2. BIOGRAPHIE
• Il est né à Rouen en décembre 1821, fils du
chirurgien en chef de l’Hôtel-Dieu de Rouen.
• Après le baccalauréat, il commence des études
de droit.
• En 1844, il y renonce en raison d’une maladie
nerveuse et s’installe à Croisset en 1846. Il
mène alors une vie de solitaire mais habite
régulièrement à Paris où il retrouve Louise Colet
• En 1849, il voyage en Orient.
• À son retour, il commence à écrire Madame
Bovary (1857)
• Il est poursuivi pour atteinte aux bonnes
mœurs, mais il est finalement acquitté.
3. • Après la publication de "Salammbô"
(1862), il fréquente les écrivains
célèbres de Paris, Les Goncourt, Sainte-
Beuve, Théophile Gauthier, George
Sand... La critique de "L'Education
sentimentale", ouvrage auquel il a
consacré sept ans et qu'il publie en
1869, est très mauvaise
• Epuisé, dépité de tout et harcelé par les
difficultés financières, il meurt
subitement d'une hémorragie
cérébrale, avant d'avoir pu finir
"Bouvard et Pécuchet".
4. POINT DE VUE LITTÉRAIRE
Gustave Flaubert introduit la
religion dans ses romans comme
Auteur profondément pessimiste un des éléments constitutifs de
qui se situe à la charnière du la société méritant un examen
romantisme et du réalisme. satirique dans son analyse du
ridicule, des abus et des préjugés
de son époque
Opposé aux dogmes et aux
idôles, libre penseur, voire
il décrit la réalité avec la plus
anticlérical, il n'apparaît
grande objectivité et une
cependant pas complètement
précision presque scientifique.
hostile à la religion dans laquelle
il voit un facteur d'ordre.
5. ŒUVRES PRINCIPALES DE FLAUBERT:
SALAMMBO
Las d'attendre d'être payés, les mercenaires qui ont combattu Rome pour le
compte de Carthage se sont révoltés. L'un, Mâtho, réussit à s'introduire dans
le temple de la ville, et à voler le voile sacré de la déesse lunaire Tanit. Pour
se sauver, Carthage fait appel à Hamilcar, mais il est vaincu par les insurgés,
rejoints par le Numide Narr'Havas.
Sur les conseils du grand prêtre, Salammbô, la fille d'Hamilcar, se rend au
camp des mercenaires et se donne à Mâtho, qui lui restitue le voile de Tanit.
Dès ce moment le sort des armes tourne, mais la ville est maintenant privée
d'eau, Mâtho ayant saboté l'aqueduc. La pluie ne tombera qu'après un
sacrifice d'enfants, immolés au dieu Moloch.
Hamilcar, appuyé par Narr'Havas, qui a rejoint le camp de Carthage et s'est
vu promettre Salammbô, accule ses ennemis dans le défilé de la Hache, où
ils mourront de faim. Mathô, capturé, est torturé et Salammbô meurt à la
vue de son supplice.
7. HISTOIRE
Charles Bovary, fait la rencontre d'une jeune
femme, Emma Rouault, élevée dans un
couvent. Après la mort de sa femme, il hérite
de la fortune. Emma épouse Charles, après
avoir été convaincue par son père. Elle se
prend à rêver d'une vie en adéquation avec ses
aspirations naïves de jeune fille grâce à son
mariage.
Mais sa vie en couple dégénère rapidement
pour devenir insipide et monotone. Arrive
le bal donné au château de la Vaubyessard, qui
marque une étape déterminante dans la vie
d'Emma, lui laissant entrevoir les charmes
tentateurs d'une vie privilégiée dont elle rêve.
8. Emma s'ennuie et sombre dans la dépression
tandis que Charles part à Yonville, alors qu’elle
est enceinte. Emma n'en reste pas moins
écœurée par son mari, qui semble ne pas
comprendre ses préoccupations. Elle va se
laisser séduire, par Rodolphe. Il se lassera vite
du romantisme de la jeune femme. C'est après
être tombée malade, à la suite du départ de
Rodolphe, qu'elle revoit Léon à un spectacle.
Cette deuxième liaison l'entraînera
fréquemment à Rouen et l'obligera à des
dépenses excessives.
Menacée par une saisie de ses biens et plus
seule que jamais, Emma se suicide en absorbant
de l’arsenic. Charles découvrira plus tard les
lettres échangées avec ses amants. Il finit par
mourir de chagrin après lui avoir toutefois
pardonné.
9. ANALYSE
Madame Bovary recèle des aspects réalistes et des
aspects romantiques, comme l’œuvre de Flaubert, qui
oscille elle-même sans cesse de la grisaille à la couleur,
de la terne réalité aux fastes de l’imagination
L’auteur des se situe exactement à la charnière de son
siècle, héritant du mal du siècle romantique, cette
difficulté à vivre dans un monde borné, il annonce le
spleen baudelairien et l’incapacité à s’accommoder
d’une existence qui brime l’idéal.
Madame Bovary a été profondément influencé
par Don Quichote, de Cervantes. Flaubert, pendant
qu'il écrivait le roman, s'exclama : « Je retrouve toutes
mes origines dans le livre que je savais par cœur avant
de savoir lire, Don Quichotte ».
10. Thèmes:
La bêtise.
L'échec et l'ennui.
L'auteur dans son œuvre, les rapports de la vie et de l'invention.
La variation du point de vue.
L'influence des lectures.
Lucidité et illusion dans le rapport au monde.
Axe principal de lecture:
Un roman de l'Ironie. L'Ironie est présente sous plusieurs formes dans le
roman : satire sociale, mais aussi remise en question du langage. Elle
révèle une posture du romancier en face de l'art et de la vie. 5 années
d'écriture.
11. Le personnage d'Emma.
Le plus souvent, elle est décrite à travers le regard d'un personnage. C'est la
chevelure d'Emma qui est son attribut de féminité : elle change en fonction de ses
états d'âme. Bandeau lorsqu'elle est sage « anneaux noirs » de sa chevelure
lorsqu'elle se veut sensuelle.
Elle a été éduquée au couvent des Ursulines de Rouen. C'est là que son
imagination s'enflamme à la lecture des livres romantiques. Mais elle ne retient
aucune discipline, elle est «de « tempérament plus sentimental qu'artiste ». A sa
sortie du couvent, elle a pris la campagne en dégoût. Elle épouse le premier
prétendant qu'on lui présente, croyant éprouver de l'amour.
Tout le développement du roman est dans cette situation initiale : une jeune fille
rêveuse, sans réelle formation intellectuelle ou morale, exaltée par des lectures
qu'elle comprend mal, et qui épouse un médiocre destiné à une vie médiocre.
Sous cet angle, on peut penser que Madame Bovary est un roman
d'apprentissage.
12. Insatisfaction et désillusion : le bovarysme.
Emma balance entre idéal et médiocrité quotidienne. Même dans ses
relations adultères avec Rodolphe et Léon, Emma finit par retrouver les
mêmes déceptions que dans le mariage. La répétition des désillusions accroît
le sentiment d'échec. Emma ne croit pas pouvoir trouver le bonheur dans la
réalité. Elle n'accorde d'intérêt quaux êtres de fiction.
Le drame d'Emma c'est de se faire toujours des illusions sur elle-même, ses
sentiments, de croire qu'elle vit des sentiments qu'elle n'éprouve pas.
Elle se conçoit toujours autre qu'elle n'est: c'est ce qu'on nommera le
bovarysme.
Finalement, la seule véritable expérience authentique que vivra Emma, c'est
celle du suicide. Il lui aura fallu affronter l'épreuve de la mort pour rencontrer
l'authenticité.
13. Style et choix narratifs.
La description expressive est particulièrement utilisée : Flaubert n'hésite pas à décrire
plusieurs fois le même lieu, vu par des personnages différents, dans des circonstances
différentes. Cette description apporte un puissant soutien à l'analyse psychologique :
une correspondance étroite s'établit entre les sentiments de l'héroïne et la
représentation de l'espace qu'elle a sous les yeux.
Par exemple, le sommeil des choses, les cloportes qui se traînent, la statue abîmée,
tout se métamorphose en son équivalent subjectif : les déceptions, les
découragements, l'ennui. A la dégradation du monde correspond la dégradation
psychologique.
Flaubert privilégie le discours indirect libre pour traduire la pensée et la psychologie
de ses personnages.
Le discours indirect libre se reconnaît surtout par le contexte. Pas de verbe
introducteur, pas de marque de subordination ( ni « que » ni « si » ), respect de la
concordance des temps, mais maintien de la ponctuation et marques de modalisation
( présence du jugement du narrateur ) par le biais de certains termes : adverbes,
adjectifs.
Le discours indirect libre exprime un contenu de pensée du personnage et permet au
lecteur de se sentir au plus près des pensées du personnage, créant ainsi un « effet de
réel ».
14. Portée ironique du texte.
Nous savons cependant que ce propos est rapporté par un narrateur qui ne
peut considérer Rodolphe comme un être « bon et généreux ». C'est de ce
décalage entre ce que dit et pense le personnage, et la vision du monde du
narrateur, que naît la portée ironique du discours rapporté.
C'est la grande force du discours indirect libre : il permet de se situer en
tant que lecteur, à la fois dans et à l'extérieur du personnage, de percevoir
l'enthousiasme d'Emma, mais aussi na naïveté. La subjectivité envahit la
narration.
Polyphonie du texte.
Le style flaubertien se caractérise également par la multiplication des voix
narratives. L'unité du sujet parlant est mise en cause, annonçant les
grandes orientations narratives du 20e siècle. On ne sait parfois à qui
attribuer les remarques, les jugements, les commentaires.
15. L'impersonnalité.
Flaubert s'est voulu absent de son libre : « Nul lyrisme, pas de réflexion,
personnalité de l'auteur absente » ( correspondance ).
Tout objet peut être digne d'écriture. « L'auteur dans son œuvre, doit
être comme Dieu dans l'univers, présent partout, visible nulle part »
Ce désir d'impersonnalité de Flaubert provient de sa méfiance à l'égard
du romantisme. Mais la véritable motivation de Flaubert, c'est de viser
à l'universel : pour toucher à une généralité plus grande, il faut
dépouiller l'expression de ce qu'elle a de trop personnel. « Pas de
monstre, pas de héros ».
Par ailleurs, Flaubert répugnait à appartenir à une « école » littéraire : il
n'aimait pas les étiquettes, c'est pourquoi il s'est défendu d'appartenir à
un quelconque mouvement.
Le caractère visionnaire du style de Flaubert dans Madame Bovary
contribue à faire de ce roman une œuvre capitale et fondatrice dont se
réclameront nombre de romanciers.