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La citoyenneté au cœur des enjeux de la crise
         C’est dans le sens d’une véritable refondation qu’il faut chercher les solutions de la crise. Les
solutions car il n’y en aura pas qu’une. Par contre et heureusement, ceux qui regardent dans le
même sens se reconnaîtront dans une grande vision partagée et les solutions éparses jusque-là, du
fait des centres d’intérêts prioritaires et légitimes de chacun, dessineront une composante non
négligeable de la solution.
Bien cerner les véritables enjeux
         La crise est le résultat cumulé de 64 années de colonisation pure et dure, de 52 années
d’Indépendance sans réelle liberté ni perspective. En un demi-siècle et trois républiques, aucune
alternance de pouvoir à une exception près, ne s’est déroulée paisiblement. La rue et les armes ont
toujours précédé les urnes. En 1971, 1972, 1975, 1979, 1991, 2002, des vies ont été perdues pour la
conquête ou la conservation du pouvoir par tel ou tel groupe politique. Citoyen chair à canon, pour
un oui pour un non. Question à un million de ce qu’on veut comme devise monétaire : Qui jusqu’ici
entre le pouvoir colonial et les pouvoirs ayant administré l’Indépendance a le plus de morts sur la
conscience ? « L’alternance manivelle » a été est reste encore la règle. C’est le retour de manivelle
qui est redoutable et inévitable. Il s’applique dans les traquenards politiques, les complots, dans les
geôles et dans l’exil. « Ny tody tsy misy fa ny atao no miverina » La culture politique et la culture du
pouvoir ont besoin d’une refondation. Les hommes et les femmes politiques ne sont pas les seuls
concernés. Le « fiaraha-monina », l’art du vivre ensemble, dans sa globalité est concernée, donc
chaque citoyen.
         Il est temps de regarder plus loin que le fameux « ranomasina no valam-parihiko ». La crise
malgache et la solution qui prévaudra s’inscrivent dans un monde en crise. Crise des valeurs, crise
systémique, crise financière, crise sociale, la liste est longue. Ceux qui suivent l’actualité mondiale
savent que partout les peuples sont en quête d’un monde plus juste, plus digne de l’homme. Trop
d’inégalités, trop de déséquilibres nourris de cupidité, de spéculation, de concussion, de prédation,
de corruption. 16% de la population mondiale détient les 80% des richesses planétaires tandis que
les 16% les plus pauvres n’en possèdent que les 5%. Une étude menée en 2006 par l’Institut mondial
de recherche sur l’économie du développement de l’Université des Nations Unies1 a affiné ces
données de l’inégalité planétaire jusqu’au niveau des individus: en 2000, les 1% d’adultes les plus
riches du monde possédaient à eux seuls 40% des biens mondiaux et le décile le plus riche détenait
85% du total mondial. Le monde change mais il est des donnes qui vont rester : les besoins
d’espaces naturels viables et parfois uniques, de ressources énergétiques, de ressources minières
vont s’intensifier.
         On se rend bien compte maintenant que Madagascar est un pays scandaleusement riche et
que les investisseurs ont commencé leurs grandes manœuvres depuis les dernières années. De 500
millions d’ariary en 2004, le stock d’IDE atteint 7 716 milliards d’ariary en 2009 et la part des activités
extractives est de 5 7992. La carte des permis d’exploration pétrolière montre un impressionnant
quadrillage de tout le territoire malgache en bordure du Canal de Mozambique ainsi que les eaux de
la Zone Economique Exclusive en mer. Au-delà des ressources énergétiques et minières, Madagascar
est la citadelle avancée du continent noir dans l’Océan Indien. Là où passent 70% du trafic pétrolier


1
    www.wider.unu.edu
2
    Enquête IDE/IPF, premier semestre 2010, BCM/INSTAT
mondial, 45% du commerce mondial par container, sur la route du commerce de la Chine avec
l’Afrique, multiplié par 10 depuis 1997 et multiplié par 14 en 10 ans vers l’Amérique du Sud3. Cet
espace est maintenant balisé par 3 pays (Chine, Inde Afrique de Sud) de ce que l’on appelle les
Puissance émergentes, BRICS. La pression des enjeux mondiaux est sur Madagascar et en aucune
manière, à aucun moment elle ne se relâchera. Au contraire, et ne pas inscrire la vision d’une sortie
de crise dans cette prospective c’est avoir un madrier en bois de rose planté dans l’œil.




L’indépendance c’est la liberté et la nécessité de choisir
         Le temps des chasses gardées des grandes puissances est terminé depuis la chute du mur de
Berlin, comme la colonisation directe a cheminé vers sa fin après la deuxième guerre mondiale. Le
monde est désormais ouvert. Le monde change avec des menaces réelles d’amplification des
inégalités, et les risques d’explosion sociale que cela comporte, mais aussi des opportunités de plus
en plus perceptibles d’infléchir sa trajectoire vers plus d’équité, plus d’humanisme. Chaque pays est
face à ce challenge, chargé de son histoire et riche de sa vision ou handicapé de ne pas en avoir une.
         Il est aussi temps de se débarrasser des frilosités stériles qui empêchent de relire l’Histoire
avec lucidité pour ressourcer et corriger la vision du futur. Le plus long trajet historique partagé de
gré ou de force par Madagascar l’a été avec la France. En amont de la Loi d’annexion de 1896, il y eu
la Conférence de Berlin en 1884. Plus avant encore, Henri IV avait déjà établi des comptoirs
commerciaux dans le sud-est en 1642. En 1696, un Edit royal déclarait que Madagascar fait partie de
la Couronne. C’est dire que l’envie de Madagascar est inscrite depuis des siècles dans l’ADN politique
de la France et que ce sera une composante immuable de sa stratégie, que le pouvoir y soit ancré à
droite ou à gauche et quel que soit le pouvoir établi à Madagascar. Quiconque s’intéresse
sérieusement à l’histoire contemporaine ne peut ignorer que l’arrivée au pouvoir du dernier
Président élu contrecarrait les visées de la politique étrangère française à Madagascar. Malgré les
déclarations lénifiantes et les visites officielles au plus haut niveau, les nuages se sont accumulés.
Juillet 2008, l’ambassadeur français est renvoyé pour des raisons qui n’ont jamais été clairement
exposés. La même année les troubles commencent dans la capitale, amorçant le coup de force de
2009. Nul n’ignore non plus que le pouvoir de fait actuel, qu’une feuille de route plus truffée
d’agendas cachés que de réelles indicateurs cohérents vers une sortie de crise s’efforce de valider, a
les faveurs de la France qui ne s’en cache plus d’ailleurs. Il n’est pas toujours établi dans l’esprit de
ceux qui parlent de la fameuse Françafrique qu’elle s’inscrivait dans la conviction du Général de
Gaulle4 devant l’inéluctabilité des Indépendances africaines : la France ne sera pas une grande

3
    http://www.michelcollon.info/Ocean-Indien-ici-se-joue-la-grande.html?lang=fr.
4
    Film Françafrique de Patrick Benquet
puissance sans indépendance énergétique. L’Algérie qui était la principale source
d’approvisionnement pétrolier de la France de cette époque ayant pris le chemin que l’on sait, les
réserves du Gabon, découvertes à point nommé, ont pris le relais et de là le réseau
d’approvisionnement s’est étendu dans les pays alentours, riches aussi en ressources minières. Le
réseau de la Françafrique était calqué sur le réseau du pétrole et des mines. Au moins c’est clair et il
faudra en tenir compte dans la refondation historique dont il est question ici avec les richesses en
espaces, en ressources minières et énergétiques de Madagascar. Sans états d’âme ni rancœur, avec
le réalisme et la détermination de bâtisseurs ouverts d’esprit mais pas dupes. Madagascar regorge
aussi de ressources intellectuelles capables d’intégrer les enjeux, de dépasser les rancœurs contre
productifs. Les relations entre Madagascar et la France ne limitent pas à ces enjeux stratégiques.
Elles ont aussi une dimension culturelle et humaine. Culturellement il y a l’usage de la langue
française même si, malgré les déclarations tonitruantes sur la supposée francophonie de
Madagascar, il n’y a à Madagascar que 2% au maximum de francophone réels, c’est-à-dire des
personnes maitrisant la langue de Molière pour s’exprimer, échanger, argumenter dans la
confrontation des idées et produire. Ne sont pas francophones réels, mais partiels, celles et ceux qui
savent juste dire « oui m’sié, oui madamo ». Humainement, c’est sans doute en France que réside la
plus grande communauté malgache, meurtrie quoiqu’on dise par les épreuves que leur Tanindrazana
traverse. A Madagascar vit la plus grande communauté française du continent africain. Dans cette
communauté il y a les opérateurs économiques de plus de 500 entreprises à capitaux français et de
quelque 160 filiales dont celles des grandes banques. Ces entreprises sont là en premier lieu pour
leurs profits et sont les premiers défenseurs des intérêts français, sous différentes formes, à
différents niveaux, en différentes circonstances. La France sait ce qu’elle veut à Madagascar.
Madagascar, les Malgaches savent-ils ce qu’ils veulent de leurs relations avec la France ? Commencer
à se poser la question c’est se donner la possibilité d’une réponse. Plus d’un siècle de cheminement
commun, même inégalitaire, ne se balaie pas d’un revers d’humeur.
         Et la dite Communauté Internationale ? Les dernières évolutions de la recherche d’une sortie
de crise montrent bien qu’elle n’est rien qu’une étendue de sables mouvants d’intérêts croisés. Les
différents organismes multilatéraux et régionaux ne sont que le software de gestion des intérêts
étatiques de plus en plus liés aux pouvoirs financiers, véritables détenteurs du hardware. Le monde
n’est certainement pas gouverné à partir du Siège des Nations Unies. Du côté de Davos peut être ?
C’est dans cette dimension que peuvent s’expliquer les tergiversations de la Communauté
Internationale dont la SADEC, sous la houlette de l’Afrique du Sud, est la partie visible dans le champ
de la crise malgache. L’Afrique du Sud vise le leadership du continent noir et tout ce qu’elle pourra
infléchir concernant la crise malgache ira d’abord dans le sens de ses intérêts stratégiques. Hors
champ des caméras et des journalistes peuvent se dérouler des tractations plus machiavéliques
qu’on ne l’imagine. Cela pour dire que les intérêts réels de Madagascar et de son peuple ne pèsent
pour le moment pas grand-chose dans les rapports de force actuels d’un monde où la logique des
valeurs subit encore la perversité de la logique des intérêts dominants, financiers en premier lieu.
Pour le moment il apparaît que plus on compte sur la Communauté Internationale, moins clair on y
voit. A qui va-t-on d’ailleurs demander de s’occuper de nos intérêts ? A la France ? Aux Etats Unis ? A
la Chine ? A la Banque Mondiale ? Au FMI ? A l’ONU ? A l’UA et tutti quanti ? Malheureusement, ce
n’est pas non plus un Etat fragile, embourbé dans les calculs de plus en plus fragmentés des tenants
des pouvoirs en place depuis et les ficelles entremêlées des marionnettistes, qui pourra le faire. Un
Etat fragile distille et vit d’une culture politique où les valeurs s’effacent très vite devant les
faveurs5. Un Etat fragile, coupé des aspirations réelles de son peuple, parle en l’air quand il parle de
souveraineté. De quelle souveraineté parle-t-on aujourd’hui lorsqu’on attend des autres la solution à
ses propres problèmes ? Il n’y a de souveraineté que dans l’ancrage populaire du pouvoir à travers
des mécanismes et des institutions démocratiques. Dans la complexité des enjeux mondiaux il n’y a
pas lieu non plus de faire le grand écart parce que le stade suprême du grand écart c’est
l’aplatissement. Il est question ici de se dépasser, de s’élever en tant que Nation capable de discuter
d’égal à égal avec les autres. Madagascar n’est pas condamné à subir éternellement et donc à
renforcer un système mondial injuste. Madagascar peut et doit contribuer à l’émergence d’un
monde plus humain, plus juste en commençant sur son espace de souveraineté. Madagascar en a les
moyens. Madagascar a besoin d’un Etat puissant et l’émergence d’un tel Etat doit être en ligne de
mire de la sortie de crise pour mettre fin à l’alternance manivelle, à la grande braderie des richesses
du pays, à la paupérisation galopante de la population et à la tentation de la dictature. Cela prendra
du temps mais il est temps, et plus on tergiverse sur les détails, plus cher sera le prix global.

De la nécessité d’un Etat puissant…
        Un Etat puissant c’est un Etat enraciné dans les forces vives de son territoire. Cela signifie,
entre autres, que la décentralisation administrative doit être suivie par la déconcentration du
Budget. Aujourd’hui 95 %6 du budget national est géré par le Gouvernement central. Une telle
situation ne facilite ni les initiatives de développement dans la proximité ni le contrôle de l’exécutif
par des élus, eux-mêmes sous contrôle des citoyens informés. Un Etat puissant est en mesure
d’organiser, de valoriser le formidable potentiel de ressources naturelles du territoire dont il a la
charge et d’assurer une répartition équitable des richesses générées ; de gérer intelligemment le
positionnement géostratégique de ce territoire ; de motiver la créativité de l’élite des ressources
humaines, ancré dans le génie créateur de son peuple, capable d’évoluer dans le monde
d’aujourd’hui, affranchi sans arrogance des scories du passé, confiant dans l’avenir et en état de
veille permanente. Un tel Etat devrait se ressourcer et puiser sa vitalité dans la confrontation des
visions politiques que les partis sont censés proposer dans le sens du bien commun et que l’opinion
aura validé. La raison d’être des partis politiques malgaches a été laminée par le Front National pour
la Défense de la Révolution en 1979, puis réduite en poussière par l’effet cumulé des alternances
manivelles. Madagascar compte maintenant plus ou moins 250 partis politiques dont une large
majorité ne dispose même pas d’un nombre de membres dépassant le dixième des tirages de
journaux qu’ils occupent à longueur d’édition. Un bon effet médiatique suffit parfois pour accéder
aux dividendes du pouvoir, unique objectif des particules girouettes. La refondation doit passer par
une remise à niveau des pratiques politiques, mais cela n’aura pas lieu sans le réveil citoyen. Car la
crise est aussi celle de la citoyenneté et des moyens qu’elle se donne pour exister et se faire
respecter. Les citoyens doivent savoir ce que qu’ils valent et ce qu’ils veulent. On a les dirigeants et
les gouvernements qu’on mérite.

Et d’un large front citoyen pour la stabilité
        Lorsque la violence, la destruction des biens publics et privés, le crépitement des armes et les
vies sacrifiées prévalent sur les urnes dont les résultats sont souvent manipulés, il est tout à fait
logique que la peur engourdisse petit à petit la conscience collective et dénature le comportement
citoyen. En ce début d’année 2012, la société malgache traverse un faux calme qui ressemble fort à

5
    Rama Yade : « Je préfère les valeurs aux faveurs »
6
    « Madagascar, vers un agenda de relance économique » Banque Mondiale 2010
l’œil du cyclone. Tous les ingrédients d’une explosion dévastatrice sont réunis, mais aussi
heureusement, ceux d’un réveil salvateur. Le premier challenge citoyen sera de vaincre la peur par la
constitution d’un large front aussi déterminé que responsable afin que, par exemple et en premier
lieu, cesse la violence sous toutes ses formes. La violence des paroles et des actes. On peut ne pas
être d’accord sur les idées et le manifester fermement sans provocation ni mépris de l’autre, sans
provoquer et dégainer à tout bout de champ. Car il s’agit de convaincre et non de vaincre. La victoire,
si on peut parler de victoire, sera attribuée par le suffrage citoyen. Ce serait un comportement à la
fois digne et pédagogique dans la perspective d’une démocratie apaisée. La tenue des élections étant
le point de convergence des efforts de sortie de crise, le front citoyen peut aussi, sans attendre les
atermoiements des politiciens, mobiliser et déployer toutes ses composantes afin que ces échéances
soient marquées par le plus grand engagement citoyen de tous les temps dans la tenue d’élections
libres et transparentes. L’appui de la Communauté Internationale que l’on annonce exceptionnelle
dans la tenue des prochaines élections n’est rien sans l’appropriation citoyenne du processus. Les
intérêts de la Communauté Internationale et du peuple malgache ont un dénominateur commun : la
stabilité structurée, pérenne. Pour la première, la stabilité est nécessaire prioritairement aux
capitaux qui trépignent face au formidable potentiel économique de Madagascar, évoqué
précédemment. Pour le peuple malgache, la stabilité est historiquement nécessaire afin que chaque
enfant, chaque jeune, chaque adulte, chaque « zokiolona », chaque communauté et le pays entier
puissent se forger un destin commun à la hauteur des aspirations de chacun et de l’héritage
inestimable dont leur Patrie doit disposer en toute souveraineté. Les entités politiques qui aspirent à
la direction du pays ont aussi intérêt à gouverner dans un environnement stabilisé sur la durée. La
tâche qui attend les prochains gouvernants est titanesque et tout le monde a intérêt à ce qu’ils
réussissent. Il y va de notre avenir à tous. La stabilité est la porte d’entrée vers la refondation et
« l’empowerment citoyen » est la clé historique.
Ne pas se tromper de crise, donc de sortie
         La crise malgache s’inscrit dans la crise mondiale. Elle est le produit des luttes d’influence que
se livrent les puissances financières derrière le langage plus ou moins châtié de la diplomatie des
Etats intéressés7 d’un côté, des errements d’un demi-siècle d’infantilisation du peuple malgache,
malgré la soit disant indépendance de son Etat de l’autre. Les prochain(e)s candidat(e)s à la
présidence de la République devront plancher publiquement sur la vision qu’ils ont des relations que
Madagascar établira désormais avec le monde, tous pays confondus, et comment ils comptent ancrer
cette vision dans le mieux-être de la population. Le débat devra être ouvert avec des contradicteurs
politiques mais aussi et surtout des techniciens dans les domaines stratégiques : mines,
hydrocarbures, droit de la mer, droit des affaires, éducation, santé, etc. Madagascar dispose de
techniciens de haut niveau pour cela et d’intellectuels pour projeter une image plus valorisante de la
société malgache. Les chiffres sur l’état des lieux des finances malgaches doivent être mis sur la table
et les projections économiques débattues, argumentées. On ne peut pas confier la direction d’un
pays à quelqu’un qui ne maîtrise pas les enjeux et les outils. Le débat politique malgache doit mûrir
et se dérouler désormais dans la modernité. Aux prochain(e)s candidat(e)s il faudra d’autres
arguments que les « bala rora »8, les t-shirts, les lits d’hôpitaux et les ballons de foot. Pour le moment
nul ne peut dire de quoi sera fait le chemin vers les élections, encore moins quand elles auront
vraiment lieu. L’important à l’heure qu’il est, c’est de réduire toute tendance qui pousse la société

7
 A voir le Clip « Zay mihitsy » sur Youtube. Réalisé en Janvier 2010 par un collectif de chanteurs malgaches, quelques
diffusions sur les ondes puis passé à la trappe de la censure rampante.
8
    Littéralement « cartouche de salive » : verbiage, démagogie.
vers la violence généralisée qui arrangerait bien les prédateurs. Il est normal que les citoyens
s’intéressent aux batailles politiques mais le champ de prédilection de l’action citoyenne n’est pas
celui des politiciens. Il est ailleurs et mille fois plus déterminant. Il faut commencer par méditer les
deux citations suivantes. Celle du Mahatma Gandhi : « Soyez vous-mêmes le changement que vous
souhaitez voir dans le monde » et celle de Dominique Wolton9 : « L’idéal n’est pas forcément aux
antipodes de la nécessité ».

Tsilavina Ralaindimby10. 28 janvier 2012.




9
 Directeur de l'Institut des sciences de la communication (ISCC) du CNRS
10
  Ce texte synthétise les grandes lignes d’un ouvrage de l’auteur à paraître en malagasy « Mendrika an’i Madagascar » et
en français « Mériter Madagascar »

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La citoyenneté au cœur des enjeux de la crise

  • 1. La citoyenneté au cœur des enjeux de la crise C’est dans le sens d’une véritable refondation qu’il faut chercher les solutions de la crise. Les solutions car il n’y en aura pas qu’une. Par contre et heureusement, ceux qui regardent dans le même sens se reconnaîtront dans une grande vision partagée et les solutions éparses jusque-là, du fait des centres d’intérêts prioritaires et légitimes de chacun, dessineront une composante non négligeable de la solution. Bien cerner les véritables enjeux La crise est le résultat cumulé de 64 années de colonisation pure et dure, de 52 années d’Indépendance sans réelle liberté ni perspective. En un demi-siècle et trois républiques, aucune alternance de pouvoir à une exception près, ne s’est déroulée paisiblement. La rue et les armes ont toujours précédé les urnes. En 1971, 1972, 1975, 1979, 1991, 2002, des vies ont été perdues pour la conquête ou la conservation du pouvoir par tel ou tel groupe politique. Citoyen chair à canon, pour un oui pour un non. Question à un million de ce qu’on veut comme devise monétaire : Qui jusqu’ici entre le pouvoir colonial et les pouvoirs ayant administré l’Indépendance a le plus de morts sur la conscience ? « L’alternance manivelle » a été est reste encore la règle. C’est le retour de manivelle qui est redoutable et inévitable. Il s’applique dans les traquenards politiques, les complots, dans les geôles et dans l’exil. « Ny tody tsy misy fa ny atao no miverina » La culture politique et la culture du pouvoir ont besoin d’une refondation. Les hommes et les femmes politiques ne sont pas les seuls concernés. Le « fiaraha-monina », l’art du vivre ensemble, dans sa globalité est concernée, donc chaque citoyen. Il est temps de regarder plus loin que le fameux « ranomasina no valam-parihiko ». La crise malgache et la solution qui prévaudra s’inscrivent dans un monde en crise. Crise des valeurs, crise systémique, crise financière, crise sociale, la liste est longue. Ceux qui suivent l’actualité mondiale savent que partout les peuples sont en quête d’un monde plus juste, plus digne de l’homme. Trop d’inégalités, trop de déséquilibres nourris de cupidité, de spéculation, de concussion, de prédation, de corruption. 16% de la population mondiale détient les 80% des richesses planétaires tandis que les 16% les plus pauvres n’en possèdent que les 5%. Une étude menée en 2006 par l’Institut mondial de recherche sur l’économie du développement de l’Université des Nations Unies1 a affiné ces données de l’inégalité planétaire jusqu’au niveau des individus: en 2000, les 1% d’adultes les plus riches du monde possédaient à eux seuls 40% des biens mondiaux et le décile le plus riche détenait 85% du total mondial. Le monde change mais il est des donnes qui vont rester : les besoins d’espaces naturels viables et parfois uniques, de ressources énergétiques, de ressources minières vont s’intensifier. On se rend bien compte maintenant que Madagascar est un pays scandaleusement riche et que les investisseurs ont commencé leurs grandes manœuvres depuis les dernières années. De 500 millions d’ariary en 2004, le stock d’IDE atteint 7 716 milliards d’ariary en 2009 et la part des activités extractives est de 5 7992. La carte des permis d’exploration pétrolière montre un impressionnant quadrillage de tout le territoire malgache en bordure du Canal de Mozambique ainsi que les eaux de la Zone Economique Exclusive en mer. Au-delà des ressources énergétiques et minières, Madagascar est la citadelle avancée du continent noir dans l’Océan Indien. Là où passent 70% du trafic pétrolier 1 www.wider.unu.edu 2 Enquête IDE/IPF, premier semestre 2010, BCM/INSTAT
  • 2. mondial, 45% du commerce mondial par container, sur la route du commerce de la Chine avec l’Afrique, multiplié par 10 depuis 1997 et multiplié par 14 en 10 ans vers l’Amérique du Sud3. Cet espace est maintenant balisé par 3 pays (Chine, Inde Afrique de Sud) de ce que l’on appelle les Puissance émergentes, BRICS. La pression des enjeux mondiaux est sur Madagascar et en aucune manière, à aucun moment elle ne se relâchera. Au contraire, et ne pas inscrire la vision d’une sortie de crise dans cette prospective c’est avoir un madrier en bois de rose planté dans l’œil. L’indépendance c’est la liberté et la nécessité de choisir Le temps des chasses gardées des grandes puissances est terminé depuis la chute du mur de Berlin, comme la colonisation directe a cheminé vers sa fin après la deuxième guerre mondiale. Le monde est désormais ouvert. Le monde change avec des menaces réelles d’amplification des inégalités, et les risques d’explosion sociale que cela comporte, mais aussi des opportunités de plus en plus perceptibles d’infléchir sa trajectoire vers plus d’équité, plus d’humanisme. Chaque pays est face à ce challenge, chargé de son histoire et riche de sa vision ou handicapé de ne pas en avoir une. Il est aussi temps de se débarrasser des frilosités stériles qui empêchent de relire l’Histoire avec lucidité pour ressourcer et corriger la vision du futur. Le plus long trajet historique partagé de gré ou de force par Madagascar l’a été avec la France. En amont de la Loi d’annexion de 1896, il y eu la Conférence de Berlin en 1884. Plus avant encore, Henri IV avait déjà établi des comptoirs commerciaux dans le sud-est en 1642. En 1696, un Edit royal déclarait que Madagascar fait partie de la Couronne. C’est dire que l’envie de Madagascar est inscrite depuis des siècles dans l’ADN politique de la France et que ce sera une composante immuable de sa stratégie, que le pouvoir y soit ancré à droite ou à gauche et quel que soit le pouvoir établi à Madagascar. Quiconque s’intéresse sérieusement à l’histoire contemporaine ne peut ignorer que l’arrivée au pouvoir du dernier Président élu contrecarrait les visées de la politique étrangère française à Madagascar. Malgré les déclarations lénifiantes et les visites officielles au plus haut niveau, les nuages se sont accumulés. Juillet 2008, l’ambassadeur français est renvoyé pour des raisons qui n’ont jamais été clairement exposés. La même année les troubles commencent dans la capitale, amorçant le coup de force de 2009. Nul n’ignore non plus que le pouvoir de fait actuel, qu’une feuille de route plus truffée d’agendas cachés que de réelles indicateurs cohérents vers une sortie de crise s’efforce de valider, a les faveurs de la France qui ne s’en cache plus d’ailleurs. Il n’est pas toujours établi dans l’esprit de ceux qui parlent de la fameuse Françafrique qu’elle s’inscrivait dans la conviction du Général de Gaulle4 devant l’inéluctabilité des Indépendances africaines : la France ne sera pas une grande 3 http://www.michelcollon.info/Ocean-Indien-ici-se-joue-la-grande.html?lang=fr. 4 Film Françafrique de Patrick Benquet
  • 3. puissance sans indépendance énergétique. L’Algérie qui était la principale source d’approvisionnement pétrolier de la France de cette époque ayant pris le chemin que l’on sait, les réserves du Gabon, découvertes à point nommé, ont pris le relais et de là le réseau d’approvisionnement s’est étendu dans les pays alentours, riches aussi en ressources minières. Le réseau de la Françafrique était calqué sur le réseau du pétrole et des mines. Au moins c’est clair et il faudra en tenir compte dans la refondation historique dont il est question ici avec les richesses en espaces, en ressources minières et énergétiques de Madagascar. Sans états d’âme ni rancœur, avec le réalisme et la détermination de bâtisseurs ouverts d’esprit mais pas dupes. Madagascar regorge aussi de ressources intellectuelles capables d’intégrer les enjeux, de dépasser les rancœurs contre productifs. Les relations entre Madagascar et la France ne limitent pas à ces enjeux stratégiques. Elles ont aussi une dimension culturelle et humaine. Culturellement il y a l’usage de la langue française même si, malgré les déclarations tonitruantes sur la supposée francophonie de Madagascar, il n’y a à Madagascar que 2% au maximum de francophone réels, c’est-à-dire des personnes maitrisant la langue de Molière pour s’exprimer, échanger, argumenter dans la confrontation des idées et produire. Ne sont pas francophones réels, mais partiels, celles et ceux qui savent juste dire « oui m’sié, oui madamo ». Humainement, c’est sans doute en France que réside la plus grande communauté malgache, meurtrie quoiqu’on dise par les épreuves que leur Tanindrazana traverse. A Madagascar vit la plus grande communauté française du continent africain. Dans cette communauté il y a les opérateurs économiques de plus de 500 entreprises à capitaux français et de quelque 160 filiales dont celles des grandes banques. Ces entreprises sont là en premier lieu pour leurs profits et sont les premiers défenseurs des intérêts français, sous différentes formes, à différents niveaux, en différentes circonstances. La France sait ce qu’elle veut à Madagascar. Madagascar, les Malgaches savent-ils ce qu’ils veulent de leurs relations avec la France ? Commencer à se poser la question c’est se donner la possibilité d’une réponse. Plus d’un siècle de cheminement commun, même inégalitaire, ne se balaie pas d’un revers d’humeur. Et la dite Communauté Internationale ? Les dernières évolutions de la recherche d’une sortie de crise montrent bien qu’elle n’est rien qu’une étendue de sables mouvants d’intérêts croisés. Les différents organismes multilatéraux et régionaux ne sont que le software de gestion des intérêts étatiques de plus en plus liés aux pouvoirs financiers, véritables détenteurs du hardware. Le monde n’est certainement pas gouverné à partir du Siège des Nations Unies. Du côté de Davos peut être ? C’est dans cette dimension que peuvent s’expliquer les tergiversations de la Communauté Internationale dont la SADEC, sous la houlette de l’Afrique du Sud, est la partie visible dans le champ de la crise malgache. L’Afrique du Sud vise le leadership du continent noir et tout ce qu’elle pourra infléchir concernant la crise malgache ira d’abord dans le sens de ses intérêts stratégiques. Hors champ des caméras et des journalistes peuvent se dérouler des tractations plus machiavéliques qu’on ne l’imagine. Cela pour dire que les intérêts réels de Madagascar et de son peuple ne pèsent pour le moment pas grand-chose dans les rapports de force actuels d’un monde où la logique des valeurs subit encore la perversité de la logique des intérêts dominants, financiers en premier lieu. Pour le moment il apparaît que plus on compte sur la Communauté Internationale, moins clair on y voit. A qui va-t-on d’ailleurs demander de s’occuper de nos intérêts ? A la France ? Aux Etats Unis ? A la Chine ? A la Banque Mondiale ? Au FMI ? A l’ONU ? A l’UA et tutti quanti ? Malheureusement, ce n’est pas non plus un Etat fragile, embourbé dans les calculs de plus en plus fragmentés des tenants des pouvoirs en place depuis et les ficelles entremêlées des marionnettistes, qui pourra le faire. Un Etat fragile distille et vit d’une culture politique où les valeurs s’effacent très vite devant les
  • 4. faveurs5. Un Etat fragile, coupé des aspirations réelles de son peuple, parle en l’air quand il parle de souveraineté. De quelle souveraineté parle-t-on aujourd’hui lorsqu’on attend des autres la solution à ses propres problèmes ? Il n’y a de souveraineté que dans l’ancrage populaire du pouvoir à travers des mécanismes et des institutions démocratiques. Dans la complexité des enjeux mondiaux il n’y a pas lieu non plus de faire le grand écart parce que le stade suprême du grand écart c’est l’aplatissement. Il est question ici de se dépasser, de s’élever en tant que Nation capable de discuter d’égal à égal avec les autres. Madagascar n’est pas condamné à subir éternellement et donc à renforcer un système mondial injuste. Madagascar peut et doit contribuer à l’émergence d’un monde plus humain, plus juste en commençant sur son espace de souveraineté. Madagascar en a les moyens. Madagascar a besoin d’un Etat puissant et l’émergence d’un tel Etat doit être en ligne de mire de la sortie de crise pour mettre fin à l’alternance manivelle, à la grande braderie des richesses du pays, à la paupérisation galopante de la population et à la tentation de la dictature. Cela prendra du temps mais il est temps, et plus on tergiverse sur les détails, plus cher sera le prix global. De la nécessité d’un Etat puissant… Un Etat puissant c’est un Etat enraciné dans les forces vives de son territoire. Cela signifie, entre autres, que la décentralisation administrative doit être suivie par la déconcentration du Budget. Aujourd’hui 95 %6 du budget national est géré par le Gouvernement central. Une telle situation ne facilite ni les initiatives de développement dans la proximité ni le contrôle de l’exécutif par des élus, eux-mêmes sous contrôle des citoyens informés. Un Etat puissant est en mesure d’organiser, de valoriser le formidable potentiel de ressources naturelles du territoire dont il a la charge et d’assurer une répartition équitable des richesses générées ; de gérer intelligemment le positionnement géostratégique de ce territoire ; de motiver la créativité de l’élite des ressources humaines, ancré dans le génie créateur de son peuple, capable d’évoluer dans le monde d’aujourd’hui, affranchi sans arrogance des scories du passé, confiant dans l’avenir et en état de veille permanente. Un tel Etat devrait se ressourcer et puiser sa vitalité dans la confrontation des visions politiques que les partis sont censés proposer dans le sens du bien commun et que l’opinion aura validé. La raison d’être des partis politiques malgaches a été laminée par le Front National pour la Défense de la Révolution en 1979, puis réduite en poussière par l’effet cumulé des alternances manivelles. Madagascar compte maintenant plus ou moins 250 partis politiques dont une large majorité ne dispose même pas d’un nombre de membres dépassant le dixième des tirages de journaux qu’ils occupent à longueur d’édition. Un bon effet médiatique suffit parfois pour accéder aux dividendes du pouvoir, unique objectif des particules girouettes. La refondation doit passer par une remise à niveau des pratiques politiques, mais cela n’aura pas lieu sans le réveil citoyen. Car la crise est aussi celle de la citoyenneté et des moyens qu’elle se donne pour exister et se faire respecter. Les citoyens doivent savoir ce que qu’ils valent et ce qu’ils veulent. On a les dirigeants et les gouvernements qu’on mérite. Et d’un large front citoyen pour la stabilité Lorsque la violence, la destruction des biens publics et privés, le crépitement des armes et les vies sacrifiées prévalent sur les urnes dont les résultats sont souvent manipulés, il est tout à fait logique que la peur engourdisse petit à petit la conscience collective et dénature le comportement citoyen. En ce début d’année 2012, la société malgache traverse un faux calme qui ressemble fort à 5 Rama Yade : « Je préfère les valeurs aux faveurs » 6 « Madagascar, vers un agenda de relance économique » Banque Mondiale 2010
  • 5. l’œil du cyclone. Tous les ingrédients d’une explosion dévastatrice sont réunis, mais aussi heureusement, ceux d’un réveil salvateur. Le premier challenge citoyen sera de vaincre la peur par la constitution d’un large front aussi déterminé que responsable afin que, par exemple et en premier lieu, cesse la violence sous toutes ses formes. La violence des paroles et des actes. On peut ne pas être d’accord sur les idées et le manifester fermement sans provocation ni mépris de l’autre, sans provoquer et dégainer à tout bout de champ. Car il s’agit de convaincre et non de vaincre. La victoire, si on peut parler de victoire, sera attribuée par le suffrage citoyen. Ce serait un comportement à la fois digne et pédagogique dans la perspective d’une démocratie apaisée. La tenue des élections étant le point de convergence des efforts de sortie de crise, le front citoyen peut aussi, sans attendre les atermoiements des politiciens, mobiliser et déployer toutes ses composantes afin que ces échéances soient marquées par le plus grand engagement citoyen de tous les temps dans la tenue d’élections libres et transparentes. L’appui de la Communauté Internationale que l’on annonce exceptionnelle dans la tenue des prochaines élections n’est rien sans l’appropriation citoyenne du processus. Les intérêts de la Communauté Internationale et du peuple malgache ont un dénominateur commun : la stabilité structurée, pérenne. Pour la première, la stabilité est nécessaire prioritairement aux capitaux qui trépignent face au formidable potentiel économique de Madagascar, évoqué précédemment. Pour le peuple malgache, la stabilité est historiquement nécessaire afin que chaque enfant, chaque jeune, chaque adulte, chaque « zokiolona », chaque communauté et le pays entier puissent se forger un destin commun à la hauteur des aspirations de chacun et de l’héritage inestimable dont leur Patrie doit disposer en toute souveraineté. Les entités politiques qui aspirent à la direction du pays ont aussi intérêt à gouverner dans un environnement stabilisé sur la durée. La tâche qui attend les prochains gouvernants est titanesque et tout le monde a intérêt à ce qu’ils réussissent. Il y va de notre avenir à tous. La stabilité est la porte d’entrée vers la refondation et « l’empowerment citoyen » est la clé historique. Ne pas se tromper de crise, donc de sortie La crise malgache s’inscrit dans la crise mondiale. Elle est le produit des luttes d’influence que se livrent les puissances financières derrière le langage plus ou moins châtié de la diplomatie des Etats intéressés7 d’un côté, des errements d’un demi-siècle d’infantilisation du peuple malgache, malgré la soit disant indépendance de son Etat de l’autre. Les prochain(e)s candidat(e)s à la présidence de la République devront plancher publiquement sur la vision qu’ils ont des relations que Madagascar établira désormais avec le monde, tous pays confondus, et comment ils comptent ancrer cette vision dans le mieux-être de la population. Le débat devra être ouvert avec des contradicteurs politiques mais aussi et surtout des techniciens dans les domaines stratégiques : mines, hydrocarbures, droit de la mer, droit des affaires, éducation, santé, etc. Madagascar dispose de techniciens de haut niveau pour cela et d’intellectuels pour projeter une image plus valorisante de la société malgache. Les chiffres sur l’état des lieux des finances malgaches doivent être mis sur la table et les projections économiques débattues, argumentées. On ne peut pas confier la direction d’un pays à quelqu’un qui ne maîtrise pas les enjeux et les outils. Le débat politique malgache doit mûrir et se dérouler désormais dans la modernité. Aux prochain(e)s candidat(e)s il faudra d’autres arguments que les « bala rora »8, les t-shirts, les lits d’hôpitaux et les ballons de foot. Pour le moment nul ne peut dire de quoi sera fait le chemin vers les élections, encore moins quand elles auront vraiment lieu. L’important à l’heure qu’il est, c’est de réduire toute tendance qui pousse la société 7 A voir le Clip « Zay mihitsy » sur Youtube. Réalisé en Janvier 2010 par un collectif de chanteurs malgaches, quelques diffusions sur les ondes puis passé à la trappe de la censure rampante. 8 Littéralement « cartouche de salive » : verbiage, démagogie.
  • 6. vers la violence généralisée qui arrangerait bien les prédateurs. Il est normal que les citoyens s’intéressent aux batailles politiques mais le champ de prédilection de l’action citoyenne n’est pas celui des politiciens. Il est ailleurs et mille fois plus déterminant. Il faut commencer par méditer les deux citations suivantes. Celle du Mahatma Gandhi : « Soyez vous-mêmes le changement que vous souhaitez voir dans le monde » et celle de Dominique Wolton9 : « L’idéal n’est pas forcément aux antipodes de la nécessité ». Tsilavina Ralaindimby10. 28 janvier 2012. 9 Directeur de l'Institut des sciences de la communication (ISCC) du CNRS 10 Ce texte synthétise les grandes lignes d’un ouvrage de l’auteur à paraître en malagasy « Mendrika an’i Madagascar » et en français « Mériter Madagascar »