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Pourquoi nous disons
NON
à la bénédiction de « mariages » homosexuels
Nous sommes un groupe de laïcs et de pasteurs membres de l’Union des Eglises
Protestantes d’Alsace et de Lorraine (UÉPAL) qui vient d’étudier avec intérêt le document
préparatoire au débat de l’assemblée de l’union portant sur « la bénédiction de couples
mariés de même sexe » qui a été soumis à l’ensemble des paroisses et autres lieux
d’Eglise.
Nous nous réjouissons de voir que la direction de l’UÉPAL a, enfin, décidé de soumettre la
question à la base, après avoir sollicité l’avis des pasteurs déjà lors de la pastorale générale
du 27 Mai 2013, avis plus favorable à une telle bénédiction, semble-t-il, que celle d’une
part non négligeable de membres laïques de nos paroisses.
Nous saluons le professionnalisme et l’objectivité avec lesquels les deux rédacteurs du
document ont su présenter le problème et les arguments en présence.
Nous précisons d’emblée que notre démarche n’est pas celle d’une approche défavorable,
mais celle d’une franche opposition à ce projet, et nous tenons à nous en expliquer.
Nous sommes conscients du fait que ce débat se situe « à un moment historique pour les
Eglises de la Réforme ». En effet, si jusqu’ici les questions dogmatiques et éthiques étaient
discutées, dans les Eglises, sur le terrain des Ecritures, le débat se situe pour la première
fois entre l’autorité des Ecritures et des idées étrangères à la Bible qu’on essaie d’imposer
comme normatives dans l’Eglise. Nous entendons par là les influences du féminisme
radical, telles qu’elles se manifestent au travers des théories du genre et du queer, de la
psychologie séculière et du néo-gnosticisme.
En conséquence, nous estimons que l’heure est grave et que la question de la bénédiction
du mariage de couples de même sexe ne relève pas des « adiaphora », c'est-à-dire des
questions « indifférentes » ou de peu d’importance, mais du « status confessionnis »,
c'est-à-dire des questions fondamentales de la foi, qui ne peuvent rester sans
conséquences sur la cohésion interne de l’Eglise.
Notre but n’est pas de juger qui que ce soit, mais de clarifier ce qui semble confus dans
l’esprit d’un grand nombre de membres de nos Eglises.
Cette confusion, nous la constatons dans les domaines ci-dessous, qui demandent à être
clarifiés:
La compréhension de l’homosexualité
L’interprétation des Ecritures
La notion de péché
L’amour selon Dieu
La bénédiction
La responsabilité des Eglises à l’égard des personnes homosexuelles
Les enjeux
I. La compréhension de l’homosexualité
Avant d’aborder la question de la bénédiction de couples mariés de même sexe, il nous
faut clarifier ce qu’est l’homosexualité. Le document préparatoire dit: « que l’homosexualité
soit de nature biologique ou psychologique est un problème qui s’inscrit dans un large
débat entre l’acquis et l’inné qui ne sera en réalité jamais tranché ». Nous nous inscrivons
en faux contre cette affirmation. Pour trois raisons.
1° L’homosexualité n’est pas de nature biologique
Les apologistes de l’homosexualité présentent volontiers la prétendue « orientation
homosexuelle » en tant que problème biologique plutôt que moral et psychologique, l’idée
sous-jacente étant que tous les humains sont biologiquement et psychologiquement
déterminés comme homosexuels ou hétérosexuels. Or, cette théorie bat en brèche toutes
les connaissances biologiques et psychologiques dont nous disposons à l’heure actuelle.
Toutes les tentatives visant à déterminer ce facteur biologique fondamental ont échoué, en
dépit des affirmations contraires des défenseurs de l’homosexualité. Cherchant à tout prix à
justifier l’homosexualité, ils ont finalement associé le sort des homosexuels à celui de tous
les opprimés et de toutes les minorités et font sans vergogne reposer tous leurs arguments
sur la force de cette association.
Pourquoi la genèse de l’homosexualité peut-elle sembler innée et congénitale ? Jusqu’à très
récemment, la psychologie ne tenait pas compte des effets de lésions subies par les
enfants avant qu’ils ne soient en âge de conceptualiser (avant la naissance, à la naissance
et pendant les cinq premières années de leur vie). Or, tel n’est plus le cas aujourd’hui.
A l’heure actuelle aucune preuve scientifique ne permet d’affirmer que des facteurs
génétiques ou endocriniens sont à l’origine du comportement homosexuel. Nous nous
référons en cela au conseil américain des psychiatres et neurologues chrétiens présidé par
le Docteur John I. Benson, ainsi qu’aux ouvrages de plusieurs thérapeutes chrétiens (1). En
conclusion: il n’y a pas d’homosexualité innée. Elle est toujours acquise à l’âge de
l’adolescence ou plus tard.
(1) Ouvrages les plus complets sur la question de l’homosexualité:
Leanne Payne: « L’image brisée » et « Crise de la masculinité » (Ed. française Raphaël, 2000)
Ruth T. Barnhouse: « Homosexuality: a symbolic confusion » (The Seabury Press, New-York, 1977)
Dr Jeffrey Satinover, psychiatre: « Homosexuality and the politics of Truth » (Baker Books, 1996)
Dr Frank Lake, psychiatre: « Clinical theology »(Lexington, KY, Emeth Press, 2007)
2° L’homosexualité est de nature psychologique, mais non exclusivement
Avant Freud et l’étude approfondie des éléments inconscients du comportement humain, la
majorité des Occidentaux considérait l’homosexualité en terme de morale. Freud la
considérait comme un trouble psychologique, mais ses présupposés sont naturalistes, c'est-
à-dire matérialistes (conception biologique de l’homme et de son conscient). De ce fait, il
estimait que l’homosexualité était virtuellement incurable. Son point de vue s’est transmis
sans que personne ne le remette en question jusqu’à ces dernières décennies.
Quant à C.G. Jung, sa théorie des structures de la personnalité provient, comme il le
reconnaît lui même, de révélations à caractère gnostique. Elle mène à une interprétation
psychique ou émotionnelle et aboutit à une psychologie purement anthropocentrique et
humaniste.
Au fur et à mesure que les études sur l’homosexualité se sont multipliées, on a finalement
compris que c’est l’une des névroses sexuelles les plus complexes.
Malheureusement, beaucoup la considèrent presqu’exclusivement en termes psychologiques et
nient l’aspect moral et spirituel du problème, en dépit du fait que Freud estimait que les gens
sont fondamentalement responsables de leurs choix et donc de la façon dont ils tentent de
trouver une solution à leur solitude et leur souffrance intérieure.
3° L’aspect spirituel du problème est nié ou occulté
L’homosexualité s’avère être, pour une grande part, le problème d’une croissance entravée de
la personnalité, autrement dit: une crise d’identité comportant des aspects à la fois
psychologiques et spirituels. Si, d’un point de vue psychologique, l’homosexualité est une
névrose sexuelle (confusion symbolique dans les pensées) qui, comme toutes les névroses,
peut être traitée, d’un point de vue spirituel elle est à la fois une crise d’identité et une
conduite pécheresse qui, l’une comme l’autre, ne peuvent être guéries que par la seule action
salvifique de Dieu.
Or, dans la psychologie séculière tout ce qui est de l’ordre du transcendant est nié. Il n’y a
donc que des chrétiens qui puissent intervenir dans ce domaine. L. Payne, thérapeute
chrétienne, écrit: « Il n’y a, à proprement parler, ni lesbiennes, ni homosexuels, mais plutôt
des gens séparés d’un côté d’eux-mêmes, qui existe, mais qui n’a pas été développé, ni
consolidé… Il n’y a que Dieu qui puisse nous aider à retrouver cette partie non établie de notre
personne » (« Crise de la masculinité », Ed. Raphaël, p. 152).
Dans un autre de ses ouvrages, le même auteur écrit: « Les homosexuels sont simplement des
gens qui ont besoin d’une guérison des rejets et des carences affectives de l’enfance, d’une
délivrance de toute forme erronée d’amour de soi et des actes qui en découlent, ainsi que
d’une plus grande connaissance de leur identité véritable en Christ » (in « L’image brisée », Ed.
Raphaël, 1996, p. 68).
Ainsi, la personne qui souffre d’une crise d’identité homosexuelle est invariablement séparée
d’une partie vitale de son être qu’elle projette sur quelqu’un d’autre en cherchant de manière
irrationnelle à s’aimer elle-même en cette personne. C’est une forme de narcissisme. Quelques
unes des blessures qui peuvent conduire à une telle crise d’identité sont:
 La solitude
 Le détachement des parents (mère jalouse et dominatrice, caractère névrotique; père
distant et indéchiffrable)
 Une expérience de rejet
 Une dépendance (drogue, alcool etc...)
 Une profonde dépression
 Un traumatisme (viol homosexuel, par exemple)
 Des pensées suicidaires
Quel que soit le type d’homosexualité auquel une personne se rattache, la non-acceptation de
soi en est une donnée constante. Nous nous acceptons ou nous ne nous acceptons pas en tant
que personne selon que nous avons été, ou n’avons pas été, confirmé dans notre identité
sexuelle par la voix masculine et cela, quel que soit notre sexe.
Mais, si la conduite homosexuelle n’est souvent que le moyen détourné employé par une
personne pour s’approprier les traits dont elle est coupée dans sa propre personnalité, la
pratique homosexuelle est également de l’ordre du péché, comme nous allons le voir, et par
conséquent, de l’ordre de la culpabilité. Là encore, c’est un problème exclusivement
spirituel, puisqu’il n’y a que Dieu qui puisse pardonner les péchés.
Compte-tenu de ces différents facteurs, nous affirmons que
4° Sortir de l’homosexualité est possible !
Malgré bon nombre de publications contraires, le témoignage de personnes concernées et
l’expérience de nombreux thérapeutes chrétiens montrent que là où le traumatisme qui est
à l’origine du problème est traité, le péché reconnu, le pardon reçu et donné et la lutte
entamée avec foi, la libération de l’homosexualité est possible. Par conséquent, nous
récusons absolument toute affirmation visant à empêcher l’Eglise de proposer aux
personnes homosexuelles qui le souhaitent la possibilité de changer et qui qualifient de
« programmes destructeurs » toute tentative allant dans ce sens. Ces affirmations se
fondent, non sur des données empiriques, mais sur des préjugés idéologiques (2).
L’homosexualité peut et doit faire l’objet d’une relation d’aide en vue d’une nouvelle
orientation. Sur quoi nous basons-nous pour affirmer cela ?
D’une part, il n’existe aucune puissance pour guérir l’âme en dehors de celle qui se trouve
en Jésus-Christ. Jésus est le grand médecin de l’âme. « Le Christ donna à ses disciples
l’ordre de guérir, ainsi que le pouvoir de le faire, parce qu’il savait que tous les hommes
sont brisés et séparés à la fois dans leurs relations extérieures et en eux-mêmes. Si
l’homme veut retrouver son intégrité dans tous les aspects de sa vie, c’est d’abord la
relation entre lui-même et Dieu, lui-même et autrui, lui-même et la nature, et lui-même et
son être intérieur qui doit être guérie ». (L. Payne, L’image brisée, p. 151).
D’autre part, le pouvoir de guérison fait partie des dons spirituels que Dieu tient à la
disposition de son peuple. « Dans la présence de Dieu, nous trouvons tous les dons de
guérison de l’Esprit. Il nous a merveilleusement habilités et équipés pour que nous
puissions faire tout ce qu’il nous demande de réaliser, même de guérir en son nom » (L.
Payne, L’image brisée, p.147).
Parler de « guérison » de l’homosexualité n’est en rien discriminatoire, puisque tous les
hommes ont besoin d’une telle guérison intérieure. En effet, nous sommes tous déchus et,
si nous ne la trouvons pas en Jésus-Christ, nous cherchons notre identité dans la créature.
Le comportement homosexuel est simplement l’une des voies détournées que prend cette
nature fondamentalement déchue de l’homme. Le besoin des homosexuels est le même,
en beaucoup plus accentué, que celui de tous les êtres humains déchus: nous devons tous
affronter courageusement notre vide intérieur et invoquer celui qui seul peut établir dans
notre personnalité une saine et solide identité sexuelle, à la fois masculine et féminine.
« Nous avons dans l’Eglise la réponse et la thérapie pour les hommes et les femmes
homosexuels » écrit le psychiatre Frank Lake dans son ouvrage « Clinical theology ».
Et Leanne Payne ajoute: « Notre mission pastorale consiste à aider les personnes à faire
face à leur solitude intérieure et, à partir de là, à commencer à écouter Dieu et leur moi
véritable. Seul l’amour de Dieu, en se déversant dans cet abîme d’effroi et de carences
affectives, produira la guérison nécessaire » (« L’image brisée », p. 172).
Quand des pasteurs ou des conseillers chrétiens acceptent et favorisent l’homosexualité
plutôt que d’accompagner ceux qui en souffrent et de prier pour leur guérison, ils
abandonnent l’individu à sa maladie psychique et son péché et s’en font les complices.
(2) Dans une expertise réalisée pour le Bundestag de la RFA en 2009, soixante psychiatres et psychothérapeutes
constatent qu’il n’existe aucun domaine, ni en médecine, ni en psychologie, où des changements ne sont pas
possibles et déclarent qu’une affirmation contraire est scientifiquement insoutenable. De même, l’American
Psychiatric Association déclare que, tout comme le changement d’un hétérosexuel en homosexuel est possible,
l’inverse l’est également et que la volonté d’un tel changement est à prendre très au sérieux.
II. L’interprétation des Ecritures
Nous souscrivons pleinement à l’affirmation des rédacteurs du document: « la question de
l’autorité de la Bible se pose, dans l’état actuel du débat, avec une particulière acuité ».
Nous constatons en effet que les apologistes de l’homosexualité font valoir qu’il y a des
limites à l’interprétation des textes bibliques, limites qu’ils transgressent pourtant
facilement lorsqu’il s’agit d’empêcher les textes de dire ce qu’ils ont à nous dire.
Le document dit fort justement: « Le principe de la sola scriptura a initialement pour but de
ne pas ajouter à la révélation biblique des traditions humaines ». Or, c’est là très
exactement ce qu’on est en train de faire. En effet, les apologistes de l’homosexualité se
réfèrent au moins autant à des théories étrangères aux Ecritures, qu’aux Ecritures elles-
mêmes, entre autres à la psychologie séculière à laquelle ils semblent accorder plus de
crédit qu’aux Ecritures, ainsi qu’aux théories du genre et du queer qui s’avèrent être un
échafaudage de croyances, l’une prouvée par l’autre, mais qui n’est qu’un échafaudage
branlant qui ne tient pas face au réel.
1. La Bible, seul fondement de notre foi
Considérant, d’une part, les « Thèses de Lyon » (1968) et la « Concorde de Leuenberg »
(1973) adoptées par nos Eglises et, d’autre part, le document du Consistoire Supérieur sur
« L’autorité de l’Ecriture » (1981), nous croyons que « les auteurs des textes bibliques ont
été inspirés… Ils (ces textes) ont, de ce fait, un caractère normatif. Dieu lui-même nous
parle dans l’Ecriture Sainte » (Thèses de Lyon § 1+ 6). « Par sa Parole, Dieu appelle dans
le Saint-Esprit tous les hommes à la conversion et à la foi et confère au pécheur qui croit
sa justice en Jésus-Christ » (Concorde de Leuenberg § 10). « Jésus-Christ est le centre de
l’Ecriture. Lui seul lui donne son autorité… C’est l’Esprit Saint qui permet de découvrir le
sens dernier d’un texte biblique » (L’autorité de l’Ecriture, § 18, 19). Après avoir énuméré
différentes « grilles de lecture » de la Bible, le document conclut : « Ces grilles de lecture
nous permettent de découvrir maintes richesses des textes bibliques, mais elles conduisent
toutes à des impasses dès qu’elles sont radicalisées au point de devenir une fin en elles-
mêmes » (§ 13).
Or, force est de constater que les promoteurs de la bénédiction de couples homosexuels se
réfèrent exclusivement à une « lecture contextuelle » de la Bible et qualifient volontiers
toute autre lecture de « littéraliste », ce que nous récusons absolument. Ne faire des textes
bibliques qu’une lecture contextuelle, c’est dire qu’ils ne s’adressent qu’à des personnes
précises dans un contexte précis. C’est, par conséquent, leur enlever tout caractère
normatif (3). Quiconque ne lit les textes bibliques qu’à travers une grille de
lecture contextuelle sacrifie au relativisme ambiant. C’est sous la direction de l’Esprit Saint,
qui seul « conduit dans toute la vérité » (Jean 16/13), qu’il nous faut lire l’Ecriture, en
ayant la liberté d’utiliser comme outils toutes les grilles de lecture à notre disposition.
(3) Les textes de l’Ancien Testament interdisant la pratique homosexuelle n’ont pas été abolis sous la nouvelle
alliance, comme l’ont été la circoncision et les interdits alimentaires. Ceux-ci l’ont été par décision du premier
concile de Jérusalem à la suite d’une révélation directe de Dieu à l’apôtre Pierre (cf. Actes 10, 11 et 15).
2. La référence aux récits de la Création
Nous nous réjouissons du fait que les auteurs du document préparatoire se réfèrent
explicitement aux récits de la création pour y souligner « l’altérité au cœur de l’humain et entre
les humains ». Par contre, nous récusons le refus des défenseurs de l’homosexualité de
considérer ces récits comme normatifs dans le domaine de la sexualité (4). Pour trois raisons.
a) L’exégèse juive s’y réfère en permanence.
Pour elle, Genèse 1/27 fonde la différence sexuelle dans l’acte créateur. C’est dans la relation
d’amour, qui inclut l’acte sexuel par lequel l’homme et la femme « deviennent une seule
chair », que tous deux réalisent leur finalité propre : être à l’image de Dieu. « Genèse 2/24
fonde toute la législation sexuelle de la Bible… « Quitter père et mère » prohibe implicitement
l’inceste. « Former une seule chair » exclut l’homosexualité » (J. Eisenberg et A. Abécassis, « A
Bible ouverte », tome II, p. 165, Albin Michel, Paris 1978). « L’exégèse juive propose deux
lectures du « former une seule chair » : celle de Rachi (12ème
siècle) qui dit : « c’est dans
l’enfant que les deux deviennent une seule chair » et celle de Nachmanide (13ème
siècle) qui
défend la thèse de l’amour fusionnel. Les deux lectures sont complémentaires » (idem, p. 175).
Cependant, dans un couple homosexuel, il ne peut y avoir ni fusion dans l’amour, ni fusion
dans l’enfant.
b) Jésus lui-même s’y réfère
En disant : « N’avez-vous pas lu que le Créateur, au commencement, fit l’homme et la femme
et qu’il dit : c’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme et
les deux deviendront une seule chair ? » (Matthieu 19/4-5), Jésus se réfère explicitement à
Genèse 1/27 et Genèse 2/24. Dans sa réponse aux pharisiens sur la question du divorce, Jésus
replace le mariage dans sa juste perspective :
- la loi de Moïse est seconde par rapport à l’ordonnance créationnelle.
- la sexualité est un don de Dieu à l’homme et à la femme. Elle est bonne et elle exprime
l’altérité, la différence.
- Dieu situe cette sexualité dans un contexte précis, celui de l’union légitime. » (5)
c) L’apôtre Paul s’y réfère également
Il a recours aux données vétérotestamentaires sur la création lorsqu’il parle de sexualité. Il cite
à deux reprises Genèse 2/24, en partie ou en totalité. Paul condamne la pratique homosexuelle
dans deux de ses listes de conduites pécheresses (I Corinthiens 6/9 et I Timothée 1/10). Toute
l’argumentation de l’apôtre repose sur le fait que la différence sexuelle est voulue par le
Créateur et qu’elle est une structure fondamentale de l’être humain, caractéristique niée par
l’acte homosexuel. Le refus de l’ordre de la création implique le refus de celui qui en est
l’auteur.
Certains apologistes de l’homosexualité se placent maintenant sur le terrain théologique en
affirmant qu’elle est « l’expression de la variété dont Dieu a voulu parer la création ». Ils en
viennent ainsi à la même conclusion que les psychothérapeutes athées: « Si Dieu les a créés
ainsi, pourquoi leur droit aux relations sexuelles devrait-il être considéré comme immoral ? ».
Voilà, pour le moins, une interprétation cavalière des récits de la Création !
(4) Décréter que les textes de l’Ancien et du Nouveau Testament parlant d’homosexualité ne sont plus d’actualité,
c’est mettre fondamentalement en question l’autorité de l’Ecriture. Cela oblige l’Eglise, pour le moins, à se poser la
question de savoir si elle veut se couler dans le moule du monde ou si la révélation du Dieu vivant reste, seule,
normative pour elle.
(5) Pierre Berthou « Le rapport des sexes au fil de l’histoire de la révélation » in « Bible et sexualité » de Paul Wells,
collection Terre nouvelle.
3. Les textes bibliques concernant l’homosexualité
Après avoir étudié, aussi objectivement que possible, l’ensemble des textes bibliques
parlant – ou supposés parler – d’homosexualité, nous en sommes arrivés aux conclusions
suivantes :
a) La différence sexuelle est voulue par le Créateur : « mâle et femelle il les créa »
(Genèse 1/27c ; Genèse 5/2). A partir de là, on peut dire que seule l’hétérosexualité
est conforme au projet de Dieu. Toute autre forme de sexualité est « a topon »,
littéralement « déplacée », c'est-à-dire « péché » (le terme hébreu, « Hattah » traduit
par « péché » signifie: rater son but, s’écarter, ne pas être à sa place). Si le péché
proprement dit est rupture avec Dieu, l’homosexualité est l’un des symptômes du
péché, un désordre qui découle de cette rupture.
b) Si la Bible ne connaît pas l’homosexualité en tant qu’orientation sexuelle, on pourrait
penser que celle-ci n’est pas de l’ordre du péché. Tout au plus serait-elle de l’ordre
de la tentation. Mais sachant que Jésus lui-même radicalise la Torah au point de
dire : « Quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère
avec elle dans son cœur » (Matthieu 5/28), l’orientation homosexuelle nous semble
tomber sous le même verdict.
Tout comme les auteurs du document préparatoire, nous ne trouvons, dans les Saintes
Ecritures, aucune justification de la pratique homosexuelle. Bien au contraire, l’Ancien
comme le Nouveau Testament s’accordent à dire que ces pratiques doivent être vues
comme une forme particulière de péché (Romains 1/24, 28) (6).
(6) « Contre nature » signifie, chez Paul, contraire au projet du Créateur.
III. La notion de péché
Nombre de chrétiens ignorent ce qui est réellement en jeu dans le fait de fermer les yeux
sur la pratique homosexuelle et d’autres péchés sexuels et n’osent plus les taxer de péchés
pour ne pas être mal vus dans la société actuelle. On attendrait de leur part un peu plus de
conviction et de courage !
1° Qu’est-ce que le péché ?
Dans la Bible, le péché, c’est d’abord et avant tout la rupture entre l’homme et Dieu. Dans
le Nouveau Testament comme dans l’Ancien, le verbe « pécher » signifie, littéralement:
« rater son but », « se tromper de chemin », « s’éloigner de la vérité ». Ainsi, le péché est
bien plus une mauvaise orientation de notre vie qu’une faute morale que l’on aurait
commise en telle ou telle occasion. Or, dans l’Ecriture, le but de la vie d’un homme est de
rendre gloire à Dieu par ses paroles et ses actes. Le péché est tout ce qui résiste à cette
vie de Dieu en nous et autour de nous. L’orgueil et la convoitise sont à la racine de cette
résistance que nous opposons à la vie de Dieu.
2° La prise de conscience du péché
Le péché étant ce qui nous éloigne de Dieu, ce n’est que lorsque nous sommes en
présence de Dieu que nous prenons conscience de cet éloignement. Or, les gens qui
choisissent de manière permanente une conduite pécheresse ont pour habitude de le
rationnaliser comme quelque chose qui n’est pas incorrect pour eux. Ils entrent ainsi dans
une forme de déni. Or, « Le problème central du mal n’est pas le péché, mais le refus de le
reconnaître » (Scott Peck in « Les gens du mensonge », p. 93).
3° Le déni du péché
Le déni du péché qui est tragiquement endémique dans notre culture. Cela provient du
réductionnisme psychologique que nous connaissons aujourd’hui. Le péché et le mal
reçoivent d’autres noms. On leur colle des étiquettes sociologiques et psychologiques. Le
bien et le mal font de cette manière l’objet d’une synthèse. Ils sont réunis, réconciliés en
quelque sorte. C’est ainsi que le péché et le mal sont qualifiés d’innocents: le mal est
appelé bien et le bien est qualifié de mal. Le caractère mauvais du mal et la responsabilité
que nous avons de nous en repentir sont ainsi niés.
En suivant le modèle de leur culture, nombre de chrétiens opèrent une synthèse des vertus
et des vices en donnant du péché une définition exclusivement psychologique. De cette
façon, nous réconcilions le bien et le mal au niveau le plus profond de notre être et évitons
de confesser nos péchés et de nous en détourner.
« L’une des choses les plus affligeantes dans l’Eglise d’aujourd’hui est son incapacité
d’affronter le péché et d’appeler les pécheurs à la repentance. C’est ici qu’intervient le
bavardage psychologique qui pousse les gens à réconcilier le bien et le mal en eux-mêmes,
alors qu’ils auraient plutôt besoin de se repentir et de guérir » (L. Payne, « Vivre la
présence de Dieu », Ed. Raphaël, p. 226).
Sous le titre de « Fausse liberté », Antoine Nouis (in « Un catéchisme protestant ») cite
Bernard Bro: « Celui qui, en face de notre péché, vient nous dire que c’est très bien, celui
qui nous fait croire, quel que soit le prétexte, qu’il n’y a plus de péché, celui-là coopère
finalement à un désespoir pire que tous les rejets… Si, sous prétexte de libération, on
aseptise notre existence au point que tout soit permis, et qu’il n’y ait plus ni à se convertir,
ni à pleurer, ni à souffrir, ni à prier, alors que nous restera-t-il comme espoir d’être aimé
dans notre misère même… ? Oui, on demande des pécheurs, c'est-à-dire des hommes ».
Sous l’influence de C.G. Jung, les psychologies séculières « christianisées » sont tombées
dans une nouvelle gnose qui ouvre l’Eglise a des ténèbres que celle-ci n’arrive plus à juger
comme un mal. Le peuple de Dieu avance ainsi sans protection parce que ses dirigeants
omettent de juger le péché, mais aussi parce qu’ils insensibilisent délibérément les fidèles à
la nature du péché, les empêchant également d’exercer un vrai jugement sur le péché.
A cause cet aveuglement, certains chrétiens croient entendre le Seigneur leur dire: « Ne
jugez pas, et vous ne serez point jugés » (Luc 6/37, allusion à des jugements hypocrites et
injustes), mais ils ont du mal à entendre le commandement du Christ: « Ne jugez pas selon
l’apparence, mais jugez selon un juste jugement » (Jean 7/24). Il existe une bonne forme
de jugement par opposition à une mauvaise forme et nous devons apprendre à les
distinguer.
IV. L’amour selon Dieu
Nous saluons le fait que nos Eglise se prononcent contre l’exclusion et la discrimination des
personnes homosexuelles et considérons comme essentiel de rencontrer ces personnes
avec amour. Nous voyons en toute personne homosexuelle un être créé à l’image de Dieu
et, dans la mesure où elle croit en Jésus-Christ, un frère ou une sœur dans la foi.
Cependant, nous ne pouvons approuver la pratique qui consiste à ignorer les
enseignements bibliques sur l’homosexualité sous prétexte d’amour du prochain.
1° La norme de l’amour
Dieu est la norme de l’amour. Selon la Bible, l’amour est plus qu’une caractéristique, un attribut
de Dieu, c’est son essence-même. Dieu est amour. Cependant, l’amour du prochain doit
toujours avoir comme norme le « Comme je vous ai aimés » du Christ.
Nous récusons l’affirmation que « refuser de bénir leur mariage, c’est manquer d’amour à
l’égard des personnes homosexuelles ». C’est précisément parce que nous reconnaissons
l’amour de Dieu comme norme absolue que nous posons les questions ci-dessous :
 L’amour témoigné par Jésus-Christ aux pécheurs (cf Luc 19/2ss) ne vise-t-il pas un
changement radical de leur vie ?
 Son amour ne consiste-t-il pas précisément dans le fait qu’il n’abandonne pas le pécheur
à lui-même, mais le confronte avec son projet de libération ?
 Couvrir l’homosexualité d’une personne ou d’un couple du manteau de l’amour, n’est-ce
pas l’abandonner à son destin, donc l’empêcher de changer ?
 Peut-il y avoir discrimination plus grande que celle qui consiste à considérer une
personne comme incapable de changement ?
 N’y a-t-il pas suffisamment d’études empiriques et de témoignages biographiques
démontrant que les personnes concernées souffrent de leur homosexualité même si
elles ne sont pas victimes d’une quelconque discrimination ?
 L’amour pour le prochain n’exige-t-il pas de le confronter à la parole de Dieu ? Vouloir
en faire l’économie nous semble être l’expression d’un singulier manque d’amour.
 Peut-il y avoir pire exclusion que celle qui consiste à priver une personne des
ordonnances salutaires de Dieu ?
2° Le piège du sentimentalisme
Ce que beaucoup appellent « amour » dans notre culture actuelle, n’est rien d’autre qu’un
sentimentalisme dans lequel le mal est ignoré. C’est une tentative visant à remplacer l’amour
de Dieu par une affection purement humaine. Or, l’amour est quelque chose de plus rigoureux
que la bienveillance. « Aimer, c’est vouloir le meilleur pour les autres » (C.S. Lewis in « Les
fondements du christianisme », LLB, 1985). Ce qui est hautement regrettable, c’est que des
croyants tombent dans ce piège, eux aussi !
Souvent les personnes homosexuelles se trouvent entre les mains de ceux qui ont une nouvelle
gnose, une nouvelle sorte de fausse lumière et d’amour fallacieux. Cette gnose les attire
mielleusement par le truchement d’une compassion qui est aussi cruelle que la mort, car elle
conduit à la mort de toute personne qui persiste dans un péché délibéré. Une compassion
passive (qui fait beaucoup de mal) est plus facile pour le chrétien moderne qu’une action
décisive contre le péché qui est, en fin de compte, la seule vraie marque d’amour.
En tant que pasteurs et conseillers, notre devoir est d’aider les personnes qui souffrent et
luttent à se détourner de ce qui les détruit. Leur enseigner l’obéissance à la Parole de Dieu,
voilà un véritable acte d’amour à leur égard.
La bénédiction
Venons-en à la question centrale qui nous préoccupe: celle de la bénédiction de Dieu de
couples mariés de même sexe. De telles personnes sont « susceptibles de demander la
bénédiction de Dieu pour un projet de vie commune... De ce point de vue, la demande est
identique à celle des couples mariés hétérosexuels » dit le document préparatoire.
La demande l’est sans doute, mais notre réponse ne peut l’être !
1° La Bénédiction dans la Bible
Dans la Bible, la bénédiction est un acte sacerdotal qui sanctifie (consacre à Dieu) une
personne ou une chose ou qui appelle sur elle la grâce de Dieu. Bénir, c’est « placer le Nom de
Dieu sur quelqu’un », mais c’est toujours Dieu qui bénit (Nombres 6/27). Ainsi, bénir, c'est
rappeler aux membres du peuple de Dieu qu’ils appartiennent à Dieu et qu’il leur revient de
vivre en conséquence. Le chrétien est un bénisseur. C’est un des aspects du « sacerdoce
universel ». Lorsque nous bénissons, non seulement nous reflétons la lumière et la vie d’un
Dieu saint envers un monde impie, mais nous sommes aussi pour le monde des canaux
sacerdotaux de cette inestimable bénédiction.
Le geste de bénédiction par excellence est l’imposition des mains. C’est ainsi qu’est béni un
baptisé, un confirmant, un couple marié ou une personne ordonnée à un ministère dans
l’Eglise. Un autre geste de bénédiction est l’élévation des mains sur une assemblée. C’est ainsi
que sont bénies, à l’issue d’un culte, toutes les personnes venues se placer sous la Parole de
Dieu, sans aucune restriction. Cela vaut pour les personnes homosexuelles comme pour toutes
les autres. L’Eglise ne bénit que des pécheurs parce qu’elle est une communauté de pécheurs,
mais de pécheurs pardonnés, ce qui sous-entend une « metanoia » = un changement de
mentalité et de vie. Là où celle-ci n’est pas réalisée, toute bénédiction reste inefficace, car ce
que Dieu n’a pas créé, il ne peut ni le considérer ni le bénir.
2° Bénir au Nom de Dieu ce que Dieu ne peut pas approuver ?
La bénédiction de Dieu est appelée sur le mariage de couples hétérosexuels par l’Eglise parce
que leur projet de vie est conforme à celui du Créateur : « Dieu les bénit et leur dit : soyez
féconds, multipliez, remplissez la terre et soumettez-la » (Genèse I/28) et « Dieu bénit Noé et
ses fils et leur dit : Soyez féconds, multipliez-vous et remplissez la terre » (Genèse 9/1).
« Au-delà des personnes prises dans leur individualité, une bénédiction nuptiale intègre la
communauté de vie, présente et à venir », dit le document préparatoire, avant d’ajouter: « la
bénédiction est reçue comme le regard positif et bienveillant de Dieu sur la communauté de vie
de ces deux personnes ». C’est donc bien de la bénédiction d’un projet de vie qu’il s’agit, et
non de personnes seulement ! (7)
Même si les promoteurs de la bénédiction de couples mariés de même sexe mettent en avant
la conjugalité, il n’en demeure pas moins qu’un tel projet de vie n’est pas conforme au projet
de Dieu. Il ne suffit donc pas qu’un couple de même sexe s’aime et s’engage dans la durée et
la fidélité mutuelle, pour que la bénédiction de Dieu lui soit acquise.
Bénir un couple homosexuel équivaudrait à reconnaître un projet de vie contraire au projet du
Créateur. Par conséquent cela reviendrait à bénir le péché et, pour l’Eglise, à prononcer un
jugement contre elle-même. Bénir, dans ce cas, serait appeler « bien », ce que l’Ecriture sainte
appelle « mal ». Cela ferait perdre toute signification à l’acte de bénédiction. Et cela explique
notre refus catégorique de bénir le « mariage » de couples de même sexe.
Il y a, certes, dans l’Eglise nombre d’attitudes et de comportements qui sont de l’ordre du
péché. Ils ne deviennent inacceptables qu’à partir du moment où ils cherchent à se présenter
comme « normaux » et lorsque l’Eglise croit devoir les reconnaître en les bénissant. Il n’y a
aucune place, ici, pour l’ambiguïté, pour la pensée divisée. Soit nous obéissons à Dieu, soit
nous adoptons une pensée réprouvée.
(7) L’assemblée qui est bénie à l’issue d’un culte est une assemblée de pécheurs, mais de pécheurs justifiés. La
bénédiction de Dieu repose sur ceux qui ont confessé leurs péchés et reçu son pardon. Ce n’est en aucun cas leur
conduite pécheresse qui est reconnue et approuvée par cette bénédiction.
3° Un nécessaire discernement
L’affirmation « la bénédiction d’un couple homosexuel est possible, à condition de ne pas
entretenir de confusion avec la bénédiction d’un mariage hétérosexuel » est une pétition de
principe, car comment éviter une telle confusion ? Même si elle est possible d’un point de
vue liturgique, on n’empêchera pas la confusion dans la pensée du paroissien de base et,
plus encore, dans celle du citoyen de base.
A ceux qui disent : « Comment pourrions-nous refuser une bénédiction aux couples
homosexuels qui la demandent ? Un tel refus traduirait une discrimination inacceptable »,
nous répondons : en leur expliquant que leur projet de vie n’est pas conforme au projet du
Créateur et que, par conséquent, nous ne pouvons pas le bénir en son Nom. Mais aussi en
leur rappelant que cela ne constitue pas un obstacle à un changement de vie toujours
possible et en leur proposant notre aide pour sortir de l’homosexualité, dans la mesure où
ils le souhaitent.
A ceux qui affirment que « Le principe de la justification par la foi seule implique l’accueil
de tous de manière inconditionnelle », nous posons les questions:
 Lorsqu’elle vise à légitimer un comportement contraire à la volonté de Dieu, la
justification ne cesse-t-elle pas d’être « justification par la foi » ?
 En quoi l’exigence de reconnaissance et d’égalité de la part d’un couple homosexuel
légitime-t-elle son style de vie ? Une chose est-elle justifiée par le seul fait de son
existence ?
 Comment peut-on annoncer l’Evangile du salut gratuit sans dire aussi la loi ?
Accueillir ne signifie pas dire OUI à tout. Un NON peut être tout aussi structurant.
Poser des normes, des repères, des distinctions et des limites, ce n’est pas exclure.
VI. La responsabilité des Eglises
Nous souscrivons à l’affirmation du document préparatoire: « Dans l’histoire de l’Eglise, les
personnes homosexuelles ont souvent été discriminées, humiliées, voire persécutées. De
tels actes nécessitent, pour l’Eglise, la reconnaissance d’une culpabilité et un mouvement
de repentance ». Mais nous ajoutons que la responsabilité de l’Eglise envers les personnes
homosexuelles ne s’arrête pas là, car en quoi les chrétiens homosexuels bénéficient-ils
actuellement « de l’appui et de l’accompagnement de l’Eglise » ? L’Eglise reconnaît-elle
seulement que ce sont des personnes qui ont besoin d’aide et dont la crise d’identité peut
être surmontée et guérie ?
1° L’accompagnement pastoral des personnes et couples homosexuels
« Combien de fois j’ai demandé de l’aide, mais personne ne semblait capable de m’en
offrir... » (dit une femme lesbienne citée par L. Payne « L’image brisée », note 30, p.134).
Dire à ceux qui souffrent de leur homosexualité: « Il est normal que vous soyez comme
vous êtes ! » et les bénir n’est certainement pas la bonne façon de les accompagner.
Conforter le pécheur dans sa position revient à le tenir éloigné de Dieu. Une telle attitude
est contraire à l’Evangile de Jésus-Christ. Jésus ne condamne pas le pécheur, mais il ne
bénit pas le péché pour autant.
A la femme adultère il ne dit pas: Ce que tu as fait est bien; continue ainsi ! Mais « Moi non plus, je
ne te condamne pas ; va, et désormais ne pèche plus ! » (Jean 8/11). Ce « va » implique à la fois
un « laisser aller » du péché, c'est-à-dire le pardon, mais il est clairement assorti d’une exigence:
« ne pêche plus ! ». Nous voyons dans cette parole de Jésus un appel adressé à tout être humain à
changer de vie. Ce changement ne peut être que l’œuvre de Dieu en nous, car nous ne pouvons
pas nous changer nous-mêmes. Nous avons besoin, pour cela, d’aide à la fois psychologique et
spirituelle de la part de l’Eglise. Si l’Eglise ne fait pas ce travail, nous pouvons dire sans craindre de
nous tromper qu’il ne sera pas accompli.
2° Quels sont les moyens à la disposition de l’Eglise ?
L’Eglise dispose d’un certain nombre de moyens pour répondre aux besoins de tous ceux qui font
appel à ses services.
a) La prière
L’Eglise a besoin de redécouvrir comment prier efficacement pour que soient ôtés les obstacles à la
guérison de facteurs psychologiques et spirituels non affermis dans la personnalité des gens. Il y a
trois obstacles à la guérison et la restauration de l’âme:
 l’incapacité à pardonner à autrui
 l’incapacité à recevoir le pardon,
 l’incapacité à s’accepter soi-même
Ces obstacles sont liés à ce que nous appelons communément la guérison des souvenirs. Ramener
les souvenirs traumatisants à la surface, comme le font tous les psychothérapeutes, n’est pas
suffisant. Dieu seul peut intervenir dans les traumatismes prénatals, dans ceux de la naissance ou
de la petite enfance et les guérir. Il intervient au moyen de la prière pour la guérison des souvenirs.
Dans le cadre de cette prière, le pardon des péchés doit être offert au niveau où c’est nécessaire,
c'est-à-dire au plus profond de notre être (conscient ou inconscient).
b) La relation d’aide
La guérison de l’homme et de sa solitude exige qu’il se reconnaisse comme un être créé, qu’il se
détourne de lui-même pour regarder à Dieu, qu’il renonce à s’adorer lui-même pour adorer le
Créateur. C’est dans cette adoration que notre vrai visage du moi apparaît, supplantant les anciens
faux visages. C’est d’une relation honnête et ouverte que notre moi véritable surgit.
Personne ne peut guérir quelqu’un d’autre de mauvaises habitudes mentales ou morales. C’est
l’aidé qui a la responsabilité de confesser ses péchés, de s’en dépouiller et de revêtir l’homme
nouveau. Sa guérison est liée au rétablissement des relations brisées. Il s’agit d’aider les gens à:
Fonder leur identité en Jésus-Christ ! (attitude de complète dépendance de lui)
S’accepter et s’aimer eux-mêmes
Accepter et aimer les autres
Dans son ouvrage « Le pouvoir de pardonner », la théologienne Lytta Basset, propose les
démarches suivantes pour sortir du mal:
1. Entrer dans le Royaume
2. Accueillir son enfance blessée
3. Renoncer à une image de soi entamée par le mal
4. Se mettre en quête de son moi perdu
5. Se mettre en quête de celui par qui le mal est venu
6. Laisser aller le mal subi: pardonner sans condition
7. Entrer dans une nouvelle vie relationnelle
« Matthieu 16/19 témoigne d’un premier pouvoir, à disposition de l’Eglise entière: celui
d’annoncer une parole de totale libération par rapport au mal commis. C’est sur « ce roc »,
ce fondement indestructible, que le Christ bâtit son Eglise », écrit-elle.
La Sainte Cène
Elle est le plus grand service de guérison que l’Eglise ait à offrir, car si ce sacrement est
compris et pratiqué correctement, le pardon des péchés, connus et inconnus, est
communiqué. La Sainte Cène est non seulement un moyen de s’approprier
personnellement la mort expiatoire du Christ, mais aussi de communier avec le Ressuscité
et de se laisser remplir de la vie nouvelle que lui seul peut conférer au croyant.
3° Nos attentes envers les Eglises
a) La formation des pasteurs
Les pasteurs de l’UÉPAL, dans leur immense majorité, nous semblent insuffisamment
formés à la relation d’aide. Or, « Il y a des aspects de la formation du clergé qu’on peut se
permettre d’ignorer, mais pas la responsabilité de comprendre et de traiter
l’homosexualité » écrit le Dr Frank Lake, psychiatre. Cette formation est de la
responsabilité des directions d’Eglise et demande à être revue sérieusement, tant au niveau
de la théologie pratique, qu’au niveau de la formation initiale donnée par l’UÉPAL à ses
pasteurs.
b) La mise en place d’un service de relation d’aide
Tout comme l’UÉPAL dispose d’un service de pastorale conjugale et familiale, nous invitons
les directions d’Eglises à mettre en place un service spécialisé dans la relation d’aide, en
particulier à l’intention des personnes homosexuelles qui souffrent de leur état et désirent
en sortir, mais non exclusivement. Ce service pourrait mettre en place une équipe par
inspection luthérienne et consistoire réformé (à l’instar du service de « l’Ancre » de la
communauté de Saint-Nicolas à Strasbourg).
c) Des prises de position courageuses
Nous attendons de nos Eglises non seulement qu’elles refusent de bénir le « mariage » de
couples de même sexe, mais qu’elles prennent position courageusement contre toute
pratique homosexuelle, ouvertement encouragée dans notre société. « Accompagner les
changements de la société » ne signifie pas, pour nous, les approuver, mais adopter une
position critique à leur égard et dire une parole prophétique lorsque cela est nécessaire. Si
l’Eglise a vocation « de promouvoir ce qui permet le vivre ensemble dans le respect
mutuel de la diversité humaine », elle a surtout vocation de s’opposer à tout enseignement
contraire à l’Evangile, et cela, quoi qu’il en coûte !
VII.Les enjeux
1° Il y a sans doute, dans l’Eglise, des questions autrement plus importantes et urgentes
que celle de la bénédiction de couples mariés de même sexe, par exemple celles de
l’évangélisation et de la formation des adultes. Mais le débat autour de cette question
est révélateur à bien des égards.
En cherchant à justifier la bénédiction du « mariage » homosexuel, un concept
abstrait de justification s’oppose au témoignage global de l’Ecriture Sainte et cela,
sous le manteau de l’amour. Nous répondons à cela : « Si vous m’aimez, gardez mes
commandements ! » (Jean 14/15).
2° Les promoteurs de la bénédiction des couples homosexuels reconnaissent eux-mêmes
qu’on « peut raisonnablement penser que le nombre de couples demandeurs sera
faible ». Alors, pourquoi l’UÉPAL risquerait-elle de voir cette question diviser le peuple
de l’Eglise, tout comme la question du « mariage pour tous » a divisé inutilement le
pays ? Qu’a-t-elle à y gagner ? Qu’un nombre infime de couples homosexuels
demande une bénédiction sur leur union... et disparaisse à nouveau de la scène
ecclésiale après avoir obtenu satisfaction ?
Nous pensons qu’au contraire, elle a beaucoup à y perdre. Elle a, notamment, à y
perdre des dizaines, voire des centaines de fidèles qui sont hostiles à cette
bénédiction et menacent de se retirer complètement de la vie communautaire si cette
bénédiction était adoptée par les instances dirigeantes de l’UÉPAL.
Un des enjeux essentiels est bien « la cohésion interne de l’Eglise ».
3° Nous craignons qu’une décision en faveur de cette bénédiction ne soulève de graves
problèmes au niveau des relations avec les autres Eglises, Catholique, Orthodoxes et
Evangéliques, pour lesquelles bénir des couples mariés de même sexe n’entre pas en
ligne de compte, mais encore entre Protestants, par exemple au niveau de la
Fédération Luthérienne ou de l’Alliance Réformée, où les Eglises du Sud ont déjà
beaucoup de peine à admettre ce qui se passe dans certaines Eglises du Nord, d’où
un risque grandissant de scission.
4° Les promoteurs de la bénédiction de couples de même sexe prétendent que l’uépal
jouera « un rôle précurseur en France, avant l’Eglise protestante unie de France, dont
la réflexion se prolongera jusqu’en 2015 ». Autrement dit: s’adapter aux normes que
la société cherche à nous imposer, c’est pour l’Eglise « jouer un rôle précurseur » ?
Nous ne craignons qu’une chose, c’est que l’UÉPAL ne se tire une balle dans le pied
avant d’autres !
Conclusion
En 2004, les Eglises luthéro-réformées avaient jugé « non opportun un culte de bénédiction
entretenant la confusion entre couples homosexuels et hétérosexuels ». Nous estimons
qu’un tel culte reste plus que jamais inopportun et nous demandons à nos instances
dirigeantes d’en rester au statu quo dans ce domaine.
Pour toutes les raisons énumérées ci-dessus, nous demandons aux frères et sœurs élus à
l’Assemblée de l’Union ainsi qu’aux membres des Conseils restreint et plénier de l’UÉPAL,
de ne pas reconnaître, pratiquer, ni même tolérer des actes ecclésiastiques visant à bénir
des unions homosexuelles.
Il en va de la crédibilité de nos deux Eglises !
Les signataires de ce document sont:
1. Membres de l’UEPAL :
Pasteur Bernard Laiblé, inspecteur ecclésiastique du Temple-Neuf (1983-1992), Wolfisheim ;
Elisabeth Laiblé, animation liturgique, Wolfisheim ; Pasteur Pierre Maennlein, inspecteur
ecclésiastique de La Petite-Pierre (1988-2002), Sarreguemines ; Dr Georges Bentz, médecin,
Strasbourg ; Dr Danielle Bentz-Muller, médecin, Strasbourg ; Pasteur Gilbert Lepelletier,
Horbourg-Wihr ; Jean-Marc Loew, ancien conseiller presbytéral, Westhoffen ; Jean-Pierre Muller,
prédicateur laïque, Sarrewerden ; Joëlle North, paroisse de Sélestat, communauté St Nicolas ;
Vincent North, Sélestat, communauté St Nicolas ; Annette Tomat, conseillère presbytérale,
Boofzheim ; Jean-François Tomat, Webmaster de site paroissial, Boofzheim ; Marie-Paule Willem,
responsable de groupe de maison, Westhoffen ; Alfred Willem, conseiller presbytéral, Westhoffen ;
Jean-Philippe Frère, conseiller presbytéral, Benfeld ; Pasteur Jean-Jacques Ledermann,
Oberhausbergen ; Danièle Fagherazzi, Cronenbourg-cité ; Annie Findeli, Graffenstaden ; Marèse
Mathieu, Graffenstaden, communauté St Nicolas ; Ghislaine Michel, Oberschaeffolsheim,
communauté St Nicolas ; Johannes G. Moll, Mattstall, communauté St Nicolas ; Dr Eric Quiring,
cardiologue, Oberhausbergen ; Manuela Quiring, responsable ED et chorale, Oberhausbergen ;
pasteur Daniel Reist, Boofzheim, Benfeld ; Violette Reist, femme de pasteur, Boofzheim ; Jean
Meyer, ancien conseiller presbytéral, Westhoffen ; Paulette Meyer, resp. groupe de maison,
Westhoffen ; René Agrain, Hindisheim, communauté St Nicolas ; Liliane Agrain, Hindisheim,
communauté St Nicolas ; Matthieu Beck, conseiller presbytéral, Mittersheim ; Nathanaël Butterlin,
vice-président du C.P., Ensisheim ; Pasteur Kurt Maeder, Geispolsheim-Gare ; Fanny Schubert,
Saint-Avold ; Gilbert Werck, receveur, Benfeld ; Annelise Werck, sacristaine, Benfeld ; Luc
Vantrepotte, Graffenstanden, communauté St Nicolas ; Yvonne Vantrepotte, catéchète,
Graffenstaden ; Claude Wagner, animation de culte, Preuschdorf-Lampertsloch ; Betty Wagner,
Preuschdorf-Lampertloch ; Vincent Giessinger, animation de cultes, Mittersheim ; Werner
Herrmann, Graffenstaden ; Hilary Herrmann, Graffenstaden ; Anne Koegler, Lingolsheim,
communauté St. Nicolas ; Pasteur René Wettling, Duttlenheim, communauté St Nicolas ; Elisabeth
Wettling, Duttlenheim, communauté St Nicolas ; Doris Calache, conseillère presbytérale,
Graffenstaden ; Dr Elie Calache, président du CA de l’Aumônerie Protestante de l’HC et du NHC,
Strasbourg ; Thierry Zaenger, président duconseil presbytéral, Vibersviller ; Pasteur Adolphe
Martin, Rosheim ; Ruth Martin, Rosheim; Evelyne Buhl, Strasbourg, communauté St. Nicolas ;
Thierry Anstotz, paroisse de Westhoffen ; Joëlle Anstotz, paroisse de Westhoffen ; Jean-Paul
Lehrmann, conseiller presbytéral, Graffenstaden ; Jean-Christophe Maennlein, aumônier du CM de
Schirmeck, Cronenbourg-cité, Claire-Lise Suffert-Maennlein, Cronenbourg-cité, communauté de St
Nicolas ; Mady Berger, Hoenheim, communauté St. Nicolas ; Jean-David Maennlein, conseiller
presbytéral, Hagondange ; Aurélie Maennlein, paroisse réformée de Hagondange ; Serge
Breistroffer, conseiller presbytéral, Sélestat.
2. Sympathisants d’autres Eglises :
Patrick Merckling, sympathisant, Hoenheim ; Simone Merckling, sympathisante, Hoenheim ;
Anne-Marie Heineken, sympathisante, Mouscron (B) ; Sophie Hirli, sympathisante, Westhoffen ;
Patrick Lorentz, sympathisant, Westhoffen ; Martin Ettlinger, sympathisant, Fénétrange ; Sylvie
Ettlinger, sympathisante, Fénétrange ; Jean-Marc Discher, sympathisant, Guntzwiller ; Evelyne
Discher, Sympathisante, Guntzwiller ; Luis Rojas, sympathisant, Oberschaeffolsheim ; Astride
Rojas, sympathisante, Oberschaeffolsheim ;
Liste des signataires arrêtée à 71 personnes en date du 19 Mars 2014. Toute personne qui souhaite
cosigner cette liste est priée de se signaler auprès du pasteur Bernard Laiblé. Mail :
laible.bernard@orange.fr Merci !
Suite des signataires (20 Mars et jours suivants):
UEPAL :
Pierre Diffiné, photographe paroissial, Schiltigheim; Ingeborg Diffiné, conseillère presbytérale,
Schiltigheim; Marie-Anna Moser, Cronenbourg-cité et communauté St. Nicolas ; Pasteur
Christophe Helmlinger, Sélestat ; Sylvie Helmlinger, chef de chœur et monitrice ED, Sélestat ;
Autres :
Pascale Meyer, présidente EEMS, Strasbourg

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Disons non avec Bernard Laiblé

  • 1. Pourquoi nous disons NON à la bénédiction de « mariages » homosexuels Nous sommes un groupe de laïcs et de pasteurs membres de l’Union des Eglises Protestantes d’Alsace et de Lorraine (UÉPAL) qui vient d’étudier avec intérêt le document préparatoire au débat de l’assemblée de l’union portant sur « la bénédiction de couples mariés de même sexe » qui a été soumis à l’ensemble des paroisses et autres lieux d’Eglise. Nous nous réjouissons de voir que la direction de l’UÉPAL a, enfin, décidé de soumettre la question à la base, après avoir sollicité l’avis des pasteurs déjà lors de la pastorale générale du 27 Mai 2013, avis plus favorable à une telle bénédiction, semble-t-il, que celle d’une part non négligeable de membres laïques de nos paroisses. Nous saluons le professionnalisme et l’objectivité avec lesquels les deux rédacteurs du document ont su présenter le problème et les arguments en présence. Nous précisons d’emblée que notre démarche n’est pas celle d’une approche défavorable, mais celle d’une franche opposition à ce projet, et nous tenons à nous en expliquer. Nous sommes conscients du fait que ce débat se situe « à un moment historique pour les Eglises de la Réforme ». En effet, si jusqu’ici les questions dogmatiques et éthiques étaient discutées, dans les Eglises, sur le terrain des Ecritures, le débat se situe pour la première fois entre l’autorité des Ecritures et des idées étrangères à la Bible qu’on essaie d’imposer comme normatives dans l’Eglise. Nous entendons par là les influences du féminisme radical, telles qu’elles se manifestent au travers des théories du genre et du queer, de la psychologie séculière et du néo-gnosticisme. En conséquence, nous estimons que l’heure est grave et que la question de la bénédiction du mariage de couples de même sexe ne relève pas des « adiaphora », c'est-à-dire des questions « indifférentes » ou de peu d’importance, mais du « status confessionnis », c'est-à-dire des questions fondamentales de la foi, qui ne peuvent rester sans conséquences sur la cohésion interne de l’Eglise. Notre but n’est pas de juger qui que ce soit, mais de clarifier ce qui semble confus dans l’esprit d’un grand nombre de membres de nos Eglises. Cette confusion, nous la constatons dans les domaines ci-dessous, qui demandent à être clarifiés: La compréhension de l’homosexualité L’interprétation des Ecritures La notion de péché L’amour selon Dieu La bénédiction La responsabilité des Eglises à l’égard des personnes homosexuelles Les enjeux
  • 2. I. La compréhension de l’homosexualité Avant d’aborder la question de la bénédiction de couples mariés de même sexe, il nous faut clarifier ce qu’est l’homosexualité. Le document préparatoire dit: « que l’homosexualité soit de nature biologique ou psychologique est un problème qui s’inscrit dans un large débat entre l’acquis et l’inné qui ne sera en réalité jamais tranché ». Nous nous inscrivons en faux contre cette affirmation. Pour trois raisons. 1° L’homosexualité n’est pas de nature biologique Les apologistes de l’homosexualité présentent volontiers la prétendue « orientation homosexuelle » en tant que problème biologique plutôt que moral et psychologique, l’idée sous-jacente étant que tous les humains sont biologiquement et psychologiquement déterminés comme homosexuels ou hétérosexuels. Or, cette théorie bat en brèche toutes les connaissances biologiques et psychologiques dont nous disposons à l’heure actuelle. Toutes les tentatives visant à déterminer ce facteur biologique fondamental ont échoué, en dépit des affirmations contraires des défenseurs de l’homosexualité. Cherchant à tout prix à justifier l’homosexualité, ils ont finalement associé le sort des homosexuels à celui de tous les opprimés et de toutes les minorités et font sans vergogne reposer tous leurs arguments sur la force de cette association. Pourquoi la genèse de l’homosexualité peut-elle sembler innée et congénitale ? Jusqu’à très récemment, la psychologie ne tenait pas compte des effets de lésions subies par les enfants avant qu’ils ne soient en âge de conceptualiser (avant la naissance, à la naissance et pendant les cinq premières années de leur vie). Or, tel n’est plus le cas aujourd’hui. A l’heure actuelle aucune preuve scientifique ne permet d’affirmer que des facteurs génétiques ou endocriniens sont à l’origine du comportement homosexuel. Nous nous référons en cela au conseil américain des psychiatres et neurologues chrétiens présidé par le Docteur John I. Benson, ainsi qu’aux ouvrages de plusieurs thérapeutes chrétiens (1). En conclusion: il n’y a pas d’homosexualité innée. Elle est toujours acquise à l’âge de l’adolescence ou plus tard. (1) Ouvrages les plus complets sur la question de l’homosexualité: Leanne Payne: « L’image brisée » et « Crise de la masculinité » (Ed. française Raphaël, 2000) Ruth T. Barnhouse: « Homosexuality: a symbolic confusion » (The Seabury Press, New-York, 1977) Dr Jeffrey Satinover, psychiatre: « Homosexuality and the politics of Truth » (Baker Books, 1996) Dr Frank Lake, psychiatre: « Clinical theology »(Lexington, KY, Emeth Press, 2007) 2° L’homosexualité est de nature psychologique, mais non exclusivement Avant Freud et l’étude approfondie des éléments inconscients du comportement humain, la majorité des Occidentaux considérait l’homosexualité en terme de morale. Freud la considérait comme un trouble psychologique, mais ses présupposés sont naturalistes, c'est- à-dire matérialistes (conception biologique de l’homme et de son conscient). De ce fait, il estimait que l’homosexualité était virtuellement incurable. Son point de vue s’est transmis sans que personne ne le remette en question jusqu’à ces dernières décennies. Quant à C.G. Jung, sa théorie des structures de la personnalité provient, comme il le reconnaît lui même, de révélations à caractère gnostique. Elle mène à une interprétation psychique ou émotionnelle et aboutit à une psychologie purement anthropocentrique et humaniste.
  • 3. Au fur et à mesure que les études sur l’homosexualité se sont multipliées, on a finalement compris que c’est l’une des névroses sexuelles les plus complexes. Malheureusement, beaucoup la considèrent presqu’exclusivement en termes psychologiques et nient l’aspect moral et spirituel du problème, en dépit du fait que Freud estimait que les gens sont fondamentalement responsables de leurs choix et donc de la façon dont ils tentent de trouver une solution à leur solitude et leur souffrance intérieure. 3° L’aspect spirituel du problème est nié ou occulté L’homosexualité s’avère être, pour une grande part, le problème d’une croissance entravée de la personnalité, autrement dit: une crise d’identité comportant des aspects à la fois psychologiques et spirituels. Si, d’un point de vue psychologique, l’homosexualité est une névrose sexuelle (confusion symbolique dans les pensées) qui, comme toutes les névroses, peut être traitée, d’un point de vue spirituel elle est à la fois une crise d’identité et une conduite pécheresse qui, l’une comme l’autre, ne peuvent être guéries que par la seule action salvifique de Dieu. Or, dans la psychologie séculière tout ce qui est de l’ordre du transcendant est nié. Il n’y a donc que des chrétiens qui puissent intervenir dans ce domaine. L. Payne, thérapeute chrétienne, écrit: « Il n’y a, à proprement parler, ni lesbiennes, ni homosexuels, mais plutôt des gens séparés d’un côté d’eux-mêmes, qui existe, mais qui n’a pas été développé, ni consolidé… Il n’y a que Dieu qui puisse nous aider à retrouver cette partie non établie de notre personne » (« Crise de la masculinité », Ed. Raphaël, p. 152). Dans un autre de ses ouvrages, le même auteur écrit: « Les homosexuels sont simplement des gens qui ont besoin d’une guérison des rejets et des carences affectives de l’enfance, d’une délivrance de toute forme erronée d’amour de soi et des actes qui en découlent, ainsi que d’une plus grande connaissance de leur identité véritable en Christ » (in « L’image brisée », Ed. Raphaël, 1996, p. 68). Ainsi, la personne qui souffre d’une crise d’identité homosexuelle est invariablement séparée d’une partie vitale de son être qu’elle projette sur quelqu’un d’autre en cherchant de manière irrationnelle à s’aimer elle-même en cette personne. C’est une forme de narcissisme. Quelques unes des blessures qui peuvent conduire à une telle crise d’identité sont:  La solitude  Le détachement des parents (mère jalouse et dominatrice, caractère névrotique; père distant et indéchiffrable)  Une expérience de rejet  Une dépendance (drogue, alcool etc...)  Une profonde dépression  Un traumatisme (viol homosexuel, par exemple)  Des pensées suicidaires Quel que soit le type d’homosexualité auquel une personne se rattache, la non-acceptation de soi en est une donnée constante. Nous nous acceptons ou nous ne nous acceptons pas en tant que personne selon que nous avons été, ou n’avons pas été, confirmé dans notre identité sexuelle par la voix masculine et cela, quel que soit notre sexe. Mais, si la conduite homosexuelle n’est souvent que le moyen détourné employé par une personne pour s’approprier les traits dont elle est coupée dans sa propre personnalité, la pratique homosexuelle est également de l’ordre du péché, comme nous allons le voir, et par conséquent, de l’ordre de la culpabilité. Là encore, c’est un problème exclusivement spirituel, puisqu’il n’y a que Dieu qui puisse pardonner les péchés.
  • 4. Compte-tenu de ces différents facteurs, nous affirmons que 4° Sortir de l’homosexualité est possible ! Malgré bon nombre de publications contraires, le témoignage de personnes concernées et l’expérience de nombreux thérapeutes chrétiens montrent que là où le traumatisme qui est à l’origine du problème est traité, le péché reconnu, le pardon reçu et donné et la lutte entamée avec foi, la libération de l’homosexualité est possible. Par conséquent, nous récusons absolument toute affirmation visant à empêcher l’Eglise de proposer aux personnes homosexuelles qui le souhaitent la possibilité de changer et qui qualifient de « programmes destructeurs » toute tentative allant dans ce sens. Ces affirmations se fondent, non sur des données empiriques, mais sur des préjugés idéologiques (2). L’homosexualité peut et doit faire l’objet d’une relation d’aide en vue d’une nouvelle orientation. Sur quoi nous basons-nous pour affirmer cela ? D’une part, il n’existe aucune puissance pour guérir l’âme en dehors de celle qui se trouve en Jésus-Christ. Jésus est le grand médecin de l’âme. « Le Christ donna à ses disciples l’ordre de guérir, ainsi que le pouvoir de le faire, parce qu’il savait que tous les hommes sont brisés et séparés à la fois dans leurs relations extérieures et en eux-mêmes. Si l’homme veut retrouver son intégrité dans tous les aspects de sa vie, c’est d’abord la relation entre lui-même et Dieu, lui-même et autrui, lui-même et la nature, et lui-même et son être intérieur qui doit être guérie ». (L. Payne, L’image brisée, p. 151). D’autre part, le pouvoir de guérison fait partie des dons spirituels que Dieu tient à la disposition de son peuple. « Dans la présence de Dieu, nous trouvons tous les dons de guérison de l’Esprit. Il nous a merveilleusement habilités et équipés pour que nous puissions faire tout ce qu’il nous demande de réaliser, même de guérir en son nom » (L. Payne, L’image brisée, p.147). Parler de « guérison » de l’homosexualité n’est en rien discriminatoire, puisque tous les hommes ont besoin d’une telle guérison intérieure. En effet, nous sommes tous déchus et, si nous ne la trouvons pas en Jésus-Christ, nous cherchons notre identité dans la créature. Le comportement homosexuel est simplement l’une des voies détournées que prend cette nature fondamentalement déchue de l’homme. Le besoin des homosexuels est le même, en beaucoup plus accentué, que celui de tous les êtres humains déchus: nous devons tous affronter courageusement notre vide intérieur et invoquer celui qui seul peut établir dans notre personnalité une saine et solide identité sexuelle, à la fois masculine et féminine. « Nous avons dans l’Eglise la réponse et la thérapie pour les hommes et les femmes homosexuels » écrit le psychiatre Frank Lake dans son ouvrage « Clinical theology ». Et Leanne Payne ajoute: « Notre mission pastorale consiste à aider les personnes à faire face à leur solitude intérieure et, à partir de là, à commencer à écouter Dieu et leur moi véritable. Seul l’amour de Dieu, en se déversant dans cet abîme d’effroi et de carences affectives, produira la guérison nécessaire » (« L’image brisée », p. 172). Quand des pasteurs ou des conseillers chrétiens acceptent et favorisent l’homosexualité plutôt que d’accompagner ceux qui en souffrent et de prier pour leur guérison, ils abandonnent l’individu à sa maladie psychique et son péché et s’en font les complices.
  • 5. (2) Dans une expertise réalisée pour le Bundestag de la RFA en 2009, soixante psychiatres et psychothérapeutes constatent qu’il n’existe aucun domaine, ni en médecine, ni en psychologie, où des changements ne sont pas possibles et déclarent qu’une affirmation contraire est scientifiquement insoutenable. De même, l’American Psychiatric Association déclare que, tout comme le changement d’un hétérosexuel en homosexuel est possible, l’inverse l’est également et que la volonté d’un tel changement est à prendre très au sérieux. II. L’interprétation des Ecritures Nous souscrivons pleinement à l’affirmation des rédacteurs du document: « la question de l’autorité de la Bible se pose, dans l’état actuel du débat, avec une particulière acuité ». Nous constatons en effet que les apologistes de l’homosexualité font valoir qu’il y a des limites à l’interprétation des textes bibliques, limites qu’ils transgressent pourtant facilement lorsqu’il s’agit d’empêcher les textes de dire ce qu’ils ont à nous dire. Le document dit fort justement: « Le principe de la sola scriptura a initialement pour but de ne pas ajouter à la révélation biblique des traditions humaines ». Or, c’est là très exactement ce qu’on est en train de faire. En effet, les apologistes de l’homosexualité se réfèrent au moins autant à des théories étrangères aux Ecritures, qu’aux Ecritures elles- mêmes, entre autres à la psychologie séculière à laquelle ils semblent accorder plus de crédit qu’aux Ecritures, ainsi qu’aux théories du genre et du queer qui s’avèrent être un échafaudage de croyances, l’une prouvée par l’autre, mais qui n’est qu’un échafaudage branlant qui ne tient pas face au réel. 1. La Bible, seul fondement de notre foi Considérant, d’une part, les « Thèses de Lyon » (1968) et la « Concorde de Leuenberg » (1973) adoptées par nos Eglises et, d’autre part, le document du Consistoire Supérieur sur « L’autorité de l’Ecriture » (1981), nous croyons que « les auteurs des textes bibliques ont été inspirés… Ils (ces textes) ont, de ce fait, un caractère normatif. Dieu lui-même nous parle dans l’Ecriture Sainte » (Thèses de Lyon § 1+ 6). « Par sa Parole, Dieu appelle dans le Saint-Esprit tous les hommes à la conversion et à la foi et confère au pécheur qui croit sa justice en Jésus-Christ » (Concorde de Leuenberg § 10). « Jésus-Christ est le centre de l’Ecriture. Lui seul lui donne son autorité… C’est l’Esprit Saint qui permet de découvrir le sens dernier d’un texte biblique » (L’autorité de l’Ecriture, § 18, 19). Après avoir énuméré différentes « grilles de lecture » de la Bible, le document conclut : « Ces grilles de lecture nous permettent de découvrir maintes richesses des textes bibliques, mais elles conduisent toutes à des impasses dès qu’elles sont radicalisées au point de devenir une fin en elles- mêmes » (§ 13). Or, force est de constater que les promoteurs de la bénédiction de couples homosexuels se réfèrent exclusivement à une « lecture contextuelle » de la Bible et qualifient volontiers toute autre lecture de « littéraliste », ce que nous récusons absolument. Ne faire des textes bibliques qu’une lecture contextuelle, c’est dire qu’ils ne s’adressent qu’à des personnes précises dans un contexte précis. C’est, par conséquent, leur enlever tout caractère normatif (3). Quiconque ne lit les textes bibliques qu’à travers une grille de lecture contextuelle sacrifie au relativisme ambiant. C’est sous la direction de l’Esprit Saint, qui seul « conduit dans toute la vérité » (Jean 16/13), qu’il nous faut lire l’Ecriture, en ayant la liberté d’utiliser comme outils toutes les grilles de lecture à notre disposition. (3) Les textes de l’Ancien Testament interdisant la pratique homosexuelle n’ont pas été abolis sous la nouvelle alliance, comme l’ont été la circoncision et les interdits alimentaires. Ceux-ci l’ont été par décision du premier concile de Jérusalem à la suite d’une révélation directe de Dieu à l’apôtre Pierre (cf. Actes 10, 11 et 15).
  • 6. 2. La référence aux récits de la Création Nous nous réjouissons du fait que les auteurs du document préparatoire se réfèrent explicitement aux récits de la création pour y souligner « l’altérité au cœur de l’humain et entre les humains ». Par contre, nous récusons le refus des défenseurs de l’homosexualité de considérer ces récits comme normatifs dans le domaine de la sexualité (4). Pour trois raisons. a) L’exégèse juive s’y réfère en permanence. Pour elle, Genèse 1/27 fonde la différence sexuelle dans l’acte créateur. C’est dans la relation d’amour, qui inclut l’acte sexuel par lequel l’homme et la femme « deviennent une seule chair », que tous deux réalisent leur finalité propre : être à l’image de Dieu. « Genèse 2/24 fonde toute la législation sexuelle de la Bible… « Quitter père et mère » prohibe implicitement l’inceste. « Former une seule chair » exclut l’homosexualité » (J. Eisenberg et A. Abécassis, « A Bible ouverte », tome II, p. 165, Albin Michel, Paris 1978). « L’exégèse juive propose deux lectures du « former une seule chair » : celle de Rachi (12ème siècle) qui dit : « c’est dans l’enfant que les deux deviennent une seule chair » et celle de Nachmanide (13ème siècle) qui défend la thèse de l’amour fusionnel. Les deux lectures sont complémentaires » (idem, p. 175). Cependant, dans un couple homosexuel, il ne peut y avoir ni fusion dans l’amour, ni fusion dans l’enfant. b) Jésus lui-même s’y réfère En disant : « N’avez-vous pas lu que le Créateur, au commencement, fit l’homme et la femme et qu’il dit : c’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme et les deux deviendront une seule chair ? » (Matthieu 19/4-5), Jésus se réfère explicitement à Genèse 1/27 et Genèse 2/24. Dans sa réponse aux pharisiens sur la question du divorce, Jésus replace le mariage dans sa juste perspective : - la loi de Moïse est seconde par rapport à l’ordonnance créationnelle. - la sexualité est un don de Dieu à l’homme et à la femme. Elle est bonne et elle exprime l’altérité, la différence. - Dieu situe cette sexualité dans un contexte précis, celui de l’union légitime. » (5) c) L’apôtre Paul s’y réfère également Il a recours aux données vétérotestamentaires sur la création lorsqu’il parle de sexualité. Il cite à deux reprises Genèse 2/24, en partie ou en totalité. Paul condamne la pratique homosexuelle dans deux de ses listes de conduites pécheresses (I Corinthiens 6/9 et I Timothée 1/10). Toute l’argumentation de l’apôtre repose sur le fait que la différence sexuelle est voulue par le Créateur et qu’elle est une structure fondamentale de l’être humain, caractéristique niée par l’acte homosexuel. Le refus de l’ordre de la création implique le refus de celui qui en est l’auteur. Certains apologistes de l’homosexualité se placent maintenant sur le terrain théologique en affirmant qu’elle est « l’expression de la variété dont Dieu a voulu parer la création ». Ils en viennent ainsi à la même conclusion que les psychothérapeutes athées: « Si Dieu les a créés ainsi, pourquoi leur droit aux relations sexuelles devrait-il être considéré comme immoral ? ». Voilà, pour le moins, une interprétation cavalière des récits de la Création ! (4) Décréter que les textes de l’Ancien et du Nouveau Testament parlant d’homosexualité ne sont plus d’actualité, c’est mettre fondamentalement en question l’autorité de l’Ecriture. Cela oblige l’Eglise, pour le moins, à se poser la question de savoir si elle veut se couler dans le moule du monde ou si la révélation du Dieu vivant reste, seule, normative pour elle. (5) Pierre Berthou « Le rapport des sexes au fil de l’histoire de la révélation » in « Bible et sexualité » de Paul Wells, collection Terre nouvelle.
  • 7. 3. Les textes bibliques concernant l’homosexualité Après avoir étudié, aussi objectivement que possible, l’ensemble des textes bibliques parlant – ou supposés parler – d’homosexualité, nous en sommes arrivés aux conclusions suivantes : a) La différence sexuelle est voulue par le Créateur : « mâle et femelle il les créa » (Genèse 1/27c ; Genèse 5/2). A partir de là, on peut dire que seule l’hétérosexualité est conforme au projet de Dieu. Toute autre forme de sexualité est « a topon », littéralement « déplacée », c'est-à-dire « péché » (le terme hébreu, « Hattah » traduit par « péché » signifie: rater son but, s’écarter, ne pas être à sa place). Si le péché proprement dit est rupture avec Dieu, l’homosexualité est l’un des symptômes du péché, un désordre qui découle de cette rupture. b) Si la Bible ne connaît pas l’homosexualité en tant qu’orientation sexuelle, on pourrait penser que celle-ci n’est pas de l’ordre du péché. Tout au plus serait-elle de l’ordre de la tentation. Mais sachant que Jésus lui-même radicalise la Torah au point de dire : « Quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur » (Matthieu 5/28), l’orientation homosexuelle nous semble tomber sous le même verdict. Tout comme les auteurs du document préparatoire, nous ne trouvons, dans les Saintes Ecritures, aucune justification de la pratique homosexuelle. Bien au contraire, l’Ancien comme le Nouveau Testament s’accordent à dire que ces pratiques doivent être vues comme une forme particulière de péché (Romains 1/24, 28) (6). (6) « Contre nature » signifie, chez Paul, contraire au projet du Créateur. III. La notion de péché Nombre de chrétiens ignorent ce qui est réellement en jeu dans le fait de fermer les yeux sur la pratique homosexuelle et d’autres péchés sexuels et n’osent plus les taxer de péchés pour ne pas être mal vus dans la société actuelle. On attendrait de leur part un peu plus de conviction et de courage ! 1° Qu’est-ce que le péché ? Dans la Bible, le péché, c’est d’abord et avant tout la rupture entre l’homme et Dieu. Dans le Nouveau Testament comme dans l’Ancien, le verbe « pécher » signifie, littéralement: « rater son but », « se tromper de chemin », « s’éloigner de la vérité ». Ainsi, le péché est bien plus une mauvaise orientation de notre vie qu’une faute morale que l’on aurait commise en telle ou telle occasion. Or, dans l’Ecriture, le but de la vie d’un homme est de rendre gloire à Dieu par ses paroles et ses actes. Le péché est tout ce qui résiste à cette vie de Dieu en nous et autour de nous. L’orgueil et la convoitise sont à la racine de cette résistance que nous opposons à la vie de Dieu. 2° La prise de conscience du péché Le péché étant ce qui nous éloigne de Dieu, ce n’est que lorsque nous sommes en présence de Dieu que nous prenons conscience de cet éloignement. Or, les gens qui choisissent de manière permanente une conduite pécheresse ont pour habitude de le rationnaliser comme quelque chose qui n’est pas incorrect pour eux. Ils entrent ainsi dans une forme de déni. Or, « Le problème central du mal n’est pas le péché, mais le refus de le reconnaître » (Scott Peck in « Les gens du mensonge », p. 93).
  • 8. 3° Le déni du péché Le déni du péché qui est tragiquement endémique dans notre culture. Cela provient du réductionnisme psychologique que nous connaissons aujourd’hui. Le péché et le mal reçoivent d’autres noms. On leur colle des étiquettes sociologiques et psychologiques. Le bien et le mal font de cette manière l’objet d’une synthèse. Ils sont réunis, réconciliés en quelque sorte. C’est ainsi que le péché et le mal sont qualifiés d’innocents: le mal est appelé bien et le bien est qualifié de mal. Le caractère mauvais du mal et la responsabilité que nous avons de nous en repentir sont ainsi niés. En suivant le modèle de leur culture, nombre de chrétiens opèrent une synthèse des vertus et des vices en donnant du péché une définition exclusivement psychologique. De cette façon, nous réconcilions le bien et le mal au niveau le plus profond de notre être et évitons de confesser nos péchés et de nous en détourner. « L’une des choses les plus affligeantes dans l’Eglise d’aujourd’hui est son incapacité d’affronter le péché et d’appeler les pécheurs à la repentance. C’est ici qu’intervient le bavardage psychologique qui pousse les gens à réconcilier le bien et le mal en eux-mêmes, alors qu’ils auraient plutôt besoin de se repentir et de guérir » (L. Payne, « Vivre la présence de Dieu », Ed. Raphaël, p. 226). Sous le titre de « Fausse liberté », Antoine Nouis (in « Un catéchisme protestant ») cite Bernard Bro: « Celui qui, en face de notre péché, vient nous dire que c’est très bien, celui qui nous fait croire, quel que soit le prétexte, qu’il n’y a plus de péché, celui-là coopère finalement à un désespoir pire que tous les rejets… Si, sous prétexte de libération, on aseptise notre existence au point que tout soit permis, et qu’il n’y ait plus ni à se convertir, ni à pleurer, ni à souffrir, ni à prier, alors que nous restera-t-il comme espoir d’être aimé dans notre misère même… ? Oui, on demande des pécheurs, c'est-à-dire des hommes ». Sous l’influence de C.G. Jung, les psychologies séculières « christianisées » sont tombées dans une nouvelle gnose qui ouvre l’Eglise a des ténèbres que celle-ci n’arrive plus à juger comme un mal. Le peuple de Dieu avance ainsi sans protection parce que ses dirigeants omettent de juger le péché, mais aussi parce qu’ils insensibilisent délibérément les fidèles à la nature du péché, les empêchant également d’exercer un vrai jugement sur le péché. A cause cet aveuglement, certains chrétiens croient entendre le Seigneur leur dire: « Ne jugez pas, et vous ne serez point jugés » (Luc 6/37, allusion à des jugements hypocrites et injustes), mais ils ont du mal à entendre le commandement du Christ: « Ne jugez pas selon l’apparence, mais jugez selon un juste jugement » (Jean 7/24). Il existe une bonne forme de jugement par opposition à une mauvaise forme et nous devons apprendre à les distinguer. IV. L’amour selon Dieu Nous saluons le fait que nos Eglise se prononcent contre l’exclusion et la discrimination des personnes homosexuelles et considérons comme essentiel de rencontrer ces personnes avec amour. Nous voyons en toute personne homosexuelle un être créé à l’image de Dieu et, dans la mesure où elle croit en Jésus-Christ, un frère ou une sœur dans la foi. Cependant, nous ne pouvons approuver la pratique qui consiste à ignorer les enseignements bibliques sur l’homosexualité sous prétexte d’amour du prochain.
  • 9. 1° La norme de l’amour Dieu est la norme de l’amour. Selon la Bible, l’amour est plus qu’une caractéristique, un attribut de Dieu, c’est son essence-même. Dieu est amour. Cependant, l’amour du prochain doit toujours avoir comme norme le « Comme je vous ai aimés » du Christ. Nous récusons l’affirmation que « refuser de bénir leur mariage, c’est manquer d’amour à l’égard des personnes homosexuelles ». C’est précisément parce que nous reconnaissons l’amour de Dieu comme norme absolue que nous posons les questions ci-dessous :  L’amour témoigné par Jésus-Christ aux pécheurs (cf Luc 19/2ss) ne vise-t-il pas un changement radical de leur vie ?  Son amour ne consiste-t-il pas précisément dans le fait qu’il n’abandonne pas le pécheur à lui-même, mais le confronte avec son projet de libération ?  Couvrir l’homosexualité d’une personne ou d’un couple du manteau de l’amour, n’est-ce pas l’abandonner à son destin, donc l’empêcher de changer ?  Peut-il y avoir discrimination plus grande que celle qui consiste à considérer une personne comme incapable de changement ?  N’y a-t-il pas suffisamment d’études empiriques et de témoignages biographiques démontrant que les personnes concernées souffrent de leur homosexualité même si elles ne sont pas victimes d’une quelconque discrimination ?  L’amour pour le prochain n’exige-t-il pas de le confronter à la parole de Dieu ? Vouloir en faire l’économie nous semble être l’expression d’un singulier manque d’amour.  Peut-il y avoir pire exclusion que celle qui consiste à priver une personne des ordonnances salutaires de Dieu ? 2° Le piège du sentimentalisme Ce que beaucoup appellent « amour » dans notre culture actuelle, n’est rien d’autre qu’un sentimentalisme dans lequel le mal est ignoré. C’est une tentative visant à remplacer l’amour de Dieu par une affection purement humaine. Or, l’amour est quelque chose de plus rigoureux que la bienveillance. « Aimer, c’est vouloir le meilleur pour les autres » (C.S. Lewis in « Les fondements du christianisme », LLB, 1985). Ce qui est hautement regrettable, c’est que des croyants tombent dans ce piège, eux aussi ! Souvent les personnes homosexuelles se trouvent entre les mains de ceux qui ont une nouvelle gnose, une nouvelle sorte de fausse lumière et d’amour fallacieux. Cette gnose les attire mielleusement par le truchement d’une compassion qui est aussi cruelle que la mort, car elle conduit à la mort de toute personne qui persiste dans un péché délibéré. Une compassion passive (qui fait beaucoup de mal) est plus facile pour le chrétien moderne qu’une action décisive contre le péché qui est, en fin de compte, la seule vraie marque d’amour. En tant que pasteurs et conseillers, notre devoir est d’aider les personnes qui souffrent et luttent à se détourner de ce qui les détruit. Leur enseigner l’obéissance à la Parole de Dieu, voilà un véritable acte d’amour à leur égard. La bénédiction Venons-en à la question centrale qui nous préoccupe: celle de la bénédiction de Dieu de couples mariés de même sexe. De telles personnes sont « susceptibles de demander la bénédiction de Dieu pour un projet de vie commune... De ce point de vue, la demande est identique à celle des couples mariés hétérosexuels » dit le document préparatoire.
  • 10. La demande l’est sans doute, mais notre réponse ne peut l’être ! 1° La Bénédiction dans la Bible Dans la Bible, la bénédiction est un acte sacerdotal qui sanctifie (consacre à Dieu) une personne ou une chose ou qui appelle sur elle la grâce de Dieu. Bénir, c’est « placer le Nom de Dieu sur quelqu’un », mais c’est toujours Dieu qui bénit (Nombres 6/27). Ainsi, bénir, c'est rappeler aux membres du peuple de Dieu qu’ils appartiennent à Dieu et qu’il leur revient de vivre en conséquence. Le chrétien est un bénisseur. C’est un des aspects du « sacerdoce universel ». Lorsque nous bénissons, non seulement nous reflétons la lumière et la vie d’un Dieu saint envers un monde impie, mais nous sommes aussi pour le monde des canaux sacerdotaux de cette inestimable bénédiction. Le geste de bénédiction par excellence est l’imposition des mains. C’est ainsi qu’est béni un baptisé, un confirmant, un couple marié ou une personne ordonnée à un ministère dans l’Eglise. Un autre geste de bénédiction est l’élévation des mains sur une assemblée. C’est ainsi que sont bénies, à l’issue d’un culte, toutes les personnes venues se placer sous la Parole de Dieu, sans aucune restriction. Cela vaut pour les personnes homosexuelles comme pour toutes les autres. L’Eglise ne bénit que des pécheurs parce qu’elle est une communauté de pécheurs, mais de pécheurs pardonnés, ce qui sous-entend une « metanoia » = un changement de mentalité et de vie. Là où celle-ci n’est pas réalisée, toute bénédiction reste inefficace, car ce que Dieu n’a pas créé, il ne peut ni le considérer ni le bénir. 2° Bénir au Nom de Dieu ce que Dieu ne peut pas approuver ? La bénédiction de Dieu est appelée sur le mariage de couples hétérosexuels par l’Eglise parce que leur projet de vie est conforme à celui du Créateur : « Dieu les bénit et leur dit : soyez féconds, multipliez, remplissez la terre et soumettez-la » (Genèse I/28) et « Dieu bénit Noé et ses fils et leur dit : Soyez féconds, multipliez-vous et remplissez la terre » (Genèse 9/1). « Au-delà des personnes prises dans leur individualité, une bénédiction nuptiale intègre la communauté de vie, présente et à venir », dit le document préparatoire, avant d’ajouter: « la bénédiction est reçue comme le regard positif et bienveillant de Dieu sur la communauté de vie de ces deux personnes ». C’est donc bien de la bénédiction d’un projet de vie qu’il s’agit, et non de personnes seulement ! (7) Même si les promoteurs de la bénédiction de couples mariés de même sexe mettent en avant la conjugalité, il n’en demeure pas moins qu’un tel projet de vie n’est pas conforme au projet de Dieu. Il ne suffit donc pas qu’un couple de même sexe s’aime et s’engage dans la durée et la fidélité mutuelle, pour que la bénédiction de Dieu lui soit acquise. Bénir un couple homosexuel équivaudrait à reconnaître un projet de vie contraire au projet du Créateur. Par conséquent cela reviendrait à bénir le péché et, pour l’Eglise, à prononcer un jugement contre elle-même. Bénir, dans ce cas, serait appeler « bien », ce que l’Ecriture sainte appelle « mal ». Cela ferait perdre toute signification à l’acte de bénédiction. Et cela explique notre refus catégorique de bénir le « mariage » de couples de même sexe. Il y a, certes, dans l’Eglise nombre d’attitudes et de comportements qui sont de l’ordre du péché. Ils ne deviennent inacceptables qu’à partir du moment où ils cherchent à se présenter comme « normaux » et lorsque l’Eglise croit devoir les reconnaître en les bénissant. Il n’y a aucune place, ici, pour l’ambiguïté, pour la pensée divisée. Soit nous obéissons à Dieu, soit nous adoptons une pensée réprouvée.
  • 11. (7) L’assemblée qui est bénie à l’issue d’un culte est une assemblée de pécheurs, mais de pécheurs justifiés. La bénédiction de Dieu repose sur ceux qui ont confessé leurs péchés et reçu son pardon. Ce n’est en aucun cas leur conduite pécheresse qui est reconnue et approuvée par cette bénédiction. 3° Un nécessaire discernement L’affirmation « la bénédiction d’un couple homosexuel est possible, à condition de ne pas entretenir de confusion avec la bénédiction d’un mariage hétérosexuel » est une pétition de principe, car comment éviter une telle confusion ? Même si elle est possible d’un point de vue liturgique, on n’empêchera pas la confusion dans la pensée du paroissien de base et, plus encore, dans celle du citoyen de base. A ceux qui disent : « Comment pourrions-nous refuser une bénédiction aux couples homosexuels qui la demandent ? Un tel refus traduirait une discrimination inacceptable », nous répondons : en leur expliquant que leur projet de vie n’est pas conforme au projet du Créateur et que, par conséquent, nous ne pouvons pas le bénir en son Nom. Mais aussi en leur rappelant que cela ne constitue pas un obstacle à un changement de vie toujours possible et en leur proposant notre aide pour sortir de l’homosexualité, dans la mesure où ils le souhaitent. A ceux qui affirment que « Le principe de la justification par la foi seule implique l’accueil de tous de manière inconditionnelle », nous posons les questions:  Lorsqu’elle vise à légitimer un comportement contraire à la volonté de Dieu, la justification ne cesse-t-elle pas d’être « justification par la foi » ?  En quoi l’exigence de reconnaissance et d’égalité de la part d’un couple homosexuel légitime-t-elle son style de vie ? Une chose est-elle justifiée par le seul fait de son existence ?  Comment peut-on annoncer l’Evangile du salut gratuit sans dire aussi la loi ? Accueillir ne signifie pas dire OUI à tout. Un NON peut être tout aussi structurant. Poser des normes, des repères, des distinctions et des limites, ce n’est pas exclure. VI. La responsabilité des Eglises Nous souscrivons à l’affirmation du document préparatoire: « Dans l’histoire de l’Eglise, les personnes homosexuelles ont souvent été discriminées, humiliées, voire persécutées. De tels actes nécessitent, pour l’Eglise, la reconnaissance d’une culpabilité et un mouvement de repentance ». Mais nous ajoutons que la responsabilité de l’Eglise envers les personnes homosexuelles ne s’arrête pas là, car en quoi les chrétiens homosexuels bénéficient-ils actuellement « de l’appui et de l’accompagnement de l’Eglise » ? L’Eglise reconnaît-elle seulement que ce sont des personnes qui ont besoin d’aide et dont la crise d’identité peut être surmontée et guérie ? 1° L’accompagnement pastoral des personnes et couples homosexuels « Combien de fois j’ai demandé de l’aide, mais personne ne semblait capable de m’en offrir... » (dit une femme lesbienne citée par L. Payne « L’image brisée », note 30, p.134). Dire à ceux qui souffrent de leur homosexualité: « Il est normal que vous soyez comme vous êtes ! » et les bénir n’est certainement pas la bonne façon de les accompagner. Conforter le pécheur dans sa position revient à le tenir éloigné de Dieu. Une telle attitude est contraire à l’Evangile de Jésus-Christ. Jésus ne condamne pas le pécheur, mais il ne bénit pas le péché pour autant.
  • 12. A la femme adultère il ne dit pas: Ce que tu as fait est bien; continue ainsi ! Mais « Moi non plus, je ne te condamne pas ; va, et désormais ne pèche plus ! » (Jean 8/11). Ce « va » implique à la fois un « laisser aller » du péché, c'est-à-dire le pardon, mais il est clairement assorti d’une exigence: « ne pêche plus ! ». Nous voyons dans cette parole de Jésus un appel adressé à tout être humain à changer de vie. Ce changement ne peut être que l’œuvre de Dieu en nous, car nous ne pouvons pas nous changer nous-mêmes. Nous avons besoin, pour cela, d’aide à la fois psychologique et spirituelle de la part de l’Eglise. Si l’Eglise ne fait pas ce travail, nous pouvons dire sans craindre de nous tromper qu’il ne sera pas accompli. 2° Quels sont les moyens à la disposition de l’Eglise ? L’Eglise dispose d’un certain nombre de moyens pour répondre aux besoins de tous ceux qui font appel à ses services. a) La prière L’Eglise a besoin de redécouvrir comment prier efficacement pour que soient ôtés les obstacles à la guérison de facteurs psychologiques et spirituels non affermis dans la personnalité des gens. Il y a trois obstacles à la guérison et la restauration de l’âme:  l’incapacité à pardonner à autrui  l’incapacité à recevoir le pardon,  l’incapacité à s’accepter soi-même Ces obstacles sont liés à ce que nous appelons communément la guérison des souvenirs. Ramener les souvenirs traumatisants à la surface, comme le font tous les psychothérapeutes, n’est pas suffisant. Dieu seul peut intervenir dans les traumatismes prénatals, dans ceux de la naissance ou de la petite enfance et les guérir. Il intervient au moyen de la prière pour la guérison des souvenirs. Dans le cadre de cette prière, le pardon des péchés doit être offert au niveau où c’est nécessaire, c'est-à-dire au plus profond de notre être (conscient ou inconscient). b) La relation d’aide La guérison de l’homme et de sa solitude exige qu’il se reconnaisse comme un être créé, qu’il se détourne de lui-même pour regarder à Dieu, qu’il renonce à s’adorer lui-même pour adorer le Créateur. C’est dans cette adoration que notre vrai visage du moi apparaît, supplantant les anciens faux visages. C’est d’une relation honnête et ouverte que notre moi véritable surgit. Personne ne peut guérir quelqu’un d’autre de mauvaises habitudes mentales ou morales. C’est l’aidé qui a la responsabilité de confesser ses péchés, de s’en dépouiller et de revêtir l’homme nouveau. Sa guérison est liée au rétablissement des relations brisées. Il s’agit d’aider les gens à: Fonder leur identité en Jésus-Christ ! (attitude de complète dépendance de lui) S’accepter et s’aimer eux-mêmes Accepter et aimer les autres Dans son ouvrage « Le pouvoir de pardonner », la théologienne Lytta Basset, propose les démarches suivantes pour sortir du mal: 1. Entrer dans le Royaume 2. Accueillir son enfance blessée 3. Renoncer à une image de soi entamée par le mal 4. Se mettre en quête de son moi perdu 5. Se mettre en quête de celui par qui le mal est venu 6. Laisser aller le mal subi: pardonner sans condition 7. Entrer dans une nouvelle vie relationnelle
  • 13. « Matthieu 16/19 témoigne d’un premier pouvoir, à disposition de l’Eglise entière: celui d’annoncer une parole de totale libération par rapport au mal commis. C’est sur « ce roc », ce fondement indestructible, que le Christ bâtit son Eglise », écrit-elle. La Sainte Cène Elle est le plus grand service de guérison que l’Eglise ait à offrir, car si ce sacrement est compris et pratiqué correctement, le pardon des péchés, connus et inconnus, est communiqué. La Sainte Cène est non seulement un moyen de s’approprier personnellement la mort expiatoire du Christ, mais aussi de communier avec le Ressuscité et de se laisser remplir de la vie nouvelle que lui seul peut conférer au croyant. 3° Nos attentes envers les Eglises a) La formation des pasteurs Les pasteurs de l’UÉPAL, dans leur immense majorité, nous semblent insuffisamment formés à la relation d’aide. Or, « Il y a des aspects de la formation du clergé qu’on peut se permettre d’ignorer, mais pas la responsabilité de comprendre et de traiter l’homosexualité » écrit le Dr Frank Lake, psychiatre. Cette formation est de la responsabilité des directions d’Eglise et demande à être revue sérieusement, tant au niveau de la théologie pratique, qu’au niveau de la formation initiale donnée par l’UÉPAL à ses pasteurs. b) La mise en place d’un service de relation d’aide Tout comme l’UÉPAL dispose d’un service de pastorale conjugale et familiale, nous invitons les directions d’Eglises à mettre en place un service spécialisé dans la relation d’aide, en particulier à l’intention des personnes homosexuelles qui souffrent de leur état et désirent en sortir, mais non exclusivement. Ce service pourrait mettre en place une équipe par inspection luthérienne et consistoire réformé (à l’instar du service de « l’Ancre » de la communauté de Saint-Nicolas à Strasbourg). c) Des prises de position courageuses Nous attendons de nos Eglises non seulement qu’elles refusent de bénir le « mariage » de couples de même sexe, mais qu’elles prennent position courageusement contre toute pratique homosexuelle, ouvertement encouragée dans notre société. « Accompagner les changements de la société » ne signifie pas, pour nous, les approuver, mais adopter une position critique à leur égard et dire une parole prophétique lorsque cela est nécessaire. Si l’Eglise a vocation « de promouvoir ce qui permet le vivre ensemble dans le respect mutuel de la diversité humaine », elle a surtout vocation de s’opposer à tout enseignement contraire à l’Evangile, et cela, quoi qu’il en coûte ! VII.Les enjeux 1° Il y a sans doute, dans l’Eglise, des questions autrement plus importantes et urgentes que celle de la bénédiction de couples mariés de même sexe, par exemple celles de l’évangélisation et de la formation des adultes. Mais le débat autour de cette question est révélateur à bien des égards.
  • 14. En cherchant à justifier la bénédiction du « mariage » homosexuel, un concept abstrait de justification s’oppose au témoignage global de l’Ecriture Sainte et cela, sous le manteau de l’amour. Nous répondons à cela : « Si vous m’aimez, gardez mes commandements ! » (Jean 14/15). 2° Les promoteurs de la bénédiction des couples homosexuels reconnaissent eux-mêmes qu’on « peut raisonnablement penser que le nombre de couples demandeurs sera faible ». Alors, pourquoi l’UÉPAL risquerait-elle de voir cette question diviser le peuple de l’Eglise, tout comme la question du « mariage pour tous » a divisé inutilement le pays ? Qu’a-t-elle à y gagner ? Qu’un nombre infime de couples homosexuels demande une bénédiction sur leur union... et disparaisse à nouveau de la scène ecclésiale après avoir obtenu satisfaction ? Nous pensons qu’au contraire, elle a beaucoup à y perdre. Elle a, notamment, à y perdre des dizaines, voire des centaines de fidèles qui sont hostiles à cette bénédiction et menacent de se retirer complètement de la vie communautaire si cette bénédiction était adoptée par les instances dirigeantes de l’UÉPAL. Un des enjeux essentiels est bien « la cohésion interne de l’Eglise ». 3° Nous craignons qu’une décision en faveur de cette bénédiction ne soulève de graves problèmes au niveau des relations avec les autres Eglises, Catholique, Orthodoxes et Evangéliques, pour lesquelles bénir des couples mariés de même sexe n’entre pas en ligne de compte, mais encore entre Protestants, par exemple au niveau de la Fédération Luthérienne ou de l’Alliance Réformée, où les Eglises du Sud ont déjà beaucoup de peine à admettre ce qui se passe dans certaines Eglises du Nord, d’où un risque grandissant de scission. 4° Les promoteurs de la bénédiction de couples de même sexe prétendent que l’uépal jouera « un rôle précurseur en France, avant l’Eglise protestante unie de France, dont la réflexion se prolongera jusqu’en 2015 ». Autrement dit: s’adapter aux normes que la société cherche à nous imposer, c’est pour l’Eglise « jouer un rôle précurseur » ? Nous ne craignons qu’une chose, c’est que l’UÉPAL ne se tire une balle dans le pied avant d’autres ! Conclusion En 2004, les Eglises luthéro-réformées avaient jugé « non opportun un culte de bénédiction entretenant la confusion entre couples homosexuels et hétérosexuels ». Nous estimons qu’un tel culte reste plus que jamais inopportun et nous demandons à nos instances dirigeantes d’en rester au statu quo dans ce domaine. Pour toutes les raisons énumérées ci-dessus, nous demandons aux frères et sœurs élus à l’Assemblée de l’Union ainsi qu’aux membres des Conseils restreint et plénier de l’UÉPAL, de ne pas reconnaître, pratiquer, ni même tolérer des actes ecclésiastiques visant à bénir des unions homosexuelles. Il en va de la crédibilité de nos deux Eglises !
  • 15. Les signataires de ce document sont: 1. Membres de l’UEPAL : Pasteur Bernard Laiblé, inspecteur ecclésiastique du Temple-Neuf (1983-1992), Wolfisheim ; Elisabeth Laiblé, animation liturgique, Wolfisheim ; Pasteur Pierre Maennlein, inspecteur ecclésiastique de La Petite-Pierre (1988-2002), Sarreguemines ; Dr Georges Bentz, médecin, Strasbourg ; Dr Danielle Bentz-Muller, médecin, Strasbourg ; Pasteur Gilbert Lepelletier, Horbourg-Wihr ; Jean-Marc Loew, ancien conseiller presbytéral, Westhoffen ; Jean-Pierre Muller, prédicateur laïque, Sarrewerden ; Joëlle North, paroisse de Sélestat, communauté St Nicolas ; Vincent North, Sélestat, communauté St Nicolas ; Annette Tomat, conseillère presbytérale, Boofzheim ; Jean-François Tomat, Webmaster de site paroissial, Boofzheim ; Marie-Paule Willem, responsable de groupe de maison, Westhoffen ; Alfred Willem, conseiller presbytéral, Westhoffen ; Jean-Philippe Frère, conseiller presbytéral, Benfeld ; Pasteur Jean-Jacques Ledermann, Oberhausbergen ; Danièle Fagherazzi, Cronenbourg-cité ; Annie Findeli, Graffenstaden ; Marèse Mathieu, Graffenstaden, communauté St Nicolas ; Ghislaine Michel, Oberschaeffolsheim, communauté St Nicolas ; Johannes G. Moll, Mattstall, communauté St Nicolas ; Dr Eric Quiring, cardiologue, Oberhausbergen ; Manuela Quiring, responsable ED et chorale, Oberhausbergen ; pasteur Daniel Reist, Boofzheim, Benfeld ; Violette Reist, femme de pasteur, Boofzheim ; Jean Meyer, ancien conseiller presbytéral, Westhoffen ; Paulette Meyer, resp. groupe de maison, Westhoffen ; René Agrain, Hindisheim, communauté St Nicolas ; Liliane Agrain, Hindisheim, communauté St Nicolas ; Matthieu Beck, conseiller presbytéral, Mittersheim ; Nathanaël Butterlin, vice-président du C.P., Ensisheim ; Pasteur Kurt Maeder, Geispolsheim-Gare ; Fanny Schubert, Saint-Avold ; Gilbert Werck, receveur, Benfeld ; Annelise Werck, sacristaine, Benfeld ; Luc Vantrepotte, Graffenstanden, communauté St Nicolas ; Yvonne Vantrepotte, catéchète, Graffenstaden ; Claude Wagner, animation de culte, Preuschdorf-Lampertsloch ; Betty Wagner, Preuschdorf-Lampertloch ; Vincent Giessinger, animation de cultes, Mittersheim ; Werner Herrmann, Graffenstaden ; Hilary Herrmann, Graffenstaden ; Anne Koegler, Lingolsheim, communauté St. Nicolas ; Pasteur René Wettling, Duttlenheim, communauté St Nicolas ; Elisabeth Wettling, Duttlenheim, communauté St Nicolas ; Doris Calache, conseillère presbytérale, Graffenstaden ; Dr Elie Calache, président du CA de l’Aumônerie Protestante de l’HC et du NHC, Strasbourg ; Thierry Zaenger, président duconseil presbytéral, Vibersviller ; Pasteur Adolphe Martin, Rosheim ; Ruth Martin, Rosheim; Evelyne Buhl, Strasbourg, communauté St. Nicolas ; Thierry Anstotz, paroisse de Westhoffen ; Joëlle Anstotz, paroisse de Westhoffen ; Jean-Paul Lehrmann, conseiller presbytéral, Graffenstaden ; Jean-Christophe Maennlein, aumônier du CM de Schirmeck, Cronenbourg-cité, Claire-Lise Suffert-Maennlein, Cronenbourg-cité, communauté de St Nicolas ; Mady Berger, Hoenheim, communauté St. Nicolas ; Jean-David Maennlein, conseiller presbytéral, Hagondange ; Aurélie Maennlein, paroisse réformée de Hagondange ; Serge Breistroffer, conseiller presbytéral, Sélestat. 2. Sympathisants d’autres Eglises : Patrick Merckling, sympathisant, Hoenheim ; Simone Merckling, sympathisante, Hoenheim ; Anne-Marie Heineken, sympathisante, Mouscron (B) ; Sophie Hirli, sympathisante, Westhoffen ; Patrick Lorentz, sympathisant, Westhoffen ; Martin Ettlinger, sympathisant, Fénétrange ; Sylvie Ettlinger, sympathisante, Fénétrange ; Jean-Marc Discher, sympathisant, Guntzwiller ; Evelyne Discher, Sympathisante, Guntzwiller ; Luis Rojas, sympathisant, Oberschaeffolsheim ; Astride Rojas, sympathisante, Oberschaeffolsheim ; Liste des signataires arrêtée à 71 personnes en date du 19 Mars 2014. Toute personne qui souhaite cosigner cette liste est priée de se signaler auprès du pasteur Bernard Laiblé. Mail : laible.bernard@orange.fr Merci !
  • 16. Suite des signataires (20 Mars et jours suivants): UEPAL : Pierre Diffiné, photographe paroissial, Schiltigheim; Ingeborg Diffiné, conseillère presbytérale, Schiltigheim; Marie-Anna Moser, Cronenbourg-cité et communauté St. Nicolas ; Pasteur Christophe Helmlinger, Sélestat ; Sylvie Helmlinger, chef de chœur et monitrice ED, Sélestat ; Autres : Pascale Meyer, présidente EEMS, Strasbourg