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La Plume Libre n°20
Site : http://laplumelibre.free.fr
  Courriel : plumelibre@free.fr                             Décembre 2003

                                             e                             26
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        J ou

                 En
              ouverture :                                  Jeu d’écrits :    6 auteurs
               Là où le soleil                             se sont exprimés à partir de
                aime la mer                                   « La plume virevolte »
               d’Yves Drolet                                     lancée par Blues

                                         Poème récité
                                           Crépuscule de
                                          Jacques Dognez
 Prosodie illustrée :
      Sylvie et Pascal
    nous font découvrir
                                                      Poèmes en langues
     la schaltinienne !
                                                         étrangères :
                                                  en turc avec Üzeyir Lokman Çayci
    Les                                            en allemand avec Syvie Freytag

 Citations
humoristisques                    Poèmes à l’air
  de Marc                        du temps : Ode et
  Escayrol                        Régine Foucault
                                  nous emportent...
                                                                  Poèmes sur
                                                               thème : La Plume
                                                               Catherine, Sylvie,Flora,
                                                              Blues, Sen, Wahid, Mikael
         Les auteurs à                                            et Damien furent
           l’affiche :                                                 inspirés !
               Tolliac
           Christian Cally
          Robert Bonnefoy                             L’Interview
              Gagy H.
                                                             de
                                                      Pierre Brandao



                            Le Conte
                     « L’enfant et L’oiseau »                        Et pour finir les
                      de Pascal Lamachère                            Chansons     de
                                                                   Planète interdite et
                                                                  Jean-Marie Audrain
La P ume Libre    Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003                                    2

                                                   Site : http://laplumelibre.free.fr
                                                     Courriel : plumelibre@free.fr
      La Plume                                Participants               Leurs courriels ou sites
        Libre
        n°20                              Jean-Marie Audrain        jaudrain@caramail.com
                                          Blues
                                          Robert Bonnefoy           robert.bonnefoy@club-internet.fr
                                          Pierre Brandao            pierre.brandao@libertysurf.fr
                                          Christian Cally           chantily@bigpond.net.au
                                          Üzeyir Lokman Cayci       uzeyir.cayci@wanadoo.fr
                                          Damien                    damien_spleeters@hotmail.com
                                          Jacques Dognez            jacques.dognez@skynet.be
            Edito                         Yves Drolet               drolety@videotron.ca
                                          Catherine Escarras        melly@club-internet.fr
                                          Marc Escayrol             http://www.escayrol.com
Novembre       s'évade, décembre          Flora                     flo.d@noos.fr
arrive, le froid en parade                Régine Foucault           http://perso.wanadoo.fr/mondalire
s'installe    sur nos      rives...       Sylvie Freytag            sylvie.wassong-freytag@laposte.net
Puissiez vous passer de bonnes            Pierre Fetz               http://perso.wanadoo.fr/arciel88
fêtes, un bon mois, bien au               Yveline Gaspard           bb_blue50@hotmail.com
chaud, dans la joie, l'amour et           Grizou
les mains de l'amitié...                  Gagy H                    i_gagy@yahoo.fr
Et voici le 20ème numéro de               Sen K                     sen-k@wanadoo.fr
Plume Libre, fêtant les un an et          Pascal Lamachère          Lepoetethorgal@aol.com
un peu plus de ce journal. Vous           Mikaël                    mikael.vei@voila.fr
y trouverez l'interview de                Wahid Mochtagh            mochta144@hotmail.com
Pierre Brandao, poète écrivain            Ode                       http://zodode.5.50megs.com
dont vous pourrez commander               Planète interdite         olivier.abadi@wanadoo.fr
des livres (cf interview ou               Tarafame                  tarafame@hotmail.com
rubrique Annonce/Concours).               Tolliac                   tolliac1@tiscali.fr
Vous découvrirez aussi des
somptueux poèmes reçus pour               Rédacteur en chef : Pascal Lamachère
un concours sur le thème de la            Le contenu rédactionnel est sous le © des auteurs
plume, lancé en début d'année.
Il n'y a pas de primé non pas                                  Sommaire
faute de participants, mais
parce que chacun des poèmes           -   En ouverture...……………...…………………………..…….. 3
envoyés a quelque chose de            -   Annonces /Concours……………………………..……..….... 4
particulier, qu'il est bon de lire,   -   Jeu d’écrits à plusieurs…...………………..……...……..…. 5
et j'espère que vous aurez            -   Poème récité …………………………………………………… 5
plaisir à lire ce numéro...           -   Prosodie illustrée…………...…………………..……..……... 6
                                      -   Poèmes en langues étrangères…………..……..……..….. 6
Si vous désirez vous faire            -   Poèmes à l'air du temps…………………..………..……..... 8
interviewer, faire connaître un       -   Pensées de Pierrot ……………..…………..……..……….… 9
poème ou une chanson, il vous         -   Citations……………………………….……………..……..…… 10
suffit de prendre contact avec        -   Poèmes du concours sur la plume……………..……...…. 10
moi par plumelibre@free.fr.           -   Poèmes d'auteurs à l'affiche…………...……..……..….…. 13
                                      -   Interview……………………………………..……..…...…….... 17
Pascal Lamachère                      -   Nouvelle / Conte………………………..……..………….…… 18
                                      -   Chansons …………...……………..……….…………………….. 21
La P ume Libre    Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003                            3

   En ouverture                                             Ici naît le monde
                                                                L'Histoire
                                                          Qui jamais ne s'écrit,
    Là où le soleil aime la mer                        Mais qui coule comme le flot
                 Regardez là                            D'un battement de coeur
           Aux portes du monde,                            Entre nous deux...
          Là près du rosier en fleur
        Doucement suivant la vague                             Là-bas regarde
           En esquivant les épines                    Fuyant les artères caverneuses
    Et vous mirant dans le reflet du soleil              Il découvrira l'Amérique
     Qui se berce sur une feuille tendre,                      Rêve mirifique
        Suivant la route des ancêtres               Qui ne sera jamais la fin des cieux...
    Qui naît de découverte en découverte
     À chaque battement de votre coeur                           Attention !
                 Vous voilà                           Il faut suivre le rayon de soleil
     Soudainement au pied des monts...              Celui qui glisse sur la feuille tendre
                                                         Celui dont la rose se repaît
                    Regardez                      Sinon ton cœur te mène à la roseraie...
      Là naissent les orients fabuleux                      Là vivent les abeilles
          Les soleils hermaphrodites                            Mon amour
Là qui dansent dans la nuit de ces vacarmes                Et parfois mes regrets
                    mélodieux                          Mais ici s'écourtent mes jours
      La mer avec ses reflets pourpres           Et la pluie qui vient m'éloigne à jamais...
     Étale ses apparats merveilleux...
      Ici le soleil se baigne sans ombre                       Attention !
         Et les vagues qui le portent            Il faut vraiment suivre le rayon de soleil
            S’embrasent à son jeu...                             Et alors


            Ici défilent les Europe               Vous verrez cet au-delà des Amériques
        Les conquistadors amoureux                 Cet univers immense et chimérique
        La sève des Balkan de rêves                  Qui vous reçoit les bras ouverts
            Et l'amour de Juliette                        Ici naissent les cieux
          Pour un Roméo éperdu...                      Là où le soleil aime la mer..
                                                                                     15/11/03
           Ici naissent les Afrique                                           ©Yves Drolet
  Continents ténébreux qui s'enfuient dans
                 l'ombre verte
           Des forêts de ligneux...
               Ici le ciel se perd
  Quelques fois sur le sable il va sautillant
 D’une dune à une autre essayant de fuir le
                      jour...
               Ici naît l'Afrique
            Dans l'onde du fleuve
Qui va d'une mer à un autre plan du monde...

Regarde comme ces fleuves sont envoûtés par
               les mers d'Asie
            Par l'océan Mongol
    La grande dérive des Chine antiques
         Et des Japon mystérieux...
La P ume Libre      Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003                                4

       Annonces/                                            Le 18ème Prix Littéraire International
       Concours                                             "Francophonie" (Amitié et Solidarité) est
                                                        ouvert à tous les poètes, auteurs et écrivains,
                                                        de langue française, du 1er novembre 2003
   A l'occasion des fêtes de fin d'années,              au 15 mars 2004, dans les catégories :
   Pierre Brandao vous a concocté un petit              -Poésie classique - Poésie libre, libérée -
cocktail littéraire sympathique à s'offrir ou à         Nouvelle (policière, fantastique, aventure) -
offrir :                                                Texte de chanson. Pour obtenir le règlement
                                                        (contre 1 enveloppe préadressée et 2 timbres -
Pour les passionnés de romans policiers :               ou 2 coupons-réponse postaux
- Vengeance Séculaire au prix de 16 euros au            internationaux), contacter : Christian
lieu de 17 euros                                        Ulmer - Prix Littéraire Francophonie - 25 -
- Rancune Meurtrière au prix de 16 euros au             Place des Pyrénées - 641250 - Mourenx
lieu de 17 euros                                        (France) - E-mail : christianulmer@free.fr


Pour les passionnés de poésie :                         ************************************************
- L'Amour à fleur d'âme, éditions Cléa,
comprenant un recueil de poèmes, chansons,
partitions musicales et CD                                  Tache d'encre 2004 Le but du projet :
d'accompagnement : 18 euros au lieu de 20                   publier le projet sous forme de recueil de
euros                                                   nouvelles pour ensuite le diffuser dans les
- Lucioles magiques, recueil de poèmes                  librairies et sur le site Internet de Art Zoom.
illustrés de Pierre et Marie, au prix de 13             Les revenus des ventes reviendront aux
euros au lieu de 15 euros                               auteurs qui y auront participé. Le but
                                                        premier du projet est de promouvoir le talent
En cas de commande de deux ouvrages au                  et d'encourager la création littéraire. Thème:
moins, les frais de port (4 euros en moyenne)           (aucun thème n'a pas encore été décidé pour
sont offerts en plus du prix promotionnel.              l'instant mais nous vous encourageons à
                                                        laisser vos suggestions et commentaires).
Pour plus de renseignements sur les oeuvres,            Début du projet: Janvier 2004 , durée du
vous pouvez vous rendre sur son site l’Envers           projet : 12 mois (du 1er janvier au 31
des Rimes. (http://envers-des-rimes.chez.tiscali.fr/)   décembre 2004). Nombre de participants : 12
Vous aurez également sur cette page la joie             au grand maximum. Inscription:
d'y trouver un traité de prosodie ainsi qu'une          info@artzoom.org
pièce de théâtre -vaudeville- complète et
entièrement libre d'accès.                              Pascal Lamachère

Toute demande de renseignement
complémentaire peut être adressé à :
Pierre Brandao - 3 rue de la Mariennée 17140
Lagord ou pierre.brandao@libertysurf.fr



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   Concours de poésie AZED 2004 sur le
   thème "le dernier mot", ouvert aux
auteurs francophones du monde entier :
http://azed.maless.com
La P ume Libre     Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003                           5

      Jeu d’écrits à plusieurs                                           Pascal Lamachère

                                                      Ses myrtilles ne voient les nuages
            "La plume virevolte..."                    Arriver, trop occuper à humer,
                                          Blues        A s'ouvrir à l'indicible, soudain,
                                                      Une explosion, un bond mal en fin
              J'ai frôlé de la main                                                       Grizou
              cette larme qui naît
             à l'aube de tes yeux…                 Merci de transmettre vos vers par courriel,
                                      Tarafame    les meilleures propositions seront publiées au
                                                                     fil des prochains numéros.
  Cette larme de joie, chaude, légère, fragile,
     Vient danser au creux de ma main
   Avant de sécher pour ne laisser aucune                      Poème récité
                    trace.

Les premières lueurs caressent l'horizon neuf.                   Crépuscule
       Ton sourire s'éveille et s'élargit
      Dans le bleu perle du ciel limpide.                 Le paysage se peint de noir
                                                          La lune pointe son regard
    Sur le rivage du premier rendez-vous,                  Figée dans un ciel étoilé
  Toi et moi, sommes bercés par la musique                 Me caressant de ses rais
            délicieuse des mouettes,
   Soudain brisée par les éclaboussures des               Assis sur un banc de pierre
                     vagues                                L'esprit entre ciel et terre
        Qui frémissent au gré du vent.                    Doux instants de sérénité
                             Sylvie Freytag               Illumination de mon passé

        Et le jour venu sur cette plage,                   Bordé d'une douce chaleur
          j'entends s'affoler mon coeur                  J'écoute la voix de mon coeur
               à chacun de tes pas.                      Souvenirs de chaque moment
  tu te rapproches, tu me sembles si fragile             Evocation de tendres instants
Et telle une sirène souveraine de ses charmes,
   tu m'attires dans le bleu profond de tes             Quête de ce regard lumineux
                      yeux…                             Qui m'emporta vers les cieux
                          Yveline Gaspard              Découverte du monde "bonheur"
                                                         Dans ce monde de terreur
     Nous convolons à l'or en graciles
   Cygnes sous la passion de l'oriflamme,                 Ramené de mon hypnose
   Jouons avec l'écume et les camaïeux,                 Je quitte cette métamorphose
    Puis mon sourire se mêle au tien...                 Mais… Où est donc ta main ?
         Le bonheur était intense,                   Égarée dans les méandres du destin…
       C'était hier... frôle ma main
         Les instants d'errance...                          Ce qui est gravé en moi
                        Pascal Lamachère                      Jamais ne s'oubliera
                                                           A la croisée d'un chemin
        Dehors, les Cheveux du Soleil                      Je retrouverai ta main…
        Traverse une vallée d'étoiles,
        Jusqu'à l'ombre, nos rivages                                         Jacques Dognez
                                                       Pour l’entendre récité sur fond musical :
        Dans un espace, s'émerveille
                                                        http://laplumelibre.free.fr/crepus3.mp3
         Un coeur, la joie le voile…
La P ume Libre    Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003                         6

   Prosodie illustrée                                                   Poèmes en
                                                                          langues
                      Schaltinienne                                     étrangères

                   Infinie détresse                                  Herbst-Haïkus

       Ce que tu me manques ! J’ai tant besoin de toi !
      Vaut-elle la peine d’être vécue, mon existence ?
      Sur mon coeur meurtri, sur ma vie vide de sens,                   Haïkus de
          Ton silence absolu pèse de tout son poids.
                                                                        l’automne
        Je te cherche sans cesse, par tous les chemins.
                                                                Ein kalter Wind bläst
         A chaque instant, je pense seulement à toi.
                                                                In den tanzenden Blätter :
       Sans toi, je ne suis plus moi, je ne suis plus rien.
                                                                Novemberfreude.

        Ma force de vie, c’est ton regard, ton sourire,
                                                                                   Traduction
         Tes baisers, tes caresses, tes gestes, ton rire.

                                                                         Un vent froid souffle
        Si je suis lasse, c’est que je t’attends en vain !
                                                                          Dans les feuilles qui
                                                                                     dansent :
                                               Sylvie Freytag
                                                                           Joie de novembre.

                               ***
              Paysage enchanteur                                              **


         La douceur de l'hiver est au songe du fond,            Der starke Herbstwind
          Non loin de la magie animant les étoiles,             Reißt mitleidslos die letzten
          Anges immaculés font vibrer le cristal,               Blätter vom Baum ab.
           Se déversent à l'or les cieux de passion

          Les fées de l'univers s'installent en riant
                                                                                   Traduction
        Sur les nuées de l'air, pour leurs ailes un don
         Faire à toute la terre, et déverser du chant
                                                                    Le vent fort de l’automne
                                                                    Arrache impitoyablement
      L'envoûtement prend corps sur fleurs de lumière,
                                                                      Les dernières feuilles de
      S'embrase en choeur le "vol" créé par faits d'hiver
                                                                                       l’arbre.
          Paysage enchanteur est fée de notre sang

                                                                            Sylvie Freytag
                                           Pascal Lamachère

                               ***

Explication : la schaltinienne simple décroissante est un
poème à forme fixe de 10 vers composé de 1 quatrain (abba), 1
tercet (cac), 1 distique (dd), 1 vers isolé (c).
La P ume Libre   Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003                           7


           Varolus Üçgeni                          Le triangle de l’existence
              Ben ve onlar                                     Moi et eux
             Köselerindeyiz                                Sommes aux coins
           Varolus üçgeninin...                        Du triangle de l'existence.
             En fakiri benim                             Je suis le plus pauvre
               Çirilçiplak...                                   Tout nu.
        Acilarin üstlerine basarak                      J'ai pénétré parmi eux
          Girmisim aralarina.                       En marchant sur les souffrances.

          Etrafima toplanmislar                               Les papillons
               Kelebekler...                         Se sont amassés autour de moi.
           Büyütmek için beni                             Pour me faire grandir
           Güllerime konarak...                        En se posant sur mes roses.

                O zamanlar                                  A ces moments-là
         Derin derin nefes almisim                     J'ai respiré profondément
        Gelecegin gözlerinden sizan                     En regardant les larmes
          Gözyaslarina bakarak.                       Coulant des yeux de l'avenir.

        Adimi "hasret" koymuslar                 Ils m'ont donné le nom de « nostalgie »
        Eflatun renkli düsünceleri                    En extirpant de mon essence
           Siyirarak özümden                           Les pensées couleur violette
            Güle benzesin diye.                    Pour qu'elles ressemblent à la rose.

            Küçük adimlarimi                            Ils ont porté à leur bonheur
        Tasimislar mutluluklarina                               Mes petits pas
               Bu yetmemis                                 Mais cela n'a pas suffi
         Bakislarimla islanmislar                  Ils ont été mouillés par mes regards
          Uzatarak dudaklarini                             En tendant leurs lèvres
              Yanaklarima.                                     Vers mes joues.

     "Anam... babam..." dedirtmek için                Ils ont ajouté leurs insomnies
       Uykusuzluklarini eklemisler                  Pour me faire dire « oh parents »
               Yüreklerine                              En construisant des ponts
       Sevgiden köprüler kurarak.                           Dans leurs cours.

              Ben ve onlar                                     Moi et eux
             Köselerindeyiz                                Sommes aux coins
           Varolus üçgeninin...                        Du triangle de l'existence.
             En fakiri benim                             Je suis le plus pauvre
               Çirilçiplak...                                   Tout nu.
        Acilarin üstlerine basarak                      J'ai pénétré parmi eux
          Girmisim aralarina.                       En marchant sur les souffrances.

       © Üzeyir Lokman Çayci                                              Paris, le 14.11.2003
                                                              Üzeyir Lokman Çayci
                                                    Traduit du turc par Yakup Yurt
La P ume Libre    Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003                            8

   Poèmes à l’air                                          Force magique et éternelle
     du temps                                            Joie pure au sel de mes larmes

                                                                        III

   De l'amour, du fleuve, de l'hiver                               De l'Hiver
                       I
                                                     Liberté blanche sans frontières de rêves
                 De l'Amour                              Luminosité d'un jour de source
                                                          Plus blanche que l'Immortelle
   Je viens encor te parler de mon amour               Elle est là, géante comme le Fleuve
    Qui a rempli le Fleuve de ses larmes                    Elle et mon Saint-Laurent
        Jusqu'à ne plus voir l'horizon
           Jusqu'à ne plus me voir                       Leurs épousailles se font vierges
                                                           Annonciatrices de l'Oeuvre
     Perdue dans les brumes qui s'élèvent                     Qui se recrée sans fin
             Entre ciel et terre
               Je le cherche                           Beauté blanche, comme un baume
                                                             Aux fatigues du jour
       Si tu le vois, dis-lui que je suis là                    Repos de l'âme
    Debout à faire le guet sur une congère              Musique aux abîmes des désirs
     Sur une île du Fleuve, là-haut à l'Est               Qui embrasent les horizons
      Habillée de chaleur et d'espérance
               Il me reconnaîtra                  De ta froidure naîtront des amours charnelles
                                                     Dans cette haute chambre des mystères
         Dis-lui aussi que ni les vents                    Naîtront tes filles et tes fils
           Ni les tempêtes d'hiver
            Ne me feront bouger                              Ma Cathédrale blanche
                                                   Tu as conservé l'imaginaire de mon enfance
     Je tiens la flamme du bout de l'âme                Immaculé est le puits de mon désir
           Je ne la passerai qu'à lui             Je puise mon rêve à tes grandes eaux de neige

                       II                                              ***

                  Du Fleuve                         Et les joues rouges au seul frôlement de ta
                                                                        froidure
         Aussi loin qu'à Rimouski                        L'oeil pétillant de tant de Beauté
      Mon majestueux fleuve de janvier                         Je fais fièrement le guet
              Me fait rêver                          Mon âme et mon coeur ancrés sur une
                                                                   blanche congère
Je ne m'endors point au coucher du soleil froid    Tel le phare sur l'île au milieu du Fleuve de
          Ses pourpres m'enchantent                                      janvier
           Ils font danser le monde                         Du crépuscule au crépuscule
             Sous l'aile de l'Oiseau                     Je tiens la flamme de mes amours

      Mon Fleuve glacé en ses rivages
  Emplit mon coeurd'une musique d'éternité                                                   Ode
              Je l'ai vu ce soir
       S'avancer tel l'Ange de Silence

      Je l'ai vu, beau comme un Prince
    Qui ensorcelle sans savoir ni pourquoi
La P ume Libre    Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003                                9


            Les couleurs de l’hiver                       ***

                                                          C'est le mois du jouet,
 Aux derniers horizons des brumes qui s’irisent
                                                          C'est le mois des cadeaux.
  Aux confins des frimas déposés par l’hiver
                                                          On entasse les paquets,
  Ce frisson sur ma peau se propage et attise
                                                          On sort les oripeaux.
Des souvenirs plus froids que les souffles polaires

                                                          Ciel absent sans étoile,
   Aux sources enivrantes de l’amour éternel
                                                          Lumières artificielles,
      Où j’avais espéré étancher mes désirs
                                                          Chacun tisse sa toile
    C’est la douleur vive d’un sentiment cruel
                                                          De joies bien matérielles.
   Qui silencieusement me blesse et me déchire

                                                          Pierrot est médusé
  Aux folles espérances et aux espoirs stupides
                                                          Par cet acharnement.
Sans le vouloir vraiment je m’étais mise à croire
                                                          Le rêve est écrasé
   Le coeur qui s’emballe à la lumière limpide
                                                          Par tout ce mouvement.
 D’un amour exprimé au profond d’un regard

                                                          ***
     Au jour qui arrive je me sens démunie
  Où mes yeux apprenaient à voir les couleurs
                                                          Après la folie des cadeaux,
 La palette des teintes brusquement s’appauvrit
                                                          La perspective d'un bon repas,
   Et c’est le fusain noir qui dessine ma peur
                                                          La nature et son blanc manteau,
                                                          La neige crisse sous nos pas.
              D’une vie sans espoir
                  Pourtant…
                                                          Le froid vif envahit nos peurs
                                                          Quand il tue parfois au dehors
  Au delà de l’hiver je veux voir le printemps
                                                          Sans effacer nos p'tits bonheurs
  Le bleu ciel le jaune soleil le vert des champs
                                                          Car souvent l'Amour est plus fort.
  Et sentir sur mon corps la chaleur nouvelle
    D’une saison porteuse de force originelle
                                                          Pierrot se glisse dans la nuit
                               Régine Foucault            Scintillante de flocons d'étoiles,
                                                          Du regard une étoile il suit,
                                                          L'Avén'ment se cache sous un voile !
    Pensées de Pierrot
                                                    ***

    Pensées de Pierrot en décembre                  C'est la semaine de Noël.
                                                    Pierrot guette par les fenêtres
C'est la chevauchée de l'Avent...                   Pour découvrir l'Emmanuel.
Pierrot prend la route de Noël,                     Actuellement où peut-il être?
Malgré le froid, malgré le vent,
Les problèmes des fils d'Ismaël.                    Dans notre monde en gestation,
                                                    Les faux prophètes se multiplient,
Pierrot sait que l'environnement                    Chacun y va de sa chanson,
Aux êtres vivants semble hostile,                   Et bien malheureux qui s'y fient.
La nature est au goût du temps,
La Paix nous paraît bien morfils.                   Les enfants-rois, ce sont les nôtres.
                                                    Encore petits ils font rêver.
Si tous les hommes vivaient d'amour,                Le jour où ils deviennent apôtres,
Couteaux rentrés et moins vautours...               Ils cessent de nous émerveiller !

                                                                                       Pierre Fetz
La P ume Libre     Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003                          10

       Citations                 On cherche tous nos maîtres
                                 Dans les bois, dans les fêtes !      Il en est pour la plume
La retraite est la hantise des   On cherche dans nos coeurs            Comme pour l’amant,
parachutistes car ça leur          La mesure du bonheur !             Il faut en changer vite
fait un vide                      On cherche avec ardeur                 Sinon elle se fend !
                                    Et au ventre, la peur,
Si vous nagez dans le               On voudrait s’envoler               Terminons cet envol
bonheur, soyez prudent,             Sur les ailes du temps            Dans les nuées célestes,
restez là où vous avez pied         Et tout recommencer                  Jonathan relis-moi
                                  Comme chez les enfants !         Les conseils de ton « maître »
Dans un régime fasciste, on                                           Que je les chante encor
n’apprend pas "je suis, tu es"       Il suffit d’une plume             Les soirs de Maldoror.
mais "je hais, tu suis”             Et d’une couleur brune
                                    D’un léger zéphyr bleu
Mieux vaut habiter une             Pour que vienne la lyre !                       3 février 1999
maison en L qu'un château                                                Catherine Escarras
hanté                                Il suffit d’un clavier
                                      Et savoir en jouer
La société de consommation
                                   Selon qu’on veut donner
porte mal son nom, car un
                                   Mots ou musique sacrée !             Les plumes d’or
con ne fait généralement pas
de sommation avant de dire
                                  Les claviers sont multiples
une connerie en société                                              Elles étaient là, inertes
                                  Leurs formes dynamiques
                                                                     Tombées en pure perte
       Citations extraites de       La plume va au vent,
                                                                      Elle allaient s’envoler
       Mots et Grumeaux de         Plus libre, vers l’antan !
                                                                      Le vent les soufflerait
            Marc Escayrol                                            Telles des pailles frêles
                                   L’épée est son parjure
   http://www.escayrol.com                                           Arrachées à des treilles.
                                 Au clavier, point de parure,
                                    Notes rondes portées
                                                                      Puis une autre tomba
                                  Pattes de mouches ailées
                                                                     Comme après un combat
      Poèmes sur le                  Beethoven n’entend pas
                                                                     L’heure devenait grave
    thème : La Plume                 Le chant des éperviers !
                                                                      C’était celle des braves
                                                                        Une plume tombée
                                    Et TOI, simple humain
                                                                       Et trois de ramassées
 Poèmes reçus entre janvier       Ou dieu plus qu’incertain
                                                                         Était-ce le destin
                                        Oseras-tu nier
et avril 2003 et retenus pour                                          Réservé aux serins ?
                                  La présence des claviers ?
  le concours sur ce thème.
                                   Les visiteurs reviennent
                                                                     Blanches comme la neige
                                  Et Jacquouille la bedaine
                                                                     Fines comme des arpèges
                                      Fera vite un civet
                                                                        Le soleil les frappa
  Oiseaux à plumes ou                Du faisant attrapé
                                                                         Et puis les colora
      mécaniques                  « Du côté de chez Swan »
                                                                       Alors sur cette table
                                                                        A l’allure minable
                                   Qui de la poule ou l’œuf
 On a vu les mouettes, les                                               On vit se relever
                                    Vint donc en premier ?
          sternes                                                     Quatre plumes dorées !
                                   Moi je dis c’est la plume
      Pauvres bêtes !
                                   Qui fait toute la parure !
    On a vu l’albatros
                                                                                    17 avril 2001
 Au cou des vieux marins !
                                   Et je jetterais bien vite             Catherine Escarras
   On a vu des tempêtes
                                  Mon clavier qui m’évite,
  Emporter des fauvettes,
                                 Si j’avais toutes les plumes
  Et des grands goélands
                                 Dans mon carquois Cupide !
   Pareils à Jonathan !
La P ume Libre   Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003                           11


            Mots en liberté                                 D’un trait de plume,
                                               Les lettres, les mots, les phrases se vident et
                                                Sombrent furtivement dans le vertige du
     Ce soir me vient l’envie d’écrire.
                                                                 silence nu.
     Mon coeur déborde d’émotions.
     Dans l’encre bleue de mon ciel,
                                                 Maintenant, j’habite un autre langage
         Folâtrent d’infinis rêves
                                                    Où susurrent les mots inventés
         Où je trempe ma plume.
                                                  Par l’extravagance de ma déraison.
      Au bout de mes doigts fébriles,
            Ma plume glisse
                                                                            Sylvie Freytag
           Sur le duvet blanc
          Des pages de ma vie.

          Au bout de ma plume,                         Quand la plume se lève
   Les mots jaillissent aussi nombreux
         Que les grains de sable,
                                                    C'est ta force qui jamais ne meurt
        Apprivoisent le langage et
                                                    Ce dont les rois ont toujours peur
    Façonnent des vers harmonieux
       Qui deviendront mon poème.
                                                    Ta constance, ton effet sont forts
                                                 Dans leurs châteaux forts, ils sont morts
          Au bout de ma plume,
            Les mots se hâtent
                                                     Tu fais entendre notre colère
    Sous la pression de mes pensées et
                                                     A ceux vivent la prochaine ère
          Donnent à mes rêves
       Des ailes qui me propulsent
                                                   Ta pointe est parfois plus blessante
         Hors du vide intérieur.
                                                 Que celle d'une mortelle flèche perçante

         Au bout de ma plume,
                                                   Quand ta pointe minuscule se roule
Les mots révèlent mes joies, mes chagrins,
                                                 Ce sont de grandes idées qui s'en coulent
        Mes désirs, mes espoirs,
          Mon ivresse solitaire,
                                                      Décris le noir de notre cage
        Exhument les souvenirs
                                                    Sur le blanc d'une innocente page
       Egarés dans ma mémoire,
     Libèrent les sanglots ravalés,
                                                     La page blanche et l'encre noire
            Les cris étouffés
                                                     L'heureuse alliance pour ce soir
      Dans mon coeur tourmenté.

                                                   Ton encre fertilise cette vierge page
         Au bout de ma plume,
                                                    Les mots en sont les enfants sages
 Les mots fredonnent un air nostalgique
           Du vent mélodieux,
                                                     Tu sèmes les mots sur ces lignes
Rient aux éclats jusqu’aux confins de mon
                                                     Et rature ceux qui sont indignes
                 univers,
  Dansent sans retenue au gré de mon
                                                 Cette feuille étant mère, toi comme père
              imagination.
                                                         Donnez la vie à ces vers

           Au bout de ma plume,
  Les mots fragiles s’usent, s’effilochent,                Wahid Mochtagh
     Perdent leur pouvoir, se taisent,
 S’essoufflent dans l’agonie d’un bonheur
             éphémère, épuisés.
La P ume Libre   Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003                          12


                 La plume                        Comment mieux exprimer mes sentiments,
                                                   Comment mieux te faire comprendre
                                                     Ce qu'au fond de moi, je ressens,
        La main du poète s'élance,
                                                     Sans par la parole te méprendre.
       Son geste est plus que précis.
       Une lueur dans l'oeil aguerri,
                                                  Cette plume que je trempe dans le sang,
         Il se munit de sa lance.
                                                    Cette plume qui suinte des larmes,
                                                   Cette plume n'est autre qu'une arme,
       Son souffle est tel une vague
                                                     Une arme contre tous les tyrans.
        Perdant toute orientation,
       Secouée par le grand largue,
                                                 Cette plume que je trempe dans mon coeur,
      Puis la plume passe à l'action.
                                                     Cette plume qui glisse sur ton corps,
                                                   Cette plume exhorte toutes mes peurs,
      La pointe esquisse les lettres.
                                                  Et tente de réparer mes nombreux torts.
      La forme est conventionnelle,
        Et le fond très personnel.
                                                      La plume, plus forte que l'épée,
      Le poème commence à naître.
                                                     La plume plus rapide que la voix,
                                                    La plume me permet de m'échapper,
         La suite ne se confie pas,
                                                       Et de venir toujours vers toi.
      Car la seule vue de cette feuille
         Doit imposer le recueil.                                                   Damien

        Malgré lui, l'esprit est las.
         Il n'a pas besoin d'aval                 Une larme au bout de ma plume
        Pour poser le point final.

                                        Mikaël           Une plume ensanglantée
                                                      Glisse sur ma peau en sanglots.

                                                    Un enfant gambade entre monts et
                 La plume                                       merveilles,
                                                        Hume l’odeur de la liberté,
     La plume, plus forte que l'épée,                   Touche l’herbe de l’espoir,
    La plume plus rapide que la voix,              Observe les nuages nimbés des cieux,
   La plume me permet de m'échapper,                   Croque la vie à pleines dents,
      Et de venir toujours vers toi.                 Jouit du bonheur de l’innocence.

  Comment mieux exprimer ma tristesse,                  Un bruit sourd, je m’éveille,
      Qu'en l'écrivant sur ce papier,                      Je le vois étendu là,
    Au coté de mes larmes de détresse,                   De son oreille s’écoulent
   De mes cris et mes pleurs désespérés,                 Filet de sang et cervelle.

      Comment mieux dire ma joie,                  Neuf millimètres d’acier m’ont rendu
     Qu'en écrivant sur papier blanc,                           assassin.
       Que je suis heureux avec toi,
 En fermant l'enveloppe et en l'envoyant.         Ivres de haine et de vengeance aveugle,
                                                  Leurs balles perforent mon corps aussi.
    Comme mieux exprimer mon désir,                   Emplis de réflexion et d’amour,
      Qu'en le couchant sur papier,                Mes mots mutilent leurs âmes déchues
     Cette plume me servira à écrire,                         Et pardonnent.
     Sur la peau de ton corps dénudé.
                                                                                        Sen-K
La P ume Libre    Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003                             13


         Mon cahier de poèmes                                   Dans mon esprit
                                                          Et mon âme dicte à ma main
                                                             Ces mots qui s’écrivent
      Mon cahier de poèmes se remplit
                                                                 Sur ce papier…
             Jours après jours
     Les pages se tournent et se relisent
                                                                Mois après mois,
                                                       Ce sont de nouvelles créations qui
     Il rassemble ma vie, mon enfance
                                                                   apparaissent
  Et mélange mes soupirs, mes souffrances,
                                                         Des souvenirs qui renaissent
       Ma joie, mes plus beaux jours,
                                                              Lointains et irréels…
           Mes émois, mes amours
                                                            C’est bien ma vie tout ça
          Ma tristesse, mes pleurs,
                                                                  C’est bien moi
          Ma paresse et mes peurs

                                                       Enfermé dans ce cahier de poèmes,
           Mon cahier de poèmes,
                                                         C’est mon esprit qui grandit
     C’est mon stylo qui laisse une trace
                                                                jour après jour,
           Une empreinte de Moi
                                                               mois après mois,
    Imprégnée des plaintes de mes doigts
                                                             année après année…
              Je laisse la place
       A ma plume qui dicte mes joies
                                                      Je n’arrêterai donc jamais d’écrire ?
                                                                  Non, jamais !
      A chaque nouvelle page tournée,
      C’est une nouvelle idée qui naît,
                                                            Écrire m’aide à survivre
             Un nouveau texte,
             Une nouvelle vie,                                                               Flora
  De nouvelles pensées qui prennent source


    Feuille de plume                        Poèmes d’auteurs à l’affiche

 Une feuille vierge et j'écris
ce qui tourmente mon coeur                           Le liseron et la rose
 ce qui agresse mon corps.             Tu rampes sur la terre, caché parmi les plantes
                                        Tu chemines lentement ; Volubile imposteur.
     Sur le papier jauni               Faible arçon inquiétant aux sarments enjôleurs.
les monts font mon bonheur               Serpentin végétal aux étreintes tournantes.
  et me rendent plus fort.
                                         Tu enserres le rosier d’un étrange feuillage.
    Dans ce cahier bénit                Tu cherches par le soleil une ultime hauteur.
 se couchent des malheurs              Tu montes sur les sommets de la reine des fleurs,
  des cris, des désaccords.                que tu étreints ainsi en un fol mariage.

   C'est la plume qui écrit            Tu déploies tes corolles pour l’épreuve d’amour.
   les choses de mon coeur                Les roses ne sont pas d’une même nature.
 les tumultes de mon corps.             Tu n’es pas dans le ton ni d’une même culture.
                                       Prostituée du jardin, tu n’es qu’une belle-de-jour.
   Une feuille pour amie
qui vous soigne sans douleur                Aussi belle-de-nuit et belle que l’on aime.
  après les coups du sort...
                                                                                          Tolliac
                    lues Blues
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                    La mer                         Ô, le son de la mer, qu'il soit doux ou terrible,
                                                     Envahit nos esprits, éveillés ou dormants,
                                                      Nous aimons son miroir moutonnant et
Je regarde, souvent, les vagues sur les plages,
                                                                      paisible,
     Qui dansent sur le sable et les galets
                                                      Par contre, nous craignons ses courroux
                   bruyants ;
                                                                     écumants.
   Avec de grands ahans, après leurs longs
                    voyages,
                                                    En écoutant la mer qui se meurt sur le sable,
 Elles laissent tomber leurs tutus ondoyants.
                                                   Je pense à mon parcours, si souvent turbulent,
                                                      Et je sais, qu'il viendra ce jour inéluctable,
Elles ont parcouru beaucoup d'étranges terres,
                                                    Où mon dernier soupir s'échouera pantelant.
   En berçant gentiment barques et voiliers,
Mais souvent rugissant entre les hémisphères,
                                                       Je regarde venir ces vagues ruisselantes,
    Elles ont englouti bateaux et bateliers.
                                                   Qui meurent à mes pieds, après un long trajet,
                                                    Et je pense à ma vie, aux heures déferlantes,
 Le zéphyr fait chanter ses surfaces soyeuses,
                                                     Qui s'éteindra bientôt comme tout feu follet.
    Et caresse son corps rempli de volupté,
  Les étoiles, le soir, s'y miroitent, veilleuses,
                                                   Le flux et le reflux rendent l'onde immortelle,
  Répandant sur l'écume une exquise clarté.
                                                     Après notre reflux serons-nous de retour ?
                                                    Avec une autre vague, une autre ritournelle,
Les goélands aussi joignent leurs cris acerbes,
                                                    Pourrions-nous regarder l'aube d'un nouveau
  A cette symphonie aux mille sons de nuit,
                                                                           jour ?
 C'est une apothéose aux cymbales superbes,
  Qui vient pour expirer sur les plages, sans                                       14 novembre 2003
                        bruit.
                                                                                 Christian Cally



                  Libido (acrostiche)

     L'Iil toujours très viriL, je lui fis un sourciL
                                                                           Ses yeux
           Ivre d'un infinI besoin d'inassouvI
    Bousculant mon aplomB, elle enleva son boB                    Ses yeux avaient toujours
     Ironique, et aussI, pour montrer l'arrondI                    quelque chose à me dire.
De son front de bagnarD sous son teint de mignarD :               Ils me parlaient d’amour,
  "On me nomme PolO ! Quelle erreur, mon cocO!"                       d’une nuit à venir.

  Le parfum très subtiL d'un corps plus qu' amicaL                 Dans ces miroirs d’azur,
         Imprégnait d'infinI le verre dépolI                       au profond de son âme,
   Bien posé sur l'aplomB du vitrail bleu et plomB                  je vois encore si pure
       Indécis mais ravI, un bras sortait, jolI,                   briller la même flamme.
D'un drap de lin trop blonD, bien lancé, presque ronD
      Obscur, cet ex-votO préservait son credO                         Les ans ont érodé
                                                                  nos attraits les plus beaux.
      La fille fit d'un ciL un début très subtiL                   Mais vois-tu ! La beauté,
      Il l'observa ainsI, danser nue, très ravI                   n’est qu’à fleur de la peau.
  Bien posé sur l'aplomB d'un mamelon de plomB,
        Impudique, infinI, un bijou arrondI                                                Tolliac
  Descendait sur le blonD de son ventre bien ronD
       Ocré, un fin halO nimbait ce braserO

                                     Le 5 novembre 2003
                                    Robert Bonnefoy
La P ume Libre    Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003                               15


   Le jardin des plantes (de Rouen)                        Introspection musicale


     Dans ces allées sablées, aux arbres               Une blanche, une noire, demi croche
                 centenaires,                          Reposent sur le papier, des mélodies
 de ce jardin public que je croyais perdu ;            À coup de sol, de ré, de fa et de mi,
 Ce vieux kiosque à musique battu au vent            La mémoire de l'air va sortir des poches
                   d’hiver,                           Du silence. Le musicien de son monde
    et ces bassins gelés bordés de pierres               S'imprègne, il fait le vide, puise
                  moussues,                            Dans la solitude, la force des rondes.
                                                      Concentré, il s'apprête à griser l'assise,
 attendent endormis, que le soleil revienne           Au rythme de ses bonds. Il fera jaillir
 embraser de ses feux ce royaume feuillu.          Mots de son instrument, comme peintre au
 Animer de nouveau d’une joie souveraine                               pinceau
 le monde des oiseaux que jadis j’ai connu,        Sur sa toile, un oiseau qui use de ses cordes
                                                  Pour les cuis cuis, orchestrés avec un sourire
  lorsque dans le bassin, flottait avec mes        D'âme, une puissance abyssale de ces eaux
                   rêves,                           Sous jacentes qui s'écument pour délivrer
     à peine affiné mon navire de bois.                                 ode...
Mes souvenirs reviennent. Pauvres images
                   brèves.                           Le musicien se sonde, lit sa partition
Courant dans ces allées, enfant je me revois.     En faisant le vide, avant, de toute passion
                                                  D'univers, les sons lumineux faire déferler,
 Ces enfants avec moi, je les ai tous connus.     Dans l'espace, couleurs faire naître, briser...
 Comme eux je galopais et souriais à la vie.
  Ils étaient, et moi même, dans un temps            Une noire, une blanche, triples croches
                    révolu.                           S'animent, sont aspirées, s'accrochent
Nous étions à l’aurore ; Nous étions à l’envie.      Sous les doigts du musicien... il inspire
                                                  Ses heures, les saisons, les peines et les joies...
 Je marche sur mes pas. Je marche vers ma         L'histoire d'un instant qui meurt, il expire...
                     nuit.                          Dans l'obscurité de sa pièce chimérique,
Ces arbres, mes amis, garderons en mémoire             Do, si, la, do, il se balade sur les lois,
 L’enfant que j’ai été et l’homme que je suis.       Lignes qui avivent l'émoi réel, musique
   Ainsi fini le temps. Ainsi fini l’histoire,        Des rêves, des déchirements, bouillon
                                                                        explosif,
  l’épopée d’une vie. Une ronde éternelle.        Un mélange inextricable imprégné du tout,
 Oh ! Temps! Où est passé le meilleur de mes       Des paradoxes qui s'échouent sur les récifs,
                    jours ?                         S'offrent à la vie, au goût du brut, de ces
  Ne peux-tu un moment dans ta course                                grands fous
                   cruelle                          Qui n'ont besoin de lumière, qui savent le
    Où tu perds à jamais mes joies et mes                                silence,
                   amours,                        Les prémices, et les chants d'air, les mains en
                                                                     puissance...
   arrêter de l’horloge le balancier fatal.
  Remettre à sa place les choses d’autrefois                                Pascal Lamachère
  Ce jardin, cet Eden qui fut de mon natal
 Qui fut de mes prières et l’ombre de ma foi.

                                      Tolliac
La P ume Libre    Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003                             16


                 Le renégat                       Je cherche dans le ciel une ultime protection.
                                                  J’ai recours à ta gloire J’implore ta clémence
                                                  pour mon passé douteux fait de désillusions.
 Mon Dieu !... Je suis perdu dans ce monde        Que n’ai-je pas gardé de mes ans l’innocence.
                    désolé.
Mon âme est fatiguée par le mal et le crime,        Je voudrais tant changer et n’être plus le
 qui chevauchent le vent par les monts, les                            même.
                    vallée.                        Je fais un compromis réfutant mon passé,
« Je veux ni Dieu ni maître » écrit sur ma        et je plie les genoux, pour un être que j’aime.
                   poitrine                         Je me sens humilié ; En priant, j’ai pleuré

 fait de moi un relaps et les propos brûlants      et je me sens meilleur. Je cherche l’étincelle.
d’ouailles vindicatives, me clouent au pilori.     Le retour du bonheur ; Le soleil bondissant
On me montre du doigt. Suis-je un mécréant ?        dans mon humble demeure. Même la pluie
      Ou un adolescent hâbleur a priori.                          qui ruisselle,
                                                    ou le temps comme il vient, s’ils nous sont
     Après quelques années je vois tout                            guérissant.
                   autrement.
L’écrit sur ma poitrine n’est plus de bon aloi.                    Ainsi soit-il !...
 Je n’avais de ma vie, eu à aucun moment,         Un marginal vieillissant, est dans
      à plier les genoux ni à subir de loi        l'alternative de choisir entre son mode de vie
                                                  qu'il a définitivement adopté et le recours à
Je le fais en secret. Ma confusion est grande.    l'être suprême qu'il invoque dans une
Levant les yeux au ciel j’implore ton secours     circonstance dramatique. Il pense que cette
   Chez moi, comme un voleur le malheur           requête ne sera bénéfique pour la personne
                   quémande.                      gravement malade qu'il aime tant, que si
 Il s’impose, et me frappe sans l’ombre d’un      Dieu le pardonne de ses erreurs passées. Lui,
                    recours,                      le grand libre penseur, il plie les genoux et
                                                  s'humilie. C'est une grande preuve et épreuve
dans l’être le plus cher que je porte en mon      d'amour.
                    coeur.                        Il faut avoir vu les églises et les temples se
 Ses forces l’abandonnent et ma peine est         remplir au cours d'une guerre, pour bien
                    atroce.                       comprendre ce revirement.
Je souffre de son mal. Je ressens sa douleur
me tenailler les tripes d’une morsure féroce
                                                                                          Tolliac


                  Désordre                                 Comme à un fil suspendue,
                                                             Elle reste accrochée.
             Pareil à un dédale,
           Mon esprit embrouillé,                      Pareil à un élève mal appliqué,
         Ne comprend rien à ce mal,                    J'ai fait une tache sur le futur,
           De mon âme torturée.                     Pour essayer de comprendre le présent,
                                                  A gommer mes décisions, je passe mon temps
         Pareil à un oiseau sans nid,
         Je ne peux trouver la paix,                    Dans la plus grande confusion,
       Et, bien que l'espoir soit permis,                 Une fois Oui, une fois Non,
        Je ne pense qu'à l'imparfait.                   Mes pensées me font une escorte,
                                                          Vers l'inévitable désordre.
        Pareil à un chemin sans issue,                                                   Gagy H
          Ma vie ne peut avancer,
La P ume Libre     Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003                               17

      Interview                                   partitions musicales et CD
                                 de Pierre        d'accompagnement : 18 euros au lieu de 20
                                 Brandao          euros
                                                  - Lucioles magiques, recueil de poèmes
                                                  illustrés de Pierre et Marie, au prix de 13
   A quel genre de Littérature , d’artistes ,
                                                  euros au lieu de 15 euros
   vous identifiez-vous ?
                                                  En cas de commande de deux ouvrages au
Je pense avoir l'esprit poète, mais également
                                                  moins, les frais de port (4 euros en moyenne)
romancier (littérature policière entre
                                                  sont offerts en plus du prix promotionnel.
autres) ; je m'amuse à écrire également des
                                                  Pour plus de renseignements sur les oeuvres,
pièces de théâtre, des scénarios pour films, ce
                                                  vous pouvez vous rendre sur son site (http://
qui me passe par la tête...                       envers-des-rimes.chez.tiscali.fr/)
                                                  Vous aurez également sur ce site la joie de
   Que représente pour vous la poésie , qu’y
                                                  trouver un traité de prosodie ainsi qu'une
   cherchez-vous ?
                                                  pièce de théâtre -vaudeville- complète et
D'abord exutoire d'une souffrance intérieure,
                                                  entièrement libre d'accès.
la poésie est devenue une compagne collant à
mon âme. La maîtrise des techniques et
                                                  Toute demande de renseignement
surtout la liberté de s'en échapper m'a donné
                                                  complémentaire peut être adressée à :
le moyen de faire passer mes sentiments au-
                                                  Pierre Brandao - 3 rue de la Mariennée 17140
delà même mes propres ressentis, pour
                                                  Lagord ou pierre.brandao@libertysurf.fr
toucher le coeur du lecteur. Un frisson
partagé en quelque sorte...
                                                     Quelles sont les autres passions artistiques
    Quels sont les artistes, poètes , ou autres      qui vous animent ?
    qui vous ont le plus touché ?                 Le photomontage poétique : le recueil
Rimbaud, Verlaine, Hugo, pour ne citer que        "Lucioles Magiques", écrit en collaboration
les plus classiquement connus ; Marcel            avec la poétesse "Marie" en est le reflet type.
Chabot, René Char, Gilles Sorgel...
                                                       Pouvez vous dire ou plutôt déclamer en
   Avez-vous, ou envisagez vous, de publier            quelques vers ce qui pourrait vous
   des écrits en édition ?                        représenter, être le symbole de l’essence de
A ce jour, quatre recueils de poésies ont été     votre âme, de vos œuvres, de votre idéal ?
publiés ; deux romans policiers sont              Je reprendrai alors la première strophe d'un
également disponibles. Je finis un troisième      poème, "Le vers" :
roman policier. Les autres oeuvres sont en        "Le vers bat à la sensation.
gestation et attendent une parution               -Il pleure !- et l'encre salée file
imminente (traité de prosodie, pièce de           Sur le papier plein d'émotion.
théâtre...)                                       -Il rit !- et le stylo débile
                                                  Claque sur le papier fragile !"
Remarque "publicitaire" : A l'occasion des
fêtes de fin d'années, Pierre Brandao vous a          Quelque chose d'important à ajouter vous
concocté un petit cocktail littéraire                 concernant, concernant vos oeuvres ?
sympathique à s'offrir ou à offrir :              Ne plus jamais cesser d'écrire, tant que
Pour les passionnés de romans policiers :         l'ombre de la page blanche ne me recouvre
- Vengeance Séculaire au prix de 16 euros au      pas…
lieu de 17 euros
- Rancune Meurtrière au prix de 16 euros au                                            Pierre Brandao
lieu de 17 euros
                                                     NB : Pierre Brandao participe à la
Pour les passionnés de poésie :                      création d'une revue visant à publier des
- L'Amour à fleur d'âme, éditions Cléa,           poètes, dont la communication se fait via le
comprenant un recueil de poèmes, chansons,        forum poétique Poésirama.
La P ume Libre      Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003                              18

     Nouvelle / Conte                               Au fond de lui, en sa chair il était blessé.
                                                    L'enfant essaya de rattraper cet oiseau,
                                                    s'approchant de lui,
             L'enfant et l'oiseau
                                                    A pas silencieux, épargnant les immobiles au
 Un enfant à l’âge d’une grande personne            sol.
Marchant dans un petit jardin provincial,
Promenait ses yeux bateleurs aux                    Réfugié près du chêne. Celui-ci s'occupait de sa
profondeurs des secrets                             blessure,
Que la nature emprisonnée voulait bien              De son bec raclait le corps étranger enduit
montrer.                                            De sang, et de ses ailes, se protégeait des
Aux merveilles de cette flore et de cette           caprices d'Éole.
faune,
Venait se mélanger ce qui créé en chacun du         L'automne, aux heures où le temps est en
spécial,                                            cassure,
Des atmosphères de pensées émotives issues de       Sembla soudain un étrange mélange de
l’essence                                           douleur et de vie,
De chaque âme, donnant à la vie son sens.           Le paysage fit rentrer l'âme en chaque cellule
                                                    Du corps, poussant à la conscience des
Croisant de ses pas un Catalpa, un Arbousier,       instants enfouis.
Des chênes, un Chicot, un Robinier, un
Micocoulier,                                        A l'approche de l'oiseau, tendant les mains,
Un condensé des différentes contrées,               sans aucun calcul,
A terre la récolte de la saison à peine             Les cieux enrhumés, notre gavroche ne put
commencée,                                          contenir une larme.
Des marrons et des feuilles aux couleurs
De la colère bizarroïde pour avoir été              Le froid s'intensifiait, enfonçant plus
éjectées,                                           profondément ses lames,
Et croisant de ses pas des fleurs encore            Les turbulences s'avivaient dans des
flamboyante                                         tourbillons de feuilles mi-mortes,
Qui offraient à la vie un peu de leur âme           Les sages se pliaient, les bancs tremblaient, les
aimante,                                            fleurs se refermaient,
Il effleurait de tendresse sa mémoire rouillée,     Les frêles courraient se réfugier à leur dieu, le
Recherchait au plus profond de lui ce qui           tapis de la saison
l’égaillait.                                        Devint un champs de bataille où rebondissait
                                                    en heurt la cohorte,
Approchant un majestueux Cèdres libanais,           Allant et venant sans compassion, par la
Où une âme frêle de bonheur jouait,                 déraison du temps affolée.
Un oiseau aux plumes blanches, blessé,
Lancé dans une danse au vent attira son             La larme du coeur fut figée au creux de la
attention.                                          vision,
Dans ses cieux naquirent une première               A cheval sur les rivières de l'adulte. Le
question,                                           paysage
Malgré son agilité. Était-il touché dans ses        Était devenu apocalyptique, la lumière
profondeurs ?                                       scellée,
Le gracile continua en corps quelques               Mélancolique se cognait dans les portes
envolées,                                           nuages.
Avant de se poser, semblant quelque peu
pressé.                                             L'oiseau, n'avait pas bougé, n'avait pas été
                                                    touché,
Le coeur d'enfant se dit que l'oiseau dans sa       Par cet assaut encore plus traître qu'un
torpeur                                             Judas,
Jouait de la fierté, laissant paraître l'agilité.   Aussi soudain qu'instantané... Le brouillard
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cinglant fut asséché,                             protester
                                                  Sur son incapacité, la petite voix lui dit :
Lorsque l'enfant parvint à effleurer le gracile
                                                  "N'ai pas peur, c'est seulement ton coeur qui
de ses doigts.
                                                  va m'accompagner
L'oiseau aurait pu se sentir dérangé,             Dans ce voyage, qui j'espère te surprendra
Mais le coeur attentionné lui donnant             agréablement.
                                                  Tu reviendras en ta demeure pour vivre ta
tendresse,
                                                  vie
Évitant la zone hypersensible en douleur,
Il laissa les doigts, puis la main, glisser       Aussi vite, aussi vif, aussi instantanée qu'un
Le long de son dos, dans de simples caresses.     battement".
Chacun donnant à l'autre de son aura. Sans
                                                  Sans plus un geste de l'enfant, dans la grâce
peurs,
                                                  L'oiseau déploya ses ailes et s'élança,
L'enfant pétillait de pouvoir l'approcher,
Et voulait son nouvel ami, ce volatile, le        Effleurant sans un bruit au sol la masse,
bichonner.                                        Pour fendre à nouveau l'air, le vent, suivre la
                                                  voie
                                                  De l'aventure qu'il comptait bien faire vivre à
Il se demandait comment celui-ci avait il pu
                                                  son ami,
être blessé.
                                                  Immobile au sol, figé en une statue de marbre
Était-ce le monde des humains qui l'avait
                                                  endormie.
piégé,
                                                  (Si vous voyez dans un jardin une statue de
Où un malheureux accident avait-il eu avec
un chat en Gaia ?                                 marbre
                                                  aux yeux fermés, c'est peut être simplement
Aussi loin qu'une âme peut en elle voir naître
                                                  un grand enfant
Les premières lueurs de la conscience, il
                                                  dont le coeur est parti faire un voyage en
n'avait de cesse
                                                  compagnie d'un oiseau)
De penser, de reprocher la méchanceté
gratuite, qui le fustigea
Lorsqu'il vit en lui se dérouler le paradoxe de   Après un salut à l'âme qui jouait à la
l'existence.                                      marelle,
                                                  L'oiseau, en compagnie du coeur de l'enfant
                                                  S'envola, d'abord au gré du vent
            Titre
Ses poussières d'étoiles revenant à l'oiseau,
                                                  D'automne, pour ensuite se diriger avec ailes.
une envie de compresse
Texte
Grandit en lui, mais le devança la magique
science                                           Il traversa l'allée des sages du monde,
                                                  Glissa sur le tapis coloré, frôla des feuilles
Des fées gardiennes de cet espace naturel,
                                                  Libérées, évita de peu une dame en deuil,
L'une d'elle s'approcha avec sa baguette,
et sa lumière pour alléger souffrance.            Puis monta, monta, monta au dessus de la
                                                  ronde.
                                                  Le jardin public n'était plus qu'une forme
Une amitié commençait à germer entre les
deux,                                             carrée,
Que plus personne ne venait déranger, pas         Et la maison de notre gavroche n'était plus
même une frêle                                    qu'un point.
                                                  Celui-ci porta son regard sur le lointain,
Qui réinventait pour s'occuper un petit jeu,
Près du cèdre Libanais, faisant avec des          Émerveillé de vivre cette expérience
                                                  inopinée.
feuilles et un marron, une marelle.
                                                  Ses sens se mirent petit à petit au diapason
Lorsque le coeur se concentra à nouveau sur       De ceux de l'oiseau qui avait décidé
des plumes coupées,                               d'entreprendre
Il lui sembla que l'oiseau lui parlait            Un long voyage pour le plaisir de son nouvel
                                                  ami.
Par l'intermédiaire des ondes de la pensée.
Celui-ci voulait l'inviter à voler.
                                                  Lorsqu'ils survolèrent un grand pont,
En double surprise, avant qu'il ne put
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Le coeur d'enfant s'enquerra : "Où m'emmènes-     Dans ces moments l'oiseau et lui eurent la
                                                  chance
tu comme cela ? ".
                                                  De ne pas finir écrasés, fusillés, explosés,
L'oiseau : "Là où tu trouveras le sens. Ne te
fais pas de souci".                               De ne pas plier à jamais sous cette
                                                  malheureuse errance.
Et l'oiseau vola, vola, vola, faisant voir du
                                                  En l'oiseau l'enfant s'était terré,
paysage à son invité,
                                                  Coulant quelques petites larmes
Des prairies, des forêts, des mers d'eau, de
glace et de feu,                                  Sous ces écrasantes armes,
Des rivières, des fleuves, des montagnes,         De tout son être par l'horreur glacé.
Des jardins, des maisons, des monument, des
                                                  Le gracieux sentit la douleur gagner son ami,
villes,
                                                  Il lui susurra : " Ne garde pas en toi tout ceci,
Et tel un grand et généreux mage, l'ivresse le
gagnait                                           Cela fait partie du monde, ce qu'il en est fait,
De temps à autre en vrille.                       mais la vie,
                                                  Elle, a trop de trésors à dévoiler,
                                                  Pour que la joie du cristal soit gâchée".
Il l'amena partout, lui fit voir toute sorte de
lieux,
                                                  Pour lui éviter de souffrir plus longtemps,
De la terre jaune, marron, verte, toute une
                                                  Il éveilla ses sens au firmament,
palette de couleurs
                                                  Entra dans la danse au vent,
Enrobées de parfum qu'il huma au bonheur,
Des fleurs, des arbres, des insectes, des         Fit frissonner de ses plumes à sa chair
                                                  Les atomes de l'univers,
animaux
                                                  Se laissa allé en les mélopées
De différentes contrées qui le mirent dans le
                                                  Des sages et des auréolés,
beau,
                                                  Plongea dans les essences des palettes,
Des différents souffles d'âme de la vaste faune
et flore                                          De sorte que les battements furent en fête.
Qui fit quémander à l'enfant en corps.
                                                  Pour couronner le tout, il embauma son coeur
                                                  d'espoir,
Il eut aussi le plaisir du chatoyant soleil,
                                                  L'amenant dans une ville éloignée de la
De la pluie brumeuse et orageuse, de l'arc-en-
ciel,                                             sienne, où il put voir
Des lacs enneigés et des aurores boréales,        Celle que de tout son coeur il voudra Aimer.
Le plaisir de contempler les aubes et             Ils s'étaient posés à sa fenêtre. Elle était
                                                  endormie.
crépuscules,
                                                  Elle inspirait un je ne sais quoi d'infini,
Les paysages aux lueurs des astres et des
lumières humaines,                                Emmitouflée dans son lit… elle souriait.
Le coucou au passage de l'oiseau, des
                                                  Qu’elle est belle !… L'enfant sortit
scintillantes étoiles…
                                                  définitivement
Il eut aussi le malheur de voir les polluantes    De torpeur au silence des ailes. D'envie il
bulles,                                           mourrait
                                                  De l'apprendre dans ses bras,
L'homme et les femmes se déchirer, jeter à la
vie mauvais sort,                                 De déposer en sa flamme à chaque instant de
                                                  la joie.
Il vit des bagarres, des crimes, des mondes
baignant dans la haine,                           Elle s'éveillait, tout doucement,
Des gens dans des champs de rouge mort,           Laissa éclore sa conscience au soleil
Des gens aussi emportés par des accidents de      pénétrant…
la nature,
                                                  Qu'elle est belle !…Il percevait en ses cieux les
Et la perte de l'humanité dans des envolées
sang futur…                                       nuances de son âme,
                                                  Sentait d'elle s'émaner l'indicible sentiment
La P ume Libre      Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003                           21


qui le transcendait,                              L'oiseau, sans ajouter mots,
                                                  S'envola… et il vola, vola
A le rendre muet dans des rythmes accélérés.
                                                  Vers ses horizons…
Qu'elle est belle !... Il voulut en l'instant     Laissant l'Homme à ses maux
reprendre forme,                                  En passion…
Courir vers elle, l'enlacer d'Amour,
                                                  Le marbre s'aviva... l'enfant rouvrit les
Lui raconter, lui parler sans détour.
                                                  yeux…
Un instant d'éternité, son regard sur l'oiseau
se posa,                                          Il était dans le lieu
Leurs yeux se croisèrent,                         Où il avait rencontré
                                                  L'oiseau blessé…
L'un en l'autre se fondèrent,
En un éclair d'Amour fleurant bon l'émoi…
                                                  Résonnait en corps
L'oiseau ne put retenir tout cela en lui,         L'ouverture en son for…
Il dit ses dernières paroles à son ami :
                                                Il retrouva petit à petit
"Voilà, je t'ai amené au début de ton voyage.
                                                Son esprit…
Je t'ai fait partager mon existence,
Et il est maintenant tant que tu remplisses les
                                                "Merci à toi mon ami…"
pages
Avec l'encre de tes rêves
                                                                               Décembre 2001
Qui se réaliseront par patience.
                                                                          Pascal Lamachère
Merci
D'être mon ami…".


        Chansons                                         "Ca, c'est d'la Magie ! Maman !"
                                                             "Maman", ce mot si doux,
                                                        à l'accent mélodieux, qui à lui seul
         Les Petits Lutins malins
                                                          chante les accords du Bonheur.

      "Ca, c'est d'la Magie ! Maman !"                "Ouh ! Ouh ! Maman, t'es dans la lune !
 me dit ma fille Aurore, du haut de ses cinq                   T'as pas entendu ? :
                      ans.                                  Avec mon chapeau pointu,
                                                              moi je veux être Fée !
              "Ca, c'est d'la Magie !"                Et ma chevelure ondulera dans le vent
               Aux pays des petits,                    comme les vagues bleues de l'Océan !
             il n'y a jamais d'ennui.
                                                          Je volerai très haut dans le Ciel,
   "Moi, plus tard, puisque l'Égypte existe        et assise sur mon nuage, Fi de Perlimpinpin,
                     encor',                               Moi, c'est de la poudre à rêve,
       c'est décidé, je serais Pharaon !"                  que je soufflerai sur le Monde."
Lui rétorque son frère, qui est déjà un grand !
                                                   "Ouh ! Ouh ! Maman, descends d'ton nuage !"
               Et maman pense :                     Grogne un papa bougon, tout poussiéreux,
        "Aux pays des petits moutons,                      sorti tout droit du placard, et
          qui broutent le vert gazon,                          qui ne sait plus rêver.
     je planterai des petits lutins malins,
              qui au petit matin,                  "Aurait bien besoin d'un p'tit coup de poudre
    iront jouer dans la pluie et ses flaques,                          à rêve,
         pour éclabousser les limaces !"                               celui-là !
                                                     Crois bien que j'vais commencer par lui !"
La P ume Libre     Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003                            22


     "Allons ma Fille, sors tes potions,                Le dernier rouleau qui restait !
                                                      C'est pas bien grave s'il cache tout
             ton bocal à malice,
                                                                    Qu'il dit
         tes éprouvettes à délices,
        et de ta baguette magique,                     Car quoi qu'il fasse on dit de lui :
            jettes le sort à papa,
                                                                     Refrain
      Celui de lui rendre à nouveau :
                                                      C'est pas bien grave s'il gâche tout
                Le Sourire !"
                                                                    Qu'il dit
                         Planète interdite          Puisqu'à chaque fois papa pardonne
                                                              Les draps découpés
                                                                L'oreiller crevé
                                                   L'duvet fait d'la neige dans la chambre
                 Gentil malin                                   Le pot renversé
                                                             La soupe dans l'évier
                                                       Juste quand les invités sonnent !
     Comme tous les p'tits gars, pardi.
                                                     C'est pas bien grave s'il gâche tout
              Gentil, gentil,
                                                                    Qu'il dit
      Voyez donc ça quand il sourit !
                                                      Car quoi qu'il fasse on dit de lui :
              Gentil, gentil,
        Gentil mais malin aussi !
                                                                     Refrain

      C'est pas bien grave, une farce,
                                                     C'est pas bien grave s'il tache tout
                   Qu'il dit
                                                                   Qu'il dit
      Puisqu'après coup papa rigole :
                                                      Puisqu'après lui maman décape
              La porte claquée
                                                            Moquettes et papiers
             Bing ! sur le pallier
                                                             Partout gribouillés
     Les clefs coincées dans la serrure
                                                     Grâce aux feutres que rien n'efface
              Du mauvais côté
                                                            L'doigt dans l'encrier
           Comme pour taquiner
                                                             Goutte sur le cahier
     Maman qui toque et carillonne.
                                                         Le jour où il faut le signer
      C'est pas bien grave, une farce,
                                                     C'est pas bien grave s'il tache tout
                   Qu'il dit
                                                                   Qu'il dit
     Car quoi qu'il fasse on dit de lui :
                                                      Car quoi qu'il fasse on dit de lui :

     Ce p'tit bout d'homme n'est-il pas
                                                                     Refrain
                Gentil, gentil,
     Comme tous les p'tits gars, pardi.
                                                      C'est pas bien grave s'il jette tout
           L'adorable chérubin !
                                                                    Qu'il dit
                Gentil, gentil,
                                                      Puisqu'après tout ça débarrasse
      Voyez donc ça quand il sourit !
                                                            Les billets, les chèques,
       Ah oui vraiment, quel ange !
                                                              Les factures avec
                Gentil, gentil,
                                                     En avions s'envolent par la fenêtre
         Gentil mais malin aussi !
                                                              Dans le caniveau
                                                         Voguent les feuilles d'impôt
    C'est pas bien grave s'il cache tout
                                                       Le soir où papa doit les rendre
                  Qu'il dit
                                                      C'est pas bien grave s'il jette tout
    Puisqu'après lui maman retrouve :
                                                                    Qu'il dit
            La montre au frigo
                                                      Car quoi qu'il fasse on dit de lui :
            Le réveil dans l'eau
       Le matin où papa se lève tôt
                                                                     Refrain
             Dans la cheminée
               Le papier W-C
La P ume Libre   Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003                          23


     C'est pas bien grave s'il chipe tout              Mais la visite d'un voisin
                   Qu'il dit                         Me flanqua son rhume des foins
    Car ce n'sont même pas nos affaires               J'ai jeté mes fleurs et ce cri
           Deux lattes de plancher                       " Me voilà mal parti " !
               Clouées en épée
     L'rideau en cape de mousquetaire                Tout ruinant mes projets mûris
           Les portes sans poignée                        Pour aller voir ma mie
              Pour agrémenter                         J’ai ressorti ma vieille pétoire
          La visite du propriétaire.                 Pour me faire sauter le ciboire
     C'est pas bien grave s'il chipe tout              Puisque le ciel le veut ainsi,
                   Qu'il dit                               Adieu donc à la vie !
     Car quoi qu'il fasse on dit de lui :
                                                     C'est juste alors que j'entendis,
                                                          Que je pus voir ma mie
     Ce p'tit bout d'homme n'est-il pas               Venue à pied malgré l'ondée
                Gentil, gentil,                    La goutte à l'oeil, la larme au nez.
     Comme tous les p'tits gars, pardi.          Faut-il qu¹elle m'aime tant pour braver
           L'adorable chérubin !                         Les dangers que j'ai fuis ?
                Gentil, gentil,
      Voyez donc ça quand il sourit !              J'n'écout'rai que mon coeur, promis,
       Ah oui vraiment, quel ange !                       Pour aller voir ma mie
                Gentil, gentil,                       Ignorant temps et contretemps
         Gentil mais malin aussi !                  Même nu j'irai, suant, mouchant,
                                                     Heureux qu'elle ait sauvé ma vie
                    Jean-Marie Audrain                    Et notre hymen aussi !

       Pour aller voir ma mie                                      Jean-Marie Audrain


     J'ai chaussé mes souliers vernis
          Pour aller voir ma mie
       Mais un télégramme anodin                            Le Petit Bossu
  M'apprends qu'elle est chez son cousin
      J'ai remis mes gros sabots gris
                                                       Venez, entendez l'histoire
         En me disant " tant pis " !
                                                             Du Petit Bossu.
                                                      Oyez, seigneurs des manoirs
        J'ai étrenné mon patchouli
                                                           Et gens de nos rues :
           Pour aller voir ma mie
                                                     Alors que vous n'étiez pas nés,
      Mais en achetant ma gazette
                                                         Se déroulait un drame ;
      On me prévient d’une tempête
                                                    Un homme errait chez les damnés
       Je me suis dit, sous mon abri
                                                         Pour racheter son âme.
          " Partie remise, pardi " !
                                                     Un nain descendait aux enfers,
                                                          Se perdant à jamais.
      J'ai loué un noir queue de pie
                                                        "Petit Bossu" il s'appelait
          Pour aller voir ma mie
                                                        Et personne ne l'aimait !
      Mais un coup de fil opportun
    M'annonce qu'il n'y a plus de train
                                                         Séant, laissez-moi tisser
        J'ai dû repasser mon habit
                                                            Le fil qui se trame.
           Maudissant ce sursis.
                                                        Devant tant d'obscurité,
                                                            La raison se pâme.
         J'ai coupé mes roses rubis
                                                       N'allez pas tirer vos enfants
          Pour aller voir ma mie
                                                        Du fond de leur sommeil
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  • 1. La Plume Libre n°20 Site : http://laplumelibre.free.fr Courriel : plumelibre@free.fr Décembre 2003 e 26 um e Lib re o étiqu auteurs P dp fon La ont participé l en à ce numéro rna de 24 pages J ou En ouverture : Jeu d’écrits : 6 auteurs Là où le soleil se sont exprimés à partir de aime la mer « La plume virevolte » d’Yves Drolet lancée par Blues Poème récité Crépuscule de Jacques Dognez Prosodie illustrée : Sylvie et Pascal nous font découvrir Poèmes en langues la schaltinienne ! étrangères : en turc avec Üzeyir Lokman Çayci Les en allemand avec Syvie Freytag Citations humoristisques Poèmes à l’air de Marc du temps : Ode et Escayrol Régine Foucault nous emportent... Poèmes sur thème : La Plume Catherine, Sylvie,Flora, Blues, Sen, Wahid, Mikael Les auteurs à et Damien furent l’affiche : inspirés ! Tolliac Christian Cally Robert Bonnefoy L’Interview Gagy H. de Pierre Brandao Le Conte « L’enfant et L’oiseau » Et pour finir les de Pascal Lamachère Chansons de Planète interdite et Jean-Marie Audrain
  • 2. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 2 Site : http://laplumelibre.free.fr Courriel : plumelibre@free.fr La Plume Participants Leurs courriels ou sites Libre n°20 Jean-Marie Audrain jaudrain@caramail.com Blues Robert Bonnefoy robert.bonnefoy@club-internet.fr Pierre Brandao pierre.brandao@libertysurf.fr Christian Cally chantily@bigpond.net.au Üzeyir Lokman Cayci uzeyir.cayci@wanadoo.fr Damien damien_spleeters@hotmail.com Jacques Dognez jacques.dognez@skynet.be Edito Yves Drolet drolety@videotron.ca Catherine Escarras melly@club-internet.fr Marc Escayrol http://www.escayrol.com Novembre s'évade, décembre Flora flo.d@noos.fr arrive, le froid en parade Régine Foucault http://perso.wanadoo.fr/mondalire s'installe sur nos rives... Sylvie Freytag sylvie.wassong-freytag@laposte.net Puissiez vous passer de bonnes Pierre Fetz http://perso.wanadoo.fr/arciel88 fêtes, un bon mois, bien au Yveline Gaspard bb_blue50@hotmail.com chaud, dans la joie, l'amour et Grizou les mains de l'amitié... Gagy H i_gagy@yahoo.fr Et voici le 20ème numéro de Sen K sen-k@wanadoo.fr Plume Libre, fêtant les un an et Pascal Lamachère Lepoetethorgal@aol.com un peu plus de ce journal. Vous Mikaël mikael.vei@voila.fr y trouverez l'interview de Wahid Mochtagh mochta144@hotmail.com Pierre Brandao, poète écrivain Ode http://zodode.5.50megs.com dont vous pourrez commander Planète interdite olivier.abadi@wanadoo.fr des livres (cf interview ou Tarafame tarafame@hotmail.com rubrique Annonce/Concours). Tolliac tolliac1@tiscali.fr Vous découvrirez aussi des somptueux poèmes reçus pour Rédacteur en chef : Pascal Lamachère un concours sur le thème de la Le contenu rédactionnel est sous le © des auteurs plume, lancé en début d'année. Il n'y a pas de primé non pas Sommaire faute de participants, mais parce que chacun des poèmes - En ouverture...……………...…………………………..…….. 3 envoyés a quelque chose de - Annonces /Concours……………………………..……..….... 4 particulier, qu'il est bon de lire, - Jeu d’écrits à plusieurs…...………………..……...……..…. 5 et j'espère que vous aurez - Poème récité …………………………………………………… 5 plaisir à lire ce numéro... - Prosodie illustrée…………...…………………..……..……... 6 - Poèmes en langues étrangères…………..……..……..….. 6 Si vous désirez vous faire - Poèmes à l'air du temps…………………..………..……..... 8 interviewer, faire connaître un - Pensées de Pierrot ……………..…………..……..……….… 9 poème ou une chanson, il vous - Citations……………………………….……………..……..…… 10 suffit de prendre contact avec - Poèmes du concours sur la plume……………..……...…. 10 moi par plumelibre@free.fr. - Poèmes d'auteurs à l'affiche…………...……..……..….…. 13 - Interview……………………………………..……..…...…….... 17 Pascal Lamachère - Nouvelle / Conte………………………..……..………….…… 18 - Chansons …………...……………..……….…………………….. 21
  • 3. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 3 En ouverture Ici naît le monde L'Histoire Qui jamais ne s'écrit, Là où le soleil aime la mer Mais qui coule comme le flot Regardez là D'un battement de coeur Aux portes du monde, Entre nous deux... Là près du rosier en fleur Doucement suivant la vague Là-bas regarde En esquivant les épines Fuyant les artères caverneuses Et vous mirant dans le reflet du soleil Il découvrira l'Amérique Qui se berce sur une feuille tendre, Rêve mirifique Suivant la route des ancêtres Qui ne sera jamais la fin des cieux... Qui naît de découverte en découverte À chaque battement de votre coeur Attention ! Vous voilà Il faut suivre le rayon de soleil Soudainement au pied des monts... Celui qui glisse sur la feuille tendre Celui dont la rose se repaît Regardez Sinon ton cœur te mène à la roseraie... Là naissent les orients fabuleux Là vivent les abeilles Les soleils hermaphrodites Mon amour Là qui dansent dans la nuit de ces vacarmes Et parfois mes regrets mélodieux Mais ici s'écourtent mes jours La mer avec ses reflets pourpres Et la pluie qui vient m'éloigne à jamais... Étale ses apparats merveilleux... Ici le soleil se baigne sans ombre Attention ! Et les vagues qui le portent Il faut vraiment suivre le rayon de soleil S’embrasent à son jeu... Et alors Ici défilent les Europe Vous verrez cet au-delà des Amériques Les conquistadors amoureux Cet univers immense et chimérique La sève des Balkan de rêves Qui vous reçoit les bras ouverts Et l'amour de Juliette Ici naissent les cieux Pour un Roméo éperdu... Là où le soleil aime la mer.. 15/11/03 Ici naissent les Afrique ©Yves Drolet Continents ténébreux qui s'enfuient dans l'ombre verte Des forêts de ligneux... Ici le ciel se perd Quelques fois sur le sable il va sautillant D’une dune à une autre essayant de fuir le jour... Ici naît l'Afrique Dans l'onde du fleuve Qui va d'une mer à un autre plan du monde... Regarde comme ces fleuves sont envoûtés par les mers d'Asie Par l'océan Mongol La grande dérive des Chine antiques Et des Japon mystérieux...
  • 4. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 4 Annonces/ Le 18ème Prix Littéraire International Concours "Francophonie" (Amitié et Solidarité) est ouvert à tous les poètes, auteurs et écrivains, de langue française, du 1er novembre 2003 A l'occasion des fêtes de fin d'années, au 15 mars 2004, dans les catégories : Pierre Brandao vous a concocté un petit -Poésie classique - Poésie libre, libérée - cocktail littéraire sympathique à s'offrir ou à Nouvelle (policière, fantastique, aventure) - offrir : Texte de chanson. Pour obtenir le règlement (contre 1 enveloppe préadressée et 2 timbres - Pour les passionnés de romans policiers : ou 2 coupons-réponse postaux - Vengeance Séculaire au prix de 16 euros au internationaux), contacter : Christian lieu de 17 euros Ulmer - Prix Littéraire Francophonie - 25 - - Rancune Meurtrière au prix de 16 euros au Place des Pyrénées - 641250 - Mourenx lieu de 17 euros (France) - E-mail : christianulmer@free.fr Pour les passionnés de poésie : ************************************************ - L'Amour à fleur d'âme, éditions Cléa, comprenant un recueil de poèmes, chansons, partitions musicales et CD Tache d'encre 2004 Le but du projet : d'accompagnement : 18 euros au lieu de 20 publier le projet sous forme de recueil de euros nouvelles pour ensuite le diffuser dans les - Lucioles magiques, recueil de poèmes librairies et sur le site Internet de Art Zoom. illustrés de Pierre et Marie, au prix de 13 Les revenus des ventes reviendront aux euros au lieu de 15 euros auteurs qui y auront participé. Le but premier du projet est de promouvoir le talent En cas de commande de deux ouvrages au et d'encourager la création littéraire. Thème: moins, les frais de port (4 euros en moyenne) (aucun thème n'a pas encore été décidé pour sont offerts en plus du prix promotionnel. l'instant mais nous vous encourageons à laisser vos suggestions et commentaires). Pour plus de renseignements sur les oeuvres, Début du projet: Janvier 2004 , durée du vous pouvez vous rendre sur son site l’Envers projet : 12 mois (du 1er janvier au 31 des Rimes. (http://envers-des-rimes.chez.tiscali.fr/) décembre 2004). Nombre de participants : 12 Vous aurez également sur cette page la joie au grand maximum. Inscription: d'y trouver un traité de prosodie ainsi qu'une info@artzoom.org pièce de théâtre -vaudeville- complète et entièrement libre d'accès. Pascal Lamachère Toute demande de renseignement complémentaire peut être adressé à : Pierre Brandao - 3 rue de la Mariennée 17140 Lagord ou pierre.brandao@libertysurf.fr *********************************************** Concours de poésie AZED 2004 sur le thème "le dernier mot", ouvert aux auteurs francophones du monde entier : http://azed.maless.com
  • 5. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 5 Jeu d’écrits à plusieurs Pascal Lamachère Ses myrtilles ne voient les nuages "La plume virevolte..." Arriver, trop occuper à humer, Blues A s'ouvrir à l'indicible, soudain, Une explosion, un bond mal en fin J'ai frôlé de la main Grizou cette larme qui naît à l'aube de tes yeux… Merci de transmettre vos vers par courriel, Tarafame les meilleures propositions seront publiées au fil des prochains numéros. Cette larme de joie, chaude, légère, fragile, Vient danser au creux de ma main Avant de sécher pour ne laisser aucune Poème récité trace. Les premières lueurs caressent l'horizon neuf. Crépuscule Ton sourire s'éveille et s'élargit Dans le bleu perle du ciel limpide. Le paysage se peint de noir La lune pointe son regard Sur le rivage du premier rendez-vous, Figée dans un ciel étoilé Toi et moi, sommes bercés par la musique Me caressant de ses rais délicieuse des mouettes, Soudain brisée par les éclaboussures des Assis sur un banc de pierre vagues L'esprit entre ciel et terre Qui frémissent au gré du vent. Doux instants de sérénité Sylvie Freytag Illumination de mon passé Et le jour venu sur cette plage, Bordé d'une douce chaleur j'entends s'affoler mon coeur J'écoute la voix de mon coeur à chacun de tes pas. Souvenirs de chaque moment tu te rapproches, tu me sembles si fragile Evocation de tendres instants Et telle une sirène souveraine de ses charmes, tu m'attires dans le bleu profond de tes Quête de ce regard lumineux yeux… Qui m'emporta vers les cieux Yveline Gaspard Découverte du monde "bonheur" Dans ce monde de terreur Nous convolons à l'or en graciles Cygnes sous la passion de l'oriflamme, Ramené de mon hypnose Jouons avec l'écume et les camaïeux, Je quitte cette métamorphose Puis mon sourire se mêle au tien... Mais… Où est donc ta main ? Le bonheur était intense, Égarée dans les méandres du destin… C'était hier... frôle ma main Les instants d'errance... Ce qui est gravé en moi Pascal Lamachère Jamais ne s'oubliera A la croisée d'un chemin Dehors, les Cheveux du Soleil Je retrouverai ta main… Traverse une vallée d'étoiles, Jusqu'à l'ombre, nos rivages Jacques Dognez Pour l’entendre récité sur fond musical : Dans un espace, s'émerveille http://laplumelibre.free.fr/crepus3.mp3 Un coeur, la joie le voile…
  • 6. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 6 Prosodie illustrée Poèmes en langues Schaltinienne étrangères Infinie détresse Herbst-Haïkus Ce que tu me manques ! J’ai tant besoin de toi ! Vaut-elle la peine d’être vécue, mon existence ? Sur mon coeur meurtri, sur ma vie vide de sens, Haïkus de Ton silence absolu pèse de tout son poids. l’automne Je te cherche sans cesse, par tous les chemins. Ein kalter Wind bläst A chaque instant, je pense seulement à toi. In den tanzenden Blätter : Sans toi, je ne suis plus moi, je ne suis plus rien. Novemberfreude. Ma force de vie, c’est ton regard, ton sourire, Traduction Tes baisers, tes caresses, tes gestes, ton rire. Un vent froid souffle Si je suis lasse, c’est que je t’attends en vain ! Dans les feuilles qui dansent : Sylvie Freytag Joie de novembre. *** Paysage enchanteur ** La douceur de l'hiver est au songe du fond, Der starke Herbstwind Non loin de la magie animant les étoiles, Reißt mitleidslos die letzten Anges immaculés font vibrer le cristal, Blätter vom Baum ab. Se déversent à l'or les cieux de passion Les fées de l'univers s'installent en riant Traduction Sur les nuées de l'air, pour leurs ailes un don Faire à toute la terre, et déverser du chant Le vent fort de l’automne Arrache impitoyablement L'envoûtement prend corps sur fleurs de lumière, Les dernières feuilles de S'embrase en choeur le "vol" créé par faits d'hiver l’arbre. Paysage enchanteur est fée de notre sang Sylvie Freytag Pascal Lamachère *** Explication : la schaltinienne simple décroissante est un poème à forme fixe de 10 vers composé de 1 quatrain (abba), 1 tercet (cac), 1 distique (dd), 1 vers isolé (c).
  • 7. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 7 Varolus Üçgeni Le triangle de l’existence Ben ve onlar Moi et eux Köselerindeyiz Sommes aux coins Varolus üçgeninin... Du triangle de l'existence. En fakiri benim Je suis le plus pauvre Çirilçiplak... Tout nu. Acilarin üstlerine basarak J'ai pénétré parmi eux Girmisim aralarina. En marchant sur les souffrances. Etrafima toplanmislar Les papillons Kelebekler... Se sont amassés autour de moi. Büyütmek için beni Pour me faire grandir Güllerime konarak... En se posant sur mes roses. O zamanlar A ces moments-là Derin derin nefes almisim J'ai respiré profondément Gelecegin gözlerinden sizan En regardant les larmes Gözyaslarina bakarak. Coulant des yeux de l'avenir. Adimi "hasret" koymuslar Ils m'ont donné le nom de « nostalgie » Eflatun renkli düsünceleri En extirpant de mon essence Siyirarak özümden Les pensées couleur violette Güle benzesin diye. Pour qu'elles ressemblent à la rose. Küçük adimlarimi Ils ont porté à leur bonheur Tasimislar mutluluklarina Mes petits pas Bu yetmemis Mais cela n'a pas suffi Bakislarimla islanmislar Ils ont été mouillés par mes regards Uzatarak dudaklarini En tendant leurs lèvres Yanaklarima. Vers mes joues. "Anam... babam..." dedirtmek için Ils ont ajouté leurs insomnies Uykusuzluklarini eklemisler Pour me faire dire « oh parents » Yüreklerine En construisant des ponts Sevgiden köprüler kurarak. Dans leurs cours. Ben ve onlar Moi et eux Köselerindeyiz Sommes aux coins Varolus üçgeninin... Du triangle de l'existence. En fakiri benim Je suis le plus pauvre Çirilçiplak... Tout nu. Acilarin üstlerine basarak J'ai pénétré parmi eux Girmisim aralarina. En marchant sur les souffrances. © Üzeyir Lokman Çayci Paris, le 14.11.2003 Üzeyir Lokman Çayci Traduit du turc par Yakup Yurt
  • 8. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 8 Poèmes à l’air Force magique et éternelle du temps Joie pure au sel de mes larmes III De l'amour, du fleuve, de l'hiver De l'Hiver I Liberté blanche sans frontières de rêves De l'Amour Luminosité d'un jour de source Plus blanche que l'Immortelle Je viens encor te parler de mon amour Elle est là, géante comme le Fleuve Qui a rempli le Fleuve de ses larmes Elle et mon Saint-Laurent Jusqu'à ne plus voir l'horizon Jusqu'à ne plus me voir Leurs épousailles se font vierges Annonciatrices de l'Oeuvre Perdue dans les brumes qui s'élèvent Qui se recrée sans fin Entre ciel et terre Je le cherche Beauté blanche, comme un baume Aux fatigues du jour Si tu le vois, dis-lui que je suis là Repos de l'âme Debout à faire le guet sur une congère Musique aux abîmes des désirs Sur une île du Fleuve, là-haut à l'Est Qui embrasent les horizons Habillée de chaleur et d'espérance Il me reconnaîtra De ta froidure naîtront des amours charnelles Dans cette haute chambre des mystères Dis-lui aussi que ni les vents Naîtront tes filles et tes fils Ni les tempêtes d'hiver Ne me feront bouger Ma Cathédrale blanche Tu as conservé l'imaginaire de mon enfance Je tiens la flamme du bout de l'âme Immaculé est le puits de mon désir Je ne la passerai qu'à lui Je puise mon rêve à tes grandes eaux de neige II *** Du Fleuve Et les joues rouges au seul frôlement de ta froidure Aussi loin qu'à Rimouski L'oeil pétillant de tant de Beauté Mon majestueux fleuve de janvier Je fais fièrement le guet Me fait rêver Mon âme et mon coeur ancrés sur une blanche congère Je ne m'endors point au coucher du soleil froid Tel le phare sur l'île au milieu du Fleuve de Ses pourpres m'enchantent janvier Ils font danser le monde Du crépuscule au crépuscule Sous l'aile de l'Oiseau Je tiens la flamme de mes amours Mon Fleuve glacé en ses rivages Emplit mon coeurd'une musique d'éternité Ode Je l'ai vu ce soir S'avancer tel l'Ange de Silence Je l'ai vu, beau comme un Prince Qui ensorcelle sans savoir ni pourquoi
  • 9. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 9 Les couleurs de l’hiver *** C'est le mois du jouet, Aux derniers horizons des brumes qui s’irisent C'est le mois des cadeaux. Aux confins des frimas déposés par l’hiver On entasse les paquets, Ce frisson sur ma peau se propage et attise On sort les oripeaux. Des souvenirs plus froids que les souffles polaires Ciel absent sans étoile, Aux sources enivrantes de l’amour éternel Lumières artificielles, Où j’avais espéré étancher mes désirs Chacun tisse sa toile C’est la douleur vive d’un sentiment cruel De joies bien matérielles. Qui silencieusement me blesse et me déchire Pierrot est médusé Aux folles espérances et aux espoirs stupides Par cet acharnement. Sans le vouloir vraiment je m’étais mise à croire Le rêve est écrasé Le coeur qui s’emballe à la lumière limpide Par tout ce mouvement. D’un amour exprimé au profond d’un regard *** Au jour qui arrive je me sens démunie Où mes yeux apprenaient à voir les couleurs Après la folie des cadeaux, La palette des teintes brusquement s’appauvrit La perspective d'un bon repas, Et c’est le fusain noir qui dessine ma peur La nature et son blanc manteau, La neige crisse sous nos pas. D’une vie sans espoir Pourtant… Le froid vif envahit nos peurs Quand il tue parfois au dehors Au delà de l’hiver je veux voir le printemps Sans effacer nos p'tits bonheurs Le bleu ciel le jaune soleil le vert des champs Car souvent l'Amour est plus fort. Et sentir sur mon corps la chaleur nouvelle D’une saison porteuse de force originelle Pierrot se glisse dans la nuit Régine Foucault Scintillante de flocons d'étoiles, Du regard une étoile il suit, L'Avén'ment se cache sous un voile ! Pensées de Pierrot *** Pensées de Pierrot en décembre C'est la semaine de Noël. Pierrot guette par les fenêtres C'est la chevauchée de l'Avent... Pour découvrir l'Emmanuel. Pierrot prend la route de Noël, Actuellement où peut-il être? Malgré le froid, malgré le vent, Les problèmes des fils d'Ismaël. Dans notre monde en gestation, Les faux prophètes se multiplient, Pierrot sait que l'environnement Chacun y va de sa chanson, Aux êtres vivants semble hostile, Et bien malheureux qui s'y fient. La nature est au goût du temps, La Paix nous paraît bien morfils. Les enfants-rois, ce sont les nôtres. Encore petits ils font rêver. Si tous les hommes vivaient d'amour, Le jour où ils deviennent apôtres, Couteaux rentrés et moins vautours... Ils cessent de nous émerveiller ! Pierre Fetz
  • 10. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 10 Citations On cherche tous nos maîtres Dans les bois, dans les fêtes ! Il en est pour la plume La retraite est la hantise des On cherche dans nos coeurs Comme pour l’amant, parachutistes car ça leur La mesure du bonheur ! Il faut en changer vite fait un vide On cherche avec ardeur Sinon elle se fend ! Et au ventre, la peur, Si vous nagez dans le On voudrait s’envoler Terminons cet envol bonheur, soyez prudent, Sur les ailes du temps Dans les nuées célestes, restez là où vous avez pied Et tout recommencer Jonathan relis-moi Comme chez les enfants ! Les conseils de ton « maître » Dans un régime fasciste, on Que je les chante encor n’apprend pas "je suis, tu es" Il suffit d’une plume Les soirs de Maldoror. mais "je hais, tu suis” Et d’une couleur brune D’un léger zéphyr bleu Mieux vaut habiter une Pour que vienne la lyre ! 3 février 1999 maison en L qu'un château Catherine Escarras hanté Il suffit d’un clavier Et savoir en jouer La société de consommation Selon qu’on veut donner porte mal son nom, car un Mots ou musique sacrée ! Les plumes d’or con ne fait généralement pas de sommation avant de dire Les claviers sont multiples une connerie en société Elles étaient là, inertes Leurs formes dynamiques Tombées en pure perte Citations extraites de La plume va au vent, Elle allaient s’envoler Mots et Grumeaux de Plus libre, vers l’antan ! Le vent les soufflerait Marc Escayrol Telles des pailles frêles L’épée est son parjure http://www.escayrol.com Arrachées à des treilles. Au clavier, point de parure, Notes rondes portées Puis une autre tomba Pattes de mouches ailées Comme après un combat Poèmes sur le Beethoven n’entend pas L’heure devenait grave thème : La Plume Le chant des éperviers ! C’était celle des braves Une plume tombée Et TOI, simple humain Et trois de ramassées Poèmes reçus entre janvier Ou dieu plus qu’incertain Était-ce le destin Oseras-tu nier et avril 2003 et retenus pour Réservé aux serins ? La présence des claviers ? le concours sur ce thème. Les visiteurs reviennent Blanches comme la neige Et Jacquouille la bedaine Fines comme des arpèges Fera vite un civet Le soleil les frappa Oiseaux à plumes ou Du faisant attrapé Et puis les colora mécaniques « Du côté de chez Swan » Alors sur cette table A l’allure minable Qui de la poule ou l’œuf On a vu les mouettes, les On vit se relever Vint donc en premier ? sternes Quatre plumes dorées ! Moi je dis c’est la plume Pauvres bêtes ! Qui fait toute la parure ! On a vu l’albatros 17 avril 2001 Au cou des vieux marins ! Et je jetterais bien vite Catherine Escarras On a vu des tempêtes Mon clavier qui m’évite, Emporter des fauvettes, Si j’avais toutes les plumes Et des grands goélands Dans mon carquois Cupide ! Pareils à Jonathan !
  • 11. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 11 Mots en liberté D’un trait de plume, Les lettres, les mots, les phrases se vident et Sombrent furtivement dans le vertige du Ce soir me vient l’envie d’écrire. silence nu. Mon coeur déborde d’émotions. Dans l’encre bleue de mon ciel, Maintenant, j’habite un autre langage Folâtrent d’infinis rêves Où susurrent les mots inventés Où je trempe ma plume. Par l’extravagance de ma déraison. Au bout de mes doigts fébriles, Ma plume glisse Sylvie Freytag Sur le duvet blanc Des pages de ma vie. Au bout de ma plume, Quand la plume se lève Les mots jaillissent aussi nombreux Que les grains de sable, C'est ta force qui jamais ne meurt Apprivoisent le langage et Ce dont les rois ont toujours peur Façonnent des vers harmonieux Qui deviendront mon poème. Ta constance, ton effet sont forts Dans leurs châteaux forts, ils sont morts Au bout de ma plume, Les mots se hâtent Tu fais entendre notre colère Sous la pression de mes pensées et A ceux vivent la prochaine ère Donnent à mes rêves Des ailes qui me propulsent Ta pointe est parfois plus blessante Hors du vide intérieur. Que celle d'une mortelle flèche perçante Au bout de ma plume, Quand ta pointe minuscule se roule Les mots révèlent mes joies, mes chagrins, Ce sont de grandes idées qui s'en coulent Mes désirs, mes espoirs, Mon ivresse solitaire, Décris le noir de notre cage Exhument les souvenirs Sur le blanc d'une innocente page Egarés dans ma mémoire, Libèrent les sanglots ravalés, La page blanche et l'encre noire Les cris étouffés L'heureuse alliance pour ce soir Dans mon coeur tourmenté. Ton encre fertilise cette vierge page Au bout de ma plume, Les mots en sont les enfants sages Les mots fredonnent un air nostalgique Du vent mélodieux, Tu sèmes les mots sur ces lignes Rient aux éclats jusqu’aux confins de mon Et rature ceux qui sont indignes univers, Dansent sans retenue au gré de mon Cette feuille étant mère, toi comme père imagination. Donnez la vie à ces vers Au bout de ma plume, Les mots fragiles s’usent, s’effilochent, Wahid Mochtagh Perdent leur pouvoir, se taisent, S’essoufflent dans l’agonie d’un bonheur éphémère, épuisés.
  • 12. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 12 La plume Comment mieux exprimer mes sentiments, Comment mieux te faire comprendre Ce qu'au fond de moi, je ressens, La main du poète s'élance, Sans par la parole te méprendre. Son geste est plus que précis. Une lueur dans l'oeil aguerri, Cette plume que je trempe dans le sang, Il se munit de sa lance. Cette plume qui suinte des larmes, Cette plume n'est autre qu'une arme, Son souffle est tel une vague Une arme contre tous les tyrans. Perdant toute orientation, Secouée par le grand largue, Cette plume que je trempe dans mon coeur, Puis la plume passe à l'action. Cette plume qui glisse sur ton corps, Cette plume exhorte toutes mes peurs, La pointe esquisse les lettres. Et tente de réparer mes nombreux torts. La forme est conventionnelle, Et le fond très personnel. La plume, plus forte que l'épée, Le poème commence à naître. La plume plus rapide que la voix, La plume me permet de m'échapper, La suite ne se confie pas, Et de venir toujours vers toi. Car la seule vue de cette feuille Doit imposer le recueil. Damien Malgré lui, l'esprit est las. Il n'a pas besoin d'aval Une larme au bout de ma plume Pour poser le point final. Mikaël Une plume ensanglantée Glisse sur ma peau en sanglots. Un enfant gambade entre monts et La plume merveilles, Hume l’odeur de la liberté, La plume, plus forte que l'épée, Touche l’herbe de l’espoir, La plume plus rapide que la voix, Observe les nuages nimbés des cieux, La plume me permet de m'échapper, Croque la vie à pleines dents, Et de venir toujours vers toi. Jouit du bonheur de l’innocence. Comment mieux exprimer ma tristesse, Un bruit sourd, je m’éveille, Qu'en l'écrivant sur ce papier, Je le vois étendu là, Au coté de mes larmes de détresse, De son oreille s’écoulent De mes cris et mes pleurs désespérés, Filet de sang et cervelle. Comment mieux dire ma joie, Neuf millimètres d’acier m’ont rendu Qu'en écrivant sur papier blanc, assassin. Que je suis heureux avec toi, En fermant l'enveloppe et en l'envoyant. Ivres de haine et de vengeance aveugle, Leurs balles perforent mon corps aussi. Comme mieux exprimer mon désir, Emplis de réflexion et d’amour, Qu'en le couchant sur papier, Mes mots mutilent leurs âmes déchues Cette plume me servira à écrire, Et pardonnent. Sur la peau de ton corps dénudé. Sen-K
  • 13. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 13 Mon cahier de poèmes Dans mon esprit Et mon âme dicte à ma main Ces mots qui s’écrivent Mon cahier de poèmes se remplit Sur ce papier… Jours après jours Les pages se tournent et se relisent Mois après mois, Ce sont de nouvelles créations qui Il rassemble ma vie, mon enfance apparaissent Et mélange mes soupirs, mes souffrances, Des souvenirs qui renaissent Ma joie, mes plus beaux jours, Lointains et irréels… Mes émois, mes amours C’est bien ma vie tout ça Ma tristesse, mes pleurs, C’est bien moi Ma paresse et mes peurs Enfermé dans ce cahier de poèmes, Mon cahier de poèmes, C’est mon esprit qui grandit C’est mon stylo qui laisse une trace jour après jour, Une empreinte de Moi mois après mois, Imprégnée des plaintes de mes doigts année après année… Je laisse la place A ma plume qui dicte mes joies Je n’arrêterai donc jamais d’écrire ? Non, jamais ! A chaque nouvelle page tournée, C’est une nouvelle idée qui naît, Écrire m’aide à survivre Un nouveau texte, Une nouvelle vie, Flora De nouvelles pensées qui prennent source Feuille de plume Poèmes d’auteurs à l’affiche Une feuille vierge et j'écris ce qui tourmente mon coeur Le liseron et la rose ce qui agresse mon corps. Tu rampes sur la terre, caché parmi les plantes Tu chemines lentement ; Volubile imposteur. Sur le papier jauni Faible arçon inquiétant aux sarments enjôleurs. les monts font mon bonheur Serpentin végétal aux étreintes tournantes. et me rendent plus fort. Tu enserres le rosier d’un étrange feuillage. Dans ce cahier bénit Tu cherches par le soleil une ultime hauteur. se couchent des malheurs Tu montes sur les sommets de la reine des fleurs, des cris, des désaccords. que tu étreints ainsi en un fol mariage. C'est la plume qui écrit Tu déploies tes corolles pour l’épreuve d’amour. les choses de mon coeur Les roses ne sont pas d’une même nature. les tumultes de mon corps. Tu n’es pas dans le ton ni d’une même culture. Prostituée du jardin, tu n’es qu’une belle-de-jour. Une feuille pour amie qui vous soigne sans douleur Aussi belle-de-nuit et belle que l’on aime. après les coups du sort... Tolliac lues Blues
  • 14. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 14 La mer Ô, le son de la mer, qu'il soit doux ou terrible, Envahit nos esprits, éveillés ou dormants, Nous aimons son miroir moutonnant et Je regarde, souvent, les vagues sur les plages, paisible, Qui dansent sur le sable et les galets Par contre, nous craignons ses courroux bruyants ; écumants. Avec de grands ahans, après leurs longs voyages, En écoutant la mer qui se meurt sur le sable, Elles laissent tomber leurs tutus ondoyants. Je pense à mon parcours, si souvent turbulent, Et je sais, qu'il viendra ce jour inéluctable, Elles ont parcouru beaucoup d'étranges terres, Où mon dernier soupir s'échouera pantelant. En berçant gentiment barques et voiliers, Mais souvent rugissant entre les hémisphères, Je regarde venir ces vagues ruisselantes, Elles ont englouti bateaux et bateliers. Qui meurent à mes pieds, après un long trajet, Et je pense à ma vie, aux heures déferlantes, Le zéphyr fait chanter ses surfaces soyeuses, Qui s'éteindra bientôt comme tout feu follet. Et caresse son corps rempli de volupté, Les étoiles, le soir, s'y miroitent, veilleuses, Le flux et le reflux rendent l'onde immortelle, Répandant sur l'écume une exquise clarté. Après notre reflux serons-nous de retour ? Avec une autre vague, une autre ritournelle, Les goélands aussi joignent leurs cris acerbes, Pourrions-nous regarder l'aube d'un nouveau A cette symphonie aux mille sons de nuit, jour ? C'est une apothéose aux cymbales superbes, Qui vient pour expirer sur les plages, sans 14 novembre 2003 bruit. Christian Cally Libido (acrostiche) L'Iil toujours très viriL, je lui fis un sourciL Ses yeux Ivre d'un infinI besoin d'inassouvI Bousculant mon aplomB, elle enleva son boB Ses yeux avaient toujours Ironique, et aussI, pour montrer l'arrondI quelque chose à me dire. De son front de bagnarD sous son teint de mignarD : Ils me parlaient d’amour, "On me nomme PolO ! Quelle erreur, mon cocO!" d’une nuit à venir. Le parfum très subtiL d'un corps plus qu' amicaL Dans ces miroirs d’azur, Imprégnait d'infinI le verre dépolI au profond de son âme, Bien posé sur l'aplomB du vitrail bleu et plomB je vois encore si pure Indécis mais ravI, un bras sortait, jolI, briller la même flamme. D'un drap de lin trop blonD, bien lancé, presque ronD Obscur, cet ex-votO préservait son credO Les ans ont érodé nos attraits les plus beaux. La fille fit d'un ciL un début très subtiL Mais vois-tu ! La beauté, Il l'observa ainsI, danser nue, très ravI n’est qu’à fleur de la peau. Bien posé sur l'aplomB d'un mamelon de plomB, Impudique, infinI, un bijou arrondI Tolliac Descendait sur le blonD de son ventre bien ronD Ocré, un fin halO nimbait ce braserO Le 5 novembre 2003 Robert Bonnefoy
  • 15. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 15 Le jardin des plantes (de Rouen) Introspection musicale Dans ces allées sablées, aux arbres Une blanche, une noire, demi croche centenaires, Reposent sur le papier, des mélodies de ce jardin public que je croyais perdu ; À coup de sol, de ré, de fa et de mi, Ce vieux kiosque à musique battu au vent La mémoire de l'air va sortir des poches d’hiver, Du silence. Le musicien de son monde et ces bassins gelés bordés de pierres S'imprègne, il fait le vide, puise moussues, Dans la solitude, la force des rondes. Concentré, il s'apprête à griser l'assise, attendent endormis, que le soleil revienne Au rythme de ses bonds. Il fera jaillir embraser de ses feux ce royaume feuillu. Mots de son instrument, comme peintre au Animer de nouveau d’une joie souveraine pinceau le monde des oiseaux que jadis j’ai connu, Sur sa toile, un oiseau qui use de ses cordes Pour les cuis cuis, orchestrés avec un sourire lorsque dans le bassin, flottait avec mes D'âme, une puissance abyssale de ces eaux rêves, Sous jacentes qui s'écument pour délivrer à peine affiné mon navire de bois. ode... Mes souvenirs reviennent. Pauvres images brèves. Le musicien se sonde, lit sa partition Courant dans ces allées, enfant je me revois. En faisant le vide, avant, de toute passion D'univers, les sons lumineux faire déferler, Ces enfants avec moi, je les ai tous connus. Dans l'espace, couleurs faire naître, briser... Comme eux je galopais et souriais à la vie. Ils étaient, et moi même, dans un temps Une noire, une blanche, triples croches révolu. S'animent, sont aspirées, s'accrochent Nous étions à l’aurore ; Nous étions à l’envie. Sous les doigts du musicien... il inspire Ses heures, les saisons, les peines et les joies... Je marche sur mes pas. Je marche vers ma L'histoire d'un instant qui meurt, il expire... nuit. Dans l'obscurité de sa pièce chimérique, Ces arbres, mes amis, garderons en mémoire Do, si, la, do, il se balade sur les lois, L’enfant que j’ai été et l’homme que je suis. Lignes qui avivent l'émoi réel, musique Ainsi fini le temps. Ainsi fini l’histoire, Des rêves, des déchirements, bouillon explosif, l’épopée d’une vie. Une ronde éternelle. Un mélange inextricable imprégné du tout, Oh ! Temps! Où est passé le meilleur de mes Des paradoxes qui s'échouent sur les récifs, jours ? S'offrent à la vie, au goût du brut, de ces Ne peux-tu un moment dans ta course grands fous cruelle Qui n'ont besoin de lumière, qui savent le Où tu perds à jamais mes joies et mes silence, amours, Les prémices, et les chants d'air, les mains en puissance... arrêter de l’horloge le balancier fatal. Remettre à sa place les choses d’autrefois Pascal Lamachère Ce jardin, cet Eden qui fut de mon natal Qui fut de mes prières et l’ombre de ma foi. Tolliac
  • 16. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 16 Le renégat Je cherche dans le ciel une ultime protection. J’ai recours à ta gloire J’implore ta clémence pour mon passé douteux fait de désillusions. Mon Dieu !... Je suis perdu dans ce monde Que n’ai-je pas gardé de mes ans l’innocence. désolé. Mon âme est fatiguée par le mal et le crime, Je voudrais tant changer et n’être plus le qui chevauchent le vent par les monts, les même. vallée. Je fais un compromis réfutant mon passé, « Je veux ni Dieu ni maître » écrit sur ma et je plie les genoux, pour un être que j’aime. poitrine Je me sens humilié ; En priant, j’ai pleuré fait de moi un relaps et les propos brûlants et je me sens meilleur. Je cherche l’étincelle. d’ouailles vindicatives, me clouent au pilori. Le retour du bonheur ; Le soleil bondissant On me montre du doigt. Suis-je un mécréant ? dans mon humble demeure. Même la pluie Ou un adolescent hâbleur a priori. qui ruisselle, ou le temps comme il vient, s’ils nous sont Après quelques années je vois tout guérissant. autrement. L’écrit sur ma poitrine n’est plus de bon aloi. Ainsi soit-il !... Je n’avais de ma vie, eu à aucun moment, Un marginal vieillissant, est dans à plier les genoux ni à subir de loi l'alternative de choisir entre son mode de vie qu'il a définitivement adopté et le recours à Je le fais en secret. Ma confusion est grande. l'être suprême qu'il invoque dans une Levant les yeux au ciel j’implore ton secours circonstance dramatique. Il pense que cette Chez moi, comme un voleur le malheur requête ne sera bénéfique pour la personne quémande. gravement malade qu'il aime tant, que si Il s’impose, et me frappe sans l’ombre d’un Dieu le pardonne de ses erreurs passées. Lui, recours, le grand libre penseur, il plie les genoux et s'humilie. C'est une grande preuve et épreuve dans l’être le plus cher que je porte en mon d'amour. coeur. Il faut avoir vu les églises et les temples se Ses forces l’abandonnent et ma peine est remplir au cours d'une guerre, pour bien atroce. comprendre ce revirement. Je souffre de son mal. Je ressens sa douleur me tenailler les tripes d’une morsure féroce Tolliac Désordre Comme à un fil suspendue, Elle reste accrochée. Pareil à un dédale, Mon esprit embrouillé, Pareil à un élève mal appliqué, Ne comprend rien à ce mal, J'ai fait une tache sur le futur, De mon âme torturée. Pour essayer de comprendre le présent, A gommer mes décisions, je passe mon temps Pareil à un oiseau sans nid, Je ne peux trouver la paix, Dans la plus grande confusion, Et, bien que l'espoir soit permis, Une fois Oui, une fois Non, Je ne pense qu'à l'imparfait. Mes pensées me font une escorte, Vers l'inévitable désordre. Pareil à un chemin sans issue, Gagy H Ma vie ne peut avancer,
  • 17. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 17 Interview partitions musicales et CD de Pierre d'accompagnement : 18 euros au lieu de 20 Brandao euros - Lucioles magiques, recueil de poèmes illustrés de Pierre et Marie, au prix de 13 A quel genre de Littérature , d’artistes , euros au lieu de 15 euros vous identifiez-vous ? En cas de commande de deux ouvrages au Je pense avoir l'esprit poète, mais également moins, les frais de port (4 euros en moyenne) romancier (littérature policière entre sont offerts en plus du prix promotionnel. autres) ; je m'amuse à écrire également des Pour plus de renseignements sur les oeuvres, pièces de théâtre, des scénarios pour films, ce vous pouvez vous rendre sur son site (http:// qui me passe par la tête... envers-des-rimes.chez.tiscali.fr/) Vous aurez également sur ce site la joie de Que représente pour vous la poésie , qu’y trouver un traité de prosodie ainsi qu'une cherchez-vous ? pièce de théâtre -vaudeville- complète et D'abord exutoire d'une souffrance intérieure, entièrement libre d'accès. la poésie est devenue une compagne collant à mon âme. La maîtrise des techniques et Toute demande de renseignement surtout la liberté de s'en échapper m'a donné complémentaire peut être adressée à : le moyen de faire passer mes sentiments au- Pierre Brandao - 3 rue de la Mariennée 17140 delà même mes propres ressentis, pour Lagord ou pierre.brandao@libertysurf.fr toucher le coeur du lecteur. Un frisson partagé en quelque sorte... Quelles sont les autres passions artistiques Quels sont les artistes, poètes , ou autres qui vous animent ? qui vous ont le plus touché ? Le photomontage poétique : le recueil Rimbaud, Verlaine, Hugo, pour ne citer que "Lucioles Magiques", écrit en collaboration les plus classiquement connus ; Marcel avec la poétesse "Marie" en est le reflet type. Chabot, René Char, Gilles Sorgel... Pouvez vous dire ou plutôt déclamer en Avez-vous, ou envisagez vous, de publier quelques vers ce qui pourrait vous des écrits en édition ? représenter, être le symbole de l’essence de A ce jour, quatre recueils de poésies ont été votre âme, de vos œuvres, de votre idéal ? publiés ; deux romans policiers sont Je reprendrai alors la première strophe d'un également disponibles. Je finis un troisième poème, "Le vers" : roman policier. Les autres oeuvres sont en "Le vers bat à la sensation. gestation et attendent une parution -Il pleure !- et l'encre salée file imminente (traité de prosodie, pièce de Sur le papier plein d'émotion. théâtre...) -Il rit !- et le stylo débile Claque sur le papier fragile !" Remarque "publicitaire" : A l'occasion des fêtes de fin d'années, Pierre Brandao vous a Quelque chose d'important à ajouter vous concocté un petit cocktail littéraire concernant, concernant vos oeuvres ? sympathique à s'offrir ou à offrir : Ne plus jamais cesser d'écrire, tant que Pour les passionnés de romans policiers : l'ombre de la page blanche ne me recouvre - Vengeance Séculaire au prix de 16 euros au pas… lieu de 17 euros - Rancune Meurtrière au prix de 16 euros au Pierre Brandao lieu de 17 euros NB : Pierre Brandao participe à la Pour les passionnés de poésie : création d'une revue visant à publier des - L'Amour à fleur d'âme, éditions Cléa, poètes, dont la communication se fait via le comprenant un recueil de poèmes, chansons, forum poétique Poésirama.
  • 18. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 18 Nouvelle / Conte Au fond de lui, en sa chair il était blessé. L'enfant essaya de rattraper cet oiseau, s'approchant de lui, L'enfant et l'oiseau A pas silencieux, épargnant les immobiles au Un enfant à l’âge d’une grande personne sol. Marchant dans un petit jardin provincial, Promenait ses yeux bateleurs aux Réfugié près du chêne. Celui-ci s'occupait de sa profondeurs des secrets blessure, Que la nature emprisonnée voulait bien De son bec raclait le corps étranger enduit montrer. De sang, et de ses ailes, se protégeait des Aux merveilles de cette flore et de cette caprices d'Éole. faune, Venait se mélanger ce qui créé en chacun du L'automne, aux heures où le temps est en spécial, cassure, Des atmosphères de pensées émotives issues de Sembla soudain un étrange mélange de l’essence douleur et de vie, De chaque âme, donnant à la vie son sens. Le paysage fit rentrer l'âme en chaque cellule Du corps, poussant à la conscience des Croisant de ses pas un Catalpa, un Arbousier, instants enfouis. Des chênes, un Chicot, un Robinier, un Micocoulier, A l'approche de l'oiseau, tendant les mains, Un condensé des différentes contrées, sans aucun calcul, A terre la récolte de la saison à peine Les cieux enrhumés, notre gavroche ne put commencée, contenir une larme. Des marrons et des feuilles aux couleurs De la colère bizarroïde pour avoir été Le froid s'intensifiait, enfonçant plus éjectées, profondément ses lames, Et croisant de ses pas des fleurs encore Les turbulences s'avivaient dans des flamboyante tourbillons de feuilles mi-mortes, Qui offraient à la vie un peu de leur âme Les sages se pliaient, les bancs tremblaient, les aimante, fleurs se refermaient, Il effleurait de tendresse sa mémoire rouillée, Les frêles courraient se réfugier à leur dieu, le Recherchait au plus profond de lui ce qui tapis de la saison l’égaillait. Devint un champs de bataille où rebondissait en heurt la cohorte, Approchant un majestueux Cèdres libanais, Allant et venant sans compassion, par la Où une âme frêle de bonheur jouait, déraison du temps affolée. Un oiseau aux plumes blanches, blessé, Lancé dans une danse au vent attira son La larme du coeur fut figée au creux de la attention. vision, Dans ses cieux naquirent une première A cheval sur les rivières de l'adulte. Le question, paysage Malgré son agilité. Était-il touché dans ses Était devenu apocalyptique, la lumière profondeurs ? scellée, Le gracile continua en corps quelques Mélancolique se cognait dans les portes envolées, nuages. Avant de se poser, semblant quelque peu pressé. L'oiseau, n'avait pas bougé, n'avait pas été touché, Le coeur d'enfant se dit que l'oiseau dans sa Par cet assaut encore plus traître qu'un torpeur Judas, Jouait de la fierté, laissant paraître l'agilité. Aussi soudain qu'instantané... Le brouillard
  • 19. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 19 cinglant fut asséché, protester Sur son incapacité, la petite voix lui dit : Lorsque l'enfant parvint à effleurer le gracile "N'ai pas peur, c'est seulement ton coeur qui de ses doigts. va m'accompagner L'oiseau aurait pu se sentir dérangé, Dans ce voyage, qui j'espère te surprendra Mais le coeur attentionné lui donnant agréablement. Tu reviendras en ta demeure pour vivre ta tendresse, vie Évitant la zone hypersensible en douleur, Il laissa les doigts, puis la main, glisser Aussi vite, aussi vif, aussi instantanée qu'un Le long de son dos, dans de simples caresses. battement". Chacun donnant à l'autre de son aura. Sans Sans plus un geste de l'enfant, dans la grâce peurs, L'oiseau déploya ses ailes et s'élança, L'enfant pétillait de pouvoir l'approcher, Et voulait son nouvel ami, ce volatile, le Effleurant sans un bruit au sol la masse, bichonner. Pour fendre à nouveau l'air, le vent, suivre la voie De l'aventure qu'il comptait bien faire vivre à Il se demandait comment celui-ci avait il pu son ami, être blessé. Immobile au sol, figé en une statue de marbre Était-ce le monde des humains qui l'avait endormie. piégé, (Si vous voyez dans un jardin une statue de Où un malheureux accident avait-il eu avec un chat en Gaia ? marbre aux yeux fermés, c'est peut être simplement Aussi loin qu'une âme peut en elle voir naître un grand enfant Les premières lueurs de la conscience, il dont le coeur est parti faire un voyage en n'avait de cesse compagnie d'un oiseau) De penser, de reprocher la méchanceté gratuite, qui le fustigea Lorsqu'il vit en lui se dérouler le paradoxe de Après un salut à l'âme qui jouait à la l'existence. marelle, L'oiseau, en compagnie du coeur de l'enfant S'envola, d'abord au gré du vent Titre Ses poussières d'étoiles revenant à l'oiseau, D'automne, pour ensuite se diriger avec ailes. une envie de compresse Texte Grandit en lui, mais le devança la magique science Il traversa l'allée des sages du monde, Glissa sur le tapis coloré, frôla des feuilles Des fées gardiennes de cet espace naturel, Libérées, évita de peu une dame en deuil, L'une d'elle s'approcha avec sa baguette, et sa lumière pour alléger souffrance. Puis monta, monta, monta au dessus de la ronde. Le jardin public n'était plus qu'une forme Une amitié commençait à germer entre les deux, carrée, Que plus personne ne venait déranger, pas Et la maison de notre gavroche n'était plus même une frêle qu'un point. Celui-ci porta son regard sur le lointain, Qui réinventait pour s'occuper un petit jeu, Près du cèdre Libanais, faisant avec des Émerveillé de vivre cette expérience inopinée. feuilles et un marron, une marelle. Ses sens se mirent petit à petit au diapason Lorsque le coeur se concentra à nouveau sur De ceux de l'oiseau qui avait décidé des plumes coupées, d'entreprendre Il lui sembla que l'oiseau lui parlait Un long voyage pour le plaisir de son nouvel ami. Par l'intermédiaire des ondes de la pensée. Celui-ci voulait l'inviter à voler. Lorsqu'ils survolèrent un grand pont, En double surprise, avant qu'il ne put
  • 20. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 20 Le coeur d'enfant s'enquerra : "Où m'emmènes- Dans ces moments l'oiseau et lui eurent la chance tu comme cela ? ". De ne pas finir écrasés, fusillés, explosés, L'oiseau : "Là où tu trouveras le sens. Ne te fais pas de souci". De ne pas plier à jamais sous cette malheureuse errance. Et l'oiseau vola, vola, vola, faisant voir du En l'oiseau l'enfant s'était terré, paysage à son invité, Coulant quelques petites larmes Des prairies, des forêts, des mers d'eau, de glace et de feu, Sous ces écrasantes armes, Des rivières, des fleuves, des montagnes, De tout son être par l'horreur glacé. Des jardins, des maisons, des monument, des Le gracieux sentit la douleur gagner son ami, villes, Il lui susurra : " Ne garde pas en toi tout ceci, Et tel un grand et généreux mage, l'ivresse le gagnait Cela fait partie du monde, ce qu'il en est fait, De temps à autre en vrille. mais la vie, Elle, a trop de trésors à dévoiler, Pour que la joie du cristal soit gâchée". Il l'amena partout, lui fit voir toute sorte de lieux, Pour lui éviter de souffrir plus longtemps, De la terre jaune, marron, verte, toute une Il éveilla ses sens au firmament, palette de couleurs Entra dans la danse au vent, Enrobées de parfum qu'il huma au bonheur, Des fleurs, des arbres, des insectes, des Fit frissonner de ses plumes à sa chair Les atomes de l'univers, animaux Se laissa allé en les mélopées De différentes contrées qui le mirent dans le Des sages et des auréolés, beau, Plongea dans les essences des palettes, Des différents souffles d'âme de la vaste faune et flore De sorte que les battements furent en fête. Qui fit quémander à l'enfant en corps. Pour couronner le tout, il embauma son coeur d'espoir, Il eut aussi le plaisir du chatoyant soleil, L'amenant dans une ville éloignée de la De la pluie brumeuse et orageuse, de l'arc-en- ciel, sienne, où il put voir Des lacs enneigés et des aurores boréales, Celle que de tout son coeur il voudra Aimer. Le plaisir de contempler les aubes et Ils s'étaient posés à sa fenêtre. Elle était endormie. crépuscules, Elle inspirait un je ne sais quoi d'infini, Les paysages aux lueurs des astres et des lumières humaines, Emmitouflée dans son lit… elle souriait. Le coucou au passage de l'oiseau, des Qu’elle est belle !… L'enfant sortit scintillantes étoiles… définitivement Il eut aussi le malheur de voir les polluantes De torpeur au silence des ailes. D'envie il bulles, mourrait De l'apprendre dans ses bras, L'homme et les femmes se déchirer, jeter à la vie mauvais sort, De déposer en sa flamme à chaque instant de la joie. Il vit des bagarres, des crimes, des mondes baignant dans la haine, Elle s'éveillait, tout doucement, Des gens dans des champs de rouge mort, Laissa éclore sa conscience au soleil Des gens aussi emportés par des accidents de pénétrant… la nature, Qu'elle est belle !…Il percevait en ses cieux les Et la perte de l'humanité dans des envolées sang futur… nuances de son âme, Sentait d'elle s'émaner l'indicible sentiment
  • 21. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 21 qui le transcendait, L'oiseau, sans ajouter mots, S'envola… et il vola, vola A le rendre muet dans des rythmes accélérés. Vers ses horizons… Qu'elle est belle !... Il voulut en l'instant Laissant l'Homme à ses maux reprendre forme, En passion… Courir vers elle, l'enlacer d'Amour, Le marbre s'aviva... l'enfant rouvrit les Lui raconter, lui parler sans détour. yeux… Un instant d'éternité, son regard sur l'oiseau se posa, Il était dans le lieu Leurs yeux se croisèrent, Où il avait rencontré L'oiseau blessé… L'un en l'autre se fondèrent, En un éclair d'Amour fleurant bon l'émoi… Résonnait en corps L'oiseau ne put retenir tout cela en lui, L'ouverture en son for… Il dit ses dernières paroles à son ami : Il retrouva petit à petit "Voilà, je t'ai amené au début de ton voyage. Son esprit… Je t'ai fait partager mon existence, Et il est maintenant tant que tu remplisses les "Merci à toi mon ami…" pages Avec l'encre de tes rêves Décembre 2001 Qui se réaliseront par patience. Pascal Lamachère Merci D'être mon ami…". Chansons "Ca, c'est d'la Magie ! Maman !" "Maman", ce mot si doux, à l'accent mélodieux, qui à lui seul Les Petits Lutins malins chante les accords du Bonheur. "Ca, c'est d'la Magie ! Maman !" "Ouh ! Ouh ! Maman, t'es dans la lune ! me dit ma fille Aurore, du haut de ses cinq T'as pas entendu ? : ans. Avec mon chapeau pointu, moi je veux être Fée ! "Ca, c'est d'la Magie !" Et ma chevelure ondulera dans le vent Aux pays des petits, comme les vagues bleues de l'Océan ! il n'y a jamais d'ennui. Je volerai très haut dans le Ciel, "Moi, plus tard, puisque l'Égypte existe et assise sur mon nuage, Fi de Perlimpinpin, encor', Moi, c'est de la poudre à rêve, c'est décidé, je serais Pharaon !" que je soufflerai sur le Monde." Lui rétorque son frère, qui est déjà un grand ! "Ouh ! Ouh ! Maman, descends d'ton nuage !" Et maman pense : Grogne un papa bougon, tout poussiéreux, "Aux pays des petits moutons, sorti tout droit du placard, et qui broutent le vert gazon, qui ne sait plus rêver. je planterai des petits lutins malins, qui au petit matin, "Aurait bien besoin d'un p'tit coup de poudre iront jouer dans la pluie et ses flaques, à rêve, pour éclabousser les limaces !" celui-là ! Crois bien que j'vais commencer par lui !"
  • 22. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 22 "Allons ma Fille, sors tes potions, Le dernier rouleau qui restait ! C'est pas bien grave s'il cache tout ton bocal à malice, Qu'il dit tes éprouvettes à délices, et de ta baguette magique, Car quoi qu'il fasse on dit de lui : jettes le sort à papa, Refrain Celui de lui rendre à nouveau : C'est pas bien grave s'il gâche tout Le Sourire !" Qu'il dit Planète interdite Puisqu'à chaque fois papa pardonne Les draps découpés L'oreiller crevé L'duvet fait d'la neige dans la chambre Gentil malin Le pot renversé La soupe dans l'évier Juste quand les invités sonnent ! Comme tous les p'tits gars, pardi. C'est pas bien grave s'il gâche tout Gentil, gentil, Qu'il dit Voyez donc ça quand il sourit ! Car quoi qu'il fasse on dit de lui : Gentil, gentil, Gentil mais malin aussi ! Refrain C'est pas bien grave, une farce, C'est pas bien grave s'il tache tout Qu'il dit Qu'il dit Puisqu'après coup papa rigole : Puisqu'après lui maman décape La porte claquée Moquettes et papiers Bing ! sur le pallier Partout gribouillés Les clefs coincées dans la serrure Grâce aux feutres que rien n'efface Du mauvais côté L'doigt dans l'encrier Comme pour taquiner Goutte sur le cahier Maman qui toque et carillonne. Le jour où il faut le signer C'est pas bien grave, une farce, C'est pas bien grave s'il tache tout Qu'il dit Qu'il dit Car quoi qu'il fasse on dit de lui : Car quoi qu'il fasse on dit de lui : Ce p'tit bout d'homme n'est-il pas Refrain Gentil, gentil, Comme tous les p'tits gars, pardi. C'est pas bien grave s'il jette tout L'adorable chérubin ! Qu'il dit Gentil, gentil, Puisqu'après tout ça débarrasse Voyez donc ça quand il sourit ! Les billets, les chèques, Ah oui vraiment, quel ange ! Les factures avec Gentil, gentil, En avions s'envolent par la fenêtre Gentil mais malin aussi ! Dans le caniveau Voguent les feuilles d'impôt C'est pas bien grave s'il cache tout Le soir où papa doit les rendre Qu'il dit C'est pas bien grave s'il jette tout Puisqu'après lui maman retrouve : Qu'il dit La montre au frigo Car quoi qu'il fasse on dit de lui : Le réveil dans l'eau Le matin où papa se lève tôt Refrain Dans la cheminée Le papier W-C
  • 23. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 23 C'est pas bien grave s'il chipe tout Mais la visite d'un voisin Qu'il dit Me flanqua son rhume des foins Car ce n'sont même pas nos affaires J'ai jeté mes fleurs et ce cri Deux lattes de plancher " Me voilà mal parti " ! Clouées en épée L'rideau en cape de mousquetaire Tout ruinant mes projets mûris Les portes sans poignée Pour aller voir ma mie Pour agrémenter J’ai ressorti ma vieille pétoire La visite du propriétaire. Pour me faire sauter le ciboire C'est pas bien grave s'il chipe tout Puisque le ciel le veut ainsi, Qu'il dit Adieu donc à la vie ! Car quoi qu'il fasse on dit de lui : C'est juste alors que j'entendis, Que je pus voir ma mie Ce p'tit bout d'homme n'est-il pas Venue à pied malgré l'ondée Gentil, gentil, La goutte à l'oeil, la larme au nez. Comme tous les p'tits gars, pardi. Faut-il qu¹elle m'aime tant pour braver L'adorable chérubin ! Les dangers que j'ai fuis ? Gentil, gentil, Voyez donc ça quand il sourit ! J'n'écout'rai que mon coeur, promis, Ah oui vraiment, quel ange ! Pour aller voir ma mie Gentil, gentil, Ignorant temps et contretemps Gentil mais malin aussi ! Même nu j'irai, suant, mouchant, Heureux qu'elle ait sauvé ma vie Jean-Marie Audrain Et notre hymen aussi ! Pour aller voir ma mie Jean-Marie Audrain J'ai chaussé mes souliers vernis Pour aller voir ma mie Mais un télégramme anodin Le Petit Bossu M'apprends qu'elle est chez son cousin J'ai remis mes gros sabots gris Venez, entendez l'histoire En me disant " tant pis " ! Du Petit Bossu. Oyez, seigneurs des manoirs J'ai étrenné mon patchouli Et gens de nos rues : Pour aller voir ma mie Alors que vous n'étiez pas nés, Mais en achetant ma gazette Se déroulait un drame ; On me prévient d’une tempête Un homme errait chez les damnés Je me suis dit, sous mon abri Pour racheter son âme. " Partie remise, pardi " ! Un nain descendait aux enfers, Se perdant à jamais. J'ai loué un noir queue de pie "Petit Bossu" il s'appelait Pour aller voir ma mie Et personne ne l'aimait ! Mais un coup de fil opportun M'annonce qu'il n'y a plus de train Séant, laissez-moi tisser J'ai dû repasser mon habit Le fil qui se trame. Maudissant ce sursis. Devant tant d'obscurité, La raison se pâme. J'ai coupé mes roses rubis N'allez pas tirer vos enfants Pour aller voir ma mie Du fond de leur sommeil