1. Ibride [Designers]
Jérémy Kartner [Illustrateur]
Blackjake [Photographe]
Christophe Tattu
«L’Inde, le paradis du photographe»
[Nouveauté] Addict’ink, la Web TV du Tatouage
[La Recette] Compact, Bridge, Hybride, ou Reflex ?
[FRAC] Cité des arts :
Programme des expositions Avril/Mai
Magazine Gratuit
Arts et Artistes Visuels
de Franche-Comté et d’ailleurs
Avril 2014
Edition Besançon #1
3. À LA UNE
INTERVIEW
LE DOSSIER
UN OEIL SUR
Christophe Tattu
« L’Inde, le paradis du photographe »
Jérémy Kartner
« Dessiner a été ma première façon de parler »
Ibride
Un écho entre design et image
Blackjake
Une palette de noirs tout en couleurs
NOUVEAUTÉ
LA RECETTE
COUP DE PATTE
AGENDA
05
13
18
12
28
41
Addict’Ink
La Web TV du tatouage
Choisir son appareil photo
Compact, Bridge, Hybride, Reflex ?
Les 7 erreurs illustrées
Le Fanzine La mini BD à monter soi-même !
FRAC / Cité des Arts
Agenda des expositions Avril/Mai
30
39
[PHOTOGRAPHIE]
[TATOUAGE]
[ILLUSTRATION]
[DESIGN]
[MATÉRIEL]
[PHOTOGRAPHIE]
3SOMMAIRE
#1
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5. « La culture indienne englobe tout ce que je recherche. C’est-à-dire des émotions très
fortes, voire extrêmes. Dans la même journée, on peut passer par tous les états d’esprit
possibles. Partir à la découverte d’un autre continent ne m’intéresse pas, car je crois au
fond de moi que je risquerais d’être déçu. »
Christophe Tattu
«L’Inde, le paradis du photographe»
Interview / Rédaction : Samuel Balmeur
C
hristophe Tattu n’a d’yeux que pour elle.
L’Inde. Sa seconde patrie. Un amour qui
surgit dans sa vie alors qu’il est encore
adolescent. Difficile de se l’expliquer.
C’était probablement inscrit dans son
karma. Beaucoup de choses se ressentent, peu
se justifient. Quand il vole pour la première fois
à sa rencontre, à l’âge de 27 ans, un esprit de défi
l’anime : « Je voyage en Inde depuis 1999. Au début,
on part un peu pour la découverte, pour ‘’l’exploit
sportif’’ ». Puis l’histoire entre l’homme et son pays
d’accueil évolue. « Progressivement, ces motivations
disparaissent. Il n’est plus simplement question
d’empiler les kilomètres. On part pour les relations
humaines, pour chercher, mais aussi voir ce que l’on
peut offrir de soi. »
5À LA UNE[PHOTOGRAPHIE]
#1
6. S
pécialisé dans le mariage
et le portrait, le Franc-
comtois, originaire de Gy,
s’est établi à Ornans depuis
deux ans. Il y jette l’ancre
la majeure partie de l’année, entre
deux voyages. Dernière virée en date,
une traversée de l’Inde, du nord au
sud. Un parcours réalisé à vélo, son
moyen de transport de prédilection,
et consistant à rallier Bombay à
Calcutta au printemps 2013. Cette
huitième expédition gardera pour
lui une saveur bien particulière : « Je
suis parti de Bombay à vélo, sans avoir
organisé quoi que ce soit. Strictement
rien, si ce n’est avec l’idée d’arriver à
Calcutta dans un temps imparti qui
était d’une quarantaine de jours.
J’avais oublié malencontreusement
ma carte routière. Je n’avais qu’une
direction cardinale approximative
pour sortir de Bombay. En cours de
route, tout était très ouvert. Je me
suis montré complètement disponible
pour les gens que j’ai rencontrés et
cela a été l’un de mes plus beaux
voyages. Ce départ à l’improviste
était volontaire. Je suis arrivé à un
moment dans ma vie où j’éprouvais
un besoin de renouveau. Et ce voyage
m’a réellement apporté tout ce que
je recherchais. Beaucoup d’assurance,
de contact humain. En soi, un tremplin
qui a fonctionné à merveille ».
A
vec Christophe, nulle
autre possibilité que
l’échange. Son regard
est une invitation au
voyage, d’un bleu des
cieux les plus lointains. Sa voix est
chaude et rassurante. Tout dans sa
façon d’être exprime une formidable
acuité à lire le monde, à vouloir le
comprendre. La photographie était
faite pour lui, pour transformer
sa vision de la réalité en image à
partager. « Devenir photographe est
le résultat d’un parcours de vie basé
sur l’aventure. À force de voyager,
j’ai pris l’habitude de photographier
les gens que je rencontrais, des
paysages que je traversais. Me lancer
dans cet univers me tenait à cœur. Et
je me suis donc professionnalisé. »
« J’ai pris l’habitude de photographier les gens que
je rencontrais, des paysages que je traversais »
6 À LA UNE [PHOTOGRAPHIE]
#1
7. E
n chemin, Christophe s’ouvre
au monde qui l’entoure.
Appareil photo en mains, il
veille à saisir les instants les
plus précieux, les visages, les
scènesquiletouchent.Lamagieopère
aisément tant les Indiens aiment se
prêter à ce jeu : « L’Inde est un pays qui
adore la photo. Il suffit de sortir son
appareil pour qu’automatiquement
les gens posent. C’est le paradis du
photographe ! »
c’est en quelque sorte le 14 juillet
indien. Elle puise sa symbolique
dans l’arrivée du printemps. À cette
occasion, pendant 24 heures, le pays
est submergé par les couleurs. Les
habitants s’aspergent d’eau colorée,
Quand le pays est en fête, Christophe
immortalise les moments de liesse
des habitants, comme lors de Holi, la
Fêtedescouleurs.«Ils’agitd’unefête
absolument extraordinaire. Bien,
qu’elle ne soit pas la fête nationale,
« Quand l’Inde est en fête, elle n’a pas de limites »
n’épargnant aucunement leurs
vêtements. Il faut donc le savoir
avant et se préparer en conséquence.
Cela dit les festivaliers sont très
respectueux des photographes.
Lors de mon premier voyage, moi
et mon compagnon de route ne
connaissions pas cette fête. En 2013,
je m’y suis rendu en connaissance
de cause. Depuis quatorze ans, je
n’y avais pas assisté. Je voulais la
revoir, m’en imprégner, en profiter.
Beaucoup de musique, beaucoup
d’excès… Quand l’Inde est en fête,
elle n’a pa de limites. »
7À LA UNE[PHOTOGRAPHIE]
#1
8. D
evant l’objectif, un pays
bouleversant déplie son
éventail de contrastes.
Parmi eux, les enfants.
« Les Enfants de loin »
ainsi qu’il les surnomme, le fascinent :
« Ils sont loin pour diverses raisons.
D’abord géographiquement, mais
aussi dans la façon dont ils vivent.
Souvent, ces enfants ont des rôles
d’adultes. Dès l’âge de 10-12 ans,
ils ont la responsabilité de tenir
le restaurant de leur père, par
exemple. Certains arrêtent l’école.
Du coup, ils deviennent adultes
assez rapidement ».
Partir avec un « mulet »
S
e déplaçant systématiquement
par ses propres moyens dans
tout le pays, Christophe choisit
avec précaution son équipement
photographique. « Comme on
dit en Formule 1, je pars avec mon mulet !
Je n’emporte pas l’appareil que j’utilise
de façon professionnelle. Je m’équipe
de matériel de très bonne qualité, mais
que je garde d’ordinaire en secours. Ce
choix provient de ma façon de voyager.
Le matériel, au même titre que l’humain,
est soumis à de fortes vibrations. Les
conditions de route sont difficiles, avec
beaucoup de poussière, de secousses. Je
préfère exposer le mulet plutôt que la
pièce maîtresse. »
« Souvent, ces enfants ont des rôles d’adultes
dès l’âge de 10-12 ans »
8 À LA UNE [PHOTOGRAPHIE]
#1
9. S
on sens aiguisé de
l’observation le conduit
même à photographier des
habitudes locales intrigantes :
« Là-bas, on voit très souvent
des gens faire la sieste dans des
endroits improbables, à n’importe
quel moment de la journée. Ils
piquent un petit somme quel que
soit l’inconfort de l’endroit. Dormir
dans des lieux saugrenus est un
phénomène particulier à l’Asie, que
ce soit en Chine, au Népal ou en Inde,
les trois pays que je connais le mieux ».
Le constat ne suffit pas à Christophe,
c’est pourquoi il joint spontanément
l’analyse à la contemplation : « Ces
siestes révèlent que dans les pays très
peuplés où le bruit et l’agitation sont
permanents, les gens profitent du
moindre creux dans leur emploi du
temps pour se reposer. La nuit, on ne
dort pas forcément bien, j’en ai fait
l’expérience. Le résultat, c’est que les
habitants dorment là où ils sont dès
qu’ils le peuvent : sous un camion, sur
un lit de cailloux sans couverture... »
L’empathie fleurit avec l’expérience,
c’est une des clés de voûte de la
connaissance.
D
ans sa galerie, l’artiste
ornanais, lui-même père
d’un petit garçon, compile
les visages, les sourires,
parfois le dénuement d’une
jeunesse bien loin des préoccupations
occidentales.
9À LA UNE[PHOTOGRAPHIE]
#1
10. Prochaine étape : le voyage immobile
D
ès qu’il en aura l’occasion, Christophe
partira à nouveau sur les routes d’Asie
méridionale. Toutefois, sa préparation sera
sensiblement différente de sa précédente
sortie.
« Mon voyage se divisera en deux temps. La première
quinzaine se déroulera dans un petit village dans l’état
du Maharashtra pour lequel j’ai eu un véritable coup de
foudre. Les habitants qui m’ont accueilli ne sauront rien
de mon retour. Cette fois, j’ai l’intention de pratiquer
le voyage immobile, ce dont je suis privé lorsque je me
déplace à vélo. Je veux pouvoir m’imprégner du lieu, y
passer quelques jours. Ensuite, je partirai dans le nord
du pays où j’ai le projet d’atteindre le Mont Kailhash,
situé au Tibet. »
10 À LA UNE [PHOTOGRAPHIE]
#1
11. L
a seconde étape revêt une
importance capitale pour
le photographe. Il s’agira
de sa cinquième tentative
de passage au travers de la
frontière tibétaine. L’objectif est
de réaliser un rêve obsédant, et ce,
en dépit du danger : « On attribue
un pouvoir spirituel énorme à
cette montagne. La plupart des
religions comme l’hindouisme et
le bouddhisme y voient l’axe du
monde. C’est une montagne un
peu inaccessible. Je cacherai mon
matériel au fond de mon sac. Pas
question d’avoir l’appareil en
bandoulière. De toute manière, s’il
y a tentative de passage, ce sera de
nuit. Les risques seraient d’être pris
et expulsé. Mais aussi que ce rêve ne
se réalise pas. Le danger est là : ne
pas réaliser un rêve ».
D
éterminé, Christophe
démontre cette assurance
qu’ont les aventuriers.
Il ira par-delà tous les
obstacles pour atteindre
l’inatteignable. Il avance calmement,
sans bruit, et l’on pourrait se prendre
à croire qu’il pratique la méditation,
tel un sadhu. « Non, répond-il, je ne
pratique pas la méditation. Par contre,
j’adore partir en randonnée dans
la vallée de la Loue. J’ai conscience
de la beauté de ce lieu. J’adore m’y
promener. C’est également une forme
de méditation, une grande respiration
de l’esprit. » La force de cet homme,
de ce photographe, de ce passeur
d’émotions, réside probablement dans
cet équilibre entre l’ici et l’ailleurs.
Entre Ornans et l’Inde, Christophe
Tattu suit sa « voie du milieu », dans
une quête sans cesse renouvelée de la
vision parfaite. Et c’est indéniablement
pour cette raison que sa photographie
manifeste une sensibilité telle qu’elle
nous paraît flotter à la surface du
papier. Une sensibilité extrême... à
fleur d’encre.
11À LA UNE[PHOTOGRAPHIE]
#1
Également disponible en vidéo sur
www.degrekelvinmag.com
Site internet : www.christophetattu.com
Page FB : www.facebook.com/ChristopheTattuPhotographe
Courriel : c.tattu@gmail.com
Christophe Tattu
Christophe Tattu
Photographe
Ornans (25)
i
12. Addict’Ink est une Web TV française qui parle du Tattoo.
De ceux qui le font. De ceux qui le portent.
À travers des reportages d’une
vingtaine de minutes, les
internautes peuvent découvrir
trois rubriques. «Lifestyle»
présente -entre autres-
des peintres, musiciens et
dessinateurs. Parmi eux, certains
exercent le métier de tatoueur.
D’autres sont lourdement
tatoués. Tous nous racontent leur
histoireetleurvisiondutatouage.
La rubrique «Convention»
cherche à retranscrire l’ambiance
d’une convention et montre le
niveau des tatoueurs présents,
complémentée parfois par une
interview. Enfin, dans «Portrait»,
notre équipe évoque l’univers et
le style d’un tatoueur au nom
incontournable ou à la démarche
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La qualité est notre priorité.
Ainsi, chaque nouveau numéro
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Addict’Ink souhaite favoriser
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Le tattoo est une démarche
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pratiquer de multiples façons. Les
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que nous sollicitons dans nos
émissions sont de véritables
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Addict’Ink est née de l’idée de
Jean-Marc, patron des shops La
Belfort Tattoo Family (Belfort)
et La main noire (Besançon).
Organisateur durant des années
de la Convention de Belfort, et
depuis 2013 du Besançon Tattoo
Show (dont la deuxième édition
se tiendra à Besançon les 5 et 6
avril), Jean Marc s’est lancé dans
l’aventure Addict’Ink épaulé
d’Adrien, professionnel de
l’image, pour gérer la réalisation
des épisodes.
Suivre Addict’Ink, c’est dépasser
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Suivre Addict’Ink, c’est accéder
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Les 5 et 6 avril 2014 au Besançon Tattoo Show
12 NOUVEAUTÉ [TATOUAGE]
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13. « Dessiner a été ma première façon de parler »
Jérémy Kartner
Interview / Rédaction : Marine Barret / Samuel Balmeur
À30 ans, Jérémy Kartner
ne se lasse pas de caresser
le papier. Illustrateur, il a établi
ses quartiers artistiques dans les
ateliers de Zone Art, côté cour
du 37 rue Battant, à Besançon.
Depuis environ deux ans, il
fourbit crayons et pinceaux afin
de perfectionner ses créations.
Pour Degré Kelvin, Jérémy a
accepté de livrer une épure orale
de ses travaux.
13INTERVIEW[ILLUSTRATION]
#1
14. Jérémy, quelle est la mission de Zone Art ?
Zone Art est un collectif bisontin qui regroupe plusieurs
artisans. Il fonctionne comme une grande maison autogérée où
tout le monde vend ses créations et met la main à la pâte. Tout
ça dans une bonne ambiance. C’est par le bouche-à-oreille que
j’y ai atterri. On m’a suggéré d’y jeter un œil, puis tout s’est
enchaîné rapidement. Avec Vivi (une des mamans de Zone Art),
notamment. Elle m’a proposé d’exposer. Puis, j’ai participé à
des événements comme le marché de Noël par exemple. Un
atelier s’est libéré et j’ai fini par m’y installer. Voilà presque
deux ans que je travaille dans les locaux du collectif. C’est une
belle histoire !
Comment vous est venue cette vocation artistique
d’illustrateur ?
Ce n’est pas une vocation artistique. C’est un besoin d’enfant
qui ne s’est jamais arrêté. Ce n’est qu’une partie de ce que je
réalise dans mes travaux. Mais c’est la plus ancienne. Avant
de savoir écrire, je dessinais déjà beaucoup. Comme tous les
enfants… À côté de ça, je m’amuse à créer des machines qui ne
servent strictement à rien. J’ai approché la vidéo, à travers une
série de six épisodes sur une invasion zombie. Tapez ‘« zombies
Besançon » dans un moteur de recherche et vous les trouverez
facilement. C’est une bonne série pour apprendre toutes les
erreurs à ne pas commettre. Il m’arrive quelquefois de peindre
des fresques, même si la peinture n’est pas véritablement mon
truc. J’écris aussi... ! C’est vaste. Je dors peu, alors il faut que
je m’occupe. En tout cas, je dessine le plus souvent possible.
Naturellement, plus jeune, j’ai opté pour des études qui me
permettraient de passer mon temps à dessiner… Donc, je me
suis orienté vers les Beaux Arts. Et même avant. Dès le lycée,
j’ai suivi des études de dessinateur-maquettiste, option art
graphique. Aujourd’hui, j’ai une montagne de croquis. Mais,
je n’en exploite que très peu. J’essaye d’être sincère avec moi-
même : ce que je produis, c’est mon « vomi » ! J’expulse tout ce
que j’ai à dire. Il s’agit d’une authentique thérapie. Je conseille
à tout le monde d’en faire autant. Dessiner a été ma première
façon de parler. Et finalement, le domaine dans lequel je suis le
mieux compris.
Brève de comptoir
Fallait pas toucher Mère-Grand
« J’ai opté pour des études qui me
permettraient de passer mon temps
à dessiner »
14 INTERVIEW [ILLUSTRATION]
#1
15. Où puisez-vous votre inspiration ?
Vraiment dans tout. Quand je dis tout, c’est principalement
tout ce qui me touche. Je n’ai pas de catégorie précise. Je peux
puiser autant dans les personnes que je rencontre que dans des
films, des BD ou de la musique. Des gens dans un magasin.
Cela m’est déjà arrivé. Ils n’étaient pas beaux, mais j’ai scotché
dessus. Je ne les ai pas encore dessinés. Peut-être un jour. Ce
qui est sûr, c’est qu’ils sont imprimés dans ma tête. Parfois, je
suis pris par une seule case dans une BD. Une seule. Tout ce
qui m’entoure et me touche s’avère susceptible de m’inspirer :
Alphonse Mucha, Burton, Tony Sandoval.
Comment définiriez-vous votre technique picturale ?
Aléatoire et dépendante de mes humeurs. Je dessine beaucoup à
l’encre de Chine, sans format particulier.
Parlez-nous de votre projet : Le monde de Yahvée
Ce n’est pas un projet ! Ce ne sera jamais ce que les gens
voudront que ce soit ! Je dirais que c’est un trip d’ado. Qui peut
se donner le nom de Dieu, en tant qu’artiste ? On n’a jamais
vu d’artiste s’appeler Allah ! Cela provoquerait un scandale.
Moi, j’ai décidé de m’appelerYahvé ! Petit à petit, c’est devenu
Yahvée, puis Le monde de Yahvée. Je ne gère rien. Le monde
de Yahvée pourrait être représenté par un classeur qui réunit
tous les dessins qui se rapportent à ce monde. J’ai plein d’autres
classeurs. Et en ce moment, c’est celui qui me fait bouffer !
Étrangement, c’est aussi le plus personnel. Pour la finalité,
Yahvée représente la féminisation du nom de Dieu.
Concert félin
« Qui peut se donner le nom de
Dieu,
en tant qu’artiste ? »
La main verte
15INTERVIEW[ILLUSTRATION]
#1
16. La femme a effectivement une place importante
dans votre monde. Pour quelle raison ?
Toutes les femmes que j’ai rencontrées ont eu une influence
sur mon travail. Même si physiquement, ce que je dessine ne
les représente pas. Je dirais plutôt qu’elles ont en quelque sorte
façonné l’image du personnage central de mes illustrations. Ce
personnage n’a jamais vraiment le même visage, ni la même
coupe de cheveux. Je l’appelle ma muse. J’ignore si c’est une
chance ou non, mais ma muse n’est pas quelqu’un de précis ! Elle
évolue. Un peu trop d’ailleurs. Marilou est l’une des muses.
C’est la raccommodeuse de cœurs. Elle est la première muse
qui m’a incité à réaliser un livre. J’ai sorti une édition limitée
à cinquante exemplaires, lesquels ont été écoulés. Je compte
en rééditer une version plus complète. Pour résumer, c’est une
raccommodeuse de cœurs la journée, et la nuit elle a d’autres
activités. Mais il faudra lire le livre pour découvrir de quoi il
s’agit.
« Marilou est l’une des muses.
C’est la
raccommodeuse de cœurs »
Service après-vente des relations amoureuses
Adieu mon chaton
16 INTERVIEW [ILLUSTRATION]
#1
17. Travaillez-vous actuellement sur d’autres projets ?
J’ai des projets BD en cours. De la vidéo aussi. Derrière
la caméra. L’exposition Polymanga, en Suisse, se profile
également à l’horizon. Je l’ai remportée en 2013. Cette année,
un grand combat se disputera entre tous les anciens gagnants
de l’expo. Je donne rendez-vous aux éventuels intéressés du
18 au 21 avril au 2M2C de Montreux ! Sinon, je me verrais
bien collaborer à votre magazine. Je pourrais vous concocter
quelques illustrations, à l’occasion. N’y aurait-il pas un peu de
place pour moi dans les pages de Degré Kelvin ? (rires)
Note de la rédaction :
Suite à la proposition de Jérémy, l’équipe de la rédaction de Degré
Kelvin a décidé de lui réserver un espace pour exprimer ses talents.
Retrouvez son fameux coup de patte en page 39
La violoncelliste
17INTERVIEW[ILLUSTRATION]
#1
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Jérémy Kartner
Jérémy Kartner
Illustrateur
Besançon (25)
i
18. Un écho entre design et image,
la philosophie...
Interview / Rédaction : Stéphane Pellaton / Samuel Balmeur
R
astignac est votre secrétaire particulier. Il vous toise,avec une mèche de crin fougueuse qui
lui tombe entre les yeux. Oreilles dressées vers l’arrière, les cornes du dandy se recourbent
de part et d’autre d’un regard qui porte l’estocade. À mi-chemin de cette rencontre
hybride, vous êtes déjà touchés par le portrait de cette créature équine. Vous
caressez l’image, et progressivement, vous découvrez l’objet : un rangement,
gardien de vos effets personnels. L’expérience Ibride est déroutante. Elle
se décline en collections uniques où l’élément matériel évolue au rythme
d’un univers idéel en mouvement perpétuel. Rachel, Benoît et Carine nous
expliquent la philosophie de leur maison d’édition d’objets et de mobilier.
« Nous avons décidé d’assumer un
univers personnel, en marge des
velléités d’uniformisation, qui serait la
synthèse de tout ce que l’on aime et qui
peut être qualifié de ‘’design d’auteur’’.
S’ils peuvent surprendre ou dérouter à
première vue, nos objets portent en eux
une histoire et sont bienveillants. Reste à
chacun le soin de les apprivoiser ! »
18 LE DOSSIER [DESIGN]
#1
19. Cultiver sa différence est un art. Quand l’équipe
d’Ibride démarre son activité, en 1996, le marché
du design en est encore à ses balbutiements. Plutôt
orienté vers la décoration. Gros meubles, touche
élitiste, il est loin de la génétique à laquelle le trio
franc-comtois, basé à Fontain, aspire. Rachel,
graphiste/illustratrice, et Benoît, designer, voient
différemment. Derrière eux, Carine sonde les
courants créatifs, observent les tendances tandis
que l’identité de la maison d’édition se dessine.
Ce qui en apparence ressemble à « une petite
aventure » s’épaissit, car un style émerge dans
leurs ateliers. Un style qui deviendra une marque de
fabrique : « Les collections Ibride ont la particularité
de réaliser des rencontres entre les images et les
objets, soit avec des objets imprimés, soit avec
d’autres artifices. En tout cas, l’image est très
présente, ce qui à l’époque était inédit ». Pas de
plan marketing, pas de soumission à un marché.
Les créations se nourrissent des références de leurs
auteurs, de ce qu’ils aiment. « Tout part d’errances.
D’un point de vue créatif, il y a une sorte de jeu
entre moi [Benoît] et Rachel. Pour un vase, je
dessine une forme. Rachel intervient à l’intérieur. Et
la forme cache les images, ce qui crée la surprise.
Inversement, un tableau illustré par un graphisme de
Rachel, va cacher une fonction que je modèlerai. »
Rastignac, pour ne citer que lui, est né de cette
entente, de cette complémentarité. Ne cherchez
plus, l’originalité s’étale sous vos yeux. Carine,
par sa veille constante, l’a bien compris : « Sur le
marché du design, on peut parfois trouver des images
ou des motifs. Ces représentations graphiques n’ont
généralement pas de liens avec la fonction de l’objet,
elles sont purement décoratives. Une des particularités
d’Ibride est que chaque image a du sens, elle est là
pour servir le propos de l’objet. Par exemple, l’image
créée pour un plateau fait référence à un portrait
de famille, elle joue avec les codes de la peinture
classique. Et les découpes graphiques des bordures
du plateau font référence à l’encadrement : tous ces
éléments nous invitent à accrocher le plateau au mur,
telle une peinture, après utilisation. Il y a un écho entre
design et image.»
« Chez Ibride, chaque image a
du sens, elle est là pour servir le
propos de l’objet »
19LE DOSSIER[DESIGN]
#1
20. Raconter des histoires
Lorsqu’une idée s’installe dans
l’esprit de Rachel, plus rien n’est
laissé au hasard. Son attachement
aux images figuratives est le point
de fuite vers lequel se projette
une multitude de personnages
et d’histoires. « Les personnages
créés pour nos bibliothèques sont
inspirés de romans de la littérature
française du XIXe siècle tels Bel Ami,
Rastignac, ou Dantès. Je m’amuse
à réinterpréter ces héros tout en
respectant leur personnalité et leur
histoire au travers de détails dans les
costumes, l’attitude, les accessoires,
les bijoux, le décor. »
Ainsi paré, l’objet véhicule ses
mythologies, narre l’imaginaire,
raconte des envies. Et le conteur
hypnotise l’assistance, attire les
regards les plus lointains, fascine
l’autre, l’étranger : « Nous avons
trouvé incroyable que ces histoires
qui sont les nôtres - entendez par là
un mélange de voyages, de notre
« Ce qui est absolument incroyable,
c’est que ces histoires qui sont nôtres
parlent à d’autres,
parlent à des gens à l’autre bout du monde »
chemise à motif de tête de mort… »,
explique Rachel. Toute la profondeur
d’un travail qui résonne, qui touche
les individus. À l’impression d’acheter
un simple objet se substitue celle
d’acheter un bout de la France. «
Pas comme une marque de prestige,
pas parce que c’est du luxe, précise
Benoît, mais parce que ça a du sens. »
enfance, de nos projets - parlent à
d’autres, résonnent pour des gens
à l’autre bout du monde. En Chine
par exemple, on nous questionne
sur chaque détail, il y a une réelle
volonté de comprendre l’histoire du
personnage et le sens caché derrière
chaque élément : pourquoi cette
bague, cet air nostalgique, cette
20 LE DOSSIER [DESIGN]
#1
21. Donner du sens aux créations, telle
est la philosophie artistique d’Ibride.
L’objet et l’image valsent selon
une symétrie très précise, pleine
d’intentions. L’un et l’autre ne
peuvent s’ignorer, ni faire l’autruche,
animal emblématique du trio.
21LE DOSSIER[DESIGN]
#1
22. L’autruche, justement !
L’autruche murale, plus exactement : « Une console qui
assume une fonction minimale, selon Carine, car elle ne
peut supporter qu’un petit vase, un carnet ou un téléphone,
mais qui en même temps est un objet graphique fort
racontant une belle histoire ». La Diva, tel est son nom, est
l’objet qui a modifié la donne pour Ibride.
Des premiers pas de l’atelier au milieu des années 90 à
aujourd’hui, tout n’a pas été une promenade de santé.
Exister sur le marché, être seulement remarqué, a nécessité
de longues années de persévérance. Essayer de tirer son
épingle du jeu sur les salons, sillonner les routes pour aller
de magasin en magasin, l’équipe s’en souvient encore.
À l’époque, pas d’Internet, pas de téléphone portable.
Communiquer sur son propre travail revêt une autre
dimension.
« Une console qui assume une
fonction minimale
mais qui en même temps est
un objet racontant une belle histoire »
De l’anonymat aux hôtels les plus prestigieux
En 2005, recevoir le Prix de la Découverte
par le salon Maison&Objet marque
cependant un virage dans la trajectoire
d’Ibride.
La Diva, console autruche, retient
l’attention des professionnels, trois
années après sa naissance.
22 LE DOSSIER [DESIGN]
#1
23. « D’un seul coup,
c’est comme s’il y avait une évidence.
C’est comme si l’on répondait à une envie,
à un besoin, à une tendance »
Distribué dans 42 pays, Ibride a encore
du chemin à parcourir. Ses maîtres
à penser ne sont pas rassasiés : « Il y a
beaucoup de zones dans lesquelles
nous ne sommes absolument pas
connus. Récemment, nous avons ouvert
des comptes au Panama, au Chili, en
Argentine alors que pendant des années,
nous n’étions diffusés qu’au Brésil. Le
marché d’Amérique latine frémit, il est
immense, à nous de faire connaître notre
démarche et notre travail ! ».
Les pieds sur terre, Carine, Benoît et
Rachel alimentent leur ambition à grands
coups d’enthousiasme. Ibride continue sa
métamorphose sans perdre de vue un des
préceptes clés de son fonctionnement :
faire produire localement.
L’argument est irréfutable. La liberté
d’intervention, des essais et des
échanges, n’est concevable qu’avec
des partenaires locaux.
La reconnaissance, Ibride la reçoit également grâce à
sa fidélité envers ses propres principes. Rachel, Benoît et
Carine n’ont jamais été volages, n’ont jamais tenté de
butiner dans d’autres spécialités que la leur. Et cette fidélité
a payé.
Le Prix de la Découverte Maison&Objet, la collaboration
avec Habitat et l’intérêt des cabinets de tendances
contribuent à lancer la marque Ibride. Après huit ans dans
l’ombre, les collections se font une place sur le marché, au
point d’être visibles dans des lieux prestigieux comme l’hôtel
de Bernard Arnault (propriétaire entre autres de la holding
Christian Dior), le Cheval Blanc à Courchevel ou le luxueux
hôtel du designer Philippe Starck à Los Angeles. Le trio
apprécie, sans pour autant considérer cette reconnaissance
comme absolue : « C’est plaisant d’être exposé dans des
lieux sélects que nous ne fréquentons pas ! »
23LE DOSSIER[DESIGN]
#1
24. « En Asie, complète Rachel, modifier
un process de production est presque
impossible, les industriels ont tendance
à bloquer devant toute demande
particulière » Naturellement, la
communication joue un rôle essentiel.
Comment progresser si ce n’est dans
un environnement propice à l’échange
? L’éthique de l’entreprise entre
également en ligne de compte. Elle a
même un impact majeur sur les processus
de production. Carine s’exclame : « C’est
quand même ahurissant d’envisager
une délocalisation de la production en
misant sur la pauvreté du monde » Les
autres acquiescent. À l’exception du
vase Ming, produit en Thaïlande faute
d’usines de mélamine en Europe, toutes
les collections Ibride sont estampillées
Franche-Comté. Depuis qu’elle a les
deux pieds dans le microcosme du
design, l‘entreprise de Fontain n’a jamais
cédé aux sirènes du mercantilisme.
Produire local,
c’est la liberté
󠄃󠄃 󠄃
n
o󠅻󠅻 󠅻󠅻
co
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ra
󠅒󠅒 󠅒 󠅒 󠅒
co
󠄩󠄩 󠄩 󠄩
r󠅢󠅢
Avec la Chine ou l’Inde, la capacité
de développement des produits serait
réduite à la portion congrue. Benoît
souligne avec ardeur : « La création n’est
pas uniquement une affaire d’idées :
elle s’anime autour de rencontres et
d’échanges avec des industriels. C’est
en visitant une entreprise de fabrication
de plateaux stratifiés que l’idée de créer
une collection de plateaux/tableaux à
accrocher au mur est née. Il faut sans
cesse chercher des industriels prêts à
bosser avec des gens bizarres comme
nous. Les personnes avec lesquelles nous
collaborons doivent être capables de
remettre en question leurs habitudes de
production. ».
24 LE DOSSIER [DESIGN]
#1
25. Rachel, Carine et Benoît sont les ambassadeurs
d’un état d’esprit où la valeur des objets
s’étalonne à l’estime, au rapport affectif qu’un
individu entretient avec son mobilier.
Une vision du design qui séduit et qui réserve à
son public de nombreuses surprises, toutes plus
étonnantes les unes que les autres.
Présente au salon du meuble à Milan en avril,
l’équipe dévoilera ses travaux sur les illusions
d’optique, avec notamment ses HiddenChairs,
les Chaises cachées. « Pour nous ce genre
d’exposition est génial, car nous ne sommes pas
obligés de présenter des produits finis. Des pièces
uniques, souvent à l’état de prototype. Il est
davantage question de montrer notre capacité
à inventer. S’il y a un peu de colle dans les coins,
ce n’est pas très grave. »
Un chapitre s’ouvre, l’histoire Ibride se poursuit.
Ses ramifications se multiplient tandis que
bourgeonnent de nouvelles collections et que
de nouveaux personnages se préparent à défiler
dans leurs plus beaux atours.
« Il faut sans cesse chercher des
industriels prêts à bosser
avec des gens bizarres comme nous »
25LE DOSSIER[DESIGN]
#1
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28. Le temps des appareils photo argentiques (à pellicule) semble bien être révolu. Dans la
jungle du numérique récent, il est parfois difficile de trouver l’appareil photo le plus adapté
à vos besoins. Degré Kelvin vous propose un aperçu du marché afin d’avoir toutes les
cartes en votre possession pour choisir « votre appareil photo ».
La RecettePar Marc Jardot
Choisir son
Appareil Photo Numérique
Entre le Compact et le Reflex, le Bridge se munit d’un
viseur électronique. Il est caractérisé la plupart du temps
par un zoom puissant. Il est un peu plus encombrant qu’un
Compact et plus petit qu’un Reflex. Il fera le bonheur
des photographes amateurs souhaitant s’initier à la
photographie grâce à ses réglages semi-automatique et
manuel. Les utilisateurs désireux de se rapprocher du Reflex
sans faire le pas seront ainsi comblés.
Vous trouverez inévitablement
le modèle qui pourra
combler vos envies.
Les amateurs de photographie
en conditions difficiles disposeront de
quelques possibilités leur permettant de
réussir encore mieux
leurs clichés.
2. Le Bridge
1. Le Compact
Le Compact est avant tout petit, léger, et très facilement
transportable (dans un sac à main, une poche de pantalon).
Il est principalement destiné aux amateurs et utilisateurs
occasionnels. L’appareil se charge de faire les différents
réglages pour vous (mode automatique), afin d’obtenir
une photo réussie dans presque toutes les situations. Les
différents constructeurs proposent de plus en plus d’options
pour l’aide au photographe : la détection de sourires, les
modes rafales, les stabilisations pour des photos plus nettes.
Prix : de 70 à 600€€ / Poids : de 110 à 500gr
Modèle présenté : Canon G12 gamme Expert (2010) / 400gr avec batterie / 329€
Prix : de 130 à 700€€ / Poids : de 330 à 800gr
Modèle présenté : Fujifilm FinePix S6500FD (2007) / 600gr avec batterie / 150€
28 LA RECETTE [MATÉRIEL]
#1
29. Dernier type d’appareil photo du moment, l’Hybride fait
parler de lui de par ses atouts technologiques, offrant un
encombrement similaire à celui des compacts et la qualité
d’optique se rapprochant des Reflex. Les hybrides ont la
possibilité d’interchanger leurs objectifs, ce qui offre de plus
grandes possibilités de prises de vue. La qualité des optiques
est bien supérieure à celle des compacts. Il en résulte de
meilleures photos ! Ne concurrençant pas directement les
modèles Reflex, ils proposent ainsi la plupart des réglages
disponibles sur la majorité des Reflex du marché.
La référence dans le monde de la photographie professionnelle,
le Reflex offre de hautes performances, une haute qualité
d’image. Il y a sans aucun doute une période d’apprentissage en
matière de prise de vue, c’est un point non négligeable à l’achat
de votre appareil. Les réglages manuels étendus (mise au
point, mesure des lumières) permettent une meilleure précision
de l’image finale. Le choix des différents objectifs se fera en
fonction de vos besoins en matière de photos (objectifs macro,
grand angle pour les paysages, longue focale pour les photos
animalières). Les prix des boîtiers et objectifs sont relativement
élevés par rapport aux produits présentés précédemment.
L’Hybride apportera qualité d’image,
souplesse, maniabilité
à tous ceux qui souhaitent un faible
encombrement avec un prix inférieur au
Reflex.
Le Reflex reste sans doute la référence
chez les professionnels
et les grands amoureux de l’image qui
souhaitent maîtriser totalement
leurs photographies.
3. L’Hybride
4. Le Reflex
Prix : 300 à 1400€€(Kit boîtier + Objectif) / Poids : 300 à 750gr
Modèle présenté : Le Nikon 1 J3 (2011) / 237gr avec batterie / 340€
Prix du boîtier : 300 à 30.000€ / Poids : 500gr à 1,5kg
Prix objectifs : 100 à 90.000€
Modèle présenté : Canon 7D (2009) / 820gr (boîtier seul) / 800€ (boitier seul)
Il y a dans cette gamme d’appareils photo trois classifications :
amateur, expert, professionnel. Ces différentes catégories ne
sont pas à négliger lors de votre achat. Vouloir commencer
la photographie avec un appareil professionnel ne veut pas
dire que vos photos seront d’emblée « parfaites ». Des
connaissances et de la pratique vous seront nécessaires
pour tirer le meilleur parti de votre Reflex.
Mise en ligne régulière de fiches conseils, pratiques, techniques, tutoriaux....
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29LA RECETTE[MATÉRIEL]
#1
30. Interview / Rédaction : Stéphane Pellaton / Samuel Balmeur
Une palette de noirs tout en couleurs
Sweat à capuche et pantalon baggy. Du noir de la tête aux pieds, Blackjake déambule dans le garage du club
des Rumblers de Valentigney. Les phares des ricaines sont éteints. Les carrosseries scintillent timidement dans
la lumière hivernale. Les moteurs sont endormis. En paix. Toute cette mécanique est bercée par le silence des
idées. Celles du photographe, du pilote de flashs. Dans quelques instants, un shooting magazine commencera.
Les couleurs se livreront et la lumière bondira hors du métal.
Ford Mustang Cabriolet 1966
30 UN OEIL SUR [PHOTOGRAPHIE]
#1
31. « En renouant avec la photographie,
j’ai essayé beaucoup de choses,
du paysage, de la macro,les étapes
par lesquelles tout le monde passe »
Blackjake, c’est une vision, une direction de l’image, une
envie guidée par la loi de l’esthétique. Une envie qui ne
peut être freinée. Après douze ans passés sur l’asphalte
à conduire des poids lourds de quarante tonnes, Kristof
- son prénom à la ville - n’hésite pas à prendre un virage
serré en 2005. Destination graphisme. La santé semble
l’y contraindre. Le talent se prépare à le conforter dans
cette voie. Graphiste indépendant, le Bisontin passe
par une période d’adaptation : « Il a fallu adopter
très rapidement des comportements en phase avec la
profession. Être productif au plus vite. Au départ, cela
a été très difficile. Le fait de travailler en sous-traitant
m’a toutefois simplifié certaines tâches puisque les
agences de communication m’évitaient d’avoir à gérer
toute la partie commerciale, notamment le démarchage
pour trouver des clients. J’ai ainsi travaillé pour de
petites et moyennes entreprises jusqu’à de plus grosses
sociétés, aussi bien régionales que nationales, des
industries ou encore des artisans… » La photographie est
encore bien loin de ses préoccupations, même si, à une
époque révolue, Kristof s’est immiscé à tâtons dans les
couloirs de la prise d’images. Pourtant, elle va resurgir
sans prévenir quelques années après son immersion dans
le graphisme. L’homme s’aventure momentanément
dans le développement d’interfaces utilisateurs pour
des applications web et assiste par le fruit du hasard à
une séance de light painting. Un déclic se produit :
« J’ai découvert à ce moment les possibilités qu’offrait
le numérique. De quoi me pousser à acheter mon
premier boîtier. Mon apprentissage s’est déroulé sous la
forme d’un loisir entre amis. Il m’a fallu redécouvrir cet
univers que j’avais un peu visité longtemps auparavant.
En renouant avec la photographie, j’ai essayé beaucoup
de choses, du paysage, de la macro, les étapes par
lesquelles tout le monde passe ».
Finalement, c’est une attirance pour le mouvement
strobist qui guidera les nombreux travaux de l’artiste en
éveil. Les flashs déportés impulsent la direction créative
que prennent les œuvres de Blackjake tandis qu’une
collision artistique avec les voitures américaines semble
imminente.
Cadillac Coupé de Ville 1956
31UN OEIL SUR[PHOTOGRAPHIE]
#1
32. « Ma relation avec les voitures américaines remonte à
l’enfance. J’ai grandi en regardant des séries comme
Shérif, fais-moi peur ou Starsky & Hutch. La voiture y
occupe une place prépondérante. Le cheminement s’est
fait comme avec la photo. J’ai de nouveau rencontré
la voiture américaine lors d’une concentration sur
Besançon où j’ai réalisé quelques clichés. Ensuite, j’ai
commencé à exploiter cette direction. »
Les Américaines font du gringueLes Américaines font du gringue
« J’ai grandi en regardant des séries
comme Shérif, fais-moi peur
ou Starsky & Hutch.
La voiture y occupe une place
prépondérante »
« Je m’étais fixé comme objectif d’atteindre un
niveau suffisant de qualité pour prétendre à
figurer dans des magazines »
Pickup Chevrolet 3100 1951
Chevrolet Corvette C1 1958
Ford Mustang Fastback 1968 - Dodge Charger R/T 1968
32 UN OEIL SUR [PHOTOGRAPHIE]
#1
33. un niveau suffisant de qualité pour prétendre à figurer
dans des magazines.
J’aienvoyéunminibookdel’ensembledemesréalisations
à toutes les rédactions de la presse américaine en France.
Une dizaine de ces revues existent et j’ai dû être publié
dans cinq ou six d’entre elles. À présent, je travaille plus
étroitement avec Classic & Muscle Cars. Nos échanges se
sont d’abord appuyés sur des commandes, des travaux
spécifiques qui m’ont servi de tests. Aujourd’hui, nous
sommes plus dans une optique de collaboration où je
peux proposer des choses, évoquer des véhicules qui me
semblent intéressants. »
Pas facile de pousser les portes d’un clan de passionnés.
S’il n’est pas collectionneur, le photographe bénéficie
d’une carte de visite qui donne à réfléchir. Ses clichés
saisissent les connaisseurs.
Le nom de Blackjake s’installe dans les milieux autorisés.
La possibilité d’être édité dans les magazines spécialisés
se présente alors. La presse automobile le sollicite
régulièrement. Classic & Muscle Cars, Powerglide, Nitro
Magazine et bien d’autres publient ses productions.
« Être publié dans la presse spécialisée est une suite
logique. Je m’étais fixé comme objectif d’atteindre
Dodge Charger R/T 1968
Hot Rod Ford 1929
33UN OEIL SUR[PHOTOGRAPHIE]
#1
34. Confiant, Blackjake avance dans sa passion et se lance
dans l’exploration d’une discipline plus rageuse que son
idylle avec la ricaine, le dragster.
C’est encore une histoire de contact, de ramification,
mais aussi de culot, car les courses de dragsters
comportent de nombreux risques. « Par la ricaine, par
le V8, j’en suis venu à rencontrer des personnes qui
couraient en dragster en France. Notamment, Sophie du
R/T Garage (basé à Sainte-Suzanne). J’ai immédiatement
accroché à cette discipline. La démesure, l’exagération
de puissance, de vitesse et de risque m’ont plu. Ce côté
visuel, aussi… J’essaie de le capturer au mieux pour le
rendre à l’image. Cette année, en France, le dragster
est un peu en berne, faute de pistes pour pouvoir courir.
Une association existe depuis une dizaine d’années.
Elle proposait un trophée avec une compétition en
plusieurs manches qui se disputaient principalement sur
des aérodromes. Aujourd’hui, il n’est plus possible de
courir sur de tels lieux et donc la pratique de ce sport
devient de plus en plus difficile. Par l’intermédiaire de
mes relations, j’ai appris que cette discipline bénéficiait
d’une meilleure visibilité dans des pays voisins comme
l’Allemagne et l’Angleterre. D’ailleurs, la première
claque que j’ai prise en dragster, c’est à Hockenheim.
Boîtier en mains, il faut essayer de s’approcher au plus
près tout en s’efforçant de se préserver. » Impliqué dans
la promotion de ce sport au niveau national, Blackjake
joue désormais sa partition dans la communication
des disciplines mécaniques. Il est d’ailleurs impatient
d’assister à la prochaine course qu’accueillera la
commune de Chailley, dans l’Yonne, en mai.
« La démesure, l’exagération de
puissance, de vitesse et de risque
du dragster m’ont plu »
Chevrolet Impala 1968 @ Santa Pod Raceway (UK)
FIA European Drag Racing Championship - Eurofinals / Santa Pod Raceway (UK)
34 UN OEIL SUR [PHOTOGRAPHIE]
#1
35. D for Derby, le mag qui claqueD for Derby, le mag qui claque
« Il s’agit d’un sport émergent
qui a besoin davantage d’aide
que d’exploitation »
Chaque fois que Kristof se lance dans un nouveau projet,
il retrousse ses deux manches. Faire les choses à moitié lui
est inconcevable. Comme pour le dragster, le photographe
foule depuis quelque temps les pistes de roller derby.
Ces courses de patins à roulettes (quads) se disputent en
équipes sur une piste circulaire. Les contacts n’y sont pas
tendres, l’investissement physique des joueurs et joueuses
est intense et cela plaît à Blackjake. Tant et si bien qu’il
met ses talents au service de cette pratique qui gagne à
être connue.
Déjà quatre webzines diffusés sur Internet, chacun
comptant 200 à 300 pages. Kristof a mis la main à la pâte.
Chargé de la photographie et du graphisme, il emploie
ses savoirs pour assurer la promotion d’un sport qu’il
affectionne. « D for Derby est une création de ma complice
Dorothée. C’est un webzine (partenaire officiel de la Team
France féminine) qui est disponible gratuitement en ligne
avec en perspective l’envie de donner accès à son contenu
au plus grand nombre. Surtout, la plupart des joueuses
ont déjà beaucoup investi dans leurs équipements et nous
voulions leur éviter de dépenser encore pour un magazine
qui parle de leur activité. Il s’agit d’un sport émergent qui
a besoin davantage d’aide que d’exploitation. Les objectifs
sont de continuer sur notre lancée, de conserver le lectorat
actuel et de progresser sur les pays anglophones. Depuis
le dernier numéro, nous sommes complètement bilingues
grâce à l’existence de deux versions. » Dorothée alias Do’
35UN OEIL SUR[PHOTOGRAPHIE]
#1
36. Peu importe le lieu, le modèle et les conditions de
travail, Blackjake dispose de l’aplomb des hommes
d’expérience. Aucune contrainte ne saurait retenir ses
élans créatifs. Derrière l’objectif, c’est un photographe
polymorphe qui tire les rênes de l’image.
Photographe polymorphePhotographe polymorphe
Ainsi, la photographie de modèles féminins vient s’ajouter
au panel de ses passions. Kristof aime mettre la femme
en valeur et désire consacrer une part non négligeable de
son temps à cette dimension de son art : « Perdurer dans
la voie du travail avec modèle, avec ou sans voiture, est
une chose à laquelle j’aspire aussi. Dans une optique
publicité, voire glamour. » Et autant reconnaître qu’il
se donne les moyens de ses ambitions. Le résultat de
« Perdurer dans la voie du travail
avec modèle,
avec ou sans voiture,
est une chose à laquelle j’aspire »
ses séances de shooting bluffe systématiquement ses
modèles. Alexandra a déjà posé en deux occasions
pour lui. Son avis sur le rendu de leurs collaborations
est concis, mais hautement explicite : « Blackjake est
très professionnel. Il me met à l’aise et le résultat est
complètement magique ! »
Marina
Alexandra avec une Cadillac Coupé Deville 1955
Alexandra et sa Chevrolet Malibu 1980
36 UN OEIL SUR [PHOTOGRAPHIE]
#1
37. Qui dit polymorphisme dit vaste champ d’action. D’où
une aisance à satisfaire les demandes les plus diverses :
« En terme de publicité, j’ai eu l’occasion de réaliser
quelques images pour l’hôtel de Paris à Besançon, afin
d’agrémenter son site Internet. Le but était d’apporter
un peu de matière sur les chambres et tout ce que l’hôtel
pouvait proposer. Sinon, j’ai pu réaliser des prises de
vue pour une entreprise de la région qui s’occupe de
traitement de surface sur métaux, sur composants
électroniques. Là, c’était aussi bien du packshot (vue
produit) que de la vue d’ensemble de l’entreprise en
reportage. »
Mais pour cet œil aguerri, capable de donner de l’éclat
à la rouille, l’amour de la voiture conserve un petit
avantage sur le reste : « En terme de photographie
publicitaire, j’aimerais continuer dans le domaine de
la voiture américaine, en l’ouvrant cependant à tout
type de véhicule. Que ce soit gros ou petit ». Les
belles carrosseries n’attendent que lui. Précédé par sa
réputation, Blackjake peut toutes les approcher sans la
moindre hésitation, car il ne déçoit jamais ses modèles.Anne-Cé
Charline
Marina
37UN OEIL SUR[PHOTOGRAPHIE]
#1
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Site internet : www.blackjake.fr ; 500px.com/Blackjake
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DforDerby : www.facebook.com/DforDerby - Rumblers : www.facebook.com/RumblersFr
Kristof Blackjake
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38 CONCOURS
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39. Les 7 différences
du Service après-vente des relations amoureuses
Par Jérémy Kartner
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et plier soi-même
(au dos)
Découpez cette page soi-
gneusement d’après les
pointillés, puis suivez les
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39COUP DE PATTE
#1
43. C L A S S I Q U E . M O D E . B E AU T É . A RT I S T I Q U E . M A R I AG E . E V E N E M E N T I E L . R E P O RTAG E . P U B L I C I TA I R E . PAC K S H O OT
M A R I AG E . E V E N E M E N T I E L . R E P O RTAG E . P U B L I C I TA I R E . PAC K S H O OT. C L A S S I Q U E . M O D E . B E AU T É . A RT I S T I Q U E
P U B L I C I TA I R E . PAC K S H O OT. C L A S S I Q U E . M O D E . B E AU T É . A RT I S T I Q U E . M A R I AG E . E V E N E M E N T I E L . R E P O RTAG E
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