1. Chapitre 2 Philosophie morale et
politique - Leçon 1
Les conflits du devoir
Leçon 1: Comment penser le devoir
à l’échelle de la décision
individuelle?
La différence éthique/morale
Le problème du conflit des devoirs
Rappel de distinctions importantes
Leçon 2: la liberté
Leçon 2: la politique
2. I/ Les morales de l’hétéronomie
A/ Le raisonnement téléologique
3. 1, DIAGNOSTIC PRENATAL (DPN) ET
INTERRUPTION THERAPEUTIQUE DE GROSSESSE
*Le
diagnostic prénatal (DPN) permet de
détecter chez l’embryon ou le fœtus une
anomalie génétique grave afin de donner aux
futurs parents le choix de poursuivre ou non
la grossesse et de mieux prendre en charge
les pathologies.
Le cas : Dans le cadre d’un diagnostic prénatal
un médecin diagnostique une malformation grave
et incurable. Il évalue la situation précise puis
préconise une Interruption Thérapeutique de
Grossesse.
Selon quels arguments peut-on légitimer une telle
décision?
4. 2. INTERRUPTION DES SOINS EN RÉANIMATION :
LE PROBLEME DE L’ACHARNEMENT
THERAPEUTIQUE
Imaginons
maintenant une situation de
réanimation difficile dans laquelle les soins
paraissent relever de l’acharnement, ils sont
« futiles ». Le médecin décide de leur arrêt.
Selon quels arguments peut-on légitimer une telle
décision?
5. 3. LA PROCREATION ARTIFICIELLE
* La procréation médicalement assistée (PMA)
est régie par la loi 94-654 du 29 juillet 1994. La
PMA répond à la demande d’un couple, un
homme et une femme, en âge de procréer,
vivants, mariés ou en mesure d’apporter la
preuve d’une vie commune.
Elle n’est pas possible pour les homosexuelles,
les veuves, les femmes ménopausées.
Selon quels arguments peut-on légitimer de telles
restrictions ?
6. 1. DIAGNOSTIC PRENATAL (DPN) ET
INTERRUPTION THERAPEUTIQUE DE
GROSSESSE
2. INTERRUPTION DES SOINS EN RÉANIMATION :
LE PROBLEME DE L’ACHARNEMENT
THERAPEUTIQUE
3. LA PROCREATION ARTIFICIELLE
Dans les trois cas les décisions ou
restrictions peuvent être justifiées par
une conception éthique hétéronomique
et téléologique.
7. I/ Les morales de l’hétéronomie
B. La morale déontologique: l’exemple du
christianisme
8. L’état végétatif chronique (EVC)
Un malade est en EVC: son état est caractérisé
par l’absence de tout activité consciente
décelable. En 1986 a lieu en France l’affaire
Milhaud. Le docteur Milhaud teste des
traitements sur les personnes en EVC sans
bénéfice direct pour le malade. Il les considère
comme des « modèles humains presque
parfaits… intermédiaires entre l’homme et
l’animal ». Le Comité Consultatif National
d’Ethique interdit de telles expérimentations.
Le patient en EVC est-il encore une personne
humaine?
Qu’est-ce qui peut légitimer la décision du CCNE
9. II/ la morale de l’autonomie
(KANT)
Fondements de la métaphysique des moeurs
a. Seule la volonté peut être moralement bonne
« Ce qui fait que la volonté est telle ce ne sont pas ses œuvres
ou ses succès, ce n’est pas son aptitude à atteindre tel ou tel
but supposé, c’est seulement le vouloir »
b. La bonne action faite par devoir nous rend libre mais pas
heureux
Exemple du philanthrope qui agit par devoir et non sympathie.
c. La loi morale, l’impératif catégorique (voir document)
La morale de KANT est non-conséquentialiste
(texte de Weber p. 559) éthique de la
conviction/éthique de la responsabilité.
10. Exemples d’actions toujours
immorales
Le mensonge
Le médecin peut-il mentir à un patient pour son bien?
Le mensonge est immoral dans tous les cas, seule la vérité
est moralement acceptable. Le médecin étasunien n’a pas le
droit de mentir ou cacher la vérité à un patient quelque soit la
gravité de son état.
Le suicide
L’universalisation de cette maxime entre en contradiction
avec la vie même.
L’usage d’autrui comme un moyen et non une fin
Inviolabilité du corps humain: interdiction de sa
commercialisation, de sa location, pas de mère porteuse en
France.
principe
d’autonomie
interdit
les
expérimentations sans le consentement libre du sujet
(il justifie donc l’impossibilité des expérimentations sur
les personnes en EVC).
Le
11. « Être bienfaisant quand on le peut est un devoir, et il y
a des âmes qui sont si disposées à la sympathie que
même sans autre motif relevant de la vanité ou de
l’intérêt, elles trouvent une satisfaction intérieure à
répandre la joie autour d’elles. (…) Je soutiens que
dans un tel cas, une action de ce genre et conforme au
devoir (…) n’a pourtant aucune véritable valeur
morale, mais qu’elle va de pair avec d’autres
inclinations. (…)
Supposons que l’esprit d’un philanthrope soit assombri
par cette affliction personnelle qui éteint toute
sympathie pour le destin d’autrui (…) qu’il s’arrache
pourtant à cette insensibilité mortelle et qu’il mène à
bien son action en dehors de toute inclination,
exclusivement par devoir: dans ce cas uniquement
cette action possède sa valeur morale véritable. »
Fondements de la métaphysique des mœurs (1785)
12. Le problème de l’éthique de la
conviction
Vassili Grossman, Vie et destin
Ikonnikof, enfermé dans un camp, refuse, au prix de
sa vie, de participer à la construction de nouvelles
chambres à gaz. Avant son exécution il laisse ces
notes à un compagnon:
« J’ai vu des villages entier mourant de faim, j’ai vu,
en Sibérie, des enfants de paysans déportés
mourant dans la neige, j’ai vu les convois qui
emmenaient en Sibérie des centaines et des milliers
de gens de Moscou, de Leningrad, de toutes les
villes de la Russie, des gens dont on avait dit qu’ils
étaient des ennemis de la grande et lumineuse idée
du bien social. Cette grande et belle idée tuait sans
pitié les uns, brisait la vie des autres, elle séparait
les femmes et les maris, elle arrachait les pères à
14. John-Stuart Mill, L’Utilitarisme.
« Souvent les hommes, par faiblesse de caractère,
font l’élection du bien le plus proche, quoiqu’ils
sachent qu’il est le moins précieux ; et cela, aussi
bien lorsqu’il faut choisir entre deux plaisirs du
corps qu’entre un plaisir du corps et un plaisir de
l’esprit. Ils recherchent les plaisirs faciles des sens
au détriment de leur santé, quoiqu’ils se rendent
parfaitement compte que la santé est un bien le
plus grand ».
15. Applications bioéthiques de
l’utilitarisme
DPN: un bien global maximum est recherché,
englobant celui de l’enfant, de la collectivité, des
parents, des proches etc.
Pour évaluer la licéité d’une expérience sur
l’homme on fait un calcul coût/bénéfices ou
risques/
bénéfices.
Si
le
risque
est
disproportionné
relativement
au
bénéfice
l’expérimentation est interdite, même si des
cobayes étaient prêts à s’y prêter. Mais un mal
(les désagréments d’un traitement expérimental)
est moralement justifié s’il y a un bénéfice direct
(bien collectif futur).