1. Cahier mémoire sur la
Première Guerre Mondiale
La Guerre
Gromaire
Année 2013-
2014
Morand-
Fehr
Christophe
Collège AMJ
2. Plan
● I Le conflit
● II Journaux de voyage (Verdun et
Meaux)
● III Trace mémorielle (mes ancêtres)
3. I Le conflit
● a) Les causes
● Le 28 juin 1914, un Serbe nationaliste
abat l'archiduc François-Ferdinand,
héritier de la couronne d'Autriche, à
Sarajevo. Un mois plus tard, l'Europe
sombre dans un conflit terrible, dont
nul ne soupçonne alors la durée,
l'intensité, la violence et les énormes
bouleversements qu'il causera.
Comment en est-on arrivé là?
L'attentat de Sarajevo
4. Les empires coloniaux
L'Europe, en 1914, domine le monde. En effet, la plupart des pays européens possèdent
de vastes empires coloniaux ainsi que d'importants capitaux dans le monde entier.
Cependant, certains pays se sont appropriés une plus grande part du gâteau colonial.
Par exemple, le Royaume-Uni possède le plus grand empire, celui sur lequel « le soleil
ne se couche jamais ». La France, elle, possède le deuxième empire, ayant de grandes
possessions, africaines notamment, tandis que l'Allemagne fait pâle figure avec quelques
miettes de l'Afrique. En 1898 a lieu une grave crise franco-anglaise à Fachoda à propos
du Soudan et en 1905 entre la France et l'Allemagne pour la possession du Maroc.
L'Allemagne, plus généralement, souhaiterait s'étendre davantage sur le plan colonial et
est jalouse du Royaume-Uni et de la France. Ces rivalités seront donc l'une des causes
de la guerre.
Caricatures d'époque sur les rivalités coloniales en Chine et au Maroc
6. Les tensions sur le sol européen
En 1914, l'Europe est un baril de poudre prêt à exploser. Ce continent est divisé en
tensions territoriales:
● La France souhaite regagner l'Alsace-Lorraine, allemande depuis 1871
● L'Italie revendique les terres irrédentes, (Trentin, Istrie), territoires de langue
italienne occupés par l'Autriche
● L'empire d'Autriche-Hongrie est une mosaïque de peuples de cultures différentes qui
souhaiteraient devenir indépendants
● L'empire allemand cherche une position prépondérante sur le continent européen,
pour contrebalancer la puissance maritime britannique: c'est le pangermanisme
● La Serbie aimerait regrouper sous sa bannière tous les slaves du sud pour former
une grande Serbie
● La Russie souhaite devenir la protectrice de tous les slaves, notamment dans les
Balkans, et contrebalancer l'Allemagne, c'est le panslavisme
● L'empire Ottoman est alors un empire moribond; les autres nations européennes
cherchent à se disputer ses restes
7. Les systèmes d'alliances et le déclenchement de la
guerre
Conséquence de toutes ces tensions, les pays européens se sont
regroupés dans deux grandes alliances: la triple entente et la triple
alliance.
● Triple entente:
● France
● Russie
● Royaume-Uni
● Triple alliance:
● Allemagne
● Autriche-Hongrie
● (Italie)
Suite à l'attentat de Sarajevo, l'Autriche menace la Serbie, qu'elle considère
responsable de la mort de l'archiduc. Cependant, la Russie considère la nation
slave comme sa protégée et mobilise contre l'Autriche-Hongrie. A son tour, l'Allemagne
mobilise pour soutenir son allié face à la Russie. La France, liée par des traités, déclare
la guerre à l'Allemagne, suivie peu après par le Royaume-Uni.
Seule l'Italie n'entrera pas alors en guerre.
10. b) La guerre
191
4
1915
1916 1917
191
8
Guerre de
mouvemen
t
Guerre de
position
Guerre de
mouvemen
t
Plan Schlieffen
Bataille de la Marne
Taxis
Victoire allemande
De Tannenberg
Course à la
mer
Offensives françaises
en Artois en en Champagne
Les Dardanelles
Entrée en guerre
De l'Italie
Bataille de
Verdun
Bataille de la Somme
Bataille navale
Du Jutland
Offensive du chemin
Des Dames
Mutineries
Première
révolution
russe
Révolution
d'Octobre
Entrée en guerre
Des Etats-Unis
Paix russo-allemande
De Brest-Litovsk
Offensives allemandes
Offensives alliées
Armistice du
11
novembre
11. 1914
L'Allemagne souhaite au début de la
guerre vaincre rapidement la France
pour se retourner ensuite vers la
Russie. C'est le plan Schlieffen,
cherchant à contourner le gros des
armées françaises en passant par la
Belgique, qui échoue à la bataille de la
Marne, notamment grâce aux célèbres
taxis qui permirent d'envoyer les
renforts sur le front. Sur le front de
l'est, l'armée allemande écrase les
russes à Tannenberg. Bientôt, sur tous
les fronts, la guerre de mouvement
laisse place aux tranchées. La guerre
va s'installer dans la durée.
Plan
Schlieffen
Taxis de la
Marne
12. 1915
La guerre s'est maintenant enterrée: sur le
front français, le front s'étale, de
tranchées en tranchées, de la mer du
Nord à la Suisse. La France lance des
offensives, mais elles sont sanglantes
et ne progressent pas. Les Allemands,
eux, progressent en Russie. Comme
l'empire Ottoman est entré en guerre
aux côtés des empires centraux, les
Franco-anglais tentent de s'emparer
des détroits, lors de la campagne des
Dardanelles, qui se soldera par un
échec cuisant. L'Italie, quant à elle,
entre en guerre aux côtés de l'entente,
motivée par la perspective de
recouvrer les terres irrédentes.
Les tranchées
13. 1916
En 1916 se déroulent les batailles les plus
terribles de toute la guerre: Verdun et
la Somme. L'armée allemande attaque
à Verdun en février, elle progresse de
quelques kilomètres mais l'armée
française, commandée par Pétain, les
reprend avant la fin de l'année. Bilan
dérisoire comparé aux 300 000 morts
que la bataille a causés. Sur la
Somme, l'armée anglaise attaque,
gagne quelques kilomètres pour
plusieurs centaines de milliers de
morts.
Tableau et photographie de la
Voie sacrée, par où transite
renforts et munitions à Verdun
14. 1917
En 1917, les soldats, découragés, ne
veulent plus se battre: ce sont les
mutineries. En France, l'échec de
l'offensive du Chemin des Dames et
les pertes extrèmement importantes
ont provoqué des révoltes, calmées à
la fois par des exécutions que par des
mesures d'assouplissements prises par
Pétain. En Russie, c'est la révolution,
le Tsar est renversé, et en octobre,
Lénine et les Bolcheviques arrive au
pouvoir. Cependant, suite à la guerre
sous-marine à outrance des
Allemands, les Etats-Unis rejoignent
l'entente.
Mutin fusillé pour
l'exemple
Révolution Russe
15. 1918
En mars, la Russie de Lénine se retire de la guerre. L'Allemagne concentre alors ses
troupes sur le front français dans le but de vaincre avant l'arrivée massive des
Américains. Elle lance plusieurs offensives qui annoncent le retour à la guerre de
mouvement. Toutefois, elles échouent finalement durant la seconde bataille de la Marne
et les armées alliées, soutenues par les Américains, contre-attaquent. Les Alliés de
l'Allemagne décidant d'arrêter la guerre, la révolte grondant en Allemagne, le Kaiser
renversé et ses armées forcées de reculer, l'Allemagne signe l'armistice à Rethondes le
11 novembre. La guerre est finie.
L'armistice du 11
novembre
16. c) Le bilan
Les pertes
La première guerre mondiale fut très
meurtrière; son bilan humain se chiffre
aux alentours de 10 millions de
victimes. Contrairement à la seconde
guerre mondiale, les pertes concernent
surtout les soldats. La France fut
considérablement touchée, avec 1,3
millions de morts, plus fortement
ressentis que les 2 millions de morts
de l'Allemagne, disposant d'une
population plus nombreuse.
Pays Nombre de
morts
Allemagne 2 000 000
Autriche- 1 100 000
-Hongrie
France 1 300 000
Royaume-Uni 900 000
Russie 1 800 000
Etats-Unis 100 000
17. La guerre totale
La première guerre mondiale est une guerre totale. Pour la première fois de l'Histoire, le
concept de guerre absolue d'Etat à Etat de Clausewitz, décrit dans son ouvrage De
la Guerre, trouve sa pleine application. Amplifiant le phénomène émergeant déjà
durant la guerre de Sécession, les belligérants se livrent une guerre de masse,
d'anéantissement, dans laquelle toutes les forces vives de la Nation sont poussées
dans l'engrenage qui vise à détruire l'adversaire. Les armées ne se battent plus
seulement entre elles, comme au temps de l'Ancien Régime. Il s'agit d'un conflit d'un
nouveau type dans lequel la distinction entre civil et militaire n'existe plus. La
mobilisation est non seulement humaine, mais aussi économique, industrielle et
morale. Ce type de conflit trouvera son paroxysme dans la seconde guerre mondiale,
avec la guerre d'extermination que se livrent Allemagne nazie et Russie soviétique.
Cependant, ce type de conflit ne disparaît pas après les conflits mondiaux; le XXème
siècle fourmille de conflits de cet acabit plus localisés: la guerre Iran-Irak (1980-1988)
en est un bon exemple.
18. La mobilisation économique
La première guerre mondiale se
caractérise par l'adoption par les
bélligérants d'une véritable économie
de guerre: toutes les usines et les
industries participent à l'effort de
guerre. Les hommes partis au front, les
femmes les remplacent aux usines.
Toutefois, ceci coûte cher et les Etats
financent leur production par des
emprunts massifs. Les pays européens
de l'entente s'endettèrent beaucoup
auprès des Etats-Unis, ce qui aida les
Etas-Unis à devenir la première
puissance mondiale à la suite de la
guerre.
Femmes fabriquant des munitions dans des
usines
19. La propagande
Durant la guerre, les belligérants sont obligés d'entretenir le moral de leur population,
afin de maintenir ses efforts et sa motivation, conditions indispensables pour mener
une guerre de cette ampleur. Pour ce faire, ils lancent de grandes campagnes de
propagande, souvent par voie d'affiches. Ces affiches glorifient en général les soldats
du pays, célèbrent ses alliés et diabolisent l'ennemi. D'autres, dans un genre
différent, cherchent à recruter des soldats ou à inciter la population à prêter de
l'argent à l'Etat, sous la forme de bons de la Défense Nationale.
Affiche française
Encourageant le financement
De la guerre
Affiche française anti-allemande Affiche de recrutement
américaine
20. Les nouveaux armements
La première guerre mondiale vit apparaître quantité de nouvelles armes, surtout après
l'apparition de la guerre de position, car le front ne bougeait pas et les bélligérants
realisèrent que la victoire passait par l'utilisation de nouveaux armements.
Sous-marin
Gaz de
combat
Mitrailleus
e
Avion Char de
combat
21. II Journaux de voyage
a) Verdun
Nous avons fait une sortie le 4 octobre sur les lieux de la bataille. Nous avons visité le fort
de Douaumont, l'ossuaire et les tranchées de la butte de Vauquois.
En 1916, le front français est immobile depuis près de deux ans. L'Etat-Major allemand
souhaite en terminer avec la France, et programme de saigner à blanc l'armée française
dans une grande bataille d'attrition et d'usure, afin de l'amener à la paix. Reste à
déterminer le lieu de l'attaque. Le secteur de Verdun est finalement choisi, car il forme un
grand saillant dans le front allemand. L'offensive débute le 16 février, et après quelques
succès initiaux, s'enraye vite. La France, malgré des pertes énormes, tient bon, et
ravitaille ses troupes par la Voie Sacrée, seule route qui mène à Verdun. A partir du mois
de juillet, les Français contre-attaquent et quand s'arrête la bataille en décembre, une
grande partie du terrain précedemment perdu est reconquis. Le plan allemand a échoué,
la France a tenu. Cette bataille se caractérise par des pertes effroyables de chaque côté,
plusieurs centaines de milliers de morts, pour un résultat opérationnel quasi-nul. La
plupart des pertes humaines fut provoquée par un usage excessif de l'artillerie, qui
contribua à l'aspect inhumain de cette bataille. La boucherie de Verdun est l'une des plus
terribles batailles de l'humanité, à mettre au même plan que Stalingrad.
23. Le fort de Douaumont
Le fort de Douaumont est en 1916 la cible
de l'attaque allemande à Verdun. Il est
pris rapidement par les troupes
allemandes le 25 février 1916. Il sera le
théâtre d'âpres combats et ne sera
repris par les Ffrançais que le 24
octobre 1916.
Le fort et ses trois
drapeaux
L'extérieur du
fort
Chapelle française à l'intérieur
Du fort
24. L'ossuaire
Cet ossuaire fut construit dans les années
20 en mémoire des soldats morts à
Verdun. Reposent dans le cimetière
environ 16000 soldats français, tandis
que les ossements de 130 000 soldats,
sans distinctions de nationalités,
reposent dans l'ossuaire.
Le cimetière L'ossuaire
25. La butte de Vauquois
La butte de Vauquois était une position stratégique, car surélevée. C'est pourquoi les
armées allemandes et françaises se sont battues avec acharnement pour la colline,
faisant un usage excessif des mines. Les nombreuses explosions qu'elles ont
causées sont à l'origine d'énormes cratères, encore visibles aujourd'hui.
Le monument aux morts
vu des tranchées allemandes
Ce qu'il reste de l'église
du village...
26. b) Meaux
Nous avons fait le 12 décembre une deuxième sortie à Meaux. Nous avons visité le
musée de la Grande Guerre le matin, et nous nous sommes rendus sur les lieux de
la bataille de la Marne l'après-midi.
Musée de la Grande Guerre
27. Le musée de la Grande Guerre de Meaux
est moderne: il a été inauguré en 2011.
L'architecte qui a mené le projet,
Christophe Lab, a doté le musée d'une
architecture moderne. L'exposition
comporte plusieurs milliers d'objets
d'époque, et a adapté les technologies
numériques pour rendre la visite plus
vivante. Une tranchée française et une
tranchée allemande ont été
reconstituées, avec le no man's land
qui les sépare. Les uniformes de
plusieurs belligérants, de différents
corps d'armée, de différentes époques
sont exposés ainsi que plusieurs objets
plus volumineux, comme des avions,
ou un fac similé d'un taxi de la Marne.
Dans l'ensemble, j'ai apprécié
l'exposition que j'ai trouvée vivante et
intéressante, comme la diversité des
objets exposés.
Reconstitution d'une tranchée française
32. Les champs de bataille
Le 4 août 1914, l'Allemagne entre en Belgique, dans le but de contourner et de détruire
les armées françaises massées face à l'Allemagne. C'est le plan Schlieffen, qui vise à
vaincre la France en six semaines, pour ensuite se retourner contre la Russie. L'armée
allemande, menée par von Moltke, fait face à une farouche résistance de l'armée belge,
qui succombe sous le nombre. Foch, à la tête des armées françaises, ne reste pas
inactif: c'est la bataille des frontières. Les Français, n'ayant pour doctrine que l'offensive,
subissent de très lourdes pertes, et la retraite générale est déclarée. Les armées
allemandes s'approchent alors de Paris, mais l'un des généraux allemands, von Kluck,
décide de contourner Paris par l'ouest, et prête par conséquent son flanc à une contre-
attaque. Foch décrète la contre-offensive générale et l'armée de Paris, la sixième armée,
commandée par Galliéni, monte alors au front, certains de des soldats étant transportés
dans des taxis réquisitionnés. Les Français surprennent en plein mouvement le flanc
allemand, et une terrible bataille commence alors sur un large front, bataille qui n'a pour
la France d'autre alternative que d'être gagnée. Au bout de plusieurs jours de combats,
von Moltke décide de reculer: les armées françaises ont vaincu. C'est le miracle de la
Marne. Le plan Schieffen a échoué: la France tiendra quatre longues années qui la
mèneront à la victoire finale.
C'est sur le lieu de cette bataille, près de Meaux, que nous avons passé notre après-midi.
33. Tombe collective de soldats français, parmi lesquels repose l'écrivain Charles Péguy
34. III Mes ancêtres
J'ai dans ma famille plusieurs ancêtres qui ont participé à la Première Guerre Mondiale:
deux arrière-arrière grands-pères et une arrière-arrière grand-mère du côté paternel, et
quatre arrière-arrière grands-pères du côté maternel.
Côté paternel:
Lucien Fehr
Abel Dionet
(Noémie Lizé)
Côté maternel:
Henri Dumont
Marcel Dumont
André Louis Walusinski
Henri Walusinski
35. Lucien Fehr
Mon arrière-arrière grand-père Lucien FEHR est né en Alsace en 1872. Il apprend le
métier de cuisinier en Alsace, mais ne veut pas faire son service militaire en Allemagne,
comme beaucoup d'Alsaciens à cette époque et il le fait en France vers 1892.
Très patriote,il reste dans l'armée après la fin de son service militaire. Vers1902-1904, il
quitte l'armée, comme sous-officier, pour s'associer avec son beau-frère à la tête d'une
entreprise de vente de vins à Paris. Mais les affaires étant un peu décevantes, il se
rengage dans l'armée vers 1910 où il reste jusqu'en 1914. A la déclaration de guerre, il
se fait admettre avec difficulté car il a 42 ans. Très apprécié, il fait partie de l'état-major du
général Charles Mangin qui s'était illustré en Afrique et obtient le grade de Capitaine de
Zouaves, reflétant son penchant pour l'Afrique et les Africains. C'est durant la guerre qu'il
prend le nom de Morand, pour éviter qu'en cas de capture par les Allemands, il soit passé
par les armes. En effet, les Allemands l'auraient considéré comme déserteur, étant
Alsacien. C'est pour cela que ma famille s'appelle aujourd'hui Morand-Fehr. Il devient par
la suite espion en Allemagne, surtout à Munich, car il parle parfaitement l'allemand,
l'ayant appris enfant.
Revenu en France, il combat à Verdun. Cependant, il fait partie de ces officiers qui, en
1917, ont critiqué la stratégie du général Nivelle, qui conduisait la bataille du Chemin
des Dames, très sanglante pour les Français. En conséquence, il est dégradé, et finit la
guerre comme adjudant en Tunisie.
Il fut plusieurs fois médaillé, mais la Légion d'Honneur lui fut refusé, compte-tenu de son
attitude vis-à-vis du commandement.
37. Abel Dionet et sa femme Noémie Lizé
Abel Dionet naît à Saint-Jean d'Angély (17) en 1886. Il fait son apprentissage de cuisinier
puis s'installe dans divers restaurants à Paris. Marié à Noémie Lizé en 1910, il est
mobilisé en 1914. Il est affecté au service de l'intendance, dans les zones de combat. Sa
femme, elle, est infirmière et soigne les blessés au front. Abel Dionet est chargé de faire
la cuisine pour les combattants des tranchées, et participe parfois aux combats. Il
racontait à mon grand-père qu'il essayait, avec les moyens du bord, de faire des plats
qui faisaient plaisir aux combattants. Il fait toute la bataille de Verdun et jour de 1917 il est
atteint par un obus allemand, et perd une jambe. Il fut soigné tout d'abord soigné des
conditions précaires qu'il n'aimait pas évoquer devant mon grand-père. Il me raconta qu'il
ne s'apitoyait pas sur son sort car il jugeait qu'il avait perdu trop de camarades. Mon
grand-père se souvient de sa jambe articulée qui faisait du bruit à chaque pas, et qui
irritait son moignon. Il mettait plusieurs linges pourl'éviter et manoeuvrait un système de
lacets pour bien tenir cet appareillage. Un jour, il voulut jouer au ballon avec mon grand-
père: il veut frapper le ballon mais c'est sa jambe articulée qui fit un bond de vingt mètres
et le ballon ne bougea pas.
A la fin de la guerre,ne pouvant plus être cuisinier, il est nommé responsable du bureau
de placement des cuisiniers de Paris. C'est ici qu'il connut mon autre arrière-arrière
grand-père (Lucien), restaurateur à qui il fournit des cuisiniers.
38. Henri Dumont
Henri Dumont est né à Rennes le 14
septembre 1880. Il fit la guerre comme
caporal au 30éme
régiment d'infanterie,
et trouva la mort durant la bataille de
Verdun le 28 juillet 1916. D'abord
enterré dans un village de Lorraine, il
fut ensuite transféré à l'ossuaire de
Douaumont que nous avons visité. De
plus, il fut décoré à titre posthume le 7
novembre 1920: il obtint la croix de
guerre.
Fiche du caporal Henri
Dumont
40. Marcel Dumont
Marcel Dumont est né à Rennes le 29
octobre 1883. Il combattit au 853ème
régiment d'infanterie et trouva la mort à
Bois-le-Prêtre, en Meurthe-et-Moselle;
son corps n'a pas été retrouvé.
Sa fiche
militaire
41. André-Louis Walusinski
Il est né le 17 décembre 1882 à Paris.
D'origine polonaise, il obtient la
nationalité française. Durant la guerre,
il est adjudant au 31ème
régiment
d'infanterie. Il est tombé gravement
malade de dysenterie en septembre
1914. Une fois rétabli, il obtient la
médaille militaire et la croix de guerre.
Il meurt à Vauquois, lieu de notre
sortie, le 1er
mars 1915.
Sa fiche
militaire
42. André-Louis est le deuxième à partir de la
gauche
Il est tout en haut à droite
43. Henri Walusinski
Il est le petit frère d'André-Louis.
Instituteur et marié avant la guerre, il y
participa et survécut.
Henri Walusinski
Henri est à droite
Photo prise le 10 janvier
1915
46. Conclusion
Nous sommes arrivés au terme de ce cahier mémoire, sur lequel
j'ai travaillé plusieurs mois. Tout d'abord, la première partie sur la
guerre m'a permis de bien synthétiser mes connaissances. Les
journaux de voyage ont été l'occasion de faire le point sur ce que
nous avons visité et d'en garder une trace. Toutefois, c'est la
dernière partie qui m'a le plus intéressé. En effet, j'ignorais
totalement ce que faisait ma famille pendant la guerre avant de
commencer mes recherches. Grâce à l'aide de certains membres
de ma famille (merci à eux), j'ai pu découvrir plusieurs photos et
documents de l'époque dont j'ignorais l'existence. Ces sorties et
ces recherches m'ont fortement enrichi et ont permis de relier mon
histoire familiale à la grande Histoire.