8. En entrant dans la salle des Menus Plaisirs, le maître des
cérémonies et ses aides conduisaient les députés du
clergé, de la noblesse et du tiers état aux places qui leur
étaient destinées. La salle est majestueuse, mais fort mal
disposée pour que les douze cent députés s’y expliquent
et s’y entendent. On a élevé au fond un amphithéâtre
sur lequel est le trône.
Le roi a prononcé un discours d’environ quatre minutes.
Le discours de M. Necker a duré deux heures et demie.
Je le dis franchement, j’y ai trouvé à redire:
- Il a proposé de maintenir les impôts qu'il
conviendrait de supprimer et annoncé des
augmentations des impôts actuels.
- Il n’a pas parlé de constitution pour le royaume. Il a
dit qu’il considérait la division de la société en
ordres comme un des fondements du royaume.
- Il a affirmé que le roi aurait pu se passer de la
convocation des Etats Généraux.
D’après une lettre du député du tiers état
de Clermont, 5 mai 1789.
9.
10.
11. L'assemblée ayant délibéré a pris l'arrêté suivant, à l'unanimité des voix moins une :
Lecture faite de l'arrêté, M. le Président a demandé pour lui et pour les secrétaires à prêter le
serment les premiers, ce qu'ils ont fait à l'instant. Ensuite l'assemblée a prêté le même serment entre les
mains de M. le Président.
La prestation de serment a été suivie des cris réitérés, multipliés et universels de Vive le Roi ;
aussitôt après l'appel des bailliages, sénéchaussées, provinces et villes a été fait suivant l'ordre
alphabétique et chacun des membres en répondant à l'appel s'est approché du bureau et a signé.
12. Une des pages de signatures du serment du jeu de paume. Au total, dix députés
du clergé et six cent trente députés du tiers état ont signé.
13.
14.
15. Citoyens, il n’y a pas un moment
à perdre. J’arrive de Versailles.
Monsieur Necker est renvoyé. […]
Ce soir, tous les bataillons suisses
et allemands [qui composent la
garde royale] sortiront du Champde-Mars [à Paris] pour nous
égorger. Il ne nous reste qu’une
ressource: c’est de courir aux
armes et de prendre les cocardes
pour nous reconnaître.
Déclaration de Camille DESMOULIN au peuple
de Paris, 12 juillet 1789
16. 14 juillet 1789. 5 heures de
l’après-midi. J’attendais le
moment que le gouverneur
tint parole et fit sauter la
forteresse, mais je fus bien
étonné lorsque je vis quatre
invalides
approcher
des
ponts, les ouvrir et les baisser.
Alors la foule entra avec
précipitation,
on
nous
désarma dans l’instant, on
s’empara de nous. […] On
entra dans les appartements,
on
saccagea
tout,
on
s’empara des armes, on jeta
les papiers des archives par
les fenêtres et tout fut mis au
pillage.
Témoignage de Louis DEFLUE,
défenseur de la prison royale de
la Bastille
17. Les circonstances malheureuses où se trouve la
Noblesse, l'insurrection générale élevée de toutes
parts contre elle, les provinces […] agitées des plus
violentes convulsions, et en partie ravagées : plus de
cent cinquante châteaux incendiés, les titres
seigneuriaux recherchés avec une espèce de fureur, et
brûlés ; l'impossibilité de s'opposer au torrent de la
Révolution, les malheurs qu'entraînerait une
résistance même inutile ; la ruine du plus beau
royaume de l'Europe, en proie à l'anarchie, à la
dévastation [...] : tout nous prescrivait la conduite que
nous devions tenir ; il n'y eut qu'un mouvement
général. Le Clergé, la Noblesse se levèrent et
adoptèrent toutes les motions proposées.
[…] Les députés des provinces privilégiées, la
Bretagne, la Bourgogne, le Dauphiné, l’Artois, la
Franche-Comté, la Provence, le Languedoc […]
s’avancent tour à tour au bureau, et prononcent
solennellement, au nom de leurs provinces, la
renonciation formelle à tous droits, privilèges.
Lettre du marquis de Ferrières [député de la noblesse de Saumur,
Anjou] à son ami le chevalier de Rabreuil
18.
19.
20.
21.
22.
23.
24. La ville de Paris et tous ses
habitants seront tenus de se
soumettre sur-le-champ et sans
délai au Roi. […] Si le château
des Tuileries est attaqué, s’il est
fait la moindre violence, le
moindre outrage au Roi, à la
Reine ou à la famille royale,
alors leurs majestés de Prusse et
d’Autriche en tireront une
vengeance exemplaire et à
jamais mémorable : ils livreront
la ville de Paris à une exécution.
D’après le manifeste de Brunswick, chef
des armées prussiennes et autrichiennes,
25 juillet 1792
25.
26.
27.
28.
29. Vous n’avez point une sentence à
rendre pour ou contre un homme mais
une mesure de salut public à prendre.
(…) Louis fut roi et la république est
fondée ; la question fameuse qui vous
occupe est décidée par ces seuls mots.
Louis a été détrôné par ses
crimes […]Louis ne peut donc être
jugé ; il est déjà jugé. Il est condamné.
M. de Robespierre, discours à la Convention, 3
décembre 1792.
30.
31.
32. Avocat et député du tiers Etat,
Maximilien de Robespierre est un
acteur majeur de la Révolution.
Député à la Convention, il devient l’un
de ses chefs. Il intègre le comité de
Salut Public avant de le diriger.
Déterminé à sauver la République, il
légitime la Terreur. Son honnêteté, sa
rigueur ainsi que la fermeté de ses
convictions lui valent le surnom
d’« incorruptible ». Accusé par les
députés de la Convention de vouloir
instaurer sa dictature, il est arrêté le 9
Thermidor An II (27 juillet 1794) et
guillotiné le lendemain.
33. La révolution est une guerre de la
liberté contre ses ennemis […]. Le
gouvernement révolutionnaire doit
aux bons citoyens toute la
protection nationale, il ne doit aux
ennemis du peuple que la mort. Ces
notions suffisent pour expliquer
l'origine et la nature des lois que
nous appelons révolutionnaires.
Ceux qui les nomment injustes ou
tyranniques sont des menteurs
stupides […]. Ils ne veulent que le
retour de la tyrannie et la mort de la
patrie.
Discours de Robespierre à la Convention, 25
décembre 1793
34. La révolution est une guerre de la
liberté contre ses ennemis […]. Le
gouvernement révolutionnaire doit
aux bons citoyens toute la
protection nationale, il ne doit aux
ennemis du peuple que la mort. Ces
notions suffisent pour expliquer
l'origine et la nature des lois que
nous appelons révolutionnaires.
Ceux qui les nomment injustes ou
tyranniques sont des menteurs
stupides […]. Ils ne veulent que le
retour de la tyrannie et la mort de la
patrie.
Discours de Robespierre à la Convention, 25
décembre 1793
Art. 1. — Immédiatement après la publication du
présent décret, tous les gens suspects qui se trouvent
dans le territoire de la République et qui sont encore
en liberté seront mis en état d'arrestation.
Art. 2. — Sont réputés suspects :
Ceux qui, soit par leur conduite, soit par leurs
relations, soit par leurs propos ou leurs écrits, se sont
montrés partisans de la tyrannie et ennemis de la
liberté […].
Décret du 17 septembre 1793
35.
36.
37. Né en Corse dans une famille de petite
noblesse, Bonaparte fait des études
pour devenir officier d’artillerie. Souslieutenant à 16 ans et général à 25, il se
fait connaître en 1793 en reprenant
Toulon aux Anglais. Proche de
Robespierre, il est inquiété après sa
chute. En 1795 il dirige la répression
contre une insurrection royaliste à
Paris. Il mène ensuite de brillantes
campagnes militaires en Italie (17961797). De retour à Paris après une
expédition en Egypte, il renverse la
République par un coup d’Etat le 18
Brumaire An VII (9 novembre 1799). Il
conserve le pouvoir jusqu’en 1815.
38. Art. 39 – Le gouvernement est confié à trois
consuls. La Constitution nomme Premier consul le
citoyen Bonaparte.
Art. 41 – Le Premier consul promulgue les lois; il
nomme et révoque à volonté les membres du
Conseil d’Etat, les ministres, les ambassadeurs.
Seront supprimés tous les journaux qui insèreront
des articles contraires au respect du pacte social, à
la souveraineté du peuple et à la gloire des armées,
ou qui publieront des invectives contre les
gouvernements et les nations amies ou alliées de la
République.
Le Premier consul, 17 janvier 1800
39.
40.
41.
42.
43.
44. Tout Français jouira des droits civils.
Le mari doit protection à sa femme,
la femme obéissance à son mari.
L’enfant à tout âge doit honneur et
respect à ses parents.
Il reste sous leur autorité jusqu’à sa
majorité ou émancipation.
Le père exerce seul cette autorité
durant le mariage.
La propriété est le droit de jouir et
de disposer des biens de la manière la plus
absolue, pourvu qu’on n’en fasse pas un usage
prohibé par la loi.
45.
46. Vous êtes appelé à seconder le gouvernement. Dans
vos actes publics, soyez toujours le premier magistrat
du département, jamais l’homme de la Révolution. […]
Les idées générales doivent partir du centre. Le préfet
devient simple citoyen, quand au lieu de se borner à
exécuter les lois, il les interprète, quand il a une pensée
qui n’est pas celle du gouvernement. Ce n’est pas ainsi
que le gouvernement désire qu’on administre.
D’après deux lettres de Lucien Bonaparte, ministre de l’intérieur aux
préfets, 12 et 26 avril 1800
47.
48. Le Gouvernement de la République
française reconnaît que la religion
catholique, apostolique et romaine,
est la religion de la grande majorité
des citoyens français.
49. •
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Egalité des droits
Autorité du chef de famille
Droit de propriété garanti
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Création des lycées
Légion d’honneur
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Liberté religieuse
La catholicisme « religion de
la majorité des Français »