2. Sommaire
Introduction
1. Cadre théorique : les apprentissages informels
2. L’acquisition spontanée d'une langue étrangère par la
télévision : le cas des tunisiens qui ont acquis l’italien
grâce aux programmes de la chaîne italienne Rai Uno
3. Sous-titrage et apprentissage des langues
Bibliographie
Question du débat
3. Introduction
• Ce travail porte sur l'apprentissage de façon informelle d'une
langue par la télévision en milieu ‘naturel’ (quand on regarde
la télévision chez soi) et non sur l’apprentissage en milieu
institutionnel.
• Un contexte télévisuel facilitant un grand accès à la réception
des chaînes étrangères grâce aux moyens techniques de
diffusion, comme les satellites et le câble, qui permet
l'apprentissage des langues, de façon informelle, pour les
personnes qui regardent les émissions en langue étrangère.
4. 1. L’apprentissage informel
« Les savoirs informels consistent en tout ce qui est
appris en dehors de l’école. » (P. Dasen)
«L’idée sous-jacente est que l’on apprend, enfant
comme adulte, à travers des situations de la vie
quotidienne qui n’ont rien d’éducatif a priori :
conversations, promenades, télévision et autre
spectacles, activités de la vie quotidienne (repas, …)»
(G. Brougère, 2005)
5. 2. L’ acquisition spontanée d'une langue
étrangère par la télévision
• Une étude faite sur un échantillon de 15 spectateurs tunisiens
qui ont acquis l'italien en suivant de manière régulière les
programmes de la chaîne italienne Rai Uno.
• Pour vérifier les connaissances acquises ces téléspectateurs
ont passé les tests du certificat de connaissance de la langue
italienne (CELI 1) de niveau A2 de l‘Université de Perugia.
6. Les facteurs favorisants la compréhension des
emissions en italien
• la connaissance des schémas
a.
• la richesse de l'image animée
b.
• le plurilinguisme
c.
7. a. La connaissance des schémas (ici des émissions)
«Un schéma déjà identifié permet au spectateur d'inférer les informations qui
manquent et d'accéder à la signification des variables de la nouvelle situation
en faisant appel à ceux déjà mémorisés. » (Richard, 1990)
Sujet 2: « Je regardais les matchs de la
division nationale chaque dimanche soir …
En ce qui concerne le foot, je commençais à
comprendre ce qui se dit en football … et
petit à petit, ça a passé au téléjournal, les
documentaires. »
Sujet 6: « À suivre quand j'étais
enfant les dessins animés, j'ai
beaucoup appris avec les dessins
animés (…). »
8. b. La richesse des images fournit un input
compréhensible
Sujet 13 : « Parfois, par exemple en
regardant un monsieur qui montre sa
maison en disant : ‘’questa è la mia casa’’,
ce qui veut dire "c'est ma maison"
... donc, c'est à partir de ces gestes là et de
ce qu'il dit que j'arrivais à
comprendre ... je pense. »
Sujet 11 : « L'image aide
beaucoup à comprendre ce qui
se dit. »
9. c. L'expérience plurilingue
Les spectateurs procédaient à des analogies et à des transferts pour
trouver des similitudes entre l'italien et le français dans le but de
comprendre la nouvelle langue.
Sujet 1 : « j'entendais par
exemple "domani" et Sujet 4 : « il faut dire que
"domenica", je me disais quelle peut être ce qui m'a
est la différence entre ces deux beaucoup aidé c'était le
mots et j'essayais de voir ça en fait que j'apprenais le
français donc, je me disais français à l'école et l'italien
"domani" doit être "demain" et est une langue latine et
"domenica" doit être Sujet 2 : « Le fait que c'est très proche du
"dimanche’’. d'avoir étudié le français ... ce n'était pas
français m'a permis très difficile de l'apprendre
de comprendre et à partir de mes bases en
d'évoluer dans français. »
l'apprentissage de
l'italien. »
10. L’apprentissage implicite/explicite
• « L'acquisition d’une langue étrangère par la télévision suppose un jeu
simultané de mécanismes d'apprentissage implicite et d'apprentissage
explicite et une absence de frontière fixe entre l'implicite et l'explicite. »
(Boughnim, 2011)
• Les téléspectateurs tunisiens ont décrit leur apprentissage comme "un
apprentissage inconscient, spontané et naturel’’. Mais ils ont également
souligné qu’ils cherchaient à comprendre ce qu'ils entendaient
(mécanismes conscients de recherche pour donner du sens à ce qui était
vu ou entendu).
Sujet 5 : «quand je regardais la télé, j'étais inconsciente que j'étais en
train d'apprendre … mais quand j'entendais une expression, je disais …
ah ! Ça c'est le féminin de tel adjectif, ça c'est le passé de tel verbe …
j'essayais de reconstituer un peu les choses. »
11. 3. Sous-titrage et apprentissage des langues
Original audio Sous-titrage Le type du sous- Apprentissage
titrage
L2 L1 Sous-titrage Incidental acquisition
interlinguistique (opportunité indirecte)
L2 L2 Sous-titrage intentional learning
intralinguistique (apprentissage délibéré)
L1: langue maternelle des apprenants; L2: langue étrangère des apprenants
12. Les effets positifs du sous-titrage intralinguistique
Mémorisation et vocabulaire
L’information phonologique dérivée à la fois d’une bande
sonore et d’un écrit (sous-titres) contribue à améliorer le
traitement des items parlés.
Compréhension orale
« Le sous-titrage intralinguistique aide clairement la
visualisation phonologique des éléments oralisés: les
récepteurs sont moins troublés par les données ambiguës,
gardent en mémoire une trace plus précise des mots et
peuvent plus facilement, après un certain temps, identifier les
sons identiques avec leur support textuel. » (Bird et Williams,
2002).
13. Le sous-titrage interlinguistique
• L’apprentissage des langues via le sous-titrage
interlinguistique est plus fréquemment indirect, sans un effort
conscient.
• La fréquence d’exposition aux sous-titres diffère d’une culture
à l’autre. Cette acquisition éventuelle est reconnue très
souvent dans les pays où le sous-titrage est la norme
dominante à la télévision (en Belgique néerlandophone, en
Finlande, etc.). Les enfants, comme les adultes, ont des
performances en L2 même sans recevoir un enseignement
formel.
14. Bibliographie
• BOUGHNIM A., NARCY-COMBES J.-P., Télévision et apprentissage de l'italien dans un contexte plurilingue :
pistes pour l'enseignement des langues étrangères à l'école élémentaire, Université de Paris 3 – Sorbonne
Nouvelle, Les Cahiers de l'Acedle, volume 8, numéro 1, 2011 Recherches en didactique des langues -
Permanences et évolutions.
• BROUGÈRE G., ULMANN A.L., Apprendre de la vie quotidienne,
Paris : Presse Universitaires de France, 2009.
• BROUGÈRE G., Jouer/apprendre, Paris : Économica, 2005.
• GAMBIER Y., Sous-titrage et apprentissage des langues, Université de Turku, http://www.lans-
tts.be/img/NS6/LANS6_Ga.pdf
• RICHARD J.F., Les activités mentales, comprendre, raisonner, trouver des solutions, Paris : Armand
Colin,1990.
• SCHÜTZ R., Stephen Krashen's Theory of Second Language Acquisition, http://www.sk.com.br/sk-
krash.html
• BIRD S., WILLIAMS J. N., The effect of bimodal input on implicit and explicit memory: an investigation into
the benefits of within-language subtitling. Applied Psycholinguistics 23, 509-533, 2002,
http://www.cus.cam.ac.uk/~jnw12/subtitling.pdf
15. Question du débat
Est-ce que l’acquisition d’une langue étrangère par la
télévision est plus intentionnelle qu’accidentelle
(apprentissage implicite/explicite) ?
Hinweis der Redaktion
Input compréhensible: concept né avec l’hypothèse de Krashen qui explique comment l’apprenant acquiert une langue étrangère de manière naturelle, spontanée.