1. En 2014, l’année du 50ème anniversaire des relations diplomatiques entre la
France et la Chine, Fidal Innovation oriente ses regards vers la coopération
technologique franco-chinoise.
Numéro spécial Chine :
2014, Fidal Innovation en Chine
Comment la Chine
finance l’innovation
Les subventions à
l’innovation ne manquent
pas en Chine
Foreign cooperation / IP
Practice in China
Regards sur les coopérations
sino-étrangères liées à la haute
technologie et sur PI en Chine
Page 3&4
La complémentarité industrielle
entre la France et la Chine
Page 6
16th China International
Optoelectronic Exhibition
L’innovation en Chine, menace ou opportunité ?
Au cours du août à novembre 2013, Fidal Innovation était rentré en contact avec les
principales institutions, les incubateurs locaux et des entreprises chinoises de haute
technologie à Shenzhen et Wuhan, deux grandes villes centres d’industries
d’innovation. Pendant plusieurs jours de visites sur place et de participations à des
évènements d’innovation, nous avons vivement échangé avec eux autour des sujets de
PI, des entreprises françaises et chinoises surtout innovantes, et comment promouvoir
les coopérations liées à la technologie et le R&D entre la Chine et la France.
Dans ce numéro spécial Chine, nous faisons un compte rendu de ce que nous avons
appris lors de ces échanges et de réflexions tirées de nos propres expériences en
Chine. S’innover et se développer en Chine en s’appuyant sur des partenaires locaux
présentent plus d’opportunité que de menace aux entreprises françaises.
Fidal Innovation mission Chine 2014 mi-mai
Nous organisons une mission d’environ 5 jours en mi-mai 2014 en Chine à Wuhan
et Shenzhen, en partenariat avec des institutions locales. Nous allons emmener des
entreprises françaises innovantes sur les thèmes suivants :
• La PI en Chine, ça marche ?
• L'innovation en Chine, menace ou opportunité ?
• Innover dans l'industrie agroalimentaire à partir de l'enseignement de la médecine
traditionnelle chinoise, quelles perspectives ?
• « Faites vous votre propre opinion en rencontrant les acteurs chinois »
Nous visons à favoriser la venue des entreprises chinoises innovantes locales pour
nourrir des alliances franco-chinoises sur ces industries ciblées :
• TIC, énergie, environnement, cosmétiques, santé (Shenzhen)
• Automobile, optoélectronique, agro-alimentaire, cosmétiques, santé (Wuhan)
Les échanges seront répartis sur une réunion-discussion, des visites d’entreprises sur
place, ainsi que des rencontres de type «B2B», afin d’aboutir à de potentielles
opportunités de coopération entre les entreprises françaises et chinoises
participantes.
FIDAL INNOVATION, société de conseil en Propriété Industrielle www.fidalinnovation.com
Président : Pierre BREESE Tél. 01.55.68.17.15. Courriel : pierre.breese@fidalinnovation.com
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China International
Optoelectronic Exposition (CIOE)
is a world-renowned event,
annually presenting the most
advanced optoelectronic
technologies and innovations.
This year the exposition will be
held from 2 to 4 September,
2014 at Shenzhen Convention &
Exhibition Center.
In 2013 the event attracted
70,205 visitors in total, including
53,303 Chinese visitors and
16,902 oversea visitors from 71
countries and regions. It was
also attended by 200+
delegations from leading
companies and research centers
such as China Telecom, ZTE,
HUAWEI, Finisar, Foxconn,
Konka, TCL, Osram, Oclaro,
Sanmina, BYD, OPPO, Han’s
Laser, Sony (China), Canon
(China), Optical Memory
National Research Center
(OMNRC), etc.
Conçu en France et
fabriqué en Chine
Mars 2014
2. 2
Lors de notre voyage dans les villes de Wuhan
et de Shenzhen en novembre dernier, nous
avons eu l’occasion de rencontrer de nombreux
acteurs de l’innovation en Chine (entreprises,
incubateurs, parcs d’innovation, officiels du
SIPO, officiels des gouvernements locaux et
des mairies responsables pour le
développement de l’innovation…).
On considère en France que nous avons l’un
des systèmes de subventions à l’innovation le
plus efficace mais à voir un aperçu de ce qui se
pratique en Chine, il semble que l’innovation
soit particulièrement bien subventionnée dans
ce pays aussi.
A Wuhan, pour une entreprise innovante
chinoise, il est possible d’obtenir du
gouvernement local de façon assez simple une
subvention de l’ordre de 2 500 € pour le dépôt
d’un brevet national. Une subvention de
l’ordre de 12 000 € peut également être
obtenu en cas d’extension à l’international du
brevet. La subvention est liée au dépôt du
brevet sans autre formalité.
En sus, il existe un système que l’on retrouve
également dans plusieurs provinces
(notamment à Shenzhen), consistant à obtenir
différents labels « entreprise innovante » de la
part du gouvernement local. Ces label sont
attribué en fonction de la capacité et des
projets innovants de l’entreprise qui le
demande, de certains critères mais aussi des
secteurs prioritaires qui sont définis par les
axes de développement du gouvernement
local. Il nous a été cité par exemple plusieurs
secteurs dans les villes de Wuhan et Shenzhen :
économies d’énergie, solaire, traçabilité
alimentaire, dépollution, l’environnement,
énergie, traitements des déchets…
Le label « centre de R&D indépendant »
permet d’être exempté de droits de douanes
et de TVA import et de taxes sur les revenus
Comment la Chine finance l’innovation
dans la limite de 10 millions d’€ environ
et ne payent que 50% au delà…
Le label « entreprise de haute et
nouvelles technologies » offre un taux
d’imposition IS de 15%...
Le label offert par les parcs d’innovation
technologique faisant partie du
programme TORCH permet d’obtenir
différents avantages fiscaux notamment
sur un IS à 0% sur les 3 premières années,
puis à 7,5% pendant 3 ans, puis 15% au
delà...
Il y a un « super label » permettant de
bénéficier d’une « super déduction des
dépenses de R&D » ayant produit des
résultats indiscutables en termes de
qualité technologique, la déduction
allant jusqu’à 150% des dépenses R&D à
déduire de l’impôt sur le revenu des
sociétés…
D’autres subventions plus spécifiques
peuvent être attribuées par
l’intermédiaire des parcs d’innovations
qui accueillent très volontiers des
entreprises étrangères à venir s’installer.
Nous avons pu participer à l’inauguration
de 2 parcs d’innovations à Shenzhen qui
est en train de financer 10 parcs
d’innovations au total dont un
concernant les projets culturels…
Des déductions d’impôts existent
également pour les structures de
financement de type Venture capital
investissant dans les PME innovantes et
un soutien au transfert de technologies
en réduisant l’impôt sur les revenus issus
du transfert de 50% à 100%...
L’imagination en matière d’innovation au
subventionnement de l’innovation ne
manque pas en Chine…
Loin d’être le fruit d’un génie isolé seul dans son
laboratoire ou son garage, l’innovation est le résultat –
toujours incertain – d’une action collective à laquelle
participent de multiples acteurs, internes et externes à
l’entreprise. C’est ce que souligne la multiplication des
alliances et des partenariats entre firmes, parfois
concurrentes, à laquelle on assiste depuis les années 1980.
La compétition ne se fait plus entreprise contre entreprise,
mais réseau contre réseau, écosystème contre écosystème,
comme le notait récemment Stephen Elop, PDG de Nokia,
Lavaleurdevotreentreprisetientaussidanslesdonnéesqu’elle
manipuleouqu’ellecontrôle
Alain Kaiser
Expert près la cour d’appel de Paris
Associé fondateur de Fidal Innovation
La propriété industrielle en
China, ça marche
Le droit est conforme aux normes
internationales, fixées notamment par
l'OMC, l'office chinois pratique des
examens sérieux, le système judiciaire
fonctionne et les entreprises comme les
pouvoirs publics se sont appropriés les
règles du jeu pour conforter la volonté de
monter en gamme en matière d'innovation
et de créativité.
Mais la Chine est encore en phase
d'apprentissage : si le nombre de brevets
augmente exponentiellement et progresse
en qualité, il s'agit principalement de
brevets nationaux, avec très peu
d'extensions à l'étranger.
3. 3
Foreign Cooperation
at Wuhan and
Shenzhen in China
French companies to develop Chinese business in these 3
years, facilitating the communication of economy and
culture between China and France. ERAI is a non-profit
organization which has its headquarter in Lyon. Shenzhen
offices main aim is to provide services to French and
European companies who are inclined to invest in
Shenzhen.
Fourthly, during the international forum “Constructing
World-class High-tech Industrial Parks”, we got to know
the China-Israel cooperation through the conversation with
the consul-general of Israel in Guangzhou. In January 2008,
Israeli Vice Premier and Minister of Industry, Trade &
Labor, signed with the Chinese Ministry of Commerce the
“memorandum of understanding on further promotion of
cooperation in the fields of high technology”, deciding to
set up the China-Israel Hi-Tech Cooperation Center in
Shenzhen. Under the great support of Shenzhen Hi-Tech
Park and Israeli business communities, the Center has been
dedicated to promoting hi-tech cooperation, technology
transfers and VC investment between Chinese and Israeli
enterprises, and gained encouraging achievements. The
Center will continue to build itself into a China-Israel
cooperation platform for hi-tech promotions, exchange
and collaboration.
2014 is the 50th
anniversary of the establishment of the
diplomatic ties between France and China. 2014 is an
important year for the relationships between France and
China. In May, Fidal innovation wants to organize a trip to
China to promote the Hi-Tech cooperation, technology
transfer and VC investment between the two countries.
This delegation might be constituted of research centers,
public institutes, responsible of incubators, high
technology parks, high technology companies and start-
ups. The purpose is to improve the mutual understanding
and to facilitate the communication to find cooperation
opportunities in the high technology field. At the same
time, we want to attract the Chinese investments and
companies to visit France for potential cooperation. If you
are interested, please contact us.
Sha Liu-Lecallier
Ingénieur brevet chez Fidal Innovation,
spécialisée en physique, laser, optique et électronique,
ayant un parcours scientifique brillant, notamment aux
coté de Serge Haroche, prix Nobelde Physique 2012.
In November 2013, Mr. BREESE, Mr. KAISER and Ms. LIU-
LECALLIER representing Fidal innovation visited the Wuhan
optical valley and the Shenzhen Hi-tech incubator in
China. During this visit, we got to discover the situation of
international cooperation in the high technology field in
China.
First of all, the project “China-Belgium Technology
Center” initiated at Wuhan optical valley has done some
good progression, along with the support and attention of
the Ministry of Science and Technology. In April 2012, a
land lease agreement for the China-Belgian Technology
Center CBTC was signed in Brussels. During the 25th
annual
celebration for the Chinese Science and Technology
Incubator development, The Belgian economic counselor
Consulate in Shanghai assisted to the company’s new
establishment ceremony.
The whole investment for the project will cost 1.5 billion
RMB. The planned construction area is 100,000 M2
. The
major industries to be developed in CBTC are going to be
enterprises such as: Telecommunication, Bio-engineering,
New materials, Food processing, Green construction and
Urban planning. The CBTC technology center will focus on
scientific research and product trail, and provide
technological services to lead a series of technology
achievements into the Chinese-European market and to
promote technology integration between the two sides.
Secondly, during our stay in China, we also visited the
Shenzhen High-tech Fair, which is the biggest High-tech
exhibition and commercial platform in China. The
Shenzhen High-tech Faire has also Overseas Branches,
which have been held in Brussels On the 27th
of June 2013.
Representatives from the Chinese field of information,
science and technology, energy-saving and environment
protection as well as create no distance communications
with about 100 Belgium enterprises, to discuss cooperation
plans together.
During this term, the Fair Committee signed the
cooperation agreement with Brussels Invest & Export and
will make a series of corporations in many fields. The
overseas Fair branch has been an important platform for
both the Fair and the external corporations of Shenzhen.
The Chinese participate with communications with
Belgium’s incubators and high-tech enterprises and consult
the economy and the trade corporations with the local
governmental organizations. Many senior officers from the
Belgium enterprises also express their sincere wishes in
consolidating and enhancing the cooperation between
Belgium and Shenzhen.
Thirdly, during our stay in Shenzhen, we also got to know
some of the French platforms, like the enterprise Rhone-
Alpes (ERAI). The ERAI Shenzhen Office with 15 members
has succeeded in helping 50 small and medium sized
4. 4
IP Practice in China
1. History
Since the 1980s, the Chinese government passed the Chinese (PRC) Patent
Law, Trademark Law, Copyright Law and a series of other laws and
regulations to cover the main content of intellectual property. Meanwhile,
the related implementing rules and judicial interpretations are carried out to
perfect the Chinese legal system for IPR protection. In about 2001, China
joined the World Trade Organization: therefore the intellectual property
related laws, regulations and judicial interpretations experienced
comprehensive modifications to make them consistent with international
intellectual property rules.
2. SIPO
According to the Patent Law, the SIPO has the authority to receive and
examine patent applications for inventions, utility models and designs. While
the patent applications can be filed in via local receiving offices, the exam is
centralized at the SIPO in Beijing. The local offices are mainly responsible for
the IP protection after the delivery. Among the three kinds of patents,
invention patents are granted after substantive examination, with a term of
20 years, and utility model and design patents are granted just after
preliminary examination, with a term of 10 years, all terms calculated from
the filing date.
3. Chinese Patent Agent
All Chinese patent applications must be represented by a Chinese patent
attorney in front of the SIPO for the procedure to take place. The patent
attorney has a background of scientific education, and succeeds in the
national exam.
4. Patent application and delivery
During the last ten years, the granting of patent applications has experienced
a substantial growth in China. In the 1st
half of 2013, about 100 to 300
thousand patent applications have been granted. In fact, most of the IP
activity is mainly concentrated in eastern China. The following figures show
the overall distribution of granted patent applications in China during 2012.
Guangdong province with its two major cities Guangzhou and Shenzhen is at
the top of the scale with 15.4% of the total granting. Beijing takes the second
place, shanghai and other cities like Wuhan take the consequent seats.
5. IP protection
In the protection of IP, dening patent application is one of the most
frequently used tools. By dening application, the companies can eliminate
the competitors and gain shares of the market; In the meantime, each
company is permanently risking to lose their technology protection through
the denial of their request by other companies. Since the examinations
exigency differ for the three different kinds of patents, the denial ratio, after
the delivery varies:
total invalidation partial invalidation
invention patent 25% 15%
utility model patent 35% 10%
design patent 40%
6. Infringement
In the process of intellectual property protection in China, there is a “two-
track parallel operation”: judicial protection and administrative protection.
The judicial protections aim is to protect the intellectual property through
judicial matters, which are under the request of the entitled person,
intellectual property or a state prosecutor, through taking criminal or civil
proceedings to court, to pursue the infringer’s criminal or civil liability. As a
result, they have a passive protection. In China, the IP laws lead a number of
administrative authorities to fulfill the functions of the administrative
protection of intellectual property right (IPR), including the State Intellectual
Property Office for the patent, the State Administration for Industry and
Commerce for the trademark, and the General Administration of Press and
Publication for the copyright. When the IPR is violated, the administrative
authorities, under the application of the entitled person, protect the
legitimate interests of the entitled person or under his own motif to maintain
the competition within society.
In November 2013, Mr. BREESE, Mr.
KAISER and Ms. LIU-LECALLIER
representing Fidal innovation visited
the Wuhan Intellectual Property
Office. The conversation with the
director of office successfully
improved the mutual understanding
of the IP practice in both countries.
At the end of this meeting, the
director guided us to visit the court
where the infringement is judged.
On the right is a general review
explaining the Chinese IP situation
from six aspects. All of this
information comes from the
conversation with SIPO officers or
SIPO public information resources.
The following graph shows the
growth of the patent applications for
the last ten years in China. The blue
represents the amount of patent
applications in China, while the red
represents the amount of granted
patent applications each year. The
years are placed on the X axis, while
the amounts of patent applications
are on the Y axis.
0
100000
200000
300000
400000
500000
600000
5. 1. Les marchés potentiels
Devenue le numéro 2 de l’économie mondiale, la Chine s’est
fixée des nouvelles priorités dans son 12ème
plan quinquennal
qui se concentre sur un rééquilibrage de la croissance chinoise
par une hausse de la consommation intérieure permettant
l’édification d’une société de “xiaokang” (moyenne aisance).
Cette orientation va privilégier le développement de plusieurs
secteurs en Chine, surtout tous ce qui concernent la santé,
l’environnement et l’énergie renouvelable.
Les dirigeants du gouvernement central ont émis des signaux
forts sur l’urgence de construire des maisons de pension et de
mettre en place des structures d’accompagnement.
L’attention du haut milieu est également apportée sur
l’amélioration du système de soins, le progrès technologique
de l’équipement médical et la mise en place d’une couverture
santé pour toute la population.
Pour restaurer un certain équilibre entre la croissance et
l’environnement, il faut de meilleures solutions pour
l’ensemble des thématiques environnementales y compris
efficacité énergétique, l’émissions de gaz à effet de serre, la
restructuration des industries, la protection de
l’environnement, et les traitements de pollutions d’air, d’eau
et de la terre. Les objectifs sont la réduction de l’intensité
carbonique, la baisse de la consommation d’eau industrielle et
d’énergies non fossiles, et la diminution de pollution et ses
conséquences négatives.
Toujours dans la même ligne, autant d’importance est accordé
à l’énergie renouvelable et au développement des industries
vertes. Les entreprises ayant un atout technologique dans les
secteurs de l’énergie nouvelle, comme l’éolien et les
panneaux photovoltaïques, trouveront des opportunités pour
se substituer à des productions d’énergie moins favorables à
l’environnement. Le programme du développement de secteur
nucléaire en Chine va créer également des besoins sur les
technologies, les systèmes de contrôle et les expertises en
ingénierie.
2. Les bonnes technologies
Des structures favorisant l’innovation et le progrès
technologique se sont développées en Chine pendant ces
dernières années, notamment des parcs industriels et des
incubateurs dédiés aux entreprises locales ayant une
technologie innovante, des centres d’échange régionaux pour
le transfert de propriétés intellectuelles, et des moyens de
communication plus transparents et plus efficaces entre les
entreprises et le public concernant leurs produits et services.
Malgré la forte volonté politique de soutien à l’innovation par
le gouvernement chinois et des institutions de support locales,
la faiblesse de la recherche fondamentale, les limites du
système de formation des chercheurs et le manque de
ressources humaines de haut niveau ont empêché la montée
en gamme des entreprises chinoises sur une courte période. On
constate donc depuis la crise une croissance des opérations
d’acquisitions technologiques par des entreprises chinoises
marquée surtout en Allemagne.
Quant à la France, beaucoup d’entreprises françaises,
même de petites tailles, sont très innovantes dans leur
domaine de niche, et leurs technologies pourraient trouver
une solide clientèle dans un marché grand et mimétique
comme la Chine. Les secteurs où les petites et moyennes
entreprises françaises innovantes ont un avantage
technologique et stratégique sur le marché chinois sont
surtout les suivants : biotechnologie, équipements
médicaux, nouvelle génération de technologies de
l’information, équipements industriels technologiques,
systèmes de contrôle, efficacité énergétique, protection de
l’environnement, nouvelles énergies, nouveaux matériaux
et véhicules propres.
3. La capacité de production
Mais le succès commercial d’une bonne technologie ne peut
pas se faire sans s’appuyer sur une solide capacité de
production et des coûts de production raisonnables. La
Chine avec ses solides bases industrielles offre des capacités
de production pour les technologies françaises dans de
multiples secteurs et une grande capacité d’absorption
distribuée sur une géographie très vaste. Autour des zones
économiques et des clusters industriels se sont développées
de nombreuses usines et des bases de production surtout
dans les régions littorales bénéficiant d’un avantage
géostratégique tels que Guangdong, Zhejiang, Jiangsu et
Shandong. Les régions au nord ayant une base historique
liée à l’industrie lourde : Hebei, Liaoning et Jilin. Les
régions au centre partagent aussi cette caractéristique avec
une population importante : Hubei et Sichuan.
En sus de grandes capacités de production, un autre
avantage pour développer et commercialiser les
technologies en Chine tient dans les coûts de production
qui, même avec les dernières évolutions d’augmentations de
salaires, restent relativement faibles par rapport aux
niveaux observés en France. Plusieurs entreprises
industrielles françaises bien placées dans leur secteur ont
choisit de se développer en Chine souvent à travers des
coopérations avec des partenaires locaux. Surtout depuis
quelques années, on assiste à l'arrivée sur le territoire
chinois d'un nombre important de jeunes entreprises
françaises de tailles plus modeste spécialisées dans des
domaines de pointe comme la mécanique de précision, les
biotechnologies ou la chimie fine. Et leur présence
commence à gagner des zones plus reculées que Pékin et
Shanghai, comme celle du Jiangsu qui compte aujourd'hui
déjà une bonne centaine d'implantations d'origine française
ou la région de Wuhan qui en abrite une cinquantaine.
4. L’investissement et
les structures locales
Les entreprises chinoises sont placées au cœur de cette
promotion de l’innovation, cela se manifeste par une
croissance rapide des investissements privés souvent pour
un objectif d’obtention de technologies étrangères. Les
régions chinoises fortement contributrices au PIB comptent
aussi les plus important flux d’investissement depuis la
Chine vers l’étranger.
Conçu en France et fabriqué en Chine
Réunir la bonne technologie, la capacité de production,
l’investissement, les structures locales et le marché potentiel pour
réussir…
par Xieshu WANG, chargée de la Mission Chine chez Fidal Innovation
6. 6
Puisque le 12ème
plan fait référence à un concept d’innovation
à 100% chinoise, les investissements étrangers seront
probablement guidés pour favoriser des transferts de
technologie plus importants à travers les dispositifs de
contrôle existants. Les entreprises françaises seront incitées à
créer des structures de Joint Venture et des centres de R&D
en Chine avec des partenaires locaux. Une fois associée avec
une partenaire local, l’entreprise peut développer sa
technologie dans les meilleures conditions et bénéficie des
structures locales favorisant la commercialisation de
technologie.
Le gouvernement chinois et son ministre de science et
technologie ont établis plusieurs programmes (“973” Program,
“863” Program, Key Technologies Program, Spark Program
and Torch Program) au niveau national pour financer des
innovations technologiques et des entreprises innovantes.
Parmi eux, Torch Program a eu le plus grand succès, fondé sur
la création des parcs industriels de haute technologie (STIPs,
Science and Technology Industrial Parks), des incubateurs des
entreprises de technologie (TBIs, Technology Business
Incubators), des fonds de démarrage (Innofund) et les
subventions à travers le capital risque.
La Chine a mis en place 54 parcs industriels contenant 60 000
entreprises avec 8 millions de salariés, qui comptent en total
pour 7% du PIB chinoise et presque la moitié des dépenses en
R&D par toute la nation. Et chaque parc tâche de développer
sa spécialité sur une industrie ou une technologie : Donghu à
Wuhan se spécialise dans l'optoélectronique ; Zhangjiang à
Shanghai met l'accent sur les circuits intégrés et les produits
pharmaceutiques ; Tianjin se concentre sur la biotechnologie
et les énergies nouvelles ; Shenzhen développe davantage
dans les télécommunications ; et Zhongshan à Guangdong se
focalise sur les dispositifs médicaux et électroniques.
Les TBIs sont les incubateurs d'entreprises technologiques
situées à l'intérieur des STIPs où les entreprises en démarrage
résident physiquement. Tout comme les incubateurs à travers
le monde, ils fournissent les startups avec un espace de
bureau, loyer gratuit, l'accès au transfert de technologie de
l'université, opportunités d’échange avec des partenaires
étrangers, etc. En 2011, il y avait un total 1 034 TBIs à travers
la Chine, dont 336 incubateurs nationaux.
Les fonds de démarrage sont essentiellement publics, qui
offrent aux jeunes entreprises technologiques innovantes avec
un bon potentiel de marché des subventions, des bonifications
d'intérêts des prêts et des participations en fonds propres.
Leur but ultime est d’obtenir des startups avec une
technologie solide et une première validation du marché afin
que les autres sources financières continuent le relai.
Certaines conditions sont exigées pour bénéficier cet
avantage. Dans le cas de l’Innofund, l’équivalent du SBIR
aux Etats-Unis, demandeurs doivent être dans la R&D de
haute technologie, ayant moins de 500 personnes (au
moins 30% des employés sont techniques), et avec la
majorité de la société détenue par des Chinois.
Une fois l’entreprise innovante s’agrandit à une certaine
taille avec une croissance de chiffres d’affaire soutenue,
les fonds de capital risque (VC), publiques et privés,
pourraient être intéressés à investir davantage dans ses
projets futurs. Pour l’année 2013, il y a environs $ 6
billion capital investi par VC dans des entreprises
chinoises ; les secteurs sur lesquels sont concentrés les
VC sont surtout internet, biotechnologie/santé,
télécommunication, et services à plus value. En général,
les VC investissent dans les entreprises sur un horizon de
3 à 5 ans ; leurs sorties principales sont l’introduction en
bourse et la vente de leur participation à un investisseur
stratégique souvent un groupe industriel.
5. Le schéma proposé
L’idée consiste à unir les ressources et les capacités
dont disposent la France et la Chine de manière
différente et d’intégrer leurs avantages respectifs et
complémentaires dans la recherche du succès de leurs
entreprises innovantes. En appuyant sur des partenariats
solidement établis, nous proposons le schéma suivant,
qui vise à bâtir une coopération à long terme entre la
France et la Chine pour des bénéfices mutuels :