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N° 3. Octobre 2014 
L’agroécologie pour tous 
copyright © BEGUEY Alain INRA 
Presse, Posters et Publications 
Réalisé par Sylvie Belotti, Dominique Millot et Eric Lichtfouse 
Cellule d’ingénierie des connaissances et d’assistance à la publication (CICAP) 
UMR1347 Agroécologie 
E-mail : cicap@dijon.inra.fr 
Publications de l’UMR : http://www6.dijon.inra.fr/umragroecologie/Publications 
Intranet : https://intranet6.dijon.inra.fr/umragroecologie/Cellules/Ingenierie-des-Connaissances-et-Assistance-a-la- 
Publication-CICAP
SOMMAIRE 
PRESSE 
Biodiversité. Elles s’adaptent très bien dans leur environnement. 
Quelques bonnes nouvelles pour les mauvaises herbes 
Pour une meilleure cohabitation des espèces cultivées et des mauvaises herbes 
Biodiversité. Mais d'où viennent donc ces étranges Mycorhizes ? 
Le monde mystérieux des champignons 
Un tram toujours plus vert 
Tram, racines et champignons 
Dijon : tramway, gazon et champignons, patience, ça pousse ! 
Tram, gazon et champignons. Limiter les tontes et les arrosages avec des symbioses racinaires. Une 
expérience d’agroécologie appliquée 
Entre ferme et laboratoire 
Ces plantes sont nos ennemies 
Herbicides céréales : "Alterner en sortie d'hiver n'est pas suffisant" 
Herbicides : vaincre les résistances 
Bioagresseurs : à l'affût de nouvelles résistances 
Des truffes qui ont de l'avenir 
Questions aux agriculteurs sur la gestion des résistances 
Agroécologie, expérimenter à l'échelle du paysage et du territoire 
Des résultats de premier plan pour l’INRA de Dijon 
Pollens, l’allergie qui gagne du terrain 
Peut-on vaincre les allergies? 
Des pépites dans vos assiettes : les bienfaits des légumineuses... 
La résistance existait avant les herbicides 
GenoSol : La mémoire des sols 
Processus de diversification des communautés bactériennes du sol à grande échelle 
Près de 1000 agriculteurs au rendez-vous à la plateforme TMCE 
Une découverte sur un champignon au service des vignes 
Chlordécone, poison durable 
La bataille des sols. Enquête sur une lutte environnementale 
Conception de systèmes agroécologiques à l'échelle d'un territoire : un exemple de co-construction d'un 
projet d'expérimentation 
La membrane plasmique des plantes : une clé dans la détection des agresseurs 
et le processus de défense 
Analyse écophysiologique de la nitrophilie des espèces adventices
POSTERS 
Le paysage agricole: un levier d’action pour promouvoir la prédation des graines d’adventices par les 
carabidés 
Weed-DATA Base de données ‘Traits’ des plantes adventices des agroécosystèmes 
Proxi-détection des adventices par imagerie aérienne 
Traitement de l’information géoélectrique pour cartographier l’hétérogénéité intra parcellaire de 
l’épaisseur du sol 
Ecologie des bactéries dénitrifiantes du sol en relation avec les émissions de N2O 
Effet de la nutrition et du génotype sur les réponses de défense chez Medicago truncatula 
Diversité taxonomique, phylogénétique et fonctionnelle de trois syntaxons des prairies permanentes 
Modèle prédictif de la biomasse microbienne moléculaire du sol 
Genetic diversity of nodulated root structure and nitrogen nutrition in a core collection of pea 
Trait distribution within winter wheat fields can partly be explained by disturbances and competition for 
resources 
How does functional diversity of plant assemblages reduce growth response of the invasive species 
Ambrosia artemisiifolia L.? 
How does reduced herbicide use affect biodiversity and crop production? 
Reconciling pesticide reduction with economic and environmental sustainability in arable farming 
Assessment of pesticides ecotoxicology on soil microorganism 
Microcosm assessment of the dissipation and soil microbial ecotoxicity of chlorpyrifos and tebuconazole 
using standardized advanced molecular tools 
Loss in microbial diversity affects nitrogen cycling in soil 
GnS-PIPE: an optimized bionformatic pipeline to efficiently assess microbial taxonomic diversity of 
complex environments using high throughput sequencing technologies 
Social media to promote the journal agronomy for sustainable development 
Novel bibliographic maps to guide research units 
Publier la Science, a novel newsletter on scientific publication 
PUBLICATIONS
28 MAGAZINE / NATURE LE BIEN PUBLIC 
Dimanche 15 
décembre 2013 
En partenariat avec l’association Bourgogne Nature, association fédératrice regroupant la Société 
d’histoire naturelle d’Autun, la Société des sciences naturelles de Bourgogne, le Parc naturel 
régional du Morvan et le Conservatoire d’espaces naturels de Bourgogne. 
www.bourgogne-nature.fr 
BIODIVERSITÉ. Elles s’adaptent très bien dans leur environnement. 
Quelquesbonnesnouvelles 
pour lesmauvaisesherbes 
£ Adventices des cultu-res 
? 
Georges Brassens nous 
avait prévenus : « je suis d’la 
mauvaise herbe, braves gens 
(…),etc’estpasmoiqu’onmet 
en gerbes ».Mais alors pour-quoi 
vouloir contrôler les po-pulations 
demauvaises her-bes 
dans nos champs ? Les 
travaux deMalherbologie 
(étude de la flore des champs) 
réalisés à l’INRA de Dijon 
font aujourd’hui appel à 
l’agronomie et à l’écologie 
pour nous éclairer sur la né-cessitédelimiterdetropfortes 
densitésdeplantesadventices 
concurrentes des espèces cul-tivées 
et la volonté de les pro-téger 
car elles font partie de 
notre patrimoine végétal. 
£D’où viennent lesmau-vaises 
herbes des champs ? 
Lesmauvaises herbes que 
l’on peut observer dans les 
champs ont des origines va-riées. 
Une partie d’entre elles 
sont arrivées en France il y a 
8 000 ans en provenance 
d’Asiemineure avec les pre-mières 
semences de cultures. 
Ces messicoles comme le 
bleuetoule coquelicot se sont 
progressivement adaptées de 
génération en génération et 
fontdésormaispartiedenotre 
flore locale.D’autres espèces 
sont arrivées à partir du 
XVe siècle, avec la découverte 
desAmériques,commel’ama-rante, 
ou plus récemment, au 
XIXe siècle, comme le datura 
ou l’ambroisie. La flore ad-ventice 
est donc constituée 
d’unemosaïque d’espèces ce 
qui leur confèreunfortpoten-tiel 
d’adaptation et de survie. 
£Comment peuvent-elles 
survivremalgrétoutcequ’on 
Les mauvaises herbes ne posent 
problème que lorsqu’elles entrent en 
concurrence avec d’autres plantes 
leur fait subir ? 
Lesmauvaises herbes sont 
bien adaptées aux milieux 
perturbés par les activités hu-maines 
et peuvent tolérer des 
contraintes (désherbages chi-mique, 
thermique,mécani-que) 
qui feraient disparaître 
beaucoup d’autres végétaux. 
Mais comment ? Elles ont 
une croissance rapide per-mettant, 
en un temps record, 
une production d’un très 
grand nombre de semences 
pour les espèces annuelles 
comme la mercuriale ou le 
brome stérile.D’autres, les es-pèces 
vivaces, produisent des 
organes de survie souterrains 
comme des rhizomes (tiges 
souterrainesduchiendent)ou 
des bulbes (ail des vignes). Se-mences, 
bulbes, rhizomesper-sistentdans 
le solpourde lon-guespériodes 
leurpermettant 
de se développer à nouveau 
quand les conditions seront 
favorables. 
£En quoi sont-elles nuisi-bles 
? 
Lamajorité desmauvaises 
herbes pose surtout des pro-blèmesdecompétitionavecla 
culture pour les ressources 
(lumière, eau et azote notam-ment). 
C’est donc unique-mentquandilyatropdeplan-tes 
qui se partagent cette 
ressource limitée que la nuisi-bilitépeut 
êtreperçueparune 
perte de rendement.D’autres 
problèmes comme des ris-quesde 
toxicité (datura, ivraie 
enivrante), de favoriser des 
champignons pathogènes 
(chiendent) ou de créer une 
gêne à la récolte (gaillet) sont 
quelquefois signalés. 
On a beaucoup à apprendre 
des plantes advent ices 
concurrentes des espèces 
cultivées, plus communé­ment 
appelées les mauvai­ses 
herbes, 
nPOUR EN 
SAVOIR PLUS 
Une gestion 
complexe 
Dans un article de la re-vue 
scientifiqueBour-gogne 
Nature (n° 7-2008), 
Stéphane Corde au et 
Bruno Chauvel expliquent 
l’intérêt environnemental 
des bandes enherbées le 
long des cours d’eau. Ces 
bandes semées en herbe 
protègent les cours d’eau 
des produits épandus dans 
les champs. Elles héber-gent 
une grande diversité 
d’adventices, trois fois plus 
que dans les champs,mais 
peuvent empêcher le déve-loppement 
de messicoles 
rares.Onvoit donc toute la 
complexité d’une gestion 
“écologique” des zones 
cultivées. 
L’ACTUBN 
RENDEZ-VOUS 
Découverte de la Cistude 
d’Europe le 16 décembre 
Une soirée-conférence orga-nisée 
par le Conservatoire 
d’espaces naturels deBourgo-gne 
et la commune deMarti-gny- 
le-Comte (71) amènera à 
mieux appréhender cette pe-tite 
tortue d’eau douce qui vit 
dans le sud de la Bourgogne. 
Rendez-vous à la salle des fê-tes 
de Poui l loux (71) , à 
19 h 30. Entrée gratuite et 
ouverte à tous. Contact : Cé-cileDiaz 
: 03.80.79.25.99 ou 
cecile.diaz@cen-bourgogne.fr 
LESEXPERTS 
BRUNO CHAUVEL 
ET STÉPHANE CORDEAU 
Chargés de recherche à l’Unité 
mixte de recherche 1347 
agroécologie à l’Inra de Dijon 
Lesmauvaisesherbes 
ont­ellesquelquesqualités 
? 
« Près de 2000 espèces végétales (soit le tiers de la flore en 
France) peuvent se développer spontanément dans les 
champs : cet ensemble d’espèces est connu sous le terme 
de mauvaises herbes. Cette diversité est importante pour 
le bon fonctionnement des zones agricoles en fournissant 
de la nourriture sous forme de feuilles, de nectar, de grai-nes 
aux populations animales (oiseaux, insectes…). La 
présence de fleurs colorées est appréciée dans les paysa-ges 
agricoles. Certaines d’entre elles sont encore réguliè-rement 
consommées par l’homme. » 
CRÉDITS 
Coordination : Daniel Sirugue, 
rédacteur en chef de Bougogne 
Nature et conseiller scientifique au 
Parc naturel régional duMorvan. 
Illustration : GillesMacagno 
Rédaction : Bruno Chauvel 
et Stéphane Cordeau 
Petit glossaire 
Adventice : qualifie une 
plante qui s’ajoute sponta­nément 
à un milieu donné. 
Ce terme est aujourd’hui 
utilisé à la place demauvai­se 
herbe. 
Mauvaise herbe : plante 
indésirable là où elle se 
trouve, notamment à forte 
densité dans les champs. 
Messicoles : plantes 
(bleuet coquelicot, adonis), 
associées aux céréales 
d’hiver (moisson), dont cer­taines 
sont devenues rares. 
Rhizomes : tiges souter­raines.
Pour une meilleure 
cohabitation des 
espèces cultivées et 
des mauvaises herbes 
INRA Département EA, Fiche Presse Actualités 
INRA, le 17/04/2014 
Au coeur des systèmes agricoles, les scientifiques ont établi des 
relations fonctionnelles du cycle de vie des adventices en 
réponse aux techniques culturales. 
Mots-clés : adventice – biodiversité – flore - agroécologie - 
modèle 
Préserver la biodiversité dans les systèmes cultivés 
Les adventices, dites "mauvaises herbes", sont à la fois 
nuisibles pour la production agricole et importantes pour la 
biodiversité des paysages agricoles. L'enjeu est donc de 
comprendre quelles espèces et quels traits sont sélectionnés par 
les pratiques agricoles afin de pouvoir proposer à terme des 
systèmes de culture innovants conciliant production agricole et 
respect de l'environnement. 
Pour prévoir la réponse des espèces adventices aux techniques 
culturales, les chercheurs ont établi des relations fonctionnelles 
prédisant des traits-clé du cycle de vie des adventices à partir 
de traits d'espèces faciles à mesurer. Ces relations ont été 
établies expérimentalement sur un petit nombre d'espèces 
représentatives de la variabilité du paramètre et des traits à 
prédire. Désormais, pour prédire le comportement de nouvelles 
espèces, il suffit de mesurer leurs traits : masse et forme des 
semences, épaisseur des enveloppes, teneur en lipides... Il est 
ainsi possible de prévoir la mortalité des semences adventices 
dans le sol à l'épaisseur de leurs enveloppes, ou la croissance 
pré-levée à la masse de ces semences. 
Comprendre et modéliser la flore des cultures 
L'identification de ces traits va permettre de paramétrer des 
modèles de dynamique adventice pour un grand nombre 
d'espèces. C'est notamment ce qui a été réalisé avec le modèle 
de dynamique de flore, FlorSys, paramétré à l'aide de ces 
relations, puis utilisé dans des études de simulations pour 
identifier les traits d'espèces filtrées par les pratiques agricoles. 
Il est constaté par exemple qu'une augmentation de fréquence 
de labour sélectionne des espèces dont les semences ont des 
enveloppes épaisses, mais des teneurs en lipides faibles. 
La méthodologie utilisée dans cette étude va servir à établir des 
relations fonctionnelles entre paramètres du cycle de vie et 
traits d'espèce pour d'autres processus. Le modèle sera employé 
pour simuler une plus large gamme de systèmes de culture 
capables de concilier maintien de la production agricole, 
réduction des herbicides et préservation de la biodiversité. 
Contact(s) scientifique(s) : Nathalie Colbach - UMR 
Agroécologie DijonCentre(s) associé(s) : Dijon 
© Nathalie Colbach 
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- ------------------------------ 
En savoir plus 
A propos de 
Gérer les adventices à grande échelle 
 Colbach N., Granger S., Guyot S. H. M. 
FlorSys est capable de simuler la dynamique 
& Mézière D. (2014) A trait-based 
de la flore adventice en fonction des modes 
approach to explain weed species response 
de culture : l’élément clé de ce modèle est 
to agricultural practices in a simulation 
principalement le stock de graines présent 
study with a cropping system model. 
dans le sol. FlorSys modélise le cycle de vie 
Agriculture, Ecosystems & Environment 
des adventices, et calcule leur densité et leur 
183, 197-204. 
biomasse. "On peut ainsi simuler les pertes 
 Gardarin A., Dürr C. & Colbach N. 
de rendement qu’elles vont occasionner sur 
(2012) Modeling the dynamics and 
les cultures, mais aussi les aspects positifs 
emergence of a multispecies weed seed 
liés à leur biodiversité, en tant que ressources 
bank with species traits. Ecological 
alimentaires pour les abeilles (via les fleurs) 
Modelling 240, 123-138. 
et les oiseaux (via les semences au sol en 
hiver)", explique Nathalie Colbach. 
 Gardarin A., Dürr C., Mannino M. R., 
Busset H. & Colbach N. (2010) Seed 
mortality in the soil is related to the seed 
coat thickness. Seed Science Research 20, 
243-256. 
En chiffres 
 Une flore de 16 espèces principales 
d'adventices annuelles simulée 
 Les systèmes de culture typiques de 3 
régions françaises étudiés 
 Simulation de chaque scénario sur 24 
ans et répété avec 10 séries d'années 
climatiques choisies au hasard dans la 
météo régionale 
http://www.ea.inra.fr/Toutes-les-actualites/Pour-une-meilleure-cohabitation-des-especes-cultivees-et-des- 
mauvaises-herbes
6 www.forumeco.com 
Environnement. Le Grand Dijon et la Lyonnaise des eaux ont développé le dispositif 
~<-~~Y~':!!~ _p~~':_ l~a!~~~~e-<!_e~ ~~a~~-~e~ ~_ P_~~'!I~ ~~ -~~"!a_y_< !_e_ D Jj~!': ______ _ 
Un tram toujours plus vert 
()Pas une seule 
goutte d'eau 
potable ne 
sera utilisée pour le 
gazon du tramway. Dans une 
démarche écologique et de pré­servation 
de l'environnement, 
la Lyonnaise des Eaux a mis au 
point pour le Grand Dijon le 
dispositif« Eau Verte» depuis 
automne 2012, afin de satisfaire 
tous les besoins urbains en eau 
le long des deux lignes du tram­way. 
Ainsi, c'est vingt kilomèt­res 
de plateforme du tramway 
qui sont entretenues par les eaux 
de drainage issues du parking 
de la Trémouille. Ce dispositif 
spécifique à Dijon utilise deux 
réservoirs historiques datant de 
1835. La réserve du site Darcy 
d'une capacité totale de 2.300 
mètres cube et celle du site de 
Montmuzard d'une capacité de 
3.200 mètres cube distribuent 
cette eau verte grâce à une cana­lisation 
spécifique qui leur per - 
mettent de communiquer.« Ce 
dispositif, qui est avant tout un 
engagement écologique avec I.e 
captageetl'utilisationd'uneres­source 
"perdue'; s'inscrit égale­ment 
dans la réhabilitation du 
patrimoine dijonnais avec l'u­tilisation 
de structures hiswriques 
»,déclare Oaude Valentin, chef 
d'agence de la Lyonnaise des 
eaux à Dijon. 
UN ENTRETIEN EXPÉRIMENTAL 
Les espaces verts du tram ne 
bénéficient pas seulement d'un 
arrosage écologique : dans la 
nuit de mardi 22 avril, des spo­res 
de champignons mycorhi­ziens 
microscopiques ont été 
plantées dans la terre des voies 
du tramway de !'Esplanade 
-~~,... 
Erasme à l'arrêt CHU. Ce sys­tème, 
développé dans l'agri­culture 
et testé pour la première 
fois dans un environnement 
urbain, est une initiative de )'U­nité 
mixte de recherche de l'Ins­titut 
national de la recherche 
agronomique (INRA), de l'uni­versité 
de Bourgogne, d'Agro 
écologie ainsi que du Jardin 
des sciences. Les mycorhizes 
instaurent une relation sym­biotique 
avec les racines des 
plantes. «Elles leur donnent un 
meilleur accès aux éléments 
nutritifs du sol, décuplent le 
volume d'exploration du sol par 
les racines, facilitent leur accès 
à l'e.au et /.es aident à mi,eux résis­ter 
aux stress environnemen­taux. 
Cette expérimentation 
d'une durée de un an va per­mettre 
de baisser les arrosages 
nécessaires pour les sols très 
peu profonds du tramway», 
ajoute Agnès Fourgeron, direc­trice 
adjointe du Jardin des 
sciences. 
THÉO SAFAR 
e 1 ~ 
- 
Le Journal du Palais 4391 du 28-04 au 04-05-2014
| 23 | 
TRAM, RACINES ET CHAMPIGNONS 
Veille scientifique et expériences inédites avec le Jardin des sciences. 
Ce mois-ci, le Jardin des sciences et l’UMR Agroécologie de l’université lancent une 
étude biologique sur le tracé enherbé du tram. Son objet : la « mycorhization » des 
végétaux, autrement dit le processus naturel par lequel des microchampignons 
colonisent les racines des plantes. Les végétaux mycorhizés s’adaptent mieux et nécessitent 
moins d’entretien et d’arrosage, explique Gérard Ferrière, directeur du Jardin des sciences. 
Le jardin botanique, où sont menées d’autres expérimentations avec l’université et l’Institut 
national de la recherche agronomique (Inra), ensemencera quelques-unes de ses plates-bandes 
afin de prouver le bien-fondé de cette alliance. Son bénéfice peut contribuer à 
améliorer le goût des fruits et des légumes, fraises ou salades notamment, que le jardin 
présentera à son public. 
La veille scientifique exercée sur la faune et la flore urbaines conduit aussi à des analyses 
génétiques sur les mésanges, ou à une étude des lichens, bons indicateurs de la qualité 
de l’air. « Vitrine » du vivant, un Observatoire participatif de la biodiversité sera lancé dès ce 
printemps, avec un portail Internet à alimenter de ses propres observations sur la flore 
spontanée, la variété des escargots et les pollinisateurs. 
AGENDA 
> CHAQUE SEMAINE, TENTEZ 
DE DÉCRYPTER UN OSNI 
(objet scientifique non identifié) 
via le site de la mission culture 
scientifique de l’université 
de Bourgogne : 
www.u-bourgogne.fr/-OSNI-.html 
> TOUS LES MERCREDIS À 9 H, 
« LE MICROSCOPE ET LA BLOUSE », 
sur Radio Dijon Campus (92.2 FM), 
avec l’Experimentarium : 
http://dijon.radio-campus.org 
> MERCREDI 5 FÉVRIER, 
JOURNÉE PORTES OUVERTES 
À L’UNIVERSITÉ DE BOURGOGNE. 
Découverte du campus, de ses 
formations et de ses équipements, 
dont AgroSup à 10 h 30 et à 14 h 30. 
À l’Esirem, visites guidées 
des salles de travaux pratiques 
et des stands. 
Rens. : www.u-bourgogne.fr 
> MERCREDI 5 FÉVRIER 
À 20 H, CONFÉRENCE : 
« À LA DÉCOUVERTE DES VINS 
GRECS D’AUJOURD’HUI », 
par Maria Nikolantonaki, chaire 
Unesco « culture et traditions 
du vin », dans l’amphithéâtre de la 
Maison des sciences de l’homme : 
http://iuvv.u-bourgogne.fr/chaire-unesco. 
html 
> VENDREDI 7 FÉVRIER 
À 11 H 30, SÉMINAIRE 
« HOW TO USE DROSOPHILA 
TO STUDY VISION ? », 
par Anna Ziegler, au Centre 
des sciences du goût et de 
l’alimentation, 9 E, bd Jeanne-d’Arc 
: www2.dijon.inra.fr 
> MARDI 11 FÉVRIER DE 10 H À 
18 H, « HISTOIRE DE LA CULTURE 
SCIENTIFIQUE EN FRANCE », 
journée d’études de la chaire 
Unesco « culture et traditions 
du vin », dans l’amphithéâtre de la 
Maison des sciences de l’homme. 
Entrée libre. 
PARTICIPER SOI-MÊME 
À LA RECHERCHE 
Tester un nouveau concept de brosse à dents, 
participer à une étude biomédicale sur le sevrage 
tabagique sont deux exemples des recherches 
réalisées à l’hôpital du Bocage central avec 
l’implication du public, patients ou non (protégés 
par la loi de santé publique du 9 août 2004). En 
agroalimentaire, d’autres laboratoires, dont le Centre 
des sciences du goût et de l’alimentation, sollicitent aussi les novices pour conduire 
des analyses sur les aliments ou les vins, par exemple. 
Rens. : www.chu-dijon.fr - www2.dijon.inra.fr/csga
Dijon : tramway, gazon et champignons, 
patience, ça pousse ! 
Le Bien Public, par E. Ponchon, le 13/05/2014. 
Limiter l’entretien et l’arrosage du gazon du tramway tout en 
le rendant plus résistant grâce aux mycorhizes, c’est l’objectif 
d’une étude scientifique menée à Dijon. 
“Expérience en cours”. Les usagers, cyclistes et piétons de la 
ligne T1 ont de quoi être intrigués à la vue des deux 
panneaux plantés le long des voies. Car, à première vue, entre 
les arrêts “CHU hôpitaux” et “Érasme”, tout semble normal : 
pas d’ustensiles de laboratoire ou d’hommes en blouses 
blanches. Juste quelques mètres carrés de gazon en moins, 
mais qui commencent déjà à repousser par endroits. « C’est 
que vous n’imaginez pas tout ce qui peut se passer sous terre 
», lance dans un sourire Daniel Wipf. 
Professeur à l’Université de Bourgogne et spécialiste des 
mycorhizes, l’homme est à la tête de l’unité mixte de 
recherche (UMR) agroécologie. En collaboration avec 
Agnès Fougeron, conservatrice au jardin des Sciences, la 
Ville de Dijon et le Grand Dijon, le chercheur a lancé une 
expérimentation grandeur nature sur une portion des voies 
engazonnées du tramway dijonnais. « Les études 
scientifiques ont démontré le rôle biofertilisant et 
bioprotecteur des mycorhizes. En d’autres termes, les plantes 
mycorhizées se développent plus rapidement et sont plus 
résistantes que les plantes non mycorhizées », explique 
Daniel Wipf. Il poursuit : « L’idée, avec cette expérience, est 
de tester, sur les voies du tramway, là où la profondeur de 
terre est réduite à 15 cm et où les conditions sont difficiles 
pour le gazon, l’effet bénéfique de la mycorhization et/ou des 
bactéries du sol ». 
Dans la nuit du 22 au 23 avril, à l’heure où les tramways ne 
circulent plus, une pelleteuse est donc entrée en action pour 
décaisser 200 m² de gazon. Là, une vingtaine de personnes, 
gilet jaune et bouteilles en plastique à la main, ont entrepris 
un ensemencement de la zone. « Nous avons utilisé deux 
mélanges de semences pour le gazon. À chacune d’entre elles 
ont été associées vingt-deux combinaisons différentes, des 
associations de champignons et de bactéries, des 
champignons seuls, des bactéries seules que nous avions pour 
certains prélevés au préalable sur le sol du campus », raconte 
le chercheur. 
Une première internationale 
Les 200 m² risquent fort de ressembler, à l’avenir, à un 
damier de gazon plus ou moins vert et plus ou moins dense. « 
Cela nous permettra de faire des comparaisons, de trouver la 
meilleure combinaison de semences et de champignons et/ou 
bactéries pour une mycorhization efficace du sol. Car 
l’objectif poursuivit dans un premier temps à Dijon, est de 
limiter les tontes et l’arrosage tout en rendant le gazon plus 
résistant », précise Daniel Wipf. 
L’étude actuellement menée fait écho à la volonté de la Ville 
de Dijon d’être un exemple en matière de développement 
durable et d’écologie. « La Ville a lancé un plan “biodiversité 
urbaine” et a mis en place différentes actions, telles que 
l’installation de ruches pour le développement des 
pollinisateurs, la création de prairies fleuries ou le tramway, 
un transport doux circulant sur un tapis végétal. L’idée, ici, 
est d’aller encore plus loin dans une gestion écologique de la 
ville », indique Agnès Fougeron, coresponsable de l’étude. 
« Cette expérience, si elle est concluante, est une première 
internationale réalisée en conditions réelles. Elle pourrait 
faire de Dijon une ville référence », précise le directeur du 
jardin des Sciences de Dijon Gérard Ferrière. Il faudra tout de 
même être patient. Les premières pousses sont à peine sorties 
de terre. Deux années d’études devraient être nécessaires 
pour que le suivi de l’expérience soit optimum dans le temps. 
http://www.bienpublic.com/edition-dijon-ville/2014/05/13/tram-gazon-et-champignons-patience-ca- 
pousse
Tram, gazon et champignons 
Site Internet INRA Dijon, rubrique Actualités, 29/04/2014 
Contact : Daniel Wipf & Gérard Simonin 
1er Cru n°7 mai 2014, Journal interne INRA Dijon, 07/05/2014 
Limiter les tontes et les arrosages avec des symbioses raci-naires. 
Une expérience d'agroécologie appliquée. 
Ce printemps, l’équipe « mycorhizes » de l’UMR Agroécolo-gie 
a lancé une expérimentation grandeur nature sur une por-tion 
du tram, en collaboration avec le jardin des sciences, la 
ville de Dijon et le Grand Dijon. L’idée est de tester, sur la 
voie de tramway, où la profondeur de terre est très réduite et 
où les conditions sont difficiles pour le gazon, l’effet bénéfique 
de la mycorhization et/ou de bactéries du sol. En partant tout 
simplement de la constatation suivante : « les végétaux mycor-hizés 
s’adaptent mieux et nécessitent moins d’entretien et d’ar-rosage 
». Deux mélanges de semences (n partenariat avec les 
sociétés DLF France et Naturalis) sont testés avec plusieurs 
modalités et combinaisons d’inoculas (en partenariat avec la 
société Agronutrition). Des comparaisons par exemple seront 
faites entre des inoculas locaux (bactéries extraites du sol du 
campus) ou exogènes, avec bactéries seules, champignons 
seuls ou associations. 
Le but est d’arriver à la fois à limiter les tontes et les arrosages. 
L’essai a été lancé fin avril, de nuit (pour des raisons de sécuri-té 
liée au passage des trams), avec le décapage de l’ancienne 
couche de gazon et un ensemencement modulaire approprié 
(voir le reportage photos). Une vingtaine de personnes étaient 
mobilisées, avec une logistique impressionnante. Michel Bour-geois, 
un stagiaire de l’université de Bourgogne en licence 
professionnelle, Annie Colombet et Odile Chatagnier sui-vent 
l’opération sous la responsabilité conjointe d’Agnès Fou-geron 
(Jardin des sciences) et Daniel Wipf. L’essai au final 
devrait perdurer une à deux années pour un suivi optimum 
dans le temps. Une signalétique sera installée aux abords de 
l’essai. 
Le Jardin des sciences (Parc de l’Arquebuse), où sont menées 
d’autres expérimentations didactiques, ensemencera par ail-leurs 
quelques-unes de ses plates-bandes (notamment pour des 
espèces légumières ou de grande culture) pour montrer aux 
visiteurs du Jardin l’effet des mycorhizes sur la croissance et la 
vigueur de ces plantes. 
De gauche à droite et de haut en bas : 
Prélèvement de carotte de sol du campus, pour isolement et amplification de bactéries bénéfiques locales 
Carotte de sol du campus 
Préparation des inocula bactériens et mycorhiziens et des lots de semences pour les 120 conditions testées 
Première nuit: décapage de l’ancien gazon 
Une voie décapée 
Deuxième nuit: réunion de chantier 
Inoculation et ensemencement 
Finalisation de la parcelle 
http://infos-dijon.com/?p=369252 
http://www.dijon.inra.fr/Toutes-les-actualites/Tram 
https://intranet6.dijon.inra.fr/Newsletter2/Archives/Premier-Cru-Les-News-du-Centre-Inra-de- 
Dijon/2014/7/Tram-gazon-et-champignons
Cesplantes sont nos ennemies 
FLORE.L'Europes'apprêteàleurdéclarerlaguerreet uncomitéparlementairefrançais 
invitelesélusà luttercontrelaproliférationdecesespècesexotiqueset toxiques. 
ELLESTAPISSENTles berges de 
nos ruisseaux, fleurissent au coeur 
des champscultivés,ont coloniséles 
talusde nosrouteset s'épanouissent 
dans lesfrichesindustrielles.Malgré 
leur jolinom exotiqueet leur appa 
rence inoffensive,laberce duCauca 
se, larenouée du Japon, l'orobanche 
et le Datura stramonium figurent 
désormais aux côtés de l'ambroisie 
parmi les plantes invasivesles plus 
surveilléesde l'Hexagone.Alorsque 
les espècestoxiques et envahissan 
tes font actuellement l'objet d'un 
projetde règlementeuropéen,le co 
mité parlementairede suividu ris 
que d'ambroisiea décidéde sensibi 
liserlesélusaux dangersdeces qua 
tre espècesqui colonisentpetit à pe 
tit le territoire. 
Sile pollende l'ambroisieest dé 
sormais bien connu des médecins 
pour ses effetsfortement allergènes, 
on sait moins que lesgrainesde da 
tura, qui se développe dans les 
champs cultivés, sont hautement 
toxiques,que l'orobanchea parasité 
150000 ha de surfaceagricole,affai 
blissant des cultures de haricots,de 
tomates, de tournesols ou de colza. 
Président du comité parlementaire 
de suivi de l'ambroisie,le député-maireUMPde 
Crémieu(Isère),Alain 
Moyne-Bressand,déposera le mois 
prochain une propositionde loi vi 
sant à juguler le développementde 
ces envahisseursnaturels. 
Allergies,brûlures... 
L'ambroisieest désormaisrecensée 
dans 87départements, a été repérée 
dans le boisde Vincenneset près du 
canal Saint-Martin à Paris, Alain 
Moyne-Bressandveut à tout prix 
alerter les pouvoirspublics,les élus 
locauxet la population des dangers 
de cette plante et surtout de la né 
cessitéde l'éradiquer dès qu'elleap 
paraît dans un champ ou au bord 
d'une route. «En aoûtet septembre, 
le pollen d'ambroisie est emporté 
par levent et provoquedes allergies 
gravesau sein de la population,ex 
pliquel'élu :12à 150Ades Françaisy 
sont potentiellement sensibles. » 
Fléau des agriculteurs,la berce du 
Caucase favorisel'érosion des ber 
ges, où elle prolifère,et peut être à 
l'originede sévèresbrûlures si l'on 
entre en contactavecsa sève. 
Dotéed'une forte capacitéd'adap 
tation, la renouée du Japon s'avère 
être une redoutable concurrente 
pour les autres espèces végétales 
sauvagesou domestiqueset s'est dé 
sormaisrépandue partout en France 
le long des routes,coursd'eau et es 
paces en friche.« On ne peut lutter 
contre lesplantes invasivesque lors 
de leur phase d'introduction mais 
une fois qu'elles sont naturalisées 
sur leterritoire,il est quasimentim 
possiblede les éradiquer», explique 
Bruno Chauvel,chercheur à l'Insti 
tut national de la rechercheagrono 
mique(Inra). 
Le destin des 300 à 500 plantes 
exotiquesintroduites en Europe au 
cours des siècles est parfois singu 
lier.Longtempsconsidérésdans les 
champs cultivéscomme des «mau 
vaisesherbes»,le bleuetet le coque 
licot ont été en voie de disparition 
avant d'être finalement réhabilités 
et de fairepartie intégrantede notre 
patrimoine. FRÉDÉRMIOCUCHON 
A Lepollend'ambroisiepeutdéclencher 
desallergiegsraves(.Laurecniptriani) 
4 Ledaturaest uneplante 
très toxique.(ArtJla.ftZwiufeJ 
A LarenouéeduJaponest extrêmementinvasive.iwa» lo'x A LasèvedelaberceduCaucaseprovoquede sévèresbrûlures,ion; 
Tous droits de reproduction réservés 
Date : 22/03/2014 
Pays : FRANCE 
Page(s) : 16 
Rubrique : SOCIÉTÉ 
Diffusion : 250647 
Périodicité : Quotidien 
Surface : 47 %
marchés appros 
HERBICIDES > Vaincre les résistances 
Les résistances aux herbicides se développent, chez les graminées comme les dicotylédones. Il est essentiel 
de rester vigilant, et de bien utiliser tous les outils, agronomiques et chimiques, pour désherber. 
(Un département ne contient 
pas 100 % de parcelles 
résistantes.) 
résistance émergente au glypho-sate 
Prudence avec les variétés tolérantes aux herbicides 
38 I Agrodistribution I 245 - janvier 2014 
a été confirmée pour le ray-grass 
et la vergerette en vigne. 
Bientôt en grandes cultures ? 
« Aux Etats-Unis, elle existe de-puis 
1996-1997, conséquence de 
l’utilisation intensive de variétés 
OGM, relate Christophe Délye. 
La situation n’est pas la même 
ici : le risque de sélectionner di-rectement 
la résistance est assez 
faible. En revanche, elle pourrait 
passer du vignoble aux grandes 
cultures. L’uniformisation du 
désherbage avec les inhibiteurs 
de l’ALS [groupe B, ndlr] repré-sente 
un risque bien plus élevé. » 
A l’heure actuelle, la résistance 
au groupe B est installée chez le 
vulpin et le ray-grass et émer-gente 
chez le coquelicot (voir 
carte). Des cas ont aussi émer-gés 
chez des bromes, agrostis, 
folle-avoine et matricaire et, plus 
récemment, chez de la stellaire 
en 2012, en Normandie dans 
du blé, et chez du panic pied-de- 
coq en 2012, en Camargue 
Les 21 et 22 octobre der-niers 
se sont tenues à 
Avignon les premières 
JéR, journées d’échanges 
sur les résistances aux produits 
de protection des plantes - herbi-cides, 
insecticides et fongicides -, 
organisées par R4P (réseau de 
réflexion et de recherches sur 
les résistances aux pesticides). 
L’objectif, « échanger avec la pro-fession, 
favoriser les transferts », 
précise Myriam Siegwart de 
l’Inra d’Avignon, l’une des neuf 
membres du R4P, issus de l’Inra, 
de l’Anses et de la DGAL. 
Pénurie de nouveaux 
modes d’actions 
Pourquoi vouloir prévenir 
l’apparition de résistances aux 
herbicides ? « Pour une protec-tion 
intégrée efficace », répond 
Christophe Délye, membre du 
R4P, de l’Inra de Dijon. Et il ne 
faut pas espérer l’arrivée miracu-leuse 
d’herbicides inédits : « la 
découverte du dernier nouveau 
mode d’action date de 1991 ». 
En France, des résistances ont 
été confirmées pour les groupes 
les plus utilisés : A, B, C et G 
(lire encadré). « Une cible = un 
mode d’action = un groupe = 
une lettre », martèle Christophe 
Délye. Pour le groupe C, la résis-tance 
est limitée aux triazines, 
aujourd’hui interdites. Pour le 
groupe A (inhibiteurs de l’AC-Case), 
vulpin, ray-grass, agrostis 
et avoine sont les plus concer-nés. 
Quant au groupe G, une 
Modes d’actions 
les plus utilisés 
dans du riz. « Il semble y avoir un 
développement plus rapide des 
phénomènes de résistance, lié 
notamment à l’utilisation crois-sante 
d’inhibiteurs de l’ALS », 
alerte Christophe Délye. 
Efficacité et diversité 
du désherbage 
« Il est illusoire d’imaginer préve-nir 
les résistances. Par contre, on 
peut envisager retarder leur évo-lution 
», prévient le chercheur. 
Avec deux mots d’ordre : effica-cité 
et diversité. « Une forte effi-cacité 
va favoriser une résistance 
liée à la cible [mutation concer-nant 
la cible de l’herbicide, ndlr], 
moindre mal que la résistance 
non liée à la cible », explique 
Christophe Délye. En parallèle, il 
faut alterner les moyens de lutte 
dans la rotation, combiner pro-phylaxie, 
méthodes chimiques 
et non chimiques, et varier les 
modes d’actions. « Il faut favori-ser 
en premier lieu les pratiques 
non chimiques », rappelle Chris-tophe 
Délye. En attendant les 
prochaines JéR en 2014, cha-cun 
est invité à faire remonter 
d’éventuels cas inédits. Un ques-tionnaire 
« détection précoce 
de phénomènes de résistance », 
est disponible sur demande à 
delye@dijon.inra.fr. n 
Marion Coisne 
En France, des VTH (variétés 
tolérantes aux herbicides) 
sont disponibles sur tournesol 
(Clearfield, résistant à l’imaza-mox 
et Express SX/tribénuron), 
colza (Clearfield), et maïs (Duo 
System/cycloxydime, peu uti-lisé). 
L’imazamox et le tribénu-ron 
sont des inhibiteurs de l’ALS. 
« C’est le groupe d’herbicides 
avec le plus fort risque de résis-tance 
qui soit, rappelle Chris-tophe 
Délye. Il est essentiel de 
raisonner l’emploi des VTH dans 
une diversité de pratiques. » 
Chez BASF, Olivier Grosjean se 
veut rassurant : « Clearfield 
n’amplifie pas le risque d’appa-rition 
de résistance aux inhibi-teurs 
de l’ALS. Un plan d’accom-pagnement 
a été mis en place 
avec l’ensemble de la filière. 
C’est une initiative inédite en 
Europe. » Reste que « utiliser des 
VTH en cas de très forte infes-tation 
est très risqué », observe 
Christophe Délye. 
n Groupe A (inhibiteurs de 
l’ACCase) : fénoxaprop, clodi-nafop, 
diclofop, pinoxaden, 
cléthodime, cycloxydime... 
n Groupe B (inhibiteurs 
de l’ALS) : iodosulfuron, 
metsulfuron, pyroxsulame, 
imazamox... 
n Groupe C (inhibiteur du 
photosystème II) : atrazine, 
métamitrone, bentazone, 
ioxynil, bromoxynil... 
n Groupe G (inhibiteur de 
l’EPSPS) : glyphosate. 
Les coquelicots résistants progressent 
Date de collecte du premier cas confirmé de résistance 
du coquelicot aux herbicides de groupe B (inhibiteurs de l’ALS) 
dans chaque département 
Source : Inra, Anses 
2006 
2007 
2009 
2010 
2011 
2012 
2013
Bioagresseurs : 
à l’affût de nouvelles 
résistances 
Un questionnaire destiné aux agriculteurs 
permet d’identifier des suspicions 
de nouveaux cas de résistances 
aux pesticides. 
La réduction de la diver-sité 
des modes d’action 
des produits phytos 
et la baisse des doses 
d’emploi entraînent une recru-descence 
des cas de résistance. 
Maladies, adventices et rava-geurs 
sont concernés. Pour 
le réseau de réflexion et de 
recherches sur les résistances 
aux pesticides, constitué notam-ment 
de l’Inra, de l’Anses et 
du ministère de l’Agriculture, 
« plus la résistance est détec-tée 
tôt (avec de très faibles fré-quences 
de résistants), plus on 
a une chance de se débarrasser 
des résistants ». Mais « il ne faut 
pas rêver, préviennent les cher-cheurs, 
tout produit phytosa-nitaire 
"perdu" pour cause de 
résistance l’est généralement 
pour longtemps, voire pour de 
bon ». De la même façon, ils esti-ment 
qu’il est « illusoire d’imagi-ner 
prévenir les résistances, en 
revanche, il est envisageable de 
retarder leur évolution ». 
Pour limiter le risque, il est 
conseillé de diversifier la rota-tion, 
les pratiques de contrôle 
(résistance variétale, lutte non 
chimique...) et les modes d’ac-tion 
des produits phytos. Enfin, 
la détection précoce d’une résis-tance 
permettra de limiter sa 
propagation. 
Détection précoce 
Devant ce constat, le Réseau 
français pour la santé végé-tale 
(1) a créé un questionnaire 
sur la « détection précoce des 
résistances », destiné aux agri-culteurs. 
Le but : identifier des 
suspicions de nouveaux cas de 
résistance en France en suivant 
les modes d’action récemment 
introduits sur le marché, les 
nouveaux bioagresseurs et 
ceux peu suivis, comme sur 
les cultures mineures. 
Le Réseau français pour la 
santé végétale demande « de ne 
rapporter que des cas d’échec 
de traitement qui ne soient pas 
facilement explicables autre-ment 
que par la présence pos-sible 
de résistances ». Après 
l’analyse des questionnaires, 
il faudra vérifier la réalité des 
cas de résistance signalés. « La 
Suivi postautorisation des firmes 
Dans le cadre de l’autorisation de 
mise sur le marché des produits, 
Jacques Grosman, du ministère 
de l’Agriculture, rappelle que les 
firmes doivent donner toute infor-mation 
sur le risque d’apparition 
de phénomènes de résistance lié 
à l’utilisation des produits. Si un 
risque est identifié, les firmes met-tent 
en place une surveillance 
de postautorisation pour décrire 
la résistance et la baisse 
d’efficacité du produit. 
Le ministère de l’Agriculture pilote 
aussi un plan de surveillance des 
phénomènes de résistance. Si des 
pertes d’efficacité engendrées par 
le développement de résistances 
sont notées, des recommanda-tions 
sont données dans les notes 
nationales, et les conditions d’ap-plication 
liées aux autorisations 
de mise sur le marché peuvent 
être modifiées. 
cultures
PH. MONTIGNY 
démonstration de la présence 
d’une résistance nécessite une 
analyse de la population sus-pecte 
grâce à des tests de sen-sibilité 
notamment », précise 
Christophe Délye, de l’Inra de 
Dijon. L’Inra pourra alors car-tographier 
les nouveaux cas de 
résistance en déterminant leur 
position et leur étendue géo-graphique. 
Les conseillers agri-coles 
et les agriculteurs peuvent 
demander des questionnaires 
auprès de Christophe Délye à 
delye@dijon.inra.fr. 
De prochains articles dans 
nos colonnes préciseront les 
pistes à suivre pour réduire 
les risques de sélection de 
résistance afin d’améliorer 
la durabilité des produits 
phytos . Le premier ser a 
publié dans notre dossier 
sur les fongicides, à paraître 
le 29 novembre. 
Florence Mélix 
(1) Le RFSV a été créé en 2011 pour contri-buer 
à la maîtrise de la santé des végétaux. 
En font partie les laboratoires publics et 
privés, les organismes de recherche et déve-loppement 
(Cirad, Inra, APCA, Gnis…), 
l’UIPP, l’UFS, l’administration... 
Cartographie. L’analyse 
des réponses au questionnaire 
permettront de différencier l’échec 
d’un traitement, d’une présence 
réelle de résistance afin de 
déterminer la position et l’étendue 
géographique des nouveaux cas. 
Ici, une photo de coquelicots 
potentiellement résistants 
à certains herbicides. 
Définitions 
Résistance d’individus 
Selon l’organisation mondiale de 
la santé, la résistance est définie 
comme l’apparition, dans une 
population, d’individus possédant 
la faculté de tolérer des doses de 
pesticides qui exerceraient un effet 
létal sur la majorité des individus 
composant une population nor-male 
de la même espèce. 
La résistance de la septoriose 
sur blé pose problème. 
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Des résultats de premier plan pour 
l’INRA de Dijon 
Le Bien Public, La Rédaction, le 13/09/2014. 
Article qui cite l'UMR Agroécologie, plus particulièrement l'équipe EMFI de 
L. Philippot 
Le résultat des recherches a été publié dans la revue Nature Climate Change 
de septembre 2014. Photo INRA 
Une équipe de l’Unité mixte de recherche (UMR) Agroécologie de Dijon (UMR AgroSup Dijon / INRA / Université de 
Bourgogne) vient d’obtenir des résultats de premier plan publiés dans la revue internationale Nature Climate Change de septembre 
2014. Ces résultats soulignent « l’importance de la diversité microbienne dans le fonctionnement des sols et pour les services 
qu’ils délivrent ». Ces travaux ont été réalisés dans le cadre du projet européen EcoFINDERS (piloté par l’UMR Agroécologie), 
avec le soutien de la Région Bourgogne et de l’Ambassade de France en Irlande. 
http://www.bienpublic.com/edition-dijon-ville/2014/09/13/des-resultats-de-premier-plan-pour-l-inra-de- 
dijon 
https://intranet6.dijon.inra.fr/Newsletter2/Archives/Premier-Cru-Les-News-du-Centre-Inra-de- 
Dijon/2014/8/Au-coeur-de-la-science/Gaz-a-effet-de-serre
Pollens, l'allergie qui gagne du terrain 
Article et film interview (4mn12) d'actualité sur le site Internet INRA National, 
le 30/04/2014 
Rhinite, conjonctivite, asthme… Chaque année, des millions de Français souffrent d’allergies au pollen plus ou moins 
invalidantes. Cette maladie devrait toucher une personne sur deux d’ici 2050. En cause : la pollution, le changement climatique et 
l’urbanisation. Qu’en est-il exactement ? Le point avec Bruno Chauvel de l’Inra Dijon, également coordinateur de l’Observatoire 
des ambroisies. 
Mots-clés : allergie - ambroisie - pollen - pollinose - allergène 
Bruno Chauvel, coordinateur de l'Observatoire des ambroisies, est 
chargé de recherche à l’Unité Agroécologie à l’Inra de Dijon. 
Printemps rime avec pollinisation, et la pollinisation est au coeur de la 
reproduction des espèces végétales. De nombreuses plantes libèrent dans 
l’atmosphère leurs grains de pollen (l'élément fécondant mâle de la fleur) 
qui seront transportés jusqu’aux stigmates (organe récepteur femelle) par 
le vent. Ces espèces, dites anémophiles car elles utilisent le vent pour 
assurer leur dissémination pollinique, produisent un nombre important de 
grains de pollen. Il suffit parfois de quelques dizaines de grains de 
pollens pour provoquer des manifestations allergiques.¨ 
En 30 ans, la quantité de pollen aurait doublé en France, le nombre des 
allergies également. La France compte 20 à 25 % d'allergiques en France dont 10 % aux pollens. Une personne sur deux serait 
touchée en 2050. La pollution atmosphérique, l’urbanisation, le changement climatique, sont les principaux accusés de la 
modification de l’agressivité des pollens. D´autres facteurs peuvent intervenir : la présence simultanée de plusieurs pollens 
allergisants, l´existence de réactions croisées entre des pollens de la même famille ou avec certains aliments ou un terrain 
génétique prédisposant à développer cette allergie. 
Exposition aux pollens et risques allergiques (2013). © RNSA
Les allergies au pollen (pollinoses) sont évidemment liées à la pollinisation des plantes. Dans l’année, divers pollens se succèdent 
dans l’air et on parle par conséquent de saisons polliniques. La saison des arbres est la première. Vient ensuite la saison des 
graminées. La dernière est celle de l’ambroisie. 
LA MÉTÉO DES POLLENS 
Le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA). 
Ce réseau assure la surveillance des pollens sur 70 sites répartis dans toute la France. Sur son site, on trouve toutes les infos sur les 
pollens circulant pour chaque région. Le RNSA met en place des bulletins allergo-polliniques, cartes et graphiques, du risque 
allergique par ville ou par pollen. Ces bulletins sont établis à partir des types de pollens présents, leur quantité dans l’air, la 
situation géographique, les données cliniques associées ainsi que les conditions météorologiques. 
Il est possible de s'inscrire à la liste de diffusion du RNSA pour recevoir des alertes polliniques hebdomadaires dans les 
départements avoisinant sa ville ou sa région. 
Plus d’infos sur le site du RNSA : http://www.pollens.fr/accueil.php 
Contact : Michel Thibaudon 
Les pollens ne sont pas tous dangereux 
Le pouvoir allergisant des pollens est différent selon la dimension des grains, le taux 
de protéines allergisantes, et leurs capacités de transport. Pour provoquer une 
réaction allergique, il faut : 
 que le pollen d´arbre ou herbacée soit émis en grande quantité. C'est le cas 
des plantes anémophiles : graminées, ambroisies, cyprès, bouleau ; 
 qu´il soit de petite taille. Les grains de pollen resteront d´autant plus 
longtemps dans l´atmosphère, et pourront parcourir de plus grandes distances s´ils 
sont petits et légers. C’est pourquoi on trouve des pollens allergisants aussi bien 
dans les villes qu´à la campagne ; 
 qu´il ait un fort pouvoir allergisant. Il faut qu´il puisse libérer ses particules 
protéiques responsables de la sensibilisation. Source RNSA. 
L’ambroisie, premier allergène de la région Rhône-Alpes 
 Allergies : gare à l’ambroisie ! 
Originaire d’Amérique du Nord et du Canada, « l’herbe à poux » est arrivée en France à 
la fin du 19e siècle. 
 L’ambroisie sous surveillance 
Fléau pour la santé, la plante coûte 15 à 20 M € à l’assurance maladie (données 2011 pour 
la seule caisse primaire d’assurance maladie de la région Rhône-Alpes), elle est aussi une menace pour l’agriculture. 
http://www.dijon.inra.fr/Toutes-les-actualites/allergies
Peut-on vaincre les allergies? 
Emission "Enquête de santé" sur France 5 
Parmi les invités : Bruno CHAUVEL, le 1er/04/2014 
Acariens, pollens, aliments... Les allergies touchent aujourd'hui en France près de 22 millions de personnes, deux fois plus qu'il y 
a trente ans. Pourquoi sont-elles en constante augmentation et existe-t-il des solutions pour en venir à bout ? Enquête sur un 
problème de santé publique majeur. ''Peut-on vaincre les allergies ?'', un documentaire et un débat diffusés le 1er avril à 20h35 sur 
France 5. 
C'est une menace invisible, présente dans les aliments, dans les maisons, dans l'air que nous respirons... Une maladie parfois 
mortelle, qui fait chaque année plus de victimes. L'allergie touchait en 1960 à peine 3% de la population française. Aujourd'hui, ce 
chiffre atteint 30%. Un problème de santé publique qui tourne à l'épidémie, car dans 20 ans, selon les spécialistes, un Français sur 
deux pourrait être allergique ! 
Acariens, moisissures, pollens, allergènes cachés dans nos assiettes... Pour les malades, l'allergie est un combat quotidien, avec ses 
pièges et ses dangers. Philippe lutte sans relâche contre l'ambroisie, une plante très allergisante qui a envahi son jardin et toute la 
vallée du Rhône. Amélie, elle, doit composer avec son allergie aux noix. Lorsqu'elle fait ses courses, elle doit toujours rester sur 
ses gardes, et les sorties au restaurant lui sont désormais interdites. 
Dans les cas les plus graves, un simple contact avec l'allergène peut conduire au décès. C'est ce qui est arrivé à Bastien, 8 ans, 
victime en 2007 d'un choc anaphylactique, une réaction allergique gravissime. Depuis, ses parents ont entamé une procédure 
judiciaire. Ils veulent comprendre pourquoi leur fils a mangé du fromage de brebis alors que toute l'équipe de l'école connaissait 
son allergie. 
Tout le monde peut-il être un jour concerné par cette maladie ? Qu'avons-nous changé dans nos modes de vie pour subir cette 
vague d'allergies ? Certains scientifiques accusent la pollution atmosphérique. D'autres mettent en cause l'excès d'hygiène et 
d'antibiotiques dès la petite enfance. Nos habitudes alimentaires sont également pointées du doigt. 
Alors que les chercheurs tentent de mieux comprendre l'origine et les mécanismes de cette maladie complexe, les patients doivent 
apprendre à vivre avec leur allergie, car il n'existe pas de traitement unique. La désensibilisation est une solution mais son 
efficacité reste limitée. 
L'allergie est la quatrième maladie mondiale selon l'OMS mais elle continue d'être considérée comme une pathologie anodine. 
Pourtant chaque année, 2.000 personnes meurent à la suite d'une crise d'asthme. Pour les experts, il est urgent de repenser notre 
mode de vie, sous peine, un jour, de devenir tous allergiques. 
Les invités : 
 Dr Florence Trébuchon, allergologue 
 Dr Martine Drouet, responsable de l'unité allergologie générale au CHU d'Angers 
 Catherine David, chargée de mission à l'Association française pour la prévention des allergies (AFPRAL) 
 Bruno Chauvel, chercheur à l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) 
http://www.allodocteurs.fr/actualite-sante-enquete-de-sante--peut-on-vaincre-les-allergies-- 
13006.asp?1=1
Des pépites dans vos assiettes : 
les bienfaits des légumineuses... 
G. Simonin, R. Thompson and C. Salon, 
Site Internet INRA Dijon, rubrique Actualité, 14/02/2014 
Keywords: alimentation;legumineuse;pois;systeme agricole durable;PEA MUST 
Dans le contexte actuel de nouvelles attentes sociétales concernant 
la préservation de l’environnement, la sécurité alimentaire et la 
qualité de l’alimentation, les légumineuses, comme les pois, les 
lentilles, les haricots, riches en protéines et en nutriments de valeur, 
sont à nouveau au menu et dans les assiettes. L’intérêt de leur 
culture et de leur utilisation est renouvelé. 
L’Homme utilise les légumineuses dans son alimentation depuis 
l’émergence de l’agriculture, il y a environ 10000 ans. Dans les pays 
à économie riche, le vingtième siècle a vu le remplacement 
progressif d’une grande part des protéines végétales par celles 
d’origine animale. 
Différentes recommandations nutritionnelles préconisent 
d’augmenter notre consommation de légumes secs. Pourtant elle 
reste faible en quantité et seulement un tiers de la population 
française en est consommatrice. 
En agriculture, les coûts énergétiques, la consommation d’eau et 
l’occupation de terrain, la production de gaz à effet de serre associés 
aux activités agricoles sont beaucoup plus élevés lors de production 
de protéines animales que pour celles de protéines végétales. Ces 
aspects encore méconnus il y a une dizaine d’années, rentrent petit à 
petit dans notre paysage culturel, dans le cadre de l’agroécologie, 
avec en toile de fond une demande croissante pour les ressources en 
viande mondiales qui ne peuvent pas se démultiplier. 
Des bénéfices écologiques indéniables… 
Grâce à la symbiose entre leurs racines et certaines bactéries du sol 
(les Rhizobia), les légumineuses n’ont pas besoin de fertilisation 
azotée et elles sont un élément clé pour une agriculture durable, avec 
moins d’intrants. Cette particularité est remarquable en soi, mais les 
légumineuses représentent aussi une possibilité de diversification et 
d’innovation en matière culturale et permettent donc de réduire la 
pression de bioagresseurs dans les rotations, elles apportent 
différents services écologiques dans les systèmes de culture et elles 
améliorent la qualité des sols ... Elles sont ainsi une alternative 
écologiquement intéressante aux cultures les plus rentables 
aujourd’hui : blé, orge, maïs, colza, dès lors que le contexte 
économique et réglementaire est adapté. 
Aspects culinaires : soyez créatifs ! 
Parmi les espèces cultivées, les graines de légumineuses sont les 
plus riches en protéines (entre 20 et 30% de la matière sèche). Ces 
protéines sont complémentaires en terme de composition en acides 
aminés aux protéines de céréales. 
Les légumineuses ont une bonne valeur nutritionnelle et présentent 
un faible indice glycémique du fait des caractéristiques de leurs 
réserves carbonées (glucides complexes, fibres, lipides). Elles sont 
aussi connues pour leurs effets anti-cholestérol et pour leur teneur en 
composés bioactifs (par ex polyphénols), en minéraux et en 
vitamines. 
Les effets « santé » les mieux démontrés concernent surtout la santé 
cardiovasculaire ou le risque de diabète de type 2. Par ailleurs, les 
produits issus de légumineuses peuvent être des sources de protéines 
alternatives intéressantes pour certaines catégories de personnes, car 
peu riches en graisses saturées. 
Manger une à deux fois par semaine une part de légumineuses en 
remplacement d’un plat carné est donc tout à fait bénéfique et 
équilibré. 
De nouvelles variétés en émergence 
Les collections de ressources génétiques disponibles, utilisées pour 
l’amélioration des plantes, permettent d’envisager la création de 
nouvelles variétés mieux adaptées aux besoins actuels : d’une part 
pour l’alimentation directe et d’autre part pour des utilisations 
industrielles avec des procédés innovants (formulations, extractions, 
fractionnement, préparations, qualités organoleptiques des farines). 
Les procédés de transformation, de fermentation et de texturation 
déjà appliqués pour le soja, dominant le marché, peuvent être mis en 
oeuvre avantageusement pour d’autres légumineuses. 
Face au défi de la croissance de la population mondiale et des 
besoins alimentaires associés, la consommation de davantage de 
graines de légumineuses à faible coût de production et à forte valeur 
environnementale, peut contribuer à des systèmes d’alimentation 
équilibrés et durables. 
En savoir plus : Les compétences de l’INRA de Dijon 
Le Bureau des ressources génétiques coordonne la politique 
nationale pour les espèces gérées et exploitées par l’Homme, via des 
réseaux réunissant partenaires publics et privés. L’Inra en est un des 
principaux acteurs. Il existe ainsi des collections de pommiers, de 
poiriers, de tomates, de fruits à noyaux, de choux, de plantes 
fourragères, une cryobanque nationale pour la conservation de 
semences et d’embryons d’espèces animales, etc. 
Pour ce qui est des légumineuses, ce sont des plantes qui ont encore 
été peu travaillées, en comparaison aux céréales, et qui présentent 
donc des potentialités. Les collections nationales de pois, de lupins, 
de féveroles sont entretenues et conservées à l’Inra de Dijon, qui 
héberge des compétences en amélioration des plantes pour ces 
plantes. Ce sont près de 5000 lignées pour le pois, 1000 pour le 
lupin et 1000 pour la féverole qui sont conservées. 
De grands programmes de recherche sur les légumineuses sont en 
cours et pilotés par le Centre Inra de Dijon (UMR Agroécologie), 
qui est le centre de référence en la matière : séquençage du génome 
de légumineuses, Investissement d’Avenir PeaMust, Programme 
Européen Legato, avec en vue notamment des améliorations 
variétales pour adapter ces cultures aux contraintes 
environnementales, agronomiques, économiques et technologiques. 
Des détails sur le projet PeaMust : Fiche Projet PeaMust 
http://www.dijon.inra.fr/Toutes-les-actualites/Des-pepites-dans-vos-assiettes
La résistance existait 
avant les herbicides 
INRA Département SPE, Fiche Presse Actualités INRA, le 28/02/2014 
L’analyse récente de collections d’herbiers, dont certains plus que bicentenaires, suggère que le risque de résistance aux 
herbicides pourrait être plus élevé que ce que l’on pensait : la diversification des techniques de désherbage est plus que jamais à 
l’ordre du jour. Ces résultats de recherche obtenus par des chercheurs de l’Unité Agroécologie de Dijon ont été publiés dans la 
revue scientifique PlosOne d’octobre 2013. 
Fréquence de gènes et résistance 
Les herbicides sont des molécules organiques de synthèse qui agissent en perturbant les fonctions vitales 
des végétaux ciblés. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, l’emploi d’herbicides est devenu la 
stratégie de base pour lutter contre les mauvaises herbes (adventices) dans la plupart des systèmes de 
culture. Une substance herbicide, quelle qu’elle soit, a une efficacité au champ d’une durée de vie 
limitée. Ceci est dû à la sélection par les herbicides de plantes présentes dans les parcelles et qui 
possèdent naturellement un ou plusieurs gènes de résistance. Les herbicides ne tuent que les plantes 
sensibles. De ce fait, au fur et à mesure des traitements réalisés chaque année, la fréquence de plantes résistantes augmente dans 
les populations d’adventices. Le phénomène de résistance aux herbicides est largement répandu aujourd’hui, avec des cas 
répertoriés dans 232 espèces d’adventices dans le monde. 
La question de la fréquence d’individus résistants dans les populations d’adventices avant tout emploi d’herbicides (fréquence 
initiale) est récurrente en malherbologie. D’une génération à l’autre, des mutations apparaissent et disparaissent sans cesse, 
spontanément, dans les populations d’adventices au champ. Par défaut, on estime la fréquence de mutation spontanée dans un 
gène donné à un cas sur 1 milliard. Si des mutations conférant une résistance à des herbicides existent à une fréquence supérieure 
à celle-ci dans les populations d’adventices avant la commercialisation des herbicides, l’évolution de la résistance sera plus rapide 
que ce que l’on pensait. 
Le vulpin et les herbicides, un phénomène de sélection Darwinienne 
Pour répondre à cette question, les chercheurs ont étudié les mutations dans le gène de l’Acétyle-Coenzyme a Carboxylase 
(ACCase) qui confèrent une résistance à des herbicides chez le Vulpin des champs. L’ACCase est la cible d’herbicides anti-graminées 
largement utilisés en France. Le Vulpin est une graminée messicole devenue une mauvaise herbe majeure en France 
depuis les années 1960. L’idée a été de travailler sur des plantes qui n’avaient jamais connu d’herbicides : des plantes contenues 
dans des collections d’herbiers antérieures à l’emploi des herbicides. 
L’analyse de l’ADN de 734 plantes collectées entre 1788 et 1975 et conservées dans les herbiers de Dijon, Genève et Montpellier 
a permis de trouver une mutation chez une plante prélevée en 1888. Cette mutation, est actuellement la plus répandue dans les 
populations de Vulpin où la résistance a évolué. Cette découverte confirme le fait que la résistance est un processus de sélection 
Darwinien. Elle suggère également que la fréquence initiale de certaines mutations dans les populations d'adventices pourrait être 
plus élevée que la fréquence « de mutation ». Autrement dit, la fréquence initiale des plantes résistantes dans les parcelles pourrait 
être supérieure à ce que l’on pensait jusqu’ici. De ce fait, le risque de résistance, ou la facilité avec laquelle les traitements 
herbicides peuvent sélectionner des plantes résistantes, pourrait être plus élevés que généralement admis. 
Pratiquer un désherbage diversifié et intégré 
Il ne faut cependant pas conclure de ce travail qu’un développement rapide des résistances est inéluctable et qu’il 
est inutile de raisonner le désherbage chimique pour enrayer ce phénomène. Au contraire, les résultats de cette 
étude vont dans le sens d’une utilisation raisonnée des herbicides dans le cadre d’un désherbage intégré mettant 
en oeuvre une diversité de solutions non chimiques et chimiques la plus large possible afin de ralentir la sélection 
de résistances. 
Cette diversité, qui doit être le principe de base du désherbage, est d’autant plus facile à réaliser que l’on met en 
oeuvre une rotation longue avec des cultures diversifiées. Ce type de rotation permet l’emploi de pratiques 
agronomiques non chimiques (alternance des dates de semis, faux semis …) et l’utilisation d’une plus grande 
diversité d’herbicides qui concourent au maintien d’une densité d’espèces adventices compatible dans la durée 
avec une production viable. Plus que jamais, les agriculteurs ont intérêt à diversifier leurs techniques de désherbage pour qu’elles 
restent efficaces dans la durée. 
Contact(s) scientifique(s) : Bruno Chauvel UMR AGROECOLOGIE Christophe Délye UMR AGROECOLOGIE 
En savoir plus 
Délye C.*, Deulvot C., Chauvel B.** 2013. DNA Analysis of Herbarium Specimens of the Grass Weed Alopecurus myosuroides Reveals Herbicide Resistance Pre-Dated Herbicides. 
PLOS ONE, 8, (10), e75117. 
Deulvot C., Boucansaud K., Michel S., Pernin F., Chauvel B.**, Délye C.* 2013. Herbicides : la résistance existait avant eux... la preuve. Phytoma – LdV 669, 30-33. 
http://www.spe.inra.fr/Toutes-les-actualites/La-resistance-existait-avant-les-herbicides 
http://www.spe.inra.fr/en/All-the-news/Resistance-existed-before-herbicides
GenoSol : 
La mémoire des sols à Dijon 
Le Bien Public, par A.F. Bailly, le 19/02/2013 
Mélanie Lelièvre, animatrice de la plateforme, 
montre le fonctionnement d’une des machines. Photo A.-F. B. 
Unique en France et en Europe, GenoSol conserve 
à Dijon la mémoire génétique des sols. 
Savez-vous que dans un gramme de sol, il existe un 
milliard de bactéries et un million d’espèces de 
bactéries différentes ? Ce monde de l’infiniment 
petit est celui qu’explore actuellement la plateforme 
GenoSol, composante d’une unité d’agroécologie 
de l’Inra Dijon. 
Unique en Europe, GenoSol ne se connaît pas 
d’équivalent dans le monde. « Nous nous 
intéressons aux micro-organismes dans les sols, les 
bactéries – dont la plupart ne sont pas nocives – et 
les champignons microbiens », explique Samuel 
Dequiedt, directeur technique de la plateforme. 
Des « bébêtes » infiniment petites, mais aussi 
infiniment nombreuses. Ces organismes microbiens 
jouent un rôle dans la fertilité des sols, dans la 
transmission des pollutions, dans le changement 
climatique, dans la structuration des sols. 
Le chercheur précise : «On est passé de la biologie 
pasteurienne, autrement dit la mise en culture de 
micro-organismes, à la biologie moléculaire. On 
caractérise la diversité à partir des ADN identifiés ; 
on appelle cela l’écologie moléculaire». 
Les objectifs de GenoSol sont nombreux : 
centraliser les échantillons de sols au sein d’un 
conservatoire à la disposition de la recherche 
scientifique, développer des outils moléculaires 
pour caractériser ces sols, établir une base de 
données pour comprendre l’évolution de la 
biodiversité dans le temps et dans l’espace, en 
fonction des caractéristiques environnementales 
(type de sols, climats), mais aussi de l’impact des 
activités humaines… 
Cinquante grammes de terre 
Dans un bâtiment situé au 17, rue de Sully à Dijon, 
sept mille échantillons de cinquante grammes de 
terre sont stockés dans des congélateurs, à une 
température de -40° C. « L’essentiel des 
échantillons provient de sols français. GenoSol 
dispose d’une accréditation pour gérer les sols 
étrangers, d’autres proviennent de Madagascar, du 
Laos, de Tunisie… . L’objectif est de figer la vie. » 
Depuis 2008, son année de création, GenoSol a 
établi 700 000 données et 20 000 analyses y sont 
réalisées chaque année. «Quand on fait une analyse 
de sang, on sait si on manque de fer, de globules 
blancs ou rouges, si on est en bonne santé… Ce que 
nous faisons, c’est pareil avec les sols. Nous 
construisons un référentiel ; nous élaborons des bio-indicateurs 
de l’état des sols à partir de l’ADN, la 
preuve du vivant», explique Samuel Dequiedt. 
Ainsi, la plateforme GenoSol dispose-t-elle de 
machines sophistiquées, issues de la recherche 
médicale, capables par exemple de compter les 
séquences d’ADN contenues dans un échantillon et 
de recenser le nombre d’individus par espèce. 
Au final, l’objectif est aussi de donner aux 
agriculteurs des outils pour favoriser le potentiel 
biologique des sols qu’ils exploitent en répondant à 
cette question : « Est-ce que je favorise la vie ou 
pas ? ». 
(1) Institut national de la recherche agronomique, 17, rue de Sully, à Dijon. Tél. 03.80.69.30.00. 
http://www.bienpublic.com/grand-dijon/2013/02/19/genosol-la-memoire-des-sols
Processus de diversification des communautés 
bactériennes du sol à grande échelle 
1er Cru n°9 "Spécial faits marquants", Journal interne INRA Dijon, 28 avril 2014 
La distribution spatiale des communautés microbiennes du 
sol et les processus impliqués dans cette distribution sont 
encore largement méconnus à grande échelle (paysage, 
région, territoire). Nous avons montré pour la première fois 
que la relation aire-espèce était significative à grande échelle 
dans le cas des communautés bactériennes et qu’elle était 
corrélée positivement à la diversité et l’hétérogénéité des 
habitats du sol. 
Un des objectifs de l’écologie microbienne moderne est de 
mieux définir et comprendre les processus qui génèrent et 
maintiennent la biodiversité microbienne des sols. Pour 
répondre à cet objectif, nous nous sommes appuyés sur le 
RMQS (Réseau de Mesure de la Qualité des Sols) pour 
caractériser les communautés bactériennes indigènes de sols 
échantillonnés à l’échelle de la France (2200 sols 
échantillonnés selon une grille systématique). A cette échelle, 
nous avons calculé la relation aire-espèce, une loi écologique 
robuste qui permet d’estimer la diversification des 
communautés d’organismes vivants en fonction de l’aire 
d’échantillonnage, et de relier cette diversification avec les 
paramètres environnementaux. 
Une telle relation n’avait jamais été démontrée pour les 
bactéries du sol et son application permet de mieux identifier 
et hiérarchiser les processus de diversification des 
communautés microbiennes du sol à grande échelle. 
Résultats : Dans notre étude nous avons adapté des analyses 
mathématiques pour calculer la relation aire-espèce pour les 
communautés bactériennes en se basant sur des données de 
génotypage de communautés. En parallèle nous avons aussi 
développé une technique innovante de calcul de la diversité et 
de l’hétérogénéité de l’habitat que nous avons reliées à la 
relation aire-espèce bactérienne. Nous avons ainsi démontré 
que : 
 la relation aire-espèce est significative pour les communautés 
bactériennes à l’échelle de la France et à l’échelle de régions 
géographiques françaises, 
 que la relation aire-espèce est significativement et 
positivement corrélée à la diversité et à l’hétérogénéité des 
habitats, 
 que les processus de sélection (filtres environnementaux) et 
de dispersion des espèces sont impliqués dans la 
diversification des communautés bactériennes du sol à grande 
échelle. 
Contact : Lionel Ranjard, lionel.ranjard@dijon.inra.fr UMR Agroécologie, 
Rédaction : Gérard Simonin, Lionel Ranjard 
https://intranet6.dijon.inra.fr/Newsletter2/Archives/Premier-Cru-Les-News-du-Centre-Inra-de- 
Dijon/2014/6/Processus-de-diversification-des-communautes-bacteriennes-du-sol
Près de 1000 agriculteurs 
au rendez-vous 
à la plateforme TMCE 
Journées techniques, Gembloux, Belgique, 18-19 juin 2014 
Interviews d’Anne-Laure Blieux et Samuel Dequiedt 
Film, Cultivar TV 
https://www.youtube.com/watch?v=tMl-8JKnggw
Une découverte sur un champignon 
au service des vignes 
Le Bien Public, le 19/11/2013. 
Article qui cite l'UMR Agroécologie en particulier l'équipe de 
D. van Tuinen (interviewé) du pôle IPM 
Une équipe internationale à laquelle a collaboré l’UMR Agroécologie de Dijon a percé les mystères du génome d'un champignon 
qui rend les plantes plus fortes. Une grande avancée scientifique qui pourrait profiter aux viticulteurs dans les prochaines années. 
Ne songez pas à manger le Rhizophagus, ce champignon est microscopique et bien loin des truffes et autres cèpes ou morilles. 
Mais si celui qui est présent sur terre depuis des millions d'années (son ancêtre est supposé avoir permis aux plantes de coloniser 
le milieu terrestre il y a 400 millions d'années) ne fera pas le bonheur des ramasseurs de champignons, il fascine depuis des années 
le monde scientifique. La cause : son collaboration avec les plantes qui l'entoure. En effet, le Rhizophagus renforce les plantes 
avec lesquelles il s'associe en leur permettant de mieux collecter eau et nutriments émergé. En échange, les plantes lui 
transmettent un peu de leur énergie pour qu'il puisse survivre. 
Un mécanisme qui a poussé un consortium international à tenter de découvrir depuis dix ans la totalité des gènes de ce 
champignon (son génome donc) pour comprendre comment ces échanges fonctionnent. Des recherches qui ont regroupé l’Inra, le 
CNRS, les Universités de Lorraine, Toulouse III - Paul Sabatier et d’Aix-Marseille, le Joint Genome Institute (JGI) et l’Oak Ridge 
National Laboratory (ORNL) du Département de l’Energie américain, ainsi que des membres du pôle IPM (Mécanisme et 
Gestion des Interactions Plantes Microorganismes) de l’UMR Agroécologie. A Dijon, c'est l'équipe du Docteur Diederik van 
Tuinen qui a participé au projet. Leur connaissance de ce champignon et de sa culture ayant permis de franchir plusieurs obstacles 
au cours de ces dix ans de recherche. 
Mais à quoi va donc pouvoir servir cette découverte ? « Nous n'en sommes qu'au début mais nous étudions déja plusieurs 
utilisations possibles de ce champignon dans l'agriculture », explique le Docteur Diederik van Tuinen. Ce vendredi matin, le 
chercheur rencontrait justement des viticulteurs du Pays beaunois pour dialoguer autour des débouchés possibles de cette 
découverte pour la viticulture. En effet, ces champignons pourraient renforcer les vignes, à l'image des plantes, et permettre de 
réduire l'usage de produits chimiques. Mais les recherches dites "appliquées" n'en sont qu'à leurs débuts. 
«Le Rhizophagus pourrait également permettre de réduire les besoins en engrais phosphatés car avec ce champignons les plantes 
auraient besoin de moins de phosphate pour un même résultat », ajoute le Docteur Diederik van Tuinen. Un débouché très 
important alors que les ressources en phosphates devraient être épuisées d'ici à 100 ans si la consommation mondiale ne diminue 
pas. 
http://www.bienpublic.com/actualite/2013/11/29/une-decouverte-sur-un-champignon-au-service-des-vignes
Chlordécone, poison durable 
Emission "Archipels" sur France Ô sur le chlordécone suivi d’une 
interview de Fabrice Martin-Laurent sur la question de la contamination des sols des 
Antilles avec le chlordécone, 13/05/2014 
Mots clés : chlordécone;sol;contamination;Antilles françaises;banane 
Il y a 5 ans, le professeur Belpomme dénonçait l'extrême contamination des sols aux Antilles françaises. 
Les médias nationaux découvraient alors le chlordécone, cette molécule que les Etats-Unis avaient décidé 
d'interdire dès 1976 et que les producteurs de bananes de Guadeloupe et de Martinique ont continué à 
répandre sur leurs plantations jusqu'en 1993. 
http://www.franceo.fr/emission/archipels/diffusion-du-13-05-2014-22h30 
Film désormais à voir ou à revoir sur : 
https://www.youtube.com/watch?v=z2l6vzHQLUM
La bataille des sols. 
Enquête sur une lutte environnementale 
Lionel Ranjard 
Participation au projet "Cartographie des Controverses - La Bataille des Sols" 
des étudiants de l’école de la communication de Sciences Po Paris 
présenté le 7 octobre 2013, à Toulouse, 
dans le cadre du festival "La Novela - Fête Connaissance!" 
(article, 2 interviews vidéos, film) 
La science comme autorité d'évaluation 
Si la relation entre science et agriculteurs ne semble pas fructueuse, elle est pourtant indispensable, ne serait-ce que dans 
l'évaluation environnementale des pratiques des agriculteurs. 
A ce point du récit, vous avez compris que la relation entre les scientifiques, les autorités et les agriculteurs n'était pas de tout 
repos. Vous avez vu qu'une véritable défiance s'était installée vis à vis de la science chez les agriculteurs et que les contacts étaient 
rares et difficiles. Vous avez aussi constaté que face à cette relation difficile, les stratégies des agriculteurs avaient été nombreuses 
et que les savoir faire, les identités avaient évolué "hors-cadre", c'est à dire loin de la science à l'aide de l'innovation par les 
usagers ["16 / L'innovation par les usagers"] et de la diffusion de ces innovations par des réseaux actifs ["17 / La diffusion des 
savoirs par réseau"]. 
En voyant à quel point ces stratégies ont pu se montrer efficaces, on pourrait penser qu'un statu quo a été trouvé, que les 
agricultures alternatives peuvent se développer sans l'appui d'une science qui ne les comprend pas et que des pratiques et des 
identités solides ont été créées de cette manière. 
Malheureusement la situation n'est pas aussi simple et vous allez découvrir ici que la difficile équation de la relation recherche 
scientifique/agriculture n'est pas encore résolue. 
Malgré la défiance et le manque de confiance, un besoin de validation 
Vous êtes déjà de fins observateurs de la lutte environnementale qui nous intéresse et vous avez compris quels étaient ses enjeux. 
A travers la construction et la revendication d'un sol nouveau c'est la meilleure légitimité environnementale qui est recherchée, les 
pratiques les plus bénéfiques pour l'environnement. 
 Or la simple revendication des pratiques les meilleures ne peut aboutir à une reconnaissance satisfaisante ! Dans une 
lutte où chacun considère ses pratiques comme les meilleures, et s'oppose aux autres dans le sol qui devrait être 
valorisé, pris en compte, la nécessité d'un arbitre est essentielle. 
Et c'est là que revient la science, puisque pour les agriculteurs cet arbitre ne peut être autre que la science. Qui 
d'autre qu'elle bénéficie de possibilités d'objectivisation suffisantes pour venir valider les différentes pratiques des 
agriculteurs ? 
Malgré les incompréhensions, les conflits et les critiques, les agriculteurs ne peuvent pas vraiment se passer de la science, en tous 
cas dans cette optique de validation du bienfondé environnemental de leurs pratiques. 
Ce besoin de la science comme arbitre vient hautement compliquer les relations et peut même rajouter de la tension. C'est en 
particulier ce que nous explique Frédéric Goulet dans un texte dédié à ce thème : "Des tensions épistémiques et professionnelles 
en agriculture. Dynamiques autour des techniques sans labour et de leur évaluation environnementale." 
On y apprend que l'évaluation de la science est aussi nécessaire que problématique. La question sur laquelle se penche Frédéric 
Goulet dans ce texte est celle de la différence entre la quantité de carbone fixée dans le sol entre agriculture conventionnelle et 
agriculture de conservation. Il s'agit d'un enjeu majeur car la fixation d'une plus grande quantité de carbone dans le sol peut se 
transformer en argument écologique extrêmement efficace et vient tout à fait s'intégrer dans le discours environnemental de 
l'agriculture de conservation.
On découvre dans ce texte que les agriculteurs ont du mal à faire confiance aux méthodes mises en place par les chercheurs et 
qu'ils contestent leurs résultats. Il n'existe aucune concordance entre les résultats obtenus par les chercheurs et ceux revendiqués 
par les agriculteurs sur la base du travail d'acteurs engagés. On voit aussi que les tentatives de dispositifs hybrides pour de telles 
évaluations (les tentatives de coopération entre chercheurs et agriculteurs) sont compliquées, les chercheurs soupçonnant les 
agriculteurs d'impartialité et ne voulant pas vraiment les mêler aux dispositifs, de peur qu'ils ne viennent "brouiller" les résultats. 
Cette difficile coopération mais ce besoin de science ont aussi abouti au succès de figures comme Claude Bourguignon et son 
laboratoire indépendant qui sont en dehors de la science officielle (Claude Bourguignon et sa femme ont délibérément quitté 
l'INRA) mais qui se revendiquent d'un savoir scientifique qui vient combler ce besoin d'objectivité qu'ont les agriculteurs pour 
valider leurs pratiques. 
 Des figures de scientifiques engagés et pragmatiques comme Claude Bourguignon répondent en fait bien aux 
attentes de beaucoup d'agriculteurs car il se revendique en rupture avec la science fréquemment accusée tout en 
disposant d'un discours scientifique apparemment solide et objectif qui vient conforter des agriculteurs pour qui 
l'autorité scientifique est essentielle dans la validation de pratiques différentes et souvent risquées. 
Le besoin d'évaluation par la science, vecteur de solutions innovantes 
Les tensions décrites par Frédéric Goulet sont réelles et significatives de l'enjeu que représente pour les agriculteurs la validation 
de leurs pratiques par la science. Mais l'échec qu'il décrit en nous racontant l'histoire du dispositif hybride qu'il a suivi et qui n'a 
pas su aboutir à une coopération efficace ne doit pas nous amener à penser qu'il n'existe pas de solution. 
Le besoin de validation par la science est si impérieux qu'il est en fait l'une des voies par lesquelles des relations innovantes entre 
scientifiques et agriculteurs sont mises en place. 
 Notre enquête nous a appris que de nombreux dispositifs étaient testés qui permettaient aux agriculteurs d'évaluer 
par eux mêmes mais au sein de dispositifs mis en place par des chercheurs les résultats de leurs pratiques. Ces 
dispositifs sont satisfaisants et en développement en ce qu'ils donnent un rôle important à l'agriculteur dans 
l'évaluation tout en le plaçant dans un cadre "scientifique" rassurant pour la pertinence de l'évaluation de ses 
pratiques. 
On compte différentes initiatives de ce type qui pour le moment se concentrent sur des points de détail mais restent 
encourageantes. L'objet qui est souvent au centre de ces dispositifs est l'aspect biologique du sol, et notamment la star du sol : le 
ver de terre ["7 / Des discours et des identités"]. Cet animal, visible à l'oeil nu et assez symbolique représente un indicateur 
satisfaisant de l'état de vie d'un sol, des plateformes comme l'Observatoire Participatif des Vers de terre qui dépend de l'Université 
de Rennes (Unité mixte de recherche EcoBio) propose aux agriculteurs de participer à un dispositif qui permettra d'objectiver et 
d'évaluer la vie dans les sols selon les différents modèles agricoles et leur situation géographique. A terme, une analyse 
comparative entre leurs propres données et des références nationales établies pourront valider ou orienter les pratiques des 
agriculteurs. 
Des initiatives plus larges sont aussi prises, notamment au sein de projets CASDAR, des structures innovantes en partie financées 
par l'Etat. L'un de ces projets, intitulé "Indicateurs de l'état biologique des sols agricoles" propose de "mesurer l'impact des 
pratiques agronomiques sur la vie biologique des sols". Ce dispositif, qui implique de nombreuses universités et unités de 
recherche a pour but de développer des indicateurs sur la santé des sols et de "développer les cadres et les outils d'information et 
de formation sur ces indicateurs, à destination des agriculteurs, afin que ces derniers se les approprient techniquement au point de 
savoir les interpréter, et piloter leurs itinéraires techniques en fonction des résultats." 
Ce projet CASDAR est coordonné par Lionel Ranjard de l'INRA de Dijon. 
 Le développement de tels dispositifs montre bien à quel point une évalutation environnementale solide est 
importante pour les agriculteurs et à quel point ils comptent sur les chercheurs à ce sujet là. Nous allons voir 
maintenant que la science joue à ce titre un rôle important et que ce rôle de validation des pratiques ne doit pas être 
pris à la légère tant il "produit du social". 
http://www.i-m.co/sols/bataille_des_sols/la-science-comme-autorite-devaluation-18-couche3.html
Conception de systèmes agroécologiques 
à l'échelle d'un territoire : 
un exemple de co-construction 
d'un projet d'expérimentation 
1er Cru n°9 "Spécial faits marquants", Journal interne INRA Dijon, 28/04/2014 
Un workshop a réuni une centaine de personnes à Dijon, chercheurs, acteurs de la profession agricole et pouvoirs publics, autour 
du thème de la conception de systèmes agricoles agroécologiques à l’échelle d’un territoire. Les journées ont permis de faire le 
point sur les méthodes expérimentales à cette échelle, et sur les connaissances disponibles en agroécologie pour construire des 
protocoles expérimentaux. 
L’agroécologie a pris au cours des années récentes une place importante tant dans le projet d’orientation de l’agriculture française 
que dans le schéma stratégique scientifique de l’INRA. Mais les connaissances sur les systèmes agricoles relevant de 
l’agroécologie sont encore lacunaires, sur le plan des processus majeurs de régulations biologiques valorisées par l’agroécologie et 
sur le plan du fonctionnement global des systèmes. Le manque de connaissance est en particulier lié au fait que les systèmes 
agricoles relevant de l’agroécologie, supports potentiels de travaux de recherche, sont rares ou inexistants. 
Un projet ambitieux d’expérimentation en agroécologie à l’échelle du paysage est en cours de réflexion avec l’Unité 
Expérimentale de Dijon-Epoisses. Le workshop a contribué à l’élaboration d’un projet d’expérimentation en agroécologie sur le 
Domaine Expérimental. Un groupe de travail a été mandaté par plusieurs Départements INRA pour évaluer la faisabilité d’un tel 
projet et faire des propositions. 
En parallèle aux réflexions de ce groupe, un workshop a été organisé par l’UMR Agroécologie en collaboration avec l’Unité 
Expérimentale de Dijon-Epoisses. Il s’est déroulé les 9 et 10 avril 2013 et a réuni une centaine de chercheurs et d’acteurs de 
l’agriculture. Les objectifs étaient : 
 De faire émerger des propositions et/ou des problématiques de recherches relatives à la conception de systèmes agricoles 
agroécologiques à l’échelle d’un territoire et aux processus valorisés par de tels systèmes ; 
 De créer une opportunité pour les chercheurs, les doctorants et acteurs du monde agricoles d’échanger et de traduire leurs 
connaissances en propositions concrètes pour l’adaptation des pratiques agricoles ; 
 De faire avancer le projet ‘Agroécologie à Epoisses’ en établissant des propositions, raisonnées à ce stade hors de toute 
considération de contraintes pratiques et expérimentales, base d’une réflexion ultérieure sur l’éventuelle évolution du Domaine 
d’Epoisses vers l’agroécologie. 
 
Les apports du colloque : 
Quatre exposés introductifs ont permis de faire le point sur la diversité des approches scientifiques de conception de systèmes 
agricoles et de faire le point sur les connaissances en agroécologie mobilisables pour la conception de systèmes agricoles relevant 
de l’agroécologie. 
Des ateliers ont été organisés pour proposer aux participants d’échanger sur les méthodes d’investigation, sur les concepts et 
théories de l’écologie, et sur les connaissances mobilisables pour concevoir des systèmes agricoles qui permettraient d’allier 
production agricole et différents services écosystémiques. Quatre services écosystémiques ont été discutés individuellement, les 
ateliers étant animés par des experts des disciplines concernées : 
 Bouclage des cycles biogéochimiques 
 Régulation de pathogènes, flux de micro-organismes 
 Régulation des ravageurs et adventices 
 Maintien de la biodiversité 
Les restitutions des ateliers et la synthèse du workshop ont permis de faire émerger quatre familles de questionnements autour de 
la conception de systèmes relevant de l’agroécologie et de l’expérimentation à l’échelle du paysage ou du territoire : 
 Quelle stratégie mettre en place pour expérimenter à l’échelle du territoire ? Comment articuler dans un même projet 
expérimental une approche systémique permettant d’évaluer des systèmes cohérents relevant de l’agroécologie et une approche 
analytique permettant de caractériser les processus ? Dans le cadre d’une approche systémique, quel compromis entre la mise en 
place de réplicas, permettant de prévoir des analyses statistiques sur les systèmes observés, et la surface des systèmes 
agroécologiques considérés, qui doivent être suffisantes pour que les processus spatialisés aient un sens. L’intégration des sites
expérimentaux en agroécologie à l’échelle du paysage dans un réseau national ou international est-il une réponse au faible nombre 
de réplicas par système et par site (voire à l’absence de réplica) ? 
 Dans une approche expérimentale, comment gérer la transition vers l’agroécologie ? Faut-il envisager une transition progressive 
permettant de limiter l’impact de la transition sur la productivité agricole pendant la période pendant laquelle les processus de 
régulation biologique se mettent en place, au risque de perturber la mise en place de ces processus, et de ne jamais atteindre les 
équilibres agroécologiques recherchés ? Ou au contraire faut-il envisager une rupture forte dans les pratiques, afin d’augmenter les 
chances d’atteindre ces équilibres recherchés, mais au risque d’affecter sévèrement la production pendant la phase transitoire, la 
quantification des pertes étant alors une question de recherche traitée ? Comment étudier la résistance et la résilience du système ? 
 Peut-on aborder l’ensemble des services écosystémiques discutés ou au contraire doit-on en privilégier certains ? Dans ce cas, 
comment choisir ? Comment tenir compte des interactions entre les services ? 
 L’augmentation de la diversité notamment végétale semble une piste privilégié pour concevoir des systèmes agricoles 
multiservices. Quelles associations végétales faut-il privilégier ? Comment agencer les habitats semi-naturels ? Comment 
mobiliser les ressources génétiques et les variétés ? 
Ces questions ont été débattues lors d’une table ronde animée par le journaliste Vincent Tardieu. 
Le projet d’expérimentation en agroécologie sur le Domaine Expérimental d’Epoisses doit se concrétiser en 2014, notamment par 
la décision concernant les surfaces consacrées à l’agroécologie, par la caractérisation de l’état initial du dispositif, et par la 
définition des essais analytiques emboités dans le dispositif systémique global. 
Un DVD a été produit par Educagri Editions à l’occasion du workshop, avec le concours du GIS Agrale. 
Contacts : 
Sabrina Gaba 
sabrina.gaba@dijon.inra.fr ; 
Nicolas Munier-Jolain 
nicolas.munier-jolain@dijon.inra.fr 
UMR Agroécologie 
Rédaction : Gérard Simonin, Sabrina Gaba, Nicolas Munier-Jolain 
https://intranet6.dijon.inra.fr/Newsletter2/Archives/Premier-Cru-Les-News-du-Centre-Inra-de- 
Dijon/2014/6/Conception-de-systemes-agroecologiques-a-l-echelle-d-un-territoire
La membrane plasmique des plantes : 
une clé 
dans la détection des agresseurs 
et le processus de défense 
1er Cru n°9 "Spécial faits marquants", Journal interne INRA Dijon, 28/04/2014 
Le développement d’une méthode d’imagerie innovante a permis de montrer que la membrane plasmique des cellules végétales 
est une mosaïque de territoires présentant des propriétés biophysiques variées. Cette organisation est modifiée de façon très rapide 
en réponse à certaines molécules provenant de microorganismes, établissant un lien fonctionnel entre cette organisation et la mise 
en place des mécanismes de défense 
En permanence les plantes sont confrontées à des modifications de leur environnement biotique et développent des réponses 
adaptatives qui conditionnent leur survie. Certaines molécules, appelées éliciteurs, produites par des microorganismes, sont 
reconnues par la plante et déclenchent des réactions qui lui permettent de mobiliser ses systèmes de défense inductibles. La 
membrane plasmique qui entoure les cellules végétales est le lieu privilégié de la perception des modifications environnementales 
et de l’initiation de la réponse adaptative. Nous avons recherché un lien entre l’organisation de cette membrane et la signalisation 
induisant les mécanismes de défense (ou « signalisation de défense »). 
Le développement d’une méthode d’imagerie innovante a permis de montrer pour la première fois que la membrane plasmique 
des cellules végétales est une mosaïque de territoires présentant des propriétés biophysiques variées, et notamment des degrés 
d’organisation différents. 
Dans les minutes qui suivent le traitement par un éliciteur de réaction de défense secrété par un oomycète, la cryptogéine, la 
membrane des cellules subit deux modifications : une qui concerne son organisation globale, une augmentation de sa fluidité, 
l’autre qui concerne son organisation locale : une augmentation de la proportion des zones plus structurées (les « domaines 
ordonnés »). 
Le traitement par un éliciteur bactérien, la flagelline, provoque une augmentation similaire de la proportion de domaines 
ordonnées, mais pas de modification de la fluidité. 
La cryptogéine étant, contrairement à la flagelline, un éliciteur nécrosant, ceci suggère que l’augmentation de la proportion de 
domaines ordonnés pourrait être un phénomène générique associé au déclenchement de la signalisation de défense, et 
l’augmentation de fluidité spécifiquement liée à la mort cellulaire (induisant la nécrose). 
Ces travaux permettent de porter à un niveau encore jamais atteint la description de la compartimentation de la membrane 
végétale et démontrent le lien entre la dynamique de cette organisation et la réaction cellulaire associée à la défense (signalisation 
de défense). Les résultats suggèrent que l’orientation de la réponse cellulaire pourrait se jouer dès la perception des signaux au 
niveau de la membrane plasmique, et ouvrent la voie à l’exploration des mécanismes par lesquels les modifications d’organisation 
de cette membrane pourraient participer à la construction d’une réponse adaptative aux modifications environnementales. 
Contact : 
Patricia Gerbeau-Pissot, 
patricia.gerbeau-pissot@dijon.inra.fr 
UMR Agroécologie 
Rédaction : Gérard Simonin, Patricia Gerbeau Pissot 
https://intranet6.dijon.inra.fr/Newsletter2/Archives/Premier-Cru-Les-News-du-Centre-Inra-de- 
Dijon/2014/6/Comprendre-le-processus-de-defense-grace-a-la-membrane-plasmique-des-plantes
Analyse écophysiologique de la nitrophilie 
des espèces adventices 
1er Cru n°9 "Spécial faits marquants", Journal interne INRA Dijon, 28/04/2014 
Keywords: growth;eutrophication;competition;nutrition;platform, adventices 
Par une approche d’écophysiologie végétale, les déterminants du succès des adventices nitrophiles dans les systèmes de culture 
intensifs caractérisés par une forte utilisation des engrais azotés ont été analysés. Cette étude suggère qu’un meilleur pilotage de la 
fertilisation azotée pourrait être un levier pour favoriser la croissance de la culture au détriment de celle des adventices dans des 
systèmes de culture moins dépendants des herbicides. 
Le contexte : en réponse à l’augmentation de l’utilisation des engrais azotés dans les systèmes de culture intensifs, les espèces 
dites « nitrophiles » se sont maintenues alors que les espèces dites « oligotrophes » ont régressé, conduisant à une baisse de la 
biodiversité. Les espèces nitrophiles semblent bénéficier d’un avantage compétitif dans les habitats milieux riches en azote. Notre 
objectif a été de déterminer quels sont les déterminants écophysiologiques du succès des espèces nitrophiles dans les milieux 
riches en azote. 
Par une expérimentation en serre sur une gamme d’espèces couvrant toute la gamme de l’indice écologique de nitrophilie, nous 
avons montré que plus une espèce est nitrophile, plus elle est capable d’accroître sa surface foliaire en réponse à une augmentation 
de l’apport d’azote. Cette aptitude semble liée à des stratégies nutritionnelles différentes entre espèces selon leur statut de 
nitrophilie. En effet, globalement, plus une espèce est nitrophile, plus elle investit préférentiellement ses ressources dans l’activité 
racinaire pour le prélèvement de l’azote (quantité d’azote prélevée par unité de racine) plutôt que dans la structure racinaire 
(proportion de biomasse de la plante allouée aux racines). A l’inverse, plus une espèce est oligotrophe, plus la stratégie opposée 
est mise en place. 
Ainsi, le succès des adventices nitrophiles dans les systèmes intensifs s’explique par une meilleure efficience de prélèvement de 
l’azote qui leur confère une forte aptitude à produire de la surface foliaire. Ces espèces peuvent alors intercepter davantage de 
rayonnement, ce qui augmente leur photosynthèse et leur capacité à ombrer les plantes voisines. C’est probablement cette forte 
compétitivité des adventices nitrophiles pour l’azote et pour la lumière qui a conduit au déclin des adventices oligotrophes et de la 
biodiversité dans les systèmes de culture intensifs. 
Des travaux sont en cours dans le cadre d’une collaboration entre écophysiologie végétale et écologie microbienne pour analyser 
le rôle du caractère nitrophile des espèces végétales sur les interactions entre communautés végétales et communautés 
microbiennes rhizosphériques. 
Cette étude suggère qu’un meilleur ajustement de la fertilisation azotée (en quantité, dans l’espace ou dans le temps) en fonction 
de la nitrophilie des espèces pourrait être un levier pour réduire l’utilisation des herbicides en favorisant la croissance de la culture 
au détriment de celle des adventices les plus nitrophiles, qui sont aussi les plus problématiques dans les systèmes de culture. 
Contact : 
Delphine Moreau, 
delphine.moreau@dijon.inra.fr 
UMR Agroécologie 
Rédaction : Gérard Simonin, Delphine Moreau 
https://intranet6.dijon.inra.fr/Newsletter2/Archives/Premier-Cru-Les-News-du-Centre-Inra-de- 
Dijon/2014/6/Analyse-ecophysiologique-de-la-nitrophilie-des-especes-adventices
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L'agroécologie pour tous - N° 3 - Oct. 2014

  • 1. N° 3. Octobre 2014 L’agroécologie pour tous copyright © BEGUEY Alain INRA Presse, Posters et Publications Réalisé par Sylvie Belotti, Dominique Millot et Eric Lichtfouse Cellule d’ingénierie des connaissances et d’assistance à la publication (CICAP) UMR1347 Agroécologie E-mail : cicap@dijon.inra.fr Publications de l’UMR : http://www6.dijon.inra.fr/umragroecologie/Publications Intranet : https://intranet6.dijon.inra.fr/umragroecologie/Cellules/Ingenierie-des-Connaissances-et-Assistance-a-la- Publication-CICAP
  • 2. SOMMAIRE PRESSE Biodiversité. Elles s’adaptent très bien dans leur environnement. Quelques bonnes nouvelles pour les mauvaises herbes Pour une meilleure cohabitation des espèces cultivées et des mauvaises herbes Biodiversité. Mais d'où viennent donc ces étranges Mycorhizes ? Le monde mystérieux des champignons Un tram toujours plus vert Tram, racines et champignons Dijon : tramway, gazon et champignons, patience, ça pousse ! Tram, gazon et champignons. Limiter les tontes et les arrosages avec des symbioses racinaires. Une expérience d’agroécologie appliquée Entre ferme et laboratoire Ces plantes sont nos ennemies Herbicides céréales : "Alterner en sortie d'hiver n'est pas suffisant" Herbicides : vaincre les résistances Bioagresseurs : à l'affût de nouvelles résistances Des truffes qui ont de l'avenir Questions aux agriculteurs sur la gestion des résistances Agroécologie, expérimenter à l'échelle du paysage et du territoire Des résultats de premier plan pour l’INRA de Dijon Pollens, l’allergie qui gagne du terrain Peut-on vaincre les allergies? Des pépites dans vos assiettes : les bienfaits des légumineuses... La résistance existait avant les herbicides GenoSol : La mémoire des sols Processus de diversification des communautés bactériennes du sol à grande échelle Près de 1000 agriculteurs au rendez-vous à la plateforme TMCE Une découverte sur un champignon au service des vignes Chlordécone, poison durable La bataille des sols. Enquête sur une lutte environnementale Conception de systèmes agroécologiques à l'échelle d'un territoire : un exemple de co-construction d'un projet d'expérimentation La membrane plasmique des plantes : une clé dans la détection des agresseurs et le processus de défense Analyse écophysiologique de la nitrophilie des espèces adventices
  • 3. POSTERS Le paysage agricole: un levier d’action pour promouvoir la prédation des graines d’adventices par les carabidés Weed-DATA Base de données ‘Traits’ des plantes adventices des agroécosystèmes Proxi-détection des adventices par imagerie aérienne Traitement de l’information géoélectrique pour cartographier l’hétérogénéité intra parcellaire de l’épaisseur du sol Ecologie des bactéries dénitrifiantes du sol en relation avec les émissions de N2O Effet de la nutrition et du génotype sur les réponses de défense chez Medicago truncatula Diversité taxonomique, phylogénétique et fonctionnelle de trois syntaxons des prairies permanentes Modèle prédictif de la biomasse microbienne moléculaire du sol Genetic diversity of nodulated root structure and nitrogen nutrition in a core collection of pea Trait distribution within winter wheat fields can partly be explained by disturbances and competition for resources How does functional diversity of plant assemblages reduce growth response of the invasive species Ambrosia artemisiifolia L.? How does reduced herbicide use affect biodiversity and crop production? Reconciling pesticide reduction with economic and environmental sustainability in arable farming Assessment of pesticides ecotoxicology on soil microorganism Microcosm assessment of the dissipation and soil microbial ecotoxicity of chlorpyrifos and tebuconazole using standardized advanced molecular tools Loss in microbial diversity affects nitrogen cycling in soil GnS-PIPE: an optimized bionformatic pipeline to efficiently assess microbial taxonomic diversity of complex environments using high throughput sequencing technologies Social media to promote the journal agronomy for sustainable development Novel bibliographic maps to guide research units Publier la Science, a novel newsletter on scientific publication PUBLICATIONS
  • 4. 28 MAGAZINE / NATURE LE BIEN PUBLIC Dimanche 15 décembre 2013 En partenariat avec l’association Bourgogne Nature, association fédératrice regroupant la Société d’histoire naturelle d’Autun, la Société des sciences naturelles de Bourgogne, le Parc naturel régional du Morvan et le Conservatoire d’espaces naturels de Bourgogne. www.bourgogne-nature.fr BIODIVERSITÉ. Elles s’adaptent très bien dans leur environnement. Quelquesbonnesnouvelles pour lesmauvaisesherbes £ Adventices des cultu-res ? Georges Brassens nous avait prévenus : « je suis d’la mauvaise herbe, braves gens (…),etc’estpasmoiqu’onmet en gerbes ».Mais alors pour-quoi vouloir contrôler les po-pulations demauvaises her-bes dans nos champs ? Les travaux deMalherbologie (étude de la flore des champs) réalisés à l’INRA de Dijon font aujourd’hui appel à l’agronomie et à l’écologie pour nous éclairer sur la né-cessitédelimiterdetropfortes densitésdeplantesadventices concurrentes des espèces cul-tivées et la volonté de les pro-téger car elles font partie de notre patrimoine végétal. £D’où viennent lesmau-vaises herbes des champs ? Lesmauvaises herbes que l’on peut observer dans les champs ont des origines va-riées. Une partie d’entre elles sont arrivées en France il y a 8 000 ans en provenance d’Asiemineure avec les pre-mières semences de cultures. Ces messicoles comme le bleuetoule coquelicot se sont progressivement adaptées de génération en génération et fontdésormaispartiedenotre flore locale.D’autres espèces sont arrivées à partir du XVe siècle, avec la découverte desAmériques,commel’ama-rante, ou plus récemment, au XIXe siècle, comme le datura ou l’ambroisie. La flore ad-ventice est donc constituée d’unemosaïque d’espèces ce qui leur confèreunfortpoten-tiel d’adaptation et de survie. £Comment peuvent-elles survivremalgrétoutcequ’on Les mauvaises herbes ne posent problème que lorsqu’elles entrent en concurrence avec d’autres plantes leur fait subir ? Lesmauvaises herbes sont bien adaptées aux milieux perturbés par les activités hu-maines et peuvent tolérer des contraintes (désherbages chi-mique, thermique,mécani-que) qui feraient disparaître beaucoup d’autres végétaux. Mais comment ? Elles ont une croissance rapide per-mettant, en un temps record, une production d’un très grand nombre de semences pour les espèces annuelles comme la mercuriale ou le brome stérile.D’autres, les es-pèces vivaces, produisent des organes de survie souterrains comme des rhizomes (tiges souterrainesduchiendent)ou des bulbes (ail des vignes). Se-mences, bulbes, rhizomesper-sistentdans le solpourde lon-guespériodes leurpermettant de se développer à nouveau quand les conditions seront favorables. £En quoi sont-elles nuisi-bles ? Lamajorité desmauvaises herbes pose surtout des pro-blèmesdecompétitionavecla culture pour les ressources (lumière, eau et azote notam-ment). C’est donc unique-mentquandilyatropdeplan-tes qui se partagent cette ressource limitée que la nuisi-bilitépeut êtreperçueparune perte de rendement.D’autres problèmes comme des ris-quesde toxicité (datura, ivraie enivrante), de favoriser des champignons pathogènes (chiendent) ou de créer une gêne à la récolte (gaillet) sont quelquefois signalés. On a beaucoup à apprendre des plantes advent ices concurrentes des espèces cultivées, plus communé­ment appelées les mauvai­ses herbes, nPOUR EN SAVOIR PLUS Une gestion complexe Dans un article de la re-vue scientifiqueBour-gogne Nature (n° 7-2008), Stéphane Corde au et Bruno Chauvel expliquent l’intérêt environnemental des bandes enherbées le long des cours d’eau. Ces bandes semées en herbe protègent les cours d’eau des produits épandus dans les champs. Elles héber-gent une grande diversité d’adventices, trois fois plus que dans les champs,mais peuvent empêcher le déve-loppement de messicoles rares.Onvoit donc toute la complexité d’une gestion “écologique” des zones cultivées. L’ACTUBN RENDEZ-VOUS Découverte de la Cistude d’Europe le 16 décembre Une soirée-conférence orga-nisée par le Conservatoire d’espaces naturels deBourgo-gne et la commune deMarti-gny- le-Comte (71) amènera à mieux appréhender cette pe-tite tortue d’eau douce qui vit dans le sud de la Bourgogne. Rendez-vous à la salle des fê-tes de Poui l loux (71) , à 19 h 30. Entrée gratuite et ouverte à tous. Contact : Cé-cileDiaz : 03.80.79.25.99 ou cecile.diaz@cen-bourgogne.fr LESEXPERTS BRUNO CHAUVEL ET STÉPHANE CORDEAU Chargés de recherche à l’Unité mixte de recherche 1347 agroécologie à l’Inra de Dijon Lesmauvaisesherbes ont­ellesquelquesqualités ? « Près de 2000 espèces végétales (soit le tiers de la flore en France) peuvent se développer spontanément dans les champs : cet ensemble d’espèces est connu sous le terme de mauvaises herbes. Cette diversité est importante pour le bon fonctionnement des zones agricoles en fournissant de la nourriture sous forme de feuilles, de nectar, de grai-nes aux populations animales (oiseaux, insectes…). La présence de fleurs colorées est appréciée dans les paysa-ges agricoles. Certaines d’entre elles sont encore réguliè-rement consommées par l’homme. » CRÉDITS Coordination : Daniel Sirugue, rédacteur en chef de Bougogne Nature et conseiller scientifique au Parc naturel régional duMorvan. Illustration : GillesMacagno Rédaction : Bruno Chauvel et Stéphane Cordeau Petit glossaire Adventice : qualifie une plante qui s’ajoute sponta­nément à un milieu donné. Ce terme est aujourd’hui utilisé à la place demauvai­se herbe. Mauvaise herbe : plante indésirable là où elle se trouve, notamment à forte densité dans les champs. Messicoles : plantes (bleuet coquelicot, adonis), associées aux céréales d’hiver (moisson), dont cer­taines sont devenues rares. Rhizomes : tiges souter­raines.
  • 5. Pour une meilleure cohabitation des espèces cultivées et des mauvaises herbes INRA Département EA, Fiche Presse Actualités INRA, le 17/04/2014 Au coeur des systèmes agricoles, les scientifiques ont établi des relations fonctionnelles du cycle de vie des adventices en réponse aux techniques culturales. Mots-clés : adventice – biodiversité – flore - agroécologie - modèle Préserver la biodiversité dans les systèmes cultivés Les adventices, dites "mauvaises herbes", sont à la fois nuisibles pour la production agricole et importantes pour la biodiversité des paysages agricoles. L'enjeu est donc de comprendre quelles espèces et quels traits sont sélectionnés par les pratiques agricoles afin de pouvoir proposer à terme des systèmes de culture innovants conciliant production agricole et respect de l'environnement. Pour prévoir la réponse des espèces adventices aux techniques culturales, les chercheurs ont établi des relations fonctionnelles prédisant des traits-clé du cycle de vie des adventices à partir de traits d'espèces faciles à mesurer. Ces relations ont été établies expérimentalement sur un petit nombre d'espèces représentatives de la variabilité du paramètre et des traits à prédire. Désormais, pour prédire le comportement de nouvelles espèces, il suffit de mesurer leurs traits : masse et forme des semences, épaisseur des enveloppes, teneur en lipides... Il est ainsi possible de prévoir la mortalité des semences adventices dans le sol à l'épaisseur de leurs enveloppes, ou la croissance pré-levée à la masse de ces semences. Comprendre et modéliser la flore des cultures L'identification de ces traits va permettre de paramétrer des modèles de dynamique adventice pour un grand nombre d'espèces. C'est notamment ce qui a été réalisé avec le modèle de dynamique de flore, FlorSys, paramétré à l'aide de ces relations, puis utilisé dans des études de simulations pour identifier les traits d'espèces filtrées par les pratiques agricoles. Il est constaté par exemple qu'une augmentation de fréquence de labour sélectionne des espèces dont les semences ont des enveloppes épaisses, mais des teneurs en lipides faibles. La méthodologie utilisée dans cette étude va servir à établir des relations fonctionnelles entre paramètres du cycle de vie et traits d'espèce pour d'autres processus. Le modèle sera employé pour simuler une plus large gamme de systèmes de culture capables de concilier maintien de la production agricole, réduction des herbicides et préservation de la biodiversité. Contact(s) scientifique(s) : Nathalie Colbach - UMR Agroécologie DijonCentre(s) associé(s) : Dijon © Nathalie Colbach ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- ------------------------------ En savoir plus A propos de Gérer les adventices à grande échelle  Colbach N., Granger S., Guyot S. H. M. FlorSys est capable de simuler la dynamique & Mézière D. (2014) A trait-based de la flore adventice en fonction des modes approach to explain weed species response de culture : l’élément clé de ce modèle est to agricultural practices in a simulation principalement le stock de graines présent study with a cropping system model. dans le sol. FlorSys modélise le cycle de vie Agriculture, Ecosystems & Environment des adventices, et calcule leur densité et leur 183, 197-204. biomasse. "On peut ainsi simuler les pertes  Gardarin A., Dürr C. & Colbach N. de rendement qu’elles vont occasionner sur (2012) Modeling the dynamics and les cultures, mais aussi les aspects positifs emergence of a multispecies weed seed liés à leur biodiversité, en tant que ressources bank with species traits. Ecological alimentaires pour les abeilles (via les fleurs) Modelling 240, 123-138. et les oiseaux (via les semences au sol en hiver)", explique Nathalie Colbach.  Gardarin A., Dürr C., Mannino M. R., Busset H. & Colbach N. (2010) Seed mortality in the soil is related to the seed coat thickness. Seed Science Research 20, 243-256. En chiffres  Une flore de 16 espèces principales d'adventices annuelles simulée  Les systèmes de culture typiques de 3 régions françaises étudiés  Simulation de chaque scénario sur 24 ans et répété avec 10 séries d'années climatiques choisies au hasard dans la météo régionale http://www.ea.inra.fr/Toutes-les-actualites/Pour-une-meilleure-cohabitation-des-especes-cultivees-et-des- mauvaises-herbes
  • 6.
  • 7. 6 www.forumeco.com Environnement. Le Grand Dijon et la Lyonnaise des eaux ont développé le dispositif ~<-~~Y~':!!~ _p~~':_ l~a!~~~~e-<!_e~ ~~a~~-~e~ ~_ P_~~'!I~ ~~ -~~"!a_y_< !_e_ D Jj~!': ______ _ Un tram toujours plus vert ()Pas une seule goutte d'eau potable ne sera utilisée pour le gazon du tramway. Dans une démarche écologique et de pré­servation de l'environnement, la Lyonnaise des Eaux a mis au point pour le Grand Dijon le dispositif« Eau Verte» depuis automne 2012, afin de satisfaire tous les besoins urbains en eau le long des deux lignes du tram­way. Ainsi, c'est vingt kilomèt­res de plateforme du tramway qui sont entretenues par les eaux de drainage issues du parking de la Trémouille. Ce dispositif spécifique à Dijon utilise deux réservoirs historiques datant de 1835. La réserve du site Darcy d'une capacité totale de 2.300 mètres cube et celle du site de Montmuzard d'une capacité de 3.200 mètres cube distribuent cette eau verte grâce à une cana­lisation spécifique qui leur per - mettent de communiquer.« Ce dispositif, qui est avant tout un engagement écologique avec I.e captageetl'utilisationd'uneres­source "perdue'; s'inscrit égale­ment dans la réhabilitation du patrimoine dijonnais avec l'u­tilisation de structures hiswriques »,déclare Oaude Valentin, chef d'agence de la Lyonnaise des eaux à Dijon. UN ENTRETIEN EXPÉRIMENTAL Les espaces verts du tram ne bénéficient pas seulement d'un arrosage écologique : dans la nuit de mardi 22 avril, des spo­res de champignons mycorhi­ziens microscopiques ont été plantées dans la terre des voies du tramway de !'Esplanade -~~,... Erasme à l'arrêt CHU. Ce sys­tème, développé dans l'agri­culture et testé pour la première fois dans un environnement urbain, est une initiative de )'U­nité mixte de recherche de l'Ins­titut national de la recherche agronomique (INRA), de l'uni­versité de Bourgogne, d'Agro écologie ainsi que du Jardin des sciences. Les mycorhizes instaurent une relation sym­biotique avec les racines des plantes. «Elles leur donnent un meilleur accès aux éléments nutritifs du sol, décuplent le volume d'exploration du sol par les racines, facilitent leur accès à l'e.au et /.es aident à mi,eux résis­ter aux stress environnemen­taux. Cette expérimentation d'une durée de un an va per­mettre de baisser les arrosages nécessaires pour les sols très peu profonds du tramway», ajoute Agnès Fourgeron, direc­trice adjointe du Jardin des sciences. THÉO SAFAR e 1 ~ - Le Journal du Palais 4391 du 28-04 au 04-05-2014
  • 8. | 23 | TRAM, RACINES ET CHAMPIGNONS Veille scientifique et expériences inédites avec le Jardin des sciences. Ce mois-ci, le Jardin des sciences et l’UMR Agroécologie de l’université lancent une étude biologique sur le tracé enherbé du tram. Son objet : la « mycorhization » des végétaux, autrement dit le processus naturel par lequel des microchampignons colonisent les racines des plantes. Les végétaux mycorhizés s’adaptent mieux et nécessitent moins d’entretien et d’arrosage, explique Gérard Ferrière, directeur du Jardin des sciences. Le jardin botanique, où sont menées d’autres expérimentations avec l’université et l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), ensemencera quelques-unes de ses plates-bandes afin de prouver le bien-fondé de cette alliance. Son bénéfice peut contribuer à améliorer le goût des fruits et des légumes, fraises ou salades notamment, que le jardin présentera à son public. La veille scientifique exercée sur la faune et la flore urbaines conduit aussi à des analyses génétiques sur les mésanges, ou à une étude des lichens, bons indicateurs de la qualité de l’air. « Vitrine » du vivant, un Observatoire participatif de la biodiversité sera lancé dès ce printemps, avec un portail Internet à alimenter de ses propres observations sur la flore spontanée, la variété des escargots et les pollinisateurs. AGENDA > CHAQUE SEMAINE, TENTEZ DE DÉCRYPTER UN OSNI (objet scientifique non identifié) via le site de la mission culture scientifique de l’université de Bourgogne : www.u-bourgogne.fr/-OSNI-.html > TOUS LES MERCREDIS À 9 H, « LE MICROSCOPE ET LA BLOUSE », sur Radio Dijon Campus (92.2 FM), avec l’Experimentarium : http://dijon.radio-campus.org > MERCREDI 5 FÉVRIER, JOURNÉE PORTES OUVERTES À L’UNIVERSITÉ DE BOURGOGNE. Découverte du campus, de ses formations et de ses équipements, dont AgroSup à 10 h 30 et à 14 h 30. À l’Esirem, visites guidées des salles de travaux pratiques et des stands. Rens. : www.u-bourgogne.fr > MERCREDI 5 FÉVRIER À 20 H, CONFÉRENCE : « À LA DÉCOUVERTE DES VINS GRECS D’AUJOURD’HUI », par Maria Nikolantonaki, chaire Unesco « culture et traditions du vin », dans l’amphithéâtre de la Maison des sciences de l’homme : http://iuvv.u-bourgogne.fr/chaire-unesco. html > VENDREDI 7 FÉVRIER À 11 H 30, SÉMINAIRE « HOW TO USE DROSOPHILA TO STUDY VISION ? », par Anna Ziegler, au Centre des sciences du goût et de l’alimentation, 9 E, bd Jeanne-d’Arc : www2.dijon.inra.fr > MARDI 11 FÉVRIER DE 10 H À 18 H, « HISTOIRE DE LA CULTURE SCIENTIFIQUE EN FRANCE », journée d’études de la chaire Unesco « culture et traditions du vin », dans l’amphithéâtre de la Maison des sciences de l’homme. Entrée libre. PARTICIPER SOI-MÊME À LA RECHERCHE Tester un nouveau concept de brosse à dents, participer à une étude biomédicale sur le sevrage tabagique sont deux exemples des recherches réalisées à l’hôpital du Bocage central avec l’implication du public, patients ou non (protégés par la loi de santé publique du 9 août 2004). En agroalimentaire, d’autres laboratoires, dont le Centre des sciences du goût et de l’alimentation, sollicitent aussi les novices pour conduire des analyses sur les aliments ou les vins, par exemple. Rens. : www.chu-dijon.fr - www2.dijon.inra.fr/csga
  • 9. Dijon : tramway, gazon et champignons, patience, ça pousse ! Le Bien Public, par E. Ponchon, le 13/05/2014. Limiter l’entretien et l’arrosage du gazon du tramway tout en le rendant plus résistant grâce aux mycorhizes, c’est l’objectif d’une étude scientifique menée à Dijon. “Expérience en cours”. Les usagers, cyclistes et piétons de la ligne T1 ont de quoi être intrigués à la vue des deux panneaux plantés le long des voies. Car, à première vue, entre les arrêts “CHU hôpitaux” et “Érasme”, tout semble normal : pas d’ustensiles de laboratoire ou d’hommes en blouses blanches. Juste quelques mètres carrés de gazon en moins, mais qui commencent déjà à repousser par endroits. « C’est que vous n’imaginez pas tout ce qui peut se passer sous terre », lance dans un sourire Daniel Wipf. Professeur à l’Université de Bourgogne et spécialiste des mycorhizes, l’homme est à la tête de l’unité mixte de recherche (UMR) agroécologie. En collaboration avec Agnès Fougeron, conservatrice au jardin des Sciences, la Ville de Dijon et le Grand Dijon, le chercheur a lancé une expérimentation grandeur nature sur une portion des voies engazonnées du tramway dijonnais. « Les études scientifiques ont démontré le rôle biofertilisant et bioprotecteur des mycorhizes. En d’autres termes, les plantes mycorhizées se développent plus rapidement et sont plus résistantes que les plantes non mycorhizées », explique Daniel Wipf. Il poursuit : « L’idée, avec cette expérience, est de tester, sur les voies du tramway, là où la profondeur de terre est réduite à 15 cm et où les conditions sont difficiles pour le gazon, l’effet bénéfique de la mycorhization et/ou des bactéries du sol ». Dans la nuit du 22 au 23 avril, à l’heure où les tramways ne circulent plus, une pelleteuse est donc entrée en action pour décaisser 200 m² de gazon. Là, une vingtaine de personnes, gilet jaune et bouteilles en plastique à la main, ont entrepris un ensemencement de la zone. « Nous avons utilisé deux mélanges de semences pour le gazon. À chacune d’entre elles ont été associées vingt-deux combinaisons différentes, des associations de champignons et de bactéries, des champignons seuls, des bactéries seules que nous avions pour certains prélevés au préalable sur le sol du campus », raconte le chercheur. Une première internationale Les 200 m² risquent fort de ressembler, à l’avenir, à un damier de gazon plus ou moins vert et plus ou moins dense. « Cela nous permettra de faire des comparaisons, de trouver la meilleure combinaison de semences et de champignons et/ou bactéries pour une mycorhization efficace du sol. Car l’objectif poursuivit dans un premier temps à Dijon, est de limiter les tontes et l’arrosage tout en rendant le gazon plus résistant », précise Daniel Wipf. L’étude actuellement menée fait écho à la volonté de la Ville de Dijon d’être un exemple en matière de développement durable et d’écologie. « La Ville a lancé un plan “biodiversité urbaine” et a mis en place différentes actions, telles que l’installation de ruches pour le développement des pollinisateurs, la création de prairies fleuries ou le tramway, un transport doux circulant sur un tapis végétal. L’idée, ici, est d’aller encore plus loin dans une gestion écologique de la ville », indique Agnès Fougeron, coresponsable de l’étude. « Cette expérience, si elle est concluante, est une première internationale réalisée en conditions réelles. Elle pourrait faire de Dijon une ville référence », précise le directeur du jardin des Sciences de Dijon Gérard Ferrière. Il faudra tout de même être patient. Les premières pousses sont à peine sorties de terre. Deux années d’études devraient être nécessaires pour que le suivi de l’expérience soit optimum dans le temps. http://www.bienpublic.com/edition-dijon-ville/2014/05/13/tram-gazon-et-champignons-patience-ca- pousse
  • 10. Tram, gazon et champignons Site Internet INRA Dijon, rubrique Actualités, 29/04/2014 Contact : Daniel Wipf & Gérard Simonin 1er Cru n°7 mai 2014, Journal interne INRA Dijon, 07/05/2014 Limiter les tontes et les arrosages avec des symbioses raci-naires. Une expérience d'agroécologie appliquée. Ce printemps, l’équipe « mycorhizes » de l’UMR Agroécolo-gie a lancé une expérimentation grandeur nature sur une por-tion du tram, en collaboration avec le jardin des sciences, la ville de Dijon et le Grand Dijon. L’idée est de tester, sur la voie de tramway, où la profondeur de terre est très réduite et où les conditions sont difficiles pour le gazon, l’effet bénéfique de la mycorhization et/ou de bactéries du sol. En partant tout simplement de la constatation suivante : « les végétaux mycor-hizés s’adaptent mieux et nécessitent moins d’entretien et d’ar-rosage ». Deux mélanges de semences (n partenariat avec les sociétés DLF France et Naturalis) sont testés avec plusieurs modalités et combinaisons d’inoculas (en partenariat avec la société Agronutrition). Des comparaisons par exemple seront faites entre des inoculas locaux (bactéries extraites du sol du campus) ou exogènes, avec bactéries seules, champignons seuls ou associations. Le but est d’arriver à la fois à limiter les tontes et les arrosages. L’essai a été lancé fin avril, de nuit (pour des raisons de sécuri-té liée au passage des trams), avec le décapage de l’ancienne couche de gazon et un ensemencement modulaire approprié (voir le reportage photos). Une vingtaine de personnes étaient mobilisées, avec une logistique impressionnante. Michel Bour-geois, un stagiaire de l’université de Bourgogne en licence professionnelle, Annie Colombet et Odile Chatagnier sui-vent l’opération sous la responsabilité conjointe d’Agnès Fou-geron (Jardin des sciences) et Daniel Wipf. L’essai au final devrait perdurer une à deux années pour un suivi optimum dans le temps. Une signalétique sera installée aux abords de l’essai. Le Jardin des sciences (Parc de l’Arquebuse), où sont menées d’autres expérimentations didactiques, ensemencera par ail-leurs quelques-unes de ses plates-bandes (notamment pour des espèces légumières ou de grande culture) pour montrer aux visiteurs du Jardin l’effet des mycorhizes sur la croissance et la vigueur de ces plantes. De gauche à droite et de haut en bas : Prélèvement de carotte de sol du campus, pour isolement et amplification de bactéries bénéfiques locales Carotte de sol du campus Préparation des inocula bactériens et mycorhiziens et des lots de semences pour les 120 conditions testées Première nuit: décapage de l’ancien gazon Une voie décapée Deuxième nuit: réunion de chantier Inoculation et ensemencement Finalisation de la parcelle http://infos-dijon.com/?p=369252 http://www.dijon.inra.fr/Toutes-les-actualites/Tram https://intranet6.dijon.inra.fr/Newsletter2/Archives/Premier-Cru-Les-News-du-Centre-Inra-de- Dijon/2014/7/Tram-gazon-et-champignons
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  • 16. Cesplantes sont nos ennemies FLORE.L'Europes'apprêteàleurdéclarerlaguerreet uncomitéparlementairefrançais invitelesélusà luttercontrelaproliférationdecesespècesexotiqueset toxiques. ELLESTAPISSENTles berges de nos ruisseaux, fleurissent au coeur des champscultivés,ont coloniséles talusde nosrouteset s'épanouissent dans lesfrichesindustrielles.Malgré leur jolinom exotiqueet leur appa rence inoffensive,laberce duCauca se, larenouée du Japon, l'orobanche et le Datura stramonium figurent désormais aux côtés de l'ambroisie parmi les plantes invasivesles plus surveilléesde l'Hexagone.Alorsque les espècestoxiques et envahissan tes font actuellement l'objet d'un projetde règlementeuropéen,le co mité parlementairede suividu ris que d'ambroisiea décidéde sensibi liserlesélusaux dangersdeces qua tre espècesqui colonisentpetit à pe tit le territoire. Sile pollende l'ambroisieest dé sormais bien connu des médecins pour ses effetsfortement allergènes, on sait moins que lesgrainesde da tura, qui se développe dans les champs cultivés, sont hautement toxiques,que l'orobanchea parasité 150000 ha de surfaceagricole,affai blissant des cultures de haricots,de tomates, de tournesols ou de colza. Président du comité parlementaire de suivi de l'ambroisie,le député-maireUMPde Crémieu(Isère),Alain Moyne-Bressand,déposera le mois prochain une propositionde loi vi sant à juguler le développementde ces envahisseursnaturels. Allergies,brûlures... L'ambroisieest désormaisrecensée dans 87départements, a été repérée dans le boisde Vincenneset près du canal Saint-Martin à Paris, Alain Moyne-Bressandveut à tout prix alerter les pouvoirspublics,les élus locauxet la population des dangers de cette plante et surtout de la né cessitéde l'éradiquer dès qu'elleap paraît dans un champ ou au bord d'une route. «En aoûtet septembre, le pollen d'ambroisie est emporté par levent et provoquedes allergies gravesau sein de la population,ex pliquel'élu :12à 150Ades Françaisy sont potentiellement sensibles. » Fléau des agriculteurs,la berce du Caucase favorisel'érosion des ber ges, où elle prolifère,et peut être à l'originede sévèresbrûlures si l'on entre en contactavecsa sève. Dotéed'une forte capacitéd'adap tation, la renouée du Japon s'avère être une redoutable concurrente pour les autres espèces végétales sauvagesou domestiqueset s'est dé sormaisrépandue partout en France le long des routes,coursd'eau et es paces en friche.« On ne peut lutter contre lesplantes invasivesque lors de leur phase d'introduction mais une fois qu'elles sont naturalisées sur leterritoire,il est quasimentim possiblede les éradiquer», explique Bruno Chauvel,chercheur à l'Insti tut national de la rechercheagrono mique(Inra). Le destin des 300 à 500 plantes exotiquesintroduites en Europe au cours des siècles est parfois singu lier.Longtempsconsidérésdans les champs cultivéscomme des «mau vaisesherbes»,le bleuetet le coque licot ont été en voie de disparition avant d'être finalement réhabilités et de fairepartie intégrantede notre patrimoine. FRÉDÉRMIOCUCHON A Lepollend'ambroisiepeutdéclencher desallergiegsraves(.Laurecniptriani) 4 Ledaturaest uneplante très toxique.(ArtJla.ftZwiufeJ A LarenouéeduJaponest extrêmementinvasive.iwa» lo'x A LasèvedelaberceduCaucaseprovoquede sévèresbrûlures,ion; Tous droits de reproduction réservés Date : 22/03/2014 Pays : FRANCE Page(s) : 16 Rubrique : SOCIÉTÉ Diffusion : 250647 Périodicité : Quotidien Surface : 47 %
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  • 20. marchés appros HERBICIDES > Vaincre les résistances Les résistances aux herbicides se développent, chez les graminées comme les dicotylédones. Il est essentiel de rester vigilant, et de bien utiliser tous les outils, agronomiques et chimiques, pour désherber. (Un département ne contient pas 100 % de parcelles résistantes.) résistance émergente au glypho-sate Prudence avec les variétés tolérantes aux herbicides 38 I Agrodistribution I 245 - janvier 2014 a été confirmée pour le ray-grass et la vergerette en vigne. Bientôt en grandes cultures ? « Aux Etats-Unis, elle existe de-puis 1996-1997, conséquence de l’utilisation intensive de variétés OGM, relate Christophe Délye. La situation n’est pas la même ici : le risque de sélectionner di-rectement la résistance est assez faible. En revanche, elle pourrait passer du vignoble aux grandes cultures. L’uniformisation du désherbage avec les inhibiteurs de l’ALS [groupe B, ndlr] repré-sente un risque bien plus élevé. » A l’heure actuelle, la résistance au groupe B est installée chez le vulpin et le ray-grass et émer-gente chez le coquelicot (voir carte). Des cas ont aussi émer-gés chez des bromes, agrostis, folle-avoine et matricaire et, plus récemment, chez de la stellaire en 2012, en Normandie dans du blé, et chez du panic pied-de- coq en 2012, en Camargue Les 21 et 22 octobre der-niers se sont tenues à Avignon les premières JéR, journées d’échanges sur les résistances aux produits de protection des plantes - herbi-cides, insecticides et fongicides -, organisées par R4P (réseau de réflexion et de recherches sur les résistances aux pesticides). L’objectif, « échanger avec la pro-fession, favoriser les transferts », précise Myriam Siegwart de l’Inra d’Avignon, l’une des neuf membres du R4P, issus de l’Inra, de l’Anses et de la DGAL. Pénurie de nouveaux modes d’actions Pourquoi vouloir prévenir l’apparition de résistances aux herbicides ? « Pour une protec-tion intégrée efficace », répond Christophe Délye, membre du R4P, de l’Inra de Dijon. Et il ne faut pas espérer l’arrivée miracu-leuse d’herbicides inédits : « la découverte du dernier nouveau mode d’action date de 1991 ». En France, des résistances ont été confirmées pour les groupes les plus utilisés : A, B, C et G (lire encadré). « Une cible = un mode d’action = un groupe = une lettre », martèle Christophe Délye. Pour le groupe C, la résis-tance est limitée aux triazines, aujourd’hui interdites. Pour le groupe A (inhibiteurs de l’AC-Case), vulpin, ray-grass, agrostis et avoine sont les plus concer-nés. Quant au groupe G, une Modes d’actions les plus utilisés dans du riz. « Il semble y avoir un développement plus rapide des phénomènes de résistance, lié notamment à l’utilisation crois-sante d’inhibiteurs de l’ALS », alerte Christophe Délye. Efficacité et diversité du désherbage « Il est illusoire d’imaginer préve-nir les résistances. Par contre, on peut envisager retarder leur évo-lution », prévient le chercheur. Avec deux mots d’ordre : effica-cité et diversité. « Une forte effi-cacité va favoriser une résistance liée à la cible [mutation concer-nant la cible de l’herbicide, ndlr], moindre mal que la résistance non liée à la cible », explique Christophe Délye. En parallèle, il faut alterner les moyens de lutte dans la rotation, combiner pro-phylaxie, méthodes chimiques et non chimiques, et varier les modes d’actions. « Il faut favori-ser en premier lieu les pratiques non chimiques », rappelle Chris-tophe Délye. En attendant les prochaines JéR en 2014, cha-cun est invité à faire remonter d’éventuels cas inédits. Un ques-tionnaire « détection précoce de phénomènes de résistance », est disponible sur demande à delye@dijon.inra.fr. n Marion Coisne En France, des VTH (variétés tolérantes aux herbicides) sont disponibles sur tournesol (Clearfield, résistant à l’imaza-mox et Express SX/tribénuron), colza (Clearfield), et maïs (Duo System/cycloxydime, peu uti-lisé). L’imazamox et le tribénu-ron sont des inhibiteurs de l’ALS. « C’est le groupe d’herbicides avec le plus fort risque de résis-tance qui soit, rappelle Chris-tophe Délye. Il est essentiel de raisonner l’emploi des VTH dans une diversité de pratiques. » Chez BASF, Olivier Grosjean se veut rassurant : « Clearfield n’amplifie pas le risque d’appa-rition de résistance aux inhibi-teurs de l’ALS. Un plan d’accom-pagnement a été mis en place avec l’ensemble de la filière. C’est une initiative inédite en Europe. » Reste que « utiliser des VTH en cas de très forte infes-tation est très risqué », observe Christophe Délye. n Groupe A (inhibiteurs de l’ACCase) : fénoxaprop, clodi-nafop, diclofop, pinoxaden, cléthodime, cycloxydime... n Groupe B (inhibiteurs de l’ALS) : iodosulfuron, metsulfuron, pyroxsulame, imazamox... n Groupe C (inhibiteur du photosystème II) : atrazine, métamitrone, bentazone, ioxynil, bromoxynil... n Groupe G (inhibiteur de l’EPSPS) : glyphosate. Les coquelicots résistants progressent Date de collecte du premier cas confirmé de résistance du coquelicot aux herbicides de groupe B (inhibiteurs de l’ALS) dans chaque département Source : Inra, Anses 2006 2007 2009 2010 2011 2012 2013
  • 21. Bioagresseurs : à l’affût de nouvelles résistances Un questionnaire destiné aux agriculteurs permet d’identifier des suspicions de nouveaux cas de résistances aux pesticides. La réduction de la diver-sité des modes d’action des produits phytos et la baisse des doses d’emploi entraînent une recru-descence des cas de résistance. Maladies, adventices et rava-geurs sont concernés. Pour le réseau de réflexion et de recherches sur les résistances aux pesticides, constitué notam-ment de l’Inra, de l’Anses et du ministère de l’Agriculture, « plus la résistance est détec-tée tôt (avec de très faibles fré-quences de résistants), plus on a une chance de se débarrasser des résistants ». Mais « il ne faut pas rêver, préviennent les cher-cheurs, tout produit phytosa-nitaire "perdu" pour cause de résistance l’est généralement pour longtemps, voire pour de bon ». De la même façon, ils esti-ment qu’il est « illusoire d’imagi-ner prévenir les résistances, en revanche, il est envisageable de retarder leur évolution ». Pour limiter le risque, il est conseillé de diversifier la rota-tion, les pratiques de contrôle (résistance variétale, lutte non chimique...) et les modes d’ac-tion des produits phytos. Enfin, la détection précoce d’une résis-tance permettra de limiter sa propagation. Détection précoce Devant ce constat, le Réseau français pour la santé végé-tale (1) a créé un questionnaire sur la « détection précoce des résistances », destiné aux agri-culteurs. Le but : identifier des suspicions de nouveaux cas de résistance en France en suivant les modes d’action récemment introduits sur le marché, les nouveaux bioagresseurs et ceux peu suivis, comme sur les cultures mineures. Le Réseau français pour la santé végétale demande « de ne rapporter que des cas d’échec de traitement qui ne soient pas facilement explicables autre-ment que par la présence pos-sible de résistances ». Après l’analyse des questionnaires, il faudra vérifier la réalité des cas de résistance signalés. « La Suivi postautorisation des firmes Dans le cadre de l’autorisation de mise sur le marché des produits, Jacques Grosman, du ministère de l’Agriculture, rappelle que les firmes doivent donner toute infor-mation sur le risque d’apparition de phénomènes de résistance lié à l’utilisation des produits. Si un risque est identifié, les firmes met-tent en place une surveillance de postautorisation pour décrire la résistance et la baisse d’efficacité du produit. Le ministère de l’Agriculture pilote aussi un plan de surveillance des phénomènes de résistance. Si des pertes d’efficacité engendrées par le développement de résistances sont notées, des recommanda-tions sont données dans les notes nationales, et les conditions d’ap-plication liées aux autorisations de mise sur le marché peuvent être modifiées. cultures
  • 22. PH. MONTIGNY démonstration de la présence d’une résistance nécessite une analyse de la population sus-pecte grâce à des tests de sen-sibilité notamment », précise Christophe Délye, de l’Inra de Dijon. L’Inra pourra alors car-tographier les nouveaux cas de résistance en déterminant leur position et leur étendue géo-graphique. Les conseillers agri-coles et les agriculteurs peuvent demander des questionnaires auprès de Christophe Délye à delye@dijon.inra.fr. De prochains articles dans nos colonnes préciseront les pistes à suivre pour réduire les risques de sélection de résistance afin d’améliorer la durabilité des produits phytos . Le premier ser a publié dans notre dossier sur les fongicides, à paraître le 29 novembre. Florence Mélix (1) Le RFSV a été créé en 2011 pour contri-buer à la maîtrise de la santé des végétaux. En font partie les laboratoires publics et privés, les organismes de recherche et déve-loppement (Cirad, Inra, APCA, Gnis…), l’UIPP, l’UFS, l’administration... Cartographie. L’analyse des réponses au questionnaire permettront de différencier l’échec d’un traitement, d’une présence réelle de résistance afin de déterminer la position et l’étendue géographique des nouveaux cas. Ici, une photo de coquelicots potentiellement résistants à certains herbicides. Définitions Résistance d’individus Selon l’organisation mondiale de la santé, la résistance est définie comme l’apparition, dans une population, d’individus possédant la faculté de tolérer des doses de pesticides qui exerceraient un effet létal sur la majorité des individus composant une population nor-male de la même espèce. La résistance de la septoriose sur blé pose problème. w w w . m a s s e y f e r g u s o n . c o m OFFRES “SUPER 6” DE 95 À 370 CH C’est lemoment ou jamais de profiter d’offres exceptionnelles sur de nombreux modèles des gammes MF Super 6. Pour bénéficier dès à présent de cet avantage unique, rendez-vous chez votre concessionnaire Massey Ferguson le plus proche. saisissez les ! JUSQU’À 4500€ D’OPTIONS GRATUITES* PAR MASSEY FERGUSON *Offres valables jusqu’au 20 décembre 2013 chez les concessionnairesMassey Ferguson participants, pour tout achat d’un tracteur neuf des modèles suivants :MF 5609 et MF 5610, 2200 € d’options gratuites - MF 6613,MF 6614,MF 6615 et MF 6616, 2800 € d’options gratuites - MF 7615,MF 7616 et MF 7618, 3400 € d’options gratuites - MF 7619,MF 7620, MF 7622,MF 7624 etMF 7626, 4000€d’options gratuites -MF 8660,MF 8670,MF 8680 etMF 8690, 4500€d’options gratuites. Conditions complètes auprès des concessionnaires participants. est une marque mondiale d'AGCO.
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  • 27. Des résultats de premier plan pour l’INRA de Dijon Le Bien Public, La Rédaction, le 13/09/2014. Article qui cite l'UMR Agroécologie, plus particulièrement l'équipe EMFI de L. Philippot Le résultat des recherches a été publié dans la revue Nature Climate Change de septembre 2014. Photo INRA Une équipe de l’Unité mixte de recherche (UMR) Agroécologie de Dijon (UMR AgroSup Dijon / INRA / Université de Bourgogne) vient d’obtenir des résultats de premier plan publiés dans la revue internationale Nature Climate Change de septembre 2014. Ces résultats soulignent « l’importance de la diversité microbienne dans le fonctionnement des sols et pour les services qu’ils délivrent ». Ces travaux ont été réalisés dans le cadre du projet européen EcoFINDERS (piloté par l’UMR Agroécologie), avec le soutien de la Région Bourgogne et de l’Ambassade de France en Irlande. http://www.bienpublic.com/edition-dijon-ville/2014/09/13/des-resultats-de-premier-plan-pour-l-inra-de- dijon https://intranet6.dijon.inra.fr/Newsletter2/Archives/Premier-Cru-Les-News-du-Centre-Inra-de- Dijon/2014/8/Au-coeur-de-la-science/Gaz-a-effet-de-serre
  • 28. Pollens, l'allergie qui gagne du terrain Article et film interview (4mn12) d'actualité sur le site Internet INRA National, le 30/04/2014 Rhinite, conjonctivite, asthme… Chaque année, des millions de Français souffrent d’allergies au pollen plus ou moins invalidantes. Cette maladie devrait toucher une personne sur deux d’ici 2050. En cause : la pollution, le changement climatique et l’urbanisation. Qu’en est-il exactement ? Le point avec Bruno Chauvel de l’Inra Dijon, également coordinateur de l’Observatoire des ambroisies. Mots-clés : allergie - ambroisie - pollen - pollinose - allergène Bruno Chauvel, coordinateur de l'Observatoire des ambroisies, est chargé de recherche à l’Unité Agroécologie à l’Inra de Dijon. Printemps rime avec pollinisation, et la pollinisation est au coeur de la reproduction des espèces végétales. De nombreuses plantes libèrent dans l’atmosphère leurs grains de pollen (l'élément fécondant mâle de la fleur) qui seront transportés jusqu’aux stigmates (organe récepteur femelle) par le vent. Ces espèces, dites anémophiles car elles utilisent le vent pour assurer leur dissémination pollinique, produisent un nombre important de grains de pollen. Il suffit parfois de quelques dizaines de grains de pollens pour provoquer des manifestations allergiques.¨ En 30 ans, la quantité de pollen aurait doublé en France, le nombre des allergies également. La France compte 20 à 25 % d'allergiques en France dont 10 % aux pollens. Une personne sur deux serait touchée en 2050. La pollution atmosphérique, l’urbanisation, le changement climatique, sont les principaux accusés de la modification de l’agressivité des pollens. D´autres facteurs peuvent intervenir : la présence simultanée de plusieurs pollens allergisants, l´existence de réactions croisées entre des pollens de la même famille ou avec certains aliments ou un terrain génétique prédisposant à développer cette allergie. Exposition aux pollens et risques allergiques (2013). © RNSA
  • 29. Les allergies au pollen (pollinoses) sont évidemment liées à la pollinisation des plantes. Dans l’année, divers pollens se succèdent dans l’air et on parle par conséquent de saisons polliniques. La saison des arbres est la première. Vient ensuite la saison des graminées. La dernière est celle de l’ambroisie. LA MÉTÉO DES POLLENS Le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA). Ce réseau assure la surveillance des pollens sur 70 sites répartis dans toute la France. Sur son site, on trouve toutes les infos sur les pollens circulant pour chaque région. Le RNSA met en place des bulletins allergo-polliniques, cartes et graphiques, du risque allergique par ville ou par pollen. Ces bulletins sont établis à partir des types de pollens présents, leur quantité dans l’air, la situation géographique, les données cliniques associées ainsi que les conditions météorologiques. Il est possible de s'inscrire à la liste de diffusion du RNSA pour recevoir des alertes polliniques hebdomadaires dans les départements avoisinant sa ville ou sa région. Plus d’infos sur le site du RNSA : http://www.pollens.fr/accueil.php Contact : Michel Thibaudon Les pollens ne sont pas tous dangereux Le pouvoir allergisant des pollens est différent selon la dimension des grains, le taux de protéines allergisantes, et leurs capacités de transport. Pour provoquer une réaction allergique, il faut :  que le pollen d´arbre ou herbacée soit émis en grande quantité. C'est le cas des plantes anémophiles : graminées, ambroisies, cyprès, bouleau ;  qu´il soit de petite taille. Les grains de pollen resteront d´autant plus longtemps dans l´atmosphère, et pourront parcourir de plus grandes distances s´ils sont petits et légers. C’est pourquoi on trouve des pollens allergisants aussi bien dans les villes qu´à la campagne ;  qu´il ait un fort pouvoir allergisant. Il faut qu´il puisse libérer ses particules protéiques responsables de la sensibilisation. Source RNSA. L’ambroisie, premier allergène de la région Rhône-Alpes  Allergies : gare à l’ambroisie ! Originaire d’Amérique du Nord et du Canada, « l’herbe à poux » est arrivée en France à la fin du 19e siècle.  L’ambroisie sous surveillance Fléau pour la santé, la plante coûte 15 à 20 M € à l’assurance maladie (données 2011 pour la seule caisse primaire d’assurance maladie de la région Rhône-Alpes), elle est aussi une menace pour l’agriculture. http://www.dijon.inra.fr/Toutes-les-actualites/allergies
  • 30. Peut-on vaincre les allergies? Emission "Enquête de santé" sur France 5 Parmi les invités : Bruno CHAUVEL, le 1er/04/2014 Acariens, pollens, aliments... Les allergies touchent aujourd'hui en France près de 22 millions de personnes, deux fois plus qu'il y a trente ans. Pourquoi sont-elles en constante augmentation et existe-t-il des solutions pour en venir à bout ? Enquête sur un problème de santé publique majeur. ''Peut-on vaincre les allergies ?'', un documentaire et un débat diffusés le 1er avril à 20h35 sur France 5. C'est une menace invisible, présente dans les aliments, dans les maisons, dans l'air que nous respirons... Une maladie parfois mortelle, qui fait chaque année plus de victimes. L'allergie touchait en 1960 à peine 3% de la population française. Aujourd'hui, ce chiffre atteint 30%. Un problème de santé publique qui tourne à l'épidémie, car dans 20 ans, selon les spécialistes, un Français sur deux pourrait être allergique ! Acariens, moisissures, pollens, allergènes cachés dans nos assiettes... Pour les malades, l'allergie est un combat quotidien, avec ses pièges et ses dangers. Philippe lutte sans relâche contre l'ambroisie, une plante très allergisante qui a envahi son jardin et toute la vallée du Rhône. Amélie, elle, doit composer avec son allergie aux noix. Lorsqu'elle fait ses courses, elle doit toujours rester sur ses gardes, et les sorties au restaurant lui sont désormais interdites. Dans les cas les plus graves, un simple contact avec l'allergène peut conduire au décès. C'est ce qui est arrivé à Bastien, 8 ans, victime en 2007 d'un choc anaphylactique, une réaction allergique gravissime. Depuis, ses parents ont entamé une procédure judiciaire. Ils veulent comprendre pourquoi leur fils a mangé du fromage de brebis alors que toute l'équipe de l'école connaissait son allergie. Tout le monde peut-il être un jour concerné par cette maladie ? Qu'avons-nous changé dans nos modes de vie pour subir cette vague d'allergies ? Certains scientifiques accusent la pollution atmosphérique. D'autres mettent en cause l'excès d'hygiène et d'antibiotiques dès la petite enfance. Nos habitudes alimentaires sont également pointées du doigt. Alors que les chercheurs tentent de mieux comprendre l'origine et les mécanismes de cette maladie complexe, les patients doivent apprendre à vivre avec leur allergie, car il n'existe pas de traitement unique. La désensibilisation est une solution mais son efficacité reste limitée. L'allergie est la quatrième maladie mondiale selon l'OMS mais elle continue d'être considérée comme une pathologie anodine. Pourtant chaque année, 2.000 personnes meurent à la suite d'une crise d'asthme. Pour les experts, il est urgent de repenser notre mode de vie, sous peine, un jour, de devenir tous allergiques. Les invités :  Dr Florence Trébuchon, allergologue  Dr Martine Drouet, responsable de l'unité allergologie générale au CHU d'Angers  Catherine David, chargée de mission à l'Association française pour la prévention des allergies (AFPRAL)  Bruno Chauvel, chercheur à l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) http://www.allodocteurs.fr/actualite-sante-enquete-de-sante--peut-on-vaincre-les-allergies-- 13006.asp?1=1
  • 31. Des pépites dans vos assiettes : les bienfaits des légumineuses... G. Simonin, R. Thompson and C. Salon, Site Internet INRA Dijon, rubrique Actualité, 14/02/2014 Keywords: alimentation;legumineuse;pois;systeme agricole durable;PEA MUST Dans le contexte actuel de nouvelles attentes sociétales concernant la préservation de l’environnement, la sécurité alimentaire et la qualité de l’alimentation, les légumineuses, comme les pois, les lentilles, les haricots, riches en protéines et en nutriments de valeur, sont à nouveau au menu et dans les assiettes. L’intérêt de leur culture et de leur utilisation est renouvelé. L’Homme utilise les légumineuses dans son alimentation depuis l’émergence de l’agriculture, il y a environ 10000 ans. Dans les pays à économie riche, le vingtième siècle a vu le remplacement progressif d’une grande part des protéines végétales par celles d’origine animale. Différentes recommandations nutritionnelles préconisent d’augmenter notre consommation de légumes secs. Pourtant elle reste faible en quantité et seulement un tiers de la population française en est consommatrice. En agriculture, les coûts énergétiques, la consommation d’eau et l’occupation de terrain, la production de gaz à effet de serre associés aux activités agricoles sont beaucoup plus élevés lors de production de protéines animales que pour celles de protéines végétales. Ces aspects encore méconnus il y a une dizaine d’années, rentrent petit à petit dans notre paysage culturel, dans le cadre de l’agroécologie, avec en toile de fond une demande croissante pour les ressources en viande mondiales qui ne peuvent pas se démultiplier. Des bénéfices écologiques indéniables… Grâce à la symbiose entre leurs racines et certaines bactéries du sol (les Rhizobia), les légumineuses n’ont pas besoin de fertilisation azotée et elles sont un élément clé pour une agriculture durable, avec moins d’intrants. Cette particularité est remarquable en soi, mais les légumineuses représentent aussi une possibilité de diversification et d’innovation en matière culturale et permettent donc de réduire la pression de bioagresseurs dans les rotations, elles apportent différents services écologiques dans les systèmes de culture et elles améliorent la qualité des sols ... Elles sont ainsi une alternative écologiquement intéressante aux cultures les plus rentables aujourd’hui : blé, orge, maïs, colza, dès lors que le contexte économique et réglementaire est adapté. Aspects culinaires : soyez créatifs ! Parmi les espèces cultivées, les graines de légumineuses sont les plus riches en protéines (entre 20 et 30% de la matière sèche). Ces protéines sont complémentaires en terme de composition en acides aminés aux protéines de céréales. Les légumineuses ont une bonne valeur nutritionnelle et présentent un faible indice glycémique du fait des caractéristiques de leurs réserves carbonées (glucides complexes, fibres, lipides). Elles sont aussi connues pour leurs effets anti-cholestérol et pour leur teneur en composés bioactifs (par ex polyphénols), en minéraux et en vitamines. Les effets « santé » les mieux démontrés concernent surtout la santé cardiovasculaire ou le risque de diabète de type 2. Par ailleurs, les produits issus de légumineuses peuvent être des sources de protéines alternatives intéressantes pour certaines catégories de personnes, car peu riches en graisses saturées. Manger une à deux fois par semaine une part de légumineuses en remplacement d’un plat carné est donc tout à fait bénéfique et équilibré. De nouvelles variétés en émergence Les collections de ressources génétiques disponibles, utilisées pour l’amélioration des plantes, permettent d’envisager la création de nouvelles variétés mieux adaptées aux besoins actuels : d’une part pour l’alimentation directe et d’autre part pour des utilisations industrielles avec des procédés innovants (formulations, extractions, fractionnement, préparations, qualités organoleptiques des farines). Les procédés de transformation, de fermentation et de texturation déjà appliqués pour le soja, dominant le marché, peuvent être mis en oeuvre avantageusement pour d’autres légumineuses. Face au défi de la croissance de la population mondiale et des besoins alimentaires associés, la consommation de davantage de graines de légumineuses à faible coût de production et à forte valeur environnementale, peut contribuer à des systèmes d’alimentation équilibrés et durables. En savoir plus : Les compétences de l’INRA de Dijon Le Bureau des ressources génétiques coordonne la politique nationale pour les espèces gérées et exploitées par l’Homme, via des réseaux réunissant partenaires publics et privés. L’Inra en est un des principaux acteurs. Il existe ainsi des collections de pommiers, de poiriers, de tomates, de fruits à noyaux, de choux, de plantes fourragères, une cryobanque nationale pour la conservation de semences et d’embryons d’espèces animales, etc. Pour ce qui est des légumineuses, ce sont des plantes qui ont encore été peu travaillées, en comparaison aux céréales, et qui présentent donc des potentialités. Les collections nationales de pois, de lupins, de féveroles sont entretenues et conservées à l’Inra de Dijon, qui héberge des compétences en amélioration des plantes pour ces plantes. Ce sont près de 5000 lignées pour le pois, 1000 pour le lupin et 1000 pour la féverole qui sont conservées. De grands programmes de recherche sur les légumineuses sont en cours et pilotés par le Centre Inra de Dijon (UMR Agroécologie), qui est le centre de référence en la matière : séquençage du génome de légumineuses, Investissement d’Avenir PeaMust, Programme Européen Legato, avec en vue notamment des améliorations variétales pour adapter ces cultures aux contraintes environnementales, agronomiques, économiques et technologiques. Des détails sur le projet PeaMust : Fiche Projet PeaMust http://www.dijon.inra.fr/Toutes-les-actualites/Des-pepites-dans-vos-assiettes
  • 32. La résistance existait avant les herbicides INRA Département SPE, Fiche Presse Actualités INRA, le 28/02/2014 L’analyse récente de collections d’herbiers, dont certains plus que bicentenaires, suggère que le risque de résistance aux herbicides pourrait être plus élevé que ce que l’on pensait : la diversification des techniques de désherbage est plus que jamais à l’ordre du jour. Ces résultats de recherche obtenus par des chercheurs de l’Unité Agroécologie de Dijon ont été publiés dans la revue scientifique PlosOne d’octobre 2013. Fréquence de gènes et résistance Les herbicides sont des molécules organiques de synthèse qui agissent en perturbant les fonctions vitales des végétaux ciblés. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, l’emploi d’herbicides est devenu la stratégie de base pour lutter contre les mauvaises herbes (adventices) dans la plupart des systèmes de culture. Une substance herbicide, quelle qu’elle soit, a une efficacité au champ d’une durée de vie limitée. Ceci est dû à la sélection par les herbicides de plantes présentes dans les parcelles et qui possèdent naturellement un ou plusieurs gènes de résistance. Les herbicides ne tuent que les plantes sensibles. De ce fait, au fur et à mesure des traitements réalisés chaque année, la fréquence de plantes résistantes augmente dans les populations d’adventices. Le phénomène de résistance aux herbicides est largement répandu aujourd’hui, avec des cas répertoriés dans 232 espèces d’adventices dans le monde. La question de la fréquence d’individus résistants dans les populations d’adventices avant tout emploi d’herbicides (fréquence initiale) est récurrente en malherbologie. D’une génération à l’autre, des mutations apparaissent et disparaissent sans cesse, spontanément, dans les populations d’adventices au champ. Par défaut, on estime la fréquence de mutation spontanée dans un gène donné à un cas sur 1 milliard. Si des mutations conférant une résistance à des herbicides existent à une fréquence supérieure à celle-ci dans les populations d’adventices avant la commercialisation des herbicides, l’évolution de la résistance sera plus rapide que ce que l’on pensait. Le vulpin et les herbicides, un phénomène de sélection Darwinienne Pour répondre à cette question, les chercheurs ont étudié les mutations dans le gène de l’Acétyle-Coenzyme a Carboxylase (ACCase) qui confèrent une résistance à des herbicides chez le Vulpin des champs. L’ACCase est la cible d’herbicides anti-graminées largement utilisés en France. Le Vulpin est une graminée messicole devenue une mauvaise herbe majeure en France depuis les années 1960. L’idée a été de travailler sur des plantes qui n’avaient jamais connu d’herbicides : des plantes contenues dans des collections d’herbiers antérieures à l’emploi des herbicides. L’analyse de l’ADN de 734 plantes collectées entre 1788 et 1975 et conservées dans les herbiers de Dijon, Genève et Montpellier a permis de trouver une mutation chez une plante prélevée en 1888. Cette mutation, est actuellement la plus répandue dans les populations de Vulpin où la résistance a évolué. Cette découverte confirme le fait que la résistance est un processus de sélection Darwinien. Elle suggère également que la fréquence initiale de certaines mutations dans les populations d'adventices pourrait être plus élevée que la fréquence « de mutation ». Autrement dit, la fréquence initiale des plantes résistantes dans les parcelles pourrait être supérieure à ce que l’on pensait jusqu’ici. De ce fait, le risque de résistance, ou la facilité avec laquelle les traitements herbicides peuvent sélectionner des plantes résistantes, pourrait être plus élevés que généralement admis. Pratiquer un désherbage diversifié et intégré Il ne faut cependant pas conclure de ce travail qu’un développement rapide des résistances est inéluctable et qu’il est inutile de raisonner le désherbage chimique pour enrayer ce phénomène. Au contraire, les résultats de cette étude vont dans le sens d’une utilisation raisonnée des herbicides dans le cadre d’un désherbage intégré mettant en oeuvre une diversité de solutions non chimiques et chimiques la plus large possible afin de ralentir la sélection de résistances. Cette diversité, qui doit être le principe de base du désherbage, est d’autant plus facile à réaliser que l’on met en oeuvre une rotation longue avec des cultures diversifiées. Ce type de rotation permet l’emploi de pratiques agronomiques non chimiques (alternance des dates de semis, faux semis …) et l’utilisation d’une plus grande diversité d’herbicides qui concourent au maintien d’une densité d’espèces adventices compatible dans la durée avec une production viable. Plus que jamais, les agriculteurs ont intérêt à diversifier leurs techniques de désherbage pour qu’elles restent efficaces dans la durée. Contact(s) scientifique(s) : Bruno Chauvel UMR AGROECOLOGIE Christophe Délye UMR AGROECOLOGIE En savoir plus Délye C.*, Deulvot C., Chauvel B.** 2013. DNA Analysis of Herbarium Specimens of the Grass Weed Alopecurus myosuroides Reveals Herbicide Resistance Pre-Dated Herbicides. PLOS ONE, 8, (10), e75117. Deulvot C., Boucansaud K., Michel S., Pernin F., Chauvel B.**, Délye C.* 2013. Herbicides : la résistance existait avant eux... la preuve. Phytoma – LdV 669, 30-33. http://www.spe.inra.fr/Toutes-les-actualites/La-resistance-existait-avant-les-herbicides http://www.spe.inra.fr/en/All-the-news/Resistance-existed-before-herbicides
  • 33. GenoSol : La mémoire des sols à Dijon Le Bien Public, par A.F. Bailly, le 19/02/2013 Mélanie Lelièvre, animatrice de la plateforme, montre le fonctionnement d’une des machines. Photo A.-F. B. Unique en France et en Europe, GenoSol conserve à Dijon la mémoire génétique des sols. Savez-vous que dans un gramme de sol, il existe un milliard de bactéries et un million d’espèces de bactéries différentes ? Ce monde de l’infiniment petit est celui qu’explore actuellement la plateforme GenoSol, composante d’une unité d’agroécologie de l’Inra Dijon. Unique en Europe, GenoSol ne se connaît pas d’équivalent dans le monde. « Nous nous intéressons aux micro-organismes dans les sols, les bactéries – dont la plupart ne sont pas nocives – et les champignons microbiens », explique Samuel Dequiedt, directeur technique de la plateforme. Des « bébêtes » infiniment petites, mais aussi infiniment nombreuses. Ces organismes microbiens jouent un rôle dans la fertilité des sols, dans la transmission des pollutions, dans le changement climatique, dans la structuration des sols. Le chercheur précise : «On est passé de la biologie pasteurienne, autrement dit la mise en culture de micro-organismes, à la biologie moléculaire. On caractérise la diversité à partir des ADN identifiés ; on appelle cela l’écologie moléculaire». Les objectifs de GenoSol sont nombreux : centraliser les échantillons de sols au sein d’un conservatoire à la disposition de la recherche scientifique, développer des outils moléculaires pour caractériser ces sols, établir une base de données pour comprendre l’évolution de la biodiversité dans le temps et dans l’espace, en fonction des caractéristiques environnementales (type de sols, climats), mais aussi de l’impact des activités humaines… Cinquante grammes de terre Dans un bâtiment situé au 17, rue de Sully à Dijon, sept mille échantillons de cinquante grammes de terre sont stockés dans des congélateurs, à une température de -40° C. « L’essentiel des échantillons provient de sols français. GenoSol dispose d’une accréditation pour gérer les sols étrangers, d’autres proviennent de Madagascar, du Laos, de Tunisie… . L’objectif est de figer la vie. » Depuis 2008, son année de création, GenoSol a établi 700 000 données et 20 000 analyses y sont réalisées chaque année. «Quand on fait une analyse de sang, on sait si on manque de fer, de globules blancs ou rouges, si on est en bonne santé… Ce que nous faisons, c’est pareil avec les sols. Nous construisons un référentiel ; nous élaborons des bio-indicateurs de l’état des sols à partir de l’ADN, la preuve du vivant», explique Samuel Dequiedt. Ainsi, la plateforme GenoSol dispose-t-elle de machines sophistiquées, issues de la recherche médicale, capables par exemple de compter les séquences d’ADN contenues dans un échantillon et de recenser le nombre d’individus par espèce. Au final, l’objectif est aussi de donner aux agriculteurs des outils pour favoriser le potentiel biologique des sols qu’ils exploitent en répondant à cette question : « Est-ce que je favorise la vie ou pas ? ». (1) Institut national de la recherche agronomique, 17, rue de Sully, à Dijon. Tél. 03.80.69.30.00. http://www.bienpublic.com/grand-dijon/2013/02/19/genosol-la-memoire-des-sols
  • 34. Processus de diversification des communautés bactériennes du sol à grande échelle 1er Cru n°9 "Spécial faits marquants", Journal interne INRA Dijon, 28 avril 2014 La distribution spatiale des communautés microbiennes du sol et les processus impliqués dans cette distribution sont encore largement méconnus à grande échelle (paysage, région, territoire). Nous avons montré pour la première fois que la relation aire-espèce était significative à grande échelle dans le cas des communautés bactériennes et qu’elle était corrélée positivement à la diversité et l’hétérogénéité des habitats du sol. Un des objectifs de l’écologie microbienne moderne est de mieux définir et comprendre les processus qui génèrent et maintiennent la biodiversité microbienne des sols. Pour répondre à cet objectif, nous nous sommes appuyés sur le RMQS (Réseau de Mesure de la Qualité des Sols) pour caractériser les communautés bactériennes indigènes de sols échantillonnés à l’échelle de la France (2200 sols échantillonnés selon une grille systématique). A cette échelle, nous avons calculé la relation aire-espèce, une loi écologique robuste qui permet d’estimer la diversification des communautés d’organismes vivants en fonction de l’aire d’échantillonnage, et de relier cette diversification avec les paramètres environnementaux. Une telle relation n’avait jamais été démontrée pour les bactéries du sol et son application permet de mieux identifier et hiérarchiser les processus de diversification des communautés microbiennes du sol à grande échelle. Résultats : Dans notre étude nous avons adapté des analyses mathématiques pour calculer la relation aire-espèce pour les communautés bactériennes en se basant sur des données de génotypage de communautés. En parallèle nous avons aussi développé une technique innovante de calcul de la diversité et de l’hétérogénéité de l’habitat que nous avons reliées à la relation aire-espèce bactérienne. Nous avons ainsi démontré que :  la relation aire-espèce est significative pour les communautés bactériennes à l’échelle de la France et à l’échelle de régions géographiques françaises,  que la relation aire-espèce est significativement et positivement corrélée à la diversité et à l’hétérogénéité des habitats,  que les processus de sélection (filtres environnementaux) et de dispersion des espèces sont impliqués dans la diversification des communautés bactériennes du sol à grande échelle. Contact : Lionel Ranjard, lionel.ranjard@dijon.inra.fr UMR Agroécologie, Rédaction : Gérard Simonin, Lionel Ranjard https://intranet6.dijon.inra.fr/Newsletter2/Archives/Premier-Cru-Les-News-du-Centre-Inra-de- Dijon/2014/6/Processus-de-diversification-des-communautes-bacteriennes-du-sol
  • 35. Près de 1000 agriculteurs au rendez-vous à la plateforme TMCE Journées techniques, Gembloux, Belgique, 18-19 juin 2014 Interviews d’Anne-Laure Blieux et Samuel Dequiedt Film, Cultivar TV https://www.youtube.com/watch?v=tMl-8JKnggw
  • 36. Une découverte sur un champignon au service des vignes Le Bien Public, le 19/11/2013. Article qui cite l'UMR Agroécologie en particulier l'équipe de D. van Tuinen (interviewé) du pôle IPM Une équipe internationale à laquelle a collaboré l’UMR Agroécologie de Dijon a percé les mystères du génome d'un champignon qui rend les plantes plus fortes. Une grande avancée scientifique qui pourrait profiter aux viticulteurs dans les prochaines années. Ne songez pas à manger le Rhizophagus, ce champignon est microscopique et bien loin des truffes et autres cèpes ou morilles. Mais si celui qui est présent sur terre depuis des millions d'années (son ancêtre est supposé avoir permis aux plantes de coloniser le milieu terrestre il y a 400 millions d'années) ne fera pas le bonheur des ramasseurs de champignons, il fascine depuis des années le monde scientifique. La cause : son collaboration avec les plantes qui l'entoure. En effet, le Rhizophagus renforce les plantes avec lesquelles il s'associe en leur permettant de mieux collecter eau et nutriments émergé. En échange, les plantes lui transmettent un peu de leur énergie pour qu'il puisse survivre. Un mécanisme qui a poussé un consortium international à tenter de découvrir depuis dix ans la totalité des gènes de ce champignon (son génome donc) pour comprendre comment ces échanges fonctionnent. Des recherches qui ont regroupé l’Inra, le CNRS, les Universités de Lorraine, Toulouse III - Paul Sabatier et d’Aix-Marseille, le Joint Genome Institute (JGI) et l’Oak Ridge National Laboratory (ORNL) du Département de l’Energie américain, ainsi que des membres du pôle IPM (Mécanisme et Gestion des Interactions Plantes Microorganismes) de l’UMR Agroécologie. A Dijon, c'est l'équipe du Docteur Diederik van Tuinen qui a participé au projet. Leur connaissance de ce champignon et de sa culture ayant permis de franchir plusieurs obstacles au cours de ces dix ans de recherche. Mais à quoi va donc pouvoir servir cette découverte ? « Nous n'en sommes qu'au début mais nous étudions déja plusieurs utilisations possibles de ce champignon dans l'agriculture », explique le Docteur Diederik van Tuinen. Ce vendredi matin, le chercheur rencontrait justement des viticulteurs du Pays beaunois pour dialoguer autour des débouchés possibles de cette découverte pour la viticulture. En effet, ces champignons pourraient renforcer les vignes, à l'image des plantes, et permettre de réduire l'usage de produits chimiques. Mais les recherches dites "appliquées" n'en sont qu'à leurs débuts. «Le Rhizophagus pourrait également permettre de réduire les besoins en engrais phosphatés car avec ce champignons les plantes auraient besoin de moins de phosphate pour un même résultat », ajoute le Docteur Diederik van Tuinen. Un débouché très important alors que les ressources en phosphates devraient être épuisées d'ici à 100 ans si la consommation mondiale ne diminue pas. http://www.bienpublic.com/actualite/2013/11/29/une-decouverte-sur-un-champignon-au-service-des-vignes
  • 37. Chlordécone, poison durable Emission "Archipels" sur France Ô sur le chlordécone suivi d’une interview de Fabrice Martin-Laurent sur la question de la contamination des sols des Antilles avec le chlordécone, 13/05/2014 Mots clés : chlordécone;sol;contamination;Antilles françaises;banane Il y a 5 ans, le professeur Belpomme dénonçait l'extrême contamination des sols aux Antilles françaises. Les médias nationaux découvraient alors le chlordécone, cette molécule que les Etats-Unis avaient décidé d'interdire dès 1976 et que les producteurs de bananes de Guadeloupe et de Martinique ont continué à répandre sur leurs plantations jusqu'en 1993. http://www.franceo.fr/emission/archipels/diffusion-du-13-05-2014-22h30 Film désormais à voir ou à revoir sur : https://www.youtube.com/watch?v=z2l6vzHQLUM
  • 38. La bataille des sols. Enquête sur une lutte environnementale Lionel Ranjard Participation au projet "Cartographie des Controverses - La Bataille des Sols" des étudiants de l’école de la communication de Sciences Po Paris présenté le 7 octobre 2013, à Toulouse, dans le cadre du festival "La Novela - Fête Connaissance!" (article, 2 interviews vidéos, film) La science comme autorité d'évaluation Si la relation entre science et agriculteurs ne semble pas fructueuse, elle est pourtant indispensable, ne serait-ce que dans l'évaluation environnementale des pratiques des agriculteurs. A ce point du récit, vous avez compris que la relation entre les scientifiques, les autorités et les agriculteurs n'était pas de tout repos. Vous avez vu qu'une véritable défiance s'était installée vis à vis de la science chez les agriculteurs et que les contacts étaient rares et difficiles. Vous avez aussi constaté que face à cette relation difficile, les stratégies des agriculteurs avaient été nombreuses et que les savoir faire, les identités avaient évolué "hors-cadre", c'est à dire loin de la science à l'aide de l'innovation par les usagers ["16 / L'innovation par les usagers"] et de la diffusion de ces innovations par des réseaux actifs ["17 / La diffusion des savoirs par réseau"]. En voyant à quel point ces stratégies ont pu se montrer efficaces, on pourrait penser qu'un statu quo a été trouvé, que les agricultures alternatives peuvent se développer sans l'appui d'une science qui ne les comprend pas et que des pratiques et des identités solides ont été créées de cette manière. Malheureusement la situation n'est pas aussi simple et vous allez découvrir ici que la difficile équation de la relation recherche scientifique/agriculture n'est pas encore résolue. Malgré la défiance et le manque de confiance, un besoin de validation Vous êtes déjà de fins observateurs de la lutte environnementale qui nous intéresse et vous avez compris quels étaient ses enjeux. A travers la construction et la revendication d'un sol nouveau c'est la meilleure légitimité environnementale qui est recherchée, les pratiques les plus bénéfiques pour l'environnement.  Or la simple revendication des pratiques les meilleures ne peut aboutir à une reconnaissance satisfaisante ! Dans une lutte où chacun considère ses pratiques comme les meilleures, et s'oppose aux autres dans le sol qui devrait être valorisé, pris en compte, la nécessité d'un arbitre est essentielle. Et c'est là que revient la science, puisque pour les agriculteurs cet arbitre ne peut être autre que la science. Qui d'autre qu'elle bénéficie de possibilités d'objectivisation suffisantes pour venir valider les différentes pratiques des agriculteurs ? Malgré les incompréhensions, les conflits et les critiques, les agriculteurs ne peuvent pas vraiment se passer de la science, en tous cas dans cette optique de validation du bienfondé environnemental de leurs pratiques. Ce besoin de la science comme arbitre vient hautement compliquer les relations et peut même rajouter de la tension. C'est en particulier ce que nous explique Frédéric Goulet dans un texte dédié à ce thème : "Des tensions épistémiques et professionnelles en agriculture. Dynamiques autour des techniques sans labour et de leur évaluation environnementale." On y apprend que l'évaluation de la science est aussi nécessaire que problématique. La question sur laquelle se penche Frédéric Goulet dans ce texte est celle de la différence entre la quantité de carbone fixée dans le sol entre agriculture conventionnelle et agriculture de conservation. Il s'agit d'un enjeu majeur car la fixation d'une plus grande quantité de carbone dans le sol peut se transformer en argument écologique extrêmement efficace et vient tout à fait s'intégrer dans le discours environnemental de l'agriculture de conservation.
  • 39. On découvre dans ce texte que les agriculteurs ont du mal à faire confiance aux méthodes mises en place par les chercheurs et qu'ils contestent leurs résultats. Il n'existe aucune concordance entre les résultats obtenus par les chercheurs et ceux revendiqués par les agriculteurs sur la base du travail d'acteurs engagés. On voit aussi que les tentatives de dispositifs hybrides pour de telles évaluations (les tentatives de coopération entre chercheurs et agriculteurs) sont compliquées, les chercheurs soupçonnant les agriculteurs d'impartialité et ne voulant pas vraiment les mêler aux dispositifs, de peur qu'ils ne viennent "brouiller" les résultats. Cette difficile coopération mais ce besoin de science ont aussi abouti au succès de figures comme Claude Bourguignon et son laboratoire indépendant qui sont en dehors de la science officielle (Claude Bourguignon et sa femme ont délibérément quitté l'INRA) mais qui se revendiquent d'un savoir scientifique qui vient combler ce besoin d'objectivité qu'ont les agriculteurs pour valider leurs pratiques.  Des figures de scientifiques engagés et pragmatiques comme Claude Bourguignon répondent en fait bien aux attentes de beaucoup d'agriculteurs car il se revendique en rupture avec la science fréquemment accusée tout en disposant d'un discours scientifique apparemment solide et objectif qui vient conforter des agriculteurs pour qui l'autorité scientifique est essentielle dans la validation de pratiques différentes et souvent risquées. Le besoin d'évaluation par la science, vecteur de solutions innovantes Les tensions décrites par Frédéric Goulet sont réelles et significatives de l'enjeu que représente pour les agriculteurs la validation de leurs pratiques par la science. Mais l'échec qu'il décrit en nous racontant l'histoire du dispositif hybride qu'il a suivi et qui n'a pas su aboutir à une coopération efficace ne doit pas nous amener à penser qu'il n'existe pas de solution. Le besoin de validation par la science est si impérieux qu'il est en fait l'une des voies par lesquelles des relations innovantes entre scientifiques et agriculteurs sont mises en place.  Notre enquête nous a appris que de nombreux dispositifs étaient testés qui permettaient aux agriculteurs d'évaluer par eux mêmes mais au sein de dispositifs mis en place par des chercheurs les résultats de leurs pratiques. Ces dispositifs sont satisfaisants et en développement en ce qu'ils donnent un rôle important à l'agriculteur dans l'évaluation tout en le plaçant dans un cadre "scientifique" rassurant pour la pertinence de l'évaluation de ses pratiques. On compte différentes initiatives de ce type qui pour le moment se concentrent sur des points de détail mais restent encourageantes. L'objet qui est souvent au centre de ces dispositifs est l'aspect biologique du sol, et notamment la star du sol : le ver de terre ["7 / Des discours et des identités"]. Cet animal, visible à l'oeil nu et assez symbolique représente un indicateur satisfaisant de l'état de vie d'un sol, des plateformes comme l'Observatoire Participatif des Vers de terre qui dépend de l'Université de Rennes (Unité mixte de recherche EcoBio) propose aux agriculteurs de participer à un dispositif qui permettra d'objectiver et d'évaluer la vie dans les sols selon les différents modèles agricoles et leur situation géographique. A terme, une analyse comparative entre leurs propres données et des références nationales établies pourront valider ou orienter les pratiques des agriculteurs. Des initiatives plus larges sont aussi prises, notamment au sein de projets CASDAR, des structures innovantes en partie financées par l'Etat. L'un de ces projets, intitulé "Indicateurs de l'état biologique des sols agricoles" propose de "mesurer l'impact des pratiques agronomiques sur la vie biologique des sols". Ce dispositif, qui implique de nombreuses universités et unités de recherche a pour but de développer des indicateurs sur la santé des sols et de "développer les cadres et les outils d'information et de formation sur ces indicateurs, à destination des agriculteurs, afin que ces derniers se les approprient techniquement au point de savoir les interpréter, et piloter leurs itinéraires techniques en fonction des résultats." Ce projet CASDAR est coordonné par Lionel Ranjard de l'INRA de Dijon.  Le développement de tels dispositifs montre bien à quel point une évalutation environnementale solide est importante pour les agriculteurs et à quel point ils comptent sur les chercheurs à ce sujet là. Nous allons voir maintenant que la science joue à ce titre un rôle important et que ce rôle de validation des pratiques ne doit pas être pris à la légère tant il "produit du social". http://www.i-m.co/sols/bataille_des_sols/la-science-comme-autorite-devaluation-18-couche3.html
  • 40. Conception de systèmes agroécologiques à l'échelle d'un territoire : un exemple de co-construction d'un projet d'expérimentation 1er Cru n°9 "Spécial faits marquants", Journal interne INRA Dijon, 28/04/2014 Un workshop a réuni une centaine de personnes à Dijon, chercheurs, acteurs de la profession agricole et pouvoirs publics, autour du thème de la conception de systèmes agricoles agroécologiques à l’échelle d’un territoire. Les journées ont permis de faire le point sur les méthodes expérimentales à cette échelle, et sur les connaissances disponibles en agroécologie pour construire des protocoles expérimentaux. L’agroécologie a pris au cours des années récentes une place importante tant dans le projet d’orientation de l’agriculture française que dans le schéma stratégique scientifique de l’INRA. Mais les connaissances sur les systèmes agricoles relevant de l’agroécologie sont encore lacunaires, sur le plan des processus majeurs de régulations biologiques valorisées par l’agroécologie et sur le plan du fonctionnement global des systèmes. Le manque de connaissance est en particulier lié au fait que les systèmes agricoles relevant de l’agroécologie, supports potentiels de travaux de recherche, sont rares ou inexistants. Un projet ambitieux d’expérimentation en agroécologie à l’échelle du paysage est en cours de réflexion avec l’Unité Expérimentale de Dijon-Epoisses. Le workshop a contribué à l’élaboration d’un projet d’expérimentation en agroécologie sur le Domaine Expérimental. Un groupe de travail a été mandaté par plusieurs Départements INRA pour évaluer la faisabilité d’un tel projet et faire des propositions. En parallèle aux réflexions de ce groupe, un workshop a été organisé par l’UMR Agroécologie en collaboration avec l’Unité Expérimentale de Dijon-Epoisses. Il s’est déroulé les 9 et 10 avril 2013 et a réuni une centaine de chercheurs et d’acteurs de l’agriculture. Les objectifs étaient :  De faire émerger des propositions et/ou des problématiques de recherches relatives à la conception de systèmes agricoles agroécologiques à l’échelle d’un territoire et aux processus valorisés par de tels systèmes ;  De créer une opportunité pour les chercheurs, les doctorants et acteurs du monde agricoles d’échanger et de traduire leurs connaissances en propositions concrètes pour l’adaptation des pratiques agricoles ;  De faire avancer le projet ‘Agroécologie à Epoisses’ en établissant des propositions, raisonnées à ce stade hors de toute considération de contraintes pratiques et expérimentales, base d’une réflexion ultérieure sur l’éventuelle évolution du Domaine d’Epoisses vers l’agroécologie.  Les apports du colloque : Quatre exposés introductifs ont permis de faire le point sur la diversité des approches scientifiques de conception de systèmes agricoles et de faire le point sur les connaissances en agroécologie mobilisables pour la conception de systèmes agricoles relevant de l’agroécologie. Des ateliers ont été organisés pour proposer aux participants d’échanger sur les méthodes d’investigation, sur les concepts et théories de l’écologie, et sur les connaissances mobilisables pour concevoir des systèmes agricoles qui permettraient d’allier production agricole et différents services écosystémiques. Quatre services écosystémiques ont été discutés individuellement, les ateliers étant animés par des experts des disciplines concernées :  Bouclage des cycles biogéochimiques  Régulation de pathogènes, flux de micro-organismes  Régulation des ravageurs et adventices  Maintien de la biodiversité Les restitutions des ateliers et la synthèse du workshop ont permis de faire émerger quatre familles de questionnements autour de la conception de systèmes relevant de l’agroécologie et de l’expérimentation à l’échelle du paysage ou du territoire :  Quelle stratégie mettre en place pour expérimenter à l’échelle du territoire ? Comment articuler dans un même projet expérimental une approche systémique permettant d’évaluer des systèmes cohérents relevant de l’agroécologie et une approche analytique permettant de caractériser les processus ? Dans le cadre d’une approche systémique, quel compromis entre la mise en place de réplicas, permettant de prévoir des analyses statistiques sur les systèmes observés, et la surface des systèmes agroécologiques considérés, qui doivent être suffisantes pour que les processus spatialisés aient un sens. L’intégration des sites
  • 41. expérimentaux en agroécologie à l’échelle du paysage dans un réseau national ou international est-il une réponse au faible nombre de réplicas par système et par site (voire à l’absence de réplica) ?  Dans une approche expérimentale, comment gérer la transition vers l’agroécologie ? Faut-il envisager une transition progressive permettant de limiter l’impact de la transition sur la productivité agricole pendant la période pendant laquelle les processus de régulation biologique se mettent en place, au risque de perturber la mise en place de ces processus, et de ne jamais atteindre les équilibres agroécologiques recherchés ? Ou au contraire faut-il envisager une rupture forte dans les pratiques, afin d’augmenter les chances d’atteindre ces équilibres recherchés, mais au risque d’affecter sévèrement la production pendant la phase transitoire, la quantification des pertes étant alors une question de recherche traitée ? Comment étudier la résistance et la résilience du système ?  Peut-on aborder l’ensemble des services écosystémiques discutés ou au contraire doit-on en privilégier certains ? Dans ce cas, comment choisir ? Comment tenir compte des interactions entre les services ?  L’augmentation de la diversité notamment végétale semble une piste privilégié pour concevoir des systèmes agricoles multiservices. Quelles associations végétales faut-il privilégier ? Comment agencer les habitats semi-naturels ? Comment mobiliser les ressources génétiques et les variétés ? Ces questions ont été débattues lors d’une table ronde animée par le journaliste Vincent Tardieu. Le projet d’expérimentation en agroécologie sur le Domaine Expérimental d’Epoisses doit se concrétiser en 2014, notamment par la décision concernant les surfaces consacrées à l’agroécologie, par la caractérisation de l’état initial du dispositif, et par la définition des essais analytiques emboités dans le dispositif systémique global. Un DVD a été produit par Educagri Editions à l’occasion du workshop, avec le concours du GIS Agrale. Contacts : Sabrina Gaba sabrina.gaba@dijon.inra.fr ; Nicolas Munier-Jolain nicolas.munier-jolain@dijon.inra.fr UMR Agroécologie Rédaction : Gérard Simonin, Sabrina Gaba, Nicolas Munier-Jolain https://intranet6.dijon.inra.fr/Newsletter2/Archives/Premier-Cru-Les-News-du-Centre-Inra-de- Dijon/2014/6/Conception-de-systemes-agroecologiques-a-l-echelle-d-un-territoire
  • 42. La membrane plasmique des plantes : une clé dans la détection des agresseurs et le processus de défense 1er Cru n°9 "Spécial faits marquants", Journal interne INRA Dijon, 28/04/2014 Le développement d’une méthode d’imagerie innovante a permis de montrer que la membrane plasmique des cellules végétales est une mosaïque de territoires présentant des propriétés biophysiques variées. Cette organisation est modifiée de façon très rapide en réponse à certaines molécules provenant de microorganismes, établissant un lien fonctionnel entre cette organisation et la mise en place des mécanismes de défense En permanence les plantes sont confrontées à des modifications de leur environnement biotique et développent des réponses adaptatives qui conditionnent leur survie. Certaines molécules, appelées éliciteurs, produites par des microorganismes, sont reconnues par la plante et déclenchent des réactions qui lui permettent de mobiliser ses systèmes de défense inductibles. La membrane plasmique qui entoure les cellules végétales est le lieu privilégié de la perception des modifications environnementales et de l’initiation de la réponse adaptative. Nous avons recherché un lien entre l’organisation de cette membrane et la signalisation induisant les mécanismes de défense (ou « signalisation de défense »). Le développement d’une méthode d’imagerie innovante a permis de montrer pour la première fois que la membrane plasmique des cellules végétales est une mosaïque de territoires présentant des propriétés biophysiques variées, et notamment des degrés d’organisation différents. Dans les minutes qui suivent le traitement par un éliciteur de réaction de défense secrété par un oomycète, la cryptogéine, la membrane des cellules subit deux modifications : une qui concerne son organisation globale, une augmentation de sa fluidité, l’autre qui concerne son organisation locale : une augmentation de la proportion des zones plus structurées (les « domaines ordonnés »). Le traitement par un éliciteur bactérien, la flagelline, provoque une augmentation similaire de la proportion de domaines ordonnées, mais pas de modification de la fluidité. La cryptogéine étant, contrairement à la flagelline, un éliciteur nécrosant, ceci suggère que l’augmentation de la proportion de domaines ordonnés pourrait être un phénomène générique associé au déclenchement de la signalisation de défense, et l’augmentation de fluidité spécifiquement liée à la mort cellulaire (induisant la nécrose). Ces travaux permettent de porter à un niveau encore jamais atteint la description de la compartimentation de la membrane végétale et démontrent le lien entre la dynamique de cette organisation et la réaction cellulaire associée à la défense (signalisation de défense). Les résultats suggèrent que l’orientation de la réponse cellulaire pourrait se jouer dès la perception des signaux au niveau de la membrane plasmique, et ouvrent la voie à l’exploration des mécanismes par lesquels les modifications d’organisation de cette membrane pourraient participer à la construction d’une réponse adaptative aux modifications environnementales. Contact : Patricia Gerbeau-Pissot, patricia.gerbeau-pissot@dijon.inra.fr UMR Agroécologie Rédaction : Gérard Simonin, Patricia Gerbeau Pissot https://intranet6.dijon.inra.fr/Newsletter2/Archives/Premier-Cru-Les-News-du-Centre-Inra-de- Dijon/2014/6/Comprendre-le-processus-de-defense-grace-a-la-membrane-plasmique-des-plantes
  • 43. Analyse écophysiologique de la nitrophilie des espèces adventices 1er Cru n°9 "Spécial faits marquants", Journal interne INRA Dijon, 28/04/2014 Keywords: growth;eutrophication;competition;nutrition;platform, adventices Par une approche d’écophysiologie végétale, les déterminants du succès des adventices nitrophiles dans les systèmes de culture intensifs caractérisés par une forte utilisation des engrais azotés ont été analysés. Cette étude suggère qu’un meilleur pilotage de la fertilisation azotée pourrait être un levier pour favoriser la croissance de la culture au détriment de celle des adventices dans des systèmes de culture moins dépendants des herbicides. Le contexte : en réponse à l’augmentation de l’utilisation des engrais azotés dans les systèmes de culture intensifs, les espèces dites « nitrophiles » se sont maintenues alors que les espèces dites « oligotrophes » ont régressé, conduisant à une baisse de la biodiversité. Les espèces nitrophiles semblent bénéficier d’un avantage compétitif dans les habitats milieux riches en azote. Notre objectif a été de déterminer quels sont les déterminants écophysiologiques du succès des espèces nitrophiles dans les milieux riches en azote. Par une expérimentation en serre sur une gamme d’espèces couvrant toute la gamme de l’indice écologique de nitrophilie, nous avons montré que plus une espèce est nitrophile, plus elle est capable d’accroître sa surface foliaire en réponse à une augmentation de l’apport d’azote. Cette aptitude semble liée à des stratégies nutritionnelles différentes entre espèces selon leur statut de nitrophilie. En effet, globalement, plus une espèce est nitrophile, plus elle investit préférentiellement ses ressources dans l’activité racinaire pour le prélèvement de l’azote (quantité d’azote prélevée par unité de racine) plutôt que dans la structure racinaire (proportion de biomasse de la plante allouée aux racines). A l’inverse, plus une espèce est oligotrophe, plus la stratégie opposée est mise en place. Ainsi, le succès des adventices nitrophiles dans les systèmes intensifs s’explique par une meilleure efficience de prélèvement de l’azote qui leur confère une forte aptitude à produire de la surface foliaire. Ces espèces peuvent alors intercepter davantage de rayonnement, ce qui augmente leur photosynthèse et leur capacité à ombrer les plantes voisines. C’est probablement cette forte compétitivité des adventices nitrophiles pour l’azote et pour la lumière qui a conduit au déclin des adventices oligotrophes et de la biodiversité dans les systèmes de culture intensifs. Des travaux sont en cours dans le cadre d’une collaboration entre écophysiologie végétale et écologie microbienne pour analyser le rôle du caractère nitrophile des espèces végétales sur les interactions entre communautés végétales et communautés microbiennes rhizosphériques. Cette étude suggère qu’un meilleur ajustement de la fertilisation azotée (en quantité, dans l’espace ou dans le temps) en fonction de la nitrophilie des espèces pourrait être un levier pour réduire l’utilisation des herbicides en favorisant la croissance de la culture au détriment de celle des adventices les plus nitrophiles, qui sont aussi les plus problématiques dans les systèmes de culture. Contact : Delphine Moreau, delphine.moreau@dijon.inra.fr UMR Agroécologie Rédaction : Gérard Simonin, Delphine Moreau https://intranet6.dijon.inra.fr/Newsletter2/Archives/Premier-Cru-Les-News-du-Centre-Inra-de- Dijon/2014/6/Analyse-ecophysiologique-de-la-nitrophilie-des-especes-adventices