Il faut commémorer le soldat DAULIER : vers un Panthéon numérique des "Morts pour la France" de la Grande Guerre.
Le soldat de 2e classe Albert Daulier est « Mort pour la France » comme plus de 1,3 million de militaires ayant servi sous les plis du drapeau français au cours de la guerre 1914-1918. Le 1er juin 1915, il laissait derrière lui une veuve, Marie Augustine Albertine Joséphine, et, une orpheline de 4 ans, prénommée Simone. Ni l’une, ni l’autre n’ont jamais su ce qu’il était advenu de lui, ni même pu se recueillir sur sa tombe et ce ne sont que bien des années plus tard que ses petits-enfants ont retrouvé sa trace grâce aux sites Mémoire des hommes et Sépultures de guerre.
Conférence présentée par Sandrine Heiser le dimanche 28 septembre 2014 dans le cadre du Forum national de généalogie Géné@2014 qui s'est tenu à Paris à l'Hôtel de Soubise
3. Revue historique des armées, n° 274, p. 116-125
[En ligne] http://rha.revues.org/7956
Suzane parcourant l'article de la RHA sur son AAGP
4. SOMMAIRE
Commémorer et glorifier les morts pour la Patrie
La mention « Mort pour la France » sera commémorée en 2015
Des Livres d’or… et autres sources conservées aux Archives nationales
Rechercher un ancêtre Poilu tombé au combat
La base de données des Morts pour la France de la Première Guerre
mondiale
Les sources conservées au Service historique de la Défense (SHD)
Collaborer à l’indexation de la base des « Morts pour la France » : l’exemple
du soldat Daulier
La transcription de l’acte de décès ou « les aléas de l’enregistrement »
La base « Sépultures de guerre »
Vers le Grand Mémorial… le registre matricule au coeur de la
commémoration du Centenaire 1914-1918
Offrir un Panthéon numérique aux « Morts pour la France »
5. La mention « Mort pour la France »
• La mention #MPLF a été instaurée par la loi du 2 juillet 1915 et
modifiée par la loi du 22 février 1922 afin d’honorer le sacrifice des
combattants et des victimes de la guerre.
• Les textes sont codifiés dans les articles L488 à L492 bis du code des
pensions militaires d’invalidité et des victimes de la guerre qui
stipule que tout acte de décès d’un militaire ou civil tué à l’ennemi
ou mort des blessures de guerre doit porter la mention « Mort
pour la France », après avis favorable de l’autorité ministérielle.
• Pour ce qui est de la Première Guerre mondiale, seules les
personnes décédées entre le 2 août 1914 et le 24 octobre 1919
sont susceptibles de la recevoir. Dans tous les cas, la preuve doit
être rapportée que la cause du décès est la conséquence directe
d’un fait de guerre et la seule présomption ne suffit pas à obtenir
cette mention.
• Le centenaire de cette loi sera mentionné en 2015 dans Recueil des
Commémorations nationales
6. Les écrivains
combattants morts
pour la France
Les écrivains combattants
morts pour la France
bénéficient d’une extension
de trente ans de la durée des
droits d’auteur, plus
d'éventuelles prorogations de
guerre.
Ainsi, l’oeuvre de Louis
Pergaud, décédé en 1915, est
tombée dans le domaine
public le 1er octobre 2010, soit
94 ans et 272 jours après le
1er janvier 1916.
Ce n'est qu’à l’automne 2013
que l’oeuvre de Guillaume
Apollinaire est à son tour
entrée dans le domaine
public.
7. Livre d’or des morts pour la France de
la Première Guerre mondiale
• C’est une loi du 25 octobre 1919 « relative à la
commémoration et à la glorification des morts
pour la France au cours de la Grande Guerre »
qui prévoit l’établissement d’un « livre d’or ».
• Les Archives nationales conservent à Pierrefitte-sur-
Seine les listes nominatives des soldats
morts pour la France, classées par
départements et communes.
• Ces listes communales représentent 260882
pages permettant de connaître notamment les
noms et prénoms des militaires morts ainsi que
les lieux et dates de leur décès.
• Ces « livres d’or » devaient être déposés au
Panthéon ainsi que dans les salles communales
8. Dossiers contenant les listes alphabétiques des morts
de Rosières-près-Troyes, [La] Rothière et Rouilly-Sacey
Initialement conservé à Fontainebleau sous les cotes F9/3901 à 5563, ce fonds
est désormais consultable aux Archives nationales à Pierrefitte-sur-Seine sous
les cotes 19860711 articles 1 à 594… et en ligne depuis l’été 2014
9. Le Livre d’or de Rouilly-Sacey
Lettre du Maire de la commune au
ministre des Pensions
Liste des militaires « Morts pour la
France », dont Albert Daulier
10. Les Livres d'or des Morts pour la
France 1914-1918 sont en ligne
Modalités d'accès :
• Dans le champ « Recherche
libre » de l'écran « Recherches
multicritères » de la Salle des
Inventaires Virtuelle (SIV) des
Archives nationales saisissez
« Livre d'or [nom de commune] »
ou « Livre d'or [nom de
département] »
• Si vous indiquez le nom d'un
département, l'instrument de
recherche vous donnera accès à
la liste des communes de ce
département
• Cliquez ici pour accéder à la SIV
Tweet des @ArchivesFrance :
Les Livres d’or sont désormais accessibles depuis la Salle des
Inventaires Virtuels (SIV) du portail des Archives nationales.
11. Les raisons de l’inapplication de la loi
du 25 octobre 1919
Tweet de @guepier92 : La Voix du Combattant
(20-11-1921) :
• Inscrire TOUS les militaires ;
• Début 1920, régularisation de l ’état
civil de près de 275000 disparus,
indissociables des morts ;
• Attente de déclaration judiciaire du
décès, commencée le 24 avril 1920 ;
• Fournir les jugements déclaratifs de
décès… mission plus urgente que le
Livre d’or ;
• Seuls les monuments
commémoratifs édifiés par les
communes pouvaient parler aux
générations futures…
12. Livre d’or Versus #MaM
Le Livre d’or ne prend en compte que les #MPLF
décédées entre le 2 août 1914 et le 24
octobre 1919, morts sur le champ de bataille
ou à cause de dommages directement
imputables au conflit ≠ des listes figurant sur
les Monuments aux morts, érigés
principalement entre 1920 et 1925.
Selon la responsable du pôle Première Guerre
mondiale aux Archives nationales :
«Le ministère des Pensions a probablement établi ces listes à partir du fichier des
Morts pour la France, puis les a adressées en 1929 au maire de chaque commune
pour contrôle. Entretemps, les communes avaient fait construire des monuments aux
morts avec leurs propres critères concernant "leurs" morts de la Première Guerre
mondiale, ce qui explique certains décalages» (propos recueillis par Jean-Marie Pottier)
13. Statistiques de
Brignac
@guepier92 à
première vue les livres
d'or ne contiennent
que ceux dont le
décès est transcrit
dans la commune - à
confirmer
@chroniques92 c’est
aussi ce que j’allais
dire, il semble qu’il y
ait adéquation entre
lieu de transcription et
livre d’or…
14. Sources de la Grande Guerre
Billet publié le 19 février 2012
MB/GL
De l’intérêt des Livres d’or…
• Le projet de Livre d’or des
Morts pour la France 1914-
1918 n’est pas un cas isolé ;
• Après la Première Guerre
mondiale des centaines de
livres d’or ont été publiés ;
• Ils sont souvent issus
d’initiatives privées…
comme celui des
instituteurs de l’Ain.
16. Livre d’or des Saint-Cyriens « morts pour la France »
Échange de tweets avec le commandant Michael Bourlet au sujet de
l’absence de Gallieni dans le livre d’or.
17. « Ils s’instruisent pour vaincre »
Parmi les officiers « Morts pour la France » pendant
la Première Guerre mondiale, le nombre des
Saint-Cyriens varie selon les sources et les
époques.
Le livre d’or contient 4 460 noms alors que le
mémorial réalisé dans les années 1960 au musée
du Souvenir en comptait 4 497.
Le chiffre actuellement admis est de 4848, soit 13%
des 36593 officiers morts pour la France pendant
la Grande Guerre.
18. Des limites des Livres d’or
• Pour rechercher un individu dans le Livre d'or il faut connaître son « lieu
d'origine », c’est-à-dire son lieu de naissance… ou son lieu de résidence au
moment de la mobilisation
• C’est pourquoi les sources conservées par le ministère de la Défense
apparaissent plus adaptées à une recherche nominative
• En saisissant « Livre d’or + le nom du département », l’instrument de
recherche renvoie aux sources complémentaires du Service historique de
la Défense grâce à des liens hypertextes vers les ressources en ligne :
– Site Mémoire des hommes (fichier des Morts pour la France)
– Fichier nominatif des lieux de sépulture (vers page indisponible Armée de l’air)
– Fichier des marins Morts pour la France (vers site SHD)
• Il est à noter que ce sont uniquement les listes définitives qui ont été
numérisées et qui sont consultables en ligne et téléchargeables, mais les
correspondances échangées avec les mairies ne sont pas disponibles…
19. Les registres d’état civil des régiments
de la guerre de 1914-1918
• Tenus sur le terrain, ces registres concernent toutes les
unités engagées dans le combat, ainsi que les ambulances
et hôpitaux militaires, et ce sur l’ensemble des théâtres
d’opérations et même bien après la fin du conflit… Le
dernier registre est clos en 1927.
• Y sont essentiellement portés les actes de décès des
militaires morts en mobilisation, mais pas toujours des
suites des blessures reçues au combat.
• Les décès par accident et les suicides sont également
enregistrés, mais sans la mention « Mort pour la France ».
• Pour exploiter ces sources, il est nécessaire de connaître le
régiment dans lequel a été incorporé le militaire
recherché.
20. Trois registres d’état civil conservés dans le carton
19860727/162, dont le 169e Régiment d’infanterie
Le fonds ne suit aucune logique particulière de classement, hormis l'ordre [plus ou moins
croissant] des numéros de registres. Voir la fiche de recherche « L'état civil des régiments
de la guerre de 1914-1918 aux Archives nationales » disponible sous sa forme numérique
sur le site des Archives nationales/salle des inventaires virtuelle/Conseils pour la
recherche.
21. Des limites des registres d’état civil
• Les 1070 articles comportent au total 9221 registres
numérotés 1 à 9221, auxquels s'ajoutent 12 registres d'actes
de soldats portés disparus. Une soixantaine de registres
manquent néanmoins.
• Il n’a pas été possible de retrouver la trace du soldat Daulier
parmi les registres du 169e RI. Disparu lors du combat du Bois-le-
Prêtre, son acte de disparition n’est pas transcrit sur le
registre d’état civil de son régiment.
22. Après les combats de Bois-le-Prêtre
Conservé par la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine
(BDIC), ce film a été réalisé par des combattants et montre des scènes de la vie
quotidienne des soldats et de la mort de masse.
23. Rechercher un ancêtre poilu
tombé au combat
• Pour débuter une recherche sur un combattant décédé au
cours du premier conflit mondial il convient de consulter la
base de données des « Morts pour la France » sur le site
Mémoire des hommes
• Elle regroupe :
– le fichier conservé par le Service historique de la Défense à
Caen (AC 40R) et
– les fiches des marins décédés pendant le conflit qui proviennent
des fonds et collections des archives centrales de la Marine à
Vincennes (MV CC8).
• Le fichier indique notamment l’unité d’affectation du soldat
et permet ainsi de compléter la recherche en consultant le
journal des marches et opérations et le cas échéant les
historiques régimentaires.
24. Les Archives des victimes des conflits
contemporains au SHD-Caen
• Le SHD conserve sur son site de Caen le fichier papier original
des « Morts pour la France » établi en vue du Livre d’or et
accessible depuis plus de dix ans déjà sous sa forme
numérique sur le site Mémoire des Hommes.
• La division des archives des victimes des conflits
contemporains (DAVCC) conserve également le fichier des
« non morts pour la France » qui complète la base de
données accessible en ligne.
• Sur les 1 390 000 français qui ont trouvé la mort pendant la
Grande Guerre tous n’ont pas obtenu la mention « Mort pour
la France ». Ces fiches sont de deux types, les mentions
refusées ou les cas non tranchés (absence de décision).
• Si la personne que vous recherchez ne se trouve pas sur le site
Mémoire des hommes il est utile d’écrire au SHD-Caen afin de
vérifier qu’il ne se trouve pas dans les dossiers des « réformés
» (AC 36N).
25. Des sources et des doublons !
@Indre1418 « Le fichier est un
document historique (imparfait
certes). Le modifier est dangereux »
@Indre1418 « on veut faire d'un
fichier incomplet, imparfait une
référence, ce pourquoi il n'est fait »
26. Des sources et des doublons !
• Certaines fiches apparaissaient en double exemplaire :
– En effet, depuis fin 2003, environ 47000 fiches ont pu être
préalablement indexées par l’équipe en charge du site, afin
notamment de permettre la recherche multicritères.
– Ainsi, ce sont environ 3,6 % des fiches, « pré indexées » au moment de
la refonte qui apparaissent deux fois, même s’il s’agit bien du même
document original.
• Par conséquent, lorsque la fiche est déjà indexée, il semble inutile
d’annoter la seconde fiche qui n’en est que le doublon numérique.
Néanmoins, et techniquement, il est tout à fait possible d’annoter
le second document, dans la mesure où cela apporte une
information complémentaire.
• Les doublons, qui faussent statistiquement le nombre réel de
fiches, sont amenés à disparaître, mais il s’agit là d’un travail sur le
long terme étant donné la quantité de documents concernés.
27. « Croiser les sources »
• Pour vos recherches généalogiques, il est
important d’avoir à l’esprit que certaines sources
sont incomplètes, voire erronées.
• Les organismes producteurs de ces documents
n’étaient pas les mêmes et surtout ne
poursuivaient pas les mêmes objectifs.
• Il n’est pas question de corriger des erreurs
historiques en complétant les archives… après
coup !
• Sauf pour ce qui est de l’indexation collaborative.
28. Jules André #Peugeot,
premier militaire français tué
en 1914… le #2août
- Certaines corrections sont
néanmoins possible dans le
cadre de l’annotation
collaborative
- Suite à des vérifications,
certaines données indiquées
dans la fiche originale se sont
avérées erronées et ont été
modifiées.
- En effet la fiche indique
« N° Matricule 588 au
Recrutement Belfort »
- Les données corrigées dans
la base ont été précisées en
commentaire : Matricule au
recrutement 558
29. Deux fiches #MPLF pour les officiers
• Pour les officiers il existe le plus souvent deux fiches #MPLF.
En effet, « un second fichier double le fichier principal »
• C’est le cas notamment pour le maréchal de France Gallieni
qui dispose d’une fiche « classement des officiers » et
d’une seconde « classement des hommes de troupes ». Les
deux images peuvent cependant être associées à une seule
« fiche détail » sur le site Mémoire des hommes.
• Il existe quelques exceptions à cette règle, comme le
lieutenant de réserve Charles Péguy, dont le centenaire du
décès le 5 septembre 1914 a été retenu au titre des
Commémorations nationales dans le cadre du cahier
spécial consacré à l’année 1914 et pour lequel on ne trouve
qu’un seul document.
30. Fiches du maréchal de France
Joseph Gallieni sur #MDH
Classement soldats Classement officiers
31. Jean Bouin #MPLF le 29-09-1914
Jean Bouin fait également partie des personnalités
qui sont commémorées en 2014 à l’occasion du
centenaire de sa mort.
Il est à noter que la recherche sur le site des #MPLF
de 14-18, ne peut se faire qu’avec les critères
« commence par » ou « exact » sur les champs
nom et/ou prénom.
Or, souvent, le prénom recherché n’est pas le
premier. Aussi pour retrouver la fiche de Jean
Bouin, il convient de taper le nom et le premier
prénom qui est Alexandre.
32. Les journaux des marches et
opérations (JMO)
Depuis le 11 novembre 2008, le site Mémoire des hommes
permet également d’accéder aux images numérisées des
journaux des marches et opérations (JMO), des carnets de
comptabilité en campagne et des journaux de bord de
toutes les unités militaires engagées durant la Première
Guerre mondiale conservés par le SHD.
Le JMO est la « boîte noire » de l’unité en campagne : « le
JMO va donc permettre au chercheur, non pas de découvrir
les faits et gestes d’un seul individu (sauf cas exceptionnel
de l’action d’éclat), mais de suivre les mouvements du
groupe, de cantonnements en combats, jour après jour ».
Pour consulter cette source, il faut bien entendu connaître le
régiment dans lequel votre ancêtre a combattu,
information essentielle qui se trouve sur la fiche
individuelle des « Morts pour le France ».
33. Les historiques régimentaires des
unités engagées dans la #1GM
Réalisés après la guerre pour
« glorifier l’action des unités »
En 1919, le grand quartier général
des armées françaises puis le
ministre de la guerre prescrivirent
aux unités et services d’établir
des historiques de campagne
1914-1918 .
Même si ils n’existent pas pour
toutes les unités… ces historiques
restent un complément
intéressant des journaux de
marches et opérations…
Ainsi que les Armées françaises dans
la Grande Guerre, qui devraient
enrichir le site Mémoire des
hommes
Historique du 8e régiment de
zouaves (1914-1918)
34. Les historiques régimentaires des
unités engagées dans la #1GM
• Il est possible d’accéder à
l’ensemble des ouvrages
numérisés par la BDIC et la
BnF à partir du moteur de
recherche globale.
• Si l’on saisit 169e régiment
d’infanterie on obtient 3
résultats : 2 JMO et 1
historique régimentaire…
NB : Il pourra être intéressant, le cas échéant de consulter également les «
journaux de tranchées » des Poilus, gazettes d’unités combattantes, qui constituent
une autre source pour l’histoire de la guerre de 1914-1918.
Grâce au travail conjoint de la BnF et de la BDIC, ces gazettes de tranchées
françaises sont partiellement disponibles sur Internet (150 titres issus des deux
établissements, pour 10 000 vues environ) .
35. Collaborer à l’indexation de la base des
« Morts pour la France »
Depuis près d’un an déjà, le
ministère de la Défense propose
aux internautes de transcrire les
données qui se trouvent sur les
fiches de la base des « Morts
pour la France » de la Première
Guerre mondiale.
Au départ et ce pour la grande
majorité des fiches, seuls quatre
champs de recherche sont
indexés exhaustivement :
1. nom,
2. prénoms,
3. date de naissance,
4. département ou pays de
naissance.
36. Pour participer à l’indexation
collaborative…
Depuis la page d’accueil du site, en cliquant sur la clé qui se
trouve à l’extrémité droite du menu principal on accède au
projet d’indexation collaborative. Il convient au préalable de
se créer un espace personnel. Pour cela, il faut une adresse
électronique et un mot de passe.
Dans un premier temps, il faut demander à participer à
l’indexation, et pour ce faire en accepter les règles.
Dès la validation accordée, vous aurez la possibilité de vous
connectez à votre espace personnel et d’annoter les
documents numérisés que vous visualiserez.
37. À propos du soldat Daulier
Mort pour la France le 1er juin 1915
Albert Adolphe Daulier était soldat de 2e classe, un grade
qui apparait dans la liste des termes les plus courants
et qu’il convient simplement de sélectionner puis de
valider.
Il était affecté au 169e régiment d’infanterie lorsqu’il a été
« tué à l’ennemi ». Le nom de l’unité est également
accessible à partir d’une liste sous la forme d’onglets
tout comme le lieu de naissance.
Sa fiche nous permet en outre de connaître son bureau
de recrutement ainsi que son numéro matricule au
recrutement qui représentent la clé d’entrée
indispensable pour reconstituer son parcours militaire.
38. classe « 1901 », matricule « 807 »
C’est grâce à ces informations ainsi qu’à son année
d’incorporation, sa classe, qu’il est ensuite possible de
consulter dans les fonds des Archives départementales
les registres matricules de recrutement.
Pour le matricule, il convient de saisir (sans espace) le
numéro présent sur la seconde ligne.
Né à « Paris » dans le 10e arrondissement, le soldat
Daulier est de la classe « 1901 », matricule « 807 »,
bureau de recrutement « Auxerre (89) » et son registre
matricule est donc à rechercher aux Archives
départementales de l’Yonne en série R.
39. Albert Daulier a été incorporé dans
l’Yonne, berceau de sa famille maternelle
Grâce au feuillet matriculaire on
retrouve ses corps
d’affectations successifs, les
localités où il a habité, ses
services et mutations
diverses…
C’est grâce au pavé, situé en bas
et à gauche, subdivisé en trois
parties (dans l’armée d’active,
dans la réserve de l’armée
d’active, dans l’armée
territoriale) qu’il est possible
de connaître le détail de ses
campagnes.
Archives départementales de
l’Yonne 1 R 660
Bien qu’il se soit engagé en 1901, le feuillet matriculaire d’Albert Daulier est
à rechercher dans la classe 1903 qui correspond à l’année de ses 20 ans.
40. 20 décembre 2012 arrêté instituant
une dérogation générale
En ce qui concerne Albert Daulier les renseignements portés
sur son feuillet matricule sont librement communicables au
regard du code du patrimoine même pour ce qui est des
mentions médicales ; ce qui n’était pas le cas pour tous les
combattants de 1914-1918 avant l’arrêté du 20 décembre
2012 instituant une dérogation générale.
En effet, par dérogation au 2° de l'article L. 213-2 du code du
patrimoine, peuvent être librement consultés, dans les
fonds d'archives publiques relatifs à la Première Guerre
mondiale, les registres matricules du recrutement militaire
des classes ayant servi durant la Première Guerre mondiale
et non encore librement communicables (classes 1912-
1921).
41. 10 octobre 2013 vers la diffusion en
ligne des archives publiques…
« GénéInfos : la voie est ouverte
pour les Poilus sur Internet ! »
Saisie par les ministères de la
Culture et de la Défense dans
la perspective des
commémorations de la
Première Guerre mondiale, la
CNIL a autorisé la mise en
ligne et l’indexation, par les
Archives départementales et
les Archives nationales
d’outre-mer, des registres
matricules du recrutement
militaire jusqu’à la classe
1921.
Mise en ligne des registres
matricules des AD de l’Yonne
42. Albert Daulier est rappelé à l’activité le 18 décembre 1914
dans le 82e régiment d’infanterie mais est finalement passé
au 169e RI le 21 mai 1915 quelques jours avant sa
disparition, le 1er juin 1915, au Bois-le-Prêtre en Meurthe-et-
Moselle.
S’il est aisé de saisir la date de décès dans trois champs
séparés 01 06 1915, pour ce qui est du lieu de décès, il
convient de saisir « Pont-à-Mousson » commune dont
dépend « Bois-le-Prêtre », terme à préciser dans le champ
lieu de décès (suite).
En ce qui concerne le département et le pays de décès, les
termes « 54 - Meurthe-et-Moselle » et « France » sont
proposés dans la liste et il suffit de les sélectionner puis de
valider.
Les communes sont à indexer aux départements actuels ; ex. :
93 - Seine-Saint-Denis, pour une commune de l'ancien
département de la Seine. L'indexation est facultative si le
département est renseigné.
43. La transcription de l’acte de décès ou
« les aléas de l’enregistrement »
Domicilié à la ferme de
l’Apostolle, commune de
« Rouilly-Sacey », l’acte de
décès du soldat Daulier a
été retranscrit dans le
département l’« Aube », le
30 novembre 1921, suite au
jugement déclaratif de
décès rendu par le tribunal
de Troyes le 17 novembre
1921.
L’acte de décès est à rechercher dans la
commune du dernier domicile du défunt
Pour ce qui est des lieu et département de transcription du décès il suffit de
sélectionner un terme dans la liste proposée et de valider le choix
44. Au revoir là-haut !
Le scandale des exhumations militaires
Lorsqu’en 1921, le décès du soldat
Daulier a été déclaré « constant »
par l’acte pris en la mairie de
Rouilly-Sacey, sa dépouille n’a pas
encore été retrouvée et il faudra
attendre cinq années
supplémentaires pour qu’il puisse
bénéficier d’une sépulture…
Si après guerre l’État se préoccupe
de ses morts afin de leur rendre
hommage, encore faut-il pouvoir
les retrouver, les identifier et les
réinhumer dans des cimetières
créés à cet effet.
Jérôme MALHACHE, « Le parcours du
combattant : Comment retrouver un ancêtre au
front ? », p. 18-20, paru dans le numéro spécial de La
Revue française de Généalogie intitulé Recherchez
vos ancêtres soldats et leur famille 1914-1918.
Prix Goncourt 2013
C’est en partie le « scandale des
exhumations militaires » qui a inspiré le
dernier prix Goncourt Au revoir là-haut
et notamment l’article de Béatrix PAU-HEYRIÈS
« Le marché des cercueils »
(1918-1924) parue en 2001 dans la
Revue historique des armées, n° 224.
45. La base « Sépultures de guerre »
Pour honorer les soldats de la Grande Guerre il
convenait en effet de leur « donner une sépulture
correcte » et perpétuelle.
Inhumé comme inconnu au cimetière du Bois-le-
Prêtre, le corps du soldat Daulier a été finalement
exhumé et identifié grâce à sa plaque matricule
avant d’être transféré au cimetière du Pétant à
Montauville le 21 juillet 1926.
C’est grâce au site Sépultures de guerre qu’il a été
possible en 2006 de retrouver le lieu
d’inhumation du soldat Daulier.
46. Nécropole nationale « Le Pétant »
Constitués dès la fin de la
#1GM au moment de la
création de ces nécropoles,
les fichiers des sépultures de
guerre comptent environ 700
000 fiches cartonnées
manuscrites partiellement
accessibles en ligne depuis
2004 (2013 660 000 noms)
Cette base a été intégrée à
Mémoire des hommes à
l’occasion de la refonte du
site.
47. « Pas besoin de chiffres pour
démontrer l’ampleur du massacre »
L’historien Antoine Prost décrit l’enjeu politique
et mémoriel du deuil des soldats morts dans
le 4e volet du JOURNAL du CENTENAIRE paru
le 13 mai 2014 en supplément du journal Le
Monde :
p. II « Le vrai enjeu, c’est le deuil, et la mémoire ».
p. III « Ce souci de nommer individuellement les
victimes de ce massacre industriel et collectif est
toujours présent ».
48. Les formes de reconnaissance sont
multiples…
Tableau d’honneur de la commune
de Saint-Sigismond (Maine-et-Loire)
Monument aux morts de la
commune de Rouilly-Sacey (Aube)
49. Le livre d’or du souvenir français
Mes ancêtres « Morts sous
l’uniforme allemand avec un
coeur français » sont à
rechercher dans Le livre d’or
du souvenir français,
Lorraine, Alsace
Luxembourg, Lorraine
Sarroise publié en 1929 afin
de rendre hommage aux
victimes de la défaite de
1871 morts au front
pendant la Grande Guerre.
AN Bibliothèque historique
(In-4°-5925 )
51. Coupe de France ou
Coupe Charles Simon
Soldat au 205e régiment
d’infanterie, Charles
Simon est mort pour la
France le 15 juin 1915 à
Écurie dans le Pas-de-
Calais, lors des combats
du Labyrinthe.
Le nom de Charles Simon
est attaché à la coupe
de France de football
depuis sa création en
1917.
52. Vers le Grand Mémorial
Autour des commémorations du Centenaire de la Grande
Guerre, tous les projets sont Grands :
– La Grande Collecte (novembre 2013 et bientôt une 2nde
édition);
– Le Grand Mémorial (lancement le 11 novembre 2014) Par
la délibération n° 2013-281 du 10 octobre 2013, la CNIL a
autorisé la constitution, à partir des bases d’indexation
départementales, d’une base nationale dont la
consultation renverra aux fichiers images des registres
matricules hébergés par les départements.
« Avant la fin du Centenaire, c'est à dire avant le 11 novembre
2018, le Grand Mémorial donnera accès à l'intégralité des registres
matricules français. Une intégration des fiches des morts pour la
France du site Mémoire des hommes est également prévue ».
GénéInfos du 9 septembre 2014
53. Les technologies numériques appliquées
à l’histoire… et à la mémoire…
En conclusion de son remarquable article sur « Le Livre
d’or de la Première Guerre mondiale: un projet sans
suite », Marie-Thérèse Chabord regrettait que « ce qui
reste du monumental projet dorm[e] à tout jamais
dans les cartons des Archives ».
Car « l’énormité de l’entreprise la condamnait dès
l’abord ».
Plus de 40 ans après la publication de ces lignes dans la
Revue historique de l'Armée, l’évolution des
technologies va permettre d’offrir enfin aux morts de la
Grande Guerre leur panthéon numérique…
54. Grâce aux « petites mains de Mémoire
des Hommes qui tricotent en silence »
Comme cela est précisé sur le site : « Le projet
d'indexation collaborative des fonds est basé sur la
gratuité, le volontariat, la motivation et l'esprit
d'entraide des internautes. En devenant volontaire,
l'internaute en accepte implicitement les principes et
s'engage à fournir le travail le plus rigoureux et le plus
précis possible ».
S’il ne fait nul doute que « nos rituels nous reflètent bien
mieux que des discours », notre collaboration à
l’indexation du site Mémoire de hommes en est un qui
contribue efficacement à commémorer les anonymes…
comme le soldat Daulier.
56. L’annotation collaborative
favorise la connaissance
Car annoter les fiches des « Morts pour la France »
permet de les faire connaître au plus grand
nombre en facilitant les recherches.
Cette annotation collaborative est d’autant plus
utile que les données du site sont exposées en
OAI-PMH permettant ainsi d’être
« moissonnées » par le portail Généalogie du
ministère de la Culture et de la Communication
ou le portail européen des archives.
57. Stefan Zweig à Romain Rolland
« Lorsque j’ai lu hier que Charles Péguy était
tombé, je n’ai senti en moi que deuil et
consternation, nulle part dans mon coeur n’était
associé à son nom le mot : ennemi ! Quel
malheur pour cet homme noble et pur ! […]
Jamais l’Europe ne saura ce qu’elle a perdu dans
ces batailles, tant il est vrai que les listes des
morts ne sont que des noms ! »
Lettre vraisemblablement datée du 6 octobre 1914
Romain Rolland et Stefan Zweig, Correspondance : 1910-1919,
éd. Jean-Yves Brancy, trad. Siegrun Barat, Paris, Albin Michel,
2014, p. 78
58. « Les listes des morts ne sont que des
noms »… qui méritent leur Panthéon
« Pour la première fois, en effet, on « nomme » les
victimes : on leur accorde ainsi une identité propre de
soldat et d’homme, c’est-à-dire qu’on affirme à la fois
la personnalisation de chaque sacrifice et la solidarité
de tous les citoyens-soldats.
Ces longues listes de noms gravées sur la pierre des
monuments portent cette dualité mémorielle
– l’identification exhaustive, individuelle et nominative de
chaque mort au combat et, parallèlement,
– une commémoration collective du conflit, via le symbole
de la liste, de l’énumération. »
Les monuments aux morts, puissant outil mémoriel après la Grande Guerre
Le Monde.fr| 22.09.2014 • Mis à jour le 26.09.2014
par Quentin JAGOREL
59. Offrir un Panthéon numérique aux
« Morts pour la France »
Certes le projet originel du Livre d'or n’a pas abouti [120 volumes
imprimés en plusieurs exemplaires, dont un devait être déposé au
Panthéon], mais la publication est bien réelle… ou plutôt virtuelle !
60. MERCI POUR VOTRE ATTENTION
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Hinweis der Redaktion
Au moment de la déclaration de la guerre il est placé dans la réserve de l’armée d’active, qui dure 11 ans depuis la loi de mars 1905. À la veille de la guerre, la loi du 7 août 1913 porte à 28 ans l’ensemble des obligations militaires.