http://bit.ly/CarbonFactor-dec14
L’objectif de cette étude est d’identifier, de consolider, d’homogénéiser et de présenter une information complète sur les émissions de CO2 des principaux producteurs d’énergie européens, et d’analyser les principales variations entre les années 2001 et 2013. La majorité des données publiées sont directement accessibles à partir du site Internet des entreprises analysées ou dans leur rapport annuel et/ou dans leur rapport Environnement/Développement durable. Si certaines données peuvent être approximatives, PwC estime que la marge d’erreur ne dépasse pas 10% sur les émissions de gaz à effet de serre directes. PwC ne fournit ni commentaire ni opinion sur les prix de l’énergie ou sur l’impact du CO2 sur l’évaluation des sociétés étudiées.
Etude Strategy& et PwC "CEOs, Governance, and Success" (avril 2015)
Etude PwC Changement climatique et électricité (déc. 2014)
1. Décembre 2014
Collection :
Les cahiers du
développement durable
13e
édition
Changement
climatique et
Électricité
Facteur carbone européen
Comparaison des émissions
de CO2
des principaux
électriciens européens
www.pwc.fr/dd
2. 2 | Changement climatique et Électricité | 2014
Rapport préparé par PwC France
Collection Les Cahiers du Développement Durable
À propos de PwC
PwC est le premier cabinet d’audit et de conseil à proposer une offre complète de compétences qui lui permet d’aider
les entreprises et organisations à devenir durablement plus performantes en travaillant avec elles sur 4 leviers clés :
la gestion de leurs opérations de croissance, l’amélioration de leur organisation, la maîtrise de leurs coûts et de leurs
risques, la gestion et le management des hommes.
La diversité des profils associée à la qualité des expériences de nos 900 collaborateurs au sein de l’activité
Stratégie & Consulting en France au travers de 25 implantations régionales - 40 000 dans 157 pays - constitue notre
principale force. Cette pluridisciplinarité permet d’apporter des réponses adaptées aux enjeux auxquels les
entreprises sont confrontées.
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dont la mission consiste à améliorer la performance économique, sociale et environnementale des entreprises et à la
révéler aux parties prenantes. Le réseau SBS, regroupant plus de 800 professionnels dans 45 pays (y compris la
Chine, l’Inde, la Russie, le Brésil,...) est actif au plan mondial en matière de stratégie développement durable,
responsabilité sociétale, conseil en supply chain, due diligence, changement climatique et reporting
développement durable.
PwC se mobilise aussi par secteur d’activité, afin de mieux appréhender les enjeux spécifiques de ses clients. Notre
équipe dédiée au secteur de l’énergie compte par exemple plus de 3 000 spécialistes, dont 300 associés, dans le
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PwC accompagne ses clients de la stratégie à la mise en œuvre opérationnelle, grâce notamment à son activité
de conseil en stratégie qui regroupe environ 750 consultants et 65 associés dans 23 pays, dont environ
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PwC développe en France et dans les pays francophones d’Afrique des missions d’audit, d’expertise comptable et de
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5 000 personnes couvrant 25 pays.
« PwC » fait référence au réseau PwC et/ou à une ou plusieurs de ses entités membres, dont chacune constitue une entité
juridique distincte. Pour plus d’information, rendez-vous sur le site www.pwc.com/structure
Enerpresse
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communauté, Enerpresse publie aussi des rapports de fond sur les enjeux, les acteurs, les marchés et les technologies
qui font du secteur de l’énergie l’un des plus dynamiques à l’heure actuelle.
3. PwC | 1
Le facteur carbone des principaux
producteurs d’électricité européens
a baissé en 2013
En 2013, la production d’électricité de notre panel de 20
entreprises a baissé de 53 TWh, passant de 2 098 TWh à
2 045 TWh, soit -2,5 % par rapport à 2012. C’est la
quatrième année consécutive de baisse de la production
pour les entreprises du panel. Cette baisse s’explique une
fois encore par le contexte économique délicat en
Europe. En effet, malgré une légère progression de
l’économie européenne (UE28) en 2013 (+0,1 % en
volume), la zone Euro subit une régression globale,
atteignant -0,4 %1
.
Les émissions de CO2
des producteurs d’électricité
européens sont, elles aussi, en baisse sur l’année 2013
(-7,6 %, soit une baisse plus marquée que celle de la
production d’électricité), passant de 725 millions de
tonnes de CO2
(Mt CO2
) en 2012 à 671 Mt CO2
l’année
suivante. Cette baisse peut être expliquée par trois
raisons :
1) La baisse générale de la production d’électricité en
Europe,
2) La baisse du facteur carbone de l’électricité produite à
partir de sources non renouvelables, facteur le plus
important des trois pour expliquer les réductions
d’émissions CO2
cette année,
3) La hausse du recours aux énergies renouvelables. En
effet, l’important niveau de précipitation qu’ont connu
certains pays (notamment au Sud de l’Europe) en
2013 a été suffisant pour relancer les centrales
hydrauliques. Ce n’est pas le cas dans les pays
nordiques, où les électriciens, à cause d’une
pluviométrie défavorable, ont eu une faible
production hydroélectrique et ont eu recours au
charbon.
Au global, nous constatons une baisse du facteur carbone
européen : il atteint 328 kg CO2
/MWh en 2013, soit une
réduction de 18 kg CO2
/MWh par rapport à l’année 2012
(-5,2 %). Depuis le début de l’étude (2001), le facteur
carbone a diminué de 11 %, soit une réduction annuelle
moyenne de 1 %.
Ce résultat illustre l’intensité des efforts à réaliser sur les
évolutions des émissions de gaz à effet de serre au plan
international pour conserver les conditions climatiques
actuelles. En effet, les efforts qui devront être déployés
d’ici la fin du siècle pour contenir l’augmentation de
température à +2°C au-dessus des températures pré-
industrielles sont désormais extrêmement ardus : il
faudra décarboniser l’économie mondiale à un rythme
de 6.2 % par an en moyenne jusqu’en 2100 (cf. étude
PwC « Two degrees of separation : ambition and reality »,
2014).
Le facteur carbone reprend donc sa baisse en 2013, après
une augmentation observée de 2010 à 2012.
Les 20 sociétés étudiées représentent plus de 55 %
des émissions du secteur Electricité-Chaleur en Europe
(28 pays).
1 : Eurostat, « Real GDF growth rate-volume : percentage change on previous year », http://epp.eurostat.ec.europa.eu/tgm/table.do
?tab=tableinit=1plugin=1language=frpcode=tec00115
Les plus fortes progressions d’émissions
de 2012 à 2013 :
• Vattenfall : Après une réduction de 6,1 Mt CO2
en 2012,
Vattenfall retourne à son niveau d’émissions de 2011
soit une hausse de 5,5 Mt CO2
(+7,7 %). Ceci s’explique
par une baisse importante du recours aux énergies
renouvelables (-6,4 TWh) au profit du charbon.
• Dong : après une réduction de 2,3 Mt CO2
en 2012,
Dong voit de nouveau ses émissions augmenter de
1,3 Mt CO2
en 2013, soit +30 %. Cette progression est
également due à la hausse de la production à partir de
charbon et ce, malgré une hausse de la production
éolienne.
• EnBW : le groupe voit ses émissions augmenter de
1,8 Mt CO2
cette année, soit +8,3 %. Ceci est dû à une
augmentation de la production à partir de charbon
(+ 2,3 TWh) en Allemagne, et malgré une augmentation
de la production à partir d’énergies renouvelables.
Les fortes réductions d’émissions de 2012 à 2013 :
• RWE : Après une progression de 15,7 Mt CO2
en 2012, le
groupe voit ses émissions baisser de 17 Mt CO2
soit
une baisse de 11 %. Cette forte réduction s’explique
majoritairement par une diminution de la production et
de la part du charbon dans la production d’électricité
notamment au Royaume-Uni.
• Groupe E.ON : réduction de 10 Mt CO2
, soit 11 %,
s’expliquant par la baisse générale de production
d’électricité. Le groupe a fermé deux de ses centrales
électriques fonctionnant au charbon.
• Groupe Enel : réduction de 7,5 Mt CO2
, soit -10 %, due à
la hausse de la production d’électricité à partir
d’énergies renouvelables (+3 %) et d’une baisse de la
part du charbon et des énergies fossiles.
• DEI : réduction de 6 Mt CO2
, soit -13 %, expliquée
principalement par la baisse de la production
d’électricité du groupe et l’augmentation d’électricité
d’origine hydraulique.
4. 2 | Changement climatique et Électricité | 2014
La part d’électricité d’origine
renouvelable continue à progresser
De 2012 à 2013, la part des énergies renouvelables dans le mix électrique du panel des 20 sociétés s’est
accrue de 19,3 % à 20,6 %. La production nette annuelle à partir d’énergies renouvelables a augmenté de
18 TWh. Sur la même période, la production d’énergies non renouvelables a baissé de 71 TWh pour une
baisse générale de la production de 53 TWh.
Les 5 principaux émetteurs sont :
• RWE (DE, UK) 140 Mt CO2
, -11 %
• E.ON (DE, UK, IT, FR) 79 Mt CO2
, -11 %
• Vattenfall (DE, SE, FI) 77 Mt CO2
, +7,7 %
• ENEL (IT, ES, PT, SK) 71 Mt CO2
, -9,6 %
• Groupe EDF (FR, UK, IT, PL, BE) 53 Mt CO2
, -1,4 %
Les 5 facteurs carbone les plus élevés :
• DEI (GR) : 1 101 kg CO2
/MWh, -6,2 %
• RWE (DE, UK) : 725 kg CO2
/MWh, -6,7 %
• Drax (UK) : 725 kg CO2
/MWh, -18 %
• ScottishSouthern (UK) : 525 kg CO2
/MWh, -1,1 %
• CEZ (CZ, PO, BU, RO) : 480 kg CO2
/MWh, -5,6 %
Les 5 meilleurs facteurs carbone :
• Statkraft (NO) : 8 kg CO2
/MWh, +2,2 %
• Fortum (FIN) : 70 kg CO2
/MWh, +66 %
• Verbund (AT) : 78 kg CO2
/MWh, -5,1 %
• EDF (FR, UK, IT, BE, PL) 88 kg CO2
/MWh, -2,5 %
• PVO (FIN, SW) : 105 kg CO2
/MWh, +168 %
5. PwC | 3
1. Contexte, objectifs et limites de l’étude 5
1.1. En 2013, la baisse de la production accompagnée
d’une baisse conséquente des émissions de CO2
permet
au facteur carbone de retrouver son niveau de 2010 5
1.2. Objectif de cette étude 5
1.3. Limites de l’étude 5
2. Méthodologie sources 6
2.1. Collecte de l’information en Europe 6
2.2. Couverture 6
2.3. Périmètres 6
2.4. Information publiée 7
2.4.1. Analyse européenne (20 sociétés) 7
2.4.2. Recalcul des données historiques 7
3. Résultats 2002-2013 8
3.1. Production – données 2013 8
3.2. Émissions – données 2013 10
3.3. Principales évolutions des émissions de CO2
de 2012 à 2013 11
3.4. Facteur carbone 12
3.5. Le recours aux énergies renouvelables continue
d’augmenter en 2013 14
3.5.1. Hausse significative de la production d’électricité
d’origine renouvelable 14
3.5.2. La part des énergies renouvelables dans le mix
électrique en hausse 15
3.5.3. Quelle relation entre le recours à l’énergie
renouvelable et le facteur carbone ? 16
4. Évolution du mix énergétique
Focus sur les sources renouvelables 18
Table des matières
7. PwC | 5
1. Contexte, objectifs
et limites de l’étude
1.1. En 2013, la baisse de la production
accompagnée d’une baisse conséquente des
émissions de CO2
permet au facteur carbone de
retrouver son niveau de 2010
C’est dans un contexte influencé par la crise économique
persistante en Europe que les producteurs européens ont
produit moins d’électricité que les années précédentes.
Alors que l’Union Européenne s’était déjà imposée pour
2020 de réduire de 20 % ses émissions de gaz à effet de
serre, de porter à 20 % la part des renouvelables dans la
consommation et à réaliser 20 % d’économies d’énergie,
l’Union Européenne s’est également fixée durant
l’automne 2014 des objectifs à l’horizon 2030 encore plus
ambitieux : réduire les émissions de gaz à effet de serre
de 40 % par rapport à 1990 et monter la part des
renouvelables dans la consommation d’énergie à 27 %.
Le débat sur la transition énergétique, qui doit identifier
des solutions concrètes pour atteindre ces objectifs, est
toujours en cours dans plusieurs pays européens. La
tendance dans certains pays est de diminuer la part du
nucléaire (objectif 50 % de nucléaire en France à horizon
2025, une sortie progressive du nucléaire pour
l’Allemagne d’ici 2022) et de recourir de plus en plus aux
énergies renouvelables (100 % du mix énergétique au
Danemark d’ici 2050), même si ce recours aux énergies
renouvelables reste controversé : les prix de l’électricité
issue du renouvelable sont élevés avec un surcoût lié aux
paiements des subventions accordées à ce secteur ; de
plus les technologies de stockage susceptibles de
compenser la forte dépendance aux fluctuations
météorologiques ne sont pas encore opérationnelles.
En 2013, la tendance de réduire la part du nucléaire se
confirme en Europe, à l’échelle de notre panel.
La baisse de la production d’électricité est accompagnée
d’une diminution des émissions de CO2
sur l’année 2013
(-7,6 %). La part des énergies renouvelables a, à l’inverse,
augmenté et a contribué à baisser les émissions de CO2
du panel et, par conséquent, le facteur carbone européen
(cf. Section 3.5).
1.2. Objectif de cette étude
L’objectif de cette étude est d’identifier, de consolider,
d’homogénéiser et de présenter une information
complète sur les émissions de CO2
des principaux
producteurs d’énergie européens, et d’analyser les
principales variations entre les années 2001 et 2013.
1.3. Limites de l’étude
Nous ne fournissons ni commentaire ni opinion sur les
prix de l’énergie ou sur l’impact du CO2
sur l’évaluation
des sociétés étudiées.
8. 6 | Changement climatique et Électricité | 2014
2.1. Collecte de l’information en Europe
La plupart des sociétés de notre panel ont publié des
données directement accessibles à partir de leur site
Internet ou dans leur rapport annuel et/ou dans leur
rapport Environnement/Développement durable. Le
niveau de transparence des informations publiées n’a pas
connu d’amélioration significative depuis plusieurs
années. On remarque que si certaines sociétés publient
de façon explicite les émissions de CO2
associées à leur
production d’électricité par zone géographique ainsi que
leur facteur carbone, la recherche d’informations est plus
laborieuse pour d’autres qui publient des données
d’émissions agglomérées ne distinguant pas les
émissions imputables à la production de chaleur (exclue
du champ de cette étude) de celles liées à la production
d’électricité. Au-delà de la publication des chiffres
d’émissions, très peu de sociétés fournissent les
explications sur les variations des émissions. Faute de
données disponibles, les données Edipower 2013 sont
celles de 2012.
Dans le cas où les sociétés produisent de l’électricité et de
la vapeur, les émissions de CO2
globales ont été allouées
à l’électricité au prorata de la part de l’électricité dans la
production d’énergie totale.
Nous savons – en particulier en cas d’extrapolation par
calcul – que certaines données peuvent être
approximatives, mais nous estimons que la marge
d’erreur ne dépasse pas 10 % sur les émissions de gaz à
effet de serre directes.
2.2. Couverture
La Commission Européenne a évalué une production
totale d’électricité en Europe en 2013 aux alentours de
3 090 TWh2
, soit une baisse de -1,15 % par rapport à
2012. Le panel de l’étude représente 2 045 TWh, soit
66 % de la production d’électricité en Europe.
Le total des émissions analysées dans la présente étude
atteint 671 Mt CO2
/an, ce qui représente près de 55 %
des émissions du secteur de production électrique
européen (EU28) estimées à 1 227 Mt CO2
/an3
.
2.3. Périmètres
Afin d’affiner les résultats de l’étude, nous n’avons pris
en compte que :
-- Les émissions strictement européennes4
-- Les émissions uniquement imputables à la production
d’électricité (nous ne prenons pas en compte les
émissions d’autres filiales dans le cas d’un groupe
multi-sectoriel)
Quand cela était possible, nous avons également
soustrait les émissions imputables à la production de
chaleur.
Lorsque les informations consolidées sur les émissions
manquaient, nous avons dû ajouter les chiffres des
sociétés récemment acquises. Pour ce faire, nous avons
choisi la méthode « consolidation par le contrôle » (plutôt
que la méthode « par intégration partielle »), telle que
préconisée par le GHG Protocol5
.
En 2013, aucun changement de périmètre n’a été réalisé.
Notre panel de sociétés compte 20 sociétés.
Dans la mesure du possible les données historiques des
entreprises concernées ont été retraitées sur la période
2002-2013 pour permettre de suivre leurs évolutions à
périmètre constant.
Le détail des consolidations figure dans l’annexe B.
2. Méthodologie sources
2 : Eurostat/Environment and energy, 2013, Electricty statistics – data for
2013 : http://epp.eurostat.ec.europa.eu/statistics_explained/images/c/c3/
Electricity_Statistics_2013_%28in_GWh%29.png
3 : http://www.eea.europa.eu/data-and-maps/data/data-viewers/greenhouse-
gases-viewer
4 : en excluant les émissions des filiales hors d’Europe
5 : Pour plus de détails : www.ghgprotocol.org
9. PwC | 7
2.4. Information publiée
2.4.1. Analyse européenne (20 sociétés)
Nous avons analysé les 20 premiers producteurs
d’électricité européens, selon les critères suivants :
-- Production (en TWh). Note : nous avons pris en
compte l’électricité produite, à distinguer de
l’électricité vendue par les entreprises, qui tient
également compte des activités de trading
-- Émissions (en t CO2
/an), correspondant à l’électricité
produite
-- Facteur Carbone (en kg CO2
/MWh produit)
-- Part de l’énergie produite à partir d’énergies
renouvelables6
-- Principales évolutions du facteur carbone, des
émissions de CO2
et du ratio d’énergies renouvelables
2.4.2. Recalcul des données historiques
Nous avons actualisé et recalculé les données historiques
de production et d’émission de certaines sociétés pour
tenir compte des dernières données publiées.
6 : Nous entendons par renouvelable l’ensemble de filières diversifiées dont
la mise en œuvre est renouvelable à l’échelle humaine (vent, solaire, eau,
biomasse, etc.).
10. 8 | Changement climatique et Électricité | 2014
3.1. Production – données 2013
La production du panel baisse de 53 TWh, soit
-2,5 %, entre 2012 et 2013. Cette baisse est
essentiellement provoquée par les opérateurs
suivants : Groupe E.ON, RWE, Scottish Southern,
Groupe Enel, Fortum et GDF Suez Europe.
Le Groupe EDF continue de peser fortement sur la
production d’électricité en Europe en conservant sa place
de leader dans le classement des producteurs. En 2013,
le groupe RWE, présent principalement en Allemagne et
au Royaume-Uni, reste à la deuxième place dans le
classement, et ce malgré une importante baisse (-4,5 %)
de sa production.
3. Résultats 2002-2013
Production électrique en Europe 2011-2013 en TWh/an (de l’ensemble des entreprises du panel)
601
193 182 180
172 157
78 67 59 56 47 40 38 37 36 34 26 19 16 11
2011 2012 2013
Groupe
EDF
Groupe
RWE
Vattenfall Groupe
E.ON
Groupe
Enel
GDF
Suez
Europe
Iberdrola +
Scottish
Power
CEZ EnBW Statkraft Fortum Groupe
EDP
DEIScottish
Southern
Verbund Gas
Natural
Fenosa
Drax Dong PVO Edipower
Production électrique en Europe 2003-2013 en TWh (des 5 principaux groupes)
645
601
186
18017 9
193
160
182
232
17 2
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Groupe EDF Groupe E.ON Groupe RWE Vattenfall Groupe Enel
11. PwC | 9
Le contexte économique défavorable en Europe (notamment en
Italie et Espagne) a contribué à la baisse de la production
d’électricité en 2013 par rapport à 2012. Les températures
hivernales plus froides en France et au Royaume-Uni ont par
contre contribué à augmenter la consommation dans ces pays.
Nous notons en 2013 que la liste des cinq plus importants
producteurs d’électricité en Europe reste la même qu’en 2012.
12. 10 | Changement climatique et Électricité | 2014
3.2. Émissions – données 2013
Les émissions proforma de l’échantillon ont baissé de
55 Mt CO2
entre 2012 et 2013. Cette baisse représente
une réduction de -7,6 % par rapport à 2012.
RWE reste cette année encore l’émetteur le plus
important en Europe avec 140 Mt CO2
, représentant, à
lui seul, environ 21 % des émissions totales du panel et
environ 11 % des émissions du secteur à l’échelle de
l’Europe des 28, et ce malgré une réduction de 17 Mt CO2
(la plus grosse baisse du panel).
Le Groupe EDF prend place dans la catégorie des cinq
principaux émetteurs, conséquence d’une réduction
importante des émissions de GDF Suez, qui voit ses
émissions baisser de 3,5 Mt CO2
soit -6,3 % en raison
d’une hausse importante de sa consommation en
énergies renouvelables (+10 %). À noter, pour le Groupe
E.ON ainsi que pour le Groupe Enel, une importante
diminution des émissions est également observée (-10 %
environ). Les émissions de Vattenfall en revanche
reviennent au même niveau qu’en 2011.
Émissions de CO2
en Europe 2003-2013 (des 5 principaux groupes)
141
140
71 77
94
79
116
71
69
53
40
60
80
100
120
140
160
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
millionstCO2
Groupe RWE Vattenfall Groupe E.ON Groupe Enel Groupe EDF
Émissions de CO2
en Europe 2011-2013 (de l’ensemble des entreprises du panel)
140
79 77
71
53
52
41
32
24 20 19 17
16 12
6 4 3 3 2 0,5
20
40
60
80
100
120
140
160
EnMtdeCO2
2011 2012 2013
Groupe
EDF
Groupe
RWE
VattenfallGroupe
E.ON
Groupe
Enel
GDF
Suez
Europe
Iberdrola +
Scottish
Power
CEZ EnBW StatkraftFortumGroupe
EDP
DEI Scottish
Southern
VerbundGas
Natural
Fenosa
Drax Dong PVOEdipower
13. PwC | 11
3.3. Principales évolutions des émissions de CO2
de 2012 à 2013
De 2012 à 2013, certaines entreprises du panel ont enregistré des variations d’émissions de CO2
assez importantes.
Nous avons cherché à en comprendre les principales évolutions :
Les plus fortes progressions d’émissions de 2012
à 2013 :
• Vattenfall : Après une réduction de 6,1 Mt CO2
en 2012,
Vattenfall retourne à son niveau d’émissions de 2011
soit une hausse de
5,5 Mt CO2
(+7,7 %). Ceci s’explique par leur baisse
importante du recours aux énergies renouvelables
(-6,4 TWh) au profit du charbon.
• Dong : après une réduction de 2,3 Mt CO2
en 2012,
Dong voit de nouveau ses émissions augmenter de
1,3 Mt CO2
en 2013, soit +30 %. Cette progression est
également due à la hausse de la production à partir
de charbon et ce, malgré une hausse de la production
éolienne.
• EnBW : le groupe voit ses émissions augmenter de
1,8 Mt CO2
cette année, soit +8,3 %. Ceci est dû à une
augmentation de la production à partir de charbon
(+ 2,3 TWh) en Allemagne, et malgré une
augmentation de la production à partir d’énergies
renouvelables.
Les fortes réductions d’émissions de 2012 à 2013 :
• RWE : Après une progression de 15,7 Mt CO2
en 2012,
le groupe voit ses émissions baisser de 17 Mt CO2
soit
une baisse de 11 %. Cette forte réduction s’explique
majoritairement par une diminution de la production
et de la part du charbon dans la production
d’électricité notamment au Royaume-Uni.
• Groupe E.ON : réduction de 10 Mt CO2
, soit -11 %,
s’expliquant par la baisse générale de production
d’électricité. Le groupe a fermé deux de ses centrales
électriques fonctionnant au charbon.
• Groupe Enel : réduction de 7,5 Mt CO2
, soit -10 %, due
à la hausse de la production d’électricité à partir
d’énergies renouvelables (+3 %) et d’une baisse de la
part du charbon et des énergies fossiles.
• DEI : réduction de 6 Mt CO2
, soit -13 %, expliquée
principalement par la baisse de la production
d’électricité du groupe et l’augmentation d’électricité
d’origine hydraulique.
Principales évolutions des émissions de CO2
entre 2012 et 2013
(18)
(16)
(14)
(12)
(10)
(8)
(6)
(4)
(2)
2
4
6
EnMtdeCO2
Vattenfall EnBW Dong Groupe
Enel
Groupe
E.ON
Groupe
RWE
14. 12 | Changement climatique et Électricité | 2014
3.4. Facteur carbone
La moyenne européenne du facteur carbone s’établit pour
2013 à 328 kg CO2
/MWh contre 346 kg CO2
/MWh en
2012, soit une baisse de 18 kg CO2
/MWh (-5,2 %). Cette
baisse est due à 67 % à l’amélioration du facteur carbone
non renouvelable et à 33 % à la réduction de la part
d’énergie non renouvelable dans la production du panel.
Douze des 20 sociétés étudiées présentent une baisse de
leur facteur carbone (jusqu’à -21,5 % pour le Groupe
Iberdrola).
Cette année encore, de par son important niveau de
production et son parc essentiellement nucléaire (peu
émetteur en CO2
), le groupe EDF contribue de façon très
significative à maintenir le facteur carbone moyen
européen à des valeurs relativement basses (le facteur
carbone hors EDF s’élève à 428 kg CO2
/MWh).
Les principales hausses du facteur carbone en
2013 par rapport à 2012 :
• PVO enregistre une hausse du facteur carbone de
66 kg CO2
/MWh soit +168 % (pour rappel, PVO avait
enregistré l’année dernière une baisse de 67 kg CO2
/
MWh). Cette hausse est due notamment à
l’augmentation de la production à partir de charbon.
La production de PVO est restée stable alors que les
émissions subissent des variations importantes dues
à une utilisation accrue de charbon, utilisé pour lisser
la production d’origine hydraulique, en retrait en 2013
par rapport à 2012.
• EnBW enregistre une hausse du facteur carbone de
34 kg CO2
/MWh soit +9,2 %. Cette hausse reflète une
augmentation progressive de la production
d’électricité à base d’énergies fossiles et, plus
particulièrement, à base de charbon.
• Fortum enregistre une hausse du facteur carbone de
28 kg CO2
/MWh soit +66 %. Cette hausse est due à
une contribution plus importante des centrales à
charbon dans la production d’électricité en Finlande.
• Dong enregistre une hausse du facteur carbone de
26 kg CO2
/MWh soit +9,3 %. Cette hausse est due à
une augmentation de la production thermique, plus
importante que la hausse de la production éolienne.
Les principales baisses du facteur carbone en
2013 par rapport à 2012 :
• Drax enregistre une baisse de son facteur carbone de
157 kg CO2
/MWh (-18 %), le faisant passer de 882 kg
CO2
/MWh à 725 kg CO2
/MWh. Ceci s’explique par un
doublement de l’utilisation de biomasse en
remplacement du charbon.
• Le groupe EDP explique la baisse de 106 kg CO2
/MWh
de son facteur carbone (-16 %) par une hausse de la
production renouvelable, particulièrement au
Portugal (+8 TWh à partir d’énergie renouvelables
dans la production de EDP au Portugal), faisant
passer la part des énergies renouvelables dans le mix
de 40 % à 55 %.
• Gas Natural Fenosa enregistre une baisse de 72 kg
CO2
/MWh (-17 %) de son facteur carbone, le faisant
passer de 417 kg CO2
/MWh à 345 kg CO2
/MWh. Ceci
s’explique aussi par une augmentation de la
production à partir de renouvelables et par une
baisse de la production à partir de charbon.
• DEI enregistre une baisse de son facteur carbone de
72 kg CO2
/MWh (-6 %) qui s’explique très
majoritairement par la baisse totale de sa production
conjuguée à l’augmentation de sa production
hydraulique.
Évolution du Facteur Carbone (pour les 20 entreprises du panel)
290
300
310
320
330
340
350
360
370
380
390
kgCO2/MWh
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
15. PwC | 13
Facteur Carbone 2013 par société
1 101
725
725
525 480
440
424
415
413 408
403 345
331 304
200
105 88 78 70
8
200
400
600
800
1 000
1 200
Enkg/MWh
2011 2012 2013
Facteur carbone européen
328 kgCO2/MWh
Groupe
EDF
Groupe
RWE
VattenfallGroupe
E.ON
Groupe
Enel
GDF
Suez
Europe
Iberdrola +
Scottish
Power
CEZ EnBW StatkraftFortumGroupe
EDP
DEI Scottish
Southern
VerbundGas
Natural
Fenosa
Drax Dong PVOEdipower
Sept entreprises présentent un facteur carbone inférieur au facteur carbone européen en grande partie du fait de leur
mix énergétique qui se compose principalement d’hydraulique et/ou de nucléaire. La liste de ces entreprises est quasi-
identique à l’année précédente : Statkraft, Fortum, Verbund, le groupe EDF, PVO, Iberdrola Scottish Power et Dong.
Nous notons la légère baisse du facteur carbone de GDF Suez Europe (-2,9 %, en baisse de 10 kg CO2
/MWh) qui se
situe légèrement au-dessus du facteur carbone européen. Par ailleurs, nous constatons que le facteur carbone du
groupe EDF est, pour la deuxième année consécutive, le quatrième meilleur facteur carbone de notre panel.
Positionnement des 20 premières entreprises par rapport au Facteur Carbone Européen 2013
0
20
40
60
80
100
120
140
160
MtCO2
100 200 300 400 500 600 700
TWh
20
20 1919
18
18
17
16
16
15
15
14
14
1313
12
12
11
11
10
10
9
9
8
8
7
7
6
6
5
4
5
4
3
3
2
2
1
1
17
DEI
Drax
Groupe RWE
Scottish Southern
Groupe EDP
Groupe E.ON
Vattenfall
Groupe Enel
Gas Natural Fenosa
Edipower
CEZ
EnBW
GDF Suez Europe
Dong
Iberdrola + Scottish Power
Fortum
Verbund
Groupe EDF
PVO
Statkraft
Facteur carbone européen
328 kgCO2/MWh
16. 14 | Changement climatique et Électricité | 2014
3.5. Le recours aux énergies renouvelables continue d’augmenter en 2013
Production d’énergie renouvelable en Europe de 2011 à 2013 (TWh) (de l’ensemble des entreprises du panel)
57
54 53
42
32 32
29
22 22
20
13
8 7 6 6 5 5 4 3 2
10
20
30
40
50
60
70
2011 2012 2013
Groupe
EDF
Groupe
RWE
Vattenfall Groupe
E.ON
Groupe
Enel
GDF
Suez
Europe
Iberdrola
+ Scottish
Power
CEZEnBWStatkraft FortumGroupe
EDP
DEIScottish
Southern
Verbund Gas
Natural
Fenosa
Drax Dong PVO Edipower
3.5.1. Hausse significative de la production
d’électricité d’origine renouvelable
L’analyse des 20 principaux acteurs de ce marché montre une
hausse conséquente de la production d’électricité à partir
d’énergies renouvelables (18 TWh en plus en 2013 par
rapport à 2012, soit une hausse de 4,5 %, pour arriver à 422
TWh). Cette augmentation de la production d’énergie
renouvelable dans le panel représente une hausse de près de
25 % depuis 2008 soit 4,5 % par an en moyenne sur 5 ans.
Le Groupe EDF devient le premier producteur d’énergies
renouvelables du panel.
Ainsi, compte tenu de la baisse de la production totale sur
cette même période (de 2,5 % pour rappel), la part de
l’énergie renouvelable dans le total d’électricité produite s’est
relativement accrue entre les deux années ; elle passe de
19,3 % en 2012 à 20,6 % en 2013, remarquablement
au-dessus du niveau de 2011 (où la part d’énergies
renouvelables dans le mix représentait 16,7 %).
Cette hausse s’explique notamment par une météo favorable
avec des précipitations normales pour l’année 2013, mais
aussi par une hausse de l’éolien et de la biomasse
(+4,5 TWh). La principale source d’énergie renouvelable
reste l’électricité hydraulique avec 14,5 % de la quantité
totale d’électricité produite en 2013.
Nous rappelons que l’objectif européen est d’atteindre en
2020, 20 % d’énergie de source renouvelable dans la
consommation finale d’énergie (toutes applications :
électricité, chaleur, transports). De plus, le Conseil de
l’Europe a adopté en octobre dernier une nouvelle mesure
visant à réduire de 40 % les gaz à effet de serre d’ici 2030 et
par rapport aux niveaux 1990, notamment en portant la part
des énergies renouvelables à 27 % de la consommation. Le
taux actuel de 20,6 % d’électricité de source renouvelable
semble en ligne pour atteindre ces objectifs. Néanmoins,
nous notons que l’objectif de 21 % d’électricité produite avec
des sources renouvelables à partir de 2010, fixé par la
Directive 2001/77/CE, n’est pas encore atteint par le panel.
Principales évolutions de la production d’électricité à partir
d’énergies renouvelables en TWh
-8
-6
-4
-2
0
2
4
6
8
10
Groupe
EDP
Iberdrola
+ Scottish
Power
Groupe
EDF
Statkraft Fortum Vattenfall
+72 % +33 % +15 %
-7 % -22 % -13 %
17. PwC | 15
Évolution de la part renouvelable des sources d’énergies pour la
production d’électricité 2011-2013 de toutes les entreprises du panel
356 16,7 % 19,3 % 20,6 %404 422
500
1 000
1 500
2 000
2 500
2011 2012 2013
Origine renouvelable Origine non renouvelable
Le Groupe EDP, Iberdrola Scottish Power et le groupe
EDF réalisent cette année les plus fortes progressions de
production d’électricité d’origine renouvelable (+7 à 9,2
TWh), notamment grâce à des conditions d’hydraulicité
exceptionnelles en France et en Espagne en 2013. Enfin
Statkraft reste l’acteur le plus engagé dans les énergies
renouvelables avec une part de 97 % dans le mix
énergétique, notamment grâce à ses importantes
capacités de production d’électricité hydraulique.
Pour Statkraft, Fortum et Vattenfall, qui enregistrent les
plus fortes baisses de production d’électricité à partir
d’énergies renouvelables (4 à 6.5 TWh), les variations
s’expliquent par des conditions hydrauliques moins
favorables qu’en 2012 dans les pays nordiques. Cette
baisse de production hydraulique a été compensée par la
production d’électricité à partir de charbon. Enfin, Dong
a augmenté ses capacités de production à partir de
ressources renouvelables de près de 15 % entre 2012
et 2013 grâce à l’inauguration de deux parcs éoliens, l’un
en Grande-Bretagne et l’autre au Danemark.
3.5.2. La part des énergies renouvelables dans le mix électrique en hausse
Part du renouvelable dans la production (pour l’ensemble des entreprises du panel)
97
89
55
42 41
31 28
23 22 22 21 21 19 16 13 13 12 10 7 7
0
20
40
60
80
100
Part renouvelable 2012 Part renouvelable 2013
%
Groupe
EDF
Groupe
RWE
Vattenfall Groupe
E.ON
Groupe
Enel
GDF
Suez
Europe
Iberdrola
+ Scottish
Power
CEZEnBWStatkraft FortumGroupe
EDP
DEIScottish
Southern
Verbund Gas
Natural
Fenosa
DraxDong PVO Edipower
En Europe, en 2013, la production d’électricité du panel
comporte 20,6 % d’énergies renouvelables. Cette valeur
est en hausse par rapport à 2012 (19,3 %) avec 18 TWh
de production d’électricité de source renouvelable en
plus en 2013.
Statkraft et Verbund, maintiennent leur production,
quasi exclusivement basée sur les énergies
renouvelables, l’énergie hydraulique en premier lieu. Le
groupe EDP augmente considérablement sa production à
partir d’énergies renouvelables qui gagne 72 %
entre 2012 et 2013. Le groupe atteint la troisième place
du classement en dépassant Fortum. La société Drax a
également fortement augmenté son utilisation de
biomasse au Royaume-Uni. À l’inverse, CEZ et RWE font,
en pourcentage de production, très peu appel aux
énergies renouvelables, le ratio oscillant autour de 7 %.
Néanmoins, cela ne traduit pas les efforts de CEZ dont
l’utilisation d’énergies renouvelables s’est accrue de 45 %
en 2013 grâce à une augmentation de la production à
partir de ressources éolienne et hydraulique.
18. 16 | Changement climatique et Électricité | 2014
3.5.3. Quelle relation entre le recours à l’énergie renouvelable et le facteur carbone ?
La figure ci-dessous nous permet de visualiser les variations du facteur carbone en fonction du ratio d’énergie
renouvelable du mix énergétique des sociétés afin d’analyser la relation entre l’utilisation de l’énergie de source
renouvelable et le facteur carbone :
Facteur carbone en fonction de la part non renouvelable des sources d’énergies (pour l’ensemble des entreprises du panel)
200
400
600
800
1000
1200
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Faceurcarbone(enkgCO2/MWh)
Part de l'énergie non renouvelable dans le mix (en %)
Groupe EDF
Groupe E.ON
Groupe Enel
Groupe RWE
Vattenfall
GDF Suez Europe
Iberdrola + Scottish Power
CEZ
EnBW
Fortum
Statkraft
Scottish Southern
DEI
Groupe EDP
Gas Natural Fenosa
Verbund
Drax
Dong
Edipower
PVO20
20
19
19
18
18
17
17
16
16
15
15
14
14
13
13
12
12 11
11
10
10
9
9
8
8
7
7
6
6
5
5
4
4
3
3
2
2
1
1
Nous constatons à nouveau cette année une corrélation importante entre les deux critères : les entreprises
bénéficiant d’un recours significatif à l’énergie non renouvelable présentent en général un facteur carbone plus élevé.
Notons que ce constat ne s’applique pas pour PVO et le groupe EDF, pour lesquels le nucléaire représente
respectivement 54 % et 77 % de la production totale d’électricité.
Variation du facteur carbone en fonction de la variation de la part renouvelable des sources d’énergies (pour l’ensemble des entreprises du
panel)
-50%
50%
100%
150%
-100% -80% -60% -40% -20% 20% 40% 60% 80% 100%
Groupe EDF
Groupe E.ON
Groupe Enel
Groupe RWE
Vattenfall
GDF Suez Europe
Iberdrola + Scottish Power
CEZ
EnBW
Fortum
Statkraft
Scottish Southern
DEI
Groupe EDP
Gas Natural Fenosa
Verbund
Drax
Dong
Edipower
PVO20
20
19
19
18
18
17
17
16
16
15
15
14
14
13
12
12
11
11
1010
9
8
7
7
6
5
5
4
4
3
3
2
2
1
813
61
9
19. PwC | 17
L’influence de l’augmentation de la part d’énergie
renouvelable dans le mix énergétique sur la réduction du
facteur carbone reste partielle, comme déjà noté en 2011
et 2012. En effet, en 2013, certains producteurs ont bien
augmenté leur part de renouvelable tout en générant une
baisse de leur facteur carbone (notamment Iberdrola, EDP,
Drax), et la relation inverse (réduction des renouvelables et
augmentation du facteur carbone) est également constatée
(PVO et Fortum). Mais d’autres producteurs d’électricité ont
vu leur facteur carbone augmenter alors que leur part
d’énergies renouvelables augmentait également (notamment
EnBW).
Parmi les sociétés se démarquant dans le graphique, nous
distinguons :
• PVO a vu son facteur carbone évoluer fortement (+168 %)
pour un ratio d’énergies renouvelables en baisse (-17 %)
principalement expliqué par une diminution de la
production hydraulique qui a été causée par les conditions
hydriques peu favorables (un été sec et un automne précoce
et sec) dans les pays nordiques.
• Le facteur carbone de Fortum a augmenté à cause d’une
baisse de la part d’énergies renouvelables dans la production
d’électricité qui passe de 47 % à 42 %. La diminution de la
part de production à partir de charbon permet de maintenir
le facteur carbone à un niveau (70) inférieur à son niveau de
2011 (88).
• EnBW a également vu son facteur carbone augmenter alors
que le ratio d’énergies renouvelables s’est accru de 4 %. la
fermeture des centrales nucléaires a incité à accroître
l’utilisation des centrales de charbon, malgré une volonté
réelle d’augmenter la part des énergies renouvelables dans
le mix notamment par les installations hydrauliques et
éoliennes, encouragées par les conditions météorologiques
en 2013.
• CEZ et DEI ont vu leur ratio d’énergie renouvelable
fortement augmenter (environ +50 %), mais leur carbone
factor n’a que peu diminué (de 7 %). Ceci s’explique par la
part limitée des renouvelables dans leur mix énergétique.
Par conséquent, l’élasticité du facteur carbone par rapport à
la variation de la quantité d’énergies renouvelables demeure
relativement faible pour ces sociétés.
En 2013, nous constatons que le nombre de sociétés n’ayant
pas enrichi leur mix énergétique en énergie renouvelable était
de 5 producteurs contre 5 en 2012, 8 en 2011 et 6 en 2010.
Certaines de ces entreprises expliquent cette tendance par
l’intérêt économique du charbon, source pour laquelle les prix
étaient largement favorables. Sur un plan théorique, les
énergies renouvelables demeurent incontestablement un
levier de décroissance du facteur carbone.
20. 18 | Changement climatique et Électricité | 2014
4. Évolution du mix énergétique
Focus sur les sources renouvelables
Nous avons analysé l’évolution du mix énergétique de
l’ensemble du panel.
L’énergie hydraulique reste la principale source d’énergie
renouvelable utilisée par les électriciens du panel (14,5 %
du total produit). L’énergie hydraulique reste stable en
2013 par rapport à 2012 à 295 TWh produits. Cette
stabilité est en fait la combinaison de deux phénomènes
antagonistes : les conditions météorologiques et
d’hydraulicité favorables dans les pays du sud de l’Europe,
qui ont compensé une météo moins favorable dans les
pays nordiques. Ainsi, parmi les plus grands
contributeurs, si les entreprises nordiques telles Vattenfall
et Statkraft voient leur production d’électricité
hydraulique diminuer respectivement de près de 16 et 9
pourcents par rapport à l’année 2012, cet effet est
contrebalancé par une augmentation de 20 points pour
EDF et de 59 points pour Iberdrola essentiellement tirée
par la production en France, Espagne et Italie.
L’éolien est la 2e
source d’énergie renouvelable du panel et
représente 2,5 % de la production totale. Vient ensuite la
biomasse et le photovoltaïque (0.6 et 0.1 % du total).
Cette analyse entre 2012 et 2013 fait état d’une baisse
importante du fuel (-25 %) et du gaz (-13 %) et d’une
stabilité du nucléaire (-1,1 point).
Sur l’ensemble des 20 entreprises du panel, malgré la
hausse de la part de l’énergie renouvelable dans le mix
énergétique de 1,3 point entre 2012 et 2013, le charbon
reste un recours attractif pour substituer le nucléaire et
contrarie la diminution du facteur carbone liée aux efforts
réalisés dans le renouvelable. La combinaison de deux
facteurs macro-économiques liés à l’utilisation du charbon
semble à même d’expliquer cette évolution : le cours du
charbon qui ne cesse de baisser avec le développement des
gaz de schiste en Amérique du Nord et le cours du quota
CO2
qui reste trop faible (en moyenne 3 €/t en 2013) pour
jouer un rôle incitatif à la décarbonisation de l’électricité.
La faible évolution de la part du nucléaire est la
conséquence de deux objectifs aux effets contradictoires,
en Europe. D’un côté, l’Allemagne poursuit sa volonté de
sortir du nucléaire tandis que le Royaume-Uni favorise le
nucléaire afin de diminuer ses émissions.
Sur le plan général, la production à partir des énergies
non renouvelables baisse de près de 71 TWh entre 2012
et 2013 pour l’ensemble des 20 entreprises du panel, et la
production électrique à partir de sources renouvelables
augmente de 18 TWh sur la même période.
Évolution du mix énergétique (TWh) entre 2012 et 2013
487 469
742 733
295 296
84 63
193
169
197
175
33
61
500
1 000
1 500
2 000
2 500
2012 2013
Solaire PV
Biomasse
Renouvelables
(non spécifiés)
Eolien
Non renouvelables
(non spécifiés)
Gaz
Fioul
Hydraulique
Nucléaire
Charbon lignite
Note : ce graphique détaille les sources d’énergie pour les fournisseurs
d’électricité pour lesquels nous avons pu reconstituer/estimer le
mix énergétique de production à savoir : Groupe EDF, Groupe E.ON,
Vattenfall, EnBW, Verbund, Groupe RWE, Groupe ENEL, CEZ, Fortum,
Statkraft, DEI, Union Fenosa, Dong, et PVO. Pour les autres sociétés du
panel, seule la distinction entre « renouvelables (non spécifiés) » et « non
renouvelables (non spécifiés) » a pu être effectuée.
26. 24 | Changement climatique et Électricité | 2014
C. Bibliographie
Le rapport intitulé « PwC Low Carbon Economy Index 2014 – Two degrees of separation : ambition and reality » peut
être téléchargé à partir du site http://www.pwc.co.uk/sustainability-climate-change/publications/low-carbon-
economy-index.jhtml
Les auteurs de l’étude
Olivier MULLER
Cathelijne KLOMP
Camille HENRI
Pauline DESCHEEMAEKER