Extrait de mvett exil de mekui mengômô ondo illustré ce2 b 2015 2016
1. EXTRAIT DE MVETT-II
Exil de Mekui-Mengômô-Ondo
Stéphane ALIMA et les élèves de CE2B
Illustré par les élèves de CE2B et Dieudonné FOKOU
ECOLE PRIMAIRE FUSTEL DE COULANGES
BP 1196 YAOUNDE (Cameroun)
Tél : (237) 22 22 16 02/22 96 15 44/950.40.49
Mail : ecole@fustel-yaounde.net
2. Ondo Mbaétait un chef. Un chef incontesté, un chef pas
comme n’importe quel chef. Ondo Mba était le chef d’un des
villages Ekang. Et les Ekang n’étaient pas n’importe qui.
Quel digne Ekang, à sa naissance, ne laissa s’échapper de
l’antre de ses dents le :
« Que la mort me tue, si elle en est capable ! » ?
C’était en guise de renaissance, le blason célébrant leur
immortalité. Oui, les Ekang étaient des Immortels. Ils habitaient
une agglomération de douze villages avec au milieu un treizième :
OVENG. Oveng, chef-lieu de tous les villages des immortels.
L’incontesté Ondo Mba avait un fils : Mekui-Mengômô-Ondo,
l’intrépide. Mekui-Mengômô était fort et vaillant. Il s’illustrait au
combat par la fébrilité de ses crocs en jambes, l’agilité de ses
déplacements et la fougue de son audace. Comme Mekui-
Mengômô, l’intrépide fils d’Ondo Mba fut en âge de se marier,
il demanda à son père « Quand vais-je me marier ? »
Son père, l’incontesté Ondo Mba, lui dit : « Que je disparaisse et vois les
morts ! Si tu oses encore me poser une telle question, je te coupe la
tête ou bien je te bannis ! Un fils Ekang ne demande jamais à son père
« quand vais-je me marier? » » .
Mekui-Mengômô resta ainsi, assis et immobile, six jours et six nuits durant.
Quand, du lit de l’horizon, le septième jour son grand œil luminescent, il
revint à son père : « quand vais-je me marier? ».
« TÔ !» gronda Ondo-Mba.
Un orage ébranla neuf fois le ciel. Soudain la cour fut plongée
dans d’épaisses ténèbres. Ondo Mba, l’incontesté sonna son cor
et le ciel redevint clair.il mit le vêtement qui couvre le haut du
corps, le vêtement qui couvre le bas du corps. Il revêtit son
armure, coiffa sa tête d’un casque de fer et enfila ses chaussures.
Ondo Mba planta en terre l’orteil annonciateur d’hostilité, s’éleva
dans le ciel et aussi rapide que la vitesse de la lumière décrivant
la courbe de l’éclair, il parvint chez Akoma Mba.
3. AkomaMba, le Chef suprême d’Oveng ;
Oveng, chef-lieu de tous les villages des immortels.
AkomaMba dont le secret n’a pas de secret.
AkomaMba qui a entouré la vie d’une toile inaccessible à
la mort.
Akoma Mba à la connaissance profonde.
Ondo Mba vociféra : « par la tombe de nos morts ! Je te prie de faire
prisonnier l’enfant qu’on appelle Mekui-Mengômô. Tranche-lui la tête ou
bien exile-le ».
Après la requête d’Ondo Mba, Akoma Mba fit venir Abé Mam.
D’Abé Mam, qui pouvait dire une simple blague sans risquer d’avoir son
caquet rabattu ? Qui pouvait quoi contre Abé Mam ?
Abé Mam ne connaissait ni pitié, ni remords. On l’avait
surnommé, Abé Mam au cœur de pierre. C’est à
cet Abé Mam qu’Akoma Mba intima l’ordre de ramener
dare-dare Mekui-Mengômô dans son palais. Abé Mam
acquiesça par un salut guerrier digne d’un officier
supérieur. Muni de son javelot qui crache le feu, le
jeune messager s’éleva au ciel et parvint ainsi au village
d’Ondo Mba ; il trouva Mekui-Mengômô devant la cour tenant en main une
grande épée.
Abé Mam lui dit : « tu n’as pas le temps de faire tes adieux, Akoma Mba,
notre vénéré Roi, t’attend au sommet de la montagne. »
Tous deux s’élevèrent dans les airs et déjà se prosternèrent devant Akoma
Mba.
4. Akoma Mba fit battre le tam-tam Olong meki me boro (symphonie du sang
des hommes), pour convoquer ses onze frères dans son palais à Oveng,
chef-lieu d’ENGONG ZOK MEBEGUE ME MBA
Tombant comme une pluie de grêle, les onze frères d’Akoma Mba se
déversèrent à Oveng dans l’ordre suivant :
MfoulouEngouang,
BengonoEbé,
BekaB’Oyono,
AvoungZok,
EngouangMba,
Medza M’Otougou,
OtoungaMba,
MendangEndong,
Angon Endong,
AnyengNdong,
Ondo Biyang.
AkomaMba, le monarque suprême fit sortir la parole de sa bouche :
« Les Ekang sont-ils présents ?
« HI » explosèrent les douze chefs en chœur.
Akoma Mba reprit :
- Ondo Mba est-il présent ?
- Extrêmement présent ! répondit le père de Mekui-Mengômô
Akoma Mba reprit :
- Tu me demandes d’exiler ou de trancher la tête de ton fils ici présent,
dis au peuple Ekang pour quel motif tu me demandes cela ;
Ondo Mba dit
- Du temps où nos aïeux ont abandonné l’une après l’autre les célestes
contrées, a-t-on jamais entendu un fils Ekang demander à son père
« quand vas-tu me marier ? Mekui-Mengômô n’est pas un homme.
Un homme ne demande jamais à son père « quand vais-je me
marier ?», il se marie !!!! Akoma Mba, bannis cette honte d’Engong
Zok, qu’il ne soit plus une femme parmi les hommes ! »
Les frères d’Akoma décidèrent unanimement d’exiler Mekui-Mengômô au
lieu de lui trancher la tête.
5. Mais la question du lieu de l’exil se posa et Akoma Mba fit venir Nnômô
Ngang, la vieille magie pour décider du lieu de l’exil en accord avec les
aïeux.
Nnômô Ngang au miroir magique ;
NnômôNgang qui connaît toute chose ;
NnômôNgang qui vit la naissance de l’univers, des
dieux et de tous les Ekang ;
NnômôNgangpour qui
le passé et le futur se réduisent au seul présent.
Akoma Mba lui dit : « Mekui-Mengômô doit être exilé ; tu connais tous
les hommes les plus redoutables, les lieux et domaines les plus obscurs,
dis-moi où dois-je l’exiler? ».
Le vieux sage roula entre pouce et index, le bout gauche de sa moustache.
Il roula entre pouce et index le bout droit de sa moustache. Il tira sa barbe,
se farfouilla les narines et vit une route qui menait hors d’Engong. La route
donnait sur un grand fleuve : Njôm-Nana-Ebutu-Mevôm. (Njôm génitrice
des neuf lieux)
Le regard de Nnômô Ngang sillonna villages, forêts et savanes, gravit les
montagnes, parcourut plaines et vallées et s’arrêta net sur un village Okü.
Le village Bengonbô chez Efeng-Ndong, l’homme bleu. Nnômô Ngang
souffla sur le miroir : les oracles étaient affirmatifs.
Le vieux sage dit : « Envoyez Mekui- Mengômô en
exil au pays des Hommes bleus chez Efeng-Ndong,
l’Homme d’Okü »
Ainsi fut exilé Mekui-Mengômô-Ondo à Okü, hors
d’Engong au pays des Hommes bleus chez Efeng-Ndong
de la descendance d’Etoura Ndong.
6. Pour le punir, Efeng-NDONG le jeta prisonnier à Okü.
Pendant plusieurs années, il a du, avec les prisonniers Okü,
construire des routes. Comme Mekui-Mengômô était fort et vaillant,
avec des pouvoirs surhumains, il pouvait défricher sur des kilomètres
avec son bras droit, puis son bras gauche. Il a travaillé des jours et
des nuits. Grâce à lui, les autres esclaves eurent à manger. Lui,
recevait un fût de plantains et une bassine de poulets.….
Après tant d’années de travail, Mekui-Mengômô demanda une
récompense au Chef.
Efeng Ndong lui dit :
« Tu n’es qu’un prisonnier, et les prisonniers n’ont pas
de récompense ! »
Alors, la nuit qui suivit, Mekui-Mengômô captura Femini
Ndong,la femme du chefOkü. Il rentra facilement à
Oveng, chef lieu de tous les villages des Ekang et
annonça la bonne nouvelle à son père Ondo Mba.
Et c’est là que la guerre commença…….
Extrait de Mvett pot-pourri de « MONEBLUM » de Samuel Martin Eno
Belinga et de « l’Epique des Héroïques » de Martin Ambara
raconté par François ALIMA conteur camerounais
narré par les élèves de CE2B de Mme VINCENT Hélène Ecole Fustel de
COULANGES Yaoundé
Illustré par les élèves de CE2B en référence et avec le sculpteur sur métal
camerounais Dieudonné FOKOU
Année 2015/2016