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Vision du marché de l'intérim
1. Qui sont les champions... de l'intérim
Adecco, Manpower et Vedior se partagent 70 % du marché. Tandis que la loi
Borloo de janvier 2005 leur ouvre les portes du recrutement permanent, l'offre
se tourne de plus en plus vers les cadres.
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Le marché de l'intérim, après une forte progression depuis les années 90, s'est
ralenti à partir de 2001 pour finalement se stabiliser.
Selon la Dares et le Sett - Syndicat des entreprises de Pourcentage de l'emploi
temporaire par rapport à la
travail temporaire qui fédère plus de 500 entreprises, soit population active française
90 % du chiffre d'affaires de la profession - le nombre (Source : Sett 2004)
d'intérimaires aurait doublé entre 1998 et 2004. Ainsi, en 2004, le taux moyen
d'utilisation de l'intérim - c'est à dire le rapport entre le nombre d'intérimaires et la
population active - s'élevait à 2,1 % en 2004, contre 5 % pour le CDD. L'intérim
concernait alors deux millions d'actifs en France et 570.000 emplois en équivalent
temps plein.
Bien que le marché n'a évolué que de 0,5 % entre fin janvier 2005 et fin janvier 2006
selon l'Unedic (contre 2,6 % en 2004), le travail temporaire à de beaux jours devant
lui.
Un marché largement dominé par Adecco, Manpower et Vedior
En France, 1.000 entreprises de travail temporaire avec leurs 6.300 agences se
partagent le marché de l'intérim qui a atteint 18,4 milliards d'euros en 2004. Au
premier plan figurent Adecco, Manpower et Vedior qui concentrent à eux seuls
70 % du chiffre d'affaires de la profession.
Parts de marché en valeur Au coude à coude, Adecco et Manpower réalisent
(Sources : Sett, Manpower,
sociétés - 2004) respectivement 4,3 et 4,2 milliards d'euros de chiffres
d'affaires en 2004. L'écart est mince, mais c'est sans
compter Adia. En effet le numéro quatre en France appartient en fait au groupe
Adecco. En 1996, Adia a fusionné avec Ecco et a donné naissance à Adecco. Adia
conserve cependant une identité propre et réalise en 2004 un chiffre d'affaires de 1,5
milliard d'euros. A eux deux, Adia et Adecco totalisent 29 % du marché, plus de 5,8
milliards de chiffre d'affaires en France, 1.560 agences et 6.400 salariés permanents.
Manpower France fait face dignement. Avec une hausse de plus de 7 % de son
chiffre d'affaires en 2005, à 4,5 milliards d'euros, il compte 1.130 agences sur le
territoire, 4.700 salariés permanents et rivalise par ses 90.000 entreprises clientes.
Le multispécialiste est encore loin devant son concurrent Vediorbis, filiale de Vedior
France qui réalise près de 3 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2005, en hausse
de 4 %. Ce dernier multiplie les positionnements avec ses différentes entités : le
multispécialiste Vediorbis, l'intérim haute compétences d'Expectra et le spécialiste
L'Appel médical. En 2001, le groupe a racheté Atoll, multispécialiste dans le Sud-Est,
puis JBM en 2002, leader en Ile-de-France sur le secteur du paramédical.
2. Les leaders du marché français de l'intérim
(Chiffres 2004 et 2005 - Source : Sociétés)
Chiffre
d'affaires Nombre
Nombre
Société 2004 (En Effectifs d'entreprises
d'agences
milliards clientes
d'euros)
Adecco 4.500 permanents 34.400
4,34 1.000
France 135.000 intérimaires par jour par jour
Manpower 4.700 permanents
4,2 1.130 90.000
France 130.000 intérimaires par jour
Vedior 4.200 permanents
2,86 900 60.000
France 400.000 intérimaires
3.500 permanents
Vediorbis 700 50.000
350.000 intérimaires
Expectra 70 NC 4.000
L'Appel 200 permanents
80 6.600
Medical 25.000 intérimaires
1.900 permanents
Adia 1,5 460 50.000
50.000 intérimaires par jour
Loi Borloo : les sociétés d'intérim s'attaquent au recrutement
Depuis déjà quelques années, les grands groupes internationaux qui font le devant
de la scène sur le marché de l'intérim développent des activités de recrutement
permanent. Pourtant, la règle d'exclusivité (Art L124-1 du code du travail) interdisait
auparavant de mélanger, au sein d'une même entreprise, l'activité de travail
temporaire et d'autres activités.
Depuis janvier 2005, la loi Borloo dite de cohésion sociale, en mettant fin au monopole de l'ANPE,
permet aux agences de travail temporaire de proposer des prestations de placement direct en CDD ou
CDI. L'ANPE avec environ un millier d'agences ne fait plus le poids contre la
déferlante potentielle de 6.300 agences. Adia relook ses agences en "Jobstores". Ce
titre angliciste et branché révèle bien le nouveau positionnement de la société, à la
fois sur l'intérim, les CDD et les CDI. Voguant sur les nouveaux contrats, Adecco
lance quant à lui son pack CNE début octobre 2005,
s'adressant avant tout aux TPE.
Profil socioprofessionnel des
intérimaires
Par ailleurs, l'accord cadre du 7 septembre 2005 découlant (Source : Unedic, 01/2006)
de la loi du 18 janvier 2005, signé par le Sett et les
organisations syndicales CFE-CGC, FO et CFDT, prévoit d'élargir l'emploi de
l'intérim. Du remplacement d'un salarié, accroissement temporaire d'activité, emploi à
caractère saisonnier, l'intérim peut être employée pour ceux qui auraient besoin d'un
complément de formation professionnelle ou bien faciliter l'embauche de personnes
sans emploi rencontrant des difficultés sociales ou professionnelles particulières.
Un marché et des acteurs en pleine évolution
Que peut-on attendre de ces changements ? Tout d'abord un accroissement du
nombre d'intérimaires, une diversification des secteurs demandeurs mais aussi une
nouvelle approche des cadres, qui, attirés par les offres de recrutement permanent,
vont solliciter les sociétés de travail temporaire qui pourront, par la même occasion,
essayer de susciter leur intérêt pour l'intérim.
En effet, alors que la catégorie des cadres ne représente Site
que 9 % de la population intérimaire contre 44 % pour les Sett
ouvriers non qualifiés, elle a progressé de plus de 11 %
3. sur un an, à janvier 2006. On constate une progression comparable pour les ouvriers
qualifiés tandis que la catégorie des ouvriers non qualifiés perd plus de 10 %, et celle
des employés stagne. Les cadres sont d'ailleurs une cible qui intéresse de plus en
plus la profession qui n'hésite pas non plus à se spécialiser dans leur recrutement. A
titre d'exemple, en janvier 2006, Vedior a lancé Vediorbis Search, un réseau
national de cabinets de recrutement dédié à la sélection des cadres, middle
managers et agents de maîtrise, notamment par approche directe.
Agnès le Gonidec