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4 NUMÉROS   —   JOURNAL BIMENSUEL   —   PARUTION DU JEUDI 1er MARS 2012


L’ENTREPRISE RESPONSABLE




                                                   WWW.CROISSANCEPLUS.COM
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                                                                 Chez CroissancePlus nous
                                                                 défendons depuis longtemps
                                                                 l’idée que l’éthique et l’effica-
                                                                 cité économique sont indis-
                                                                 cutablement liées. Partager
                                                                 les fruits de la croissance
Croissance et éthique                                            n’est possible que si l’entre-
                                                                 prise est capable d’en récol-
                                                                 ter. C’est une vérité mais
Lorsqu e mê m e à D avos , d a n s le t e m p le d e             elle mérite, en ces temps
l’éc on omie d e m a r c h é , d u c a p ita lis m e e t d e     de débats économiques et
la p en sée c on t e m p or a in e s u r l’é c on om ie ,        sociaux, d’être rappelée. Une
on remet en c a u s e u n c e rta in n om b r e d e              entreprise compétitive est
ba ses su r le s qu e ll e s e s t a s s is e l’é c on o-        une entreprise qui fabrique
mie l ibéra l e , e t n ota m m e n t, la ju s t if ic at ion    des opportunités pour ses
d e l a fin a n c ia r is at ion d e l’é c on om ie , c ’e s t   salariés et permet une qualité
le sign e que d e s m e s s a g e s f on d a m e n ta u x        de vie au travail. C’est aussi
d oiven t être e x p r im é s à n ou ve a u s u r le r ôle       cela la croissance respon-
et l a fon c t ion d e s e n t r e p r is e s .                  sable…

                                                                 Olivier Duha,
                                                                 Président de CroissancePlus
Oui, les entreprises sont des vecteurs majeurs de
création d’emplois et de croissance économique,
dans tous les pays, quels que soient leur taille ou
même leur mode de gouvernement. De moins en
moins d’Etats l’ignorent, même parmi ceux qui
croient encore aux mérites de la centralisation et
de la planification. Oui, leur mission est de créer
de la valeur pour leurs actionnaires, sans quoi il n’y
aurait plus d’actionnaires, donc plus d’entreprises.
L’obligation de dégager des profits ne saurait être
contestée, ne serait-ce que pour rémunérer le capi-
tal investi, financer le développement, constituer
des réserves pour les périodes difficiles. Oui l’en-
treprise est une organisation humaine qui doit être
dirigée, organisée, structurée et au sein de laquelle
une autorité doit s’exercer, indissociable de la res-
ponsabilité et de l’engagement. Tout cela fait-il de
l’entreprise un objet non éthique ? Certainement
pas.




                                                                                                03. 2012
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LE PETIT JOURNAL DE CAMPAGNE EST ÉDITÉ PAR CROISSANCEPLUS

Quelques mots sur CroissancePlus                                                                           DANS L’ACTUALITÉ                                                                  4
          PREMIÈRE ASSOCIATION FRANÇAISE DES ENTREPRENEURS                                                 Coût de la main d’œuvre : l’Allemagne, championne d’Europe de la modération
DE CROISSANCE, CroissancePlus réunit une nouvelle génération de 350 entre-                                 La dure loi de la mondialisation
preneurs innovants afin de réformer l’environnement économique, social, juridique                          L’inconnue grecque
et fiscal, et favoriser la création d’entreprises et d’emplois en France. Présidée par
Olivier DUHA , CroissancePlus agit au quotidien comme force de propositions et                             VU DANS LA PRESSE                                                                8
de lobbying en formulant de nombreuses recommandations auprès des pouvoirs
publics et des leaders d’opinion. Lieu d’échanges et de networking, CroissancePlus                         La grande panne de l'emploi (Les Echos)
s’impose également dans le débat public à travers l’organisation de nombreux évé-                          Contre la crise, il faut relancer la demande (Le Monde)
nements autour de personnalités politiques et économiques de tout premier plan.                            « Le pire est probablement derrière nous » (The International Herald Tribune )
                                                                                                           La tyrannie des chiffres (Le Nouvel Observateur )
          PORTER TOUJOURS PLUS HAUT L’ESPRIT D’ENTREPRISE ET
FAIRE ENTENDRE LA VOIX DES ENTREPRENEURS DANS LES MÉDIAS,                                                  DOSSIER — L'entreprise responsable ?                                             12
telle est la volonté de CroissancePlus qui accompagne les dirigeants d’entreprise
dans leur développement en France et à l’international.                                                    1 / Vers une nouvelle gouvernance des entreprises
                                                                                                           2 / Mieux partager les fruits de la croissance
                                                                                                           3 / L’entreprise socialement responsable
Nos missions                                                                                               4 / Les valeurs de l’entreprise du XXIe siècle

          ÊTRE UNE FORCE DE PROPOSITIONS RECONNUE DES                                                      Les chiffres-clé de l'entreprise responsable                                     22
POUVOIRS PUBLICS. Les propositions de CroissancePlus émanent d’hommes
et de femmes de terrain, de commissions et groupes de travail qui se réunissent                            LE GRAND ENTRETIEN —                                      24
régulièrement dans les domaines suivants  : création et financement d’entreprise  /                        Jacques Attali : « Sortir de la logique de l'immédiateté »
juridique et fiscal  / social et emploi  / recherche et innovation  / relations grands
groupes-PME / international / croissance responsable. Propositions consultables sur                        IDÉES                                                                            30
www.croissanceplus.com.
                                                                                                           Lu pour vous
                 CONSTITUER UN RÉSEAU PERFORMANT D’ENTREPRENEURS                                           Verbatim
CroissancePlus est également un lieu reconnu d’échanges et de rencontres per-                              Management
mettant de développer des synergies entrepreneuriales, des compétences tech-                               Livres
niques ou tout simplement partager expérience et bonnes pratiques. Les nombreux                            Débats
événements : déjeuners et dîners-débats, petits-déjeuners thématiques, Be to Be,
déjeuners mensuels business, etc… sont autant d’occasions d’accueillir des per-                            PETITES HISTOIRES DE GUERRE ÉCONOMIQUE                                           36
sonnalités de tout premier plan et contribuer à la notoriété de CroissancePlus et de
ses membres.                                                                                               Von C l ausewitz, un théor icien str atège



RÉDACTION ET DOCUMENTATION : Antoine Bayle • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
DIRECTION ARTISTIQUE – GRAPHISME : Alexandra Roucheray, Olivia Grandperrin • • • • • • • • • • • • •
COMITÉ ÉDITORIAL : Florence Dépret, Clothilde Hervouet, Gwennaelle Pierre, Emmanuelle Skowron • •
UN JOURNAL RÉALISÉ PAR Les Rois Mages - www.lesroismages.fr - téléphone : 01 41 10 08 08 • • • •




                                                                                                                                                                                             03. 2012
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Coût de la main                              le coût moyen horaire des pays de l’UE à    courants a crû le moins vite entre 1996       La dure loi de la
                                             15 (25,84 euros) est deux fois plus élevé   et 2008, dans l’industrie comme dans
d’œuvre :                                    qu’en Slovénie, trois fois plus qu’en       les services. A contrario, l’Irlande qui,     mondialisation —
                                             Estonie, Hongrie, Slovaquie ou Pologne,     en 1996, faisait partie des pays à faible
l’Allemagne,                                 six fois plus qu’en Roumanie et dix fois    coût de main d’œuvre a connu une
                                             plus qu’en Bulgarie. En revanche, les       progression très rapide du coût horaire       La France figure donc dans le groupe
championne                                   nouveaux entrants connaissent une           et se retrouve en 2008 proche de la           des pays européens où le coût du tra-
                                             progression très rapide du coût du          moyenne européenne dans l’industrie           vail est le plus élevé. C’est un motif de
d’Europe de                                  travail, qui s’est accélérée depuis leur    comme dans les services.                      débat et cette question s’est invitée
                                             entrée dans l’Union en 2004. Entre 2004                                                   de façon assez inattendue dans les
la modération —                              et 2008, le coût horaire a augmenté en      L’Allemagne et l’Autriche ont connu une       discussions politiques à l’occasion de
                                             monnaie nationale courante de plus de       hausse particulièrement faible de leur        l’inauguration de l’usine d’automobiles
                                             15% en Lituanie, Estonie et Roumanie,       coût horaire entre 1996 et 2008, avec         de Renault à Tanger. Les données du
Dans les débats sur la compétitivité         et de plus de 20% en Lettonie. Une          un taux de croissance annuel en euros         problème sont connues : Renault veut
comparée des pays européens, la ques-        logique de convergence est clairement       courants dans l’industrie manufacturière      préempter le marché du low cost en
tion du coût du travail est souvent évo-     à l’œuvre ; les pays au coût initial le     de 1,9% pour l’Allemagne et de 2,2%           Europe et dans les pays émergents.
quée, sans que l’on dispose toujours         plus faible connaissant la progression la   pour l’Autriche. Si la réunification alle-
d’éléments de comparaison fiables.           plus forte. Néanmoins, en 2008, le coût     mande a tiré fortement les salaires et les    L’usine de Tanger va produire des
L’INSEE vient de publier une intéres-        horaire de la main d’œuvre était de 2,54    coûts à la hausse jusqu’en 1996, elle a       modèles de ce type qui seront ensuite
sante enquête sur l’évolution des coûts      euros contre une moyenne de 26,24           été suivie de plusieurs phases de modé-       vendus dans le monde entier. Il serait
salariaux en Europe entre 1996 et 2008       euros dans la zone euro… Deuxième           ration salariale. La France, quant à elle,    tout à fait illusoire de tenter de pro-
(« Le coût de la main d’œuvre : comparai-    constat : le coût horaire du travail dans   fait, en 2008 comme en 1996, partie des       duire ces voitures dans les usines
son européenne 1996-2008 », Bertrand         les pays membres de l’ex UE à 15            pays à coût élevé. Le coût horaire a crû      françaises de Renault, car leur prix
Marc et Laurence Rioux, INSEE, février       converge mais assez lentement. Les          en euros constants de 3,4% en rythme          ne serait plus compétitif. Dans cette
2012). Que révèle cette étude ? Elle         écarts relatifs sont restés relativement    annuel entre 1996 et 2008.                    logique, l’ouverture d’une plate-forme
confirme d’abord la très forte hétérogé-     stables entre 1996 et 2008. Les pays qui                                                  industrielle importante au Maroc, dont
néité du coût horaire au sein de l’Union     ont un coût horaire élevé (ou faible) en    Quant à la durée effective du travail, elle   le coût unitaire du travail est beaucoup
Européenne. En particulier, le clivage est   1996 sont pour la plupart dans la même      était en 2008, dans l’ensemble de l’in-       moins élevé qu’en France, se justifie.
marqué entre les membres de l’ex-UE à        situation en 2008.                          dustrie et des services marchands, de         Cela n’a pas empêché les dirigeants de
15 et les entrants récents.                                                              1 543 heures en Belgique, 1 596 heures        Renault de subir des critiques en règle
                                             Mais trois pays font exception : l’Alle-    en France, 1 619 heures au Danemark,          de la part de certains leaders politiques.
Ainsi, en 2008, sur l’ensemble de l’in-      magne, l’Autriche et l’Irlande. C’est en    1 651 heures en Allemagne contre 1 800        Or, ce sont précisément les politiques
dustrie et des services marchands,           Allemagne que le coût horaire en euros      heures au Royaume-Uni…                        qui détiennent les clés de l’explication




                                                                                                                                                                                03. 2012
6                                                                               Industrie manufacturière
                                                                                                                                                                                     ment après l’entrée d’un FCPI dans leur                                               7
                                                                                PORTUGAL                          9,89
                                                                                                                                                                                     capital, les entreprises affichent une
                                                                                      GRÈCE                               15,77
                                                                                                                                                                                     croissance de leurs effectifs et de leur
                                                                                 ESPAGNE                                          20,28
                                                                                                                                                                                     chiffre d’affaires deux fois plus forte que
                                                                             ROYAUME-UNI                                           21,48
                                                                                                                                                                                     celle des sociétés non investies par de
                                                                                      ITALIE                                              24,02
                                                                                                                                                                                     tels fonds. « La participation de socié-
                                                                                       UE15                                                       27,80

                                                                               ZONE EURO                                                          27,82
                                                                                                                                                                                     tés de gestion de FCPI au capital des
                                                                                 IRLANDE                                                          27,98
                                                                                                                                                                                     entreprises leur apporte une crédibilité
               aux citoyens des phénomènes                                   LUXEMBOURG                                                            28,29                             supplémentaire, qui facilite leur accès       dans l’intérêt du capitalisme. Il ne faut
               économiques       complexes.     Si                              AUTRICHE                                                               29,99                         au crédit bancaire », explicitent Oséo        surtout pas opposer Responsabilité
               Renault ne construit pas cette                                   FINLANDE                                                               30,12                         et l’Afic. L’Afic va présenter cette étude    et Rentabilité, la RSE étant rentable,
               usine en France, ce n’est pas                                    PAYS-BAS                                                               30,26                         aux pouvoirs publics pour qu’ils renou-       comme le montrent de nombreuses
               pour déserter le site de produc-                                      FRANCE                                                                33,16                     vellent et renforcent le dispositif FIP-      études… Bien au-delà d’un effet de
               tion français, mais parce que la                                ALLEMAGNE                                                                       33,37                 FCPI, censé s’achever fin 2012.               communication, elle fait d’ailleurs l’una-
               logique de l’internationalisation                                      SUÈDE                                                                     34,51
                                                                                                                                                                                                                                   nimité au sein de la plupart des entre-
                                                                               DANEMARK                                                                          34,76
               dans laquelle Renault se projette,                                                                                                                                                                                  prises aujourd’hui, même si les ana-
               et qui produit des résultats extrê-
                                                                                BELGIQUE

                                                                                               0             10              20                   30
                                                                                                                                                                       36,70

                                                                                                                                                                       40 en euros
                                                                                                                                                                                     Œuvrer pour une                               lystes financiers ont encore du mal à
               mement positifs pour l’ensemble                                                                                                                                                                                     intégrer vraiment cette dimension. La
               de l’entreprise, ne le permet pas.                                                                                                                                    croissance plus                               Fondation Croissance Responsable
               Le marché de l’automobile se                                                        Les épargnants                                                                                                                  a démarré des travaux pour définir un
               mondialise. Les constructeurs                                                                                                                                         responsable —                                 ensemble de critères objectifs permet-
               français ne peuvent l’ignorer, au                                                   boudent les                                                                                                                     tant de caractériser une entreprise res-
               risque de menacer leur existence.                                                                                                                                                                                   ponsable.
               Produire à l’étranger n’est pas                                                     PME —                                                                             La Fondation Croissance Responsable
               toujours appauvrir la France, c’est                                                                                                                                   a été créée en 2010 par d’anciens
               aussi la faire entrer de plein pied                                                                                                                                   Présidents de CroissancePlus.
                                                                                                                                                                                                                                         SIGNEZ LE MANIFESTE
               dans la compétition mondiale.                                                       Le nombre de souscripteurs à des                                                  Hébergée par l’Institut de France, c’est
                                                                                                   FCPI (fonds communs de place-                                                     un lieu de débat ouvert et non partisan.
                                                                                                                                                                                                                                         POUR RAPPROCHER L'ÉCOLE
               Sevices marchands
                                                                                                   ment dans l'innovation) et à des FIP                                              Elle rassemble des dirigeants d’entre-              ET LES ENTREPRISES
  PORTUGAL                         12,80                                                           (fonds d'investissement de proxi-                                                 prises, représentants de l’entrepreneu-
     GRÈCE                                 16,18
                                                                                                   mité) a baissé de 27%, l'an dernier,                                              riat social, journalistes, économistes,         L’autre grand thème de travail de
   ESPAGNE                                    18,15
                                                                                                   à 91.000, selon une étude publiée                                                 syndicalistes… Ses objectifs sont de            la Fondation consiste à encou-
ROYAUME-UNI                                        20,78
                                                                                                   par l'Afic (Association Française des                                             promouvoir des idées pour un meilleur           rager le rapprochement Ecole/
       UE15                                                25,03
                                                                                                   investisseurs en capital). Résultat,                                              fonctionnement de notre modèle éco-             Entreprise et à placer l’emploi
   AUTRICHE                                                25,43

      ITALIE                                               25,53
                                                                                                   la collecte des FCPI et des FIP a                                                 nomique et social et d’être la caisse           des jeunes au cœur des pré-
  ZONE EURO                                                 25,72
                                                                                                   chuté de 15%, en 2011, à 757 mil-                                                 de résonnance des multiples initiatives         occupations collectives. Les
   FINLANDE                                                 25,99                                  lions d'euros.                                                                    prises pour créer une économie de               recommandations du groupe de
    IRLANDE                                                  26,40                                                                                                                   marché 2.0 favorisant une croissance            travail sur l’ascenseur social ont
 ALLEMAGNE                                                   26,81                                 Si les particuliers se sont détournés                                             mieux partagée et plus responsable.             débouché sur la publication d’un
   PAYS-BAS                                                    28,63                               des FIP et des FCPI, c’est essentiel-                                             Ses premiers travaux ont porté sur ce           Manifeste par lequel les entre-
    FRANCE                                                           32,08                         lement en raison du coup de rabot                                                 concept de croissance responsable,              prises s’engagent à accueillir des
LUXEMBOURG                                                             33,70                       fiscal subi l’an dernier par ces fonds.                                           qui unit performance économique et              professeurs de l’enseignement
     SUÈDE                                                             33,72
                                                                                                   La réduction d’impôt sur le revenu,                                               intégration sociale. Le groupe de tra-          général en stages de découverte
   BELGIQUE                                                                  35,74
                                                                                                   qui s’élevait auparavant à 25% des                                                vail « Croissance, Stop ou encore » a           en entreprise. Plus d’une centaine
  DANEMARK                                                                       36,93
                                                                                                   versements effectués dans les FCPI                                                recensé de nombreuses initiatives qui           d’entreprises ont déjà adhéré au
               0            10                20              30                 40 en euros
                                                                                                   et les FIP, a été ramenée à 22% en                                                associent entrepreneuriat et mission            Manifeste; une convention de
               Le coût horaire du travail dans l’Union                                             2011. Et elle doit encore être abais-                                             sociale : ce sont des sociétés rentables        partenariat a été signée avec les
               Européenne (en euros).                                                              sée à 18% cette année. Or les FCPI                                                dont la vocation est aussi de favoriser         Académies d’Ile de France et les
               Champ : entreprises de 10 salariés et plus, industrie
                                                                                                   représentent un véritable « boosteur                                              l’insertion de populations défavorisées.        premiers stages vont démarrer au
               manufacturière et services marchands, apprentis                                     » pour le développement des entre-                                                Globalement le rapport a montré que la          printemps 2012.
               exclus. Source : Eurostat, enquête européenne sur                                   prises, d’après une étude diffusée                                                RSE (Responsabilité Sociale de l’Entre-         Pour en savoir plus :
               le coût de la main d’œuvre
                                                                                                   par l’Afic et Oséo. Deux ans seule-                                               prise) répond à de vrais besoins et va          http://croissance-responsable.fr/




                                                                                                                                                                                                                                                                           03. 2012
8                                                                                       9




                                                centaines de millions d’emplois mieux
    La grande panne                             payés. Il risque fort de ne pas y en avoir
                                                assez. À Davos, davantage réputé pour
    de l’emploi                                 être un cénacle de riches qu’un club de
                                                philanthropes, la question revenait cette
                                                année en boucle. Bien au-delà de la
    « "Le monde affronte le défi de la créa-    « reprise sans emploi » subie par l’Amé-
    tion de 600 millions d’emplois dans         rique au début des années 2000 ou de la
    la prochaine décennie. " C’est la pre-      « croissance sans emploi » fabriquée par
    mière phrase du rapport annuel sur          la France des années 80.
    les tendances de l’emploi publié à la
    fin du mois dernier par la très sérieuse    La première crainte vient bien sûr de
    Organisation Internationale du Travail      la crise économique. C’est donc une
    (OIT). Les chiffres sont aussi simples      crainte conjoncturelle, mais elle pèse
    que colossaux. La planète compte 3          lourd, d’autant plus que le bout du tun-
    milliards d’emplois. Le nombre d’ac-        nel n’est toujours pas en vue. Depuis
    tifs va progresser de 400 millions en       2007, le nombre de chômeurs a déjà
    dix ans. Et il y a 200 millions de chô-     augmenté de près de 30 millions dans
    meurs. Il faudra donc créer ces fameux      le monde. Et comme il s’agit d’une crise
    600 millions d’emplois. Le problème         financière, la capacité des particuliers
    est que personne ne sait où seront          et des entreprises à investir a souffert.
    créés tous ces postes de travail. La        Or, comme le disait le chancelier alle-
    machine à emplois est, sinon cassée,        mand Helmut Schmidt, l’investissement
    du moins sérieusement grippée. Parmi        d’aujourd’hui fait l’emploi de demain.
    les grands pays développés, les seuls       L’industrie française souffre de ne pas
    qui parviennent à contenir le chômage       avoir dégagé suffisamment de moyens
    sont ceux où la population diminue : le     pour mieux s’équiper. Au delà, il y a
    Japon et l’Allemagne. Les Etats-Unis        la peur des délocalisations, avec les
    ont certes affiché récemment de bons        usines désertant l’Europe pour s’instal-
    chiffres, mais le nombre d’emplois y est    ler en Chine. Ce mécanisme joue évi-
    encore inférieur de 6 millions à ce qu’il   demment un rôle, mais pas à l’échelle
    était il y a quatre ans. Les pays émer-     de la planète.
    gents recrutent davantage mais près
    de 1 milliard d’actifs vivent avec moins    La deuxième crainte, elle, est plus struc-
    de 2 dollars par jour. Il faut donc non     turelle. C’est la formation d’une spirale
    seulement des centaines de millions         dépressive. Donnant de plus en plus la
    d’emplois supplémentaires, mais des         priorité au profit, les entreprises cher-




                                                                                        03. 2012
10                                                                                                                                                                                 11




                                              le secteur privé a réalisé brutalement          se faire au détriment de la croissance
                                              qu’il était surendetté, la valeur de sa         potentielle de demain. Seules des poli-
cheraient à diminuer toujours davantage       dette étant inchangée alors que celle           tiques d’investissement, parce qu’elles      début de 2012” écrit Christoph Weil, un
la part des salaires. La troisième crainte    de ses contreparties (actions, immobi-          alimentent la demande d’aujourd’hui et       économiste de la Commerzbank, dans
a des racines encore plus profondes.          liers, etc…) s’effondrait. Il n’avait d’autre   augmentent l’offre de demain pourraient      une note de conjoncture. “Mais le pire
Elle s’ancre dans le basculement indus-       choix que de se désendetter : réduction         faire sortir l’Europe du cercle récessif     est probablement derrière nous”. »
triel du siècle vers les technologies de      de la consommation pour les ménages,            dans lequel elle se trouve. »
l’information. (…) Au total, si les acti-     des investissements et de l’emploi pour                                                                         Jack Ewing, David Jolly,
vités nouvelles embauchent, elles le          les entreprises. L’ajustement de cha-                                  Jean-Paul Fitoussi,             The International Herald Tribune,
font beaucoup moins que l’industrie au        cune de ces deux catégories d’acteurs                            Le Monde, 16 février 2012                               17 février 2012
milieu du siècle dernier. Tandis que les      rétroagit sur l’autre et l’oblige à réduire
suppressions d’emplois ailleurs s’accu-       encore davantage ses dépenses. Les
mulent. »                                     entreprises devront ajouter à leur adap-        « Le pire est                                La tyrannie
                                              tation initiale une adaptation induite par
                         Jean-Marc Vittori,   la baisse de leurs débouchés. Alors que         probablement                                 des chiffres
                 Les Échos, 16 février 2012   l’aggravation du chômage incite les
                                              ménages, par précaution ou contrainte           derrière nous »
                                              à davantage de parcimonie.                                                                   « Rarement une élection présidentielle
Contre la crise,                                                                                                                           aura été saturée de chiffres. Une impres-
                                              Il fallait donc rompre ce face-à-face dé-       « Cinq pays de la zone euro ont enregistré   sion d’asphyxie en découle, comme
il faut relancer                              pressif par des interventions publiques         deux trimestres de suite de croissance       si les calculettes remplaçaient les cer-
                                              massives seules à même de mettre un             négative, ce qui est la définition géné-     veaux. Certes, en temps de crise, de
la demande                                    terme à l’ajustement à la baisse. Cela          ralement admise de la récession. Ce          dette, de chômage, les prévisions arith-
                                              fut fait et partout, le surcroît d’épargne      sont la Grèce, le Portugal, la Belgique,     métiques sont importantes. Le temps
                                              privée fut compensé par un surcroît             les Pays-Bas et l’Italie. La France et       n’est plus où le Général de Gaulle pou-
                                              de désépargne publique (déficit bud-            la Slovaquie sont les seuls pays de la       vait dire, avec une pointe de dédain  :
« Au commencement, fut la crise finan-        gétaire). Mais le processus de désen-           zone qui enregistrent une croissance         “l’intendance suivra…” ; il n’empêche…
cière (2007-2008) dont les consé-             dettement du secteur privé est long et          du PIB pour le dernier trimestre. Mais       Cette superfluidité de chiffres procède –
quences réelles se firent sentir, comme       pénible. Les gouvernements doivent              l’accord trouvé en décembre entre les        aussi – d’une obscure barbarie. Ce que
toujours en pareil cas, au travers d’un       garder les nerfs solides devant la mon-         pays membres de l’euro et la décision        l’on pourrait appeler l’obsession calcu-
effondrement de la demande globale            tée de la dette publique pour ne point          de la BCE de prêter aux banques des          latrice ou “la pensée du nombre”. L’air
sur l’activité et l’emploi. La commu-         eux-mêmes céder à la tentation d’un             sommes quasiment illimitées à 1% d’in-       du temps est colonisé par les chiffres
nauté internationale, mobilisée par les       désendettement trop précoce. Encore             térêt pendant trois ans ont contribué à      c’est-à-dire les quantités mesurables.
réunions du G20 réagit à juste titre en       faut-il qu’ils en aient la liberté. Tel n’est   minimiser les effets du ralentissement       On n’éprouve plus la valeur d’une socié-
utilisant tous les moyens pour soutenir       pas le cas dans la zone euro où les             de l’économie.                               té humaine, on le mesure, on l’étalonne.
la demande : politique monétaire expan-       dettes sont souveraines et la monnaie                                                        (…) De ces chiffres secs, on nous invite
sive et non conventionnelle, relance          sans souverain.                                 Les économistes sont plutôt optimistes       à attendre notre bonheur, pour ne pas
budgétaire. Cette réaction évita au                                                           sur le fait que le ralentissement observé    dire notre salut. (…) Nous sentons bien
monde de sombrer dans la dépression.          La fragmentation de la dette européenne         en Allemagne sera de courte durée. Cela      que c’est idiot. Nous devinons que nulle
                                              en autant de dettes nationales non pro-         soulève des espoirs que l’Allemagne et       vérité humaine ne viendra des seuls
L’équation est a posteriori simple à          tégées par une banque centrale, ouvre           d’autres pays européens enregistreront       chiffres. »
comprendre. Les marchés financiers            grand la porte à l’arbitrage des marchés        des taux de croissance suffisant pour
ont, durant plusieurs années, suréva-         prompts à discriminer entre elles selon         compenser les performances pour le                              Jean-Claude Guillebaud,
lué le prix des actifs, incitant ainsi les    leur évaluation des risques relatifs qui        moins médiocres de pays comme la               Le Nouvel Observateur, 16/22 février 2012
ménages et les entreprises à s’endet-         y sont attachés. (…) S’il faut désendet-        Grèce ou l’Italie. “La zone euro va pro-
ter. Lorsque ce prix est revenu sur terre,    ter les états aujourd’hui, cela ne peut         bablement continuer à décroître au




                                                                                                                                                                                     03. 2012
L’ENTREPRISE RESPONSABLE
 Qui est responsable de quoi dans la société dans
                                                          Vers une nouvelle                          CroissancePlus est convaincue que
                                                                                                     les conseils d’administration doivent
 laquelle nous vivons ? Cette question irrigue une        gouvernance                                aussi faire la place aux administra-
 bonne partie du débat public, singulièrement                                                        teurs indépendants, travailler sur un
 dans le domaine de la prévention des risques, de         des entreprises                            équilibre hommes/femmes, s’assu-
                                                                                                     rer que le contre-pouvoir des action-
 la protection de l’environnement, des atteintes à        Qu’est-ce que la gouvernance ?             naires est correctement représenté.
 la santé morale et physique de chacun et de bien         C’est l’organisation qui régit les
 d’autres encore. L’entreprise est au centre de ces       rapports entre les actionnaires, pro-      En outre, il peut être très utile de
                                                          priétaires de l’entreprise, qui nom-       proposer aux dirigeants de petites
 interrogations. Pour une bonne raison : elle joue un     ment leurs représentants au conseil        et moyennes entreprises une forma-
 rôle clé dans la société, c’est elle qui emploie, pro-   d’administration, et les dirigeants de     tion sur le thème de l’éthique et de
 duit, crée de la richesse, et façonne une manière        l’entreprise qui peuvent être fonda-       la composition du conseil d’admi-
                                                          teur ou repreneur de l’entreprise. Il      nistration mais aussi de la gestion
 de vivre ensemble. CroissancePlus a toujours
                                                          est important d’établir une différence     des conflits d’intérêt entre diffé-
 nourri cette conviction que l’entreprise ne pouvait      nette entre le conseil d’administra-       rentes catégories d’actionnaires, ce
 pas être réduite à sa seule vocation économique.         tion et le comité de direction de l’en-    qui est régulièrement le cas lorsque
 Elle est un acteur de la société. En tant que tel, la    treprise, qui rassemble les fonctions      l’entreprise souhaite se développer
                                                          opérationnelles autour d’un direc-         et ouvrir son capital.
 question de sa responsabilité dans le développe-         teur général. Le comité de direction
 ment harmonieux du monde se pose avec plus               exécute une stratégie décidée par le       Dans tous les cas, la bonne gou-
 d’acuité que jamais. La notion « d’entreprise res-       président et le conseil. Une bonne         vernance est la clé du succès de
 ponsable » découle de ce constat. Consciente de          gouvernance commence par le rap-           l’entreprise. L’identification claire
                                                          pel de ces règles de base. Force est       des rôles de chacun, l’établissement
 son impact social, sociétal, environnemental, et         de reconnaître que dans un certain         et le respect de règles d’éthique,
 soucieuse de l’optimiser. L’entreprise responsable       nombre de cas, notamment dans les          applicables à tous, la transparence
 est, selon nous, affaire de gouvernance, de par-         PME, il existe une certaine confusion      dans les mécaniques de prises de
                                                          entre le rôle de directeur général et le   décision, participent aussi de cette
 tage des fruits de la croissance, de contrat social
                                                          rôle d’actionnaire, parfois rempli par     bonne gouvernance.
 harmonieux et de respect d’un certain nombre de          une seule et même personne.
 valeurs.
15

L’entreprise responsable —
                                                                                                                davantage certains collaborateurs               qui compte 80 collaborateurs, et qui,
                                                                                                                à la croissance de leur entreprise.             par ce biais a instauré une véritable
                                                                                                                Cette forme de stock-option, réser-             culture d’entreprise. CroissancePlus
                                                                                                                vée aux sociétés par actions (cotées            milite également pour que l’épargne
                                                                                                                ou non), accroît l’attractivité d’une           salariale soit mise sur le devant de
                                                                                                                entreprise auprès des talents quelle            la scène entrepreneuriale française,
                                                                                                                que soit sa taille. Mais d’autres sys-          alors que l’Association Française
                                                       L a me i l l e u r e g o u ve r n a n c e p o s-         tèmes sont en train de voir le jour. Le         de la Gestion financière indique que
                                                       si b l e e st c e l l e q u i e n vi sa g e l a          19 février dernier, le Pdg de l’Oréal           pour 2011, le montant des actifs
                                                       c r é a t i o n d e va l e u r d a n s l a d u r é e .   annonçait dans les médias son inten-            gérés au titre de l’épargne salariale
                                                       C ’ e st   ce     que       C r o i ssa n c e P l u s    tion de supprimer la pratique des               a atteint 93,8 milliards d’euros, en
                                                       d é f e n d d e p u i s sa c r é a t i o n . J e         stock-options au sein de son groupe.            hausse de 11% par rapport à 2010.
                                                       l e r e ma rq u e a ve c mo n e n t r e -                Pour remplacer ce système très sou-             En revanche, il serait souhaitable
                                                       p r i se , K i a l a . L e p a r i d u mo ye n           vent décrié, Jean-Paul Agon affir-              de simplifier un peu les dispositifs
                                                       e t d u l o n g t e r me se r é vè l e                   mait vouloir instaurer la pratique des          d’actionnariat salarié actuellement
                                                       a u j o u r d ’ h u i f r u c t u e u x p u i sq u e     Actions de Performance. Or ce pro-              en vigueur, extrêmement complexes,
                                                       l ' a mé r i c a i n U P S , l e l e a d e r d e         cédé de participation peut également            assujettis à trois régimes fiscaux dif-
                                                       n o t r e se c t e u r, vi e n t d e r a c h e -         être appliqué par des PME. C’est par            férents. Cette fiscalité pourrait donc
                                                       t e r n o t r e r é se a u d e l i vr a i so n d e       exemple le cas chez ABC Arbitrage,              être assouplie.
                                                       c o l i s. M a i s j e n e p o u va i s r é u s-
                                                       si r se u l d a n s c e t t e a ve n t u r e ,
                                                       c ’ e st l a r a i so n p o u r l a q u e l l e                                                          D a ns l e se c te ur du bâ ti m e nt, sur-
     Denis Payre, Dirigeant de Kiala, Président        l e p l u s g r a n d n o mb r e d e me s                                                                tout pour une PM E , l ’i nté r e sse m e nt
     fondateur de CroissancePlus (DR)                  collaborateurs a toujours été                                                                            e st a sse z r a r e . Ave c m on a ssoc i é ,
                                                       i mp l i q u é d a n s n o t r e d é ve l o p p e -                                                      nous a vons pour ta nt fa i t c e c hoi x
                                                       me n t . Pe n se r l a st r a t é g i e d ’ u n e                                                        e t i l c onc e r ne tous nos c ol l a bor a -
     Mieux partager                                    e n t r e p r i se su r c i n q o u d i x a n s                                                          te ur s. Soi t pr è s d’une c i nqua nta i ne
                                                       me p a r a î t ê t r e l e mi n i mu m vi t a l                                                          de sa l a r i é s. A u fi na l , nous r e di str i -
     les fruits                                        aujourd’hui. »                                                                                           buons pa r c e tte voi e 25% du r é sul ta t
                                                       —                                                                                                        ne t a va nt i m pôt. Ave c c e tte pr a ti que ,
     de la croissance                                  D E N IS PAYR E ,                                                                                        notr e e ntr e pr i se pa r ta ge da va nta ge
                                                       D i r i g e a n t d e K i a l a , P r é si d e n t                                                       l e s fr ui ts de sa c r oi ssa nc e que da ns
     Lorsque CroissancePlus voit le jour               f o n d a t e u r d e C r o i ssa n c e P l u s                                                          l e c a s de bonus cl a ssi que s, gr â c e
     en juin 1997, les PME de croissance                                                                                                                        à l ’a bse nc e de c ha r ge s sur l e m on-
     sont encore une curiosité dans               par le prisme des différentes formes                                                                          ta nt ve r sé (hor s CSG / CR D S). C’e st un
     le paysage économique français.              d’épargne salariale, la volonté des                                                                           i nve sti sse m e nt sur l ’a ve ni r qui pe r-
     CroissancePlus fonde son action sur          membres de CroissancePlus est                                                                                 m e t de fi dé l i se r nos c ol l a bor a te ur s e t
     un grand principe : pour qu’émerge           d’étendre toujours plus ces pra-                                                                              de c om m uni que r sur l a r é a l i té é c ono-
     une croissance durable, il faut impli-       tiques de partage. Il ne faut pas                                                                             m i que du gr oupe . L a pa r t de l ’i nté -
     quer le plus grand nombre de col-            croire en effet, que ces dispositifs                                                                          r e sse m e nt pour nos sa l a r i é s e st l i é e
     laborateurs. Depuis, le partage des          d’intéressement ou de participation                                                                           à de s c r i tè r e s c onc r e ts de pe r for-
     fruits de la croissance (participation,      des salariés restent l’apanage des                            Xavier du Bellay, Dirigeant du groupe Finelco   m a nc e . E t e nfi n, l e systè m e e st tota -
     intéressement, plan épargne entre-           grands groupes. L’intéressement est                           (DR)                                            l e m e nt tr a nspa r e nt pui sque va l i dé
     prise…) reste pour l’association une         une source de motivation pour tous                                                                            pa r un c om m i ssa i r e a ux c om pte s. »
     priorité. Que ce soit sous forme de          les salariés concernés. Le dispositif                                                                         —
     bons de souscription de parts de             des BSPCE, mis en place en 1998,                                                                              XAVI E R D U B E L L AY,
     créateurs d'entreprise (BSPCE) ou            permet par exemple d’impliquer                                                                                D i r i ge a nt du gr oupe F i ne l c o
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L’entreprise responsable —


                                                                                                               La compétitivité d’une économie se                           le concept des entreprises pater-
                                                                                                               lit aussi dans la façon dont elle gère                       nalistes, omniprésentes dans la vie
                                                                                                               son « contrat social », comme nous                           de leurs salariés, mais de rendre
     Depuis 12 an s , n ou s av on s m i s en                                                                  l’avons longuement expliqué dans le                          cette relation entre l’entreprise et
     plac e au s ei n d ’ABC Ar b i t r ag e u n s y s -                                                       numéro précédent du Petit Journal de                         les salariés plus moderne, plus
     t ème de p ar t ag e d e l a val eu r aj ou t ée                                                          Campagne. Un nouveau pacte doit                              dynamique, plus orientée vers l’enri-
     qui lie v ér i t ab l em en t col l ab or at eu r s ,                                                     prendre place entre les salariés et l’en-                    chissement des salariés, dans tous
     act ionnai r es et d i r i g ean t s . I l s ’ap -                                                        treprise, qui englobe non seulement les                      les sens du terme, que vers la pro-
     plique à l ’en s em b l e d e n os 80 s al a-                                                             relations au travail mais aussi la façon                     tection systématique et agressive
     riés, sur d es cr i t èr es d e p er f or m an ce,                                                        dont l’entreprise interagit avec l’espace                    des intérêts de chacun. C’est vers
     et sur le l on g t er m e. C e s y s t èm e al l i e                                                      social plus large : aménagements du                          cela que s’orientent de plus en plus
     st oc k- opt i on s et at t r i b u t i on d ’act i on s                                                  temps de travail, développement du                           d’entreprises, comme le montrent
     de perf o r m an ce et cou r t s u r 8 an s . C e                                                         télétravail, formation tout au long de                       les témoignages que nous avons
     n’e st qu ’au b ou t d e d eu x an s q u ’u n                                                             la vie, accès à des services de proxi-                       recueillis parmi les chefs d’entre-
     collabor at eu r       p eu t    p r of i t er   d ’u n e                                                 mité… Il ne s’agit pas de faire renaître                     prises membres de CroissancePlus.
     part ie d e s es act i on s . Don c, s i l es
     salariés s on t p er f or m an t s , l es act i on -
     naire s au s s i y t r ou v en t l eu r i n t ér êt .                                                        L e se ul vé r i ta bl e a sc e nse ur soc i a l
     Plus la r ép ar t i t i on d e l a val eu r aj ou -                                                          da ns nos dé m oc r a ti e s, c ’e st l ’e ntr e -
     t ée e st l ar g e et b én éf i ci e au x d i r i -                                                          pr i se . L a R SE pe r m e t donc de fa i r e
     ge ant s, au x col l ab or at eu r s , com m e                                                               c e l i e n e t i ni ti e un pr oc e ssus ve r-
                                                                 Dominique Ceolin, Dirigeant d’ABC Arbitrage
     aux acti on n ai r es , p l u s l es i n t ér êt s                                                           t ue ux qui pe ut fé dé r e r l e pl us gr a nd
                                                                 (DR)
     vont con v er g er. »                                                                                        nom br e . M a i s fa i r e c e c hoi x de l a
     —                                                                                                            R SE a un c oût. N e w Wor ks a é té l a
     DOMINIQ U E C EOLI N,                                       salariés, les actionnaires, les parte-           pr e m i è r e PM E fr a nç a i se à obte ni r l e
     Dirige an t d ’ABC Ar b i t r ag e                          naires économiques de l’entreprise               l a be l « L uc i e » de Vi gé o. E n 2006, que
                                                                 et l’environnement social et associa-            c e soi t sur l e s que sti ons de pa r i té
                                                                 tif dans lequel elle évolue. Dans un             hom m e -fe m m e , de c hoi x de sous-
     L'entreprise                                                environnement où les citoyens sont               t r a i ta nts é c o-r e sponsa bl e s ou da ns
                                                                 secoués par une crise grave, il est              l a pol i ti que de r e cycl a ge de nos
     socialement                                                 important que l’entreprise diffuse               dé c he ts, nous nous som m e s a da p-
                                                                 une image positive de l’économie de              t é s. J e r e gr e tte que c e r ta i ns gr a nds
     responsable                                                 marché et développe un comporte-                 gr oupe s      fr a nç a i s,   tr è s   i m pl i qué s
                                                                 ment positif par rapport au quotidien            da ns l e s pol i ti que s de dé ve l oppe -
                                                                 des salariés, à leurs intérêts. Il est           m e nt dur a bl e , n’a i e nt pa s e nc or e pr i s      Amaury Eloy, Dirigeant de NewWorks (DR)
     Les entreprises sont de plus en plus                        important de réconcilier l’entreprise            c onsc i e nc e de c e c oût pour l e s PM E .
     conscientes de leur engagement                              qui a l’ardente obligation de réaliser           L e s pr e sta ta i r e s de s gr a nde s e ntr e -
     social même si leur première prio-                          des profits et le salarié qui doit en            pr i se s qui ont fa i t l e c hoi x de l a R SE ,
     rité reste de créer de la richesse. La                      tirer avantage. Une grande nation                de vr a i e nt ê tr e m i e ux r é tr i bué s. »
     notion de « stakeholder », ou partie                        industrielle comme la France ne peut             —
     prenante, s’esquisse comme fon-                             plus se payer le luxe d’affrontements            A M A U RY E L OY,
     damentale, puisque associant les                            idéologiques d’un autre âge.                     D i r i ge a nt de N e w Wor ks
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L’entreprise responsable —


                                                                                                                            Les valeurs                                Un récent concept vient encore
                                                                                                                                                                       appuyer cette idée d’une diffusion
                                                                                                                            de l’entreprise                            des valeurs de l’entreprise respon-
                                                                                                                                                                       sable. Aux Etats-Unis, deux cher-
  Aujourd’hui, le d év el op p em en t d u r ab l e                                                                         du XXI e siècle                            cheurs ont publié en 2011, dans la
  est au cœur d ’u n e n ou v el l e l og i q u e                                                                                                                      très prestigieuse Harvard Business
  indust rie lle : un p r od u i t q u i n ’ap p or-                                                                        C’est une évidence : le profit n’est       Review, un article autour de la
  t erait pas de g ar an t i e d ’i n n ocu i t é et                                                                        pas la seule valeur de l’entreprise.       « Valeur partagée » (Shared value).
  de re spe ct de l ’en v i r on n em en t n ’au r ai t                                                                     Il ne l’a d’ailleurs jamais été en         Pour Michael Porter, professeur en
  que pe u de c ha n ces d ’êt r e com m er ci a-                                                                           tant que tel, puisque dès l’aube du        management et co-auteur de l’ar-
  lisé. A dopt e r un e d ém ar ch e d e d év e-                                                                            capitalisme, un certain nombre de          ticle, une société se doit d’agir au-
  loppe m ent dur ab l e es t ai n s i d ev en u                                                                            grands entrepreneurs ont rapide-           delà de la Responsabilité Sociale
  un moyen de r es t er com p ét i t i f et d e                                                                             ment assimilé le fait qu’ils devaient      des Entreprises (RSE), et d’intégrer
  se   dif f é rencie r   de    la   con cu r r en ce.                                                                      prendre en compte le bien-être de          véritablement à sa stratégie les
  Nous c onsacron s en v i r on 15% d e n ot r e                                                                            leurs salariés, au-delà du paiement        questions de bien-être des salariés
  chif f re d’af fai r es en R& D. C et en g a-                                                                             de leurs salaires.                         et des populations voisines.
  ge m ent représen t e d on c u n i n v es t i s -
  seme nt f inanci er i m p or t an t m ai s v i t e                                                                        Aujourd’hui, les valeurs qui entourent     Là où la RSE veut limiter les impacts
  rent abilisé pui s q u ’i l n ou s p er m et d e                                                                          l’entreprise sont plus nombreuses,         négatifs des entreprises sur leur envi-
  conqué rir de n ou v eau x m ar ch és ( en
                                                          Alain Wayser, dirigeant de Guard Industrie (DR)
                                                                                                                            plus complexes, puisque l’on y             ronnement, la « Valeur partagée » est
  France com m e à l ’ét r an g er ) et d e n ou s                                                                          parle d’équité, de respect des par-        un concept plus large qui implique
  dé m arque r avec d es p r od u i t s i n n o-          E n ma t i è r e d e R S E , A r t u p o x a o b t e n u          ties prenantes, de dialogue élargi         de suivre le principe qui veut que le
  vant s ( souve n t l es p l u s p er f or m an t s      l e l a b e l e n vi r o n n e me n t a l o f f i c i e l d e s   même avec ceux qui sont les plus           « tout est plus grand que la somme
  du m arché) , res p ect u eu x d e l ’h om m e          p a ys d ’ E u r o p e d u N o r d , S va n e n . M a i s         critiques vis-à-vis d’elle. Il est natu-   des parties ». Cette synergie, la
  et de l’e nviron n em en t , et p er m et t an t        n o u s a p p l i q u o n s é g a l e me n t se s d i s-          rel aujourd’hui qu’un grand groupe         Fondation Croissance Responsable,
  de s éc onomie s d ’én er g i e. »                      p o si t i o n s e n F r a n c e . D a n s l e mé t i e r         pétrolier discute avec des associa-        fondée en 2010 par d’anciens pré-
  —                                                       d u n e t t o ya g e , n o u s u t i l i so n s d o n c           tions de protection de la nature, ou       sidents de CroissancePlus, l’a bien
  AL AIN WAYSER , d i r i g ean t d e Gu ar d             d e s p r o d u i t s r e sp e c t u e u x d e l ’ e n vi -       qu’une grande firme internationale,        comprise. Depuis sa création, la
  I ndust rie                                             r o n n e me n t . Po u r l e s q u e st i o n s d e              dont la plupart des produits sont          fondation a fait un certain nombre
                                                          d r o i t d u t r a va i l , t o u s n o s n o u ve a u x         fabriqués en Chine, ait à répondre         de propositions pour relancer l’as-
                                                          c o l l a b o r a t e u r s f r a n ç a i s so n t e n C D D      des conditions de travail des salariés     censeur social ou pour aider la jeu-
                                                          d u r a n t si x mo i s, p u i s i l s p a sse n t e n            employés par ses sous-traitants.           nesse, en favorisant la mixité entre
                                                          C D I. N o u s ve i l l o n s é g a l e me n t à c e                                                         les écoles et les entreprises et en
                                                          q u e l e s f e mme s n e t r a va i l l e n t p a s              L’« entreprise responsable » est un        faisant de la lecture une cause natio-
                                                          après 16h30. Et pour certaines de nos                             processus, une évolution, et non           nale.
                                                          a c t i vi t é s, n o u s r e f u so n s l e t r a va i l d e     seulement une mode sémantique,
                                                          n u i t . R é su l t a t   : n o s c o l l a b o r a t e u r s    ou une posture morale. A travers           Cette ouverture à l’ensemble des
                                                          t r a va i l l e n t   dans    un      cl i ma t    se r e i n    des méthodes de gouvernance nou-           parties prenantes, ces valeurs qui
                                                          e t n o u s n ’ a vo n s p r e sq u e e u a u c u n e             velles, dont une gestion au quotidien      privilégient le moyen et le long terme
                                                          défection de leur part ni de la part de                           toujours plus humaine des équipes          et l’esprit collectif, sont largement
                                                          n o s cl i e n t s. »                                             et des parties prenantes, l’entreprise     partagées par les entrepreneurs du
                                                          —                                                                 élargit son champ social et s’installe     réseau CroissancePlus.
                                                          C H RYS T È L E G IM A R E T,                                     comme un acteur central de la crois-
  Chrystèle Gimaret, Dirigeante d’Artupox (DR)            Dirigeante d’Artupox                                              sance durable.
21

L’entreprise responsable —




     Nous avons intégré les enjeux sociaux,      L’un des rôles de l’entreprise
     sociétaux et environnementaux à notre       est de donner leur chance
     projet entrepreneurial en décidant de       à celles et ceux qui en ont
     concevoir des campagnes et des évé-         besoin, comme les personnes
     nements répondant aux cahiers des           handicapées. De les aider à
     charges de nos clients mais avec l’im-      « remettre le pied à l’étrier »
                                                                                              Vincent Kientz, Dirigeant d’ENEA Consulting                      Laurence Lascary, Dirigeante de DACP (DR)
     pact le plus faible possible sur l’envi-    et de permettre leur insertion
                                                                                              (DR)
     ronnement. Il n’existait aucun outil        professionnelle. Les            valeurs
     formalisé pour éco-concevoir un évé-        de partage et de solidarité
     nement. Nous ne pouvions seuls chan-        sont essentielles pour notre                 Inno ve r pour r é uni r se ns e t pe r for-                              J e ne c r oi s pa s que l e s e ntr e -
     ger nos métiers, c’est la raison pour       entreprise, et font partie de                ma nc e ,     pour        pr i vi l é gi e r    l ’hum a i n.             pr i se s   a gi sse nt     pour       de s
     laquelle nous conseillons aux entrepre-     notre      responsabilité         vis-à-     Voi l à se l on m oi l e s va l e ur s de l ’e n-                         que sti ons m or a l e s ou pour
     neurs d’intégrer l’ensemble des parties     vis de la société. Il ne s’agit              tr e pr i se du XXI e si è cl e . L e pl us ha ut                         se donne r bonne c onsc i e nc e .
     prenantes (fournisseurs, partenaires et     pas de bénévolat mais d’une                  sa l a i r e ne suffi t pl us, l e s ta l e nts                           E l l e s ont d’a bor d un souc i
     clients) à leur démarche. Afin de mener     mission que toutes les entre-                ve ul e nt     ê tr e      uti l e s.      Che z       E ne a             d’e ffi c a c i té . M a i s c e l a n’e m -
     au mieux une (r)évolution développe-        prises devraient être prêtes                 Consul ti ng, nous é vol uons da ns l e                                   pê c he pa s d’i nsuffl e r c e r-
     ment durable au sein de votre PME,          à assumer, sans attendre les                 c onse i l str a té gi que e t te c hnol ogi que                          ta i ne s va l e ur s qui r e donne nt
     formez vos salariés aux nouvelles pra-      contraintes légales. »                       e n é ne r gi e , pour l e s G r a nds Com pte s.                         du se ns e t pr i vi l é gi e nt l e
     tiques, à la gestion du changement, à       —                                            20% du te m ps de tr a va i l de nos c ol -                               c a pi ta l hum a i n. L’ouve r tur e
     la production industrielle « verte », et    A U G U S T IN PA L U E L - M A R M O N T,   l a bor a te ur s e st c onsa c r é à l 'a c c è s à                      sur l e m onde e st l ’un de s
     à la réduction des consommations. Et        co-dirigeant de Michel                       l 'é ne r gi e da ns l e m onde , nota m m e nt                           m oye ns d’y pa r ve ni r se l on
     pour aller plus loin, recrutez des spé-     e t A u g u st i n                           sous for m e de m i ssi ons bé né vol e s,                                m oi . D a ns un é ta t d’e spr i t
     cialistes, dont la formation est orien-                                                  a upr è s    d’O N G        ou      d’e ntr e pr e ne ur s                de    dé c ouve r te      de s    a utr e s
     tée sur les problématiques environne-                                                    soc i a ux a u N i c a r a gua , a u Ca m bodge ,                         c ul tur e s,   pl utôt     que      da ns
     mentales et RSE, car cela devient un                                                     en    Ta nza ni e . . .     C’e st      un      exc e l l e nt            c e l ui de c onquê te . »
     réel atout sur votre marché. »                                                           i nve sti sse m e nt, pa s uni que m e nt un                              —
     —                                                                                        don : de c e s m i ssi ons, nous a ppr e -                                L A U R E N CE L A SCA RY
     BENO I T DES V EAU X , Di r i g ean t d u                                                nons à r a i sonne r m ul ti c r i tè r e s e t                           D i r i ge a nte de l ’A utr e Côté
     Public S y s t èm e-Hop s cot ch                                                         m ul ti -pa r ti e s      pr e na nte s        da ns    de s              du Pé r i ph’ (DA CP)
                                                                                              c ontexte s extr ê m e m e nt va r i é s. N ous
                                                                                              y dé ve l oppons de s i dé e s dur a bl e s
                                                                                              pour nos cl i e nts e t donnons du se ns à
                                                                                              nos é qui pe s c om m e à notr e m é ti e r. »
                                                                                              —
                                                                                              VI N CE N T KI E N TZ ,
                                                                                              D i r i ge a nt d’E N E A Consul ti ng
23
Les chiffres-clé de l’entreprise
responsable —                                                                                                                                                                        L’épargne salariale encore minoritaire                                                          —
                                                                                                                                                                                     Selon « La culture financière des Français », étude du Credoc réalisée en 2011, seulement
                                                                                                                                                                                     24% des personnes interrogées détiennent des actifs d’épargne salariale. Ce taux est plus
                                                                                                                                                                                     élevé que celui des actions (21% des personnes interrogées) ou des obligations (11%). Les
Les pays qui                                                                               Les résultats de cette étude montrent                                                     produits d’épargne favoris des Français demeurent le livret d’épargne (82% des personnes
                                                                                           que c’est dans les pays de l’ancien bloc                                                  interrogées en possèdent au moins un) et l’assurance-vie (58% des personnes interrogées
laissent le plus                                                                           soviétique que la proportion de femmes                                                    ont souscrit un contrat).
                                                                                           exerçant ce type de responsabilités est la
de place                                                                                   plus forte  : respectivement 44% et 43%                                                    100
                                                                                                                                                                                                                                                                           Livret
                                                                                           en Lituanie et en Bulgarie. En Europe de
aux femmes —                                                                               l’Ouest, les pays dont la proportion de
                                                                                                                                                                                        90
                                                                                           femmes parmi les cadres de haut niveau                                                       80                                                                                 Assurance-vie
                                                                                           est la plus élevée sont la Grèce et l’Irlande                                                70
Le cabinet international Mercer a passé                                                    (35%), la Suède (30%), la Belgique (29%).                                                                                                                                       Epargne salariale
au crible 5 321 entreprises dans 41 pays                                                   La France, l’Espagne et le Royaume-Uni                                                       60
en interrogeant plus de 260 000 cadres                                                     suivent avec 28%, devant la Finlande, la                                                     50
dirigeants sur la proportion de femmes                                                     Suisse et la Norvège (25%). Ferment la
                                                                                                                                                                                                                                                                           Actions
                                                                                                                                                                                        40
exerçant des responsabilités exécutives                                                    marche l’Italie (22%), l’Autriche (21%),
ou managériales (c'est-à-dire membre du                                                    l’Allemagne (20%) et les Pays-Bas (19%).                                                     30                                                                                 Sicav ou SCP
comité de direction, responsable d’une                                                     À noter qu’en Turquie, les femmes repré-                                                     20
business unit ou d’une zone géogra-                                                        sentent 26% de la population des cadres                                                                                                                                         Obligations
                                                                                                                                                                                        10
phique…).                                                                                  dirigeants.
                                                                                                                                                                                         0
                                                                                                                                                                                              <900€/mois <900-1500€ <1500-2300€ <2300-3100€                >3100€
                                                                                                                                                                                                           /mois       /mois       /mois                    /mois
      LITUANIE


                 BULGARIE




50                                                                                                                                                                                   Taux de détention de divers actifs patrimoniaux selon le niveau de revenu du foyer (en %).
                                    IRLANDE




                                                                                                                                                                                     Source : CRÉDOC, Enquête sur « La culture financière des Français », 2011.
                                                                                    ROYAUME-UNI
                            GRÈCE




40
                                                      BELGIQUE




                                                                          ESPAGNE
                                              SUÈDE




                                                                 FRANCE




                                                                                                                               FINLANDE
                                                                                                  TURQUIE




                                                                                                                     NORVÈGE




                                                                                                                                                              ALLEMAGNE
                                                                                                            SUISSE




                                                                                                                                                   AUTRICHE




30
                                                                                                                                                                                     L’emploi des
                                                                                                                                                                          PAYS-BAS
                                                                                                                                          ITALIE




                                                                                                                                                                                                                                                  soit un bond de 14% entre 2010 et 2011.
                                                                                                                                                                                                                                                  Le taux de chômage global des per-
                                                                                                                                                                                     travailleurs
20
                                                                                                                                                                                                                                                  sonnes handicapées dépasse ainsi les
                                                                                                                                                                                                                                                  19% d’une population d’actifs (travailleurs
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                                                                                                                                                                                     handicapés —                                                 handicapés reconnus par l’administration)
%                                                                                                                                                                                                                                                 qui s’élève à près de 1,7 millions de per-
     Proportion de femmes exerçant des responsabilités exécutives ou managériales (en %)                                                                                                                                                          sonnes. Sur ce front de l’emploi, les entre-
                                                                                                                                                                                     D’après des chiffres publiés en octobre                      prises françaises restent mobilisées. Près
                                                                                                                                                                                     2011 par l’Association pour la Gestion                       de 50 000 d’entre elles, essentiellement
                                                                                                                                                                                     du Fonds pour l'Insertion professionnelle                    des PME, emploient 6% ou plus de tra-
                                                                                                                                                                                     des Personnes Handicapées (Agefiph),                         vailleurs handicapés.
                                                                                                                                                                                     l’emploi des handicapés en France
                                                                                                                                                                                     s’est fortement dégradé. En juin dernier,
                                                                                                                                                                                     273 000 d'entre eux étaient au chômage,
© Éric Lefeuvre




                                                                      Le grand entretien — Jacques Attali :
                                                                      « Sortir de la logique de l’immédiateté »




                                                                              Quelle implication l’entreprise peut-elle revendiquer dans la
                                                                              société ? C’est une question complexe, sur laquelle les avis
                                                                              sont parfois tranchés. Aujourd’hui, l’heure est au dialogue
                                                                              avec les « parties prenantes », c’est-à-dire l’ensemble des
                                                                              partenaires avec lesquels l’entreprise entre en interaction  :
                                                                              ses salariés, ses actionnaires, mais aussi les associations,
                                                                              les consommateurs, les élus, les fournisseurs, les sous-trai-
                                                                              t ants. De plus en plus, l’entreprise est appelée à rejoindre des
                                                                              « causes » comme la défense des droits humains et sociaux
                                                                              dans certains pays émergents, la protection de l’environne-
                                                                              ment, l’accès des biens et ser vices pour les plus démunis.
                                                                              Cette tendance ne fera que s’accentuer dans les années qui
                                                                              viennent. C’est en tout cas ce qu’anticipe Jacques Attali, dans
                                                                              l’entretien qu’il a accordé au Petit Journal de Campagne.


                                                                              / Le Petit Journal de Campagne :         Les crises que nous traversons et
                                                                              Les entreprises sont placées devant      les désordres du monde que nous
                                                                              un nombre croissant de responsa-         devons affronter l’exigent. Cette
                                                                              bilités, notamment dans le domaine       nouvelle gouvernance ne passera
                                                                              social, de la protection de l’environ-   pas selon moi par des administra-

                  Jacques Attali                                              nement, du développement durable.
                                                                              Comment peuvent-elles gérer l’ac-
                                                                              croissement de leur champ de res-
                                                                                                                       teurs indépendants. Je n’y crois
                                                                                                                       pas du tout, c’est une mauvaise
                                                                                                                       méthode. S’ils sont indépendants,
                  L’inépuisable avocat                                        ponsabilités ?                           c’est sans intérêt pour l’entreprise.
                                                                                                                       Je crois plus aux administrateurs
                  des réformes                                                / Jacques Attali :                       compétents.
                                                                              C’est à mes yeux un phénomène
                                                                              très important. Dans les années qui L’entreprise responsable devra aussi
                  Jacques Attali est économiste, écrivain,                    viennent, il sera crucial que les entre- s’incarner dans le droit du travail et
                  Président-fondateur de PlaNet Finance et ancien             prises     attachent                                     dans la primauté
                  conseiller spécial auprès du Président de la                toujours plus d’im-           L’entreprise               aux négociations
                  République de 1981 à 1991. Il est l’auteur d’une            portance aux ques-            responsable devra          entre partenaires
                  cinquantaine de livres, traduits dans plus de               tions sociales et             aussi s’incarner dans sociaux. La rupture
                  vingt langues, parmi lesquels Tous ruinés dans              environnementales,                                       du      contrat      à
                                                                                                            le droit du travail. »
                  dix ans ? Dette publique  : la dernière chance              qu’elles s’attachent                                     l’amiable est déjà
                  (2010), Demain, qui gouvernera le monde ? (2011)            des administrateurs qui représentent une avancée. La commission que je
                  et Candidats, répondez !, publié en janvier 2012.           mieux les salariés et leurs intérêts. préside et qui en 2008 avait rendu
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Petit journal de campagne n°4 - L'entreprise responsable

  • 1. 4 NUMÉROS — JOURNAL BIMENSUEL — PARUTION DU JEUDI 1er MARS 2012 L’ENTREPRISE RESPONSABLE WWW.CROISSANCEPLUS.COM
  • 2. 1 Chez CroissancePlus nous défendons depuis longtemps l’idée que l’éthique et l’effica- cité économique sont indis- cutablement liées. Partager les fruits de la croissance Croissance et éthique n’est possible que si l’entre- prise est capable d’en récol- ter. C’est une vérité mais Lorsqu e mê m e à D avos , d a n s le t e m p le d e elle mérite, en ces temps l’éc on omie d e m a r c h é , d u c a p ita lis m e e t d e de débats économiques et la p en sée c on t e m p or a in e s u r l’é c on om ie , sociaux, d’être rappelée. Une on remet en c a u s e u n c e rta in n om b r e d e entreprise compétitive est ba ses su r le s qu e ll e s e s t a s s is e l’é c on o- une entreprise qui fabrique mie l ibéra l e , e t n ota m m e n t, la ju s t if ic at ion des opportunités pour ses d e l a fin a n c ia r is at ion d e l’é c on om ie , c ’e s t salariés et permet une qualité le sign e que d e s m e s s a g e s f on d a m e n ta u x de vie au travail. C’est aussi d oiven t être e x p r im é s à n ou ve a u s u r le r ôle cela la croissance respon- et l a fon c t ion d e s e n t r e p r is e s . sable… Olivier Duha, Président de CroissancePlus Oui, les entreprises sont des vecteurs majeurs de création d’emplois et de croissance économique, dans tous les pays, quels que soient leur taille ou même leur mode de gouvernement. De moins en moins d’Etats l’ignorent, même parmi ceux qui croient encore aux mérites de la centralisation et de la planification. Oui, leur mission est de créer de la valeur pour leurs actionnaires, sans quoi il n’y aurait plus d’actionnaires, donc plus d’entreprises. L’obligation de dégager des profits ne saurait être contestée, ne serait-ce que pour rémunérer le capi- tal investi, financer le développement, constituer des réserves pour les périodes difficiles. Oui l’en- treprise est une organisation humaine qui doit être dirigée, organisée, structurée et au sein de laquelle une autorité doit s’exercer, indissociable de la res- ponsabilité et de l’engagement. Tout cela fait-il de l’entreprise un objet non éthique ? Certainement pas. 03. 2012
  • 3. 2 3 LE PETIT JOURNAL DE CAMPAGNE EST ÉDITÉ PAR CROISSANCEPLUS Quelques mots sur CroissancePlus DANS L’ACTUALITÉ 4 PREMIÈRE ASSOCIATION FRANÇAISE DES ENTREPRENEURS Coût de la main d’œuvre : l’Allemagne, championne d’Europe de la modération DE CROISSANCE, CroissancePlus réunit une nouvelle génération de 350 entre- La dure loi de la mondialisation preneurs innovants afin de réformer l’environnement économique, social, juridique L’inconnue grecque et fiscal, et favoriser la création d’entreprises et d’emplois en France. Présidée par Olivier DUHA , CroissancePlus agit au quotidien comme force de propositions et VU DANS LA PRESSE 8 de lobbying en formulant de nombreuses recommandations auprès des pouvoirs publics et des leaders d’opinion. Lieu d’échanges et de networking, CroissancePlus La grande panne de l'emploi (Les Echos) s’impose également dans le débat public à travers l’organisation de nombreux évé- Contre la crise, il faut relancer la demande (Le Monde) nements autour de personnalités politiques et économiques de tout premier plan. « Le pire est probablement derrière nous » (The International Herald Tribune ) La tyrannie des chiffres (Le Nouvel Observateur ) PORTER TOUJOURS PLUS HAUT L’ESPRIT D’ENTREPRISE ET FAIRE ENTENDRE LA VOIX DES ENTREPRENEURS DANS LES MÉDIAS, DOSSIER — L'entreprise responsable ? 12 telle est la volonté de CroissancePlus qui accompagne les dirigeants d’entreprise dans leur développement en France et à l’international. 1 / Vers une nouvelle gouvernance des entreprises 2 / Mieux partager les fruits de la croissance 3 / L’entreprise socialement responsable Nos missions 4 / Les valeurs de l’entreprise du XXIe siècle ÊTRE UNE FORCE DE PROPOSITIONS RECONNUE DES Les chiffres-clé de l'entreprise responsable 22 POUVOIRS PUBLICS. Les propositions de CroissancePlus émanent d’hommes et de femmes de terrain, de commissions et groupes de travail qui se réunissent LE GRAND ENTRETIEN — 24 régulièrement dans les domaines suivants  : création et financement d’entreprise  / Jacques Attali : « Sortir de la logique de l'immédiateté » juridique et fiscal  / social et emploi  / recherche et innovation  / relations grands groupes-PME / international / croissance responsable. Propositions consultables sur IDÉES 30 www.croissanceplus.com. Lu pour vous CONSTITUER UN RÉSEAU PERFORMANT D’ENTREPRENEURS Verbatim CroissancePlus est également un lieu reconnu d’échanges et de rencontres per- Management mettant de développer des synergies entrepreneuriales, des compétences tech- Livres niques ou tout simplement partager expérience et bonnes pratiques. Les nombreux Débats événements : déjeuners et dîners-débats, petits-déjeuners thématiques, Be to Be, déjeuners mensuels business, etc… sont autant d’occasions d’accueillir des per- PETITES HISTOIRES DE GUERRE ÉCONOMIQUE 36 sonnalités de tout premier plan et contribuer à la notoriété de CroissancePlus et de ses membres. Von C l ausewitz, un théor icien str atège RÉDACTION ET DOCUMENTATION : Antoine Bayle • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • DIRECTION ARTISTIQUE – GRAPHISME : Alexandra Roucheray, Olivia Grandperrin • • • • • • • • • • • • • COMITÉ ÉDITORIAL : Florence Dépret, Clothilde Hervouet, Gwennaelle Pierre, Emmanuelle Skowron • • UN JOURNAL RÉALISÉ PAR Les Rois Mages - www.lesroismages.fr - téléphone : 01 41 10 08 08 • • • • 03. 2012
  • 4. 4 5 Coût de la main le coût moyen horaire des pays de l’UE à courants a crû le moins vite entre 1996 La dure loi de la 15 (25,84 euros) est deux fois plus élevé et 2008, dans l’industrie comme dans d’œuvre : qu’en Slovénie, trois fois plus qu’en les services. A contrario, l’Irlande qui, mondialisation — Estonie, Hongrie, Slovaquie ou Pologne, en 1996, faisait partie des pays à faible l’Allemagne, six fois plus qu’en Roumanie et dix fois coût de main d’œuvre a connu une plus qu’en Bulgarie. En revanche, les progression très rapide du coût horaire La France figure donc dans le groupe championne nouveaux entrants connaissent une et se retrouve en 2008 proche de la des pays européens où le coût du tra- progression très rapide du coût du moyenne européenne dans l’industrie vail est le plus élevé. C’est un motif de d’Europe de travail, qui s’est accélérée depuis leur comme dans les services. débat et cette question s’est invitée entrée dans l’Union en 2004. Entre 2004 de façon assez inattendue dans les la modération — et 2008, le coût horaire a augmenté en L’Allemagne et l’Autriche ont connu une discussions politiques à l’occasion de monnaie nationale courante de plus de hausse particulièrement faible de leur l’inauguration de l’usine d’automobiles 15% en Lituanie, Estonie et Roumanie, coût horaire entre 1996 et 2008, avec de Renault à Tanger. Les données du Dans les débats sur la compétitivité et de plus de 20% en Lettonie. Une un taux de croissance annuel en euros problème sont connues : Renault veut comparée des pays européens, la ques- logique de convergence est clairement courants dans l’industrie manufacturière préempter le marché du low cost en tion du coût du travail est souvent évo- à l’œuvre ; les pays au coût initial le de 1,9% pour l’Allemagne et de 2,2% Europe et dans les pays émergents. quée, sans que l’on dispose toujours plus faible connaissant la progression la pour l’Autriche. Si la réunification alle- d’éléments de comparaison fiables. plus forte. Néanmoins, en 2008, le coût mande a tiré fortement les salaires et les L’usine de Tanger va produire des L’INSEE vient de publier une intéres- horaire de la main d’œuvre était de 2,54 coûts à la hausse jusqu’en 1996, elle a modèles de ce type qui seront ensuite sante enquête sur l’évolution des coûts euros contre une moyenne de 26,24 été suivie de plusieurs phases de modé- vendus dans le monde entier. Il serait salariaux en Europe entre 1996 et 2008 euros dans la zone euro… Deuxième ration salariale. La France, quant à elle, tout à fait illusoire de tenter de pro- (« Le coût de la main d’œuvre : comparai- constat : le coût horaire du travail dans fait, en 2008 comme en 1996, partie des duire ces voitures dans les usines son européenne 1996-2008 », Bertrand les pays membres de l’ex UE à 15 pays à coût élevé. Le coût horaire a crû françaises de Renault, car leur prix Marc et Laurence Rioux, INSEE, février converge mais assez lentement. Les en euros constants de 3,4% en rythme ne serait plus compétitif. Dans cette 2012). Que révèle cette étude ? Elle écarts relatifs sont restés relativement annuel entre 1996 et 2008. logique, l’ouverture d’une plate-forme confirme d’abord la très forte hétérogé- stables entre 1996 et 2008. Les pays qui industrielle importante au Maroc, dont néité du coût horaire au sein de l’Union ont un coût horaire élevé (ou faible) en Quant à la durée effective du travail, elle le coût unitaire du travail est beaucoup Européenne. En particulier, le clivage est 1996 sont pour la plupart dans la même était en 2008, dans l’ensemble de l’in- moins élevé qu’en France, se justifie. marqué entre les membres de l’ex-UE à situation en 2008. dustrie et des services marchands, de Cela n’a pas empêché les dirigeants de 15 et les entrants récents. 1 543 heures en Belgique, 1 596 heures Renault de subir des critiques en règle Mais trois pays font exception : l’Alle- en France, 1 619 heures au Danemark, de la part de certains leaders politiques. Ainsi, en 2008, sur l’ensemble de l’in- magne, l’Autriche et l’Irlande. C’est en 1 651 heures en Allemagne contre 1 800 Or, ce sont précisément les politiques dustrie et des services marchands, Allemagne que le coût horaire en euros heures au Royaume-Uni… qui détiennent les clés de l’explication 03. 2012
  • 5. 6 Industrie manufacturière ment après l’entrée d’un FCPI dans leur 7 PORTUGAL 9,89 capital, les entreprises affichent une GRÈCE 15,77 croissance de leurs effectifs et de leur ESPAGNE 20,28 chiffre d’affaires deux fois plus forte que ROYAUME-UNI 21,48 celle des sociétés non investies par de ITALIE 24,02 tels fonds. « La participation de socié- UE15 27,80 ZONE EURO 27,82 tés de gestion de FCPI au capital des IRLANDE 27,98 entreprises leur apporte une crédibilité aux citoyens des phénomènes LUXEMBOURG 28,29 supplémentaire, qui facilite leur accès dans l’intérêt du capitalisme. Il ne faut économiques complexes. Si AUTRICHE 29,99 au crédit bancaire », explicitent Oséo surtout pas opposer Responsabilité Renault ne construit pas cette FINLANDE 30,12 et l’Afic. L’Afic va présenter cette étude et Rentabilité, la RSE étant rentable, usine en France, ce n’est pas PAYS-BAS 30,26 aux pouvoirs publics pour qu’ils renou- comme le montrent de nombreuses pour déserter le site de produc- FRANCE 33,16 vellent et renforcent le dispositif FIP- études… Bien au-delà d’un effet de tion français, mais parce que la ALLEMAGNE 33,37 FCPI, censé s’achever fin 2012. communication, elle fait d’ailleurs l’una- logique de l’internationalisation SUÈDE 34,51 nimité au sein de la plupart des entre- DANEMARK 34,76 dans laquelle Renault se projette, prises aujourd’hui, même si les ana- et qui produit des résultats extrê- BELGIQUE 0 10 20 30 36,70 40 en euros Œuvrer pour une lystes financiers ont encore du mal à mement positifs pour l’ensemble intégrer vraiment cette dimension. La de l’entreprise, ne le permet pas. croissance plus Fondation Croissance Responsable Le marché de l’automobile se Les épargnants a démarré des travaux pour définir un mondialise. Les constructeurs responsable — ensemble de critères objectifs permet- français ne peuvent l’ignorer, au boudent les tant de caractériser une entreprise res- risque de menacer leur existence. ponsable. Produire à l’étranger n’est pas PME — La Fondation Croissance Responsable toujours appauvrir la France, c’est a été créée en 2010 par d’anciens aussi la faire entrer de plein pied Présidents de CroissancePlus. SIGNEZ LE MANIFESTE dans la compétition mondiale. Le nombre de souscripteurs à des Hébergée par l’Institut de France, c’est FCPI (fonds communs de place- un lieu de débat ouvert et non partisan. POUR RAPPROCHER L'ÉCOLE Sevices marchands ment dans l'innovation) et à des FIP Elle rassemble des dirigeants d’entre- ET LES ENTREPRISES PORTUGAL 12,80 (fonds d'investissement de proxi- prises, représentants de l’entrepreneu- GRÈCE 16,18 mité) a baissé de 27%, l'an dernier, riat social, journalistes, économistes, L’autre grand thème de travail de ESPAGNE 18,15 à 91.000, selon une étude publiée syndicalistes… Ses objectifs sont de la Fondation consiste à encou- ROYAUME-UNI 20,78 par l'Afic (Association Française des promouvoir des idées pour un meilleur rager le rapprochement Ecole/ UE15 25,03 investisseurs en capital). Résultat, fonctionnement de notre modèle éco- Entreprise et à placer l’emploi AUTRICHE 25,43 ITALIE 25,53 la collecte des FCPI et des FIP a nomique et social et d’être la caisse des jeunes au cœur des pré- ZONE EURO 25,72 chuté de 15%, en 2011, à 757 mil- de résonnance des multiples initiatives occupations collectives. Les FINLANDE 25,99 lions d'euros. prises pour créer une économie de recommandations du groupe de IRLANDE 26,40 marché 2.0 favorisant une croissance travail sur l’ascenseur social ont ALLEMAGNE 26,81 Si les particuliers se sont détournés mieux partagée et plus responsable. débouché sur la publication d’un PAYS-BAS 28,63 des FIP et des FCPI, c’est essentiel- Ses premiers travaux ont porté sur ce Manifeste par lequel les entre- FRANCE 32,08 lement en raison du coup de rabot concept de croissance responsable, prises s’engagent à accueillir des LUXEMBOURG 33,70 fiscal subi l’an dernier par ces fonds. qui unit performance économique et professeurs de l’enseignement SUÈDE 33,72 La réduction d’impôt sur le revenu, intégration sociale. Le groupe de tra- général en stages de découverte BELGIQUE 35,74 qui s’élevait auparavant à 25% des vail « Croissance, Stop ou encore » a en entreprise. Plus d’une centaine DANEMARK 36,93 versements effectués dans les FCPI recensé de nombreuses initiatives qui d’entreprises ont déjà adhéré au 0 10 20 30 40 en euros et les FIP, a été ramenée à 22% en associent entrepreneuriat et mission Manifeste; une convention de Le coût horaire du travail dans l’Union 2011. Et elle doit encore être abais- sociale : ce sont des sociétés rentables partenariat a été signée avec les Européenne (en euros). sée à 18% cette année. Or les FCPI dont la vocation est aussi de favoriser Académies d’Ile de France et les Champ : entreprises de 10 salariés et plus, industrie représentent un véritable « boosteur l’insertion de populations défavorisées. premiers stages vont démarrer au manufacturière et services marchands, apprentis » pour le développement des entre- Globalement le rapport a montré que la printemps 2012. exclus. Source : Eurostat, enquête européenne sur prises, d’après une étude diffusée RSE (Responsabilité Sociale de l’Entre- Pour en savoir plus : le coût de la main d’œuvre par l’Afic et Oséo. Deux ans seule- prise) répond à de vrais besoins et va http://croissance-responsable.fr/ 03. 2012
  • 6. 8 9 centaines de millions d’emplois mieux La grande panne payés. Il risque fort de ne pas y en avoir assez. À Davos, davantage réputé pour de l’emploi être un cénacle de riches qu’un club de philanthropes, la question revenait cette année en boucle. Bien au-delà de la « "Le monde affronte le défi de la créa- « reprise sans emploi » subie par l’Amé- tion de 600 millions d’emplois dans rique au début des années 2000 ou de la la prochaine décennie. " C’est la pre- « croissance sans emploi » fabriquée par mière phrase du rapport annuel sur la France des années 80. les tendances de l’emploi publié à la fin du mois dernier par la très sérieuse La première crainte vient bien sûr de Organisation Internationale du Travail la crise économique. C’est donc une (OIT). Les chiffres sont aussi simples crainte conjoncturelle, mais elle pèse que colossaux. La planète compte 3 lourd, d’autant plus que le bout du tun- milliards d’emplois. Le nombre d’ac- nel n’est toujours pas en vue. Depuis tifs va progresser de 400 millions en 2007, le nombre de chômeurs a déjà dix ans. Et il y a 200 millions de chô- augmenté de près de 30 millions dans meurs. Il faudra donc créer ces fameux le monde. Et comme il s’agit d’une crise 600 millions d’emplois. Le problème financière, la capacité des particuliers est que personne ne sait où seront et des entreprises à investir a souffert. créés tous ces postes de travail. La Or, comme le disait le chancelier alle- machine à emplois est, sinon cassée, mand Helmut Schmidt, l’investissement du moins sérieusement grippée. Parmi d’aujourd’hui fait l’emploi de demain. les grands pays développés, les seuls L’industrie française souffre de ne pas qui parviennent à contenir le chômage avoir dégagé suffisamment de moyens sont ceux où la population diminue : le pour mieux s’équiper. Au delà, il y a Japon et l’Allemagne. Les Etats-Unis la peur des délocalisations, avec les ont certes affiché récemment de bons usines désertant l’Europe pour s’instal- chiffres, mais le nombre d’emplois y est ler en Chine. Ce mécanisme joue évi- encore inférieur de 6 millions à ce qu’il demment un rôle, mais pas à l’échelle était il y a quatre ans. Les pays émer- de la planète. gents recrutent davantage mais près de 1 milliard d’actifs vivent avec moins La deuxième crainte, elle, est plus struc- de 2 dollars par jour. Il faut donc non turelle. C’est la formation d’une spirale seulement des centaines de millions dépressive. Donnant de plus en plus la d’emplois supplémentaires, mais des priorité au profit, les entreprises cher- 03. 2012
  • 7. 10 11 le secteur privé a réalisé brutalement se faire au détriment de la croissance qu’il était surendetté, la valeur de sa potentielle de demain. Seules des poli- cheraient à diminuer toujours davantage dette étant inchangée alors que celle tiques d’investissement, parce qu’elles début de 2012” écrit Christoph Weil, un la part des salaires. La troisième crainte de ses contreparties (actions, immobi- alimentent la demande d’aujourd’hui et économiste de la Commerzbank, dans a des racines encore plus profondes. liers, etc…) s’effondrait. Il n’avait d’autre augmentent l’offre de demain pourraient une note de conjoncture. “Mais le pire Elle s’ancre dans le basculement indus- choix que de se désendetter : réduction faire sortir l’Europe du cercle récessif est probablement derrière nous”. » triel du siècle vers les technologies de de la consommation pour les ménages, dans lequel elle se trouve. » l’information. (…) Au total, si les acti- des investissements et de l’emploi pour Jack Ewing, David Jolly, vités nouvelles embauchent, elles le les entreprises. L’ajustement de cha- Jean-Paul Fitoussi, The International Herald Tribune, font beaucoup moins que l’industrie au cune de ces deux catégories d’acteurs Le Monde, 16 février 2012 17 février 2012 milieu du siècle dernier. Tandis que les rétroagit sur l’autre et l’oblige à réduire suppressions d’emplois ailleurs s’accu- encore davantage ses dépenses. Les mulent. » entreprises devront ajouter à leur adap- « Le pire est La tyrannie tation initiale une adaptation induite par Jean-Marc Vittori, la baisse de leurs débouchés. Alors que probablement des chiffres Les Échos, 16 février 2012 l’aggravation du chômage incite les ménages, par précaution ou contrainte derrière nous » à davantage de parcimonie. « Rarement une élection présidentielle Contre la crise, aura été saturée de chiffres. Une impres- Il fallait donc rompre ce face-à-face dé- « Cinq pays de la zone euro ont enregistré sion d’asphyxie en découle, comme il faut relancer pressif par des interventions publiques deux trimestres de suite de croissance si les calculettes remplaçaient les cer- massives seules à même de mettre un négative, ce qui est la définition géné- veaux. Certes, en temps de crise, de la demande terme à l’ajustement à la baisse. Cela ralement admise de la récession. Ce dette, de chômage, les prévisions arith- fut fait et partout, le surcroît d’épargne sont la Grèce, le Portugal, la Belgique, métiques sont importantes. Le temps privée fut compensé par un surcroît les Pays-Bas et l’Italie. La France et n’est plus où le Général de Gaulle pou- de désépargne publique (déficit bud- la Slovaquie sont les seuls pays de la vait dire, avec une pointe de dédain  : « Au commencement, fut la crise finan- gétaire). Mais le processus de désen- zone qui enregistrent une croissance “l’intendance suivra…” ; il n’empêche… cière (2007-2008) dont les consé- dettement du secteur privé est long et du PIB pour le dernier trimestre. Mais Cette superfluidité de chiffres procède – quences réelles se firent sentir, comme pénible. Les gouvernements doivent l’accord trouvé en décembre entre les aussi – d’une obscure barbarie. Ce que toujours en pareil cas, au travers d’un garder les nerfs solides devant la mon- pays membres de l’euro et la décision l’on pourrait appeler l’obsession calcu- effondrement de la demande globale tée de la dette publique pour ne point de la BCE de prêter aux banques des latrice ou “la pensée du nombre”. L’air sur l’activité et l’emploi. La commu- eux-mêmes céder à la tentation d’un sommes quasiment illimitées à 1% d’in- du temps est colonisé par les chiffres nauté internationale, mobilisée par les désendettement trop précoce. Encore térêt pendant trois ans ont contribué à c’est-à-dire les quantités mesurables. réunions du G20 réagit à juste titre en faut-il qu’ils en aient la liberté. Tel n’est minimiser les effets du ralentissement On n’éprouve plus la valeur d’une socié- utilisant tous les moyens pour soutenir pas le cas dans la zone euro où les de l’économie. té humaine, on le mesure, on l’étalonne. la demande : politique monétaire expan- dettes sont souveraines et la monnaie (…) De ces chiffres secs, on nous invite sive et non conventionnelle, relance sans souverain. Les économistes sont plutôt optimistes à attendre notre bonheur, pour ne pas budgétaire. Cette réaction évita au sur le fait que le ralentissement observé dire notre salut. (…) Nous sentons bien monde de sombrer dans la dépression. La fragmentation de la dette européenne en Allemagne sera de courte durée. Cela que c’est idiot. Nous devinons que nulle en autant de dettes nationales non pro- soulève des espoirs que l’Allemagne et vérité humaine ne viendra des seuls L’équation est a posteriori simple à tégées par une banque centrale, ouvre d’autres pays européens enregistreront chiffres. » comprendre. Les marchés financiers grand la porte à l’arbitrage des marchés des taux de croissance suffisant pour ont, durant plusieurs années, suréva- prompts à discriminer entre elles selon compenser les performances pour le Jean-Claude Guillebaud, lué le prix des actifs, incitant ainsi les leur évaluation des risques relatifs qui moins médiocres de pays comme la Le Nouvel Observateur, 16/22 février 2012 ménages et les entreprises à s’endet- y sont attachés. (…) S’il faut désendet- Grèce ou l’Italie. “La zone euro va pro- ter. Lorsque ce prix est revenu sur terre, ter les états aujourd’hui, cela ne peut bablement continuer à décroître au 03. 2012
  • 8. L’ENTREPRISE RESPONSABLE Qui est responsable de quoi dans la société dans Vers une nouvelle CroissancePlus est convaincue que les conseils d’administration doivent laquelle nous vivons ? Cette question irrigue une gouvernance aussi faire la place aux administra- bonne partie du débat public, singulièrement teurs indépendants, travailler sur un dans le domaine de la prévention des risques, de des entreprises équilibre hommes/femmes, s’assu- rer que le contre-pouvoir des action- la protection de l’environnement, des atteintes à Qu’est-ce que la gouvernance ? naires est correctement représenté. la santé morale et physique de chacun et de bien C’est l’organisation qui régit les d’autres encore. L’entreprise est au centre de ces rapports entre les actionnaires, pro- En outre, il peut être très utile de priétaires de l’entreprise, qui nom- proposer aux dirigeants de petites interrogations. Pour une bonne raison : elle joue un ment leurs représentants au conseil et moyennes entreprises une forma- rôle clé dans la société, c’est elle qui emploie, pro- d’administration, et les dirigeants de tion sur le thème de l’éthique et de duit, crée de la richesse, et façonne une manière l’entreprise qui peuvent être fonda- la composition du conseil d’admi- teur ou repreneur de l’entreprise. Il nistration mais aussi de la gestion de vivre ensemble. CroissancePlus a toujours est important d’établir une différence des conflits d’intérêt entre diffé- nourri cette conviction que l’entreprise ne pouvait nette entre le conseil d’administra- rentes catégories d’actionnaires, ce pas être réduite à sa seule vocation économique. tion et le comité de direction de l’en- qui est régulièrement le cas lorsque Elle est un acteur de la société. En tant que tel, la treprise, qui rassemble les fonctions l’entreprise souhaite se développer opérationnelles autour d’un direc- et ouvrir son capital. question de sa responsabilité dans le développe- teur général. Le comité de direction ment harmonieux du monde se pose avec plus exécute une stratégie décidée par le Dans tous les cas, la bonne gou- d’acuité que jamais. La notion « d’entreprise res- président et le conseil. Une bonne vernance est la clé du succès de ponsable » découle de ce constat. Consciente de gouvernance commence par le rap- l’entreprise. L’identification claire pel de ces règles de base. Force est des rôles de chacun, l’établissement son impact social, sociétal, environnemental, et de reconnaître que dans un certain et le respect de règles d’éthique, soucieuse de l’optimiser. L’entreprise responsable nombre de cas, notamment dans les applicables à tous, la transparence est, selon nous, affaire de gouvernance, de par- PME, il existe une certaine confusion dans les mécaniques de prises de entre le rôle de directeur général et le décision, participent aussi de cette tage des fruits de la croissance, de contrat social rôle d’actionnaire, parfois rempli par bonne gouvernance. harmonieux et de respect d’un certain nombre de une seule et même personne. valeurs.
  • 9. 15 L’entreprise responsable — davantage certains collaborateurs qui compte 80 collaborateurs, et qui, à la croissance de leur entreprise. par ce biais a instauré une véritable Cette forme de stock-option, réser- culture d’entreprise. CroissancePlus vée aux sociétés par actions (cotées milite également pour que l’épargne ou non), accroît l’attractivité d’une salariale soit mise sur le devant de entreprise auprès des talents quelle la scène entrepreneuriale française, que soit sa taille. Mais d’autres sys- alors que l’Association Française L a me i l l e u r e g o u ve r n a n c e p o s- tèmes sont en train de voir le jour. Le de la Gestion financière indique que si b l e e st c e l l e q u i e n vi sa g e l a 19 février dernier, le Pdg de l’Oréal pour 2011, le montant des actifs c r é a t i o n d e va l e u r d a n s l a d u r é e . annonçait dans les médias son inten- gérés au titre de l’épargne salariale C ’ e st ce que C r o i ssa n c e P l u s tion de supprimer la pratique des a atteint 93,8 milliards d’euros, en d é f e n d d e p u i s sa c r é a t i o n . J e stock-options au sein de son groupe. hausse de 11% par rapport à 2010. l e r e ma rq u e a ve c mo n e n t r e - Pour remplacer ce système très sou- En revanche, il serait souhaitable p r i se , K i a l a . L e p a r i d u mo ye n vent décrié, Jean-Paul Agon affir- de simplifier un peu les dispositifs e t d u l o n g t e r me se r é vè l e mait vouloir instaurer la pratique des d’actionnariat salarié actuellement a u j o u r d ’ h u i f r u c t u e u x p u i sq u e Actions de Performance. Or ce pro- en vigueur, extrêmement complexes, l ' a mé r i c a i n U P S , l e l e a d e r d e cédé de participation peut également assujettis à trois régimes fiscaux dif- n o t r e se c t e u r, vi e n t d e r a c h e - être appliqué par des PME. C’est par férents. Cette fiscalité pourrait donc t e r n o t r e r é se a u d e l i vr a i so n d e exemple le cas chez ABC Arbitrage, être assouplie. c o l i s. M a i s j e n e p o u va i s r é u s- si r se u l d a n s c e t t e a ve n t u r e , c ’ e st l a r a i so n p o u r l a q u e l l e D a ns l e se c te ur du bâ ti m e nt, sur- Denis Payre, Dirigeant de Kiala, Président l e p l u s g r a n d n o mb r e d e me s tout pour une PM E , l ’i nté r e sse m e nt fondateur de CroissancePlus (DR) collaborateurs a toujours été e st a sse z r a r e . Ave c m on a ssoc i é , i mp l i q u é d a n s n o t r e d é ve l o p p e - nous a vons pour ta nt fa i t c e c hoi x me n t . Pe n se r l a st r a t é g i e d ’ u n e e t i l c onc e r ne tous nos c ol l a bor a - Mieux partager e n t r e p r i se su r c i n q o u d i x a n s te ur s. Soi t pr è s d’une c i nqua nta i ne me p a r a î t ê t r e l e mi n i mu m vi t a l de sa l a r i é s. A u fi na l , nous r e di str i - les fruits aujourd’hui. » buons pa r c e tte voi e 25% du r é sul ta t — ne t a va nt i m pôt. Ave c c e tte pr a ti que , de la croissance D E N IS PAYR E , notr e e ntr e pr i se pa r ta ge da va nta ge D i r i g e a n t d e K i a l a , P r é si d e n t l e s fr ui ts de sa c r oi ssa nc e que da ns Lorsque CroissancePlus voit le jour f o n d a t e u r d e C r o i ssa n c e P l u s l e c a s de bonus cl a ssi que s, gr â c e en juin 1997, les PME de croissance à l ’a bse nc e de c ha r ge s sur l e m on- sont encore une curiosité dans par le prisme des différentes formes ta nt ve r sé (hor s CSG / CR D S). C’e st un le paysage économique français. d’épargne salariale, la volonté des i nve sti sse m e nt sur l ’a ve ni r qui pe r- CroissancePlus fonde son action sur membres de CroissancePlus est m e t de fi dé l i se r nos c ol l a bor a te ur s e t un grand principe : pour qu’émerge d’étendre toujours plus ces pra- de c om m uni que r sur l a r é a l i té é c ono- une croissance durable, il faut impli- tiques de partage. Il ne faut pas m i que du gr oupe . L a pa r t de l ’i nté - quer le plus grand nombre de col- croire en effet, que ces dispositifs r e sse m e nt pour nos sa l a r i é s e st l i é e laborateurs. Depuis, le partage des d’intéressement ou de participation à de s c r i tè r e s c onc r e ts de pe r for- fruits de la croissance (participation, des salariés restent l’apanage des Xavier du Bellay, Dirigeant du groupe Finelco m a nc e . E t e nfi n, l e systè m e e st tota - intéressement, plan épargne entre- grands groupes. L’intéressement est (DR) l e m e nt tr a nspa r e nt pui sque va l i dé prise…) reste pour l’association une une source de motivation pour tous pa r un c om m i ssa i r e a ux c om pte s. » priorité. Que ce soit sous forme de les salariés concernés. Le dispositif — bons de souscription de parts de des BSPCE, mis en place en 1998, XAVI E R D U B E L L AY, créateurs d'entreprise (BSPCE) ou permet par exemple d’impliquer D i r i ge a nt du gr oupe F i ne l c o
  • 10. 17 L’entreprise responsable — La compétitivité d’une économie se le concept des entreprises pater- lit aussi dans la façon dont elle gère nalistes, omniprésentes dans la vie son « contrat social », comme nous de leurs salariés, mais de rendre Depuis 12 an s , n ou s av on s m i s en l’avons longuement expliqué dans le cette relation entre l’entreprise et plac e au s ei n d ’ABC Ar b i t r ag e u n s y s - numéro précédent du Petit Journal de les salariés plus moderne, plus t ème de p ar t ag e d e l a val eu r aj ou t ée Campagne. Un nouveau pacte doit dynamique, plus orientée vers l’enri- qui lie v ér i t ab l em en t col l ab or at eu r s , prendre place entre les salariés et l’en- chissement des salariés, dans tous act ionnai r es et d i r i g ean t s . I l s ’ap - treprise, qui englobe non seulement les les sens du terme, que vers la pro- plique à l ’en s em b l e d e n os 80 s al a- relations au travail mais aussi la façon tection systématique et agressive riés, sur d es cr i t èr es d e p er f or m an ce, dont l’entreprise interagit avec l’espace des intérêts de chacun. C’est vers et sur le l on g t er m e. C e s y s t èm e al l i e social plus large : aménagements du cela que s’orientent de plus en plus st oc k- opt i on s et at t r i b u t i on d ’act i on s temps de travail, développement du d’entreprises, comme le montrent de perf o r m an ce et cou r t s u r 8 an s . C e télétravail, formation tout au long de les témoignages que nous avons n’e st qu ’au b ou t d e d eu x an s q u ’u n la vie, accès à des services de proxi- recueillis parmi les chefs d’entre- collabor at eu r p eu t p r of i t er d ’u n e mité… Il ne s’agit pas de faire renaître prises membres de CroissancePlus. part ie d e s es act i on s . Don c, s i l es salariés s on t p er f or m an t s , l es act i on - naire s au s s i y t r ou v en t l eu r i n t ér êt . L e se ul vé r i ta bl e a sc e nse ur soc i a l Plus la r ép ar t i t i on d e l a val eu r aj ou - da ns nos dé m oc r a ti e s, c ’e st l ’e ntr e - t ée e st l ar g e et b én éf i ci e au x d i r i - pr i se . L a R SE pe r m e t donc de fa i r e ge ant s, au x col l ab or at eu r s , com m e c e l i e n e t i ni ti e un pr oc e ssus ve r- Dominique Ceolin, Dirigeant d’ABC Arbitrage aux acti on n ai r es , p l u s l es i n t ér êt s t ue ux qui pe ut fé dé r e r l e pl us gr a nd (DR) vont con v er g er. » nom br e . M a i s fa i r e c e c hoi x de l a — R SE a un c oût. N e w Wor ks a é té l a DOMINIQ U E C EOLI N, salariés, les actionnaires, les parte- pr e m i è r e PM E fr a nç a i se à obte ni r l e Dirige an t d ’ABC Ar b i t r ag e naires économiques de l’entreprise l a be l « L uc i e » de Vi gé o. E n 2006, que et l’environnement social et associa- c e soi t sur l e s que sti ons de pa r i té tif dans lequel elle évolue. Dans un hom m e -fe m m e , de c hoi x de sous- L'entreprise environnement où les citoyens sont t r a i ta nts é c o-r e sponsa bl e s ou da ns secoués par une crise grave, il est l a pol i ti que de r e cycl a ge de nos socialement important que l’entreprise diffuse dé c he ts, nous nous som m e s a da p- une image positive de l’économie de t é s. J e r e gr e tte que c e r ta i ns gr a nds responsable marché et développe un comporte- gr oupe s fr a nç a i s, tr è s i m pl i qué s ment positif par rapport au quotidien da ns l e s pol i ti que s de dé ve l oppe - des salariés, à leurs intérêts. Il est m e nt dur a bl e , n’a i e nt pa s e nc or e pr i s Amaury Eloy, Dirigeant de NewWorks (DR) Les entreprises sont de plus en plus important de réconcilier l’entreprise c onsc i e nc e de c e c oût pour l e s PM E . conscientes de leur engagement qui a l’ardente obligation de réaliser L e s pr e sta ta i r e s de s gr a nde s e ntr e - social même si leur première prio- des profits et le salarié qui doit en pr i se s qui ont fa i t l e c hoi x de l a R SE , rité reste de créer de la richesse. La tirer avantage. Une grande nation de vr a i e nt ê tr e m i e ux r é tr i bué s. » notion de « stakeholder », ou partie industrielle comme la France ne peut — prenante, s’esquisse comme fon- plus se payer le luxe d’affrontements A M A U RY E L OY, damentale, puisque associant les idéologiques d’un autre âge. D i r i ge a nt de N e w Wor ks
  • 11. 19 L’entreprise responsable — Les valeurs Un récent concept vient encore appuyer cette idée d’une diffusion de l’entreprise des valeurs de l’entreprise respon- sable. Aux Etats-Unis, deux cher- Aujourd’hui, le d év el op p em en t d u r ab l e du XXI e siècle cheurs ont publié en 2011, dans la est au cœur d ’u n e n ou v el l e l og i q u e très prestigieuse Harvard Business indust rie lle : un p r od u i t q u i n ’ap p or- C’est une évidence : le profit n’est Review, un article autour de la t erait pas de g ar an t i e d ’i n n ocu i t é et pas la seule valeur de l’entreprise. « Valeur partagée » (Shared value). de re spe ct de l ’en v i r on n em en t n ’au r ai t Il ne l’a d’ailleurs jamais été en Pour Michael Porter, professeur en que pe u de c ha n ces d ’êt r e com m er ci a- tant que tel, puisque dès l’aube du management et co-auteur de l’ar- lisé. A dopt e r un e d ém ar ch e d e d év e- capitalisme, un certain nombre de ticle, une société se doit d’agir au- loppe m ent dur ab l e es t ai n s i d ev en u grands entrepreneurs ont rapide- delà de la Responsabilité Sociale un moyen de r es t er com p ét i t i f et d e ment assimilé le fait qu’ils devaient des Entreprises (RSE), et d’intégrer se dif f é rencie r de la con cu r r en ce. prendre en compte le bien-être de véritablement à sa stratégie les Nous c onsacron s en v i r on 15% d e n ot r e leurs salariés, au-delà du paiement questions de bien-être des salariés chif f re d’af fai r es en R& D. C et en g a- de leurs salaires. et des populations voisines. ge m ent représen t e d on c u n i n v es t i s - seme nt f inanci er i m p or t an t m ai s v i t e Aujourd’hui, les valeurs qui entourent Là où la RSE veut limiter les impacts rent abilisé pui s q u ’i l n ou s p er m et d e l’entreprise sont plus nombreuses, négatifs des entreprises sur leur envi- conqué rir de n ou v eau x m ar ch és ( en Alain Wayser, dirigeant de Guard Industrie (DR) plus complexes, puisque l’on y ronnement, la « Valeur partagée » est France com m e à l ’ét r an g er ) et d e n ou s parle d’équité, de respect des par- un concept plus large qui implique dé m arque r avec d es p r od u i t s i n n o- E n ma t i è r e d e R S E , A r t u p o x a o b t e n u ties prenantes, de dialogue élargi de suivre le principe qui veut que le vant s ( souve n t l es p l u s p er f or m an t s l e l a b e l e n vi r o n n e me n t a l o f f i c i e l d e s même avec ceux qui sont les plus « tout est plus grand que la somme du m arché) , res p ect u eu x d e l ’h om m e p a ys d ’ E u r o p e d u N o r d , S va n e n . M a i s critiques vis-à-vis d’elle. Il est natu- des parties ». Cette synergie, la et de l’e nviron n em en t , et p er m et t an t n o u s a p p l i q u o n s é g a l e me n t se s d i s- rel aujourd’hui qu’un grand groupe Fondation Croissance Responsable, de s éc onomie s d ’én er g i e. » p o si t i o n s e n F r a n c e . D a n s l e mé t i e r pétrolier discute avec des associa- fondée en 2010 par d’anciens pré- — d u n e t t o ya g e , n o u s u t i l i so n s d o n c tions de protection de la nature, ou sidents de CroissancePlus, l’a bien AL AIN WAYSER , d i r i g ean t d e Gu ar d d e s p r o d u i t s r e sp e c t u e u x d e l ’ e n vi - qu’une grande firme internationale, comprise. Depuis sa création, la I ndust rie r o n n e me n t . Po u r l e s q u e st i o n s d e dont la plupart des produits sont fondation a fait un certain nombre d r o i t d u t r a va i l , t o u s n o s n o u ve a u x fabriqués en Chine, ait à répondre de propositions pour relancer l’as- c o l l a b o r a t e u r s f r a n ç a i s so n t e n C D D des conditions de travail des salariés censeur social ou pour aider la jeu- d u r a n t si x mo i s, p u i s i l s p a sse n t e n employés par ses sous-traitants. nesse, en favorisant la mixité entre C D I. N o u s ve i l l o n s é g a l e me n t à c e les écoles et les entreprises et en q u e l e s f e mme s n e t r a va i l l e n t p a s L’« entreprise responsable » est un faisant de la lecture une cause natio- après 16h30. Et pour certaines de nos processus, une évolution, et non nale. a c t i vi t é s, n o u s r e f u so n s l e t r a va i l d e seulement une mode sémantique, n u i t . R é su l t a t   : n o s c o l l a b o r a t e u r s ou une posture morale. A travers Cette ouverture à l’ensemble des t r a va i l l e n t dans un cl i ma t se r e i n des méthodes de gouvernance nou- parties prenantes, ces valeurs qui e t n o u s n ’ a vo n s p r e sq u e e u a u c u n e velles, dont une gestion au quotidien privilégient le moyen et le long terme défection de leur part ni de la part de toujours plus humaine des équipes et l’esprit collectif, sont largement n o s cl i e n t s. » et des parties prenantes, l’entreprise partagées par les entrepreneurs du — élargit son champ social et s’installe réseau CroissancePlus. C H RYS T È L E G IM A R E T, comme un acteur central de la crois- Chrystèle Gimaret, Dirigeante d’Artupox (DR) Dirigeante d’Artupox sance durable.
  • 12. 21 L’entreprise responsable — Nous avons intégré les enjeux sociaux, L’un des rôles de l’entreprise sociétaux et environnementaux à notre est de donner leur chance projet entrepreneurial en décidant de à celles et ceux qui en ont concevoir des campagnes et des évé- besoin, comme les personnes nements répondant aux cahiers des handicapées. De les aider à charges de nos clients mais avec l’im- « remettre le pied à l’étrier » Vincent Kientz, Dirigeant d’ENEA Consulting Laurence Lascary, Dirigeante de DACP (DR) pact le plus faible possible sur l’envi- et de permettre leur insertion (DR) ronnement. Il n’existait aucun outil professionnelle. Les valeurs formalisé pour éco-concevoir un évé- de partage et de solidarité nement. Nous ne pouvions seuls chan- sont essentielles pour notre Inno ve r pour r é uni r se ns e t pe r for- J e ne c r oi s pa s que l e s e ntr e - ger nos métiers, c’est la raison pour entreprise, et font partie de ma nc e , pour pr i vi l é gi e r l ’hum a i n. pr i se s a gi sse nt pour de s laquelle nous conseillons aux entrepre- notre responsabilité vis-à- Voi l à se l on m oi l e s va l e ur s de l ’e n- que sti ons m or a l e s ou pour neurs d’intégrer l’ensemble des parties vis de la société. Il ne s’agit tr e pr i se du XXI e si è cl e . L e pl us ha ut se donne r bonne c onsc i e nc e . prenantes (fournisseurs, partenaires et pas de bénévolat mais d’une sa l a i r e ne suffi t pl us, l e s ta l e nts E l l e s ont d’a bor d un souc i clients) à leur démarche. Afin de mener mission que toutes les entre- ve ul e nt ê tr e uti l e s. Che z E ne a d’e ffi c a c i té . M a i s c e l a n’e m - au mieux une (r)évolution développe- prises devraient être prêtes Consul ti ng, nous é vol uons da ns l e pê c he pa s d’i nsuffl e r c e r- ment durable au sein de votre PME, à assumer, sans attendre les c onse i l str a té gi que e t te c hnol ogi que ta i ne s va l e ur s qui r e donne nt formez vos salariés aux nouvelles pra- contraintes légales. » e n é ne r gi e , pour l e s G r a nds Com pte s. du se ns e t pr i vi l é gi e nt l e tiques, à la gestion du changement, à — 20% du te m ps de tr a va i l de nos c ol - c a pi ta l hum a i n. L’ouve r tur e la production industrielle « verte », et A U G U S T IN PA L U E L - M A R M O N T, l a bor a te ur s e st c onsa c r é à l 'a c c è s à sur l e m onde e st l ’un de s à la réduction des consommations. Et co-dirigeant de Michel l 'é ne r gi e da ns l e m onde , nota m m e nt m oye ns d’y pa r ve ni r se l on pour aller plus loin, recrutez des spé- e t A u g u st i n sous for m e de m i ssi ons bé né vol e s, m oi . D a ns un é ta t d’e spr i t cialistes, dont la formation est orien- a upr è s d’O N G ou d’e ntr e pr e ne ur s de dé c ouve r te de s a utr e s tée sur les problématiques environne- soc i a ux a u N i c a r a gua , a u Ca m bodge , c ul tur e s, pl utôt que da ns mentales et RSE, car cela devient un en Ta nza ni e . . . C’e st un exc e l l e nt c e l ui de c onquê te . » réel atout sur votre marché. » i nve sti sse m e nt, pa s uni que m e nt un — — don : de c e s m i ssi ons, nous a ppr e - L A U R E N CE L A SCA RY BENO I T DES V EAU X , Di r i g ean t d u nons à r a i sonne r m ul ti c r i tè r e s e t D i r i ge a nte de l ’A utr e Côté Public S y s t èm e-Hop s cot ch m ul ti -pa r ti e s pr e na nte s da ns de s du Pé r i ph’ (DA CP) c ontexte s extr ê m e m e nt va r i é s. N ous y dé ve l oppons de s i dé e s dur a bl e s pour nos cl i e nts e t donnons du se ns à nos é qui pe s c om m e à notr e m é ti e r. » — VI N CE N T KI E N TZ , D i r i ge a nt d’E N E A Consul ti ng
  • 13. 23 Les chiffres-clé de l’entreprise responsable — L’épargne salariale encore minoritaire — Selon « La culture financière des Français », étude du Credoc réalisée en 2011, seulement 24% des personnes interrogées détiennent des actifs d’épargne salariale. Ce taux est plus élevé que celui des actions (21% des personnes interrogées) ou des obligations (11%). Les Les pays qui Les résultats de cette étude montrent produits d’épargne favoris des Français demeurent le livret d’épargne (82% des personnes que c’est dans les pays de l’ancien bloc interrogées en possèdent au moins un) et l’assurance-vie (58% des personnes interrogées laissent le plus soviétique que la proportion de femmes ont souscrit un contrat). exerçant ce type de responsabilités est la de place plus forte  : respectivement 44% et 43% 100 Livret en Lituanie et en Bulgarie. En Europe de aux femmes — l’Ouest, les pays dont la proportion de 90 femmes parmi les cadres de haut niveau 80 Assurance-vie est la plus élevée sont la Grèce et l’Irlande 70 Le cabinet international Mercer a passé (35%), la Suède (30%), la Belgique (29%). Epargne salariale au crible 5 321 entreprises dans 41 pays La France, l’Espagne et le Royaume-Uni 60 en interrogeant plus de 260 000 cadres suivent avec 28%, devant la Finlande, la 50 dirigeants sur la proportion de femmes Suisse et la Norvège (25%). Ferment la Actions 40 exerçant des responsabilités exécutives marche l’Italie (22%), l’Autriche (21%), ou managériales (c'est-à-dire membre du l’Allemagne (20%) et les Pays-Bas (19%). 30 Sicav ou SCP comité de direction, responsable d’une À noter qu’en Turquie, les femmes repré- 20 business unit ou d’une zone géogra- sentent 26% de la population des cadres Obligations 10 phique…). dirigeants. 0 <900€/mois <900-1500€ <1500-2300€ <2300-3100€ >3100€ /mois /mois /mois /mois LITUANIE BULGARIE 50 Taux de détention de divers actifs patrimoniaux selon le niveau de revenu du foyer (en %). IRLANDE Source : CRÉDOC, Enquête sur « La culture financière des Français », 2011. ROYAUME-UNI GRÈCE 40 BELGIQUE ESPAGNE SUÈDE FRANCE FINLANDE TURQUIE NORVÈGE ALLEMAGNE SUISSE AUTRICHE 30 L’emploi des PAYS-BAS ITALIE soit un bond de 14% entre 2010 et 2011. Le taux de chômage global des per- travailleurs 20 sonnes handicapées dépasse ainsi les 19% d’une population d’actifs (travailleurs 10 handicapés — handicapés reconnus par l’administration) % qui s’élève à près de 1,7 millions de per- Proportion de femmes exerçant des responsabilités exécutives ou managériales (en %) sonnes. Sur ce front de l’emploi, les entre- D’après des chiffres publiés en octobre prises françaises restent mobilisées. Près 2011 par l’Association pour la Gestion de 50 000 d’entre elles, essentiellement du Fonds pour l'Insertion professionnelle des PME, emploient 6% ou plus de tra- des Personnes Handicapées (Agefiph), vailleurs handicapés. l’emploi des handicapés en France s’est fortement dégradé. En juin dernier, 273 000 d'entre eux étaient au chômage,
  • 14. © Éric Lefeuvre Le grand entretien — Jacques Attali : « Sortir de la logique de l’immédiateté » Quelle implication l’entreprise peut-elle revendiquer dans la société ? C’est une question complexe, sur laquelle les avis sont parfois tranchés. Aujourd’hui, l’heure est au dialogue avec les « parties prenantes », c’est-à-dire l’ensemble des partenaires avec lesquels l’entreprise entre en interaction  : ses salariés, ses actionnaires, mais aussi les associations, les consommateurs, les élus, les fournisseurs, les sous-trai- t ants. De plus en plus, l’entreprise est appelée à rejoindre des « causes » comme la défense des droits humains et sociaux dans certains pays émergents, la protection de l’environne- ment, l’accès des biens et ser vices pour les plus démunis. Cette tendance ne fera que s’accentuer dans les années qui viennent. C’est en tout cas ce qu’anticipe Jacques Attali, dans l’entretien qu’il a accordé au Petit Journal de Campagne. / Le Petit Journal de Campagne : Les crises que nous traversons et Les entreprises sont placées devant les désordres du monde que nous un nombre croissant de responsa- devons affronter l’exigent. Cette bilités, notamment dans le domaine nouvelle gouvernance ne passera social, de la protection de l’environ- pas selon moi par des administra- Jacques Attali nement, du développement durable. Comment peuvent-elles gérer l’ac- croissement de leur champ de res- teurs indépendants. Je n’y crois pas du tout, c’est une mauvaise méthode. S’ils sont indépendants, L’inépuisable avocat ponsabilités ? c’est sans intérêt pour l’entreprise. Je crois plus aux administrateurs des réformes / Jacques Attali : compétents. C’est à mes yeux un phénomène très important. Dans les années qui L’entreprise responsable devra aussi Jacques Attali est économiste, écrivain, viennent, il sera crucial que les entre- s’incarner dans le droit du travail et Président-fondateur de PlaNet Finance et ancien prises attachent dans la primauté conseiller spécial auprès du Président de la toujours plus d’im- L’entreprise aux négociations République de 1981 à 1991. Il est l’auteur d’une portance aux ques- responsable devra entre partenaires cinquantaine de livres, traduits dans plus de tions sociales et aussi s’incarner dans sociaux. La rupture vingt langues, parmi lesquels Tous ruinés dans environnementales, du contrat à le droit du travail. » dix ans ? Dette publique  : la dernière chance qu’elles s’attachent l’amiable est déjà (2010), Demain, qui gouvernera le monde ? (2011) des administrateurs qui représentent une avancée. La commission que je et Candidats, répondez !, publié en janvier 2012. mieux les salariés et leurs intérêts. préside et qui en 2008 avait rendu