3. INTRODUCTION
I NTRODUCTION
Avec ce petit guide
des édifices romans en Berry,
nous vous invitons à découvrir
sur le terrain des églises tantôt
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importantes, collégiales ou abbatiales,
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tantôt plus modestes, églises
de paroisses ou simples chapelles,
mais qui toutes reflètent la diversité
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des modes de construction
et d’ornementation,
le choix très sûr des matériaux
(calcaire, grès, granite selon
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les ressources locales)
et des emplacements, la recherche
d’une symbolique et le sens
de la communication à travers
chapiteaux et peintures murales,
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véritables richesses
de notre art roman.
Portail de l’église Notre-Dame-de-Puyferrand au Châtelet-en-Berry.
Les deux siècles romans, à savoir
le XIe et le XIIe siècles sont représentés,
le premier surtout, par des vestiges,
le second, par une multiplicité
d’édifices qui fleurissent au milieu
du siècle, période de forte construction,
ou reconstruction en Berry.
1
4. Les caractéristiques du territoire
et les influences reçues
L
e Berry est composé actuellement des deux départements alors en faveur sur les chantiers royaux, sur celui de la cathédrale
de l’Indre et du Cher. Mais avant la Révolution en 1789, de Bourges. Mais, malgré son ampleur et le caractère grandiose
encore dans ses limites médiévales, le diocèse de sa réalisation, il exercera une influence très limitée, et l’on
de Bourges s’avançait en Bourbonnais et englobait la région se contentera le plus souvent de remanier ou de compléter
de Montluçon, actuellement dans l’Allier. Zone essentiellement quelques édifices dans le style nouveau.
rurale, espace largement ouvert, sans limite naturelle propre, Une large majorité des édifices religieux en Berry relève donc
montagne ou rivière, il était accueillant aux influences venues des bâtisseurs romans. Le patronage de l’abbaye de Déols
des provinces voisines : de l’Auvergne au sud, de la Bourgogne sur un grand nombre d’églises rurales a pour effet de conférer
à l’est, de la région de la Loire moyenne, la Normandie, l’Anjou à tout un ensemble d’édifices, des caractères communs témoignant
et le Poitou, respectivement au nord et à l’ouest. de la forte empreinte d’un centre décisionnel et culturel
Il reçoit les influences des grandes abbayes bénédictines de premier plan.Très vite, au XIIe siècle les bénédictins
comme Saint-Benoît-sur-Loire qui rayonne largement sur le Berry sont concurrencés par les cisterciens qui ont laissé des exemples
(Saint-Genou, Méobecq, Saint-Outrille-en-Graçay, etc...), exceptionnels de leurs créations architecturales.
Saint-Martial de Limoges (Ruffec, Ciron), Saint-Denis en France Les mieux conservées appartiennent au Cher avec les abbayes
(Reuilly, La Chapelaude) et naturellement Cluny (avec l’abbaye de Noirlac et de Fontmorigny, mais des vestiges importants
sœur de Déols). Le rattachement de Bourges au domaine royal subsistent dans l’Indre à l’abbaye de Varennes et au Landais,
en 1100 facilitera la pénétration des modes de construction venus qui relèvent déjà de l’esprit gothique.
de l’Ile de France et, notamment, l’implantation du gothique,
Les caractéristiques
architecturales
S
i l’on ne peut véritablement parler d’un art roman berrichon Saint-Genou, Méobecq, Plaimpied, etc.). Une recherche est observée
- les spécialistes en débattent - il existe incontestablement dans la composition des façades, le plus souvent organisées autour
un art roman en Berry qui possède des traits propres d’un portail unique presque toujours dépourvu de tympan (sauf
et individualisés. aux portails romans de la cathédrale de Bourges, à Ruffec et
Dans les édifices les plus anciens et dans nombre d’églises rurales, dans quelques édifices mineurs où le tympan, lorsqu’il existe,
on observe une opposition entre le chœur voûté et la nef est nu). Ce portail comporte une ou plusieurs voussures retombant
généralement unique recouverte d’une charpente (Les Aix, Chârost, sur des colonnettes sommées de chapiteaux sculptés eux-mêmes
Mehun, Méobecq, Bommiers, etc.). La nef voûtée semble réservée pourvus de tailloirs (sauf dans les zones d’influence limousine
à des programmes plus ambitieux (La Celle, Châteaumeillant, où le tailloir disparaît comme à Gargilesse). Le pignon triangulaire
Gargilesse, Déols, Fontgombault, etc.). Le Berry ne compte de la façade peut être terminé par une croix antéfixe ornée
que trois édifices à déambulatoire et chapelles rayonnantes d’un agneau (Avord, Chârost, Jussy, Mehun,Vornay) ou bien
(Dun-sur-Auron, Mehun et Fontgombault). Les édifices majeurs d’une croix simplement inscrite dans un cercle (ancienne église
possèdent des chevets à chapelles échelonnées (Châteaumeillant, de Chitray, chapelle de Plaincourault à Mérigny).
2 Fresque de l’église Saint-Laurent à Palluau
5. Des arcatures aveugles, de part et d’autre du portail peuvent évoquer de la nef unique vers le transept, ne sont en réalité pas
la présence de trois nefs (Fontgombault) ou simuler leur présence propres au Berry, mais mieux conservés ici qu’ailleurs.
(Paulnay) pour un édifice à nef unique. Des arcatures aveugles
enfin peuvent se déployer dans le chœur et sur le chevet Un certain nombre des édifices romans du Berry possèdent
(Les Aix, Châteaumeillant, Châtillon, Plaimpied, Saint-Outrille, des cryptes : latérales à Saint-Etienne de Déols selon une disposition
Saint-Genou, etc.), paléochrétienne ; sous une partie de l’édifice (Saint-Marcel, Chabris) ;
comme élément significatif d’animation du mur. sous le chœur (Plaimpied, Saint-Hilaire-en-Lignières, La Celle-Condé,
Les “passages berrichons” , étroits passages de part Reuilly) à usage funéraire, en référence à un culte de corps saint,
et d’autre de l’arc triomphal, qui permettent un accès ou bien pour rattraper une déclivité du sol.
La sculpture Le décor peint
Toujours au service de l’architecture et en relation étroite C’est sans doute dans ce domaine que les artistes romans en Berry
avec elle, elle se concentre le plus souvent à la façade ont laissé les plus purs chefs d’œuvre. On connaît les ensembles
et au chevet sous forme de chapiteaux et de modillons, de Brinay et de Vic, les deux plus vastes cycles romans après celui
plus rarement de voussures ornées de claveaux rayonnants de Saint-Savin-sur-Gartempe. Ils méritent le déplacement.
(Saint-Gaultier, Saint-Marcel) à sujets animaliers, De nombreux autres sont conservés à l’état fragmentaire, car la fresque
géométriques, ou végétaux (acanthes, boutons, etc.). est un art fragile qui a beaucoup souffert des injures du temps
Le répertoire des chapiteaux présente deux grandes familles et des changements de modes... Ces fresques sont les Bibles
d’importance inégale : les chapiteaux à décor végétal des pauvres, toujours ouvertes pour les illettrés, mais aussi
(bon nombre dérivent du chapiteau corinthien à feuilles pour les clercs, car inépuisables pourvoyeuses d’images fortes
d’acanthe) ou animalier (les lions et autres quadrupèdes y sont et de leçons. Elles ne sont jamais un art pauvre ou mineur.
rois ! ). Les chapiteaux historiés se rencontrent moins fréquemment, Leurs réalisations sont remarquables, souvent exceptionnelles,
mais là où ils existent, ils présentent généralement une sculpture même lorsqu’elles sont parvenues mutilées (Allouis, Chalivoy, Palluau,
de grande qualité plastique et de haute valeur symbolique Lourouer-Saint-Laurent,Vesdun). Quant au vitrail roman, il subsiste
(portails romans de la cathédrale à Bourges, chœur et façade seulement deux petits panneaux à la cathédrale de Bourges,
de Châtillon-sur-Indre, Déols, transept de Bommiers, et le Christ environné du tétramorphe à Gargilesse.
de La Berthenoux, chœur et nef de Gargilesse, Plaimpied,
colonnade de Châteaumeillant, Saint-Genou, etc.). On y trouve
des scènes de l’Ancien Testament, du Nouveau Testament
Une invitation à la visite
ou des Apocryphes, de la vie des saints. Un “grand classique” L’art roman en Berry est un art à la mesure de l’homme
en Berry, c’est Daniel dans la fosse aux lions (Châtillon-sur-Indre, et de ses attentes, conçu et réalisé par des hommes qui vivaient
Déols, Gargilesse, Germigny l’Exempt, Neuilly-en-Dun, dans une société - souvent déchirée par les violences,
Saint-Genou, etc.). Cette thématique illustre les correspondances structurellement inégalitaire - et un environnement culturel bien
typologiques chères à l’esprit médiéval où Daniel annonce différent du nôtre, mais le trait le plus frappant peut-être,
le Christ. aujourd’hui encore, c’est qu’il ne nous est jamais étranger.
Il ne faut pas oublier les grandioses théophanies des portails Art non pas statique ni figé, mais en recherche de stabilité
de la cathédrale de Bourges et de Déols (Musée de Châteauroux). et d’équilibre, il utilise un langage pleinement humain,
où la beauté n’est jamais loin du cœur, en des formes
et des images qui portent l’empreinte d’un supplément d’âme
dont le monde contemporain conserve, malgré tout, la nostalgie.
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6. Aix d’Angillon (Les)
Eglise Saint-Germain
(Classée Monument Historique en 1862)
Ouverte
tous les jours
de 8h00 à 18h00
C
hapelle du château des puissants sires
de Sully, l’église des Aix abrite au XIIe
siècle une communauté de chanoines
augustins et devient paroissiale en 1678.
L’élégant édifice bâti de pierres ocre et couvert
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de tuiles brunes est exemplaire de l’architecture
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romane en Berry. L’abside, soutenue par des
contreforts-colonnes, est percée de fenêtres
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couvertes d’arcs à ressauts et couronnée
d’une arcature aveugle richement ornée courant
sous une corniche à modillons. Elle était flanquée
de part et d’autre par des chapelles échelonnées
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sur chaque bras du transept ; une seule subsiste
au sud. Si la façade et le pignon percé de trois
fenêtres visibles au-dessus de l’abside ont été
ajoutés au XIXe siècle, à l’intérieur, le chœur
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s’orne de trois niveaux d’arcades, comme
à Saint-Genou. Des “passages berrichons” étroits
font communiquer la nef et la croisée. Celle-ci est
couverte d’une coupole sur trompes formant
l’assise du clocher. La construction de la tour
a nécessité de renforcer les piles par des massifs
de maçonnerie qui élèvent leur puissante
Aux alentours : silhouette du côté de la nef. Ils accentuent encore
ACHÈRES : église Notre-Dame (Inscrite en 1987), abside et l’ampleur de la large nef, simplement couverte
autel XIIe, passages berrichons, chapelles XVe.
d’un berceau de charpente lambrissé.
MOROGUES : église Saint-Symphorien (I.S. en 1926), remar-
quable tour-porche hexagonale, portail.
PARASSY : église de la Trinité (I.S. en 1926),
refaite XVIIe, mais portail XIIe.
CHER
e
SAINTE-SOLANGE : église XII , beau clocher-porche à quatre
niveaux (M.H. en 1913).
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7. Allouis
Eglise Saint-Germain
(Classée Monument Historique en 1990)
M
algré une restauration récente,
l’église n’a pas la majesté de la collégiale
de Mehun dont elle dépendait,
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d’autant qu’un porche moderne en alourdit la silhouette.
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Ce manque de caractère au dehors est compensé
par les bijoux qu’elle recèle :
une cuve baptismale du XIe siècle, mais surtout
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les fresques du mur diaphragme, exécutées vers 1160
et restaurées en 1974.
Comparable à celui d’Avord, l’ensemble d’Allouis
comporte quatre compartiments principaux.
Au registre inférieur, l’un montre une Vierge
en Majesté à droite de l’arc, et à gauche
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la Crucifixion. Au registre supérieur, séparées
par des anges peints au-dessus de l’arc,
se voient de part et d’autre la Mise au tombeau
et les Saintes femmes au Sépulcre.
Comme à Brinay, un calendrier des mois
est peint sur l’arc curieusement surhaussé
qui sépare la nef du chœur.
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Les pigments rouges et ocre sont rehaussés
par des touches de bleu de malachite,
et du bleu profond qui trahit l’emploi
Ouverte du très précieux pigment de lapis lazuli.
tous les jours Des fresques du XIIIe siècle (scène de la vie d’un saint)
de 8h00 à 18h00 sont aussi visibles sur le mur sud de la nef.
Aux alentours :
SAINT-ELOY-DE-GY : église XIIe, modifiée XVIe,
chapiteaux à rinceaux, portail XIIe.
SAINT-PALAIS : église Saint-Palais, portail XIIe,
chœur avec chapelles XVe.
CHER
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8. Ardentes
Eglise Saint-Martin
(Classée Monument Historique en 1862)
S
itué au bord de l’Indre, ce charmant Ouverte du 01/03 au 31/10 tous les jours de 9h à 19h,
édifice, auquel une restauration bien en hiver sur demande
conduite vient de rendre toute (clé sur demande à la mairie ou chez Madame Guillebaud).
sa noblesse, dépendait autrefois
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de l’abbaye de Déols. Le chevet
en hémicycle est orné à l’extérieur
d’une arcature d’un bel effet
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alternant pilastres et colonnettes,
mais la pièce maîtresse
de la sculpture reste le portail nord,
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à triple voussure, qui porte,
accompagnant des vers latins,
la signature d’Hernaud de part
et d’autre d’un agneau crucifère.
Ce portail symbolise
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par son iconographie complexe
la victoire du Christ sur le Mal
et la Mort. Il est surmonté d’une baie
plein cintre accostée de colonnettes
surmontées de chapiteaux
et des modillons savoureux.
A l’intérieur, dans le cul-de-four, on observera Aux alentours :
les vestiges de peintures murales récemment SASSIERGES-SAINT-GERMAIN :
dégagées (symboles des évangélistes). église Saint-Germain
La nef, d’une grande simplicité, s’orne dans (M.H. 10 juillet 1920) nef romane, XIIe s.
sa partie basse d’une arcature aveugle pourvue de quatre travées inégales,
de chapiteaux. L’ensemble conserve une grande chœur gothique pentagonal.
unité malgré des transformations importantes
et manifeste la pénétration loin en Berry
de l’influence saintongeaise.
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9. Avord
Eglise Saint-Hugues
Azay-le-Ferron
Eglise Saint-Nazaire
(Classée Monument Historique en 1911) (Classée Monument Historique en 1927)
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Ouverte
tous les jours.
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Ouverte tous les jours
de 9h00 à 18h00.
L’
église d’Avord dépendait en motif qui réapparaît dans plusieurs
1133 du chapitre du château églises du Berry, une croix monumentale
A
de Bourges. De cette époque, sculptée dans la pierre, ornée d’entrelacs proximité du château, sur une place dégagée, l’église
il subsiste une belle façade à deux et chargée d’un Agneau pascal. d’Azay-le-Ferron que sa façade reprise au XIXe siècle ne doit pas faire
niveaux et trois travées. L’avant-corps Vers 1950, des fresques du XIIe siècle négliger, offre un double écho de l’art angevin, dans sa nef unique
saillant au centre se prolonge par deux furent découvertes dans le chœur d’abord, dont les consoles et les chapiteaux évoquent ceux de la cathédrale
contreforts formant une grande arcade à chevet plat, alors utilisé comme d’Angers, et dans son chœur gothique de style Plantagenêt
sur le pignon au-dessus du portail. sacristie, avec les saints Pierre et Paul avec ses chapiteaux à crochets et ses clefs de voûte. Sur le flanc sud de la nef
Celui-ci est accosté de deux larges figurés de part et d’autre de la fenêtre s’ouvre un portail roman d’une composition intéressante.
arcades aveugles et l’arc supérieur axiale et entourés sur les murs par Le visiteur remarquera diverses statues, dont une magnifique sainte Barbe
de deux oculi. Il est surmonté d’un les autres apôtres. avec sa tour, les vestiges d’une litre funéraire, et des tableaux provenant
du château voisin.
Aux alentours :
BAUGY : église Saint-Martin, nef XIIe, chevet polygonal XVe, clocher XVIe. Aux alentours :
FARGES-EN-SEPTAINE : église Notre-Dame, chevet et chapiteaux XIIe. MARTIZAY : chapelle de l’ancien prieuré de Notz-l’Abbé
MOULINS-SUR-YÈVRE : église Saint-Austrégésile XIIe, (M.H. 10 février 1987), XIIe s. : chevet plat (peintures murales du XIVe
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CHER
plan cruciforme, transept désaxé donnant naissance au XVIe s.). Propriété privée, la chapelle est heureusement accessible
à deux absidioles, passages berrichons. sur demande.
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10. Beaulieu
Eglise Saint-Nicolas
La Berthenoux
Eglise Notre-Dame
(Inscrite à l’inventaire supplémentaire (Classée Monument Historique en 1924)
des monuments historiques en 1998)
Ouverte tous les jours
sauf le mardi de 9h00 à 12h00
et de 14h00 à 19h00 en été,
de 9h00 à 12h00
Ouverte et de 14h00 à 17h00 en hiver.
tous les jours du 15/03
au 15/10 de 9h à 18h00
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ou sur demande.
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L
e découpage départemental mérite le déplacement. Sa dépose a fait
B
au moment de la Révolution a apparaître un somptueux décor peint el édifice présentant les signes distinctifs du roman en terre berrichonne :
placé cette paroisse des confins (Annonciation, Charité de saint Martin, nef unique autrefois recouverte d’une simple charpente, séparée
de l’ancien diocèse de Limoges dans bûcheron avec sa cognée, saint évêque, du chœur par un transept surmonté d’une coupole sur trompes qui
l’Indre. L’église, qui appartenait à un ainsi qu’un grandiose Christ du supporte le massif du clocher, passages dits berrichons aujourd’hui murés.
prieuré (bâtiment reconstruit au nord) Jugement dernier avec les symboles Cette construction de nobles proportions est remarquable pour sa série
de l’abbaye de Bénévent, a perdu son des évangélistes, et des anges sonnant de chapiteaux, et tout particulièrement ceux qui ornent la croisée du
transept dont subsistent encore les de la trompe). Il est à souhaiter que l’on transept. On y reconnaît tout un bestiaire fabuleux d’oiseaux et de quadrupèdes
arrachements et dont la chapelle nord poursuive le dégagement, à la voûte s’étirant sur les corbeilles, volutes et feuillages d’où émergent des masques
perpétue le souvenir (chapiteaux du XIe s.) du chœur, des peintures encore dissimulées humains et des petits personnages en position d’atlantes. A remarquer
Le chevet plat percé d’une large baie par un disgracieux badigeon. Dans les prunelles des yeux occupées par des billes de plomb qui confèrent à ces
plein cintre était obturé par le magnifique la nef et à l’extérieur de l’église, êtres une présence fascinante.
retable en bois doré (XVIIIe) restauré plusieurs pierres tombales taillées
et remonté depuis dans la chapelle nord. dans des dalles de granite rappellent
Aux alentours :
A lui seul, ce chef-d’œuvre de sculpture le Limousin et son matériau caractéristique. CHAMPILLET : église Saint Pierre (XIIe s. adjonction d’un clocher XIXe s.)
intéressant chevet (I.S. 10 mars 1934),
THEVET-SAINT JULIEN : ancienne église Saint Martin (I.S. 13 juillet 1929)
Aux alentours : Transformée en grange : peintures romanes du XIIe s. Difficile
CHAILLAC : église Saint Pierre (I.S. 16 juin 1989) édifice de transition, d’accès.
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fin XII - XIVe s. : nef unique avec clocher sur la première travée, VICQ-EXEMPLET : église Saint Martin, dépendait de Déols (XIIe)
chœur flanqué de deux chapelles, chevet droit. nef charpentée, abside circulaire avec contreforts à pans coupés,
portail occidental.
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11. Le Blanc
Eglise Saint-Génitour
(Classée Monument Historique en 1930)
Ouverte tous les jours
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de 9h00 à 19h00.
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a légende des Bons Saints (Génitour (I.S. 11 mai 1932) est représentative
et ses frères, martyrs, à l’époque des archaïsmes fréquents en Berry
de saint Martin de Tours dont ils avaient (nef charpentée plus large que le chœur,
reçu le baptême) imprègne encore la ville clocher sur la travée droite précédant
du Blanc et ses édifices religieux. Saint-Génitour le sanctuaire, chevet en hémicycle).
conserve un chœur roman à chevet plat, éclairé A noter la lanterne des morts imbriquée
de trois baies plein cintre ornées de chapiteaux dans le contrefort extérieur (côté château)
à feuillages ou bien à bestiaire fantastique. et les vestiges, dans la nef, de la peinture
Au XIIIe siècle on éleva la belle nef - alors unique - “le dit des trois vifs et des trois morts”,
aux chapiteaux à feuilles de chêne renversées, d’influence poitevine.
hérités de Notre-Dame de Paris. Le clocher,
implanté au sud sur un embryon de transept, Aux alentours :
donne accès à une chapelle seigneuriale. MAUVIÈRES : église Saint-Léger édifice de transition,
Ces chapelles qui se multiplieront au cours récemment restauré : gisant sur la façade
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des siècles donneront naissance aux collatéraux SAINT-AIGNY : église Saint-Aignan (I.S. 11 mai 1932)
par leur réunion au XIXe siècle. (XII - XV - XVIIe s.) édifice pittoresque.
Inséparable du paysage blancois, associée SAUZELLES : église Saint-Sulpice (XIIe au XVIIe s.)
au Château Naillac, l’église Saint-Cyran ancienne possession de l’abbaye de Vézelay.
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12. BletEglise Saint-Germain
Bommiers
Eglise Saint-Pierre
(Classée Monument Historique en 1926) (Classée Monument Historique en 1921)
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Ouverte
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tous les jours
de 8h00 à 17h30.
Ouverte tous les jours
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de 10h00 à 18h00.
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algré plusieurs remanie- et un bestiaire décoratif de monstres étirés ette belle église présente un plan simple : nef unique charpentée,
ments, l’église de Blet, ou d’oiseaux enlacés, mais d’autres donnant sur le transept par les classiques passages berrichons, croisée
qui dépendait de l’abbaye portent des scènes de la vie du Christ. recouverte d’une coupole octogonale sur trompes, croisillons pourvus
de Plaimpied, conserve des éléments On reconnaît ainsi le repas de la Cène, d’une absidiole orientée réunie au chœur par des secretaria (espaces en quart
du XIIe siècle, comme les chapiteaux dont la table est figurée par une moulure de cercle faisant office de sacristies), abside voûtée en cul-de-four :
à feuillage de la nef ou le chevet de plan qui ceinture le chapiteau, la parabole toutes caractéristiques des églises romanes du Berry.
bénédictin. Le chœur est couvert d’un de Lazare et du mauvais riche ou Le charme de cette église se déploie avant tout sur les chapiteaux de la croisée
berceau sur doubleaux tandis que le Massacre des innocents. La partie du transept où l’on reconnaît notamment le sacrifice d’Abraham (représentant
la croisée du transept est voûtée par une inférieure des chapiteaux est alors l’ancienne Loi) et le Christ remettant à saint Pierre les clefs symbole de son
coupole octogonale sur trompes. formée d’une ceinture végétale à feuilles autorité comme pontife et à saint Paul le phylactère, exprimant le ministère de
Les chapiteaux de la croisée concentrent rabattues, caractéristique du Berry. la parole (représentant la nouvelle Loi) : ces deux scènes se font face.
le décor sculpté. Certains montrent Tout un décor de feuillages, de lions parfois réunis sous une seule tête placée à
des masques animaux aux angles l’angle de la corbeille, de petits personnages en position d’atlantes, accompagne
ces chapiteaux historiés et en reprend le message.
L’église de Bommiers possède des stalles magnifiques provenant de l’ancien
Aux alentours : couvent des Minimes (début XVIe siècle) et un bel ensemble de sculptures.
SAGONNE : église Saint-Laurent (I.S. en 1926),
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CHER
abside polygonale romane garnie d’une haute arcature,
chapiteaux rustiques XIIe.
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13. Bourges
Cathédrale Saint-Etienne
(Classée Monument Historique en 1862)
C
hef-d’œuvre de l’art gothique classé
au patrimoine mondial de l’Unesco
depuis 1992, la cathédrale de
Bourges n’en recèle pas mois de précieux
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témoins de l’art des sculpteurs romans.
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Les portails latéraux, provenant sans doute
de la façade de la cathédrale antérieure, ont
Aux alentours :
été remontés vers 1225 sous des porches Egalement
à Bourges, portail
gothiques. Le portail sud, récemment restauré,
de la collégiale
est dominé par le Christ sculpté au tympan.
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Saint-Ursin
Il est entouré par les symboles des évangélistes, (M.H. en 1840),
les apôtres sculptés au linteau, des anges et rue du 95e de Ligne,
les vingt-quatre vieillards de l’Apocalypse aux tympan sculpté fin XIe,
voussures. Les statues-colonnes qui encadrent signé Girauldus,
le portail sont d’une identification plus malaisée. iconographie
Les colonnes ornées de motifs géométriques entièrement profane.
auxquelles elles sont adossées sont couronnées Portail de
Saint-Outrille
de chapiteaux historiés parmi lesquels on
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du Château
reconnaît Adam et Eve chassés du paradis ou (M.H. en 1992),
le roi David jouant de la harpe. Les piédroits 1 rue Carolus,
du portail nord sont aussi ornés de figures de orné de motifs
l’Ancien Testament. Sur le tympan, la Vierge à géométriques.
l’Enfant trône sous un baldaquin et reçoit Prieuré Saint-Martin-
l’adoration des mages. Elle est entourée par des-Champs
l’Annonciation, la Visitation et des bergers (M.H. en 1991),
ajoutés à l’époque gothique. La facture des 2 bd. Auger, chapelle
rectangulaire fin XIe,
personnages demeure conforme à la tradition
récemment restaurée.
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romane. Les corps et leur mouvement sont
suggérés par les drapés linéaires qui traduisent
l’influence bourguignonne. Il convient également
de mentionner la crypte romane,
enserrée dans l’église basse, qui est formée Ouverte tous les jours -
Fermée le dimanche matin.
CHER
d’une longue salle transversale
et complétée par une annexe à l’ouest.
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14. Brinay
Eglise Saint-Aignan
(Classée Monument Historique en 1972) Ouverture
tous les jours
de 9h00 à 18h00
en hiver
et de 8h00 à 19h00
en été.
Q
ui parierait que cette modeste
église de village renferme
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un ensemble de peintures dignes
d’un grand musée ?
46
L’église de Brinay est en effet un petit édifice d’une
simplicité rustique, bâtie sur un plan quadrangulaire.
Le passage sous le porche ombré fait comme un
sas pour pénétrer dans la large nef ouverte sur un
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chœur aux multiples couleurs. Le chœur est en
effet tout entier couvert de peintures, découvertes
en 1913. Hormis huit grandes figures d’apôtres,
l’essentiel des peintures forme un cycle consacré à
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la vie du Christ réparti sur deux registres.
Les fresques du mur nord illustrent l’Incarnation,
de l’Annonciation jusqu’à l’Adoration des Mages.
Quelques détails pittoresques confèrent à ces scènes
une réalité pleine d’humanité. Sur le mur oriental,
le peintre a traité avec une ampleur peu commune
le Massacre des Innocents ; un soldat qui
transperce de sa lance un enfant encore accroché au publique du Christ : le Baptême, la Tentation au
sein de sa mère exprime toute l’horreur de l’épisode. désert et les Noces de Cana. Seule concession au
Le côté sud illustre les premiers actes de la vie monde profane : le calendrier des travaux des mois
peint à l’intérieur de l’arc qui sépare la nef du
chœur associe une activité à chacun des douze
Aux alentours : mois (c’est le seul cycle de ce type de l’époque
MASSAY, église Saint-Martin (M.H. en 1911), romane qui soit complet en France).
XVe avec vestiges romans, chapelle Saint-Loup.
Plus encore que leur nombre ou leur surface,
(M.H. en 1889) spectaculaire portail XIIe,
salle capitulaire (M.H. en 1915 ) XIIIe restaurée. ce sont le dessin élégant aux couleurs vives
MÉRY-SUR-CHER : église Saint-Martin, et fraîches et l’équilibre qui surprennent les
XIIe remaniée au XIIIe. visiteurs par leur exceptionnelle qualité, une
CHER
verve affranchie des contraintes géométriques.
12
15. Bruère-Allichamps
Prieuré Saint-Etienne Ancienne Abbaye de Noirlac
d’Allichamps (Classée Monument Historique en 1860)
(Classée Monument Historique en 1926) Du 1er avril
au 30 septembre :
Ouverture de 15h00 de 9h45 à 12h00
à 19h00 du 1er mai et de 13h45 à 18h30
au 30 octobre. (sauf juillet et août :
EPN
Fermé le lundi de 9h45 à 18h30
EPN 5
Visites guidées sans interruption)
gratuites
46
Du 1er octobre
Exposition d’art au 31 mars :
En dehors de 9h45 à 12h00
des périodes et de 13h45 à 17h00
EPN 6012
d’ouverture, Visites guidées
téléphoner au et visites libres.
02 48 61 03 71 Fermée le 25/12,
45
le 01/01 et tous
les mardis en octobre,
novembre, décembre
et janvier)
L
e voisinage de l’abbaye de sur le bras gauche du transept et une
Noirlac ne doit pas faire oublier coupole à la croisée. Les arcs de la
C’
le petit prieuré d’Allichamps, croisée sont assis sur des chapiteaux est en 1136 que quelques moines cisterciens venus de Clairvaux
autrefois dépendance de l’abbaye sculptés de feuilles plates, de lions fondent la communauté de Noirlac. La construction de l’abbaye
de Plaimpied. C’est un petit édifice affrontés ou de têtes monstrueuses. s’étendra du milieu du XIIe siècle au début du XIVe siècle.
du milieu du XIIe siècle, bâti sur un plan L’une d’elle semble avaler dans sa gueu- Les bâtiments ont résisté depuis aux pillages et aux incendies signalés
en croix. La façade comporte des remplois le béante la colonne qui la supporte ! en 1360, 1560 et 1650. Mais après le temps des fondateurs, la discipline
de pierres antiques, souvenirs sinon La nef a été reconstruite plus tard. s’est relâchée ; vers 1730, un parc est aménagé, les bâtiments sont mis au goût
d’un temple, du moins d’une nécropole. Abandonnée à la Révolution, l’église du jour et le dortoir divisé en cellules confortables. L’abbaye, vendue comme
L’abside est épaulée par des contreforts- bénéficie depuis plusieurs années bien national à la Révolution, devient manufacture de porcelaine au XIXe siècle.
colonnes et couronnée par une corniche des soins d’une association vouée Les installations industrielles défigurent le cloître mais le préservent
à modillons. Il faut restituer une absidiole à sa sauvegarde. de la destruction. Classée par les Monuments historiques dès 1860,
l’abbaye est acquise en 1909 par le Conseil général du Cher.
Ces institutions ont mené à bien la restauration de l’édifice.
Aux alentours :
CHER
CHER
UZAY-LE-VENON : église Saint-Victor (XIIe), nef plafonnée Aux alentours :
ornée de pilastres, portail ouest en plein cintre, corniche à COLOMBIERS : église Saint-Martin, nef et portail XIIe.
modillons du chœur.
13
16. Celle (La)
Eglise Saint-Blaise Ouverte
tous les jours
de 8h30 à 18h00.
(Classée Monument Historique en 1840)
S
aint Blaise est un évêque et médecin
arménien, décapité au IVe siècle, dont
EPN
EPN 5
le culte s’est largement répandu
en Occident au Moyen Age. Il est le patron
46
d’une église citée dès 1115 comme prieuré
dépendant de l’abbaye de Déols. Les robustes
arcs-boutants lancés au-dessus de la place
qui longe la route et semblent amarrer l’église au
EPN 6012
sol confèrent à la construction une allure gothique
que dément la structure de l’édifice. C’est en effet
un des plus beaux monuments romans du Cher.
Le chœur paraît avoir été édifié vers 1100
45
et la nef peu après. Les chapelles échelonnées,
si appréciées en Berry, confèrent au chevet
des volumes étagés du plus bel effet. La façade
est dépourvue de tout décor à l’exception de deux
couples de lutteurs de facture frustre
et de modillons au-dessus du portail. A l’intérieur,
on observe un fort contraste entre la pénombre
de la nef et la lumière que trois larges fenêtres Comme aux Aix d’Angillon, deux files de colonnes
diffusent dans l’abside. séparent le sanctuaire des chapelles latérales.
Les magnifiques chapiteaux du chœur figurent
des végétaux et des animaux affrontés.
Aux alentours : La croisée est couverte d’une coupole
BOUZAY : petite église rectangulaire XIIe et chœur XVe. sur trompes, tandis que le berceau de la nef,
ORVAL : église Saint-Hilaire (XIIe), remaniée, nef unique et abside, insuffisamment contrebuté, a nécessité l’ajout
chapiteaux à entrelacs, porche roman.
des arcs-boutants extérieurs. Il subsiste
SAINT-GEORGES-DE-POISIEUX : église Saint-Georges
un fragment de fresque dans le bas-côté
(M.H. en 1907), XIIe, mais très modifiée, arc plein cintre, coupole
sur trompes, chevet plat, portail ouest roman, beau vitrail XIIe de la nef, où l’on devine encore le Christ,
de saint Georges. Egalement église de Soye-l’Eglise un autre personnage et une inscription.
CHER
(I.S. en 1965), superbe portail à colonnettes
(M.H. en 1921), chevet plat, corniche à modillons.
14
17. Celle-Condé (La) D
Eglise Saint-Denis
épendant de l’abbaye de Massay
puis du chapitre cathédral sous l’Ancien
Régime, cette ancienne église paroissiale
a été abandonnée en 1844 lors de la fusion
de la commune de Condé-sur-Arnon avec
(Classée Monument Historique en 1862) La Celle voisine. Edifiée sur un plan rectangulaire
et pourvue d’un chevet plat, l’église présente
une construction soigneusement appareillée
qui paraît dater de la fin du XIe siècle. La façade,
EPN
épaulée par deux contreforts, est percée d’une
EPN 5
seule fenêtre et d’un portail dépourvu de tympan
accosté de colonnes. L’imposte se prolonge
en frise de part et d’autre. A l’intérieur, la nef
46
est couverte d’un berceau lambrissé récemment
restauré. Les murs sont peints en faux appareil
et laissent apparaître plusieurs fresques. Sur le
mur nord, un miracle de saint Martin (?),
des pèlerins et des anges, et sur le mur
diaphragme les fragments d’une grande
EPN 6012
Crucifixion. La nef est dominée par un chœur
surélevé auquel on accède par un escalier central
et qui repose sur une crypte. La crypte
est accessible par deux couloirs latéraux inclinés.
De plan rectangulaire et voûtée d’arêtes,
elle est dotée de trois vaisseaux qui abritent
45
le sarcophage supposé de saint Denis, posé
sur des colonnes permettant le passage
des pèlerins.
Visite sur rendez-vous,
s’adresser à la ferme auberge
du Pont Chauvet (signalé)
Aux alentours :
LIGNIÈRES, église Notre-Dame (I.S. en 1926), abside,
passages berrichons, coupole, portail avec des chapiteaux
historiés et partie centrale de la façade XIIe,
nef et agrandissement vers 1860.
SAINT-HILAIRE-EN-LIGNIÈRES : église Saint-Hilaire
(M.H. en 1912), chœur orné d’arcatures et transept très élevés,
CHER
passages berrichons, crypte romane à colonnes monolithes.
15
18. Chabris
Eglise Saint-Phalier
Chalivoy-Milon
Eglise Saint-Eloi Ouverture
tous les jours.
(Classée Monument Historique en 1910) (Classée Monument Historique en 1911) Visites guidées
sur demande
auprès de la mairie.
E
difice complexe en raison des transformations subies
EPN
EPN 5
au cours des siècles, l’église Saint Phalier possède
A
une crypte des Xe-XIe siècles abritant un sarcophage monolithe ncien prieuré
46
qui aurait accueilli le corps de saint Phalier, autrement nommé bénédictin
Farètre, ermite du VIe siècle. Comme à Déols, il s’agit d’un lieu dépendant
de culte et d’un pèlerinage nés d’un tombeau. de Saint-Sulpice de Bourges,
Le pèlerin le plus célèbre, Louis XI, fera des largesses au sanctuaire l’église de Chalivoy est un
de Saint-Phalier, et l’archevêque Jean Cœur, fils du ministre édifice de la première moitié
EPN 6012
de Charles VII, embellira l’édifice en rehaussant les voûtes du chœur, du XIIe siècle, doté d’une
du transept (beaux chapiteaux romans) et de la nef. nef unique. La tour-clocher,
A l’extérieur, dans les murs romans de l’abside et du transept, inscrite dans le plan de
on remarquera des remplois (époque carolingienne ?) : l’édifice, est coiffée d’une
45
Visitation, Assomption, éléments d’un Zodiaque... curieuse flèche de pierre qui
indique la fin du même
siècle. Le chevet s’orne de deux niveaux d’arcatures aveugles
Ouverte du lundi au samedi et d’une corniche à arcatures et modillons sculptés.
de 9h00 à 17h00 en hiver
A l’intérieur, on remarque un chapiteau représentant une scène de vendanges
et de 9h00 à 19h00 en été.
(proche de celui sculpté à Saint-Pierre-les-Etieux), parmi d’autres ornés
.
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d’une collerette berrichonne. L’église est surtout remarquable pour ses
EPN 5
fresques, découvertes en 1868 et récemment restaurées, dont les teintes
assourdies n’altèrent pas un tracé vigoureux. Si les scènes de l’enfance
46
du Christ, peintes entre les fenêtres du chœur, ne sont plus guère visibles,
en revanche, le registre supérieur est mieux conservé : on reconnaît
la Résurrection de Lazare, l’Entrée à Jérusalem, ainsi qu’un épisode rare,
le Christ chassant les marchands du Temple. Sur le cul-de-four, le Christ juge
EPN 6012
est entouré des vieillards de l’Apocalypse. Sur la voûte du chœur, une grande
croix porte en son centre l’image de l’Agneau cantonné par douze prophètes.
Les peintures de Chalivoy et de Charly pourraient être l’œuvre d’un seul
atelier, actif entre 1130 et 1150.
45
Aux alentours :
THAUMIERS : église Saint-Saturnin (M.H. en 1911), nef voûtée
INDRE
en berceau brisé (parti rare en Berry), murs épaulés par de larges
arcatures, chapiteaux sculptés au chevet (scène de vendanges
et compositions pittoresques).
16 Page de droite, fresque de l’église Saint-Eloi à Chalivoy-Milon
20. S’adresser
Charly
Eglise Saint-Symphorien
Chârost
Eglise Saint-Michel
à la mairie
pour les clés
(02 48 26 20 26)
de 9h00 à 12h00
et de 15h00 à 17h30
du lundi au vendredi
(Classée Monument Historique en 1862) (Classée Monument Historique en 1910) et de 9h00 à 12h00
le samedi.
EPN
EPN 5
46
S’adresser
L’
église de Chârost,
à la mairie
au 02 48 74 70 92
bâtie sur une place
EPN 6012
ombragée d’arbres,
est une longue bâtisse
(51 mètres à l’intérieur),
édifiée dans un appareil
45
de grès blanc et rouge.
La façade ouest comprend
un portail sans tympan
L’
église de Charly, consacrée à par des colonnes engagées dépourvues percé dans un avant-corps
Notre-Dame depuis 1854, était de chapiteaux. Des peintures, découvertes et surmonté par une croix
autrefois dédiée au martyr au XIXe siècle dans l’abside, ont malheu- chargée d’un agneau,
Symphorien et placée sous le patronage reusement été trop restaurées. On y sculptée sur le pignon.
de l’abbaye des bénédictines de retrouve l’agneau placé au centre de la Le chevet, très élégant,
Limoges. Si le chœur remonte au début croix et les images de l’Apocalypse déjà présente un seul rang
du XIIe siècle, le transept et la nef rencontrées à Chalivoy-Milon, mais d’arcatures aveugles au niveau du sol, surmonté de trois fenêtres séparées par
ne sont pas antérieurs à 1854. La tour les interventions du restaurateur confè- des contreforts et de minces colonnes. A l’intérieur, la nef large de 11 mètres,
de croisée a également été remaniée rent à l’ensemble une allure byzantine est éclairée par de hautes fenêtres en plein cintre. Le transept, détruit au XVIe
au XIXe siècle, mais la splendide flèche et hiératique très différente des fresques siècle, la séparait du chœur, plus étroit et voûté en berceau brisé. Les colonnes
conique cantonnée de lanternons authentiques de la région. de l’arc triomphal sont coiffées de chapiteaux ornés de personnages et d’animaux
est bien romane. Le chevet est épaulé affrontés. Appartenant à l’abbaye Notre-Dame d’Issoudun, l’église était desservie
par des chanoines. A la Révolution, elle servit de salle de réunion et d’atelier
pour la fabrication de salpêtre !
Aux alentours :
FLAVIGNY : église Saint-Germain, abside, passages berrichons, Aux alentours :
chapiteaux végétaux, coupole octogonale, portail roman.
CIVRAY : église Saint-Pierre, clocher-porche XIIe, chevet plat XVe.
NÉRONDES : église Saint-Etienne, passages berrichons,
LIMEUX : église Saint-Martin, nef charpentée, passages berrichons,
chevet avec deux absidioles, coupole, chapiteaux XIIe.
coupole sur trompes, abside avec deux absidioles.
OUROUER-LES-BOURDELINS : église Saint-Christophe
Chapelle du prieuré Saint-Laurent de Manzay (I.S. en 1926),
CHER
CHER
(I.S. en 1926), chevet avec deux absidioles, coupole octogonale,
abside polygonale.
belle tour ornée d’arcatures.
VILLENEUVE-SUR-CHER : église Saint-Pierre, XIIe, remaniée XIXe.
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21. Châteaumeillant
Eglise Saint-Genès
(Classée Monument Historique en 1862) Ouverture de 8h00
à 19h00 (hiver)
et de 8h00 à 21h00
(été).
Clés au prieuré.
C
hâteaumeillant est assurément
l’un des plus impressionnants édifices
romans du Cher, par sa situation
EPN
EPN 5
dominante et surtout par son ampleur.
L’église était en 1115 un prieuré dépendant
46
de Déols. C’est vers cette époque que l’édifice
actuel a été élevé. Dédiée à saint Etienne avant
de l’être au martyr saint Genès (au XVIIe siècle
seulement), l’église est bâtie avec les pierres
EPN 6012
grises et roses de Saulzais-le-Potier.
La façade monumentale, fâcheusement alourdie
par le clocher ajouté en 1857, est composée
en trois travées qui correspondent aux trois
vaisseaux. L’alternance de fenêtres, de niches
45
géminées et d’arcatures s’organise autour
du portail central dont le tympan est orné d’un
petit appareil losangé. A l’intérieur, le chœur
bénédictin à six chapelles séparées par de larges
arcades confère à l’édifice une monumentalité
qui n’apparaît dans aucun autre édifice roman
du Berry. L’intérieur révèle un bel ensemble
de chapiteaux ornés de feuilles et palmettes,
d’animaux, de masques ou de personnages.
Aux alentours : Ils sont traités de manière assez frustre
Aussi à Châteaumeillant, église Notre-Dame dite du chapitre dans la nef, et de façon plus fouillée
(M.H. en 1914), beau chevet à cinq chapelles échelonnées
dans le chœur où figurent plusieurs scènes
occupé par la mairie, nef servant de salle d’exposition.
CULAN : église Notre-Dame, portail ouest XIIe. de la Genèse : création d’Adam, tentation,
SAINT-SATURNIN : église, passages berrichons, chevet XIIe, expulsion du paradis, meurtre d’Abel
clocher 1929. signalé par une inscription.
CHER
SIDIAILLES : vestiges de l’abbaye des Pierres, XIIe-XIIIe.
19
22. Châtelet-en-Berry (Le)
Eglise abbatiale
Notre-Dame de Puyferrand
(Classée Monument Historique en 1911)
Ouverture tous les week-ends et jours fériés du 15/06
S
ituée dans un écrin de verdure, au sommet au 30/09 et jours fériés de 15h à 18h. Visites guidées
d’un promontoire verdoyant dominant gratuites sur demande auprès de la mairie.
le Châtelet, l’ancienne abbatiale Notre-Dame
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de Puyferrand est un édifice d’une belle simplicité.
EPN 5
Elle accueillit une abbaye de chanoines, fondée
avant 1070, à vocation paroissiale malgré
l’éloignement des habitations regroupées autour
46
de l’ancien château. Le plan en croix latine à
chevet plat résulte de l’incendie qui détruisit en
1569 l’abside centrale. Le clocher élevé à la croisée
est une tour carrée percée de baies géminées,
soutenue par une coupole sur pendentifs rare
dans les constructions du Berry et qui réapparaît
EPN 6012
à Ineuil. La croisée est flanquée des traditionnels
passages berrichons sur les côtés de l’arc diaphragme.
La large nef charpentée à vaisseau unique,
contrastant avec le chœur voûté avec lequel elle
communique par des passages berrichons,
a été doublée au sud au XIIIe siècle par un second
vaisseau, la chapelle Saint-Blaise,
45
édifié pour les besoins du service paroissial,
qui dispose de son propre portail en façade.
Celle-ci semble une réduction de Saint-Genès
de Châteaumeillant, et reproduit l’appareil losangé
du tympan.
Aux alentours :
ARDENAIS : église Saint-Sulpice XIIe, portail ouest. MAISONNAIS : église Saint-Pierre et Saint-Paul
(I.S. en 1925), clocher-porche, chapiteaux à feuilles d’eau, corniche du chevet à modillons.
MORLAC : église Saint-Martin, plan rectangulaire XIIe.
SAINT-PIERRE-LES-BOIS : église Saint-Pierre
CHER
(I.S. en 1926), intacte depuis XIIe (clocher refait
vers 1900), chapiteaux à personnages, portail avec tympan.
20
23. Châtillon-sur-Indre
Eglise Notre-Dame,
ancienne collégiale
Saint-Outrille
(Classée Monument Historique en 1862)
D
e l’abside jusqu’à la façade occidentale le visiteur suivra
l’évolution de la construction de ce remarquable édifice
qui s’étend des débuts de l’art roman jusqu’à
l’efflorescence du gothique. Il sera sensible aux modifications
en cours de construction (surélévation de la croisée et du transept,
doubleaux accusant dans la nef leur brisure vers l’ouest) mais
surtout, il admirera le décor sculpté exceptionnel qui atteste de
la haute culture des chanoines de Châtillon. D’abord, le bel
ensemble des chapiteaux de la croisée : Daniel dans la fosse
aux lions faisant face aux Saintes Femmes accourant au tombeau
le matin de Pâques, l’histoire de Lazare et du mauvais riche,
enfin le chapiteau de la légende de saint Outrille, patron
de la collégiale. Dans la nef, on remarquera aussi le chapiteau
signé Petrus Janitoris, rare exemple d’œuvre signée à l’époque
romane.
A l’extérieur, le portail occidental, autrefois protégé par un narthex
dont les arrachements ont subsisté, montre Adam, Eve
et le serpent, et toute une thématique de la lutte des forces
du Bien et du Mal, dont les chapiteaux de la nef ont dépeint
la violence. L’église de Châtillon possède de belles stalles,
des sculptures intéressantes (éléments d’une poutre de gloire,
et une toile d’un élève de Jean Boucher).
Ouverte tous les jours
Aux alentours : de 9h00 à 20h00.
MURS : église Saint-Hilaire : petit édifice
INDRE
de structure romane (nef unique, petites
baies plein cintre au sommet des murs)
et chœur gothique à chevet plat.
21
24. Chezal-Benoît
Eglise Abbatiale Saint-Pierre
(Classée Monument Historique en 1908)
L
a fondation de l’abbaye de Chezal-Benoît s’inscrit dans le renouveau monastique qui marque
la fin du XIe et le début du XIIe siècle. Fondée par un moine italien venu en 1093 de Vallombreuse,
la communauté conserva de son origine une volonté réformatrice et fut à l’origine d’une nouvelle
réforme monastique regroupée au sein de la congrégation cazalienne à la fin du XVe siècle et finalement
intégrée en 1636 à la congrégation de Saint-Maur. Les bâtiments conventuels, reconstruits aux XVIIe et
XVIIIe siècles, sont utilisés par un hôpital. En revanche, l’église, devenue paroissiale, a conservé
une puissante façade, percée d’un élégant portail dominé par trois larges baies, qui n’est pas sans évo-
quer Vézelay. Ce portail, divisé par un trumeau, s’orne de chapiteaux au riche décor végétal.
Longue à l’origine de plus de 60 mètres, l’église est désormais privée de son transept et du chœur
bénédictin à cinq chapelles échelonnées qui ont été abattus en 1827. Il subsiste six travées d’une vaste nef
couverte d’un berceau brisé et dotée de collatéraux, qui abrite des stalles du XVe siècle et une Vierge de pitié.
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Ouverture tous les jours
de 8h00 à 16h00.
En cas de fermeture,
s’adresser à la mairie
pour les clés.
45
Aux alentours :
MONTLOUIS : église Saint-Martin (I.S. en 1926), chevet plat, façade soignée, belle porte en plein cintre,
accostée par deux arcades, chapiteaux à palmettes, massif clocher.
SAINT-BAUDEL : église, nef et chœur rectangulaires, portail ouest XIIe, tour-porche XIIIe.
CHER
22
25. Ciron
Eglise Saint-Georges
Cuffy
Eglise Saint-Maurice
(Classée Monument Historique en 1862) (Classée Monument Historique en 1911)
S
ur une agréable place ombragée, pour le clocher, et un chevet plat. Dans
pourvue de la plus belle lanterne la nef, deux beaux chapiteaux se faisant
des morts du XIIe siècle que l’on face : la Tentation (nord) et la Crucifixion S’adresser
EPN
EPN 5
peut voir en Berry, se blottit la petite (sud) dans un symbolisme qui oppose à la mairie
église de Ciron, appartenant autrefois au la Chute et le Salut. Au portail en arc pour
46
prieuré de Ruffec. Elle comporte une nef brisé, de beaux chapiteaux à motifs visiter.
unique couverte d’un berceau brisé, une d’oiseaux, de feuillages et de fruits.
travée droite de chœur formant souche
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45
L
a commune de Cuffy est plus connue pour le bec d’Allier que pour
son église, il est vrai assez remaniée : le transept et la tour de croisée
coiffée de pignons ne datent que du XIXe siècle. Il subsiste cependant
un chevet roman, soigneusement appareillé, percé de baies à colonnettes
Ouverte et couronné d’une corniche à modillons. A l’intérieur, le chœur est revêtu
tous les jours d’arcades en plein cintre dont les chapiteaux ont sans doute été retravaillés
de 14h00 à 17h30 vers 1860. L’abside en cul-de-four est ornée d’un Christ en majesté qui peut
en hiver (octobre à avril) dater du XIIIe siècle. La nef est couverte par un berceau de bois. Elle s’ouvre
et de 14h00 à 18h30 à l’ouest par une porte encadrée de colonnettes sommées de chapiteaux
en été. à larges feuilles. Si quelques marques de tâcherons rappellent celles
de Noirlac ou de la crypte de la cathédrale de Bourges, l’architecture
témoigne plutôt de l’influence de La Charité-sur-Loire.
L’église relevait d’ailleurs du diocèse de Nevers sous l’Ancien Régime.
Aux alentours :
LE CHAUTAY : église Saint-Saturnin, nef unique, chapiteaux à palmettes,
coupole octogonale sur trompes, abside ceinture par arcature basse,
façade avec portail en arc brisé XIIe.
Aux alentours : LA GUERCHE-SUR-L’AUBOIS : église Saint-Etienne du Gravier
INDRE
CHER
(M.H. en 1962), robuste tour de croisée, chevet simple,
Lanterne des Morts
coupole octogonale, portail ouest avec chapiteaux à personnages,
passages berrichons.
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26. Déols
Ancienne Abbaye
(Classée Monument Historique en 1862)
A
bbaye sœur de Cluny avec laquelle elle partagea son premier abbé, elle fut
le grand centre monastique en Berry dont le rayonnement se lit encore dans
les vestiges grandioses qui subsistent de son église (tour du narthex,
murs de la nef, richesse de la sculpture...) la plus vaste et la plus somptueuse du Berry
avant sa démolition. Son atelier de sculpture a imprimé sa marque sur de nombreux édifices
par le choix des thèmes iconographiques et leur traitement.
Le musée Bertrand à Châteauroux conserve des éléments admirables provenant du tympan
de la grande abbatiale, notamment le Christ en gloire et divers fragments de la Cène.
D’autres éléments sculptés (chapiteaux, modillons, etc.) sont conservés dans le dépôt
lapidaire de l’abbaye. L’amateur n’en manquera pas la visite. A l’église paroissiale
Saint-Etienne (I.S. 21 octobre 1947), dans les cryptes latérales, le visiteur pourra voir
les sarcophages de saint Ludre (IVe siècle, orné de scènes de chasse) et saint Léocade,
témoignages, selon la tradition, des débuts de la christianisation en Berry.
Ouverte
sur demande.
Aux alentours :
NIHERNE : église Saint-Sulpice (I.S. 26 janvier 1927) dépendait de l’abbaye de Déols :
beau portail avec des chapiteaux historiés (Annonciation,Visitation et Assomption)
VILLEDIEU-SUR-INDRE : église Saint-Sébastien (I.S. 6 juin 1994) XIe s pour les parties les plus
anciennes. Construction monumentale avec transept et chapelles orientées. Dans le chœur,
INDRE
deux chapelles perpendiculairement à son axe. Intéressants modillons à l’extérieur.
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