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Mon problème avec les mesures
     de l’audience des médias
               Tamara Silina, 2 février 2013
Il y a quelques mois, je n’avais qu’une vague idée de ce qu’était une mesure d’audience.
Après avoir accepté une responsabilité marketing dans une radio, j’ai d’abord cherché à
comprendre comment se prenaient les décisions des vendeurs et des acheteurs du marché
de l’espace publicitaire. Ce que j’ai trouvé m’a désapointée. Ce sont ces impressions que j’ai
voulu partager dans cette note.
En résumé, les mesures de l’audience des médias traditionnels et les dispositifs pour les exploiter
sont tellement entâchées d’erreurs, de biais et par des dysfonctions qu’il est hasardeux de
prendre des décisions sur cette base.
Merci aux professionnels de ce domaine qui ont bien voulu répondre à mes questions, qui ont
échangé avec moi à travers nos blogs et qui ont bien voulu relire et commenter mes brouillons
avec sang froid, malgré mes idées candides et mon ignorance.
        Tamara

Merci aussi à Orson Welles pour les quelques images de Citizen Kane que je lui ai empruntées
Patrick Chapatte, 28 février 2006, Le Temps.
Ce que j’entend dire par les professionnels

A quoi servent les mesures de l’audience ?

Quelques problèmes que j’ai cru percevoir

Les nouvelles solutions techniques

Ce qui à quoi nous allons devoir nous confronter
Here you are
(ce que j’ai entendu)




                        6
Ce que j’entends dire sur les stratégies des vieux médias
J’ai retenu trois idées de ce qui m’a été rapporté des analyses stratégiques de
groupes qui détiennent de grands et vieux médias.
 La part du marché publicitaire détenue par les médias classiques (hertziens,
 papier…) serait appellée à se réduire en raison de la baisse inéluctable de leur
 audience. Ceci se ferait au profit de nouveaux médias digitaux et de nouveaux
 domaines d’investissement marketing.
 La stratégie s’imposant à eux serait donc de prolonger autant que faire se peut
 la période pendant laquelle ces médias seraient encore rentables.
 Pour cela, il leur serait vital de ne pas perturber les facteurs qui déterminent le
 maintient de leur budgets publicitaires et notamment les systèmes de mesure de
 leur audience.




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Ce que j’entends dire sur les petits et nouveaux médias
De nouveaux entrepreneurs dans des médias classiques (TV, radio, presse)
feraient aujourd’hui, cette analyse :
 Il deviendrait plus facile et moins coûteux de créer et de faire fonctionner de
 nouveaux médias grâce à de nouvelles technologies de production et de
 diffusion moins chères et grâce à de nouvelles sources de contenu, moins
 coûteuses également.
 Les nouveaux et petits médias s’articuleraient et se mettrait en synergie assez
 naturellement avec les réseaux sociaux, et Internet de façon générale.
 Leur pérénité serait mieux assurée en raison de leur capacité à traiter des
 thèmes de proximité, de communauté, de génération et grâce à des
 stratégies de ciblage et de niches.
 Mais leur audience ne serait pas mesurée par les dispositifs actuels, ceux que
 les vieux et grands médias ne voudraient pas changer, ce qui limiterait leur
 développement.



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Mais à quoi ça sert, la mesure de l’audience ?




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Ce que j’ai compris de l’utilité de la mesure de l’audience
La mesure de l’audience permet principalement aux médias qui vendent
l’espace publicitaire de lui donner une valeur et de le promouvoir auprès des
acheteurs.
Elle leur permet aussi d’identifier qui est exposé à quels médias et d’en déduire
quels ajustements sont nécessaires à leurs contenus. Mais c’est essentiellement
la première fonction qui détermine la configuration des mesures de
l’audience.
Du point de vue des annonceurs et des agences de communication, la
mesure de l’audience permet, avant une campagne, d’identifier les espaces
publicitaires ayant le meilleur rapport coût / impact potentiel sur la cible
publicitaire. Pendant et après la campagne, elle permet d’évaluer si les
objectifs d’impact (pression publicitaire et couverture) sont atteints ou en voie
de l’être.



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En deux mots : comment est faite la mesure de l’audience ?
Qui décide ? Ce sont des groupements professionnels de médias, d’agences
et d’annonceurs qui décident du choix des méthodes et des moyens à mettre
en œuvre. C’est eux qui choisissent, après appel d’offres, quels instituts d’études
les mettront en oeuvre.
Comment c’est fait ? Pour la radio et pour la presse, ce sont généralement des
enquêtes par téléphone ou par questionnaires auto-administrés sur papier ou
par Internet par vagues ou en continu. Pour la télévision, ce sont des carnets
d’audience ou des audimètres à boutons pressoirs. Quelques systèmes, encore
rares, utilisent des audimètres individuels portables.
Qui paie ? Ces dispositifs sont financés principalement par les médias qui
veulent que leur audience soit mesurée.




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Lie to me
            12
Problèmes ?
En essayant de comprendre les processus et les dispositifs de la mesure de
l’audience des médias, j’ai été très surprise par des dysfonctionnements que je
ne m’attendais pas à trouver dans un des tous premiers marchés de l’économie
mondiale, celui de la vente et de l’achat d’espace publicitaire.
J’ai découvert qu’on établissait la plupart des transactions en se fondant sur
des données pour le moins approximatives et en utilisant des techniques qui
auraient fait frémir les brokers et les traders des années cinquante.




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17 vrais problèmes
 1. La prise en compte insuffisante des vrais besoins des utilisateurs des données
 2. Des mesures qui ne sont pas cross media
 3. La mauvaise délimitation de la population dont l’audience doit être mesurée
 4. La faiblesse de la segmentation et du profiling utilisés pour l’échantillon
 5. La taille et la structure inadéquates des échantillons
 6. Les techniques d’enquêtes choisies
 7. Les biais dans les recrutements
 8. Des questions qui induisent des réponses erronées
 9. Des dysfonctions dues aux décalages et à la périodicité de certaines mesures
10. La forme indaptatée des données livrées
11. Des délais d’accès aux données qui les rendent caduques
12. Le non respect des cahiers des charges
13. Le laxisme dans les contrôles
14. La mise à l’écart des vrais experts
15. La manipulation des données
16. La résistance des grands medias
17. La résistance des instituts d’études media.                                  14
1. Inadéquation des mesures aux vrais besoins des professionnels
Les mesures de l’audience servent en premier lieu à donner une valeur à l’espace
publicitaire dans le marché entre les vendeurs et les acheteurs.
Pour qu’un marché soit efficace, pour qu’il produise des transactions optimisées
et fluides, les différentes sortes de données nécessaires aux prises de décisions et
au contrôle doivent être disponibles en flux continu et en temps réel à travers des
outils homogènes de consultation, d’analyse de passage d’ordres et
d’évaluation. Dans tous les marchés structurés, l’ensemble de ces fonctions est
intégré dans des systèmes homogènes, optimisés et contrôlés.
Dans le marché de l’espace publicitaire, la production des données (diffusions
des programmes, diffusion publicitaires, audiences, prévisions), et les outils pour les
exploiter sont éclatés entre des fournisseurs hétérogènes, sans vision globale et,
quasiment sans contrôle ; chacun d’entre eux pensant bien faire son travail
simplement en se coordonnant aux autres, ne produisant ainsi qu’un plus petit
commun dénominateur.
Les mesures de l’audience sont conçues sans que soient vraiment pris en compte,
dans une vision globale, les besoins de ceux qui déterminent l’efficacité du marché
et le développement des transactions.

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2. Des mesures de l’audience qui ne sont pas cross media
Pour que l’intérêt d’une offre d’espace publicitaire apparaisse aux acheteurs, il ne
suffit pas qu’ils soient comparés quand à leur audience potentielle par cible à ceux
de medias similaires.
Le travail du media planner ne consiste pas seulement à recherche les espaces qui
ont le coût par contact le plus bas, mais aussi de déteminer des assemblages
d’espaces complémentaires permettant d’optimiser la répétition sur une part de la
cible et de lui adresser des messages complémentaires par des types de medias
différents.
Les décideurs ont besoin d’évaluer le coût et la complémentarité des espaces des
chaînes de TV, des stations de radio, de la presse, etc. Cette exigence a été
explicitement exprimée par des associations internationales d’annonceurs et, en
2009, par The Coalition for Innovative Media Measurement (cimmusorg.startlogic.com).
Pourtant, chaque année de nouveaux panels sont mis en place et de nouvelles
enquêtes sont conduites sans qu’elle ne prennent en compte cette exigence. Les
groupements qui commandent ces mesures n’auraient-ils pas compris les enjeux ?


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3. Inadéquation de la délimitation des territoires à mesurer
De plus en plus de médias sont trans-nationaux. Pour une station de radio ou une
chaîne de télévision diffusée par satellite ou par Internet, la zone d’audience
potentielle est son territoire linguistique. Par exemple, les chaînes russophones sont
regardées dans quatorze pays et les chaines francophones dans une quarantaine
de pays.
Beaucoup d’annonceurs qui travaillent sur plusieurs pays ont déjà internationalisé
leurs stratégies de communication par territoire linguistique et culturel. Leurs décisions
d’achat d’espace sont fondées sur l’analyse des audiences de ces zones. Pour cela,
certains parmi les plus puissants font leurs propres mesures multi-pays.
Pour les medias trans-nationaux, l’audience des autres pays pèse généralement plus
lourd que celle du pays d’origine. Pour la radio, ce phénomène s’amplifie encore
plus vite, au rythme d’Internet mobile.
Les médias internationaux comme ceux qui proposent des bouquets numériques
n’ont accès qu’à des données de mesure de l’audience en patchworks,
incohérentes, impossible à consolider et à utiliser ce qui les conduit à sous-valoriser
dans des proportions importantes leur espace publicitaire.

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4. Mauvaise qualification des profils et mauvais outils de segmentation
Des chargés d’études dans des instituts de media research et des utilisateurs des
données m’ont rapporté que les personnes qui sont recrutées pour participer à
ces enquêtes ou à ces panels sont très mal qualifiées et profilées. En fait, le strict
minimum de critères est utilisé pour qualifier les personnes interrogées et les
panéliste.
Pourtant, les annonceurs et les agences communiquent facilement leurs critères
de segmentation et de profiling et ils ont besoin de ces critères pour prendre leurs
décisions (http://www.wfanet.org/pdf/med_documents/Media_Charter_FR.pdf. Page 5).
Les annonceurs et les agences medias ont l’habitude de procéder à des
interpolations hasardeuses sur la base de ces données tronquées.
Un paradoxe : malgré le fait que les personnes enquêtées ne soient définies que
par des critères basiques, il s’avère souvent difficile et coûteux d’obtenir des
extractions de données d’audience croisant ces critères.
Qu’est ce qui a pu guider les concepteurs de ces systèmes ? Est-ce qu’ils savaient
qu’en limitant la qualification des profils et en réduisant l’accès aux données
natives ils réduisaient directement le chiffres d’affaires des médias qui les
financent ?
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5. Des échantillons de structure et de taille inadéquates
Les différents segments de la population constituent des cibles publicitaires
porteuses d’enjeux différents. On pourrait donc s’attendre à ce que les cibles qui
génèrent le plus de budget fassent l’objet de mesures plus précises et plus
fréquentes.
Mais les échantillons des enquêtes et des panels sont le plus souvent structurés
comme des modèles réduits de la population globale, alors qu’ils devraient sur-
représenter les segments de la population que visent la plupart des campagnes
publicitaires.
Pour cette raison, une grande partie de l’information collectée ne sert presque
jamais.
Pour que les sous-échantillons utiles soient suffisants, il est nécessaire que la taille
de l’ensemble de l’échantillon soit très important, ce qui finalement, se traduit
pas des surcoûts très importants et difficilement justifiable.
Comment se fait – il que les concepteurs de ces systèmes ne se soient pas
d’avantage interrogés sur ce qu’est l’information vraiment utile ? Comment se
fait – il qu’ils aient été tellement soucieux d’avoir de très grands échantillons, si
inutilement représentatifs de parties de la population qui n’intéressent pas les
utilisateurs des données ?
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6. Des systèmes de collecte mal adaptés aux différents segments
Les décideurs des groupements tiennent à utiliser des dispositifs de mesure de
l’audience monolitiques, qui couvrent l’ensemble d’une population avec la
même méthodologie pour tous les segments, pour tous les profils.
Pourtant, il tombe sous le sens qu’aucun dispositif de collecte de données
d’audience (enquête par téléphone, auto-administré, par internet, audimètre,
etc.) n’est parfaitement adapté à tous les segments. Certains sont plus adaptés à
certaines cibles et d’autres à d’autres cibles.
Ainsi les dispositifs choisis pour des profils moyens ne sont pas adaptés aux
catégories socioprofessionnelles supérieures. C’est le cas pour l’audimetrie, qui en
fait, ne mesure pas l’audience des consommateurs à fort pouvoir d’achat et qui
pourtant font l’objet de budgets publicitaires importants.




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7. Des biais induits par les méthodes de recrutement
J’ai eu la chance d’avoir pu m’informer auprès d’équipes d’instituts conduisant
des mesures de l’audience. Un des points qui les perturbent le plus est la très
faible représentativité des personnes recrutées pour ces mesures.
Un des facteurs de biais parmi les plus importants est le taux de refus de participer
à l’enquête ou au panel. Or, une grande partie des échantillons utilisés serait très
difficile à recruter : 90% des personnes contactées refuseraient de répondre à
des enquêtes sur l’audience par téléphone, et près de 99 % pour les panels à
audimètres. C’est très, très au dessus des normes qui permettraient de prétendre
à des échantillons représentatifs.
Certains profils - notamment dans les catégories socioprofessionnelles supérieures
- s’avèraient impossible à recruter. Ce qui veut dire que certaines cibles clefs ne
seraient tout simplement pas représentées dans les échantillons, même si c’est
prévu dans les cahiers des charges et même si elles sont mentionnées dans les
notes méthodologiques des instituts qui conduisent ces enquêtes.
Contrairement à ce qui est parfois dit, aucune méthode de redressement ne
peut corriger ces problèmes.
Les échantillons sont malheureusement composés en grande partie de
personnes atypiques qui ne peuvent pas rendre compte des vraies audiences.
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8. Des questionnaires qui induisent des réponses erronées
Dans les enquêtes sur la radio et sur la presse, l’essentiel des mesures sont faites à
l’aide de questionnaires auto-administrés ou administrés par téléphone ou par
Internet.
Dans le cas de la radio, plusieurs études convergentes ont démontré que les
personnes consultées ignorent souvent quelle station ils sont en train d’écouter
et a fortiori, qu’ils se rappellent pas le lendemain quelles stations ils ont écouté la
veille. Or l’information la plus importante collectée par ces questionnaires porte
sur l’audience de la veille.
Il est aussi démontré que les personnes interrogées ont tendance à indiquer les
noms de stations à forte notoriété plutôt que de reconnaitre qu’ils ne se
souviennent pas, ce qui avantage fortement les stations les plus connues. Un
phénomène similaire est observé pour la presse.
Le résultat est que les questionnaires induisent des réponses erronées et les
audiences des médias les plus connus sont survalorisées au dépend des autres. Et
ils le savent.


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9. Des dysfonctions dues aux décalages et à la périodicité
Les enquêtes sur l’audience de la radio et de la presse sont conduites quatre ou
cinq fois par an dans la plupart des pays. Les données sont fournies avec un délai
de traitement de plusieurs semaines. Or la plupart des campagnes qui utilisent
ces médias ne dépassent pas trois semaines.
Comment, avec ces données décallées, pourrait – on justifier de la qualité de
l’espace vendu ? Imaginez un acheteurs à qui on ne donne de l’information sur
l’efficacité de ses campagnes sur les medias que plusieurs mois après ? Certains
annonceurs sont obligés de conduire des mesures complémentaires à leur
charge pour ajuster leurs campagnes.




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10. La forme inadaptée des données livrées
Les données livrées par les instituts qui produisent les mesures de l’audience ne
sont que rarement accessibles à travers des outils de requêtes qui permettraient
de croiser des nombreux critères. Pourtant ces applications sont disponibles.
Selon certains professionnels, il semblerait qu’un accès aussi ouvert permettrait de
détecter trop facilement des incohérences, les pondérations hors normes ou la
trop faible représentativité de certains profils dans la composition des
échantillons.




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11. Des délais d’accès aux données les rendant caduques
Dans un marché, plus l’information est disponible rapidement, plus ce marché est
actif. C’est ce que je croyais jusqu’à ce que je travaille pour une radio.
Chez nous, pour les radios comme celle pour qui je travaille, les mesures de
l’audience sont faites à l’aide d’une enquête par téléphone. Environ un millier de
personnes est interrogé chaque semaine sur ce qu’elles ont écouté la veille. On
pourrait se dire que des données fournies chaque semaine, c’est déjà pas mal et
que ça devrait permettre d’animer le marché. Ce n’est pas le cas. Les données
ne sont traitées qu’une fois par trimestre et il faut presque six semaines pour avoir
accès à des données intermédiaires.
Je dispose donc fin octobre, des données d’août. Je ne peux donc pas utiliser
ces données pour justifier les tarifs de ma nouvelle grille de rentrée. Les
annonceurs ne peuvent pas prendre de décision et il n’achètent pas mon
espace. Pourquoi ne pas traiter et livrer les données dans des délais adaptés ?



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12. Le non respect des cahiers des charges
Les normes inateignables et mal contrôlées des cahiers des charges pour le
recrutement et les redressements des données conduisent les instituts à utiliser des
solutions qui dégradent la qualité des données.
Certains profils dont le recrutement est difficile ou trop coûteux sont remplacés des
personnes en dehors des quotas : les personnes de CSP supérieures sont
remplacées par des personnes de CSP intermédiaires, des personnes des
campagnes profondes par des habitants du péri-urbain, etc.
Des redressements abusifs complètent les recrutements abusifs. Les sous -
échantillons de personnes à profil difficile à recruter sont sur-pondérés bien au delà
de ce qui peut être statistiquement acceptable. Certaines personnes sont
comptées dix fois.
Ces manipulations sont une des raisons pour lesquelles des barrières sont dressées à
l’accès aux données individuelles des enquêtes et aux tris fins. Ils feraient apparaitre
ces anomalies.
Ne serait-ce que pour des raisons de contrôle de la cohérence, Il est impensable
qu’un système de mesure de l’audience ne prévoit pas l’accès, ne serait-ce qu’en
différé, aux données individuelles.
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13. Le laxisme dans les contrôles
Dans les marchés modernes comme les bourses, les systèmes de contrôle sont
vraiment rigoureux. Ils portent sur la conception des systèmes, sur leur
fonctionnement, sur leur intégrité et sur l’absence d’abus dans l’utilisation des
données. Chacun de ces contrôles est confié à une institution distincte et dont le
contrôle est la seule activité. Par exemple le contrôle technique des systèmes de
calcul des cours peut être confiée à une entreprise de contrôle technique
internationale ou à un cabinet d’audit reconnu.
Pour les mesures de l’audience, les pratiques sont beaucoup plus laxistes.
Ces contrôles sont organisés dans le cadre de comités composés de personnes
qui ont participé au choix du dispositif, ou proches d’elles.
Les évaluations techniques ne sont pas confiées à des entreprises de contrôle
technique ou à des cabinets d’audits, mais à des experts individuels dont les
méthodes peuvent manquer de rigueur, et dont l’indépendance n’est pas
validée. Souvent, ces experts viennent d’instituts qui conduisent des mesures
d’audience sans que cela ne choque les membres des groupements qui
commandent ces mesures. Par ailleurs, Ces contrôles sont très peu fréquents
(généralement une fois par an).

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14. La mise à l’écart des vrais experts
Les experts qui sont sollicités par les groupements pour la conceptions des
systèmes et leur contrôle sont souvent d’anciens opérationnels de ces
groupements ou d’instituts. Ce ne sont pas des chercheurs, ce sont des
techniciens. Ils ont tendance à reproduire ce qu’ils connaissent, c’est-à-dire les
anciens dispositifs et les pratiques habituelles.
Il y a pourtant des chercheurs qui travaillent et qui publient sur ces thèmes. J’ai
trouvé de nombreuses publications qui portaient sur les dysfonctionnements que
j’ai cités. Ces chercheurs ne sont pas sollicités.
Les chercheurs que j’ai pu interroger sont plutôt pessimistes sur les chances de
changement dans les mesures de l’audience parce qu’ils pensent que les
organisations actuelles qui les pilotent ne sont pas adaptées aux systèmes qui
seraient requis et qu’il ne prendront pas d’intiative révolutionnaire.




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15. Des manipulations de données
Plus grave que les abus induits par des cahiers des charges aberrants, les données
sont parfois manipulées. C’est-à-dire délibérément changées. Bien sûr, pas chez
vous ni chez nous, mais ailleurs. C’est parfois à la demande de médias, de
décideurs politiques, de producteurs de contenu ou d’agences de
communication.
Des patrons de grands groupes de media m’ont expliqués comment il leur arrivait
de payer des instituts pour avoir des audiences plus favorables.
Des ingénieurs qui programmaient des applications de dépouillement de mesures
de l’audience de la télévision (dans un autre pays) m’ont expliqué comment
l’audience de certaines chaînes étaient quotidiennement boostée par une
pondération discrète.
Ailleurs, des medias planners ont détectés des ratio quotidien toujours identiques
dans le nombre de minutes d’audience moyen pour certaines tranches horaires
par chaîne entre les principales chaînes, et pendant de longues périodes.
Ces exemples sont récents. Ces pratiques existent parce que les contrôles sur les
données sont très insuffisants.

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16. La résistance au changement des grands médias
Les groupements et comités qui conduisent les mesures de l’audience des
médias sont souvent dominés par de grands medias. Ceux-ci s’imposent parce
qu’ils ont un leadership historique et surtout parce qu’ils paient plus. Il est donc
assez difficile de s’opposer à leurs avis.
Les orientations de ces grands médias sont naturellement plutôt conservatrices
parce que les systèmes actuels de mesure de l’audience protègent leur
prédominance.
Le montant de la souscription aux études medias est quelquesfois utilisé par ces
grands médias comme une barrière pour écarter les petits médias des
groupements.
Il est clair que si les mesures de l’audience coûtaient beaucoup moins cher, le
leadership de ces grands medias serait affaibli. Ils ont donc tendance à
privilégier des méthodologies lourdes (donc à gros échantillon) et à dénigrer les
innovations qui pourraient en réduire les coûts.



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17. La résistance au changement des instituts
Les mesures de l’audience sont une activité très rentable et sans risque pour les
grands instituts. Elles constituent une partie stable de leur business. Un contrat de
mesure de l’audience porte sur plusieurs années, il laisse une marge supérieure à 30
% et il est souvent reconduit. Rares sont les industries qui bénéficient à la fois d’une
marge aussi élevée et d’un si faible risque.
Dans le domaine des mesures de l’audience de la télévision, une barrière
technique à l’entrée rend quasiment impossible à un institut challenger de gagner
un appels d’offres.
Dans certains cas, de grands médias participent au capital des instituts qui
mesurent leur audience Ce qui renforce leur conservatisme. Dans d’autres
marchés, ce conflit d’intérêt serait impossible, ces pratiques y sont interdites.
Dans d’autres cas, des instituts ne craignant pas les conflits d’intérêt vendent des
services dérivés aux médias. « C’est comme si un fabricant de thermomètres
vendait de l'aspirine ». (E. Leser de Slate. http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=13605).
Les grands instituts ne font donc pas pression pour briser le statut co, notamment
face aux nouvelles technologies qui pourraient réduire les coûts des études
d’audience et qui ouvriraient la porte à de nouveaux instituts concurrents.
                                                                                            31
Les nouvelles solutions techniques
Les nouveaux systèmes disponibles aujourd’hui
Ce sont le PPM d’Arbitron (le pionnier), MediaWatch de Gfk, les téléphones
mobiles d’Ipsos et d’INVENTIVE Technologies et peut être d’autres que je n’ai pas
identifiés.
Tous peuvent être utilisés à la fois pour la télévision et la radio. Ils sont portables et
individuels.
Presque tous (sauf ceux d’INVENTIVE Technologies) utilisent le watermarking des
chaînes et stations. Ils ne peuvent donc pas mesurer l’audience, même fusionnée,
des chaînes et stations non watermarquées.
La plupart ne sont pas intégrés dans des systèmes complets d’information et
d’analyse pour la préparation des prises de décisions des acheteurs et des
vendeurs d’espace.




                                                                                             33
PPM d’Arbitron
C’est un boitier comme un pager. Il utilise le watermarking. Il peut fournir les
données en quasi-temps réel par une connexion Internet mobile.
Le fait qu’il s’agisse d’un boitier à porter toujours sur soi est un handicap. « C’est un
peut contraignant comme le bracelet électronique de la détention provisoire »
comme l’a décrit un panéliste.
C’est un système fermé (hard et soft), très protégé par de nombreux brevets. De
ce fait, il évolue très lentement, plus lentement que les technologies sur lesquels il
s’appuie, notamment celles de la reconnaissance des signaux. Pour cette raison, il
perd une partie de son avance.
Il a fait l’objet de nombreux contrats de concession et de partenariats avec de
grands instituts qui ne l’ont pas beaucoup utilisé.
www.arbitron.com/portable_people_meters/home.htm.




                                                                                        34
MediaWatch de Gfk
C’est un audimètre individuel passif et mobile intégré dans une montre. Il a
comme avantage qu’on le garde sans cesse sur soi. Il ne permet pas d’avoir les
données d’audience en temps réel parce qu’il n’est pas connecté. Le panéliste
doit le brancher périodiquement sur un rack pour qu’il télécharge ses mesures.
Un module permet d’intégrer l’audience de la presse (en déclaratif).
Il utilise aussi le principe du watermarking. Et pourtant, Gfk-Telecontrol avait
poussé assez loin ses recherches dans la reconnaissance des signaux sans
watermarking.
Ses concepteurs n’ont pas pris en compte qu’une montre est un objet très
personnel qui porte l’image et le style de la personne qui la détient. Ils ont conçu
des modèles très laids et très reconnaissables. Ce double biais est un handicap
pour MediaWatch au moment du recrutrement des panèlistes et ultérieurement,
en affectant les comportements sociaux des ces panélistes qui peuvent être
identifiés en tant que tels par leurs proches.
C’est également un système fermé (hard et soft) et donc ne pouvant évoluer
que lentement alors que l’environnement techologique est en pleine mutation.
www.telecontrol.ch/mediawatch.html

                                                                                   35
MediaCell d’Ipsos
C’est une application de reconnaissance des signaux du watermarking qui peut
être incorporée dans les smartphones courants et qui transmet ce qu’il a
reconnu en quasi-temps réel.
C’est le dispositif qui se rapprocherait le plus de l’idéal si son algorithme n’avait
pas une aussi faible capacité de reconnaissance dans un environnement
bruyant (discussion, moteur, etc) et s’il ne vidait pas si rapidement la batterie du
téléphone.
Ce n’est pas un dispositif fermé par le hardware comme c’est le cas pour les
deux systèmes cités précedemment. Il peut profiter des autres fonctions du
téléphone comme la localisation, la mesure des comportements d’audience
d’Internet sur le téléphone. C’est donc un des systèmes les plus susceptibles
d’évoluer vite.
www.ipsos.com/mediact/sites/ipsos.com.mediact/files/Mediacell.pdf



                                                                                        36
INVENTIVE Technologies
Ce système utilise aussi des smartphone et les tablets des panélistes mais sans
avoir recours au watermarking. Ses technologies utilisent la reconnaissance du
son des chaînes et stations et les distinguent du son ambiant.
Il peut mesurer l’audience de toutes les chaînes et toutes les stations de radios
sans limitation. Il permet de mesurer les parts d’audience, il fournit les données
d’audience en temps réel (2 à 3 minutes).
Il comporte un module pour la mesure de l’audience de la presse (en
déclaratif).
Il est intégré dans un système plus large comportant des outils de monitoring
publicitaire et de media planning, ce qui le rapproche du système requis.
Il n’est pas proposé par un institut. Ses technologies sont mises à la disposition en
location à tous les types d’utilisateurs potentiels : instituts, groupements, etc. Il
permet ainsi de séparer la gestion des panels de la collecte et de la production
des données.
www.inventive-technologies.com

                                                                                     37
Petite parenthèse sur le watermarking
Le recours à cette technologie nécessite que chaque station / chaîne qui veut
faire mesurer son audience incorpore un code numérique dans son signal audio.
Elle ne permet pas de mesurer l’audiences des chaînes et stations non marquées.
La part d’audience, dont on sait qu’elle est l’indicateur n°1 des analystes de la
programmation des contenus, ne peut donc pas être mesurée avec ce système.
Etrangement, il n’est presque jamais mentionné que la reconnaissance des
signaux par watermarking fonctionne mal pour la radio dans les environnements
bruyants (comme dans les voitures, alors que c’est un des contextes où l’audience
de la radio hertzienne n’est encore pratiquement pas concurrencée par Internet).
Les rares tests techniques conduits sur ces systèmes ont relevé que les audimètres
de la télévision avaient un taux moyen d’erreur de 10 % et de 40 % pour la radio
(Joe Pilota www.imediaconnection.com).
Le forcing des instituts sur le watermarking surprend quand on connait ses limites.
S’il est préféré, c’est parce qu’il permet d’obliger les medias à payer pour être
mesurés et qu’il constitue une barrière pour la concurrence.
L’audimètrie individuelle passive peut être réalisée sans watermarking et avec de
meilleures performances, mais ce choix ferait perdre des avantages compétitifs
aux grands instituts.
                                                                                      38
Que faire pour ma radio ?




                       39
Que dit la théorie ?
« Les décideurs privilégient les alternatives avec le moins d’incertitude. C’est
l’information qui réduit l’incertitude. Ainsi les acheteurs optent plus facilement
pour les offres soutenues par l’information la plus récente, la plus pertinente,
la plus exhautive, la plus fiable, la plus continue et en plus grande quantité. »
C. Shannon (1948) « A Mathematical Theory of Decisions and Communications ».


A contrario, les acheteurs d’espace publicitaire sous – investissent les médias
classiques parce que l’offre qui s’adresse à eux n’est soutenue que par de
l’information dont la pertinence est limitée, incohérente entre types de
médias, qui n’est pas récente, qui est discontinue et en quantité limitée.
Les systèmes de mesure de l’audience de ces médias et les méthodes
d’achat et de vente de l’espace qui les accompagnent sont des handicaps
pour le développement économique de ces médias et ils réduisent leur
résistance aux nouvelles concurrences. Il va falloir changer ça.



                                                                                  40
Que disent les professionnels les plus avancés ?
Le système qui devrait remplacer ceux qui sont en place actuellement est déjà
assez clairement esquissé par the Coalition for Innovative Media Measurement.
Il devra idéalement mesurer par la même source (single source) et en temps réel
l’audience de la télévision et de la radio par tous les canaux, d’Internet et des
réseaux sociaux, de la presse et de l’affichage.
Il sera articulé sur les données de la diffusion publicitaire, qui seront disponibles,
elles aussi, en temps réel.
Pour les acheteurs d’espace, il devra être exploitable à travers des applications
d’aide aux prises de décisions d’une nouvelle génération, permettant
notamment d’actualiser automatiquement les plans de diffusion.
Pour les vendeurs d’espace, il permettra la mise à jour en temps reél de la
tarification de l’espace en fonction de l’audience et de la demande.
Il devra s’articuler facilement sur des outils de mesure de l’efficacité publicitaire.



                                                                                         41
Mon système à moi, dans l’idéal ?
Ma vision du système idéal, aujourd’hui, pour ma radio, porterait sur un marché
élargi à mes vrais territoires (liguisitique, technique, géographique…).
Ce marché serait segmenté, et donc mesuré, par cible publicitaire et éditoriale.
Il comporterait un mécanisme de marché de l’espace (d’achat et de vente),
alimenté de façon intégrée par…
 Des données d’audience cross media, fiables, ciblées, continues, disponibles
 en temps réel, y compris les parts d’audience de toutes les stations susceptibles
 de me concurrencer (donc pas de watermarking).
 Des données sur l’espace publicitaire diffusé, elles aussi cross media, disponibles
 et temps réel et instantanément intégrées aux données d’audience.
 Des données structurées et détaillées sur les programmes diffusés.
 Des outils d’aide à la prise de décision aussi bien pour les acheteurs d’espace
 (optimisation des plans et évaluation de l’impact) que pour les vendeurs
 (optimisation des tarifs).
Il ferait l’objet de vrais contrôles techniques de l’ensemble des dispositifs. Ces
contrôles seraient effectués en continu par de vrais professionnels du contrôle.
Il serait optimisé et peu coûteux.
                                                                                     42
Par où commencer ?
Ces nouveaux dispositifs ne naitront pas facilement à partir des organisations
existantes pour les raisons déjà évoquées.
 Ils naitront probablement dans des milieux professionnels restreints (clubs
d’entreprises, comités sectoriels…) ou dans des pays neufs où les structures
professionnelles sont encore en formation et où les enjeux sont encore trop
faibles pour les grands instituts, ou encore à l’initiative de médias trans-
nationaux.
Dès qu’ils commenceront à fonctionner, même pour des applications
restreintes, ils déclencheront probablement une prise de conscience et une
remise en question qui pourrait être rapide et généralisée.




                                                                                 43
Ce à quoi nous allons devoir nous confronter




                                           44
Ce à quoi il faudra se confronter
La résistance de grands médias qui ne veulent pas changer de système de
mesure de l’audience parce qu’ils les favorisent.
La résistance de certains instituts : Les dispositifs actuels de mesure d’audience
constituent une partie trop importante de leur chiffre d’affaires. Leur dirigeants
souhaitent faire durer cette activité et, pour cela, évitent qu’elle évolue d’une
façon qu’ils ne maitriseraient pas et qui serait moins rentable.
L’inadéquation des groupements professionnels actuels : Les nouvelles
solutions ne peuvent pas être prises en charge par les groupements
professionnels tels qu’ils sont organisés actuellement, par type de media et par
pays. Les nouvelles structure se formeront peut être autour de la nouvelle unité
de référence : la cible publicitaire.




                                                                                 45
L’incompétence : Une faible partie des acteurs a une vision globale de la
situation et des besoins. Certains n’ont pas les compétences requises pour
établir un diagnostic et d’autres, devant l’ambiguïté de la situation, préfèrent
un statu co « en attendant d’y voir plus clair ».
Du déni : une partie des décideurs qui dispose de l’information stratégique
pour comprendre la situation ne peut pas admettre les menaces qu’elle
implique ou souhaite les cacher, comme l’ont fait avant eux les décideurs
d’autres secteurs (télécom, micro informatique, disque vinyl…).
Le stéréotype du concensus : il est une phase souvent émise par des
professionnels du secteur qui ferait frémir ailleurs : « Le système actuel est
sûrement très imparfait, mais il fait concensus ». Aux yeux de certains acteurs,
le besoin d’une règle commune, d’un concensus plat, est plus important que
le soucis de la bonne stratégie, de la qualité et de l’efficacité.




                                                                                   46
La préférence pour l’ambigüité : des acheteurs et des vendeurs d’espace
préfèrent que la qualité de leurs prestations ne puisse pas être
rigoureusement et facilement évaluée parce qu’ils sont conscients des
limites de leur efficacité actuelle, pour certains d’entre eux, parce que leurs
pratiques ne sont pas toujours au bénéfice de leurs clients.
Le poids du politique, parfois : Il est arrivé que certains instituts dans certains
pays fournissent des données qui avaient été biaisées pour des raisons
politiques.
La tentative d’imposer le watermarking : in fine, lorsque la nécessité du
changement s’imposera aux instituts, ces derniers mettront en avant les
systèmes qui les avantagent dans leurs rapports de force avec les médias,
même s’ils ne sont pas techniquement les meilleurs.




                                                                                      47
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Mon problème avec les mesures de l'audience des médias tamara silina - 2 févier 2013

  • 1. Mon problème avec les mesures de l’audience des médias Tamara Silina, 2 février 2013
  • 2. Il y a quelques mois, je n’avais qu’une vague idée de ce qu’était une mesure d’audience. Après avoir accepté une responsabilité marketing dans une radio, j’ai d’abord cherché à comprendre comment se prenaient les décisions des vendeurs et des acheteurs du marché de l’espace publicitaire. Ce que j’ai trouvé m’a désapointée. Ce sont ces impressions que j’ai voulu partager dans cette note. En résumé, les mesures de l’audience des médias traditionnels et les dispositifs pour les exploiter sont tellement entâchées d’erreurs, de biais et par des dysfonctions qu’il est hasardeux de prendre des décisions sur cette base. Merci aux professionnels de ce domaine qui ont bien voulu répondre à mes questions, qui ont échangé avec moi à travers nos blogs et qui ont bien voulu relire et commenter mes brouillons avec sang froid, malgré mes idées candides et mon ignorance. Tamara Merci aussi à Orson Welles pour les quelques images de Citizen Kane que je lui ai empruntées
  • 3.
  • 4. Patrick Chapatte, 28 février 2006, Le Temps.
  • 5. Ce que j’entend dire par les professionnels A quoi servent les mesures de l’audience ? Quelques problèmes que j’ai cru percevoir Les nouvelles solutions techniques Ce qui à quoi nous allons devoir nous confronter
  • 6. Here you are (ce que j’ai entendu) 6
  • 7. Ce que j’entends dire sur les stratégies des vieux médias J’ai retenu trois idées de ce qui m’a été rapporté des analyses stratégiques de groupes qui détiennent de grands et vieux médias. La part du marché publicitaire détenue par les médias classiques (hertziens, papier…) serait appellée à se réduire en raison de la baisse inéluctable de leur audience. Ceci se ferait au profit de nouveaux médias digitaux et de nouveaux domaines d’investissement marketing. La stratégie s’imposant à eux serait donc de prolonger autant que faire se peut la période pendant laquelle ces médias seraient encore rentables. Pour cela, il leur serait vital de ne pas perturber les facteurs qui déterminent le maintient de leur budgets publicitaires et notamment les systèmes de mesure de leur audience. 7
  • 8. Ce que j’entends dire sur les petits et nouveaux médias De nouveaux entrepreneurs dans des médias classiques (TV, radio, presse) feraient aujourd’hui, cette analyse : Il deviendrait plus facile et moins coûteux de créer et de faire fonctionner de nouveaux médias grâce à de nouvelles technologies de production et de diffusion moins chères et grâce à de nouvelles sources de contenu, moins coûteuses également. Les nouveaux et petits médias s’articuleraient et se mettrait en synergie assez naturellement avec les réseaux sociaux, et Internet de façon générale. Leur pérénité serait mieux assurée en raison de leur capacité à traiter des thèmes de proximité, de communauté, de génération et grâce à des stratégies de ciblage et de niches. Mais leur audience ne serait pas mesurée par les dispositifs actuels, ceux que les vieux et grands médias ne voudraient pas changer, ce qui limiterait leur développement. 8
  • 9. Mais à quoi ça sert, la mesure de l’audience ? 9
  • 10. Ce que j’ai compris de l’utilité de la mesure de l’audience La mesure de l’audience permet principalement aux médias qui vendent l’espace publicitaire de lui donner une valeur et de le promouvoir auprès des acheteurs. Elle leur permet aussi d’identifier qui est exposé à quels médias et d’en déduire quels ajustements sont nécessaires à leurs contenus. Mais c’est essentiellement la première fonction qui détermine la configuration des mesures de l’audience. Du point de vue des annonceurs et des agences de communication, la mesure de l’audience permet, avant une campagne, d’identifier les espaces publicitaires ayant le meilleur rapport coût / impact potentiel sur la cible publicitaire. Pendant et après la campagne, elle permet d’évaluer si les objectifs d’impact (pression publicitaire et couverture) sont atteints ou en voie de l’être. 10
  • 11. En deux mots : comment est faite la mesure de l’audience ? Qui décide ? Ce sont des groupements professionnels de médias, d’agences et d’annonceurs qui décident du choix des méthodes et des moyens à mettre en œuvre. C’est eux qui choisissent, après appel d’offres, quels instituts d’études les mettront en oeuvre. Comment c’est fait ? Pour la radio et pour la presse, ce sont généralement des enquêtes par téléphone ou par questionnaires auto-administrés sur papier ou par Internet par vagues ou en continu. Pour la télévision, ce sont des carnets d’audience ou des audimètres à boutons pressoirs. Quelques systèmes, encore rares, utilisent des audimètres individuels portables. Qui paie ? Ces dispositifs sont financés principalement par les médias qui veulent que leur audience soit mesurée. 11
  • 12. Lie to me 12
  • 13. Problèmes ? En essayant de comprendre les processus et les dispositifs de la mesure de l’audience des médias, j’ai été très surprise par des dysfonctionnements que je ne m’attendais pas à trouver dans un des tous premiers marchés de l’économie mondiale, celui de la vente et de l’achat d’espace publicitaire. J’ai découvert qu’on établissait la plupart des transactions en se fondant sur des données pour le moins approximatives et en utilisant des techniques qui auraient fait frémir les brokers et les traders des années cinquante. 13
  • 14. 17 vrais problèmes 1. La prise en compte insuffisante des vrais besoins des utilisateurs des données 2. Des mesures qui ne sont pas cross media 3. La mauvaise délimitation de la population dont l’audience doit être mesurée 4. La faiblesse de la segmentation et du profiling utilisés pour l’échantillon 5. La taille et la structure inadéquates des échantillons 6. Les techniques d’enquêtes choisies 7. Les biais dans les recrutements 8. Des questions qui induisent des réponses erronées 9. Des dysfonctions dues aux décalages et à la périodicité de certaines mesures 10. La forme indaptatée des données livrées 11. Des délais d’accès aux données qui les rendent caduques 12. Le non respect des cahiers des charges 13. Le laxisme dans les contrôles 14. La mise à l’écart des vrais experts 15. La manipulation des données 16. La résistance des grands medias 17. La résistance des instituts d’études media. 14
  • 15. 1. Inadéquation des mesures aux vrais besoins des professionnels Les mesures de l’audience servent en premier lieu à donner une valeur à l’espace publicitaire dans le marché entre les vendeurs et les acheteurs. Pour qu’un marché soit efficace, pour qu’il produise des transactions optimisées et fluides, les différentes sortes de données nécessaires aux prises de décisions et au contrôle doivent être disponibles en flux continu et en temps réel à travers des outils homogènes de consultation, d’analyse de passage d’ordres et d’évaluation. Dans tous les marchés structurés, l’ensemble de ces fonctions est intégré dans des systèmes homogènes, optimisés et contrôlés. Dans le marché de l’espace publicitaire, la production des données (diffusions des programmes, diffusion publicitaires, audiences, prévisions), et les outils pour les exploiter sont éclatés entre des fournisseurs hétérogènes, sans vision globale et, quasiment sans contrôle ; chacun d’entre eux pensant bien faire son travail simplement en se coordonnant aux autres, ne produisant ainsi qu’un plus petit commun dénominateur. Les mesures de l’audience sont conçues sans que soient vraiment pris en compte, dans une vision globale, les besoins de ceux qui déterminent l’efficacité du marché et le développement des transactions. 15
  • 16. 2. Des mesures de l’audience qui ne sont pas cross media Pour que l’intérêt d’une offre d’espace publicitaire apparaisse aux acheteurs, il ne suffit pas qu’ils soient comparés quand à leur audience potentielle par cible à ceux de medias similaires. Le travail du media planner ne consiste pas seulement à recherche les espaces qui ont le coût par contact le plus bas, mais aussi de déteminer des assemblages d’espaces complémentaires permettant d’optimiser la répétition sur une part de la cible et de lui adresser des messages complémentaires par des types de medias différents. Les décideurs ont besoin d’évaluer le coût et la complémentarité des espaces des chaînes de TV, des stations de radio, de la presse, etc. Cette exigence a été explicitement exprimée par des associations internationales d’annonceurs et, en 2009, par The Coalition for Innovative Media Measurement (cimmusorg.startlogic.com). Pourtant, chaque année de nouveaux panels sont mis en place et de nouvelles enquêtes sont conduites sans qu’elle ne prennent en compte cette exigence. Les groupements qui commandent ces mesures n’auraient-ils pas compris les enjeux ? 16
  • 17. 3. Inadéquation de la délimitation des territoires à mesurer De plus en plus de médias sont trans-nationaux. Pour une station de radio ou une chaîne de télévision diffusée par satellite ou par Internet, la zone d’audience potentielle est son territoire linguistique. Par exemple, les chaînes russophones sont regardées dans quatorze pays et les chaines francophones dans une quarantaine de pays. Beaucoup d’annonceurs qui travaillent sur plusieurs pays ont déjà internationalisé leurs stratégies de communication par territoire linguistique et culturel. Leurs décisions d’achat d’espace sont fondées sur l’analyse des audiences de ces zones. Pour cela, certains parmi les plus puissants font leurs propres mesures multi-pays. Pour les medias trans-nationaux, l’audience des autres pays pèse généralement plus lourd que celle du pays d’origine. Pour la radio, ce phénomène s’amplifie encore plus vite, au rythme d’Internet mobile. Les médias internationaux comme ceux qui proposent des bouquets numériques n’ont accès qu’à des données de mesure de l’audience en patchworks, incohérentes, impossible à consolider et à utiliser ce qui les conduit à sous-valoriser dans des proportions importantes leur espace publicitaire. 17
  • 18. 4. Mauvaise qualification des profils et mauvais outils de segmentation Des chargés d’études dans des instituts de media research et des utilisateurs des données m’ont rapporté que les personnes qui sont recrutées pour participer à ces enquêtes ou à ces panels sont très mal qualifiées et profilées. En fait, le strict minimum de critères est utilisé pour qualifier les personnes interrogées et les panéliste. Pourtant, les annonceurs et les agences communiquent facilement leurs critères de segmentation et de profiling et ils ont besoin de ces critères pour prendre leurs décisions (http://www.wfanet.org/pdf/med_documents/Media_Charter_FR.pdf. Page 5). Les annonceurs et les agences medias ont l’habitude de procéder à des interpolations hasardeuses sur la base de ces données tronquées. Un paradoxe : malgré le fait que les personnes enquêtées ne soient définies que par des critères basiques, il s’avère souvent difficile et coûteux d’obtenir des extractions de données d’audience croisant ces critères. Qu’est ce qui a pu guider les concepteurs de ces systèmes ? Est-ce qu’ils savaient qu’en limitant la qualification des profils et en réduisant l’accès aux données natives ils réduisaient directement le chiffres d’affaires des médias qui les financent ? 18
  • 19. 5. Des échantillons de structure et de taille inadéquates Les différents segments de la population constituent des cibles publicitaires porteuses d’enjeux différents. On pourrait donc s’attendre à ce que les cibles qui génèrent le plus de budget fassent l’objet de mesures plus précises et plus fréquentes. Mais les échantillons des enquêtes et des panels sont le plus souvent structurés comme des modèles réduits de la population globale, alors qu’ils devraient sur- représenter les segments de la population que visent la plupart des campagnes publicitaires. Pour cette raison, une grande partie de l’information collectée ne sert presque jamais. Pour que les sous-échantillons utiles soient suffisants, il est nécessaire que la taille de l’ensemble de l’échantillon soit très important, ce qui finalement, se traduit pas des surcoûts très importants et difficilement justifiable. Comment se fait – il que les concepteurs de ces systèmes ne se soient pas d’avantage interrogés sur ce qu’est l’information vraiment utile ? Comment se fait – il qu’ils aient été tellement soucieux d’avoir de très grands échantillons, si inutilement représentatifs de parties de la population qui n’intéressent pas les utilisateurs des données ? 19
  • 20. 6. Des systèmes de collecte mal adaptés aux différents segments Les décideurs des groupements tiennent à utiliser des dispositifs de mesure de l’audience monolitiques, qui couvrent l’ensemble d’une population avec la même méthodologie pour tous les segments, pour tous les profils. Pourtant, il tombe sous le sens qu’aucun dispositif de collecte de données d’audience (enquête par téléphone, auto-administré, par internet, audimètre, etc.) n’est parfaitement adapté à tous les segments. Certains sont plus adaptés à certaines cibles et d’autres à d’autres cibles. Ainsi les dispositifs choisis pour des profils moyens ne sont pas adaptés aux catégories socioprofessionnelles supérieures. C’est le cas pour l’audimetrie, qui en fait, ne mesure pas l’audience des consommateurs à fort pouvoir d’achat et qui pourtant font l’objet de budgets publicitaires importants. 20
  • 21. 7. Des biais induits par les méthodes de recrutement J’ai eu la chance d’avoir pu m’informer auprès d’équipes d’instituts conduisant des mesures de l’audience. Un des points qui les perturbent le plus est la très faible représentativité des personnes recrutées pour ces mesures. Un des facteurs de biais parmi les plus importants est le taux de refus de participer à l’enquête ou au panel. Or, une grande partie des échantillons utilisés serait très difficile à recruter : 90% des personnes contactées refuseraient de répondre à des enquêtes sur l’audience par téléphone, et près de 99 % pour les panels à audimètres. C’est très, très au dessus des normes qui permettraient de prétendre à des échantillons représentatifs. Certains profils - notamment dans les catégories socioprofessionnelles supérieures - s’avèraient impossible à recruter. Ce qui veut dire que certaines cibles clefs ne seraient tout simplement pas représentées dans les échantillons, même si c’est prévu dans les cahiers des charges et même si elles sont mentionnées dans les notes méthodologiques des instituts qui conduisent ces enquêtes. Contrairement à ce qui est parfois dit, aucune méthode de redressement ne peut corriger ces problèmes. Les échantillons sont malheureusement composés en grande partie de personnes atypiques qui ne peuvent pas rendre compte des vraies audiences. 21
  • 22. 8. Des questionnaires qui induisent des réponses erronées Dans les enquêtes sur la radio et sur la presse, l’essentiel des mesures sont faites à l’aide de questionnaires auto-administrés ou administrés par téléphone ou par Internet. Dans le cas de la radio, plusieurs études convergentes ont démontré que les personnes consultées ignorent souvent quelle station ils sont en train d’écouter et a fortiori, qu’ils se rappellent pas le lendemain quelles stations ils ont écouté la veille. Or l’information la plus importante collectée par ces questionnaires porte sur l’audience de la veille. Il est aussi démontré que les personnes interrogées ont tendance à indiquer les noms de stations à forte notoriété plutôt que de reconnaitre qu’ils ne se souviennent pas, ce qui avantage fortement les stations les plus connues. Un phénomène similaire est observé pour la presse. Le résultat est que les questionnaires induisent des réponses erronées et les audiences des médias les plus connus sont survalorisées au dépend des autres. Et ils le savent. 22
  • 23. 9. Des dysfonctions dues aux décalages et à la périodicité Les enquêtes sur l’audience de la radio et de la presse sont conduites quatre ou cinq fois par an dans la plupart des pays. Les données sont fournies avec un délai de traitement de plusieurs semaines. Or la plupart des campagnes qui utilisent ces médias ne dépassent pas trois semaines. Comment, avec ces données décallées, pourrait – on justifier de la qualité de l’espace vendu ? Imaginez un acheteurs à qui on ne donne de l’information sur l’efficacité de ses campagnes sur les medias que plusieurs mois après ? Certains annonceurs sont obligés de conduire des mesures complémentaires à leur charge pour ajuster leurs campagnes. 23
  • 24. 10. La forme inadaptée des données livrées Les données livrées par les instituts qui produisent les mesures de l’audience ne sont que rarement accessibles à travers des outils de requêtes qui permettraient de croiser des nombreux critères. Pourtant ces applications sont disponibles. Selon certains professionnels, il semblerait qu’un accès aussi ouvert permettrait de détecter trop facilement des incohérences, les pondérations hors normes ou la trop faible représentativité de certains profils dans la composition des échantillons. 24
  • 25. 11. Des délais d’accès aux données les rendant caduques Dans un marché, plus l’information est disponible rapidement, plus ce marché est actif. C’est ce que je croyais jusqu’à ce que je travaille pour une radio. Chez nous, pour les radios comme celle pour qui je travaille, les mesures de l’audience sont faites à l’aide d’une enquête par téléphone. Environ un millier de personnes est interrogé chaque semaine sur ce qu’elles ont écouté la veille. On pourrait se dire que des données fournies chaque semaine, c’est déjà pas mal et que ça devrait permettre d’animer le marché. Ce n’est pas le cas. Les données ne sont traitées qu’une fois par trimestre et il faut presque six semaines pour avoir accès à des données intermédiaires. Je dispose donc fin octobre, des données d’août. Je ne peux donc pas utiliser ces données pour justifier les tarifs de ma nouvelle grille de rentrée. Les annonceurs ne peuvent pas prendre de décision et il n’achètent pas mon espace. Pourquoi ne pas traiter et livrer les données dans des délais adaptés ? 25
  • 26. 12. Le non respect des cahiers des charges Les normes inateignables et mal contrôlées des cahiers des charges pour le recrutement et les redressements des données conduisent les instituts à utiliser des solutions qui dégradent la qualité des données. Certains profils dont le recrutement est difficile ou trop coûteux sont remplacés des personnes en dehors des quotas : les personnes de CSP supérieures sont remplacées par des personnes de CSP intermédiaires, des personnes des campagnes profondes par des habitants du péri-urbain, etc. Des redressements abusifs complètent les recrutements abusifs. Les sous - échantillons de personnes à profil difficile à recruter sont sur-pondérés bien au delà de ce qui peut être statistiquement acceptable. Certaines personnes sont comptées dix fois. Ces manipulations sont une des raisons pour lesquelles des barrières sont dressées à l’accès aux données individuelles des enquêtes et aux tris fins. Ils feraient apparaitre ces anomalies. Ne serait-ce que pour des raisons de contrôle de la cohérence, Il est impensable qu’un système de mesure de l’audience ne prévoit pas l’accès, ne serait-ce qu’en différé, aux données individuelles. 26
  • 27. 13. Le laxisme dans les contrôles Dans les marchés modernes comme les bourses, les systèmes de contrôle sont vraiment rigoureux. Ils portent sur la conception des systèmes, sur leur fonctionnement, sur leur intégrité et sur l’absence d’abus dans l’utilisation des données. Chacun de ces contrôles est confié à une institution distincte et dont le contrôle est la seule activité. Par exemple le contrôle technique des systèmes de calcul des cours peut être confiée à une entreprise de contrôle technique internationale ou à un cabinet d’audit reconnu. Pour les mesures de l’audience, les pratiques sont beaucoup plus laxistes. Ces contrôles sont organisés dans le cadre de comités composés de personnes qui ont participé au choix du dispositif, ou proches d’elles. Les évaluations techniques ne sont pas confiées à des entreprises de contrôle technique ou à des cabinets d’audits, mais à des experts individuels dont les méthodes peuvent manquer de rigueur, et dont l’indépendance n’est pas validée. Souvent, ces experts viennent d’instituts qui conduisent des mesures d’audience sans que cela ne choque les membres des groupements qui commandent ces mesures. Par ailleurs, Ces contrôles sont très peu fréquents (généralement une fois par an). 27
  • 28. 14. La mise à l’écart des vrais experts Les experts qui sont sollicités par les groupements pour la conceptions des systèmes et leur contrôle sont souvent d’anciens opérationnels de ces groupements ou d’instituts. Ce ne sont pas des chercheurs, ce sont des techniciens. Ils ont tendance à reproduire ce qu’ils connaissent, c’est-à-dire les anciens dispositifs et les pratiques habituelles. Il y a pourtant des chercheurs qui travaillent et qui publient sur ces thèmes. J’ai trouvé de nombreuses publications qui portaient sur les dysfonctionnements que j’ai cités. Ces chercheurs ne sont pas sollicités. Les chercheurs que j’ai pu interroger sont plutôt pessimistes sur les chances de changement dans les mesures de l’audience parce qu’ils pensent que les organisations actuelles qui les pilotent ne sont pas adaptées aux systèmes qui seraient requis et qu’il ne prendront pas d’intiative révolutionnaire. 28
  • 29. 15. Des manipulations de données Plus grave que les abus induits par des cahiers des charges aberrants, les données sont parfois manipulées. C’est-à-dire délibérément changées. Bien sûr, pas chez vous ni chez nous, mais ailleurs. C’est parfois à la demande de médias, de décideurs politiques, de producteurs de contenu ou d’agences de communication. Des patrons de grands groupes de media m’ont expliqués comment il leur arrivait de payer des instituts pour avoir des audiences plus favorables. Des ingénieurs qui programmaient des applications de dépouillement de mesures de l’audience de la télévision (dans un autre pays) m’ont expliqué comment l’audience de certaines chaînes étaient quotidiennement boostée par une pondération discrète. Ailleurs, des medias planners ont détectés des ratio quotidien toujours identiques dans le nombre de minutes d’audience moyen pour certaines tranches horaires par chaîne entre les principales chaînes, et pendant de longues périodes. Ces exemples sont récents. Ces pratiques existent parce que les contrôles sur les données sont très insuffisants. 29
  • 30. 16. La résistance au changement des grands médias Les groupements et comités qui conduisent les mesures de l’audience des médias sont souvent dominés par de grands medias. Ceux-ci s’imposent parce qu’ils ont un leadership historique et surtout parce qu’ils paient plus. Il est donc assez difficile de s’opposer à leurs avis. Les orientations de ces grands médias sont naturellement plutôt conservatrices parce que les systèmes actuels de mesure de l’audience protègent leur prédominance. Le montant de la souscription aux études medias est quelquesfois utilisé par ces grands médias comme une barrière pour écarter les petits médias des groupements. Il est clair que si les mesures de l’audience coûtaient beaucoup moins cher, le leadership de ces grands medias serait affaibli. Ils ont donc tendance à privilégier des méthodologies lourdes (donc à gros échantillon) et à dénigrer les innovations qui pourraient en réduire les coûts. 30
  • 31. 17. La résistance au changement des instituts Les mesures de l’audience sont une activité très rentable et sans risque pour les grands instituts. Elles constituent une partie stable de leur business. Un contrat de mesure de l’audience porte sur plusieurs années, il laisse une marge supérieure à 30 % et il est souvent reconduit. Rares sont les industries qui bénéficient à la fois d’une marge aussi élevée et d’un si faible risque. Dans le domaine des mesures de l’audience de la télévision, une barrière technique à l’entrée rend quasiment impossible à un institut challenger de gagner un appels d’offres. Dans certains cas, de grands médias participent au capital des instituts qui mesurent leur audience Ce qui renforce leur conservatisme. Dans d’autres marchés, ce conflit d’intérêt serait impossible, ces pratiques y sont interdites. Dans d’autres cas, des instituts ne craignant pas les conflits d’intérêt vendent des services dérivés aux médias. « C’est comme si un fabricant de thermomètres vendait de l'aspirine ». (E. Leser de Slate. http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=13605). Les grands instituts ne font donc pas pression pour briser le statut co, notamment face aux nouvelles technologies qui pourraient réduire les coûts des études d’audience et qui ouvriraient la porte à de nouveaux instituts concurrents. 31
  • 33. Les nouveaux systèmes disponibles aujourd’hui Ce sont le PPM d’Arbitron (le pionnier), MediaWatch de Gfk, les téléphones mobiles d’Ipsos et d’INVENTIVE Technologies et peut être d’autres que je n’ai pas identifiés. Tous peuvent être utilisés à la fois pour la télévision et la radio. Ils sont portables et individuels. Presque tous (sauf ceux d’INVENTIVE Technologies) utilisent le watermarking des chaînes et stations. Ils ne peuvent donc pas mesurer l’audience, même fusionnée, des chaînes et stations non watermarquées. La plupart ne sont pas intégrés dans des systèmes complets d’information et d’analyse pour la préparation des prises de décisions des acheteurs et des vendeurs d’espace. 33
  • 34. PPM d’Arbitron C’est un boitier comme un pager. Il utilise le watermarking. Il peut fournir les données en quasi-temps réel par une connexion Internet mobile. Le fait qu’il s’agisse d’un boitier à porter toujours sur soi est un handicap. « C’est un peut contraignant comme le bracelet électronique de la détention provisoire » comme l’a décrit un panéliste. C’est un système fermé (hard et soft), très protégé par de nombreux brevets. De ce fait, il évolue très lentement, plus lentement que les technologies sur lesquels il s’appuie, notamment celles de la reconnaissance des signaux. Pour cette raison, il perd une partie de son avance. Il a fait l’objet de nombreux contrats de concession et de partenariats avec de grands instituts qui ne l’ont pas beaucoup utilisé. www.arbitron.com/portable_people_meters/home.htm. 34
  • 35. MediaWatch de Gfk C’est un audimètre individuel passif et mobile intégré dans une montre. Il a comme avantage qu’on le garde sans cesse sur soi. Il ne permet pas d’avoir les données d’audience en temps réel parce qu’il n’est pas connecté. Le panéliste doit le brancher périodiquement sur un rack pour qu’il télécharge ses mesures. Un module permet d’intégrer l’audience de la presse (en déclaratif). Il utilise aussi le principe du watermarking. Et pourtant, Gfk-Telecontrol avait poussé assez loin ses recherches dans la reconnaissance des signaux sans watermarking. Ses concepteurs n’ont pas pris en compte qu’une montre est un objet très personnel qui porte l’image et le style de la personne qui la détient. Ils ont conçu des modèles très laids et très reconnaissables. Ce double biais est un handicap pour MediaWatch au moment du recrutrement des panèlistes et ultérieurement, en affectant les comportements sociaux des ces panélistes qui peuvent être identifiés en tant que tels par leurs proches. C’est également un système fermé (hard et soft) et donc ne pouvant évoluer que lentement alors que l’environnement techologique est en pleine mutation. www.telecontrol.ch/mediawatch.html 35
  • 36. MediaCell d’Ipsos C’est une application de reconnaissance des signaux du watermarking qui peut être incorporée dans les smartphones courants et qui transmet ce qu’il a reconnu en quasi-temps réel. C’est le dispositif qui se rapprocherait le plus de l’idéal si son algorithme n’avait pas une aussi faible capacité de reconnaissance dans un environnement bruyant (discussion, moteur, etc) et s’il ne vidait pas si rapidement la batterie du téléphone. Ce n’est pas un dispositif fermé par le hardware comme c’est le cas pour les deux systèmes cités précedemment. Il peut profiter des autres fonctions du téléphone comme la localisation, la mesure des comportements d’audience d’Internet sur le téléphone. C’est donc un des systèmes les plus susceptibles d’évoluer vite. www.ipsos.com/mediact/sites/ipsos.com.mediact/files/Mediacell.pdf 36
  • 37. INVENTIVE Technologies Ce système utilise aussi des smartphone et les tablets des panélistes mais sans avoir recours au watermarking. Ses technologies utilisent la reconnaissance du son des chaînes et stations et les distinguent du son ambiant. Il peut mesurer l’audience de toutes les chaînes et toutes les stations de radios sans limitation. Il permet de mesurer les parts d’audience, il fournit les données d’audience en temps réel (2 à 3 minutes). Il comporte un module pour la mesure de l’audience de la presse (en déclaratif). Il est intégré dans un système plus large comportant des outils de monitoring publicitaire et de media planning, ce qui le rapproche du système requis. Il n’est pas proposé par un institut. Ses technologies sont mises à la disposition en location à tous les types d’utilisateurs potentiels : instituts, groupements, etc. Il permet ainsi de séparer la gestion des panels de la collecte et de la production des données. www.inventive-technologies.com 37
  • 38. Petite parenthèse sur le watermarking Le recours à cette technologie nécessite que chaque station / chaîne qui veut faire mesurer son audience incorpore un code numérique dans son signal audio. Elle ne permet pas de mesurer l’audiences des chaînes et stations non marquées. La part d’audience, dont on sait qu’elle est l’indicateur n°1 des analystes de la programmation des contenus, ne peut donc pas être mesurée avec ce système. Etrangement, il n’est presque jamais mentionné que la reconnaissance des signaux par watermarking fonctionne mal pour la radio dans les environnements bruyants (comme dans les voitures, alors que c’est un des contextes où l’audience de la radio hertzienne n’est encore pratiquement pas concurrencée par Internet). Les rares tests techniques conduits sur ces systèmes ont relevé que les audimètres de la télévision avaient un taux moyen d’erreur de 10 % et de 40 % pour la radio (Joe Pilota www.imediaconnection.com). Le forcing des instituts sur le watermarking surprend quand on connait ses limites. S’il est préféré, c’est parce qu’il permet d’obliger les medias à payer pour être mesurés et qu’il constitue une barrière pour la concurrence. L’audimètrie individuelle passive peut être réalisée sans watermarking et avec de meilleures performances, mais ce choix ferait perdre des avantages compétitifs aux grands instituts. 38
  • 39. Que faire pour ma radio ? 39
  • 40. Que dit la théorie ? « Les décideurs privilégient les alternatives avec le moins d’incertitude. C’est l’information qui réduit l’incertitude. Ainsi les acheteurs optent plus facilement pour les offres soutenues par l’information la plus récente, la plus pertinente, la plus exhautive, la plus fiable, la plus continue et en plus grande quantité. » C. Shannon (1948) « A Mathematical Theory of Decisions and Communications ». A contrario, les acheteurs d’espace publicitaire sous – investissent les médias classiques parce que l’offre qui s’adresse à eux n’est soutenue que par de l’information dont la pertinence est limitée, incohérente entre types de médias, qui n’est pas récente, qui est discontinue et en quantité limitée. Les systèmes de mesure de l’audience de ces médias et les méthodes d’achat et de vente de l’espace qui les accompagnent sont des handicaps pour le développement économique de ces médias et ils réduisent leur résistance aux nouvelles concurrences. Il va falloir changer ça. 40
  • 41. Que disent les professionnels les plus avancés ? Le système qui devrait remplacer ceux qui sont en place actuellement est déjà assez clairement esquissé par the Coalition for Innovative Media Measurement. Il devra idéalement mesurer par la même source (single source) et en temps réel l’audience de la télévision et de la radio par tous les canaux, d’Internet et des réseaux sociaux, de la presse et de l’affichage. Il sera articulé sur les données de la diffusion publicitaire, qui seront disponibles, elles aussi, en temps réel. Pour les acheteurs d’espace, il devra être exploitable à travers des applications d’aide aux prises de décisions d’une nouvelle génération, permettant notamment d’actualiser automatiquement les plans de diffusion. Pour les vendeurs d’espace, il permettra la mise à jour en temps reél de la tarification de l’espace en fonction de l’audience et de la demande. Il devra s’articuler facilement sur des outils de mesure de l’efficacité publicitaire. 41
  • 42. Mon système à moi, dans l’idéal ? Ma vision du système idéal, aujourd’hui, pour ma radio, porterait sur un marché élargi à mes vrais territoires (liguisitique, technique, géographique…). Ce marché serait segmenté, et donc mesuré, par cible publicitaire et éditoriale. Il comporterait un mécanisme de marché de l’espace (d’achat et de vente), alimenté de façon intégrée par… Des données d’audience cross media, fiables, ciblées, continues, disponibles en temps réel, y compris les parts d’audience de toutes les stations susceptibles de me concurrencer (donc pas de watermarking). Des données sur l’espace publicitaire diffusé, elles aussi cross media, disponibles et temps réel et instantanément intégrées aux données d’audience. Des données structurées et détaillées sur les programmes diffusés. Des outils d’aide à la prise de décision aussi bien pour les acheteurs d’espace (optimisation des plans et évaluation de l’impact) que pour les vendeurs (optimisation des tarifs). Il ferait l’objet de vrais contrôles techniques de l’ensemble des dispositifs. Ces contrôles seraient effectués en continu par de vrais professionnels du contrôle. Il serait optimisé et peu coûteux. 42
  • 43. Par où commencer ? Ces nouveaux dispositifs ne naitront pas facilement à partir des organisations existantes pour les raisons déjà évoquées. Ils naitront probablement dans des milieux professionnels restreints (clubs d’entreprises, comités sectoriels…) ou dans des pays neufs où les structures professionnelles sont encore en formation et où les enjeux sont encore trop faibles pour les grands instituts, ou encore à l’initiative de médias trans- nationaux. Dès qu’ils commenceront à fonctionner, même pour des applications restreintes, ils déclencheront probablement une prise de conscience et une remise en question qui pourrait être rapide et généralisée. 43
  • 44. Ce à quoi nous allons devoir nous confronter 44
  • 45. Ce à quoi il faudra se confronter La résistance de grands médias qui ne veulent pas changer de système de mesure de l’audience parce qu’ils les favorisent. La résistance de certains instituts : Les dispositifs actuels de mesure d’audience constituent une partie trop importante de leur chiffre d’affaires. Leur dirigeants souhaitent faire durer cette activité et, pour cela, évitent qu’elle évolue d’une façon qu’ils ne maitriseraient pas et qui serait moins rentable. L’inadéquation des groupements professionnels actuels : Les nouvelles solutions ne peuvent pas être prises en charge par les groupements professionnels tels qu’ils sont organisés actuellement, par type de media et par pays. Les nouvelles structure se formeront peut être autour de la nouvelle unité de référence : la cible publicitaire. 45
  • 46. L’incompétence : Une faible partie des acteurs a une vision globale de la situation et des besoins. Certains n’ont pas les compétences requises pour établir un diagnostic et d’autres, devant l’ambiguïté de la situation, préfèrent un statu co « en attendant d’y voir plus clair ». Du déni : une partie des décideurs qui dispose de l’information stratégique pour comprendre la situation ne peut pas admettre les menaces qu’elle implique ou souhaite les cacher, comme l’ont fait avant eux les décideurs d’autres secteurs (télécom, micro informatique, disque vinyl…). Le stéréotype du concensus : il est une phase souvent émise par des professionnels du secteur qui ferait frémir ailleurs : « Le système actuel est sûrement très imparfait, mais il fait concensus ». Aux yeux de certains acteurs, le besoin d’une règle commune, d’un concensus plat, est plus important que le soucis de la bonne stratégie, de la qualité et de l’efficacité. 46
  • 47. La préférence pour l’ambigüité : des acheteurs et des vendeurs d’espace préfèrent que la qualité de leurs prestations ne puisse pas être rigoureusement et facilement évaluée parce qu’ils sont conscients des limites de leur efficacité actuelle, pour certains d’entre eux, parce que leurs pratiques ne sont pas toujours au bénéfice de leurs clients. Le poids du politique, parfois : Il est arrivé que certains instituts dans certains pays fournissent des données qui avaient été biaisées pour des raisons politiques. La tentative d’imposer le watermarking : in fine, lorsque la nécessité du changement s’imposera aux instituts, ces derniers mettront en avant les systèmes qui les avantagent dans leurs rapports de force avec les médias, même s’ils ne sont pas techniquement les meilleurs. 47
  • 48. Merci