RSLN #9 - Cloud Computing : qu'est-ce que cela va changer ?
1. HOR S - S É R I E
Cloud
Computing
Qu’est-ce que
cela va changer ?
Souplesse, économies,
nouveaux services au citoyen…
vous avez dit révolution ?
2. ÉDITORIAL
par Éric Boustouller, Président de Microsoft France,
vice-président de Microsoft International.
sOmmAIRe Évolution ? Révolution ? Les analystes ne finis-
sent plus d’en débattre… Et peut-être n’est-ce pas là
le débat le plus intéressant. D’une certaine façon, nous
enjeux 4 sommes déjà tous des « Monsieur Jourdain » du nuage,
Cloud computing, l’informatique autrement 4 qui utilisons des webmails, conversons sur les réseaux
sociaux, stockons nos photos en ligne, etc. La nouveauté
Sécurité, confidentialité, souveraineté :
les questions-clés du cloud 4 réside dans l’envergure que prend le mouvement du cloud
Au cœur du nuage 10 computing, et dans le fait qu’à partir du grand public, il
s’apprête à révolutionner l’entreprise et le secteur public.
InnovatIon 12
Un accélérateur d’innovation 12
C’est là que se joue la révolution. Pas tant
Un million et demi d’emplois en Europe d’ici à 2014 13 dans la technologie elle-même que dans le rapport de
Lokad : analyser les ventes pour ajuster les stocks 13 chacun avec elle. Dans le coup d’accélérateur de l’innova-
Captain Dash : tirer parti des données publiques 14 tion qu’elle va constituer, en permettant à toute start-up
Kobojo : 2,5 téraoctets téléchargés par jour 15 de disposer, sans lourds investissements de départ, de
ressources de traitement en quantité infinie aptes à gérer
Le nuage à l’horizon des États 16
n’importe quelle montée en charge, qu’elle soit progressive
3 questions à Nathalie Wright
« Une formidable opportunité ou par à-coups. En offrant la possibilité aux PME et TPE de
pour la modernisation de l’État » 17 se doter, en quelques clics, de l’informatique d’une grande
Tour du monde des pionniers entreprise. En constituant une opportunité formidable pour
de l’informatique en nuage 18
la modernisation de l’État. En mettant à la disposition de
open data 20 tous, avec le développement de l’Open Data, une somme
Quand le cloud accélère l’ouverture de données publiques qui vont transformer le service au
des données publiques 20 citoyen, tout en promettant de spectaculaires avancées de
Le Canada, paradis de l’Open Data ? 22 la connaissance. Sans manquer de revisiter les questions de
3 questions à Jean-Louis Missika sécurité et de confidentialité des données, de réversibilité
RSLN - Regards sur le numérique est le laboratoire de réflexion de Microsoft France.
« Un enjeu démocratique et de souveraineté. Elles appellent plus que jamais à un
Il répond à notre volonté de susciter et de croiser points de vue et perspectives et de modernité économique » 23
sur les nouveaux enjeux – culturels, économiques, sociétaux – du monde numérique. débat public et à un cadre réglementaire afin de garantir
Il se décline en ligne sur www.RSLNmag.fr et sous la forme d’un magazine trimestriel gratuit. la transparence et de préserver la confiance.
hors-série regards sur le numérique_ 3
3. < enjeux >
Cloud
computing
l’informatique
autrement
L’image fait rêver. Celle d’une informatique simple,
décentralisée, débarrassée de toutes ses contraintes techniques.
Une informatique devenue aussi accessible que l’eau
ou l’électricité. L’image prend corps : c’est un nuage.
Une révolution des usages numériques reposant sur l’utilisation
d’Internet et la mutualisation des ressources de calcul
dans de gigantesques fermes de serveurs.
souplesse, sécurité, économies... vous avez dit révolution ?
EnquêtE : PiErrE Bro.
4. < enjeux >
« le cloud GloSSaIre
computing CLOUD COMPUtINg
va permettre Le cloud computing ou informatique
d’inventer Sécurité, confidentialité, en nuage consiste à fournir des
capacités de traitement informatique
des métiers, souveraineté : sous la forme d’un service à la
demande, auquel l’utilisateur accède
des services, les questions-clés du cloud grâce à une connexion Internet,
sans avoir à gérer l’infrastructure
impossibles à sous-jacente. Les applications
et les données ne se trouvent
mettre en œuvre Comment garantir la sécurité des informations stockées
dans le « nuage » ? Quel régime juridique appliquer plus forcément sur un serveur
auparavant. » à des données qui voyagent aux quatre coins du globe ?
Le concept du cloud computing interroge sécurité
informatique local mais dans un
« nuage », composé de plusieurs
t
JoannEs VErmorEl, PDG DE lokaD serveurs distants interconnectés au
et souveraineté avec acuité. sein de fermes de serveurs géantes.
out s’est accé- offre en direction des entreprises, sur la filtre. Rapidement 5 000 fans se présen- Si le nuage a encore une bataille à imposent notamment que l’inté- « NUAgE » PUBLIC
léré en 2006. Plus base d’un service à la carte, qui a ouvert tent, puis 8 000 et finalement 15 000. Le livrer, ce sera celle de la confiance. grité et la sécurité des données On dit d’un nuage qu’il est
de dix ans après la voie à un changement considérable cloud va permettre de redimensionner À partir du moment où les don- soient garanties lors des trans- public quand il est opéré par des
avoir lancé sa des usages. la salle en un claquement de doigts et, nées quittent l’espace clos, connu ferts ». Évidemment, le bon sens fournisseurs de services cloud.
librairie en ligne, surtout, de gérer l’installation de tous et maîtrisé par l’utilisateur (le veut – et c’est d’ailleurs l’avis Le nuage public donne aux clients la
le cybermarchand L’InfORmATIqUe AUssI ces spectateurs supplémentaires », siège social de l’entreprise, le site de l’ensemble des experts – que possibilité de déployer et d’exploiter
Amazon a l’idée ACCessIbLe qUe L’ÉLeCTRICITÉ explique Vincent Vergonjeanne, fonda- de l’administration centrale, le ces données soient, en réalité, des applications en ne payant
de rentabiliser Quatre ans plus tard, la météorite cloud teur de la start-up Kobojo, spécialisée centre d’hébergement du pres- bien mieux surveillées chez des que pour les ressources utilisées.
son parc de ser- n’a d’ailleurs pas fini de produire ses dans les jeux en ligne (voir page 15). tataire informatique...), il est légi- spécialistes des data centers que « NUAgE » PRIvé
veurs, qu’il n’uti- effets. Même si certains veulent y voir L’image est éclairante. Souplesse, qua- time, pour lui, de s’interroger : ces dans des entreprises dont la sécu-
On dit d’un nuage qu’il est privé
lise en effet à pleine capacité qu’à la l’habillage marketing d’une évolution lité de service, réduction de coûts. Voilà, informations sont-elles bien pro- rité n’est pas le métier.
quand il est déployé dans le centre de
période de Noël. Pourquoi ne pas louer somme toute banale de l’offre informa- résumée en trois concepts, l’informa- tégées ? N’y a-t-il pas des risques Pour autant, force est de
données du client – entreprise
ces espaces à des clients le reste de tique, les faits sont là. Les géants de l’in- tique dématérialisée. Une informatique d’intrusion ? de pertes ? de dégra- constater qu’il demeure une incer-
ou administration.
l’année ? Pas seulement pour stocker formatique, déjà rompus au traitement qui deviendrait aussi accessible que dation ? Dans le cas de données titude juridique et réglementaire
leurs données mais aussi pour qu’ils de données à distance – pensez aux l’eau ou l’électricité. gouvernementales se pose égale- dont les États doivent s’emparer. vIRtUALISAtION
fassent travailler ses serveurs. Tout ceci quelque 370 millions de comptes Hot- ment, avec une acuité renouvelée, « Le secteur privé ne peut pas Procédé qui consiste à faire
via Internet et à la demande, en pouvant mail gérés par Microsoft – accélèrent la InvenTeR la question de la souveraineté répondre seul à ces défis. Les pou- fonctionner sur un seul serveur
augmenter en temps réel la capacité de construction de fermes de serveurs de De nOUveAUx mÉTIeRs nationale : comment s’assurer voirs publics joueront un rôle-clé, physique plusieurs systèmes
traitement et en ne payant que ce qui plus en plus gigantesques (voir page La standardisation du réseau autour du juste contrôle de données qui non seulement en se servant de d’exploitation et leurs applications
était « consommé ». 10). Les chiffres commencent à donner de la norme Internet, la demande de transitent en permanence entre l’informatique dématérialisée pour et à recréer ainsi plusieurs ordinateurs
Le cloud computing, ce nuage tra- le vertige. Poussé par une croissance plus en plus importante de puissance différentes fermes de serveurs, améliorer ses services et accroître virtuels sur une même machine.
ditionnellement utilisé par les informa- annuelle que le cabinet américain IDC de calcul, le souci d’économies de la aux quatre coins du globe ? leur transparence, mais aussi en La virtualisation, couplée
ticiens pour désigner l’immense nébu- estime à 25 %, le marché mondial du plupart des entreprises, plaident en Bien sûr, le cloud compu- modernisant la législation pour à l’automatisation des tâches,
leuse du Net, prenait une dimension cloud devrait atteindre cette année faveur d’une telle évolution. Pourquoi ting n’est pas une zone de non- l’adapter à la technologie », rap- sont à la base du cloud computing.
nouvelle. Non que cette informatique, 53 milliards d’euros. Pour la seule un grand groupe investirait-il en capa- droit. Comme le rappelle Arnaud pelait ainsi, en janvier 2010, Brad OPEN DAtA
dite dématérialisée, ait été inconnue France, il est évalué à 1,9 milliard d’eu- cités informatiques supplémentaires David, avocat chez August & Smith, vice-président et directeur Mise à la disposition de données
jusqu’alors. Loin de là ! Après tout, ros par Markess international. juste pour absorber des pics d’activité, Debouzy, « les réglementations juridique de Microsoft. D’où son publiques sur des plateformes
la plupart d’entre nous « faisaient du Pourquoi un tel boom ? « Le cloud par exemple au moment de la clôture de européennes et françaises en appel aux pouvoirs publics, et Internet dédiées. guidée par
cloud » sans le savoir, ne serait-ce computing c’est un peu comme une ses comptes ? Et songez à l’avantage matière de protection des don- notamment à l’Union Européenne, des principes de transparence et de
qu’en utilisant un service de webmail, salle de spectacle modulable en temps pour une PME aux ressources limitées nées personnelles s’appliquent pour mettre en place un cadre stimulation économique, l’ouverture
en stockant des photos en ligne, en réel. Imaginez que Johnny Hallyday de pouvoir accéder aux toutes dernières au cloud computing, et plus réglementaire cohérent dans le des données conduit à la création de
partageant des informations person- ait décidé de faire son retour sur scène technologies, que, traditionnellement, particulièrement, les disposi- cloud, qui garantisse la protection nouveaux services pour les citoyens
nelles sur un réseau social. Mais c’est dans un théâtre prévu pour accueillir à seule une grande entreprise peut s’offrir. tions encadrant le transfert de des données et le respect de leur ainsi que de nouvelles opportunités
le principe consistant à formaliser une peine 1 000 initiés. Mais l’information Et ce, sans avoir à se Suite page 8 >>> données. Ces réglementations intégrité. ■ FLORENCE PUYBAREAU commerciales pour les entreprises.
6_hors-série regards sur le numérique hors-série regards sur le numérique_ 7
5. < enjeux >
Le nUAGe À TOUs Les ÉTAGes : 4 exemPLes D’UTILIsATIOn
DAns Une Pme
DAns Une sTART-UP Calcul base de
La start-up crée Comme une grande !
En travaillant dans le nuage, 1 plus facilement
données Notre PME a accès dans
notre start-up peut se concentrer
son application sécurité le nuage à de nombreux
sur le cœur de son application.
le marché mondial Elle la développe sur une plateforme
intégrant déjà des composantes
grâce aux briques
logicielles pré-installées
services logiciels
sans avoir besoin
du cloud devrait de base, relatives à la sécurité,
au calcul, aux bases de données…
sur la plateforme
de développement
d’investir dans ses propres
infrastructures informatiques.
services
mail
messagerie
instantanée
atteindre cette Elle loue, en fonction de ses besoins,
des capacités informatiques auprès
2
dans le nuage.
Elle contrôle et teste
Elle les consomme à la
demande et les paie à l’usage.
année 53 milliards
Ces outils (messagerie,
d’un opérateur cloud et ne paie son application, gestion de la relation client…)
que ce qu’elle consomme. la gère en temps réel. lui permettent de mettre
d’euros. Elle adapte sa consommation,
avec rapidité et facilité, au succès
immédiatement, à disposition
des collaborateurs,
de son application. Les pics
les logiciels les plus récents,
à la hausse, comme à la baisse, Intranet
sans se soucier de
ne posent plus de problème.
>>> soucier ni de leur mise en œuvre, leur maintenance.
ni de leur gestion puisque les fournis-
seurs de cloud s’en chargeront.
Bien sûr, cette (r)évolution impose
CRm
des déplacements de responsabili-
tés, au bénéfice d’une spécialisation 3 Elle modulebaisse, sa consommation
comme à la
à la hausse, Agenda partagé
accrue des métiers informatiques. de ressources informatiques en fonction
Prenons un directeur des services du nombre d’utilisateurs de son
application.
informatiques : jusqu’ici, il passait une
grande partie de son temps à gérer des
infrastructures ; il pourra désormais se
concentrer sur son cœur de métier, la
DAns Une mAIRIe
gestion des applications propres à son Sur Internet, notre mairie a accès
à un catalogue d’applications en
entreprise. La nouvelle est d’ailleurs ligne hébergées dans le nuage.
accueillie avec enthousiasme : 86 % Plus besoin de les développer,
des DSI européens considèrent ainsi Application : ni de gérer leur hébergement,
paiement cantine elle choisit celles qui l’intéressent,
le cloud computing comme le modèle Application :
peut les personnaliser à loisir
informatique d’avenir1. À LA mAIsOn emprunt
et ne paie qu’en fonction
Réseaux bibliothèque Application :
La révolution cloud va aussi générer Nous utilisons tous des services des ressources informatiques
de cloud computing sans le savoir. sociaux État-civil utilisées. Elle peut mettre ainsi,
des nouvelles activités : « tout un éco- messagerie
En consultant nos emails sur très rapidement, de nouveaux
système est en train de se créer autour Internet, en archivant sur le web services à la disposition
du cloud pour accompagner les entre- des photos et des vidéos, ou encore des citoyens.
prises dans cette mutation », affirme en conversant sur les réseaux e-mail Application :
sociaux. Application :
Denis Daull, PDG d’Altrasoft, une vidéos voirie
mamairie.fr
société spécialisée dans l’infogérance
et l’hébergement. Mais surtout, elle va
permettre « d’inventer des métiers, des
services, impossibles à mettre en œuvre
auparavant », assure Joannes Vermorel, Photos Jeux en ligne
PDG de Lokad, une start-up spécialisée
dans la prévision de ventes (voir page
13). De là à ce que le cloud mette l’éco-
nomie sur un petit nuage… ■
1. Source : enquête menée par Portio Research
en mai 2010 auprès de 350 DSI européens (dont
67 DSI français).
8_hors-série regards sur le numérique hors-série regards sur le numérique_ 9
6. < enjeux >
au cœur Une ChanCe
du nuage
poUr Les pMe
et si… le nuage se révélait être
un véritable booster pour les
pMe ? À en croire l’étude menée
dans 15 pays à la fin de l’année
dernière par l’institut Vanson
Bourne, on peut raisonnablement
C’est tout simplement hors normes ! imaginez un bâtiment grand le penser. Les deux tiers des
comme quinze terrains de football, où des dizaines, voire des petites entreprises interrogées
centaines de milliers de serveurs gèrent l’informatique en nuage. déclaraient utiliser un logiciel
Comment ces data centers assurent-ils l’hébergement, la protection hébergé dans le nuage, et 40 %
d’entre elles affirmaient avoir
et la sécurité des données des utilisateurs dans le respect
enregistré une croissance de leur
de l’environnement ?
chiffre d’affaires supérieure
l
à 30 % sur 12 mois. Logique.
es data centers, simples hangars Bernard Ourghanlian, le directeur tech- Le fait de pouvoir disposer
à machines comme on le pense nique et sécurité de Microsoft France. de ressources informatiques
souvent ? Pas si sûr. Garants de considérables sans avoir
la bonne marche des nuages PLUs De 50 000 seRveURs
à investir, leur offre des
informatiques, ils sont conçus pour C’est pourquoi si, de l’extérieur, le opportunités de développement
assurer la disponibilité permanente et la
sécurité absolue des services et infras-
centre de données ne montre pas
beaucoup de signes distinctifs, en
portera sur un terrain éloigné des zones
sismiques, pouvant être facilement
ficacité économique sera élevée : « un
data center destiné au cloud computing
le choix du considérables. De la puissance
site se portera
mais aussi et surtout des
tructures qu’ils hébergent. L’enjeu est revanche, sa conception, son aména- approvisionné en électricité et dispo- doit pouvoir héberger au moins 50 000 applicatifs sophistiqués
de taille quand on sait, par exemple, que
les services Windows Live (Messenger,
gement et son utilisation répondent à
des critères très précis qui ne sont pas
sant d’une bande passante de bonne
qualité. À cela s’ajoute la nécessité
serveurs. Celui que Microsoft possède
à Dublin a la capacité d’en héberger sur un terrain (notamment en matière de
CrM ou gestion de la relation
Hotmail…) enregistrent, dans le monde,
près de 2,5 milliards de connexions
sans rappeler ceux requis pour les cen-
trales nucléaires. Le choix du site se
d’avoir un très grand espace car plus le
centre de données est vaste, plus l’ef-
environ 100 000. Et le data center que
nous avons ouvert l’année dernière à
éloigné des client) qui leur étaient jusqu’à
présent souvent inaccessibles.
chaque jour ! Chicago est encore plus grand », précise zones sismiques, C’est d’autant plus crucial que
Héberger et faire fonctionner des
milliers de serveurs informatiques,
Bernard Ourghanlian.
pouvant être bien des pMe frôlent le point
de rupture lorsqu’elles ont une
c’est d’abord être assuré de pouvoir les Une TeChnoLogie aU serViCe Une COnsOmmATIOn
facilement nécessité urgente de ressources
De L’enVironneMenT
connecter, de disposer de circuits de ÉneRGÉTIqUe OPTImIsÉe informatiques supplémentaires
refroidissement performants, de proté- À Dublin comme à Chicago, ces data approvisionné pour accompagner leur croissance
et qu’elles n’ont pas les moyens
ger les installations et d’avoir plusieurs
systèmes énergétiques et informatiques
Le cloud serait-il bon pour sur les serveurs informatiques de
centers ont été conçus dans un souci de
réduction de leur consommation élec- en électricité et de se les offrir. et puis, souligne
qui, en cas de panne du système princi-
pal, seront capables de prendre le relais.
la planète ? C’est en effet
ce que révèle l’étude menée
l’entreprise ou dans le nuage. Les
entreprises qui feraient le choix
trique et d’amélioration de leur perfor-
mance énergétique. Le refroidissement
disposant d’une patrick Bertrand, président
de l’association française
« Pour nos services cloud, disponibles
par accenture et Wsp
environment & energy pour
de migrer ces solutions dans
le nuage réduiraient d’environ
des serveurs y est ainsi assuré naturel- bande passante des éditeurs de logiciels,
« le cloud va pousser les éditeurs
via notre plateforme Windows Azure,
toutes les données sont enregistrées
Microsoft, qui a comparé
l’empreinte carbone,
30% leur consommation
d’énergie et leurs émissions
lement via un système de free cooling
– l’air chaud soufflé par les machines est de bonne qualité. à proposer des plateformes
de services qui satisferont en
trois fois. Nos centres sont également par utilisateur, de trois de dioxyde de carbone. et plus évacué par le toit, constitué d’un simple un seul point d’entrée tous les
équipés de deux niveaux successifs de applications phare en entreprise - l’entreprise est petite, plus grillage métallique, et l’air extérieur, plus besoins des entreprises, en terme
redondance énergétique, l’un assuré par la messagerie électronique, les avantages de passer au cloud frais, est soufflé à travers les machines. d’infrastructures et de logiciels
des batteries pour lesquelles des salles le partage de contenu et s’avèrent importants : une pMe Avec en ligne de mire, une équation éner- applicatifs ». De quoi simplifier
entières ont été dédiées et l’autre par des les outils au service de la gestion de 100 utilisateurs pourrait ainsi gétique idéale dans laquelle chaque kilo- leur activité informatique et
moteurs qui font chacun la taille d’un de la relation client -, selon diminuer jusqu’à 90% l’empreinte watt livré au data center n’est utilisé que surtout faire baisser et leurs
immeuble de deux étages », explique qu’elles sont hébergées carbone de son informatique. ■ pour faire fonctionner les serveurs. ■ F. P. coûts et les prix. ■ P. B.
10_hors-série regards sur le numérique hors-série regards sur le numérique_ 11
7. < InnOVATIOn >
accélérateur un
Un MiLLion
eT DeMi
LoKaDanalyser les ventes
pour ajuster les stocks
d’innovation
D’eMpLois Joannes Vermorel a du nez. C’est analyser plusieurs millions de
en eUrope utile lorsque l’on se lance dans chiffres ! D’autant que la durée
D’iCi À 2014 la fourniture de prévisions de
ventes pour le compte d’autrui.
de vie standard d’un produit
étant d’environ trois ans, c’est en
Parti pour deux stages aux États- moyenne dix-huit mois d’histo-
Dans une étude publiée en 2009,
Unis, dont un dans les célèbres rique de ventes que les serveurs
Le nerf de la guerre, pour les start-up, c’est la possibilité de tester Federico etro, chercheur et enseignant
Bell Labs d’AT&T, cet ancien de doivent avaler. Mais cela enrichit
d’économie à l’université de Milan,
et de mettre en œuvre rapidement leurs nouvelles idées. Avec le cloud, Normale Sup option maths, avait considérablement l’analyse et
a conçu un modèle théorique simulant
elles le font très vite et sans avoir à investir lourdement. en effet pu y mesurer à quel point permet de gérer ses stocks de
l
les effets du cloud computing sur
l’économie européenne et celle des le traitement de plus en plus fin façon beaucoup plus précise.
e droit à l’erreur. Quel de faire le tri dans les offres cloud pour d’estimer à l’avance le succès qu’une différents États-membres de l’Union. des données, rendu possible
meilleur atout dans les choisir la mieux adaptée ». En d’autres nouvelle application va rencontrer selon son analyse, l’adoption rapide par les capacités de traitement aBsorBer Les VariaTions
mains d’une entreprise termes, c’est tout un écosystème qui va auprès de leurs membres. Sous-dimen- du cloud computing sur le Vieux informatique toujours plus acces- De Charge
qui souhaite créer de nou- se mettre en place pour que le cloud soit sionner la capacité informatique d’ab- Continent pourrait permettre la création sibles, offrait des perspectives Le recours à une solution de cloud
veaux produits ou services, totalement efficient. sorption du nouveau trafic généré, c’est de centaines de milliers de nouvelles commerciales considérables. computing s’est donc très vite
surtout lorsque celle-ci est s’exposer à des dysfonctionnements entreprises et par conséquent Certes, la prévision statis- imposé. « Nous avons parfois
toute jeune et dispose de s’ADAPTeR AveC sOUPLesse meurtriers sur le plan marketing. La sur- d’au moins un million et demi d’emplois. tique n’est pas une science nou- besoin de traiter en à peine une
faibles moyens financiers et humains ? C’est d’autant plus décisif que le dimensionner peut dramatiquement « Le premier et principal bénéfice velle. Elle date de plus d’un siècle. heure, des données qui arrivent
L’une des clefs de l’innovation n’est-elle cloud constitue une ressource irrem- saler la facture. Avec le cloud, les pics de l’informatique en nuage, Ce qui est plus original, c’est la en fin de journée, afin que notre
pas cette possibilité de tester en gran- plaçable pour tous les créateurs. Une à la hausse – comme à la baisse… – ne c’est l’accès pour les PME façon dont Joannes Vermorel va client puisse décider des produits
deur réelle une idée, sans que cela relève ressource peu coûteuse bien sûr, mais posent plus de problème. à des ressources technologiques aborder cette discipline lorsqu’il à charger dans les camions qui
à chaque fois du quitte ou double ? « Les surtout s’accommodant parfaitement à coût réduit grâce à la mutualisation commence à s’intéresser aux quitteront le lendemain matin
start-up dans l’univers des nouvelles de l’incertitude qui caractérise toute Ce n’esT qUe Le DÉbUT et au partage des infrastructures besoins des sociétés de distri- son dépôt à destination des maga-
technologies ont autre chose à faire que recherche innovante. Prenez l’exemple Simplicité, élasticité, mais aussi rapidité informatiques », précise Federico etro. bution. Celles-ci, en tout cas les sins », explique Joannes Vermorel,
de se soucier de leurs serveurs et de des réseaux sociaux, dont la plupart de réaction. On sait à quel point la faculté La création de nouvelles entreprises plus grandes, sont bien sûr rom- qui vient d’avoir vingt-neuf ans.
enclencherait ainsi un cercle vertueux
les gérer. L’essentiel pour elles, c’est de sont basés sur des solutions hébergées d’adaptation de l’offre sur ces nouveaux pues à l’exercice de l’anticipation. Aujourd’hui, toutes ces opé-
– stimulation de la concurrence,
pouvoir mettre en œuvre rapidement dans le nuage. Il est toujours difficile marchés est stratégique. Et ce n’est pas Mais sur la base d’historiques de rations sont bien sûr automati-
augmentation de la production,
leur projet », s’exclame Guillaume près de se calmer ! Le développement ventes produit par produit. sées. Trois cent clients de Lokad
baisse des prix – et aurait, de facto,
Belmas, manager de business unit de l’Internet mobile est un vecteur pri- L’idée de Lokad, la start-up envoient régulièrement leurs
un effet positif sur la consommation.
chez Wygwam, un bureau d’expertise vilégié pour l’innovation. Là encore, la créée par notre mathématicien statistiques pour des prévisions
rien qu’en France, on pourrait assister,
technologique. Mais attention, pré- souplesse du cloud va permettre d’of- en 2007, est beaucoup plus ambi- à échéance d’une semaine, d’un
vient Patrick Bertrand, président de C’est tout frir à des millions d’abonnés de nou-
d’ici à cinq ans, à la création
de 9 000 à 48 000 entreprises
tieuse : « nous avons construit nos mois ou même d’une année. Les
l’Association française des éditeurs de
logiciels : « il est illusoire de penser que un écosystème velles applications, d’avoir des feed-
backs instantanés pour éventuellement
et de 30 700 à 154 400 emplois. ■ F. P. modèles pour analyser les données
de ventes de produits, “ dans la
dix ingénieurs qui composent
désormais l’équipe de Lokad
tout pourra se faire systématiquement
à distance et sans le moindre contact.
qu’il va falloir ajuster le tir, sans que cela nécessite des
investissements considérables. Gilles
largeur ”, c’est-à-dire en utilisant
toutes les corrélations pour affi-
sont assez fiers de leurs perfor-
mances : le taux d’erreur de leurs
Les prestations de cloud, qui seront de mettre en place Babinet, cofondateur de la start-up Cap- ner les prévisions. » En d’autres clients, c’est-à-dire l’inadaptation
plus en plus sophistiquées, devront,
pour fonctionner le mieux possible, être pour que le cloud tain Dash (voir p. 14), résume à sa façon
l’impact du phénomène : « l’informatique
termes, il s’agit de croiser les
informations concernant tous les
du stock dans les magasins par
rapport aux ventes qui se réali-
accompagnées soit par des spécialistes
chez le fournisseur lui-même, soit par
soit totalement dématérialisée, c’est une formidable
opportunité offerte aux tout petits de
produits, dans tous les points de
vente, sur une période donnée.
sent, a diminué en moyenne de
35 %. Pas mal. Et très rentable.
des intermédiaires spécialisés à même efficient. pouvoir très vite voir très grand. » ■ P. B. L’algorithme de Lokad peut ainsi ■ P. B.
12_hors-série regards sur le numérique hors-série regards sur le numérique_ 13
8. < InnOVATIOn >
CapTain Dash Tirer parti des données publiques KoBoJo2,5 téraoctets
Gilles Babinet sourit : « Je suis
convaincu qu’un jour, un type pourra
dans le cloud computing. Sa théorie est
simple : le phénomène d’Open Data
façon très claire sur les ventes de cer-
tains produits alimentaires et ce dans
téléchargés par jour
monter un business de chez lui avec sa (voir page 20), c’est-à-dire la mise à des proportions très différentes selon « nous sommes Cela a commencé dans une chambre jour. Pour s’adapter plus facilement
seule carte bancaire, et faire fortune. Et
encore : ce n’est pas sûr qu’il ait besoin
disposition grâce au Net de données
publiques de toutes sortes, pour beau-
les régions. Évident ? Pas tant que cela.
« On s’est rendu compte que la plupart passés, en moins à Dublin. Volets fermés. Vincent Ver-
gonjeanne et son ami Franck Tetz-
à cette montée en puissance, Kobojo
choisit alors de migrer ses applica-
de dépenser un sou. » Voilà comment
ce serial entrepreneur résume sa foi
coup d’entre elles gratuites, va générer
quantité d’idées de business. Et avec le
des entreprises n’avaient pas d’instru-
ment performant pour croiser toutes les
d’un mois, de laff s’enferment pour une semaine de
travail intensif. Objectif : créer des
tions dans le nuage. « Nous avons
un besoin énorme de souplesse et de
cloud, pas de problème pour les mouli- informations dont elles disposaient », 5 000 à 700 000 applications pour réseaux sociaux, capacités à absorber de très importants
ner et en tirer profit.
Gilles Babinet en a déjà eu, une
assure Gilles Babinet.
Avec son tableau de bord qui croi- utilisateurs notamment des jeux en ligne. Et cela
marche. Doucement dans un premier
pics de demande, notamment entre
18 et 23 heures », explique Vincent
« un jour, un type idée, avec son compère Bruno Walther,
ex-président d’OgilvyOne. Ils viennent
sera à la fois des données internes
à l’entreprise (ventes, stocks…) et
par jour. » temps. Et puis soudain, l’explosion.
Une succession de jeux qui cartonnent
Vergonjeanne. Et oui, Kobojo doit être
capable de répondre sans le moindre
pourra monter un de créer Captain Dash, une start-up qui
vise à rendre le travail des marketeurs
externes (géographie, santé publique,
pollution, météo, politique…) ou toute
VinCEnt VErGonJEannE,
fonDatEur DE koBoJo
(Docteur Love, Petits quiz entre amis et
surtout Goobox) font décoller le projet.
délai à la demande de ses quelque
50 millions d’utilisateurs, tous jeux
business de chez plus facile et surtout plus efficace. Leur autre qui sera jugée pertinente par ses « Nous sommes passés, en moins d’un confondus, sur le seul réseau social
lui avec sa seule analyse est simple : pas plus de 10 %
des informations disponibles à l’in-
clients, Captain Dash propose un outil
capable d’optimiser la pression publi-
mois, de 5 000 à 700 000 utilisateurs par
jour », raconte Vincent Vergonjeanne.
Facebook. ■ P. B.
carte bancaire, térieur des entreprises n’intéressent
vraiment les gens du marketing. Le
citaire. Et de permettre, par exemple,
aux industriels de la cosmétique, dont
Kobojo est créée en septembre
2008. L’achat de serveurs vient com-
et faire fortune. » reste leur arrive de l’extérieur. Malheu-
reusement, ils ne sont pas forcément
les ventes de certains produits sont
corrélées aux variations d’émissions
pléter ceux qui étaient loués chez un
hébergeur. La société a beau grossir
GillEs BaBinEt,
fonDatEur DE CaPtain Dash conscients de tout ce qui pourrait être d’allergènes, de cibler leurs campagnes (elle compte aujourd’hui 14 personnes),
utile à leur choix de communication et sur des zones sujettes à des pics de elle commence toutefois à être dépas-
encore moins capables de les synchro- pollution plutôt que d’« arroser » sans sée par la quantité de données à gérer :
niser. Un exemple ? La météo influe de discernement. ■ P. B. 2,5 téraoctets sont téléchargés chaque
14_hors-série regards sur le numérique hors-série regards sur le numérique_ 15
9. < InnOVATIOn >
le nuage
> > 3 QUesTions À naThaLie WrighT
>
« Une formidable opportunité
à l’horizon des États pour la modernisation de l’État »
Le cloud computing est un enjeu stratégique
pour l’informatique.
en quoi cela concerne-t-il le secteur public ?
réduire les dépenses publiques. L’objectif est dans la ligne de mire Le cloud computing représente une formidable
des administrations des pays du monde entier. Dans le domaine du secteur public, opportunité pour accélérer la modernisation de l’État.
les enjeux du cloud computing sont stratégiques si l’on en croit une étude fondée En offrant des ressources technologiques dématéria-
sur l’expérience de sept collectivités locales américaines. Leurs économies liées lisées et à la demande, il permettrait de rationaliser
«
à l’utilisation du nuage ont été estimées entre 25 et 50 %. saisissant ! les moyens technologiques de l’État sans pour autant
abandonner aucun territoire. Plus besoin d’infrastruc-
tures informatiques lourdes et complexes, rarement
Les services fondés sur Élément stratégique central de électroniques de la ville de Carlsbad, en exploitées au maximum de leurs possibilités. Une
le cloud computing vont cette politique : le cloud computing. Californie, au stockage de l’ensemble simple connexion Internet suffit pour améliorer les
révolutionner la manière « Fragmentation, mauvais suivi des des données nécessaires à l’unité de services rendus aux citoyens et leur proposer de nou-
dont les nouvelles tech- projets, poids des systèmes dépas- l’armée de l’air chargée d’encadrer les velles applications en ligne dans tous les domaines
nologies fonctionnent, mais également sés mais toujours utilisés : ces fac- missions de la NASA, à Cap Canaveral. possibles (santé, éducation…). Avec le cloud compu-
permettre d’économiser les dollars des teurs ont longtemps empêché le Ses résultats sont saisissants : en ting, l’informatique gagne en agilité au service d’un dans laquelle elle pourrait puiser à volonté et trouver nathalie
contribuables américains. » Cette petite secteur public de bénéficier des gains moyenne, les dépenses informatiques renouveau de la relation avec le citoyen. un modèle de site prêt à l’emploi, personnalisable en Wright,
phrase aux allures de programme a été de performance liés aux nouvelles de ces agences ont diminué de 25 à fonction de ses besoins. Les démarches lui seraient directrice
secteur
lancée dans le débat public outre-Atlan- technologies, alors que le privé en béné- 50 %. Darell West, vice-président de Concrètement, comment cela pourrait-il se considérablement facilitées ! Voilà, à travers deux
public de
tique il y a désormais un peu plus d’un ficiait. [Le cloud] a le potentiel de [les] la Brookings Institution et signataire traduire ? exemples très simples, un aperçu de tout ce que le
Microsoft
an – elle a, très précisément, été publiée réduire », précise-t-il dans un grand de cette étude, liste quelques-uns des Prenons l’exemple d’une petite mairie. Aujourd’hui, cloud computing peut apporter.
France.
le 15 septembre 2009, sur le blog officiel document programmatique, « State facteurs pouvant expliquer ces diffé- il est souvent bien compliqué, pour elle, de doter ses
de la Maison Blanche. of Public Sector Cloud Computing », rences : « l’étendue et la rapidité de la agents d’une boîte mail, de plateformes d’échange Dans ce cas, qu’est-ce qu’on fait des outils
Vivek Kundra, son auteur, est le publié en mai 2010. migration, le choix de cloud public ou et de partage de fichiers, voire d’une messagerie et des applications déjà développés ?
« monsieur nouvelles technologies » du privé, le degré de sécurité ou de confi- instantanée. Ces services, nécessaires au bon exer- Il est tout à fait possible de faire coexister deux
président américain, Barack Obama – il RÉDUIRe Les DÉPenses dentialité des données retenu. » cice de leurs fonctions, existent dans le nuage. Notre systèmes, l’un traditionnel, l’autre dans le nuage,
porte le titre officiel de « Chief Informa- InfORmATIqUes En France, la révision générale des mairie peut d’ores et déjà y accéder, via une simple ou bien de migrer tout ou partie des applications
tion Officer » des États-Unis, ou « direc- Le CIO des États-Unis ne s’est pas politiques publiques a fixé comme connexion Internet et ne paiera qu’en fonction de ce existantes dans le nuage. Dans ce cas, le processus
teur des systèmes d’information », en encore engagé sur un chiffrage précis objectif une baisse de 10 % en trois qu’elle consommera. Cela permet à n’importe quelle est plus ou moins long en fonction de la complexité
bon français. En un an à peine, il est des économies potentielles réalisées ans des dépenses de fonctionnement petite mairie de donner à ses agents les outils les plus de l’application et de ce qu’on souhaite en faire :
probablement devenu l’informaticien par une migration vers le cloud compu- de l’État et l’application de nouvelles modernes, sans investir lourdement. À cet égard, le de la simple externalisation de son hébergement
le plus connu au monde… des non- ting. D’autres, néanmoins, ont passé en règles de gouvernance, au bénéfice cloud computing permet une égalité de traitement à sa transformation complète en service cloud.
informaticiens ! Raison de cette noto- revue les différentes expériences réa- d’une mutualisation des fonctions entre les agents. C’est, d’une certaine manière, la Avec comme bénéfices à la clé : la mutualisation
riété : depuis la Maison Blanche, il a lisées au niveau local, à l’échelon de support. Sans doute des idées à trouver réduction de la fracture numérique au sein de la fonc- des anciennes applications, leur disponibilité à la
engagé une politique de réduction des villes ou dans certains départements dans le nuage… ■ ANtOINE BAYEt tion publique. demande et leurs mises à jour facilitées. Selon le
dépenses informatiques du pays, un d’agences fédérales. La Brookings Poursuivons notre exemple : notre petite mairie degré de confidentialité des informations qu’elles
poste qui pèse 76 milliards de dollars Institution, l’un des think tanks amé- souhaite lancer un portail Internet, sur lequel elle pro- traitent, ces applications pourront être hébergées
par an, dont 19 milliards consacrés aux ricains les plus réputés, a ainsi diffusé, poserait aux habitants de sa commune un ensemble de dans un nuage public – externalisé –, privé – interne
infrastructures. en février 2010, une étude comparant services en ligne (gestion de ses emprunts à la biblio- à l’administration concernée –, ou une combinaison
les économies réalisées dans sept thèque, paiement de la cantine en ligne, demande de des deux. Ce qui compte, c’est que quelle que soit
expérimentations distinctes (Saving permis de construire…). Imaginons qu’elle ait accès l’option choisie, ce soit en totale transparence pour
Money Through Cloud Computing) – à une bibliothèque d’applications informatiques, l’utilisateur final. ■
de la migration des boîtes aux lettres
16_hors-série regards sur le numérique hors-série regards sur le numérique_ 17