1. l’Action
universitaire ❚ LE JOURNAL DE L’UNION NATIONALE INTER-UNIVERSITAIRE ❚ N°241 ❚ Octobre 2004 ❚ 2 Euros
LA TURQUIE
U N PARTE NAI R E MAIS PAS U N
M E M B R E DE LA FAM I LLE
Par Jacques Rougeot, président de l’UNI
L a question de l’entrée de la
Turquie dans l’Union euro-
Turquie n’a pas sa place dans
l’Union européenne.
faut le dire clairement. Il ne faut pas
cultiver l’ambiguïté en se servant du
péenne, longtemps dormante, est nom de l’Europe et il faut admettre
aujourd’hui devenue brûlante. Et LES RAISONS que cet ensemble pourra se dilater
cette fois-ci, il ne s’agit pas d’une et englober beaucoup d’autres pays
DE NOTRE CHOIX
amplification médiatique plus ou sur des critères économiques ou
moins factice. Le débat suscite les juridiques. Il faudrait qu’il y eût des
Les aspects de la question sont si
passions et c’est sous la pression de raisons bien puissantes pour consi-
nombreux qu’il est impossible de
l’opinion publique qu’il a fait irrup- dérer comme négligeable cette évi-
les aborder tous et que nous devons
tion sur le devant de l’actualité. dence première.
nous en tenir à ceux qui nous
Chacun voit bien, en effet, que cette
paraissent essentiels. Cela pourra
question dépasse de beaucoup celle Une autre idée simple, récusée par
nous amener à nous exprimer assez
de l’addition d’un pays quelconque le conformisme mental qui nous
crûment et à dire tout haut ce que
à un ensemble européen qui en étouffe si souvent, est que, dans
l’on entend souvent murmurer mais
comptera bientôt près d’une trentai- cette question comme dans bien
qui ne transparaît guère dans le
ne. Chacun sent bien que ce qui est d’autres, nous devons d’abord pren-
débat public.
en jeu relève de l’essentiel, de l’idée dre en considération notre intérêt,
que nous nous faisons de ce que c’est-à-dire celui de la France et de
Pour traiter une question compli-
nous sommes et de ce que nous l’Europe indiscutablement euro-
quée, il ne faut pas craindre de s’en
voulons être. En régime de croisière, péenne et non celui de la Turquie. Il
tenir à quelques idées simples. La
nous ne nous attardons guère sur ce est de bon ton d’affirmer que cer-
première est que, puisqu’il s’agit de
genre d’interrogations, parce que les tains pays auraient une sorte de
l’Europe, réalité d’abord géogra-
réponses semblent évidentes. vocation humanitaire universelle qui
phique, il faut se demander si la
Aujourd’hui, la nécessité qui s’impo- leur imposerait le devoir d’agir tou-
Turquie est localisée en Europe. La
se à nous de prendre une décision jours pour le bien des autres. Que
réponse est évidemment négative,
névralgique sur un point précis pro- l’on trouve de tels propos dans les
puisque l’immense majorité de ce
duit un effet de cristallisation : elle discours officiels, cela fait partie de
pays se trouve en Asie, à commen-
nous oblige à tirer au clair ce que la rhétorique du genre. Dans la
cer par sa capitale, Ankara. (23.000
nous pensions confusément et à réalité, cela relève de la dangereuse
km2 en Europe et 700.000 km2 en
dire nettement les conclusions que naïveté ou de la tartufferie (quand,
Asie) On peut toujours construire
nous en tirons. par exemple, on prétend organiser
un ensemble sur des bases qui ne
une expédition militaire pour libérer
soient pas géographiques, mais il
Pour nous, nous estimons que la le pauvre peuple irakien du
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Directeur de la publication : J. Rougeot - CPPAP 51358 - dépôt légal quatrième trimestre 2004
L’action universitaire - page 1
2. méchant Saddam Hussein). Nous Il faut d’abord remarquer que les humains (hommes et femmes), les
qui ne sommes pas tenus d’avoir de relations économiques avec la principes du pouvoir, les fonde-
ces pudeurs de langage, nous pou- Turquie sont certes importantes, ments de la justice, etc. Cette
vons dire que chaque pays ou mais non pas vitales pour nous. Ce conception du monde inspire, de
chaque ensemble politique doit sau- pays est un des débouchés, parmi façon souvent peu consciente mais
vegarder d’abord son propre intérêt. d’autres, ouverts à notre activité. Les d’autant plus profonde, aussi bien
L’égoïsme individuel est un vilain questions économiques peuvent se les grandes décisions collectives que
défaut. En politique internationale, il régler par des moyens économi- les actes de la vie quotidienne. C’est
est un droit, voire un devoir, dans ques, c’est-à-dire par des accords et tout cela que nous rangeons sous le
des limites raisonnables, bien en- des dispositions donnant toutes terme de civilisation.
tendu. Quand on nous dit donc que facilités utiles, sans qu’il soit besoin
nous devons consentir à subir cer- d’établir une sorte de communauté Sous ce rapport, l’état du monde
tains inconvénients et intégrer la de vie entre les pays concernés. On d’aujourd’hui résulte des influences
Turquie dans l’Europe pour venir en peut d’ailleurs se demander si cette qui se sont exercées tout au long de
aide à ce pays, cet argument n’est insistance à pousser à l’intégration nombreux siècles. Parmi ces influen-
pas recevable. On nous parle beau- n’est pas entachée de quelques ces, il en est une qui a, de très loin,
coup de la susceptibilité des Turcs et arrière-pensées. Certains milieux, laissé la plus forte empreinte, c’est
de la nécessité de ne pas les vexer. patronaux en particulier, estiment celle de la religion. Quels que soient
Il est vrai que nous devons mettre que cette industrie aura, dans un les sentiments de chacun, c’est un
dans nos relations avec eux toutes avenir proche, besoin d’une main- constat historique qui s’impose à
les formes requises mais, au bout du d’œuvre que seule l’immigration tous. Cette empreinte a évidemment
compte, nous ne sommes tout de pourrait fournir. Calcul à courte vue son origine dans le passé, mais elle
même pas tenus de nous marier au et générateur de difficultés infini- fait maintenant partie de la nature
prétexte que le soupirant éconduit ment plus graves que celles qu’il de chaque civilisation. Un Français,
se sentirait froissé dans sa fierté ou prétend résoudre, mais calcul assez un Allemand ou un Tchèque athée
qu’il pourrait ensuite user de mau- répandu, même s’il est encore for- est spontanément imprégné d’in-
vais procédés à notre égard. mulé à voix discrète. L’intégration fluence chrétienne. Le phénomène
dans l’Union européenne d’un pays est encore plus vrai en terre d’islam
LE FOND DU PROBLEME comme la Turquie, et d’autres peut- : un musulman sceptique (qui ne
être à la suite, faciliterait beaucoup prendra d’ailleurs pas le risque de
Parmi les influences qui s’exercent l’opération en permettant la libre se déclarer athée) est profondément
en faveur de l’admission de la circulation des personnes sans res- modelé par le mode de pensée et de
Turquie dans l’Union européenne, triction ni contrôle. comportement issu du Coran. Ce
celle des forces économiques pèse qui est vrai à l’échelon individuel
d’un poids particulier. Le Médef ne Mais surtout, il faut en venir au est encore renforcé à l’échelle de
prend aucune précaution pour cœur du sujet et poser la question : toute une société. Les deux tradi-
intervenir ouvertement dans le quel est le critère essentiel d’après tions, chrétienne et islamique, ont
débat. Les raisons qu’il invoque lequel nous estimerons qu’un pays chacune une identité forte et n’ont
méritent d’être examinées. La peut ou ne peut pas être intégré à aucune aptitude à se mélanger.
Turquie a encore beaucoup de che- part entière dans l’Union européen-
min à parcourir pour parvenir au ne ? Pour nous, ce critère est celui Mais la Turquie ne présente-t-elle
niveau économique des pays euro- de la civilisation commune. Terme pas un cas particulier ? C’est, dit-on,
péens, surtout des plus développés. imprécis assurément, comme tous un pays laïque, donc proche du
Son peuple a la réputation d’être ceux qui relèvent du même registre modèle politique occidental. En ré-
travailleur. On peut espérer que les : on peut aussi parler de culture, de alité, outre que cette laïcité est un
capitaux ne le soient pas à fonds tradition, de mentalité, de vision du peu particulière, car elle s’exerce
perdus. La tentation est donc gran- monde. Mais ce que recouvrent ces explicitement dans un cadre musul-
de de considérer ce pays comme un mots est bel est bien perçu sponta- man, elle touche les formes officiel-
champ d’expansion fructueux pour nément comme une réalité substan- les de l’Etat et non la substance du
nos entreprises et de souhaiter qu’il tielle. On constate que certains peu- pays. Qui plus est, l’évolution histo-
fasse étroitement partie de notre aire ples ont en commun non seulement rique récente est préoccupante.
d’activité. Cette préoccupation est une proximité géographique, mais Mustapha Kémal Ataturk a imposé
légitime, mais il ne faut pas en faire une même façon, pour l’essentiel, ses réformes d’une main de fer alors
un absolu auquel tout devrait être d’envisager l’organisation de la que l’islam était en phase qu’on
subordonné. société, les rapports entre les êtres pourrait qualifier de dépressive.
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3. Aujourd’hui, l’islam en Turquie suit On invoque souvent le principe de sens de l’intérêt national, nous
la même voie que l’islam dans le précaution contre des risques vir- avons bien conscience qu’il n’a pas
monde : il est en phase de forte tuels ou imaginaires. Il devrait bien adopté cette position à la légère et
affirmation de soi, animé par une plutôt s’appliquer au danger très nous devons d’abord nous efforcer
volonté souvent virulente de revan- concret que représenterait l’intégra- d’entrer dans ses raisons.
che, d’expansion et de conquête. tion d’un pays qui pèserait d’un
Dans le cas de la Turquie, héritière poids considérable, puisqu’il serait Ne perdons jamais de vue que
de l’empire ottoman, on peut même numériquement le plus puissant de Jacques Chirac occupe une fonction
parler d’esprit de reconquête, sous l’Union européenne, alors qu’il est de responsabilité qui est unique, au
des formes nouvelles, portant sur les substantiellement hétérogène à la sommet de la pyramide, dans notre
territoires européens qu’elle avait nature profonde de notre continent. République teintée d’esprit monar-
autrefois soumis avant d’être obligée chique, ainsi que l’a voulu son fon-
de refluer. Pour faire court et nous en tenir à dateur, le général de Gaulle. Cette
l’essentiel, nous n’avons pas déve- fonction implique que son titulaire
Certains indices visibles confirment loppé d’autres arguments qui vien- ne peut pas se contenter de prend-
cette évolution. L’armée, garant tra- draient renforcer notre analyse. Par re des positions de principe, d’ex-
ditionnel de l’héritage d’Ataturk, est exemple, se rend-on bien compte primer avec transparence le fond de
aujourd’hui battue en brèche, et que, si la Turquie était intégrée à sa pensée et de se désintéresser des
d’ailleurs pénétrée par l’islamisme. l’Union européenne, nous aurions conséquences possibles. Dans le cas
Qu’arriverait-il d’ailleurs si, comme des frontières communes avec la de la Turquie, Jacques Chirac est
l’exigent les instances de l’Union Syrie, l’Irak et l’Azerbaïdjan, pays assurément très conscient du danger
européenne, l’armée était renvoyée qui sont, ou qui peuvent devenir à que représente la poussée islamiste
dans ses casernes et se voyait inter- tout moment, des poudrières ? dans un pays qui est en situation
dire de jouer son rôle actuel de d’équilibre instable. Dès lors, un
rempart contre l’islamisme ? D’autre Bien entendu, les arguments que rejet immédiat et abrupt de notre
part, le gouvernement, naguère anti- nous avons exposés ne constituent part pourrait fournir aux islamistes
islamiste, est aujourd’hui aux mains nullement une déclaration d’hostili- les plus extrémistes une occasion
d’islamistes dits « modérés » (c’est- té à l’égard de la Turquie. Au d’attiser la rancœur de la population
à-dire en fait plus prudents, habiles contraire, ce qui menace à terme la et de précipiter leur prise du pou-
à ne pas trop se précipiter et à sau- paix et la concorde, ce sont les voir. Il ne serait pas dans notre inté-
vegarder certaines apparences), en mélanges contre nature qui se révè- rêt d’avoir aux portes de l’Europe
attendant d’être occupé par des isla- lent explosifs. Le débat qui se déve- un voisin hostile qui dispose d’une
mistes moins diplomates et plus loppe aujourd’hui fait apparaître la véritable puissance, en particulier
expéditifs. Les formes imposées par notion de « partenariat privilégié » d’une puissance militaire. Il est donc
Ataturk, ainsi que les fameux « cri- pour caractériser les relations entre prudent d’utiliser le temps pour
tères de Copenhague » édictés par l’Europe et la Turquie. Cette voie gérer avec pragmatisme une situa-
les instances européennes, risque- paraît en effet intéressante. En tion délicate.
raient de ne pas peser lourd contre somme, nous souhaitons vivement
la pression d’une société de plus en que la Turquie soit un ami proche, Ce qui est très frappant, en effet,
plus islamisée. mais nous constatons qu’elle n’est c’est de voir à quel point Jacques
pas membre de la famille européen- Chirac, dans la plupart de ses der-
Pour discréditer ceux qui refusent ne et qu’elle n’a pas vocation à le nières déclarations, insiste sur l’im-
l’intégration de la Turquie à l’Union devenir dans un avenir prévisible. portance des délais qui seront
européenne, on les accuse souvent, nécessaires avant de prendre la
par dérision, de vouloir s’enfermer LA POSITION DE décision finale, sur le fait que le pro-
dans un « club chrétien ». Les pra- cessus engagé n’est pas irréversible
JACQUES CHIRAC
ticiens de la langue de bois procla- et qu’il pourra être arrêté jusqu’au
ment qu’il est moralement interdit dernier moment. L’obligation de
Certains, y compris parmi nos amis,
et politiquement incorrect de soule- soumettre à référendum l’engage-
sont troublés par la position de
ver la question de l’islam. On voit ment définitif de la France s’inscrit
Jacques Chirac, explicitement favo-
combien ces arguments polémiques donc bien dans cette stratégie.
rable à l’entrée de la Turquie dans
sont réducteurs et futiles au regard
l’Union européenne. Nous qui sou-
de la réalité profonde et de la na- Jacques Chirac a été très clair sur le
tenons depuis longtemps l’action du
ture de l’enjeu. sujet en déclarant, dans sa conféren-
président de la République parce
ce de presse du 1er octobre 2004 à
que nous savons à quel point il a le
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4. Strasbourg : « Alors, je vous rassure jours adopter un point de vue géo- DECIDEMENT, C’EST NON
tout de suite, les Français auront stratégique. Or, Jacques Chirac, dans
leur mot à dire. Et pour pouvoir l’esprit gaullien, a manifestement Voilà, selon nous, quels sont les ter-
donner cette garantie et cette assu- une conception très haute, très luci- mes du débat. Nous avons voulu les
rance, j'ai demandé au gouverne- de et très volontariste du rôle que la examiner sans les simplifier et c’est
ment d'examiner les conditions France doit jouer dans le monde. donc en toute sérénité que nous
d'insertion dans la révision consti- Cette conception, comme il l’a expo- avons conclu que l’entrée de la
tutionnelle qui, vous le savez, est sé à maintes reprises, est celle d’un Turquie dans l’Union européenne
nécessaire pour adopter le traité monde multipolaire et non soumis à comporterait, à terme, nettement
constitutionnel européen, d'intro- la suprématie absolue du pays le plus d’inconvénients que d’avan-
duire une disposition permettant de plus puissant, qui croit avoir voca- tages parce qu’elle risquerait fort
garantir qu'à partir d'une certaine tion à imposer non seulement sa d’altérer la substance de notre conti-
date, c'est-à-dire avant l'entrée éven- domination, mais son modèle au nent et, par conséquent, de notre
tuelle, ou la question de l'entrée monde entier. Dans la vision du pays. Il nous a paru que c’était notre
éventuelle de la Turquie, les Français président, la France a un rôle émi- rôle de citoyens de prendre parti et
soient interrogés non pas par le nent à jouer. Comme elle ne peut, à d’exposer nos raisons.
biais de la procédure parlementaire, elle seule, équilibrer la puissance
mais obligatoirement pour cet élar- des Etats-Unis ou, à terme, celle de Conformément à notre manière
gissement et d'éventuels autres élar- la Chine, elle doit être à la tête d’un habituelle, nous prenons position
gissements par le biais du référen- ensemble de pays qui, à des degrés sans détours et nous mettons en
dum. Voilà la position que j'ai prise divers, n’acceptent pas la domina- garde ceux qui, hostiles à l’actuel
et que je vous renouvelle. » tion d’une seule puissance. Un cer- processus de construction euro-
tain nombre de pays musulmans péenne, seraient tentés de favoriser
C’est donc bien dans la révision de font évidemment partie de cet l’intégration de la Turquie en pen-
la Constitution française, nécessaire ensemble et nous devons en tenir sant que ce serait le meilleur moyen
pour permettre l’adoption du traité compte dans notre politique inter- de faire exploser l’Europe de
constitutionnel européen, que sera nationale globale. Bruxelles. Ils feraient là une poli-
inscrite l’obligation de consulter les tique de Gribouille dont ils seraient
Français par référendum avant l’é- Dans cette perspective, la Turquie bien incapables de maîtriser les
ventuelle intégration de la Turquie et peut être envisagée sous deux conséquences ravageuses.
de tout autre nouveau pays candi- aspects. Par sa situation aux confins
dat. Cet engagement, qui sera dès de l’Europe, elle occupe une posi- Bien entendu, contrairement à cer-
lors inscrit dans notre Constitution, tion stratégique névralgique. Il tains qui font campagne contre l’in-
sera donc officialisé dans un délai importe donc d’avoir des relations tégration de la Turquie pour gêner
de quelques mois. étroites avec elle. Par sa population, Jacques Chirac, nous réaffirmons à
elle fait partie du monde musulman quel point il est important que le
D’autre part, la nature de sa fonc- et il pourrait être délicat, pour notre quinquennat du président de la
tion oblige le président de la politique étrangère, que le président République soit un succès et nous
République à ne pas traiter les ques- de la République française paraisse redisons notre détermination à y
tions internationales au cas par cas cautionner le rejet d’un pays musul- contribuer.
et à ne jamais perdre de vue la man en raison de sa religion.
situation d’ensemble sur la scène
mondiale. Autrement dit, il doit tou-
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