L'enquête réalisée auprès de 2 200 jeunes des Pays de la Loire : Jeunes & musique à l’ère numérique, a été éditée par le Pôle de coopération des acteurs pour les musiques actuelles en Pays de la Loire, en partenariat avec Mus’Azik. Document de présentation accompagnant l'intervention de Claire Hannecart. Table ronde n°2 « mieux accueillir les publics éloignés de la culture » - Rencontres Nationales des Bibliothécaires Musicaux , organisées par l'ACIM - Clermont-Ferrand, 14 et 15 mars 2016. (source : http://www.lepole.asso.fr/article/399/etude-jeunes-musique-a-lere-numerique)
Bonjour à tous, Merci à Nicolas Blondeau et à l’ACIM de m’avoir invité à présenter les résultats de l’enquête que j’ai menée l’an dernier pour le pôle de coopération des musiques actuelles en pays de la Loire où je suis chargée des études et de l’observation
Les résultats de l’enquête viennent éclairer l’évolution des pratiques des jeunes liées à la musique : ils nous enseignent notamment que les façons d’écouter la musique ont évolué chez les 12-19 ans par rapport aux pratiques de leurs aînés
L’enquête a été réalisée auprès de 2 200 jeunes âgés de 12 à 19 ans en pays de la Loire qui ont répondu à un questionnaire en ligne en 2014
Elle aborde leurs sorties en concerts, leurs goûts musicaux, leurs pratiques instrumentales, les modalités d’écoute et de consommation de la musique (volume, durée, fréquence d’écoute) et examine aussi leurs rapports aux risques auditifs
car si le numérique permet une grande accessibilité à la musique, elle n’est pas sans poser question en termes d’éducation au son et de santé publique pour les nouvelles générations
En premier lieu je vais revenir rapidement sur le contexte de l’étude :
L’enquête avait pour but de réaliser un focus sur l’évolution des pratiques dans le contexte de la convergence numérique : elle fait suite à une première étude réalisée en 2009 par Gérôme Guibert, sociologue de la musique qui est mon prédécesseur au Pôle, et Emmanuel Parent, ethnomusicologue à Rennes II, lui aussi passé par le Pôle.
le renouvellement de cette enquête 6 ans après la 1ère (données 2008 et données de 2014) a permis de réaliser des comparaisons dans le temps, riches d’enseignement.
L’enquête est le fruit d’une collaboration entre le Pôle et la structure productrice du spectacle Peace&Lobe en région Pays de la Loire e :Mus’Azik. Peace & Lobe c’est un spectacle musical de prévention des risques auditifs auxquels assistent les jeunes sur le temps scolaire avec leurs professeurs intéressés par la démarche
le spectacle s’organise autour de reprises de musiques et de transmissions pédagogiques relatives au fonctionnement du son, de l’oreille (comme vous le voyez à l’écran), des risques auditifs, et même l’expérimentation de la mise en place de bouchons d’oreille par ex.
Ce spectacle existe au niveau national et est géré localement par diverses structures de production, qui se retrouvent au sein de la plateforme nationale Agi SON
c’es grâce à cette collaboration que nous avons pu récolter les réponses de si nombreux jeunes (2 200), Mus’Azik ayant notamment assuré le lien avec le rectorat et les professeurs de façon à faire répondre les jeunes au questionnaire
L’enquête a mobilisé un comité de suivi composé d’acteurs issus de la direction régionale des aff cult, de l’agence régionale de santé, du conseil régional et de mutuelles
Aussi, précisons que le questionnaire en ligne (agrémenté de photos et dont vous voyez une capture d’écran ici) a servi d’outil pédagogique à de nombreux professeurs afin de revenir sur les acquis des jeunes lors du spectacle
Et il est actuellement repris par la commission nationale Education au sonore mise en place par Agi Son, afin de réaliser un recueil permanent de données sur les pratiques des jeunes
voilà pour le contexte et voici une dernière précision méthodologique : toutes les données présentées ont été pondérées par les caractéristiques de la population de référence : c’est-à-dire qu’on réalise une opération statistique qui consiste à appliquer des quotas aux différentes catégories de répondants (par exemple aux garçons etc.) pour les faire correspondre à la distribution de ces caractéristiques dans la réalité, autrement dit si j’ai plus de garçons parmi mes répondants qu’il n’en existe dans la pop de référence en l’occurrence les jeunes âgés de 12 à 19 ans en pays de la Loire) je pondère à la baisse cette catégorie parmi mes répondants afin que leur surreprésentation n’influence pas de façon biaisée les données de l’ensemble de la pop étudiée (la pondération ici a été fate par l’âge, le sexe et l’origine géographique)
Cette opération couplée au grand nombre de répondants, permet d’assurer la légitimité des données statistiques produites et leur extrapolation à l’ensemble de la population visée
Je vais vous présenter quelques données sur les sorties des jeunes en concert Puis sur leurs goûts musicaux Avant d’aborder les modalités d’écoute : notamment les durée et les types de supports utilisés
Commençons par Les SORTIES en concerts : la fréquentation annuelle de concerts est encore relativement limitée à ces âges puisque comme vous le voyez seuls 14% des 12-19 ans se rendent à 3 concerts ou plus par an
On note qu’un peu plus du tiers des jeunes déclare ne jamais se rendre en concert. ces sorties sont évidemment fortement corrélés aux âges
Avec l’avancée en âge, on note que ceux qui se rendent en concerts y vont plus souvent, vous le voyez tout à droite : 22% des 16-18 ans se rendent au moins 3 fois en concert par an, quand c’est le cas de 8% des 12-15 ans (à gauche)
Cela reste somme toute très logique , mais globalement notez qu’ils ne sont pas plus nombreux à y aller en concert : en effet un peu plus du tiers des collégiens comme des lycéens déclarent ne jamais se rendre en concerts.
=> C’est donc la fréquence de sorties qui augmente avec l’âge et non la proportion de jeunes qui se rendent en concert.
nous allons voir aussi que ces données varient selon les origines sociales
L’origine sociale des enfants est connue au travers de la catégorie socio professionnelle de leurs parents
les enfants d’origine sociale élevée assistent plus souvent à des concerts que les autres : QUAND 41% des enfants d’ouvrier ne se rendent jamais en concert c’est le cas de 26% des enfants de cadres
Cela se comprend à l’aune de la contrainte financière que représente le fait d’assister à un concert
Le coût des places, du déplacement, des éventuelles consommations sur place,… entrent en jeu mais les habitudes culturelles transmises par le milieu social d’origine sont également largement en jeu et, comme nous le verrons après, si les goûts musicaux semblent aujourd’hui façonnés en partie par le numérique permettant d’accéder à une pluralité de propositions musicales ; la fréquentation de concerts quant à elle, par la dimension économique et l’habitude culturelle qu’elle sous-tend, reste plus souvent déterminée par l’origine sociale.
Maintenant une dernière information sur les types de lieux dans lesquels se rendent les jeunes pour écouter de la musique
67% des 12-19 déclarent fréquenter les grandes salles de type Zénith, 62% les festivals et 58% les cafés-concerts
43% se rendent en maisons de quartiers et MJC et autant en salles spécialisées (type Smac) pour voir des concerts
Il y a ainsi une diversité des types de productions musicales vues sur scène par les jeunes. En effet, ces lieux diffusent des types de musiques assez différentes : soit principalement des productions commerciales issues de l’industrie musicale (pour le Zénith et les têtes d’affiches des festivals), soit des productions musicales plus indépendantes éventuellement issues des scènes locales (pour une partie des festivals et les cafés-concerts).
On note l’importance des festivals et cafés-concerts dans l’accès au live pour les jeunes.
Et la forte fréquentation des Zénith atteste de la prégnance des industries culturelles dans les goûts des jeunes : en effet l’offre des zénith entre en adéquation avec les diffusions radiophoniques de grande écoute.
Concernant les goûts musicaux :
comme vous pouvez le voir sur l’infographie, le Hip Hop est plébiscité par près de la moitié des jeunes aujourd’hui. Ça en fait le style musical le plus cité et majoritairement apprécié
Ce résultat confirme une tendance à l’œuvre depuis plusieurs années ainsi que les intuitions de professionnels de terrain et amateurs de musique : l’appréciation du hip hop s’est ancrée dans le temps et devance largement le goût pour le rock chez les jeunes générations
Cependant ces déclarations du goût pour le hip hop renvoient très vraisemblablement plus à un goût pour les productions mainstream du genre que les productions indépendantes.
En effet comme vous pouvez le voir le hip hop est talonné par la pop et le RnB plébiscités tous deux par 42% des jeunes, or ces deux esthétiques sont fortement liées aux productions de masse issues de l’industrie musicale.
Derrière le hip hop, la pop et la rnb viennent l’électro et le reggae plébiscités par 38% des jeunes
puis le rock et la chanson plébiscités par 32% des jeunes soit un peu moins du tiers
talonnés par la techno à 27%
Et puis viennent le metal et les musiques du monde autour de 20%
Et enfin le jazz et le classique autour de 10%
Une question concernait les styles musicaux détestés, ET en l’occurrence les styles les plus rejetés par les 12-19 ans aujdi (comme hier d’ailleurs) sont le métal à 52% et le classique à 50%
Le métal reste ainsi une esthétique très stigmatisée qui cristallise les rejets : lorsqu’il est apprécié c’est souvent de façon intense, et ce d’autant plus qu’il subit les rejets
Ce rejet ayant pour conséquence de renforcer la cohésion et le sentiment groupal de ceux qui l’apprécient
Un article ayant fait date en sociologie de la musique, intitulé « anything but heavy metal » de Bethany Brison, revient sur le fait que cette esthétique en particulier agit comme repoussoir qui transcende les appartenances sociales
notez que le rejet du hip hop a très largement diminué entre 2009 et 2014, quand les jeunes étaient près de la moitié à déclarer le rejeter en 2009 ce taux tombe à 12% en 2014 : il y a ainsi une forme de normalisation de cette esthétique dominante que les jeunes sont moins prompts à déclarer rejeter dès lors qu’une majorité d’entre eux l’apprécient
Ces différentes données rappellent que les choix des styles musicaux écoutés par les jeunes ont une forte dimension à la fois identitaire et symbolique : ils déclarent aimer tel ou tel style musical autant en fonction d’accointances personnelles que d’attentes de reconnaissances d’appartenance collective
Enfin venons en à un résultat frappant concernant les goûts musicaux
Tout d’abord les jeunes déclarent en moyenne apprécier près de 5 genres musicaux, ce qui atteste d’un éclectisme des goûts de la part des jeunes que l’on peut aussi appréhender par le concept d’omnivorisme, l’omnivorisme musical consiste à « écouter de tout » : conceptualisé dans les années 1990 par des chercheurs anglo-saxons, l’omnivorisme musical supposait atteindre essentiellement les classes sociales dites supérieure, ces dernières s’inscrivant dans une logique de tolérance culturelle valorisée dans leur catégorie sociale
Or les chiffres actuels concernant les goûts musicaux, ceux issus de cette étude comme d’autres, attestent de plus en plus d’un brouillage de l’influence supposée des classes sociales sur l’omnivorisme :
le numérique et la grande accessibilité à la musique de la dernière décennie ont notamment influencé l’élargissement d’un éclectisme des goûts musicaux à une majorité des catégories sociales mais ce phénomène est particulièrement prégnant chez les jeunes générations, plus enclines que leurs aînés à explorer les possibilités numériques de l’écoute musicale
Pour illustrer le propos, notez qu’on retrouve dans notre enquête les mêmes proportions d’enfants d’ouvriers ou de cadres à citer de très nombreux styles musicaux régulièrement écoutés et de la même manière pour les différents styles plébiscités (hip hop, techno etc.) on ne dénote pas de distinction d’origine sociale notable qui permettrait d’attester telle catégorie écoute plutôt tel genre musical
Ce qui est assez nouveau dans les études de goût
Par conséquent on note que si les pratiques de sortie en concert sont influencées par l’origine sociale, les goûts musicaux des jeunes générations quant à eux semblent s’extraire de cette détermination et ce en partie grâce à l’accessibilité à la musique permise en régime numérique
Poursuivons maintenant la présentation des données relatives aux modalités de l’écoute
La quasi-totalité des jeunes (c’est-à-dire 93% précisément) écoutent de la musique sur leur téléphone portable, et 70% le font plusieurs fois par jour.
L’écoute de musique sur ordinateur et tablette concerne 95% des jeunes, mais la fréquence quotidienne est légèrement plus modérée.
Ici on note une évolution très nette par rapport aux supports d’écoute déclarés en 2008 : il y a 8 ans les supports d’écoute de la musique les plus cités par les jeunes étaient l’ordinateur et le lecteur mp3, OR le lecteur mp3 a été très largement remplacé par le téléphone portable (près de 40% des jeunes n’utilisent pas ou plus de lecteur mp3) le portable ou smartphone permettant exactement le même usage : transporter et écouter avec les oreillettes fournies à l’achat d’un portable, de nombreux fichiers musicaux dématérialisés.
L’équipement individuel en smartphone s’est intensifié et diversifié pour l’ensemble de la population et y compris pour les 12-19 ans. Les transferts d’un support à l’autre sont simplifiés, les capacités de stockage tjs plus importantes et cette convergence numérique concourt à nourrir le développement sans précédent des pratiques d’écoute individuelles notamment chez les jeunes générations.
Aussi notez bien ce chiffre : 98% soit la quasi-totalité des jeunes écoutent de la musique sur You Tube. C’est le carton pour cette plateforme vidéo où l’importance de la recommandation joue un certain rôle : en effet les algorithmes calculent à partir des écoutes des millions d’internautes, les morceaux proches d’une musique en particulier afin de les proposer à l’auditeur.
Il faut aussi noter l’importance de l’image qui peut augmenter l’expérience esthétique et ce choix d’allier les images au son s’inscrit parfaitement dans la société de l’image dans laquelle nous vivons.
Enfin le référencement de YouTube dans les recherches de musiques sur Google n’a rien d’étonnant vu que la plateforme YouTube a été rachetée par le géant Google en 2006 à peine un an après sa création
Concernant les autres sites d’écoute en ligne : on note que 63% des jeunes déclarent utiliser deezer occasionnellement ou régulièrement mais aussi que la moitié des jeunes écoutent (ou découvrent) de la musique sur le réseau social Facebook. Quand seuls 28% utilisent Spotify, qui est non seulement dédiée à la musique, mais représente aussi la plateforme la plus usitée au monde par les adultes.
Ce que l’on pressent ici, c’est que la spécialisation des sites d’écoute de musique en ligne ne fait pas la majorité des usages. Autrement dit les jeunes ne se cantonnent pas à écouter de la musique sur des plateformes qui lui sont dédiées, mais utilisent l’ensemble des possibilités qui leur sont offertes en ligne pour découvrir et écouter de la musique, quelle que soit la destination initiale de ces plateformes : c’est le cas de you tube et de facebook
Enfin, vous le voyez : 96% des jeunes n’utilisent jamais My Space (qui pour les trentenaires comme moi a été le site d’écoute en ligne au début d’internet !) : il est assez intéressant de noter qu’en 10 ans, les sites qui faisaient la majorité des usages d’écoute en ligne sont devenus complètement méconnus et inusités par les jeunes générations (bien que tjs existant). Les sites comme bandcamp ou soundcloud ont recueilli chez ces jeunes de 12 19 ans des taux d’écoute très faibles qui corrèlent d’une part leur usage relativement restreint à des aficionados de la musique et d’autre part une implication dans l’écoute et le travail de son propre goût que l’on retrouve plus couramment chez les adultes
Concernant la consommation de musique : on note que seul un jeune sur 10 télécharge de la musique payante en ligne
quand près de 9 sur 10 téléchargent de la musique libre. Précision - Nous avions appelé ces téléchargements libres afin que les jeunes ne se sentent pas stigmatisés comme pirates ayant des pratiques illégales et puissent répondre en toute franchise.
Les pratiques de téléchargement ont encore augmenté depuis 2008 où elles atteignaient 75% des jeunes contre 86% aujourd’hui.
Notons une chose très intéressante à propos du téléchargement : il n’existe pas de distinction sociale marquante quant à sa pratique chez les jeunes ; c’est-à-dire que les filles téléchargent autant que les garçons, les plus jeunes téléchargent autant que leurs aînés, et la catégorie sociale n’exerce aucune influence sur le téléchargement de musique en ligne, comme sur le streaming
ainsi, aujourd’hui les pratiques majoritaires (téléchargement et streaming) ne sont pas liées aux critères sociodémographiques : âge, sexe et origine sociale ne les influencent pas de façon significative.
Alors que la consommation moins répandue de CD révèle des différences notables : Près d’un jeune sur 2 n’achète jamais de CD en 2014 (47%), ils n’étaient « que » 39% à ne jamais en acheter en 2008.
retenons que seuls 17% des jeunes achètent plus de 2 CD par an ! Et qui sont ils ? Eh bien ce sont principalement les plus jeunes (12-15 ans) et les enfants issus de catégories sociales élevées qui achètent des CD (on pense évidemment à leur coût ici encore).
L’ensemble de ces données semblent donc attester donc de formes de démocratisation de l’accès à la musique grâce au numérique.
Concernant maintenant les durées d’écoute :
On note que 81% des jeunes âgés de 12 à 19 ans écoutent plus d’une heure de musique par jour. Ici encore l’âge a une forte influence : plus les jeunes avancent en âge plus la durée d’écoute quotidienne de musique augmente.
Et pour comparaison, en 2008, ils étaient 25% à écouter plus de 2h30 par jour alors qu’en 2014 ils sont 37% à écouter plus de 2h30 par jour.
Aussi, pour information, une enquête Ipsos de 2014 révèle 1h43 d’écoute quotidienne de musique en moyenne chez les moins de 30 ans. On en tire la conclusion que la multiplication des supports d’écoute à l’ère numérique engendre une augmentation assez sensible de la durée d’écoute quotidienne. Et en moyenne les filles déclarent écouter un peu plus de musique que les garçons.
Mais la démultiplication des usages n’est pas sans poser qq question en termes de santé publique, même si c’est moins l'enjeu initial de ma présentation aujdi mais qui peuvent tout de même être intéressante dans le cadre de votre travail à tous de médition avec auprès des jeunes :
notons concernant le volume sonore que la part des jeunes écoutant la musique à un volume très élevé augmente entre 2008 et 2014. En 2008 ils étaient 9% à déclarer apprécier écouter la musique à un volume très fort, ils sont 14% en 2014. et en parallèle, ils étaient 10% en 2008 à déclarer écouter la musique à un niveau faible, ils sont seulement 3% en 2014.
Aussi, les chiffres attestent que durée d’écoute et volume sonore sont très liés : ainsi 60% des jeunes qui déclarent écouter la musique à un volume très fort, écoutent plus de 2h30 de musique par jour (contre 37% sur l’ensemble de la population). Plus la durée d’écoute quotidienne est longue, plus le volume d’écoute est important.
On note aussi l’ancrage considérable de l’écoute individuelle au casque : 53% des jeunes écoutent plus d’une heure de musique au casque quotidiennement et 1/5ème plus de 2h30 au casque par jour !
Mais aussi, la moitié des jeunes en 2014 déclare s’endormir en musique, or cette pratique se réalise souvent avec des oreillettes (d’autant plus dangereuses que les casques externes, puisqu’elles entrent directement dans l’oreille) et 80% de ceux s’endormant en musique utilisent des oreillettes, donc 40% du total des jeunes s’endorment en musique avec des oreillettes, ce qui est d’autant plus risqué que ça offre des temps de repos à l’oreille extrêmement restreints
En conséquence 58% des jeunes déclarent avoir déjà ressenti des bourdonnement ou sifflements dans les oreilles à la suite d’écoute prolongée de musique !
Ainsi la démocratisation et l’intensification de l’écoute individuelle, notamment au casque est potentiellement risquée car elle est fonction de la qualité des équipements utilisés (donc notamment des téléphones portables et oreillettes) mais aussi des enregistrements qui sont souvent de moindre qualité depuis leur numérisation car la majorité des fichiers musicaux disponibles en ligne sont encodés dans des formats pauvres en qualité sonore et poussent possiblement les jeunes à augmenter le volume d’écoute.
Majoritairement, ce sont les écoutes aux casque qui génèrent le plus de troubles auditifs. On a donc affaire, en parallèle d’évolution de pratiques intéressantes et de formes de démocratisation de l’écoute à l’ère numérique à des enjeux de santé publique, puisque ces pratiques d’écoute présentent des potentialités comme des risques nécessitant des messages de prévention simples (comme faire des pauses ou s’éloigner de la source sonore) et dont on a d’ailleurs mesuré une certaine efficacité.
Voilà merci pour votre écoute, j’ai amené une trentaine d’études au format papier si vous souhaitez retrouver tous els résultats et vous pouvez bien sûr retrouver l’enquête en ligne sur le site du Pôle ou en tapant son titre, dans le fameux moteur de recherche dont je vais éviter de re-citer le nom ou un autre « rapports des jeunes à la musique à l’ère numérique »