Hénin de Cuvillers a écrit deux ouvrages qu’on peut considérer comme des socles pour l’imaginationnisme : « Le magnétisme éclairé » paru en 1820 et « Le magnétisme animal retrouvé dans l’antiquité » paru en 1821. Le premier livre se veut d’abord une introduction à la revue périodique de la Société du magnétisme animal, « Annales du magnétisme animal ».
Dr MEHRI TURKI IMEN - Traitement du double menton : Une nouvelle technique tu...
Le traitement de la douleur par l'hypnose
1.
2. Le traitement de la douleur dans la
perspective historique de l'hypnose
et de son précurseur Étienne-Félix
Hénin de Cuvillers
Hypnose et Douleur
4 mai 2016
Emergences
3.
4. Présentation
• Qui était Hénin de Cuvillers
• déclin du magnétisme
• réflexion rationnelle (ou préscientifique)
• conceptualise comme la phantasiexousie, du
grec « phantasia », imagination, et «exousia »,
puissance.
5.
6. Le Baron Hénin de Cuvillers, précurseur et inventeur de l’hypnose
À l’époque où vivait Hénin de Cuvillers, la médecine était limitée et peu développée. Il y
avait beaucoup de « magnétiseur » comme Franz Anton Mesmer. Ces derniers disaient
croire à un fluide magnétique universel qui régissait toute forme de vie. En utilisant des
subterfuges de charlatan. Ils produisaient de l’électricité statique, des aimants,
s’inspiraient des recherches de Galvani sur l’électricité ou encore de la bouteille de Leyde
en fabriquant des condensateurs pour impressionner leurs clients. Au nom de la science,
Hénin de Cuvillers s’était donné pour mission de dénoncer les duperies des magnétistes
charlatans. Ces derniers cherchaient souvent à faire croire à l’existence de ce fluide
magnétique universel dans le but de manipuler et contrôler les personnes crédules
pouvant se laisser duper, leurrer, abuser. En tant qu’Imaginationniste, il cherchait à se
distancer de ces « croyance et supercherie ». Il voulait faire fondre le « magnétisme » au
creuset du rationalisme pour en séparer les corps terreux de la superstition et en
recueillir les composantes pures, comme la suggestion et l’imagination. Rappelons-nous
que la théorie du « magnétisme animal » fut condamnée par l’Académie des sciences dès
1784. En tant que Secrétaire de la Société du magnétisme animal à Paris, ses travaux
visaient à explorer les causes réelles des phénomènes de guérison ou de trance observés
dans plusieurs contextes. Il ne s’agissait pas de schèmes expérimentaux robustes, comme
dans les recherches universitaires contemporaines, mais d’un questionnement honnête
et lucide. Sur la base de ses connaissances en physiologie et en psychologie, il fit
néanmoins de l’étude de l’hypnose, une discipline scientifique. En tant que membre de la
Société Académique des Sciences, il observa et étudia le phénomène avec rigueur et
méthodologie scientifique dès 1814.
Les Magnétiseurs jugés par eux-mêmes Par G. Mabru
8. Techniques
• Principale technique qu’il nomme Abéaston et
qu’il disait avoir retrouvé dans toutes les
grandes civilisations et traditions religieuses.
• De nos jours, on la désigne comme « abhaya-
mudrā », qui est une technique de l’indouisme
et du bouddhisme.
• Dans ces traditions, ce geste simple induit un
réconfort et symbolise la dissipation de la
peur et la réception de la béatitude.
10. Hénin de Cuvillers a écrit deux ouvrages qu’on
peut considérer comme des socles pour
l’imaginationnisme : « Le magnétisme éclairé »
paru en 1820 et « Le magnétisme animal
retrouvé dans l’antiquité » paru en 1821. Le
premier livre se veut d’abord une introduction à
la revue périodique de la Société du magnétisme
animal, « Annales du magnétisme animal ».
12. Pourquoi étudier le Magnétisme
C’est vraiment par mission de rechercher la vérité
qu’Hénin de Cuvillers pousse sa réflexion et son
étude du magnétisme animal. Il veut l’interpréter
à la lumière d’une nouvelle science, la «
psycologie » qu’il définit à partir de son
étymologie grecque, « Discours sur l’âme » de
psychi signifiant âme et logos traduit par discours.
Dans ce passage, Hénin explique que son but «
est de faire connaître le naturalisme de tous les
phénomènes de psicologie ».
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14. La mission de ce chevalier est noble et humaniste. Comme il le formule lui-même, elle
consiste à « désarmer l'abominable intolérance, qui aime à s'abreuver de sang
humain, éclairer les hommes, les rendre meilleurs et diminuer les maux qui affligent
l'humanité. »
Il ne cherche donc nullement à reproduire le culte du dogme, et c’est en esprit «
rationnel et libre » se voue à l’étude des phénomènes liés à la pratique des
magnétiseurs. En fait, il explique que ses recherches et explications rationnelles et
scientifiques s’adressent surtout à ces magnétiseurs qu’il exhorte à ne pas se laisser
séduire par les illusions de leur imagination. Je me permets ici d’apprécier un aspect
militaire à sa méthode rigoureuse et attentionnée.
Il ne condamne pas les magnétiseurs de l’époque, mais cherche à les convertir au
rationalisme scientifique de la psychologie et de la physiologie. Après avoir cité
Spinoza et Locke, il affirme comme eux le principe de la matière pensante qui crée la
conscience. Il répète que c’est ce principe d’imagination qui permet d’affirmer, de
choisir, de concevoir et de créer. Il mentionne comment les sentiments comme
l’amour, l’amitié et la haine illustrent bien comment des humains peuvent s’influencer
mutuellement par leur imagination. Probablement inspiré par le souvenir de
rencontre impressionnante sur le champ de bataille, il mentionne comment «
L'homme doué d'une plus grande force de volonté et d'un plus grand courage, en
impose à son ennemi par un coup-d’œil, par une attitude fière et menaçante. » On
pourrait interpréter et voir dans cette citation, une allusion à la technique de
fascination.
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17. Le magnétisme éclairé
Les principaux thèmes :
• Rejet de l’existence du magnétisme animal
• Le phénomène observé peut s’expliquer par la
physiologie et par la psychologie,
• Importance de la méthode s’observation rigoureuse,
concept de réplication
• Pouvoir de l’imagination qui guérit
• Il témoigne, raconte, comme observateur et praticien
• Élaboration des multiples néologismes: « hypnologie »
et « hypnotique », déjà contenu dans le Dictionnaire de
l’Académie Française (1814).
18. Sur la page titre, on peut lire une citation de
l’auteur « L’ignorance des lois de la nature
enfanta les faux miracles ». Cette épigraphe
illustre bien le propos et le titre annonce la
portée et l’objet du livre. On veut éclairer,
mettre la lumière sur ce qu’est réellement le
magnétisme, en interpréter les témoignages et
le « tableau » des phénomènes extraordinaires
et des guérisons étonnantes dont il fut le
témoin.
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20. Dans les premières pages, Hénin se fait défenseur de l’observation et
de la méthode expérimentale. Il fait ses mises en garde et établit ses
précautions envers les enthousiastes du magnétisme en misant sur un
« fluide de l’incrédulité » qu’on pourrait traduire en terme
contemporain par « analyse critique ».
À cette époque néo-classicisme, il cite Cicéron à plusieurs reprises,
dont ce passage tiré de son dialogue philosophique De divinatione : «
Quelque phénomène qui se présente à vous, il est de toute nécessité
que la cause en soit dans la nature ; quelque étrange qu'il vous
paraisse, il ne peut être hors de la nature »
Il utilise ce passage pour marteler son opposition aux « magnétiseurs »
en répétant sans conteste que c’est l’imagination qui a la faculté de
produire des phénomènes de psychologie et de physiologie curative, et
non un hypothétique « fluide » qui sortiraient de leur mains. Hénin
contestait donc avec véhémence l’existence même de ce fluide, qu’il
considérait comme une hérésie aux yeux de la science.
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22. Hénin analysa les entrées au Dictionnaire des sciences médicales publiée en
1818 et rechercha les mentions « effets de l’imagination », « guérison par
l’imagination ». Il mentionne des passages de ce dictionnaire, des réflexions
éclairées, ou on compare les effets de l’imagination à ceux des effets physiques
de certaines substances. Il ne niait pas l’effet bénéfique que pouvait avoir un
magnétiseur. Ce qu’il contestait c’est le système de croyance en un fluide.
Pour Hénin, c’est l’esprit qui planifie, l’imagination qui conduit. Il l’exprime bien ce
principe en faisant pour nous l’exégèse de Virgil et de son vers : « Mens agitat
molem, et magno se corpore miscet ». Hénin traduit ce vers par l’idée que l’esprit
ou la raison exerce un rôle exécutif, c’est l’étincelle qui agit sur les muscles.
C’est l’idée de l’imagination au service de la volonté qui anime le corps. Il n’y a
pas de confusion possible, car pour Hénin ce raisonnement se vérifie par
l’expérience.
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26. Au cœur de la révolution
• contexte du siècle des lumières
• Jansénisme
• la lignée des Cuvillers
• la révolution
• guerres Napoléoniennes
• comment ses expériences de guerre, son activité
de savant, mais également de représentant
diplomatique ont forgé sa réflexion, sa créativité.
27. La jeunesse d’Étienne Félix d’Henin de Cuvillers
Dans son livre Le magnétisme éclairé, Hénin mentionne comment, très jeune, il fut
initié à certains rites religieux assez impressionnant. Dans le passage suivant, il raconte
cette initiation :
« J'en ai été d'abord témoin jusqu'à satiété dès mon enfance, pendant quinze années
environ. Durant cet espace de temps assez long, on m'a conduit presque tous les jours
aux séances des Convulsionnaires de Saint-Médard ».
En mentionnant, après la révolution, avoir été témoin de ces séances dans sa jeunesse,
avant la révolution, Hénin sous-entend une certaine affiliation avec le Jansénisme.
Aujourd’hui, on pourrait qualifier les « Convulsionnaires » de mouvement sectaire. Lors
de ces séances souvent tenues secrètement au cimetière de Saint-Médard, on pouvait
observer des personnes atteintes de divers maux, se mettre à trembler, comme
atteintes de convulsion et de crispation musculaire. Certains de ces malades
ressortaient « guéris » ou soulagés de ces séances. L’exemple classique est le cas d’une
jeune Aubigan qui souffrait de « genu varum » depuis sa naissance. Au cours d’une
séance, elle s’est donné, sans ressentir de souffrance, de violent coup de bâton sur ses
jambes arquées pour les redresser.
Ce sont précisément ces observations qui furent les étincelles dans l’esprit D’Hénin.
Elles stimulèrent sa curiosité intellectuelle et il se mit très jeune à lire sur les sujets
touchant la médecine : « Je n'en contractai pas moins le goût de lire tout ce qui
pouvoit avoir rapport aux phénomènes de Physiologie et de Psycologie. »
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29. Abéaston
Visualisation, suggestion, méditation
• Ce geste consiste à placer la main devant soi,
paume ouverte et les doigts joints, le bras à la
verticale.
• Son utilisation
• Explication physiologique
• Immobilité
• D’Hénin écrit au sujet de son épagneul
• Le rythme lent des animaux
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32. Rythme sensorimoteur
sensorimotor rhythm (SMR)
À l’EEG, une personne produit une amplitude de SMR plus
forte lorsque ses zones sensori-mottrices sont inactives,
pendant l'état d' immobilité. Le profil SMR diminue
généralement en amplitude lorsque les zones sensorielles
ou motrices correspondantes sont activées, pendant
tâches motrices ou même pendant une imagerie motrice.
Conceptuellement , SMR est parfois mélangé avec des
ondes alpha d'origine occipitale, la plus forte source de
signaux neuronaux dans l'EEG . Une raison pourrait être
que, sans filtre spatial approprié le SMR est très difficile à
détecter car il est habituellement superposé à de fortes
vagues alpha occipital.
https://en.wikipedia.org/wiki/Sensorimotor_rhythm
• http://littlepsychologicalservices.com/pdf/Sterman.pdf
46. Par la suite, Hénin eut une carrière militaire bien remplie de 1779 à 1815. Il fut
admis au régiment de Languedoc-Dragons par lettres signées du roi, 4 mars 1779,
puis sous-lieutenant, lieutenant, commandant, capitaine, chef d’escadron, chef
d’État-major général.
Il occupa des postes de grandes envergures et de responsabilités. Il fit campagne
dans la Grande Armée en Europe, mais également en Amérique, où Il fait naufrage
et fut fait prisonnier à Saint-Domingue. Pendant ses commandements il a essuyé la
fusillade ennemie à plusieurs reprises sans jamais manquer de courage.
Durant les guerres napoléoniennes, les combats à cheval demandent un grand
courage, mais surtout de grandes habiletés et une excellente coordination de la part
du cavalier. Hénin possède toutes les qualités et on ne peut douter de la maitrise
qu’il a pu exercer sur lui-même pendant tous ses faits d’armes. Il a souvent essuyé
des coups de feu pendant la bataille.
Il fut blessé de coup de feu à la cuisse. Plusieurs de ses chevaux furent tués sous lui
pendant les combats. En mars 1807, à la suite d’une chute de cheval, Hénin se blesse
à la clavicule droite et ne se rétablit qu’après près de dix mois de grandes
souffrances.
47. En tant que diplomate et ministre chargé d’affaire de France en Italie, en
Grèce et en Turquie, il peut visiter les villes et explorer les sites
archéologiques témoins des fondements de la civilisation occidentale. On
peut également se demander s’il fut le témoin divers de cultes
chamaniques à Saint-Domingue. Il fut décoré Chevalier de la Légion
d’honneur, Chevalier de Saint-Louis, et Chevalier de la décoration du Lys.
Il portait le titre de Baron de l’empire et Maréchal de Camp.