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STRATÉGIE DE FIDÉLISATION
Une premiÚre édition de ce livre a été publiée en 1999
                   sous le titre « La fidélisation client ».
              La présente édition a été entiÚrement actualisée.
                            Éditions d’Organisation
                    1, rue ThĂ©nard – 75240 Paris Cedex 05
                         Connectez-vous sur notre site :
                        www.editions-organisation.com

                                    DU MÊME AUTEUR
‱ Le marketing interactif, Éditions d’Organisation, Paris (1996). MĂ©daille
  de l’AcadĂ©mie des Sciences Commerciales 1997.
‱ Praximarket, Éditions Jean-Pierre de Monza, Paris (1996). SĂ©lection
  Adetem, Association Nationale du Marketing.
‱ Alerte Produit : quand le produit doit ĂȘtre retirĂ© de la vente ou rappelé ,
  Éditions d’Organisation, Paris (1998).
‱ strategiedemarque.com, Éditions d’Organisation, Paris (2000).

En collaboration avec Virginie Barbet, Pierre Breese, Nathalie Guichard,
Caroline LecoquiĂšre et RĂ©gine Van Heems :
‱ Le marketing olfactif, Éditions LPM, Paris (1999).

En collaboration avec Anne Bontour :
‱ Lifting de marque, Éditions d’Organisation, Paris (2002). Prix de la
  Marque 2002 décerné par Prodimarques.




                  Le code de la propriété intellectuelle du 1er juillet 1992 interdit en effet expressé-
  DANGER          ment la photocopie Ă  usage collectif sans autorisation des ayants droit. Or, cette
                  pratique s’est gĂ©nĂ©ralisĂ©e notamment dans l’enseignement, provoquant une baisse
                  brutale des achats de livres, au point que la possibilitĂ© mĂȘme pour les auteurs de
                  crĂ©er des Ɠuvres nouvelles et de les faire Ă©diter correctement est aujourd’hui
                  menacée.
       LE         En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire intégrale-
 PHOTOCOPILLAGE   ment ou partiellement le présent ouvrage, sur quelque support que ce soit, sans
   TUE LE LIVRE   autorisation de l’Éditeur ou du Centre Français d’Exploitation du Droit de
                  copie, 20, rue des Grands Augustins, 75006 Paris.

                             © Éditions d’Organisation, 1999, 2003.
                                    ISBN : 2-7081-2944-9
Jean-Marc LEHU




STRATÉGIE DE FIDÉLISATION




       Préface de Philippe Charrier
         Président-directeur général


                   France




            DeuxiĂšme Ă©dition
Pour rendre ce livre concret, opérationnel et illustré de multiples exemples, de
nombreux professionnels ont Ă©tĂ© sollicitĂ©s pour apporter leur tĂ©moignage. Qu’il
s’agisse de leurs expĂ©riences et/ou de leurs souvenirs personnels, ainsi que de leurs
analyses et/ou de leurs commentaires, tous ont permis d’enrichir ce livre, de mĂȘme
que le message qu’il souhaite transmettre. Qu’ils soient tous vivement remerciĂ©s du
temps consacrĂ© Ă  l’auteur et de l’intĂ©rĂȘt des propos tenus au sujet de la fidĂ©lisation.
Avis et témoignages


                             « Oui à une fidélisation efficace et sincÚre, base réciproque du ticket
                             gagnant-gagnant régissant les relations entre fournisseur et consomma-
                             teur. Jean-Marc Lehu a, une nouvelle fois, redĂ©fini l’adaptation des stra-
                             tégies marché aux aspirations du consommateur internaute du second
                             millénaire. »
                                               Yvon Caillard, Directeur Général Adjoint France
                                                                                   Korean Air
                             « Enfin un livre concret et pratique sur la fidélisation et non pas un livre
                             de recettes. Merci à Jean-Marc Lehu qui nous donne l’occasion
                             “d’échanger” avec de nombreuses entreprises dans le monde, et nous
                             rappelle que dans nos métiers il est non seulement essentiel de maßtriser
                             toutes ces techniques, mais que le combat de la fidélisation se fait au
                             jour le jour, client par client
 C’est la source mĂȘme de notre mĂ©tier :
                             le commerce. »
                                                            Marie-Laure Fron, Directeur Général
                                                          Pharmactiv Distribution - Groupe OCP
© Éditions d’organisation




                             « Pour nous, Ă©diteurs d’un progiciel de gestion de la relation client si
                             frĂ©quemment mis en Ɠuvre pour dĂ©finir et exĂ©cuter des stratĂ©gies de
                             fidĂ©lisation, l’ouvrage de Jean-Marc Lehu apparaĂźt comme une contribu-
                             tion essentielle à la compréhension des approches marketing gagnantes.


                                                                                                       5
STRATÉGIE DE FIDÉLISATION



          Bien que d’une telle densitĂ©, la lecture de cette Ɠuvre nous a captivĂ©s.
          Nul doute que nos collaborateurs, nos clients et nos partenaires lui
          reconnaĂźtront bien vite la valeur d’un ouvrage de rĂ©fĂ©rence. »
                                        Michel Lacluque, Directeur Marketing
                                                              Aims Software
          « AprÚs la lecture facile de cette bible de la fidélisation, vous pourrez
          faire rimer fidĂ©litĂ© avec rentabilitĂ©. Jean-Marc Lehu met l’accent sur la
          maĂźtrise des flux d’information et la gestion des donnĂ©es, postulat de
          base à tout programme d’action. Maintenant, il vous reste encore à
          choisir parmi les trÚs nombreuses solutions proposées, le moyen le
          mieux adapté à votre problématique entreprise. »
                                            Jean-Marc Parize, Directeur associé
                                                                        Selling
          « Un livre suffisamment didactique pour nous permettre de maßtriser
          les techniques marketing de demain. Notamment si vous voulez vous
          lancer sur Internet et garder vos clients. Achetez-le ! C’est une bible ! »
                                           Arnaud Saint-Paul, PrĂ©sident – CEO
                                                                  E-Pack SAS
          « C’est un ouvrage complet et exhaustif qui, Ă  travers de nombreuses
          études de cas, lie la théorie aux techniques et aux outils employés dans
          la Gestion de la Relation Client. Les fiches techniques sont un véritable
          trĂ©sor pour les professionnels qui mettent en Ɠuvre les systĂšmes d’infor-
          mations client. Bref, un texte pédagogique et de référence. »
                   Michael J. Schouchana, European CRM Program Manager
                                           IBM-Sequent Computer Systems
          « Jean-Marc Lehu a réussi là un nouvel ouvrage clair, précis, remarqua-
          blement documentĂ© qui met enfin en Ă©vidence l’absolue nĂ©cessitĂ©
          d’intĂ©grer la fidĂ©lisation comme Ă©lĂ©ment essentiel dans la stratĂ©gie de
          l’entreprise victorieuse. »
                                                                                        © Éditions d’organisation




                                            Luis Simoes, Directeur de clientĂšle
                                                                   ACNielsen



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Sommaire


                            Avis et témoignages ...................................................................... 5
                            Sommaire ......................................................................................... 7
                            Préface ............................................................................................. 15
                            Avertissement................................................................................ 19
                            Introduction ................................................................................... 21

                            Chapitre 1 : Le concept de fidélisation
                                         du consommateur .......................................... 29
                                                   DĂ©finition ................................................................. 31
                                                       La fidélisation du consommateur ......................... 34
                                                       Des approches complémentaires ......................... 39

                                                   Les différentes formes de fidélisation .................... 43
                                                       La fidélisation induite
                                                       et ses conséquences directes ................................ 43
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                                                       La fidélisation recherchée
                                                       et ses effets indirects ............................................ 54
                                                       Avis d’expert : Arthur JACQUEMIN ...................... 68



                                                                                                                                  7
STRATÉGIE DE FIDÉLISATION



          Chapitre 2 : La démarche marketing
                       de la fidélisation ............................................. 73
                             Les fondements marketing .................................... 78
                                L’évolution du comportement
                                du consommateur ................................................ 78
                                Les douze principaux facteurs de la fidélité ......... 82
                                L’évolution corollaire de la dĂ©marche marketing ... 91
                                Avis d’expert : YaĂ«lle COHEN ............................... 99

                             Les enseignements essentiels .............................. 102
                                De l’écoute du client au dialogue ...................... 105
                                L’évolution permanente de l’offre ...................... 120
                                Le cas particulier du B to B ................................. 133
                                Avis d’expert : Paul-Marie EDWARDS ................ 141

                             Les atouts potentiels d’Internet ........................... 143
                                Les caractéristiques du commerce électronique ... 148
                                La spécificité de la fidélisation via Internet ........ 153
                                L’accùs à un yield management global .............168
                                Avis d’expert : Didier LERER................................ 177

          Chapitre 3 : Vers une fidélisation efficace
                       et rentable ....................................................... 181
                             L’indispensable base de donnĂ©es ........................ 183
                                Le concept de marketing de bases de données .185
                                Le systÚme de gestion idéal ................................ 198
                                Avis d’expert : RenĂ© LEFEBURE ........................... 207

                             Un marketing « one-to-one » performant .......... 210
                                                                                                        © Éditions d’organisation




                                Des approches différentes .................................. 215
                                Avis d’expert : Pascal HOUDAYER ...................... 219
                                Un objectif unique .............................................. 222



8
SOMMAIRE



                                                    Une stratégie innovante de la marque ............... 258
                                                        DĂ©clinaisons de la notoriĂ©tĂ© et de l’image
                                                        de la marque ...................................................... 261
                                                        La nécessaire intermédiation de la confiance .... 269
                                                        Avis d’expert : Henry de La CELLE ...................... 301

                            Conclusion .................................................................................... 307
                            BoĂźte Ă  outils ................................................................................ 315
                            Les outils d’une fidĂ©lisation efficace .............................................. 317
                            Le merchandising ............................................................................. 320
                            Le trade Marketing .......................................................................... 323
                            L’e.c.r. .............................................................................................. 326
                            Le service aprĂšs-vente ...................................................................... 330
                            Le couponing Ă©lectronique ............................................................... 335
                            La carte de fidélité............................................................................ 337
                            Les technologies push ...................................................................... 348
                            Le site Internet ................................................................................. 351
                            Les cadeaux ..................................................................................... 355
                            Le cross-selling ............................................................................ 359
                            Le club .............................................................................................. 362
                            Le parrainage ................................................................................... 367
                            La lettre d’information ..................................................................... 369
                            Le consumer magazine .................................................................... 373
                            Le numéro vert ................................................................................. 379
                            Le S.M.S. .......................................................................................... 386
                            Le service consommateurs ............................................................... 391

                            Principales références bibliographiques ....................................... 397

                            Index des personnalités............................................................ 431
                            Index général............................................................................... 437
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                                                                                                                                     9
STRATÉGIE DE FIDÉLISATION



          Liste des graphiques et encadrés
          ‱ Formule de la valeur indicative selon Deloitte Consulting ........ 35
          ‱ La fidĂ©lisation en 5 Ă©tapes ............................................................ 74
          ‱ La fidĂ©litĂ© – satisfaction ................................................................. 82
          ‱ La satisfaction spĂ©cifique Ă  une transaction ................................ 83
          ‱ Les 12 facteurs de jugement du consommateur ........................ 85
          ‱ Analyse de la satisfaction ............................................................ 116
          ‱ Étapes du modùle CRISP-DM ..................................................... 189
          ‱ Pyramide de la fidĂ©litĂ© ................................................................ 194
          ‱ Logique du dĂ©veloppement de la fidĂ©lisation .......................... 292

          Liste des tableaux
          ‱ QualitĂ©s du gestionnaire de la stratĂ©gie de fidĂ©lisation ............. 26
          ‱ Quatre erreurs classiques d’un projet CRM ................................ 54
          ‱ Les dix principaux facteurs de la rĂ©flexion stratĂ©giques ............ 57
          ‱ Les valeurs dominantes de la fidĂ©litĂ© ........................................... 77
          ‱ La satisfaction en 10 Ă©tapes (Strategic Vision) ............................ 94
          ‱ CritĂšres d’efficacitĂ© de la fidĂ©lisation en B-to-B ........................ 139
          ‱ Principales variables d’intĂ©gration du facteur Internet ............ 155
          ‱ La rĂ©ussite d’un projet CRM en 9 leçons (Silligum Corp) ........ 214
          ‱ Six facteurs de rĂ©flexion en amont (Reichheld) ........................ 234
          ‱ Dix avantages d’un programme liĂ© Ă  un plan retraite ............. 297
          ‱ Dix rĂšgles de succĂšs d’une dĂ©marche fidĂ©lisation (Deloitte) .. 311
          ‱ Douze rùgles pour la mise en place d’un club ......................... 364
          ‱ Sept clĂ©s de succĂšs pour un service consommateur ................ 392

          Liste des cas d’entreprises
          Accor ............................................................................................... 241
          Agea ................................................................................................ 205
          Amazon ........................................................................................... 157
          Atac ................................................................................................. 225
          Aviva ................................................................................................ 191
          Ben & Jerry’s ..................................................................................... 62
          Body Shop ...................................................................................... 128
          British Airways ................................................................................ 250
          BSR..................................................................................................... 65
                                                                                                                        © Éditions d’organisation




          C&A ................................................................................................. 251
          Carrefour ......................................................................................... 108
          Catena ............................................................................................. 339
          Coca-Cola ....................................................................................... 281


10
SOMMAIRE



                            Columbia House ............................................................................... 49
                            Dell .................................................................................................. 144
                            Esselunga......................................................................................... 341
                            Estée Lauder .................................................................................... 145
                            FedEx ............................................................................................... 288
                            Fleet Bank ........................................................................................ 232
                            Gap .................................................................................................. 224
                            H&M................................................................................................ 132
                            HĂ€agen-Dazs ................................................................................... 265
                            Ikea .................................................................................................. 145
                            Intel.................................................................................................. 165
                            KaBloom ............................................................................................ 80
                            Kellogg’s............................................................................................ 95
                            Lacoste ............................................................................................ 259
                            Leclerc ............................................................................................. 112
                            Lego ................................................................................................... 45
                            Lepetit ............................................................................................. 286
                            Levi’s ................................................................................................ 211
                            Luxottica ......................................................................................... 129
                            Maine Roasted Coffee .................................................................... 277
                            Marie Jeanne Godard ....................................................................... 59
                            Mariott ............................................................................................ 213
                            Mephisto ......................................................................................... 254
                            Mountain Dew................................................................................ 370
                            Neiman Marcus .............................................................................. 130
                            NestEggz ......................................................................................... 299
                            Neutrogena..................................................................................... 272
                            Norauto ........................................................................................... 340
                            Pepsi-Cola ....................................................................................... 244
                            Pizza Hut ......................................................................................... 248
                            Procter & Gamble .................................................................. 226, 245
                            Rubbermaid .................................................................................... 136
                            Saturn .............................................................................................. 121
                            SFR ................................................................................................... 111
                            Shell ................................................................................................. 256
                            Shiseido ........................................................................................... 224
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                            Sixt ................................................................................................... 229
                            SNCF.................................................................................................. 46
                            Starwood ......................................................................................... 103
                            Subway .............................................................................................. 37
                            Taxis Bleus ....................................................................................... 383


                                                                                                                                    11
STRATÉGIE DE FIDÉLISATION



          Tower Records ................................................................................ 147
          Unilever ..................................................................................... 55, 228
          United Airlines ................................................................................ 113
          Upromise......................................................................................... 294
          Visual ............................................................................................... 253
          Weber-Stephens ............................................................................. 239
          Whitestrips ...................................................................................... 107
          Zucchi ............................................................................................. 240

          Le secteur pharmaceutique ............................................................. 44
          La téléphonie cellulaire .................................................................... 47
          Un systùme d’exploitation informatique ........................................ 50




                                                                                                                       © Éditions d’organisation




12
« Il faut convaincre les hommes du bonheur qu’ils ignorent,
lors mĂȘme qu’ils en jouissent ».

Mes Pensées
Charles de Secondat,
Baron de La BrĂšde et de Montesquieu
Préface
                               de Philippe Charrier, P-DG de Procter & Gamble France




                            « C’est le consommateur qui dĂ©cide » : 50 millions de fois par jour, nous
                            remettons notre ouvrage sur le mĂ©tier lorsqu’un consommateur utilise
                            Pampers, Monsieur Propre, Pantùne ou l’une des 40 autres marques que
                            nous commercialisons en France. Chez Procter & Gamble, nous appe-
                            lons cela « le moment de vĂ©ritĂ© », celui oĂč le consommateur dĂ©cide,
                            consciemment ou non, si la marque qu’il tient entre ses mains remplit
                            toutes ses promesses et mĂ©rite d’ĂȘtre rĂ©-achetĂ©e.
                            Aucun doute, c’est bien le consommateur qui dĂ©cide, et la fidĂ©lisation Ă 
                            la marque est un enjeu stratĂ©gique majeur de l’entreprise.
                            Historiquement, le marketing a surtout été une affaire de
                            « transactions » : la marque transmettait un message avec le souci qu’il
                            atteigne le plus grand nombre, le produit offrait un bénéfice avec
                            l’espoir qu’il soit reconnu et apprĂ©ciĂ© par les consommateurs. Bref, une
                            communication unilatérale, du « haut de la marque vers le bas du
                            consommateur », fondĂ©e sur l’idĂ©e que les consommateurs constitue-
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                            raient une cible homogĂšne et passive dans l’attente de la vĂ©ritĂ© dĂ©tenue
                            par les marques.
                            Cette idĂ©e est aujourd’hui dĂ©passĂ©e : le marketing est bel et bien devenu
                            une affaire de « relations » et les marques qui réussiront dans le futur


                                                                                                 15
STRATÉGIE DE FIDÉLISATION



          sont celles qui parviendront Ă  tisser des liens de plus en plus personnels
          avec leurs utilisateurs.
          BĂątir une relation avec une marque (en d’autre terme fidĂ©liser Ă  la
          marque), c’est comme bĂątir une relation d’amitiĂ©. Cela requiert du
          temps, beaucoup de temps, et des efforts de la part des deux parties.
          L’amitié  On se rencontre. On apprend peu Ă  peu Ă  se connaĂźtre. On
          passe quelques moments ensemble, et on commence Ă  y prendre du
          plaisir. On se découvre mutuellement, la connaissance et la perception
          de l’autre deviennent de plus en plus intime. Chacun conserve sa libertĂ©
          individuelle, mais un dialogue s’installe et des liens se tissent. Avec pour
          rĂ©sultat, une relation amicale fondĂ©e sur l’affection rĂ©ciproque, le respect
          mutuel et une fidélité à toute épreuve.
          La fidĂ©lisation Ă  la marque devrait idĂ©alement emprunter le mĂȘme
          chemin. L’utilisateur fidĂšle est en effet le bien le plus prĂ©cieux de la
          marque. Il ne se borne pas à acheter et utiliser réguliÚrement la marque,
          il se l’approprie pour en devenir le meilleur des ambassadeurs, et la faire
          ainsi connaßtre et apprécier par son témoignage personnel et le bouche à
          oreille.
          DÚs lors, comment passer de la transaction à la fidélisation ? Question
          cardinale pour tout responsable marketing qui ferait de la pérennité de
          sa marque son objectif prioritaire. Chez P&G, nous n’avons pas encore
          trouvé toutes les réponses à cette question si difficile. Nous pensons
          cependant que trois éléments clés sous-tendent la nouvelle approche
          marketing reposant sur l’idĂ©e que « c’est le consommateur qui
          décide » :
           1. Qui : Identifier les principaux utilisateurs potentiels de la marque et
              faire de leur compréhension intime un impératif absolu. La crois-
              sance d’une marque provient presque toujours d’un nombre relative-
              ment restreint de consommateurs. Connaßtre les « primo-
              prospects » de la marque est donc vital pour atteindre ses objectifs
                                                                                         © Éditions d’organisation




              et optimiser son retour sur investissement.
           2. Quoi : DĂ©finir l’essence de la marque, c’est-Ă -dire comprendre ce qui
              la rend unique aux yeux des consommateurs. Les marques soucieuses
              de « fidéliser » consacrent donc une passion et une énergie sans


16
PRÉFACE



                               limite au contact et Ă  l’écoute de leurs utilisateurs. Ceux-ci devien-
                               nent les vĂ©ritables acteurs de l’innovation et de la communication de
                               la marque ; ils ne la subissent plus la marque, ils en sont les vrais
                               inspirateurs.
                             3. Comment : Offrir des expériences uniques et mémorables aux utilisa-
                                teurs de la marque, des expériences qui leur prouvent que la marque
                                comprend leur façon de vivre et améliore leur vie quotidienne. Les
                                marques attachĂ©es au « concept d’expĂ©rience » consacrent une
                                réflexion approfondie à tous les points de rencontre possibles avec
                                leurs utilisateurs potentiels et à l’art de faire de chacun de ces points
                                un moment magique et inoubliable.
                            Le qui, le quoi et le comment de la marque, voici simplement une Ă©bauche
                            de rĂ©flexion destinĂ©e Ă  inviter tous ceux qui s’intĂ©ressent Ă  la pĂ©rennitĂ©
                            de l’entreprise Ă  la lecture du stratĂ©gique et trĂšs pratique ouvrage de
                            Jean-Marc Lehu : Stratégie de Fidélisation. Jean-Marc Lehu a en effet réuni
                            la sagacité du chercheur en marketing et le pragmatisme du praticien en
                            développement de marque pour parvenir à pénétrer la complexe
                            alchimie de la fidélisation et en faire un outil de développement de
                            l’entreprise. À l’issue de la lecture de son passionnant ouvrage, je sors
                            avec la conviction renforcée que les marques et les entreprises ne sont pas
                            vouĂ©es Ă  naĂźtre, prospĂ©rer puis dĂ©cliner mais qu’elles peuvent au
                            contraire trouver une éternelle jeunesse dans la fidélisation.

                                                                                  Philippe Charrier
                                           Président directeur général de Procter & Gamble France
© Éditions d’organisation




                                                                                                     17
Avertissement


                            Avant d’entrer dans le vif du sujet, il peut ĂȘtre intĂ©ressant de passer en
                            revue ces dix observations fréquemment entendues, dans le petit monde
                            de l’entreprise :
                             1. Un consommateur satisfait est un consommateur fidĂšle.
                             2. La valeur de l’offre dĂ©coule de la qualitĂ© du produit et de son prix.
                             3. Le consommateur moderne est aujourd’hui rationnel à cause de la crise.
                             4. La fidélisation répond à une démarche standard bien maßtrisée
                                désormais.
                             5. Le marketing est une relation Ă  sens unique du producteur vers le
                                consommateur.
                             6. Le marketing de masse est le seul qui puisse ĂȘtre rentable.
                             7. Le marketing de base de données est un coûteux effet de mode.
                             8. Les techniques de fidélisation correspondent à des actions ponc-
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                                tuelles précises.
                             9. Internet est la déclinaison numérique des grands médias classiques.
                            10. La fidĂ©litĂ© est Ă©ternelle si nature et qualitĂ© de l’offre sont pĂ©rennes.


                                                                                                     19
STRATÉGIE DE FIDÉLISATION



          S’il vous est arrivĂ© d’entendre directement ou indirectement l’une ou
          l’autre de ces observations et d’y donner foi, ce livre peut, peut-ĂȘtre, vous
          apporter quelque chose. Mais pour cela, il importe d’accepter de faire,
          a priori, l’hypothùse parfois difficile, que toutes ces affirmations sont,
          peut-ĂȘtre, des idĂ©es reçues. Cette attitude prĂ©alable est nĂ©cessaire afin
          d’aborder le problĂšme de la fidĂ©lisation avec un minimum d’objectivitĂ© et
          de rationalitĂ©. Cette approche est d’autant plus importante, que la fidĂ©li-
          sation de la clientùle est tout simplement devenue aujourd’hui une ordi-
          naire question de vie ou de mort pour l’entreprise moderne ! Ni plus, ni
          moins
 Mais qu’il ne soit pas dit pour autant qu’une optique de fidĂ©li-
          sation permettra de dispenser l’entreprise de recruter de nouveaux clients.
          La chanson que vous avez entendue hier matin Ă  la radio vous a plu. Peut-
          ĂȘtre mĂȘme beaucoup. Au point que vous avez achetĂ© le CD. Vous l’écoutez
          et l’écoutez encore, parce que vous l’aimez beaucoup. Dans un mois, dans
          un an, vous l’aimerez sans doute toujours autant, mais l’écouterez-vous
          toujours autant ? La fidĂ©lisation n’est pas un concept exclusif. C’est davan-
          tage sa symbiose cohérente avec un nécessaire processus de recrutement
          qui pose problĂšme. Pour ĂȘtre performante et rentable, une entreprise a
          autant besoin de l’un que de l’autre. Mais lĂ  oĂč l’art de la vente a toujours
          su séduire le chaland, la démarche fidélisatrice a souvent commis des
          erreurs. Directeur chez McKinsey, Manuel Ebner estime que si un an
          aprĂšs le lancement, un projet CRM n’a pas rapportĂ© au moins la moitiĂ© des
          bĂ©nĂ©fices financiers escomptĂ©s, c’est un Ă©chec. Alors que selon une Ă©tude
          IDC/Cap Gemini, 68 % des managers d’entreprises amĂ©ricaines ou euro-
          pĂ©ennes s’attendent Ă  un maigre 10 % !
          Aussi existait-il deux maniùres principales d’aborder ce sujet. Expliquer
          que toutes les techniques de fidĂ©lisation utilisĂ©es jusqu’à prĂ©sent sont
          inefficaces et rĂ©volutionner le concept avec le secret rĂ©vĂ©lĂ© d’une
          nouvelle formule magique universelle. Ou, renoncer à réinventer la roue
          et analyser concrÚtement, en les illustrant le plus possible, les différentes
          techniques de fidélisation existantes, afin de permettre la conception
          rationnelle d’une stratĂ©gie de fidĂ©lisation performante. Au risque de
          dĂ©cevoir les apprentis sorciers en herbe, et faute d’incantations secrĂštes
                                                                                          © Éditions d’organisation




          et de baguette magique bon marché, nous nous contenterons de la
          seconde approche. DĂšs lors, que le manager conscient, en quĂȘte d’expli-
          cations concrÚtes, de techniques commentées et critiquées, de cas réels
          analysés et potentiellement déclinables, veuille bien tourner la page



20
Introduction


                            FidĂ©lisation ! Armaguedon des temps paisibles d’un marketing simple
                            et efficace. VĂ©ritable tsunami dĂ©ferlant sur l’ensemble de la planĂšte
                            marketing, le mot est sur les lĂšvres de tous les praticiens, conscients de
                            l’évolution redoutable du marchĂ©. Certes, dit en ces termes imagĂ©s, il est
                            vrai que le constat peut faire peur, à certains

                            Au milieu des années 1950, alors que le marketing de masse répondait
                            tant bien que mal à une société occidentale assoiffée de consommation,
                            Cunningham attirait, sans grand succùs il est vrai, l’attention des prati-
                            ciens sur l’importance de la fidĂ©litĂ© Ă  la marque. DĂšs le dĂ©but des annĂ©es
                            1970, des chercheurs en marketing américains comme Andrew Ehren-
                            berg suggĂ©raient dĂ©jĂ  que les marques pouvaient ĂȘtre perçues comme
                            interchangeables par le consommateur, contrairement aux espoirs du
                            marketing. Aujourd’hui, alors que de nombreux travaux sont venus
                            complĂ©ter l’Ɠuvre de ces pionniers, force est de constater que rien ne va
                            plus dans le petit monde des praticiens de la discipline. Les conseils ne
                            parlent plus que de ce phĂ©nomĂšne. Le coĂ»t de la perte d’un client est de
                            plus en plus lourd et la prospection dans le but de recruter de nouveaux
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                            consommateurs bute sur une concurrence accrue et sur un marché
                            souvent saturĂ©. À n’en pas douter, tel un inestimable trĂ©sor de guerre, il
                            va falloir tout faire pour conserver impérativement et développer au
                            maximum le portefeuille clients que l’on dĂ©tient. Et les gourous zĂ©lateurs
                            improvisĂ©s d’un sujet Ă  peine nĂ©, de publier comme Ă  chaque occasion de


                                                                                                  21
STRATÉGIE DE FIDÉLISATION



          ce type, recette aprĂšs recette, pour conserver sinon enchaĂźner de maniĂšre
          infaillible le consommateur Ă  la proposition commerciale universelle de
          l’entreprise, quelle qu’elle soit. En 1983, dans les actes de la confĂ©rence
          sur le marketing des services, organisĂ©e par l’American Marketing Asso-
          ciation, Leonard Berry employait pour la premiÚre fois, dans la littérature
          marketing, l’expression de « marketing relationnel ». En 1989, on
          dénombrait moins de 10 citations du sigle CRM (Customer Relationship
          Management) dans la presse américaine. En 2000, un peu plus de 14 000
          étaient relevées.
          Il convient de relativiser la « redĂ©couverte » aujourd’hui de cette fidĂ©li-
          sation mĂ©tabole, en ce sens oĂč certaines entreprises portĂ©es par un
          secteur en pleine croissance n’avaient a priori aucun intĂ©rĂȘt Ă  dĂ©velopper
          une stratégie en ce sens. Le marketing cédait alors naturellement le pas
          Ă  la vente et la prospection devenait, la plupart du temps, le levier de
          croissance le plus utilisé.
          Comme annoncĂ© dans l’avertissement, ce livre n’est pas un nouveau
          manuel, dont les recettes magiques sont censées assurer automatique-
          ment l’indĂ©fectible fidĂ©lisation de la clientĂšle, par quelque incantation
          miraculeuse que ce soit. D’autant plus qu’à la lecture des travaux de
          Gilles Laurent et Jean-Noël Kapferer sur la sensibilité aux marques, il
          apparaĂźt Ă©vident que certaines d’entre elles se caractĂ©risent par une sensi-
          bilité beaucoup trop faible, pour prétendre développer et entretenir une
          quelconque fidĂ©litĂ© de la part du consommateur Ă  leur Ă©gard. De mĂȘme,
          les marques de produits peu impliquants sont souvent déçues par la mise
          en application de programmes de fidélisation, sans réels effets sur leurs
          consommateurs. Par consĂ©quent, au risque d’en dĂ©cevoir certains : point
          de magie ici, mais du concret. Point de modĂšles miracles, mais des faits.
          Point d’équations sophistiquĂ©es surnaturelles, mais des principes marke-
          ting solides, vérifiés par les chercheurs spécialistes du thÚme et réelle-
          ment applicables. Bref, des éléments simplement analysés et critiqués
          afin d’offrir au lecteur la possibilitĂ© de comprendre les fondements et la
          nĂ©cessitĂ© d’une stratĂ©gie de fidĂ©lisation, et de lui permettre de choisir la
                                                                                         © Éditions d’organisation




          ou les techniques de fidélisation adéquates à son cas particulier. Cet
          aspect d’une opĂ©rationnalisation ad hoc est fondamental. À l’issue de la
          premiÚre grande vague de projets de fidélisation, en 2002, les experts du
          cabinet Bain, Daniel Rigby, Frederick Reichheld et Phil Schefter
          s’appuyaient sur une Ă©tude du Gartner Group souvent citĂ©e, indiquant


22
INTRODUCTION



                            que plus de 55 % des initiatives CRM échouaient à produire les résultats
                            escomptés. Et les experts de rappeler que le CRM ne se réduit pas à un
                            logiciel que l’on installe sur l’ordinateur central de l’entreprise. De plus,
                            la fidĂ©litĂ©, aussi puissante soit-elle, d’un consommateur quel qu’il soit,
                            n’est jamais acquise pour l’éternitĂ© et son obtention temporaire ne suit
                            jamais le mĂȘme processus, d’une entreprise Ă  une autre.
                            James Brandhorst, senior vice-président responsable du marketing chez
                            Inter-Act Systems, a analysé que dans la plupart des sociétés occiden-
                            tales, 70 % des dĂ©cisions d’achat sont faites sur le lieu de vente. C’est
                            dire le processus de choix parfois trĂšs fragile auquel nous sommes
                            confrontĂ©s. Tous les praticiens du marketing s’accordent aujourd’hui
                            pour reconnaĂźtre que le consommateur a Ă©voluĂ© de telle maniĂšre, qu’il
                            est dĂ©sormais plus mĂ»r et souvent beaucoup plus aguerri que l’on pour-
                            rait le croire, quant aux objectifs et aux implications des techniques
                            marketing. Les quinze derniĂšres annĂ©es ont vu l’offre de produits et de
                            services s’amĂ©liorer considĂ©rablement. II suffit de comparer par exemple
                            – Ă  marques ou enseignes identiques – la qualitĂ© de service offerte par
                            telle enseigne hĂŽteliĂšre aujourd’hui ou la qualitĂ© d’une automobile
                            comparĂ©e Ă  l’offre faite il y a quinze ans. Le consommateur a Ă©tĂ© le grand
                            gagnant du jeu. D’innombrables nouveaux produits et services sont
                            apparus, les programmes de fidĂ©lisation regorgeant d’avantages se sont
                            multipliés. Alors quel est le problÚme ? Le problÚme est que dans la
                            plupart des cas, nous avons atteint la limite matérielle de tous ces avan-
                            tages. L’ajout de valeur ajoutĂ©e n’est plus lĂ . L’innovation stratĂ©gique
                            concurrentielle est ailleurs. En 1998, l’association professionnelle
                            américaine Retail Advertising & Marketing Association International
                            calcula que 46 % des foyers américains participaient déjà à un ou
                            plusieurs programmes de fidĂ©lisation. DĂšs lors, inutile d’espĂ©rer subju-
                            guer ce mĂȘme consommateur avec un cadeau gadget made in China dont
                            le coût rendu, en euros, ne solliciterait que la troisiÚme décimale, et pour
                            lequel sa vie durant ledit consommateur s’interrogerait sur son intĂ©rĂȘt
                            et/ou son utilité. Si certains annonceurs ont pu connaßtre un relatif
                            succÚs avec une telle approche dans le passé, cette époque est désormais
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                            totalement rĂ©volue, ou ne continue Ă  sĂ©duire qu’une fraction marginale
                            de la population. Le consommateur est désormais en mesure de repérer
                            la perle d’une culture marketing raffinĂ©e d’un vulgaire grand-beau. Rien
                            de plus facile en effet que de dĂ©cliner Ă  l’identique le programme de fidĂ©-


                                                                                                     23
STRATÉGIE DE FIDÉLISATION



          lisation de son concurrent en offrant un gadget similaire. Erreur ! Si le
          concurrent en question a la place qu’il occupe, c’est bien parce qu’une
          ou plusieurs caractĂ©ristiques le distinguent de l’entreprise contrefac-
          trice. DĂšs lors, il ne faudra pas s’étonner du fait que la greffe ne prenne
          pas toujours. La plupart des entreprises collectent aujourd’hui de l’infor-
          mation en grande quantité sur leurs clients. Pourtant, les programmes
          de fidélisation qui découlent de ces données ne généreront que rarement
          les rĂ©sultats escomptĂ©s. En 2003, Ă  l’issue de la premiĂšre grande vague
          de stratégies orientées fidélisation, Michael Garver pointait du doigt le
          fait que dans la majoritĂ© des cas d’échec, les entreprises n’ont pas cons-
          cience de l’existence et de la nature du problùme.
          Une stratĂ©gie de fidĂ©lisation dĂ©coule d’une rĂ©flexion approfondie, sur les
          Ă©lĂ©ments de diffĂ©renciation que l’entreprise pourrait mettre en avant
          afin d’apparaĂźtre aux yeux de ses consommateurs comme Ă©tant vĂ©ritable-
          ment différente de ses concurrents. La démarche qui consisterait à
          déployer moult techniques CRM sans avoir au préalable réfléchi à, et
          adoptĂ© une orientation client, serait vouĂ©e Ă  l’échec. L’élaboration d’une
          stratégie client doit servir de base au déploiement des techniques ad hoc,
          non seulement celles-ci, mais toutes celles qui sont nécessaires.


           « Le discours suivant fut la rĂ©ponse d’un consommateur qui Ă©tait inter-
           rogĂ© Ă  propos des programmes de ïŹdĂ©lisation et des cartes : “Je suis un
           consommateur trĂšs ïŹdĂšle, j’ai d’ailleurs de nombreuses cartes de ïŹdĂ©litĂ©.”
           Le fait est qu’un programme de ïŹdĂ©lisation doit ĂȘtre envisagĂ© pour ĂȘtre
           différent des autres programmes. Autrement, il ne sera perçu que comme
           un programme de ïŹdĂ©lisation de plus. La diffĂ©rence se situe-t-elle sur le
           prix, la qualité  Une entreprise doit activement promouvoir et continuer
           de promouvoir son programme. Le consommateur continue d’ĂȘtre ïŹdĂšle
           tant qu’il continue d’avoir ce qu’il veut, quand il le veut et au prix qu’il
           veut. C’est la raison ordinaire pour laquelle de nombreux programmes
           ont Ă©chouĂ© et continueront d’échouer » analyse lucidement Donal Mac
           Daid, Vice-président marketing, Aldata Solution.
                                                                                          © Éditions d’organisation




24
INTRODUCTION




                            Bienvenue dans l’ùre de l’EPL
                                II faut toujours se mĂ©fier lorsque l’on utilise un sigle, car le marketing
                                en regorge et ils tiennent parfois de l’effet de mode sans lendemain. La
                                notion Ă©tait a priori intĂ©ressante, mais rares sont aujourd’hui les prati-
                                ciens qui parlent encore de PDP (Profit direct du produit). Le syndrome
                                NIH (Not Invented Here) n’est plus que rarement citĂ©. Le PCB (Point de
                                Couverture Brute) n’est jamais parvenu à s’implanter dans les esprits.
                                Quant aux PPE (Produits à Positionnement Économique) s’ils existent
                                bel et bien, ils ne revendiquent plus ce nom. En revanche, le sigle EPL
                                ne risque pas de subir la vie Ă©phĂ©mĂšre d’un effet de mode, dĂšs lors qu’il
                                dĂ©crit une dĂ©marche pĂ©renne, salutaire et nĂ©cessaire pour l’entreprise.
                                EPL pour Efficient Profitable Loyalty autrement dit une fidélité efficace et
                                rentable. L’approche EPL repose sur le principe simple selon lequel si la
                                fidélité du consommateur est nécessaire pour concrétiser les efforts de la
                                dĂ©marche marketing, encore faut-il que cette mĂȘme dĂ©marche marke-
                                ting permette de développer une fidélisation efficace et rentable. Une
                                fidĂ©lisation est efficace lorsque l’offre est suffisamment concurrentielle
                                pour dĂ©tourner naturellement l’intĂ©rĂȘt des consommateurs de la propo-
                                sition des concurrents. Mais encore faut-il qu’elle soit rentable, autre-
                                ment dit qu’elle assure la croissance et la profitabilitĂ© de l’activitĂ© de
                                l’entreprise.
                                Une stratégie EPL vise donc à conserver et à développer le capital client
                                au mĂȘme titre que les profits de l’entreprise. Or, le dĂ©veloppement d’une
                                stratĂ©gie de fidĂ©lisation n’est, de surcroĂźt, pas nĂ©cessairement perçue par
                                le consommateur comme Ă©tant dans son intĂ©rĂȘt. Alors oui, la fidĂ©lisation
                                est un combat de tous les jours certes. Mais un combat dont les armes
                                doivent parfois changer, s’adapter en permanence au contexte prĂ©sent et
                                futur de l’entreprise. Un combat dont les rĂšgles sont dictĂ©es tantĂŽt par
                                le consommateur lui-mĂȘme, tantĂŽt par la concurrence, tantĂŽt par le
                                positionnement et l’image de l’entreprise, tantĂŽt simultanĂ©ment par
                                l’ensemble des facteurs environnementaux de cette mĂȘme entreprise. Un
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                                                                                                        25
STRATÉGIE DE FIDÉLISATION



          combat pour lequel le praticien, guerrier volontaire et persévérant, doit
          pouvoir assurer les cinq fonctions de base suivantes :

                                       Tableau 1 :
                  Qualités du gestionnaire de la stratégie de fidélisation
           ᕃ comprendre les fondements exacts et les implications du concept de la
              fidélisation pour bùtir sa stratégie,
           ᕄ maĂźtriserparfaitement les diverses techniques qui dĂ©clenchent et/ou
              permettent d’entretenir la fidĂ©lisation,
           ᕅ apprĂ©hender prĂ©cisĂ©ment quels sont les outils d’une fidĂ©lisation efficace
              et rentable dans son cas particulier et coordonner toutes les fonctions de
              l’entreprise dans le sens d’une vĂ©ritable orientation client,
           ᕆ anticiper le futur en exploitant les nouveaux vecteurs de fidĂ©lisation les
              mieux adaptés à ses caractéristiques de demain,
           ᕇ dĂ©velopper une nouvelle relation entre la marque et le client, une rela-
              tion pour laquelle la fidélisation deviendra non seulement naturelle, mais
              recherchée par le consommateur en toute confiance.



          Tel est donc l’objet de ce livre, au-delà des simples recettes. Le lecteur
          demeurera Ă  jamais le maĂźtre d’Ɠuvre. Un maĂźtre d’Ɠuvre apprĂ©hendant
          et maĂźtrisant l’ensemble des outils Ă  sa portĂ©e. Un maĂźtre d’Ɠuvre dĂšs
          lors en mesure de faire les meilleurs choix.

           En dĂ©ïŹnitive, « la ïŹdĂ©lisation n’est pas une nouveautĂ©, c’est un retour aux sour-
           ces. Depuis toujours, faire du commerce suppose qu’il y ait un vendeur, un ache-
           teur et une relation entre les deux. La ïŹdĂ©lisation passe par la redĂ©couverte des
           fonctions du commerce. Elle n’est rien d’autre que l’application du bon sens. La
           nouveautĂ©, c’est que l’expression de ce bon sens passe par des outils nouveaux.
           Si l’on oublie cela, on risque rapidement l’escroquerie intellectuelle », observe
           Xavier Romatet, Directeur gĂ©nĂ©ral de l’agence Rapp Collins.



          En revanche, elle est aujourd’hui le centre d’intĂ©rĂȘt absolu de trĂšs
                                                                                               © Éditions d’organisation




          nombreuses entreprises multipliant les programmes. Plus de soixante-
          dix millions d’AmĂ©ricains sont aujourd’hui inscrits dans un programme
          « voyageur frĂ©quent » afin d’accumuler des miles, leur donnant accĂšs Ă 
          des voyages gratuits et/ou à des avantages spécifiques. On ne compte
          plus les cartes de fidélité offertes au consommateur du monde entier.


26
INTRODUCTION



                            Sans aborder le fait que certaines entreprises n’hĂ©sitent plus dĂ©sormais Ă 
                            dupliquer purement et simplement le programme de fidélisation de
                            leurs concurrents, altĂ©rant ainsi le programme d’origine sans pour
                            autant se distinguer aux yeux des consommateurs du monde entier. Si
                            l’on considĂšre enfin que l’environnement Ă©volue dĂ©sormais en temps
                            réel, impliquant une vigilance de tous les instants, on comprend aisé-
                            ment que la fidĂ©lisation du consommateur, tout aussi cruciale qu’elle
                            soit, ne soit pas un concept facile à concevoir et à développer dans la
                            double optique de la performance et de la rentabilité. Puissent les
                            propos qui suivent permettre d’éclaircir le concept, de clarifier les prin-
                            cipales techniques et de maĂźtriser les outils d’une fidĂ©lisation efficace. La
                            fidĂ©lisation du 21e siĂšcle ne peut plus ĂȘtre rĂ©duite Ă  la juxtaposition de
                            solutions informatiques et de techniques de marketing direct, choisies
                            d’opĂ©ration en opĂ©ration. Elle ne peut plus s’embarrasser de la question
                            classique : « prospection ou fidélisation ? » ! La fidélisation du
                            21e siĂšcle se veut le nĂ©cessaire complĂ©ment d’une prospection rigoureu-
                            sement organisée et tout aussi nécessaire. La fidélisation du 21e siÚcle
                            sera stratégique ou ne sera pas.
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                                                                                                     27
1

                                    Le concept
                                de fidélisation
                            du consommateur


                            Richard Branson, président fondateur du groupe Virgin, expliqua que les
                            deux clĂ©s du succĂšs Ă©taient d’engager des gens talentueux et d’écouter trĂšs
                            attentivement le consommateur. Avant de rappeler sa définition, il
                            semble important de prĂ©ciser que la fidĂ©lisation n’est pas un effet de mode
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                            supplĂ©mentaire du marketing. Ce n’est pas non plus, comme on a parfois
                            pu le lire, un phĂ©nomĂšne nĂ© de la multiplication des marques. L’explica-
                            tion Ă©tait sĂ©duisante, d’autant plus que cette derniĂšre contribue probable-
                            ment Ă  expliquer une partie du problĂšme, en ce sens oĂč un plus grand
                            nombre de marques disponibles altÚre inévitablement la distinction aisée

                                                                                                   29
STRATÉGIE DE FIDÉLISATION



          entre ces mĂȘmes marques, faite par le consommateur. Mais si certaines
          marques ont subi un dĂ©clin en termes de fidĂ©litĂ© Ă  l’occasion de cette proli-
          fĂ©ration de nouvelles marques, c’est la plupart du temps parce que contrai-
          rement Ă  leur sentiment, elles ne bĂ©nĂ©ficiaient tout simplement pas d’une
          fidélité de la part de leurs consommateurs. Et Michel Toloton, Directeur
          associĂ© de l’agence Cutty Sark, d’affirmer : « Que ce soit en ce qui
          concerne mon agence ou l’activitĂ© de mes clients, il est bien Ă©vident que
          le coĂ»t d’acquisition d’un client est tel qu’il faut pouvoir l’amortir sur
          plusieurs années/achats. Donc, la fidélisation est vitale ! »
          Dans les économies développées qui sont les nÎtres, le marché est
          devenu pour l’immense majoritĂ© des biens, un marchĂ© de renouvelle-
          ment, oĂč les points de croissance sont dĂ©sormais beaucoup plus difficiles
          à obtenir. Un marché de renouvellement se caractérise par un logique
          phĂ©nomĂšne de saturation, que l’on rencontre pour la plupart des catĂ©go-
          ries de produits. En fait, si au lendemain de la Seconde Guerre mondiale,
          le monde occidental entrait dans les Trente Glorieuses avec des consom-
          mateurs avidement Ă  la recherche de produits Ă  consommer, nous
          sommes dĂ©sormais dans une situation paradoxalement inversĂ©e oĂč de
          nombreux produits recherchent aujourd’hui des clients disposĂ©s Ă  les
          acheter. Certes, il serait aisé de programmer artificiellement une trÚs
          courte durée de vie des produits, afin de générer artificiellement le
          renouvellement. Mais cela se ferait assurĂ©ment au risque d’un mĂ©conten-
          tement prononcé du consommateur.
          Sur certains marchés, comme par exemple celui des matelas, la situation
          est des plus rĂ©vĂ©latrices. D’une part, le marchĂ© est progressivement passĂ©
          aux mains des distributeurs, puisque les grandes marques ne revendi-
          quent aujourd’hui qu’un peu plus du tiers des volumes. D’autre part, il
          s’agit d’un marchĂ© oĂč, ces derniĂšres annĂ©es, l’innovation technique a
          considĂ©rablement modifiĂ© l’offre, Ă©tendant la durĂ©e de vie des produits
          par la mĂȘme occasion. Aujourd’hui la durĂ©e de vie moyenne d’un matelas
          est de dix Ă  quinze ans. Autant dire que les contacts avec un mĂȘme client
          risquent d’ĂȘtre espacĂ©s. En 1999, la marque Bultex, challenger des
                                                                                          © Éditions d’organisation




          marques Epéda, Dunlopillo et Tréca, a pris acte de cette situation et a
          clairement dĂ©cidĂ© de s’engager sur le terrain du marchĂ© de renouvelle-
          ment. Rien de tel pour séduire les distributeurs de la marque car cela
          permettait d’espĂ©rer, Ă  moyen terme, la gĂ©nĂ©ration d’un vĂ©ritable flux de
          clientĂšle. Or, il faut savoir que le distributeur est un partenaire essentiel


30
LE CONCEPT DE FIDÉLISATION DU CONSOMMATEUR



                                qu’il convient de choyer, sur un marchĂ© oĂč la marque n’est pas aussi
                                importante que l’argumentaire et le pouvoir de conviction du vendeur.
                                Attention toutefois à ne pas assimiler une telle situation à une agréable
                                porte ouverte sur la filiÚre inversée de Galbraith. Il serait dangereux de
                                penser, comme certains ont déjà tendance à le faire, que, sur un marché
                                arrivĂ© Ă  maturitĂ©, l’offre crĂ©e ledit marchĂ©. Oublier la dĂ©marche marke-
                                ting pour se concentrer sur la seule vente risquerait d’avoir des inci-
                                dences nĂ©gatives Ă  moyen terme. En revanche, il est certain qu’une telle
                                dĂ©marche implique une Ă©volution concrĂšte de l’offre.
                                C’est lĂ  un aspect fondamental de la dĂ©marche, car bien entendu s’aven-
                                turer ouvertement sur le positionnement du produit de renouvellement
                                signifie que de nouvelles caractéristiques produit justifient un tel renou-
                                vellement aux yeux du consommateur. Mais au-delà de la réelle innova-
                                tion technique, dont il faudra faire preuve, on perçoit aisément
                                l’importance d’une stratĂ©gie de fidĂ©lisation Ă  ce niveau.
                                Une stratĂ©gie de fidĂ©lisation nĂ©e de l’évolution de l’environnement
                                économique doit désormais prendre place.


                            DĂ©ïŹnition
                                Il existe de nombreuses définitions de la fidélisation, que leurs auteurs
                                font varier en fonction des secteurs concernés des objectifs stratégiques
                                poursuivis ou des courants de pensée auxquels ils se rattachent. Pour-
                                tant, si l’on renonce à la sophistication du langage technique, on peut
                                s’autoriser Ă  dire, qu’en fait, la fidĂ©lisation n’est que la caractĂ©ristique
                                d’une stratĂ©gie marketing, conçue et mise en place dans le but de rendre
                                les consommateurs fidĂšles au produit, au service, Ă  la marque, et/ou au
                                point de vente. Elle doit Ă©galement permettre un meilleur contrĂŽle de
                                l’activitĂ© de l’entreprise concernĂ©e et, Ă  terme, une plus grande rentabi-
                                lité de cette activité. Il convient donc de ne pas confondre ici fidélisation
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                                et rĂ©tention. S’engager sur la voie de la fidĂ©lisation sous couvert d’une
                                stratĂ©gie EPL, c’est intĂ©grer la notion de valeur actuelle nette (Life Time
                                Value), autrement dit l’évaluation de ce que pourra rapporter le client sa
                                vie durant. Et ce, en distinguant les différentes catégories de clients qui
                                s’adressent à l’entreprise.

                                                                                                         31
STRATÉGIE DE FIDÉLISATION




           « La conséquence naturelle de la notion de valeur est simple. Un principe
           de gestion s’impose : un segment de clientĂšle n’est exploitĂ© que si la marge
           dégagée est égale au coût unitaire du programme marketing mis en
           Ɠuvre. Ce principe extrĂȘmement classique permet ainsi de segmenter faci-
           lement une base de données clients en fonction des programmes marketing
           disponibles », précise le professeur de marketing Christophe Bénavent.



          DÚs le début des années 1990, certains praticiens du marketing ont fait
          le constat que la crise économique avait altéré le profil connu du
          consommateur. Ce dernier, conscient dans de nombreux cas de la fragi-
          lité de son statut, était devenu méfiant, réservé, rationnel, économe bon
          grĂ© mal grĂ©. MĂȘme si la plupart de nos Ă©conomies dĂ©veloppĂ©es n’ont pas
          retrouvĂ© de pĂ©riode de forte croissance – de telles Ă©conomies de renou-
          vellement le peuvent-elles d’ailleurs ? – une nouvelle pĂ©riode Ă©cono-
          mique plus favorable semble s’ouvrir à nous, si toutefois la conjoncture
          politique internationale le tolÚre. Depuis quelques années, la notion de
          consommateur poly-sensoriel fait son chemin et au-delĂ  de cette obser-
          vation, c’est le constat du grand retour en force des Ă©motions qui
          s’impose. Cela signifie que le consommateur moderne a compris les
          consĂ©quences que pouvait avoir la crise, qu’il a fini par s’y adapter, mais
          qu’il aspire dĂ©sormais Ă  rĂ©introduire de l’affectif dans un processus
          cognitif devenu rationnel. En 1990, Morris Holbrook, John O’Shaugh-
          nessy et Stephen Bell démontraient le fait que considérer indépendam-
          ment la raison et l’émotion pouvait donner lieu Ă  une vue dĂ©formĂ©e de
          l’expĂ©rience de la consommation. Au contraire, les auteurs recomman-
          daient une prise en considération simultanée, du fait de leur rÎle
          complémentaire.


           L’achat issu du seul processus cognitif semblait avoir vĂ©cu, d’autant plus
           qu’en 1996, le professeur Marc Filser analysait l’évolution de la consomma-
           tion vers une plus grande prise en compte des Ă©tats affectifs en indiquant
           que : « La pratique du marketing ne pourra manquer d’évoluer sensiblement
                                                                                          © Éditions d’organisation




           aïŹn de prendre en compte les apports de cette nouvelle conception thĂ©orique
           du consommateur. »




32
LE CONCEPT DE FIDÉLISATION DU CONSOMMATEUR



                            Bienvenue au consommateur multi-attitudes
                            L’inconvĂ©nient majeur de cette nouvelle Ă©volution du consommateur est
                            que sa traversĂ©e de la crise l’a rendu, dans bien des cas, plus informĂ© donc
                            plus exigeant, mieux informĂ© donc plus mĂ©fiant. Aussi, s’il aspire Ă  rĂȘver
                            de nouveau aujourd’hui, ce n’est certainement pas à n’importe quel prix,
                            pour n’importe quel produit. Force est de constater que cette pĂ©riode de
                            crise lui a permis de prendre conscience que les diffĂ©rences d’une marque
                            Ă  une autre Ă©taient parfois infimes et que la conservation d’un processus
                            cognitif rigoureux pouvait mĂȘme lui permettre de maximiser la compo-
                            sante affective de ses actes de consommation. Aussi, ne doit-on désor-
                            mais jamais oublier, Ă  l’étude du comportement du consommateur, que
                            si son processus de dĂ©cision a Ă©voluĂ©, ses choix sont aujourd’hui souvent
                            fragiles, ses décisions fugitives, ses attitudes volatiles. La raison est en
                            rĂ©alitĂ© fort simple. La crise l’a contraint Ă  mieux comprendre l’offre, afin
                            de l’adapter aux nouvelles caractĂ©ristiques de la demande qui Ă©tait la
                            sienne. Dans la plupart des cas, cette phase d’adaptation lui a permis de
                            découvrir, volontairement ou par contrainte, de nouveaux produits. Des
                            produits concurrents de ceux qu’il avait l’habitude de consommer, des
                            produits de substitution dont le positionnement Ă©tait plus compatible
                            avec son pouvoir d’achat, de nouvelles marques dont le discours lui
                            paraissait concrÚtement plus cohérent



                             « En fait toute la dĂ©ïŹnition de la valeur a changĂ©. Dans le passĂ©, nous
                             Ă©tions tentĂ©s de dĂ©ïŹnir la valeur de nos produits avec des mots tels que
                             “qualitĂ©â€ “durabilitĂ©â€, “exactitude”. Aujourd’hui, nous sommes plus
                             enclins à utiliser un nouveau vocabulaire, pour décrire la valeur de nos pro-
                             duits et nos services également. Un vocabulaire composé de mots qui sont
                             davantage liĂ©s aux Ă©motions qu’aux produits eux-mĂȘmes. Des mots tels
                             que "expérience," "style de vie" et "satisfaction" » observe Thomas McLin-
                             den, Président du cabinet de design EVOdesign LLC.
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                            Délibérément ou par nécessité, notre consommateur moderne a ainsi redé-
                            couvert la diversitĂ© d’une offre dont il avait parfois perdu conscience, en
                            raison notamment de l’aspect routinier de sa consommation. Encore une
                            fois, si cette diversitĂ© et les changements de consommation qu’elle
                            entraĂźnait furent parfois contraints, le consommateur camĂ©lĂ©on d’hier a


                                                                                                        33
STRATÉGIE DE FIDÉLISATION



          parfaitement appris à maßtriser ses différentes couleurs et à en tirer
          profit. En effet, au-delĂ  de la contrainte, le consommateur prit alors
          conscience de l’intĂ©rĂȘt d’une telle diversitĂ© et de la possibilitĂ© de varier
          les plaisirs de consommation. Le rĂ©sultat n’est autre qu’une consomma-
          tion bigarrĂ©e oĂč la fidĂ©litĂ© Ă  un produit ou Ă  une marque cĂšde dĂ©sormais
          souvent la place Ă  la dĂ©couverte, la variation et l’alternance.
          Pour les praticiens du marketing, c’est ni plus ni moins que la complùte
          remise en cause d’un processus qu’ils commençaient à peine à maütriser.
          CorrĂ©lativement, c’est Ă  prĂ©sent le risque permanent d’une Ă©vasion
          potentielle de la clientÚle avec le risque financier que cela représente. On
          comprend mieux dĂšs lors que, tels les Kashashs de Damas, les entre-
          prises concurrentes fassent désormais tout ce qui est en leur pouvoir
          pour non seulement séduire les consommateurs de leurs rivaux, mais
          surtout en priorité fidéliser au mieux leur portefeuille actuel. Attention
          toutefois, l’analogie avec ces colombophiles moyen-orientaux passionnĂ©s
          Ă  l’extrĂȘme s’arrĂȘte lĂ , car il serait dangereux d’assimiler le consomma-
          teur moderne au pigeon docile et naĂŻf qu’il a pu ĂȘtre dans le passé 


La ïŹdĂ©lisation du consommateur
          La notion fondamentale de la fidélisation repose sur la conservation de
          clientĂšle acquise et son dĂ©veloppement. En cela, elle s’oppose donc a
          priori au principe de la prospection qui vise Ă  recruter de nouveaux
          clients.


           « Par programme de ïŹdĂ©lisation on entend un ensemble d’actions organi-
           sĂ©es de telle maniĂšre que les clients les plus intĂ©ressants et les plus ïŹdĂšles
           soient stimulĂ©s, entretenus, de telle maniĂšre que l’attrition, c’est-Ă -dire le
           taux de clients perdus, soit minimisée et/ou que les volumes achetés soient
           augmentés », précisent les professeurs de marketing Christophe Bénavent
           et Dominique Crié.
                                                                                            © Éditions d’organisation




          Mais au-delĂ  d’une diffĂ©rence en matiĂšre de dĂ©marche stratĂ©gique, le
          dĂ©veloppement d’une stratĂ©gie de fidĂ©lisation est surtout motivĂ© par sa
          rentabilitĂ© potentielle par rapport Ă  la prospection, dĂšs lors qu’elle


34
LE CONCEPT DE FIDÉLISATION DU CONSOMMATEUR



                            permet avant tout de stabiliser l’activitĂ© de l’entreprise. ConsidĂ©rons
                            donc qu’elle n’a pas pour objectif de supprimer la prospection. Mais
                            simplement de la compléter utilement et, dans le meilleur des cas, de la
                            limiter au minimum nécessaire.


                            Processus de rentabilisation
                            Compte tenu des investissements nĂ©cessaires, bon nombre d’entreprises
                            s’interrogent encore sur l’intĂ©rĂȘt rĂ©el d’une dĂ©marche CRM permettant
                            de fidéliser leurs clients. Le cabinet Deloitte Consulting a récemment
                            proposĂ© une formule simple prenant la forme d’une multiplication Ă 
                            plusieurs facteurs.

                                                           nombre de clients

                                                  nombre d’interlocuteurs par client

                                                         nombre d’employĂ©s

                                                          nombre de canaux

                                                          valeur indicative

                                              D’aprùs Deloitte Consulting


                            L’interprĂ©tation est tout aussi simple. Si le rĂ©sultat de la valeur indica-
                            tive est inférieur à 1 000, alors on peut logiquement comprendre que la
                            gestion de la relation client sous la forme d’un projet CRM, ne soit pas
                            une priorité. En revanche, si la valeur est comprise en 1 000 et 10 000,
                            un projet CRM peut reprĂ©senter un certain intĂ©rĂȘt et l’entreprise est
                            incitĂ©e Ă  Ă©tudier la question attentivement. Maintenant, si cette mĂȘme
                            valeur est supĂ©rieure Ă  10 000, il serait dangereux pour l’entreprise,
                            d’un point de vue concurrentiel, d’éluder cette question. Certes, Ă 
                            formule simple, résultat simple. Cette « évaluation » ne tient en aucun
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                            cas compte de l’environnement de l’entreprise, de sa spĂ©cificitĂ©, de ses
                            moyens et de ses motivations. Mais pour autant, elle n’en conserve pas
                            moins un certain intĂ©rĂȘt pour inciter les plus rĂ©ticents Ă  rĂ©flĂ©chir, et les
                            dubitatifs à ne pas focaliser sur le seul montant de l’investissement que
                            représenterait un projet CRM.

                                                                                                    35
STRATÉGIE DE FIDÉLISATION



          La mise en place d’une stratĂ©gie de fidĂ©lisation EPL a un coĂ»t, et un coĂ»t
          qui peut s’avĂ©rer relativement Ă©levĂ©, en fonction de la palette de techni-
          ques terrain utilisée, ainsi que des outils employés et comparativement
          aux bĂ©nĂ©fices que l’on en tire en dĂ©finitive. D’oĂč un choix, dĂšs le dĂ©part,
          qu’il faudra faire en toute connaissance de cause.
          Comme l’indiquent les Ă©lĂ©ments de dĂ©finition rappelĂ©s plus haut, la
          poursuite d’une stratĂ©gie de fidĂ©lisation doit permettre Ă  l’entreprise de
          maximiser, l’activitĂ© et donc le chiffre d’affaires et les bĂ©nĂ©fices rĂ©alisĂ©s
          avec le consommateur/client, objet de la stratégie. Compte tenu de
          l’intensitĂ© concurrentielle d’une part, et de marchĂ©s de plus en plus
          souvent en faible croissance d’autre part, les coĂ»ts d’acquisition d’un
          prospect sont de plus en plus élevés. Il est bien connu que ces coûts sont
          en moyenne 5 fois plus Ă©levĂ©s que pour le coĂ»t de fidĂ©lisation d’un client
          identifié. Mais cette moyenne peut varier à la hausse en fonction de la
          nature du bien et/ou de l’activitĂ© de l’entreprise et bien entendu de la
          densitĂ© concurrentielle de son environnement. D’oĂč l’importance d’une
          stratégie de fidélisation, non seulement pour ne pas avoir à payer le coût
          d’une acquisition nouvelle en cas de dĂ©fection, mais surtout afin de
          rentabiliser l’investissement de la prospection initiale des clients
          détenus en portefeuille.


           « Conserver la clientĂšle existante, notamment lors d’un ralentissement de
           croissance, demeure l’une des prioritĂ©s de l’entreprise. Or cette clientĂšle est
           de plus en plus volatile. Dans l’optique d’une ïŹdĂ©lisation efïŹcace, les servi-
           ces proposés feront la différence avec la concurrence, notamment lorsque le
           marché devient saturé et que les nouveaux clients coûtent de plus en plus
           cher Ă  acquĂ©rir. À titre d’exemple, le secteur des tĂ©lĂ©communications de
           Singapour vient de voir mis Ă  mal l’un de ses leviers de ïŹdĂ©lisation. En effet,
           les clients peuvent désormais acheter leur propre numéro de téléphone et
           ainsi l’utiliser sur plusieurs rĂ©seaux diffĂ©rents. Lors de la mise en place d’une
           stratĂ©gie de ïŹdĂ©lisation pour ses clients, KPMG intĂšgre celle-ci dans une
           stratĂ©gie globale de crĂ©ation de valeur. Nous constatons que la ïŹdĂ©lisation
           permet de rentabiliser les investissements, l’acquisition de clients et plus
                                                                                               © Éditions d’organisation




           largement les coĂ»ts de production. Ainsi, pour vendre un mĂȘme produit, il
           coĂ»te cinq fois plus cher d’acquĂ©rir un nouveau client et dix fois plus cher
           de reconquĂ©rir un client perdu que de vendre ce mĂȘme produit Ă  un client
           ïŹdĂ©lisĂ© » conïŹrme Christophe Sabas, consultant chez KPMG.




36
LE CONCEPT DE FIDÉLISATION DU CONSOMMATEUR



                            Or, compte tenu de l’ampleur et de la diversitĂ© de l’offre, le suivi d’une
                            stratĂ©gie de fidĂ©lisation suppose une implication de l’entreprise Ă  tous les
                            instants pendant sa relation commerciale avec le consommateur/client.


                                                      Le cas Subway
                              Subway est une chaßne de restauration rapide nord-américaine,
                              renommée pour la qualité de ses sandwiches avec plusieurs étages
                              d’ingrĂ©dients. PrĂšs de 18 000 points de vente, rĂ©partis dans 73 pays
                              dont la France, arborent l’enseigne. Le principe sur lequel repose l’offre
                              commerciale de Subway est d’offrir au client la possibilitĂ© de choisir les
                              ingrĂ©dients qu’il dĂ©sire voir inclure dans son sandwich au moment de
                              son Ă©laboration, Ă  partir d’un pain et d’une base dĂ©terminĂ©s. D’aucuns
                              pourraient penser que l’entreprise est parvenue au stade ultime de la
                              restauration personnalisée et que, dans ces conditions, la fidélisation de
                              ses clients est logique, incontournable, automatique.
                              Pourtant, Subway ne s’endort pas sur ses positions, il fait en perma-
                              nence évoluer son offre, propose ponctuellement des opérations
                              promotionnelles, est présent sur le Web (http://www.subway.com),
                              stimule son rĂ©seau
 Jusqu’à la moindre serviette en papier qui est
                              utilisĂ©e comme vecteur de fidĂ©lisation. De mĂȘme que le verre en
                              carton ou le set de table en papier, la serviette en papier est un
                              vecteur de communication encore peu utilisĂ©, alors qu’il comporte de
                              nombreux avantages. Il est peu coĂ»teux, souple d’utilisation, permet
                              de vĂ©hiculer l’image de la marque, et surtout sort du contexte habi-
                              tuel de la communication publicitaire. En définitive, il permet
                              d’exposer le consommateur pendant toute la durĂ©e de son repas, Ă 
                              un message, sans qu’il n’en ait rĂ©ellement conscience.
                              Sur les verres en carton et les serviettes en papier de Subway, on
                              trouve comme chez McDonald’s ou d’autres chaünes de restauration
                              rapide, une argumentation diététique, la présentation de différents
                              produits maison, l’adresse du site Web
 Mais lĂ , oĂč la dĂ©marche de
                              l’entreprise, en matiùre de communication, contribue à l’entretien de
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                              la fidĂ©lisation, c’est que le message diĂ©tĂ©tique qui y est dĂ©taillĂ© cons-
                              titue un double rempart contre l’érosion de la clientĂšle. En premier
                              lieu, il s’attaque Ă  la culpabilitĂ© du consommateur face Ă  un sandwich




                                                                                                       37
STRATÉGIE DE FIDÉLISATION




            comportant de multiples étages, en détaillant la teneur rassurante en
            graisse et en cholestĂ©rol, ainsi que l’apport en calories de plusieurs
            sandwiches. Rien de tel pour donner bonne conscience au consom-
            mateur, et lui permettre non seulement de déguster tranquillement
            son sandwich sans arriĂšre pensĂ©e coupable, mais de n’avoir aucun
            scrupule Ă  revenir chez Subway.
            En second lieu, la communication qui s’offre au consommateur
            pendant toute la durée de son repas reprend, à titre de comparaison,
            les informations nutritionnelles publiées par deux des principaux
            concurrents (Burger King et McDonald’s). La teneur en graisse des
            sept sandwiches Subway présentés se situe entre 3 et 6 grammes,
            contre 31 pour le Big Mac de McDonald’s et 39 pour le Whopper de
            Burger King. Leur teneur en cholestérol varie de 0 mg pour le Veggie
            Delite Ă  48 mg pour le Roasted Chicken Breast chez Subway, contre
            85 mg pour le Big Mac et 90 mg pour le Whopper. Enfin, l’apport en
            calories varie de 237 Ă  348 pour les sandwiches Subway contre 560
            pour le Big Mac et 640 pour le Whopper. Pourquoi voudriez-vous,
            aprùs un tel argumentaire, qu’un consommateur Subway ait l’envie
            soudaine d’aller chez McDonald’s ou chez Burger King ? Bien sĂ»r
            comme nous le constaterons, une communication de ce type ne suffit
            pas pour retenir Ă©ternellement le consommateur, mais elle y contribue
            sensiblement, sans aucun doute.




          À qui jeter la pierre ?
          La fidĂ©lisation du consommateur est un objectif essentiel de l’entreprise
          moderne, il n’y a plus aucun doute sur ce point. Mais force est de constater
          que ce regain d’intĂ©rĂȘt pour la fidĂ©lisation qui paraĂźt parfois prendre au
          dĂ©pourvu bon nombre de praticiens, est une fois de plus l’illustration par
          l’exemple du fossĂ© parfois infranchissable entre recherche acadĂ©mique et
          mise en application managĂ©riale. Que l’immense majoritĂ© des praticiens
                                                                                         © Éditions d’organisation




          se sentent aujourd’hui contraints de dĂ©velopper les techniques idoines
          menant à la fidélisation de la majorité de leurs consommateurs est tout à
          fait compréhensible !




38
LE CONCEPT DE FIDÉLISATION DU CONSOMMATEUR



                                 Qu’ils s’inquiĂštent de la prĂ©cipitation des choses, des modalitĂ©s de la
                                 mise en application et des conséquences qui pourront en découler en est
                                 clairement une autre ! VoilĂ  maintenant cinquante ans que des cher-
                                 cheurs tant en France qu’à l’étranger se sont penchĂ©s et se penchent
                                 encore aujourd’hui sur le sujet de la fidĂ©lisation. Des dĂ©cennies que des
                                 travaux académiques sont présentés et publiés sur les raisons, les consé-
                                 quences et l’évolution probable de cette approche.
                                 Qui doit-on blĂąmer alors pour ce triste gĂąchis ? Les praticiens qui se
                                 coupent volontairement la plupart du temps d’un monde acadĂ©mique
                                 jugé subjectivement trop théorique, archaïque et incapable de répondre
                                 Ă  leurs besoins pressants du moment ? Les enseignants chercheurs dont
                                 la recherche modélisée peine parfois à sortir de son laboratoire géniteur
                                 et plus encore à adopter un langage vulgarisé, pour ne pas dire
                                 professionnalisĂ© ? Ce livre n’aspire aucunement Ă  faire le procĂšs des uns
                                 ou des autres. Dans une telle situation, le constat de l’ampleur du
                                 gaspillage corollaire en termes de temps et de savoir suffit pour
                                 comprendre que les responsabilitĂ©s ne peuvent ĂȘtre que partagĂ©es.


                            Des approches complémentaires
                                 L’orientation pratique de ce livre justifie en partie l’incontournable
                                 choix de raccourcis théoriques qui est fait ici, et le lecteur désireux
                                 d’approfondir concepts et Ă©tudes en la matiĂšre trouvera en fin d’ouvrage
                                 des pistes bibliographiques lui permettant d’orienter ses recherches.
                                 Notons donc simplement que deux grandes approches s’affrontent en
                                 matiĂšre de fidĂ©litĂ© Ă  la marque, l’approche behavioriste et l’approche
                                 cognitiviste.


                                 L’approche behavioriste
                                 Comme l’indique le nom de cette approche, la fidĂ©litĂ© Ă  la marque est
                                 constatĂ©e Ă  l’observation du comportement des consommateurs. La fidĂ©-
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                                 litĂ© n’est alors que la constatation d’une suite d’achats rĂ©pĂ©tĂ©s en faveur
                                 de la mĂȘme marque. Dans ces conditions, plusieurs modĂšles de condi-
                                 tionnement peuvent ĂȘtre utilisĂ©s, pour dĂ©crire scientifiquement le
                                 phĂ©nomĂšne. MĂȘme s’ils comportent toujours la limite au terme de


                                                                                                        39
STRATÉGIE DE FIDÉLISATION



          laquelle un comportement donné, observé dans le passé pour un
          consommateur donné, ne suffit pas pour affirmer avec certitude ce que
          sera Ă  nouveau son comportement dans le futur.
          L’approche behavioriste qualifie alors de :
          ‱ « conversion » la fidĂ©litĂ© absolue Ă  une marque donnĂ©e,
          ‱ « d’expĂ©rimentation » le comportement qui consiste Ă  tester systĂ©ma-
            tiquement les diffĂ©rentes propositions commerciales de l’offre,
          ‱ « transition » l’abandon progressif de la marque considĂ©rĂ©e au profit
            d’une autre marque,
          ‱ « mixitĂ© » la description d’une consommation alternĂ©e en faveur de
            différentes marques.


          L’approche cognitiviste
          Plus riche que la prĂ©cĂ©dente, l’approche cognitiviste introduit la notion
          d’attitude, comme Ă©tant l’un des facteurs explicatifs de la fidĂ©litĂ©. Un
          consommateur ne sera fidĂšle Ă  une marque que s’il a dĂ©veloppĂ© prĂ©ala-
          blement une attitude positive Ă  l’égard de cette marque. La formation
          de l’attitude prĂ©cĂšde donc ici le dĂ©clenchement du comportement. On
          retrouvera par conséquent cette approche principalement dans les situa-
          tions de forte implication de la part de l’individu pour lesquelles le
          besoin en cognition est élevé. Ce dernier point est particuliÚrement
          important, pour ce qui concernera notamment le choix des supports de
          la fidélisation. Les travaux des chercheurs américains Susan Powell
          Mantrel et Frank Kardes, publiés en 1999, ont ainsi permis de penser
          qu’il Ă©tait prĂ©fĂ©rable de privilĂ©gier une prĂ©sence prĂ©dominante en
          linéaire, qui deviendra alors un puissant argument de comparaison, chez
          des consommateurs Ă  faible besoin de cognition. Alors que pour des
          consommateurs à fort besoin de cognition, il sera préférable de privilé-
          gier une plus grande part de voix, autrement dit un investissement en
          communication publicitaire conséquent par rapport à celui des concur-
          rents. Cela n’exclut pas, bien entendu, l’utilisation de signaux pĂ©riphĂ©-
                                                                                      © Éditions d’organisation




          riques (ton, porte-parole connu, situation
) en général plus porteurs
          dans des situations de faible implication. Mais le recours Ă  de tels
          signaux devra cependant ĂȘtre pratiquĂ© avec prudence ici et dans un cadre
          impérativement prétesté.


40
LE CONCEPT DE FIDÉLISATION DU CONSOMMATEUR



                            D’oĂč l’importance des notions de risque perçu, d’implication, de
                            groupes de référence, de processus de décision
 qui peuvent intervenir
                            dans la construction de la fidélité.


                             « Il n’est jamais souhaitable de tourner le dos Ă  son image, elle qui fut la
                             source d’attraction des derniers acheteurs, des nouveaux acheteurs, c’est-à-
                             dire les plus sĂ»rs acheteurs de demain. Leur ïŹdĂ©lisation implique un respect
                             des facteurs qui les ont sĂ©duits. [
] Pour ïŹdĂ©liser ses clients, la marque doit
                             rester ïŹdĂšle Ă  elle-mĂȘme et ainsi capitaliser », Ă©crit Jean-NoĂ«l Kapferer.



                            De ce fait, cela justifie pleinement que le marketing perçoive la fidéli-
                            sation par le biais d’une stratĂ©gie EPL, comme un puissant levier de
                            croissance pour l’entreprise.
                            Maintenant, si la fidĂ©lisation peut ĂȘtre perçue selon deux approches
                            complémentaires, il existe en fait deux grandes formes de fidélisation. Il
                            importe de bien les distinguer, car non seulement elles impliquent la
                            mise en place de stratégies trÚs distinctes, mais elles ont également des
                            conséquences trÚs différentes.
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                                                                                                         41
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  • 1.
  • 3. Une premiĂšre Ă©dition de ce livre a Ă©tĂ© publiĂ©e en 1999 sous le titre « La fidĂ©lisation client ». La prĂ©sente Ă©dition a Ă©tĂ© entiĂšrement actualisĂ©e. Éditions d’Organisation 1, rue ThĂ©nard – 75240 Paris Cedex 05 Connectez-vous sur notre site : www.editions-organisation.com DU MÊME AUTEUR ‱ Le marketing interactif, Éditions d’Organisation, Paris (1996). MĂ©daille de l’AcadĂ©mie des Sciences Commerciales 1997. ‱ Praximarket, Éditions Jean-Pierre de Monza, Paris (1996). SĂ©lection Adetem, Association Nationale du Marketing. ‱ Alerte Produit : quand le produit doit ĂȘtre retirĂ© de la vente ou rappelé , Éditions d’Organisation, Paris (1998). ‱ strategiedemarque.com, Éditions d’Organisation, Paris (2000). En collaboration avec Virginie Barbet, Pierre Breese, Nathalie Guichard, Caroline LecoquiĂšre et RĂ©gine Van Heems : ‱ Le marketing olfactif, Éditions LPM, Paris (1999). En collaboration avec Anne Bontour : ‱ Lifting de marque, Éditions d’Organisation, Paris (2002). Prix de la Marque 2002 dĂ©cernĂ© par Prodimarques. Le code de la propriĂ©tĂ© intellectuelle du 1er juillet 1992 interdit en effet expressĂ©- DANGER ment la photocopie Ă  usage collectif sans autorisation des ayants droit. Or, cette pratique s’est gĂ©nĂ©ralisĂ©e notamment dans l’enseignement, provoquant une baisse brutale des achats de livres, au point que la possibilitĂ© mĂȘme pour les auteurs de crĂ©er des Ɠuvres nouvelles et de les faire Ă©diter correctement est aujourd’hui menacĂ©e. LE En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire intĂ©grale- PHOTOCOPILLAGE ment ou partiellement le prĂ©sent ouvrage, sur quelque support que ce soit, sans TUE LE LIVRE autorisation de l’Éditeur ou du Centre Français d’Exploitation du Droit de copie, 20, rue des Grands Augustins, 75006 Paris. © Éditions d’Organisation, 1999, 2003. ISBN : 2-7081-2944-9
  • 4. Jean-Marc LEHU STRATÉGIE DE FIDÉLISATION PrĂ©face de Philippe Charrier PrĂ©sident-directeur gĂ©nĂ©ral France DeuxiĂšme Ă©dition
  • 5. Pour rendre ce livre concret, opĂ©rationnel et illustrĂ© de multiples exemples, de nombreux professionnels ont Ă©tĂ© sollicitĂ©s pour apporter leur tĂ©moignage. Qu’il s’agisse de leurs expĂ©riences et/ou de leurs souvenirs personnels, ainsi que de leurs analyses et/ou de leurs commentaires, tous ont permis d’enrichir ce livre, de mĂȘme que le message qu’il souhaite transmettre. Qu’ils soient tous vivement remerciĂ©s du temps consacrĂ© Ă  l’auteur et de l’intĂ©rĂȘt des propos tenus au sujet de la fidĂ©lisation.
  • 6. Avis et tĂ©moignages « Oui Ă  une fidĂ©lisation efficace et sincĂšre, base rĂ©ciproque du ticket gagnant-gagnant rĂ©gissant les relations entre fournisseur et consomma- teur. Jean-Marc Lehu a, une nouvelle fois, redĂ©fini l’adaptation des stra- tĂ©gies marchĂ© aux aspirations du consommateur internaute du second millĂ©naire. » Yvon Caillard, Directeur GĂ©nĂ©ral Adjoint France Korean Air « Enfin un livre concret et pratique sur la fidĂ©lisation et non pas un livre de recettes. Merci Ă  Jean-Marc Lehu qui nous donne l’occasion “d’échanger” avec de nombreuses entreprises dans le monde, et nous rappelle que dans nos mĂ©tiers il est non seulement essentiel de maĂźtriser toutes ces techniques, mais que le combat de la fidĂ©lisation se fait au jour le jour, client par client
 C’est la source mĂȘme de notre mĂ©tier : le commerce. » Marie-Laure Fron, Directeur GĂ©nĂ©ral Pharmactiv Distribution - Groupe OCP © Éditions d’organisation « Pour nous, Ă©diteurs d’un progiciel de gestion de la relation client si frĂ©quemment mis en Ɠuvre pour dĂ©finir et exĂ©cuter des stratĂ©gies de fidĂ©lisation, l’ouvrage de Jean-Marc Lehu apparaĂźt comme une contribu- tion essentielle Ă  la comprĂ©hension des approches marketing gagnantes. 5
  • 7. STRATÉGIE DE FIDÉLISATION Bien que d’une telle densitĂ©, la lecture de cette Ɠuvre nous a captivĂ©s. Nul doute que nos collaborateurs, nos clients et nos partenaires lui reconnaĂźtront bien vite la valeur d’un ouvrage de rĂ©fĂ©rence. » Michel Lacluque, Directeur Marketing Aims Software « AprĂšs la lecture facile de cette bible de la fidĂ©lisation, vous pourrez faire rimer fidĂ©litĂ© avec rentabilitĂ©. Jean-Marc Lehu met l’accent sur la maĂźtrise des flux d’information et la gestion des donnĂ©es, postulat de base Ă  tout programme d’action. Maintenant, il vous reste encore Ă  choisir parmi les trĂšs nombreuses solutions proposĂ©es, le moyen le mieux adaptĂ© Ă  votre problĂ©matique entreprise. » Jean-Marc Parize, Directeur associĂ© Selling « Un livre suffisamment didactique pour nous permettre de maĂźtriser les techniques marketing de demain. Notamment si vous voulez vous lancer sur Internet et garder vos clients. Achetez-le ! C’est une bible ! » Arnaud Saint-Paul, PrĂ©sident – CEO E-Pack SAS « C’est un ouvrage complet et exhaustif qui, Ă  travers de nombreuses Ă©tudes de cas, lie la thĂ©orie aux techniques et aux outils employĂ©s dans la Gestion de la Relation Client. Les fiches techniques sont un vĂ©ritable trĂ©sor pour les professionnels qui mettent en Ɠuvre les systĂšmes d’infor- mations client. Bref, un texte pĂ©dagogique et de rĂ©fĂ©rence. » Michael J. Schouchana, European CRM Program Manager IBM-Sequent Computer Systems « Jean-Marc Lehu a rĂ©ussi lĂ  un nouvel ouvrage clair, prĂ©cis, remarqua- blement documentĂ© qui met enfin en Ă©vidence l’absolue nĂ©cessitĂ© d’intĂ©grer la fidĂ©lisation comme Ă©lĂ©ment essentiel dans la stratĂ©gie de l’entreprise victorieuse. » © Éditions d’organisation Luis Simoes, Directeur de clientĂšle ACNielsen 6
  • 8. Sommaire Avis et tĂ©moignages ...................................................................... 5 Sommaire ......................................................................................... 7 PrĂ©face ............................................................................................. 15 Avertissement................................................................................ 19 Introduction ................................................................................... 21 Chapitre 1 : Le concept de fidĂ©lisation du consommateur .......................................... 29 DĂ©finition ................................................................. 31 La fidĂ©lisation du consommateur ......................... 34 Des approches complĂ©mentaires ......................... 39 Les diffĂ©rentes formes de fidĂ©lisation .................... 43 La fidĂ©lisation induite et ses consĂ©quences directes ................................ 43 © Éditions d’organisation La fidĂ©lisation recherchĂ©e et ses effets indirects ............................................ 54 Avis d’expert : Arthur JACQUEMIN ...................... 68 7
  • 9. STRATÉGIE DE FIDÉLISATION Chapitre 2 : La dĂ©marche marketing de la fidĂ©lisation ............................................. 73 Les fondements marketing .................................... 78 L’évolution du comportement du consommateur ................................................ 78 Les douze principaux facteurs de la fidĂ©litĂ© ......... 82 L’évolution corollaire de la dĂ©marche marketing ... 91 Avis d’expert : YaĂ«lle COHEN ............................... 99 Les enseignements essentiels .............................. 102 De l’écoute du client au dialogue ...................... 105 L’évolution permanente de l’offre ...................... 120 Le cas particulier du B to B ................................. 133 Avis d’expert : Paul-Marie EDWARDS ................ 141 Les atouts potentiels d’Internet ........................... 143 Les caractĂ©ristiques du commerce Ă©lectronique ... 148 La spĂ©cificitĂ© de la fidĂ©lisation via Internet ........ 153 L’accĂšs Ă  un yield management global .............168 Avis d’expert : Didier LERER................................ 177 Chapitre 3 : Vers une fidĂ©lisation efficace et rentable ....................................................... 181 L’indispensable base de donnĂ©es ........................ 183 Le concept de marketing de bases de donnĂ©es .185 Le systĂšme de gestion idĂ©al ................................ 198 Avis d’expert : RenĂ© LEFEBURE ........................... 207 Un marketing « one-to-one » performant .......... 210 © Éditions d’organisation Des approches diffĂ©rentes .................................. 215 Avis d’expert : Pascal HOUDAYER ...................... 219 Un objectif unique .............................................. 222 8
  • 10. SOMMAIRE Une stratĂ©gie innovante de la marque ............... 258 DĂ©clinaisons de la notoriĂ©tĂ© et de l’image de la marque ...................................................... 261 La nĂ©cessaire intermĂ©diation de la confiance .... 269 Avis d’expert : Henry de La CELLE ...................... 301 Conclusion .................................................................................... 307 BoĂźte Ă  outils ................................................................................ 315 Les outils d’une fidĂ©lisation efficace .............................................. 317 Le merchandising ............................................................................. 320 Le trade Marketing .......................................................................... 323 L’e.c.r. .............................................................................................. 326 Le service aprĂšs-vente ...................................................................... 330 Le couponing Ă©lectronique ............................................................... 335 La carte de fidĂ©litĂ©............................................................................ 337 Les technologies push ...................................................................... 348 Le site Internet ................................................................................. 351 Les cadeaux ..................................................................................... 355 Le cross-selling ............................................................................ 359 Le club .............................................................................................. 362 Le parrainage ................................................................................... 367 La lettre d’information ..................................................................... 369 Le consumer magazine .................................................................... 373 Le numĂ©ro vert ................................................................................. 379 Le S.M.S. .......................................................................................... 386 Le service consommateurs ............................................................... 391 Principales rĂ©fĂ©rences bibliographiques ....................................... 397 Index des personnalitĂ©s............................................................ 431 Index gĂ©nĂ©ral............................................................................... 437 © Éditions d’organisation 9
  • 11. STRATÉGIE DE FIDÉLISATION Liste des graphiques et encadrĂ©s ‱ Formule de la valeur indicative selon Deloitte Consulting ........ 35 ‱ La fidĂ©lisation en 5 Ă©tapes ............................................................ 74 ‱ La fidĂ©litĂ© – satisfaction ................................................................. 82 ‱ La satisfaction spĂ©cifique Ă  une transaction ................................ 83 ‱ Les 12 facteurs de jugement du consommateur ........................ 85 ‱ Analyse de la satisfaction ............................................................ 116 ‱ Étapes du modĂšle CRISP-DM ..................................................... 189 ‱ Pyramide de la fidĂ©litĂ© ................................................................ 194 ‱ Logique du dĂ©veloppement de la fidĂ©lisation .......................... 292 Liste des tableaux ‱ QualitĂ©s du gestionnaire de la stratĂ©gie de fidĂ©lisation ............. 26 ‱ Quatre erreurs classiques d’un projet CRM ................................ 54 ‱ Les dix principaux facteurs de la rĂ©flexion stratĂ©giques ............ 57 ‱ Les valeurs dominantes de la fidĂ©litĂ© ........................................... 77 ‱ La satisfaction en 10 Ă©tapes (Strategic Vision) ............................ 94 ‱ CritĂšres d’efficacitĂ© de la fidĂ©lisation en B-to-B ........................ 139 ‱ Principales variables d’intĂ©gration du facteur Internet ............ 155 ‱ La rĂ©ussite d’un projet CRM en 9 leçons (Silligum Corp) ........ 214 ‱ Six facteurs de rĂ©flexion en amont (Reichheld) ........................ 234 ‱ Dix avantages d’un programme liĂ© Ă  un plan retraite ............. 297 ‱ Dix rĂšgles de succĂšs d’une dĂ©marche fidĂ©lisation (Deloitte) .. 311 ‱ Douze rĂšgles pour la mise en place d’un club ......................... 364 ‱ Sept clĂ©s de succĂšs pour un service consommateur ................ 392 Liste des cas d’entreprises Accor ............................................................................................... 241 Agea ................................................................................................ 205 Amazon ........................................................................................... 157 Atac ................................................................................................. 225 Aviva ................................................................................................ 191 Ben & Jerry’s ..................................................................................... 62 Body Shop ...................................................................................... 128 British Airways ................................................................................ 250 BSR..................................................................................................... 65 © Éditions d’organisation C&A ................................................................................................. 251 Carrefour ......................................................................................... 108 Catena ............................................................................................. 339 Coca-Cola ....................................................................................... 281 10
  • 12. SOMMAIRE Columbia House ............................................................................... 49 Dell .................................................................................................. 144 Esselunga......................................................................................... 341 EstĂ©e Lauder .................................................................................... 145 FedEx ............................................................................................... 288 Fleet Bank ........................................................................................ 232 Gap .................................................................................................. 224 H&M................................................................................................ 132 HĂ€agen-Dazs ................................................................................... 265 Ikea .................................................................................................. 145 Intel.................................................................................................. 165 KaBloom ............................................................................................ 80 Kellogg’s............................................................................................ 95 Lacoste ............................................................................................ 259 Leclerc ............................................................................................. 112 Lego ................................................................................................... 45 Lepetit ............................................................................................. 286 Levi’s ................................................................................................ 211 Luxottica ......................................................................................... 129 Maine Roasted Coffee .................................................................... 277 Marie Jeanne Godard ....................................................................... 59 Mariott ............................................................................................ 213 Mephisto ......................................................................................... 254 Mountain Dew................................................................................ 370 Neiman Marcus .............................................................................. 130 NestEggz ......................................................................................... 299 Neutrogena..................................................................................... 272 Norauto ........................................................................................... 340 Pepsi-Cola ....................................................................................... 244 Pizza Hut ......................................................................................... 248 Procter & Gamble .................................................................. 226, 245 Rubbermaid .................................................................................... 136 Saturn .............................................................................................. 121 SFR ................................................................................................... 111 Shell ................................................................................................. 256 Shiseido ........................................................................................... 224 © Éditions d’organisation Sixt ................................................................................................... 229 SNCF.................................................................................................. 46 Starwood ......................................................................................... 103 Subway .............................................................................................. 37 Taxis Bleus ....................................................................................... 383 11
  • 13. STRATÉGIE DE FIDÉLISATION Tower Records ................................................................................ 147 Unilever ..................................................................................... 55, 228 United Airlines ................................................................................ 113 Upromise......................................................................................... 294 Visual ............................................................................................... 253 Weber-Stephens ............................................................................. 239 Whitestrips ...................................................................................... 107 Zucchi ............................................................................................. 240 Le secteur pharmaceutique ............................................................. 44 La tĂ©lĂ©phonie cellulaire .................................................................... 47 Un systĂšme d’exploitation informatique ........................................ 50 © Éditions d’organisation 12
  • 14. « Il faut convaincre les hommes du bonheur qu’ils ignorent, lors mĂȘme qu’ils en jouissent ». Mes PensĂ©es Charles de Secondat, Baron de La BrĂšde et de Montesquieu
  • 15.
  • 16. PrĂ©face de Philippe Charrier, P-DG de Procter & Gamble France « C’est le consommateur qui dĂ©cide » : 50 millions de fois par jour, nous remettons notre ouvrage sur le mĂ©tier lorsqu’un consommateur utilise Pampers, Monsieur Propre, PantĂšne ou l’une des 40 autres marques que nous commercialisons en France. Chez Procter & Gamble, nous appe- lons cela « le moment de vĂ©ritĂ© », celui oĂč le consommateur dĂ©cide, consciemment ou non, si la marque qu’il tient entre ses mains remplit toutes ses promesses et mĂ©rite d’ĂȘtre rĂ©-achetĂ©e. Aucun doute, c’est bien le consommateur qui dĂ©cide, et la fidĂ©lisation Ă  la marque est un enjeu stratĂ©gique majeur de l’entreprise. Historiquement, le marketing a surtout Ă©tĂ© une affaire de « transactions » : la marque transmettait un message avec le souci qu’il atteigne le plus grand nombre, le produit offrait un bĂ©nĂ©fice avec l’espoir qu’il soit reconnu et apprĂ©ciĂ© par les consommateurs. Bref, une communication unilatĂ©rale, du « haut de la marque vers le bas du consommateur », fondĂ©e sur l’idĂ©e que les consommateurs constitue- © Éditions d’organisation raient une cible homogĂšne et passive dans l’attente de la vĂ©ritĂ© dĂ©tenue par les marques. Cette idĂ©e est aujourd’hui dĂ©passĂ©e : le marketing est bel et bien devenu une affaire de « relations » et les marques qui rĂ©ussiront dans le futur 15
  • 17. STRATÉGIE DE FIDÉLISATION sont celles qui parviendront Ă  tisser des liens de plus en plus personnels avec leurs utilisateurs. BĂątir une relation avec une marque (en d’autre terme fidĂ©liser Ă  la marque), c’est comme bĂątir une relation d’amitiĂ©. Cela requiert du temps, beaucoup de temps, et des efforts de la part des deux parties. L’amitié  On se rencontre. On apprend peu Ă  peu Ă  se connaĂźtre. On passe quelques moments ensemble, et on commence Ă  y prendre du plaisir. On se dĂ©couvre mutuellement, la connaissance et la perception de l’autre deviennent de plus en plus intime. Chacun conserve sa libertĂ© individuelle, mais un dialogue s’installe et des liens se tissent. Avec pour rĂ©sultat, une relation amicale fondĂ©e sur l’affection rĂ©ciproque, le respect mutuel et une fidĂ©litĂ© Ă  toute Ă©preuve. La fidĂ©lisation Ă  la marque devrait idĂ©alement emprunter le mĂȘme chemin. L’utilisateur fidĂšle est en effet le bien le plus prĂ©cieux de la marque. Il ne se borne pas Ă  acheter et utiliser rĂ©guliĂšrement la marque, il se l’approprie pour en devenir le meilleur des ambassadeurs, et la faire ainsi connaĂźtre et apprĂ©cier par son tĂ©moignage personnel et le bouche Ă  oreille. DĂšs lors, comment passer de la transaction Ă  la fidĂ©lisation ? Question cardinale pour tout responsable marketing qui ferait de la pĂ©rennitĂ© de sa marque son objectif prioritaire. Chez P&G, nous n’avons pas encore trouvĂ© toutes les rĂ©ponses Ă  cette question si difficile. Nous pensons cependant que trois Ă©lĂ©ments clĂ©s sous-tendent la nouvelle approche marketing reposant sur l’idĂ©e que « c’est le consommateur qui dĂ©cide » : 1. Qui : Identifier les principaux utilisateurs potentiels de la marque et faire de leur comprĂ©hension intime un impĂ©ratif absolu. La crois- sance d’une marque provient presque toujours d’un nombre relative- ment restreint de consommateurs. ConnaĂźtre les « primo- prospects » de la marque est donc vital pour atteindre ses objectifs © Éditions d’organisation et optimiser son retour sur investissement. 2. Quoi : DĂ©finir l’essence de la marque, c’est-Ă -dire comprendre ce qui la rend unique aux yeux des consommateurs. Les marques soucieuses de « fidĂ©liser » consacrent donc une passion et une Ă©nergie sans 16
  • 18. PRÉFACE limite au contact et Ă  l’écoute de leurs utilisateurs. Ceux-ci devien- nent les vĂ©ritables acteurs de l’innovation et de la communication de la marque ; ils ne la subissent plus la marque, ils en sont les vrais inspirateurs. 3. Comment : Offrir des expĂ©riences uniques et mĂ©morables aux utilisa- teurs de la marque, des expĂ©riences qui leur prouvent que la marque comprend leur façon de vivre et amĂ©liore leur vie quotidienne. Les marques attachĂ©es au « concept d’expĂ©rience » consacrent une rĂ©flexion approfondie Ă  tous les points de rencontre possibles avec leurs utilisateurs potentiels et Ă  l’art de faire de chacun de ces points un moment magique et inoubliable. Le qui, le quoi et le comment de la marque, voici simplement une Ă©bauche de rĂ©flexion destinĂ©e Ă  inviter tous ceux qui s’intĂ©ressent Ă  la pĂ©rennitĂ© de l’entreprise Ă  la lecture du stratĂ©gique et trĂšs pratique ouvrage de Jean-Marc Lehu : StratĂ©gie de FidĂ©lisation. Jean-Marc Lehu a en effet rĂ©uni la sagacitĂ© du chercheur en marketing et le pragmatisme du praticien en dĂ©veloppement de marque pour parvenir Ă  pĂ©nĂ©trer la complexe alchimie de la fidĂ©lisation et en faire un outil de dĂ©veloppement de l’entreprise. À l’issue de la lecture de son passionnant ouvrage, je sors avec la conviction renforcĂ©e que les marques et les entreprises ne sont pas vouĂ©es Ă  naĂźtre, prospĂ©rer puis dĂ©cliner mais qu’elles peuvent au contraire trouver une Ă©ternelle jeunesse dans la fidĂ©lisation. Philippe Charrier PrĂ©sident directeur gĂ©nĂ©ral de Procter & Gamble France © Éditions d’organisation 17
  • 19.
  • 20. Avertissement Avant d’entrer dans le vif du sujet, il peut ĂȘtre intĂ©ressant de passer en revue ces dix observations frĂ©quemment entendues, dans le petit monde de l’entreprise : 1. Un consommateur satisfait est un consommateur fidĂšle. 2. La valeur de l’offre dĂ©coule de la qualitĂ© du produit et de son prix. 3. Le consommateur moderne est aujourd’hui rationnel Ă  cause de la crise. 4. La fidĂ©lisation rĂ©pond Ă  une dĂ©marche standard bien maĂźtrisĂ©e dĂ©sormais. 5. Le marketing est une relation Ă  sens unique du producteur vers le consommateur. 6. Le marketing de masse est le seul qui puisse ĂȘtre rentable. 7. Le marketing de base de donnĂ©es est un coĂ»teux effet de mode. 8. Les techniques de fidĂ©lisation correspondent Ă  des actions ponc- © Éditions d’organisation tuelles prĂ©cises. 9. Internet est la dĂ©clinaison numĂ©rique des grands mĂ©dias classiques. 10. La fidĂ©litĂ© est Ă©ternelle si nature et qualitĂ© de l’offre sont pĂ©rennes. 19
  • 21. STRATÉGIE DE FIDÉLISATION S’il vous est arrivĂ© d’entendre directement ou indirectement l’une ou l’autre de ces observations et d’y donner foi, ce livre peut, peut-ĂȘtre, vous apporter quelque chose. Mais pour cela, il importe d’accepter de faire, a priori, l’hypothĂšse parfois difficile, que toutes ces affirmations sont, peut-ĂȘtre, des idĂ©es reçues. Cette attitude prĂ©alable est nĂ©cessaire afin d’aborder le problĂšme de la fidĂ©lisation avec un minimum d’objectivitĂ© et de rationalitĂ©. Cette approche est d’autant plus importante, que la fidĂ©li- sation de la clientĂšle est tout simplement devenue aujourd’hui une ordi- naire question de vie ou de mort pour l’entreprise moderne ! Ni plus, ni moins
 Mais qu’il ne soit pas dit pour autant qu’une optique de fidĂ©li- sation permettra de dispenser l’entreprise de recruter de nouveaux clients. La chanson que vous avez entendue hier matin Ă  la radio vous a plu. Peut- ĂȘtre mĂȘme beaucoup. Au point que vous avez achetĂ© le CD. Vous l’écoutez et l’écoutez encore, parce que vous l’aimez beaucoup. Dans un mois, dans un an, vous l’aimerez sans doute toujours autant, mais l’écouterez-vous toujours autant ? La fidĂ©lisation n’est pas un concept exclusif. C’est davan- tage sa symbiose cohĂ©rente avec un nĂ©cessaire processus de recrutement qui pose problĂšme. Pour ĂȘtre performante et rentable, une entreprise a autant besoin de l’un que de l’autre. Mais lĂ  oĂč l’art de la vente a toujours su sĂ©duire le chaland, la dĂ©marche fidĂ©lisatrice a souvent commis des erreurs. Directeur chez McKinsey, Manuel Ebner estime que si un an aprĂšs le lancement, un projet CRM n’a pas rapportĂ© au moins la moitiĂ© des bĂ©nĂ©fices financiers escomptĂ©s, c’est un Ă©chec. Alors que selon une Ă©tude IDC/Cap Gemini, 68 % des managers d’entreprises amĂ©ricaines ou euro- pĂ©ennes s’attendent Ă  un maigre 10 % ! Aussi existait-il deux maniĂšres principales d’aborder ce sujet. Expliquer que toutes les techniques de fidĂ©lisation utilisĂ©es jusqu’à prĂ©sent sont inefficaces et rĂ©volutionner le concept avec le secret rĂ©vĂ©lĂ© d’une nouvelle formule magique universelle. Ou, renoncer Ă  rĂ©inventer la roue et analyser concrĂštement, en les illustrant le plus possible, les diffĂ©rentes techniques de fidĂ©lisation existantes, afin de permettre la conception rationnelle d’une stratĂ©gie de fidĂ©lisation performante. Au risque de dĂ©cevoir les apprentis sorciers en herbe, et faute d’incantations secrĂštes © Éditions d’organisation et de baguette magique bon marchĂ©, nous nous contenterons de la seconde approche. DĂšs lors, que le manager conscient, en quĂȘte d’expli- cations concrĂštes, de techniques commentĂ©es et critiquĂ©es, de cas rĂ©els analysĂ©s et potentiellement dĂ©clinables, veuille bien tourner la page
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  • 22. Introduction FidĂ©lisation ! Armaguedon des temps paisibles d’un marketing simple et efficace. VĂ©ritable tsunami dĂ©ferlant sur l’ensemble de la planĂšte marketing, le mot est sur les lĂšvres de tous les praticiens, conscients de l’évolution redoutable du marchĂ©. Certes, dit en ces termes imagĂ©s, il est vrai que le constat peut faire peur, Ă  certains
 Au milieu des annĂ©es 1950, alors que le marketing de masse rĂ©pondait tant bien que mal Ă  une sociĂ©tĂ© occidentale assoiffĂ©e de consommation, Cunningham attirait, sans grand succĂšs il est vrai, l’attention des prati- ciens sur l’importance de la fidĂ©litĂ© Ă  la marque. DĂšs le dĂ©but des annĂ©es 1970, des chercheurs en marketing amĂ©ricains comme Andrew Ehren- berg suggĂ©raient dĂ©jĂ  que les marques pouvaient ĂȘtre perçues comme interchangeables par le consommateur, contrairement aux espoirs du marketing. Aujourd’hui, alors que de nombreux travaux sont venus complĂ©ter l’Ɠuvre de ces pionniers, force est de constater que rien ne va plus dans le petit monde des praticiens de la discipline. Les conseils ne parlent plus que de ce phĂ©nomĂšne. Le coĂ»t de la perte d’un client est de plus en plus lourd et la prospection dans le but de recruter de nouveaux © Éditions d’organisation consommateurs bute sur une concurrence accrue et sur un marchĂ© souvent saturĂ©. À n’en pas douter, tel un inestimable trĂ©sor de guerre, il va falloir tout faire pour conserver impĂ©rativement et dĂ©velopper au maximum le portefeuille clients que l’on dĂ©tient. Et les gourous zĂ©lateurs improvisĂ©s d’un sujet Ă  peine nĂ©, de publier comme Ă  chaque occasion de 21
  • 23. STRATÉGIE DE FIDÉLISATION ce type, recette aprĂšs recette, pour conserver sinon enchaĂźner de maniĂšre infaillible le consommateur Ă  la proposition commerciale universelle de l’entreprise, quelle qu’elle soit. En 1983, dans les actes de la confĂ©rence sur le marketing des services, organisĂ©e par l’American Marketing Asso- ciation, Leonard Berry employait pour la premiĂšre fois, dans la littĂ©rature marketing, l’expression de « marketing relationnel ». En 1989, on dĂ©nombrait moins de 10 citations du sigle CRM (Customer Relationship Management) dans la presse amĂ©ricaine. En 2000, un peu plus de 14 000 Ă©taient relevĂ©es. Il convient de relativiser la « redĂ©couverte » aujourd’hui de cette fidĂ©li- sation mĂ©tabole, en ce sens oĂč certaines entreprises portĂ©es par un secteur en pleine croissance n’avaient a priori aucun intĂ©rĂȘt Ă  dĂ©velopper une stratĂ©gie en ce sens. Le marketing cĂ©dait alors naturellement le pas Ă  la vente et la prospection devenait, la plupart du temps, le levier de croissance le plus utilisĂ©. Comme annoncĂ© dans l’avertissement, ce livre n’est pas un nouveau manuel, dont les recettes magiques sont censĂ©es assurer automatique- ment l’indĂ©fectible fidĂ©lisation de la clientĂšle, par quelque incantation miraculeuse que ce soit. D’autant plus qu’à la lecture des travaux de Gilles Laurent et Jean-NoĂ«l Kapferer sur la sensibilitĂ© aux marques, il apparaĂźt Ă©vident que certaines d’entre elles se caractĂ©risent par une sensi- bilitĂ© beaucoup trop faible, pour prĂ©tendre dĂ©velopper et entretenir une quelconque fidĂ©litĂ© de la part du consommateur Ă  leur Ă©gard. De mĂȘme, les marques de produits peu impliquants sont souvent déçues par la mise en application de programmes de fidĂ©lisation, sans rĂ©els effets sur leurs consommateurs. Par consĂ©quent, au risque d’en dĂ©cevoir certains : point de magie ici, mais du concret. Point de modĂšles miracles, mais des faits. Point d’équations sophistiquĂ©es surnaturelles, mais des principes marke- ting solides, vĂ©rifiĂ©s par les chercheurs spĂ©cialistes du thĂšme et rĂ©elle- ment applicables. Bref, des Ă©lĂ©ments simplement analysĂ©s et critiquĂ©s afin d’offrir au lecteur la possibilitĂ© de comprendre les fondements et la nĂ©cessitĂ© d’une stratĂ©gie de fidĂ©lisation, et de lui permettre de choisir la © Éditions d’organisation ou les techniques de fidĂ©lisation adĂ©quates Ă  son cas particulier. Cet aspect d’une opĂ©rationnalisation ad hoc est fondamental. À l’issue de la premiĂšre grande vague de projets de fidĂ©lisation, en 2002, les experts du cabinet Bain, Daniel Rigby, Frederick Reichheld et Phil Schefter s’appuyaient sur une Ă©tude du Gartner Group souvent citĂ©e, indiquant 22
  • 24. INTRODUCTION que plus de 55 % des initiatives CRM Ă©chouaient Ă  produire les rĂ©sultats escomptĂ©s. Et les experts de rappeler que le CRM ne se rĂ©duit pas Ă  un logiciel que l’on installe sur l’ordinateur central de l’entreprise. De plus, la fidĂ©litĂ©, aussi puissante soit-elle, d’un consommateur quel qu’il soit, n’est jamais acquise pour l’éternitĂ© et son obtention temporaire ne suit jamais le mĂȘme processus, d’une entreprise Ă  une autre. James Brandhorst, senior vice-prĂ©sident responsable du marketing chez Inter-Act Systems, a analysĂ© que dans la plupart des sociĂ©tĂ©s occiden- tales, 70 % des dĂ©cisions d’achat sont faites sur le lieu de vente. C’est dire le processus de choix parfois trĂšs fragile auquel nous sommes confrontĂ©s. Tous les praticiens du marketing s’accordent aujourd’hui pour reconnaĂźtre que le consommateur a Ă©voluĂ© de telle maniĂšre, qu’il est dĂ©sormais plus mĂ»r et souvent beaucoup plus aguerri que l’on pour- rait le croire, quant aux objectifs et aux implications des techniques marketing. Les quinze derniĂšres annĂ©es ont vu l’offre de produits et de services s’amĂ©liorer considĂ©rablement. II suffit de comparer par exemple – Ă  marques ou enseignes identiques – la qualitĂ© de service offerte par telle enseigne hĂŽteliĂšre aujourd’hui ou la qualitĂ© d’une automobile comparĂ©e Ă  l’offre faite il y a quinze ans. Le consommateur a Ă©tĂ© le grand gagnant du jeu. D’innombrables nouveaux produits et services sont apparus, les programmes de fidĂ©lisation regorgeant d’avantages se sont multipliĂ©s. Alors quel est le problĂšme ? Le problĂšme est que dans la plupart des cas, nous avons atteint la limite matĂ©rielle de tous ces avan- tages. L’ajout de valeur ajoutĂ©e n’est plus lĂ . L’innovation stratĂ©gique concurrentielle est ailleurs. En 1998, l’association professionnelle amĂ©ricaine Retail Advertising & Marketing Association International calcula que 46 % des foyers amĂ©ricains participaient dĂ©jĂ  Ă  un ou plusieurs programmes de fidĂ©lisation. DĂšs lors, inutile d’espĂ©rer subju- guer ce mĂȘme consommateur avec un cadeau gadget made in China dont le coĂ»t rendu, en euros, ne solliciterait que la troisiĂšme dĂ©cimale, et pour lequel sa vie durant ledit consommateur s’interrogerait sur son intĂ©rĂȘt et/ou son utilitĂ©. Si certains annonceurs ont pu connaĂźtre un relatif succĂšs avec une telle approche dans le passĂ©, cette Ă©poque est dĂ©sormais © Éditions d’organisation totalement rĂ©volue, ou ne continue Ă  sĂ©duire qu’une fraction marginale de la population. Le consommateur est dĂ©sormais en mesure de repĂ©rer la perle d’une culture marketing raffinĂ©e d’un vulgaire grand-beau. Rien de plus facile en effet que de dĂ©cliner Ă  l’identique le programme de fidĂ©- 23
  • 25. STRATÉGIE DE FIDÉLISATION lisation de son concurrent en offrant un gadget similaire. Erreur ! Si le concurrent en question a la place qu’il occupe, c’est bien parce qu’une ou plusieurs caractĂ©ristiques le distinguent de l’entreprise contrefac- trice. DĂšs lors, il ne faudra pas s’étonner du fait que la greffe ne prenne pas toujours. La plupart des entreprises collectent aujourd’hui de l’infor- mation en grande quantitĂ© sur leurs clients. Pourtant, les programmes de fidĂ©lisation qui dĂ©coulent de ces donnĂ©es ne gĂ©nĂ©reront que rarement les rĂ©sultats escomptĂ©s. En 2003, Ă  l’issue de la premiĂšre grande vague de stratĂ©gies orientĂ©es fidĂ©lisation, Michael Garver pointait du doigt le fait que dans la majoritĂ© des cas d’échec, les entreprises n’ont pas cons- cience de l’existence et de la nature du problĂšme. Une stratĂ©gie de fidĂ©lisation dĂ©coule d’une rĂ©flexion approfondie, sur les Ă©lĂ©ments de diffĂ©renciation que l’entreprise pourrait mettre en avant afin d’apparaĂźtre aux yeux de ses consommateurs comme Ă©tant vĂ©ritable- ment diffĂ©rente de ses concurrents. La dĂ©marche qui consisterait Ă  dĂ©ployer moult techniques CRM sans avoir au prĂ©alable rĂ©flĂ©chi Ă , et adoptĂ© une orientation client, serait vouĂ©e Ă  l’échec. L’élaboration d’une stratĂ©gie client doit servir de base au dĂ©ploiement des techniques ad hoc, non seulement celles-ci, mais toutes celles qui sont nĂ©cessaires. « Le discours suivant fut la rĂ©ponse d’un consommateur qui Ă©tait inter- rogĂ© Ă  propos des programmes de ïŹdĂ©lisation et des cartes : “Je suis un consommateur trĂšs ïŹdĂšle, j’ai d’ailleurs de nombreuses cartes de ïŹdĂ©litĂ©.” Le fait est qu’un programme de ïŹdĂ©lisation doit ĂȘtre envisagĂ© pour ĂȘtre diffĂ©rent des autres programmes. Autrement, il ne sera perçu que comme un programme de ïŹdĂ©lisation de plus. La diffĂ©rence se situe-t-elle sur le prix, la qualité  Une entreprise doit activement promouvoir et continuer de promouvoir son programme. Le consommateur continue d’ĂȘtre ïŹdĂšle tant qu’il continue d’avoir ce qu’il veut, quand il le veut et au prix qu’il veut. C’est la raison ordinaire pour laquelle de nombreux programmes ont Ă©chouĂ© et continueront d’échouer » analyse lucidement Donal Mac Daid, Vice-prĂ©sident marketing, Aldata Solution. © Éditions d’organisation 24
  • 26. INTRODUCTION Bienvenue dans l’ùre de l’EPL II faut toujours se mĂ©fier lorsque l’on utilise un sigle, car le marketing en regorge et ils tiennent parfois de l’effet de mode sans lendemain. La notion Ă©tait a priori intĂ©ressante, mais rares sont aujourd’hui les prati- ciens qui parlent encore de PDP (Profit direct du produit). Le syndrome NIH (Not Invented Here) n’est plus que rarement citĂ©. Le PCB (Point de Couverture Brute) n’est jamais parvenu Ă  s’implanter dans les esprits. Quant aux PPE (Produits Ă  Positionnement Économique) s’ils existent bel et bien, ils ne revendiquent plus ce nom. En revanche, le sigle EPL ne risque pas de subir la vie Ă©phĂ©mĂšre d’un effet de mode, dĂšs lors qu’il dĂ©crit une dĂ©marche pĂ©renne, salutaire et nĂ©cessaire pour l’entreprise. EPL pour Efficient Profitable Loyalty autrement dit une fidĂ©litĂ© efficace et rentable. L’approche EPL repose sur le principe simple selon lequel si la fidĂ©litĂ© du consommateur est nĂ©cessaire pour concrĂ©tiser les efforts de la dĂ©marche marketing, encore faut-il que cette mĂȘme dĂ©marche marke- ting permette de dĂ©velopper une fidĂ©lisation efficace et rentable. Une fidĂ©lisation est efficace lorsque l’offre est suffisamment concurrentielle pour dĂ©tourner naturellement l’intĂ©rĂȘt des consommateurs de la propo- sition des concurrents. Mais encore faut-il qu’elle soit rentable, autre- ment dit qu’elle assure la croissance et la profitabilitĂ© de l’activitĂ© de l’entreprise. Une stratĂ©gie EPL vise donc Ă  conserver et Ă  dĂ©velopper le capital client au mĂȘme titre que les profits de l’entreprise. Or, le dĂ©veloppement d’une stratĂ©gie de fidĂ©lisation n’est, de surcroĂźt, pas nĂ©cessairement perçue par le consommateur comme Ă©tant dans son intĂ©rĂȘt. Alors oui, la fidĂ©lisation est un combat de tous les jours certes. Mais un combat dont les armes doivent parfois changer, s’adapter en permanence au contexte prĂ©sent et futur de l’entreprise. Un combat dont les rĂšgles sont dictĂ©es tantĂŽt par le consommateur lui-mĂȘme, tantĂŽt par la concurrence, tantĂŽt par le positionnement et l’image de l’entreprise, tantĂŽt simultanĂ©ment par l’ensemble des facteurs environnementaux de cette mĂȘme entreprise. Un © Éditions d’organisation 25
  • 27. STRATÉGIE DE FIDÉLISATION combat pour lequel le praticien, guerrier volontaire et persĂ©vĂ©rant, doit pouvoir assurer les cinq fonctions de base suivantes : Tableau 1 : QualitĂ©s du gestionnaire de la stratĂ©gie de fidĂ©lisation ᕃ comprendre les fondements exacts et les implications du concept de la fidĂ©lisation pour bĂątir sa stratĂ©gie, ᕄ maĂźtriserparfaitement les diverses techniques qui dĂ©clenchent et/ou permettent d’entretenir la fidĂ©lisation, ᕅ apprĂ©hender prĂ©cisĂ©ment quels sont les outils d’une fidĂ©lisation efficace et rentable dans son cas particulier et coordonner toutes les fonctions de l’entreprise dans le sens d’une vĂ©ritable orientation client, ᕆ anticiper le futur en exploitant les nouveaux vecteurs de fidĂ©lisation les mieux adaptĂ©s Ă  ses caractĂ©ristiques de demain, ᕇ dĂ©velopper une nouvelle relation entre la marque et le client, une rela- tion pour laquelle la fidĂ©lisation deviendra non seulement naturelle, mais recherchĂ©e par le consommateur en toute confiance. Tel est donc l’objet de ce livre, au-delĂ  des simples recettes. Le lecteur demeurera Ă  jamais le maĂźtre d’Ɠuvre. Un maĂźtre d’Ɠuvre apprĂ©hendant et maĂźtrisant l’ensemble des outils Ă  sa portĂ©e. Un maĂźtre d’Ɠuvre dĂšs lors en mesure de faire les meilleurs choix. En dĂ©ïŹnitive, « la ïŹdĂ©lisation n’est pas une nouveautĂ©, c’est un retour aux sour- ces. Depuis toujours, faire du commerce suppose qu’il y ait un vendeur, un ache- teur et une relation entre les deux. La ïŹdĂ©lisation passe par la redĂ©couverte des fonctions du commerce. Elle n’est rien d’autre que l’application du bon sens. La nouveautĂ©, c’est que l’expression de ce bon sens passe par des outils nouveaux. Si l’on oublie cela, on risque rapidement l’escroquerie intellectuelle », observe Xavier Romatet, Directeur gĂ©nĂ©ral de l’agence Rapp Collins. En revanche, elle est aujourd’hui le centre d’intĂ©rĂȘt absolu de trĂšs © Éditions d’organisation nombreuses entreprises multipliant les programmes. Plus de soixante- dix millions d’AmĂ©ricains sont aujourd’hui inscrits dans un programme « voyageur frĂ©quent » afin d’accumuler des miles, leur donnant accĂšs Ă  des voyages gratuits et/ou Ă  des avantages spĂ©cifiques. On ne compte plus les cartes de fidĂ©litĂ© offertes au consommateur du monde entier. 26
  • 28. INTRODUCTION Sans aborder le fait que certaines entreprises n’hĂ©sitent plus dĂ©sormais Ă  dupliquer purement et simplement le programme de fidĂ©lisation de leurs concurrents, altĂ©rant ainsi le programme d’origine sans pour autant se distinguer aux yeux des consommateurs du monde entier. Si l’on considĂšre enfin que l’environnement Ă©volue dĂ©sormais en temps rĂ©el, impliquant une vigilance de tous les instants, on comprend aisĂ©- ment que la fidĂ©lisation du consommateur, tout aussi cruciale qu’elle soit, ne soit pas un concept facile Ă  concevoir et Ă  dĂ©velopper dans la double optique de la performance et de la rentabilitĂ©. Puissent les propos qui suivent permettre d’éclaircir le concept, de clarifier les prin- cipales techniques et de maĂźtriser les outils d’une fidĂ©lisation efficace. La fidĂ©lisation du 21e siĂšcle ne peut plus ĂȘtre rĂ©duite Ă  la juxtaposition de solutions informatiques et de techniques de marketing direct, choisies d’opĂ©ration en opĂ©ration. Elle ne peut plus s’embarrasser de la question classique : « prospection ou fidĂ©lisation ? » ! La fidĂ©lisation du 21e siĂšcle se veut le nĂ©cessaire complĂ©ment d’une prospection rigoureu- sement organisĂ©e et tout aussi nĂ©cessaire. La fidĂ©lisation du 21e siĂšcle sera stratĂ©gique ou ne sera pas. © Éditions d’organisation 27
  • 29.
  • 30. 1 Le concept de fidĂ©lisation du consommateur Richard Branson, prĂ©sident fondateur du groupe Virgin, expliqua que les deux clĂ©s du succĂšs Ă©taient d’engager des gens talentueux et d’écouter trĂšs attentivement le consommateur. Avant de rappeler sa dĂ©finition, il semble important de prĂ©ciser que la fidĂ©lisation n’est pas un effet de mode © Éditions d’organisation supplĂ©mentaire du marketing. Ce n’est pas non plus, comme on a parfois pu le lire, un phĂ©nomĂšne nĂ© de la multiplication des marques. L’explica- tion Ă©tait sĂ©duisante, d’autant plus que cette derniĂšre contribue probable- ment Ă  expliquer une partie du problĂšme, en ce sens oĂč un plus grand nombre de marques disponibles altĂšre inĂ©vitablement la distinction aisĂ©e 29
  • 31. STRATÉGIE DE FIDÉLISATION entre ces mĂȘmes marques, faite par le consommateur. Mais si certaines marques ont subi un dĂ©clin en termes de fidĂ©litĂ© Ă  l’occasion de cette proli- fĂ©ration de nouvelles marques, c’est la plupart du temps parce que contrai- rement Ă  leur sentiment, elles ne bĂ©nĂ©ficiaient tout simplement pas d’une fidĂ©litĂ© de la part de leurs consommateurs. Et Michel Toloton, Directeur associĂ© de l’agence Cutty Sark, d’affirmer : « Que ce soit en ce qui concerne mon agence ou l’activitĂ© de mes clients, il est bien Ă©vident que le coĂ»t d’acquisition d’un client est tel qu’il faut pouvoir l’amortir sur plusieurs annĂ©es/achats. Donc, la fidĂ©lisation est vitale ! » Dans les Ă©conomies dĂ©veloppĂ©es qui sont les nĂŽtres, le marchĂ© est devenu pour l’immense majoritĂ© des biens, un marchĂ© de renouvelle- ment, oĂč les points de croissance sont dĂ©sormais beaucoup plus difficiles Ă  obtenir. Un marchĂ© de renouvellement se caractĂ©rise par un logique phĂ©nomĂšne de saturation, que l’on rencontre pour la plupart des catĂ©go- ries de produits. En fait, si au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le monde occidental entrait dans les Trente Glorieuses avec des consom- mateurs avidement Ă  la recherche de produits Ă  consommer, nous sommes dĂ©sormais dans une situation paradoxalement inversĂ©e oĂč de nombreux produits recherchent aujourd’hui des clients disposĂ©s Ă  les acheter. Certes, il serait aisĂ© de programmer artificiellement une trĂšs courte durĂ©e de vie des produits, afin de gĂ©nĂ©rer artificiellement le renouvellement. Mais cela se ferait assurĂ©ment au risque d’un mĂ©conten- tement prononcĂ© du consommateur. Sur certains marchĂ©s, comme par exemple celui des matelas, la situation est des plus rĂ©vĂ©latrices. D’une part, le marchĂ© est progressivement passĂ© aux mains des distributeurs, puisque les grandes marques ne revendi- quent aujourd’hui qu’un peu plus du tiers des volumes. D’autre part, il s’agit d’un marchĂ© oĂč, ces derniĂšres annĂ©es, l’innovation technique a considĂ©rablement modifiĂ© l’offre, Ă©tendant la durĂ©e de vie des produits par la mĂȘme occasion. Aujourd’hui la durĂ©e de vie moyenne d’un matelas est de dix Ă  quinze ans. Autant dire que les contacts avec un mĂȘme client risquent d’ĂȘtre espacĂ©s. En 1999, la marque Bultex, challenger des © Éditions d’organisation marques EpĂ©da, Dunlopillo et TrĂ©ca, a pris acte de cette situation et a clairement dĂ©cidĂ© de s’engager sur le terrain du marchĂ© de renouvelle- ment. Rien de tel pour sĂ©duire les distributeurs de la marque car cela permettait d’espĂ©rer, Ă  moyen terme, la gĂ©nĂ©ration d’un vĂ©ritable flux de clientĂšle. Or, il faut savoir que le distributeur est un partenaire essentiel 30
  • 32. LE CONCEPT DE FIDÉLISATION DU CONSOMMATEUR qu’il convient de choyer, sur un marchĂ© oĂč la marque n’est pas aussi importante que l’argumentaire et le pouvoir de conviction du vendeur. Attention toutefois Ă  ne pas assimiler une telle situation Ă  une agrĂ©able porte ouverte sur la filiĂšre inversĂ©e de Galbraith. Il serait dangereux de penser, comme certains ont dĂ©jĂ  tendance Ă  le faire, que, sur un marchĂ© arrivĂ© Ă  maturitĂ©, l’offre crĂ©e ledit marchĂ©. Oublier la dĂ©marche marke- ting pour se concentrer sur la seule vente risquerait d’avoir des inci- dences nĂ©gatives Ă  moyen terme. En revanche, il est certain qu’une telle dĂ©marche implique une Ă©volution concrĂšte de l’offre. C’est lĂ  un aspect fondamental de la dĂ©marche, car bien entendu s’aven- turer ouvertement sur le positionnement du produit de renouvellement signifie que de nouvelles caractĂ©ristiques produit justifient un tel renou- vellement aux yeux du consommateur. Mais au-delĂ  de la rĂ©elle innova- tion technique, dont il faudra faire preuve, on perçoit aisĂ©ment l’importance d’une stratĂ©gie de fidĂ©lisation Ă  ce niveau. Une stratĂ©gie de fidĂ©lisation nĂ©e de l’évolution de l’environnement Ă©conomique doit dĂ©sormais prendre place. DĂ©ïŹnition Il existe de nombreuses dĂ©finitions de la fidĂ©lisation, que leurs auteurs font varier en fonction des secteurs concernĂ©s des objectifs stratĂ©giques poursuivis ou des courants de pensĂ©e auxquels ils se rattachent. Pour- tant, si l’on renonce Ă  la sophistication du langage technique, on peut s’autoriser Ă  dire, qu’en fait, la fidĂ©lisation n’est que la caractĂ©ristique d’une stratĂ©gie marketing, conçue et mise en place dans le but de rendre les consommateurs fidĂšles au produit, au service, Ă  la marque, et/ou au point de vente. Elle doit Ă©galement permettre un meilleur contrĂŽle de l’activitĂ© de l’entreprise concernĂ©e et, Ă  terme, une plus grande rentabi- litĂ© de cette activitĂ©. Il convient donc de ne pas confondre ici fidĂ©lisation © Éditions d’organisation et rĂ©tention. S’engager sur la voie de la fidĂ©lisation sous couvert d’une stratĂ©gie EPL, c’est intĂ©grer la notion de valeur actuelle nette (Life Time Value), autrement dit l’évaluation de ce que pourra rapporter le client sa vie durant. Et ce, en distinguant les diffĂ©rentes catĂ©gories de clients qui s’adressent Ă  l’entreprise. 31
  • 33. STRATÉGIE DE FIDÉLISATION « La consĂ©quence naturelle de la notion de valeur est simple. Un principe de gestion s’impose : un segment de clientĂšle n’est exploitĂ© que si la marge dĂ©gagĂ©e est Ă©gale au coĂ»t unitaire du programme marketing mis en Ɠuvre. Ce principe extrĂȘmement classique permet ainsi de segmenter faci- lement une base de donnĂ©es clients en fonction des programmes marketing disponibles », prĂ©cise le professeur de marketing Christophe BĂ©navent. DĂšs le dĂ©but des annĂ©es 1990, certains praticiens du marketing ont fait le constat que la crise Ă©conomique avait altĂ©rĂ© le profil connu du consommateur. Ce dernier, conscient dans de nombreux cas de la fragi- litĂ© de son statut, Ă©tait devenu mĂ©fiant, rĂ©servĂ©, rationnel, Ă©conome bon grĂ© mal grĂ©. MĂȘme si la plupart de nos Ă©conomies dĂ©veloppĂ©es n’ont pas retrouvĂ© de pĂ©riode de forte croissance – de telles Ă©conomies de renou- vellement le peuvent-elles d’ailleurs ? – une nouvelle pĂ©riode Ă©cono- mique plus favorable semble s’ouvrir Ă  nous, si toutefois la conjoncture politique internationale le tolĂšre. Depuis quelques annĂ©es, la notion de consommateur poly-sensoriel fait son chemin et au-delĂ  de cette obser- vation, c’est le constat du grand retour en force des Ă©motions qui s’impose. Cela signifie que le consommateur moderne a compris les consĂ©quences que pouvait avoir la crise, qu’il a fini par s’y adapter, mais qu’il aspire dĂ©sormais Ă  rĂ©introduire de l’affectif dans un processus cognitif devenu rationnel. En 1990, Morris Holbrook, John O’Shaugh- nessy et Stephen Bell dĂ©montraient le fait que considĂ©rer indĂ©pendam- ment la raison et l’émotion pouvait donner lieu Ă  une vue dĂ©formĂ©e de l’expĂ©rience de la consommation. Au contraire, les auteurs recomman- daient une prise en considĂ©ration simultanĂ©e, du fait de leur rĂŽle complĂ©mentaire. L’achat issu du seul processus cognitif semblait avoir vĂ©cu, d’autant plus qu’en 1996, le professeur Marc Filser analysait l’évolution de la consomma- tion vers une plus grande prise en compte des Ă©tats affectifs en indiquant que : « La pratique du marketing ne pourra manquer d’évoluer sensiblement © Éditions d’organisation aïŹn de prendre en compte les apports de cette nouvelle conception thĂ©orique du consommateur. » 32
  • 34. LE CONCEPT DE FIDÉLISATION DU CONSOMMATEUR Bienvenue au consommateur multi-attitudes L’inconvĂ©nient majeur de cette nouvelle Ă©volution du consommateur est que sa traversĂ©e de la crise l’a rendu, dans bien des cas, plus informĂ© donc plus exigeant, mieux informĂ© donc plus mĂ©fiant. Aussi, s’il aspire Ă  rĂȘver de nouveau aujourd’hui, ce n’est certainement pas Ă  n’importe quel prix, pour n’importe quel produit. Force est de constater que cette pĂ©riode de crise lui a permis de prendre conscience que les diffĂ©rences d’une marque Ă  une autre Ă©taient parfois infimes et que la conservation d’un processus cognitif rigoureux pouvait mĂȘme lui permettre de maximiser la compo- sante affective de ses actes de consommation. Aussi, ne doit-on dĂ©sor- mais jamais oublier, Ă  l’étude du comportement du consommateur, que si son processus de dĂ©cision a Ă©voluĂ©, ses choix sont aujourd’hui souvent fragiles, ses dĂ©cisions fugitives, ses attitudes volatiles. La raison est en rĂ©alitĂ© fort simple. La crise l’a contraint Ă  mieux comprendre l’offre, afin de l’adapter aux nouvelles caractĂ©ristiques de la demande qui Ă©tait la sienne. Dans la plupart des cas, cette phase d’adaptation lui a permis de dĂ©couvrir, volontairement ou par contrainte, de nouveaux produits. Des produits concurrents de ceux qu’il avait l’habitude de consommer, des produits de substitution dont le positionnement Ă©tait plus compatible avec son pouvoir d’achat, de nouvelles marques dont le discours lui paraissait concrĂštement plus cohĂ©rent
 « En fait toute la dĂ©ïŹnition de la valeur a changĂ©. Dans le passĂ©, nous Ă©tions tentĂ©s de dĂ©ïŹnir la valeur de nos produits avec des mots tels que “qualitĂ©â€ “durabilitĂ©â€, “exactitude”. Aujourd’hui, nous sommes plus enclins Ă  utiliser un nouveau vocabulaire, pour dĂ©crire la valeur de nos pro- duits et nos services Ă©galement. Un vocabulaire composĂ© de mots qui sont davantage liĂ©s aux Ă©motions qu’aux produits eux-mĂȘmes. Des mots tels que "expĂ©rience," "style de vie" et "satisfaction" » observe Thomas McLin- den, PrĂ©sident du cabinet de design EVOdesign LLC. © Éditions d’organisation DĂ©libĂ©rĂ©ment ou par nĂ©cessitĂ©, notre consommateur moderne a ainsi redĂ©- couvert la diversitĂ© d’une offre dont il avait parfois perdu conscience, en raison notamment de l’aspect routinier de sa consommation. Encore une fois, si cette diversitĂ© et les changements de consommation qu’elle entraĂźnait furent parfois contraints, le consommateur camĂ©lĂ©on d’hier a 33
  • 35. STRATÉGIE DE FIDÉLISATION parfaitement appris Ă  maĂźtriser ses diffĂ©rentes couleurs et Ă  en tirer profit. En effet, au-delĂ  de la contrainte, le consommateur prit alors conscience de l’intĂ©rĂȘt d’une telle diversitĂ© et de la possibilitĂ© de varier les plaisirs de consommation. Le rĂ©sultat n’est autre qu’une consomma- tion bigarrĂ©e oĂč la fidĂ©litĂ© Ă  un produit ou Ă  une marque cĂšde dĂ©sormais souvent la place Ă  la dĂ©couverte, la variation et l’alternance. Pour les praticiens du marketing, c’est ni plus ni moins que la complĂšte remise en cause d’un processus qu’ils commençaient Ă  peine Ă  maĂźtriser. CorrĂ©lativement, c’est Ă  prĂ©sent le risque permanent d’une Ă©vasion potentielle de la clientĂšle avec le risque financier que cela reprĂ©sente. On comprend mieux dĂšs lors que, tels les Kashashs de Damas, les entre- prises concurrentes fassent dĂ©sormais tout ce qui est en leur pouvoir pour non seulement sĂ©duire les consommateurs de leurs rivaux, mais surtout en prioritĂ© fidĂ©liser au mieux leur portefeuille actuel. Attention toutefois, l’analogie avec ces colombophiles moyen-orientaux passionnĂ©s Ă  l’extrĂȘme s’arrĂȘte lĂ , car il serait dangereux d’assimiler le consomma- teur moderne au pigeon docile et naĂŻf qu’il a pu ĂȘtre dans le passé  La ïŹdĂ©lisation du consommateur La notion fondamentale de la fidĂ©lisation repose sur la conservation de clientĂšle acquise et son dĂ©veloppement. En cela, elle s’oppose donc a priori au principe de la prospection qui vise Ă  recruter de nouveaux clients. « Par programme de ïŹdĂ©lisation on entend un ensemble d’actions organi- sĂ©es de telle maniĂšre que les clients les plus intĂ©ressants et les plus ïŹdĂšles soient stimulĂ©s, entretenus, de telle maniĂšre que l’attrition, c’est-Ă -dire le taux de clients perdus, soit minimisĂ©e et/ou que les volumes achetĂ©s soient augmentĂ©s », prĂ©cisent les professeurs de marketing Christophe BĂ©navent et Dominique CriĂ©. © Éditions d’organisation Mais au-delĂ  d’une diffĂ©rence en matiĂšre de dĂ©marche stratĂ©gique, le dĂ©veloppement d’une stratĂ©gie de fidĂ©lisation est surtout motivĂ© par sa rentabilitĂ© potentielle par rapport Ă  la prospection, dĂšs lors qu’elle 34
  • 36. LE CONCEPT DE FIDÉLISATION DU CONSOMMATEUR permet avant tout de stabiliser l’activitĂ© de l’entreprise. ConsidĂ©rons donc qu’elle n’a pas pour objectif de supprimer la prospection. Mais simplement de la complĂ©ter utilement et, dans le meilleur des cas, de la limiter au minimum nĂ©cessaire. Processus de rentabilisation Compte tenu des investissements nĂ©cessaires, bon nombre d’entreprises s’interrogent encore sur l’intĂ©rĂȘt rĂ©el d’une dĂ©marche CRM permettant de fidĂ©liser leurs clients. Le cabinet Deloitte Consulting a rĂ©cemment proposĂ© une formule simple prenant la forme d’une multiplication Ă  plusieurs facteurs. nombre de clients nombre d’interlocuteurs par client nombre d’employĂ©s nombre de canaux valeur indicative D’aprĂšs Deloitte Consulting L’interprĂ©tation est tout aussi simple. Si le rĂ©sultat de la valeur indica- tive est infĂ©rieur Ă  1 000, alors on peut logiquement comprendre que la gestion de la relation client sous la forme d’un projet CRM, ne soit pas une prioritĂ©. En revanche, si la valeur est comprise en 1 000 et 10 000, un projet CRM peut reprĂ©senter un certain intĂ©rĂȘt et l’entreprise est incitĂ©e Ă  Ă©tudier la question attentivement. Maintenant, si cette mĂȘme valeur est supĂ©rieure Ă  10 000, il serait dangereux pour l’entreprise, d’un point de vue concurrentiel, d’éluder cette question. Certes, Ă  formule simple, rĂ©sultat simple. Cette « Ă©valuation » ne tient en aucun © Éditions d’organisation cas compte de l’environnement de l’entreprise, de sa spĂ©cificitĂ©, de ses moyens et de ses motivations. Mais pour autant, elle n’en conserve pas moins un certain intĂ©rĂȘt pour inciter les plus rĂ©ticents Ă  rĂ©flĂ©chir, et les dubitatifs Ă  ne pas focaliser sur le seul montant de l’investissement que reprĂ©senterait un projet CRM. 35
  • 37. STRATÉGIE DE FIDÉLISATION La mise en place d’une stratĂ©gie de fidĂ©lisation EPL a un coĂ»t, et un coĂ»t qui peut s’avĂ©rer relativement Ă©levĂ©, en fonction de la palette de techni- ques terrain utilisĂ©e, ainsi que des outils employĂ©s et comparativement aux bĂ©nĂ©fices que l’on en tire en dĂ©finitive. D’oĂč un choix, dĂšs le dĂ©part, qu’il faudra faire en toute connaissance de cause. Comme l’indiquent les Ă©lĂ©ments de dĂ©finition rappelĂ©s plus haut, la poursuite d’une stratĂ©gie de fidĂ©lisation doit permettre Ă  l’entreprise de maximiser, l’activitĂ© et donc le chiffre d’affaires et les bĂ©nĂ©fices rĂ©alisĂ©s avec le consommateur/client, objet de la stratĂ©gie. Compte tenu de l’intensitĂ© concurrentielle d’une part, et de marchĂ©s de plus en plus souvent en faible croissance d’autre part, les coĂ»ts d’acquisition d’un prospect sont de plus en plus Ă©levĂ©s. Il est bien connu que ces coĂ»ts sont en moyenne 5 fois plus Ă©levĂ©s que pour le coĂ»t de fidĂ©lisation d’un client identifiĂ©. Mais cette moyenne peut varier Ă  la hausse en fonction de la nature du bien et/ou de l’activitĂ© de l’entreprise et bien entendu de la densitĂ© concurrentielle de son environnement. D’oĂč l’importance d’une stratĂ©gie de fidĂ©lisation, non seulement pour ne pas avoir Ă  payer le coĂ»t d’une acquisition nouvelle en cas de dĂ©fection, mais surtout afin de rentabiliser l’investissement de la prospection initiale des clients dĂ©tenus en portefeuille. « Conserver la clientĂšle existante, notamment lors d’un ralentissement de croissance, demeure l’une des prioritĂ©s de l’entreprise. Or cette clientĂšle est de plus en plus volatile. Dans l’optique d’une ïŹdĂ©lisation efïŹcace, les servi- ces proposĂ©s feront la diffĂ©rence avec la concurrence, notamment lorsque le marchĂ© devient saturĂ© et que les nouveaux clients coĂ»tent de plus en plus cher Ă  acquĂ©rir. À titre d’exemple, le secteur des tĂ©lĂ©communications de Singapour vient de voir mis Ă  mal l’un de ses leviers de ïŹdĂ©lisation. En effet, les clients peuvent dĂ©sormais acheter leur propre numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone et ainsi l’utiliser sur plusieurs rĂ©seaux diffĂ©rents. Lors de la mise en place d’une stratĂ©gie de ïŹdĂ©lisation pour ses clients, KPMG intĂšgre celle-ci dans une stratĂ©gie globale de crĂ©ation de valeur. Nous constatons que la ïŹdĂ©lisation permet de rentabiliser les investissements, l’acquisition de clients et plus © Éditions d’organisation largement les coĂ»ts de production. Ainsi, pour vendre un mĂȘme produit, il coĂ»te cinq fois plus cher d’acquĂ©rir un nouveau client et dix fois plus cher de reconquĂ©rir un client perdu que de vendre ce mĂȘme produit Ă  un client ïŹdĂ©lisĂ© » conïŹrme Christophe Sabas, consultant chez KPMG. 36
  • 38. LE CONCEPT DE FIDÉLISATION DU CONSOMMATEUR Or, compte tenu de l’ampleur et de la diversitĂ© de l’offre, le suivi d’une stratĂ©gie de fidĂ©lisation suppose une implication de l’entreprise Ă  tous les instants pendant sa relation commerciale avec le consommateur/client. Le cas Subway Subway est une chaĂźne de restauration rapide nord-amĂ©ricaine, renommĂ©e pour la qualitĂ© de ses sandwiches avec plusieurs Ă©tages d’ingrĂ©dients. PrĂšs de 18 000 points de vente, rĂ©partis dans 73 pays dont la France, arborent l’enseigne. Le principe sur lequel repose l’offre commerciale de Subway est d’offrir au client la possibilitĂ© de choisir les ingrĂ©dients qu’il dĂ©sire voir inclure dans son sandwich au moment de son Ă©laboration, Ă  partir d’un pain et d’une base dĂ©terminĂ©s. D’aucuns pourraient penser que l’entreprise est parvenue au stade ultime de la restauration personnalisĂ©e et que, dans ces conditions, la fidĂ©lisation de ses clients est logique, incontournable, automatique. Pourtant, Subway ne s’endort pas sur ses positions, il fait en perma- nence Ă©voluer son offre, propose ponctuellement des opĂ©rations promotionnelles, est prĂ©sent sur le Web (http://www.subway.com), stimule son rĂ©seau
 Jusqu’à la moindre serviette en papier qui est utilisĂ©e comme vecteur de fidĂ©lisation. De mĂȘme que le verre en carton ou le set de table en papier, la serviette en papier est un vecteur de communication encore peu utilisĂ©, alors qu’il comporte de nombreux avantages. Il est peu coĂ»teux, souple d’utilisation, permet de vĂ©hiculer l’image de la marque, et surtout sort du contexte habi- tuel de la communication publicitaire. En dĂ©finitive, il permet d’exposer le consommateur pendant toute la durĂ©e de son repas, Ă  un message, sans qu’il n’en ait rĂ©ellement conscience. Sur les verres en carton et les serviettes en papier de Subway, on trouve comme chez McDonald’s ou d’autres chaĂźnes de restauration rapide, une argumentation diĂ©tĂ©tique, la prĂ©sentation de diffĂ©rents produits maison, l’adresse du site Web
 Mais lĂ , oĂč la dĂ©marche de l’entreprise, en matiĂšre de communication, contribue Ă  l’entretien de © Éditions d’organisation la fidĂ©lisation, c’est que le message diĂ©tĂ©tique qui y est dĂ©taillĂ© cons- titue un double rempart contre l’érosion de la clientĂšle. En premier lieu, il s’attaque Ă  la culpabilitĂ© du consommateur face Ă  un sandwich 37
  • 39. STRATÉGIE DE FIDÉLISATION comportant de multiples Ă©tages, en dĂ©taillant la teneur rassurante en graisse et en cholestĂ©rol, ainsi que l’apport en calories de plusieurs sandwiches. Rien de tel pour donner bonne conscience au consom- mateur, et lui permettre non seulement de dĂ©guster tranquillement son sandwich sans arriĂšre pensĂ©e coupable, mais de n’avoir aucun scrupule Ă  revenir chez Subway. En second lieu, la communication qui s’offre au consommateur pendant toute la durĂ©e de son repas reprend, Ă  titre de comparaison, les informations nutritionnelles publiĂ©es par deux des principaux concurrents (Burger King et McDonald’s). La teneur en graisse des sept sandwiches Subway prĂ©sentĂ©s se situe entre 3 et 6 grammes, contre 31 pour le Big Mac de McDonald’s et 39 pour le Whopper de Burger King. Leur teneur en cholestĂ©rol varie de 0 mg pour le Veggie Delite Ă  48 mg pour le Roasted Chicken Breast chez Subway, contre 85 mg pour le Big Mac et 90 mg pour le Whopper. Enfin, l’apport en calories varie de 237 Ă  348 pour les sandwiches Subway contre 560 pour le Big Mac et 640 pour le Whopper. Pourquoi voudriez-vous, aprĂšs un tel argumentaire, qu’un consommateur Subway ait l’envie soudaine d’aller chez McDonald’s ou chez Burger King ? Bien sĂ»r comme nous le constaterons, une communication de ce type ne suffit pas pour retenir Ă©ternellement le consommateur, mais elle y contribue sensiblement, sans aucun doute. À qui jeter la pierre ? La fidĂ©lisation du consommateur est un objectif essentiel de l’entreprise moderne, il n’y a plus aucun doute sur ce point. Mais force est de constater que ce regain d’intĂ©rĂȘt pour la fidĂ©lisation qui paraĂźt parfois prendre au dĂ©pourvu bon nombre de praticiens, est une fois de plus l’illustration par l’exemple du fossĂ© parfois infranchissable entre recherche acadĂ©mique et mise en application managĂ©riale. Que l’immense majoritĂ© des praticiens © Éditions d’organisation se sentent aujourd’hui contraints de dĂ©velopper les techniques idoines menant Ă  la fidĂ©lisation de la majoritĂ© de leurs consommateurs est tout Ă  fait comprĂ©hensible ! 38
  • 40. LE CONCEPT DE FIDÉLISATION DU CONSOMMATEUR Qu’ils s’inquiĂštent de la prĂ©cipitation des choses, des modalitĂ©s de la mise en application et des consĂ©quences qui pourront en dĂ©couler en est clairement une autre ! VoilĂ  maintenant cinquante ans que des cher- cheurs tant en France qu’à l’étranger se sont penchĂ©s et se penchent encore aujourd’hui sur le sujet de la fidĂ©lisation. Des dĂ©cennies que des travaux acadĂ©miques sont prĂ©sentĂ©s et publiĂ©s sur les raisons, les consĂ©- quences et l’évolution probable de cette approche. Qui doit-on blĂąmer alors pour ce triste gĂąchis ? Les praticiens qui se coupent volontairement la plupart du temps d’un monde acadĂ©mique jugĂ© subjectivement trop thĂ©orique, archaĂŻque et incapable de rĂ©pondre Ă  leurs besoins pressants du moment ? Les enseignants chercheurs dont la recherche modĂ©lisĂ©e peine parfois Ă  sortir de son laboratoire gĂ©niteur et plus encore Ă  adopter un langage vulgarisĂ©, pour ne pas dire professionnalisĂ© ? Ce livre n’aspire aucunement Ă  faire le procĂšs des uns ou des autres. Dans une telle situation, le constat de l’ampleur du gaspillage corollaire en termes de temps et de savoir suffit pour comprendre que les responsabilitĂ©s ne peuvent ĂȘtre que partagĂ©es. Des approches complĂ©mentaires L’orientation pratique de ce livre justifie en partie l’incontournable choix de raccourcis thĂ©oriques qui est fait ici, et le lecteur dĂ©sireux d’approfondir concepts et Ă©tudes en la matiĂšre trouvera en fin d’ouvrage des pistes bibliographiques lui permettant d’orienter ses recherches. Notons donc simplement que deux grandes approches s’affrontent en matiĂšre de fidĂ©litĂ© Ă  la marque, l’approche behavioriste et l’approche cognitiviste. L’approche behavioriste Comme l’indique le nom de cette approche, la fidĂ©litĂ© Ă  la marque est constatĂ©e Ă  l’observation du comportement des consommateurs. La fidĂ©- © Éditions d’organisation litĂ© n’est alors que la constatation d’une suite d’achats rĂ©pĂ©tĂ©s en faveur de la mĂȘme marque. Dans ces conditions, plusieurs modĂšles de condi- tionnement peuvent ĂȘtre utilisĂ©s, pour dĂ©crire scientifiquement le phĂ©nomĂšne. MĂȘme s’ils comportent toujours la limite au terme de 39
  • 41. STRATÉGIE DE FIDÉLISATION laquelle un comportement donnĂ©, observĂ© dans le passĂ© pour un consommateur donnĂ©, ne suffit pas pour affirmer avec certitude ce que sera Ă  nouveau son comportement dans le futur. L’approche behavioriste qualifie alors de : ‱ « conversion » la fidĂ©litĂ© absolue Ă  une marque donnĂ©e, ‱ « d’expĂ©rimentation » le comportement qui consiste Ă  tester systĂ©ma- tiquement les diffĂ©rentes propositions commerciales de l’offre, ‱ « transition » l’abandon progressif de la marque considĂ©rĂ©e au profit d’une autre marque, ‱ « mixitĂ© » la description d’une consommation alternĂ©e en faveur de diffĂ©rentes marques. L’approche cognitiviste Plus riche que la prĂ©cĂ©dente, l’approche cognitiviste introduit la notion d’attitude, comme Ă©tant l’un des facteurs explicatifs de la fidĂ©litĂ©. Un consommateur ne sera fidĂšle Ă  une marque que s’il a dĂ©veloppĂ© prĂ©ala- blement une attitude positive Ă  l’égard de cette marque. La formation de l’attitude prĂ©cĂšde donc ici le dĂ©clenchement du comportement. On retrouvera par consĂ©quent cette approche principalement dans les situa- tions de forte implication de la part de l’individu pour lesquelles le besoin en cognition est Ă©levĂ©. Ce dernier point est particuliĂšrement important, pour ce qui concernera notamment le choix des supports de la fidĂ©lisation. Les travaux des chercheurs amĂ©ricains Susan Powell Mantrel et Frank Kardes, publiĂ©s en 1999, ont ainsi permis de penser qu’il Ă©tait prĂ©fĂ©rable de privilĂ©gier une prĂ©sence prĂ©dominante en linĂ©aire, qui deviendra alors un puissant argument de comparaison, chez des consommateurs Ă  faible besoin de cognition. Alors que pour des consommateurs Ă  fort besoin de cognition, il sera prĂ©fĂ©rable de privilĂ©- gier une plus grande part de voix, autrement dit un investissement en communication publicitaire consĂ©quent par rapport Ă  celui des concur- rents. Cela n’exclut pas, bien entendu, l’utilisation de signaux pĂ©riphĂ©- © Éditions d’organisation riques (ton, porte-parole connu, situation
) en gĂ©nĂ©ral plus porteurs dans des situations de faible implication. Mais le recours Ă  de tels signaux devra cependant ĂȘtre pratiquĂ© avec prudence ici et dans un cadre impĂ©rativement prĂ©testĂ©. 40
  • 42. LE CONCEPT DE FIDÉLISATION DU CONSOMMATEUR D’oĂč l’importance des notions de risque perçu, d’implication, de groupes de rĂ©fĂ©rence, de processus de dĂ©cision
 qui peuvent intervenir dans la construction de la fidĂ©litĂ©. « Il n’est jamais souhaitable de tourner le dos Ă  son image, elle qui fut la source d’attraction des derniers acheteurs, des nouveaux acheteurs, c’est-Ă - dire les plus sĂ»rs acheteurs de demain. Leur ïŹdĂ©lisation implique un respect des facteurs qui les ont sĂ©duits. [
] Pour ïŹdĂ©liser ses clients, la marque doit rester ïŹdĂšle Ă  elle-mĂȘme et ainsi capitaliser », Ă©crit Jean-NoĂ«l Kapferer. De ce fait, cela justifie pleinement que le marketing perçoive la fidĂ©li- sation par le biais d’une stratĂ©gie EPL, comme un puissant levier de croissance pour l’entreprise. Maintenant, si la fidĂ©lisation peut ĂȘtre perçue selon deux approches complĂ©mentaires, il existe en fait deux grandes formes de fidĂ©lisation. Il importe de bien les distinguer, car non seulement elles impliquent la mise en place de stratĂ©gies trĂšs distinctes, mais elles ont Ă©galement des consĂ©quences trĂšs diffĂ©rentes. © Éditions d’organisation 41