Message de fin d’année de Louis-Modeste ZOUBABELA NGABANKA II.
"Aujourd’hui au Congo Brazzaville, nombreux sont les jeunes qui ont les compétences requises pour prendre la relève et apporter le changement. Or ces jeunes animés de dynamisme et de patriotisme sont injustement exclus par des critères élitistes, ethniques et politiques qui les disqualifient de facto au profit d’une certaine jeunesse arrimée au pouvoir.
Il faut mettre définitivement fin à cette forme d’injustice sociale !"
Louis-Modeste
ZOUBABELA NGABANKA II.
Brésil. la jeunesse rurale et le «statut de la jeunesse»
Pour une prise de conscience qui donne un sens a notre vie.
1. POUR UNE PRISE DE CONSCIENCE QUI DONNE UN SENS A
NOTRE VIE.
La réalisation des aspirations profondes des individus et la satisfaction des
besoins communautaires se mesurent à l’aune du respect des droits humains.
Lorsqu'au Congo Brazzaville les droits humains sont bafoués, la croissance
économique prend une coloration en demi-teinte : cette croissance impose aux plus
démunis une vie austère, faite de sacrifices au jour le jour, en même temps qu’elle
confère aux plus nantis des privilèges démesurés. Cette même croissance finit alors
par devenir exclusive lorsqu’elle ne sert que les intérêts personnels d’une minorité
et se refuse à placer l’Homme au centre des priorités de la vie nationale.
En effet, les populations défavorisées, longtemps placées au bas de l’échelle socio
économique, subissent sans merci les dérives de la mal gouvernance.
Le bilan humain au Congo Brazzaville est désastreux et catastrophique ; des
familles entières vivent dans la précarité malgré les richesses naturelles dont
regorgent nos terres et la richesse humaine qui caractérise notre population. Les
populations sont régulièrement exposées à toutes sortes risques et de calamités ;
l’absence criarde de mesures préventives et d’un plan anti-catastrophes est la
cause de nombreux décès en même temps qu’elle dénote du manque d’intérêt
des gouvernants à l’égard des populations.
L’injustice sociale et la mal gouvernance martyrisent les populations sous
plusieurs angles : l’insuffisance et le sous-équipement notoire des centres de
santé déjà rares favorisent les déserts médicaux, la pénurie en eau potable et le
faible approvisionnement en électricité, l’éducation qui ne prend pas en compte
les besoins urgents d’insertion professionnelle, l’assistanat et l’absence de
mécanismes de promotion de l’entrepreneuriat, la montée du chômage qui
expose les jeunes à la dépravation des mœurs, l’impunité et la
corruption…Autant de problèmes qui jusqu'à ce jour n’ont toujours pas trouvé
de solutions adéquates.
2. Au contraire, seuls les slogans de propagande, les discours de circonstance, les
promesses vaines et les projets de façade sont proposés pour éradiquer une
pauvreté déjà endémique. Le but inavoué de cette avalanche d’annonces, de
programmes et de projets classés pour la plupart sans suite est de laisser paraître
sur la scène internationale une volonté fallacieuse de prendre en compte les
besoins réels des populations alors qu’en réalité il n’en est rien car la pauvreté
est sans cesse croissante dans notre pays.
En dépit de tous les maux qui rongent le tissu social depuis des décennies, la
langue de bois continue de tenir chaque fin d’année ou à l’aube du nouvel an le
même discours, un discours qui vante les dépenses de prestige, un discours fait
de promesses de paix, de bonheur, de prospérité, de santé, de croissance
économique, de diversification de l’économie, de modernité, de sécurité, de
solidarité, de plein emploi, d’appel trompeur à l’unité nationale alors que dans
les faits les actions menées par les gouvernants entretiennent la division et la
xénophobie qui sont le fond de commerce du pouvoir en place.
Face à de telles réalités, la nécessite d’une prise de conscience de la société
civile est salutaire, particulièrement les jeunes qui représentent les trois quarts de
la population.
L’évidence d’une absence de culture démocratique au sein de la classe politique
congolaise dans son ensemble dévoile à la fois l’incapacité d’instaurer une
démocratie réelle et d’apporter des réponses effectives aux attentes d’une
population qui en a marre d’être affublée par des politiciens qui ont largement
montré leurs limites. L’exaspération de la population s’est manifestée à
plusieurs reprises, notamment lors de la parodie d’élections législatives de 2012
qui ont connu le taux d’abstention record et révélateur de 85% !
3. Par ailleurs, il convient également de dénoncer ceux qui se réclament de
l’opposition et qui ne cessent de faire des appels du pied incessants à l’ endroit
du pouvoir !
Néanmoins, il est encourageant de voir des pays africains où l’alternance du
pouvoir politique est une pratique démocratique relayée par une société civile
consciente de son rôle et une classe politique responsable.
Ce qui porte à croire que les populations du Congo Brazzaville ont tout lieu
d’espérer !
C’est dans cette optique que le ROC considère la prise de conscience et la
démocratie participative comme étant les fondements du développement
humain.
Etant entendu que l’attachement au pouvoir est un des freins à la démocratie, le
ROC estime que seule une alternance qui rompt les liens avec le système peut
permettre l’épanouissement moral et intellectuel des populations, avec pour
corollaire l’émergence effective des talents dans les différents secteurs de la vie
nationale.
Aujourd’hui au Congo Brazzaville, nombreux sont les jeunes qui ont les
compétences requises pour prendre la relève et apporter le changement. Or ces
jeunes animés de dynamisme et de patriotisme sont injustement exclus par des
critères élitistes, ethniques et politiques qui les disqualifient de facto au profit
d’une certaine jeunesse arrimée au pouvoir.
Il faut mettre définitivement fin à cette forme d’injustice sociale !
4. Il appartient donc à chaque jeune de prendre conscience d’une vérité : si l’avenir
appartient à la jeunesse, il incombe donc à chaque jeune de prendre en main son
destin car il s’agit d’un droit universel et inaliénable.
La jeunesse doit revendiquer son dû! Chaque jeune a droit à sa part
de bonheur dans un pays aussi riche que le nôtre !
C’est pourquoi le ROC appelle tous les jeunes à faire valoir leurs
droits activement dans un cadre associatif légitime et dans la non violence, mais
avec une rigueur et une détermination absolues.
C’est tous ensemble au Congo Brazzaville, dans nos départements, dans nos
villes, dans nos communes, dans nos quartiers et dans l’unité, c’est tous
ensemble que les congolais iront chercher ce qui leur appartient : la souveraineté
populaire ! Il est légitime pour les populations de mettre fin à la spirale de la
violence et des drames humanitaires qui plongent le pays dans un état de
psychose générale.
Au vu de la situation catastrophique et des drames humanitaires qui plongent le
Congo Brazzaville dans l’abîme, une alternance démocratique s’impose.
L’attachement au pouvoir dans la gestion des affaires publiques, surtout lorsque
le bilan est complètement négatif, doit s’estomper pour céder la place à une
alternative novatrice, intelligente, dynamique et performante qui est en mesure
de rassembler tous les congolais afin de bâtir une nation solidaire et prospère.
Il est temps que les discours s’accompagnent d’actes porteurs de changement et
d’espoir, l’exemplarité étant un préalable à la bonne gouvernance.
En cette année 2012 qui s’achève, le ROC se félicite de l’impact de la prise de
conscience considérée comme étant la clé du changement au Congo Brazzaville.
Cette prise de conscience initiée par le ROC est désormais le leitmotiv de tous
ceux et toutes celles qui veulent le changement et qui méritent encouragements
et respect.
Sans prise de conscience en effet, la corruption et le culte de la personnalité
continueront de favoriser la division et l’infantilisation des populations.
Pendant que notre pays continue d’enterrer ses morts, point n’est besoin
d’afficher une attitude festive ; c’est plutôt le moment de se repentir, de prendre
conscience et de faire preuve de responsabilité vis-à-vis d’une population qui vit
dans l’incertitude.
L’année 2013 commence sous le signe de l’alternance au sein du ROC.
5. A cet effet, le bureau remercie sincèrement le président entrant,
M. Serge Roger Odicky Eyenga, qui a bien voulu accepter la noble mission
d’œuvrer avec courage et intégrité pour l’édification d’une nation congolaise qui
continue de croire au changement.
Le ROC s’incline devant la mémoire de ceux qui sont morts au Congo
Brazzaville, victimes innocentes de la mal gouvernance, de la corruption et de
l’injustice sociale.
Ensemble tout est possible.
Que Dieu bénisse le Congo.
Louis-Modeste
ZOUBABELA NGABANKA II
Fondateur du ROC
(Rassemblement des Opposants Congolais).