1. La Plume Libre n°20
Site : http://laplumelibre.free.fr
Courriel : plumelibre@free.fr Décembre 2003
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l en à ce numéro
rna de 24 pages
J ou
En
ouverture : Jeu d’écrits : 6 auteurs
Là où le soleil se sont exprimés à partir de
aime la mer « La plume virevolte »
d’Yves Drolet lancée par Blues
Poème récité
Crépuscule de
Jacques Dognez
Prosodie illustrée :
Sylvie et Pascal
nous font découvrir
Poèmes en langues
la schaltinienne !
étrangères :
en turc avec Üzeyir Lokman Çayci
Les en allemand avec Syvie Freytag
Citations
humoristisques Poèmes à l’air
de Marc du temps : Ode et
Escayrol Régine Foucault
nous emportent...
Poèmes sur
thème : La Plume
Catherine, Sylvie,Flora,
Blues, Sen, Wahid, Mikael
Les auteurs à et Damien furent
l’affiche : inspirés !
Tolliac
Christian Cally
Robert Bonnefoy L’Interview
Gagy H.
de
Pierre Brandao
Le Conte
« L’enfant et L’oiseau » Et pour finir les
de Pascal Lamachère Chansons de
Planète interdite et
Jean-Marie Audrain
4. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 4
Annonces/ Le 18ème Prix Littéraire International
Concours "Francophonie" (Amitié et Solidarité) est
ouvert à tous les poètes, auteurs et écrivains,
de langue française, du 1er novembre 2003
A l'occasion des fêtes de fin d'années, au 15 mars 2004, dans les catégories :
Pierre Brandao vous a concocté un petit -Poésie classique - Poésie libre, libérée -
cocktail littéraire sympathique à s'offrir ou à Nouvelle (policière, fantastique, aventure) -
offrir : Texte de chanson. Pour obtenir le règlement
(contre 1 enveloppe préadressée et 2 timbres -
Pour les passionnés de romans policiers : ou 2 coupons-réponse postaux
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lieu de 17 euros Ulmer - Prix Littéraire Francophonie - 25 -
- Rancune Meurtrière au prix de 16 euros au Place des Pyrénées - 641250 - Mourenx
lieu de 17 euros (France) - E-mail : christianulmer@free.fr
Pour les passionnés de poésie : ************************************************
- L'Amour à fleur d'âme, éditions Cléa,
comprenant un recueil de poèmes, chansons,
partitions musicales et CD Tache d'encre 2004 Le but du projet :
d'accompagnement : 18 euros au lieu de 20 publier le projet sous forme de recueil de
euros nouvelles pour ensuite le diffuser dans les
- Lucioles magiques, recueil de poèmes librairies et sur le site Internet de Art Zoom.
illustrés de Pierre et Marie, au prix de 13 Les revenus des ventes reviendront aux
euros au lieu de 15 euros auteurs qui y auront participé. Le but
premier du projet est de promouvoir le talent
En cas de commande de deux ouvrages au et d'encourager la création littéraire. Thème:
moins, les frais de port (4 euros en moyenne) (aucun thème n'a pas encore été décidé pour
sont offerts en plus du prix promotionnel. l'instant mais nous vous encourageons à
laisser vos suggestions et commentaires).
Pour plus de renseignements sur les oeuvres, Début du projet: Janvier 2004 , durée du
vous pouvez vous rendre sur son site l’Envers projet : 12 mois (du 1er janvier au 31
des Rimes. (http://envers-des-rimes.chez.tiscali.fr/) décembre 2004). Nombre de participants : 12
Vous aurez également sur cette page la joie au grand maximum. Inscription:
d'y trouver un traité de prosodie ainsi qu'une info@artzoom.org
pièce de théâtre -vaudeville- complète et
entièrement libre d'accès. Pascal Lamachère
Toute demande de renseignement
complémentaire peut être adressé à :
Pierre Brandao - 3 rue de la Mariennée 17140
Lagord ou pierre.brandao@libertysurf.fr
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Concours de poésie AZED 2004 sur le
thème "le dernier mot", ouvert aux
auteurs francophones du monde entier :
http://azed.maless.com
5. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 5
Jeu d’écrits à plusieurs Pascal Lamachère
Ses myrtilles ne voient les nuages
"La plume virevolte..." Arriver, trop occuper à humer,
Blues A s'ouvrir à l'indicible, soudain,
Une explosion, un bond mal en fin
J'ai frôlé de la main Grizou
cette larme qui naît
à l'aube de tes yeux… Merci de transmettre vos vers par courriel,
Tarafame les meilleures propositions seront publiées au
fil des prochains numéros.
Cette larme de joie, chaude, légère, fragile,
Vient danser au creux de ma main
Avant de sécher pour ne laisser aucune Poème récité
trace.
Les premières lueurs caressent l'horizon neuf. Crépuscule
Ton sourire s'éveille et s'élargit
Dans le bleu perle du ciel limpide. Le paysage se peint de noir
La lune pointe son regard
Sur le rivage du premier rendez-vous, Figée dans un ciel étoilé
Toi et moi, sommes bercés par la musique Me caressant de ses rais
délicieuse des mouettes,
Soudain brisée par les éclaboussures des Assis sur un banc de pierre
vagues L'esprit entre ciel et terre
Qui frémissent au gré du vent. Doux instants de sérénité
Sylvie Freytag Illumination de mon passé
Et le jour venu sur cette plage, Bordé d'une douce chaleur
j'entends s'affoler mon coeur J'écoute la voix de mon coeur
à chacun de tes pas. Souvenirs de chaque moment
tu te rapproches, tu me sembles si fragile Evocation de tendres instants
Et telle une sirène souveraine de ses charmes,
tu m'attires dans le bleu profond de tes Quête de ce regard lumineux
yeux… Qui m'emporta vers les cieux
Yveline Gaspard Découverte du monde "bonheur"
Dans ce monde de terreur
Nous convolons à l'or en graciles
Cygnes sous la passion de l'oriflamme, Ramené de mon hypnose
Jouons avec l'écume et les camaïeux, Je quitte cette métamorphose
Puis mon sourire se mêle au tien... Mais… Où est donc ta main ?
Le bonheur était intense, Égarée dans les méandres du destin…
C'était hier... frôle ma main
Les instants d'errance... Ce qui est gravé en moi
Pascal Lamachère Jamais ne s'oubliera
A la croisée d'un chemin
Dehors, les Cheveux du Soleil Je retrouverai ta main…
Traverse une vallée d'étoiles,
Jusqu'à l'ombre, nos rivages Jacques Dognez
Pour l’entendre récité sur fond musical :
Dans un espace, s'émerveille
http://laplumelibre.free.fr/crepus3.mp3
Un coeur, la joie le voile…
6. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 6
Prosodie illustrée Poèmes en
langues
Schaltinienne étrangères
Infinie détresse Herbst-Haïkus
Ce que tu me manques ! J’ai tant besoin de toi !
Vaut-elle la peine d’être vécue, mon existence ?
Sur mon coeur meurtri, sur ma vie vide de sens, Haïkus de
Ton silence absolu pèse de tout son poids.
l’automne
Je te cherche sans cesse, par tous les chemins.
Ein kalter Wind bläst
A chaque instant, je pense seulement à toi.
In den tanzenden Blätter :
Sans toi, je ne suis plus moi, je ne suis plus rien.
Novemberfreude.
Ma force de vie, c’est ton regard, ton sourire,
Traduction
Tes baisers, tes caresses, tes gestes, ton rire.
Un vent froid souffle
Si je suis lasse, c’est que je t’attends en vain !
Dans les feuilles qui
dansent :
Sylvie Freytag
Joie de novembre.
***
Paysage enchanteur **
La douceur de l'hiver est au songe du fond, Der starke Herbstwind
Non loin de la magie animant les étoiles, Reißt mitleidslos die letzten
Anges immaculés font vibrer le cristal, Blätter vom Baum ab.
Se déversent à l'or les cieux de passion
Les fées de l'univers s'installent en riant
Traduction
Sur les nuées de l'air, pour leurs ailes un don
Faire à toute la terre, et déverser du chant
Le vent fort de l’automne
Arrache impitoyablement
L'envoûtement prend corps sur fleurs de lumière,
Les dernières feuilles de
S'embrase en choeur le "vol" créé par faits d'hiver
l’arbre.
Paysage enchanteur est fée de notre sang
Sylvie Freytag
Pascal Lamachère
***
Explication : la schaltinienne simple décroissante est un
poème à forme fixe de 10 vers composé de 1 quatrain (abba), 1
tercet (cac), 1 distique (dd), 1 vers isolé (c).
8. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 8
Poèmes à l’air Force magique et éternelle
du temps Joie pure au sel de mes larmes
III
De l'amour, du fleuve, de l'hiver De l'Hiver
I
Liberté blanche sans frontières de rêves
De l'Amour Luminosité d'un jour de source
Plus blanche que l'Immortelle
Je viens encor te parler de mon amour Elle est là, géante comme le Fleuve
Qui a rempli le Fleuve de ses larmes Elle et mon Saint-Laurent
Jusqu'à ne plus voir l'horizon
Jusqu'à ne plus me voir Leurs épousailles se font vierges
Annonciatrices de l'Oeuvre
Perdue dans les brumes qui s'élèvent Qui se recrée sans fin
Entre ciel et terre
Je le cherche Beauté blanche, comme un baume
Aux fatigues du jour
Si tu le vois, dis-lui que je suis là Repos de l'âme
Debout à faire le guet sur une congère Musique aux abîmes des désirs
Sur une île du Fleuve, là-haut à l'Est Qui embrasent les horizons
Habillée de chaleur et d'espérance
Il me reconnaîtra De ta froidure naîtront des amours charnelles
Dans cette haute chambre des mystères
Dis-lui aussi que ni les vents Naîtront tes filles et tes fils
Ni les tempêtes d'hiver
Ne me feront bouger Ma Cathédrale blanche
Tu as conservé l'imaginaire de mon enfance
Je tiens la flamme du bout de l'âme Immaculé est le puits de mon désir
Je ne la passerai qu'à lui Je puise mon rêve à tes grandes eaux de neige
II ***
Du Fleuve Et les joues rouges au seul frôlement de ta
froidure
Aussi loin qu'à Rimouski L'oeil pétillant de tant de Beauté
Mon majestueux fleuve de janvier Je fais fièrement le guet
Me fait rêver Mon âme et mon coeur ancrés sur une
blanche congère
Je ne m'endors point au coucher du soleil froid Tel le phare sur l'île au milieu du Fleuve de
Ses pourpres m'enchantent janvier
Ils font danser le monde Du crépuscule au crépuscule
Sous l'aile de l'Oiseau Je tiens la flamme de mes amours
Mon Fleuve glacé en ses rivages
Emplit mon coeurd'une musique d'éternité Ode
Je l'ai vu ce soir
S'avancer tel l'Ange de Silence
Je l'ai vu, beau comme un Prince
Qui ensorcelle sans savoir ni pourquoi
9. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 9
Les couleurs de l’hiver ***
C'est le mois du jouet,
Aux derniers horizons des brumes qui s’irisent
C'est le mois des cadeaux.
Aux confins des frimas déposés par l’hiver
On entasse les paquets,
Ce frisson sur ma peau se propage et attise
On sort les oripeaux.
Des souvenirs plus froids que les souffles polaires
Ciel absent sans étoile,
Aux sources enivrantes de l’amour éternel
Lumières artificielles,
Où j’avais espéré étancher mes désirs
Chacun tisse sa toile
C’est la douleur vive d’un sentiment cruel
De joies bien matérielles.
Qui silencieusement me blesse et me déchire
Pierrot est médusé
Aux folles espérances et aux espoirs stupides
Par cet acharnement.
Sans le vouloir vraiment je m’étais mise à croire
Le rêve est écrasé
Le coeur qui s’emballe à la lumière limpide
Par tout ce mouvement.
D’un amour exprimé au profond d’un regard
***
Au jour qui arrive je me sens démunie
Où mes yeux apprenaient à voir les couleurs
Après la folie des cadeaux,
La palette des teintes brusquement s’appauvrit
La perspective d'un bon repas,
Et c’est le fusain noir qui dessine ma peur
La nature et son blanc manteau,
La neige crisse sous nos pas.
D’une vie sans espoir
Pourtant…
Le froid vif envahit nos peurs
Quand il tue parfois au dehors
Au delà de l’hiver je veux voir le printemps
Sans effacer nos p'tits bonheurs
Le bleu ciel le jaune soleil le vert des champs
Car souvent l'Amour est plus fort.
Et sentir sur mon corps la chaleur nouvelle
D’une saison porteuse de force originelle
Pierrot se glisse dans la nuit
Régine Foucault Scintillante de flocons d'étoiles,
Du regard une étoile il suit,
L'Avén'ment se cache sous un voile !
Pensées de Pierrot
***
Pensées de Pierrot en décembre C'est la semaine de Noël.
Pierrot guette par les fenêtres
C'est la chevauchée de l'Avent... Pour découvrir l'Emmanuel.
Pierrot prend la route de Noël, Actuellement où peut-il être?
Malgré le froid, malgré le vent,
Les problèmes des fils d'Ismaël. Dans notre monde en gestation,
Les faux prophètes se multiplient,
Pierrot sait que l'environnement Chacun y va de sa chanson,
Aux êtres vivants semble hostile, Et bien malheureux qui s'y fient.
La nature est au goût du temps,
La Paix nous paraît bien morfils. Les enfants-rois, ce sont les nôtres.
Encore petits ils font rêver.
Si tous les hommes vivaient d'amour, Le jour où ils deviennent apôtres,
Couteaux rentrés et moins vautours... Ils cessent de nous émerveiller !
Pierre Fetz
10. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 10
Citations On cherche tous nos maîtres
Dans les bois, dans les fêtes ! Il en est pour la plume
La retraite est la hantise des On cherche dans nos coeurs Comme pour l’amant,
parachutistes car ça leur La mesure du bonheur ! Il faut en changer vite
fait un vide On cherche avec ardeur Sinon elle se fend !
Et au ventre, la peur,
Si vous nagez dans le On voudrait s’envoler Terminons cet envol
bonheur, soyez prudent, Sur les ailes du temps Dans les nuées célestes,
restez là où vous avez pied Et tout recommencer Jonathan relis-moi
Comme chez les enfants ! Les conseils de ton « maître »
Dans un régime fasciste, on Que je les chante encor
n’apprend pas "je suis, tu es" Il suffit d’une plume Les soirs de Maldoror.
mais "je hais, tu suis” Et d’une couleur brune
D’un léger zéphyr bleu
Mieux vaut habiter une Pour que vienne la lyre ! 3 février 1999
maison en L qu'un château Catherine Escarras
hanté Il suffit d’un clavier
Et savoir en jouer
La société de consommation
Selon qu’on veut donner
porte mal son nom, car un
Mots ou musique sacrée ! Les plumes d’or
con ne fait généralement pas
de sommation avant de dire
Les claviers sont multiples
une connerie en société Elles étaient là, inertes
Leurs formes dynamiques
Tombées en pure perte
Citations extraites de La plume va au vent,
Elle allaient s’envoler
Mots et Grumeaux de Plus libre, vers l’antan !
Le vent les soufflerait
Marc Escayrol Telles des pailles frêles
L’épée est son parjure
http://www.escayrol.com Arrachées à des treilles.
Au clavier, point de parure,
Notes rondes portées
Puis une autre tomba
Pattes de mouches ailées
Comme après un combat
Poèmes sur le Beethoven n’entend pas
L’heure devenait grave
thème : La Plume Le chant des éperviers !
C’était celle des braves
Une plume tombée
Et TOI, simple humain
Et trois de ramassées
Poèmes reçus entre janvier Ou dieu plus qu’incertain
Était-ce le destin
Oseras-tu nier
et avril 2003 et retenus pour Réservé aux serins ?
La présence des claviers ?
le concours sur ce thème.
Les visiteurs reviennent
Blanches comme la neige
Et Jacquouille la bedaine
Fines comme des arpèges
Fera vite un civet
Le soleil les frappa
Oiseaux à plumes ou Du faisant attrapé
Et puis les colora
mécaniques « Du côté de chez Swan »
Alors sur cette table
A l’allure minable
Qui de la poule ou l’œuf
On a vu les mouettes, les On vit se relever
Vint donc en premier ?
sternes Quatre plumes dorées !
Moi je dis c’est la plume
Pauvres bêtes !
Qui fait toute la parure !
On a vu l’albatros
17 avril 2001
Au cou des vieux marins !
Et je jetterais bien vite Catherine Escarras
On a vu des tempêtes
Mon clavier qui m’évite,
Emporter des fauvettes,
Si j’avais toutes les plumes
Et des grands goélands
Dans mon carquois Cupide !
Pareils à Jonathan !
11. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 11
Mots en liberté D’un trait de plume,
Les lettres, les mots, les phrases se vident et
Sombrent furtivement dans le vertige du
Ce soir me vient l’envie d’écrire.
silence nu.
Mon coeur déborde d’émotions.
Dans l’encre bleue de mon ciel,
Maintenant, j’habite un autre langage
Folâtrent d’infinis rêves
Où susurrent les mots inventés
Où je trempe ma plume.
Par l’extravagance de ma déraison.
Au bout de mes doigts fébriles,
Ma plume glisse
Sylvie Freytag
Sur le duvet blanc
Des pages de ma vie.
Au bout de ma plume, Quand la plume se lève
Les mots jaillissent aussi nombreux
Que les grains de sable,
C'est ta force qui jamais ne meurt
Apprivoisent le langage et
Ce dont les rois ont toujours peur
Façonnent des vers harmonieux
Qui deviendront mon poème.
Ta constance, ton effet sont forts
Dans leurs châteaux forts, ils sont morts
Au bout de ma plume,
Les mots se hâtent
Tu fais entendre notre colère
Sous la pression de mes pensées et
A ceux vivent la prochaine ère
Donnent à mes rêves
Des ailes qui me propulsent
Ta pointe est parfois plus blessante
Hors du vide intérieur.
Que celle d'une mortelle flèche perçante
Au bout de ma plume,
Quand ta pointe minuscule se roule
Les mots révèlent mes joies, mes chagrins,
Ce sont de grandes idées qui s'en coulent
Mes désirs, mes espoirs,
Mon ivresse solitaire,
Décris le noir de notre cage
Exhument les souvenirs
Sur le blanc d'une innocente page
Egarés dans ma mémoire,
Libèrent les sanglots ravalés,
La page blanche et l'encre noire
Les cris étouffés
L'heureuse alliance pour ce soir
Dans mon coeur tourmenté.
Ton encre fertilise cette vierge page
Au bout de ma plume,
Les mots en sont les enfants sages
Les mots fredonnent un air nostalgique
Du vent mélodieux,
Tu sèmes les mots sur ces lignes
Rient aux éclats jusqu’aux confins de mon
Et rature ceux qui sont indignes
univers,
Dansent sans retenue au gré de mon
Cette feuille étant mère, toi comme père
imagination.
Donnez la vie à ces vers
Au bout de ma plume,
Les mots fragiles s’usent, s’effilochent, Wahid Mochtagh
Perdent leur pouvoir, se taisent,
S’essoufflent dans l’agonie d’un bonheur
éphémère, épuisés.
12. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 12
La plume Comment mieux exprimer mes sentiments,
Comment mieux te faire comprendre
Ce qu'au fond de moi, je ressens,
La main du poète s'élance,
Sans par la parole te méprendre.
Son geste est plus que précis.
Une lueur dans l'oeil aguerri,
Cette plume que je trempe dans le sang,
Il se munit de sa lance.
Cette plume qui suinte des larmes,
Cette plume n'est autre qu'une arme,
Son souffle est tel une vague
Une arme contre tous les tyrans.
Perdant toute orientation,
Secouée par le grand largue,
Cette plume que je trempe dans mon coeur,
Puis la plume passe à l'action.
Cette plume qui glisse sur ton corps,
Cette plume exhorte toutes mes peurs,
La pointe esquisse les lettres.
Et tente de réparer mes nombreux torts.
La forme est conventionnelle,
Et le fond très personnel.
La plume, plus forte que l'épée,
Le poème commence à naître.
La plume plus rapide que la voix,
La plume me permet de m'échapper,
La suite ne se confie pas,
Et de venir toujours vers toi.
Car la seule vue de cette feuille
Doit imposer le recueil. Damien
Malgré lui, l'esprit est las.
Il n'a pas besoin d'aval Une larme au bout de ma plume
Pour poser le point final.
Mikaël Une plume ensanglantée
Glisse sur ma peau en sanglots.
Un enfant gambade entre monts et
La plume merveilles,
Hume l’odeur de la liberté,
La plume, plus forte que l'épée, Touche l’herbe de l’espoir,
La plume plus rapide que la voix, Observe les nuages nimbés des cieux,
La plume me permet de m'échapper, Croque la vie à pleines dents,
Et de venir toujours vers toi. Jouit du bonheur de l’innocence.
Comment mieux exprimer ma tristesse, Un bruit sourd, je m’éveille,
Qu'en l'écrivant sur ce papier, Je le vois étendu là,
Au coté de mes larmes de détresse, De son oreille s’écoulent
De mes cris et mes pleurs désespérés, Filet de sang et cervelle.
Comment mieux dire ma joie, Neuf millimètres d’acier m’ont rendu
Qu'en écrivant sur papier blanc, assassin.
Que je suis heureux avec toi,
En fermant l'enveloppe et en l'envoyant. Ivres de haine et de vengeance aveugle,
Leurs balles perforent mon corps aussi.
Comme mieux exprimer mon désir, Emplis de réflexion et d’amour,
Qu'en le couchant sur papier, Mes mots mutilent leurs âmes déchues
Cette plume me servira à écrire, Et pardonnent.
Sur la peau de ton corps dénudé.
Sen-K
13. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 13
Mon cahier de poèmes Dans mon esprit
Et mon âme dicte à ma main
Ces mots qui s’écrivent
Mon cahier de poèmes se remplit
Sur ce papier…
Jours après jours
Les pages se tournent et se relisent
Mois après mois,
Ce sont de nouvelles créations qui
Il rassemble ma vie, mon enfance
apparaissent
Et mélange mes soupirs, mes souffrances,
Des souvenirs qui renaissent
Ma joie, mes plus beaux jours,
Lointains et irréels…
Mes émois, mes amours
C’est bien ma vie tout ça
Ma tristesse, mes pleurs,
C’est bien moi
Ma paresse et mes peurs
Enfermé dans ce cahier de poèmes,
Mon cahier de poèmes,
C’est mon esprit qui grandit
C’est mon stylo qui laisse une trace
jour après jour,
Une empreinte de Moi
mois après mois,
Imprégnée des plaintes de mes doigts
année après année…
Je laisse la place
A ma plume qui dicte mes joies
Je n’arrêterai donc jamais d’écrire ?
Non, jamais !
A chaque nouvelle page tournée,
C’est une nouvelle idée qui naît,
Écrire m’aide à survivre
Un nouveau texte,
Une nouvelle vie, Flora
De nouvelles pensées qui prennent source
Feuille de plume Poèmes d’auteurs à l’affiche
Une feuille vierge et j'écris
ce qui tourmente mon coeur Le liseron et la rose
ce qui agresse mon corps. Tu rampes sur la terre, caché parmi les plantes
Tu chemines lentement ; Volubile imposteur.
Sur le papier jauni Faible arçon inquiétant aux sarments enjôleurs.
les monts font mon bonheur Serpentin végétal aux étreintes tournantes.
et me rendent plus fort.
Tu enserres le rosier d’un étrange feuillage.
Dans ce cahier bénit Tu cherches par le soleil une ultime hauteur.
se couchent des malheurs Tu montes sur les sommets de la reine des fleurs,
des cris, des désaccords. que tu étreints ainsi en un fol mariage.
C'est la plume qui écrit Tu déploies tes corolles pour l’épreuve d’amour.
les choses de mon coeur Les roses ne sont pas d’une même nature.
les tumultes de mon corps. Tu n’es pas dans le ton ni d’une même culture.
Prostituée du jardin, tu n’es qu’une belle-de-jour.
Une feuille pour amie
qui vous soigne sans douleur Aussi belle-de-nuit et belle que l’on aime.
après les coups du sort...
Tolliac
lues Blues
14. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 14
La mer Ô, le son de la mer, qu'il soit doux ou terrible,
Envahit nos esprits, éveillés ou dormants,
Nous aimons son miroir moutonnant et
Je regarde, souvent, les vagues sur les plages,
paisible,
Qui dansent sur le sable et les galets
Par contre, nous craignons ses courroux
bruyants ;
écumants.
Avec de grands ahans, après leurs longs
voyages,
En écoutant la mer qui se meurt sur le sable,
Elles laissent tomber leurs tutus ondoyants.
Je pense à mon parcours, si souvent turbulent,
Et je sais, qu'il viendra ce jour inéluctable,
Elles ont parcouru beaucoup d'étranges terres,
Où mon dernier soupir s'échouera pantelant.
En berçant gentiment barques et voiliers,
Mais souvent rugissant entre les hémisphères,
Je regarde venir ces vagues ruisselantes,
Elles ont englouti bateaux et bateliers.
Qui meurent à mes pieds, après un long trajet,
Et je pense à ma vie, aux heures déferlantes,
Le zéphyr fait chanter ses surfaces soyeuses,
Qui s'éteindra bientôt comme tout feu follet.
Et caresse son corps rempli de volupté,
Les étoiles, le soir, s'y miroitent, veilleuses,
Le flux et le reflux rendent l'onde immortelle,
Répandant sur l'écume une exquise clarté.
Après notre reflux serons-nous de retour ?
Avec une autre vague, une autre ritournelle,
Les goélands aussi joignent leurs cris acerbes,
Pourrions-nous regarder l'aube d'un nouveau
A cette symphonie aux mille sons de nuit,
jour ?
C'est une apothéose aux cymbales superbes,
Qui vient pour expirer sur les plages, sans 14 novembre 2003
bruit.
Christian Cally
Libido (acrostiche)
L'Iil toujours très viriL, je lui fis un sourciL
Ses yeux
Ivre d'un infinI besoin d'inassouvI
Bousculant mon aplomB, elle enleva son boB Ses yeux avaient toujours
Ironique, et aussI, pour montrer l'arrondI quelque chose à me dire.
De son front de bagnarD sous son teint de mignarD : Ils me parlaient d’amour,
"On me nomme PolO ! Quelle erreur, mon cocO!" d’une nuit à venir.
Le parfum très subtiL d'un corps plus qu' amicaL Dans ces miroirs d’azur,
Imprégnait d'infinI le verre dépolI au profond de son âme,
Bien posé sur l'aplomB du vitrail bleu et plomB je vois encore si pure
Indécis mais ravI, un bras sortait, jolI, briller la même flamme.
D'un drap de lin trop blonD, bien lancé, presque ronD
Obscur, cet ex-votO préservait son credO Les ans ont érodé
nos attraits les plus beaux.
La fille fit d'un ciL un début très subtiL Mais vois-tu ! La beauté,
Il l'observa ainsI, danser nue, très ravI n’est qu’à fleur de la peau.
Bien posé sur l'aplomB d'un mamelon de plomB,
Impudique, infinI, un bijou arrondI Tolliac
Descendait sur le blonD de son ventre bien ronD
Ocré, un fin halO nimbait ce braserO
Le 5 novembre 2003
Robert Bonnefoy
15. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 15
Le jardin des plantes (de Rouen) Introspection musicale
Dans ces allées sablées, aux arbres Une blanche, une noire, demi croche
centenaires, Reposent sur le papier, des mélodies
de ce jardin public que je croyais perdu ; À coup de sol, de ré, de fa et de mi,
Ce vieux kiosque à musique battu au vent La mémoire de l'air va sortir des poches
d’hiver, Du silence. Le musicien de son monde
et ces bassins gelés bordés de pierres S'imprègne, il fait le vide, puise
moussues, Dans la solitude, la force des rondes.
Concentré, il s'apprête à griser l'assise,
attendent endormis, que le soleil revienne Au rythme de ses bonds. Il fera jaillir
embraser de ses feux ce royaume feuillu. Mots de son instrument, comme peintre au
Animer de nouveau d’une joie souveraine pinceau
le monde des oiseaux que jadis j’ai connu, Sur sa toile, un oiseau qui use de ses cordes
Pour les cuis cuis, orchestrés avec un sourire
lorsque dans le bassin, flottait avec mes D'âme, une puissance abyssale de ces eaux
rêves, Sous jacentes qui s'écument pour délivrer
à peine affiné mon navire de bois. ode...
Mes souvenirs reviennent. Pauvres images
brèves. Le musicien se sonde, lit sa partition
Courant dans ces allées, enfant je me revois. En faisant le vide, avant, de toute passion
D'univers, les sons lumineux faire déferler,
Ces enfants avec moi, je les ai tous connus. Dans l'espace, couleurs faire naître, briser...
Comme eux je galopais et souriais à la vie.
Ils étaient, et moi même, dans un temps Une noire, une blanche, triples croches
révolu. S'animent, sont aspirées, s'accrochent
Nous étions à l’aurore ; Nous étions à l’envie. Sous les doigts du musicien... il inspire
Ses heures, les saisons, les peines et les joies...
Je marche sur mes pas. Je marche vers ma L'histoire d'un instant qui meurt, il expire...
nuit. Dans l'obscurité de sa pièce chimérique,
Ces arbres, mes amis, garderons en mémoire Do, si, la, do, il se balade sur les lois,
L’enfant que j’ai été et l’homme que je suis. Lignes qui avivent l'émoi réel, musique
Ainsi fini le temps. Ainsi fini l’histoire, Des rêves, des déchirements, bouillon
explosif,
l’épopée d’une vie. Une ronde éternelle. Un mélange inextricable imprégné du tout,
Oh ! Temps! Où est passé le meilleur de mes Des paradoxes qui s'échouent sur les récifs,
jours ? S'offrent à la vie, au goût du brut, de ces
Ne peux-tu un moment dans ta course grands fous
cruelle Qui n'ont besoin de lumière, qui savent le
Où tu perds à jamais mes joies et mes silence,
amours, Les prémices, et les chants d'air, les mains en
puissance...
arrêter de l’horloge le balancier fatal.
Remettre à sa place les choses d’autrefois Pascal Lamachère
Ce jardin, cet Eden qui fut de mon natal
Qui fut de mes prières et l’ombre de ma foi.
Tolliac
16. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 16
Le renégat Je cherche dans le ciel une ultime protection.
J’ai recours à ta gloire J’implore ta clémence
pour mon passé douteux fait de désillusions.
Mon Dieu !... Je suis perdu dans ce monde Que n’ai-je pas gardé de mes ans l’innocence.
désolé.
Mon âme est fatiguée par le mal et le crime, Je voudrais tant changer et n’être plus le
qui chevauchent le vent par les monts, les même.
vallée. Je fais un compromis réfutant mon passé,
« Je veux ni Dieu ni maître » écrit sur ma et je plie les genoux, pour un être que j’aime.
poitrine Je me sens humilié ; En priant, j’ai pleuré
fait de moi un relaps et les propos brûlants et je me sens meilleur. Je cherche l’étincelle.
d’ouailles vindicatives, me clouent au pilori. Le retour du bonheur ; Le soleil bondissant
On me montre du doigt. Suis-je un mécréant ? dans mon humble demeure. Même la pluie
Ou un adolescent hâbleur a priori. qui ruisselle,
ou le temps comme il vient, s’ils nous sont
Après quelques années je vois tout guérissant.
autrement.
L’écrit sur ma poitrine n’est plus de bon aloi. Ainsi soit-il !...
Je n’avais de ma vie, eu à aucun moment, Un marginal vieillissant, est dans
à plier les genoux ni à subir de loi l'alternative de choisir entre son mode de vie
qu'il a définitivement adopté et le recours à
Je le fais en secret. Ma confusion est grande. l'être suprême qu'il invoque dans une
Levant les yeux au ciel j’implore ton secours circonstance dramatique. Il pense que cette
Chez moi, comme un voleur le malheur requête ne sera bénéfique pour la personne
quémande. gravement malade qu'il aime tant, que si
Il s’impose, et me frappe sans l’ombre d’un Dieu le pardonne de ses erreurs passées. Lui,
recours, le grand libre penseur, il plie les genoux et
s'humilie. C'est une grande preuve et épreuve
dans l’être le plus cher que je porte en mon d'amour.
coeur. Il faut avoir vu les églises et les temples se
Ses forces l’abandonnent et ma peine est remplir au cours d'une guerre, pour bien
atroce. comprendre ce revirement.
Je souffre de son mal. Je ressens sa douleur
me tenailler les tripes d’une morsure féroce
Tolliac
Désordre Comme à un fil suspendue,
Elle reste accrochée.
Pareil à un dédale,
Mon esprit embrouillé, Pareil à un élève mal appliqué,
Ne comprend rien à ce mal, J'ai fait une tache sur le futur,
De mon âme torturée. Pour essayer de comprendre le présent,
A gommer mes décisions, je passe mon temps
Pareil à un oiseau sans nid,
Je ne peux trouver la paix, Dans la plus grande confusion,
Et, bien que l'espoir soit permis, Une fois Oui, une fois Non,
Je ne pense qu'à l'imparfait. Mes pensées me font une escorte,
Vers l'inévitable désordre.
Pareil à un chemin sans issue, Gagy H
Ma vie ne peut avancer,
17. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 17
Interview partitions musicales et CD
de Pierre d'accompagnement : 18 euros au lieu de 20
Brandao euros
- Lucioles magiques, recueil de poèmes
illustrés de Pierre et Marie, au prix de 13
A quel genre de Littérature , d’artistes ,
euros au lieu de 15 euros
vous identifiez-vous ?
En cas de commande de deux ouvrages au
Je pense avoir l'esprit poète, mais également
moins, les frais de port (4 euros en moyenne)
romancier (littérature policière entre
sont offerts en plus du prix promotionnel.
autres) ; je m'amuse à écrire également des
Pour plus de renseignements sur les oeuvres,
pièces de théâtre, des scénarios pour films, ce
vous pouvez vous rendre sur son site (http://
qui me passe par la tête... envers-des-rimes.chez.tiscali.fr/)
Vous aurez également sur ce site la joie de
Que représente pour vous la poésie , qu’y
trouver un traité de prosodie ainsi qu'une
cherchez-vous ?
pièce de théâtre -vaudeville- complète et
D'abord exutoire d'une souffrance intérieure,
entièrement libre d'accès.
la poésie est devenue une compagne collant à
mon âme. La maîtrise des techniques et
Toute demande de renseignement
surtout la liberté de s'en échapper m'a donné
complémentaire peut être adressée à :
le moyen de faire passer mes sentiments au-
Pierre Brandao - 3 rue de la Mariennée 17140
delà même mes propres ressentis, pour
Lagord ou pierre.brandao@libertysurf.fr
toucher le coeur du lecteur. Un frisson
partagé en quelque sorte...
Quelles sont les autres passions artistiques
Quels sont les artistes, poètes , ou autres qui vous animent ?
qui vous ont le plus touché ? Le photomontage poétique : le recueil
Rimbaud, Verlaine, Hugo, pour ne citer que "Lucioles Magiques", écrit en collaboration
les plus classiquement connus ; Marcel avec la poétesse "Marie" en est le reflet type.
Chabot, René Char, Gilles Sorgel...
Pouvez vous dire ou plutôt déclamer en
Avez-vous, ou envisagez vous, de publier quelques vers ce qui pourrait vous
des écrits en édition ? représenter, être le symbole de l’essence de
A ce jour, quatre recueils de poésies ont été votre âme, de vos œuvres, de votre idéal ?
publiés ; deux romans policiers sont Je reprendrai alors la première strophe d'un
également disponibles. Je finis un troisième poème, "Le vers" :
roman policier. Les autres oeuvres sont en "Le vers bat à la sensation.
gestation et attendent une parution -Il pleure !- et l'encre salée file
imminente (traité de prosodie, pièce de Sur le papier plein d'émotion.
théâtre...) -Il rit !- et le stylo débile
Claque sur le papier fragile !"
Remarque "publicitaire" : A l'occasion des
fêtes de fin d'années, Pierre Brandao vous a Quelque chose d'important à ajouter vous
concocté un petit cocktail littéraire concernant, concernant vos oeuvres ?
sympathique à s'offrir ou à offrir : Ne plus jamais cesser d'écrire, tant que
Pour les passionnés de romans policiers : l'ombre de la page blanche ne me recouvre
- Vengeance Séculaire au prix de 16 euros au pas…
lieu de 17 euros
- Rancune Meurtrière au prix de 16 euros au Pierre Brandao
lieu de 17 euros
NB : Pierre Brandao participe à la
Pour les passionnés de poésie : création d'une revue visant à publier des
- L'Amour à fleur d'âme, éditions Cléa, poètes, dont la communication se fait via le
comprenant un recueil de poèmes, chansons, forum poétique Poésirama.
18. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 18
Nouvelle / Conte Au fond de lui, en sa chair il était blessé.
L'enfant essaya de rattraper cet oiseau,
s'approchant de lui,
L'enfant et l'oiseau
A pas silencieux, épargnant les immobiles au
Un enfant à l’âge d’une grande personne sol.
Marchant dans un petit jardin provincial,
Promenait ses yeux bateleurs aux Réfugié près du chêne. Celui-ci s'occupait de sa
profondeurs des secrets blessure,
Que la nature emprisonnée voulait bien De son bec raclait le corps étranger enduit
montrer. De sang, et de ses ailes, se protégeait des
Aux merveilles de cette flore et de cette caprices d'Éole.
faune,
Venait se mélanger ce qui créé en chacun du L'automne, aux heures où le temps est en
spécial, cassure,
Des atmosphères de pensées émotives issues de Sembla soudain un étrange mélange de
l’essence douleur et de vie,
De chaque âme, donnant à la vie son sens. Le paysage fit rentrer l'âme en chaque cellule
Du corps, poussant à la conscience des
Croisant de ses pas un Catalpa, un Arbousier, instants enfouis.
Des chênes, un Chicot, un Robinier, un
Micocoulier, A l'approche de l'oiseau, tendant les mains,
Un condensé des différentes contrées, sans aucun calcul,
A terre la récolte de la saison à peine Les cieux enrhumés, notre gavroche ne put
commencée, contenir une larme.
Des marrons et des feuilles aux couleurs
De la colère bizarroïde pour avoir été Le froid s'intensifiait, enfonçant plus
éjectées, profondément ses lames,
Et croisant de ses pas des fleurs encore Les turbulences s'avivaient dans des
flamboyante tourbillons de feuilles mi-mortes,
Qui offraient à la vie un peu de leur âme Les sages se pliaient, les bancs tremblaient, les
aimante, fleurs se refermaient,
Il effleurait de tendresse sa mémoire rouillée, Les frêles courraient se réfugier à leur dieu, le
Recherchait au plus profond de lui ce qui tapis de la saison
l’égaillait. Devint un champs de bataille où rebondissait
en heurt la cohorte,
Approchant un majestueux Cèdres libanais, Allant et venant sans compassion, par la
Où une âme frêle de bonheur jouait, déraison du temps affolée.
Un oiseau aux plumes blanches, blessé,
Lancé dans une danse au vent attira son La larme du coeur fut figée au creux de la
attention. vision,
Dans ses cieux naquirent une première A cheval sur les rivières de l'adulte. Le
question, paysage
Malgré son agilité. Était-il touché dans ses Était devenu apocalyptique, la lumière
profondeurs ? scellée,
Le gracile continua en corps quelques Mélancolique se cognait dans les portes
envolées, nuages.
Avant de se poser, semblant quelque peu
pressé. L'oiseau, n'avait pas bougé, n'avait pas été
touché,
Le coeur d'enfant se dit que l'oiseau dans sa Par cet assaut encore plus traître qu'un
torpeur Judas,
Jouait de la fierté, laissant paraître l'agilité. Aussi soudain qu'instantané... Le brouillard
19. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 19
cinglant fut asséché, protester
Sur son incapacité, la petite voix lui dit :
Lorsque l'enfant parvint à effleurer le gracile
"N'ai pas peur, c'est seulement ton coeur qui
de ses doigts.
va m'accompagner
L'oiseau aurait pu se sentir dérangé, Dans ce voyage, qui j'espère te surprendra
Mais le coeur attentionné lui donnant agréablement.
Tu reviendras en ta demeure pour vivre ta
tendresse,
vie
Évitant la zone hypersensible en douleur,
Il laissa les doigts, puis la main, glisser Aussi vite, aussi vif, aussi instantanée qu'un
Le long de son dos, dans de simples caresses. battement".
Chacun donnant à l'autre de son aura. Sans
Sans plus un geste de l'enfant, dans la grâce
peurs,
L'oiseau déploya ses ailes et s'élança,
L'enfant pétillait de pouvoir l'approcher,
Et voulait son nouvel ami, ce volatile, le Effleurant sans un bruit au sol la masse,
bichonner. Pour fendre à nouveau l'air, le vent, suivre la
voie
De l'aventure qu'il comptait bien faire vivre à
Il se demandait comment celui-ci avait il pu
son ami,
être blessé.
Immobile au sol, figé en une statue de marbre
Était-ce le monde des humains qui l'avait
endormie.
piégé,
(Si vous voyez dans un jardin une statue de
Où un malheureux accident avait-il eu avec
un chat en Gaia ? marbre
aux yeux fermés, c'est peut être simplement
Aussi loin qu'une âme peut en elle voir naître
un grand enfant
Les premières lueurs de la conscience, il
dont le coeur est parti faire un voyage en
n'avait de cesse
compagnie d'un oiseau)
De penser, de reprocher la méchanceté
gratuite, qui le fustigea
Lorsqu'il vit en lui se dérouler le paradoxe de Après un salut à l'âme qui jouait à la
l'existence. marelle,
L'oiseau, en compagnie du coeur de l'enfant
S'envola, d'abord au gré du vent
Titre
Ses poussières d'étoiles revenant à l'oiseau,
D'automne, pour ensuite se diriger avec ailes.
une envie de compresse
Texte
Grandit en lui, mais le devança la magique
science Il traversa l'allée des sages du monde,
Glissa sur le tapis coloré, frôla des feuilles
Des fées gardiennes de cet espace naturel,
Libérées, évita de peu une dame en deuil,
L'une d'elle s'approcha avec sa baguette,
et sa lumière pour alléger souffrance. Puis monta, monta, monta au dessus de la
ronde.
Le jardin public n'était plus qu'une forme
Une amitié commençait à germer entre les
deux, carrée,
Que plus personne ne venait déranger, pas Et la maison de notre gavroche n'était plus
même une frêle qu'un point.
Celui-ci porta son regard sur le lointain,
Qui réinventait pour s'occuper un petit jeu,
Près du cèdre Libanais, faisant avec des Émerveillé de vivre cette expérience
inopinée.
feuilles et un marron, une marelle.
Ses sens se mirent petit à petit au diapason
Lorsque le coeur se concentra à nouveau sur De ceux de l'oiseau qui avait décidé
des plumes coupées, d'entreprendre
Il lui sembla que l'oiseau lui parlait Un long voyage pour le plaisir de son nouvel
ami.
Par l'intermédiaire des ondes de la pensée.
Celui-ci voulait l'inviter à voler.
Lorsqu'ils survolèrent un grand pont,
En double surprise, avant qu'il ne put
20. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 20
Le coeur d'enfant s'enquerra : "Où m'emmènes- Dans ces moments l'oiseau et lui eurent la
chance
tu comme cela ? ".
De ne pas finir écrasés, fusillés, explosés,
L'oiseau : "Là où tu trouveras le sens. Ne te
fais pas de souci". De ne pas plier à jamais sous cette
malheureuse errance.
Et l'oiseau vola, vola, vola, faisant voir du
En l'oiseau l'enfant s'était terré,
paysage à son invité,
Coulant quelques petites larmes
Des prairies, des forêts, des mers d'eau, de
glace et de feu, Sous ces écrasantes armes,
Des rivières, des fleuves, des montagnes, De tout son être par l'horreur glacé.
Des jardins, des maisons, des monument, des
Le gracieux sentit la douleur gagner son ami,
villes,
Il lui susurra : " Ne garde pas en toi tout ceci,
Et tel un grand et généreux mage, l'ivresse le
gagnait Cela fait partie du monde, ce qu'il en est fait,
De temps à autre en vrille. mais la vie,
Elle, a trop de trésors à dévoiler,
Pour que la joie du cristal soit gâchée".
Il l'amena partout, lui fit voir toute sorte de
lieux,
Pour lui éviter de souffrir plus longtemps,
De la terre jaune, marron, verte, toute une
Il éveilla ses sens au firmament,
palette de couleurs
Entra dans la danse au vent,
Enrobées de parfum qu'il huma au bonheur,
Des fleurs, des arbres, des insectes, des Fit frissonner de ses plumes à sa chair
Les atomes de l'univers,
animaux
Se laissa allé en les mélopées
De différentes contrées qui le mirent dans le
Des sages et des auréolés,
beau,
Plongea dans les essences des palettes,
Des différents souffles d'âme de la vaste faune
et flore De sorte que les battements furent en fête.
Qui fit quémander à l'enfant en corps.
Pour couronner le tout, il embauma son coeur
d'espoir,
Il eut aussi le plaisir du chatoyant soleil,
L'amenant dans une ville éloignée de la
De la pluie brumeuse et orageuse, de l'arc-en-
ciel, sienne, où il put voir
Des lacs enneigés et des aurores boréales, Celle que de tout son coeur il voudra Aimer.
Le plaisir de contempler les aubes et Ils s'étaient posés à sa fenêtre. Elle était
endormie.
crépuscules,
Elle inspirait un je ne sais quoi d'infini,
Les paysages aux lueurs des astres et des
lumières humaines, Emmitouflée dans son lit… elle souriait.
Le coucou au passage de l'oiseau, des
Qu’elle est belle !… L'enfant sortit
scintillantes étoiles…
définitivement
Il eut aussi le malheur de voir les polluantes De torpeur au silence des ailes. D'envie il
bulles, mourrait
De l'apprendre dans ses bras,
L'homme et les femmes se déchirer, jeter à la
vie mauvais sort, De déposer en sa flamme à chaque instant de
la joie.
Il vit des bagarres, des crimes, des mondes
baignant dans la haine, Elle s'éveillait, tout doucement,
Des gens dans des champs de rouge mort, Laissa éclore sa conscience au soleil
Des gens aussi emportés par des accidents de pénétrant…
la nature,
Qu'elle est belle !…Il percevait en ses cieux les
Et la perte de l'humanité dans des envolées
sang futur… nuances de son âme,
Sentait d'elle s'émaner l'indicible sentiment
21. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 21
qui le transcendait, L'oiseau, sans ajouter mots,
S'envola… et il vola, vola
A le rendre muet dans des rythmes accélérés.
Vers ses horizons…
Qu'elle est belle !... Il voulut en l'instant Laissant l'Homme à ses maux
reprendre forme, En passion…
Courir vers elle, l'enlacer d'Amour,
Le marbre s'aviva... l'enfant rouvrit les
Lui raconter, lui parler sans détour.
yeux…
Un instant d'éternité, son regard sur l'oiseau
se posa, Il était dans le lieu
Leurs yeux se croisèrent, Où il avait rencontré
L'oiseau blessé…
L'un en l'autre se fondèrent,
En un éclair d'Amour fleurant bon l'émoi…
Résonnait en corps
L'oiseau ne put retenir tout cela en lui, L'ouverture en son for…
Il dit ses dernières paroles à son ami :
Il retrouva petit à petit
"Voilà, je t'ai amené au début de ton voyage.
Son esprit…
Je t'ai fait partager mon existence,
Et il est maintenant tant que tu remplisses les
"Merci à toi mon ami…"
pages
Avec l'encre de tes rêves
Décembre 2001
Qui se réaliseront par patience.
Pascal Lamachère
Merci
D'être mon ami…".
Chansons "Ca, c'est d'la Magie ! Maman !"
"Maman", ce mot si doux,
à l'accent mélodieux, qui à lui seul
Les Petits Lutins malins
chante les accords du Bonheur.
"Ca, c'est d'la Magie ! Maman !" "Ouh ! Ouh ! Maman, t'es dans la lune !
me dit ma fille Aurore, du haut de ses cinq T'as pas entendu ? :
ans. Avec mon chapeau pointu,
moi je veux être Fée !
"Ca, c'est d'la Magie !" Et ma chevelure ondulera dans le vent
Aux pays des petits, comme les vagues bleues de l'Océan !
il n'y a jamais d'ennui.
Je volerai très haut dans le Ciel,
"Moi, plus tard, puisque l'Égypte existe et assise sur mon nuage, Fi de Perlimpinpin,
encor', Moi, c'est de la poudre à rêve,
c'est décidé, je serais Pharaon !" que je soufflerai sur le Monde."
Lui rétorque son frère, qui est déjà un grand !
"Ouh ! Ouh ! Maman, descends d'ton nuage !"
Et maman pense : Grogne un papa bougon, tout poussiéreux,
"Aux pays des petits moutons, sorti tout droit du placard, et
qui broutent le vert gazon, qui ne sait plus rêver.
je planterai des petits lutins malins,
qui au petit matin, "Aurait bien besoin d'un p'tit coup de poudre
iront jouer dans la pluie et ses flaques, à rêve,
pour éclabousser les limaces !" celui-là !
Crois bien que j'vais commencer par lui !"
22. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 22
"Allons ma Fille, sors tes potions, Le dernier rouleau qui restait !
C'est pas bien grave s'il cache tout
ton bocal à malice,
Qu'il dit
tes éprouvettes à délices,
et de ta baguette magique, Car quoi qu'il fasse on dit de lui :
jettes le sort à papa,
Refrain
Celui de lui rendre à nouveau :
C'est pas bien grave s'il gâche tout
Le Sourire !"
Qu'il dit
Planète interdite Puisqu'à chaque fois papa pardonne
Les draps découpés
L'oreiller crevé
L'duvet fait d'la neige dans la chambre
Gentil malin Le pot renversé
La soupe dans l'évier
Juste quand les invités sonnent !
Comme tous les p'tits gars, pardi.
C'est pas bien grave s'il gâche tout
Gentil, gentil,
Qu'il dit
Voyez donc ça quand il sourit !
Car quoi qu'il fasse on dit de lui :
Gentil, gentil,
Gentil mais malin aussi !
Refrain
C'est pas bien grave, une farce,
C'est pas bien grave s'il tache tout
Qu'il dit
Qu'il dit
Puisqu'après coup papa rigole :
Puisqu'après lui maman décape
La porte claquée
Moquettes et papiers
Bing ! sur le pallier
Partout gribouillés
Les clefs coincées dans la serrure
Grâce aux feutres que rien n'efface
Du mauvais côté
L'doigt dans l'encrier
Comme pour taquiner
Goutte sur le cahier
Maman qui toque et carillonne.
Le jour où il faut le signer
C'est pas bien grave, une farce,
C'est pas bien grave s'il tache tout
Qu'il dit
Qu'il dit
Car quoi qu'il fasse on dit de lui :
Car quoi qu'il fasse on dit de lui :
Ce p'tit bout d'homme n'est-il pas
Refrain
Gentil, gentil,
Comme tous les p'tits gars, pardi.
C'est pas bien grave s'il jette tout
L'adorable chérubin !
Qu'il dit
Gentil, gentil,
Puisqu'après tout ça débarrasse
Voyez donc ça quand il sourit !
Les billets, les chèques,
Ah oui vraiment, quel ange !
Les factures avec
Gentil, gentil,
En avions s'envolent par la fenêtre
Gentil mais malin aussi !
Dans le caniveau
Voguent les feuilles d'impôt
C'est pas bien grave s'il cache tout
Le soir où papa doit les rendre
Qu'il dit
C'est pas bien grave s'il jette tout
Puisqu'après lui maman retrouve :
Qu'il dit
La montre au frigo
Car quoi qu'il fasse on dit de lui :
Le réveil dans l'eau
Le matin où papa se lève tôt
Refrain
Dans la cheminée
Le papier W-C
23. La P ume Libre Journal en fond poétique - n°20 - Décembre 2003 23
C'est pas bien grave s'il chipe tout Mais la visite d'un voisin
Qu'il dit Me flanqua son rhume des foins
Car ce n'sont même pas nos affaires J'ai jeté mes fleurs et ce cri
Deux lattes de plancher " Me voilà mal parti " !
Clouées en épée
L'rideau en cape de mousquetaire Tout ruinant mes projets mûris
Les portes sans poignée Pour aller voir ma mie
Pour agrémenter J’ai ressorti ma vieille pétoire
La visite du propriétaire. Pour me faire sauter le ciboire
C'est pas bien grave s'il chipe tout Puisque le ciel le veut ainsi,
Qu'il dit Adieu donc à la vie !
Car quoi qu'il fasse on dit de lui :
C'est juste alors que j'entendis,
Que je pus voir ma mie
Ce p'tit bout d'homme n'est-il pas Venue à pied malgré l'ondée
Gentil, gentil, La goutte à l'oeil, la larme au nez.
Comme tous les p'tits gars, pardi. Faut-il qu¹elle m'aime tant pour braver
L'adorable chérubin ! Les dangers que j'ai fuis ?
Gentil, gentil,
Voyez donc ça quand il sourit ! J'n'écout'rai que mon coeur, promis,
Ah oui vraiment, quel ange ! Pour aller voir ma mie
Gentil, gentil, Ignorant temps et contretemps
Gentil mais malin aussi ! Même nu j'irai, suant, mouchant,
Heureux qu'elle ait sauvé ma vie
Jean-Marie Audrain Et notre hymen aussi !
Pour aller voir ma mie Jean-Marie Audrain
J'ai chaussé mes souliers vernis
Pour aller voir ma mie
Mais un télégramme anodin Le Petit Bossu
M'apprends qu'elle est chez son cousin
J'ai remis mes gros sabots gris
Venez, entendez l'histoire
En me disant " tant pis " !
Du Petit Bossu.
Oyez, seigneurs des manoirs
J'ai étrenné mon patchouli
Et gens de nos rues :
Pour aller voir ma mie
Alors que vous n'étiez pas nés,
Mais en achetant ma gazette
Se déroulait un drame ;
On me prévient d’une tempête
Un homme errait chez les damnés
Je me suis dit, sous mon abri
Pour racheter son âme.
" Partie remise, pardi " !
Un nain descendait aux enfers,
Se perdant à jamais.
J'ai loué un noir queue de pie
"Petit Bossu" il s'appelait
Pour aller voir ma mie
Et personne ne l'aimait !
Mais un coup de fil opportun
M'annonce qu'il n'y a plus de train
Séant, laissez-moi tisser
J'ai dû repasser mon habit
Le fil qui se trame.
Maudissant ce sursis.
Devant tant d'obscurité,
La raison se pâme.
J'ai coupé mes roses rubis
N'allez pas tirer vos enfants
Pour aller voir ma mie
Du fond de leur sommeil