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République Tunisienne
Ministère du Développement et de la Coopération Internationale

Institut Tunisien de la Compétitivité et des Etudes Quantitatives

CLIMAT

DES AFFAIRES ET COMPETITIVITE
DE L’ENTREPRISE

RESULTATS DE L’ENQUETE COMPETITIVITE

Juin 2013

2012
Le présent rapport est la propriété de l’Institut Tunisien de la Compétitivité et des Etudes Quantitatives
(ITCEQ). Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit,
de la présente publication, faite sans l’autorisation écrite de l’ITCEQ est considérée comme illicite et
constitue une contrefaçon.

CLIMAT

DES AFFAIRES ET COMPETITIVITE
DE L’ENTREPRISE

RESULTATS DE L’ENQUETE COMPETITIVITE

2012

Remerciements : Nous tenons à remercier les chefs d’entreprise pour leur collaboration à la
réalisation de ce travail à travers leur importante participation à cette enquête et dont les
réponses ont été riches en termes d’informations et de commentaires.

Ce rapport est le fruit de travail de toute une équipe de la direction centrale de la compétitivité composée de : Mmes
Bakhta BEN SASSI, Affet BEN ARFA, Hanen TRABELSI, Safa MKAOUER, Mrs Heithem ZAMMALI, Haithem HAMMAMI, Taieb
BOUSNINA, Noureddine MAGHROUI, Helmi BEN SALAH ainsi que la secrétaire Hajer MEHOUACHI.
SOMMAIRE

Résumé et conclusion .............................................................................................................3
Introduction ............................................................................................................................4
I- Environnement des affaires : Analyse des principales contraintes ........................................5
L’insécurité ................................................................................................................................................................... 7
La corruption ................................................................................................................................................................. 8
Le financement bancaire .............................................................................................................................................. 14
Pratiques dans le marché .............................................................................................................................................. 16

II- Evolution des indicateurs d’activité: ................................................................................ 18
III - Investissement, financement et programmes d’appui ..................................................... 21
1. Investissement .......................................................................................................................................................... 21
2. Le financement des entreprises : entre finance directe et finance indirecte ................................................................. 28
3. Programmes d’appui aux entreprises :..................................................................................................................... 35

IV- Gouvernance et compétitivité de l’entreprise: ................................................................. 38
V- Anticipations des chefs d’entreprise :............................................................................... 46
Annexes ............................................................................................................................... 50
I- Annexes méthodologiques ................................................................................................ 51
II- La Bourse des Valeurs Mobilières en Tunisie .................................................................. 54
1- Les dates clés de la BVMT....................................................................................................................................... 54
2- Les conditions requises pour une introduction en bourse ........................................................................................... 55
1)

Les conditions communes d’admission au Marché Principal et au Marché Alternatif ............................................ 55

2)

Les conditions spécifiques :................................................................................................................................. 56

III- Les programmes d’appui à l’entreprise ........................................................................... 57
IV- Annexe statistique .......................................................................................................... 61

2
Résumé et conclusion
L’analyse de l’enquête menée à la fin du premier semestre de 2012

auprès de 1050

entreprises privées opérant dans l’industrie et les services s’est focalisée sur la perception des
chefs d’entreprise quant au climat des affaires et sur les actions engagées pour relever le défi
de la compétitivité dans cette période transitionnelle. Les résultats font ressortir l’existence de
certaines contraintes entravant le développement des entreprises, à l’instar de l’insécurité et
la corruption qui ont le plus entaché les appréciations portées sur l’environnement des
affaires. D’autres volets, non moins importants, méritent aussi plus d’attention pour booster
l’investissement et relancer l’économie. Il s’agit, entre autres, du financement bancaire, de la
concurrence déloyale et des pratiques anticoncurrentielles qui se sont aggravées après la
révolution. Les perceptions des entreprises sur l’évolution en 2011 de leurs indicateurs de
performance dénotent un fléchissement et les difficultés d’approvisionnement rencontrées en
2011 par les entreprises industrielles ont persisté en 2012. Cependant, malgré ces difficultés,
des indices de reprise de l'activité au premier semestre 2012 sont apparus et se manifestent
aussi au niveau de l’investissement, notamment, pour les entreprises de grande taille.
D’autres investigations ont mis en relief l’importance que revêt l’application des règles de
bonne gouvernance de l’entreprise dans la réalisation de bonnes performances compétitives.
Cependant,

pour mieux incarner les pratiques de bonne gouvernance au niveau de

l’entreprise, il est nécessaire d’améliorer la gouvernance publique de sorte qu’il y ait, entre
autres, un système juridique efficace, un marché public intègre et transparent et une
administration moderne.
S’agissant des perspectives, et bien que l’instabilité politique, économique et sociale ne
permette pas aux entreprises de faire des anticipations, un certain optimisme est à relever en
matière d’investissement et d’emploi à moyen et long termes. Cependant ces anticipations
restent, dans tous les cas, conditionnées par une amélioration de l’environnement politique et
sécuritaire permettant d’assurer une meilleure visibilité pour les entreprises.

3
Introduction
Dans le cadre de ses travaux portant sur la compétitivité, l’Institut Tunisien de la
Compétitivité et des Etudes Quantitatives, a mené, en juillet 2012, une enquête auprès d’un
échantillon d’entreprises industrielles et de services réparties sur tout le territoire tunisien et
ce, pour recueillir leur perception et avis sur l’environnement des affaires dans lequel elles
opèrent, sur l’évolution récente de leur activité, sur les actions engagées en matière de
compétitivité ainsi que sur leurs perspectives de court et de moyen termes. De telles
appréciations permettent d’identifier les points forts qu’il y a lieu de consolider et les points
faibles auxquels il faut remédier. Ces réponses serviront aussi de base pour arrêter les mesures
susceptibles de soutenir davantage les entreprises dans un environnement difficile et de plus
en plus concurrentiel.
Ce rapport serait articulé autour de cinq parties. Nous présenterons dans la première partie
un ensemble de résultats portant sur le climat d’investissement notamment l’environnement
institutionnel

et réglementaire dans lequel opère l’entreprise. La deuxième partie

s’intéressera à l’évolution de l’activité des entreprises après la révolution. La troisième partie
sera focalisée sur l’investissement, son financement ainsi que sur les programmes d’appui
aux entreprises. Dans la quatrième partie, un intérêt particulier serait accordé à la
gouvernance et compétitivité des entreprises. Quant à la cinquième partie, elle serait
consacrée à la vision des chefs d’entreprise sur les perspectives d'évolution de leur activité à
moyen et long termes notamment en matière d’investissement et d’emploi.
L’enquête a été réalisée durant la période allant du 23 juin au 24 aout auprès de 1050
entreprises privées structurées et réparties sur tout le territoire tunisien et opérant dans
l’industrie et les services.
La collecte de l’information a été effectuée par contact direct de l’entreprise sous forme
d’interview. En termes de réponses et malgré les difficultés rencontrées sur le terrain, 807
entreprises ont répondu au questionnaire, soit un taux de réponse de 77%.

4
I- Environnement des affaires : Analyse des principales contraintes
Reflétant la perception que se font les chefs d’entreprise sur plusieurs domaines de
l’environnement dans lequel ils opèrent, l’indicateur synthétique du climat des affaires1,
calculé sur la base des 807 réponses des entreprises enquêtées en 2012, s’est situé au niveau
de 0.625 sur une échelle allant de 0 à 12.
En comparaison avec les résultats de l’enquête 2010 et sur la base des mêmes questions et
d’un échantillon cylindré (composé de 425 entreprises) nous relevons une amélioration
relative de la perception portée par les chefs d’entreprise sur l’environnement des affaires
dans lequel ils œuvrent dans la mesure où l’indicateur est passé de 0.616 à 0.642.
Indicateur de perception de l’environnement des affaires
Echantillon cylindré
2010
2012
0,616
0,642
0,725
0,733
0,647
0,678
0,771
0,773
0,728
0,761
0,650
0,650
0,808
0,784
0,746
0,752
0,661
0,698
0,710
0,715
0,613
0,681
0,640
0,648
0,664
0,651
0,621
0,663
0,565
0,598
0,711
0,679
0,511
0,546
0,571
0,593
0,684
0,631
0,507
0,537
0,700
0,690
0,711
0,688
0,722
0,691
0,504
0,586
−
−
0,432
0,524
0,469
0,566
0,707
0,707
−
−
−
−

Indicateur du climat des affaires
Infrastructure
Transport
Accès au foncier
Télécom
Electricité
Eau
Assainissement
Ressources Humaines
Règlementation du travail
Formation qualification
Procédures administratives et système judiciaire
Douane
Fiscalité
Système judiciaire
Formalités administratives
Charges sociales
Financement bancaire
Accès au crédit
Coût du crédit
Cadre macro-économique et réglementaire
Cadre macro-économique
Cadre réglementaire
Pratiques du marché
Marché parallèle
Concurrence déloyale
Pratiques anticoncurrentielles
Marchés publics
Corruption
Insécurité
1
2

Voir annexe méthodologique
Plus l’indicateur se rapproche de 1, plus le climat des affaires est jugé favorable.

5

Total échantillon
2012
0,625
0,733
0,678
0,791
0,763
0,652
0,780
0,733
0,719
0,726
0,712
0,657
0,665
0,652
0,619
0,694
0,568
0,587
0,627
0,533
0,713
0,714
0,708
0,610
0,602
0,553
0,584
0,728
0,547
0,493
Cependant, cette évolution est à prendre avec précaution pour deux raisons : d’une part, les
entreprises ne répondaient pas avant la révolution avec la même liberté dont elles disposent
aujourd’hui aux questions portant sur l’environnement institutionnel et réglementaire, et,
d’autre part, certains sujets considérés avant la révolution comme tabous, à l’instar de la
corruption et de l’insécurité, n’ont pas été abordés en 2010.

De ce fait, l’analyse dans ce qui suit sera basée essentiellement sur les réponses recueillies en
2012 étant donnée l’importance qu’elles revêtent dans ce processus transitionnel délicat pour
entreprendre les mesures nécessaires à la dynamisation de l’investissement et la relance de
l’économie.
 Des appréciations entachées par l’insécurité et la corruption
Les appréciations des chefs d’entreprise diffèrent selon les domaines composant le climat des
affaires couverts par l’enquête. Ces appréciations qui apparaissent favorables surtout au
niveau de l’infrastructure, des ressources humaines et du cadre macroéconomique et
réglementaire, sont entachées par les deux facteurs introduits pour la première fois dans le
calcul de l’indicateur, à savoir l’insécurité et la corruption.
Graphique n°1 : Indicateur de perception du climat des affaires 2012 (ICA)
1,0
0,9
0,8
0,7

0,733

0,719

0.625

0,713
0,657

0,610

0,6

0,587

0,568

0,547
0,493

0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0,0

6
1- L’insécurité
Après chaque révolution, les pays vivent un climat d’instabilité. La Tunisie, qui ne fait pas
l’exception, vit cette instabilité à plusieurs niveaux : instabilité politique, instabilité sociale et
aussi instabilité sécuritaire et qui apparaît la plus grave. En effet, depuis le 14 janvier, le pays
a vu se multiplier les actes de vols, d’incendies et de saccages aussi bien de propriétés privées
que d’établissements publics. Cette situation a eu en 2011 un impact négatif sur l’économie,
notamment, en matière d’investissement et d’affluence touristique.
Dans ce climat d’insécurité, les entreprises ont subi les effets collatéraux de la révolution, et
dont les dégâts matériels ont été estimés importants par les entreprises endommagées comme
il a été dégagé de l’enquête 20113. Pour y faire face, plusieurs actions ont été engagées par
les entreprises, notamment, le renforcement du système de surveillance et de gardiennage et
la souscription à des polices d’assurance supplémentaires générant, ainsi, des surcoûts et
portant, par conséquent, préjudice à la compétitivité des entreprises.
En 2012 et d’après les résultats recueillis, la situation en matière de sécurité reste encore
instable et plus de la moitié des enquêtés considèrent cette instabilité comme facteur portant
préjudice à leur compétitivité.
 41% des entreprises considèrent l’insécurité comme obstacle majeur à leur
développement
Avec un indicateur de 0.493, l’insécurité se classe comme le facteur le plus défavorablement
perçu. En effet, 41% des entreprises l’ont dénoncée comme obstacle majeur pour leur
développement. Cette perception défavorable est d’autant plus prononcée que l’entreprise est
de petite taille.

3

Rapport « Climat des affaires et compétitivité des entreprises : Principaux résultats de l’enquête compétitivité
2011 ».

7
Graphique n°2 : Entreprises considérant l’insécurité comme obstacle majeur (en %)
Selon la structure de capital

Selon la taille

46
43

43

41

41

36

Cette situation est d’autant plus inquiétante que les entreprises à participation étrangère
majoritaire sont plus fréquentes à dénoncer ce phénomène. Ce qui aurait engendré la
délocalisation de certaines entreprises vers des sites plus sécurisés. Par ailleurs, les
déclarations font ressortir que l’insécurité a même été à l’origine de la suspension de l’activité
pour 6.3% des répondants. De ce fait, son rétablissement devrait être considéré comme une
exigence prioritaire afin que le système économique reprenne son rythme régulier.

2- La corruption
Souvent qualifiée de "sujet tabou" en Tunisie, la corruption a suscité beaucoup d’intérêt
depuis la révolution du 14 janvier et différentes institutions ont essayé d’évaluer l’ampleur du
phénomène. Cependant, en absence de données statistiques au niveau national, les analyses
menées se sont basées, pour la plus part, sur des enquêtes soit auprès des ménages4 ou auprès
des entreprises.
Sur le plan international, la Tunisie a vu son classement se dégrader dans le rapport sur la
corruption dans le monde « International Transparency 2012 » pour occuper le 72ème rang
contre 73ème en 2011 et 59ème en 2010.
Dans ce contexte et partant du fait que ce phénomène a un impact direct sur la compétitivité
des entreprises, la corruption a eu droit, encore une fois, à un module spécifique dans le
4

Enquête « perception de la corruption par les citoyens » menée par le Centre Tunisien de la Gouvernance
d’Entreprise (CTGE).

8
questionnaire. L’objectif étant de voir, dans quelle mesure et avec quelle ampleur elle affecte
le secteur institutionnel tunisien dans cette période de transition et ce, afin d’aider tous les
intervenants à mettre en place une stratégie efficace permettant de lutter contre ce phénomène.
Les réponses recueillies ont été porteuses de plusieurs enseignements:
 Plus d’une entreprise sur trois considère la corruption comme obstacle majeur pour son
développement
Se classant après l’insécurité comme facteur défavorablement perçu (avec un indicateur de
0.547), la corruption est déclarée comme contrainte majeure au développement par 34% des
entreprises enquêtées. Cette perception est plus partagée par les PME ainsi que par les
entreprises opérant sur le marché local que par les autres.
Graphique n°3 : Entreprises considérant la corruption comme obstacle majeur (en %)
Selon le régime
35

Selon la taille
38

34

34

31

34
25

 La corruption est un phénomène qui perdure
Pratiquée durant des dizaines d’années, la corruption est entrée dans les habitudes et la culture
des citoyens tunisiens de telle sorte qu’elle ne peut être éradiquée en une seule année. En
effet, les déclarations à ce sujet montrent qu’après plus d’une année de la révolution, une
proportion non négligeable des entreprises fait encore des versements non officiels, même si
certains chefs d’entreprise ne le déclarent pas directement. Ces déclarations sont encore plus
prononcées au niveau des entreprises à capital étranger.

9
Graphique n°4 : Vous trouvez-vous encore contraint à faire des versements non
officiels ?

17%

22%

61%

OUI

NON

Je refuse de répondre

 L’accélération d’un service est la principale raison qui pousse les entreprises à faire des
versements non officiels
Interrogés sur les raisons qui les poussent à faire des malversations, la plus part des
responsables sondés déclarent qu’ils le font pour accélérer la prestation d’un service et, dans
un second ordre, pour éviter un problème.
Graphique n°5 : Les raisons poussant les entreprises à faire des versements non officiels

Obtenir un permis ou une
autorisation

19%

Eviter un problème

43%

Accélérer un service

74%

De telles réponses laissent déduire que les délais de prestation de certains services sont longs
et freinent, en quelque sorte, le bon déroulement des affaires. A ce niveau, il apparaît
judicieux de voir comment sont perçus les secteurs institutionnels concernant ce phénomène,
en l’occurrence le secteur financier, la police, les collectivités locales, le système judiciaire, le
système fiscal, la douane et les services publics, et jusqu’à quel degré ils sont affectés par la
corruption ?

10
 Les services de la douane suivis par la police sont considérés les plus touchés par la
corruption
La perception des entreprises quant au degré d’affectation des secteurs institutionnels par la
corruption montre qu’ils sont tous touchés, mais à des degrés différents. Ainsi, si les
appréciations apparaissent relativement positives pour les services publics (télécom,
électricité, eau, assainissement…etc.) et le secteur financier, elles sont plus négatives
concernant la douane et la police avec respectivement 52% et 45% des entreprises les
considérant affectées, voire même, très affectées par la corruption.
Graphique n°6 : Perception du degré d’affectation des secteurs institutionnels par la
corruption (en %)

Services publics

36

Secteur financier

28

31

16

24

14

20

6

17

8

Collectivités locales

23

21

22

23

11

Système fiscal

22

23

21

21

13

Système judiciaire

21

Police

20

Douane

18

Pas affecté

Peu affecté

18

19

16

29

19

14

16

Moyennement affecté

13

25

20

27
Affecté

25
Très affecté

Ce constat va de pair avec les résultats dégagés au niveau du climat des affaires dans lequel
opèrent les entreprises où la douane constitue une contrainte majeure pour 23% des enquêtés
et ce, principalement au niveau des procédures douanières.

Graphique n°7 : Entreprises considérant les services douaniers comme obstacle majeur
(en %)
26

23

23

22

Coûts

Délais

Procédures

11

Douane
Pour réduire les délais nécessaires aux procédures de dédouanement, une part non négligeable
des entreprises se trouve contrainte à faire des payements informels à la demande même des
employés des services douaniers.
Graphique n°8 : Vous a-t-on demandé un payement informel et/ou "cadeaux" afin
d'accélérer les procédures de dédouanement?

15%

20%

65%

OUI

NON

Je refuse de répondre

 Le système judiciaire est aussi affecté par la corruption
A côté de la douane et de la police, le système judiciaire apparaît lui aussi corrompu d’après
42% des entreprises. Une telle perception n’est pas spécifique à la Tunisie. En effet, dans
plusieurs pays du monde, l’idée selon laquelle le système judiciaire est corrompu et les
tribunaux ont tendance à favoriser les personnes qui ont de l’argent et des relations, est très
répandue. Cependant, même si cette perception est parfois exagérée, elle devrait être prise au
sérieux car aucun système de justice ne peut être efficace s’il ne bénéficie pas de la confiance
de la population.
A ce titre, les résultats montrent que cette confiance manque pour une part non négligeable
des entreprises sondées.
Graphique n°9 : Faîtes-vous confiance au système judiciaire pour faire respecter vos
droits contractuels et vos droits de propriété dans les conflits commerciaux? (en %)

32%

39%

Oui

Plutôt oui

Plutôt non

16%

13%

Non

Dans le même cadre et en matière de résolution des litiges commerciaux, plus d’une
entreprise sur quatre considère le système judiciaire comme obstacle majeur à leur
développement surtout au niveau des délais pour la résolution des litiges qui sont estimés
longs atteignant en moyenne 19 mois.
12
 Les malversations concernent aussi d’autres domaines
Les malversations ne se sont pas limitées à ces secteurs uniquement, elles ont touché d’autres
volets, notamment, le système fiscal et les marchés publics. Ainsi, selon 26% des entreprises
enquêtées, les agents de l’administration fiscale leur demandent encore un payement informel
ou « des cadeaux » et 23% des sondés révèlent que pour gagner un marché public, leurs
homologues seraient prêts à donner « des pots-de-vin ». Ces versements non officiels
dépassent 10% de la valeur du marché selon près du tiers de ces entreprises.
Graphique n°10 : Les agents de l’administration fiscale vous ont-ils demandé un
payement informel et/ou des “cadeaux”?

11%

74%

oui

Non

15%

Je refuse de répondre

Au vu de ce qui précède, il apparaît urgent de limiter le pouvoir discrétionnaire des
fonctionnaires des différentes administrations sollicitées par les entreprises dans le cadre de
leur activité. Ces fonctionnaires devraient interpréter les lois et règlements de façon objective,
éthique non appliquée selon 32% des entreprises enquêtées.
Graphique n°11 : Les fonctionnaires des différentes administrations auxquelles vous
faîtes face dans le cadre de vos activités, interprètent-ils les lois et règlements de manière
objective?
22%

46%

Oui

Plutôt oui

20%

Plutôt non

12%

Non

Pour y parvenir, encore faut-il, d’une part, que l’environnement réglementaire ne soit ni surréglementé ni sous-règlementé et, d’autre part, que les lois et les règlements soient
suffisamment clairs, transparents, stables et bien diffusés.
En plus de ces actions au niveau règlementaire, d’autres sont nécessaires pour faire face à la
corruption ; une question s’impose alors à savoir : comment lutter contre ce phénomène ?


Faudrait-il agir sur le côté matériel des fonctionnaires ?



Devrait-on entreprendre des mesures de sanction ?



Devrait-on aller au-delà de ces actions et appliquer la stratégie nationale de la lutte
contre la corruption5 ?

5

L'objectif de cette stratégie est de renforcer la reddition des comptes, la transparence, et l'efficience dans les
deux secteurs public et privé

13
La lutte contre ce phénomène, nécessite la conjonction de toutes ces actions, voire même
d’autres. En effet, l’amélioration de la situation matérielle des fonctionnaires limite, certes, la
tentation de demander des « pots-de-vin », mais ne suffit pas, à elle seule, pour faire face à la
corruption car la cupidité a parfois tendance à croître avec les revenus. De ce fait, il faudrait
appliquer avec intransigeance les lois envers les personnes impliquées directement ou
indirectement dans des affaires de corruption.
Plus encore, une priorité devrait être accordée à l’application de la stratégie nationale de lutte
contre la corruption. Cette stratégie devrait être, cependant, complétée par la mise en place
d’une “cartographie de risques”6 à l’instar de celle élaborée au Maroc et qui permet de
recenser les postes dans l’administration publique qui sont les plus sensibles et les plus
exposés à la corruption, notamment, dans la douane, la police, le système judiciaire et la
passation des marchés publics.
A côté de l’insécurité et de la corruption qui constituent actuellement les principaux facteurs
handicapant le climat des affaires, d’autres volets, non moins importants, méritent aussi plus
d’attention pour booster l’investissement et relancer l’économie. Il s’agit, entre autres, du
financement bancaire des entreprises et des pratiques du marché en Tunisie.

3- Le financement bancaire
La relation qu’entretient les chefs d’entreprise avec le système bancaire, même si elle est
encore loin d'être favorable, apparaît mieux perçue qu'il y a quelques années, et ce,
essentiellement au niveau du coût du crédit bancaire.
Graphique n°12 : Entreprises considérant le financement bancaire en tant que
contrainte majeure (en %)
49
42

43

40
38

41
35

33

38
27

29

2007

2008

Accès au crédit bancaire

6

25

25

2009

Appréciation globale

23

2010

2012

Coût du crédit bancaire

OCDE (2010) « Principes de l’OCDE pour renforcer l’intégrité des marchés publics ».

14

25
Les résultats selon la taille de l’entreprise montrent que la contrainte du financement bancaire,
aussi bien, en termes de coûts que d’accès au crédit bancaire, est toujours pesante pour les
PME (31% contre 14% pour les grandes).
En matière d’accès au crédit, une certaine stabilité de la perception des entreprises depuis
2008 est à noter. Cependant, et comparativement à certains pays concurrents, à l’instar de la
République Tchèque et la Turquie, la fréquence des entreprises qui le considèrent comme une
contrainte sévère apparaît relativement élevée tout en restant, tout de même, largement
inférieure à la moyenne dans la région MENA.
Graphique n°13 : Entreprises déclarant l’accès au crédit bancaire comme contrainte
majeure
MENA

36,3%

Marroc

31,6%

Egypte

31%

Jordanie

25,2%

Tunisie

25%

Republique Tchèque
Turquie
Hongrie

23,7%
14,3%
11,7%

Source : Enterprise Surveys, World Bank.

Dans le même contexte et à côté du taux d’intérêt, qui reste la principale difficulté rencontrée
en matière de financement bancaire, les garanties exigées et les délais d’obtention des crédits,
continuent, quand même, à figurer parmi les contraintes les plus sévères, bien qu’ils aient
connu un certain relâchement par rapport à 2010.

15
Graphique n°14 : Les difficultés rencontrées en matière de financement bancaire

Concernant la valeur des garanties exigées, cette dernière dépasse, selon 39% des entreprises
enquêtées, le montant des emprunts bancaires demandés. Cependant, et par rapport aux
résultats dégagés en 2010, une légère amélioration est constatée à ce niveau, dans la mesure
où cette fréquence était de 43%.
Graphique n°15 : Répartition des entreprises selon le taux de garantie exigée
2012
2010

22%

Taux<=100%

22%

100%<Taux<=150%
17%

61%

Taux>150
21%

57%

A titre indicatif, les résultats de l’enquête Banque Mondiale font apparaître un taux de
garanties de 85.5% pour l’Egypte, de 89.9% pour la Turquie et de 106.9% pour la République
Tchèque.

4- Les pratiques dans le marché
Il n’y a pas de doute que la présence de certaines pratiques telles que la concurrence déloyale
et les pratiques anticoncurrentielles nuit à la compétitivité et porte préjudice aux entreprises
respectant les règles du marché. Pour lutter contre le développement rapide de ce genre de
pratiques sur le marché tunisien, les pouvoir publics ont adopté certaines mesures à l’instar de
la création du conseil de la concurrence. Cependant, il semble que ces mesures ne sont pas
suffisantes pour lutter contre ces pratiques dans la mesure où une part non négligeable des
16
entreprises enquêtées les dénonce encore et les considère comme obstacle pour leur
développement.
Graphique n°16 : Entreprises considérant les pratiques dans le marché comme obstacle
majeur
Marchés publics

18%

Pratiques anticoncurrentielles

31%

Marché parallèle

32%

Concurrence déloyale

35%

Pratiques dans le marché

31%

 Ces pratiques se sont davantage aggravées après la révolution

Certes, de telles pratiques ne datent pas d’aujourd’hui mais remontent à des dizaines d’années,
mais il semble que le contexte économique, politique et social que connait la Tunisie après la
révolution a constitué une occasion propice pour certains pour aller de l’avant dans le non
respect des règles du marché. En effet, les réponses recueillies témoignent d’une aggravation
de ces pratiques selon plus de la moitié des entreprises interrogées.
Graphique n° 17 : Perception de l’évolution des pratiques dans le marché après la
révolution

33%

36%

38%

10%

10%

10%

57%

54%

52%

Concurrence déloyale

Marché parallèle

Pratiques anticoncurrentielles

Aggravées

Relâchées

Maintenues

L’aggravation de telles pratiques rend encore plus difficile la tâche des entreprises œuvrant
dans la transparence et la légalité pour être compétitives, notamment, dans une conjoncture de
plus en plus incertaine et difficile. En effet, interrogés sur les facteurs qui portent actuellement
préjudice à leur compétitivité, 45% des chefs d’entreprise citent la concurrence déloyale avec
17
tout ce qu’elle comporte d’imitation illégale, d’évasion tant fiscale qu’en matière de charges
sociales, de publicité trompeuse, de développement de réseaux informels de distribution…etc.
De même, 33% évoquent les pratiques anticoncurrentielles qui englobent, entre autres,
l’exploitation abusive d’un état de dépendance économique et la pratique des prix
abusivement bas. Notons que le marché parallèle est, quant à lui, dénoncé par plus d’une
entreprise sur cinq.
Un tel climat entaché par plusieurs aspects portant préjudice à la compétitivité des entreprises
a certainement eu, à côté d’autres problèmes liés, entre autres, à l’approvisionnement, aux
grèves …etc., des effets négatifs sur l’activité des entreprises. D’où l’intérêt de voir comment
ont évolué dans cette phase postrévolutionnaire certains indicateurs de performance
notamment la production, les exportations, le chiffre d’affaires…etc.

II- Evolution des indicateurs d’activité:
 Fléchissement de la production, du chiffre d’affaires et des exportations en 2011
Marquée par les évènements liés à la révolution, la Tunisie a vécu en 2011 un fléchissement
économique touchant tous les secteurs sans exception. Un tel constat est vérifié par les
résultats de l’enquête qui font ressortir que, par rapport à 2010, plus de 40% des entreprises
déclarent avoir accusé une baisse aussi bien au niveau de la production /activité qu’au niveau
du chiffre d’affaires, et 39% des entreprises exportatrices ont vu leurs exportations reculer.
Graphique n° 18 : Evolution des indicateurs d’activité en 2011 par rapport à 2010
Chiffre d’affaires

21%

Production / activité

25%
37%

42%

Exportations

28%

33%

42%

Hausse

33%

39%

Baisse

Stagnation

Les entreprises de petite taille sont apparues les plus vulnérables. Au niveau de l’industrie, les
entreprises du THC ont été les plus fréquentes à déclarer une baisse au niveau de la
production, alors que du côté des services, c’est le secteur du tourisme qui semble le plus
affecté.

18
 Des problèmes d’approvisionnement
Plus de la moitié des entreprises œuvrant dans le secteur industriel, le commerce, le tourisme
et la santé déclarent avoir rencontré des problèmes d’approvisionnement durant l’exercice
2011. Ces difficultés ont poussé 42% parmi ces entreprises à recourir au sur-stockage avec
tout ce qu’il peut générer comme surcoûts à l’entreprise.
 Les difficultés d’approvisionnement persistent en 2012
D’après les réponses recueillies, les conditions d'approvisionnement en 2012 n’ont pas changé
pour la plupart des entreprises. Ces difficultés se sont même aggravées pour plus de 30% et
ce, que se soit au niveau de la disponibilité des matières premières ou des modalités de
paiement ou encore des délais de livraison.
Graphique n ° 19 : Évolution des conditions d’approvisionnement en 2012/2011

15%

 Suspension de la production au cours du 1er semestre 2012
Les problèmes d’approvisionnement rencontrés en 2012 ont même été à l’origine de la
suspension de la production/activité pour certaines entreprises. A ce titre, les réponses
recueillies font ressortir que 25% des entreprises industrielles enquêtées ont dû suspendre leur
production au cours du 1er semestre 2012 pour plusieurs raisons (demande insuffisante,
grève, insécurité, approvisionnement) et ce, pour une période moyenne de 31 jours, générant
des pertes qui ont dépassé 20% du chiffre d’affaires pour plus de 40% des entreprises
concernées.
 Malgré ces difficultés, des indices de reprise de l'activité sont apparus
Cependant, les déclarations des chefs d’entreprise sur l’évolution de leur activité au premier
semestre 2012 par rapport au deuxième semestre 2011, laissent déduire que leur situation est
devenue plus rassurante dans la mesure où près de la moitié des entreprises interrogées
déclare une augmentation de la production/ activité (contre 30% révélant une baisse).
19
Graphique n °20 : Evolution des indicateurs d’activité durant le 1er semestre 2012 par
rapport au 1er semestre 2011

 Les IMCCV, la chimie, les IMD et le tourisme affichent une reprise au 1er semestre
2012 alors que le THC et les IME n’arrivent pas encore à sortir du gouffre
La reprise de l’activité relative au premier semestre 2012, est surtout révélée par les
entreprises œuvrant dans la chimie, les IMCCV et les IMD au niveau de l’industrie, et par les
unités opérant dans le tourisme, l’informatique et les centres d’appel, pour les services.
Au niveau des exportations, les unités opérant dans le THC et les IME peinent encore à
revenir à leur rythme de croisière.
Graphique n° 21 : Evolution des exportations 1er semestre 2012 par rapport au 2ème
semestre 2011

14

16

23

27

35

36

32

37

24

37

23

39

50

49

Chimie

47

IMD

42

IMCCV
Hausse

Baisse

40

IAA

IME

29

THC

Stagnation

Ces signes de reprise de l’activité nous poussent à se demander s’il s’agit d’un retour à la
normale ou plutôt si les entreprises ont pu surmonter les effets de la révolution pour aller de
l’avant et engager de nouveaux investissements dans l’objectif d’une vraie relance. D’où
l’intérêt

d’examiner

comment

se

sont

comportées
20

les

entreprises

en

matière
d’investissement ? Comment ont-elles financé les investissements réalisés? Et ont-elles
profité des programmes d’appui que l’Etat a mis à leur disposition ?

III - Investissement, financement et programmes d’appui
1. Investissement
L’investissement privé sur lequel a misé la Tunisie depuis plus d’une décennie, à travers les
réformes et les programmes d’appui et d’incitations, reste encore insuffisant par rapport aux
attentes et ne permet pas de réaliser une croissance dynamique susceptible de créer de façon
rapide et efficace des postes d’emploi et de résorber le chômage notamment des cadres. En
effet et à titre indicatif, le niveau de l’investissement privé en pourcentage du PIB se situe
entre 12 et 14% au cours de la dernière décennie alors qu’il est de l’ordre de 25% dans
certains pays asiatiques. De même, sa part dans la FBCF (d’environ 62% par an durant les
dernières années) s’avère remarquablement dépassée par celle enregistrée dans certains pays
méditerranéens à l’instar de l’Egypte, du Maroc et de la Turquie.
Par ailleurs et partant du fait que la décision d’investir, motivée par la recherche du profit, est
directement liée à l’environnement des affaires qui reflète, en grande partie, les politiques et
le comportement des pouvoirs publics, il apparaît dès lors important de voir comment s’est
comporté l’investissement dans un tel climat ? Quels en sont ses déterminants et ses
contraintes dans cette période postrévolutionnaire ?

 Des indices de reprise de l’investissement sont relevés durant le premier semestre de l’année
2012

Les investigations menées à partir de l’enquête montrent que, sur l’ensemble des chefs
d’entreprise interviewés, 41% déclarent avoir réalisé des investissements durant le 1er
semestre 2012. Parmi ces entreprises, plus de la moitié ont investi dans le renouvellement des
équipements ou encore pour l’extension de la capacité de production ou d’activité et 35%
seulement ont déclaré avoir ciblé la modernisation des équipements.
Une analyse plus fine montre que la fréquence des entreprises ayant engagé des
investissements est d’autant plus importante que l’entreprise est de grande taille (63%) ou
qu’elle opère dans les secteurs de la Chimie et des IME.

21
Graphique n° 22 : Entreprises déclarant avoir investi
au cours du premier semestre 2012
25%
btp
28%

THC

39%

IMCCV

42%

IAA

44%

IMD

49%

IME

53%

Chimie

 Les entreprises installées dans le littoral sont plus prépondérantes à déclarer avoir investi
durant le premier semestre de 2012

Les réponses recueillies à partir des différentes régions du pays laissent déduire une nette
concentration des actions d’investissement dans le Nord-Est et le Centre-Est. Un tel
comportement peut être expliqué, comme il le sera confirmé par la suite, par les
caractéristiques que revêtent ces régions en matière d’infrastructure ainsi que par les besoins
spécifiques des chefs d’entreprise en termes de disponibilité de main d’œuvre et de proximité
des marchés.
Graphique n° 23 : Entreprises déclarant avoir réalisé des
invetsissements en 2012

SUD-OUEST

20%

CENTRE-OUEST

20%

SUD-EST

24%

NORD-OUEST

34%

CENTRE -EST

44%

NORD-EST

49%

De tels résultats corroborent ceux publiés par le Ministère de l’Industrie concernant les
intentions d’investissement déclarées dans le secteur industriel au cours des huit premiers
mois de 2012. En effet, selon ces données, les intentions d’investissement au niveau global
ont connu un accroissement, passant de 2137 MD en 2011 à 2642 MD en 2012, alors que les
22
intentions d’investissement déclarées dans les zones de développement régional ont baissé (de
1195 MD en 2011 à 1084 MD en 2012) et la part de ces zones dans l’ensemble des intentions
d’investissement est passée de 55.9 à 41% durant la même période.
 « La stabilité politique, économique et sociale » constitue actuellement le principal
déterminant de l’investissement. »
Dans la détermination de l’investissement, plusieurs facteurs entrent en jeu. Certains sont
observables et mesurables, tel que le taux d’intérêt réel, d’autres le sont moins, telles que la
confiance dans le milieu des affaires et la qualité du cadre réglementaire et institutionnel.
Dans ce contexte postrévolutionnaire, les résultats de l’enquête font ressortir que parmi les
principales variables qui déterminent la décision d’investir, « la stabilité politique,
économique et sociale » se classe en première position et ce, quelque soit le régime7 et la
taille8.
« Les perspectives d’évolution de la demande » figurent comme deuxième principal
déterminant étant donné que les entreprises n’investissent que si elles anticipent une hausse au
niveau des carnets de commandes ; chose qui n’est pas actuellement envisageable, vu la
morosité qui continue encore à caractériser l’environnement, notamment international.
Graphique n° 24 : Principaux déterminants de

l'investissement
Infrastructure de base

19%

Incitations financières
Disponibilité des compétences
Conditions de financement (taux d’intérêt, endettement …)

28%
29%
30%

Incitations fiscales accordées par les pouvoirs publics

42%

Perspectives d’évolution de la demande
Stabilité politique, économique et sociale

Dans le même registre et pour les entreprises qui n’ont pas investi en 2012 (59%), le climat
social non adéquat semble être la principale raison expliquant cette décision.
De tels résultats laissent déduire l’urgence que revêtent l’instauration de la sécurité et la
stabilité, le retour à la normale et au calme, notamment dans les services publics et les
activités vitales pour l’entreprise à l’instar des activités portuaires, douanières, etc.

7
8

Partiellement exportateur 64%, totalement exportateur 76%, sur le marché local 71%
Petite 73%, moyenne 68%, ou grande 71%

23

66%
70%
Quant aux « incitations fiscales accordées par les pouvoirs publics » elles se classent en
troisième position, juste avant les conditions de financement, laissant déduire que le code
d’incitation en vigueur ne peut plus jouer, à lui seul, le rôle de locomotive pour
l’investissement privé et que la dynamisation de ce dernier n’est pas uniquement une question
d’incitations. Un tel résultat se confirme par l’appréciation que portent les chefs d’entreprise
enquêtés sur ce code. En effet, parmi les entreprises déclarant être suffisamment averties de
son contenu, 32% seulement en sont satisfaites et 28% ne le sont pas.
Graphique n° 25 : Répartition des entrerprises selon leur degré de
satisfaction du code de l'investissement

28%

32%

40%
satisfait

moyennement satisfait

pas satisfait

Interrogées sur les principales limites du code, la plupart de ces dernières se partagent l’idée
de l’insuffisance des incitations accordées et ce, aussi bien au niveau du développement
régional qu’au niveau du recrutement des diplômés du supérieur et de la prospection des
marchés à l’exportation.
En plus de l’insuffisance des incitations accordées, les entreprises évoquent aussi le problème
de complexité dans les textes du code, pouvant priver, dans des cas, certains investisseurs
d’avantages dont ils pouvaient bénéficier si les textes étaient moins complexes.

C’est

pourquoi les entreprises réclament la nécessité de réviser le dispositif des incitations
accordées par les pouvoirs publics comme priorité que devrait retenir le gouvernement pour
relancer l’investissement et aider les entreprises à développer des activités dans leur région.
De tels résultats corroborent

ceux dégagés

d’une étude 9portant sur l’Evaluation des

incitations à l’investissement privé selon laquelle « l’impact du régime incitatif actuel sur la
croissance, la création d’emplois et l’investissement privé a été plutôt limité et implique des
coûts budgétaires importants et une complexité administrative ».

9

GHAZOUANI Kamel : « Evaluation des incitations à l’investissement privé : Cas du Code d’Incitation à
l’Investissement ». La maison de l'entreprise 30 JUIN 2011. IACE

24
 Le choix du lieu d’implantation d’un nouveau projet d’investissement reste conditionné
par l’existence d’une infrastructure de base développée.
Malgré les incitations spécifiques pour l’investissement dans les régions intérieures où encore
les zones de développement prioritaire, ce dernier reste encore concentré dans le littoral. Un
tel échec peut être imputé à plusieurs facteurs à l’instar de l’infrastructure, de la disponibilité
de la main d'œuvre, de la qualité des services publics et de la qualité de vie dans les régions.
C’est pourquoi il importe de voir quels sont actuellement les principaux facteurs déterminants
dans le choix du lieu d’implantation d’un nouveau projet.
Les réponses recueillies, à ce titre, montrent que l’existence d’une infrastructure de base est le
principal facteur retenu pour le choix de lieu d’implantation des nouveaux projets et ce,
quelque soit l’entreprise.
Graphique n° 26: Critères de choix du lieu d'implantation des projets
Accès au foncier
Connaissance préalable de la région
Disponibilité des services administratifs et structures d’appui
Incitations accordées par les pouvoirs publics
Disponibilité de zones industrielles aménagées
Proximité (des sous-traitants, des fournisseurs, des marchés…
Disponibilité et coût de la main d’œuvre

16%
21%
27%
28%
37%
38%
51%

Existence d’une infrastructure de base

Dans ce cadre, les réponses concernant les aspects constituant une contrainte pour le
développement des entreprises

font ressortir que 27% des entreprises considèrent

l’infrastructure du transport existante comme un obstacle majeur, notamment en ce qui
concerne sa qualité. De même, d’autres volets constituent encore une contrainte selon une part
non négligeable des entreprises sondées à l’instar de l’électricité, de l’assainissement et de
l’Internet.

25

67%
Tableau n° 1 : Entreprises considérant l’infrastructure comme contrainte majeure
(en%)
Les volets de l’infrastructure

% des entreprises

Electricité

25

Transport

21

-

Moyens de transport

19

-

Infrastructure de transport

27

Assainissement

21

Eau

14

Télécommunications

12

-

Téléphone

11

-

Internet

18

-

La poste

6

Comme second déterminant dans le choix du lieu d’implantation d’un projet figure la
disponibilité et coût de la main d’œuvre. Ce facteur est cité par plus de la moitié des
entreprises enquêtées avec une fréquence relativement élevée dans le Nord-Ouest, le CentreEst et le Sud du pays. Ceci renvoie au problème du manque de certains profils dans les
régions et de l’inadéquation du dispositif de la formation aux besoins des entreprises, ce qui
est de nature à générer des coûts supplémentaires aux entreprises poussées à assurer elles
mêmes une formation pour rendre leurs employés opérationnels. Ce facteur prend encore de
l’importance du moment où le coût de la formation et la disponibilité des centres dans les
régions constituent encore une faiblesse selon une part non négligeable des entreprises.
Graphique n° 27 : Quelle appréciation portez-vous sur les centres de formation en
matière de :
73%

68%
59%

57%
41%

27%

Compétence des
formateurs

43%

32%

Contenu de la
formation

Disponibilité dans
votre région

Favorable

26

Défavorable

Coûts de la
formation
De tels résultats vont de pair avec ceux publiés par le FEMISE10 selon lequel « la formation
professionnelle continue à souffrir de maux et de lacunes qui perdurent. Il s’agit plus précisément du
manque d’interactions et de passerelles entre le système de formation générale et celui de la formation
professionnelle, de l’incapacité du système à anticiper les évolutions futures des métiers et les besoins
de l’économie, et de la persistance de l’image négative de la formation professionnelle auprès du
grand public et des entreprises ».

 L’infrastructure se classe en tête des priorités pour booster les investissements à
l’intérieur du pays
Interrogés sur les priorités que devrait se fixer le gouvernement pour aider les entreprises à
développer leur activité et à effectuer de nouveaux investissements, plus de la moitié des
répondants se partagent l’avis d’une instauration et / ou amélioration de l’infrastructure de
base et ce, indépendamment de la région. Il s’agit, notamment, i) de développer les moyens de
communication telles que les routes et autoroutes pour permettre un meilleur accès aux
régions et aux zones industrielles, ii) de faciliter l'accès aux ports et aéroports, iii) d’améliorer
la qualité de l’Internet et de la connexion aux réseaux de l’électricité et du gaz. En somme, il
s’agit d’adapter les infrastructures aux besoins locaux.
Le développement des services administratifs et structures d’appui dans les régions internes,
via une décentralisation plus poussée, constitue la deuxième priorité que devrait se fixer le
gouvernement pour aider les entreprises à investir dans les régions.
Pour plus d’efficacité, cette décentralisation devrait être accompagnée d’une certaine
autonomie qui permettrait d'atténuer la lenteur des procédures, les lourdeurs administratives
ainsi que la corruption11.
En parallèle, un effort devrait être fourni pour la mise en valeur des richesses de chaque
région. Il s’agit plus précisément d’estimer le potentiel économique des régions à travers des
études stratégiques régionales qui se chargeront de procéder, entre autres, à un inventaire des
différentes ressources, afin de mettre en valeur les spécificités de chaque région et définir, par
conséquent, les investissements les plus appropriés à chacune d’elles. De même, de telles
études devraient aboutir sur les actions à entreprendre en matière d’incitations,
d'accompagnement et de formation adaptés à chaque région.

10
11

Rapport FEMISE, Profil pays Tunisie Institut de la Méditerranée France 2005
« Attractivité des investissements : quelques pistes de réflexion » Sofiane Ghali, 2011.

27
Graphique n° 28 : Actions à entreprendre par le gouvernement pour développer

l'investissement (en%)
75
67
59

58
51

41

NORD-EST

41

36
29

30

NORD-OUEST

CENTRE -EST

55

52

51

50

37
32

61

57

39
34

38

59
52

49

42

41
32

27

CENTRE-OUEST

SUD-EST

SUD-OUEST

TOUTES
REGIONS

Mise en valeur des richesses de chaque région
Révision et suivi du dispositif d’incitations accordées par les pouvoirs publics
Développement des services administratifs et structures d’appui
Instauration et /ou amélioration de l’infrastructure de base

2. Le financement des entreprises : entre finance directe et finance indirecte
 Les entreprises éprouvent plus les besoins de financement de court terme que ceux de
long terme
Interrogées sur leur besoins actuel de financement, 40% des entreprises déclarent qu’elles ont
un besoin de financement d’exploitation. En revanche, une proportion moindre (32%) révèle
avoir un besoin de financement d’investissement. Un tel résultat laisse penser que les
entreprises rencontrent des difficultés conjoncturelles qui les empêchent de réaliser des
actions à rentabilité future.
Il importe, dès lors, de voir comment varient les besoins de financement de l’entreprise selon
qu’elle se finance par voie bancaire ou par appel public à l’épargne, et quel serait le mode de
financement le plus adéquat pour le bon fonctionnement et le développement de l’entreprise ?

28
 Les besoins de financement d’exploitation et d’investissement sont plus exprimés par les
entreprises qui ont opté uniquement pour la finance indirecte que par celles qui se
financent sur les marchés de capitaux
Des investigations plus poussées à partir des réponses recueillies montrent que le besoin de
financement, que ce soit d’exploitation ou d’investissement, est plus manifeste au niveau des
entreprises qui optent pour le financement bancaire.
Graphique n° 29 : Besoins de financement des entreprises selon le mode de financement
adopté (en %)
52
39

Finance indirecte

37

37

36

Finance mixte

40
32

Finance directe

Financement d'exploitation

32

Moyenne de
l'échantillon

Financement d'investissement

Cela signifie que la première catégorie d’entreprises reste tributaire des crédits bancaires,
d’une part, pour assurer un fonds de roulement capable de couvrir le décalage qui existe entre
les dépenses et les recettes d'exploitation, et d’autre part, pour financer les investissements à
rentabilité future. Ce mode de financement, bien qu’il apporte des solutions rapides à
l’entreprise pour honorer ses engagements de court terme, il n’en demeure pas moins qu’il est
coûteux à plus d’un titre et rend l’entreprise concernée plus dépendante du système bancaire.
Ce constat est encore mis en exergue lorsque les résultats font ressortir que plus l’entreprise se
tourne vers les marchés de capitaux, moins sont évoqués les besoins de financement
d’exploitation.
Il importe dès lors de voir pourquoi les entreprises ne se tournent pas vers la finance directe
d’autant plus que les fonds propres constituent, d’après les résultats recueillis, le mode de
financement le plus utilisé pour le financement des investissements et que la finance directe
n’est utilisée que par 2% seulement des entreprises enquêtées.

29
Graphique n°30 : Le mode de financement des investissements (en %)
Fonds propres

84

Crédit bancaire

47

Crédits auprès d'autres institutions
financières

15

Financement directe

2

Avant de répondre à une telle question, il serait opportun de dresser un état des lieux du
marché boursier tunisien.
 Le marché boursier Tunisien est, certes, petit en termes de taille, mais peut être
dynamisé
La structure du système financier dépend dans une large mesure de la politique économique
adoptée pour le financement de l’économie. Cette politique peut privilégier, soit, les marchés
boursiers à l’instar de l’Angleterre et des Etats Unis, soit, les banques universelles comme
l’Allemagne et le Japon.
La Tunisie, qui ne fait pas l’exception, s’est basée essentiellement sur le système bancaire
dans le financement de son économie. De ce fait, et bien que la Bourse des Valeurs
Mobilières (BVMT) ait été créée depuis février 196912, cette dernière n’a connu ses premières
réformes qu’en 1994 pour en faire un instrument de financement alternatif au secteur
bancaire. Cependant la contribution du marché boursier au financement de l'économie
demeure marginale.
Notons que cette contribution a dégringolé depuis 2010 passant de 11%, soit la plus forte
contribution enregistrée depuis la création de la Bourse de Tunis, à 5.7% en 2011, voire
même, à 3.4% en septembre 2012. Cette baisse est inéluctablement liée aux effets collatéraux
de la révolution.

12

Voir annexe

30
Graphique n°31 : La contribution du marché boursier au financement de
l’investissement13
11%

11%
7.4%

5.7%
3.4%

2008

2009

2010

2011

Sept.2012

Série1 émissions/FBCF privée
Total

Une telle évolution nous envoie à examiner le niveau de développement du marché boursier
tunisien à travers l’examen de plusieurs indicateurs, en l’occurrence, la taille du marché, sa
concentration et sa liquidité.
En termes de taille, le marché boursier tunisien compte 59 entreprises cotées avec une
capitalisation boursière14 ne dépassant pas 22% du PIB (en 2011). Ce taux est presque
insignifiant en comparaison avec celui prévalant dans certains pays proches de la Tunisie tel
que le Maroc (60%).
Cependant, en termes d’évolution, il y a lieu de noter que la capitalisation boursière du
marché tunisien a enregistré la baisse la moins prononcée relativement aux autres pays, en
l’occurrence, l’Egypte dont la bourse a accusé la plus forte baisse sous l’effet des sorties
massives des investisseurs étrangers15.
Graphique n°32 : Capitalisation boursière en pourcentage du PIB16
120
100
80
60
40
20
0
2005

2006
Tunisie

2007

2008
Egypte

2009
Turquie

13

2010

2011

Maroc

BVMT
La capitalisation boursière en pourcentage du PIB est égale à la valeur de l’ensemble des actions cotées sur le
marché boursier national par rapport au PIB
15
Le nombre des sociétés cotées est passé de 744 entreprises en 2005 à 231 en 2011.
16
WDI 2011
14

31
En termes de concentration, les dix plus importantes actions de la cote de la bourse de Tunis
ont accaparé, en 2011, 58% de la capitalisation du marché, avec une part de 10,2% pour
Poulina Group Holding qui représente la plus grande capitalisation du marché à la fin de
l’année 2011.
Au niveau sectoriel, le secteur financier reste le plus dominant avec une part de 55% dans la
capitalisation boursière du marché.
Graphique n°33 : Répartition sectorielle de la capitalisation boursière (2011)17
0.31%

0.67%

Finance

5.49%

Télécommunication

9.29%

Services aux consommateurs
Santé

18.17%

Biens de consommation

55.07%

Industries
0.71%

Matériaux de base

9.29%

Pétrole et gaz
0.37%

Technologie

En termes de liquidité, appréhendé par le volume global de transactions par rapport au PIB
et par le taux de rotation18, le marché boursier tunisien semble peu liquide.
Graphique n°34 : Evolution de la liquidité du marché boursier19
Taux de rotation

Volume des transactions en pourcentage du PIB

180

70

160

60

140
50

120

Egypte

100

Tunisie

80

40

Turquie

30

Maroc

60

20

40
10

20
0

0
2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2005

17

2006

2007

2008

2009

Source : BVMT (voir annexe)
Le taux de rotation est mesuré par le volume global des transactions divisé par la capitalisation boursière
19
WDI
18

32

2010

2011
Cette faiblesse de la liquidité ne devrait pas être interprétée comme résultat de la taille réduite
du marché boursier dans la mesure où un marché boursier peut être de taille réduite mais la
capacité d’y faire des transactions peut être très développée. C’est le cas du marché boursier
Turc « Bourse du Bosphore », petit en termes de taille20, mais très actif, voire même, parmi
les plus performants au monde en 201221.
Au vue de ce qui précède, à savoir, une taille réduite, une concentration élevée et une faible
liquidité, on peut déduire que le marché boursier tunisien est peu développé. Mais peut-on
s’attendre à un marché plus large et plus dynamique?
Pour donner plus d’éclairage sur ce point, l’enquête 2012 s’est intéressée à voir les
caractéristiques des entreprises cotées en bourse et à identifier, pour celles qui ne le sont pas,
les raisons derrière ce choix et leur perception quant à une éventuelle introduction.
 La culture boursière n’est pas encore ancrée dans la mentalité des chefs d’entreprise
Parmi les 794 répondant à la question relative à l’introduction en bourse, 29 entreprises22
déclarent être cotées et 27 estiment qu’elles le seront prochainement. Une analyse plus
affinée, montre que pour les entreprises cotées :
-

tous les gérants et/ou premiers responsables ont un niveau d’instruction universitaire,

-

la majorité (26 entreprises) font partie d’un groupe tunisien et/ou étranger,

-

plus de la moitié sont de grande taille (17 entreprises) et

-

4 seulement sont des entreprises familiales.

Ces résultats laissent déduire que ce sont les entreprises qui ont une certaine notoriété qui sont
les moins averses à l’introduction en bourse. Cependant, sachant que le tissu économique
tunisien est marqué par la prépondérance des entreprises familiales (l’échantillon retenu
comporte 54% d’entreprises familiales), leur faible présence sur le marché boursier laisse
déduire que ces dernières répugnent le fait de voir leur pouvoir dilué entre des mains
étrangères. Ceci est d’autant plus vérifié qu’interrogées sur les principales raisons expliquant
l’absence dans la bourse, 44% des entreprises avancent comme explication « la volonté de
garder le contrôle de l’entreprise ». Cette raison laisse penser qu’il existe une asymétrie

20

La Turquie a une capitalisation boursière inférieure à celle du Maroc et de l’Egypte durant la période 20052011
21
Certains considèrent la bourse du Bosphore comme une sorte de “valeur refuge” dans une région assez
critique. De plus, l'agence de notation Fitch a récemment reconnu cet état de fait en augmentant la notation de
crédit à long terme du pays le portant à la catégorie “Investment Grade”, celle réservée aux économies les plus
solides. Suite à cette décision, de plus en plus de capitaux étrangers pourront investir sur le marché financier
turc.
22
La majorité de ces entreprises sont cotées à la bourse de Tunis (19 entreprises) et le reste est coté en bourse à
l’étranger.

33
d’informations entre le marché boursier et les chefs d’entreprise puisqu’il existe des produits
financiers, tels que les actions à dividende prioritaire, qui donnent la possibilité à l’entreprise
de s’introduire en bourse sans pour autant céder le contrôle à des parties tierces. Ainsi, le
titulaire de ce type d’action bénéficie en priorité, par rapport aux actions ordinaires, d’un
versement de dividende mais renonce, en contre partie, à exercer son droit de vote en
assemblée.
Graphique n° 35 : Pourquoi votre entreprise n'est pas cotée en bourse ? (en %)
44
33
19

Volonté de garder le Conditions requises non
contrôle de l'entreprise
remplies

Marché boursier peu
développé

Cette asymétrie d’informations est encore derrière l’exiguïté du marché boursier tunisien
puisque 33% des entreprises attribuent le fait de ne pas être cotées en bourse à leur non
éligibilité, alors qu’il existe un marché alternatif moins sévère que la cote officielle23.
Ce manque d’information se confirme davantage par le fait que 81% des entreprises enquêtées
déclarent ne pas être au courant du programme d’introduction en bourse, communément
appelé « programme national d'assistance au recours au marché financier (PNAR marché
financier) »24.
Une analyse plus fine montre que, parmi les 26 entreprises cotées et ayant répondu à la
question, 3 ont réussi leur introduction en bourse grâce à ce programme et en sont très
satisfaites, 9 le connaissent mais n’en ont pas bénéficié (soit, parce que ces dernières n’en ont
pas besoin, ou parce qu’elles n’étaient pas éligibles à ce programme25) alors que 14
entreprises ne le connaissent même pas.
A ce niveau et dans un objectif de développement du marché boursier tunisien, plusieurs
actions peuvent être menées. Ainsi, pour pallier à l’exiguïté du marché boursier, il serait
23

Voir annexe
Le PNAR marché financier : le programme national d'assistance au recours au marché boursier met à la
disposition des entreprises bénéficiaires une équipe d'experts qui a pour mission de faciliter leur introduction en
bourse et de les assister dans l'accomplissement de leurs obligations de divulgation d'informations financières.
Voir annexe pour de plus amples informations.
25
Parmi les critères que l’entreprise devrait remplir est qu’il faut qu’elle soit une PME et ayant adhéré au PMN
chose qui laisse déduire que les entreprises qui ne sont pas éligibles au Programme de Mise à Niveau et celles
qui sont de grande taille ne le sont pas forcément au programme d’introduction en bourse.
24

34
opportun, d’une part, de multiplier les compagnes d’informations et de sensibilisation sur les
opportunités que peut offrir le marché boursier26, et d’autre part, de réviser les conditions
d’éligibilité relatives au programme d’introduction en bourse (PNAR), en le dissociant du
PMN pour le rendre accessible à toutes les entreprises, qu’elles soient mises à niveau ou non.
Quant à la dynamisation de la bourse, elle pourrait être concrétisée de plusieurs façons. A
titre d’exemple, pour améliorer la liquidité l’on peut citer le lancement de produits financiers
facilement échangeables de nature à dénouer la tension qui existe entre les détenteurs de
capitaux (qui ne veulent pas abandonner leur épargne pour de longues périodes) et les
détenteurs de projets rentables qui demandent des engagements en capital de long terme. Par
ailleurs, on pourrait aussi penser à inciter les grands institutionnels à s’introduire en bourse
tels que la CNRPS, la CNSS, …etc. 27
La défaillance d’information n’est pas spécifique au programme d’introduction en bourse,
mais concerne aussi plusieurs autres programmes que le gouvernement tunisien a lancés pour
appuyer les entreprises et améliorer leur compétitivité.

3. Programmes d’appui aux entreprises :
 Faible adhésion et chevauchement entre différents programmes
Les études menées par l’ITCEQ28 jusqu’à présent ont montré qu’à l’exception du programme
de mise à niveau (PMN), les autres programmes d’appui apparaissent peu connus. Ce résultat
est encore confirmé par les réponses recueillies de l’enquête 2012 selon laquelle le manque
d’informations est manifeste au niveau des programmes de promotion de l’innovation (PIRD,
PNRI, RITI) et ceux de développement des exportations (PDE, PCAM)

29

qui ne sont pas

suffisamment connus en raison, probablement, d'une faible médiatisation.

26

C’est l’exemple du Salon Investia , spécialisé dans la Bourse et les Services financiers et qui a été organisé
pour la première fois, en novembre 2012 au Palais des Congrès
27
Plusieurs pays ont mis l’accent sur une clientèle particulière : es investisseurs institutionnels étrangers et
domestiques. A titre d’exemple, ces derniers détiennent 81% de la capitalisation boursière totale au Royaume
Unis et 65% dans l’UE. (Source : rapport sur le financement des PME et ETI par le marché financier. Novembre
2011).
28
Enquêtes compétitivité précédentes et enquête innovation.
29
Voir annexe pour plus de détails sur les programmes

35
Graphique n°36 : Êtes-vous au courant des programmes d’appui à l'entreprise?
Prog_intro_bourse
Prog_innovation
PCAM

1
2

81

19

2

79

19
6

PDE
Prog_entrep_difficulté

18

78

16

2

77
25

72

26
PMN

29

Oui, j'en ai bénéficié

45

Oui, mais je n'en ai pas bénéficié

Non

Ce manque d’information et de sensibilisation est la principale raison avancée par les
entreprises qui n’ont bénéficié d’aucun programme d’appui.

Graphique n°37 : Si vous n’avez bénéficié d’aucun programme, veuillez préciser les
principales raisons (en %)
Eligibilité

8

Procédures longues

24

Manque d'information

68

Par ailleurs et concernant les entreprises qui ont bénéficié d’au moins un programme (28%),
la majorité d’entre elles ont réussi à atteindre au moins un objectif. Signalons à ce titre que les
objectifs les plus recherchés tournent autour de i) l’amélioration de la qualité, réalisée dans la
majorité des cas, ii) la préservation voire même l’amélioration des parts de marché, iii)
l’amélioration du processus de production.

36
Graphique n°38 : Si vous avez bénéficié d’au moins un programme
Quel est l’objectif recherché (en %)
Améliorer qua lité

Objectif atteint ou non (en %)
50

Pa rt de ma rché

92

35

8

78

22

Améliorer processus production

33

Améliorer productivité

32

80

20

Innover

32

79

21

Diversifier produits

12

91

26

Diversifier ma rchés
S'a da pter à la dema nde

88

9

75

23

25
90

18

10
Objectif atteint

Toutefois, la réalisation de certains objectifs ne doit pas occulter l’existence de certains
problèmes rencontrés par les entreprises lors de l’exécution des programmes.
Graphique n°39 : Quels sont les problèmes rencontrés lors de la réalisation du/des
programme(s) (en %)?
Lenteur administrative

68

Difficulté dans les décaissement des
primes

48

Communication avec l'administration

31

Absence de suivi

19

Manque de compétences

16

Un inventaire exhaustif et critique des programmes existants s’impose afin de rationaliser le
système et le rendre plus lisible et plus efficace. Cette révision est d’autant plus nécessaire
que l’entreprise qui adhère au moins à un programme a plus de chance d’être compétitive.
A ce titre, interrogées sur les actions de court terme que devrait entreprendre l'Etat pour
améliorer l’efficacité de ces programmes, la majorité des entreprises enquêtées estime qu’il
faudrait améliorer les compétences qui gèrent les différents programmes et réviser les
procédures et les conditions d’éligibilité. Dans le même cadre, près d’une entreprise sur quatre
pense qu’il faudrait réduire le chevauchement entre certains programmes qui ont des mandats
et des modes d’opération semblables et 22% jugent qu’il faudrait réduire le nombre
d’intervenants dans chaque programme.
37
Graphique n°40 : Pour améliorer l’efficacité de ces programmes, quelles actions devrait
entreprendre l'Etat à court terme ?
Améliorer les compétences gèrant les
programmes

31%

Réviser les conditions d’éligibilité

30%

Réduire les chevauchements entre les
programmes

24%

Réduire le nombre d’intervenants dans chaque
programme

22%

Par ailleurs, il importe de signaler que le positionnement compétitif de l’entreprise ne dépend
pas uniquement de l’environnement externe dans lequel elle œuvre, mais il est aussi fortement
lié aux efforts menés et aux actions engagées par l’entreprise elle-même au niveau de
plusieurs axes ayant trait à la gouvernance ainsi qu’à d’autres aspects liés à la gestion dans
l’entreprise.

IV- Gouvernance et compétitivité de l’entreprise:
La gouvernance d’entreprise est un terme relativement récent qui a gagné de l’importance
surtout dans les années 90. Cette notion, devenue aujourd’hui une question centrale du
développement, décrit un ensemble de pratiques que l’entreprise est appelée à adopter
conformément aux normes les plus élevées. L’objectif de ces pratiques est d’optimiser
l’utilisation des ressources en capital et en travail et d’améliorer, par conséquent, la
compétitivité.
 Les principes de la bonne gouvernance s’appliquent à toute entreprise ayant pour
objectif une croissance durable de sa productivité
Selon l’OCDE, les principes de la bonne gouvernance d’entreprise se rapportent à cinq
principaux domaines à savoir : i) les droits et les responsabilités des actionnaires, ii) le rôle
des parties prenantes (actionnaires, conseil d’administration, salariés, créanciers...), iii) le
traitement équitable des actionnaires, iv) la transparence et la diffusion de l’information et v)
les fonctions et responsabilités du conseil d’administration. Ces cinq principes laissent
prétendre que les pratiques de bonne gouvernance ne sont applicables que pour les entreprises
cotées en bourse. Certains pensent aussi que ces pratiques ne jouissent pas d’une grande

38
importance dans les pays en développement, étant donné que la taille de leur marché boursier
est généralement limitée.
En fait, le champ d’application de ces principes est beaucoup plus vaste puisqu’ils sont aussi
applicables pour les entreprises publiques et pour toute entreprise ayant pour objectif une
croissance durable de sa productivité. Ainsi, les principes de la bonne gouvernance de
l’OCDE constituent “ une base commune jugée indispensable à l’émergence de pratiques de
qualité dans le domaine du gouvernement d’entreprises ”30. Il importe, dès lors, de voir dans
quelle mesure ces pratiques se sont enracinées dans la culture de l’entreprise tunisienne et
comment pourraient-elles améliorer ses performances compétitives ?
“La transparence et la diffusion de l’information” principes fondamentaux de la bonne
gouvernance de l’entreprise
La bonne gouvernance appelle l’entreprise à injecter les valeurs de la transparence dans tout
ce qui se rapporte à sa situation financière, à ses transactions commerciales, à ses résultats
financiers...etc. Cette transparence ne peut, en aucun cas, porter préjudice à la confidentialité
des données portant sur la stratégie de l’entreprise et ne peut donc pas nuire à son
positionnement compétitif. A ce titre, les résultats de l’enquête montrent que la majorité des
entreprises fait recours aux services d’un commissaire aux comptes ou d’un auditeur externe
pour la certification de ses comptes. L’indépendance et la compétence de ces intervenants ne
peuvent que renforcer la confiance des détenteurs du capital et facilitent l'accès aux
différentes sources de financement. Dans le même cadre et comme le montre le graphique cidessous, une proportion importante d’entreprises a déclaré qu’elle fait recours aux services
d’un conseiller juridique et une part non négligeable compte parmi son effectif un contrôleur
de gestion et/ou un auditeur interne.
Graphique n°41 : Entreprises faisant recours au service d’un :
84%
70%
58%
47%

Auditeur interne

30

Contrôleur de gestion Conseiller Juridique

OCDE, 2004 « Principes de gouvernement d’entreprise de l’OCDE »

39

Commissaire aux
comptes ou auditeur
externe
S’agissant de la diffusion de l’information, qui constitue, elle aussi, un principe fondamental
de la bonne gouvernance, elle stipule que les différentes parties impliquées dans la prise de
décision peuvent accéder librement et en temps opportun aux informations dont elles ont
besoin. L’application de ce principe nécessite, au préalable, la mise en place d’un système de
diffusion d’informations dans l’entreprise. Les résultats de l’enquête révèlent, à ce titre, qu’un
tel système est opérationnel pour 67% des entreprises enquêtées avec des fréquences
relativement importantes au niveau des entreprises de grande taille (80%) et celles totalement
exportatrices (75%). Cependant, l’information n’est pas diffusée à tous les employés
notamment lorsqu’il s’agit des données touchant aux performances de l’entreprise
(production, commercialisation…). En effet, ce type de données n’est communiqué qu’aux
cadres dirigeants pour plus de la moitié des répondants.
Graphique n°42 : A quel niveau les indicateurs relatifs aux performances de l’entreprise
sont-ils communiqués ?
56%
38%
7%
Ils ne sont pas
communiqués

A tous les employés

Seulement aux cadres
dirigeants

 La bonne gouvernance de l’entreprise reconnaît les droits des différentes parties
prenantes
S’agissant des droits des salariés, ce principe stipule que les entreprises ont intérêt à
impliquer les salariés dans le processus de prise de décision, du fait que cette implication les
responsabilise et les motive davantage et, par conséquent,

pourrait être une source

d’augmentation de leur productivité. A ce niveau, les réponses recueillies montrent que si la
décision est prise après concertation entre le chef de l’entreprise et les responsables des
différentes unités et/ou services pour 45% des enquêtés, elle relève uniquement du premier
responsable pour 36%.

40
Graphique n°43 : Généralement, de qui dépend la prise de décision dans votre
entreprise ?
54%

36%

15%

Chef d'entreprise + Uniquement du chef Des responsables des
responsables des
d'entreprise
différentes unités
différentes unités
et/ou services

D’un autre côté, il est reconnu selon ce même principe que la concertation entre les détenteurs
du capital et les salariés constitue le meilleur moyen pour préserver l’intérêt des différentes
parties et que les entreprises ont intérêt à admettre que “les contributions des différentes
parties prenantes représentent une ressource précieuse pour bâtir des entreprises compétitives
et rentables »31. De ce fait, le dialogue s’impose avec les organes représentatifs des salariés
comme les syndicats ou toute autre représentation. Un tel dialogue semble exister déjà pour
près de la moitié des entreprises enquêtées et pourrait se consolider davantage dans la mesure
où, parmi le reste des entreprises, 30% ont affiché un avis favorable quant à la création d’une
représentation syndicale de leurs employés.
 Qu’en est-il des droits des détenteurs du capital ?
Si la bonne gouvernance requiert le respect des engagements et des obligations envers les
employés, elle renvoie aussi à la protection des intérêts des détenteurs du capital. Ainsi, une
entreprise bien gérée doit mettre en place un système de contrôle et d’évaluation permettant
de se prononcer objectivement sur les performances des cadres dirigeants pour pouvoir
encourager ceux qui sont performants et sanctionner, probablement, ceux qui lésinent sur leur
rendement. Une telle pratique semble susciter l’intérêt de certaines entreprises enquêtées. En
effet, près des deux tiers des enquêtés déclarent disposer d’un système de suivi et d’évaluation
des responsables de chaque unité/service, avec des fréquences plus élevées parmi les
entreprises de grande taille ou encore celles totalement exportatrices.
Le fait de mettre en place un tel système devrait apporter ses fruits en cas de réalisation des
objectifs de l’entreprise. Ceci est d’autant plus vérifié que selon les résultats de l’enquête, ce

31

OCDE, 2004 : « Principes de gouvernement d’entreprise de l’OCDE »

41
sont les entreprises qui disposent d’un tel système qui optent le plus pour la récompense de
tous les contribuables au succès.
Graphique n°44 : Vos employés sont-ils récompensés en cas de réalisation des objectifs
de l’entreprise?
72%
47%
43%

20%
8%

10%

Seuls les cadres sont récompensés

Il n'y a pas de récompenses

Tous les employés sont
récompensés

entreprises disposant d'un système d'évaluation et de suivi
entreprises ne disposant pas d'un système d'évaluation et de suivi

 Une bonne gouvernance d’entreprise nécessite une bonne gouvernance publique
La bonne gouvernance d’entreprise dépend fortement d’une bonne gouvernance publique et
donc de tout le cadre institutionnel et réglementaire dans lequel œuvre l’entreprise.
De son côté, la bonne gouvernance publique suppose, entre autres, un système juridique
efficace, un marché public intègre et transparent et une administration moderne.
-

S’agissant du système judiciaire, plus il est indépendant de toute influence politique et
transparent, plus il peut assurer une application efficace et complète du droit et, donc,
bénéficier de la confiance des différentes parties. A ce titre et en se basant sur les
réponses recueillies auprès des chefs d’entreprise, il semble que cette confiance est
loin d’être approuvée par 29% des enquêtés. Ce manque de confiance se reflète,
comme il a été souligné dans la première partie de ce rapport, dans le fait qu’une part
non négligeable des entreprises considère le système judiciaire comme obstacle majeur
à leur développement.

-

Pour les marchés publics, l’utilisation optimale des ressources budgétaires dans la
réalisation des investissements publics suppose le renforcement de la transparence et
de l’intégrité des fonctionnaires qui en sont responsables. La révolution du 14 Janvier
a permis de rompre le silence et de mettre fin au “black out” politique et médiatique
sur le sujet de manque de transparence, des pots-de-vin et du traitement

42
discriminatoire des soumissionnaires dans les appels d’offres et consultations lancés
par le marché public.
Pour ce sujet, les résultats de l’enquête ont révélé que 53% des entreprises répondantes
pensent que pour gagner un marché public, leurs homologues sont prêts à faire des
versements informels pouvant dépasser 5% du montant du marché pour certains cas.
Outre ce problème de corruption, d’autres difficultés ont été soulevées par les
entreprises soumissionnaires dont les plus importantes sont la rigidité des procédures
administratives, le non respect des délais de paiement et la règle du moins disant
régissant certains appels d’offre.

Graphique n° 45 : Quelles sont les principaux problèmes liés aux marchés publics ?

Rigidité des procédures administratives

53%

Non respect des délais de paiement

48%

Règle du moins disant

44%

Manque de transparence

33%

Les cahiers de charge

29%

Népotisme

24%

Nécessité de faire des paiements informels

-

12%

Pour les services publics, “l’e-gouvernance” permet d’améliorer la prestation des
services de l’administration et ce, en assurant une fluidité de la communication entre
les usagers et l’administration, un accès plus facile aux différents utilisateurs et plus de
transparence.
De ce fait, le renforcement de l’intégration des TIC dans la prestation des services
publics pourrait garantir une décentralisation efficace de l’administration et une
modernisation réussie de ses structures.
Cependant, il ne suffit pas de mettre en place une administration électronique pour que
la prestation des services publics devienne plus efficace, mais encore faut-il que les
services en ligne soient bien médiatisés et suffisamment sécurisés pour susciter
l’intérêt des utilisateurs à bien les exploiter, notamment les entreprises.
De telles actions sont d’autant plus nécessaires que les investigations menées à ce
niveau font ressortir que, malgré les avantages que peut procurer la prestation des
43
services en ligne (réduire le temps d’attente, éviter les déplacements sur les lieux et
tous les coûts qui peuvent en découler...), les entreprises n’exploitent pas
suffisamment cette opportunité notamment les PME. En effet, à l’exception de la télé
déclaration des impôts

pratiquée par une part non négligeable des entreprises

enquêtées, les déclarations CNSS et l’accomplissement des procédures de
dédouanement via internet restent relativement limités.

Graphique n°46 : Entreprises utilisant les services en ligne (en %)

Moyenne de l’échantillon

petite entreprise
moyenne entreprise
grande entreprise

0
Paiement des factures

10

20

30

Dédouanement

40

50

Déclaration CNSS

60

70

80

90

Déclaration des impôts

Interrogés sur les raisons pour lesquelles ils n’ont pas utilisé les services offerts par
l’administration en ligne, les chefs d’entreprise évoquent essentiellement, la nécessité de faire
le déplacement sur les lieux pour pouvoir récupérer les pièces justificatives.
A la lumière de ce qui précède, il ressort que l’entreprise n’a pas encore suffisamment adhéré
à ce dispositif de services en ligne mis en place par les administrations publiques, ce qui
appelle à un effort supplémentaire de la part des entreprises pour exploiter cette opportunité et
réaliser des gains appréciables en matière de temps et de moyens humains et logistiques et,
par conséquent, une compression des coûts, facteur déterminant de la compétitivité.
Graphique n°47 : Pour quelles raisons votre entreprise n’utilise pas les services de
l’administration en ligne ?

Le déplacement sur les lieux est nécessaire

67%

Manque d'informations

28%

Je n'ai pas confiance

15%

44
 Qu’en est-il de la position compétitive des entreprises enquêtées ?
Invités à porter un jugement sur leur positionnement compétitif, les chefs d’entreprise
affichent une perception plutôt positive dans la mesure où les deux tiers d’entre eux estiment
que, par rapport à leurs concurrents, leurs entreprises sont compétitives voire même très
compétitives.
Graphique n° 48: Perception des

entreprises de leur position compétitive
Compétitive

9%

Assez compétitive

25%

Peu compétitive
66%

Une telle perception est plus significative au niveau des entreprises de grande taille (75%), de
celles partiellement exportatrices (71%) et aussi au niveau des entreprises opérant dans les
IAA (76%) et les IMCCV (71%).
Graphique n°49 : Perception des entreprises de leur position compétitive
petite entreprise
moyenne entreprise
grande entreprise
Marché local
Totalement exportatrice
Partiellement exportatrice
THC
Chimie
IMD
IME
IMCCV
IAA

0
Peu compétitive

20

40
Assez compétitive

60

80

100

Compétitive

En outre, il ressort de l’enquête que la perception portée sur le positionnement compétitif
n’est pas sans relation avec l’effort engagé par les entreprises en matière de gouvernance. En
effet, des investigations plus poussées ont montré que les entreprises qui se considèrent
compétitives sont celles qui ont adopté davantage des pratiques de bonne gouvernance comme
le montre le tableau ci-dessous :
45
Tableau n°5 : Pratiques de bonne gouvernance engagées par les entreprises (en %)
Peu

Assez

compétitives

compétitives

La disposition d’un auditeur
interne

33

39

51

47

La disposition d’un contrôleur de
gestion

63

55

59

58

L’utilisation des services d’un
commissaire aux comptes ou
d’un auditeur externe

74

83

87

84

Le recours aux services d’un
conseiller juridique

68

68

70

70

La disposition d’un système de
diffusion d’informations

56

65

70

67

Communication des indicateurs
relatifs aux performances de
l’entreprise a tous les employés

19

41

40

38

Récompenses à tous les employés
en cas de réalisation des objectifs
de l’entreprise

46

61

64

61

La disposition d’un système de
suivi et d’évaluation des
responsables de chaque
unité/service

54

53

70

64

La participation des différents
responsables à la prise de décision

41

44

46

45

Compétitives

Moyenne de
l'échantillon

V- Anticipations des chefs d’entreprise :
 L’instabilité politique, économique et sociale ne permet pas aux entreprises de faire des
anticipations.
Interrogées sur les perspectives, les réponses recueillies laissent déduire que les chefs
d'entreprise n’ont pas une vision claire sur ce sujet. L’incertitude concerne aussi bien
l’évolution de l’activité que celle de l’investissement et de l’emploi.

46
Graphique n°50 : Comment voyez-vous les perspectives d’évolution de votre activité ?
(en %)
ème
2 semestre 2012
En 2013

Hausse
Baisse

23
43

38

47

Stagnation
Je ne sais pas

22
12

10

5

Cependant, un certain optimisme est à relever notamment au niveau des entreprises
exportatrices et celles opérant dans les IMD et le secteur financier
Ainsi, concernant l’investissement, plus de 40% des entreprises projettent d’investir aussi
bien à court terme qu’à moyen et long termes et l’implantation géographique serait, pour la
majorité des entreprises concernées, dans le même gouvernorat où elles sont implantées
actuellement.
Graphique n°51 : Perspectives d’investissement (en %)
En 2013
A MLT

14
Hausse

44
50

Baisse
41

17

Je ne sais pas

6

Quant aux perspectives d’emploi à moyen et long termes, les réponses font ressortir qu’elles
seraient à la hausse pour près d’une entreprise sur trois et ce, indépendamment de la catégorie
des employés.

47
Graphique n°52: Perspectives d’emploi à moyen et long termes (en %)
Toutes les catégories
Diplômés du supérieur
Hausse
30

39

Baisse

26
42

Maintien
29

1

2

32

Je ne sais
pas

De plus amples investigations montrent que les entreprises qui projettent de recruter à MLT
sont, pour plus de la moitié, celles qui ont déjà vu leur effectif augmenter en 2012 par rapport
à 2011, laissant déduire qu’il s’agit, pour ces entreprises, d’une création nette d’emplois et
non d’une récupération d’emplois perdus suite à une conjoncture défavorable.
Graphique n°53 : Evolution de l’effectif en 2012 par rapport à 2011 pour les entreprises
ayant des perspectives d’emploi à la hausse (en %)

Hausse

28

Baisse

53

Stagnation

19

L’analyse par régime révèle que les entreprises exportatrices sont plus fréquentes à prévoir
une augmentation de leur effectif, que ce soit au niveau global (35% contre 25% pour les
entreprises opérant sur le marché local) qu’au niveau des diplômés du supérieur (30% contre
20% pour les entreprises non exportatrices).
Au niveau des secteurs, l’augmentation de l’effectif aussi bien des diplômés du supérieur que
des autres catégories serait plus manifeste parmi les entreprises œuvrant dans les IMCCV et
les IMD pour l’industrie, et au niveau des banques et de l’informatique pour les services.
 Une création nette d’emploi par rapport à 2011
En terme quantitatif et en tenant compte des licenciements déclarés au cours du premier
semestre 2012, les réponses recueillies (au mois de juillet sur les perspectives d’emploi à
moyen et long termes) dénotent un regain d’optimisme et laissent espérer un taux de création
nette de l’ordre de 6.69% par rapport à l’effectif déclaré en 2011.
Cependant, faut-il rappeler que cet optimisme relatif reste tributaire de plusieurs facteurs dont
la stabilisation de l’environnement politique, économique et social. A ce titre, plusieurs
48
réformes s’imposent sur la scène économique pour la relance de l’investissement. Ainsi, en
plus d’une reconsidération du système bancaire et de l’instauration du nouveau code
d’investissement, une grosse réforme est à faire en matière de fiscalité dans le but de la rendre
plus incitative à la création de richesses et à une meilleure intégration économique.

49
Annexes

50
I- Annexes méthodologiques
L’échantillon

L’échantillon de l’enquête compétitivité 2012 couvre 1050 entreprises privées employant
six employés ou plus, opérant sur tout le territoire national et relevant des secteurs des
industries manufacturières, de la construction et des services. Sont exclus de ce champ,
les secteurs de l’agriculture, des industries extractives et de l’énergie.
L’échantillon est tiré à partir du répertoire des entreprises 2011 géré par l’INS. La base
de sondage compte 12379 entreprises, soit un taux de sondage de près de 8.5%.
Le tirage de l’échantillon a obéi à la technique du sondage non probabiliste soit un choix
raisonné à travers la méthode des quotas. Il est constitué sur la base de trois strates
essentielles à savoir : le secteur d’appartenance de l’entreprise (THC, IME,
commerce,…), sa taille (petite, moyenne, grande) et son régime d’exportation
(totalement exportatrice ou non).
Répartition des entreprises de l’échantillon
selon la taille et le secteur
Petite*
Industrie
Manufacturière
IAA
THC
CHIMIE
IMCCV
IME
IMD
Construction
Services
Commerce
Hôtellerie
Transport
Télécom
Services financier
Informatique
Services aux
entreprises
Santé
Total

Moyenne*

Grande*

Total

176

220

111

507

18
38
30
7
52
31
31
179
54
13
34
4
4
16

18
63
30
19
57
33
21
183
39
26
38
1
12
11

14
26
12
10
43
6
12
117
19
38
10
3
14
5

50
127
72
36
152
70
64
479
112
77
82
8
30
32

40

27

20

87

14
386

29
424

8
240

51
1050
Compilation : (ITCEQ 2012)

* : Petite : 6 ≤ effectif < 50 ; Moyenne : 50 ≤ effectif < 200 ; Grande : 200 ≤ effectif

51
Répartition de la base de sondage
selon la taille et le secteur
Petite
Industrie
Manufacturière
IAA
THC
CHIMIE
IMCCV
IME
IMD
Construction
Services
Commerce
Hôtellerie
Transport
Télécom
Services financier
Informatique
Services aux
entreprises
Santé
Total

Moyenne

Grande

Total

3749

1403

391

5543

272
1340
392
248
922
575
1116
4701
2902
237
585
9
30
211

100
777
101
66
262
97
164
563
190
113
85
2
23
26

36
189
24
31
101
10
54
238
35
91
20
3
16
7

408
2306
517
345
1285
682
1334
5502
3127
441
690
14
69
244

598

92

58

748

129
9566

32
2130

8
683

169
12379
Compilation : (ITCEQ 2012)

52
Calcul de l’indicateur synthétique du climat des affaires
Le calcul de l’indicateur synthétique du climat des affaires est basé sur la perception que se font
les chefs d’entreprise sur l’environnement réglementaire et institutionnel dans lequel ils opèrent.
Ces derniers sont appelés à accorder une note allant de 1 à 5 traduisant leur avis sur chacun des
domaines mentionnés dans le questionnaire pour voir à quel degré il constitue un obstacle au
développement de leurs entreprises.
1=N’est pas un obstacle ; 2=Obstacle mineur ; 3=Obstacle modéré ; 4=Obstacle majeur ;
5=Obstacle très sévère.
La méthodologie adoptée pour le calcul de cet indicateur comporte trois étapes :
1. Procéder dans un premier temps à :
* Transformer l’échelle d’évaluation sus- mentionnée en une notation allant de 0 à 1 avec un
incrément de 0.25 comme suit :
1=N’est pas un obstacle

1

2=Obstacle mineur

0.75

3=Obstacle modéré

0.50

4=Obstacle majeur

0.25

5=Obstacle très sévère

0

* Elaborer un indicateur élémentaire au niveau de chaque domaine « j » en tenant compte des
différentes appréciations conformément à la nouvelle notation.

5
j
C j   x i Pi
i 1
Où
xi= Note allant progressivement d'un minimum 0 (domaine très contraignant) à un
maximum 1 (domaine non contraignant).
Pij = Part des entreprises ayant donné une note xi au niveau du domaine j.
2. Regrouper les domaines en neuf facteurs censés représenter les différentes facettes du
climat des affaires puis construire un indicateur partiel au niveau de chaque facteur
comme étant la moyenne arithmétique des indicateurs élémentaires

1 n
 Ck
n k j 1 j
k

I k
Où

C j k = indicateur élémentaire j du facteur k
nk = Nombre des domaines contenus dans le facteur k.

3. Construire un indicateur synthétique relatif au climat des affaires comme étant la
moyenne arithmétique des indicateurs partiels obtenus au niveau de chacun des facteurs
retenus dans l’étape 2

I CA 

1 9
 I
9 k 1 k

53

=
II- La Bourse des Valeurs Mobilières en Tunisie
1- Les dates clés de la BVMT
Février 1969 : Création de la Bourse des Valeurs Mobilières, Etablissement public.
Novembre 1994 : Promulgation de la loi 94-117 portant réorganisation du marché financier
qui sépare les fonctions de contrôle et de gestion du marché boursier.
Novembre 1995 : Création de la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis, Société anonyme
dont le capital est souscrit à part égale par l’ensemble des intermédiaires en bourse*.
Octobre 1996 : Mise en place du système de cotation électronique et création du Fonds de
Garantie de Marché (FGM**).
Avril 1998 : Lancement de l’indice TUNINDEX (Base 1000 au 31/12/1997).
Avril 2006 : Lancement d’indices sectoriels (Base 1000 au 31 décembre 2005).
Décembre 2007 : Lancement du Marché Alternatif, dédié notamment aux PME et admission
de la première société à ce marché & Passage à la version V900 du système de cotation
électronique.
Août 2009 : Promulgation du code de prestation des services financiers aux non-résidents qui
prévoit, entre autre, la création d’un compartiment de négociation non-résidents.
Décembre 2010 : Déménagement de la Bourse à son nouveau siège social.
Janvier 2012 : Lancement de l’indice TUNINDEX20 (base 1000, au 31 décembre 2006).
Septembre 2012 : Lancement officiel du programme de promotion de la culture et de
l’éducation boursière.
Novembre 2012 : Organisation de la 1ère édition du salon spécialisé de la Bourse et des
services financiers « Investia ».
* Les intermédiaires en bourse sont des sociétés chargées de la négociation des ordres en
bourse
** Le FGM, constitué par les intermédiaires en bourse, est destiné à garantir la bonne fin des
opérations négociées sur le marché, en cas de défaillance dans le règlement ou la livraison.

54
2- Les conditions requises pour une introduction en bourse
La Bourse dispose de deux marchés de titres de capital: Le Marché Principal et le Marché
Alternatif. L’admission à l’un des marchés implique que les conditions ci-après soient
satisfaites par l’entreprise.
1) Les conditions communes d’admission au Marché Principal et au Marché Alternatif
-

Publication des comptes annuels certifiés des deux derniers exercices avec possibilité
de dérogation pour les sociétés dont l’entrée en activité est inférieure à 2 ans.

-

Diffusion de 10% du capital dans le public# avec possibilité de dérogation en cas de
diffusion d’un montant de 1 millions de dinars.

-

Présenter un rapport d’évaluation sur les actifs de la société.

-

Disposer d’une organisation adéquate, d’un audit interne, d’un contrôle de gestion,...

-

Présenter des informations prévisionnelles sur 5 ans, établies par le conseil
d’administration, accompagnées de l’avis du commissaire aux comptes.

-

Produire un prospectus d’admission visé par le Conseil du Marché.

Le dossier de demande d’admission en bourse doit comporter, outre les documents juridiques,
financiers et administratifs prouvant le respect des conditions précitées, l’engagement de
l’entreprise de mettre à la disposition du marché en permanence toute information la
concernant susceptible d’influer sur son évolution et donc sur le cours de ses titres. Au
minimum, elle doit rendre public les éléments suivants :
-

Les états financiers semestriels et annuels

-

Les indicateurs d’activités trimestriels.

55
2) Les conditions spécifiques :
Marché principal

Marché alternatif

Les deux derniers exercices bénéficiaires. Les conditions de bénéfice ne sont pas exigées
cette condition n’est pas exigée si la
société s’introduit par la procédure
d’inscription directe suite à une
augmentation de capital.
Répartition des titres de la société détenus
par le public entre 200 actionnaires au
moins, au plus tard le jour de
l’introduction.

Répartition des titres de la société détenus par le
public entre 100 actionnaires au moins ou 5
actionnaires institutionnels au plus tard le jour de
l’introduction.

Avoir un capital minimum de 3 MDT le La condition de capital minimum n’est pas exigée
jour de l’introduction
- L’admission peut être également demandée par
une société quand son capital est détenu, depuis plus
d’un an, à hauteur de 20%au moins par deux
investisseurs institutionnels au minimum.
- L’admission peut être également demandée par
une société en cours de constitution par appel public
à l’épargne (cas de grands projets). Pour ce cas,
l’admission au marché alternatif est prononcée
directement par le CMF.
-Présentation par un listing sponsor d’une attestation
de réalisation de diligences pour l’admission de
titres sur le marché alternatif
- La société doit désigner, durant toute la période de
séjour de ses titres au marché alternatif, un listing
sponsor. La durée du mandat conférée au listing
sponsor ne doit pas être inférieure à deux ans.

56
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  • 1. République Tunisienne Ministère du Développement et de la Coopération Internationale Institut Tunisien de la Compétitivité et des Etudes Quantitatives CLIMAT DES AFFAIRES ET COMPETITIVITE DE L’ENTREPRISE RESULTATS DE L’ENQUETE COMPETITIVITE Juin 2013 2012
  • 2. Le présent rapport est la propriété de l’Institut Tunisien de la Compétitivité et des Etudes Quantitatives (ITCEQ). Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, de la présente publication, faite sans l’autorisation écrite de l’ITCEQ est considérée comme illicite et constitue une contrefaçon. CLIMAT DES AFFAIRES ET COMPETITIVITE DE L’ENTREPRISE RESULTATS DE L’ENQUETE COMPETITIVITE 2012 Remerciements : Nous tenons à remercier les chefs d’entreprise pour leur collaboration à la réalisation de ce travail à travers leur importante participation à cette enquête et dont les réponses ont été riches en termes d’informations et de commentaires. Ce rapport est le fruit de travail de toute une équipe de la direction centrale de la compétitivité composée de : Mmes Bakhta BEN SASSI, Affet BEN ARFA, Hanen TRABELSI, Safa MKAOUER, Mrs Heithem ZAMMALI, Haithem HAMMAMI, Taieb BOUSNINA, Noureddine MAGHROUI, Helmi BEN SALAH ainsi que la secrétaire Hajer MEHOUACHI.
  • 3. SOMMAIRE Résumé et conclusion .............................................................................................................3 Introduction ............................................................................................................................4 I- Environnement des affaires : Analyse des principales contraintes ........................................5 L’insécurité ................................................................................................................................................................... 7 La corruption ................................................................................................................................................................. 8 Le financement bancaire .............................................................................................................................................. 14 Pratiques dans le marché .............................................................................................................................................. 16 II- Evolution des indicateurs d’activité: ................................................................................ 18 III - Investissement, financement et programmes d’appui ..................................................... 21 1. Investissement .......................................................................................................................................................... 21 2. Le financement des entreprises : entre finance directe et finance indirecte ................................................................. 28 3. Programmes d’appui aux entreprises :..................................................................................................................... 35 IV- Gouvernance et compétitivité de l’entreprise: ................................................................. 38 V- Anticipations des chefs d’entreprise :............................................................................... 46 Annexes ............................................................................................................................... 50 I- Annexes méthodologiques ................................................................................................ 51 II- La Bourse des Valeurs Mobilières en Tunisie .................................................................. 54 1- Les dates clés de la BVMT....................................................................................................................................... 54 2- Les conditions requises pour une introduction en bourse ........................................................................................... 55 1) Les conditions communes d’admission au Marché Principal et au Marché Alternatif ............................................ 55 2) Les conditions spécifiques :................................................................................................................................. 56 III- Les programmes d’appui à l’entreprise ........................................................................... 57 IV- Annexe statistique .......................................................................................................... 61 2
  • 4. Résumé et conclusion L’analyse de l’enquête menée à la fin du premier semestre de 2012 auprès de 1050 entreprises privées opérant dans l’industrie et les services s’est focalisée sur la perception des chefs d’entreprise quant au climat des affaires et sur les actions engagées pour relever le défi de la compétitivité dans cette période transitionnelle. Les résultats font ressortir l’existence de certaines contraintes entravant le développement des entreprises, à l’instar de l’insécurité et la corruption qui ont le plus entaché les appréciations portées sur l’environnement des affaires. D’autres volets, non moins importants, méritent aussi plus d’attention pour booster l’investissement et relancer l’économie. Il s’agit, entre autres, du financement bancaire, de la concurrence déloyale et des pratiques anticoncurrentielles qui se sont aggravées après la révolution. Les perceptions des entreprises sur l’évolution en 2011 de leurs indicateurs de performance dénotent un fléchissement et les difficultés d’approvisionnement rencontrées en 2011 par les entreprises industrielles ont persisté en 2012. Cependant, malgré ces difficultés, des indices de reprise de l'activité au premier semestre 2012 sont apparus et se manifestent aussi au niveau de l’investissement, notamment, pour les entreprises de grande taille. D’autres investigations ont mis en relief l’importance que revêt l’application des règles de bonne gouvernance de l’entreprise dans la réalisation de bonnes performances compétitives. Cependant, pour mieux incarner les pratiques de bonne gouvernance au niveau de l’entreprise, il est nécessaire d’améliorer la gouvernance publique de sorte qu’il y ait, entre autres, un système juridique efficace, un marché public intègre et transparent et une administration moderne. S’agissant des perspectives, et bien que l’instabilité politique, économique et sociale ne permette pas aux entreprises de faire des anticipations, un certain optimisme est à relever en matière d’investissement et d’emploi à moyen et long termes. Cependant ces anticipations restent, dans tous les cas, conditionnées par une amélioration de l’environnement politique et sécuritaire permettant d’assurer une meilleure visibilité pour les entreprises. 3
  • 5. Introduction Dans le cadre de ses travaux portant sur la compétitivité, l’Institut Tunisien de la Compétitivité et des Etudes Quantitatives, a mené, en juillet 2012, une enquête auprès d’un échantillon d’entreprises industrielles et de services réparties sur tout le territoire tunisien et ce, pour recueillir leur perception et avis sur l’environnement des affaires dans lequel elles opèrent, sur l’évolution récente de leur activité, sur les actions engagées en matière de compétitivité ainsi que sur leurs perspectives de court et de moyen termes. De telles appréciations permettent d’identifier les points forts qu’il y a lieu de consolider et les points faibles auxquels il faut remédier. Ces réponses serviront aussi de base pour arrêter les mesures susceptibles de soutenir davantage les entreprises dans un environnement difficile et de plus en plus concurrentiel. Ce rapport serait articulé autour de cinq parties. Nous présenterons dans la première partie un ensemble de résultats portant sur le climat d’investissement notamment l’environnement institutionnel et réglementaire dans lequel opère l’entreprise. La deuxième partie s’intéressera à l’évolution de l’activité des entreprises après la révolution. La troisième partie sera focalisée sur l’investissement, son financement ainsi que sur les programmes d’appui aux entreprises. Dans la quatrième partie, un intérêt particulier serait accordé à la gouvernance et compétitivité des entreprises. Quant à la cinquième partie, elle serait consacrée à la vision des chefs d’entreprise sur les perspectives d'évolution de leur activité à moyen et long termes notamment en matière d’investissement et d’emploi. L’enquête a été réalisée durant la période allant du 23 juin au 24 aout auprès de 1050 entreprises privées structurées et réparties sur tout le territoire tunisien et opérant dans l’industrie et les services. La collecte de l’information a été effectuée par contact direct de l’entreprise sous forme d’interview. En termes de réponses et malgré les difficultés rencontrées sur le terrain, 807 entreprises ont répondu au questionnaire, soit un taux de réponse de 77%. 4
  • 6. I- Environnement des affaires : Analyse des principales contraintes Reflétant la perception que se font les chefs d’entreprise sur plusieurs domaines de l’environnement dans lequel ils opèrent, l’indicateur synthétique du climat des affaires1, calculé sur la base des 807 réponses des entreprises enquêtées en 2012, s’est situé au niveau de 0.625 sur une échelle allant de 0 à 12. En comparaison avec les résultats de l’enquête 2010 et sur la base des mêmes questions et d’un échantillon cylindré (composé de 425 entreprises) nous relevons une amélioration relative de la perception portée par les chefs d’entreprise sur l’environnement des affaires dans lequel ils œuvrent dans la mesure où l’indicateur est passé de 0.616 à 0.642. Indicateur de perception de l’environnement des affaires Echantillon cylindré 2010 2012 0,616 0,642 0,725 0,733 0,647 0,678 0,771 0,773 0,728 0,761 0,650 0,650 0,808 0,784 0,746 0,752 0,661 0,698 0,710 0,715 0,613 0,681 0,640 0,648 0,664 0,651 0,621 0,663 0,565 0,598 0,711 0,679 0,511 0,546 0,571 0,593 0,684 0,631 0,507 0,537 0,700 0,690 0,711 0,688 0,722 0,691 0,504 0,586 − − 0,432 0,524 0,469 0,566 0,707 0,707 − − − − Indicateur du climat des affaires Infrastructure Transport Accès au foncier Télécom Electricité Eau Assainissement Ressources Humaines Règlementation du travail Formation qualification Procédures administratives et système judiciaire Douane Fiscalité Système judiciaire Formalités administratives Charges sociales Financement bancaire Accès au crédit Coût du crédit Cadre macro-économique et réglementaire Cadre macro-économique Cadre réglementaire Pratiques du marché Marché parallèle Concurrence déloyale Pratiques anticoncurrentielles Marchés publics Corruption Insécurité 1 2 Voir annexe méthodologique Plus l’indicateur se rapproche de 1, plus le climat des affaires est jugé favorable. 5 Total échantillon 2012 0,625 0,733 0,678 0,791 0,763 0,652 0,780 0,733 0,719 0,726 0,712 0,657 0,665 0,652 0,619 0,694 0,568 0,587 0,627 0,533 0,713 0,714 0,708 0,610 0,602 0,553 0,584 0,728 0,547 0,493
  • 7. Cependant, cette évolution est à prendre avec précaution pour deux raisons : d’une part, les entreprises ne répondaient pas avant la révolution avec la même liberté dont elles disposent aujourd’hui aux questions portant sur l’environnement institutionnel et réglementaire, et, d’autre part, certains sujets considérés avant la révolution comme tabous, à l’instar de la corruption et de l’insécurité, n’ont pas été abordés en 2010. De ce fait, l’analyse dans ce qui suit sera basée essentiellement sur les réponses recueillies en 2012 étant donnée l’importance qu’elles revêtent dans ce processus transitionnel délicat pour entreprendre les mesures nécessaires à la dynamisation de l’investissement et la relance de l’économie.  Des appréciations entachées par l’insécurité et la corruption Les appréciations des chefs d’entreprise diffèrent selon les domaines composant le climat des affaires couverts par l’enquête. Ces appréciations qui apparaissent favorables surtout au niveau de l’infrastructure, des ressources humaines et du cadre macroéconomique et réglementaire, sont entachées par les deux facteurs introduits pour la première fois dans le calcul de l’indicateur, à savoir l’insécurité et la corruption. Graphique n°1 : Indicateur de perception du climat des affaires 2012 (ICA) 1,0 0,9 0,8 0,7 0,733 0,719 0.625 0,713 0,657 0,610 0,6 0,587 0,568 0,547 0,493 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 0,0 6
  • 8. 1- L’insécurité Après chaque révolution, les pays vivent un climat d’instabilité. La Tunisie, qui ne fait pas l’exception, vit cette instabilité à plusieurs niveaux : instabilité politique, instabilité sociale et aussi instabilité sécuritaire et qui apparaît la plus grave. En effet, depuis le 14 janvier, le pays a vu se multiplier les actes de vols, d’incendies et de saccages aussi bien de propriétés privées que d’établissements publics. Cette situation a eu en 2011 un impact négatif sur l’économie, notamment, en matière d’investissement et d’affluence touristique. Dans ce climat d’insécurité, les entreprises ont subi les effets collatéraux de la révolution, et dont les dégâts matériels ont été estimés importants par les entreprises endommagées comme il a été dégagé de l’enquête 20113. Pour y faire face, plusieurs actions ont été engagées par les entreprises, notamment, le renforcement du système de surveillance et de gardiennage et la souscription à des polices d’assurance supplémentaires générant, ainsi, des surcoûts et portant, par conséquent, préjudice à la compétitivité des entreprises. En 2012 et d’après les résultats recueillis, la situation en matière de sécurité reste encore instable et plus de la moitié des enquêtés considèrent cette instabilité comme facteur portant préjudice à leur compétitivité.  41% des entreprises considèrent l’insécurité comme obstacle majeur à leur développement Avec un indicateur de 0.493, l’insécurité se classe comme le facteur le plus défavorablement perçu. En effet, 41% des entreprises l’ont dénoncée comme obstacle majeur pour leur développement. Cette perception défavorable est d’autant plus prononcée que l’entreprise est de petite taille. 3 Rapport « Climat des affaires et compétitivité des entreprises : Principaux résultats de l’enquête compétitivité 2011 ». 7
  • 9. Graphique n°2 : Entreprises considérant l’insécurité comme obstacle majeur (en %) Selon la structure de capital Selon la taille 46 43 43 41 41 36 Cette situation est d’autant plus inquiétante que les entreprises à participation étrangère majoritaire sont plus fréquentes à dénoncer ce phénomène. Ce qui aurait engendré la délocalisation de certaines entreprises vers des sites plus sécurisés. Par ailleurs, les déclarations font ressortir que l’insécurité a même été à l’origine de la suspension de l’activité pour 6.3% des répondants. De ce fait, son rétablissement devrait être considéré comme une exigence prioritaire afin que le système économique reprenne son rythme régulier. 2- La corruption Souvent qualifiée de "sujet tabou" en Tunisie, la corruption a suscité beaucoup d’intérêt depuis la révolution du 14 janvier et différentes institutions ont essayé d’évaluer l’ampleur du phénomène. Cependant, en absence de données statistiques au niveau national, les analyses menées se sont basées, pour la plus part, sur des enquêtes soit auprès des ménages4 ou auprès des entreprises. Sur le plan international, la Tunisie a vu son classement se dégrader dans le rapport sur la corruption dans le monde « International Transparency 2012 » pour occuper le 72ème rang contre 73ème en 2011 et 59ème en 2010. Dans ce contexte et partant du fait que ce phénomène a un impact direct sur la compétitivité des entreprises, la corruption a eu droit, encore une fois, à un module spécifique dans le 4 Enquête « perception de la corruption par les citoyens » menée par le Centre Tunisien de la Gouvernance d’Entreprise (CTGE). 8
  • 10. questionnaire. L’objectif étant de voir, dans quelle mesure et avec quelle ampleur elle affecte le secteur institutionnel tunisien dans cette période de transition et ce, afin d’aider tous les intervenants à mettre en place une stratégie efficace permettant de lutter contre ce phénomène. Les réponses recueillies ont été porteuses de plusieurs enseignements:  Plus d’une entreprise sur trois considère la corruption comme obstacle majeur pour son développement Se classant après l’insécurité comme facteur défavorablement perçu (avec un indicateur de 0.547), la corruption est déclarée comme contrainte majeure au développement par 34% des entreprises enquêtées. Cette perception est plus partagée par les PME ainsi que par les entreprises opérant sur le marché local que par les autres. Graphique n°3 : Entreprises considérant la corruption comme obstacle majeur (en %) Selon le régime 35 Selon la taille 38 34 34 31 34 25  La corruption est un phénomène qui perdure Pratiquée durant des dizaines d’années, la corruption est entrée dans les habitudes et la culture des citoyens tunisiens de telle sorte qu’elle ne peut être éradiquée en une seule année. En effet, les déclarations à ce sujet montrent qu’après plus d’une année de la révolution, une proportion non négligeable des entreprises fait encore des versements non officiels, même si certains chefs d’entreprise ne le déclarent pas directement. Ces déclarations sont encore plus prononcées au niveau des entreprises à capital étranger. 9
  • 11. Graphique n°4 : Vous trouvez-vous encore contraint à faire des versements non officiels ? 17% 22% 61% OUI NON Je refuse de répondre  L’accélération d’un service est la principale raison qui pousse les entreprises à faire des versements non officiels Interrogés sur les raisons qui les poussent à faire des malversations, la plus part des responsables sondés déclarent qu’ils le font pour accélérer la prestation d’un service et, dans un second ordre, pour éviter un problème. Graphique n°5 : Les raisons poussant les entreprises à faire des versements non officiels Obtenir un permis ou une autorisation 19% Eviter un problème 43% Accélérer un service 74% De telles réponses laissent déduire que les délais de prestation de certains services sont longs et freinent, en quelque sorte, le bon déroulement des affaires. A ce niveau, il apparaît judicieux de voir comment sont perçus les secteurs institutionnels concernant ce phénomène, en l’occurrence le secteur financier, la police, les collectivités locales, le système judiciaire, le système fiscal, la douane et les services publics, et jusqu’à quel degré ils sont affectés par la corruption ? 10
  • 12.  Les services de la douane suivis par la police sont considérés les plus touchés par la corruption La perception des entreprises quant au degré d’affectation des secteurs institutionnels par la corruption montre qu’ils sont tous touchés, mais à des degrés différents. Ainsi, si les appréciations apparaissent relativement positives pour les services publics (télécom, électricité, eau, assainissement…etc.) et le secteur financier, elles sont plus négatives concernant la douane et la police avec respectivement 52% et 45% des entreprises les considérant affectées, voire même, très affectées par la corruption. Graphique n°6 : Perception du degré d’affectation des secteurs institutionnels par la corruption (en %) Services publics 36 Secteur financier 28 31 16 24 14 20 6 17 8 Collectivités locales 23 21 22 23 11 Système fiscal 22 23 21 21 13 Système judiciaire 21 Police 20 Douane 18 Pas affecté Peu affecté 18 19 16 29 19 14 16 Moyennement affecté 13 25 20 27 Affecté 25 Très affecté Ce constat va de pair avec les résultats dégagés au niveau du climat des affaires dans lequel opèrent les entreprises où la douane constitue une contrainte majeure pour 23% des enquêtés et ce, principalement au niveau des procédures douanières. Graphique n°7 : Entreprises considérant les services douaniers comme obstacle majeur (en %) 26 23 23 22 Coûts Délais Procédures 11 Douane
  • 13. Pour réduire les délais nécessaires aux procédures de dédouanement, une part non négligeable des entreprises se trouve contrainte à faire des payements informels à la demande même des employés des services douaniers. Graphique n°8 : Vous a-t-on demandé un payement informel et/ou "cadeaux" afin d'accélérer les procédures de dédouanement? 15% 20% 65% OUI NON Je refuse de répondre  Le système judiciaire est aussi affecté par la corruption A côté de la douane et de la police, le système judiciaire apparaît lui aussi corrompu d’après 42% des entreprises. Une telle perception n’est pas spécifique à la Tunisie. En effet, dans plusieurs pays du monde, l’idée selon laquelle le système judiciaire est corrompu et les tribunaux ont tendance à favoriser les personnes qui ont de l’argent et des relations, est très répandue. Cependant, même si cette perception est parfois exagérée, elle devrait être prise au sérieux car aucun système de justice ne peut être efficace s’il ne bénéficie pas de la confiance de la population. A ce titre, les résultats montrent que cette confiance manque pour une part non négligeable des entreprises sondées. Graphique n°9 : Faîtes-vous confiance au système judiciaire pour faire respecter vos droits contractuels et vos droits de propriété dans les conflits commerciaux? (en %) 32% 39% Oui Plutôt oui Plutôt non 16% 13% Non Dans le même cadre et en matière de résolution des litiges commerciaux, plus d’une entreprise sur quatre considère le système judiciaire comme obstacle majeur à leur développement surtout au niveau des délais pour la résolution des litiges qui sont estimés longs atteignant en moyenne 19 mois. 12
  • 14.  Les malversations concernent aussi d’autres domaines Les malversations ne se sont pas limitées à ces secteurs uniquement, elles ont touché d’autres volets, notamment, le système fiscal et les marchés publics. Ainsi, selon 26% des entreprises enquêtées, les agents de l’administration fiscale leur demandent encore un payement informel ou « des cadeaux » et 23% des sondés révèlent que pour gagner un marché public, leurs homologues seraient prêts à donner « des pots-de-vin ». Ces versements non officiels dépassent 10% de la valeur du marché selon près du tiers de ces entreprises. Graphique n°10 : Les agents de l’administration fiscale vous ont-ils demandé un payement informel et/ou des “cadeaux”? 11% 74% oui Non 15% Je refuse de répondre Au vu de ce qui précède, il apparaît urgent de limiter le pouvoir discrétionnaire des fonctionnaires des différentes administrations sollicitées par les entreprises dans le cadre de leur activité. Ces fonctionnaires devraient interpréter les lois et règlements de façon objective, éthique non appliquée selon 32% des entreprises enquêtées. Graphique n°11 : Les fonctionnaires des différentes administrations auxquelles vous faîtes face dans le cadre de vos activités, interprètent-ils les lois et règlements de manière objective? 22% 46% Oui Plutôt oui 20% Plutôt non 12% Non Pour y parvenir, encore faut-il, d’une part, que l’environnement réglementaire ne soit ni surréglementé ni sous-règlementé et, d’autre part, que les lois et les règlements soient suffisamment clairs, transparents, stables et bien diffusés. En plus de ces actions au niveau règlementaire, d’autres sont nécessaires pour faire face à la corruption ; une question s’impose alors à savoir : comment lutter contre ce phénomène ?  Faudrait-il agir sur le côté matériel des fonctionnaires ?  Devrait-on entreprendre des mesures de sanction ?  Devrait-on aller au-delà de ces actions et appliquer la stratégie nationale de la lutte contre la corruption5 ? 5 L'objectif de cette stratégie est de renforcer la reddition des comptes, la transparence, et l'efficience dans les deux secteurs public et privé 13
  • 15. La lutte contre ce phénomène, nécessite la conjonction de toutes ces actions, voire même d’autres. En effet, l’amélioration de la situation matérielle des fonctionnaires limite, certes, la tentation de demander des « pots-de-vin », mais ne suffit pas, à elle seule, pour faire face à la corruption car la cupidité a parfois tendance à croître avec les revenus. De ce fait, il faudrait appliquer avec intransigeance les lois envers les personnes impliquées directement ou indirectement dans des affaires de corruption. Plus encore, une priorité devrait être accordée à l’application de la stratégie nationale de lutte contre la corruption. Cette stratégie devrait être, cependant, complétée par la mise en place d’une “cartographie de risques”6 à l’instar de celle élaborée au Maroc et qui permet de recenser les postes dans l’administration publique qui sont les plus sensibles et les plus exposés à la corruption, notamment, dans la douane, la police, le système judiciaire et la passation des marchés publics. A côté de l’insécurité et de la corruption qui constituent actuellement les principaux facteurs handicapant le climat des affaires, d’autres volets, non moins importants, méritent aussi plus d’attention pour booster l’investissement et relancer l’économie. Il s’agit, entre autres, du financement bancaire des entreprises et des pratiques du marché en Tunisie. 3- Le financement bancaire La relation qu’entretient les chefs d’entreprise avec le système bancaire, même si elle est encore loin d'être favorable, apparaît mieux perçue qu'il y a quelques années, et ce, essentiellement au niveau du coût du crédit bancaire. Graphique n°12 : Entreprises considérant le financement bancaire en tant que contrainte majeure (en %) 49 42 43 40 38 41 35 33 38 27 29 2007 2008 Accès au crédit bancaire 6 25 25 2009 Appréciation globale 23 2010 2012 Coût du crédit bancaire OCDE (2010) « Principes de l’OCDE pour renforcer l’intégrité des marchés publics ». 14 25
  • 16. Les résultats selon la taille de l’entreprise montrent que la contrainte du financement bancaire, aussi bien, en termes de coûts que d’accès au crédit bancaire, est toujours pesante pour les PME (31% contre 14% pour les grandes). En matière d’accès au crédit, une certaine stabilité de la perception des entreprises depuis 2008 est à noter. Cependant, et comparativement à certains pays concurrents, à l’instar de la République Tchèque et la Turquie, la fréquence des entreprises qui le considèrent comme une contrainte sévère apparaît relativement élevée tout en restant, tout de même, largement inférieure à la moyenne dans la région MENA. Graphique n°13 : Entreprises déclarant l’accès au crédit bancaire comme contrainte majeure MENA 36,3% Marroc 31,6% Egypte 31% Jordanie 25,2% Tunisie 25% Republique Tchèque Turquie Hongrie 23,7% 14,3% 11,7% Source : Enterprise Surveys, World Bank. Dans le même contexte et à côté du taux d’intérêt, qui reste la principale difficulté rencontrée en matière de financement bancaire, les garanties exigées et les délais d’obtention des crédits, continuent, quand même, à figurer parmi les contraintes les plus sévères, bien qu’ils aient connu un certain relâchement par rapport à 2010. 15
  • 17. Graphique n°14 : Les difficultés rencontrées en matière de financement bancaire Concernant la valeur des garanties exigées, cette dernière dépasse, selon 39% des entreprises enquêtées, le montant des emprunts bancaires demandés. Cependant, et par rapport aux résultats dégagés en 2010, une légère amélioration est constatée à ce niveau, dans la mesure où cette fréquence était de 43%. Graphique n°15 : Répartition des entreprises selon le taux de garantie exigée 2012 2010 22% Taux<=100% 22% 100%<Taux<=150% 17% 61% Taux>150 21% 57% A titre indicatif, les résultats de l’enquête Banque Mondiale font apparaître un taux de garanties de 85.5% pour l’Egypte, de 89.9% pour la Turquie et de 106.9% pour la République Tchèque. 4- Les pratiques dans le marché Il n’y a pas de doute que la présence de certaines pratiques telles que la concurrence déloyale et les pratiques anticoncurrentielles nuit à la compétitivité et porte préjudice aux entreprises respectant les règles du marché. Pour lutter contre le développement rapide de ce genre de pratiques sur le marché tunisien, les pouvoir publics ont adopté certaines mesures à l’instar de la création du conseil de la concurrence. Cependant, il semble que ces mesures ne sont pas suffisantes pour lutter contre ces pratiques dans la mesure où une part non négligeable des 16
  • 18. entreprises enquêtées les dénonce encore et les considère comme obstacle pour leur développement. Graphique n°16 : Entreprises considérant les pratiques dans le marché comme obstacle majeur Marchés publics 18% Pratiques anticoncurrentielles 31% Marché parallèle 32% Concurrence déloyale 35% Pratiques dans le marché 31%  Ces pratiques se sont davantage aggravées après la révolution Certes, de telles pratiques ne datent pas d’aujourd’hui mais remontent à des dizaines d’années, mais il semble que le contexte économique, politique et social que connait la Tunisie après la révolution a constitué une occasion propice pour certains pour aller de l’avant dans le non respect des règles du marché. En effet, les réponses recueillies témoignent d’une aggravation de ces pratiques selon plus de la moitié des entreprises interrogées. Graphique n° 17 : Perception de l’évolution des pratiques dans le marché après la révolution 33% 36% 38% 10% 10% 10% 57% 54% 52% Concurrence déloyale Marché parallèle Pratiques anticoncurrentielles Aggravées Relâchées Maintenues L’aggravation de telles pratiques rend encore plus difficile la tâche des entreprises œuvrant dans la transparence et la légalité pour être compétitives, notamment, dans une conjoncture de plus en plus incertaine et difficile. En effet, interrogés sur les facteurs qui portent actuellement préjudice à leur compétitivité, 45% des chefs d’entreprise citent la concurrence déloyale avec 17
  • 19. tout ce qu’elle comporte d’imitation illégale, d’évasion tant fiscale qu’en matière de charges sociales, de publicité trompeuse, de développement de réseaux informels de distribution…etc. De même, 33% évoquent les pratiques anticoncurrentielles qui englobent, entre autres, l’exploitation abusive d’un état de dépendance économique et la pratique des prix abusivement bas. Notons que le marché parallèle est, quant à lui, dénoncé par plus d’une entreprise sur cinq. Un tel climat entaché par plusieurs aspects portant préjudice à la compétitivité des entreprises a certainement eu, à côté d’autres problèmes liés, entre autres, à l’approvisionnement, aux grèves …etc., des effets négatifs sur l’activité des entreprises. D’où l’intérêt de voir comment ont évolué dans cette phase postrévolutionnaire certains indicateurs de performance notamment la production, les exportations, le chiffre d’affaires…etc. II- Evolution des indicateurs d’activité:  Fléchissement de la production, du chiffre d’affaires et des exportations en 2011 Marquée par les évènements liés à la révolution, la Tunisie a vécu en 2011 un fléchissement économique touchant tous les secteurs sans exception. Un tel constat est vérifié par les résultats de l’enquête qui font ressortir que, par rapport à 2010, plus de 40% des entreprises déclarent avoir accusé une baisse aussi bien au niveau de la production /activité qu’au niveau du chiffre d’affaires, et 39% des entreprises exportatrices ont vu leurs exportations reculer. Graphique n° 18 : Evolution des indicateurs d’activité en 2011 par rapport à 2010 Chiffre d’affaires 21% Production / activité 25% 37% 42% Exportations 28% 33% 42% Hausse 33% 39% Baisse Stagnation Les entreprises de petite taille sont apparues les plus vulnérables. Au niveau de l’industrie, les entreprises du THC ont été les plus fréquentes à déclarer une baisse au niveau de la production, alors que du côté des services, c’est le secteur du tourisme qui semble le plus affecté. 18
  • 20.  Des problèmes d’approvisionnement Plus de la moitié des entreprises œuvrant dans le secteur industriel, le commerce, le tourisme et la santé déclarent avoir rencontré des problèmes d’approvisionnement durant l’exercice 2011. Ces difficultés ont poussé 42% parmi ces entreprises à recourir au sur-stockage avec tout ce qu’il peut générer comme surcoûts à l’entreprise.  Les difficultés d’approvisionnement persistent en 2012 D’après les réponses recueillies, les conditions d'approvisionnement en 2012 n’ont pas changé pour la plupart des entreprises. Ces difficultés se sont même aggravées pour plus de 30% et ce, que se soit au niveau de la disponibilité des matières premières ou des modalités de paiement ou encore des délais de livraison. Graphique n ° 19 : Évolution des conditions d’approvisionnement en 2012/2011 15%  Suspension de la production au cours du 1er semestre 2012 Les problèmes d’approvisionnement rencontrés en 2012 ont même été à l’origine de la suspension de la production/activité pour certaines entreprises. A ce titre, les réponses recueillies font ressortir que 25% des entreprises industrielles enquêtées ont dû suspendre leur production au cours du 1er semestre 2012 pour plusieurs raisons (demande insuffisante, grève, insécurité, approvisionnement) et ce, pour une période moyenne de 31 jours, générant des pertes qui ont dépassé 20% du chiffre d’affaires pour plus de 40% des entreprises concernées.  Malgré ces difficultés, des indices de reprise de l'activité sont apparus Cependant, les déclarations des chefs d’entreprise sur l’évolution de leur activité au premier semestre 2012 par rapport au deuxième semestre 2011, laissent déduire que leur situation est devenue plus rassurante dans la mesure où près de la moitié des entreprises interrogées déclare une augmentation de la production/ activité (contre 30% révélant une baisse). 19
  • 21. Graphique n °20 : Evolution des indicateurs d’activité durant le 1er semestre 2012 par rapport au 1er semestre 2011  Les IMCCV, la chimie, les IMD et le tourisme affichent une reprise au 1er semestre 2012 alors que le THC et les IME n’arrivent pas encore à sortir du gouffre La reprise de l’activité relative au premier semestre 2012, est surtout révélée par les entreprises œuvrant dans la chimie, les IMCCV et les IMD au niveau de l’industrie, et par les unités opérant dans le tourisme, l’informatique et les centres d’appel, pour les services. Au niveau des exportations, les unités opérant dans le THC et les IME peinent encore à revenir à leur rythme de croisière. Graphique n° 21 : Evolution des exportations 1er semestre 2012 par rapport au 2ème semestre 2011 14 16 23 27 35 36 32 37 24 37 23 39 50 49 Chimie 47 IMD 42 IMCCV Hausse Baisse 40 IAA IME 29 THC Stagnation Ces signes de reprise de l’activité nous poussent à se demander s’il s’agit d’un retour à la normale ou plutôt si les entreprises ont pu surmonter les effets de la révolution pour aller de l’avant et engager de nouveaux investissements dans l’objectif d’une vraie relance. D’où l’intérêt d’examiner comment se sont comportées 20 les entreprises en matière
  • 22. d’investissement ? Comment ont-elles financé les investissements réalisés? Et ont-elles profité des programmes d’appui que l’Etat a mis à leur disposition ? III - Investissement, financement et programmes d’appui 1. Investissement L’investissement privé sur lequel a misé la Tunisie depuis plus d’une décennie, à travers les réformes et les programmes d’appui et d’incitations, reste encore insuffisant par rapport aux attentes et ne permet pas de réaliser une croissance dynamique susceptible de créer de façon rapide et efficace des postes d’emploi et de résorber le chômage notamment des cadres. En effet et à titre indicatif, le niveau de l’investissement privé en pourcentage du PIB se situe entre 12 et 14% au cours de la dernière décennie alors qu’il est de l’ordre de 25% dans certains pays asiatiques. De même, sa part dans la FBCF (d’environ 62% par an durant les dernières années) s’avère remarquablement dépassée par celle enregistrée dans certains pays méditerranéens à l’instar de l’Egypte, du Maroc et de la Turquie. Par ailleurs et partant du fait que la décision d’investir, motivée par la recherche du profit, est directement liée à l’environnement des affaires qui reflète, en grande partie, les politiques et le comportement des pouvoirs publics, il apparaît dès lors important de voir comment s’est comporté l’investissement dans un tel climat ? Quels en sont ses déterminants et ses contraintes dans cette période postrévolutionnaire ?  Des indices de reprise de l’investissement sont relevés durant le premier semestre de l’année 2012 Les investigations menées à partir de l’enquête montrent que, sur l’ensemble des chefs d’entreprise interviewés, 41% déclarent avoir réalisé des investissements durant le 1er semestre 2012. Parmi ces entreprises, plus de la moitié ont investi dans le renouvellement des équipements ou encore pour l’extension de la capacité de production ou d’activité et 35% seulement ont déclaré avoir ciblé la modernisation des équipements. Une analyse plus fine montre que la fréquence des entreprises ayant engagé des investissements est d’autant plus importante que l’entreprise est de grande taille (63%) ou qu’elle opère dans les secteurs de la Chimie et des IME. 21
  • 23. Graphique n° 22 : Entreprises déclarant avoir investi au cours du premier semestre 2012 25% btp 28% THC 39% IMCCV 42% IAA 44% IMD 49% IME 53% Chimie  Les entreprises installées dans le littoral sont plus prépondérantes à déclarer avoir investi durant le premier semestre de 2012 Les réponses recueillies à partir des différentes régions du pays laissent déduire une nette concentration des actions d’investissement dans le Nord-Est et le Centre-Est. Un tel comportement peut être expliqué, comme il le sera confirmé par la suite, par les caractéristiques que revêtent ces régions en matière d’infrastructure ainsi que par les besoins spécifiques des chefs d’entreprise en termes de disponibilité de main d’œuvre et de proximité des marchés. Graphique n° 23 : Entreprises déclarant avoir réalisé des invetsissements en 2012 SUD-OUEST 20% CENTRE-OUEST 20% SUD-EST 24% NORD-OUEST 34% CENTRE -EST 44% NORD-EST 49% De tels résultats corroborent ceux publiés par le Ministère de l’Industrie concernant les intentions d’investissement déclarées dans le secteur industriel au cours des huit premiers mois de 2012. En effet, selon ces données, les intentions d’investissement au niveau global ont connu un accroissement, passant de 2137 MD en 2011 à 2642 MD en 2012, alors que les 22
  • 24. intentions d’investissement déclarées dans les zones de développement régional ont baissé (de 1195 MD en 2011 à 1084 MD en 2012) et la part de ces zones dans l’ensemble des intentions d’investissement est passée de 55.9 à 41% durant la même période.  « La stabilité politique, économique et sociale » constitue actuellement le principal déterminant de l’investissement. » Dans la détermination de l’investissement, plusieurs facteurs entrent en jeu. Certains sont observables et mesurables, tel que le taux d’intérêt réel, d’autres le sont moins, telles que la confiance dans le milieu des affaires et la qualité du cadre réglementaire et institutionnel. Dans ce contexte postrévolutionnaire, les résultats de l’enquête font ressortir que parmi les principales variables qui déterminent la décision d’investir, « la stabilité politique, économique et sociale » se classe en première position et ce, quelque soit le régime7 et la taille8. « Les perspectives d’évolution de la demande » figurent comme deuxième principal déterminant étant donné que les entreprises n’investissent que si elles anticipent une hausse au niveau des carnets de commandes ; chose qui n’est pas actuellement envisageable, vu la morosité qui continue encore à caractériser l’environnement, notamment international. Graphique n° 24 : Principaux déterminants de l'investissement Infrastructure de base 19% Incitations financières Disponibilité des compétences Conditions de financement (taux d’intérêt, endettement …) 28% 29% 30% Incitations fiscales accordées par les pouvoirs publics 42% Perspectives d’évolution de la demande Stabilité politique, économique et sociale Dans le même registre et pour les entreprises qui n’ont pas investi en 2012 (59%), le climat social non adéquat semble être la principale raison expliquant cette décision. De tels résultats laissent déduire l’urgence que revêtent l’instauration de la sécurité et la stabilité, le retour à la normale et au calme, notamment dans les services publics et les activités vitales pour l’entreprise à l’instar des activités portuaires, douanières, etc. 7 8 Partiellement exportateur 64%, totalement exportateur 76%, sur le marché local 71% Petite 73%, moyenne 68%, ou grande 71% 23 66% 70%
  • 25. Quant aux « incitations fiscales accordées par les pouvoirs publics » elles se classent en troisième position, juste avant les conditions de financement, laissant déduire que le code d’incitation en vigueur ne peut plus jouer, à lui seul, le rôle de locomotive pour l’investissement privé et que la dynamisation de ce dernier n’est pas uniquement une question d’incitations. Un tel résultat se confirme par l’appréciation que portent les chefs d’entreprise enquêtés sur ce code. En effet, parmi les entreprises déclarant être suffisamment averties de son contenu, 32% seulement en sont satisfaites et 28% ne le sont pas. Graphique n° 25 : Répartition des entrerprises selon leur degré de satisfaction du code de l'investissement 28% 32% 40% satisfait moyennement satisfait pas satisfait Interrogées sur les principales limites du code, la plupart de ces dernières se partagent l’idée de l’insuffisance des incitations accordées et ce, aussi bien au niveau du développement régional qu’au niveau du recrutement des diplômés du supérieur et de la prospection des marchés à l’exportation. En plus de l’insuffisance des incitations accordées, les entreprises évoquent aussi le problème de complexité dans les textes du code, pouvant priver, dans des cas, certains investisseurs d’avantages dont ils pouvaient bénéficier si les textes étaient moins complexes. C’est pourquoi les entreprises réclament la nécessité de réviser le dispositif des incitations accordées par les pouvoirs publics comme priorité que devrait retenir le gouvernement pour relancer l’investissement et aider les entreprises à développer des activités dans leur région. De tels résultats corroborent ceux dégagés d’une étude 9portant sur l’Evaluation des incitations à l’investissement privé selon laquelle « l’impact du régime incitatif actuel sur la croissance, la création d’emplois et l’investissement privé a été plutôt limité et implique des coûts budgétaires importants et une complexité administrative ». 9 GHAZOUANI Kamel : « Evaluation des incitations à l’investissement privé : Cas du Code d’Incitation à l’Investissement ». La maison de l'entreprise 30 JUIN 2011. IACE 24
  • 26.  Le choix du lieu d’implantation d’un nouveau projet d’investissement reste conditionné par l’existence d’une infrastructure de base développée. Malgré les incitations spécifiques pour l’investissement dans les régions intérieures où encore les zones de développement prioritaire, ce dernier reste encore concentré dans le littoral. Un tel échec peut être imputé à plusieurs facteurs à l’instar de l’infrastructure, de la disponibilité de la main d'œuvre, de la qualité des services publics et de la qualité de vie dans les régions. C’est pourquoi il importe de voir quels sont actuellement les principaux facteurs déterminants dans le choix du lieu d’implantation d’un nouveau projet. Les réponses recueillies, à ce titre, montrent que l’existence d’une infrastructure de base est le principal facteur retenu pour le choix de lieu d’implantation des nouveaux projets et ce, quelque soit l’entreprise. Graphique n° 26: Critères de choix du lieu d'implantation des projets Accès au foncier Connaissance préalable de la région Disponibilité des services administratifs et structures d’appui Incitations accordées par les pouvoirs publics Disponibilité de zones industrielles aménagées Proximité (des sous-traitants, des fournisseurs, des marchés… Disponibilité et coût de la main d’œuvre 16% 21% 27% 28% 37% 38% 51% Existence d’une infrastructure de base Dans ce cadre, les réponses concernant les aspects constituant une contrainte pour le développement des entreprises font ressortir que 27% des entreprises considèrent l’infrastructure du transport existante comme un obstacle majeur, notamment en ce qui concerne sa qualité. De même, d’autres volets constituent encore une contrainte selon une part non négligeable des entreprises sondées à l’instar de l’électricité, de l’assainissement et de l’Internet. 25 67%
  • 27. Tableau n° 1 : Entreprises considérant l’infrastructure comme contrainte majeure (en%) Les volets de l’infrastructure % des entreprises Electricité 25 Transport 21 - Moyens de transport 19 - Infrastructure de transport 27 Assainissement 21 Eau 14 Télécommunications 12 - Téléphone 11 - Internet 18 - La poste 6 Comme second déterminant dans le choix du lieu d’implantation d’un projet figure la disponibilité et coût de la main d’œuvre. Ce facteur est cité par plus de la moitié des entreprises enquêtées avec une fréquence relativement élevée dans le Nord-Ouest, le CentreEst et le Sud du pays. Ceci renvoie au problème du manque de certains profils dans les régions et de l’inadéquation du dispositif de la formation aux besoins des entreprises, ce qui est de nature à générer des coûts supplémentaires aux entreprises poussées à assurer elles mêmes une formation pour rendre leurs employés opérationnels. Ce facteur prend encore de l’importance du moment où le coût de la formation et la disponibilité des centres dans les régions constituent encore une faiblesse selon une part non négligeable des entreprises. Graphique n° 27 : Quelle appréciation portez-vous sur les centres de formation en matière de : 73% 68% 59% 57% 41% 27% Compétence des formateurs 43% 32% Contenu de la formation Disponibilité dans votre région Favorable 26 Défavorable Coûts de la formation
  • 28. De tels résultats vont de pair avec ceux publiés par le FEMISE10 selon lequel « la formation professionnelle continue à souffrir de maux et de lacunes qui perdurent. Il s’agit plus précisément du manque d’interactions et de passerelles entre le système de formation générale et celui de la formation professionnelle, de l’incapacité du système à anticiper les évolutions futures des métiers et les besoins de l’économie, et de la persistance de l’image négative de la formation professionnelle auprès du grand public et des entreprises ».  L’infrastructure se classe en tête des priorités pour booster les investissements à l’intérieur du pays Interrogés sur les priorités que devrait se fixer le gouvernement pour aider les entreprises à développer leur activité et à effectuer de nouveaux investissements, plus de la moitié des répondants se partagent l’avis d’une instauration et / ou amélioration de l’infrastructure de base et ce, indépendamment de la région. Il s’agit, notamment, i) de développer les moyens de communication telles que les routes et autoroutes pour permettre un meilleur accès aux régions et aux zones industrielles, ii) de faciliter l'accès aux ports et aéroports, iii) d’améliorer la qualité de l’Internet et de la connexion aux réseaux de l’électricité et du gaz. En somme, il s’agit d’adapter les infrastructures aux besoins locaux. Le développement des services administratifs et structures d’appui dans les régions internes, via une décentralisation plus poussée, constitue la deuxième priorité que devrait se fixer le gouvernement pour aider les entreprises à investir dans les régions. Pour plus d’efficacité, cette décentralisation devrait être accompagnée d’une certaine autonomie qui permettrait d'atténuer la lenteur des procédures, les lourdeurs administratives ainsi que la corruption11. En parallèle, un effort devrait être fourni pour la mise en valeur des richesses de chaque région. Il s’agit plus précisément d’estimer le potentiel économique des régions à travers des études stratégiques régionales qui se chargeront de procéder, entre autres, à un inventaire des différentes ressources, afin de mettre en valeur les spécificités de chaque région et définir, par conséquent, les investissements les plus appropriés à chacune d’elles. De même, de telles études devraient aboutir sur les actions à entreprendre en matière d’incitations, d'accompagnement et de formation adaptés à chaque région. 10 11 Rapport FEMISE, Profil pays Tunisie Institut de la Méditerranée France 2005 « Attractivité des investissements : quelques pistes de réflexion » Sofiane Ghali, 2011. 27
  • 29. Graphique n° 28 : Actions à entreprendre par le gouvernement pour développer l'investissement (en%) 75 67 59 58 51 41 NORD-EST 41 36 29 30 NORD-OUEST CENTRE -EST 55 52 51 50 37 32 61 57 39 34 38 59 52 49 42 41 32 27 CENTRE-OUEST SUD-EST SUD-OUEST TOUTES REGIONS Mise en valeur des richesses de chaque région Révision et suivi du dispositif d’incitations accordées par les pouvoirs publics Développement des services administratifs et structures d’appui Instauration et /ou amélioration de l’infrastructure de base 2. Le financement des entreprises : entre finance directe et finance indirecte  Les entreprises éprouvent plus les besoins de financement de court terme que ceux de long terme Interrogées sur leur besoins actuel de financement, 40% des entreprises déclarent qu’elles ont un besoin de financement d’exploitation. En revanche, une proportion moindre (32%) révèle avoir un besoin de financement d’investissement. Un tel résultat laisse penser que les entreprises rencontrent des difficultés conjoncturelles qui les empêchent de réaliser des actions à rentabilité future. Il importe, dès lors, de voir comment varient les besoins de financement de l’entreprise selon qu’elle se finance par voie bancaire ou par appel public à l’épargne, et quel serait le mode de financement le plus adéquat pour le bon fonctionnement et le développement de l’entreprise ? 28
  • 30.  Les besoins de financement d’exploitation et d’investissement sont plus exprimés par les entreprises qui ont opté uniquement pour la finance indirecte que par celles qui se financent sur les marchés de capitaux Des investigations plus poussées à partir des réponses recueillies montrent que le besoin de financement, que ce soit d’exploitation ou d’investissement, est plus manifeste au niveau des entreprises qui optent pour le financement bancaire. Graphique n° 29 : Besoins de financement des entreprises selon le mode de financement adopté (en %) 52 39 Finance indirecte 37 37 36 Finance mixte 40 32 Finance directe Financement d'exploitation 32 Moyenne de l'échantillon Financement d'investissement Cela signifie que la première catégorie d’entreprises reste tributaire des crédits bancaires, d’une part, pour assurer un fonds de roulement capable de couvrir le décalage qui existe entre les dépenses et les recettes d'exploitation, et d’autre part, pour financer les investissements à rentabilité future. Ce mode de financement, bien qu’il apporte des solutions rapides à l’entreprise pour honorer ses engagements de court terme, il n’en demeure pas moins qu’il est coûteux à plus d’un titre et rend l’entreprise concernée plus dépendante du système bancaire. Ce constat est encore mis en exergue lorsque les résultats font ressortir que plus l’entreprise se tourne vers les marchés de capitaux, moins sont évoqués les besoins de financement d’exploitation. Il importe dès lors de voir pourquoi les entreprises ne se tournent pas vers la finance directe d’autant plus que les fonds propres constituent, d’après les résultats recueillis, le mode de financement le plus utilisé pour le financement des investissements et que la finance directe n’est utilisée que par 2% seulement des entreprises enquêtées. 29
  • 31. Graphique n°30 : Le mode de financement des investissements (en %) Fonds propres 84 Crédit bancaire 47 Crédits auprès d'autres institutions financières 15 Financement directe 2 Avant de répondre à une telle question, il serait opportun de dresser un état des lieux du marché boursier tunisien.  Le marché boursier Tunisien est, certes, petit en termes de taille, mais peut être dynamisé La structure du système financier dépend dans une large mesure de la politique économique adoptée pour le financement de l’économie. Cette politique peut privilégier, soit, les marchés boursiers à l’instar de l’Angleterre et des Etats Unis, soit, les banques universelles comme l’Allemagne et le Japon. La Tunisie, qui ne fait pas l’exception, s’est basée essentiellement sur le système bancaire dans le financement de son économie. De ce fait, et bien que la Bourse des Valeurs Mobilières (BVMT) ait été créée depuis février 196912, cette dernière n’a connu ses premières réformes qu’en 1994 pour en faire un instrument de financement alternatif au secteur bancaire. Cependant la contribution du marché boursier au financement de l'économie demeure marginale. Notons que cette contribution a dégringolé depuis 2010 passant de 11%, soit la plus forte contribution enregistrée depuis la création de la Bourse de Tunis, à 5.7% en 2011, voire même, à 3.4% en septembre 2012. Cette baisse est inéluctablement liée aux effets collatéraux de la révolution. 12 Voir annexe 30
  • 32. Graphique n°31 : La contribution du marché boursier au financement de l’investissement13 11% 11% 7.4% 5.7% 3.4% 2008 2009 2010 2011 Sept.2012 Série1 émissions/FBCF privée Total Une telle évolution nous envoie à examiner le niveau de développement du marché boursier tunisien à travers l’examen de plusieurs indicateurs, en l’occurrence, la taille du marché, sa concentration et sa liquidité. En termes de taille, le marché boursier tunisien compte 59 entreprises cotées avec une capitalisation boursière14 ne dépassant pas 22% du PIB (en 2011). Ce taux est presque insignifiant en comparaison avec celui prévalant dans certains pays proches de la Tunisie tel que le Maroc (60%). Cependant, en termes d’évolution, il y a lieu de noter que la capitalisation boursière du marché tunisien a enregistré la baisse la moins prononcée relativement aux autres pays, en l’occurrence, l’Egypte dont la bourse a accusé la plus forte baisse sous l’effet des sorties massives des investisseurs étrangers15. Graphique n°32 : Capitalisation boursière en pourcentage du PIB16 120 100 80 60 40 20 0 2005 2006 Tunisie 2007 2008 Egypte 2009 Turquie 13 2010 2011 Maroc BVMT La capitalisation boursière en pourcentage du PIB est égale à la valeur de l’ensemble des actions cotées sur le marché boursier national par rapport au PIB 15 Le nombre des sociétés cotées est passé de 744 entreprises en 2005 à 231 en 2011. 16 WDI 2011 14 31
  • 33. En termes de concentration, les dix plus importantes actions de la cote de la bourse de Tunis ont accaparé, en 2011, 58% de la capitalisation du marché, avec une part de 10,2% pour Poulina Group Holding qui représente la plus grande capitalisation du marché à la fin de l’année 2011. Au niveau sectoriel, le secteur financier reste le plus dominant avec une part de 55% dans la capitalisation boursière du marché. Graphique n°33 : Répartition sectorielle de la capitalisation boursière (2011)17 0.31% 0.67% Finance 5.49% Télécommunication 9.29% Services aux consommateurs Santé 18.17% Biens de consommation 55.07% Industries 0.71% Matériaux de base 9.29% Pétrole et gaz 0.37% Technologie En termes de liquidité, appréhendé par le volume global de transactions par rapport au PIB et par le taux de rotation18, le marché boursier tunisien semble peu liquide. Graphique n°34 : Evolution de la liquidité du marché boursier19 Taux de rotation Volume des transactions en pourcentage du PIB 180 70 160 60 140 50 120 Egypte 100 Tunisie 80 40 Turquie 30 Maroc 60 20 40 10 20 0 0 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2005 17 2006 2007 2008 2009 Source : BVMT (voir annexe) Le taux de rotation est mesuré par le volume global des transactions divisé par la capitalisation boursière 19 WDI 18 32 2010 2011
  • 34. Cette faiblesse de la liquidité ne devrait pas être interprétée comme résultat de la taille réduite du marché boursier dans la mesure où un marché boursier peut être de taille réduite mais la capacité d’y faire des transactions peut être très développée. C’est le cas du marché boursier Turc « Bourse du Bosphore », petit en termes de taille20, mais très actif, voire même, parmi les plus performants au monde en 201221. Au vue de ce qui précède, à savoir, une taille réduite, une concentration élevée et une faible liquidité, on peut déduire que le marché boursier tunisien est peu développé. Mais peut-on s’attendre à un marché plus large et plus dynamique? Pour donner plus d’éclairage sur ce point, l’enquête 2012 s’est intéressée à voir les caractéristiques des entreprises cotées en bourse et à identifier, pour celles qui ne le sont pas, les raisons derrière ce choix et leur perception quant à une éventuelle introduction.  La culture boursière n’est pas encore ancrée dans la mentalité des chefs d’entreprise Parmi les 794 répondant à la question relative à l’introduction en bourse, 29 entreprises22 déclarent être cotées et 27 estiment qu’elles le seront prochainement. Une analyse plus affinée, montre que pour les entreprises cotées : - tous les gérants et/ou premiers responsables ont un niveau d’instruction universitaire, - la majorité (26 entreprises) font partie d’un groupe tunisien et/ou étranger, - plus de la moitié sont de grande taille (17 entreprises) et - 4 seulement sont des entreprises familiales. Ces résultats laissent déduire que ce sont les entreprises qui ont une certaine notoriété qui sont les moins averses à l’introduction en bourse. Cependant, sachant que le tissu économique tunisien est marqué par la prépondérance des entreprises familiales (l’échantillon retenu comporte 54% d’entreprises familiales), leur faible présence sur le marché boursier laisse déduire que ces dernières répugnent le fait de voir leur pouvoir dilué entre des mains étrangères. Ceci est d’autant plus vérifié qu’interrogées sur les principales raisons expliquant l’absence dans la bourse, 44% des entreprises avancent comme explication « la volonté de garder le contrôle de l’entreprise ». Cette raison laisse penser qu’il existe une asymétrie 20 La Turquie a une capitalisation boursière inférieure à celle du Maroc et de l’Egypte durant la période 20052011 21 Certains considèrent la bourse du Bosphore comme une sorte de “valeur refuge” dans une région assez critique. De plus, l'agence de notation Fitch a récemment reconnu cet état de fait en augmentant la notation de crédit à long terme du pays le portant à la catégorie “Investment Grade”, celle réservée aux économies les plus solides. Suite à cette décision, de plus en plus de capitaux étrangers pourront investir sur le marché financier turc. 22 La majorité de ces entreprises sont cotées à la bourse de Tunis (19 entreprises) et le reste est coté en bourse à l’étranger. 33
  • 35. d’informations entre le marché boursier et les chefs d’entreprise puisqu’il existe des produits financiers, tels que les actions à dividende prioritaire, qui donnent la possibilité à l’entreprise de s’introduire en bourse sans pour autant céder le contrôle à des parties tierces. Ainsi, le titulaire de ce type d’action bénéficie en priorité, par rapport aux actions ordinaires, d’un versement de dividende mais renonce, en contre partie, à exercer son droit de vote en assemblée. Graphique n° 35 : Pourquoi votre entreprise n'est pas cotée en bourse ? (en %) 44 33 19 Volonté de garder le Conditions requises non contrôle de l'entreprise remplies Marché boursier peu développé Cette asymétrie d’informations est encore derrière l’exiguïté du marché boursier tunisien puisque 33% des entreprises attribuent le fait de ne pas être cotées en bourse à leur non éligibilité, alors qu’il existe un marché alternatif moins sévère que la cote officielle23. Ce manque d’information se confirme davantage par le fait que 81% des entreprises enquêtées déclarent ne pas être au courant du programme d’introduction en bourse, communément appelé « programme national d'assistance au recours au marché financier (PNAR marché financier) »24. Une analyse plus fine montre que, parmi les 26 entreprises cotées et ayant répondu à la question, 3 ont réussi leur introduction en bourse grâce à ce programme et en sont très satisfaites, 9 le connaissent mais n’en ont pas bénéficié (soit, parce que ces dernières n’en ont pas besoin, ou parce qu’elles n’étaient pas éligibles à ce programme25) alors que 14 entreprises ne le connaissent même pas. A ce niveau et dans un objectif de développement du marché boursier tunisien, plusieurs actions peuvent être menées. Ainsi, pour pallier à l’exiguïté du marché boursier, il serait 23 Voir annexe Le PNAR marché financier : le programme national d'assistance au recours au marché boursier met à la disposition des entreprises bénéficiaires une équipe d'experts qui a pour mission de faciliter leur introduction en bourse et de les assister dans l'accomplissement de leurs obligations de divulgation d'informations financières. Voir annexe pour de plus amples informations. 25 Parmi les critères que l’entreprise devrait remplir est qu’il faut qu’elle soit une PME et ayant adhéré au PMN chose qui laisse déduire que les entreprises qui ne sont pas éligibles au Programme de Mise à Niveau et celles qui sont de grande taille ne le sont pas forcément au programme d’introduction en bourse. 24 34
  • 36. opportun, d’une part, de multiplier les compagnes d’informations et de sensibilisation sur les opportunités que peut offrir le marché boursier26, et d’autre part, de réviser les conditions d’éligibilité relatives au programme d’introduction en bourse (PNAR), en le dissociant du PMN pour le rendre accessible à toutes les entreprises, qu’elles soient mises à niveau ou non. Quant à la dynamisation de la bourse, elle pourrait être concrétisée de plusieurs façons. A titre d’exemple, pour améliorer la liquidité l’on peut citer le lancement de produits financiers facilement échangeables de nature à dénouer la tension qui existe entre les détenteurs de capitaux (qui ne veulent pas abandonner leur épargne pour de longues périodes) et les détenteurs de projets rentables qui demandent des engagements en capital de long terme. Par ailleurs, on pourrait aussi penser à inciter les grands institutionnels à s’introduire en bourse tels que la CNRPS, la CNSS, …etc. 27 La défaillance d’information n’est pas spécifique au programme d’introduction en bourse, mais concerne aussi plusieurs autres programmes que le gouvernement tunisien a lancés pour appuyer les entreprises et améliorer leur compétitivité. 3. Programmes d’appui aux entreprises :  Faible adhésion et chevauchement entre différents programmes Les études menées par l’ITCEQ28 jusqu’à présent ont montré qu’à l’exception du programme de mise à niveau (PMN), les autres programmes d’appui apparaissent peu connus. Ce résultat est encore confirmé par les réponses recueillies de l’enquête 2012 selon laquelle le manque d’informations est manifeste au niveau des programmes de promotion de l’innovation (PIRD, PNRI, RITI) et ceux de développement des exportations (PDE, PCAM) 29 qui ne sont pas suffisamment connus en raison, probablement, d'une faible médiatisation. 26 C’est l’exemple du Salon Investia , spécialisé dans la Bourse et les Services financiers et qui a été organisé pour la première fois, en novembre 2012 au Palais des Congrès 27 Plusieurs pays ont mis l’accent sur une clientèle particulière : es investisseurs institutionnels étrangers et domestiques. A titre d’exemple, ces derniers détiennent 81% de la capitalisation boursière totale au Royaume Unis et 65% dans l’UE. (Source : rapport sur le financement des PME et ETI par le marché financier. Novembre 2011). 28 Enquêtes compétitivité précédentes et enquête innovation. 29 Voir annexe pour plus de détails sur les programmes 35
  • 37. Graphique n°36 : Êtes-vous au courant des programmes d’appui à l'entreprise? Prog_intro_bourse Prog_innovation PCAM 1 2 81 19 2 79 19 6 PDE Prog_entrep_difficulté 18 78 16 2 77 25 72 26 PMN 29 Oui, j'en ai bénéficié 45 Oui, mais je n'en ai pas bénéficié Non Ce manque d’information et de sensibilisation est la principale raison avancée par les entreprises qui n’ont bénéficié d’aucun programme d’appui. Graphique n°37 : Si vous n’avez bénéficié d’aucun programme, veuillez préciser les principales raisons (en %) Eligibilité 8 Procédures longues 24 Manque d'information 68 Par ailleurs et concernant les entreprises qui ont bénéficié d’au moins un programme (28%), la majorité d’entre elles ont réussi à atteindre au moins un objectif. Signalons à ce titre que les objectifs les plus recherchés tournent autour de i) l’amélioration de la qualité, réalisée dans la majorité des cas, ii) la préservation voire même l’amélioration des parts de marché, iii) l’amélioration du processus de production. 36
  • 38. Graphique n°38 : Si vous avez bénéficié d’au moins un programme Quel est l’objectif recherché (en %) Améliorer qua lité Objectif atteint ou non (en %) 50 Pa rt de ma rché 92 35 8 78 22 Améliorer processus production 33 Améliorer productivité 32 80 20 Innover 32 79 21 Diversifier produits 12 91 26 Diversifier ma rchés S'a da pter à la dema nde 88 9 75 23 25 90 18 10 Objectif atteint Toutefois, la réalisation de certains objectifs ne doit pas occulter l’existence de certains problèmes rencontrés par les entreprises lors de l’exécution des programmes. Graphique n°39 : Quels sont les problèmes rencontrés lors de la réalisation du/des programme(s) (en %)? Lenteur administrative 68 Difficulté dans les décaissement des primes 48 Communication avec l'administration 31 Absence de suivi 19 Manque de compétences 16 Un inventaire exhaustif et critique des programmes existants s’impose afin de rationaliser le système et le rendre plus lisible et plus efficace. Cette révision est d’autant plus nécessaire que l’entreprise qui adhère au moins à un programme a plus de chance d’être compétitive. A ce titre, interrogées sur les actions de court terme que devrait entreprendre l'Etat pour améliorer l’efficacité de ces programmes, la majorité des entreprises enquêtées estime qu’il faudrait améliorer les compétences qui gèrent les différents programmes et réviser les procédures et les conditions d’éligibilité. Dans le même cadre, près d’une entreprise sur quatre pense qu’il faudrait réduire le chevauchement entre certains programmes qui ont des mandats et des modes d’opération semblables et 22% jugent qu’il faudrait réduire le nombre d’intervenants dans chaque programme. 37
  • 39. Graphique n°40 : Pour améliorer l’efficacité de ces programmes, quelles actions devrait entreprendre l'Etat à court terme ? Améliorer les compétences gèrant les programmes 31% Réviser les conditions d’éligibilité 30% Réduire les chevauchements entre les programmes 24% Réduire le nombre d’intervenants dans chaque programme 22% Par ailleurs, il importe de signaler que le positionnement compétitif de l’entreprise ne dépend pas uniquement de l’environnement externe dans lequel elle œuvre, mais il est aussi fortement lié aux efforts menés et aux actions engagées par l’entreprise elle-même au niveau de plusieurs axes ayant trait à la gouvernance ainsi qu’à d’autres aspects liés à la gestion dans l’entreprise. IV- Gouvernance et compétitivité de l’entreprise: La gouvernance d’entreprise est un terme relativement récent qui a gagné de l’importance surtout dans les années 90. Cette notion, devenue aujourd’hui une question centrale du développement, décrit un ensemble de pratiques que l’entreprise est appelée à adopter conformément aux normes les plus élevées. L’objectif de ces pratiques est d’optimiser l’utilisation des ressources en capital et en travail et d’améliorer, par conséquent, la compétitivité.  Les principes de la bonne gouvernance s’appliquent à toute entreprise ayant pour objectif une croissance durable de sa productivité Selon l’OCDE, les principes de la bonne gouvernance d’entreprise se rapportent à cinq principaux domaines à savoir : i) les droits et les responsabilités des actionnaires, ii) le rôle des parties prenantes (actionnaires, conseil d’administration, salariés, créanciers...), iii) le traitement équitable des actionnaires, iv) la transparence et la diffusion de l’information et v) les fonctions et responsabilités du conseil d’administration. Ces cinq principes laissent prétendre que les pratiques de bonne gouvernance ne sont applicables que pour les entreprises cotées en bourse. Certains pensent aussi que ces pratiques ne jouissent pas d’une grande 38
  • 40. importance dans les pays en développement, étant donné que la taille de leur marché boursier est généralement limitée. En fait, le champ d’application de ces principes est beaucoup plus vaste puisqu’ils sont aussi applicables pour les entreprises publiques et pour toute entreprise ayant pour objectif une croissance durable de sa productivité. Ainsi, les principes de la bonne gouvernance de l’OCDE constituent “ une base commune jugée indispensable à l’émergence de pratiques de qualité dans le domaine du gouvernement d’entreprises ”30. Il importe, dès lors, de voir dans quelle mesure ces pratiques se sont enracinées dans la culture de l’entreprise tunisienne et comment pourraient-elles améliorer ses performances compétitives ? “La transparence et la diffusion de l’information” principes fondamentaux de la bonne gouvernance de l’entreprise La bonne gouvernance appelle l’entreprise à injecter les valeurs de la transparence dans tout ce qui se rapporte à sa situation financière, à ses transactions commerciales, à ses résultats financiers...etc. Cette transparence ne peut, en aucun cas, porter préjudice à la confidentialité des données portant sur la stratégie de l’entreprise et ne peut donc pas nuire à son positionnement compétitif. A ce titre, les résultats de l’enquête montrent que la majorité des entreprises fait recours aux services d’un commissaire aux comptes ou d’un auditeur externe pour la certification de ses comptes. L’indépendance et la compétence de ces intervenants ne peuvent que renforcer la confiance des détenteurs du capital et facilitent l'accès aux différentes sources de financement. Dans le même cadre et comme le montre le graphique cidessous, une proportion importante d’entreprises a déclaré qu’elle fait recours aux services d’un conseiller juridique et une part non négligeable compte parmi son effectif un contrôleur de gestion et/ou un auditeur interne. Graphique n°41 : Entreprises faisant recours au service d’un : 84% 70% 58% 47% Auditeur interne 30 Contrôleur de gestion Conseiller Juridique OCDE, 2004 « Principes de gouvernement d’entreprise de l’OCDE » 39 Commissaire aux comptes ou auditeur externe
  • 41. S’agissant de la diffusion de l’information, qui constitue, elle aussi, un principe fondamental de la bonne gouvernance, elle stipule que les différentes parties impliquées dans la prise de décision peuvent accéder librement et en temps opportun aux informations dont elles ont besoin. L’application de ce principe nécessite, au préalable, la mise en place d’un système de diffusion d’informations dans l’entreprise. Les résultats de l’enquête révèlent, à ce titre, qu’un tel système est opérationnel pour 67% des entreprises enquêtées avec des fréquences relativement importantes au niveau des entreprises de grande taille (80%) et celles totalement exportatrices (75%). Cependant, l’information n’est pas diffusée à tous les employés notamment lorsqu’il s’agit des données touchant aux performances de l’entreprise (production, commercialisation…). En effet, ce type de données n’est communiqué qu’aux cadres dirigeants pour plus de la moitié des répondants. Graphique n°42 : A quel niveau les indicateurs relatifs aux performances de l’entreprise sont-ils communiqués ? 56% 38% 7% Ils ne sont pas communiqués A tous les employés Seulement aux cadres dirigeants  La bonne gouvernance de l’entreprise reconnaît les droits des différentes parties prenantes S’agissant des droits des salariés, ce principe stipule que les entreprises ont intérêt à impliquer les salariés dans le processus de prise de décision, du fait que cette implication les responsabilise et les motive davantage et, par conséquent, pourrait être une source d’augmentation de leur productivité. A ce niveau, les réponses recueillies montrent que si la décision est prise après concertation entre le chef de l’entreprise et les responsables des différentes unités et/ou services pour 45% des enquêtés, elle relève uniquement du premier responsable pour 36%. 40
  • 42. Graphique n°43 : Généralement, de qui dépend la prise de décision dans votre entreprise ? 54% 36% 15% Chef d'entreprise + Uniquement du chef Des responsables des responsables des d'entreprise différentes unités différentes unités et/ou services D’un autre côté, il est reconnu selon ce même principe que la concertation entre les détenteurs du capital et les salariés constitue le meilleur moyen pour préserver l’intérêt des différentes parties et que les entreprises ont intérêt à admettre que “les contributions des différentes parties prenantes représentent une ressource précieuse pour bâtir des entreprises compétitives et rentables »31. De ce fait, le dialogue s’impose avec les organes représentatifs des salariés comme les syndicats ou toute autre représentation. Un tel dialogue semble exister déjà pour près de la moitié des entreprises enquêtées et pourrait se consolider davantage dans la mesure où, parmi le reste des entreprises, 30% ont affiché un avis favorable quant à la création d’une représentation syndicale de leurs employés.  Qu’en est-il des droits des détenteurs du capital ? Si la bonne gouvernance requiert le respect des engagements et des obligations envers les employés, elle renvoie aussi à la protection des intérêts des détenteurs du capital. Ainsi, une entreprise bien gérée doit mettre en place un système de contrôle et d’évaluation permettant de se prononcer objectivement sur les performances des cadres dirigeants pour pouvoir encourager ceux qui sont performants et sanctionner, probablement, ceux qui lésinent sur leur rendement. Une telle pratique semble susciter l’intérêt de certaines entreprises enquêtées. En effet, près des deux tiers des enquêtés déclarent disposer d’un système de suivi et d’évaluation des responsables de chaque unité/service, avec des fréquences plus élevées parmi les entreprises de grande taille ou encore celles totalement exportatrices. Le fait de mettre en place un tel système devrait apporter ses fruits en cas de réalisation des objectifs de l’entreprise. Ceci est d’autant plus vérifié que selon les résultats de l’enquête, ce 31 OCDE, 2004 : « Principes de gouvernement d’entreprise de l’OCDE » 41
  • 43. sont les entreprises qui disposent d’un tel système qui optent le plus pour la récompense de tous les contribuables au succès. Graphique n°44 : Vos employés sont-ils récompensés en cas de réalisation des objectifs de l’entreprise? 72% 47% 43% 20% 8% 10% Seuls les cadres sont récompensés Il n'y a pas de récompenses Tous les employés sont récompensés entreprises disposant d'un système d'évaluation et de suivi entreprises ne disposant pas d'un système d'évaluation et de suivi  Une bonne gouvernance d’entreprise nécessite une bonne gouvernance publique La bonne gouvernance d’entreprise dépend fortement d’une bonne gouvernance publique et donc de tout le cadre institutionnel et réglementaire dans lequel œuvre l’entreprise. De son côté, la bonne gouvernance publique suppose, entre autres, un système juridique efficace, un marché public intègre et transparent et une administration moderne. - S’agissant du système judiciaire, plus il est indépendant de toute influence politique et transparent, plus il peut assurer une application efficace et complète du droit et, donc, bénéficier de la confiance des différentes parties. A ce titre et en se basant sur les réponses recueillies auprès des chefs d’entreprise, il semble que cette confiance est loin d’être approuvée par 29% des enquêtés. Ce manque de confiance se reflète, comme il a été souligné dans la première partie de ce rapport, dans le fait qu’une part non négligeable des entreprises considère le système judiciaire comme obstacle majeur à leur développement. - Pour les marchés publics, l’utilisation optimale des ressources budgétaires dans la réalisation des investissements publics suppose le renforcement de la transparence et de l’intégrité des fonctionnaires qui en sont responsables. La révolution du 14 Janvier a permis de rompre le silence et de mettre fin au “black out” politique et médiatique sur le sujet de manque de transparence, des pots-de-vin et du traitement 42
  • 44. discriminatoire des soumissionnaires dans les appels d’offres et consultations lancés par le marché public. Pour ce sujet, les résultats de l’enquête ont révélé que 53% des entreprises répondantes pensent que pour gagner un marché public, leurs homologues sont prêts à faire des versements informels pouvant dépasser 5% du montant du marché pour certains cas. Outre ce problème de corruption, d’autres difficultés ont été soulevées par les entreprises soumissionnaires dont les plus importantes sont la rigidité des procédures administratives, le non respect des délais de paiement et la règle du moins disant régissant certains appels d’offre. Graphique n° 45 : Quelles sont les principaux problèmes liés aux marchés publics ? Rigidité des procédures administratives 53% Non respect des délais de paiement 48% Règle du moins disant 44% Manque de transparence 33% Les cahiers de charge 29% Népotisme 24% Nécessité de faire des paiements informels - 12% Pour les services publics, “l’e-gouvernance” permet d’améliorer la prestation des services de l’administration et ce, en assurant une fluidité de la communication entre les usagers et l’administration, un accès plus facile aux différents utilisateurs et plus de transparence. De ce fait, le renforcement de l’intégration des TIC dans la prestation des services publics pourrait garantir une décentralisation efficace de l’administration et une modernisation réussie de ses structures. Cependant, il ne suffit pas de mettre en place une administration électronique pour que la prestation des services publics devienne plus efficace, mais encore faut-il que les services en ligne soient bien médiatisés et suffisamment sécurisés pour susciter l’intérêt des utilisateurs à bien les exploiter, notamment les entreprises. De telles actions sont d’autant plus nécessaires que les investigations menées à ce niveau font ressortir que, malgré les avantages que peut procurer la prestation des 43
  • 45. services en ligne (réduire le temps d’attente, éviter les déplacements sur les lieux et tous les coûts qui peuvent en découler...), les entreprises n’exploitent pas suffisamment cette opportunité notamment les PME. En effet, à l’exception de la télé déclaration des impôts pratiquée par une part non négligeable des entreprises enquêtées, les déclarations CNSS et l’accomplissement des procédures de dédouanement via internet restent relativement limités. Graphique n°46 : Entreprises utilisant les services en ligne (en %) Moyenne de l’échantillon petite entreprise moyenne entreprise grande entreprise 0 Paiement des factures 10 20 30 Dédouanement 40 50 Déclaration CNSS 60 70 80 90 Déclaration des impôts Interrogés sur les raisons pour lesquelles ils n’ont pas utilisé les services offerts par l’administration en ligne, les chefs d’entreprise évoquent essentiellement, la nécessité de faire le déplacement sur les lieux pour pouvoir récupérer les pièces justificatives. A la lumière de ce qui précède, il ressort que l’entreprise n’a pas encore suffisamment adhéré à ce dispositif de services en ligne mis en place par les administrations publiques, ce qui appelle à un effort supplémentaire de la part des entreprises pour exploiter cette opportunité et réaliser des gains appréciables en matière de temps et de moyens humains et logistiques et, par conséquent, une compression des coûts, facteur déterminant de la compétitivité. Graphique n°47 : Pour quelles raisons votre entreprise n’utilise pas les services de l’administration en ligne ? Le déplacement sur les lieux est nécessaire 67% Manque d'informations 28% Je n'ai pas confiance 15% 44
  • 46.  Qu’en est-il de la position compétitive des entreprises enquêtées ? Invités à porter un jugement sur leur positionnement compétitif, les chefs d’entreprise affichent une perception plutôt positive dans la mesure où les deux tiers d’entre eux estiment que, par rapport à leurs concurrents, leurs entreprises sont compétitives voire même très compétitives. Graphique n° 48: Perception des entreprises de leur position compétitive Compétitive 9% Assez compétitive 25% Peu compétitive 66% Une telle perception est plus significative au niveau des entreprises de grande taille (75%), de celles partiellement exportatrices (71%) et aussi au niveau des entreprises opérant dans les IAA (76%) et les IMCCV (71%). Graphique n°49 : Perception des entreprises de leur position compétitive petite entreprise moyenne entreprise grande entreprise Marché local Totalement exportatrice Partiellement exportatrice THC Chimie IMD IME IMCCV IAA 0 Peu compétitive 20 40 Assez compétitive 60 80 100 Compétitive En outre, il ressort de l’enquête que la perception portée sur le positionnement compétitif n’est pas sans relation avec l’effort engagé par les entreprises en matière de gouvernance. En effet, des investigations plus poussées ont montré que les entreprises qui se considèrent compétitives sont celles qui ont adopté davantage des pratiques de bonne gouvernance comme le montre le tableau ci-dessous : 45
  • 47. Tableau n°5 : Pratiques de bonne gouvernance engagées par les entreprises (en %) Peu Assez compétitives compétitives La disposition d’un auditeur interne 33 39 51 47 La disposition d’un contrôleur de gestion 63 55 59 58 L’utilisation des services d’un commissaire aux comptes ou d’un auditeur externe 74 83 87 84 Le recours aux services d’un conseiller juridique 68 68 70 70 La disposition d’un système de diffusion d’informations 56 65 70 67 Communication des indicateurs relatifs aux performances de l’entreprise a tous les employés 19 41 40 38 Récompenses à tous les employés en cas de réalisation des objectifs de l’entreprise 46 61 64 61 La disposition d’un système de suivi et d’évaluation des responsables de chaque unité/service 54 53 70 64 La participation des différents responsables à la prise de décision 41 44 46 45 Compétitives Moyenne de l'échantillon V- Anticipations des chefs d’entreprise :  L’instabilité politique, économique et sociale ne permet pas aux entreprises de faire des anticipations. Interrogées sur les perspectives, les réponses recueillies laissent déduire que les chefs d'entreprise n’ont pas une vision claire sur ce sujet. L’incertitude concerne aussi bien l’évolution de l’activité que celle de l’investissement et de l’emploi. 46
  • 48. Graphique n°50 : Comment voyez-vous les perspectives d’évolution de votre activité ? (en %) ème 2 semestre 2012 En 2013 Hausse Baisse 23 43 38 47 Stagnation Je ne sais pas 22 12 10 5 Cependant, un certain optimisme est à relever notamment au niveau des entreprises exportatrices et celles opérant dans les IMD et le secteur financier Ainsi, concernant l’investissement, plus de 40% des entreprises projettent d’investir aussi bien à court terme qu’à moyen et long termes et l’implantation géographique serait, pour la majorité des entreprises concernées, dans le même gouvernorat où elles sont implantées actuellement. Graphique n°51 : Perspectives d’investissement (en %) En 2013 A MLT 14 Hausse 44 50 Baisse 41 17 Je ne sais pas 6 Quant aux perspectives d’emploi à moyen et long termes, les réponses font ressortir qu’elles seraient à la hausse pour près d’une entreprise sur trois et ce, indépendamment de la catégorie des employés. 47
  • 49. Graphique n°52: Perspectives d’emploi à moyen et long termes (en %) Toutes les catégories Diplômés du supérieur Hausse 30 39 Baisse 26 42 Maintien 29 1 2 32 Je ne sais pas De plus amples investigations montrent que les entreprises qui projettent de recruter à MLT sont, pour plus de la moitié, celles qui ont déjà vu leur effectif augmenter en 2012 par rapport à 2011, laissant déduire qu’il s’agit, pour ces entreprises, d’une création nette d’emplois et non d’une récupération d’emplois perdus suite à une conjoncture défavorable. Graphique n°53 : Evolution de l’effectif en 2012 par rapport à 2011 pour les entreprises ayant des perspectives d’emploi à la hausse (en %) Hausse 28 Baisse 53 Stagnation 19 L’analyse par régime révèle que les entreprises exportatrices sont plus fréquentes à prévoir une augmentation de leur effectif, que ce soit au niveau global (35% contre 25% pour les entreprises opérant sur le marché local) qu’au niveau des diplômés du supérieur (30% contre 20% pour les entreprises non exportatrices). Au niveau des secteurs, l’augmentation de l’effectif aussi bien des diplômés du supérieur que des autres catégories serait plus manifeste parmi les entreprises œuvrant dans les IMCCV et les IMD pour l’industrie, et au niveau des banques et de l’informatique pour les services.  Une création nette d’emploi par rapport à 2011 En terme quantitatif et en tenant compte des licenciements déclarés au cours du premier semestre 2012, les réponses recueillies (au mois de juillet sur les perspectives d’emploi à moyen et long termes) dénotent un regain d’optimisme et laissent espérer un taux de création nette de l’ordre de 6.69% par rapport à l’effectif déclaré en 2011. Cependant, faut-il rappeler que cet optimisme relatif reste tributaire de plusieurs facteurs dont la stabilisation de l’environnement politique, économique et social. A ce titre, plusieurs 48
  • 50. réformes s’imposent sur la scène économique pour la relance de l’investissement. Ainsi, en plus d’une reconsidération du système bancaire et de l’instauration du nouveau code d’investissement, une grosse réforme est à faire en matière de fiscalité dans le but de la rendre plus incitative à la création de richesses et à une meilleure intégration économique. 49
  • 52. I- Annexes méthodologiques L’échantillon L’échantillon de l’enquête compétitivité 2012 couvre 1050 entreprises privées employant six employés ou plus, opérant sur tout le territoire national et relevant des secteurs des industries manufacturières, de la construction et des services. Sont exclus de ce champ, les secteurs de l’agriculture, des industries extractives et de l’énergie. L’échantillon est tiré à partir du répertoire des entreprises 2011 géré par l’INS. La base de sondage compte 12379 entreprises, soit un taux de sondage de près de 8.5%. Le tirage de l’échantillon a obéi à la technique du sondage non probabiliste soit un choix raisonné à travers la méthode des quotas. Il est constitué sur la base de trois strates essentielles à savoir : le secteur d’appartenance de l’entreprise (THC, IME, commerce,…), sa taille (petite, moyenne, grande) et son régime d’exportation (totalement exportatrice ou non). Répartition des entreprises de l’échantillon selon la taille et le secteur Petite* Industrie Manufacturière IAA THC CHIMIE IMCCV IME IMD Construction Services Commerce Hôtellerie Transport Télécom Services financier Informatique Services aux entreprises Santé Total Moyenne* Grande* Total 176 220 111 507 18 38 30 7 52 31 31 179 54 13 34 4 4 16 18 63 30 19 57 33 21 183 39 26 38 1 12 11 14 26 12 10 43 6 12 117 19 38 10 3 14 5 50 127 72 36 152 70 64 479 112 77 82 8 30 32 40 27 20 87 14 386 29 424 8 240 51 1050 Compilation : (ITCEQ 2012) * : Petite : 6 ≤ effectif < 50 ; Moyenne : 50 ≤ effectif < 200 ; Grande : 200 ≤ effectif 51
  • 53. Répartition de la base de sondage selon la taille et le secteur Petite Industrie Manufacturière IAA THC CHIMIE IMCCV IME IMD Construction Services Commerce Hôtellerie Transport Télécom Services financier Informatique Services aux entreprises Santé Total Moyenne Grande Total 3749 1403 391 5543 272 1340 392 248 922 575 1116 4701 2902 237 585 9 30 211 100 777 101 66 262 97 164 563 190 113 85 2 23 26 36 189 24 31 101 10 54 238 35 91 20 3 16 7 408 2306 517 345 1285 682 1334 5502 3127 441 690 14 69 244 598 92 58 748 129 9566 32 2130 8 683 169 12379 Compilation : (ITCEQ 2012) 52
  • 54. Calcul de l’indicateur synthétique du climat des affaires Le calcul de l’indicateur synthétique du climat des affaires est basé sur la perception que se font les chefs d’entreprise sur l’environnement réglementaire et institutionnel dans lequel ils opèrent. Ces derniers sont appelés à accorder une note allant de 1 à 5 traduisant leur avis sur chacun des domaines mentionnés dans le questionnaire pour voir à quel degré il constitue un obstacle au développement de leurs entreprises. 1=N’est pas un obstacle ; 2=Obstacle mineur ; 3=Obstacle modéré ; 4=Obstacle majeur ; 5=Obstacle très sévère. La méthodologie adoptée pour le calcul de cet indicateur comporte trois étapes : 1. Procéder dans un premier temps à : * Transformer l’échelle d’évaluation sus- mentionnée en une notation allant de 0 à 1 avec un incrément de 0.25 comme suit : 1=N’est pas un obstacle 1 2=Obstacle mineur 0.75 3=Obstacle modéré 0.50 4=Obstacle majeur 0.25 5=Obstacle très sévère 0 * Elaborer un indicateur élémentaire au niveau de chaque domaine « j » en tenant compte des différentes appréciations conformément à la nouvelle notation. 5 j C j   x i Pi i 1 Où xi= Note allant progressivement d'un minimum 0 (domaine très contraignant) à un maximum 1 (domaine non contraignant). Pij = Part des entreprises ayant donné une note xi au niveau du domaine j. 2. Regrouper les domaines en neuf facteurs censés représenter les différentes facettes du climat des affaires puis construire un indicateur partiel au niveau de chaque facteur comme étant la moyenne arithmétique des indicateurs élémentaires 1 n  Ck n k j 1 j k I k Où C j k = indicateur élémentaire j du facteur k nk = Nombre des domaines contenus dans le facteur k. 3. Construire un indicateur synthétique relatif au climat des affaires comme étant la moyenne arithmétique des indicateurs partiels obtenus au niveau de chacun des facteurs retenus dans l’étape 2 I CA  1 9  I 9 k 1 k 53 =
  • 55. II- La Bourse des Valeurs Mobilières en Tunisie 1- Les dates clés de la BVMT Février 1969 : Création de la Bourse des Valeurs Mobilières, Etablissement public. Novembre 1994 : Promulgation de la loi 94-117 portant réorganisation du marché financier qui sépare les fonctions de contrôle et de gestion du marché boursier. Novembre 1995 : Création de la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis, Société anonyme dont le capital est souscrit à part égale par l’ensemble des intermédiaires en bourse*. Octobre 1996 : Mise en place du système de cotation électronique et création du Fonds de Garantie de Marché (FGM**). Avril 1998 : Lancement de l’indice TUNINDEX (Base 1000 au 31/12/1997). Avril 2006 : Lancement d’indices sectoriels (Base 1000 au 31 décembre 2005). Décembre 2007 : Lancement du Marché Alternatif, dédié notamment aux PME et admission de la première société à ce marché & Passage à la version V900 du système de cotation électronique. Août 2009 : Promulgation du code de prestation des services financiers aux non-résidents qui prévoit, entre autre, la création d’un compartiment de négociation non-résidents. Décembre 2010 : Déménagement de la Bourse à son nouveau siège social. Janvier 2012 : Lancement de l’indice TUNINDEX20 (base 1000, au 31 décembre 2006). Septembre 2012 : Lancement officiel du programme de promotion de la culture et de l’éducation boursière. Novembre 2012 : Organisation de la 1ère édition du salon spécialisé de la Bourse et des services financiers « Investia ». * Les intermédiaires en bourse sont des sociétés chargées de la négociation des ordres en bourse ** Le FGM, constitué par les intermédiaires en bourse, est destiné à garantir la bonne fin des opérations négociées sur le marché, en cas de défaillance dans le règlement ou la livraison. 54
  • 56. 2- Les conditions requises pour une introduction en bourse La Bourse dispose de deux marchés de titres de capital: Le Marché Principal et le Marché Alternatif. L’admission à l’un des marchés implique que les conditions ci-après soient satisfaites par l’entreprise. 1) Les conditions communes d’admission au Marché Principal et au Marché Alternatif - Publication des comptes annuels certifiés des deux derniers exercices avec possibilité de dérogation pour les sociétés dont l’entrée en activité est inférieure à 2 ans. - Diffusion de 10% du capital dans le public# avec possibilité de dérogation en cas de diffusion d’un montant de 1 millions de dinars. - Présenter un rapport d’évaluation sur les actifs de la société. - Disposer d’une organisation adéquate, d’un audit interne, d’un contrôle de gestion,... - Présenter des informations prévisionnelles sur 5 ans, établies par le conseil d’administration, accompagnées de l’avis du commissaire aux comptes. - Produire un prospectus d’admission visé par le Conseil du Marché. Le dossier de demande d’admission en bourse doit comporter, outre les documents juridiques, financiers et administratifs prouvant le respect des conditions précitées, l’engagement de l’entreprise de mettre à la disposition du marché en permanence toute information la concernant susceptible d’influer sur son évolution et donc sur le cours de ses titres. Au minimum, elle doit rendre public les éléments suivants : - Les états financiers semestriels et annuels - Les indicateurs d’activités trimestriels. 55
  • 57. 2) Les conditions spécifiques : Marché principal Marché alternatif Les deux derniers exercices bénéficiaires. Les conditions de bénéfice ne sont pas exigées cette condition n’est pas exigée si la société s’introduit par la procédure d’inscription directe suite à une augmentation de capital. Répartition des titres de la société détenus par le public entre 200 actionnaires au moins, au plus tard le jour de l’introduction. Répartition des titres de la société détenus par le public entre 100 actionnaires au moins ou 5 actionnaires institutionnels au plus tard le jour de l’introduction. Avoir un capital minimum de 3 MDT le La condition de capital minimum n’est pas exigée jour de l’introduction - L’admission peut être également demandée par une société quand son capital est détenu, depuis plus d’un an, à hauteur de 20%au moins par deux investisseurs institutionnels au minimum. - L’admission peut être également demandée par une société en cours de constitution par appel public à l’épargne (cas de grands projets). Pour ce cas, l’admission au marché alternatif est prononcée directement par le CMF. -Présentation par un listing sponsor d’une attestation de réalisation de diligences pour l’admission de titres sur le marché alternatif - La société doit désigner, durant toute la période de séjour de ses titres au marché alternatif, un listing sponsor. La durée du mandat conférée au listing sponsor ne doit pas être inférieure à deux ans. 56