Gestion Durable des Forets en Afrique CentraleCIFOR-ICRAF
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A Tougiani & A Oumarou: Bilan et dynamique de gestion et d'exploitation des ressources forestières dans la commune rurale de Torodi, Niger
1. Bilan et dynamique de gestion et
d’exploitation des ressources
forestières dans la commune rurale de
Torodi, Niger
Abasse Tougiani et Amadou Oumarou
2. Plan de Présentation
• Rappel historique sur la gestion et
l’exploitation forestière dans la Commune;
• Méthodologie
• Résultats et Discussion
• Conclusion et recommandations
3. Rappel historique sur la gestion et l’exploitation
forestière dans la Commune
• Modes de gestion des ressources naturelles fondés sur des règles,
tabous et interdits sociaux avec lesquelles elles arrivaient à vivre en
harmonie avec leur milieu;
• rupture avec les anciennes pratiques est survenue à la période
coloniale: texte de base de la législation forestière coloniale fut le
décret du 4 juillet 1935 fixant le régime forestier en AOF, domaine
forestier comme constitué par: les forêts de différents régimes,
c’est-à-dire les terrains dont les fruits exclusifs ou principaux
rentrent dans la catégorie des produits forestiers et ne constituent
pas de produits agricoles ;
les périmètres de restauration où, la mise en réserve ou en
régénération s’impose
4. Rappel historique sur l’exploitation forestière
dans la Commune(suite)
• A partir de 1974: Gestion des ressources basées sur la Loi 74-7 du
4 mars 1974 fixant le régime forestier, héritée de la loi coloniale;
Gestion coercitive des forêts; monopole d’exploitation du bois aux
commerçants transporteurs qui effectuaient des ponctions sur les
ressources forestières à partir des permis délivrés par
l’administration forestière;
5. Rappel historique sur l’exploitation forestière dans la
Commune(suite)
• Echec de la gestion par les coopératives forestières,
• Adoption en 1988 de la stratégie énergie domestique par le gouvernement
de la république du Niger appuyé par les bailleurs;
• Adoption de l’Ordonnance 92-037 du 21 août 1992 portant organisation de
la commercialisation et du transport du bois dans les grandes
agglomérations et la fiscalité qui lui est applicable : légitimité de gestion
des ressources forestières par les Structures Locales de Gestion;
introduction du concept de marché rural à la place des coopératives
(Marché Rural Orienté et Marché Rural Contrôlé);
• loi N° 2002-012 du 11 juin 2002 déterminant les principes de la libre
administration de régions, départements et communes ;
• loi N° 2002-013 du 11 juin 2002 portant transfert de compétences aux
régions, départements et communes;
• loi 2002-014 du 11 juin 2002 fixant le nom de leur chef lieu;
6. Rappel historique sur l’exploitation forestière
dans la Commune(suite)
• Adoption de loi N° 2004-040 portant régime Forestier au Niger qui
– accorde aux collectivités territoriales une place centrale dans la gestion
du patrimoine forestier national;
– crée un patrimoine forestier des collectivités territoriales.
• 2007 : démarrage du Projet de Gestion Forestière Communale et
Communautaire sur financement de l’UE dans la Commune de
Torodi,
– accompagner la gestion des ressources forestières dans le nouveau
contexte de décentralisation suivant une approche schéma
d’aménagement à l’échelle de la commune.
7. Méthodologie
• Établissement d’un état des lieux de l’exploitation
forestière de la Commune
- Collecte de données secondaires(acquis scientifiques et
techniques, textes de loi et les statistiques forestières)
– diagnostic sur l’exploitation des ressources forestières
1. Enquête sur le flux de commercialisation(trafic bois)
2. Enquêtes sur le mode de fonctionnement des marchés ruraux
de bois-energie et de structures locales de gestion
3. Enquête au niveau des Commerçants transporteurs de bois -
énergie
4. Enquête sur l’exploitation des produits forestiers non ligneux;
- Cartographie et évaluation des ressources forestières,
8. Méthodologie(suite)
– Echantillonnage
72 villages dont 62 dotés d’un marché rural de bois et
62 structures de gestion des marchés ruraux. ,
fonctionnel ou non,
dix (10) autres villages situés hors de la zone
d’exploitation des marchés ruraux;
- Evaluation de la ressource:
9. Méthodologie(suite)
Objectifs d’enquête:
,
Evaluer les actions en matière de gestion forestière,
Caractériser les modes d’exploitation de la ressource,
Evaluer le niveau d’organisation de la SLG sur la base de critères de
qualité,
Quels sont les volumes de bois exploités, comment et avec quelles
conséquences en termes d’évolution des ressources forestières,
Quelle est la contribution des marchés ruraux de bois - énergie au
développement socio-économique de la zone,
Quels sont les produits forestiers ligneux et non ligneux actuellement
exploités dans la commune et quelle est leur importance sociale et
économique relative dans l’économie villageoise,
10. Résultats
• Localisation et Zonage de la Commune rurale de Torodi
Quatre zones écologiques peuvent schématiquement être
distinguées en fonction de leurs conditions
géomorphologiques naturelles, du potentiel forestier et
des caractéristiques socio-économiques
zones écologiques de la
Commune Rurale de Torodi localisation de la Commune
Rurale de Torodi
11. Evolution des ressources des terroirs depuis 10 ans
Forte Non
Ressources Amélioration Dégradation dégradation Stabilité déterminé Total
Disponibilité en terres de culture 7 15 26 24 72
Fertilité en terres de bas fonds 12 24 17 16 3 72
Fertilité des autres terres de culture 13 28 10 21 72
Ressources en eau pour les ménages 15 20 15 22 72
Ressources en eau pour les animaux 10 26 18 18 72
Ressources en eau pour l'irrigation 6 13 38 12 3 72
Ressources fourragères 12 28 15 16 1 72
Ressources en bois de feu 22 24 9 16 1 72
Ressources en bois de serice 20 23 13 16 72
Production gomme arabique 14 30 18 8 2 72
Présence d'animaux sauvages 1 13 51 3 4 72
Produits de cueillette
A.senegal(Gomme), A.
digitata(feuilles et pain de singe, V.
paradoxa(fruits,beurre) 2 12 14 5 39 72
Source: Enquête Villages – Gesforcom - juillet 2007
tendance générale est la dégradation des ressources localisée. Si la
ressource se dégrade, qu’en est il réellement?
12. Flux de bois-énergie
• Evaluation du flux de bois
Zone agro Quantité de
Flux de bois écologique bois (stère) Pourcentage
Digbari 66 085 22%
En fonction
Goroubi 37 059 12%
de la zone
agro Gourma 174 197 59%
écologique Sirba 20 250 7%
Total 297 590 100%
Bicycle 527 0%
Charrette 18 224 6%
En fonction Particulier 2 809 1%
du moyen de
transport Transport en
commun 3 155 1%
Camion 272 874 92%
Total 297 590 100%
En fonction Incontrôlée 56514 19%
du type Contrôlée 66447 22%
d'exploitation
Orientée 174629 59%
800 stères sont en moyenne transportés par
Total 297 590 100%
Saison sèche
jour de Torodi vers Niamey,
chaude 84 579 28% 25 camions par jour en saison sèche;
En fonction
des saisons
Saison des 10 camions par jour en saison des pluies de
pluies 96 523 32% Torodi vers Niamey;
Saison sèche Quantité de bois exportée: 300 000 stères
froide 116 488 39%
Total 297 590 100% soit 20% de la consommation de Niamey
.
13. Rapports entre les flux de bois et la production annuelle exploitable (quota
renouvelable)
• Rapport entre les flux de bois et les quotas
Zone agro flux de bois quota Bilan % 68% des quotas sont seulement
extraites. Par contre l’exploitation,
écologique (stère) (stère/ans) (stère) quota/flux) mal régulée, est très inégalement
répartie dans l’espace communal.
Digbari 66 085 33 904 -32 181 195% Des zones comme le Gourma et le
Goroubi 37 059 62 705 25 646 59% Digbari sont respectivement à 104 et
195% de leur quotas alors que la
Gourma 174 197 167 295 -6 902 104% Sirba potentiellement boisée n’en est
qu’à 12%.
Sirba 20 250 172 016 151 766 12%
Total 297 590 435 920 138 330 68%
Sources:Enquête flux et inventaires forestiers GESFORCOM 2007
14. Fonctionnement des marchés ruraux
• 5% seulement des marchés ruraux respectent les
normes d’exploitation;
– Assiettes de coupe(hauteur, diamètre, quotas,
espèces, parcellaire,).
• accroissement des défrichements agricoles des
blocs forestiers;
• Il y a assurément un disfonctionnement du dispositif
du contrôle forestier tant au niveau des marchés
ruraux, que sur les axes routiers
15. Gestion des marchés ruraux
Appréciation de la population sur la
gestion de la SLG
Villages Répartition des villages concernés par zone
Appréciation de la SLG
Nombre Fréquence Digbari Goroubi Gourma Sirba Total
Très satisfaisante 19 26 % 2 16 1 19
Assez satisfaisante 19 26 % 1 2 14 2 19
Peu satisfaisante 10 14 % 1 4 5 10
Pas du tout satisfaisante 11 16 % 2 4 5 11
Non déterminée 13 18 % 2 3 4 4 13
Total 72 100 % 5 8 42 17 72
Source: Enquête Villages – Gesforcom - juillet 2007
52% villages (38) apprécient assez bien voire très bien;
Tandis que plus de 29% trouvent que la gestion est peu
satisfaisante voire pas du tout satisfaisante
16. Point de vue des villageois sur les marchés ruraux
Principaux effets positifs Principaux effets négatifs Suggestions des villages
• Forte diminution de l’exode • Diminution des ressources • Réorganiser la SLG (élections)
• Réduction de la pauvreté forestières et du potentiel • Former les membres de la SLG
• Amélioration de la sécurité gommier (50% des villages) • Aménager les pistes (Sirba)
alimentaire • Moins bonne régénération de • Transformer le MRO en MRC
• Augmentation du nombre de la forêt et régression de • Doter le MR en charrettes
mariages l’espèce Combretum nigricans
• Eviter la mévente du bois
• Diminution des ressources (Sirba)
pastorales
• Instaurer la concertation
communale,
• etc.
« Le marché rural a apporté de la richesse et freiner
l’exode. Autrefois, c’est le père qui mariait ses fils.
Maintenant ce sont les jeunes qui se marient avec l’argent
du bois »
17. Premières actions soc économiques réalisées sur
fonds SLG
Réalisations socio-économiques Nombre MR Fréquence
Domaine sanitaire 14 22 %
Alimentation en eau 14 22 %
Actions sociales, humanitaires et crédits 9 15 %
Domaine alimentaire 6 10 %
Domaine éducatif 6 10 %
Domaine religieux 5 8%
Aménagement des pistes 1 2%
Non déterminée 7 11 %
Total 62 100 %
Source: Enquête SLG – Gesforcom - juillet 2007
18. Chiffre d’affaires de la filière bois-énergie à l’échelle
communale
6% 2% 2%
2% Trésor Public
3%
Fonds forestier de la collectivité
5% Autres fonds de la collectivité
Fonds forestier du village
Caisse villageoise
80% Ristourne au gestionnaire de la SLG
Chiffres d'affaires des exploitants de bois
En 2007 le chiffre d’affaire des recettes hors
taxe est de 500 Millions, les taxes sont
évaluées à 50 milllions
19. gestion des Structures Locales de Gestion (SLG)
• Gestion peu démocratique des SLG (accaparées par un
groupe de personnes influentes),
• Marginalisation des femmes, quasiment absentes de la
gestion des SLG,
• Contrôle difficile de l’activité des bûcherons par les SLG
et/ou par les villageois, ce qui devient une source de
conflits dans les villages.
20. Relations entre les marchés ruraux et les
autres acteurs
• Déficit de communication entre SLG et villages, souvent mal ou pas
informés des activités du marché rural,
• Existence de conflits autour des ressources ligneuse, pastorale,
foncière etc.,
• Relations difficiles entre les marchés ruraux, la Commune et les
agents forestiers
21. Exploitation des principaux produits forestiers ligneux et non
ligneux
• Importance socio-
économique des
formations forestières
Bois représente 61% des
produits forestiers
exploités pour la vente
dans les villages;
une diversité de
produits forestiers non
ligneux : la gomme, les
fruits et/ou feuilles des
espèces suivantes :
Adansonia digitata,
Cassia tora, Vitellaria
paradoxa, Boscia
senegalensis,
Diospyros mespiformis,
Tamarindus indica.
22. Exploitation des principaux produits forestiers
ligneux et non ligneux(suite)
V g
illa e R p rtitio d sv g sp rzo ea roé o g u
é a n e illa e a n g c lo iq e
P d itsfo s rs1 N mre %
ro u re tie ob D b ri G ro b G u a S a T ta
ig a o u i o rm irb ol
B is
o 43 61 4 5 19 15 43
Gm e
om 16 22 16 16
A e so iad ita
d n n ig ta 4 6 2 2 4
C ssiato
a ra 3 4 1 2 3
V lla p
ite ria 3 4 3 3
B scias
o 1 1 1 1
D sp ro m
io y s 1 1 1 1
T mrin u in ica
a a ds d 1 1 1 1
T ta
ol 72 10
0 5 8 42 17 72
Source: Enquêtes Villages-Gesforcom-juillet 2007
La gomme et les feuilles de baobab sont les deux premiers produits
non ligneux exploités dans les villages
23. Femmes et enfants, premiers bénéficiaires des
PFNL
La gomme est le premier produit cueilli
par les femmes dans 60% des
villages;
les feuilles de baobab dans 24% des
villages;
Ces proportions sont respectivement
de 47% et 11% pour les enfants .
24. Cartographie et évaluation des ressources
Réalisation analyses spatiales à partir des cartes d’occupation,
structurées autour des ensembles:
• zones forestières comprenant : les galeries
forestières, les savanes, les fourrés (brousse
tigrée et diffuse) ;
• zones de culture (cultures pluviales continues,
cultures pluviales sous parc arboré, les
jachères).
• terrains marginaux et établissements humains :
plateaux dénudés et terrains rocheux, les talus
dégradés et escarpements, les glacis érodés ou
encroûtés, les villages et chef lieu de commune
25. Cartographie et évaluation des ressources
Inventaires forestiers:
• Relevé de l’effectif des tiges exploitables des 3 Combrétacées (GS, CM et
CN);
• Tarifs de cubage "peuplement" utilisés pour l'estimation du volume de bois
exploitable différents en fonction des faciès rencontrés (F1 = brousse
structurée linéaire (tigrée), F2 = brousse à niveau d’organisation structurale
mixte, F3 =brousse diffuse
volume de bois sur pied à l’échelle de la commune est de 8 281 845 stères.
La production annuelle (752 895 stères) est d’environ 9% du volume sur
pied. Le volume annuel exploitable et renouvelable (quota) est l’ordre de
435 919 stères soit 20% de la consommation annuelle de Niamey centre
d’approvisionnement.
• Le Gourma et la Sirba concentrent avec une part égale 77% du volume de
bois exploitable dans la commune
26. Conclusion et recommandations
• Actualisation/ transformation des marchés ruraux de bois;
• Modulation/régulation de la vente du bois en fonction des zones et des
saisons;
• Amélioration du système de suivi statistique des recettes et
productions forestières;
• Redynamisation des SLG et fédérations;
• Installation, dynamisation des commissions foncières;
• Appui à la filière gomme de Combretum nigricans;
• Mise en place de comptoirs de gomme
• Mise en place d’un système de suivi et contrôle décentralisés de
l’exploitation du bois