2. « La poésie, c’est beaucoup plus qu’une forme littéraire, c’est la traduction ennoblie de nos émotions, de nos rêves, de nos peines, de nos désirs ». Jeanne BOURIN
26. Elle entra.sa lanterne écl…. le de…. Du noir logis mu.. au bord des flots grondants L’eau tombait du plafond comme des trous d’un crible. Au fond était couchée une forme terrible ; Une femme im…… et renversée, ayant Les pieds nus, le regard ob…., l’air effrayant; Un cadavre; autrefois, mère joyeuse et forte; Le sp….. échevelé de la misère morte; Ce qui reste du pauvre après un long combat. Elle laissait parmi la paille du gr…. , Son bras livide et froid, sa main déjà verte Pendre, et l’horreur sortait de cette bouche ouverte D’où l’âme en s’enfuyant, sin….. , avait jeté Ce grand cri de la mort qu’entend l’éternité !
27. Près du lit où gisait la mère de famille Deux tout petits enfants, le garçon et la fille Dans le même ber…. souriaient endormis. La mère, se sentant mourir, leur avait mis Sa mante sur les pieds et sur le corps sa robe Afin que, dans cette ombre où la mort nous dér… Ils ne sentissent plus la tiédeur qui décroît, Et pour qu’ils eussent chaud pendant qu’elle aurait froid.
29. Oh! Combien de marins, combien de ca…….. Qui sont partis jo…. pour des courses lointaines, Dans ce morne horizon se sont évanouis ! Combien ont disparu, dure et triste fortune ! Dans une mer sans fond, par une nuit sans l… , Sous l’av….. océan à jamais enfouis ! Combien de pa….. morts avec leurs équipages ! L’ouragan de leur vie a pris toutes les pages Et d’un souffle il a tout dis….. sur les flots ! Nul ne sera leur fin dans l’a…. plongée. Chaque vague en passant d’un butin s’est chargée : L’une a saisi l’esquif, l’autre les ma……!
30. Nul ne sait votre sort, pauvres têtes perdues ! Vous roulez à travers les so….. étendues, Heurtant de vos fronts morts des écueils inconnus. Oh ! Que de vieux parents , qui n’avaient plus qu’un rêve, Sont morts en attendant tous les jours, sur la gr… , Ceux qui ne sont pas revenus.
32. Lorsque avec ses enfants vê… de peaux de bêtes, Ech…. . , livide au milieu des tempêtes, Caïn se fut enfui de devant Jé…. , Comme le soir tombait, l’homme som… arriva Au bas d’une montagne en une grande plaine; Sa femme fat….. et ses fils hors d’haleine Lui dirent : « Couchons-nous sur la terre, et dormons. » Caïn, ne dormant pas, songeait au pied des monts Ayant levé la tête, au fond des cieux funèbres, Il vit un œil, tout grand ouvert dans les ténèbres, Et qui le regardait dans l’ombre fixement. « Je suis trop près », dit-il avec un tremblement. Il réveilla ses fils dormant, sa femme lasse, Et se remit à fuir sinistre dans l’espace. Il marcha trente jours, il marcha trente nuits.
33. Il allait, muet, pâle et frém…… aux bruits, Furtif, sans regarder derrière lui, sans tr… , Sans repos, sans sommeil; il atteignit la grève Des mers dans le pays qui fut depuis Assur. « Arrêtons-nous, dit-il, car cet asile est sûr. Restons-y. Nous avons du monde atteint les bor… ». Et, comme il s’asseyait, il vit dans les cieux mo…. L’œil à la même place au fond de l’horizon. Alors il tres…… en proie au noir frisson.
35. Pour un faire un poème: Prenez un journal : Prenez des ciseaux Choisissez dans ce journal Un article ayant la longueur Que vous comptez Donner à votre poème Découpez l’article: Découpez ensuite avec soin Chacun des mots qui forment Cet article et mettez les dans un sac
36. Agitez doucement : Sortez ensuite chaque coupure L’une après l’autre dans l’ordre où elles ont quitté le sac Copiez consciencieusement : Le poème vous ressemblera et vous voilà écrivain Infiniment original et d’une sensibilité charmante, Encore qu’incomprise du vulgaire. Tristan Tzara ( Sept manifestes dada)
37. En chacun de nous sommeille un poète Les petites « tribus » de mots ci-dessous proviennent chacune de textes poétiques de Victor Hugo qui ont été découpés. Les fragments dont vous disposez vont vous permettre de composer des poèmes originaux, selon toute vraisemblance, différents entre eux et du modèle original. 1 le jour – L’été, – couverte- lorsque- de fleurs- a fui, - de fleurs – couverte- au loin – enivrant; - verse - La plaine - un parfum - entr’ouverte , - Les yeux – l’oreille- fermés, - aux rumeurs- On – demi- qu’à- ne dort- transparent. – sommeil – d’un - 2 La haute- veillent- où quelques- cheminée- flammes – sombre- Rougit- le plafond- sur le lit- et le front- prie - Une femme- et songe- à genoux - et pâlit . – C’est la mère . – seule- Elle est – Au ciel, - Et dehors,- aux rocs,- à la nuit ,- d’écume, - aux vents,- à la brume,- blanc- jette – son noir- océan- Le sinistre – sanglot.