1. Le Progressiste
1 euro mercredi 14 juillet 2010 - N° 2139
“La chance de la Martinique
c’est le travail des Martiniquais” Hebdomadaire du PPM - Fondateur : Aimé Césaire
- Aimé CESAIRE
HAÏTI/MARTINIQUE : « LA TENDRESSE DES PEUPLES » (P.2)
Dany LAFERRIERE
RAYMOND ET SERGE, DEUX « VIEUX FRÈRES »(PP.3-4)
AU SOMMAIRE
- QUELQUES ACQUIS DU CÉSAIRISME (SUITE, PP.5-6)
- BELLEFONTAINE, MARIN, STE LUCE : DES COMMUNES PROGRES-
SISTES EN PLEIN ESSOR (PP.7-8)
« LES MEILLEURS SPÉCIALISTES DES AFFAIRES MARTINIQUAISES SONT LES
MARTINIQUAIS EUX-MÊMES » (DR ALIKER)
2. EDITORIAL
DISCOURS D’OUVERTURE
DU 39E FESTIVAL CULTUREL
Le grand écrivain haïtien Dany LAFERRIERE était lʼun des invités dʼhonneur de la Ville de Fort-
de-France. Avec des mots simples, il a su témoigner da la profonde amitié entre deux peuples,
deux pays, deux îles de la Caraïbe : Haïti et la Martinique. Dʼoù cette expression que nous avons
mise en exergue : La tendresse des peuples.
Bonsoir Tout le Monde pluie ces jours-ci: Césaire, Fanon, Cha- morceau de carton : une douzaine de
Bonsoir docteur Pierre Aliker. moiseau, Confiant. Et aussi Glissant qui mangues. Le séisme qui a détruit la ville
Amitié. refuse toute facilité pour sʼenfoncer dans ne lʼavait pas cassée, elle. La voilà va-
Aimé Césaire et le docteur Pierre Aliker. la forêt opaque des concepts. Beaucoup quant à ses occupations. Cʼest le cou-
Leurs noms sont de nouveau liés ce soir. plus que dans toute autre forme dʼart, la rage des gens parmi les plus pauvres qui
Lʼun est toujours vivant, lʼautre est déjà Martinique sʼest reconnue dans ses intel- a sauvé la ville. Cʼest leur énergie qui a
mort. On ne sait plus lequel tant chacun lectuels et a eu lʼaudace dʼen placer un permis dʼimaginer la suite. On atteint vite
vit dans lʼautre. Tant chacun respire par pendant longtemps à la tête de lʼÉtat. la limite de la parole. Et ce qui supplée
lʼautre. Des noces éternelles. Une de Mais les autres arts : la peinture, la mu- cʼest lʼénergie. Cet élan lyrique vers la
ces amitiés qui fait dire à Borges que sique, la danse, le théâtre nourrissent vie. Quelques heures plus tard une jour-
lʼamitié est la seule passion durable. De puissamment lʼesprit et permettent au naliste canadienne a voulu savoir ce que
plus une amitié qui se prolonge dans lʼac- corps de retrouver cette pureté quʼil a je pense de la situation. Jʼai repensé à
tion. Une action qui se fait toujours dans connu durant lʼenfance. Le festival cultu- cette marchande de mangues. Jʼai dit :
le sens de lʼintérêt général selon la for- rel de Fort-de-France, dans sa trente- « Quand tout tombe, il reste la culture. Et
mule qui a fondé leur relation. neuvième édition comme dans les la culture cʼest la seule chose quʼHaïti ait
précédentes, jʼimagine, lʼa bien compris. produite. Ça va rester. Ce nʼest pas une
Césaire et moi.
catastrophe qui va empêcher Haïti
Cʼest peut-être prétentieux de le dire La fleur
mais je crois quʼil y a un lien entre nous Dans trois jours cela fera six mois exac- dʼavancer sur le chemin de la culture. Et
deux. Ne serait-ce que ma présence ici tement depuis que Port-au-Prince est cʼest ce qui sauve cette ville, cʼest le peu-
aujourdʼhui. Ce nʼest pas par hasard que tombé, selon une terminologie de la ple. Cʼest lui qui fait la vie dans la rue,
jʼai placé Césaire au cœur de mon der- guerre. Tout agresseur est un ennemi -et qui crée cette vie. Il ne faut pas se lais-
nier roman LʼÉnigme du retour. Le mot un séisme de 7.3 en est un de redouta- ser submerger par lʼévénement. » Cʼest
« retour » nous lie. Et il est essentiel ble. Contrairement à un cyclone il ne ce que jʼai dit à la journaliste, ce jour-là
dans les deux cas. Dans cette affaire Cé- sʼannonce pas. Quand on le sent il est quand la poussière des immeubles dan-
saire mʼa précédé de quelques décen- déjà trop tard. Et cela dure moins dʼune sait encore dans lʼair de Port-au-Prince.
nies : il a ouvert ce chemin que beaucoup minute. Cʼest une guerre qui a fait peut- Si nous chérissons la culture dans les
ont emprunté depuis. Le « retour » nʼest être 300.000 morts. En comparaison la beaux jours, comme ce soir, cʼest pour
pas un vocable exclusivement caribéen guerre du Vietnam a fait 56.000 victimes quʼelle nous accompagne dans les mau-
puisquʼil est avec « le voyage » les plus du côté des Américains. Jʼétais à Port- vais jours.
vieux thèmes de la littérature universelle. au-Prince ce jour-là. Jʼai partagé ce mo-
Je précise que LʼÉnigme du retour nʼest ment avec ma ville. Et personne nʼest à La tendresse des peuples
quʼun pâle écho de ce quʼun jeune lʼabri quand la terre tremble. Jʼai raconté Haïti est bien connu à la Martinique par
homme fiévreux et crépitant de talent a cette terrible nuit dans un livre. Je suis son histoire que Césaire a lourdement
pu réussir pleinement à 25 ans –vers un écrivain, donc jʼécris. Et cʼest lʼécri- contribué à faire connaître. On connaît
1938. Ceux qui pratiquent la littérature ture qui mʼa sauvé ce jour-là quand son cri : « Haïti où la négritude sʼest mise
de notre région disent familièrement Le jʼavais perdu toute notion du lieu où je me debout pour la première fois. » Il nʼest ja-
Cahier. Jʼespère quʼun jour un jeune étu- trouvais. Pour me retrouver il me fallait mais revenu sur cette déclaration, même
diant dira simplement LʼÉnigme. Si jʼai tout de suite écrire. Au moment où jʼal- au plus fort de la tourmente politique haï-
glissé le nom de Césaire dans mon lais être submergé par de nouvelles tienne –les années Papa Doc. On
roman cʼest en guise de talisman. Je ne vagues dʼangoisses, jʼai eu lʼidée dʼaller connaît sa « Tragédie du roi Chris-
voulais pas mʼaventurer seul dans la jun- voir dans le jardin de lʼhôtel où je me trou- tophe », son admiration éperdue pour
gle de lʼalphabet. vais si les fleurs avaient résisté au trem- Toussaint Louverture et sa tendresse
blement de terre. Non seulement elles pour les gens de ce pays. Est-ce pour-
La chaîne avaient résisté, jʼavais lʼimpression quoi dʼabord la musique et la danse haï-
Cʼest que je conçois la littérature comme quʼelles étaient plus pimpantes que ja- tiennes, ensuite la peinture, et plus
un long mouvement souple et incessant. mais. Le séisme nʼa de prise que sur le récemment la littérature, ont pu toucher
A mes yeux tout sʼenchaîne : un livre an- solide : le béton. Le léger lui échappe. le cœur des Martiniquais? En retour,
nonce lʼautre. Si nous travaillons en so- Et les oiseaux ne semblent pas concer- nous avons écouté votre musique si en-
litaire, nous aimons nous tenir en groupe. nés par ses mouvements dʼhumeur. Ce
traînante et lu vos puissants écrivains.
Nos livres se tiennent épaule contre sont les objets que nous avons amassés
épaule dans les bibliothèques comme si patiemment le long des années qui Est-ce ce lien fort culturel qui a permis cet
dans les librairies. Cʼest une leçon de so- nous ont tués. Cʼest en pensant aux élan de solidarité vers Haïti lors du
lidarité. Nous écrivons un seul livre in- fleurs, à la fois légères et résistantes, que séisme? Je peux vous assurer, Marti-
terminable. Je lʼai toujours pensé: pour jʼai pu retrouver mes reflexes dʼécrivain. nique, quʼon a senti votre tendresse là-
connaître le pays secret dʼun écrivain il Mais pour se reprendre dans un moment bas. Et je crois que la grande leçon de
faut visiter sa bibliothèque. Vous y trou- aussi dramatique il faut que lʼécriture soit Césaire reste la tendresse. Celle qui lʼa
verez tout ce qui forme sa sensibilité. chez vous une seconde nature. Jʼai tou- uni, pour la culture, à son « plus que
Mais comme le dit Glissant le lieu où jours cru que lʼart me sauvera un jour. frère » Léopold Sedar Senghor et pour
nous vivons est incontournable. Jʼajou- lʼaction politique au docteur Pierre Aliker.
terai lʼépoque aussi. Car nous pouvons Lʼénergie dʼune ville Docteur Aliker, vous êtes devenu une
écrire, chacun sur notre île, sans jamais Le matin du 13 janvier je suis sorti dans parfaite métaphore de la Martinique dans
nous rencontrer, lʼépoque finira par nous la ville. Jʼavais lʼimpression de circuler cette façon sereine de traverser un siècle
réunir. La vie est plus puissante que nos dans un quartier que lʼaviation a bom- mouvementé. A 103 ans vous voilà le
idées et même nos passions. Concen- bardé toute la nuit. Jusquʼà ce que je meilleur spécialiste de la Martinique.
tration massive de grands écrivains dans voie cette femme assise par terre le dos A tous bon 39 ième festival culturel.
cette Martinique fleurie et ruisselante de contre le mur. Étalée devant elle sur un
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3. POLITIQUE
DEUX « VIEUX FRERES » À LA MAIRIE :
RAYMOND ET SERGE
OU LES VERTUS DU PLAN DE RELANCE…
Mardi 7 juillet France, lui qui a poursuivi avec force la gestion de
2010, le Prési- survie courageusement menée par A.Césaire, lui
dent du qui a posé les bases de la « RENAISSANCE » de
Conseil Ré- la Ville, lui qui croit en la capacité de Raymond
gional, Serge S.L.A., de finaliser les mutations dʼorganisation et
Letchimy, était dʼingénierie fondamentale…
venu à la ren- Soyons clairs, le plan de relance nʼest pas en-
contre du core le Plan de développement à produire pour les
Maire, Ray- 15 ans à venir ( ce qui sera précisé dʼici juillet
mond ST Louis Augustin et son Conseil Municipal. 2011), cʼest un Plan dʼurgence pour relancer la
Le rendez-vous était de taille : Cʼétait le dernier machine ; cʼest une manière de reprendre le souf-
rendez-vous pour présenter le Plan de Relance, et fle, de redonner confiance et de créer, oui, recréer
cʼétait dans la VILLE CAPITALE ; Le symbole était ce qui était dramatiquement en panne : Lʼemploi,
fort : - Montrer que le souci dʼune « Martinique le logement, les travaux, les chantiers, lʼespoir…Et
Nouvelle » concernait TOUTES les communes, y cʼest proposé à la prochaine Commission Perma-
compris la Capitale, ses demandes, ses pro- nente du 13 juillet, et finalisé en Plénière du 22 juil-
blèmes, ses aspirations, « Toutes les communes let…
sont traitées avec le même égard » martèle le
Président. REPONDRE A DES ATTENTES PRECISES…
-
venir recueillir sur place les projets, voulus et dé- Le Président Letchimy a, alors, rappelé son Projet
fendus par la Ville, afin de trier en toute objectivité
immédiat : « rebooster » lʼéconomie par la com-
ceux qui sont viables immédiatement, et ceux qui
mande publique ; utiliser 30% de la masse finan-
doivent attendre des vents meilleurs de trésore-
cière pour les communes, qui ont été «
rie…
étranglées » volontairement par la baisse de lʼoc-
troi de mer ; soutenir immédiatement le SDIS ;
UN DIALOGUE FRANC ET RESPONSABLE
créer des chantiers de développement, surtout
pour les « cœurs de ville » ; affirmer une politique
Dʼentrée de jeu, le Maire de FF dit son adhésion
dʼinvestissement sur les grands chantiers, comme
à ce Plan de Relance, hardi et ambitieux, surtout
en le replaçant dans ce contexte difficile de lʼéco- à St-Pierre ; sʼattacher à la création de 10 zones
nomie en crise : 5000 emplois promis, soit ! Mais dʼactivités, épaulant ainsi la CACEM et les autres
FF est confiante : la Ville capitale promet, quant à Communautés dʼagglos. Cʼest ainsi que le grand
elle, lʼéclosion de 700 à 1000 emplois, cʼest rai- chantier de lʼErmitage, et celui de Choisy à St-Jo-
sonnable et cʼest faisable, cʼest une carte jouable seph, seront aidés, entre autres…Dʼautres pôles
dans le combat difficile de lʼemploi. dʼactivités seront aussi aidés, celui de lʼénergie, de
Le Président du Conseil Régional, avec sérénité, lʼinnovation technologique, de lʼagroalimentaire, du
rigueur et foi en lʼavenir, veut relever le défi, les numérique et du haut débit, les pôles mer, au Ro-
Défis du Travail pour une Jeunesse aux abois… bert et au Marin, par exemple.
Le Président Letchimy a dʼautant plus confiance Cʼest tout cela qui produira les 5000 emplois an-
que FF a des atouts : Des idées audacieuses, une noncés, objectif noble et louable, et ce ne sont pas
volonté têtue de développer, dʼembellir, de trans- les billevesées méprisables de ceux qui ont pro-
former, et surtout une ingénierie exemplaire, ca- duit zéro emploi qui détourneront cette détermina-
pable dʼaider les autres communes. Et les projets tion ; Et même si cʼest 3000 ou 3500 qui seront
de FF sont « carrés », bien structurés, précis, avec créés, quel soulagement pour ceux qui sont en
une projection financière déjà ficelée. quête de survie !...
Et cʼest la fierté de lʼancien Maire de Fort-de- Et lʼhéritier dʼA.Césaire, S.Letchimy, insiste parti-
culièrement sur lʼaide à apporter au plan culturel,
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4. POLITIQUE
TETE
DEUX « VIEUX FRERES »…
fonction aussi des projets à retenir dans les autres
communes…Alors, dʼici peu, pourra être signée
une convention, avec des paramètres précis, des
personnes référentes dans chaque commune,
pour le suivi et lʼexécution des projets…Bref, un
Plan de relance sérieux, fiable et loin des pro-
messes douteuses, comme le citoyen martiniquais
en a été si souvent victime !
le chantier du Parc culturel A.Césaire, sur le Ser-
Alors, des contrats pérennes ou provisoires, avec
mac, qui, plus que jamais, doit poursuivre son pro-
jet dʼéducation des masses populaires. perspectives claires, contrats dʼapprentissage,
Cʼest dit, Fort-de-France est un chantier, il contrats dʼaides à lʼemploi, CDD, CDI, contrats
doit demeurer chantier permanent !
dʼaides aux entreprises, contrats dʼalternance,
FORT- de- FRANCE EST PRECIS DANS SES chantiers nouveaux, oui, tout cela va préparer la
CHOIX Martinique à un vrai Plan de Développement, et
Raymond St-Louis, le DGS Piéjos, les chefs de cʼest cela lʼAmbition raisonnable !
services municipaux, tous saluent, venant de la Et les choix financiers, fondés sur la réalité et
Région, « ce coup de reins, pour capter cette aide
dans la transparence, baliseront lʼAvenir, à court,
et la démultiplier », surtout que la Ville a déjà des
dossiers tout prêts, malgré les difficultés finan- moyen et long terme.
cières, beaucoup dʼidées, il manque juste « ce
petit coup de pouce » pour faire basculer dans
********************
lʼaction.
Au nom de lʼéquipe, Nicolas GOVIN parle avec Alors halte aux critiques négatives, qui cachent
précision des projets en attente : la Ville a identi- à peine lʼincapacité dʼhier et dʼavant-hier ; halte
fié 60 projets et prévoit 76 millions dʼinvestisse-
ments. Outre les opérations de proximité, surtout aux forces populistes, hargneuses et revan-
dans les écoles, les Maisons pour tous etc. …, chardes, qui nʼont pas su apaiser les besoins de
certes indispensables, les grands projets se profi-
notre Peuple ; halte à la barbarie politique qui sʼest
lent à lʼhorizon immédiat, comme la sécurisation
du territoire pour les risques naturels, le désencla- longtemps cachée derrière une barrière dʼigno-
vement des quartiers, un volet important de loge- rance hautaine et malsaine, voire dʼinertie
ments sociaux, la mise en valeur du Patrimoine,
sans oublier la ou les zones artisanales. condamnable (rappelons tout de même que pen-
Dans lʼurgence, 32 opérations sont prêtes à dé- dant des années la Ville de FF nʼa JAMAIS reçu la
marrer tout de suite, qui nécessiteraient un com- visite NI du Conseil Régional, NI du Conseil Gé-
plément financier ; 10 millions sont dʼores et déjà
programmés, qui peuvent être abondés. Mais la néral, pour établir le dialogue et répartir les be-
Ville essaye dʼêtre prudente, en préservant les dé- soins).
penses imprévisibles et en respectant les besoins
Alors, sérieusement et courageusement, au
immédiats.
Travail ! Notre Peuple nous attend !
Bien sûr, la Région va examiner à la loupe ces
projets, leur faisabilité, leur plan de financement
mis en place, et retiendra CERTAINS de ces pro- Jeannie DARSIERES
jets, avec un cofinancement déjà réalisable, en
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5. HISTOIRE
DE QUELQUES ACQUIS FONDAMENTAUX DU CÉSAIRISME (suite)
III / LE RESPECT DE NOTRE IDENTITÉ ET DE NOTRE DROIT A LʼINITIATIVE HISTORIQUE.
Français. Mais ils étaient telle-
ment imprégnés des luttes hé-
roïques des peuples Algérien,
Cubain ou Viet-Namien, quʼils
confondaient volontiers les pi-
tons du Carbet et les djébels
Algériens, la Sierra Maestra et
le Morne Gommier dont jʼavais
fait la « Sierra Nuestra ». Avec
les jeunes communistes, au
début des années 1960, pour
honorer la révolution cubaine,
tous les 26 juillet, nous en es-
caladions les pentes. Le ca-
marade Rodolphe Désiré, à
lʼépoque secrétaire général du
Le second acquis irréver- nance, « avant les Niçois et les PPM nous y accompagnait
sible du Césairisme, cʼest lʼaf- Savoyards » , Sablé) et un parfois. Élu maire du Marin en
firmation de notre identité et de nouveau statut (nous 1983, lʼune des ses premiers
notre volonté dʼêtre en sommes devenus un départe- grands travaux a été la
même temps des nègres et ment depuis la loi du 19 mars construction de cette route,
des Martiniquais. Il sʼagit là 1946). achevée il y a un an à peine.
dʼune donnée tellement évi- On était indéfectible- Dans notre volonté dʼas-
dente, tellement immédiate de ment, irréversiblement, congé- similer les luttes de notre peu-
notre conscience dʼaujourdʼhui nitalement, viscéralement ple à celles des autres
quʼon a de la peine à croire Français. peuples coloniaux, nous en ar-
quʼil y a moins de trente ans se rivions, souvent sans nous en
Mais on était si peu Mar-
proclamer Martiniquais nʼétait rendre compte, et en étant de
tiniquais quʼêtre Martiniquais
pas seulement une bizarrerie bonne foi, à identifier le com-
relevait du folklore. Être Marti-
mais une incongruité. Michel bat des Martiniquais à celui
niquais cʼétait se tortiller du
Renard peut créer aujourdʼhui, des Cubains ou des Algériens.
croupion en costume tradi-
un mouvement « Martinique tionnel (on ne disait pas en- Nous cherchions notre sierra,
dʼabord » sans que cela ne core costume national) : grand la sierra nuestra, là où nous
choque personne... sauf peut- rob et « tête kalandé » devant pouvions : sur les pentes de
être quelques uns de ses amis un parterre de touristes égril- Duchesne ou de La Voix (au-
de la vieille droite lards. jourdʼhui, on dit Hauteurs
Fonds Nicolas). Nous trou-
On était Français. Pas Lʼidée dʼune culture vions ou nous espérions trou-
seulement des Français en martiniquaise était une idée ver dans Fonds Brûlés, dans
droit ou de droit. Mais des étrangère aux Martiniquais les sentiers du Morne Abela ou
Français dʼorigine. Peut être
Lʼidée dʼune culture Mar- sur les flancs de la Trénelle,
même un peu plus Français
tiniquaise était étrangère à la lʼinspiration de la vallée du
que les Français.
très grande majorité des Marti- Nancahuazu, ou lʼodeur de
Être français, cʼétait la niquais. Quelques uns dʼentre souffre des ruelles de la Cas-
fois une vieille histoire nous refusaient dʼêtre des bah dʼAlger. Cʼétait lʼépoque
(« trois siècles dʼapparte- où je récitais, - en espagnol -
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6. POLITIQUE
aux moins jeunes dʼentre vous Césaire nous a rame- des bases éminemment prag-
des passages entiers de la se- nés aux réalités martini- matiques, de sʼinterdire de dé-
conde déclaration de la Ha- quaises
coller si peu que ce fût de ceux
vane ou la péroraison du
Cʼest le mérite de Cé- auxquels il entendait ouvrir la
Message du Ché à la Triconti-
saire de nous avoir ramenés
nentale où jʼavais représenté à voie. Cʼest lui qui, en quittant le
les uns et les autres, certains
la Havane, en 1966, le PCM parti qui se proclamait léni-
dʼentre nous en tout cas, aux
mais aussi le PPM, le PSU, la
réalités martiniquaises et niste, nous a fait comprendre
CGTM et lʼUFM : « Quʼimporte
dʼabord à la première dʼentre
où nous surprendra la mort ? la formule de Lénine que nous
elles : celle du peuple martini-
Quʼelle soit la bienvenue répétions, pour certains dʼen-
quais. Il nous a rendu la cou-
pourvu que dʼautres bras se lè- tre nous depuis des décen-
leur de notre peuple et les
vent, que dʼautres mains se
dimensions de notre pays. nies : « en avant du peuple
tendent pour empoigner nos
Avec ses faiblesses, ses
fusils, que dʼautres voix sʼélè- dʼun pas mais dʼun pas seule-
contradictions, ses incohé-
vent pour entonner les chants ment ».
rences, mais aussi avec sa ri-
funèbres dans le crépitement
chesse et son dénuement, sa
des mitrailleuses et des nou- Le revendication de notre
subtilité et son humour, son
veaux cris de guerre et de vic- droit à lʼinitiative historique,
côté compè lapin jouisseur,
toire cʼest-à-dire du droit de faire
mais aussi son courage et sa
Consciemment ou non, des choix à nos risques et
notre démarche tendait à re-
périls, de participer pleine-
produire, dans notre pays, les
schémas de la Moncada ou ment à notre propre histoire,
des Aurès, quand ce nʼétait sans avoir à subir les caprices
pas celui de lʼassaut du Palais des autres, ni les besoins, ni
dʼHiver. Tout en prenant la
les impératifs de leur stratégie,
précaution, purement oratoire,
de relativiser la valeur dʼexem- sans avoir à recevoir dʼordres
ple des luttes révolutionnaires de qui que ce soit, sans se
du Tiers-Monde, nous rêvions laisser piéger dans des sché-
au fond de nous-mêmes de
« révolution dans la révolu- mas préfabriqués, est devenue
tion », de « foco guerillero », lʼalpha et lʼoméga de la poli-
de « willaya », de « katiba », générosité. Bref, Césaire nous tique du PPM.
« dʼencerclement de la ville par a aidé à découvrir la nécessité
la campagne ». non de trouver, comme on Cela ne voulait pas dire
En somme, ceux qui ne trouve un objet perdu ou faire fi de lʼexpérience des au-
se sentaient pas Français, égaré, mais dʼinventer une tres, ni mépriser le point de
cʼétait mon cas, étaient stratégie, non inscrite nulle
part, sans exemple dans lʼhis- vue des autres, ni dédaigner
dʼabord des internationalistes
toire de la colonisation, une ni refuser a priori leur soutien.
et secondairement des « Cu-
bains », des « Algériens », des stratégie adaptée aux carac- Cʼétait nous mettre dans lʼobli-
« Viet-Namiens » ou des « Bo- tères originaux de notre his- gation de penser avec notre
liviens », des « Martiniquais » toire et de notre géographie.
propre tête.
mais, tous comptes faits, La conséquence la plus
assez peu Martiniquais, au immédiate de cette démarche
fond dʼeux-mêmes. a été de fonder la légitimité du
choix nationaliste du PPM, qui Edouard DELEPINE
nʼavait jamais été le nôtre, sur
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7. DANS NOS VILLES
LE PRESIDENT DE REGION
À BELLEFONTAINE ET STE-LUCE.
pas à un traitement parti- Fond Laillet, pour désencla-
culier, ne revendique pas ver et désengorger ce
un traitement de faveur, bourg.
mais réclame sa juste part
de lʼaide de la Région en
- La construction dʼune mé-
fonction des projets pré-
diathèque, dʼune nouvelle
sentés ». Ce quʼil énu-
mairie ; la création dʼune
méra :
zone dʼactivités à Fond Lail-
Au milieu, Félix ISMAIN-Bellefontaine - Le front de mer, pour pro-
let ; la lutte contre lʼhabitat
téger le bourg, le valoriser,
omme promis, Serge insalubre afin de fixer une
C LETCHIMY, en visi-
tant les édiles des
trois dernières communes +
lui donner un attrait touris-
tique, mais aussi réconcilier
les habitants de tous les
quartiers avec la mer.
population au bourg et lui
donner une âme ; une as-
sistance réelle et active à
Fort-de-France (« Le Pro- tous les démunis, au par-
gressiste » précédent) a ter- tage de repas, à lʼorganisa-
miné son périple ; la boucle - Le port de pêche, secteur tion du temps libre des
est bouclée : les 34 com- qui nécessite une organisa- enfants ; lʼaménagement de
munes de la Martinique ont tion rationnelle dʼinfrastruc- « Cheval Blanc » pour don-
reçu le président de Région, tures. Le port doit aussi ner place à lʼhabitat, la cul-
qui a tenu à sʼinformer des répondre à un besoin de ture, le sport, la santé,
besoins de chacune et de protection dʼun lieu de vie, lʼenracinement dans lʼiden-
leurs projets dans le cadre dʼun quartier : « Lʼautre tité.
du Plan de Relance de bord ».
lʼéconomie : « Jʼai rarement
- Des besoins présents et
vu un tel projet de cette - Le marché, car « il est futurs : logements sociaux
qualité avec une vision inadmissible que nos pê- (179 prévus pour très bien-
aussi ambitieuse de déve- cheurs continuent à vendre tôt), grande zone dʼactivités
loppement », a-t-il exprimé les produits de leur pêche commerciales et artisa-
le 5 juillet en prenant au bord de la route, dans nales, centre médical, gar-
connaissance des projets des conditions qui ne res- derie, crèche, écoles
du maire de Bellefontaine, pectent ni lʼhygiène, ni la maternelle et primaire, col-
Félix ISMAIN, entouré de sécurité ». lège, EHPAD (pour per-
ses élus.
sonnes âgées
- La couverture partielle de dépendantes), maison pour
Le maire rappela que « lʼur-
la ravine du Bourg, la créa- seniors, logements étu-
gence ne sʼappelle pas de-
tion de places de parking diants, lotissements avec
main mais aujourdʼhui ;
Bellefontaine ne sʼattend tout le long de la falaise de parcelles et villas, plateau
sportif, parcours santé, jar-
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8. DANS NOS COMMUNES
bouclage de certains dos- pement durable. Dans
siers et de la possibilité de
moins de trois mois, cer-
commencer sans tarder
les travaux. tains projets à faible coût
doivent voir le jour. Il a pro-
DIRECTION : SAINTE-
LUCE mis de veiller à ce que les
Louis CRUSOL aides régionales soient
Le Maire Louis CRUSOL,
din de plantes médicinales, entouré de ses adjoints et équitablement réparties
locaux administratifs et as- conseillers municipaux, ac-
sociatifs, jardin dʼen- entre tous.
cueillait le président de Ré-
fants, maison pour tous, lieu gion. Il rappelait les Deux villes : Bellefontaine,
de culte, antenne pour la fu- nombreuses actions entre-
ture Collectivité unique, pitt, Ste Luce. Deux municipali-
prises par la municipalité,
amphithéâtre extérieur, notamment les aides à la tés progressistes. Deux
etc…etc.… (voir « Le Pro- formation permanente des
gressiste » N° 2081 du 8 jeunes, leur insertion dans exemples de vitalité écono-
avril 2009) la vie professionnelle, ac- mique. Comme toutes les
Et de terminer : « Dans la tions financées par la com-
vie, les seuls projets ache- mune. Au nombre des autres villes de Martinique,
vés sont les projets qui ont projets : un port de pêche à elles ont résolument pris le
un jour démarré ! ». Cʼest Trois Rivières, une média-
une façon de nous inviter à thèque avec salle de spec- train, avec la Région Marti-
entreprendre, à sortir du tacles de 350 places. Le nique, du développement et
rêve pour entrer résolument président LETCHIMY a rap-
dans lʼaction, persuadés pelé la nécessité pour les du progrès.
que nous sommes que villes de Ste Luce et du
lʼavenir ne se bâtit pas de- Marin de mettre en place
main mais aujourdʼhui. Le des projets sʼintégrant dans Serge SOUFFLEUR
président sʼest assuré du une dynamique de dévelop-
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9. AMENAGEMENT
LE MARIN, AUJOURD’HUI ET DEMAIN.
(consommateurs dʼactivités nau- Général et Régional, CCIM, SME).
tiques, bars et restaurants, balades Un Centre Hospitalier, une Maison
en mer, boutiques) et clientèle lo- de retraite, un centre de dialyse, 8
cale. médecins généralistes, 10 spécia-
listes, 4 opticiens, 3 pharmacies as-
Lʼaccueil « grande plaisance » est surent à la ville un haut niveau
une niche à développer ; pour la dʼéquipements de santé.
saison 2006/2007, on a compté 110
escales pour 1.400 nuitées avec à
la clé plus de 2 millions dʼeuros Un plan vert pour lʼenvironnement.-
dépensés par les équipages. Il repose sur une politique volonta-
Dans une précédente édition (N°
2135 du 16 juin 2010), nous vous riste de mise en valeur du patri-
présentions la ville du Marin admi- moine et de la conservation de la
Le centre de carénage, équipement
nistrée depuis quelques décennies municipal créé en 1993, a été mis biodiversité avec comme mesures
par notre camarade Rodolphe arrêtées : lʼinscription à lʼinventaire
DESIRE. Cʼest une ville installée des ZNIEFF du Morne Aca, lʼacqui-
dans la réalité socioéconomique de sition de 317 ha de foncier à proté-
son époque, résolument tournée ger dont 200 au Morne Aca et 117 à
vers des lendemains à penser et à Macabou, la protection des zones
construire. littorales, le repérage et lʼinventaire
des zones naturelles avec le
concours du biogéographe Philippe
Le port de plaisance est un équipe-
JOSEPH, le classement du port de
ment municipal mis en concession
plaisance en « pavillon bleu ». Un
et géré par la SAEPP ; ce sont 51
entreprises et structures (dont 17 projet ambitieux, premier du genre
sociétés de location de bateaux), Rodolphe DESIRE dans la Caraïbe, réalise sur un fon-
640 anneaux, 70 corps morts, qui cier municipal de 8 ha la protection
en concession pour 17 entreprises in situ et ex situ des espèces me-
jouissent dʼune baie protégée. (accastillage, sablage, peinture,
Deux infrastructures complètent le nacées de la région caraïbe ; cʼest
voilerie, mécanique, soudure, res-
dispositif avec le centre de caré- un lieu de recherches scientifiques
tauration) ; il a une capacité de
nage (CARENANTILLES : 17 en- (laboratoire naturel) et dʼéducation
stockage de 300 bateaux ; 100 y
treprises, 68 salariés) et ARTIMER, à lʼenvironnement (recréant la rela-
sont traités chaque mois.
le nouveau pôle dʼactivités dédiées tion homme/végétation) et un car-
au nautisme. Lʼimpact du port sur Le Marin, ville administrative et refour dʼopinions et dʼexpertises
lʼemploi et lʼéconomie est indénia- commerciale.- Création de zones (colloques, manifestations). Cʼest
ble : 63 emplois directs se répartis- vouées à lʼactivité économique encore un projet réalisé par le
sant entre lʼeffectif salarié du port et dans le POS avec forte attractivité SICSM, équipement à vocation in-
celui des entreprises générant 280 administrative. 24.000 m2 de sur- tercommunale Marin/Ste Anne, vi-
emplois indirects induits par lʼacti- faces commerciales et de services sant à assurer une production dʼeau
vité (zone de carénage, restaura- construites entre 2001 et 2008 pour épurée industrielle (capacité de
tion, avitaillement, marché, taxis…) un niveau élevé dʼoffres de ser- 15.000 à 25.000 eqh) et la réutilisa-
pour un chiffre dʼaffaires de 40 mil- vices : 35 équipements de base y tion des eaux épurées pour lʼarro-
lions dʼeuros injectés annuelle- sont recensés par lʼINSEE. Les sage des plantes, aires de sport,
ment dans lʼéconomie touristique nombreuses activités commerciales nettoyage des bateaux et protection
du pays. La clientèle du port est en ont permis une diminution de 9,1%
constante progression depuis 2006 du système écologique de la baie.
du taux de chômage entre 1999 et
avec un taux de fréquentation de 2006. 8 enseignes bancaires, des
50.145 plaisanciers en escale ; (A suivre : Développement social et
cabinets de notaires et dʼavocats, culturel)
clientèle de location de bateaux, des administrations décentralisées
croisiéristes, touristes de passage (CAF, CGSS, Pôle Emploi, Conseils
Serge SOUFFLEUR
Le Progressiste - Page 9 - mercredi 14 juillet 2010
10. IN MEMORIAM
HOMMAGE À RENÉ GUITTEAUD
UN MILITANTISME FAIT HOMME
Il en est des hommes comme Il faut dire quʼà cette époque, pendant plus de 50 ans ont su garder
de certains arbres, cʼest quand ils ne pas tellement lointaine, le sort dʼun petit lʼarme au pied. Son militantisme poli-
sont plus là que nous prenons la me- fonctionnaire des Contributions ne pe- tique se doublait également dʼune fruc-
sure de la place quʼils occupaient parmi sait pas lourd face aux maîtres puis- tueuse activité syndicale puisque René
nous. sants et incontestés de lʼéconomie GUITTEAUD fut pendant de nom-
martiniquaise. Les mutations dʼoffice breuses années le secrétaire de la Fé-
A nʼen point douter, le départ, de fonctionnaires étaient monnaie cou- dération Nationale des Retraités de la
ce juin 2010, de Charlot GUITTEAUD rante….. Fonction Publique et le compagnon de
restera dans la mémoire de chacun son frère Walter, lʼun des fondateurs de
comme un douloureux souvenir. Mais ni les brimades, ni les af- la CGTM avec lequel il mena de durs
Tout dʼabord pour sa famille, à qui nous fectations non souhaitées nʼont jamais combats.
présentons nos très sincères condo- infléchi lʼattitude incorruptible de Char-
léances, mais aussi pour son parti PPM lot. Et chaque fois quʼil a fallu verbali- Une autre facette du person-
et surtout le Balisier 23 mars 58 dont il ser, il a accompli son devoir sans varier nage GUITTEAUD dénote lʼhomme de
fut, dès les premières heures, la che- dʼun iota. culture et dʼérudition quʼil ne dévoilait,
ville ouvrière active et éclairée. Cʼest ainsi quʼà la demande de ceux ave sa modestie et sa simplicité habi-
que sa vigilance gênait, il sʼest retrouvé tuelles, que comme privilège dʼêtre à
A toi Charlot et à tous ceux qui furent tour à tour, à Rivière-Salée (Genipa), son écoute.
là, au commencement de lʼhistoire, au Carbet, au Lorrain, au Gros-Morne
dans un élan de courage et de lucidité où il sera candidat aux municipales au Cʼest ainsi quʼil nous arrivait de
politique, nous ne cesserons de dire côté de René MENIL, face au béké lʼentendre dire des passages entiers
merci. COURVILLE. dʼAIME CESAIRE à qui il vouait un vé-
ritable culte.
Evoquer, aujourdʼhui, la vie de Son dernier poste sera Fort-
René GUITTEAUD, comme celles de de-France où il prendra sa retraite avec
A ce propos, il nous faut signa-
nos grandes et grands militants (Ca- le grade dʼInspecteur Central des Im-
mille DARSIERES,CABASSET, BEAU- pôts. ler que René GUITTEAUD nous a
FOND, DORIVAL, LIHAIRE,…) cʼest laissé un poème inédit DʼAimé CE-
offrir aux jeunes générations des mo- Nous ne saurions évoquer la SAIRE sur lʼassassinat des frères
dèles dont on devrait toujours sʼinspi- vie professionnelle de René GUIT- Jacques.
rer. TEAUD sans signaler la grande com-
pétence quʼil mettait à dénoncer les Poème qui a été imprimé sur
René GUITTEAUD est issu abus quʼil constatait chez certains im- un tract de Justice lors de ces drama-
dʼune famille du Sud de la Martinique, portateurs trop habiles à utiliser à leurs tiques évènements
plus précisément de Rivière-Pilote. Il seuls profits les failles laissées ou- La vie du camarade fut si riche
naît cependant à Fort-de-France le 11 vertes dans lʼapplication de certaines quʼil faudrait des pages nombreuses
Novembre 1920. taxes et notamment de la T.V.A. Nous pour en exposer lʼessentiel.
avons beaucoup appris avec toi, Char-
Après son baccalauréat, il lot. Dʼailleurs, le camarade De LE-
prend ses fonctions au service des Im- PINE, lors de son intervention au ci-
pôts en qualité de contrôleur de la Ce militant GUITTEAUD nous metière, nʼa pas manqué de dire tout
Régie Directe, activité qui le mettra en laisse bien sûr le souvenir dʼun homme lʼintérêt quʼil y aurait de mettre en ar-
contacts fréquents avec le petit peuple profondément attaché à un idéal et à chives dʼaussi belles tranches de vie.
des habitations mais aussi et surtout un parti.
avec les grands usiniers producteurs Cʼest toute une tranche de vie faite Merci Charlot,
de rhum du pays. dʼengagement, de courage, de fidélité Merci pour ce que tu nous
Dans son travail, son honnêteté et sa à un homme : Aimé CESAIRE et à un laisses
rigueur professionnelle lui valent de parti : le PPM. Que la terre te soit légère.
nombreux déboires.
Charlot fut de ces soldats qui Georges COPPET
ADIEU, Rene Guitteaud (Fédération Générale des Retraités)
Ce foyalais, bien connu de beaucoup de martiniquais, est décédé le 22 juin dernier, à lʼâge de 90 ans.
René Guitteaud , ancien Inspecteur Central des Contributions était le frère deWalter Guitteaud et dʼYvette Guitteaud, et aussi le beau-
frère de Georges Mauvois, tous bien connus dans le monde de la Fonction Publique, de la vie syndicale, politique et associative.
En activité, il a toujours milité dans le secteur syndical de sa profession.
Après sa mise à la retraite, il a adhéré au Parti Progressiste Martiniquais ainsi quʼà la section locale de la Fédération générale des re-
traités de la Fonction Publique dont il fut le secrétaire pendant trois ans.
Il était marié et père de quatre enfants.
Les funérailles civiles ont eu lieu le 22 juin au Lamentin. Il a été inhumé au cimetière de la commune, en présence de toute sa famille,
de nombreux camarades et amis et de plusieurs membres de la FGR-FP.
La Commission exécutive de la section locale de la FGR renouvelle ses très sincères condoléances à toute la famille.
Adieu, ami.
Le Progressiste - Page 10 - mercredi 14 juillet 2010
11. RENTREE SCOLAIRE
LA REGION PRIVILEGIE LA SECURITE
(Trinité, Marin à présenter à la communauté
Pointe des Nè-
gres…), 3 très scolaire. Les bâtiments en fa-
anciens dont…le çade ont été inscrits à lʼinven-
Lycée Schoel-
cher. On estime taire des Monuments
les sérieuses ré-
parations à un historiques. Le Plan Local dʼUr-
montant de 230 banisme (PLU) de Fort-de-
millions dʼeu-
ros : sécurité France privilégie une
électrique, incen-
die, dysfonction- physionomie globale avec des
n e m e n t s bâtiments modernes qui repro-
structurels…Cer-
tains établisse- duiront lʼesthétique naturelle du
ments, dont le
Lycée du Lorrain site.
et le LEPA de
Le 7 juillet, le président LET-
Croix-Rivail, sont dans un état
CHIMY a reçu les proviseurs
de délabrement avancé. Dʼoù ET LʼAVENIR ?
des 25 lycées (dont deux agri- une rencontre déjà programmée
coles) pour recueillir leurs de- en fin septembre-début octobre La diminution de lʼeffectif sco-
mandes et leur présenter ses pour planifier les travaux des
intentions. laire est une réalité durable, y
grandes vacances…2011. Les
consultations dʼentreprises au- compris au primaire ; or, « la Ré-
ront lieu début janvier 2011 ; la
Région privilégiera les marchés gion a aussi un rôle pédago-
Ils ont été reçus dans le cadre
à bons de commande pour
dʼun plan de travail avec re- gique », précise le président, qui
« aller plus loin sur le gros
cherche de méthode, inspirée de
œuvre et lʼétanchéité ». Certains envisage une étude ʻdiagnostic
ce qui se fait à Fort-de-France. Il
travaux, pourtant terminés, font
sʼagit de mettre en cohérence lʼobjet de contentieux, dʼoù « des et propositionsʼ pour lutter contre
les besoins exprimés et lʼétat du sommes qui dorment ».
patrimoine bâti des établisse- lʼéchec scolaire et se place dans
ments, alors que les « petits » Quant aux personnels TOS la perspective de la fusion des
travaux de réparation sont déjà (Techniciens, Ouvriers et de Ser-
entamés. vice), le transfert de lʼEtat à la Conseils Général et Régional, le
Région sʼest fait « au détriment
LʼETAT DES LYCEES collèges et lycées relevant alors
de la collectivité régionale » ; il y
a un déficit de 50 à 70 per- de la même institution.
Sur ces 25 lycées, 18 ne répon- sonnes.
dent plus tout à fait aux normes,
pas seulement parasismiques.
Ces 25 établissements peuvent Daniel COMPERE
être répartis en trois catégories : LYCEE SCHOELCHER
2 neufs (Ducos et Bellefontaine), Une première esquisse devrait
une vingtaine « moyens vieux » être remise dans quelques jours,
Le Progressiste - Page 11 - mercredi 14 juillet 2010
12. 39E FESTIVAL
« RESONANCE », dédié à Pierre ALIKER,
FORT-de-FRANCE CONTINUE à FAIRE la FÊTE….
(du 15 au 22 juillet)
JEUDI 15 JUILLET
Lune de sable ( jusquʼau 16) :des récits se parlent au bord de lʼeau, la caravane « Da-
conte », plage de la Française, pour les 4 à 10 ans
Master class piano, avec BIBI LOUISON, de 17h à 20h, au Parc culturel Aimé CE-
SAIRE (jusquʼau 19)
A 15h,au centre culturel André ALIKER, morne Pichevin, vernissage de lʼexpo A.ALI-
KER, suivi de la projection du film « Aliker » de Guy Deslauriers
A 19h30, au Théâtre : « la cantatrice chauveʼ, de Eugène IONESCO
A 17h, dur le front de mer : Ballet aquatique, « les étoiles de lʼeau »
Au malecon : dj reggae- metal sound-ragga dance hall
VENDREDI 16 JUILLET
-de 11hà17h, à lʼespace Camille Darsières, salle dessin-peinture, expo de tableaux et
sculptures, et à 11h, film « Anita » de Rassoul Labouchin L'Afrique toujours présente
-Hall du Théâtre A. Césaire : expo photos dʼElise Fitt-Duval
-A 17h, le Ballet aquatique, au Carbet
-a 18h 30 CENACLE : « hermaphrodisme, mythe ou réalité ? Avec Dr Raymond Mézin
et Dr Jos Pélage, et projection du film : XXY de Lucia Puonzo
- Théâtre : « la Cantatrice Chauve », à 19h30
- Au malecon : DJ ZOUK « Zozhio »
SAMEDI 17 JUILLET
A 18h30, CENACLE : conférence « Lycée Schoelcher », avec Tony Delsham
A 19h30, au Grand Carbet, Grand Ballet cubain, Ballet Lizt ALFONSO
DIMANCHE 18 JUILLET
-a 17h à Ste-Luce, le Ballet aquatique
- A lʼEspace Camille Darsières, à 19h, « Ronde », spectacle dʼHestia Tristani, et « Zan-
doline » de Lucette Salibur Présentation du Cénacle
- A 20h30, à lʼesplanade de lʼenregistrement, défilé spécial femmes enceintes
LUNDI 19 JUILLET
20h à Coridon, films : « Grace pour Haïti », et « Barikad » de Richard Senecal
CENACLE, à 18h30, conférence « la Polygamie et les religions du Livre », avec le
Rabbin, lʼImam, et le Pasteur adventiste – modérateur, L.Cilla, prêtre orthodoxe
MARDI 20 JUILLET
-A Ste Thérèse, au Centre Culturel : projection du film « ALIKER » de G. Deslauriers
-CENACLE, à 18h30, Hommage à Barrel COPPET « la Biguine », avec E.Jean-Bap-
tiste, ethnomusicologue, C.Boutant (Sacem), M. Thimon. Soirée de clôture, avec Ma-
nuel STE-ROSE (piste de danses)
A 19h30, au Théâtre, « lʼAbolition des Tracas », de Fred Vargas
- A 19h30, au Parc, Avan-Van –New look, Dédé ST- Prix
MERCREDI 21 JUILLET Tradition
A 19h30 Théâtre : « lʼAbolition des Tracas »
A 20h, stade Pierre Aliker, KHOZIE-ADMIRAL T, T-VICE
Et plateau BIG BE ZOUK, aves Eric Virgal, José Versol, J.M. Ragald, Victor
Ô, Ch.Valléjo, Meddhi Custos, Warren, Brono Bias, etc. . …
JEUDI 22 JUILLET
-A 19h30, deux duos pour une clôture en mouvement
1ère partie : « ART ROSE », avec CH. Emmanuel
2ème partie « SYRMA ANTIGONES », chorégraphie de Ludovic PARTY
Et à 20h, Soirée de clôture du Festival, « lé Gran Ansien », avec Félix Caserus, Ti
Raoul, Edvard Lacordelle, Paul Rastocle,etc…. LONE EPI RESPECT
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PAR AILLEURS, de NOMBREUX STAGES sont organisés : Cuisine, Masques,
« Lékol Kréol »….Informez-vous….
Dossier préparé par J.D. Un beau plateau artistique
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Victor TISSERAND N° de CPPAP : 0511 P 11495
Le Progressiste - Page 12 - mercredi 14 juillet 2010