Résistances des anophèles aux insecticides et implication dans le programme de lutte antipaludique - Présentation de la 7e édition du Cours international « Atelier Paludisme » - Raveloariseheno Diamondra - Madagascar - raveloariseheno@yahoo.fr
Histologie du Tube Digestif (Chapitre 2/3 de l'Histologie du l'appareil diges...
Résistances des anophèles aux insecticides et implication dans le programme de lutte antipaludique
1. Par Raveloariseheno Diamondra
7ème édition du cours international Atelier paludisme 2009
Résistance des anophèles aux insecticides
et implication dans le programme de lutte
antipaludique
Ministère de la Santé et du planning familial
EVALUATION
par les FACILITATEURS
2. Code de classement
Excellente présentation : 5 étoiles colorées sur 5
(voir diapositive de titre)
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Bonne lecture !
3. Par Raveloariseheno Diamondra
7ème édition du cours international Atelier paludisme 2009
Résistance des anophèles aux insecticides
et implication dans le programme de lutte
antipaludique
Ministère de la Santé et du planning familial
EVALUATION
par les FACILITATEURS
4. Plan
Contexte
Effets des insecticides sur les anophèles
Notion de résistance
Insecticides (lutte chimique) et Résistance aux anophèles :
Implication dans la stratégie de lutte antipaludique
Résistance : contrainte ou non
Perspectives
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5. CONTEXTE
Une des stratégies de lutte antipaludique enAfrique :
Lutte anti-vectorielle :
OMS préconise la lutte chimique (emploi des insecticides : distribution des
moustiquaires imprégnées d’insecticides, aspersion intra-domiciliaire
d’insecticide…)
Mais l’apparition de la résistance aux insecticides (dieldrine, DDT)
sur les anophèles depuis les années 60 en Afrique(Coz et al 1968),
et sa persistance jusqu’ à aujourd’hui (pyréthrinoïdes) (Guillet et
al 2001) (Coetze et al 2008) semble être un limite dans le
programme de lutte, est-ce vraiment une contrainte ?
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6. Effets des insecticides sur les anophèles
(évaluation de la résistance)
(Hougard et al 2003)
Knock down (Kd) : capacité des insecticides à assommer puis tuer
les anophèles
Une expérimentation au laboratoire de 7 insecticides recommandés
par l’OMS pour l’imprégnation des moustiquaires a montré que
chez les An.gambiae résistants, l’effet Kd est lent à s’installer par
rapport aux An.Gambiae sensibles
irritant
Mortalité
Inhibition de la prise des repas sanguin
Réponse positive à ses effets = sensibilité de l’insecticide
Disparition de un ou plusieurs de ses effets induit la résistance
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7. Notion de résistance des anophèles aux
insecticides
Résistance :
Apparition dans une population d'individus possédant la faculté de
tolérer des doses de substances toxiques qui exerceraient un effet
létal sur la majorité des individus composant une population
normale de la même espèce.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pesticide#R.C3.A9sistance_aux_insecticides
Mécanismes de résistance (OMS) :
Détoxification de l’insecticides par des enzymes
mutations sur le site ciblé : mutation du gène kdr ;
La fréquence de gène allélique de kdr sur les An.Gambiae = 6 à 100%
Afrique occidentale et centre-ouest (Santolamazza et al 2008)
changement dans le comportement de l’insecte (moins fréquente).
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8. Résistance croisée et multirésistance
Chez de nombreux insectes, un seul mécanisme de résistance peut
conférer une résistance envers plus d’un insecticide :
Le DDT et les pyréthrinoïdes ont le même mode d’action sur les
canaux sodium des membranes nerveuses.
De ce fait, un moustique qui développe une résistance aux
pyréthrinoïdes par mutation au niveau des canaux sodium, sera par
conséquent résistant au DDT et vis versa.
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9. Lutte chimique et résistances aux
anophèles
DDT, dieledrine face à l’émergence de Résistance :
Usage : Opération de pulvérisation intra ou extra-domiciliaire
(OPID)
Cameroun (Carnevale 2000) :
En 1952 : Début de l’intervention
1960 : apparition de la résistance
la prévalence du paludisme est passée de 1% jusqu’à devenir > 35%,
Impliquant l’ARRET de l’intervention (espoir d’élimination anéanti)
Madagascar (Rakotondrainbe et al 2000) :
En 1997 : après 4 ans d’intervention, An.gambiae devient résistant (taux de
mortalité du vecteurs entre 12,7% et 85,4%)
Impliquant un changement de stratégie de lutte (abandon du DDT)
D’où efficacité de lutte chimique compromise,
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10. Lutte chimique et résistances aux
anophèles (2)
• Burundi (Protopopoff et al 2008) :
Tableau. Fréquence de gènes kdr mutée chez l’An.gambiae
Avant intervention (2002)
Mutation de gène kdr (%)
Après intervention (2007)
Mutation du gène kdr (%)
1% 67 à 86%
Résistance des anophèles vis-à-vis des luttes chimiques à viser
communautaire induit un entrave à lutte antipaludique, voir
une menace à la santé publique. Mais qu’en est-il des
stratégies à viser individuelles ?
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11. Impact de la résistance des anophèles dans
la lutte antipaludique
Classes des pyréthrinoïdes et résistance
Usage : destinées à imprégner les moustiquaires
• Côte d’Ivoire (Darriet et al 2000)
Evaluation de l’effet des insecticides dans 2 zones (une zone : L’An.gambiae
résistants , l’autre zone = L’An.gambiae sensibles dont la fréquence de gène kdr
mutée chez l’An.gambiae est de 4 et 96% respectivement) :
Chez la population résistante :
Perte du pouvoir dissuasif
Diminution du contact homme et vecteur (Doannio 1999)
Effet excito-répulsif conservé
Mortalité globale induite par les moustiquaires traités plus élevée en
zone de résistance qu’en zone sensible
L’inhibition des repas était forte chez la population résistante
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12. Implication dans la lutte
Malgré la résistance, le pouvoir létal des insecticides est conservé,
A court et moyen terme :
• Atteinte des objectifs de lutte envisageable par la réduction de la transmission et
la morbidité palustre
ex : MID offrent une protection individuelle encore efficace
A Long terme :
• Perte du pouvoir létal des insecticides est probable qui est déjà le cas du culex
(Hougard et al 2003),
• Impact de ses programmes de lutte reste limité, atteinte des objectifs ne serait
plus envisageable ; l’espoir d’élimination annihilé
• Perte d’argent : l’OMS a misé sur les MID, or l’insecticide préconisé s’avère
moins efficace contre les anophèles.
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13. Perspectives
Que faut-il faire ?
Surveillance de la résistance (stratégie de gestion intégrée du vecteur)+++
Fallait –il remplacer les insecticides habituelles ?
OUI pour un avenir proche afin d’éviter l’augmentation de la prévalence du
à l’augmentation de la capacité vectorielle
Qu’est-ce qu’il faut considérer ?
Choix de l’insecticide est crucial en fonction du résultat de l’étude de la
résistance
la sécurité, l’efficacité, et la disponibilité de l’insecticide
les besoins de chaque pays (zone d’épidémie, zone à risque épidémique),
Ciblé la période de couverture,
la durée de l’effet de l’insecticide utilisé
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14. Perspectives (2)
Prévoir des insecticides de rechange
Diversifier les méthodes de lutte antivectorielle par renforcement
des méthodes de lutte mécanique
S’investir :
dans l’assainissement de l’environnement,
dans la recherche de moyen :
pour contourner la résistance des anophèles aux insecticides (Efficacité
d’une synergie insecticide-répulsif. (Pennetier et al 2005)
de lutte biologique, lutte génétique
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15. Conclusion
A court terme, la résistance n’induit pas forcément un échec dans
la lutte antipaludique;
Mortalité globale des anophèles résistants ou non = importante
protection individuelle garantie
A Long terme, l’avenir de la lutte chimique est sombre. Efficacité
des insecticides = FAIBLE = Menace pour la lutte antipaludique ;
élimination non envisageable
Si on se résout à la lutte chimique, la perspective consiste à une
lutte chimique non standardisée, mais ciblée dans l’espace et
dans le temps , spécifique pour chaque pays là où le paludisme
reste un problème de santé publique
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16. Références bibliographiques
OMS. PALUDISME : lutte antivectorielle et protection individuelle (2006)
Coz. La résistance des anophèles aux insecticides enAfrique tropicale et à Madagascar. Cah O.R.S.T.OM., ser. Ent. Méd.,
vol.VI, n°3/4, 1968
Guillet P. La lutte antivectorielle. Bull Soc Pathol Exot,2001, 94,2 bis,165-168 165
Protopopoff et al.A significant increase in kdr inAnopheles gambiae is associated with an intensive vector control
intervention in Burundi highlands.Tropical Medicine and International Health. volume 13 no 12 pp 1479–1487 december
2008
Hougard et al. Comparative performances, under laboratory conditions, of seven pyrethroid insecticides used for
impregnation of mosquito nets. Bulletin of theWorld Health Organization 2003;81:324-333.
Doannio et al. efficacite comparee des moustiquaires préimpregnees de permethrine « olyset net »
et des moustiquaires classiques impregnees de deltamethrine dans la lutte contre le paludisme a kafine (Cote D’ivoire).
P. Carnevale et J. Mouchet. La lutte antivectorielle au Cameroun. Passé-présent-avenir. Réflexions. Manuscrit n° 2181.
“Entomologie médicale (2000)
Rakotondrainibe et al. Sensibilité aux insecticides des vecteurs du paludisme sur les Hautes terres de Madagascar après
cinq années de lutte antivectorielle.Arch Inst Pasteur Madagascar (2000) ; 66 (1&2) : 32-35
Coetzee et al. Insecticide resistance in malaria vector mosquitoes in a gold mining town in Ghana and implications for
malaria control. “Médecine et santé sous les tropiques” (2005)
Santolamazza et al. Distribution of knock-down resistance mutations in Anopheles gambiae molecular forms in
west and west-central Africa.Malaria Journal 2008, 7:74
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17. Références bibliographiques
Maharaj et al. Impact of DDT re-introduction on malaria transmission in KwaZulu-Natal. SAMJ.
November 2005,Vol. 95, No. 11.
Pennetier et al. combination of a non-pyrethroid insecticide and a repellent: a new approach for controlling
knockdown-resistant mosquitoes.Am.J.Trop.Med.Hyg.,72(6),2005,pp.739–744
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