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CHU de TIZI OUZOU
Service de Pédiatrie du Pr Bensaadi
Dr Chalah

Faculté de Médecine
Module de Pédiatrie

DIETETIQUE DU NOURRISSON
I - INTRODUCTION
I-1 – Définition: C'est une science appliquée dont le but est l'alimentation adéquate des individus.
I-2 – Intérêt : Importance d'une diététique correcte chez le nourrisson du fait de :
– La sensibilité à cet âge de tous les écarts par défaut ou par excès.
– De la nécessité de couvrir chez le nourrisson les dépenses de l'organisme (qui
correspondent au métabolisme de base, à l'activité physique et la régulation
thermique) et d'autre part d'assurer la croissance.
II - BASES PHYSIOLOGIQUES DE L'ALIMENTATION
Les bases physiologiques de l'alimentation reposent sur deux notions essentielles :
 La notion de besoins nutritionnels.
 La notion d'aptitude du nourrisson.
II-1 - LES BESOINS NUTRITIONNELS : Ils se définissent comme l'apport alimentaire adéquat
assurant à l'individu une bonne santé.
Cet apport chez le nourrisson n'est pas fixe et varie entre un minima et maxima.
II-1-1 – Eau
• Les apports doivent au minimum compenser les pertes par les urines, la peau, les selles, la
respiration auxquelles s'ajoute le contingent hydrique nécessaire à la croissance.
• Ils sont en moyenne de 100 à 150 cc/kg/j.
1er mois
2 éme mois

130 cc/kg/j

6- 12 mois

120 cc/kg/j

12 -18 mois

100 cc/kg/j

18 - 24 mois

•
•
•
•

140 cc/kg/j

3 4 5 éme mois

•

150 cc/kg/j

90 cc/kg/j

II-1-2 - besoins énergétiques
Chez le nourrisson les dépenses énergétiques correspondent :
– à la consommation énergétique liée au métabolisme d'entretien.
– aux dépenses liées à la thermorégulation.
– aux dépenses liées à l'activité physique.
– aux besoins énergétiques liés à la croissance.
– Les besoins sont d'autant plus élevés que la croissance est accélérée.
Sur le plan quantitatif :
0 – 3 mois : 120 cal/kg/j
3 – 6 mois : 116 cal/kg/j
6 – 9 mois : 110 cal/kg/j
9 – 12 mois : 105 cal/kg/j
•

12 – 24 mois : 100 cal/kg/j
Sur le plan qualitatif : l'apport énergétique devrait être représenté par :
• Protides : 10 –15 %
• Glucides : 50 – 55 %
• Lipides : 30 – 35 %
II-1-3 - Besoins en protéines
• Elles ont un rôle essentiellement plastique , de défense de l'organisme, source d’azote et
c’est une source d’energie.
• l'organisme ne peut faire de réserves en protéines et l'excès doit être éliminé par voie rénale
sous forme d'urée.
•
Le rein du petit nourrisson étant immature, il supporte mal un excès de protéines.
Sur le plan quantitatif
• Les besoins sont estimés en moyenne à 2g/kg/j, au cours des premiers mois de vie, et à 1 1,5 g/kg/j vers l'âge de 1 an.
• Prématuré : 3,50 g/kg/j
• 0 – 4 mois : 2,40 g/kg/j
• 5 – 9 mois : 1,80 g/kg/j
• 10 –12 mois : 1,44 g/kg/j
• 13 – 24 mois : 1,27g/kg/j
(6,25 g de protéines apportent 1 g d'azote).
• Sur le plan qualitatif La qualité nutritionnelle des protéines alimentaires est fonction :
 De leur digestibilité.
 De leur composition en acides aminés essentiels (AAE)
 De la répartition des acides aminés (A.A) au sein des protéines. (AAE/AA Totaux)
 De leur valeur biologique qui peut être établie par son
Coefficient d'utilisation protéique nette (UPN).
•
UPN = (N retenu / N ingéré) x 100
(N retenu = N ingéré – N éliminé)
•

•
•

•
•
•
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•

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•
•
•
•

Sur le plan qualitatif
L'alimentation doit obligatoirement fournir les AA essentiels (AAE) : isoleucine, leucine,
valine, thréonine, phénylalanine, lysine, tryptophane et chez le nourrisson la cystine,
l'histidine et probablement la taurine.
Ces AAE doivent être apportés tous en même temps.
Toutes les protéines n'ont pas la même valeur d'utilisation. Les protéines d'origine animale
étant mieux utilisées que la plupart des protéines végétales.
II-1-4 - Besoins en glucides
Ils ont un rôle énergétique et accessoirement de réserve au niveau du foie sous forme de
glycogène.
Les glucides sont apportés par les sucres et les farineux.
Le lactose : est un disaccharide: de glucose et de galactose qui entre dans la composition des
structures cérébrales.
Le saccharose :du glucose et du fructose, il est contenu dans les laits en poudre.
L'incorporation précoce du saccharose: cariogène, et obésité
Au-delà de 3 mois, la maturation des activités amylasiques :l'introduction d'amidon
(farineux) qui représentent plus tard l'apport glucidique préférentiel.
II-1-5 - Besoins en lipides
Ils ont un rôle énergétique essentiel
(1g = 9 cal),
un rôle de réserve
un rôle plastique pour le système nerveux
véhiculent les vitamines liposolubles (A.D.E.K).
Ils donnent un état de satiété agréable.
- Besoins quantitatifs : 3 - 4 g/kg/j
•

•
•
•
•
•

- Besoins qualitatifs
– L'apport des graisses doit comporter une certaine quantité d'acides gras insaturés
(AGI) que l'organisme ne peut pas synthétiser.Ce sont les acides gras dits essentiels
(acide linoléique et linolénique).
– L'acide linoléique est en plus indispensable, entrant dans la composition des
membranes cellulaires, de certaines enzymes, et de façon générale des
lipoprotéines, jouant donc un rôle important dans la maturation cérébrale.
– L'acide linoléique doit représenter au moins 4 à 5 % de l'apport énergétique global
(apport réalisé au niveau du lait de femme). II ne doit jamais être inférieur à 1 %,
sinon un syndrome carentiel peut apparaître.
II-1-6 - Besoins en sels minéraux
Sodium : 2 mEq/kg/j.
Potassium : 2 mEq/kg/j.
Calcium:Les besoins sont estimés entre 400 – 500 mg/j. Le calcium est apporté au fœtus au
cours du 3ème trimestre d'où une carence chez le prématuré.
Phosphore : Besoins estimés à environ 130 mg/j.
Magnésium : Besoins estimés à 50 mg/j chez le nourrisson et à100-200 mg/ j chez l'enfant.
II-1-7 - Besoins en oligo-éléments
Fer : Les besoins sont de 3 – 10 mg/j
Après l'âge de 4 mois, et épuisement des réserves
Le lait de vache et de femme n'apportent que 1 - 3 mg/l de fer d'où l'intérêt de la
diversification qui apporte des aliments riches en fer.
Le prématuré, les jumeaux doivent être systématiquement supplémentés en fer dès l'âge
de 1 mois.
Iode Indispensable à la synthèse des hormones thyroïdiennes.
Besoins estimés à 70-140 µg/j

.
Autres oligo-éléments nécessaires
Cuivre, zinc, manganèse, chrome, cobalt, molybdène, sélénium, fluor, nickel
• II-1-8 - Les vitamines
Vitamine C:
Besoins 30-50 mg/j. Elle prévient le scorbut.
Vitamine D : 400 -600 UI/J
Administration à l'âge de 1 mois et de 6 mois d'une ampoule de Vitamine D 5mg (200.000 UI) per os
Vitamine E:Besoins 4 mg/j.
Vitamine K :Indispensable à la synthèse hépatique des facteurs de la coagulation dits vitamine K
dépendants (II, VII, IX, X).
Besoins: 15 -30n ug/J
• II-2- LES APTITUDES DU NOURRISSON
L'alimentation doit être adaptée au nourrisson, c'est à dire, à ses aptitudes:
•
psychomotrices
•
digestives
•
métaboliques.
II- 2-1- Psychomotrices
Le réflexe de succion et une bonne coordination pharyngo-laryngée existent dès la naissance.
Le nouveau-né et le nourrisson, les premiers mois, ne peuvent pas mâcher d'où l'alimentation
liquide puis semi liquide puis progressivement épaisse.
La cuillère est introduite vers l'âge de 4 – 5 mois. L'enfant apprend à manger avec ses doigts, puis
seul à la cuillère à 18 mois.
II-2-2- Digestive
Sucres Absorption normale dès la naissance sauf chez le prématuré où il peut exister un déficit
transitoire en lactase.
GraissesTolérance limitée à la naissance à cause d'une sécrétion réduite en lipase pancréatique et en
acides biliaires, ne se normalisant que progressivement après quelques mois.
ProtidesDigestion - absorption suffisante dès la naissance.
La barrière digestive
Représentés par la sécrétion acide, le mucus, les acides biliaires, les immunoglobulines A sécrétoires
(IgAS).
Elle est immature, les 3 premiers mois de la vie : Source d'infection et de sensibilisation à des
protéines étrangères.
II-2-3- Métaboliques
• Il existe une immaturité des systèmes enzymatiques d'interconversion et d'épuration (ex :
cycle de l'urée) ainsi qu'une immaturité fonctionnelle rénale. De ce fait, un excès d'apport
protidique expose à un risque d'acidose métabolique.
• Une surcharge sodée nécessite un apport d'eau conséquent pour permettre d'éliminer
l'excès, à cause d'une réduction des capacités d'excrétion du sodium par le rein d'où le risque
de déshydratation hypernatrémique.
III - LES DIFFERENTS ALIMENTS
III-1- LE LAIT DE FEMME
III-1-1- physiologie de la lactation
La régulation de la lactation est sous la dépendance de facteurs hypophysaires (prolactine) et
hypothalamiques (prolactine releasing factor et prolactine inhibiting factor). On peut distinguer 3
phases :
• 1ère phase : se déroule pendant la grossesse. Elle est caractérisée par le développement des
canaux galactophores et des acini. II n'y a pas de sécrétion. L'activité lactogénique est inhibée
par les stéroïdes placentaires (œstrogènes et progestérone).
• 2ème phase : le déclenchement de la sécrétion lactée. Dès la naissance, la chute rapide des
stéroïdes placentaires, libère l'activité lactogénique de l'hormone PRL.
• C'est la "montée laiteuse qui en fait n’apparaît qu'après un décalage de quelques jours (3 à 5
jours). Ce délai correspond à l'élimination des hormones sexuelles placentaires.

•

3ème phase : entretien de la lactation. Dépend de facteurs hormonaux et de facteurs
mécaniques.

- La prolactine : continue à jouer un rôle important malgré la diminution rapide de sa sécrétion.
secrétée par l’ante - hypophyse
-Facteurs mécaniques : la vidange des glandes est une condition essentielle a l'entretien de la
lactation.(La succion mamelonnaire constitue le stimulus physiologique de la sécrétion lactée).
-L'ocytocine : (hormone sécrétée dans l'hypothalamus et stockée dans la post-hypophyse). La
succion des mamelons détermine la libération d'ocytocine, laquelle entraîne une contraction des
cellules myo-épithéliales et l'éjection du lait contenu dans les canaux. Ce réflexe peut être altéré par
des facteurs émotionnels ou des douleurs locale
III-1-2 - Avantages du lait maternel
III-1-2-1 Sa composition Le lait maternel fournit une ration alimentaire équilibrée qui correspond
aux justes besoins du nourrisson.
1 Protéines
-Apporte 10 g/l de protides spécifiques de l'espèce :
La caséine (30 – 45 %),
Les protéines solubles du lactosérum (55 – 70 %) : alphalactalbumine, lactotransferrine,
immunoglobulines, protéines diverses, des enzymes surtout des lipases dont le rôle est important
dans la digestion des triglycérides, des A.A. libres.
-Rapport caséine / lactalbumine = 4 / 6
2 Les glucides :Apporte 70 g/l de glucides dont 60g/l de lactose et 10g/l d'oligosaccharides
3 Les lipides :moyenne 40g/l de lipides dont 98 % sous forme de triglycérides.
II est riche en acides gras insaturés avec un rapport : AGS / AGI = 1
Les AG indispensables (linoléique, α linoléique) représentent près de 5 % de l'apport calorique total.
4 Les sels minéraux et oligo-éléments : 3 fois moins de minéraux que le lait de vache :
Faible teneur en Na = 7 – 8 mEq/l.
Malgré la concentration modeste en calcium (4 fois moins que le lait de vache) et en phosphore (6
fois moins que le L.V), le coefficient d'utilisation digestive de ces 2 ions est meilleur chez l'enfant au
sein (80 %)
5 Le fer et le zinc : Teneur identique dans le lait de femme et le lait de vache, mais leur absorption et
leur utilisation sont meilleures chez l'enfant au sein.
6 Vitamines
• Les besoins en vitamines sont couverts sauf pour la Vit D.
• Le taux en Vit C est à peine suffisant.
III-1-2-2 propriétés anti-infectieuses et anti-allergiques
1 Anti-allergique : Apporte des protéines spécifiques de l'espèce humaine et absence de
bétalactoglobuline.
2 Facteurs de protection : Le lait maternel est efficace dans la prévention des infections digestives et
même générales grâce à différents facteurs :
• Les éléments cellulaires : macrophages, lymphocytes B et T,polynucléaires.
• Des immunoglobulines : surtout IgA sécrétoires qui protègent contre les agressions
étrangères
• Lysozyme doué de propriétés bactéricides.
• Lactotransferrine : glycoprotéine susceptible de fixer le fer.
•
Les oligosaccharides favorisent le développement de la flore intestinale bifidogène (bacillus
bifidus).
•
Le bacillus bifidus transforme le lactose en acide lactique et maintient un pH acide (=5).
• Le milieu acide agit par son action bactériostatique sur les germes Gram négatifs.
•
III-1-2-4 Autres avantages
 Il renforce les liens affectifs.
 II assure une alimentation sans manipulation.
 Il permet une adaptation automatique aux besoins de l'enfant.
 il permet une alimentation à la demande, sans horaire fixe, sans risque d'erreur
diététique.
 Au cours de la tétée, la composition du lait évolue : ainsi la teneur en lipides
augmente et règle la satiété.
 Les avantages économiques ( les pays pauvres).
Benefices pour la mere
• Prévention hémorragies post – partum, endométrite
• Retarde Retour de Couches ( épargne en Fer )
• Perte de poids ( utilisation des graisses stockées pendant la grossesse )
• Diminue le risque de cancer du sein
• Favorise la Relation Mère - enfant
III-1-2-3 Cinétique et sa composition
Le lait humain est en permanence adapté : c'est un aliment évolutif. Selon les périodes de lactation,
on distingue 3 types de lait de composition différente :
1. Le colostrum :5 premiers jours
2. Le lait de transition : 5-15èmes jour. De composition intermédiaire entre le lait colostral et le
lait mature.
3. Le lait mature : après le 15ème jour. Est celui dont on donne la composition lorsqu'on parle
de lait maternel.
III-1-3- Problèmes pratiques
Technique et conduite
Techniquement simple.
1 Mise en route :
La mise au sein doit être précoce dès la 3ème heure de vie, à la demande (7 tétées/jour).
2 Poursuite de l'allaitement :
L'enfant est mis au sein chaque fois qu'il se réveille et pleure, soit 6-7 fois par jour en moyenne..
II est recommandé que l'enfant prenne les deux seins à chaque repas. II ne faut passer au deuxième
sein qu'après avoir vidé le premier.
La durée de la tétée est variable, mais doit être courte 5mn la première semaine puis 10-15 mn pour
les deux seins.
Après la tétée l'enfant est maintenue verticalement pour lui permettre de faire son éructation, et les
mamelons sont lavés avec de l'eau bouillie et protégés de gaze stérile.
3 Surveillance :
L'enfant prend en moyenne 175 g/semaine le premier trimestre.
4 Précautions à prendre au cours de l'allaitement :
– Hygiène des nourrices : un régime alimentaire équilibré
– Le lait maternel peut véhiculer des éléments toxiques, notamment médicamenteux.
5 Durée - arrêt
• La durée optimale de l'allaitement maternel est au moins de 6 mois .
• Dans les milieux à faible niveau socio-économique la durée minimale optimale est de 12mois
dont 6 mois exclusif puis avec diversification jusqu'à 12-18 mois.
Conditions de réussite
– Besoin d'allaiter : préparation psychologique de la future maman indispensable.
– Début précoce.
– Technique adéquate.
III-1-3-3 Incidents de l'allaitement :
La montée de lait apparaît entre le 3è -5è jour.
• Elle peut être retardée, c'est pourquoi il ne faut pas renoncer avant 4-5 semaines.
• Si l'hypogalactie est évidente et prolongée (multipare, primipare mal préparée) compléter les
tétées par des biberons de lait adapté.
Bouts de sein peu saillants : Les succions répétées aideront à les former.
Malformation du mamelon :Court, plat, ombiliqué : utiliser des bouts de sein ou un tire-lait.
Des affections du sein :
• Crevasses du mamelon : à prévenir en évitant la macération
• Lymphangite, abcès : il faut alors suspendre l'allaitement et utiliser un tire-lait pour éviter
que la sécrétion lactée ne se tarisse.
Diarrhée prandiale :
Caractérisée par des selles nombreuses, prandiales, semi-liquides, acides (pH <5) verdissant à l'air,
irritantes pour le siège ; elle doit être respectée.
L'ictère au lait de femme :
II est dû à l'effet inhibiteur sur la glucuroconjugaison d'acides gras contenus dans le lait maternel
4 Contre-indications de l'allaitement maternel:
1 Maternelles : rare
– Maladies maternelles graves : insuffisance cardiaque, rénale, diabète avancé,
tuberculose, cancer, maladies psychiatriques évolutives.
– Prise de certains médicaments passant dans le lait maternel et reconnus dangereux
pour l'enfant.
– Les maladies infectieuses aiguës sont des contre-indications transitoires.
– Mauvaise acceptation de l'allaitement par la mère (mieux vaut dans ce cas
l'interrompre).
III-1-3-4-2 Venants de l'enfant
• Intolérances primitives au lactose et au galactose qui sont exceptionnelles.
-4- L'allaitement mixte
– Si la sécrétion lactée est insuffisante ou si la mère reprend son travail on peut être
amené à compléter l'allaitement maternel par des biberons de lait de vache selon 2
méthodes : méthode de substitution et méthode de complémentation
– L'inconvénient de l'allaitement mixte est que l'enfant préfère vite le biberon au sein
(effort de succion moindre) et se sèvre ainsi de lui-même.
III-2-LAIT DE VACHE
• C'est le substitut habituel du lait maternel et n'est pas adapté au nouveau-né et au
nourrisson ni par sa composition, ni par certaines de ses propriétés
III-2-1- Composition Toutes les substances nutritives sont quantitativement ou
qualitativement différentes de celles du lait maternel.
1 Les protides Il est trop riche en protides (35g/l), essentiellement sous forme de caséine (25-30g/l).
La caséine coagule dans l'estomac du nourrisson et forme des grumeaux difficilement attaquables
par la pepsine
Le rapport caséine / albumine = 7 à 8 (2/3 pour le lait de femme)
Par ailleurs la caséine du lait de vache est moins nutritive que celle du lait de femme car elle contient
une quantité insuffisante d'un AA indispensable : la lysine.
2 Glucides Apporte moins de glucides que le lait maternel (50g/l) en particulier moins de lactose
(47g/l). II faut le sucrer (saccharose).
3 Lipides
– Quantitativement : 35 g/l comme le lait maternel,
– Qualitativement: il y a moins d'A.G. essentiels et indispensables. L'acide linoléique ne
constitue que 1-2 % de la ration calorique globale contre 4 - 5% dans le lait maternel.
II est moins riche en cholestérol.
4 Sels minéraux et vitamines II est trop riche en sels minéraux (3 fois plus que le lait maternel)
surtout en sodium. Le rapport phosphocalcique n'est pas optimal pour l'absorption de ces ions (1,25
contre 2 pour le lait maternel).
Il est pauvre en fer, Vit C, Vit D, Vit B.
III-2-2-Propriétés anti-infectieuses et anti-allergiques
– Les protéines ne sont pas spécifiques de l'espèce, notamment la bétalactoglobuline
hautement allergisante.
– N'apporte pas les facteurs de protection anti-infectieuse et facilite le développement
d'une flore polymorphe.
III-2-3-Les différentes formes de lait de vache
1 Le lait de vache naturel
1 Inconvénients
– Septicité :
– II doit être coupé , II faut le sucrer
– Digestibilité :
2 Technique d'utilisation
• Les biberons, tétines et capsules doivent être, avant utilisation, lavés puis stérilisés par
ébullition. En collectivité, le matériel est stérilisé à l'autoclave à 120°C pendant 15 mn.
2 Les laits diététiques (laits modifiés)
• Les modifications apportées au lait de vache naturel visent à :
– Assurer une meilleure conservation et hygiène du lait par des procédés physiques
tels que concentration, homogénéisation, dissiccation, pasteurisation et stérilisation
à UHT, afin d'obtenir les laits secs et stériles.
– Rééquilibrer et le rendre plus digeste par écrémage, sucrage, acidification.
– Rapprocher autant que possible sa composition de celle du lait de femme en
l'enrichissant en vitamines, fer, protéines du lactosérum, appauvrissement en sels
minéraux (sodium, calcium) conduisant à ce qu'on appelle improprement : " lait
humanisé ou adapté ".
1 Laits du 1er âge Utilisés de 0 à 6 mois, les laits disponibles sont les laits maternisés ou adaptés ou
humanisés dont les principales caractéristiques sont :
– Sucrage exclusif au lactose.
– Quantitativement, le taux de protides a été abaissé à un niveau proche du lait de
femme.
– Qualitativement, la modification porte sur :
•
Le rapport protéine lactosérum / caséine = 60 / 40.
• Teneur faible en sodium (inf. ou égal à 40 mg/100 Kcal).
•
Teneur en acide linoléique équivalente au lait de femme par adjonction de
graisses végétales.
• Enrichi en fer, non enrichi en Vit D.
• Ces laits se préparent à la concentration de 13 % : 1 cuillère à mesure = 4 g (1 c-m /30cc).
2 Laits du 2ème âge : ( laits de suite ) Proposés aux nourrissons à partir de 6 mois.
3:Les laits de croissancepréparations pour enfant en bas âge
de 10 à 12 mois jusqu’à 3 ans
• Le lait complet se prépare à 15%. 1 cuillère mesure = 5g (1 c-m pour 30 cc).
III-2-4- Incidents et complications
1 Intolérance aux protéines du lait de vache
• Véritable allergie aux protéines du lait de vache principalement à la bétalactoglobuline.
2 Fièvre des laits secs :
• S'observe en cas de mauvaise reconstitution du lait. entraînant une déshydratation
hypernatrémique.
3 Dyspepsie au lait de vache
Phase dyspepsique : alternance de diarrhée - constipation.
Phase dystrophique : chute pondérale et hypotrophie
• La diversification alimentaire
III-3- LA DIVERSIFICATION ALIMENTAIRE
Définition : Introduction d’aliments autres que le lait dans le régime du nourrisson.
• Elle vise à apporter les éléments nutritifs absents ou peu importants dans les laits (fer...) et
permet d'éviter diverses carences nutritionnelles qu'induirait un régime lacté prolongé.
• Elle a des conséquences nutritionnelles, immunologiques et psychologiques importants.
• Les glucides deviennent nutriment+++
• Grâce à l’introduction des fibres ,elle permet la maturation de la fonction colique et la
modification de la flore intestinale.
• Éducation du goût et du la mastication par la diversité des aliments et leur consistance.
• Quand? ni < 17 semaines ni > 26 semaines
III-3-1 Les fruits
• Avantages: riches en eau, potassium, oligo-éléments, Vit C (agrumes), en fibres alimentaires
en particulier pectine (poire, pomme), en sucres. Utilisés pour leur qualité psychosensorielle.
• Sous quelle forme : - jus de fruits (orange, tomates) dès l'âge de 3 semaines?.
- crus pulpés dès 5 mois (pêche, banane, raisin)
- cuits à partir de 5 mois (pommes, pêches)
- gelée de coing dès 6 mois et confiture (12 mois)
• III-3-2 Les laitages
Représentés par les fromages et les yaourts (lait fermenté), ils sont riches en calcium, protides et
graisses.
Fromages: - fromage frais, petit suisse dès l'âge de 4 mois.
• III-3--3 Les légumes
•

Intérêt: apportent des fibres alimentaires (cellulose), des sels minéraux, des vitamines, des
protéines, du fer. Ils ont également une valeur psychosensorielle.
•
Légumes frais : (carottes, pommes de terre, petit-pois, haricots verts, épinards...). Introduits
dès le 4ème -6 éme mois.
•
Sous quelle forme ?
– bouillon de légumes (eau de cuisson) utilisé comme eau de boisson, pour coupage ou
reconstitution du lait, pour la préparation des farines.
– Sous forme de soupe légère : dans le biberon 6 mois.
– Sous forme de purée : après 8 mois.
•
Légumes secs : (lentilles, haricots blancs, pois chiches...) sont riches en protides et en
glucides. Utilisés après 12 mois.
• III-3-4 Les protéines d’origine animales
• Elles apportent des protéines animales en particulier des A.A. essentiels, des oligo-éléments,
des vitamines, graisses.
•
Viande rouge et poulet : dès l'âge de 6 mois. Elle est donnée hachée ou mixée ensuite en
petits morceaux après 1 an.
• Les poissons : donnés bouillis cuits à la vapeur ou au four :
–
Maigres (merlan, dorade, sole) 7 mois.
–
Demi gras (rouget, sardine) 8 mois.
–
Gras (thon) après l'âge de 1 an.
•
Les œufs : excellente qualité de ses protéines (UPN = 100%) :
– Jaune: entre 6 – 7 mois
– Blanc: après >8mois (8 mois pour certains).
- L’œuf est utilisé dur.
•
Abats:
– Foie à 6 mois
– Cervelle riche en graisses (phospholipides) à 8 mois
• 50g viande = 50g de poisson = 1 œuf
• III-3-5 Les farineux
• Aliments essentiellement glucidiques (55-70 % d'amidon) mais également apportent des
protéines (d'origine végétale), des vitamines et des sels minéraux.
• Les farines sont des aliments de transitions entre le lait et les aliments solides. Elles
favorisent le développement de l'activité amylasique. Elles assurent un complément
énergétique.
•
III-3-5-1 Les farines
Leur origine : -Farine de céréales (blé - maïs - riz).
-Farine de fécules (pomme de terre, tapioca).
-Farine de légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots...)
Leur présentation : -Lactée ou non lactée.
-Simples (céréales uniquement).
-Enrichies ou non (légumes, fruits).
-Avec ou sans gluten.
Selon leur mode de préparation :
-Farines à cuire : la cuisson permet la transformation de l'amidon en dextrine (crème de riz, crème
de maïs...).
-Farines instantanées : (Labnamine®, Végélose®, Sinlac®).
• Selon leur âge d'introduction :
-Farine de 1er âge : sans gluten: avant 5 mois (crème de riz, de maïs).
-Farine du 2ème âge : avec gluten.
• Selon leur teneur en protides :
- Hypoprotidique : teneur en protides inférieure à 10%. Se prépare avec du lait (crème de riz,
crème de maïs).
-Farine avec teneur intermédiaire en protides entre 10-15%(Labnamine®). Se prépare avec un
mélange moitié eau et moitié lait.
- Hyperprotidique : teneur en protides supérieure à 15%. Se prépare avec de l'eau (Végélose®)
Règles d'utilisation :
• Age d'introduction : 3 mois (peut être retardée si nourrisson au sein)
• Pour les farines avec gluten : jamais plus de une fois par jour.
• 5% de ration à 3 mois, 7% de ration à 4 mois et 10% de ration à 5 mois.
Répartition selon l'âge et le type de farine :
-bouillie légère à 3 mois.
-bouillie semi épaisse à 5 mois.
-bouillie épaisse à 6 mois.
Préparation des farines :
 Farines instantanées : à additionner (en versant en pluie) au liquide chaud (eau ou lait) sans
cuisson.
 Farines à cuire :
– Porter à ébullition la quantité d'eau correspondant à la ration.
– Diluer à froid la farine dans une quantité correspondant à l'eau d'évaporation qui est
de 25 % de la quantité totale pour la crème de riz et 10% pour maïzena.
– La rajouter dans l'eau totale.
– Faire cuire à feu doux 20 mn pour la crème de riz et 10 mn pour la fleur de maïs
– Laisser tiédir, et ajouter après la quantité de lait en poudre correspondante.
• III-3-5-2 Autres farineux
-Les biscuits : Ils sont caloriques, composés à partir de céréales, lait, œuf.
Introduire à 7 - 8 mois.
-Le pain Se donne à 8 mois à la main ou émietté dans le lait.
-Les pâtes :Couscous, vermicelles, données vers 8 - 9 mois.
-Le riz Introduit tôt : dès 3 mois, sous forme de crème de riz, puis plus tard dès qu'il saura mâcher
sous forme de grains bien cuits.
• III-3-5-3 Incidents et complications des farineux :
Dyspepsie des farineux :
• Secondaire à un excès de farineux et au déséquilibre de la ration alimentaire. Intolérance au
gluten
• Elle peut être transitoire chez le petit nourrisson de moins de 4 mois, en raison d'une
immaturité enzymatique de la muqueuse intestinale, et chez le grand malnutri.
• Elle peut être définitive : c'est la maladie cœliaque.
• III-3-6 Les corps gras
Apportent les acides gras insaturés, des vitamines liposolubles.
III-3-6-1 Corps gras d'origine animale
Beurre : 85% de matière grasse dont 25% d'AG insaturés et 2% d'AG essentiels. Riche en Vit A.
Crème fraîche : 30% de matière grasse. Riche en Vit A.
III-3-6-2 Corps gras d'origine végétale :
. Huile d'olive: riche en AG insaturés (70% A. Oléique) pauvre en AG saturés.
Introduits dès l'âge de 4 mois, au début mélangés aux légumes (1 noisette de beurre ou 1/2 c à café
d'huile d'olive) puis les doses sont progressivement augmentées.
• III-3-7 Boissons en dehors du lait
Données à la fin ou entre les repas.
•
Eau naturelle : il faut toujours penser à faire boire le nourrisson. Doit être stérile avant 8
mois.
•
Tisanes : (verveine, tilleul, cumin...).
•
Jus de fruits : donnés au début dans le biberon, ou à la cuillère et plus tard à la tasse vers le
5ème – 6ème mois
IV- CONDUITE PRATIQUE DE L'ALIMENTATION
N'introduire qu'un seul aliment nouveau à la fois, proposer et ne jamais imposer un aliment,
ne jamais faire de forcing alimentaire, et attention à l'attitude trop rigoriste des mères les
premiers mois. La diversification commencera par l'introduction des légumes ou de la farine.
Elle prépare le sevrage. Les tétées se font à la demande en cas d'allaitement maternel. Les
repas sont au nombre de 6 à 7 en cas d'allaitement artificiel le 1er et 2ème mois
Détermination de la ration journalière et du nombre de repas par jour :
•
Règle d'Apert :
Ration journalière = (P / 10) + 200 (p : poids en gr)
• Nombre de repas par jour :
= 6 si poids < 5Kg
= 5 si poids > 5Kg et < 7Kg
= 4 si poids > 7Kg
Le sevrage:
• acte par lequel on supprime le sein à l'enfant, ne doit jamais être brutal. La courbe pondérale
est l'élément d'évaluation de l'alimentation du nourrisson.
• IV-2-Calendrier d'alimentation
IV-2-1 Enfant nourri au sein
L'enfant est mis au sein précocement dès la 3ème heure de vie. Les tétées les premiers mois sont au
nombre de 6 à 7 par jour.
L'allaitement est poursuivi les mois suivants à la demande (durée des fêtées de 15 à 20 mn).
Le lait maternel est suffisant jusqu'à l'âge de 5/6mois.
A 6 mois l'enfant est diversifié. On introduit une bouillie de farine et un repas de légumes avec
viande.
A 6 mois : une bouillie de farine avec ou sans gluten
Un repas de légumes avec protides (viande) et dessert.
Tout en maintenant en moyenne 3 tétées / jour à la demande.
IV-2-2 enfant nourri au lait artificiel
•
1er mois (de la naissance à 1 mois) : 6 biberons: 90 ml d’eau faiblement minéralisée + 3
mesures arasées de lait 1er âge
Ou 6 biberons: 120 ml d’eau faiblement minéralisée + 4 mesures arasées de lait 1er âge
•
2e mois (de 1 mois à 2 mois)
6 biberons: 120 ml d’eau faiblement minéralisée + 4 mesures arasées de lait 1 er âge
Ou 5 biberons: 150 ml d’eau faiblement minéralisée + 5 mesures arasées de lait 1 er âge
•
3e mois (de 2 mois à 3 mois) 5 biberons: 150 ml d’eau faiblement minéralisée + 5 mesures
arasées de lait 1 er âge
•
4e mois (de 3 mois à 4 mois) 5 biberons: 150 ml d’eau faiblement minéralisée + 5 mesures
de lait 1 er âge
Ou 4 biberons: 180 ml d’eau faiblement minéralisée + 6 c à m
•
6 mois: Diversification :4 biberons: 210 ml d’eau faiblement minéralisée + 7 mesures
arasées de lait 2e âge
(ou 5 biberons: 180 ml d’eau + 6 mesures arasées de lait 2e âge)
Le volume proposé pour chaque biberon peut être adapté en plus ou en moins selon l'appétit
de l'enfant, en restant dans des limites raisonnables (30 ml d'eau + 1 mesure de lait).
• A midi, il est possible d’ajouter un peu de légumes
•

V- LAITS DE REGIME
Certaines situations peuvent nécessiter la mise du nourrisson sous un lait spécial, le plus
souvent d'exclusion (lait sans lactose, sans protéines du lait de vache, sans gluten, sans sel).
V-1-Laits sans lactose
• Indications principales :
•
–

Reprise d'une alimentation lactée au décours d'une diarrhée aiguë ou quelque peu
prolongée, pour laquelle on craint une diminution de la lactase intestinale et en
attendant que son activité se restaure (quelques semaines).
– Intolérance secondaire au lactose.
•
Exemple : AL110® : Délactosé (traces de lactose, moins de 0,5%), sans saccharose, sucré au
glucose. Lipides d'origine végétale ou animale. Reconstitution: 1cm/30cc (parfois 1 cm/45cc).
V-2-Substituts du lait
• Nutramigen® Prégestimil®, Prosobee®, Végélact C®... Produits à base de soja
– Ils sont d'origine végétale ou semi-synthétique (hydrolysats de protéines).
– Leur indication principale est la nécessité de supprimer les protéines du lait de vache.
V-3-Laits dits de régime
– Lait désodé : Pennac
– Lait appauvri en phénylalanine : (Lofenalac®) : sans lait, ni lactose, ni saccharose, ni
gluten. Hydrolysat de caséine appauvri en phénylalanine ; lipides sous forme d'huile
de maïs.

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  • 1. CHU de TIZI OUZOU Service de Pédiatrie du Pr Bensaadi Dr Chalah Faculté de Médecine Module de Pédiatrie DIETETIQUE DU NOURRISSON I - INTRODUCTION I-1 – Définition: C'est une science appliquée dont le but est l'alimentation adéquate des individus. I-2 – Intérêt : Importance d'une diététique correcte chez le nourrisson du fait de : – La sensibilité à cet âge de tous les écarts par défaut ou par excès. – De la nécessité de couvrir chez le nourrisson les dépenses de l'organisme (qui correspondent au métabolisme de base, à l'activité physique et la régulation thermique) et d'autre part d'assurer la croissance. II - BASES PHYSIOLOGIQUES DE L'ALIMENTATION Les bases physiologiques de l'alimentation reposent sur deux notions essentielles :  La notion de besoins nutritionnels.  La notion d'aptitude du nourrisson. II-1 - LES BESOINS NUTRITIONNELS : Ils se définissent comme l'apport alimentaire adéquat assurant à l'individu une bonne santé. Cet apport chez le nourrisson n'est pas fixe et varie entre un minima et maxima. II-1-1 – Eau • Les apports doivent au minimum compenser les pertes par les urines, la peau, les selles, la respiration auxquelles s'ajoute le contingent hydrique nécessaire à la croissance. • Ils sont en moyenne de 100 à 150 cc/kg/j. 1er mois 2 éme mois 130 cc/kg/j 6- 12 mois 120 cc/kg/j 12 -18 mois 100 cc/kg/j 18 - 24 mois • • • • 140 cc/kg/j 3 4 5 éme mois • 150 cc/kg/j 90 cc/kg/j II-1-2 - besoins énergétiques Chez le nourrisson les dépenses énergétiques correspondent : – à la consommation énergétique liée au métabolisme d'entretien. – aux dépenses liées à la thermorégulation. – aux dépenses liées à l'activité physique. – aux besoins énergétiques liés à la croissance. – Les besoins sont d'autant plus élevés que la croissance est accélérée. Sur le plan quantitatif : 0 – 3 mois : 120 cal/kg/j 3 – 6 mois : 116 cal/kg/j 6 – 9 mois : 110 cal/kg/j 9 – 12 mois : 105 cal/kg/j
  • 2. • 12 – 24 mois : 100 cal/kg/j Sur le plan qualitatif : l'apport énergétique devrait être représenté par : • Protides : 10 –15 % • Glucides : 50 – 55 % • Lipides : 30 – 35 % II-1-3 - Besoins en protéines • Elles ont un rôle essentiellement plastique , de défense de l'organisme, source d’azote et c’est une source d’energie. • l'organisme ne peut faire de réserves en protéines et l'excès doit être éliminé par voie rénale sous forme d'urée. • Le rein du petit nourrisson étant immature, il supporte mal un excès de protéines. Sur le plan quantitatif • Les besoins sont estimés en moyenne à 2g/kg/j, au cours des premiers mois de vie, et à 1 1,5 g/kg/j vers l'âge de 1 an. • Prématuré : 3,50 g/kg/j • 0 – 4 mois : 2,40 g/kg/j • 5 – 9 mois : 1,80 g/kg/j • 10 –12 mois : 1,44 g/kg/j • 13 – 24 mois : 1,27g/kg/j (6,25 g de protéines apportent 1 g d'azote). • Sur le plan qualitatif La qualité nutritionnelle des protéines alimentaires est fonction :  De leur digestibilité.  De leur composition en acides aminés essentiels (AAE)  De la répartition des acides aminés (A.A) au sein des protéines. (AAE/AA Totaux)  De leur valeur biologique qui peut être établie par son Coefficient d'utilisation protéique nette (UPN). • UPN = (N retenu / N ingéré) x 100 (N retenu = N ingéré – N éliminé) • • • • • • • • • • • • • • • Sur le plan qualitatif L'alimentation doit obligatoirement fournir les AA essentiels (AAE) : isoleucine, leucine, valine, thréonine, phénylalanine, lysine, tryptophane et chez le nourrisson la cystine, l'histidine et probablement la taurine. Ces AAE doivent être apportés tous en même temps. Toutes les protéines n'ont pas la même valeur d'utilisation. Les protéines d'origine animale étant mieux utilisées que la plupart des protéines végétales. II-1-4 - Besoins en glucides Ils ont un rôle énergétique et accessoirement de réserve au niveau du foie sous forme de glycogène. Les glucides sont apportés par les sucres et les farineux. Le lactose : est un disaccharide: de glucose et de galactose qui entre dans la composition des structures cérébrales. Le saccharose :du glucose et du fructose, il est contenu dans les laits en poudre. L'incorporation précoce du saccharose: cariogène, et obésité Au-delà de 3 mois, la maturation des activités amylasiques :l'introduction d'amidon (farineux) qui représentent plus tard l'apport glucidique préférentiel. II-1-5 - Besoins en lipides Ils ont un rôle énergétique essentiel (1g = 9 cal), un rôle de réserve un rôle plastique pour le système nerveux véhiculent les vitamines liposolubles (A.D.E.K). Ils donnent un état de satiété agréable. - Besoins quantitatifs : 3 - 4 g/kg/j
  • 3. • • • • • • - Besoins qualitatifs – L'apport des graisses doit comporter une certaine quantité d'acides gras insaturés (AGI) que l'organisme ne peut pas synthétiser.Ce sont les acides gras dits essentiels (acide linoléique et linolénique). – L'acide linoléique est en plus indispensable, entrant dans la composition des membranes cellulaires, de certaines enzymes, et de façon générale des lipoprotéines, jouant donc un rôle important dans la maturation cérébrale. – L'acide linoléique doit représenter au moins 4 à 5 % de l'apport énergétique global (apport réalisé au niveau du lait de femme). II ne doit jamais être inférieur à 1 %, sinon un syndrome carentiel peut apparaître. II-1-6 - Besoins en sels minéraux Sodium : 2 mEq/kg/j. Potassium : 2 mEq/kg/j. Calcium:Les besoins sont estimés entre 400 – 500 mg/j. Le calcium est apporté au fœtus au cours du 3ème trimestre d'où une carence chez le prématuré. Phosphore : Besoins estimés à environ 130 mg/j. Magnésium : Besoins estimés à 50 mg/j chez le nourrisson et à100-200 mg/ j chez l'enfant. II-1-7 - Besoins en oligo-éléments Fer : Les besoins sont de 3 – 10 mg/j Après l'âge de 4 mois, et épuisement des réserves Le lait de vache et de femme n'apportent que 1 - 3 mg/l de fer d'où l'intérêt de la diversification qui apporte des aliments riches en fer. Le prématuré, les jumeaux doivent être systématiquement supplémentés en fer dès l'âge de 1 mois. Iode Indispensable à la synthèse des hormones thyroïdiennes. Besoins estimés à 70-140 µg/j . Autres oligo-éléments nécessaires Cuivre, zinc, manganèse, chrome, cobalt, molybdène, sélénium, fluor, nickel • II-1-8 - Les vitamines Vitamine C: Besoins 30-50 mg/j. Elle prévient le scorbut. Vitamine D : 400 -600 UI/J Administration à l'âge de 1 mois et de 6 mois d'une ampoule de Vitamine D 5mg (200.000 UI) per os Vitamine E:Besoins 4 mg/j. Vitamine K :Indispensable à la synthèse hépatique des facteurs de la coagulation dits vitamine K dépendants (II, VII, IX, X). Besoins: 15 -30n ug/J • II-2- LES APTITUDES DU NOURRISSON L'alimentation doit être adaptée au nourrisson, c'est à dire, à ses aptitudes: • psychomotrices • digestives • métaboliques. II- 2-1- Psychomotrices Le réflexe de succion et une bonne coordination pharyngo-laryngée existent dès la naissance. Le nouveau-né et le nourrisson, les premiers mois, ne peuvent pas mâcher d'où l'alimentation liquide puis semi liquide puis progressivement épaisse. La cuillère est introduite vers l'âge de 4 – 5 mois. L'enfant apprend à manger avec ses doigts, puis seul à la cuillère à 18 mois. II-2-2- Digestive
  • 4. Sucres Absorption normale dès la naissance sauf chez le prématuré où il peut exister un déficit transitoire en lactase. GraissesTolérance limitée à la naissance à cause d'une sécrétion réduite en lipase pancréatique et en acides biliaires, ne se normalisant que progressivement après quelques mois. ProtidesDigestion - absorption suffisante dès la naissance. La barrière digestive Représentés par la sécrétion acide, le mucus, les acides biliaires, les immunoglobulines A sécrétoires (IgAS). Elle est immature, les 3 premiers mois de la vie : Source d'infection et de sensibilisation à des protéines étrangères. II-2-3- Métaboliques • Il existe une immaturité des systèmes enzymatiques d'interconversion et d'épuration (ex : cycle de l'urée) ainsi qu'une immaturité fonctionnelle rénale. De ce fait, un excès d'apport protidique expose à un risque d'acidose métabolique. • Une surcharge sodée nécessite un apport d'eau conséquent pour permettre d'éliminer l'excès, à cause d'une réduction des capacités d'excrétion du sodium par le rein d'où le risque de déshydratation hypernatrémique. III - LES DIFFERENTS ALIMENTS III-1- LE LAIT DE FEMME III-1-1- physiologie de la lactation La régulation de la lactation est sous la dépendance de facteurs hypophysaires (prolactine) et hypothalamiques (prolactine releasing factor et prolactine inhibiting factor). On peut distinguer 3 phases : • 1ère phase : se déroule pendant la grossesse. Elle est caractérisée par le développement des canaux galactophores et des acini. II n'y a pas de sécrétion. L'activité lactogénique est inhibée par les stéroïdes placentaires (œstrogènes et progestérone). • 2ème phase : le déclenchement de la sécrétion lactée. Dès la naissance, la chute rapide des stéroïdes placentaires, libère l'activité lactogénique de l'hormone PRL. • C'est la "montée laiteuse qui en fait n’apparaît qu'après un décalage de quelques jours (3 à 5 jours). Ce délai correspond à l'élimination des hormones sexuelles placentaires. • 3ème phase : entretien de la lactation. Dépend de facteurs hormonaux et de facteurs mécaniques. - La prolactine : continue à jouer un rôle important malgré la diminution rapide de sa sécrétion. secrétée par l’ante - hypophyse -Facteurs mécaniques : la vidange des glandes est une condition essentielle a l'entretien de la lactation.(La succion mamelonnaire constitue le stimulus physiologique de la sécrétion lactée). -L'ocytocine : (hormone sécrétée dans l'hypothalamus et stockée dans la post-hypophyse). La succion des mamelons détermine la libération d'ocytocine, laquelle entraîne une contraction des cellules myo-épithéliales et l'éjection du lait contenu dans les canaux. Ce réflexe peut être altéré par des facteurs émotionnels ou des douleurs locale III-1-2 - Avantages du lait maternel III-1-2-1 Sa composition Le lait maternel fournit une ration alimentaire équilibrée qui correspond aux justes besoins du nourrisson. 1 Protéines -Apporte 10 g/l de protides spécifiques de l'espèce : La caséine (30 – 45 %), Les protéines solubles du lactosérum (55 – 70 %) : alphalactalbumine, lactotransferrine, immunoglobulines, protéines diverses, des enzymes surtout des lipases dont le rôle est important dans la digestion des triglycérides, des A.A. libres. -Rapport caséine / lactalbumine = 4 / 6 2 Les glucides :Apporte 70 g/l de glucides dont 60g/l de lactose et 10g/l d'oligosaccharides
  • 5. 3 Les lipides :moyenne 40g/l de lipides dont 98 % sous forme de triglycérides. II est riche en acides gras insaturés avec un rapport : AGS / AGI = 1 Les AG indispensables (linoléique, α linoléique) représentent près de 5 % de l'apport calorique total. 4 Les sels minéraux et oligo-éléments : 3 fois moins de minéraux que le lait de vache : Faible teneur en Na = 7 – 8 mEq/l. Malgré la concentration modeste en calcium (4 fois moins que le lait de vache) et en phosphore (6 fois moins que le L.V), le coefficient d'utilisation digestive de ces 2 ions est meilleur chez l'enfant au sein (80 %) 5 Le fer et le zinc : Teneur identique dans le lait de femme et le lait de vache, mais leur absorption et leur utilisation sont meilleures chez l'enfant au sein. 6 Vitamines • Les besoins en vitamines sont couverts sauf pour la Vit D. • Le taux en Vit C est à peine suffisant. III-1-2-2 propriétés anti-infectieuses et anti-allergiques 1 Anti-allergique : Apporte des protéines spécifiques de l'espèce humaine et absence de bétalactoglobuline. 2 Facteurs de protection : Le lait maternel est efficace dans la prévention des infections digestives et même générales grâce à différents facteurs : • Les éléments cellulaires : macrophages, lymphocytes B et T,polynucléaires. • Des immunoglobulines : surtout IgA sécrétoires qui protègent contre les agressions étrangères • Lysozyme doué de propriétés bactéricides. • Lactotransferrine : glycoprotéine susceptible de fixer le fer. • Les oligosaccharides favorisent le développement de la flore intestinale bifidogène (bacillus bifidus). • Le bacillus bifidus transforme le lactose en acide lactique et maintient un pH acide (=5). • Le milieu acide agit par son action bactériostatique sur les germes Gram négatifs. • III-1-2-4 Autres avantages  Il renforce les liens affectifs.  II assure une alimentation sans manipulation.  Il permet une adaptation automatique aux besoins de l'enfant.  il permet une alimentation à la demande, sans horaire fixe, sans risque d'erreur diététique.  Au cours de la tétée, la composition du lait évolue : ainsi la teneur en lipides augmente et règle la satiété.  Les avantages économiques ( les pays pauvres). Benefices pour la mere • Prévention hémorragies post – partum, endométrite • Retarde Retour de Couches ( épargne en Fer ) • Perte de poids ( utilisation des graisses stockées pendant la grossesse ) • Diminue le risque de cancer du sein • Favorise la Relation Mère - enfant III-1-2-3 Cinétique et sa composition Le lait humain est en permanence adapté : c'est un aliment évolutif. Selon les périodes de lactation, on distingue 3 types de lait de composition différente : 1. Le colostrum :5 premiers jours 2. Le lait de transition : 5-15èmes jour. De composition intermédiaire entre le lait colostral et le lait mature. 3. Le lait mature : après le 15ème jour. Est celui dont on donne la composition lorsqu'on parle de lait maternel. III-1-3- Problèmes pratiques Technique et conduite
  • 6. Techniquement simple. 1 Mise en route : La mise au sein doit être précoce dès la 3ème heure de vie, à la demande (7 tétées/jour). 2 Poursuite de l'allaitement : L'enfant est mis au sein chaque fois qu'il se réveille et pleure, soit 6-7 fois par jour en moyenne.. II est recommandé que l'enfant prenne les deux seins à chaque repas. II ne faut passer au deuxième sein qu'après avoir vidé le premier. La durée de la tétée est variable, mais doit être courte 5mn la première semaine puis 10-15 mn pour les deux seins. Après la tétée l'enfant est maintenue verticalement pour lui permettre de faire son éructation, et les mamelons sont lavés avec de l'eau bouillie et protégés de gaze stérile. 3 Surveillance : L'enfant prend en moyenne 175 g/semaine le premier trimestre. 4 Précautions à prendre au cours de l'allaitement : – Hygiène des nourrices : un régime alimentaire équilibré – Le lait maternel peut véhiculer des éléments toxiques, notamment médicamenteux. 5 Durée - arrêt • La durée optimale de l'allaitement maternel est au moins de 6 mois . • Dans les milieux à faible niveau socio-économique la durée minimale optimale est de 12mois dont 6 mois exclusif puis avec diversification jusqu'à 12-18 mois. Conditions de réussite – Besoin d'allaiter : préparation psychologique de la future maman indispensable. – Début précoce. – Technique adéquate. III-1-3-3 Incidents de l'allaitement : La montée de lait apparaît entre le 3è -5è jour. • Elle peut être retardée, c'est pourquoi il ne faut pas renoncer avant 4-5 semaines. • Si l'hypogalactie est évidente et prolongée (multipare, primipare mal préparée) compléter les tétées par des biberons de lait adapté. Bouts de sein peu saillants : Les succions répétées aideront à les former. Malformation du mamelon :Court, plat, ombiliqué : utiliser des bouts de sein ou un tire-lait. Des affections du sein : • Crevasses du mamelon : à prévenir en évitant la macération • Lymphangite, abcès : il faut alors suspendre l'allaitement et utiliser un tire-lait pour éviter que la sécrétion lactée ne se tarisse. Diarrhée prandiale : Caractérisée par des selles nombreuses, prandiales, semi-liquides, acides (pH <5) verdissant à l'air, irritantes pour le siège ; elle doit être respectée. L'ictère au lait de femme : II est dû à l'effet inhibiteur sur la glucuroconjugaison d'acides gras contenus dans le lait maternel 4 Contre-indications de l'allaitement maternel: 1 Maternelles : rare – Maladies maternelles graves : insuffisance cardiaque, rénale, diabète avancé, tuberculose, cancer, maladies psychiatriques évolutives. – Prise de certains médicaments passant dans le lait maternel et reconnus dangereux pour l'enfant. – Les maladies infectieuses aiguës sont des contre-indications transitoires. – Mauvaise acceptation de l'allaitement par la mère (mieux vaut dans ce cas l'interrompre). III-1-3-4-2 Venants de l'enfant • Intolérances primitives au lactose et au galactose qui sont exceptionnelles.
  • 7. -4- L'allaitement mixte – Si la sécrétion lactée est insuffisante ou si la mère reprend son travail on peut être amené à compléter l'allaitement maternel par des biberons de lait de vache selon 2 méthodes : méthode de substitution et méthode de complémentation – L'inconvénient de l'allaitement mixte est que l'enfant préfère vite le biberon au sein (effort de succion moindre) et se sèvre ainsi de lui-même. III-2-LAIT DE VACHE • C'est le substitut habituel du lait maternel et n'est pas adapté au nouveau-né et au nourrisson ni par sa composition, ni par certaines de ses propriétés III-2-1- Composition Toutes les substances nutritives sont quantitativement ou qualitativement différentes de celles du lait maternel. 1 Les protides Il est trop riche en protides (35g/l), essentiellement sous forme de caséine (25-30g/l). La caséine coagule dans l'estomac du nourrisson et forme des grumeaux difficilement attaquables par la pepsine Le rapport caséine / albumine = 7 à 8 (2/3 pour le lait de femme) Par ailleurs la caséine du lait de vache est moins nutritive que celle du lait de femme car elle contient une quantité insuffisante d'un AA indispensable : la lysine. 2 Glucides Apporte moins de glucides que le lait maternel (50g/l) en particulier moins de lactose (47g/l). II faut le sucrer (saccharose). 3 Lipides – Quantitativement : 35 g/l comme le lait maternel, – Qualitativement: il y a moins d'A.G. essentiels et indispensables. L'acide linoléique ne constitue que 1-2 % de la ration calorique globale contre 4 - 5% dans le lait maternel. II est moins riche en cholestérol. 4 Sels minéraux et vitamines II est trop riche en sels minéraux (3 fois plus que le lait maternel) surtout en sodium. Le rapport phosphocalcique n'est pas optimal pour l'absorption de ces ions (1,25 contre 2 pour le lait maternel). Il est pauvre en fer, Vit C, Vit D, Vit B. III-2-2-Propriétés anti-infectieuses et anti-allergiques – Les protéines ne sont pas spécifiques de l'espèce, notamment la bétalactoglobuline hautement allergisante. – N'apporte pas les facteurs de protection anti-infectieuse et facilite le développement d'une flore polymorphe. III-2-3-Les différentes formes de lait de vache 1 Le lait de vache naturel 1 Inconvénients – Septicité : – II doit être coupé , II faut le sucrer – Digestibilité : 2 Technique d'utilisation • Les biberons, tétines et capsules doivent être, avant utilisation, lavés puis stérilisés par ébullition. En collectivité, le matériel est stérilisé à l'autoclave à 120°C pendant 15 mn. 2 Les laits diététiques (laits modifiés) • Les modifications apportées au lait de vache naturel visent à : – Assurer une meilleure conservation et hygiène du lait par des procédés physiques tels que concentration, homogénéisation, dissiccation, pasteurisation et stérilisation à UHT, afin d'obtenir les laits secs et stériles. – Rééquilibrer et le rendre plus digeste par écrémage, sucrage, acidification. – Rapprocher autant que possible sa composition de celle du lait de femme en l'enrichissant en vitamines, fer, protéines du lactosérum, appauvrissement en sels
  • 8. minéraux (sodium, calcium) conduisant à ce qu'on appelle improprement : " lait humanisé ou adapté ". 1 Laits du 1er âge Utilisés de 0 à 6 mois, les laits disponibles sont les laits maternisés ou adaptés ou humanisés dont les principales caractéristiques sont : – Sucrage exclusif au lactose. – Quantitativement, le taux de protides a été abaissé à un niveau proche du lait de femme. – Qualitativement, la modification porte sur : • Le rapport protéine lactosérum / caséine = 60 / 40. • Teneur faible en sodium (inf. ou égal à 40 mg/100 Kcal). • Teneur en acide linoléique équivalente au lait de femme par adjonction de graisses végétales. • Enrichi en fer, non enrichi en Vit D. • Ces laits se préparent à la concentration de 13 % : 1 cuillère à mesure = 4 g (1 c-m /30cc). 2 Laits du 2ème âge : ( laits de suite ) Proposés aux nourrissons à partir de 6 mois. 3:Les laits de croissancepréparations pour enfant en bas âge de 10 à 12 mois jusqu’à 3 ans • Le lait complet se prépare à 15%. 1 cuillère mesure = 5g (1 c-m pour 30 cc). III-2-4- Incidents et complications 1 Intolérance aux protéines du lait de vache • Véritable allergie aux protéines du lait de vache principalement à la bétalactoglobuline. 2 Fièvre des laits secs : • S'observe en cas de mauvaise reconstitution du lait. entraînant une déshydratation hypernatrémique. 3 Dyspepsie au lait de vache Phase dyspepsique : alternance de diarrhée - constipation. Phase dystrophique : chute pondérale et hypotrophie • La diversification alimentaire III-3- LA DIVERSIFICATION ALIMENTAIRE Définition : Introduction d’aliments autres que le lait dans le régime du nourrisson. • Elle vise à apporter les éléments nutritifs absents ou peu importants dans les laits (fer...) et permet d'éviter diverses carences nutritionnelles qu'induirait un régime lacté prolongé. • Elle a des conséquences nutritionnelles, immunologiques et psychologiques importants. • Les glucides deviennent nutriment+++ • Grâce à l’introduction des fibres ,elle permet la maturation de la fonction colique et la modification de la flore intestinale. • Éducation du goût et du la mastication par la diversité des aliments et leur consistance. • Quand? ni < 17 semaines ni > 26 semaines III-3-1 Les fruits • Avantages: riches en eau, potassium, oligo-éléments, Vit C (agrumes), en fibres alimentaires en particulier pectine (poire, pomme), en sucres. Utilisés pour leur qualité psychosensorielle. • Sous quelle forme : - jus de fruits (orange, tomates) dès l'âge de 3 semaines?. - crus pulpés dès 5 mois (pêche, banane, raisin) - cuits à partir de 5 mois (pommes, pêches) - gelée de coing dès 6 mois et confiture (12 mois) • III-3-2 Les laitages Représentés par les fromages et les yaourts (lait fermenté), ils sont riches en calcium, protides et graisses. Fromages: - fromage frais, petit suisse dès l'âge de 4 mois. • III-3--3 Les légumes
  • 9. • Intérêt: apportent des fibres alimentaires (cellulose), des sels minéraux, des vitamines, des protéines, du fer. Ils ont également une valeur psychosensorielle. • Légumes frais : (carottes, pommes de terre, petit-pois, haricots verts, épinards...). Introduits dès le 4ème -6 éme mois. • Sous quelle forme ? – bouillon de légumes (eau de cuisson) utilisé comme eau de boisson, pour coupage ou reconstitution du lait, pour la préparation des farines. – Sous forme de soupe légère : dans le biberon 6 mois. – Sous forme de purée : après 8 mois. • Légumes secs : (lentilles, haricots blancs, pois chiches...) sont riches en protides et en glucides. Utilisés après 12 mois. • III-3-4 Les protéines d’origine animales • Elles apportent des protéines animales en particulier des A.A. essentiels, des oligo-éléments, des vitamines, graisses. • Viande rouge et poulet : dès l'âge de 6 mois. Elle est donnée hachée ou mixée ensuite en petits morceaux après 1 an. • Les poissons : donnés bouillis cuits à la vapeur ou au four : – Maigres (merlan, dorade, sole) 7 mois. – Demi gras (rouget, sardine) 8 mois. – Gras (thon) après l'âge de 1 an. • Les œufs : excellente qualité de ses protéines (UPN = 100%) : – Jaune: entre 6 – 7 mois – Blanc: après >8mois (8 mois pour certains). - L’œuf est utilisé dur. • Abats: – Foie à 6 mois – Cervelle riche en graisses (phospholipides) à 8 mois • 50g viande = 50g de poisson = 1 œuf • III-3-5 Les farineux • Aliments essentiellement glucidiques (55-70 % d'amidon) mais également apportent des protéines (d'origine végétale), des vitamines et des sels minéraux. • Les farines sont des aliments de transitions entre le lait et les aliments solides. Elles favorisent le développement de l'activité amylasique. Elles assurent un complément énergétique. • III-3-5-1 Les farines Leur origine : -Farine de céréales (blé - maïs - riz). -Farine de fécules (pomme de terre, tapioca). -Farine de légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots...) Leur présentation : -Lactée ou non lactée. -Simples (céréales uniquement). -Enrichies ou non (légumes, fruits). -Avec ou sans gluten. Selon leur mode de préparation : -Farines à cuire : la cuisson permet la transformation de l'amidon en dextrine (crème de riz, crème de maïs...). -Farines instantanées : (Labnamine®, Végélose®, Sinlac®). • Selon leur âge d'introduction : -Farine de 1er âge : sans gluten: avant 5 mois (crème de riz, de maïs). -Farine du 2ème âge : avec gluten. • Selon leur teneur en protides : - Hypoprotidique : teneur en protides inférieure à 10%. Se prépare avec du lait (crème de riz, crème de maïs).
  • 10. -Farine avec teneur intermédiaire en protides entre 10-15%(Labnamine®). Se prépare avec un mélange moitié eau et moitié lait. - Hyperprotidique : teneur en protides supérieure à 15%. Se prépare avec de l'eau (Végélose®) Règles d'utilisation : • Age d'introduction : 3 mois (peut être retardée si nourrisson au sein) • Pour les farines avec gluten : jamais plus de une fois par jour. • 5% de ration à 3 mois, 7% de ration à 4 mois et 10% de ration à 5 mois. Répartition selon l'âge et le type de farine : -bouillie légère à 3 mois. -bouillie semi épaisse à 5 mois. -bouillie épaisse à 6 mois. Préparation des farines :  Farines instantanées : à additionner (en versant en pluie) au liquide chaud (eau ou lait) sans cuisson.  Farines à cuire : – Porter à ébullition la quantité d'eau correspondant à la ration. – Diluer à froid la farine dans une quantité correspondant à l'eau d'évaporation qui est de 25 % de la quantité totale pour la crème de riz et 10% pour maïzena. – La rajouter dans l'eau totale. – Faire cuire à feu doux 20 mn pour la crème de riz et 10 mn pour la fleur de maïs – Laisser tiédir, et ajouter après la quantité de lait en poudre correspondante. • III-3-5-2 Autres farineux -Les biscuits : Ils sont caloriques, composés à partir de céréales, lait, œuf. Introduire à 7 - 8 mois. -Le pain Se donne à 8 mois à la main ou émietté dans le lait. -Les pâtes :Couscous, vermicelles, données vers 8 - 9 mois. -Le riz Introduit tôt : dès 3 mois, sous forme de crème de riz, puis plus tard dès qu'il saura mâcher sous forme de grains bien cuits. • III-3-5-3 Incidents et complications des farineux : Dyspepsie des farineux : • Secondaire à un excès de farineux et au déséquilibre de la ration alimentaire. Intolérance au gluten • Elle peut être transitoire chez le petit nourrisson de moins de 4 mois, en raison d'une immaturité enzymatique de la muqueuse intestinale, et chez le grand malnutri. • Elle peut être définitive : c'est la maladie cœliaque. • III-3-6 Les corps gras Apportent les acides gras insaturés, des vitamines liposolubles. III-3-6-1 Corps gras d'origine animale Beurre : 85% de matière grasse dont 25% d'AG insaturés et 2% d'AG essentiels. Riche en Vit A. Crème fraîche : 30% de matière grasse. Riche en Vit A. III-3-6-2 Corps gras d'origine végétale : . Huile d'olive: riche en AG insaturés (70% A. Oléique) pauvre en AG saturés. Introduits dès l'âge de 4 mois, au début mélangés aux légumes (1 noisette de beurre ou 1/2 c à café d'huile d'olive) puis les doses sont progressivement augmentées. • III-3-7 Boissons en dehors du lait Données à la fin ou entre les repas. • Eau naturelle : il faut toujours penser à faire boire le nourrisson. Doit être stérile avant 8 mois. • Tisanes : (verveine, tilleul, cumin...). • Jus de fruits : donnés au début dans le biberon, ou à la cuillère et plus tard à la tasse vers le 5ème – 6ème mois
  • 11. IV- CONDUITE PRATIQUE DE L'ALIMENTATION N'introduire qu'un seul aliment nouveau à la fois, proposer et ne jamais imposer un aliment, ne jamais faire de forcing alimentaire, et attention à l'attitude trop rigoriste des mères les premiers mois. La diversification commencera par l'introduction des légumes ou de la farine. Elle prépare le sevrage. Les tétées se font à la demande en cas d'allaitement maternel. Les repas sont au nombre de 6 à 7 en cas d'allaitement artificiel le 1er et 2ème mois Détermination de la ration journalière et du nombre de repas par jour : • Règle d'Apert : Ration journalière = (P / 10) + 200 (p : poids en gr) • Nombre de repas par jour : = 6 si poids < 5Kg = 5 si poids > 5Kg et < 7Kg = 4 si poids > 7Kg Le sevrage: • acte par lequel on supprime le sein à l'enfant, ne doit jamais être brutal. La courbe pondérale est l'élément d'évaluation de l'alimentation du nourrisson. • IV-2-Calendrier d'alimentation IV-2-1 Enfant nourri au sein L'enfant est mis au sein précocement dès la 3ème heure de vie. Les tétées les premiers mois sont au nombre de 6 à 7 par jour. L'allaitement est poursuivi les mois suivants à la demande (durée des fêtées de 15 à 20 mn). Le lait maternel est suffisant jusqu'à l'âge de 5/6mois. A 6 mois l'enfant est diversifié. On introduit une bouillie de farine et un repas de légumes avec viande. A 6 mois : une bouillie de farine avec ou sans gluten Un repas de légumes avec protides (viande) et dessert. Tout en maintenant en moyenne 3 tétées / jour à la demande. IV-2-2 enfant nourri au lait artificiel • 1er mois (de la naissance à 1 mois) : 6 biberons: 90 ml d’eau faiblement minéralisée + 3 mesures arasées de lait 1er âge Ou 6 biberons: 120 ml d’eau faiblement minéralisée + 4 mesures arasées de lait 1er âge • 2e mois (de 1 mois à 2 mois) 6 biberons: 120 ml d’eau faiblement minéralisée + 4 mesures arasées de lait 1 er âge Ou 5 biberons: 150 ml d’eau faiblement minéralisée + 5 mesures arasées de lait 1 er âge • 3e mois (de 2 mois à 3 mois) 5 biberons: 150 ml d’eau faiblement minéralisée + 5 mesures arasées de lait 1 er âge • 4e mois (de 3 mois à 4 mois) 5 biberons: 150 ml d’eau faiblement minéralisée + 5 mesures de lait 1 er âge Ou 4 biberons: 180 ml d’eau faiblement minéralisée + 6 c à m • 6 mois: Diversification :4 biberons: 210 ml d’eau faiblement minéralisée + 7 mesures arasées de lait 2e âge (ou 5 biberons: 180 ml d’eau + 6 mesures arasées de lait 2e âge) Le volume proposé pour chaque biberon peut être adapté en plus ou en moins selon l'appétit de l'enfant, en restant dans des limites raisonnables (30 ml d'eau + 1 mesure de lait). • A midi, il est possible d’ajouter un peu de légumes • V- LAITS DE REGIME Certaines situations peuvent nécessiter la mise du nourrisson sous un lait spécial, le plus souvent d'exclusion (lait sans lactose, sans protéines du lait de vache, sans gluten, sans sel). V-1-Laits sans lactose • Indications principales : •
  • 12. – Reprise d'une alimentation lactée au décours d'une diarrhée aiguë ou quelque peu prolongée, pour laquelle on craint une diminution de la lactase intestinale et en attendant que son activité se restaure (quelques semaines). – Intolérance secondaire au lactose. • Exemple : AL110® : Délactosé (traces de lactose, moins de 0,5%), sans saccharose, sucré au glucose. Lipides d'origine végétale ou animale. Reconstitution: 1cm/30cc (parfois 1 cm/45cc). V-2-Substituts du lait • Nutramigen® Prégestimil®, Prosobee®, Végélact C®... Produits à base de soja – Ils sont d'origine végétale ou semi-synthétique (hydrolysats de protéines). – Leur indication principale est la nécessité de supprimer les protéines du lait de vache. V-3-Laits dits de régime – Lait désodé : Pennac – Lait appauvri en phénylalanine : (Lofenalac®) : sans lait, ni lactose, ni saccharose, ni gluten. Hydrolysat de caséine appauvri en phénylalanine ; lipides sous forme d'huile de maïs.