Publications de l'Unité de Recherche INRA Agroécologie de Dijon. Communiqués de presse, poster, liste des publications. Cellule d'ingénierie des connaissances et d'assistance à la publication scientifique (CICAP).
2. SOMMAIRE
PRESSE
Biodiversité. Elles s’adaptent très bien dans leur environnement.
Quelques bonnes nouvelles pour les mauvaises herbes
Pour une meilleure cohabitation des espèces cultivées et des mauvaises herbes
Biodiversité. Mais d'où viennent donc ces étranges Mycorhizes ?
Le monde mystérieux des champignons
Un tram toujours plus vert
Tram, racines et champignons
Dijon : tramway, gazon et champignons, patience, ça pousse !
Tram, gazon et champignons. Limiter les tontes et les arrosages avec des symbioses racinaires. Une
expérience d’agroécologie appliquée
Entre ferme et laboratoire
Ces plantes sont nos ennemies
Herbicides céréales : "Alterner en sortie d'hiver n'est pas suffisant"
Herbicides : vaincre les résistances
Bioagresseurs : à l'affût de nouvelles résistances
Des truffes qui ont de l'avenir
Questions aux agriculteurs sur la gestion des résistances
Agroécologie, expérimenter à l'échelle du paysage et du territoire
Des résultats de premier plan pour l’INRA de Dijon
Pollens, l’allergie qui gagne du terrain
Peut-on vaincre les allergies?
Des pépites dans vos assiettes : les bienfaits des légumineuses...
La résistance existait avant les herbicides
GenoSol : La mémoire des sols
Processus de diversification des communautés bactériennes du sol à grande échelle
Près de 1000 agriculteurs au rendez-vous à la plateforme TMCE
Une découverte sur un champignon au service des vignes
Chlordécone, poison durable
La bataille des sols. Enquête sur une lutte environnementale
Conception de systèmes agroécologiques à l'échelle d'un territoire : un exemple de co-construction d'un
projet d'expérimentation
La membrane plasmique des plantes : une clé dans la détection des agresseurs
et le processus de défense
Analyse écophysiologique de la nitrophilie des espèces adventices
3. POSTERS
Le paysage agricole: un levier d’action pour promouvoir la prédation des graines d’adventices par les
carabidés
Weed-DATA Base de données ‘Traits’ des plantes adventices des agroécosystèmes
Proxi-détection des adventices par imagerie aérienne
Traitement de l’information géoélectrique pour cartographier l’hétérogénéité intra parcellaire de
l’épaisseur du sol
Ecologie des bactéries dénitrifiantes du sol en relation avec les émissions de N2O
Effet de la nutrition et du génotype sur les réponses de défense chez Medicago truncatula
Diversité taxonomique, phylogénétique et fonctionnelle de trois syntaxons des prairies permanentes
Modèle prédictif de la biomasse microbienne moléculaire du sol
Genetic diversity of nodulated root structure and nitrogen nutrition in a core collection of pea
Trait distribution within winter wheat fields can partly be explained by disturbances and competition for
resources
How does functional diversity of plant assemblages reduce growth response of the invasive species
Ambrosia artemisiifolia L.?
How does reduced herbicide use affect biodiversity and crop production?
Reconciling pesticide reduction with economic and environmental sustainability in arable farming
Assessment of pesticides ecotoxicology on soil microorganism
Microcosm assessment of the dissipation and soil microbial ecotoxicity of chlorpyrifos and tebuconazole
using standardized advanced molecular tools
Loss in microbial diversity affects nitrogen cycling in soil
GnS-PIPE: an optimized bionformatic pipeline to efficiently assess microbial taxonomic diversity of
complex environments using high throughput sequencing technologies
Social media to promote the journal agronomy for sustainable development
Novel bibliographic maps to guide research units
Publier la Science, a novel newsletter on scientific publication
PUBLICATIONS
4. 28 MAGAZINE / NATURE LE BIEN PUBLIC
Dimanche 15
décembre 2013
En partenariat avec l’association Bourgogne Nature, association fédératrice regroupant la Société
d’histoire naturelle d’Autun, la Société des sciences naturelles de Bourgogne, le Parc naturel
régional du Morvan et le Conservatoire d’espaces naturels de Bourgogne.
www.bourgogne-nature.fr
BIODIVERSITÉ. Elles s’adaptent très bien dans leur environnement.
Quelquesbonnesnouvelles
pour lesmauvaisesherbes
£ Adventices des cultu-res
?
Georges Brassens nous
avait prévenus : « je suis d’la
mauvaise herbe, braves gens
(…),etc’estpasmoiqu’onmet
en gerbes ».Mais alors pour-quoi
vouloir contrôler les po-pulations
demauvaises her-bes
dans nos champs ? Les
travaux deMalherbologie
(étude de la flore des champs)
réalisés à l’INRA de Dijon
font aujourd’hui appel à
l’agronomie et à l’écologie
pour nous éclairer sur la né-cessitédelimiterdetropfortes
densitésdeplantesadventices
concurrentes des espèces cul-tivées
et la volonté de les pro-téger
car elles font partie de
notre patrimoine végétal.
£D’où viennent lesmau-vaises
herbes des champs ?
Lesmauvaises herbes que
l’on peut observer dans les
champs ont des origines va-riées.
Une partie d’entre elles
sont arrivées en France il y a
8 000 ans en provenance
d’Asiemineure avec les pre-mières
semences de cultures.
Ces messicoles comme le
bleuetoule coquelicot se sont
progressivement adaptées de
génération en génération et
fontdésormaispartiedenotre
flore locale.D’autres espèces
sont arrivées à partir du
XVe siècle, avec la découverte
desAmériques,commel’ama-rante,
ou plus récemment, au
XIXe siècle, comme le datura
ou l’ambroisie. La flore ad-ventice
est donc constituée
d’unemosaïque d’espèces ce
qui leur confèreunfortpoten-tiel
d’adaptation et de survie.
£Comment peuvent-elles
survivremalgrétoutcequ’on
Les mauvaises herbes ne posent
problème que lorsqu’elles entrent en
concurrence avec d’autres plantes
leur fait subir ?
Lesmauvaises herbes sont
bien adaptées aux milieux
perturbés par les activités hu-maines
et peuvent tolérer des
contraintes (désherbages chi-mique,
thermique,mécani-que)
qui feraient disparaître
beaucoup d’autres végétaux.
Mais comment ? Elles ont
une croissance rapide per-mettant,
en un temps record,
une production d’un très
grand nombre de semences
pour les espèces annuelles
comme la mercuriale ou le
brome stérile.D’autres, les es-pèces
vivaces, produisent des
organes de survie souterrains
comme des rhizomes (tiges
souterrainesduchiendent)ou
des bulbes (ail des vignes). Se-mences,
bulbes, rhizomesper-sistentdans
le solpourde lon-guespériodes
leurpermettant
de se développer à nouveau
quand les conditions seront
favorables.
£En quoi sont-elles nuisi-bles
?
Lamajorité desmauvaises
herbes pose surtout des pro-blèmesdecompétitionavecla
culture pour les ressources
(lumière, eau et azote notam-ment).
C’est donc unique-mentquandilyatropdeplan-tes
qui se partagent cette
ressource limitée que la nuisi-bilitépeut
êtreperçueparune
perte de rendement.D’autres
problèmes comme des ris-quesde
toxicité (datura, ivraie
enivrante), de favoriser des
champignons pathogènes
(chiendent) ou de créer une
gêne à la récolte (gaillet) sont
quelquefois signalés.
On a beaucoup à apprendre
des plantes advent ices
concurrentes des espèces
cultivées, plus communément
appelées les mauvaises
herbes,
nPOUR EN
SAVOIR PLUS
Une gestion
complexe
Dans un article de la re-vue
scientifiqueBour-gogne
Nature (n° 7-2008),
Stéphane Corde au et
Bruno Chauvel expliquent
l’intérêt environnemental
des bandes enherbées le
long des cours d’eau. Ces
bandes semées en herbe
protègent les cours d’eau
des produits épandus dans
les champs. Elles héber-gent
une grande diversité
d’adventices, trois fois plus
que dans les champs,mais
peuvent empêcher le déve-loppement
de messicoles
rares.Onvoit donc toute la
complexité d’une gestion
“écologique” des zones
cultivées.
L’ACTUBN
RENDEZ-VOUS
Découverte de la Cistude
d’Europe le 16 décembre
Une soirée-conférence orga-nisée
par le Conservatoire
d’espaces naturels deBourgo-gne
et la commune deMarti-gny-
le-Comte (71) amènera à
mieux appréhender cette pe-tite
tortue d’eau douce qui vit
dans le sud de la Bourgogne.
Rendez-vous à la salle des fê-tes
de Poui l loux (71) , à
19 h 30. Entrée gratuite et
ouverte à tous. Contact : Cé-cileDiaz
: 03.80.79.25.99 ou
cecile.diaz@cen-bourgogne.fr
LESEXPERTS
BRUNO CHAUVEL
ET STÉPHANE CORDEAU
Chargés de recherche à l’Unité
mixte de recherche 1347
agroécologie à l’Inra de Dijon
Lesmauvaisesherbes
ontellesquelquesqualités
?
« Près de 2000 espèces végétales (soit le tiers de la flore en
France) peuvent se développer spontanément dans les
champs : cet ensemble d’espèces est connu sous le terme
de mauvaises herbes. Cette diversité est importante pour
le bon fonctionnement des zones agricoles en fournissant
de la nourriture sous forme de feuilles, de nectar, de grai-nes
aux populations animales (oiseaux, insectes…). La
présence de fleurs colorées est appréciée dans les paysa-ges
agricoles. Certaines d’entre elles sont encore réguliè-rement
consommées par l’homme. »
CRÉDITS
Coordination : Daniel Sirugue,
rédacteur en chef de Bougogne
Nature et conseiller scientifique au
Parc naturel régional duMorvan.
Illustration : GillesMacagno
Rédaction : Bruno Chauvel
et Stéphane Cordeau
Petit glossaire
Adventice : qualifie une
plante qui s’ajoute spontanément
à un milieu donné.
Ce terme est aujourd’hui
utilisé à la place demauvaise
herbe.
Mauvaise herbe : plante
indésirable là où elle se
trouve, notamment à forte
densité dans les champs.
Messicoles : plantes
(bleuet coquelicot, adonis),
associées aux céréales
d’hiver (moisson), dont certaines
sont devenues rares.
Rhizomes : tiges souterraines.
7. 6 www.forumeco.com
Environnement. Le Grand Dijon et la Lyonnaise des eaux ont développé le dispositif
~<-~~Y~':!!~ _p~~':_ l~a!~~~~e-<!_e~ ~~a~~-~e~ ~_ P_~~'!I~ ~~ -~~"!a_y_< !_e_ D Jj~!': ______ _
Un tram toujours plus vert
()Pas une seule
goutte d'eau
potable ne
sera utilisée pour le
gazon du tramway. Dans une
démarche écologique et de préservation
de l'environnement,
la Lyonnaise des Eaux a mis au
point pour le Grand Dijon le
dispositif« Eau Verte» depuis
automne 2012, afin de satisfaire
tous les besoins urbains en eau
le long des deux lignes du tramway.
Ainsi, c'est vingt kilomètres
de plateforme du tramway
qui sont entretenues par les eaux
de drainage issues du parking
de la Trémouille. Ce dispositif
spécifique à Dijon utilise deux
réservoirs historiques datant de
1835. La réserve du site Darcy
d'une capacité totale de 2.300
mètres cube et celle du site de
Montmuzard d'une capacité de
3.200 mètres cube distribuent
cette eau verte grâce à une canalisation
spécifique qui leur per -
mettent de communiquer.« Ce
dispositif, qui est avant tout un
engagement écologique avec I.e
captageetl'utilisationd'uneressource
"perdue'; s'inscrit également
dans la réhabilitation du
patrimoine dijonnais avec l'utilisation
de structures hiswriques
»,déclare Oaude Valentin, chef
d'agence de la Lyonnaise des
eaux à Dijon.
UN ENTRETIEN EXPÉRIMENTAL
Les espaces verts du tram ne
bénéficient pas seulement d'un
arrosage écologique : dans la
nuit de mardi 22 avril, des spores
de champignons mycorhiziens
microscopiques ont été
plantées dans la terre des voies
du tramway de !'Esplanade
-~~,...
Erasme à l'arrêt CHU. Ce système,
développé dans l'agriculture
et testé pour la première
fois dans un environnement
urbain, est une initiative de )'Unité
mixte de recherche de l'Institut
national de la recherche
agronomique (INRA), de l'université
de Bourgogne, d'Agro
écologie ainsi que du Jardin
des sciences. Les mycorhizes
instaurent une relation symbiotique
avec les racines des
plantes. «Elles leur donnent un
meilleur accès aux éléments
nutritifs du sol, décuplent le
volume d'exploration du sol par
les racines, facilitent leur accès
à l'e.au et /.es aident à mi,eux résister
aux stress environnementaux.
Cette expérimentation
d'une durée de un an va permettre
de baisser les arrosages
nécessaires pour les sols très
peu profonds du tramway»,
ajoute Agnès Fourgeron, directrice
adjointe du Jardin des
sciences.
THÉO SAFAR
e 1 ~
-
Le Journal du Palais 4391 du 28-04 au 04-05-2014
8. | 23 |
TRAM, RACINES ET CHAMPIGNONS
Veille scientifique et expériences inédites avec le Jardin des sciences.
Ce mois-ci, le Jardin des sciences et l’UMR Agroécologie de l’université lancent une
étude biologique sur le tracé enherbé du tram. Son objet : la « mycorhization » des
végétaux, autrement dit le processus naturel par lequel des microchampignons
colonisent les racines des plantes. Les végétaux mycorhizés s’adaptent mieux et nécessitent
moins d’entretien et d’arrosage, explique Gérard Ferrière, directeur du Jardin des sciences.
Le jardin botanique, où sont menées d’autres expérimentations avec l’université et l’Institut
national de la recherche agronomique (Inra), ensemencera quelques-unes de ses plates-bandes
afin de prouver le bien-fondé de cette alliance. Son bénéfice peut contribuer à
améliorer le goût des fruits et des légumes, fraises ou salades notamment, que le jardin
présentera à son public.
La veille scientifique exercée sur la faune et la flore urbaines conduit aussi à des analyses
génétiques sur les mésanges, ou à une étude des lichens, bons indicateurs de la qualité
de l’air. « Vitrine » du vivant, un Observatoire participatif de la biodiversité sera lancé dès ce
printemps, avec un portail Internet à alimenter de ses propres observations sur la flore
spontanée, la variété des escargots et les pollinisateurs.
AGENDA
> CHAQUE SEMAINE, TENTEZ
DE DÉCRYPTER UN OSNI
(objet scientifique non identifié)
via le site de la mission culture
scientifique de l’université
de Bourgogne :
www.u-bourgogne.fr/-OSNI-.html
> TOUS LES MERCREDIS À 9 H,
« LE MICROSCOPE ET LA BLOUSE »,
sur Radio Dijon Campus (92.2 FM),
avec l’Experimentarium :
http://dijon.radio-campus.org
> MERCREDI 5 FÉVRIER,
JOURNÉE PORTES OUVERTES
À L’UNIVERSITÉ DE BOURGOGNE.
Découverte du campus, de ses
formations et de ses équipements,
dont AgroSup à 10 h 30 et à 14 h 30.
À l’Esirem, visites guidées
des salles de travaux pratiques
et des stands.
Rens. : www.u-bourgogne.fr
> MERCREDI 5 FÉVRIER
À 20 H, CONFÉRENCE :
« À LA DÉCOUVERTE DES VINS
GRECS D’AUJOURD’HUI »,
par Maria Nikolantonaki, chaire
Unesco « culture et traditions
du vin », dans l’amphithéâtre de la
Maison des sciences de l’homme :
http://iuvv.u-bourgogne.fr/chaire-unesco.
html
> VENDREDI 7 FÉVRIER
À 11 H 30, SÉMINAIRE
« HOW TO USE DROSOPHILA
TO STUDY VISION ? »,
par Anna Ziegler, au Centre
des sciences du goût et de
l’alimentation, 9 E, bd Jeanne-d’Arc
: www2.dijon.inra.fr
> MARDI 11 FÉVRIER DE 10 H À
18 H, « HISTOIRE DE LA CULTURE
SCIENTIFIQUE EN FRANCE »,
journée d’études de la chaire
Unesco « culture et traditions
du vin », dans l’amphithéâtre de la
Maison des sciences de l’homme.
Entrée libre.
PARTICIPER SOI-MÊME
À LA RECHERCHE
Tester un nouveau concept de brosse à dents,
participer à une étude biomédicale sur le sevrage
tabagique sont deux exemples des recherches
réalisées à l’hôpital du Bocage central avec
l’implication du public, patients ou non (protégés
par la loi de santé publique du 9 août 2004). En
agroalimentaire, d’autres laboratoires, dont le Centre
des sciences du goût et de l’alimentation, sollicitent aussi les novices pour conduire
des analyses sur les aliments ou les vins, par exemple.
Rens. : www.chu-dijon.fr - www2.dijon.inra.fr/csga
9. Dijon : tramway, gazon et champignons,
patience, ça pousse !
Le Bien Public, par E. Ponchon, le 13/05/2014.
Limiter l’entretien et l’arrosage du gazon du tramway tout en
le rendant plus résistant grâce aux mycorhizes, c’est l’objectif
d’une étude scientifique menée à Dijon.
“Expérience en cours”. Les usagers, cyclistes et piétons de la
ligne T1 ont de quoi être intrigués à la vue des deux
panneaux plantés le long des voies. Car, à première vue, entre
les arrêts “CHU hôpitaux” et “Érasme”, tout semble normal :
pas d’ustensiles de laboratoire ou d’hommes en blouses
blanches. Juste quelques mètres carrés de gazon en moins,
mais qui commencent déjà à repousser par endroits. « C’est
que vous n’imaginez pas tout ce qui peut se passer sous terre
», lance dans un sourire Daniel Wipf.
Professeur à l’Université de Bourgogne et spécialiste des
mycorhizes, l’homme est à la tête de l’unité mixte de
recherche (UMR) agroécologie. En collaboration avec
Agnès Fougeron, conservatrice au jardin des Sciences, la
Ville de Dijon et le Grand Dijon, le chercheur a lancé une
expérimentation grandeur nature sur une portion des voies
engazonnées du tramway dijonnais. « Les études
scientifiques ont démontré le rôle biofertilisant et
bioprotecteur des mycorhizes. En d’autres termes, les plantes
mycorhizées se développent plus rapidement et sont plus
résistantes que les plantes non mycorhizées », explique
Daniel Wipf. Il poursuit : « L’idée, avec cette expérience, est
de tester, sur les voies du tramway, là où la profondeur de
terre est réduite à 15 cm et où les conditions sont difficiles
pour le gazon, l’effet bénéfique de la mycorhization et/ou des
bactéries du sol ».
Dans la nuit du 22 au 23 avril, à l’heure où les tramways ne
circulent plus, une pelleteuse est donc entrée en action pour
décaisser 200 m² de gazon. Là, une vingtaine de personnes,
gilet jaune et bouteilles en plastique à la main, ont entrepris
un ensemencement de la zone. « Nous avons utilisé deux
mélanges de semences pour le gazon. À chacune d’entre elles
ont été associées vingt-deux combinaisons différentes, des
associations de champignons et de bactéries, des
champignons seuls, des bactéries seules que nous avions pour
certains prélevés au préalable sur le sol du campus », raconte
le chercheur.
Une première internationale
Les 200 m² risquent fort de ressembler, à l’avenir, à un
damier de gazon plus ou moins vert et plus ou moins dense. «
Cela nous permettra de faire des comparaisons, de trouver la
meilleure combinaison de semences et de champignons et/ou
bactéries pour une mycorhization efficace du sol. Car
l’objectif poursuivit dans un premier temps à Dijon, est de
limiter les tontes et l’arrosage tout en rendant le gazon plus
résistant », précise Daniel Wipf.
L’étude actuellement menée fait écho à la volonté de la Ville
de Dijon d’être un exemple en matière de développement
durable et d’écologie. « La Ville a lancé un plan “biodiversité
urbaine” et a mis en place différentes actions, telles que
l’installation de ruches pour le développement des
pollinisateurs, la création de prairies fleuries ou le tramway,
un transport doux circulant sur un tapis végétal. L’idée, ici,
est d’aller encore plus loin dans une gestion écologique de la
ville », indique Agnès Fougeron, coresponsable de l’étude.
« Cette expérience, si elle est concluante, est une première
internationale réalisée en conditions réelles. Elle pourrait
faire de Dijon une ville référence », précise le directeur du
jardin des Sciences de Dijon Gérard Ferrière. Il faudra tout de
même être patient. Les premières pousses sont à peine sorties
de terre. Deux années d’études devraient être nécessaires
pour que le suivi de l’expérience soit optimum dans le temps.
http://www.bienpublic.com/edition-dijon-ville/2014/05/13/tram-gazon-et-champignons-patience-ca-
pousse
10. Tram, gazon et champignons
Site Internet INRA Dijon, rubrique Actualités, 29/04/2014
Contact : Daniel Wipf & Gérard Simonin
1er Cru n°7 mai 2014, Journal interne INRA Dijon, 07/05/2014
Limiter les tontes et les arrosages avec des symbioses raci-naires.
Une expérience d'agroécologie appliquée.
Ce printemps, l’équipe « mycorhizes » de l’UMR Agroécolo-gie
a lancé une expérimentation grandeur nature sur une por-tion
du tram, en collaboration avec le jardin des sciences, la
ville de Dijon et le Grand Dijon. L’idée est de tester, sur la
voie de tramway, où la profondeur de terre est très réduite et
où les conditions sont difficiles pour le gazon, l’effet bénéfique
de la mycorhization et/ou de bactéries du sol. En partant tout
simplement de la constatation suivante : « les végétaux mycor-hizés
s’adaptent mieux et nécessitent moins d’entretien et d’ar-rosage
». Deux mélanges de semences (n partenariat avec les
sociétés DLF France et Naturalis) sont testés avec plusieurs
modalités et combinaisons d’inoculas (en partenariat avec la
société Agronutrition). Des comparaisons par exemple seront
faites entre des inoculas locaux (bactéries extraites du sol du
campus) ou exogènes, avec bactéries seules, champignons
seuls ou associations.
Le but est d’arriver à la fois à limiter les tontes et les arrosages.
L’essai a été lancé fin avril, de nuit (pour des raisons de sécuri-té
liée au passage des trams), avec le décapage de l’ancienne
couche de gazon et un ensemencement modulaire approprié
(voir le reportage photos). Une vingtaine de personnes étaient
mobilisées, avec une logistique impressionnante. Michel Bour-geois,
un stagiaire de l’université de Bourgogne en licence
professionnelle, Annie Colombet et Odile Chatagnier sui-vent
l’opération sous la responsabilité conjointe d’Agnès Fou-geron
(Jardin des sciences) et Daniel Wipf. L’essai au final
devrait perdurer une à deux années pour un suivi optimum
dans le temps. Une signalétique sera installée aux abords de
l’essai.
Le Jardin des sciences (Parc de l’Arquebuse), où sont menées
d’autres expérimentations didactiques, ensemencera par ail-leurs
quelques-unes de ses plates-bandes (notamment pour des
espèces légumières ou de grande culture) pour montrer aux
visiteurs du Jardin l’effet des mycorhizes sur la croissance et la
vigueur de ces plantes.
De gauche à droite et de haut en bas :
Prélèvement de carotte de sol du campus, pour isolement et amplification de bactéries bénéfiques locales
Carotte de sol du campus
Préparation des inocula bactériens et mycorhiziens et des lots de semences pour les 120 conditions testées
Première nuit: décapage de l’ancien gazon
Une voie décapée
Deuxième nuit: réunion de chantier
Inoculation et ensemencement
Finalisation de la parcelle
http://infos-dijon.com/?p=369252
http://www.dijon.inra.fr/Toutes-les-actualites/Tram
https://intranet6.dijon.inra.fr/Newsletter2/Archives/Premier-Cru-Les-News-du-Centre-Inra-de-
Dijon/2014/7/Tram-gazon-et-champignons
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15.
16. Cesplantes sont nos ennemies
FLORE.L'Europes'apprêteàleurdéclarerlaguerreet uncomitéparlementairefrançais
invitelesélusà luttercontrelaproliférationdecesespècesexotiqueset toxiques.
ELLESTAPISSENTles berges de
nos ruisseaux, fleurissent au coeur
des champscultivés,ont coloniséles
talusde nosrouteset s'épanouissent
dans lesfrichesindustrielles.Malgré
leur jolinom exotiqueet leur appa
rence inoffensive,laberce duCauca
se, larenouée du Japon, l'orobanche
et le Datura stramonium figurent
désormais aux côtés de l'ambroisie
parmi les plantes invasivesles plus
surveilléesde l'Hexagone.Alorsque
les espècestoxiques et envahissan
tes font actuellement l'objet d'un
projetde règlementeuropéen,le co
mité parlementairede suividu ris
que d'ambroisiea décidéde sensibi
liserlesélusaux dangersdeces qua
tre espècesqui colonisentpetit à pe
tit le territoire.
Sile pollende l'ambroisieest dé
sormais bien connu des médecins
pour ses effetsfortement allergènes,
on sait moins que lesgrainesde da
tura, qui se développe dans les
champs cultivés, sont hautement
toxiques,que l'orobanchea parasité
150000 ha de surfaceagricole,affai
blissant des cultures de haricots,de
tomates, de tournesols ou de colza.
Président du comité parlementaire
de suivi de l'ambroisie,le député-maireUMPde
Crémieu(Isère),Alain
Moyne-Bressand,déposera le mois
prochain une propositionde loi vi
sant à juguler le développementde
ces envahisseursnaturels.
Allergies,brûlures...
L'ambroisieest désormaisrecensée
dans 87départements, a été repérée
dans le boisde Vincenneset près du
canal Saint-Martin à Paris, Alain
Moyne-Bressandveut à tout prix
alerter les pouvoirspublics,les élus
locauxet la population des dangers
de cette plante et surtout de la né
cessitéde l'éradiquer dès qu'elleap
paraît dans un champ ou au bord
d'une route. «En aoûtet septembre,
le pollen d'ambroisie est emporté
par levent et provoquedes allergies
gravesau sein de la population,ex
pliquel'élu :12à 150Ades Françaisy
sont potentiellement sensibles. »
Fléau des agriculteurs,la berce du
Caucase favorisel'érosion des ber
ges, où elle prolifère,et peut être à
l'originede sévèresbrûlures si l'on
entre en contactavecsa sève.
Dotéed'une forte capacitéd'adap
tation, la renouée du Japon s'avère
être une redoutable concurrente
pour les autres espèces végétales
sauvagesou domestiqueset s'est dé
sormaisrépandue partout en France
le long des routes,coursd'eau et es
paces en friche.« On ne peut lutter
contre lesplantes invasivesque lors
de leur phase d'introduction mais
une fois qu'elles sont naturalisées
sur leterritoire,il est quasimentim
possiblede les éradiquer», explique
Bruno Chauvel,chercheur à l'Insti
tut national de la rechercheagrono
mique(Inra).
Le destin des 300 à 500 plantes
exotiquesintroduites en Europe au
cours des siècles est parfois singu
lier.Longtempsconsidérésdans les
champs cultivéscomme des «mau
vaisesherbes»,le bleuetet le coque
licot ont été en voie de disparition
avant d'être finalement réhabilités
et de fairepartie intégrantede notre
patrimoine. FRÉDÉRMIOCUCHON
A Lepollend'ambroisiepeutdéclencher
desallergiegsraves(.Laurecniptriani)
4 Ledaturaest uneplante
très toxique.(ArtJla.ftZwiufeJ
A LarenouéeduJaponest extrêmementinvasive.iwa» lo'x A LasèvedelaberceduCaucaseprovoquede sévèresbrûlures,ion;
Tous droits de reproduction réservés
Date : 22/03/2014
Pays : FRANCE
Page(s) : 16
Rubrique : SOCIÉTÉ
Diffusion : 250647
Périodicité : Quotidien
Surface : 47 %
17.
18.
19.
20. marchés appros
HERBICIDES > Vaincre les résistances
Les résistances aux herbicides se développent, chez les graminées comme les dicotylédones. Il est essentiel
de rester vigilant, et de bien utiliser tous les outils, agronomiques et chimiques, pour désherber.
(Un département ne contient
pas 100 % de parcelles
résistantes.)
résistance émergente au glypho-sate
Prudence avec les variétés tolérantes aux herbicides
38 I Agrodistribution I 245 - janvier 2014
a été confirmée pour le ray-grass
et la vergerette en vigne.
Bientôt en grandes cultures ?
« Aux Etats-Unis, elle existe de-puis
1996-1997, conséquence de
l’utilisation intensive de variétés
OGM, relate Christophe Délye.
La situation n’est pas la même
ici : le risque de sélectionner di-rectement
la résistance est assez
faible. En revanche, elle pourrait
passer du vignoble aux grandes
cultures. L’uniformisation du
désherbage avec les inhibiteurs
de l’ALS [groupe B, ndlr] repré-sente
un risque bien plus élevé. »
A l’heure actuelle, la résistance
au groupe B est installée chez le
vulpin et le ray-grass et émer-gente
chez le coquelicot (voir
carte). Des cas ont aussi émer-gés
chez des bromes, agrostis,
folle-avoine et matricaire et, plus
récemment, chez de la stellaire
en 2012, en Normandie dans
du blé, et chez du panic pied-de-
coq en 2012, en Camargue
Les 21 et 22 octobre der-niers
se sont tenues à
Avignon les premières
JéR, journées d’échanges
sur les résistances aux produits
de protection des plantes - herbi-cides,
insecticides et fongicides -,
organisées par R4P (réseau de
réflexion et de recherches sur
les résistances aux pesticides).
L’objectif, « échanger avec la pro-fession,
favoriser les transferts »,
précise Myriam Siegwart de
l’Inra d’Avignon, l’une des neuf
membres du R4P, issus de l’Inra,
de l’Anses et de la DGAL.
Pénurie de nouveaux
modes d’actions
Pourquoi vouloir prévenir
l’apparition de résistances aux
herbicides ? « Pour une protec-tion
intégrée efficace », répond
Christophe Délye, membre du
R4P, de l’Inra de Dijon. Et il ne
faut pas espérer l’arrivée miracu-leuse
d’herbicides inédits : « la
découverte du dernier nouveau
mode d’action date de 1991 ».
En France, des résistances ont
été confirmées pour les groupes
les plus utilisés : A, B, C et G
(lire encadré). « Une cible = un
mode d’action = un groupe =
une lettre », martèle Christophe
Délye. Pour le groupe C, la résis-tance
est limitée aux triazines,
aujourd’hui interdites. Pour le
groupe A (inhibiteurs de l’AC-Case),
vulpin, ray-grass, agrostis
et avoine sont les plus concer-nés.
Quant au groupe G, une
Modes d’actions
les plus utilisés
dans du riz. « Il semble y avoir un
développement plus rapide des
phénomènes de résistance, lié
notamment à l’utilisation crois-sante
d’inhibiteurs de l’ALS »,
alerte Christophe Délye.
Efficacité et diversité
du désherbage
« Il est illusoire d’imaginer préve-nir
les résistances. Par contre, on
peut envisager retarder leur évo-lution
», prévient le chercheur.
Avec deux mots d’ordre : effica-cité
et diversité. « Une forte effi-cacité
va favoriser une résistance
liée à la cible [mutation concer-nant
la cible de l’herbicide, ndlr],
moindre mal que la résistance
non liée à la cible », explique
Christophe Délye. En parallèle, il
faut alterner les moyens de lutte
dans la rotation, combiner pro-phylaxie,
méthodes chimiques
et non chimiques, et varier les
modes d’actions. « Il faut favori-ser
en premier lieu les pratiques
non chimiques », rappelle Chris-tophe
Délye. En attendant les
prochaines JéR en 2014, cha-cun
est invité à faire remonter
d’éventuels cas inédits. Un ques-tionnaire
« détection précoce
de phénomènes de résistance »,
est disponible sur demande à
delye@dijon.inra.fr. n
Marion Coisne
En France, des VTH (variétés
tolérantes aux herbicides)
sont disponibles sur tournesol
(Clearfield, résistant à l’imaza-mox
et Express SX/tribénuron),
colza (Clearfield), et maïs (Duo
System/cycloxydime, peu uti-lisé).
L’imazamox et le tribénu-ron
sont des inhibiteurs de l’ALS.
« C’est le groupe d’herbicides
avec le plus fort risque de résis-tance
qui soit, rappelle Chris-tophe
Délye. Il est essentiel de
raisonner l’emploi des VTH dans
une diversité de pratiques. »
Chez BASF, Olivier Grosjean se
veut rassurant : « Clearfield
n’amplifie pas le risque d’appa-rition
de résistance aux inhibi-teurs
de l’ALS. Un plan d’accom-pagnement
a été mis en place
avec l’ensemble de la filière.
C’est une initiative inédite en
Europe. » Reste que « utiliser des
VTH en cas de très forte infes-tation
est très risqué », observe
Christophe Délye.
n Groupe A (inhibiteurs de
l’ACCase) : fénoxaprop, clodi-nafop,
diclofop, pinoxaden,
cléthodime, cycloxydime...
n Groupe B (inhibiteurs
de l’ALS) : iodosulfuron,
metsulfuron, pyroxsulame,
imazamox...
n Groupe C (inhibiteur du
photosystème II) : atrazine,
métamitrone, bentazone,
ioxynil, bromoxynil...
n Groupe G (inhibiteur de
l’EPSPS) : glyphosate.
Les coquelicots résistants progressent
Date de collecte du premier cas confirmé de résistance
du coquelicot aux herbicides de groupe B (inhibiteurs de l’ALS)
dans chaque département
Source : Inra, Anses
2006
2007
2009
2010
2011
2012
2013
21. Bioagresseurs :
à l’affût de nouvelles
résistances
Un questionnaire destiné aux agriculteurs
permet d’identifier des suspicions
de nouveaux cas de résistances
aux pesticides.
La réduction de la diver-sité
des modes d’action
des produits phytos
et la baisse des doses
d’emploi entraînent une recru-descence
des cas de résistance.
Maladies, adventices et rava-geurs
sont concernés. Pour
le réseau de réflexion et de
recherches sur les résistances
aux pesticides, constitué notam-ment
de l’Inra, de l’Anses et
du ministère de l’Agriculture,
« plus la résistance est détec-tée
tôt (avec de très faibles fré-quences
de résistants), plus on
a une chance de se débarrasser
des résistants ». Mais « il ne faut
pas rêver, préviennent les cher-cheurs,
tout produit phytosa-nitaire
"perdu" pour cause de
résistance l’est généralement
pour longtemps, voire pour de
bon ». De la même façon, ils esti-ment
qu’il est « illusoire d’imagi-ner
prévenir les résistances, en
revanche, il est envisageable de
retarder leur évolution ».
Pour limiter le risque, il est
conseillé de diversifier la rota-tion,
les pratiques de contrôle
(résistance variétale, lutte non
chimique...) et les modes d’ac-tion
des produits phytos. Enfin,
la détection précoce d’une résis-tance
permettra de limiter sa
propagation.
Détection précoce
Devant ce constat, le Réseau
français pour la santé végé-tale
(1) a créé un questionnaire
sur la « détection précoce des
résistances », destiné aux agri-culteurs.
Le but : identifier des
suspicions de nouveaux cas de
résistance en France en suivant
les modes d’action récemment
introduits sur le marché, les
nouveaux bioagresseurs et
ceux peu suivis, comme sur
les cultures mineures.
Le Réseau français pour la
santé végétale demande « de ne
rapporter que des cas d’échec
de traitement qui ne soient pas
facilement explicables autre-ment
que par la présence pos-sible
de résistances ». Après
l’analyse des questionnaires,
il faudra vérifier la réalité des
cas de résistance signalés. « La
Suivi postautorisation des firmes
Dans le cadre de l’autorisation de
mise sur le marché des produits,
Jacques Grosman, du ministère
de l’Agriculture, rappelle que les
firmes doivent donner toute infor-mation
sur le risque d’apparition
de phénomènes de résistance lié
à l’utilisation des produits. Si un
risque est identifié, les firmes met-tent
en place une surveillance
de postautorisation pour décrire
la résistance et la baisse
d’efficacité du produit.
Le ministère de l’Agriculture pilote
aussi un plan de surveillance des
phénomènes de résistance. Si des
pertes d’efficacité engendrées par
le développement de résistances
sont notées, des recommanda-tions
sont données dans les notes
nationales, et les conditions d’ap-plication
liées aux autorisations
de mise sur le marché peuvent
être modifiées.
cultures
22. PH. MONTIGNY
démonstration de la présence
d’une résistance nécessite une
analyse de la population sus-pecte
grâce à des tests de sen-sibilité
notamment », précise
Christophe Délye, de l’Inra de
Dijon. L’Inra pourra alors car-tographier
les nouveaux cas de
résistance en déterminant leur
position et leur étendue géo-graphique.
Les conseillers agri-coles
et les agriculteurs peuvent
demander des questionnaires
auprès de Christophe Délye à
delye@dijon.inra.fr.
De prochains articles dans
nos colonnes préciseront les
pistes à suivre pour réduire
les risques de sélection de
résistance afin d’améliorer
la durabilité des produits
phytos . Le premier ser a
publié dans notre dossier
sur les fongicides, à paraître
le 29 novembre.
Florence Mélix
(1) Le RFSV a été créé en 2011 pour contri-buer
à la maîtrise de la santé des végétaux.
En font partie les laboratoires publics et
privés, les organismes de recherche et déve-loppement
(Cirad, Inra, APCA, Gnis…),
l’UIPP, l’UFS, l’administration...
Cartographie. L’analyse
des réponses au questionnaire
permettront de différencier l’échec
d’un traitement, d’une présence
réelle de résistance afin de
déterminer la position et l’étendue
géographique des nouveaux cas.
Ici, une photo de coquelicots
potentiellement résistants
à certains herbicides.
Définitions
Résistance d’individus
Selon l’organisation mondiale de
la santé, la résistance est définie
comme l’apparition, dans une
population, d’individus possédant
la faculté de tolérer des doses de
pesticides qui exerceraient un effet
létal sur la majorité des individus
composant une population nor-male
de la même espèce.
La résistance de la septoriose
sur blé pose problème.
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23.
24.
25.
26.
27. Des résultats de premier plan pour
l’INRA de Dijon
Le Bien Public, La Rédaction, le 13/09/2014.
Article qui cite l'UMR Agroécologie, plus particulièrement l'équipe EMFI de
L. Philippot
Le résultat des recherches a été publié dans la revue Nature Climate Change
de septembre 2014. Photo INRA
Une équipe de l’Unité mixte de recherche (UMR) Agroécologie de Dijon (UMR AgroSup Dijon / INRA / Université de
Bourgogne) vient d’obtenir des résultats de premier plan publiés dans la revue internationale Nature Climate Change de septembre
2014. Ces résultats soulignent « l’importance de la diversité microbienne dans le fonctionnement des sols et pour les services
qu’ils délivrent ». Ces travaux ont été réalisés dans le cadre du projet européen EcoFINDERS (piloté par l’UMR Agroécologie),
avec le soutien de la Région Bourgogne et de l’Ambassade de France en Irlande.
http://www.bienpublic.com/edition-dijon-ville/2014/09/13/des-resultats-de-premier-plan-pour-l-inra-de-
dijon
https://intranet6.dijon.inra.fr/Newsletter2/Archives/Premier-Cru-Les-News-du-Centre-Inra-de-
Dijon/2014/8/Au-coeur-de-la-science/Gaz-a-effet-de-serre
29. Les allergies au pollen (pollinoses) sont évidemment liées à la pollinisation des plantes. Dans l’année, divers pollens se succèdent
dans l’air et on parle par conséquent de saisons polliniques. La saison des arbres est la première. Vient ensuite la saison des
graminées. La dernière est celle de l’ambroisie.
LA MÉTÉO DES POLLENS
Le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA).
Ce réseau assure la surveillance des pollens sur 70 sites répartis dans toute la France. Sur son site, on trouve toutes les infos sur les
pollens circulant pour chaque région. Le RNSA met en place des bulletins allergo-polliniques, cartes et graphiques, du risque
allergique par ville ou par pollen. Ces bulletins sont établis à partir des types de pollens présents, leur quantité dans l’air, la
situation géographique, les données cliniques associées ainsi que les conditions météorologiques.
Il est possible de s'inscrire à la liste de diffusion du RNSA pour recevoir des alertes polliniques hebdomadaires dans les
départements avoisinant sa ville ou sa région.
Plus d’infos sur le site du RNSA : http://www.pollens.fr/accueil.php
Contact : Michel Thibaudon
Les pollens ne sont pas tous dangereux
Le pouvoir allergisant des pollens est différent selon la dimension des grains, le taux
de protéines allergisantes, et leurs capacités de transport. Pour provoquer une
réaction allergique, il faut :
que le pollen d´arbre ou herbacée soit émis en grande quantité. C'est le cas
des plantes anémophiles : graminées, ambroisies, cyprès, bouleau ;
qu´il soit de petite taille. Les grains de pollen resteront d´autant plus
longtemps dans l´atmosphère, et pourront parcourir de plus grandes distances s´ils
sont petits et légers. C’est pourquoi on trouve des pollens allergisants aussi bien
dans les villes qu´à la campagne ;
qu´il ait un fort pouvoir allergisant. Il faut qu´il puisse libérer ses particules
protéiques responsables de la sensibilisation. Source RNSA.
L’ambroisie, premier allergène de la région Rhône-Alpes
Allergies : gare à l’ambroisie !
Originaire d’Amérique du Nord et du Canada, « l’herbe à poux » est arrivée en France à
la fin du 19e siècle.
L’ambroisie sous surveillance
Fléau pour la santé, la plante coûte 15 à 20 M € à l’assurance maladie (données 2011 pour
la seule caisse primaire d’assurance maladie de la région Rhône-Alpes), elle est aussi une menace pour l’agriculture.
http://www.dijon.inra.fr/Toutes-les-actualites/allergies
30. Peut-on vaincre les allergies?
Emission "Enquête de santé" sur France 5
Parmi les invités : Bruno CHAUVEL, le 1er/04/2014
Acariens, pollens, aliments... Les allergies touchent aujourd'hui en France près de 22 millions de personnes, deux fois plus qu'il y
a trente ans. Pourquoi sont-elles en constante augmentation et existe-t-il des solutions pour en venir à bout ? Enquête sur un
problème de santé publique majeur. ''Peut-on vaincre les allergies ?'', un documentaire et un débat diffusés le 1er avril à 20h35 sur
France 5.
C'est une menace invisible, présente dans les aliments, dans les maisons, dans l'air que nous respirons... Une maladie parfois
mortelle, qui fait chaque année plus de victimes. L'allergie touchait en 1960 à peine 3% de la population française. Aujourd'hui, ce
chiffre atteint 30%. Un problème de santé publique qui tourne à l'épidémie, car dans 20 ans, selon les spécialistes, un Français sur
deux pourrait être allergique !
Acariens, moisissures, pollens, allergènes cachés dans nos assiettes... Pour les malades, l'allergie est un combat quotidien, avec ses
pièges et ses dangers. Philippe lutte sans relâche contre l'ambroisie, une plante très allergisante qui a envahi son jardin et toute la
vallée du Rhône. Amélie, elle, doit composer avec son allergie aux noix. Lorsqu'elle fait ses courses, elle doit toujours rester sur
ses gardes, et les sorties au restaurant lui sont désormais interdites.
Dans les cas les plus graves, un simple contact avec l'allergène peut conduire au décès. C'est ce qui est arrivé à Bastien, 8 ans,
victime en 2007 d'un choc anaphylactique, une réaction allergique gravissime. Depuis, ses parents ont entamé une procédure
judiciaire. Ils veulent comprendre pourquoi leur fils a mangé du fromage de brebis alors que toute l'équipe de l'école connaissait
son allergie.
Tout le monde peut-il être un jour concerné par cette maladie ? Qu'avons-nous changé dans nos modes de vie pour subir cette
vague d'allergies ? Certains scientifiques accusent la pollution atmosphérique. D'autres mettent en cause l'excès d'hygiène et
d'antibiotiques dès la petite enfance. Nos habitudes alimentaires sont également pointées du doigt.
Alors que les chercheurs tentent de mieux comprendre l'origine et les mécanismes de cette maladie complexe, les patients doivent
apprendre à vivre avec leur allergie, car il n'existe pas de traitement unique. La désensibilisation est une solution mais son
efficacité reste limitée.
L'allergie est la quatrième maladie mondiale selon l'OMS mais elle continue d'être considérée comme une pathologie anodine.
Pourtant chaque année, 2.000 personnes meurent à la suite d'une crise d'asthme. Pour les experts, il est urgent de repenser notre
mode de vie, sous peine, un jour, de devenir tous allergiques.
Les invités :
Dr Florence Trébuchon, allergologue
Dr Martine Drouet, responsable de l'unité allergologie générale au CHU d'Angers
Catherine David, chargée de mission à l'Association française pour la prévention des allergies (AFPRAL)
Bruno Chauvel, chercheur à l'Institut national de la recherche agronomique (INRA)
http://www.allodocteurs.fr/actualite-sante-enquete-de-sante--peut-on-vaincre-les-allergies--
13006.asp?1=1
31. Des pépites dans vos assiettes :
les bienfaits des légumineuses...
G. Simonin, R. Thompson and C. Salon,
Site Internet INRA Dijon, rubrique Actualité, 14/02/2014
Keywords: alimentation;legumineuse;pois;systeme agricole durable;PEA MUST
Dans le contexte actuel de nouvelles attentes sociétales concernant
la préservation de l’environnement, la sécurité alimentaire et la
qualité de l’alimentation, les légumineuses, comme les pois, les
lentilles, les haricots, riches en protéines et en nutriments de valeur,
sont à nouveau au menu et dans les assiettes. L’intérêt de leur
culture et de leur utilisation est renouvelé.
L’Homme utilise les légumineuses dans son alimentation depuis
l’émergence de l’agriculture, il y a environ 10000 ans. Dans les pays
à économie riche, le vingtième siècle a vu le remplacement
progressif d’une grande part des protéines végétales par celles
d’origine animale.
Différentes recommandations nutritionnelles préconisent
d’augmenter notre consommation de légumes secs. Pourtant elle
reste faible en quantité et seulement un tiers de la population
française en est consommatrice.
En agriculture, les coûts énergétiques, la consommation d’eau et
l’occupation de terrain, la production de gaz à effet de serre associés
aux activités agricoles sont beaucoup plus élevés lors de production
de protéines animales que pour celles de protéines végétales. Ces
aspects encore méconnus il y a une dizaine d’années, rentrent petit à
petit dans notre paysage culturel, dans le cadre de l’agroécologie,
avec en toile de fond une demande croissante pour les ressources en
viande mondiales qui ne peuvent pas se démultiplier.
Des bénéfices écologiques indéniables…
Grâce à la symbiose entre leurs racines et certaines bactéries du sol
(les Rhizobia), les légumineuses n’ont pas besoin de fertilisation
azotée et elles sont un élément clé pour une agriculture durable, avec
moins d’intrants. Cette particularité est remarquable en soi, mais les
légumineuses représentent aussi une possibilité de diversification et
d’innovation en matière culturale et permettent donc de réduire la
pression de bioagresseurs dans les rotations, elles apportent
différents services écologiques dans les systèmes de culture et elles
améliorent la qualité des sols ... Elles sont ainsi une alternative
écologiquement intéressante aux cultures les plus rentables
aujourd’hui : blé, orge, maïs, colza, dès lors que le contexte
économique et réglementaire est adapté.
Aspects culinaires : soyez créatifs !
Parmi les espèces cultivées, les graines de légumineuses sont les
plus riches en protéines (entre 20 et 30% de la matière sèche). Ces
protéines sont complémentaires en terme de composition en acides
aminés aux protéines de céréales.
Les légumineuses ont une bonne valeur nutritionnelle et présentent
un faible indice glycémique du fait des caractéristiques de leurs
réserves carbonées (glucides complexes, fibres, lipides). Elles sont
aussi connues pour leurs effets anti-cholestérol et pour leur teneur en
composés bioactifs (par ex polyphénols), en minéraux et en
vitamines.
Les effets « santé » les mieux démontrés concernent surtout la santé
cardiovasculaire ou le risque de diabète de type 2. Par ailleurs, les
produits issus de légumineuses peuvent être des sources de protéines
alternatives intéressantes pour certaines catégories de personnes, car
peu riches en graisses saturées.
Manger une à deux fois par semaine une part de légumineuses en
remplacement d’un plat carné est donc tout à fait bénéfique et
équilibré.
De nouvelles variétés en émergence
Les collections de ressources génétiques disponibles, utilisées pour
l’amélioration des plantes, permettent d’envisager la création de
nouvelles variétés mieux adaptées aux besoins actuels : d’une part
pour l’alimentation directe et d’autre part pour des utilisations
industrielles avec des procédés innovants (formulations, extractions,
fractionnement, préparations, qualités organoleptiques des farines).
Les procédés de transformation, de fermentation et de texturation
déjà appliqués pour le soja, dominant le marché, peuvent être mis en
oeuvre avantageusement pour d’autres légumineuses.
Face au défi de la croissance de la population mondiale et des
besoins alimentaires associés, la consommation de davantage de
graines de légumineuses à faible coût de production et à forte valeur
environnementale, peut contribuer à des systèmes d’alimentation
équilibrés et durables.
En savoir plus : Les compétences de l’INRA de Dijon
Le Bureau des ressources génétiques coordonne la politique
nationale pour les espèces gérées et exploitées par l’Homme, via des
réseaux réunissant partenaires publics et privés. L’Inra en est un des
principaux acteurs. Il existe ainsi des collections de pommiers, de
poiriers, de tomates, de fruits à noyaux, de choux, de plantes
fourragères, une cryobanque nationale pour la conservation de
semences et d’embryons d’espèces animales, etc.
Pour ce qui est des légumineuses, ce sont des plantes qui ont encore
été peu travaillées, en comparaison aux céréales, et qui présentent
donc des potentialités. Les collections nationales de pois, de lupins,
de féveroles sont entretenues et conservées à l’Inra de Dijon, qui
héberge des compétences en amélioration des plantes pour ces
plantes. Ce sont près de 5000 lignées pour le pois, 1000 pour le
lupin et 1000 pour la féverole qui sont conservées.
De grands programmes de recherche sur les légumineuses sont en
cours et pilotés par le Centre Inra de Dijon (UMR Agroécologie),
qui est le centre de référence en la matière : séquençage du génome
de légumineuses, Investissement d’Avenir PeaMust, Programme
Européen Legato, avec en vue notamment des améliorations
variétales pour adapter ces cultures aux contraintes
environnementales, agronomiques, économiques et technologiques.
Des détails sur le projet PeaMust : Fiche Projet PeaMust
http://www.dijon.inra.fr/Toutes-les-actualites/Des-pepites-dans-vos-assiettes
32. La résistance existait
avant les herbicides
INRA Département SPE, Fiche Presse Actualités INRA, le 28/02/2014
L’analyse récente de collections d’herbiers, dont certains plus que bicentenaires, suggère que le risque de résistance aux
herbicides pourrait être plus élevé que ce que l’on pensait : la diversification des techniques de désherbage est plus que jamais à
l’ordre du jour. Ces résultats de recherche obtenus par des chercheurs de l’Unité Agroécologie de Dijon ont été publiés dans la
revue scientifique PlosOne d’octobre 2013.
Fréquence de gènes et résistance
Les herbicides sont des molécules organiques de synthèse qui agissent en perturbant les fonctions vitales
des végétaux ciblés. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, l’emploi d’herbicides est devenu la
stratégie de base pour lutter contre les mauvaises herbes (adventices) dans la plupart des systèmes de
culture. Une substance herbicide, quelle qu’elle soit, a une efficacité au champ d’une durée de vie
limitée. Ceci est dû à la sélection par les herbicides de plantes présentes dans les parcelles et qui
possèdent naturellement un ou plusieurs gènes de résistance. Les herbicides ne tuent que les plantes
sensibles. De ce fait, au fur et à mesure des traitements réalisés chaque année, la fréquence de plantes résistantes augmente dans
les populations d’adventices. Le phénomène de résistance aux herbicides est largement répandu aujourd’hui, avec des cas
répertoriés dans 232 espèces d’adventices dans le monde.
La question de la fréquence d’individus résistants dans les populations d’adventices avant tout emploi d’herbicides (fréquence
initiale) est récurrente en malherbologie. D’une génération à l’autre, des mutations apparaissent et disparaissent sans cesse,
spontanément, dans les populations d’adventices au champ. Par défaut, on estime la fréquence de mutation spontanée dans un
gène donné à un cas sur 1 milliard. Si des mutations conférant une résistance à des herbicides existent à une fréquence supérieure
à celle-ci dans les populations d’adventices avant la commercialisation des herbicides, l’évolution de la résistance sera plus rapide
que ce que l’on pensait.
Le vulpin et les herbicides, un phénomène de sélection Darwinienne
Pour répondre à cette question, les chercheurs ont étudié les mutations dans le gène de l’Acétyle-Coenzyme a Carboxylase
(ACCase) qui confèrent une résistance à des herbicides chez le Vulpin des champs. L’ACCase est la cible d’herbicides anti-graminées
largement utilisés en France. Le Vulpin est une graminée messicole devenue une mauvaise herbe majeure en France
depuis les années 1960. L’idée a été de travailler sur des plantes qui n’avaient jamais connu d’herbicides : des plantes contenues
dans des collections d’herbiers antérieures à l’emploi des herbicides.
L’analyse de l’ADN de 734 plantes collectées entre 1788 et 1975 et conservées dans les herbiers de Dijon, Genève et Montpellier
a permis de trouver une mutation chez une plante prélevée en 1888. Cette mutation, est actuellement la plus répandue dans les
populations de Vulpin où la résistance a évolué. Cette découverte confirme le fait que la résistance est un processus de sélection
Darwinien. Elle suggère également que la fréquence initiale de certaines mutations dans les populations d'adventices pourrait être
plus élevée que la fréquence « de mutation ». Autrement dit, la fréquence initiale des plantes résistantes dans les parcelles pourrait
être supérieure à ce que l’on pensait jusqu’ici. De ce fait, le risque de résistance, ou la facilité avec laquelle les traitements
herbicides peuvent sélectionner des plantes résistantes, pourrait être plus élevés que généralement admis.
Pratiquer un désherbage diversifié et intégré
Il ne faut cependant pas conclure de ce travail qu’un développement rapide des résistances est inéluctable et qu’il
est inutile de raisonner le désherbage chimique pour enrayer ce phénomène. Au contraire, les résultats de cette
étude vont dans le sens d’une utilisation raisonnée des herbicides dans le cadre d’un désherbage intégré mettant
en oeuvre une diversité de solutions non chimiques et chimiques la plus large possible afin de ralentir la sélection
de résistances.
Cette diversité, qui doit être le principe de base du désherbage, est d’autant plus facile à réaliser que l’on met en
oeuvre une rotation longue avec des cultures diversifiées. Ce type de rotation permet l’emploi de pratiques
agronomiques non chimiques (alternance des dates de semis, faux semis …) et l’utilisation d’une plus grande
diversité d’herbicides qui concourent au maintien d’une densité d’espèces adventices compatible dans la durée
avec une production viable. Plus que jamais, les agriculteurs ont intérêt à diversifier leurs techniques de désherbage pour qu’elles
restent efficaces dans la durée.
Contact(s) scientifique(s) : Bruno Chauvel UMR AGROECOLOGIE Christophe Délye UMR AGROECOLOGIE
En savoir plus
Délye C.*, Deulvot C., Chauvel B.** 2013. DNA Analysis of Herbarium Specimens of the Grass Weed Alopecurus myosuroides Reveals Herbicide Resistance Pre-Dated Herbicides.
PLOS ONE, 8, (10), e75117.
Deulvot C., Boucansaud K., Michel S., Pernin F., Chauvel B.**, Délye C.* 2013. Herbicides : la résistance existait avant eux... la preuve. Phytoma – LdV 669, 30-33.
http://www.spe.inra.fr/Toutes-les-actualites/La-resistance-existait-avant-les-herbicides
http://www.spe.inra.fr/en/All-the-news/Resistance-existed-before-herbicides
33. GenoSol :
La mémoire des sols à Dijon
Le Bien Public, par A.F. Bailly, le 19/02/2013
Mélanie Lelièvre, animatrice de la plateforme,
montre le fonctionnement d’une des machines. Photo A.-F. B.
Unique en France et en Europe, GenoSol conserve
à Dijon la mémoire génétique des sols.
Savez-vous que dans un gramme de sol, il existe un
milliard de bactéries et un million d’espèces de
bactéries différentes ? Ce monde de l’infiniment
petit est celui qu’explore actuellement la plateforme
GenoSol, composante d’une unité d’agroécologie
de l’Inra Dijon.
Unique en Europe, GenoSol ne se connaît pas
d’équivalent dans le monde. « Nous nous
intéressons aux micro-organismes dans les sols, les
bactéries – dont la plupart ne sont pas nocives – et
les champignons microbiens », explique Samuel
Dequiedt, directeur technique de la plateforme.
Des « bébêtes » infiniment petites, mais aussi
infiniment nombreuses. Ces organismes microbiens
jouent un rôle dans la fertilité des sols, dans la
transmission des pollutions, dans le changement
climatique, dans la structuration des sols.
Le chercheur précise : «On est passé de la biologie
pasteurienne, autrement dit la mise en culture de
micro-organismes, à la biologie moléculaire. On
caractérise la diversité à partir des ADN identifiés ;
on appelle cela l’écologie moléculaire».
Les objectifs de GenoSol sont nombreux :
centraliser les échantillons de sols au sein d’un
conservatoire à la disposition de la recherche
scientifique, développer des outils moléculaires
pour caractériser ces sols, établir une base de
données pour comprendre l’évolution de la
biodiversité dans le temps et dans l’espace, en
fonction des caractéristiques environnementales
(type de sols, climats), mais aussi de l’impact des
activités humaines…
Cinquante grammes de terre
Dans un bâtiment situé au 17, rue de Sully à Dijon,
sept mille échantillons de cinquante grammes de
terre sont stockés dans des congélateurs, à une
température de -40° C. « L’essentiel des
échantillons provient de sols français. GenoSol
dispose d’une accréditation pour gérer les sols
étrangers, d’autres proviennent de Madagascar, du
Laos, de Tunisie… . L’objectif est de figer la vie. »
Depuis 2008, son année de création, GenoSol a
établi 700 000 données et 20 000 analyses y sont
réalisées chaque année. «Quand on fait une analyse
de sang, on sait si on manque de fer, de globules
blancs ou rouges, si on est en bonne santé… Ce que
nous faisons, c’est pareil avec les sols. Nous
construisons un référentiel ; nous élaborons des bio-indicateurs
de l’état des sols à partir de l’ADN, la
preuve du vivant», explique Samuel Dequiedt.
Ainsi, la plateforme GenoSol dispose-t-elle de
machines sophistiquées, issues de la recherche
médicale, capables par exemple de compter les
séquences d’ADN contenues dans un échantillon et
de recenser le nombre d’individus par espèce.
Au final, l’objectif est aussi de donner aux
agriculteurs des outils pour favoriser le potentiel
biologique des sols qu’ils exploitent en répondant à
cette question : « Est-ce que je favorise la vie ou
pas ? ».
(1) Institut national de la recherche agronomique, 17, rue de Sully, à Dijon. Tél. 03.80.69.30.00.
http://www.bienpublic.com/grand-dijon/2013/02/19/genosol-la-memoire-des-sols
34. Processus de diversification des communautés
bactériennes du sol à grande échelle
1er Cru n°9 "Spécial faits marquants", Journal interne INRA Dijon, 28 avril 2014
La distribution spatiale des communautés microbiennes du
sol et les processus impliqués dans cette distribution sont
encore largement méconnus à grande échelle (paysage,
région, territoire). Nous avons montré pour la première fois
que la relation aire-espèce était significative à grande échelle
dans le cas des communautés bactériennes et qu’elle était
corrélée positivement à la diversité et l’hétérogénéité des
habitats du sol.
Un des objectifs de l’écologie microbienne moderne est de
mieux définir et comprendre les processus qui génèrent et
maintiennent la biodiversité microbienne des sols. Pour
répondre à cet objectif, nous nous sommes appuyés sur le
RMQS (Réseau de Mesure de la Qualité des Sols) pour
caractériser les communautés bactériennes indigènes de sols
échantillonnés à l’échelle de la France (2200 sols
échantillonnés selon une grille systématique). A cette échelle,
nous avons calculé la relation aire-espèce, une loi écologique
robuste qui permet d’estimer la diversification des
communautés d’organismes vivants en fonction de l’aire
d’échantillonnage, et de relier cette diversification avec les
paramètres environnementaux.
Une telle relation n’avait jamais été démontrée pour les
bactéries du sol et son application permet de mieux identifier
et hiérarchiser les processus de diversification des
communautés microbiennes du sol à grande échelle.
Résultats : Dans notre étude nous avons adapté des analyses
mathématiques pour calculer la relation aire-espèce pour les
communautés bactériennes en se basant sur des données de
génotypage de communautés. En parallèle nous avons aussi
développé une technique innovante de calcul de la diversité et
de l’hétérogénéité de l’habitat que nous avons reliées à la
relation aire-espèce bactérienne. Nous avons ainsi démontré
que :
la relation aire-espèce est significative pour les communautés
bactériennes à l’échelle de la France et à l’échelle de régions
géographiques françaises,
que la relation aire-espèce est significativement et
positivement corrélée à la diversité et à l’hétérogénéité des
habitats,
que les processus de sélection (filtres environnementaux) et
de dispersion des espèces sont impliqués dans la
diversification des communautés bactériennes du sol à grande
échelle.
Contact : Lionel Ranjard, lionel.ranjard@dijon.inra.fr UMR Agroécologie,
Rédaction : Gérard Simonin, Lionel Ranjard
https://intranet6.dijon.inra.fr/Newsletter2/Archives/Premier-Cru-Les-News-du-Centre-Inra-de-
Dijon/2014/6/Processus-de-diversification-des-communautes-bacteriennes-du-sol
35. Près de 1000 agriculteurs
au rendez-vous
à la plateforme TMCE
Journées techniques, Gembloux, Belgique, 18-19 juin 2014
Interviews d’Anne-Laure Blieux et Samuel Dequiedt
Film, Cultivar TV
https://www.youtube.com/watch?v=tMl-8JKnggw
36. Une découverte sur un champignon
au service des vignes
Le Bien Public, le 19/11/2013.
Article qui cite l'UMR Agroécologie en particulier l'équipe de
D. van Tuinen (interviewé) du pôle IPM
Une équipe internationale à laquelle a collaboré l’UMR Agroécologie de Dijon a percé les mystères du génome d'un champignon
qui rend les plantes plus fortes. Une grande avancée scientifique qui pourrait profiter aux viticulteurs dans les prochaines années.
Ne songez pas à manger le Rhizophagus, ce champignon est microscopique et bien loin des truffes et autres cèpes ou morilles.
Mais si celui qui est présent sur terre depuis des millions d'années (son ancêtre est supposé avoir permis aux plantes de coloniser
le milieu terrestre il y a 400 millions d'années) ne fera pas le bonheur des ramasseurs de champignons, il fascine depuis des années
le monde scientifique. La cause : son collaboration avec les plantes qui l'entoure. En effet, le Rhizophagus renforce les plantes
avec lesquelles il s'associe en leur permettant de mieux collecter eau et nutriments émergé. En échange, les plantes lui
transmettent un peu de leur énergie pour qu'il puisse survivre.
Un mécanisme qui a poussé un consortium international à tenter de découvrir depuis dix ans la totalité des gènes de ce
champignon (son génome donc) pour comprendre comment ces échanges fonctionnent. Des recherches qui ont regroupé l’Inra, le
CNRS, les Universités de Lorraine, Toulouse III - Paul Sabatier et d’Aix-Marseille, le Joint Genome Institute (JGI) et l’Oak Ridge
National Laboratory (ORNL) du Département de l’Energie américain, ainsi que des membres du pôle IPM (Mécanisme et
Gestion des Interactions Plantes Microorganismes) de l’UMR Agroécologie. A Dijon, c'est l'équipe du Docteur Diederik van
Tuinen qui a participé au projet. Leur connaissance de ce champignon et de sa culture ayant permis de franchir plusieurs obstacles
au cours de ces dix ans de recherche.
Mais à quoi va donc pouvoir servir cette découverte ? « Nous n'en sommes qu'au début mais nous étudions déja plusieurs
utilisations possibles de ce champignon dans l'agriculture », explique le Docteur Diederik van Tuinen. Ce vendredi matin, le
chercheur rencontrait justement des viticulteurs du Pays beaunois pour dialoguer autour des débouchés possibles de cette
découverte pour la viticulture. En effet, ces champignons pourraient renforcer les vignes, à l'image des plantes, et permettre de
réduire l'usage de produits chimiques. Mais les recherches dites "appliquées" n'en sont qu'à leurs débuts.
«Le Rhizophagus pourrait également permettre de réduire les besoins en engrais phosphatés car avec ce champignons les plantes
auraient besoin de moins de phosphate pour un même résultat », ajoute le Docteur Diederik van Tuinen. Un débouché très
important alors que les ressources en phosphates devraient être épuisées d'ici à 100 ans si la consommation mondiale ne diminue
pas.
http://www.bienpublic.com/actualite/2013/11/29/une-decouverte-sur-un-champignon-au-service-des-vignes
37. Chlordécone, poison durable
Emission "Archipels" sur France Ô sur le chlordécone suivi d’une
interview de Fabrice Martin-Laurent sur la question de la contamination des sols des
Antilles avec le chlordécone, 13/05/2014
Mots clés : chlordécone;sol;contamination;Antilles françaises;banane
Il y a 5 ans, le professeur Belpomme dénonçait l'extrême contamination des sols aux Antilles françaises.
Les médias nationaux découvraient alors le chlordécone, cette molécule que les Etats-Unis avaient décidé
d'interdire dès 1976 et que les producteurs de bananes de Guadeloupe et de Martinique ont continué à
répandre sur leurs plantations jusqu'en 1993.
http://www.franceo.fr/emission/archipels/diffusion-du-13-05-2014-22h30
Film désormais à voir ou à revoir sur :
https://www.youtube.com/watch?v=z2l6vzHQLUM
38. La bataille des sols.
Enquête sur une lutte environnementale
Lionel Ranjard
Participation au projet "Cartographie des Controverses - La Bataille des Sols"
des étudiants de l’école de la communication de Sciences Po Paris
présenté le 7 octobre 2013, à Toulouse,
dans le cadre du festival "La Novela - Fête Connaissance!"
(article, 2 interviews vidéos, film)
La science comme autorité d'évaluation
Si la relation entre science et agriculteurs ne semble pas fructueuse, elle est pourtant indispensable, ne serait-ce que dans
l'évaluation environnementale des pratiques des agriculteurs.
A ce point du récit, vous avez compris que la relation entre les scientifiques, les autorités et les agriculteurs n'était pas de tout
repos. Vous avez vu qu'une véritable défiance s'était installée vis à vis de la science chez les agriculteurs et que les contacts étaient
rares et difficiles. Vous avez aussi constaté que face à cette relation difficile, les stratégies des agriculteurs avaient été nombreuses
et que les savoir faire, les identités avaient évolué "hors-cadre", c'est à dire loin de la science à l'aide de l'innovation par les
usagers ["16 / L'innovation par les usagers"] et de la diffusion de ces innovations par des réseaux actifs ["17 / La diffusion des
savoirs par réseau"].
En voyant à quel point ces stratégies ont pu se montrer efficaces, on pourrait penser qu'un statu quo a été trouvé, que les
agricultures alternatives peuvent se développer sans l'appui d'une science qui ne les comprend pas et que des pratiques et des
identités solides ont été créées de cette manière.
Malheureusement la situation n'est pas aussi simple et vous allez découvrir ici que la difficile équation de la relation recherche
scientifique/agriculture n'est pas encore résolue.
Malgré la défiance et le manque de confiance, un besoin de validation
Vous êtes déjà de fins observateurs de la lutte environnementale qui nous intéresse et vous avez compris quels étaient ses enjeux.
A travers la construction et la revendication d'un sol nouveau c'est la meilleure légitimité environnementale qui est recherchée, les
pratiques les plus bénéfiques pour l'environnement.
Or la simple revendication des pratiques les meilleures ne peut aboutir à une reconnaissance satisfaisante ! Dans une
lutte où chacun considère ses pratiques comme les meilleures, et s'oppose aux autres dans le sol qui devrait être
valorisé, pris en compte, la nécessité d'un arbitre est essentielle.
Et c'est là que revient la science, puisque pour les agriculteurs cet arbitre ne peut être autre que la science. Qui
d'autre qu'elle bénéficie de possibilités d'objectivisation suffisantes pour venir valider les différentes pratiques des
agriculteurs ?
Malgré les incompréhensions, les conflits et les critiques, les agriculteurs ne peuvent pas vraiment se passer de la science, en tous
cas dans cette optique de validation du bienfondé environnemental de leurs pratiques.
Ce besoin de la science comme arbitre vient hautement compliquer les relations et peut même rajouter de la tension. C'est en
particulier ce que nous explique Frédéric Goulet dans un texte dédié à ce thème : "Des tensions épistémiques et professionnelles
en agriculture. Dynamiques autour des techniques sans labour et de leur évaluation environnementale."
On y apprend que l'évaluation de la science est aussi nécessaire que problématique. La question sur laquelle se penche Frédéric
Goulet dans ce texte est celle de la différence entre la quantité de carbone fixée dans le sol entre agriculture conventionnelle et
agriculture de conservation. Il s'agit d'un enjeu majeur car la fixation d'une plus grande quantité de carbone dans le sol peut se
transformer en argument écologique extrêmement efficace et vient tout à fait s'intégrer dans le discours environnemental de
l'agriculture de conservation.
39. On découvre dans ce texte que les agriculteurs ont du mal à faire confiance aux méthodes mises en place par les chercheurs et
qu'ils contestent leurs résultats. Il n'existe aucune concordance entre les résultats obtenus par les chercheurs et ceux revendiqués
par les agriculteurs sur la base du travail d'acteurs engagés. On voit aussi que les tentatives de dispositifs hybrides pour de telles
évaluations (les tentatives de coopération entre chercheurs et agriculteurs) sont compliquées, les chercheurs soupçonnant les
agriculteurs d'impartialité et ne voulant pas vraiment les mêler aux dispositifs, de peur qu'ils ne viennent "brouiller" les résultats.
Cette difficile coopération mais ce besoin de science ont aussi abouti au succès de figures comme Claude Bourguignon et son
laboratoire indépendant qui sont en dehors de la science officielle (Claude Bourguignon et sa femme ont délibérément quitté
l'INRA) mais qui se revendiquent d'un savoir scientifique qui vient combler ce besoin d'objectivité qu'ont les agriculteurs pour
valider leurs pratiques.
Des figures de scientifiques engagés et pragmatiques comme Claude Bourguignon répondent en fait bien aux
attentes de beaucoup d'agriculteurs car il se revendique en rupture avec la science fréquemment accusée tout en
disposant d'un discours scientifique apparemment solide et objectif qui vient conforter des agriculteurs pour qui
l'autorité scientifique est essentielle dans la validation de pratiques différentes et souvent risquées.
Le besoin d'évaluation par la science, vecteur de solutions innovantes
Les tensions décrites par Frédéric Goulet sont réelles et significatives de l'enjeu que représente pour les agriculteurs la validation
de leurs pratiques par la science. Mais l'échec qu'il décrit en nous racontant l'histoire du dispositif hybride qu'il a suivi et qui n'a
pas su aboutir à une coopération efficace ne doit pas nous amener à penser qu'il n'existe pas de solution.
Le besoin de validation par la science est si impérieux qu'il est en fait l'une des voies par lesquelles des relations innovantes entre
scientifiques et agriculteurs sont mises en place.
Notre enquête nous a appris que de nombreux dispositifs étaient testés qui permettaient aux agriculteurs d'évaluer
par eux mêmes mais au sein de dispositifs mis en place par des chercheurs les résultats de leurs pratiques. Ces
dispositifs sont satisfaisants et en développement en ce qu'ils donnent un rôle important à l'agriculteur dans
l'évaluation tout en le plaçant dans un cadre "scientifique" rassurant pour la pertinence de l'évaluation de ses
pratiques.
On compte différentes initiatives de ce type qui pour le moment se concentrent sur des points de détail mais restent
encourageantes. L'objet qui est souvent au centre de ces dispositifs est l'aspect biologique du sol, et notamment la star du sol : le
ver de terre ["7 / Des discours et des identités"]. Cet animal, visible à l'oeil nu et assez symbolique représente un indicateur
satisfaisant de l'état de vie d'un sol, des plateformes comme l'Observatoire Participatif des Vers de terre qui dépend de l'Université
de Rennes (Unité mixte de recherche EcoBio) propose aux agriculteurs de participer à un dispositif qui permettra d'objectiver et
d'évaluer la vie dans les sols selon les différents modèles agricoles et leur situation géographique. A terme, une analyse
comparative entre leurs propres données et des références nationales établies pourront valider ou orienter les pratiques des
agriculteurs.
Des initiatives plus larges sont aussi prises, notamment au sein de projets CASDAR, des structures innovantes en partie financées
par l'Etat. L'un de ces projets, intitulé "Indicateurs de l'état biologique des sols agricoles" propose de "mesurer l'impact des
pratiques agronomiques sur la vie biologique des sols". Ce dispositif, qui implique de nombreuses universités et unités de
recherche a pour but de développer des indicateurs sur la santé des sols et de "développer les cadres et les outils d'information et
de formation sur ces indicateurs, à destination des agriculteurs, afin que ces derniers se les approprient techniquement au point de
savoir les interpréter, et piloter leurs itinéraires techniques en fonction des résultats."
Ce projet CASDAR est coordonné par Lionel Ranjard de l'INRA de Dijon.
Le développement de tels dispositifs montre bien à quel point une évalutation environnementale solide est
importante pour les agriculteurs et à quel point ils comptent sur les chercheurs à ce sujet là. Nous allons voir
maintenant que la science joue à ce titre un rôle important et que ce rôle de validation des pratiques ne doit pas être
pris à la légère tant il "produit du social".
http://www.i-m.co/sols/bataille_des_sols/la-science-comme-autorite-devaluation-18-couche3.html
40. Conception de systèmes agroécologiques
à l'échelle d'un territoire :
un exemple de co-construction
d'un projet d'expérimentation
1er Cru n°9 "Spécial faits marquants", Journal interne INRA Dijon, 28/04/2014
Un workshop a réuni une centaine de personnes à Dijon, chercheurs, acteurs de la profession agricole et pouvoirs publics, autour
du thème de la conception de systèmes agricoles agroécologiques à l’échelle d’un territoire. Les journées ont permis de faire le
point sur les méthodes expérimentales à cette échelle, et sur les connaissances disponibles en agroécologie pour construire des
protocoles expérimentaux.
L’agroécologie a pris au cours des années récentes une place importante tant dans le projet d’orientation de l’agriculture française
que dans le schéma stratégique scientifique de l’INRA. Mais les connaissances sur les systèmes agricoles relevant de
l’agroécologie sont encore lacunaires, sur le plan des processus majeurs de régulations biologiques valorisées par l’agroécologie et
sur le plan du fonctionnement global des systèmes. Le manque de connaissance est en particulier lié au fait que les systèmes
agricoles relevant de l’agroécologie, supports potentiels de travaux de recherche, sont rares ou inexistants.
Un projet ambitieux d’expérimentation en agroécologie à l’échelle du paysage est en cours de réflexion avec l’Unité
Expérimentale de Dijon-Epoisses. Le workshop a contribué à l’élaboration d’un projet d’expérimentation en agroécologie sur le
Domaine Expérimental. Un groupe de travail a été mandaté par plusieurs Départements INRA pour évaluer la faisabilité d’un tel
projet et faire des propositions.
En parallèle aux réflexions de ce groupe, un workshop a été organisé par l’UMR Agroécologie en collaboration avec l’Unité
Expérimentale de Dijon-Epoisses. Il s’est déroulé les 9 et 10 avril 2013 et a réuni une centaine de chercheurs et d’acteurs de
l’agriculture. Les objectifs étaient :
De faire émerger des propositions et/ou des problématiques de recherches relatives à la conception de systèmes agricoles
agroécologiques à l’échelle d’un territoire et aux processus valorisés par de tels systèmes ;
De créer une opportunité pour les chercheurs, les doctorants et acteurs du monde agricoles d’échanger et de traduire leurs
connaissances en propositions concrètes pour l’adaptation des pratiques agricoles ;
De faire avancer le projet ‘Agroécologie à Epoisses’ en établissant des propositions, raisonnées à ce stade hors de toute
considération de contraintes pratiques et expérimentales, base d’une réflexion ultérieure sur l’éventuelle évolution du Domaine
d’Epoisses vers l’agroécologie.
Les apports du colloque :
Quatre exposés introductifs ont permis de faire le point sur la diversité des approches scientifiques de conception de systèmes
agricoles et de faire le point sur les connaissances en agroécologie mobilisables pour la conception de systèmes agricoles relevant
de l’agroécologie.
Des ateliers ont été organisés pour proposer aux participants d’échanger sur les méthodes d’investigation, sur les concepts et
théories de l’écologie, et sur les connaissances mobilisables pour concevoir des systèmes agricoles qui permettraient d’allier
production agricole et différents services écosystémiques. Quatre services écosystémiques ont été discutés individuellement, les
ateliers étant animés par des experts des disciplines concernées :
Bouclage des cycles biogéochimiques
Régulation de pathogènes, flux de micro-organismes
Régulation des ravageurs et adventices
Maintien de la biodiversité
Les restitutions des ateliers et la synthèse du workshop ont permis de faire émerger quatre familles de questionnements autour de
la conception de systèmes relevant de l’agroécologie et de l’expérimentation à l’échelle du paysage ou du territoire :
Quelle stratégie mettre en place pour expérimenter à l’échelle du territoire ? Comment articuler dans un même projet
expérimental une approche systémique permettant d’évaluer des systèmes cohérents relevant de l’agroécologie et une approche
analytique permettant de caractériser les processus ? Dans le cadre d’une approche systémique, quel compromis entre la mise en
place de réplicas, permettant de prévoir des analyses statistiques sur les systèmes observés, et la surface des systèmes
agroécologiques considérés, qui doivent être suffisantes pour que les processus spatialisés aient un sens. L’intégration des sites
41. expérimentaux en agroécologie à l’échelle du paysage dans un réseau national ou international est-il une réponse au faible nombre
de réplicas par système et par site (voire à l’absence de réplica) ?
Dans une approche expérimentale, comment gérer la transition vers l’agroécologie ? Faut-il envisager une transition progressive
permettant de limiter l’impact de la transition sur la productivité agricole pendant la période pendant laquelle les processus de
régulation biologique se mettent en place, au risque de perturber la mise en place de ces processus, et de ne jamais atteindre les
équilibres agroécologiques recherchés ? Ou au contraire faut-il envisager une rupture forte dans les pratiques, afin d’augmenter les
chances d’atteindre ces équilibres recherchés, mais au risque d’affecter sévèrement la production pendant la phase transitoire, la
quantification des pertes étant alors une question de recherche traitée ? Comment étudier la résistance et la résilience du système ?
Peut-on aborder l’ensemble des services écosystémiques discutés ou au contraire doit-on en privilégier certains ? Dans ce cas,
comment choisir ? Comment tenir compte des interactions entre les services ?
L’augmentation de la diversité notamment végétale semble une piste privilégié pour concevoir des systèmes agricoles
multiservices. Quelles associations végétales faut-il privilégier ? Comment agencer les habitats semi-naturels ? Comment
mobiliser les ressources génétiques et les variétés ?
Ces questions ont été débattues lors d’une table ronde animée par le journaliste Vincent Tardieu.
Le projet d’expérimentation en agroécologie sur le Domaine Expérimental d’Epoisses doit se concrétiser en 2014, notamment par
la décision concernant les surfaces consacrées à l’agroécologie, par la caractérisation de l’état initial du dispositif, et par la
définition des essais analytiques emboités dans le dispositif systémique global.
Un DVD a été produit par Educagri Editions à l’occasion du workshop, avec le concours du GIS Agrale.
Contacts :
Sabrina Gaba
sabrina.gaba@dijon.inra.fr ;
Nicolas Munier-Jolain
nicolas.munier-jolain@dijon.inra.fr
UMR Agroécologie
Rédaction : Gérard Simonin, Sabrina Gaba, Nicolas Munier-Jolain
https://intranet6.dijon.inra.fr/Newsletter2/Archives/Premier-Cru-Les-News-du-Centre-Inra-de-
Dijon/2014/6/Conception-de-systemes-agroecologiques-a-l-echelle-d-un-territoire
42. La membrane plasmique des plantes :
une clé
dans la détection des agresseurs
et le processus de défense
1er Cru n°9 "Spécial faits marquants", Journal interne INRA Dijon, 28/04/2014
Le développement d’une méthode d’imagerie innovante a permis de montrer que la membrane plasmique des cellules végétales
est une mosaïque de territoires présentant des propriétés biophysiques variées. Cette organisation est modifiée de façon très rapide
en réponse à certaines molécules provenant de microorganismes, établissant un lien fonctionnel entre cette organisation et la mise
en place des mécanismes de défense
En permanence les plantes sont confrontées à des modifications de leur environnement biotique et développent des réponses
adaptatives qui conditionnent leur survie. Certaines molécules, appelées éliciteurs, produites par des microorganismes, sont
reconnues par la plante et déclenchent des réactions qui lui permettent de mobiliser ses systèmes de défense inductibles. La
membrane plasmique qui entoure les cellules végétales est le lieu privilégié de la perception des modifications environnementales
et de l’initiation de la réponse adaptative. Nous avons recherché un lien entre l’organisation de cette membrane et la signalisation
induisant les mécanismes de défense (ou « signalisation de défense »).
Le développement d’une méthode d’imagerie innovante a permis de montrer pour la première fois que la membrane plasmique
des cellules végétales est une mosaïque de territoires présentant des propriétés biophysiques variées, et notamment des degrés
d’organisation différents.
Dans les minutes qui suivent le traitement par un éliciteur de réaction de défense secrété par un oomycète, la cryptogéine, la
membrane des cellules subit deux modifications : une qui concerne son organisation globale, une augmentation de sa fluidité,
l’autre qui concerne son organisation locale : une augmentation de la proportion des zones plus structurées (les « domaines
ordonnés »).
Le traitement par un éliciteur bactérien, la flagelline, provoque une augmentation similaire de la proportion de domaines
ordonnées, mais pas de modification de la fluidité.
La cryptogéine étant, contrairement à la flagelline, un éliciteur nécrosant, ceci suggère que l’augmentation de la proportion de
domaines ordonnés pourrait être un phénomène générique associé au déclenchement de la signalisation de défense, et
l’augmentation de fluidité spécifiquement liée à la mort cellulaire (induisant la nécrose).
Ces travaux permettent de porter à un niveau encore jamais atteint la description de la compartimentation de la membrane
végétale et démontrent le lien entre la dynamique de cette organisation et la réaction cellulaire associée à la défense (signalisation
de défense). Les résultats suggèrent que l’orientation de la réponse cellulaire pourrait se jouer dès la perception des signaux au
niveau de la membrane plasmique, et ouvrent la voie à l’exploration des mécanismes par lesquels les modifications d’organisation
de cette membrane pourraient participer à la construction d’une réponse adaptative aux modifications environnementales.
Contact :
Patricia Gerbeau-Pissot,
patricia.gerbeau-pissot@dijon.inra.fr
UMR Agroécologie
Rédaction : Gérard Simonin, Patricia Gerbeau Pissot
https://intranet6.dijon.inra.fr/Newsletter2/Archives/Premier-Cru-Les-News-du-Centre-Inra-de-
Dijon/2014/6/Comprendre-le-processus-de-defense-grace-a-la-membrane-plasmique-des-plantes
43. Analyse écophysiologique de la nitrophilie
des espèces adventices
1er Cru n°9 "Spécial faits marquants", Journal interne INRA Dijon, 28/04/2014
Keywords: growth;eutrophication;competition;nutrition;platform, adventices
Par une approche d’écophysiologie végétale, les déterminants du succès des adventices nitrophiles dans les systèmes de culture
intensifs caractérisés par une forte utilisation des engrais azotés ont été analysés. Cette étude suggère qu’un meilleur pilotage de la
fertilisation azotée pourrait être un levier pour favoriser la croissance de la culture au détriment de celle des adventices dans des
systèmes de culture moins dépendants des herbicides.
Le contexte : en réponse à l’augmentation de l’utilisation des engrais azotés dans les systèmes de culture intensifs, les espèces
dites « nitrophiles » se sont maintenues alors que les espèces dites « oligotrophes » ont régressé, conduisant à une baisse de la
biodiversité. Les espèces nitrophiles semblent bénéficier d’un avantage compétitif dans les habitats milieux riches en azote. Notre
objectif a été de déterminer quels sont les déterminants écophysiologiques du succès des espèces nitrophiles dans les milieux
riches en azote.
Par une expérimentation en serre sur une gamme d’espèces couvrant toute la gamme de l’indice écologique de nitrophilie, nous
avons montré que plus une espèce est nitrophile, plus elle est capable d’accroître sa surface foliaire en réponse à une augmentation
de l’apport d’azote. Cette aptitude semble liée à des stratégies nutritionnelles différentes entre espèces selon leur statut de
nitrophilie. En effet, globalement, plus une espèce est nitrophile, plus elle investit préférentiellement ses ressources dans l’activité
racinaire pour le prélèvement de l’azote (quantité d’azote prélevée par unité de racine) plutôt que dans la structure racinaire
(proportion de biomasse de la plante allouée aux racines). A l’inverse, plus une espèce est oligotrophe, plus la stratégie opposée
est mise en place.
Ainsi, le succès des adventices nitrophiles dans les systèmes intensifs s’explique par une meilleure efficience de prélèvement de
l’azote qui leur confère une forte aptitude à produire de la surface foliaire. Ces espèces peuvent alors intercepter davantage de
rayonnement, ce qui augmente leur photosynthèse et leur capacité à ombrer les plantes voisines. C’est probablement cette forte
compétitivité des adventices nitrophiles pour l’azote et pour la lumière qui a conduit au déclin des adventices oligotrophes et de la
biodiversité dans les systèmes de culture intensifs.
Des travaux sont en cours dans le cadre d’une collaboration entre écophysiologie végétale et écologie microbienne pour analyser
le rôle du caractère nitrophile des espèces végétales sur les interactions entre communautés végétales et communautés
microbiennes rhizosphériques.
Cette étude suggère qu’un meilleur ajustement de la fertilisation azotée (en quantité, dans l’espace ou dans le temps) en fonction
de la nitrophilie des espèces pourrait être un levier pour réduire l’utilisation des herbicides en favorisant la croissance de la culture
au détriment de celle des adventices les plus nitrophiles, qui sont aussi les plus problématiques dans les systèmes de culture.
Contact :
Delphine Moreau,
delphine.moreau@dijon.inra.fr
UMR Agroécologie
Rédaction : Gérard Simonin, Delphine Moreau
https://intranet6.dijon.inra.fr/Newsletter2/Archives/Premier-Cru-Les-News-du-Centre-Inra-de-
Dijon/2014/6/Analyse-ecophysiologique-de-la-nitrophilie-des-especes-adventices