2. L’important, c’est d’aimer
• L'important, c'est d'aimer,
sorti en 1975 est un film du
réalisateur polonais Andrzej
Żuławski, coproduction
franco-italo-allemande,
avec entre autres Romy
Schneider, Fabio Testi et
Jacques Dutronc dans les
rôles principaux ; Klaus
Kinski, Claude Dauphin et
Roger Blin y tiennent
également des rôles
essentiels.
4. SYPNOPSIS
• Nadine est une comédienne ratée
qui accepte de tourner dans des
films pornographiques pour
survivre et "entretenir" son
mari, Jacques, un être fragile et
charmant. Sa rencontre avec
Servais, un reporterphotographe, est un choc
violent, car elle en réalise
l'importance, mais le repousse
pourtant, sachant que Jacques a
besoin d'elle. Servais s'obstine et
emprunte de l'argent à un maître
chanteur, Mazelli, pour financer
en secret une pièce dans laquelle
il donne le rôle principal à
Nadine...
6. AUTOUR DU FILM
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•
•
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Le film sort lorsque Romy Schneider
est au sommet de sa gloire : cinq ans
après La Piscine et quatre après Les
Choses de la vie, l'actrice connaît un
énorme succès, à la fois public et
critique, avec le film d'Andrzej
Żuławski, qui lui vaut un César de la
meilleure actrice en 1976.
Outre le César gagné par Romy
Schneider, le film fut également
nommé dans deux autres catégories :
Meilleur montage (pour Christiane
Lack) et Meilleur décor (pour JeanPierre Kohut-Svelko).
Ce film fut également la révélation du
chanteur et comédien français
Jacques Dutronc, qui joue là son
premier rôle tragique.
Avec ce titre, Klaus Kinski entame
aussi une nouvelle phase francoeuropéenne de sa carrière.
7. FILM CENSURÉ
• « Le distributeur de l’époque demanda à couper une partie de la scène du
suicide de Jacques Dutronc , chose que je pouvais comprendre. Mais il
commit un crime en coupant une des plus belles scènes de Romy, et c’est
pour cela que la fin du film me paraîtra toujours abrupte. Après la mort de
son mari, elle va voir les parents de Jacques, des gens extrêmement
modestes qui vivent en banlieue. Elle essaie de s’expliquer, de s’excuser. Ils
la rejettent complètement. Quand elle sort du petit pavillon de
banlieue, le frère de Jacques, un peu demeuré, lui lance une pierre dans la
nuque. Elle se touche le cou et, les mains rouges, s’éloigne sans rien dire
vers le train. C’est une scène qu’elle joua de manière si touchante que
même aujourd’hui j’en suis bouleversé. Le distributeur demanda à exciser
cette scène. Je passai une des nuits les plus tristes de ma vie : devais-je
l’envoyer valser ou accepter qu’on m’ampute d’un doigt.
Finalement, considérant mon expérience du communisme, où des amis
metteurs en scène avaient été jetés dans des hôpitaux
psychiatriques, pour en sortir légumes, je me dis qu’amputer ce film qui
me paraissait intéressant était un sacrifice auquel je pouvais consentir. »
Extrait du Dossier de presse du film lors de sa ressortie le 8 août 2012.
8. Récompenses
• Césars 1976 :
• César de la meilleure
actrice pour Romy
Schneider
• nomination au César du
meilleur montage pour
Christiane Lack
• nomination au César du
meilleur décor pour JeanPierre Kohut-Svelko
10. CRITIQUES
• Si le film offre une réflexion sur le cinéma et le
théâtre, c'est avant tout - comme tous les films de Zulawski
- un film sur l'amour. Nadine non seulement se détruit en
refusant l'amour du jeune photographe, mais elle détruit
également Servais et son mari Jacques qui pense qu'elle ne
le trompe pas uniquement car elle a pitié de lui. Chez
Zulawski, l'amour ne va jamais de soi mais advient après un
long cheminement dans la nuit, après une longue lutte ou
un difficile abandon. Derrière son côté
sulfureux, L'Important c'est d'aimer est un mélodrame
souvent bouleversant, une œuvre trouble et violente dans
laquelle on accompagne Nadine dans un douloureux
voyage au cœur des ténèbres qui s'achève de manière
poignante dans la clarté et la paix.
11. • Le premier film français de
Zulawski a le même ton
bouillonnant et rageur que ses
films polonais. Les êtres y
avancent, aveuglément, dans
une nuit interminable aux
couleurs d'un orage prêt à
éclater. Aux côtés de Romy
Schneider, tragique et belle à
faire peur, Jacques
Dutronc, funambule sur le fil
de l'ironie, trahit sa détresse
dans une ultime pirouette.
Chacun traverse un cercle de
l'enfer, nul ne trouve le repos
avant d'avoir touché le fond.
Entre Dostoïevski (qu'il
vénère) et Shakespeare (qu'il
cite), Zulawski dépeint notre
monde comme une
apocalypse. On en ressort
choqué et épuisé. Avec, au
bout du voyage, la lumière.