une séquence de Pierre Robin à 15 SA. B: on note la présence d’une petite langue verticalisée (aspect surligné). Vues latérales avec reconstruction 3D en modes surfacique (C) et osseux (D) à 21 SA. On note par rapport au 1er trimestre une position anormale de l’oreille qui est basse et basculée vers l’arrière ainsi que l’hypoplasie de la branche montante de la mandibule. Fig. 9. Syndrome de Rubinstein-Taybi: la dysmorphie faciale, discrète à la naissance (A), beaucoup plus reconnaissable chez l’enfant (B, C); D: les anomalies des pouces. confirmé par une analyse moléculaire. L’utilisation de l’échographie 3D combinée au scanner hélicoïdal peut exclure in utero ce diagnostic par la recherche d’un ensemble de signes caractéristiques: le profil avec une bosse frontale saillante au- dessus d’une ensellure nasale marquée, une platyspondylie lombaire, un aspect carré des ailes iliaques avec une horizontalisation du toit du cotyle, une échancrure sciatique très fermée, un aspect trapus des os longs avec une obliquité anormale de la métaphyse fémorale supérieure (aspect en cornet de glace ou signe de l’éperon) et un élargissement de la métaphyse fémorale inférieure. Cela peut surseoir à la réalisation d’examens complémentaires invasifs, en particulier un prélèvement fœtal [19]. 4.3. L’avance staturo-pondérale Fig. 8. Syndrome de Cornelia de Lange: A: le synophrys, élément majeur du diagnostic à la naissance n’est pas visible en échographie; B, C: profils d’un fœtus atteint de syndrome de Cornelia de Lange, montrant le bombement 4.3.1. Le syndrome de Wiedemann-Beckwith (WB) typique du philtrum (flèches) et l’antéversion des narines. [20] Ce syndrome est assez bien connu des échographistes. Le 4.2. Le fémur court ( 3e percentile) syndrome dysmorphique se résume en général à la macro- glossie, qui est recherchée de principe dans un tableau de Devant un fœtus présentant un fémur court, l’achondro- macrosomie fœtale avec mégalosplanchnie, associée ou non à plasie est l’un des diagnostics possibles et susceptible d’être une omphalocèle.
  • 7. N. Philip et al. / Gynécologie Obstétrique Fertilité 38 (2010) 677–685 683 Fig. 10. Le syndrome de Wolf-Hirschshorn. Sur la vue de face (A, B) et de profil, on remarque, la saillie de la racine du nez, qui prolonge le front et l’aspect très marqué du philtrum. 4.3.2. Le syndrome de Simpson-Golabi-Behmel face et l’aspect capitonné des paumes et des plantes, assez Ce syndrome se transmet selon un mode récessif lié au caractéristique à la naissance est d’interprétation plus difficile in chromosome X, et se présente sous la forme d’un tableau utero [24]. En revanche, les anomalies de position (hyperlaxités clinique assez proche de celui rencontré chez le nouveau-né, et des doigts) et d’aspect (aspect redondant de la peau) des mains constitue un diagnostic différentiel du syndrome de WB. Il peut sont très typiques et permettent de suspecter le diagnostic. être évoqué devant l’existence d’une polydactylie chez un fœtus de sexe masculin et/ou la présence de signes mineurs chez une 4.3.4. Le syndrome de Sotos mère conductrice. Deux publications décrivent de manière rétrospective les données anténatales de deux enfants ayant eu un diagnostic de 4.3.3. Le syndrome de Costello syndrome de Sotos à la naissance [25,26]. Les signes décrits Il s’agit d’une affection rare mais c’est un diagnostic qu’il est sont très peu spécifiques. D’ailleurs le syndrome dysmor- possible non seulement d’évoquer in utero [21–23] mais aussi phique, même s’il est typique, est souvent discret à la naissance. de confirmer facilement par la recherche de mutation du gène En effet à la période postnatale, c’est avant tout l’avance HRAS. Le pronostic défavorable de ce syndrome (retard staturale et l’avance d’âge osseux qui sont évocateurs. L’analyse mental, retard de croissance majeur, risque tumoral) justifie un moléculaire du gène NSD1 est complexe et ne peut venir étayer diagnostic prénatal quand ce dernier est évoqué in utero. Il doit le diagnostic pendant la grossesse. être envisagé de principe devant une macrosomie fœtale avec macrocéphalie relative et hydramnios. L’aspect grossier de la 4.4. Les anomalies apparemment isolées des extrémités Les anomalies du rayon radial peuvent s’intégrer dans de nombreux syndromes dont certains comportent une dysmor- phie faciale (syndrome de Cornelia de Lange, syndrome de Roberts, syndrome de Nager. . .). Kennely et Moran [27] proposent un algorithme incluant un examen dysmorpholo- gique poussé de la face, des oreilles et des extrémités. L’analyse dysmorphologique peut permettre de faire le tri entre les différents diagnostics possibles afin d’orienter les analyses génétiques ce qui est particulièrement important en cas de matériel fœtal en faible quantité. 4.5. Les malformations cardiaques 4.5.1. La microdélétion 22q11.2 Le syndrome dysmorphique de la microdélétion 22q11.2 est Fig. 11. Le syndrome de Smith-Lemli-Opitz chez un nouveau-né (A) et un objectif [28] mais il est discret et passe souvent inaperçu chez mort-né (B). Le signe le plus caractéristique est l’antéversion des narines. l’enfant jeune en l’absence de symptomatologie évocatrice
  • 8. 684 N. Philip et al. / Gynécologie Obstétrique Fertilité 38 (2010) 677–685 Fig. 13. La cryptophtalmie du syndrome de Fraser. taire. Ces malformations peuvent parfois s’intégrer dans un syndrome génétique dont le diagnostic peut être évoqué sur la Fig. 12. Dysmorphie du syndrome de microdélétion 22q11.2 chez un fœtus à risque (mère porteuse de la microdélétion): A: à 28 semaines mise en évidence d’anomalies associées à l’échographie [31]. d’aménorrhée; B: à la naissance; la racine du nez est large et proéminente, Nous ne détaillerons qu’une seule de ces conditions dont le la bouche est petite. diagnostic repose sur une véritable approche dysmorpholo- gique fœtale: le syndrome de Fraser. Cette affection de transmission autosomique récessive est exceptionnelle mais il associée. In utero, l’examen de la face par un examinateur faut savoir y penser devant une malformation rénale dans un entrainé peut avoir sa place, au même titre que la recherche du contexte de consanguinité. Caractérisé par des anomalies thymus fœtal et l’analyse de ses biométries (diamètre et ophtalmologiques à type de cryptophtalmie (Fig. 13) et des circonférence) ou la recherche d’un arc vasculaire aberrant, syndactylies, il est souvent létal en raison de la présence d’une lorsque l’on se repose la question d’un nouveau prélèvement agénésie rénale bilatérale. Dans les formes non-létales qui fœtal lorsque l’examen n’a pas été demandé en première évoluent vers un retard mental avec déficit polysensoriel intention ou devant une signe d’appel peu spécifique (pieds (surdité, anomalies de la vision), on retrouve des anomalies de bots, anomalie rénale). Chez le fœtus porteur de la délétion, il la face et des extrémités. Les signes qui peuvent orienter vers est possible d’objectiver l’hypertrophie de la racine du nez, la ce diagnostic sont la cryptophtalmie [32], les syndactylies des petite bouche et la petite taille des oreilles (Fig. 12). extrémités et une implantation très basse du cordon. Comme il existe une hétérogénéité génétique, le diagnostic ne peut être 4.5.2. Le syndrome CHARGE confirmé sur le plan moléculaire, mais l’association cryptoph- Il associe comme l’indique son nom: des anomalies oculaires talmie, même partielles, et syndactylies permet de confirmer le à type de Colobome (C), des malformations cardiaques diagnostic. (Heart), une atrésie des choanes (A), retard de croissance et du Enfin, d’une manière plus générale, chez un fœtus à développement (R), des anomalies génitales (G), et des caryotype normal présentant une malformation curable ou anomalies des oreilles et/ou surdité (Ears). Il est lié à des un RCIU sévère justifiant la poursuite de la grossesse en mutations dominantes de novo du gène CHD7. Il peut être l’absence d’anomalies associées, la mise en évidence d’élément évoqué in utero devant l’association de malformations dysmorphique ne permettant pas d’évoquer un syndrome cardiaques, rénales et génitales et d’un RCIU ou d’un précis peut faire discuter la réalisation d’examens complémen- hydramnios. L’examen de la face, en particulier des oreilles, taires comme une étude en CHG-microarrays. est contributif mais c’est surtout la mise en évidence d’une agénésie des canaux semi-circulaires, accessibles à l’échogra- 5. RÈGLES DE BONNE PRATIQUE-RÈGLES phie 2D et/ou 3D avant 28–30 SA ou à l’IRM, ou d’une ÉTHIQUES arhinencéphalie à l’IRM [29,30] qui permet de confirmer un diagnostic avant tout clinique. Dans un domaine aussi incertain que la dysmorphologie fœtale, la prudence verbale est une règle absolue. En période 4.6. Les malformations rénales postnatale et surtout néonatale, il est préférable de ne pas décrire devant les parents les signes dysmorphiques d’un enfant, Les anomalies rénales sont parmi les plus fréquentes des les laissant s’approprier son visage et l’intégrer dans l’album de malformations diagnostiquées in utero. Lorsqu’elles n’ont pas famille. On serait tenté de conseiller la même attitude pendant la de retentissement fonctionnel, elles justifient en général un grossesse. Malheureusement, en situation de diagnostic prénatal, minimum de bilan. La découverte d’une malformation rénale les contraintes législatives imposent à l’échographiste de noter isolée, banale, ne justifie souvent pas d’examen complémen- avec précision tout ce qu’il voit. Un compte rendu remis aux
  • 9. N. Philip et al. / Gynécologie Obstétrique Fertilité 38 (2010) 677–685 685 parents sans explication préalable peut avoir des conséquences [11] Tanaka Y, Kanenishi K, Tanaka H, Yanagihara T, Hata T. Antenatal three- dimensional sonographic features of Treacher Collins syndrome. très délétères sur la relation parent–enfant si la grossesse est Ultrasound Obstet Gynecol 2002;19:414–5. poursuivie en l’absence de diagnostic certain. [12] Palit G, Jacquemyn Y, Kerremans M. An objective measurement to On peut distinguer plusieurs situations: diagnose micrognathia on prenatal ultrasound. Clin Exp Obstet Gynecol le diagnostic évoqué peut être confirmé par un examen 2008;35:121–3. biologique simple à réaliser dont l’interprétation est sans [13] Soulier M, Sigaudy S, Chau C, Philip N. Prenatal diagnosis of Pierre-Robin ambigüité (SLO, syndrome de Costello, microdélétion sequence as part of Stickler syndrome. Prenat Diagn 2002;22:567–8. [14] Sepulveda W, Wong AE, Dezerega V. Brachmann-de Lange Syndrome: 22q11.2): il est alors possible d’expliquer au couple la prenatal diagnosis with 2- and 3-dimensional sonography. J Ultrasound démarche diagnostique en précisant que la négativité du Med 2009;28:401–4. résultat permettra d’éliminer le diagnostic; [15] Le Vaillant C, Quere MP, David A, Berlivet M, Boog G. Prenatal diagnosis la suspicion diagnostique s’inscrit dans un tableau malformatif of a ‘minor’ form of Brachmann-de Lange syndrome by three-dimensional sonography and three-dimensional computed tomography. Fetal Diagn sévère permettant de répondre favorablement à une Ther 2004;19:155–9. demande d’interruption de la grossesse: il n’y a aucune [16] Greco E, Sglavo G, Paladini D. Prenatal sonographic diagnosis of urgence à porter un diagnostic qui sera peut-être infirmé par Rubinstein-Taybi syndrome. J Ultrasound Med 2009;28:669–72. l’examen fœtopathologique; [17] Sase M, Hasegawa K, Honda R, Sumie M, Nakata M, Sugino N, et al. il n’y a pas de confirmation biologique possible, soit parce que Ultrasonographic findings of facial dysmorphism in Wolf-Hirschhorn la cause génétique est inconnue (syndrome de Kabuki), soit syndrome. Am J Perinatol 2005;22:99–102. [18] Goldenberg A, Wolf C, Chevy F, Benachi A, Dumez Y, Munnich A, et al. parce que le diagnostic repose sur des analyses longues et Antenatal manifestations of Smith-Lemli-Opitz (RSH) syndrome: a incompatibles avec l’urgence de la situation: le diagnostic ne retrospective survey of 30 cases. Am J Med Genet A 2004;124A:423–6. doit pas être communiqué aux parents s’il n’y a pas une [19] Krakow D, Williams 3rd J, Poehl M, Rimoin DL, Platt LD. Use of three- certitude suffisante pour conditionner une décision quant à la dimensional ultrasound imaging in the diagnosis of prenatal onset skeletal poursuite ou l’arrêt de la grossesse. dysplasias. Ultrasound Obstet Gynecol 2003;21:467–72. [20] Vora N, Bianchi DW. Genetic considerations in the prenatal diagnosis of overgrowth syndromes. Prenat Diagn 2009;29:923–9. CONFLIT D’INTÉRÊT [21] Lin AE, O’Brien B, Demmer LA, Almeda KK, Blanco CL, Glasow PF, et al. Prenatal features of Costello syndrome: ultrasonographic findings and Les auteurs ne déclarent pas de conflit d’intérêt. atrial tachycardia. Prenat Diagn 2009;29:682–90. [22] Kuniba H, Pooh RK, Sasaki K, Shimokawa O, Harada N, Kondoh T, et al. Prenatal diagnosis of Costello syndrome using 3D ultrasonography RÉFÉRENCES amniocentesis confirmation of the rare HRAS mutation G12D. Am J Med Genet A 2009;149A:785–7. [1] Kurjak A, Azumendi G, Andonotopo W, Salihagic-Kadic A. Three- and [23] Smith LP, Podraza J, Proud VK. 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