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1
Capitaliser sur le potentiel de Paris Ile-de-France
à la lumière des meilleures pratiques internationales
L’e-santé :
un facteur d’attractivité, un enjeu de société
2
SOMMAIRE
Édito ....................................................................................................................................................................................................................... 3
Paris-Ile de France Capitale Economique, au service de l’innovation et de l’attractivité ............. 4
Introduction et méthode
	 • Pourquoi cette étude ? .......................................................................................................................................................................... 6
	 • Qu’est-ce que l’e-santé ? ..................................................................................................................................................................... 7
	 • Un contexte favorable à l’émergence de l’e-santé comme facteur majeur d’attractivité ........................................ 8
	 • Quels bénéfices attendre du développement de l’e-santé ? ................................................................................................ 9
	 • La méthodologie retenue ................................................................................................................................................................... 10
Revue de projets internationaux : une source d’inspiration pour Paris Ile-de-France
	 • Danemark : Un déploiement avancé et réussi de l’e-santé à l’échelle nationale ...................................................... 12
	 • Inde : La mobile health, un moyen de généraliser l’accès aux soins ............................................................................. 14
	 • Espagne : L’e-prescription, une réponse ambitieuse aux contraintes budgétaires ................................................. 16
	 • États-Unis : L’e-santé, résultat d’incitations à l’efficacité et à la qualité des soins ................................................... 18
	 • Canada : Le dossier électronique de santé : des bénéfices précisément évalués .................................................. 20
	 • Japon : Une stratégie nationale d’e-santé fondée sur la robotique ................................................................................ 22
	 • Israël : Une concentration volontariste des efforts et des compétences ..................................................................... 24
	 • Arabie Saoudite : L’e-santé, une solution pour une prise en charge des pélerins de La Mecque ................... 26
	 • Grande-Bretagne : Le temps du retour d’expérience .......................................................................................................... 28
	 • Singapour : Innovation hospitalière et participation des patients ..................................................................................... 30
Les facteurs clés de succès des projets internationaux :
des pistes pour Paris Ile-de-France........................................................................................................................................... 31
Paris Ile-de-France et l’e-santé : état des lieux
	 • Un contexte français particulièrement favorable aux projets d’e-santé ........................................................................ 34
	 • Paris Ile-de-France, territoire d’expérimentation et d’innovation ...................................................................................... 35
	 • Les atouts de Paris Ile-de-France pour développer l’e-santé ........................................................................................... 36
	 • Quelques solutions et services innovants développés par des PME franciliennes .................................................. 38
	 • Quelques projets de grande envergure déployés sur le territoire francilien ................................................................. 39
3
Notre ambition :
s’inspirer des expériences internationales
pour faire de l’e-santé une clé de l’attractivité
de Paris Ile-de-France
Le cœur de métier de Paris-Ile de France Capitale Economique est l’attractivité. Par l’organisation de sept Forums de
la Recherche et de l’Innovation, la promotion à l’international des atouts et opportunités d’investissements, ou encore
la réalisation d’études de références, notre action s’est concentrée sur les principaux facteurs de cette attractivité :
l’innovation, la recherche, les pôles de compétitivité, les synergies industrielles et les smart cities. Cette année Paris-Ile
de France Capitale Economique a décidé de s’intéresser plus particulièrement à un secteur souvent sous-estimé voire
méconnu, et pourtant porteur d’un potentiel considérable : l’e-santé.
 
Paris Ile-de-France dispose de nombreux atouts pour s’imposer comme un territoire d’excellence en matière
d’e-santé. L’envergure et la renommée internationale de ses acteurs de santé, l’efficacité largement reconnue de
son système de soins, ainsi que la qualité des expérimentations menées en son sein, en font en effet une région
bien armée pour se positionner en vitrine internationale du secteur. Pourtant, d’autres pays et métropoles semblent
aujourd’hui au moins aussi avancés en la matière.
 
À l’étranger, de nombreux territoires ont en effet bien pris conscience des enjeux de l’e-santé. L’espace dans lequel
elle évolue est particulièrement propice à l’innovation du fait des chercheurs et industriels qu’il concentre. Le dévelop-
pement des initiatives de télésanté est ainsi un facteur d’attractivité des investisseurs internationaux, qu’ils souhaitent
s’impliquer dans la filière e-santé ou tirer avantage de la stimulation économique qu’elle engendre. En outre, elle peut
constituer un remède au déséquilibre budgétaire de plus en plus marqué des systèmes de santé, tout en offrant aux
populations une meilleure qualité de vie, grâce à des services innovants.
 
Il est dès lors opportun de comprendre quelles approches ont pu être retenues par d’autres territoires pour déve-
lopper leurs ambitions. Quelles sont les politiques mises en œuvre pour développer l’e-santé ? Quels sont les axes
choisis pour en déployer les services ? Quels business models ont été retenus ? Sont-ils viables ? Autant de questions
auxquelles nous nous sommes intéressés afin d’identifier les pistes les plus prometteuses pour que Paris Ile-de-France
soit au rendez-vous des succès de demain.
Pierre SIMON
Président de Paris-Ile de France Capitale Economique
ÉDITO
4
Paris-Ile de France Capitale Economique
Au service de l’innovation et de l’attractivité
Paris-Ile de France Capitale Economique œuvre activement depuis plus de vingt ans pour
faire reconnaître et valoriser les domaines d’excellence de l’innovation francilienne auprès
des investisseurs internationaux comme des pouvoirs publics.
1. Promouvoir à l’international l’excellence
de l’Ile-de-France en RD (2001-2013)
a. Attirer les investisseurs et les talents
Paris-Ile de France Capitale Economique sensibilise les
investisseurs internationaux aux atouts de notre Région
Capitale lors de road-shows annuels au Japon, en
Chine, en Inde, en Corée, aux États-Unis, dans les pays
du Golfe, en Turquie ainsi qu’au Brésil. Des missions de
promotion se rendent ainsi dans la Silicon Valley, auprès
des universités américaines ou encore à Bangalore.
Notre Association invite également les principaux fonds
de pension américains pour leur faire visiter les pôles de
compétitivité franciliens. Par ailleurs, Paris-Ile de France
Capitale Economique présente des possibilités concrètes
d’investissement dans des secteurs de pointe à des
délégations étrangères de très haut niveau.
b. Renforcer la visibilité à l’international de Paris
Ile-de-France par la création de clusters (2004)
Le groupe de travail présidé par Pascal Colombani,
ancien Administrateur du CEA, identifie trois clusters du
Pôle Sud parisien :
• Mobile Life (télécommunications), futur Systematic,
• Digital World (systèmes complexes), futur Cap Digital,
• Healthy Life (sciences du vivant), futur Medicen.
Notre Association demande leur création dès 2004. Ils
sont présentés lors du Ier
Forum sur l’Innovation et la
Recherche, auquel participent Christian Blanc, Claude
Allègre et Bertrand Landrieu. Puis cette proposition est
relayée auprès de Nicolas Sarkozy, ministre de l’Économie
et des Finances et de tous les ministres concernés.
2. Valoriser l’innovation et la recherche franciliennes
et créer de la richesse
a. Stimuler fiscalement la recherche (2005)
Tel est l’enjeu du IIe
Forum sur l’Innovation et la
Recherche : Paris-Ile de France Capitale Economique
expose ses propositions basées sur l’étude de bench-
mark réalisée avec ErnstYoung pour identifier les
meilleures pratiques fiscales dans les pays de l’OCDE,
en présence de Christine Lagarde, Ministre déléguée au
Commerce Extérieur. Le crédit impôt recherche fait partie
de nos propositions.
b. « La RD française fait-elle bien son marketing ? »
(2006-2007)
Cette question est l’objet du IIIe
Forum sur l’Innovation
et la Recherche. Notre Association avance des préco-
nisations en présence de François Goulard, Ministre
délégué à la Recherche et à l’Enseignement Supérieur.
c. « Nos Pôles de Compétitivité s’affirment mais
créent-ils de la Valeur ? » (2009)
Devant Valérie Pécresse, Ministre de l’Enseignement
supérieur et de la Recherche, Paris-Ile de France Capitale
Economique appelle lors du IVe
Forum sur l’Innovation
et la Recherche à une véritable rupture dans la gestion
des pôles afin que la création de richesse devienne leur
mission essentielle. Elle fonde ses propositions sur une
étude inédite de benchmark international réalisée avec
Altran et PwC.
3. « L’innovation comme facteur d’attractivité :
un défi pour l’Ile-de-France » (2010)
Paris-Ile de France Capitale Economique présente,
lors du Ve
Forum sur l’Innovation et la Recherche,
l’étude de benchmark réalisée avec Deloitte, ainsi que les
principales recommandations de son Groupe de Travail
Innovation destinées à créer davantage de valeur au
sein des pôles de compétitivité et à donner le goût
d’entreprendre.
Elle dévoile le nouvel outil, « Convaincre pour Vaincre »,
conçu par le Groupe présidé par Pascal Colombani,
Président de Valeo, pour aider les porteurs de projet
à mieux convaincre les fonds d’investissements
5
et les business angels français et internationaux
d’investir dans l’amorçage, avec un langage aux
standards internationaux.
4. « De la Ville Lumière à la Smart City » (2011)
Lors du VIe
Forum sur l’Innovation et la Recherche,
organisé en partenaire avec la CDC devant plus de 300
décideurs du monde de l’innovation et de la recherche
franciliennes, notre Association dévoile 7 propositions
pour faire de Paris Ile-de-France la Smart City par
excellence, en s’inspirant des meilleures pratiques inter-
nationales mises en évidence dans une étude menée
avec PwC.
Parmi les propositions-clés : définir une stratégie
concertée à long terme, identifier des thèmes fédérateurs
dont la création sous toutes ses formes, l’« hospitality »,
les transports et services urbains, et profiter de l’oppor-
tunité du Grand Paris pour doter notre métropole des
meilleures technologies et infrastructures.
5. Valoriser Paris-Saclay (2005-2012)
a. Une ambition ancienne
Territoire clé dans la promotion de l’innovation, Paris
Saclay constitue depuis plus de 10 ans l’ambition
majeure de Paris- Ile de France Capitale Economique, qui
s’attache à en assurer la promotion en France comme à
l’international et se réjouit de voir ses propositions sur le
sujet régulièrement suivies.
Depuis, Paris-Saclay est l’un des projets phares du
Grand Paris et le groupe de travail mis en place en 2012
sous la présidence d’Augustin de Romanet, ancien
Directeur Général de la Caisse des Dépôts, s’inscrit dans
cette lancée.
Nos efforts ont été récompensés puisque le Premier
Ministre Jean-Marc Ayrault a choisi de venir à notre
VIIe
Forum sur la Recherche et l’Innovation, accom-
pagné de Cécile Duflot, Ministre de l’Egalité des Territoires
et du Logement, Geneviève Fioraso, Ministre de l’Ensei-
gnement Supérieur et de la Recherche et François
Lamy, Ministre de la Ville, pour affirmer son engagement
personnel et celui de son gouvernement pour l’accéléra-
tion du développement du cluster de Paris-Saclay.
b. Fédérer l’offre de formation pour la rendre plus
visible à l’international (2005-2011)
Dans le but d’impulser des coopérations en vue
d’un branding commun, Paris-Ile de France Capitale
Economique met en place en 2005 le cours pilote
« Innovation in science and engineering » avec Altran,
créateur de ce cours à Harvard. Il est destiné à
40 élèves de Supélec, HEC, Institut d’Optique, Université
Paris-Sud, Polytechnique, ENS Cachan, INSTN et CEA.
Depuis 2010, cette initiative débouche sur un pôle
structuré : PEEPS, dont le but est, comme le cours, de
sensibiliser et de former les élèves des grandes écoles du
Plateau à la création d’entreprises.
6. L’e-santé, vivier de croissance et d’attractivité
pour Paris Ile-de-France (2013)
Face à la concurrence des métropoles mondiales dans
le domaine de l’e-santé, il paraît nécessaire que l’Ile-de-
France ne soit pas seulement un lieu où se développe
un tissu industriel de pointe mais aussi un territoire où les
meilleures solutions puissent être testées et déployées. Il
s’agit de faire émerger une « smart city » où la dimension
« e-santé » change significativement la qualité de vie et
contribue à l’attractivité du territoire.
Un groupe de travail présidé par René Ricol, ancien
Commissaire général à l’Investissement et Président de
Ricol Lasteyrie, une étude menée avec PwC, ainsi que
le VIIIe
Forum sur l’Innovation et la Recherche sont
consacrés à ces enjeux.
6
La France et en particulier sa Région Capitale, sont des
centres d’excellence en matière de santé. Leur savoir-
faire en la matière se caractérise par des infrastructures,
une recherche et une capacité d’innovation remar-
quables, ainsi qu’une incontestable reconnaissance
internationale. Le secteur de la santé connaît cependant
des bouleversements majeurs et mondiaux, propices
à l’émergence de l’e-santé. Une nouvelle filière est
aujourd’hui en train de se constituer. Elle représente un
marché d’avenir et un vecteur d’attractivité et de crois-
sance économique.
Paris Ile-de-France a vocation à développer des produits,
services et savoir-faire qui contribueraient à l’attracti-
vité de son territoire ainsi qu’à la compétitivité de son
économie, priorité nationale affirmée.
Pourtant, l’ouverture aux capitaux étrangers et à la
concurrence internationale est limitée dans le secteur
traditionnel de la santé. La donne pourrait être en
revanche très différente dans l’une de ses déclinaisons
émergentes: l’e-santé, ou télésanté. Intrinsèquement
propice à l’innovation, cette dernière est en effet en plein
développement et semble d’ores et déjà se présenter
comme le visage de la santé de demain.
De nombreux territoires ont bien pris en compte les
enjeux associés au développement de l’e-santé. Un
territoire doté d’un écosystème d’e-santé dynamique
offre à la population une meilleure qualité de vie grâce à
des services innovants. C’est aussi un territoire propice à
l’innovation grâce aux chercheurs ou aux industriels qu’il
concentre.
Cette étude donne un éclairage sur des projets d’e-santé
menés dans 10 pays : Inde, États-Unis, Danemark,
Japon, Espagne, Canada, Grande-Bretagne, Arabie
Saoudite, Singapour et Israël. L’analyse de ces retours
d’expérience permet d’identifier les principaux compo-
sants du succès du développement de l’e-santé sur un
territoire.
Pourquoi cette étude ?
INTRODUCTION ET MÉTHODE
7
Qu’est-ce que l’e-santé ?
Pour l’OMS, l’e-santé se définit comme « les services du numérique au service du
bien-être de la personne ». Elle se définit également comme « l’utilisation des outils de
production, de transmission, de gestion et de partage d’informations numérisées au
bénéfice des pratiques tant médicales que médico-sociales »1
. Elle ne se résume pas à la
télémédecine et ne doit pas être assimilée au vaste ensemble des « TIC santé ».
En France, suite au décret du 19 octobre 2010, seule la
télémédecine fait l’objet d’une définition dans le Code de la
Santé Publique (art. R6316-1) : « forme de pratique médicale
à distance utilisant les technologies de l’information et de la
communication ». L’acte de télémédecine est donc reconnu
comme un acte médical à part entière, et se voit imposer
les mêmes conditions de qualité, de déontologie et de
confidentialité que tout autre acte médical. Ce même article
définit quatre types d’actes de télémédecine :
 La téléconsultation qui offre à un professionnel médical la
possibilité de réaliser une consultation à distance.
	Exemple : consultation à distance d’une personne âgée en
EHPAD par le gériatre d’un hôpital.
 La téléexpertise qui permet à un professionnel médical
de solliciter à distance l’avis d’un ou de plusieurs
professionnels médicaux en raison de leurs formations ou
de leurs compétences particulières.
	Exemple : demande d’un avis neurochirurgical d’un
urgentiste à un neurologue, par vidéoconférence, pour
prendre en charge un patient souffrant d’un AVC.
 La télésurveillance médicale, acte par lequel un
professionnel médical interprète à distance les données
nécessaires au suivi médical d’un patient.
	Exemple : suivi de femmes enceintes à distance grâce
à des solutions de télémonitoring qui envoie à un
établissement de santé les constantes de la patiente qui
reste à son domicile.
 La téléassistance médicale permet à un professionnel
médical d’assister à distance un autre professionnel de
santé au cours de la réalisation d’un acte.
	 Exemple : utilisation de vidéoconférence pour qu’un
spécialiste assiste un collègue lors d’une intervention
chirurgicale.
« TIC santé »
Elles englobent l’ensemble des
applications numériques au
service de l’offre de soins.
Cette dynamique d’informatisation
du système de santé concerne
notamment les systèmes d’infor-
mation hospitaliers et les logiciels
de gestion de cabinet.
Télésanté ou e-santé
« La télésanté est l’utilisation des outils de produc-
tion, de transmission, de gestion et de partage
d’informations numérisées au bénéfice des pratiques
tant médicales que médico-sociales. »
Au delà des actes de télémédecine, la télésanté inclut les
pratiques médico-sociales suivantes : la téléinformation,
le télémajordome, la téléformation, la téléprescription, le
télémonitoring…
Télémédecine
La télémédecine est une « pratique médicale à
distance utilisant les technologies de l’information et
de la communication (TIC) ».
Elle se limite aux seules actions cliniques et curatives de
la médecine, par exemple la transmission d’informations
médicales en vue d’obtenir à distance un diagnostic, un
avis spécialisé, une surveillance continue d’un malade, ou
une décision thérapeutique.
1 Source : La Télésanté : Un atout au service de notre bien être , Rapport Lasbordes, 2009
TIC santé
Télésanté
ou e-santé
Télémédecine
8
Un contexte favorable
à l’émergence de l’e-santé comme facteur majeur d’attractivité
La santé, un secteur en profonde mutation
Depuis plusieurs années, les pays développés
connaissent des mutations sociétales et économiques
qui mettent leurs systèmes de soins sous contrainte et
face auxquelles l’e-santé apparaît comme une solution
pertinente :
• Vieillissement : Selon l’OMS, la population mondiale
âgée de 60 ans et plus a doublé depuis 1980 et devrait
atteindre deux milliards d’ici 2050. Ce phénomène
génère de nouvelles problématiques en termes de
parcours de soins ou de gestion de la dépendance et
conduit à une augmentation de la demande de soins.
• Maladies chroniques : Les maladies chroniques
(cardiopathies, cancer, diabète...) se développent et
sont la première cause de mortalité dans le monde.
Selon la Fédération Internationale du Diabète, le
nombre de personnes atteintes de diabète devrait
atteindre 552 millions d’ici à 2030. Cette tendance va
aboutir à une demande de soins croissante et à une
hausse des dépenses de santé.
• Nouvelles attentes : Les citoyens ont de plus en
plus accès à l’information médicale via notamment
la consultation de sites internet, et souhaitent être impli-
qués activement dans la gestion de leur propre santé.

• Évolution de la médecine : La science médicale
connaît des évolutions majeures avec l’émergence de
la médecine personnalisée et un mouvement d’hyper-
spécialisation qui rend plus complexes les parcours de
soins.
• Contraintes financières : L’augmentation de la
demande de soins conjuguée à un contexte écono-
mique mondial tendu créent des tensions sur la
soutenabilité financière des régimes de protection
sociale publiques dans de nombreux pays.
Une dynamique favorable à l’émergence
et au déploiement de la « santé connectée »
Maturité technologique
• Développement de la téléphonie mobile
• Web services, cloud computing, virtualisation des
serveurs
Impulsion politique
• Plan d’action pour le développement de l’e-santé sur
la période 2012 - 2020 de la Commission Européenne
• Recommandations de l’OMS, et création en 2005 du
Global Observatory for eHealth
Régulation
• Référentiels et normes techniques
• Encadrement juridique
9
Quels bénéfices
attendre du développement de l’e-santé ?
L’optimisation du système de soins
L’e-santé représente une réponse concrète et efficace
aux enjeux auxquels est confronté le système de santé :
Patients
• Qualité : prise en charge plus fiable et plus coordonnée,
réduction du nombre d’examens subis, limitation des
recours injustifiés aux urgences, maintien à domicile
facilité (maladies chroniques ou de dépendance)
• Accessibilité : meilleur accès aux soins dans les zones
de faible densité médicale
• Proximité : amélioration de la relation médecin-malade
Professionnels et Établissements de santé
• Efficience : meilleure utilisation du temps purement
médical, outils d’aide à la décision et au diagnostic
• Qualité : accès à des connaissances médicales
validées, possibilité de travail en équipe et en réseau,
ressources de formation des personnels de santé
• Décloisonnement entre la médecine de ville, l’hôpital
et le secteur médico-social dans une logique de
parcours de soins
Acteurs institutionnels et financeurs publics
• Efficience : utilisation mieux maîtrisée de la ressource
médicale, régulation médico-économique plus fine,
possibilité de réallocation plus efficiente des dépenses
de santé voire d’économies substantielles
• Qualité : renforcement du dispositif de veille sanitaire,
amélioration de la prévention (« silver economie 1
 »)
Un marché prometteur
À l’échelle mondiale, le marché potentiel de l’e-santé
représenterait entre 250 et 500 milliards de dollars par
an 2
(entre 200 et 300 millions d’euros par an en France 3
).
Le chiffre d’affaires du marché de la télémédecine s’élevait
à 11,6 milliards en 2011, avec une prévision d’expansion
à 27 milliards de dollars pour 2016 selon une étude de la
Commission Européenne parue en juillet 2013.
Industriels du secteur de la santé
(fabricants de matériels et de dispositifs médicaux,
groupes pharmaceutiques…)
• Possibilité d’acquérir des avantages concurrentiels
décisifs par une entrée précoce sur le marché
• Le portage public de la plupart des projets de télésanté
(en France notamment) est un gage de confiance pour
les partenaires industriels
• Possibilité d’un remboursement futur par la Sécurité
Sociale, qui rendrait solvable la demande
Industriels du secteur des TIC
(fabricants et opérateurs du secteur des télécoms)
• Un marché potentiel significatif : l’informatisation globale
du système de soins en France est évaluée entre 2,2 et
3 milliards d’euros par an 3
• Possibilité d’appliquer au secteur de la santé des solu-
tions techniques existantes
• Opportunité de création de start-ups
Secteur assurantiel
• Nouveaux produits et nouvelles prestations assurantielles
• Marché d’autant plus important que la télésanté ne
fait pas (encore) l’objet d’une prise en charge par la
Sécurité Sociale
• Clientèle-cible particulièrement solvable de la « silver
economie » 1
La construction d’un modèle économique performant
L’e-santé, outre qu’elle constitue vraisemblablement
l’avenir de systèmes de santé en quête de pérennité,
représente donc la possibilité de traduire l’image positive
dont disposerait un système de santé et ses savoir-faire
en un avantage économique pour son territoire, tant en
termes de création de valeur que d’emplois.
Cela semble pouvoir être particulièrement le cas de Paris
Ile-de-France, qui a vu émerger ces dernières années
des expérimentations prometteuses sinon réussies
dans le domaine de l’e-santé. L’enjeu est désormais le
passage d’une e-santé encore largement expérimentale
et ponctuelle, à une e-santé généralisée sur le territoire,
via des projets de plus grande ampleur construits sur des
modèles économiques pérennes.
1 - « Silver economie » : ensemble des prestations et entreprises agissant pour ou avec les
personnes âgées
2 - Selon Stéphane Nègre, Président d’Intel France
3 - OPIIEC, Etude sur les technologies de l’information au service des nouvelles organisations
de soins
10
La méthodologie retenue
La série de monographies qui suit a vocation à apporter
un éclairage sur des projets majeurs menés dans le
monde en matière d’e-santé. Ces études de cas ont été
réalisées avec le soutien du réseau international de PwC,
en s’appuyant sur une revue de la littérature internationale
existante, et des entretiens auprès d’experts du secteur.
L’analyse de ces expériences contribue à identifier les
principaux facteurs de succès des stratégies de dévelop-
pement de l’e-santé :
• de déployer des projets d’e-santé sur un territoire,
• d’attirer et d’impliquer les talents et les investisseurs
dans cette filière.
Les monographies touchent un panel de pays diversifié,
tant en termes de dépenses de santé par rapport au PIB,
que d’espérance de vie ou d’équipement mobile/internet.
Pays Population
(millions
d’habitants)
2011
PIB/hab
(en 2012,
en $ courants)
Part des dépenses
de santé dans le PIB
(2011, en %)
Espérance de vie
(2012)
Taux d’équipement
en téléphone mobile
(en %, en 2012)
Taux de pénétration
d’internet
(en %, en 2012)
France
63,3
(métropolitaine)
39 772 11,6 81,46 98 83
Danemark 5,6 56 210 11,2 78,78 118 93
Inde 1 241,3 1 489 3,9 67,14 69 12,6
Espagne 46,2 29 195 9,4 81,27 108 72
États-Unis 311,7 49 965 17,9 78,49 98 81
Canada 34,5 52 219 11,2 81,48 76 86,8
Japon 128,1 46 720 9,3 83,91 109 79,1
Israël 7,9 31 281 7,7 81,07 120 73,4
Arabie Saoudite 27,9 20 778 3,7 74,35 185 54
Singapour 5,2 51 709 4,6 83,75 153 74,2
Grande-Bretagne 62,7 38 514 9,3 80,17 130,8 87
11
une source d’inspiration
pour Paris Ile-de-France
L’e-santé :
revue de projets internationaux
12
DANEMARK
Un déploiement avancé et réussi
de l’e-santé à l’échelle nationale
Grâce à des investissements précoces dans les infrastructures techniques, le Danemark
est devenu un territoire particulièrement propice au déploiement de solutions d’e-santé.
La mobilisation conjointe des acteurs publics et des industriels permet au pays de
s’imposer comme le leader européen de la télésanté.
•5,6 millions d’habitants
(2013)
•100 % des institutions
médicales
80 % de la population et 98 % des généralistes
disposent d’un accès à internet
Le Danemark, pays leader en e-santé
Le Danemark a très largement adopté la dématérialisa-
tion du suivi médical et a su utiliser très tôt, dès le début
des années 90, les technologies de l’information dans
le secteur de la santé. Aujourd’hui, la quasi-totalité des
généralistes et près de la moitié des hôpitaux utilisent un
dossier médical électronique.
Cette réussite repose sur des investissements publics
importants dans les infrastructures techniques, notam-
ment dans la connectivité à haut débit (qui est l’une des
plus élevées d’Europe) et dans une structure de données
de santé interopérable au niveau national. Promue par
la puissance publique, cette dernière a bénéficié d’une
large adhésion des professionnels de santé.
Le gouvernement favorise également l’émergence et le
déploiement de projets innovants par l’intermédiaire de
MedCom, organisme financé par le Ministère de la Santé
et regroupant les acteurs de la santé (autorités publiques,
organisations et associations de professionnels, établis-
sements privés du secteur de la santé). Chargé de la
mise en place des infrastructures de communication
dans le secteur de la santé, MedCom soutient l’ensemble
des projets d’e-santé, nationaux ou locaux, depuis 1994.
Autre facteur de réussite du modèle danois d’e-santé,
une réflexion précoce sur les modalités de financement
de la télémédecine a permis d’aboutir à la prise en
charge des actes de télémédecine dans les modes de
tarification et de remboursement des actes médicaux,
avec l’introduction de Diagnosis Related Groups (unités
de tarification) pour les actes de télémédecine.
13
Enfin, un territoire peu vaste et peu peuplé ainsi qu’un
système de santé centralisé permettent un déploiement
plus efficace des solutions d’e-santé.
L’Hôpital universitaire d’Odense, un rôle déterminant
a. Un établissement de référence qui centralise les
initiatives de télémédecine
MedCom travaille en étroite collaboration avec l’Hôpital
d’Odense, situé dans le sud du Danemark. Cet établis-
sement de santé de référence couvre près de 10%
du système de soins de santé danois. Disposant d’un
département dédié depuis les années 1990, il joue un rôle
moteur dans le déploiement de solutions de télémédecine
à l’échelle nationale.
Son action a en effet permis de fédérer les initiatives éparses
qui existaient dans le sud du Danemark et de passer à
une étape de déploiement de plus grande ampleur. Il a
ainsi favorisé l’émergence de partenariats entre industriels,
professionnels de santé et instituts de recherche, qui ont
créé autour de lui un « cluster de télémédecine ».
b. Un partenaire de qualité pour les industriels
L’Hôpital d’Odense conduit également des projets
en partenariat avec des industriels. C’est le cas de la
mallette de télésurveillance à domicile destinée aux
patients atteints de maladie pulmonaire.
Elle permet la réduction de la durée d’hospitalisation des
patients, qui sont suivis à leur domicile par le personnel
médical grâce à un système de visioconférence et un
bouton d’appel d’urgence, et peut être connectée
à plusieurs appareils de mesure des paramètres
cardiaques et respiratoires.
Ce projet est né de la rencontre entre les médecins de
l’Hôpital d’Odense et un fabricant de dispositifs médicaux
danois, Medisat. Les premiers ont apporté leur expertise
de la conduite de projet et ont permis à celui-ci d’obtenir
un soutien financier européen, le deuxième a choisi de
prendre en charge une partie de son financement. Le
fabricant a en effet investi dans ce premier projet et a en
retour acquis une expérience qui lui permet aujourd’hui de
commercialiser cette solution en Angleterre et en Suède.
Cette coopération entre les institutions publiques et
un industriel s’est révélée essentielle pour l’élabora-
tion d’un modèle économique pérenne et donc pour
le déploiement de la solution à grande échelle. Les
deux partenaires ont conclu un contrat de location des
mallettes qui permet à l’hôpital de bénéficier des évolu-
tions techniques pouvant être réalisées sur le matériel.
Si l’expérimentation a débuté en 2006, la mallette est
désormais pleinement intégrée aux modes de prise en
charge standards (1 200 patients ont déjà été traités par
ce protocole).
LES FACTEURS CLÉS DE SUCCÈS
 Une mise en œuvre précoce de dispositifs d’e-santé
suscitant une large adhésion de professionnels de santé et
de patients habitués à l’usage des TIC
 Des investissements publics dans les infrastructures
techniques et un soutien public affirmé (MedCom) aux
projets innovants
 La création de modes de rémunération et de tarification des
actes de télémédecine adaptés
 L’existence de normes encadrant la télémédecine et la forte
réactivité de MedCom pour les faire évoluer
 La structuration des initiatives d’e-santé par des grands
établissements de soins pouvant initier des partenariats
avec des industriels
Les chiffres clés
 5 millionsde messages, dont 80 % des ordonnances médicales, sont échangés entre professionnels de santé chaque
mois sur le réseau d’échange de données informatisées de MedCom
 100 %des pharmacies, 92 % des médecins généralistes et 48 % des spécialistes utilisent le dossier médical électronique
 1 200patients traités par la mallette de télésurveillance en pneumologie depuis 2006
 Le MedCom estime que l’utilisation du réseau de communication de télésanté au niveau national a permis un gain de
50 minutes par jour et par médecin, une diminution de 66 % des appels téléphoniques de patients et 2,3 $ d’économie
par transaction, soit 60 millionsd’euros par an
14
INDE
La mobile health,
un moyen de généraliser l’accès aux soins
L’Inde présente la caractéristique de proposer de nombreux services d’e-santé destinés
directement au patient lui-même, et non uniquement aux professionnels de santé.
Nouvelles technologies et ressources médicales sont mises à profit pour pallier les
défaillances d’un système de santé qui ne permet pas à l’heure actuelle un accès aux
soins pour toute la population.
•1,2 milliard d’habitants
en 2012
•70 % de la population
en zone rurale
•Prise en charge de 70 à 80 %
des actes de soins par le secteur privé
•1 médecin, 0,8 infirmier,
1 lit en moyenne pour 1 000 personnes
•Près d’un milliard
d’utilisateurs de téléphonie mobile
Un terrain particulièrement favorable à l’innovation
en matière d’e-santé
Alors que le pays dispose de compétences médicales
de pointe, acquises au sein d’universités de médecine
parmi les plus performantes au monde ou à l’étranger (en
particulier aux États-Unis ou au Royaume-Uni), il peine à
convaincre ses professionnels de santé d’exercer dans
le pays, et a fortiori en zone rurale, plutôt qu’à l’étranger.
Le manque de professionnels de santé et leur mauvaise
répartition sur le territoire limite donc l’accès aux soins
pour la majeure partie d’une population qui ne cesse de
croître, notamment les plus pauvres.
Par ailleurs, l’Inde voit son mode de vie évoluer et les
pathologies chroniques se développer. La croissance de
la demande de soins est donc rapide, en particulier au
sein des classes moyennes urbaines.
Dans ce contexte, l’e-santé constitue une opportunité
que les Indiens saisissent d’autant plus volontiers que le
développement et l’adoption des nouvelles technologies
sont très rapides. La télésanté permet en effet de pallier
le manque et la mauvaise répartition des professionnels
de santé auprès des populations les plus démunies, et
d’offrir des services de pointe à la demande solvable que
représentent les populations urbaines aisées.
La téléphonie mobile, vecteur majeur
de déploiement de l’e-santé (mobile health)
Ce moyen de communication au taux de pénétration très
élevé est notamment utilisé par les compagnies pharma-
ceutiques pour créer de la proximité avec les professionnels
de santé et fournir de l’information sur les produits d’une
manière proactive.
La non-observance des prescriptions, facteur de surcoût
pour un système de santé, est ainsi combattue via des
systèmes de SMS envoyés automatiquement et directement
aux patients afin de leur rappeler de suivre leur traitement.
La téléphonie mobile permet également de lutter contre le
fléau de la contrefaçon de médicaments. La collaboration
d’opérateurs de téléphonie mobile et de fournisseurs de
services pharmaceutiques a abouti à une solution permet-
tant aux patients d’envoyer par SMS l’identifiant unique
15
Le portail web de MediAngels propose l’offre la plus complète d’e-santé parmi les
solutions étudiées :
 consultation par e-mail : question simple, sans soumission de dossier ou suivi
médical,
 e-consultation : consultation détaillée, par e-mail, basée sur la fourniture de
documents médicaux du patient, réalisée par le médecin de son choix (au sein du
panel de spécialistes proposé par MediAngels),
 consultation vidéo : consultation via webcam, avec le généraliste/spécialiste de
son choix, sur rendez-vous,
 réalisation de tests sanguins : collecte des échantillons à domicile, réalisation des
tests demandés et envoi des résultats,
 check-up annuel : réalisation d’une batterie complète de tests sanguins (lipides,
fer, marqueurs hépatiques et de la thyroïde…) suivie d’un entretien de bilan avec
un médecin.
FOCUS
porté par une boîte de médicament et de savoir en quelques
secondes si le produit en question est authentique.
Le diagnostic à distance,un marché prometteur
Afin de répondre aux difficultés de la population à
accéder à du personnel médical qualifié, plusieurs start-
ups proposent des services d’e-santé. MediAngels et
Healthcare Magic sont deux exemples de ces sociétés
qui proposent des services articulés autour de la mise
en relation des patients et des médecins généralistes
ou spécialistes. Financés par les utilisateurs via des
systèmes de paiement à l’acte, les services proposés par
ces sociétés vont de la possibilité de poser une question
d’ordre médical à un généraliste ou à un spécialiste à
la consultation par webcam interposée en passant par
la soumission d’un dossier médical complet (y compris
radios, scans, résultats d’analyses déjà réalisées…) pour
avis médical.
En proposant des tarifs modestes et des prestations
de qualité, ces sociétés s’adressent non seulement
à la population indienne mais également à l’ensemble de
la diaspora indienne (dans les pays développés comme
dans les pays en voie de développement tels que ceux
de l’Afrique orientale), voire plus largement à l’ensemble
des populations du monde peu ou mal couvertes par
leurs systèmes de santé nationaux. Autant d’atouts
structurels qui permettent d’assurer la viabilité des
modèles économiques mis en place.
LES FACTEURS CLÉS DE SUCCÈS
 Une offre privée basée sur des services abordables
financièrement, et adaptée aux usages et aux besoins de la
population
 La disponibilité d’une main d’œuvre médicale bien formée
et bon marché
 Des partenariats entre prestataires de soins privés,
opérateurs de téléphonie mobile et compagnies d’assurance
qui permettent la création d’une offre structurée
 Un marché potentiel de plusieurs millions de personnes,
décuplé par une diaspora indienne très importante
et d’autres marchés aux caractéristiques proches
(anglophones surtout)
Le groupe Apollo Hospitals, l’un des principaux prestataires privés de soins en Inde, s’est lancé dans la
télésanté avec des centres de contact téléphonique animés qui dispensent des conseils et informations aux
patients par du personnel médical.
Ce service, proposé en partenariat avec des leaders du marché des télécommunications, a permis de gérer près de 700 000
appels depuis sa création et a atteint près de 70 millions de personnes.
Apollo souhaite étendre ses services de télésanté avec l’expérimentation d’analyses médicales à distance, par smartphone.
Le programme SUGAR a ainsi été mis en place à destination des patients diabétiques. Ces derniers peuvent envoyer les résultats
de leur analyse glycémique à leur médecin par SMS ou via une application mobile. Ils reçoivent en retour un SMS qui leur
explique les résultats et leur indique la démarche à suivre.
À terme,Apollo souhaite mettre en place un réseau plus intégré entre prestataires de soins,clients et opérateurs de téléphonie mobile.
16
ESPAGNE
L’e-prescription,
une réponse ambitieuse aux contraintes budgétaires
La crise économique et l’augmentation des maladies chroniques obligent les pouvoirs
publics espagnols à revoir leur système de santé afin de mieux gérer leurs dépenses.
Dans ce contexte, l’e-santé s’impose comme une réponse des plus pertinentes, comme
l’Andalousie l’a démontré.
• 1 500 centres de santé,
32 sites hospitaliers et
102 000 professionnels
de santé utilisent la plateforme
d’e-santé de l’Andalousie
• 93,5 % de la population
d’Andalousie est couverte
par le dispositif d’e-prescription
• 46 % des prescriptions
sont effectuées par e-prescription
Des préoccupations budgétaires
à l’ambition industrielle
L’Espagne a pour ambition de devenir une référence
en termes d’innovation en télésanté et en particulier
dans la prise en charge des pathologies chroniques, qui
représentent une part très significative des dépenses
de santé d’une population vieillissante. Elle se focalise
actuellement sur la prise en charge des diabétiques,
des patients atteints de broncho-pneumopathie chro-
nique obstructive, des personnes ayant des affections
cardio-vasculaires, ainsi que sur l’ophtalmologie et la
dermatologie.
Le système de santé en Espagne est régionalisé depuis
2000, l’ensemble des initiatives des communautés auto-
nomes étant coordonné par l’Etat. Si le Pays Basque, la
Catalogne ou la région de Madrid sont en pointe en télé-
médecine, c’est l’Andalousie qui a été la pionnière de la
télésanté par une intégration poussée des informations de
santé et des services complémentaires, d’e-prescription
notamment.
Des résultats très positifs : réduction des coûts,
efficacité des soins et adhésion générale
Le système mis en place en Andalousie s’est révélé béné-
fique tant pour les patients que pour les médecins, suscitant
l’adhésion générale. Il améliore la qualité des soins en rédui-
sant les erreurs de prescription et en simplifiant le parcours
des patients par des e-prescriptions de longue durée (un
an), ce qui évite aux patients atteints de maladies chro-
niques des rendez-vous médicaux répétés pour renouveler
leurs traitements.
Par ailleurs, ce système informatique améliore l’observance
des traitements. Il permet aux pharmaciens de s’assurer
qu’un traitement n’a pas déjà été délivré ou qu’au contraire
le patient est effectivement venu récupérer son traitement
en pharmacie. Cette innovation s’avère particulièrement
intéressante dans le suivi des addictions, qui nécessite un
respect strict des traitements médicamenteux.
Enfin, en réduisant les délivrances à mauvais escient
ainsi que des rendez-vous médicaux supplémentaires,
l’e-prescription permet de réaliser des économies consi-
17
En Andalousie, l’e-santé au service de la rationalisation du système de santé
L’Andalousie, région la plus peuplée d’Espagne, est très en avance en terme de
développement de solutions d’e-santé. Seconde région la moins riche d’Espagne, elle
a notamment mis en place le projet Diraya, pour mieux gérer ses dépenses de santé.
Utilisé par plus de 102 000 professionnels de santé, ce projet est une vraie réussite
et de nombreux pays européens s’en inspirent.
 Mis en place en 2000, Diraya (« connaissance » en arabe) est un système
informatique reposant sur un dossier médical personnalisé qui répertorie les
données administratives et de santé du patient et les rend disponible à l’endroit
et au moment nécessaires. Diraya offre une série de services complémentaires aux
patients, aux médecins, ainsi qu’aux autres professionnels de santé, tels qu’un
système de prise de rendez-vous centralisé et numérisé, un système d’orientation
des patients dans le système de santé, ou encore les e-prescriptions.
 L’une des plus remarquables applications de Diraya, « Receta XXI » (« prescription
du 21e
siècle »), permet aux médecins de réaliser des e-prescriptions en envoyant
directement aux pharmaciens, via une plateforme d’échange, leur ordonnance
pour un patient. Le patient n’a dès lors plus qu’à se rendre chez le pharmacien,
muni de sa carte personnelle de santé, pour récupérer ses médicaments.
FOCUS
dérables. Ainsi, il a été remarqué une réduction de 15 %
des visites auprès des médecins généralistes et donc
une réduction des coûts de transport de patients. Dans le
même temps, l’informatisation des prescriptions a permis
de développer le recours aux médicaments génériques,
permettant une économie de 253,3 millions d’euros entre
2001 et 2008.
La rationalisation du système de santé andalou et l’efficience
accrue qui en résulte constituent une source d’inspiration
pour d’autres régions espagnoles en période de tensions
des finances publiques.
LES FACTEURS CLÉS DE SUCCÈS
 Une forte nécessité d’assurer la pérennité économique du
système de santé régional
 Une participation et une adhésion fortes des patients aux
services d’e-santé, qui améliorent considérablement leur
qualité de vie
 Une intégration réussie de services complémentaires au
dossier médical électronique dans des parcours de prise en
charge simplifiés
 Un succès favorisé par l’implication et la collaboration des
organisations professionnelles représentant les médecins
libéraux et les pharmaciens
Les chiffres clés
 Réduction de plus de 15 %des visites chez le médecin généraliste
 Une économie de 253,3 millionsd’euros grâce à l’e-prescription de médicaments génériques entre 2001 et 2008
18
ÉTATS-UNIS
L’e-santé,
résultat de l’incitation à l’efficacité et à la qualité des soins
Le développement de l’e-santé aux États-Unis est essentiellement porté par des
acteurs privés qui cherchent à améliorer leur offre et à optimiser leurs coûts. Ce sont en
particulier des programmes publics en faveur de la qualité des soins, tels que le « Five-
Star Quality Rating System for Medicare Advantage Plan » qui incitent ces acteurs privés
à rechercher des modes de prise en charge innovants. L’e-santé apparaît alors comme
une solution privilégiée.
• Au 37e
rang mondial
des systèmes de santé performants
(derrière le Costa Rica) selon l’OMS
•16 % du PIB dédié
aux dépenses de santé
en 2011 aux États-Unis
(contre ~11% en France)
•53 % des dépenses
de santé assumés par les ménages
(47% par le secteur public)
Un système de santé en pleine réforme
Malgré un niveau de dépenses de santé élevé, le système
de santé des États-Unis est jugé peu performant. Sa
réforme est affichée comme l’une des grandes priorités
des deux mandats de Barack Obama.
L’emblématique « Obamacare », avec le « Patient
Protection and Affordable Care Act » de 2010, vise à
étendre l’accès à une couverture santé et à promouvoir
une réorganisation du système de soins pour générer
une meilleure qualité des soins et une réduction des
coûts des services médicaux. Cela suppose une implica-
tion forte des acteurs privés (compagnies d’assurance,
réseaux de soins privés), dont le poids dans le système
de santé américain est prédominant.
Cette impulsion politique est particulièrement stimulante
pour le développement de l’e-santé, les acteurs privés
cherchant ainsi à capter les allocataires de plus en plus
nombreux des aides publiques.
Le plan « Five-Star quality rating » : incitation
à investir pour la qualité des soins et révélateur
de l’attractivité de l’e-santé
Le « Five-Star Quality Rating System for Medicare
Advantage Plan » a été lancé par Medicare, système
d’assurance santé public destiné aux personnes âgées et
handicapées. Il vise à améliorer la qualité des « Medicare
Advantage Plans », plans d’assurance santé proposés par
des réseaux coordonnés de soins résultant du partenariat
entre des compagnies d’assurance privées et des fournis-
seurs de services médicaux accrédités par Medicare.
 
Ces plans de santé font l’objet d’une notation rendue
publique et largement communiquée afin de guider
les allocataires de Medicare dans le choix d’un plan
d’assurance santé. Ces notes déterminent également
le versement de bonus financiers du Medicare aux
compagnies d’assurance pour chaque plan souscrit.
Ce programme représente donc pour les compagnies
d’assurance des enjeux financiers et de réputation
importants, et les incite à améliorer la qualité de leurs
19
Les initiatives suivantes ont été prises par des établissements de soins accrédités
par Medicare pour améliorer la notation des plans de santé (en améliorant les
indicateurs relatifs au taux de réadmission dans un délai de 30 jours après une
sortie d’hospitalisation) :
 Au « Fuqua Heart Center of Atlanta » du « Piedmont Hospital », les patients ayant
subi une attaque cardiaque se voient proposer de pouvoir contrôler leur état de
santé eux-mêmes, depuis leur domicile, à leur sortie de l’hôpital en envoyant aux
équipes médicales leurs constantes via un écran tactile. Les infirmières du centre
de soins surveillent ces données et relancent les patients lorsqu’ils oublient de
transmettre leurs analyses. Ce recours à une solution d’e-santé a permis de réduire
le taux de réadmission des patients de 75%.
 Le même type de solution a été mis en place par « St. Vincent Health » (Ascension
Health) pour les patients atteints d’insuffisance cardiaque congestive ou d’une
maladie pulmonaire obstructive chronique. En plus du système de transmission des
constantes médicales, une infirmière contacte 6 fois le patient dans les 30 jours
après sa sortie d’hospitalisation, par visioconférence. Le résultat est significatif : en
moins de deux ans, le taux de réadmission des patients a baissé de 75%.
FOCUS
prestations. Le principal levier d’amélioration de la qualité
des soins s’est révélé être l’e-santé, envers laquelle
l’attrait et la confiance des acteurs de santé privés n’ont
fait que croître.
 
L’incitation financière créée par le « Five-Star Quality
Rating System for Medicare Advantage Plan » s’avère
majeure pour franchir le pas d’un déploiement à grande
échelle de ces nouvelles pratiques.
Un effet d’entraînement industriel largement bénéfique
En aidant les acteurs de santé à financer leurs projets,
ce type d’initiatives en e-santé favorise également le
développement de l’offre industrielle et l’innovation.
Les éditeurs, les fabricants de dispositifs médicaux, les
opérateurs de télécommunications… sont incités à déve-
lopper de nouveaux produits, capables de répondre aux
attentes et aux besoins des acteurs de santé en matière
de qualité des soins et d’optimisation des coûts. C’est
ainsi une filière industrielle entière qui se trouve stimulée
par le déploiement de l’e-santé.
LES FACTEURS CLÉS DE SUCCÈS
 Une volonté politique affirmée
 Un recours à des solutions industrielles existantes et
éprouvées
 Une évaluation précise des avantages médico-économiques
 Une gouvernance impliquant des représentants des
professionnels de santé à tous les stades des projets,
de leur conception à leur déploiement
 Une attention forte portée sur les actions
d’accompagnement du changement auprès des
professionnels de santé
Les chiffres clés
 En 2012, 127plans d’assurance santé ont obtenu
4 ou 5 étoiles soit 20% de plus qu’en 2011 selon le U.S.
Health and Human Services (HHS) Department
 En 2012, 3,1 milliardsde dollars ont été
versés à titre de bonus dans le cadre du programme
Réduction du taux de
réadmission des patients
de
en quelques mois
75 %
20
CANADA
Le dossier électronique de santé :
des bénéfices précisément évalués
Le partage d’information entre les professionnels de santé et entre les structures de soins
est la pierre angulaire du déploiement de l’e-santé au Canada. Celui-ci suit une logique
régionale : chaque province se dote d’infrastructures selon ses besoins avec le soutien
d’Inforoute, organisme indépendant, garant de la cohérence des projets au niveau national.
•35 millions d’habitants
en 2011
• 2e
plus grand pays
au monde et une densité de 3 habitants/km²
•Plus de 5 710 sites
de télésanté dans tout le pays
en 2010
Le déploiement du dossier médical électronique
(DME), composante fondamentale de l’e-santé
Le dossier médical électronique vise à rendre accessibles
aux professionnels de santé les antécédents médicaux
d’une personne de façon sécurisée. Il contient de l’infor-
mation provenant de différentes sources : établissements
de santé, cabinets de médecins, pharmacies ou encore
laboratoires. Le dossier de santé électronique participe
ainsi à l’amélioration de la qualité des soins.
Les provinces canadiennes se dotent progressivement
des infrastructures permettant le déploiement de dossiers
de santé électroniques. Inforoute Santé, organisme public
indépendant, intervient pour garantir l’interopérabilité des
infrastructures régionales. Financeur majeur des projets
provinciaux, Inforoute est un coordinateur qui participe à
identifier et à partager les bonnes pratiques.
Un pré-requis : susciter l’adhésion
des professionnels de santé 
 
Si le degré d’adoption des dossiers médicaux électro-
niques par les médecins a plus que doublé au Canada
depuis 2006, il varie fortement selon les provinces (de 26 %
de médecins utilisateurs au Nouveau-Brunswick à 74 %
en Alberta), du fait de différences culturelles ou politiques.
Au-delà des enjeux technologiques et d’infrastructures, la
réussite du déploiement du dossier de santé électronique
nécessite l’intégration des technologies de l’information
dans les pratiques médicales, d’où la nécessité d’une
adhésion active des professionnels de santé.
Pour gagner cette adhésion, les projets provinciaux
canadiens associent étroitement les professionnels de
santé, les accompagnent, et déploient des stratégies de
conduite du changement adaptées (incitation à l’adoption
du DME, information sur les bénéfices de l’informatisation
du système de santé…).
Une évaluation médico-économique qui démontre
la valeur ajoutée des dossiers électroniques
Inforoute Santé veille à mesurer l’impact de ce déploie-
ment sur la qualité des soins mais également d’un point
de vue économique. Selon son étude Les nouveaux
avantages provenant de l’utilisation du dossier médical
électronique dans les cabinets de médecins (2013),
21
Plateformes de données et dossiers de santé électroniques en Alberta et en Ontario
 En Alberta, une plateforme reliant les bases de données de santé existantes est
développée pour assurer le partage des données de santé via le dossier de santé
électronique. Cette plateforme, reposant sur la solution HealthVault de Microsoft,
contiendra pour chaque patient des données démographiques, ses données
de laboratoire et d’imagerie ainsi que les données relatives à ses prescriptions
médicales. Le portail Alberta Netcare permet aux patients et aux médecins
d’accéder aux données.
 En Ontario, le développement d’un dossier de santé électronique est porté par
CyberSanté Ontario, organisme autonome du Ministère de la Santé financé par
Inforoute. Le projet vise à relier les technologies informatiques existantes pour
permettre aux systèmes de communiquer entre eux en s’appuyant sur la mise en
place de centres d’intégration régionaux.
FOCUS
l’utilisation du dossier médical électronique en médecine
de ville a produit des bénéfices évalués à plus de 1,3 Md
de dollars depuis 2006. Ces gains proviennent notam-
ment de l’optimisation du temps purement médical,
de la réduction des examens médicaux redondants,
d’une meilleure coordination entre les professionnels de
santé ou encore d’une meilleure gestion des maladies
chroniques.
Les médecins ont un avis positif sur l’apport des
systèmes d’information à leur pratique :
• 86 % des médecins inscrits au programme de DME de
l’Alberta signalent une amélioration de leur capacité à
gérer les maladies chroniques de leurs patients,
• 63 % des médecins de famille et des spécialistes
déclarent une amélioration de la sécurité des patients
dans la première année de l’adoption de leur DME en
Ontario.
L’évaluation médico-économique joue un rôle impor-
tant pour maintenir la mobilisation des acteurs autour
du projet. Elle valorise les travaux déjà menés et justifie
les investissements engagés. Cette démonstration de
la valeur ajoutée des dossiers médicaux électroniques
plaide également en faveur du déploiement de solutions
d’e-santé connexes.
LES FACTEURS CLÉS DE SUCCÈS
 Une attention forte portée sur les actions d’accompagnement
du changement auprès des professionnels de santé,suscitant
leur adhésion
 Une gouvernance impliquant des représentants des
professionnels de santé à tous les stades des projets,
de leur conception à leur déploiement
 Une volonté politique affirmée et affichée en faveur de l’e-santé
 Un recours à des solutions industrielles existantes et éprouvées
 Une évaluation précise des avantages médico-économiques
Les chiffres clés
 Plus de 1,3 milliardde dollars d’économies
depuis 2006 du fait de l’utilisation du dossier médical
électronique en médecine de ville
 86 %des médecins utilisant le DME en Alberta
signalent une amélioration de leur capacité à gérer les
maladies chroniques de leurs patients
 63 %des médecins de l’Ontario déclarent une
amélioration de la sécurité des patients dans la première
année de l’adoption de leur DME
Les programmes d’accompagnement des professionnels de santé
En Ontario, pour encourager les médecins à adopter des dossiers médicaux électroniques, CyberSanté a lancé le « Programme
d’adoption du DME » en partenariat avec l’Ontario Medical Association. Ce programme permet d’offrir aux médecins un
appui tout au long du passage des dossiers papier aux dossiers médicaux électroniques. Outre une subvention, les médecins
bénéficient de conseils pour le choix d’une solution et d’un accompagnement à l’usage du DME. Des médecins déjà utilisateurs
peuvent venir aider leurs collègues à adapter leurs pratiques et leurs procédures pour tirer pleinement profit des possibilités
offertes par les dossiers électroniques (aide à la décision, gestion du cabinet…).
En Alberta, le Physician Office System Program (POSP) finance les médecins pour les inciter à adopter les dossiers médicaux
électroniques pour leurs patients.
22
JAPON
Une stratégie nationale d’e-santé
fondée sur la robotique
Pour faire face au vieillissement de sa population et à ses conséquences sur le système
de santé, le Japon parie sur le développement de « robots-infirmiers ». En soutenant
l’investissement des entreprises privées dans ce domaine, les pouvoirs publics tentent
de répondre à la pénurie de personnel médical et stimulent une filière de l’économie
nationale à haut potentiel.
•23 % des Japonais
ont plus de 65 ans en 2011
•42 % des Japonais
devraient avoir plus de 65 ans en 2060
•1,3 million d’aides-soignants
en 2010 pour un besoin réel estimé à 2 millions
d’aides-soignants aujourd’hui et à 4 millions
d’ici 2015
Le vieillissement de la population :
un défi majeur pour le système de santé japonais
Le Japon doit faire face à un enjeu démographique
majeur avec le vieillissement rapide et avancé de sa
population : la proportion de personnes de plus de 65
ans devrait atteindre 42 % en 2060. Ce vieillissement
de la population représente un défi pour le système de
santé : il va conduire à une augmentation conséquente
de la demande de soins tout en créant un déficit de
professionnels de santé.
Dans ce contexte, le Japon connaît une réelle pénurie
de personnel soignant, et cette situation devrait encore
s’aggraver dans les années à venir, compte tenu de
l’évolution du nombre de personnes âgées dépendantes.
Dans les plans nationaux en faveur de la filière robotique,
le Ministère de l’Économie, du Commerce et de l’Inter-
national (METI) avait défini les recherches en lien avec le
vieillissement de la population comme un axe prioritaire
de développement.
Les robots-infirmiers, une solution pour la prise
en charge des personnes âgées
Le Japon est un des pays pionniers en matière de solu-
tions robotiques, grâce notamment à des plans nationaux
volontaristes de développement de cette filière (« Humanoid
Robot Project » en 1998 puis « 21st
Century Robot
Challenge » en 2001). Le développement de robots adaptés
aux soins et à l’assistance à la personne s’est imposé
comme une des réponses possibles pour faire face à
l’augmentation de la demande de soins et à la pénurie de
professionnels de santé.
Une aide publique pour stimuler le marché
des robots-infirmiers
Pour franchir une nouvelle étape et déployer à grande
échelle des solutions robotiques innovantes, le gouverne-
ment japonais souhaite faire chuter leur prix en stimulant
l’offre industrielle. Dans cette perspective, un appel à
candidature a été lancé au début de l’année 2013 par
le METI pour le développement de robots à bas prix,
23
Des solutions robotiques de pointe, représentant un appui à la prise en charge
médicale, ont déjà été développées et déployées au Japon :
 Le RTC, centre de recherche regroupant RIKEN et Tokai Rubber Industries,
a développé « RIBA » (Robot for Interactive Body Assistance). Il s’agit d’un robot
capable de soulever et de transporter une personne. Un premier prototype avait
été présenté en 2009. Depuis cinq ans, ce robot n’a cessé d’être amélioré et il peut
à présent soulever des malades pesant 80 kg. Il sera introduit dans des maisons de
retraite à partir de 2015.
 L’Institut National Japonais des Sciences et Techniques Industrielles Avancées
a développé depuis 2001 un robot « thérapeutique » destiné aux personnes âgées
souffrant de la maladie d’Alzheimer. Le robot, s’apparentant à un jouet, est doté de
capteurs qui lui permettent de stimuler les personnes atteintes de maladies neuro-
dégénératives.
FOCUS
capables d’assurer des tâches de soins infirmiers
ciblées :
• soulever et déplacer des personnes âgées sans
déambulateur,
• assister des personnes âgées pour marcher même sur
des surfaces inclinées,
• proposer un système de toilette portatif mobile pour
nettoyer les personnes âgées,
• surveiller les patients atteints de démence et suscep-
tibles de se perdre.
Le gouvernement prendra en charge 50 à 60 % des
charges de recherche et développement des candidats
retenus. En parallèle, le METI a confié à l’Institut national
japonais des sciences et techniques industrielles avancées
(AIST) l’élaboration des référentiels qui seront nécessaires
à la commercialisation de tels robots et la mise en place de
protocoles d’évaluation de leurs usages.
Dans un second temps, pour favoriser l’adoption de
ces solutions dans les établissements de santé et les
maisons de retraite, une réflexion sera menée par le
gouvernement sur les modalités de prise en charge de
ces solutions dans le cadre de la protection sociale.
Une ambition forte : faire du Japon le leader interna-
tional de la robotique
 
Le gouvernement japonais considère la robotique non
seulement comme une réponse au vieillissement de
sa population mais également comme un levier de
croissance économique. Le METI estime ainsi que le
développement à grande échelle de robots destinés au
grand public pourrait générer plus de 3 milliards d’euros
de recettes (400 milliards de yens) d’ici 2035.
L’appel à candidature pour le développement de « robots-
infirmiers » s’inscrit dans une politique plus générale de
promotion de la filière robotique, en lien avec la stratégie
générale de relance de l’économie japonaise « Rebirth of
Japan » lancée en 2011. Ce projet vise donc également
à conforter la position de leader mondial des entreprises
japonaises dans le domaine de la robotique et donc à
stimuler la croissance économique du pays.
LES FACTEURS CLÉS DE SUCCÈS
 Un investissement public dans la RD pour stimuler
l’innovation et l’essor d’une offre privée adaptée aux
besoins du pays
 Le développement de partenariats entre les acteurs publics
et le secteur industriel
 Une intégration des innovations par le système de protection
sociale
 Une mutualisation des efforts de RD avec d’autres
secteurs faisant appel à la robotique
Les chiffres clés
 Plus de 3 milliardsd’euros de recettes
(400 milliards de yens) potentielles d’ici 2035 grâce
au développement à grande échelle de robots destinés
au grand public
24
ISRAËL
Une concentration volontariste
des efforts et des compétences
Malgré son environnement socio-politique complexe, Israël a su prendre des risques,
en particulier dans le domaine de l’innovation, ce qui en fait aujourd’hui un des leaders
mondiaux dans le secteur de l’e-santé. Au premier plan de cette réussite, le Technion
(Israël Institute of Technology) développe de nombreux partenariats avec des industriels
et des centres de RD, afin de promouvoir intensivement sa recherche en e-santé.
•Superficie du pays :
20 770 km²
•Les dépenses en RD
représentaient 4,9 % du PIB
en 2008 (contre une moyenne de 2,2 %
pour les membres de l’OCDE)
Le Technion, une université au centre
du développement de l’e-santé
Créé il y a 100 ans avec la volonté de former les entre-
preneurs du futur, le Technion est aujourd’hui une des
universités les plus dynamiques au monde en termes
de recherche et d’innovation. Elle regroupe en son
sein des départements variés et complémentaires tels
que la médecine, l’ingénierie biomédicale ou encore
les sciences de l’informatique. Ce regroupement de
compétences crée un environnement favorable au déve-
loppement de l’e-santé.
L’État israélien participe et finance les projets de
recherche à hauteur de 20 %. Afin de faciliter les
démarches des chercheurs dans leur recherche de finan-
cements complémentaires, l’université a mis en place
un Pôle de Transfert de Technologies (le T3), spécialisé
dans la conception et la mise en œuvre de plans de
communication auprès des entreprises. Ce pôle aide
les chercheurs dans leurs démarches d’identification,
de prise de contact et de conviction de financeurs
potentiels.
En parallèle, la fondation de la Recherche et du
Développement du Technion a pour objectif de parrainer
la recherche et d’effectuer des essais industriels. Elle a
pour rôle d’identifier toute recherche dotée d’un poten-
tiel commercial, d’assurer la protection de leur propriété
industrielle et de favoriser leur commercialisation.
Le Technion est de plus positionné au centre d’un envi-
ronnement constitué d’hôpitaux, d’entreprises innovantes
et de centres de RD, qui permet à ses acteurs de
mutualiser une partie de leurs efforts de recherche et de
capitaliser sur la richesse des profils et des compétences.
Recherche universitaire, financements mixtes public/privé
et regroupement géographique des talents ont permis à
Israël de développer un écosystème foisonnant, stimulant
et tourné vers la recherche et le développement, en parti-
culier dans le domaine de l’e-santé.
25
Au sein de l’université du Technion, un centre de recherche est consacré à la
télémédecine, aux systèmes d’information de santé et à la médecine personnalisée.
Il s’agit du Centre Galil financé par la faculté de médecine et par la société
israélienne Elron Electronics Industries, spécialisée dans les hautes technologies.
L’objectif de ce centre de recherche est d’enrichir et d’améliorer les pratiques
cliniques en s’appuyant sur la recherche fondamentale et la recherche appliquée.
Les projets portés par le centre ont vocation à réduire l’écart entre les dernières
connaissances acquises par la recherche et les pratiques cliniques quotidiennes en
développant des outils innovants.
Les projets menés par le Centre Galil portent sur les domaines suivants :
 la bio-informatique (application de techniques informatiques pour la
compréhension des données biologiques), la phamacogénétique (étude de l’influence
de la génétique  sur la variabilité de la réponse à un traitement médicamenteux)
et la médecine personnalisée,
 les dossiers médicaux électroniques et les systèmes d’aide à la décision,
 la télémédecine appliquée notamment à la prise en charge du diabète ou en
psychiatrie.
La présence du centre sur le campus de l’université permet de sensibiliser les futurs
médecins au potentiel de l’e-santé.
FOCUS
Le « Big Data » au service de la recherche médicale
et de l’e-santé
Aujourd’hui, la recherche médicale nécessite de plus en
plus des systèmes d’information puissants, capables de
stocker, d’organiser et d’analyser des quantités toujours
croissantes de données. Le « Big Data » est donc au
cœur des initiatives du Technion en matière de santé.
Parmi les projets les plus emblématiques et les plus
aboutis, on trouve :
• La mise en place, au sein de la faculté de Médecine,
d’un système d’étude quantitative des données
biologiques grâce à la mise à disposition d’un envi-
ronnement informatique et d’une puissance de calcul
issus des toutes dernières technologies liées au « Big
Data ». Combinant des approches expérimentales et
informatiques, ce système est destiné à analyser le
système immunitaire dans sa globalité afin de mieux le
comprendre, et ainsi, d’être en mesure de développer
une médecine personnalisée c’est-à-dire de personna-
liser la prise en charge des patients au regard de leurs
caractéristiques biologiques individuelles.
• La création d’une unité bio-informatique au sein de
la faculté de médecine, regroupant informaticiens et
médecins. Cette unité est destinée à se mettre au
service des chercheurs de l’université afin d’amé-
liorer la productivité de leurs recherches grâce à des
méthodes de calcul informatisées et à des logiciels
spécifiques. Les services de cette unité sont proposés
en priorité aux équipes de l’université mais également
à l’ensemble des acteurs de l’écosystème du Technion
et aux laboratoires qui en feraient la demande, même
s’ils sont externes à cet environnement, sous forme de
prestation de service.
LES FACTEURS CLÉS DE SUCCÈS
 Le regroupement au sein d’une institution de multiples
compétences, favorisant la proximité entre chercheurs,
ingénieurs, médecins et professionnels de la santé
 Un financement public/privé systématique
 Le regroupement, au sein d’un espace réduit, d’entreprises,
d’hôpitaux et centres de recherche et développement
 Un savoir-faire technique et informatique mis à disposition
de tous
26
ARABIE SAOUDITE
L’e-santé,
une solution pour une prise en charge des pélerins de La Mecque
Chaque année lors du pèlerinage de La Mecque, des millions de personnes sont
attendues en Arabie Saoudite. Cette affluence massive représente un vrai défi pour les
autorités saoudiennes qui doivent être en mesure de prendre en charge sanitairement
cette population de migrants temporaires. Le développement de l’e-santé est l’une des
réponses à cet enjeu.
•28,3 millions d’habitants
en Arabie Saoudite (2011)
•2 millions d’habitants
à La Mecque à l’année (en 2012)
•3,1 millions de pèlerins
en 2012 à La Mecque
La transmission des données médicales à titre
préventif, un dispositif à l’essai pour des avantages
importants
L’afflux de pèlerins venus du monde entier est porteur
de risques sanitaires majeurs. Les autorités tentent de
s’en prémunir par des règles strictes imposées aux voya-
geurs. Ainsi, pour pouvoir venir à La Mecque, les pèlerins
doivent fournir des certificats attestant qu’ils ont été
vaccinés contre une série de maladies avant leur arrivée.
Ils peuvent être soumis à des batteries de tests, dont les
résultats sont transmis pour contrôle aux autorités saou-
diennes. Les personnes atteintes de tuberculose font par
exemple l’objet de dispositions particulières : il leur est
imposé de réaliser des examens spécifiques ; s’il s’avère
que la personne est contagieuse, elle se verra refuser le
droit de faire le pèlerinage.
Ces processus font une utilisation croissante de l’e-santé :
via une plateforme d’échange, les dossiers médicaux
de certains pèlerins résidants à l’étranger sont transmis
aux autorités saoudiennes en amont du pèlerinage. Ces
dossiers comprennent l’attestation de mise à jour de
leurs vaccins et la présentation de leur bilan de santé. Les
personnes atteintes de maladies chroniques y font figurer
un bilan de santé plus détaillé concernant leur pathologie.
Une attention particulière est portée aux personnes
âgées durant le pèlerinage. Ainsi à leur arrivée, elles
peuvent obtenir un bracelet électronique : en cas de
problème, en « scannant » ce bracelet, les profession-
nels de santé peuvent avoir directement accès à leurs
dossiers médicaux et leur administrer les soins néces-
saires en fonction de leur état de santé mais aussi de
leurs antécédents… Ces mesures faisant appel à la
télémédecine sont très récentes et ne concernent encore
qu’un petit groupe de personnes, le plus souvent aisées.
Le pari d’avenir de la télémédecine
Face au nombre croissant de pèlerins se rendant à La
Mecque, les autorités saoudiennes souhaitent investir
davantage dans la télémédecine et généraliser les
pratiques existantes.
27
Grâce à la télémédecine, les autorités veulent faciliter la
communication entre les différentes parties prenantes
afin de répondre au mieux aux besoins sanitaires de sa
population. Les autorités veulent également identifier plus
efficacement les personnes « à risque » et mieux gérer
les urgences ou évènements catastrophiques pouvant
survenir, en particulier durant le pèlerinage. Pour mettre en
place ce projet de longue haleine, le gouvernement prévoit
de former tous les acteurs de santé à l’utilisation des
systèmes qui seront mis en place, mais aussi de faire de la
gestion du changement le plus tôt possible.
Ce projet de télémédecine s’inscrit dans une démarche
plus vaste lancée par les autorités en faveur de l’e-santé.
Les autorités saoudiennes ont mandaté IBM afin d’éta-
blir une stratégie et une roadmap pour développer les
systèmes d’information de santé dans le pays.
Cette stratégie en faveur des systèmes d’information
de santé est menée en concomitance avec un grand
programme de construction de centres de santé. La
rencontre de ces deux initiatives dotées de budgets signifi-
catifs pourrait aboutir à l’émergence de services d’e-santé
de pointe dans le royaume.
LES FACTEURS CLÉS DE SUCCÈS
 Une approche fondée sur le développement d’applications
simples et transposables dans d’autres contextes mais
représentant une valeur ajoutée forte pour les patients
comme pour les autorités
 Une capacité de financement sans limite
28
GRANDE-BRETAGNE
Le temps du retour d’expérience
Malgré des réussites comme le passage au numérique de sa filière radiologie, la Grande-
Bretagne n’est pas parvenue à mener à bien son « National Program for IT ». Convaincus
des bénéfices de l’e-santé, les pouvoirs publics tentent aujourd’hui de comprendre ces
échecs et de repartir sur de nouvelles bases, en partenariat avec les acteurs privés.
•Abandon en 2010
du « English National
Program for IT » dont le budget
initial était estimé à 15 milliards d’euros
•3 millions de personnes
atteintes de pathologies chroniques,
cibles des projets d’e-santé
L’échec relatif du « English National Program for IT »,
une opportunité de comprendre en creux
les facteurs clés de succès d’un projet d’e-santé
En 2005, la Grande-Bretagne affichait une ambition forte
en matière de déploiement de services de télésanté avec
le lancement du programme « English National Program
for IT ». Doté d’un budget de près de 15 milliards d’euros,
ce programme avait pour objectif de créer un système
d’information unique et centralisé utilisé par 30 000
médecins généralistes et 300 hôpitaux. Il prévoyait le
déploiement de nombreux services tels qu’une messa-
gerie électronique universelle et sécurisée, un système de
prise de rendez-vous par internet ou encore un système
de transmission électronique des prescriptions aux
pharmacies.
Face à des retards et à des surcoûts importants, le projet
de système d’information unique et centralisé pour tout
le système de santé a été abandonné en 2010 et la stra-
tégie en matière d’e-santé a été réorientée. Le périmètre
comme la durée prévisionnelle du programme ont été
jugés excessifs compte tenu de l’obsolescence rapide
des solutions d’e-santé.
La nécessité de mettre en œuvre des infrastructures
respectant les standards technologiques mais pouvant
facilement être adaptées s’est imposée comme une
leçon majeure de l’échec du programme. Le National
Health Service (NHS) prône désormais une « approche
modulaire, permettant aux organisations du NHS
d’introduire des changements à plus petite échelle, en
adéquation avec leurs besoins et leurs capacités ».
Certains projets prévus dans le cadre de la stratégie
initiale ont cependant abouti et permis de déployer des
solutions d’e-santé.
Une relance des projets d’e-santé en partenariat
avec des acteurs industriels
Le Ministère de la Santé britannique évalue à au moins
3 millions le nombre de personnes souffrant d’affec-
tions longue durée dont la prise en charge pourrait
être améliorée par l’usage de la télésanté et de la télé-
médecine. Cette évaluation est fondée sur les résultats
de l’étude statistique « Whole System Demonstrator
Programme », qui porte sur plus de 6 000 patients
29
La numérisation de la filière radiologie avec le projet PACS (Picture archiving and
communication system)
 Le projet de PACS est une des réussites du programme d’introduction des
technologies numériques dans le système national de santé en Angleterre (le
National Programme for IT du NHS). En moins de 3 ans, le projet a permis le passage
de la radiologie hospitalière vers la filière numérique. Le système PACS mis en place
permet une gestion électronique centralisée des images médicales produites à
partir de différents équipements (rayons X, IRM, scanners), grâce à des fonctions
mutualisées de stockage, d’archivage et de communication.
 La méthodologie de mise en œuvre du projet a été élaborée de manière à contrôler
les coûts et à livrer des solutions interopérables entre elles. Un appel d’offre a été
lancé afin de choisir un prestataire unique par zone géographique. Au sein de
chaque zone, les établissements de santé se sont regroupés en réseaux locaux et
ont dû établir des business cases précisant les gains attendus sur le plan financier
comme sur le plan de la qualité des soins.
 Compte tenu de l’impact potentiel de ce système sur les pratiques professionnelles
(possibilité d’une consultation simultanée des images, recours facilité à un
deuxième avis médical, réduction des délais), la gouvernance du projet a
étroitement associé les professionnels de santé. Le NHS s’est appuyé sur un collège
d’experts chargé de s’assurer que les spécifications des solutions développées
n’apportaient que des modifications « justifiées » des pratiques professionnelles et
prenaient en compte les protocoles médicaux applicables.
FOCUS
et 200 médecins libéraux et démontre que le recours à
la télémédecine a contribué à réduire la mortalité et les
admissions d’urgence.
Partant de ce constat, le programme « 3 million lives » a
été lancé en 2012. Il vise à promouvoir le développement
de solutions de télésanté afin d’améliorer la vie de trois
millions de patients chroniques, sans engendrer de coûts
pour le système de santé.
La nouvelle approche repose sur le constat que ni les
pouvoirs publics, ni les industriels n’ont la capacité de
déployer seuls la télésanté. Le programme promeut
la mise en place de partenariats avec l’industrie, les
acteurs sociaux et les professionnels de santé, pour
soutenir le NHS dans le déploiement de solutions
d’e-santé. La première étape du projet consiste à identifier
LES FACTEURS CLÉS DE SUCCÈS
 La recherche du consensus autour de l’e-santé par une
implication forte des professionnels de santé à tous les
stades des projets
 Une conception des services d’e-santé fondée sur l’analyse
des besoins de la pratique médicale et des patients
 Une modularité spatiale et temporelle des solutions et
services proposés
 Une approche fondée sur l’agilité et la réactivité dans
un secteur marqué par un rythme d’innovation et
d’obsolescence élevé
 La recherche de partenariats avec les industriels pour
développer le marché et l’usage des solutions d’e-santé
Les chiffres clés
Selon les évaluations du NHS, une économie
de 21 millionsde livres aurait été réalisée
dès la première année de fonctionnement des PACS
(numérisation de la radiologie)
les difficultés à dépasser pour créer un environnement
économique propice au déploiement de la télémédecine.
L’ensemble des problématiques est examiné :
la gouvernance, les stratégies d’achat, la réglementation…
30
•Le système de santé
de Singapour est classé au
6e
rang mondial par l’OMS
•D’ici à 2030,
1 Singapourien sur 5
aura plus de 65 ans
•D’ici à 2050, Singapour
fera partie des pays les plus touchés
par le vieillissement de sa population avec
un âge moyen de 54 ans
SINGAPOUR
Innovation hospitalière
et participation des patients
Face à un vieillissement important de sa population, Singapour voit l’e-santé comme un
moyen de continuer à répondre efficacement aux besoins de santé de ses habitants.
Parallèlement à la construction d’hôpitaux de pointe, Singapour s’appuie sur le
déploiement intensif des dossiers de santé électroniques.
À l’heure de la construction d’hôpitaux innovants
Singapour a mis en marche depuis plusieurs années la
construction d’hôpitaux innovants, reconfigurant la prise
en charge des patients. En témoigne la construction
du « Farrer Park Hospital » qui doit ouvrir courant 2013,
et qui réunit en un même espace un hôpital, un centre
médical et un hôtel. Ce nouveau complexe a pour ambi-
tion de profondément modifier la prise en charge des
patients, en faisant appel à des technologies de pointe.
Cet établissement va intégrer toutes les avancées qu’ont
connues les technologies au service de la médecine
et qui ont transformé la prise en charge des patients
ces vingt dernières années. Par ailleurs, pour optimiser
la prise en charge des patients, des formations seront
proposées pour les patients et le personnel soignant.
Enfin, le déploiement de solutions de téléconsultation
est en cours afin de désengorger les hôpitaux face
à la demande croissante liée au vieillissement de la
population.
Une élaboration participative des dossiers de santé
électroniques
Singapour déploie fortement depuis quelques années le
dossier médical électronique, avec pour but de mettre
en relation tous les hôpitaux et tous les professionnels de
santé entre eux. La cité-État considère ce projet comme
une étape nécessaire pour maintenir un système de santé
rentable et de qualité.
Un groupe de travail constitué de citoyens et de médecins
travaille actuellement sur la manière dont les patients pour-
ront accéder à leur dossier électronique et personnaliser
leur portail d’accès. La réflexion sur l’usage de ce portail
intégrera les évolutions rendues possibles par l’omnipré-
sence des smartphones. Le gouvernement veut ainsi
inciter la population à être plus responsable de sa santé,
par exemple en contrôlant elle-même ses constantes
médicales et en les transmettant aux professionnels de
santé concernés.
La question de la sécurisation de l’accès à ces dossiers
électroniques est par ailleurs une question essentielle pour
la cité-État, qui s’y emploie activement.
31
Les facteurs clés de succès
des projets internationaux : des pistes pour Paris Ile-de-France
Gouvernance
Coordonner les initiatives existantes, favoriser le partage d’expérience et les mutualisations • Canada
• Israël
Développer les synergies entre les acteurs publics et le secteur privé au travers de projets
communs, de pôles de compétitivité…
• Danemark
Favoriser les partenariats entre des acteurs privés issus de différents secteurs (assurance,
opérateurs télécom, industriels…)
• Inde
• États-Unis
Mettre en place une gouvernance des projets d’e-santé agile et réactive, adaptée au rythme
des évolutions du secteur
• Grande-Bretagne
Impliquer les patients : susciter l’adhésion des patients et créer une demande • États-Unis
• Espagne
Evaluer l’apport médico-économique des projets mis en place et diffuser les résultats
de ces analyses
• Canada
• Espagne
Métier
Susciter l’adhésion des professionnels de santé : les intégrer très en amont des projets
et les accompagner dans l’adoption des solutions (communiquer sur leurs bénéfices,
accompagner dans leurs usages…)
• Canada
Intégrer directement les services d’e-santé dans les processus de prise en charge :
concevoir des services d’e-santé fondés sur l’analyse des besoins des pratiques médicales
et des patients
• Danemark
• Grande-Bretagne
Créer des incitations financières à l’usage de l’e-santé pour rendre solvable la demande
des acteurs de santé et créer les bases d’un déploiement à grande échelle
• États-Unis
• Japon
Disposer d’outils de coordination et de partage des informations de santé des patients
(ex : dossier médical électronique)
• Canada
• Danemark
• Singapour
• Espagne
Modèle économique / Financement
Définir des modèles économiques pérennes et adaptés aux différents types de solutions :
impliquer les assurances privées, définir les modalités de prise en charge par les organismes
de sécurité sociale…
• Danemark
• Japon
Favoriser le développement de solutions d’e-santé à destination du grand public à prix
modéré pour garantir un déploiement à grande échelle
• Inde
• Japon
Inciter financièrement les industriels à investir dans l’e-santé en y consacrant des budgets
importants de RD
• Japon
• Israël
Juridique / Réglementation / Régulation
Définir les cadres et normes nécessaires au développement des usages • Danemark
• Japon
32
Portage politique
Mener des actions communes entre les ministères dédiés à la santé, l’économie
et l’industrie pour la promotion du secteur de l’e-santé
• Japon
Inscrire le développement de la télésanté dans des plans stratégiques globaux
(relance de l’économie, réforme de la santé…)
• Japon
Afficher l’e-santé comme un levier d’amélioration des soins • Canada
Technologie / Infrastructures techniques
Investir dans des infrastructures techniques capables de soutenir le développement
des usages de l’e-santé et garantissant la sécurité des données de santé
• Danemark
• Canada
Garantir l’interopérabilité des solutions d’e-santé • Canada
• Danemark
Promouvoir des solutions et services capables de s’adapter aux besoins territoriaux
et aux évolutions technologiques
• Grande-Bretagne
Promouvoir l’adoption et l’intégration des nouvelles technologies par la population
pour un usage optimum
• Inde
• Danemark
33
état des lieux
Paris Ile-de-France
et l’e-santé
34
Un contexte français
particulièrement favorable aux projets d’e-santé
L’e-santé bénéficie aujourd’hui en France d’une dynamique favorable, avec la stabilisation
de son cadre juridique (actes de télémédecine) et technique, la mobilisation des
professionnels déjà existants du secteur, mais aussi sous l’effet d’un portage politique
fort se traduisant notamment par des plans de financement nationaux. Elle représente un
enjeu majeur compte tenu de l’importance des dépenses de santé (170 milliards d’euros
en 2009 dont 18,2 % en Ile-de-France1
).
Des plans de financement nationaux
• Plan Télémédecine (30 millions d'euros)
• Programme « Investissements d’avenir » (total de
35 milliards d’euros dont 2,4 milliards pour la santé
et les biotechnologies et 4,5 milliards pour l’économie
numérique)
• Programme Hôpital numérique (400 millions d’euros)
• Programme « Territoire de Soins Numérique »
(80 millions d’euros)
Une impulsion politique
• Création par décret en 2009 de l’ASIP Santé, Agence
des Systèmes d’Information Partagés de Santé
• Présentation des grandes lignes d’une stratégie pour
l’e-santé par la Ministre de la Santé le 28/03/2013 avec
les objectifs suivants :
	 - accompagner les professionnels et les établissements
de santé,
	 - renforcer la coordination et la coopération des profes-
sionnels dans le cadre du parcours de santé,
	 - améliorer les services d’information fournis aux usagers
et aux citoyens.
Un cadre juridique qui se stabilise
• Loi Hôpital, Patients, Santé et Territoires (HPST) (07/2009) :
	 - Définition juridique de la télémédecine
	 - Inscription du Dossier Médical Personnalisé dans le
code de la santé publique
• Décret Télémédecine (2010) :
	 - Définition des conditions et domaines d’application de
la télémédecine
Un cadre technique qui arrive à maturité
• Disponibilité de technologies avancées
• Cadre national opposable (cadre d’interopérabilité des
systèmes d’information de santé, CI-SIS)
• Définition de normes et référentiels d’interopérabilité par
l’ASIP Santé
Une mobilisation des réseaux
d’acteurs professionnels du secteur
• Association Nationale de Télémédecine
• SNITEM, Syndicat National de l’Industrie des
Technologies Médicales
• LESISS, Fédération Les Entreprises des systèmes
d’information sanitaires et sociaux
• GIXEL, Groupement professionnel des industries de
composants et de systèmes électroniques
• CATEL, Réseau Français de compétences en télésanté
• SYNTEC Numérique, Chambre professionnelle des
SSII, des Editeurs de Logiciels et des sociétés de
Conseil en Technologies
• FEIMA, Fédération des Editeurs d’Information Médicale
et paramédicale Ambulatoire
• UNR Santé, Union Nationale des Réseaux de Santé
• Ordres professionnels
1 Selon l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France
35
Paris Ile-de-France,
territoire d’expérimentation et d’innovation
Des projets de télémédecine qui améliorent la prise
en charge médicale des franciliens
Paris Ile-de-France est particulièrement dynamique en
matière de télémédecine avec 36 réseaux de téléméde-
cine recensés en 2011, dont 26 déclarés opérationnels.
Ces projets, en ligne avec les priorités nationales en
matière de télémédecine, répondent notamment au
besoin du suivi des maladies chroniques (18 projets)
et aux problématiques de maintien à domicile des
personnes âgées (10 projets).
Parmi les projets les plus emblématiques, le réseau de
téléexpertise TELENEURO met en liaison les urgences
neurologiques d’une centaine d’établissements avec
les spécialistes des unités neurovasculaires de Paris
Ile-de-France pour améliorer la prise en charge des AVC.
Il permet le transfert de l’imagerie cérébrale du patient
et la communication entre le malade, l’urgentiste et le
neurologue. Opérationnel, ce réseau réalise 4 700 actes
par an.
Le réseau TELEGERIA porté par Cisco, constitué autour
de deux hôpitaux pivots (l’Hôpital Européen Georges-
Pompidou et l’Hôpital de Gonesse) et d’une trentaine
d’EHPAD permet ainsi d’éviter des déplacements inutiles
à des personnes âgées grâce à des téléconsultations.
Une intégration concrète des systèmes d’information
partagés par les acteurs de santé
L’amélioration de la circulation de l’information entre
les différents acteurs de santé grâce à des systèmes
d’information partagés mobilise aujourd’hui plus de
trente projets dans Paris Ile-de-France. Le projet « Région
sans film » mené en partenariat avec un groupement
industriel (Orange, GE Healthcare) a ainsi permis de
numériser l’activité de radiologie, en offrant aux hôpitaux
un service de partage et d’archivage de leurs données
d’imagerie grâce à des technologies innovantes du cloud
computing.
36
Les atouts de Paris Ile-de-France
pour développer l’e-santé
Une expertise majeure en médecine
et dans le domaine des sciences du vivant
Le territoire francilien bénéficie d’un réseau hospitalier
très dense, d’établissements de pointe, et dispose avec
l’AP-HP du plus grand centre hospitalier universitaire
d’Europe. Ces hôpitaux sont en mesure de conduire un
nombre non négligeable d’essais cliniques, faisant de
Paris Ile-de-France l’un des territoires les plus avancés
dans ce domaine. Parallèlement, la Région Capitale peut
s’appuyer sur des établissements d’enseignement supé-
rieur (universités et écoles) et des centres de recherche
de pointe (CNRS, INSERM…) et tire ainsi profit d’une
forte concentration de chercheurs (on compte près de
150 000 chercheurs tous domaines confondus dans
Paris Ile-de-France).
 
Un territoire qui concentre des leaders mondiaux
de l’industrie de la santé
De nombreuses entreprises se développent dans la
Région Capitale, créant ainsi un pôle important dédié aux
sciences du vivant. À côté d’une filière pharmaceutique
de renommée mondiale avec l’implantation de grands
groupes internationaux, le territoire peut faire valoir un
réseau dense d’acteurs économiques dans les secteurs
des biotechnologies ou des dispositifs médicaux.
Un vivier de PME innovantes
qui dynamise le secteur émergent de l’e-santé
370 PME interviennent à Paris Ile-de-France dans le
secteur de l’innovation en santé. Grâce à leur flexibilité
et à leur haut degré de spécialisation, ces entreprises
représentent un vivier d’innovations important. Ces
sociétés ont notamment développé des dispositifs
d’aide au maintien à domicile des personnes âgées, des
applications de mobile-health, des serious games stimu-
lant par exemple la mémoire des patients atteints de la
maladie d’Alzheimer…
37
Une mobilisation des décideurs publics
en faveur de l’e-santé
Le développement des systèmes d’information de santé
est affiché par l’Agence Régionale de Santé (ARS)
d’Ile-de-France comme l’un des moyens de répondre
aux enjeux médicaux du territoire francilien.
A travers son Programme Régional de Télémédecine,
l’ARS contribue à fixer le cap du développement de l’e-
santé dans la Région Capitale. Son action vise également
à développer les infrastructures nécessaires et à mettre
en cohérence les différentes initiatives existantes sur le
territoire.
Créé en 2008, le GCS D-SISIF (Groupement de
Coopération Sanitaire pour le Développement des
Systèmes d’Information partagés en Santé en Ile-de-
France) est la maîtrise d’ouvrage opérationnelle, déléguée
par l’ARS, d’une grande partie des projets franciliens
dans le domaine de l’e-santé. Dans le cadre des missions
qui lui sont confiées, le GCS dispose d’une expertise qui
lui permet d’accompagner les établissements dans des
projets de systèmes d’information partagés en favorisant
l’interopérabilité et la mutualisation.
 
Des pôles de compétitivité qui s’unissent pour faire
émerger des innovations majeures
La mobilisation des acteurs publics s’est également
traduite par la création d’un pôle de compétitivité dédié
aux technologies de santé.
Medicen Paris Region a pour objectif de renforcer
la compétitivité et l’attractivité de la filière des
hautes technologies de santé du territoire francilien.
Le pôle rassemble autour de cet objectif plus de
200 membres issus des entreprises du secteur, des
institutions académiques de recherche publique et
d’enseignement supérieur et des collectivités territoriales.
Son action vise à créer des partenariats et a fortiori des
synergies afin de faciliter l’innovation et son intégration
auprès du secteur industriel et des patients.
Compte tenu des liens entre l’e-santé, le numérique et
les systèmes complexes, un espace de coordination a
été mis en place entre Medicen et les pôles Cap Digital
(dédié au numérique) et Systematic Paris Région (dédié
à la promotion des systèmes complexes : TICSanté). La
mise en place d’un comité de liaison interpôles permet
d’utiliser les compétences des trois pôles de compétitivité
et de les associer pour élaborer de nouvelles solutions et
techniques innovantes.
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Etude PwC/Paris Île-de-France Capitale économique e-santé 2013

  • 1. 1 Capitaliser sur le potentiel de Paris Ile-de-France à la lumière des meilleures pratiques internationales L’e-santé : un facteur d’attractivité, un enjeu de société
  • 2. 2 SOMMAIRE Édito ....................................................................................................................................................................................................................... 3 Paris-Ile de France Capitale Economique, au service de l’innovation et de l’attractivité ............. 4 Introduction et méthode • Pourquoi cette étude ? .......................................................................................................................................................................... 6 • Qu’est-ce que l’e-santé ? ..................................................................................................................................................................... 7 • Un contexte favorable à l’émergence de l’e-santé comme facteur majeur d’attractivité ........................................ 8 • Quels bénéfices attendre du développement de l’e-santé ? ................................................................................................ 9 • La méthodologie retenue ................................................................................................................................................................... 10 Revue de projets internationaux : une source d’inspiration pour Paris Ile-de-France • Danemark : Un déploiement avancé et réussi de l’e-santé à l’échelle nationale ...................................................... 12 • Inde : La mobile health, un moyen de généraliser l’accès aux soins ............................................................................. 14 • Espagne : L’e-prescription, une réponse ambitieuse aux contraintes budgétaires ................................................. 16 • États-Unis : L’e-santé, résultat d’incitations à l’efficacité et à la qualité des soins ................................................... 18 • Canada : Le dossier électronique de santé : des bénéfices précisément évalués .................................................. 20 • Japon : Une stratégie nationale d’e-santé fondée sur la robotique ................................................................................ 22 • Israël : Une concentration volontariste des efforts et des compétences ..................................................................... 24 • Arabie Saoudite : L’e-santé, une solution pour une prise en charge des pélerins de La Mecque ................... 26 • Grande-Bretagne : Le temps du retour d’expérience .......................................................................................................... 28 • Singapour : Innovation hospitalière et participation des patients ..................................................................................... 30 Les facteurs clés de succès des projets internationaux : des pistes pour Paris Ile-de-France........................................................................................................................................... 31 Paris Ile-de-France et l’e-santé : état des lieux • Un contexte français particulièrement favorable aux projets d’e-santé ........................................................................ 34 • Paris Ile-de-France, territoire d’expérimentation et d’innovation ...................................................................................... 35 • Les atouts de Paris Ile-de-France pour développer l’e-santé ........................................................................................... 36 • Quelques solutions et services innovants développés par des PME franciliennes .................................................. 38 • Quelques projets de grande envergure déployés sur le territoire francilien ................................................................. 39
  • 3. 3 Notre ambition : s’inspirer des expériences internationales pour faire de l’e-santé une clé de l’attractivité de Paris Ile-de-France Le cœur de métier de Paris-Ile de France Capitale Economique est l’attractivité. Par l’organisation de sept Forums de la Recherche et de l’Innovation, la promotion à l’international des atouts et opportunités d’investissements, ou encore la réalisation d’études de références, notre action s’est concentrée sur les principaux facteurs de cette attractivité : l’innovation, la recherche, les pôles de compétitivité, les synergies industrielles et les smart cities. Cette année Paris-Ile de France Capitale Economique a décidé de s’intéresser plus particulièrement à un secteur souvent sous-estimé voire méconnu, et pourtant porteur d’un potentiel considérable : l’e-santé.   Paris Ile-de-France dispose de nombreux atouts pour s’imposer comme un territoire d’excellence en matière d’e-santé. L’envergure et la renommée internationale de ses acteurs de santé, l’efficacité largement reconnue de son système de soins, ainsi que la qualité des expérimentations menées en son sein, en font en effet une région bien armée pour se positionner en vitrine internationale du secteur. Pourtant, d’autres pays et métropoles semblent aujourd’hui au moins aussi avancés en la matière.   À l’étranger, de nombreux territoires ont en effet bien pris conscience des enjeux de l’e-santé. L’espace dans lequel elle évolue est particulièrement propice à l’innovation du fait des chercheurs et industriels qu’il concentre. Le dévelop- pement des initiatives de télésanté est ainsi un facteur d’attractivité des investisseurs internationaux, qu’ils souhaitent s’impliquer dans la filière e-santé ou tirer avantage de la stimulation économique qu’elle engendre. En outre, elle peut constituer un remède au déséquilibre budgétaire de plus en plus marqué des systèmes de santé, tout en offrant aux populations une meilleure qualité de vie, grâce à des services innovants.   Il est dès lors opportun de comprendre quelles approches ont pu être retenues par d’autres territoires pour déve- lopper leurs ambitions. Quelles sont les politiques mises en œuvre pour développer l’e-santé ? Quels sont les axes choisis pour en déployer les services ? Quels business models ont été retenus ? Sont-ils viables ? Autant de questions auxquelles nous nous sommes intéressés afin d’identifier les pistes les plus prometteuses pour que Paris Ile-de-France soit au rendez-vous des succès de demain. Pierre SIMON Président de Paris-Ile de France Capitale Economique ÉDITO
  • 4. 4 Paris-Ile de France Capitale Economique Au service de l’innovation et de l’attractivité Paris-Ile de France Capitale Economique œuvre activement depuis plus de vingt ans pour faire reconnaître et valoriser les domaines d’excellence de l’innovation francilienne auprès des investisseurs internationaux comme des pouvoirs publics. 1. Promouvoir à l’international l’excellence de l’Ile-de-France en RD (2001-2013) a. Attirer les investisseurs et les talents Paris-Ile de France Capitale Economique sensibilise les investisseurs internationaux aux atouts de notre Région Capitale lors de road-shows annuels au Japon, en Chine, en Inde, en Corée, aux États-Unis, dans les pays du Golfe, en Turquie ainsi qu’au Brésil. Des missions de promotion se rendent ainsi dans la Silicon Valley, auprès des universités américaines ou encore à Bangalore. Notre Association invite également les principaux fonds de pension américains pour leur faire visiter les pôles de compétitivité franciliens. Par ailleurs, Paris-Ile de France Capitale Economique présente des possibilités concrètes d’investissement dans des secteurs de pointe à des délégations étrangères de très haut niveau. b. Renforcer la visibilité à l’international de Paris Ile-de-France par la création de clusters (2004) Le groupe de travail présidé par Pascal Colombani, ancien Administrateur du CEA, identifie trois clusters du Pôle Sud parisien : • Mobile Life (télécommunications), futur Systematic, • Digital World (systèmes complexes), futur Cap Digital, • Healthy Life (sciences du vivant), futur Medicen. Notre Association demande leur création dès 2004. Ils sont présentés lors du Ier Forum sur l’Innovation et la Recherche, auquel participent Christian Blanc, Claude Allègre et Bertrand Landrieu. Puis cette proposition est relayée auprès de Nicolas Sarkozy, ministre de l’Économie et des Finances et de tous les ministres concernés. 2. Valoriser l’innovation et la recherche franciliennes et créer de la richesse a. Stimuler fiscalement la recherche (2005) Tel est l’enjeu du IIe Forum sur l’Innovation et la Recherche : Paris-Ile de France Capitale Economique expose ses propositions basées sur l’étude de bench- mark réalisée avec ErnstYoung pour identifier les meilleures pratiques fiscales dans les pays de l’OCDE, en présence de Christine Lagarde, Ministre déléguée au Commerce Extérieur. Le crédit impôt recherche fait partie de nos propositions. b. « La RD française fait-elle bien son marketing ? » (2006-2007) Cette question est l’objet du IIIe Forum sur l’Innovation et la Recherche. Notre Association avance des préco- nisations en présence de François Goulard, Ministre délégué à la Recherche et à l’Enseignement Supérieur. c. « Nos Pôles de Compétitivité s’affirment mais créent-ils de la Valeur ? » (2009) Devant Valérie Pécresse, Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Paris-Ile de France Capitale Economique appelle lors du IVe Forum sur l’Innovation et la Recherche à une véritable rupture dans la gestion des pôles afin que la création de richesse devienne leur mission essentielle. Elle fonde ses propositions sur une étude inédite de benchmark international réalisée avec Altran et PwC. 3. « L’innovation comme facteur d’attractivité : un défi pour l’Ile-de-France » (2010) Paris-Ile de France Capitale Economique présente, lors du Ve Forum sur l’Innovation et la Recherche, l’étude de benchmark réalisée avec Deloitte, ainsi que les principales recommandations de son Groupe de Travail Innovation destinées à créer davantage de valeur au sein des pôles de compétitivité et à donner le goût d’entreprendre. Elle dévoile le nouvel outil, « Convaincre pour Vaincre », conçu par le Groupe présidé par Pascal Colombani, Président de Valeo, pour aider les porteurs de projet à mieux convaincre les fonds d’investissements
  • 5. 5 et les business angels français et internationaux d’investir dans l’amorçage, avec un langage aux standards internationaux. 4. « De la Ville Lumière à la Smart City » (2011) Lors du VIe Forum sur l’Innovation et la Recherche, organisé en partenaire avec la CDC devant plus de 300 décideurs du monde de l’innovation et de la recherche franciliennes, notre Association dévoile 7 propositions pour faire de Paris Ile-de-France la Smart City par excellence, en s’inspirant des meilleures pratiques inter- nationales mises en évidence dans une étude menée avec PwC. Parmi les propositions-clés : définir une stratégie concertée à long terme, identifier des thèmes fédérateurs dont la création sous toutes ses formes, l’« hospitality », les transports et services urbains, et profiter de l’oppor- tunité du Grand Paris pour doter notre métropole des meilleures technologies et infrastructures. 5. Valoriser Paris-Saclay (2005-2012) a. Une ambition ancienne Territoire clé dans la promotion de l’innovation, Paris Saclay constitue depuis plus de 10 ans l’ambition majeure de Paris- Ile de France Capitale Economique, qui s’attache à en assurer la promotion en France comme à l’international et se réjouit de voir ses propositions sur le sujet régulièrement suivies. Depuis, Paris-Saclay est l’un des projets phares du Grand Paris et le groupe de travail mis en place en 2012 sous la présidence d’Augustin de Romanet, ancien Directeur Général de la Caisse des Dépôts, s’inscrit dans cette lancée. Nos efforts ont été récompensés puisque le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault a choisi de venir à notre VIIe Forum sur la Recherche et l’Innovation, accom- pagné de Cécile Duflot, Ministre de l’Egalité des Territoires et du Logement, Geneviève Fioraso, Ministre de l’Ensei- gnement Supérieur et de la Recherche et François Lamy, Ministre de la Ville, pour affirmer son engagement personnel et celui de son gouvernement pour l’accéléra- tion du développement du cluster de Paris-Saclay. b. Fédérer l’offre de formation pour la rendre plus visible à l’international (2005-2011) Dans le but d’impulser des coopérations en vue d’un branding commun, Paris-Ile de France Capitale Economique met en place en 2005 le cours pilote « Innovation in science and engineering » avec Altran, créateur de ce cours à Harvard. Il est destiné à 40 élèves de Supélec, HEC, Institut d’Optique, Université Paris-Sud, Polytechnique, ENS Cachan, INSTN et CEA. Depuis 2010, cette initiative débouche sur un pôle structuré : PEEPS, dont le but est, comme le cours, de sensibiliser et de former les élèves des grandes écoles du Plateau à la création d’entreprises. 6. L’e-santé, vivier de croissance et d’attractivité pour Paris Ile-de-France (2013) Face à la concurrence des métropoles mondiales dans le domaine de l’e-santé, il paraît nécessaire que l’Ile-de- France ne soit pas seulement un lieu où se développe un tissu industriel de pointe mais aussi un territoire où les meilleures solutions puissent être testées et déployées. Il s’agit de faire émerger une « smart city » où la dimension « e-santé » change significativement la qualité de vie et contribue à l’attractivité du territoire. Un groupe de travail présidé par René Ricol, ancien Commissaire général à l’Investissement et Président de Ricol Lasteyrie, une étude menée avec PwC, ainsi que le VIIIe Forum sur l’Innovation et la Recherche sont consacrés à ces enjeux.
  • 6. 6 La France et en particulier sa Région Capitale, sont des centres d’excellence en matière de santé. Leur savoir- faire en la matière se caractérise par des infrastructures, une recherche et une capacité d’innovation remar- quables, ainsi qu’une incontestable reconnaissance internationale. Le secteur de la santé connaît cependant des bouleversements majeurs et mondiaux, propices à l’émergence de l’e-santé. Une nouvelle filière est aujourd’hui en train de se constituer. Elle représente un marché d’avenir et un vecteur d’attractivité et de crois- sance économique. Paris Ile-de-France a vocation à développer des produits, services et savoir-faire qui contribueraient à l’attracti- vité de son territoire ainsi qu’à la compétitivité de son économie, priorité nationale affirmée. Pourtant, l’ouverture aux capitaux étrangers et à la concurrence internationale est limitée dans le secteur traditionnel de la santé. La donne pourrait être en revanche très différente dans l’une de ses déclinaisons émergentes: l’e-santé, ou télésanté. Intrinsèquement propice à l’innovation, cette dernière est en effet en plein développement et semble d’ores et déjà se présenter comme le visage de la santé de demain. De nombreux territoires ont bien pris en compte les enjeux associés au développement de l’e-santé. Un territoire doté d’un écosystème d’e-santé dynamique offre à la population une meilleure qualité de vie grâce à des services innovants. C’est aussi un territoire propice à l’innovation grâce aux chercheurs ou aux industriels qu’il concentre. Cette étude donne un éclairage sur des projets d’e-santé menés dans 10 pays : Inde, États-Unis, Danemark, Japon, Espagne, Canada, Grande-Bretagne, Arabie Saoudite, Singapour et Israël. L’analyse de ces retours d’expérience permet d’identifier les principaux compo- sants du succès du développement de l’e-santé sur un territoire. Pourquoi cette étude ? INTRODUCTION ET MÉTHODE
  • 7. 7 Qu’est-ce que l’e-santé ? Pour l’OMS, l’e-santé se définit comme « les services du numérique au service du bien-être de la personne ». Elle se définit également comme « l’utilisation des outils de production, de transmission, de gestion et de partage d’informations numérisées au bénéfice des pratiques tant médicales que médico-sociales »1 . Elle ne se résume pas à la télémédecine et ne doit pas être assimilée au vaste ensemble des « TIC santé ». En France, suite au décret du 19 octobre 2010, seule la télémédecine fait l’objet d’une définition dans le Code de la Santé Publique (art. R6316-1) : « forme de pratique médicale à distance utilisant les technologies de l’information et de la communication ». L’acte de télémédecine est donc reconnu comme un acte médical à part entière, et se voit imposer les mêmes conditions de qualité, de déontologie et de confidentialité que tout autre acte médical. Ce même article définit quatre types d’actes de télémédecine : La téléconsultation qui offre à un professionnel médical la possibilité de réaliser une consultation à distance. Exemple : consultation à distance d’une personne âgée en EHPAD par le gériatre d’un hôpital. La téléexpertise qui permet à un professionnel médical de solliciter à distance l’avis d’un ou de plusieurs professionnels médicaux en raison de leurs formations ou de leurs compétences particulières. Exemple : demande d’un avis neurochirurgical d’un urgentiste à un neurologue, par vidéoconférence, pour prendre en charge un patient souffrant d’un AVC. La télésurveillance médicale, acte par lequel un professionnel médical interprète à distance les données nécessaires au suivi médical d’un patient. Exemple : suivi de femmes enceintes à distance grâce à des solutions de télémonitoring qui envoie à un établissement de santé les constantes de la patiente qui reste à son domicile. La téléassistance médicale permet à un professionnel médical d’assister à distance un autre professionnel de santé au cours de la réalisation d’un acte. Exemple : utilisation de vidéoconférence pour qu’un spécialiste assiste un collègue lors d’une intervention chirurgicale. « TIC santé » Elles englobent l’ensemble des applications numériques au service de l’offre de soins. Cette dynamique d’informatisation du système de santé concerne notamment les systèmes d’infor- mation hospitaliers et les logiciels de gestion de cabinet. Télésanté ou e-santé « La télésanté est l’utilisation des outils de produc- tion, de transmission, de gestion et de partage d’informations numérisées au bénéfice des pratiques tant médicales que médico-sociales. » Au delà des actes de télémédecine, la télésanté inclut les pratiques médico-sociales suivantes : la téléinformation, le télémajordome, la téléformation, la téléprescription, le télémonitoring… Télémédecine La télémédecine est une « pratique médicale à distance utilisant les technologies de l’information et de la communication (TIC) ». Elle se limite aux seules actions cliniques et curatives de la médecine, par exemple la transmission d’informations médicales en vue d’obtenir à distance un diagnostic, un avis spécialisé, une surveillance continue d’un malade, ou une décision thérapeutique. 1 Source : La Télésanté : Un atout au service de notre bien être , Rapport Lasbordes, 2009 TIC santé Télésanté ou e-santé Télémédecine
  • 8. 8 Un contexte favorable à l’émergence de l’e-santé comme facteur majeur d’attractivité La santé, un secteur en profonde mutation Depuis plusieurs années, les pays développés connaissent des mutations sociétales et économiques qui mettent leurs systèmes de soins sous contrainte et face auxquelles l’e-santé apparaît comme une solution pertinente : • Vieillissement : Selon l’OMS, la population mondiale âgée de 60 ans et plus a doublé depuis 1980 et devrait atteindre deux milliards d’ici 2050. Ce phénomène génère de nouvelles problématiques en termes de parcours de soins ou de gestion de la dépendance et conduit à une augmentation de la demande de soins. • Maladies chroniques : Les maladies chroniques (cardiopathies, cancer, diabète...) se développent et sont la première cause de mortalité dans le monde. Selon la Fédération Internationale du Diabète, le nombre de personnes atteintes de diabète devrait atteindre 552 millions d’ici à 2030. Cette tendance va aboutir à une demande de soins croissante et à une hausse des dépenses de santé. • Nouvelles attentes : Les citoyens ont de plus en plus accès à l’information médicale via notamment la consultation de sites internet, et souhaitent être impli- qués activement dans la gestion de leur propre santé. • Évolution de la médecine : La science médicale connaît des évolutions majeures avec l’émergence de la médecine personnalisée et un mouvement d’hyper- spécialisation qui rend plus complexes les parcours de soins. • Contraintes financières : L’augmentation de la demande de soins conjuguée à un contexte écono- mique mondial tendu créent des tensions sur la soutenabilité financière des régimes de protection sociale publiques dans de nombreux pays. Une dynamique favorable à l’émergence et au déploiement de la « santé connectée » Maturité technologique • Développement de la téléphonie mobile • Web services, cloud computing, virtualisation des serveurs Impulsion politique • Plan d’action pour le développement de l’e-santé sur la période 2012 - 2020 de la Commission Européenne • Recommandations de l’OMS, et création en 2005 du Global Observatory for eHealth Régulation • Référentiels et normes techniques • Encadrement juridique
  • 9. 9 Quels bénéfices attendre du développement de l’e-santé ? L’optimisation du système de soins L’e-santé représente une réponse concrète et efficace aux enjeux auxquels est confronté le système de santé : Patients • Qualité : prise en charge plus fiable et plus coordonnée, réduction du nombre d’examens subis, limitation des recours injustifiés aux urgences, maintien à domicile facilité (maladies chroniques ou de dépendance) • Accessibilité : meilleur accès aux soins dans les zones de faible densité médicale • Proximité : amélioration de la relation médecin-malade Professionnels et Établissements de santé • Efficience : meilleure utilisation du temps purement médical, outils d’aide à la décision et au diagnostic • Qualité : accès à des connaissances médicales validées, possibilité de travail en équipe et en réseau, ressources de formation des personnels de santé • Décloisonnement entre la médecine de ville, l’hôpital et le secteur médico-social dans une logique de parcours de soins Acteurs institutionnels et financeurs publics • Efficience : utilisation mieux maîtrisée de la ressource médicale, régulation médico-économique plus fine, possibilité de réallocation plus efficiente des dépenses de santé voire d’économies substantielles • Qualité : renforcement du dispositif de veille sanitaire, amélioration de la prévention (« silver economie 1  ») Un marché prometteur À l’échelle mondiale, le marché potentiel de l’e-santé représenterait entre 250 et 500 milliards de dollars par an 2 (entre 200 et 300 millions d’euros par an en France 3 ). Le chiffre d’affaires du marché de la télémédecine s’élevait à 11,6 milliards en 2011, avec une prévision d’expansion à 27 milliards de dollars pour 2016 selon une étude de la Commission Européenne parue en juillet 2013. Industriels du secteur de la santé (fabricants de matériels et de dispositifs médicaux, groupes pharmaceutiques…) • Possibilité d’acquérir des avantages concurrentiels décisifs par une entrée précoce sur le marché • Le portage public de la plupart des projets de télésanté (en France notamment) est un gage de confiance pour les partenaires industriels • Possibilité d’un remboursement futur par la Sécurité Sociale, qui rendrait solvable la demande Industriels du secteur des TIC (fabricants et opérateurs du secteur des télécoms) • Un marché potentiel significatif : l’informatisation globale du système de soins en France est évaluée entre 2,2 et 3 milliards d’euros par an 3 • Possibilité d’appliquer au secteur de la santé des solu- tions techniques existantes • Opportunité de création de start-ups Secteur assurantiel • Nouveaux produits et nouvelles prestations assurantielles • Marché d’autant plus important que la télésanté ne fait pas (encore) l’objet d’une prise en charge par la Sécurité Sociale • Clientèle-cible particulièrement solvable de la « silver economie » 1 La construction d’un modèle économique performant L’e-santé, outre qu’elle constitue vraisemblablement l’avenir de systèmes de santé en quête de pérennité, représente donc la possibilité de traduire l’image positive dont disposerait un système de santé et ses savoir-faire en un avantage économique pour son territoire, tant en termes de création de valeur que d’emplois. Cela semble pouvoir être particulièrement le cas de Paris Ile-de-France, qui a vu émerger ces dernières années des expérimentations prometteuses sinon réussies dans le domaine de l’e-santé. L’enjeu est désormais le passage d’une e-santé encore largement expérimentale et ponctuelle, à une e-santé généralisée sur le territoire, via des projets de plus grande ampleur construits sur des modèles économiques pérennes. 1 - « Silver economie » : ensemble des prestations et entreprises agissant pour ou avec les personnes âgées 2 - Selon Stéphane Nègre, Président d’Intel France 3 - OPIIEC, Etude sur les technologies de l’information au service des nouvelles organisations de soins
  • 10. 10 La méthodologie retenue La série de monographies qui suit a vocation à apporter un éclairage sur des projets majeurs menés dans le monde en matière d’e-santé. Ces études de cas ont été réalisées avec le soutien du réseau international de PwC, en s’appuyant sur une revue de la littérature internationale existante, et des entretiens auprès d’experts du secteur. L’analyse de ces expériences contribue à identifier les principaux facteurs de succès des stratégies de dévelop- pement de l’e-santé : • de déployer des projets d’e-santé sur un territoire, • d’attirer et d’impliquer les talents et les investisseurs dans cette filière. Les monographies touchent un panel de pays diversifié, tant en termes de dépenses de santé par rapport au PIB, que d’espérance de vie ou d’équipement mobile/internet. Pays Population (millions d’habitants) 2011 PIB/hab (en 2012, en $ courants) Part des dépenses de santé dans le PIB (2011, en %) Espérance de vie (2012) Taux d’équipement en téléphone mobile (en %, en 2012) Taux de pénétration d’internet (en %, en 2012) France 63,3 (métropolitaine) 39 772 11,6 81,46 98 83 Danemark 5,6 56 210 11,2 78,78 118 93 Inde 1 241,3 1 489 3,9 67,14 69 12,6 Espagne 46,2 29 195 9,4 81,27 108 72 États-Unis 311,7 49 965 17,9 78,49 98 81 Canada 34,5 52 219 11,2 81,48 76 86,8 Japon 128,1 46 720 9,3 83,91 109 79,1 Israël 7,9 31 281 7,7 81,07 120 73,4 Arabie Saoudite 27,9 20 778 3,7 74,35 185 54 Singapour 5,2 51 709 4,6 83,75 153 74,2 Grande-Bretagne 62,7 38 514 9,3 80,17 130,8 87
  • 11. 11 une source d’inspiration pour Paris Ile-de-France L’e-santé : revue de projets internationaux
  • 12. 12 DANEMARK Un déploiement avancé et réussi de l’e-santé à l’échelle nationale Grâce à des investissements précoces dans les infrastructures techniques, le Danemark est devenu un territoire particulièrement propice au déploiement de solutions d’e-santé. La mobilisation conjointe des acteurs publics et des industriels permet au pays de s’imposer comme le leader européen de la télésanté. •5,6 millions d’habitants (2013) •100 % des institutions médicales 80 % de la population et 98 % des généralistes disposent d’un accès à internet Le Danemark, pays leader en e-santé Le Danemark a très largement adopté la dématérialisa- tion du suivi médical et a su utiliser très tôt, dès le début des années 90, les technologies de l’information dans le secteur de la santé. Aujourd’hui, la quasi-totalité des généralistes et près de la moitié des hôpitaux utilisent un dossier médical électronique. Cette réussite repose sur des investissements publics importants dans les infrastructures techniques, notam- ment dans la connectivité à haut débit (qui est l’une des plus élevées d’Europe) et dans une structure de données de santé interopérable au niveau national. Promue par la puissance publique, cette dernière a bénéficié d’une large adhésion des professionnels de santé. Le gouvernement favorise également l’émergence et le déploiement de projets innovants par l’intermédiaire de MedCom, organisme financé par le Ministère de la Santé et regroupant les acteurs de la santé (autorités publiques, organisations et associations de professionnels, établis- sements privés du secteur de la santé). Chargé de la mise en place des infrastructures de communication dans le secteur de la santé, MedCom soutient l’ensemble des projets d’e-santé, nationaux ou locaux, depuis 1994. Autre facteur de réussite du modèle danois d’e-santé, une réflexion précoce sur les modalités de financement de la télémédecine a permis d’aboutir à la prise en charge des actes de télémédecine dans les modes de tarification et de remboursement des actes médicaux, avec l’introduction de Diagnosis Related Groups (unités de tarification) pour les actes de télémédecine.
  • 13. 13 Enfin, un territoire peu vaste et peu peuplé ainsi qu’un système de santé centralisé permettent un déploiement plus efficace des solutions d’e-santé. L’Hôpital universitaire d’Odense, un rôle déterminant a. Un établissement de référence qui centralise les initiatives de télémédecine MedCom travaille en étroite collaboration avec l’Hôpital d’Odense, situé dans le sud du Danemark. Cet établis- sement de santé de référence couvre près de 10% du système de soins de santé danois. Disposant d’un département dédié depuis les années 1990, il joue un rôle moteur dans le déploiement de solutions de télémédecine à l’échelle nationale. Son action a en effet permis de fédérer les initiatives éparses qui existaient dans le sud du Danemark et de passer à une étape de déploiement de plus grande ampleur. Il a ainsi favorisé l’émergence de partenariats entre industriels, professionnels de santé et instituts de recherche, qui ont créé autour de lui un « cluster de télémédecine ». b. Un partenaire de qualité pour les industriels L’Hôpital d’Odense conduit également des projets en partenariat avec des industriels. C’est le cas de la mallette de télésurveillance à domicile destinée aux patients atteints de maladie pulmonaire. Elle permet la réduction de la durée d’hospitalisation des patients, qui sont suivis à leur domicile par le personnel médical grâce à un système de visioconférence et un bouton d’appel d’urgence, et peut être connectée à plusieurs appareils de mesure des paramètres cardiaques et respiratoires. Ce projet est né de la rencontre entre les médecins de l’Hôpital d’Odense et un fabricant de dispositifs médicaux danois, Medisat. Les premiers ont apporté leur expertise de la conduite de projet et ont permis à celui-ci d’obtenir un soutien financier européen, le deuxième a choisi de prendre en charge une partie de son financement. Le fabricant a en effet investi dans ce premier projet et a en retour acquis une expérience qui lui permet aujourd’hui de commercialiser cette solution en Angleterre et en Suède. Cette coopération entre les institutions publiques et un industriel s’est révélée essentielle pour l’élabora- tion d’un modèle économique pérenne et donc pour le déploiement de la solution à grande échelle. Les deux partenaires ont conclu un contrat de location des mallettes qui permet à l’hôpital de bénéficier des évolu- tions techniques pouvant être réalisées sur le matériel. Si l’expérimentation a débuté en 2006, la mallette est désormais pleinement intégrée aux modes de prise en charge standards (1 200 patients ont déjà été traités par ce protocole). LES FACTEURS CLÉS DE SUCCÈS Une mise en œuvre précoce de dispositifs d’e-santé suscitant une large adhésion de professionnels de santé et de patients habitués à l’usage des TIC Des investissements publics dans les infrastructures techniques et un soutien public affirmé (MedCom) aux projets innovants La création de modes de rémunération et de tarification des actes de télémédecine adaptés L’existence de normes encadrant la télémédecine et la forte réactivité de MedCom pour les faire évoluer La structuration des initiatives d’e-santé par des grands établissements de soins pouvant initier des partenariats avec des industriels Les chiffres clés 5 millionsde messages, dont 80 % des ordonnances médicales, sont échangés entre professionnels de santé chaque mois sur le réseau d’échange de données informatisées de MedCom 100 %des pharmacies, 92 % des médecins généralistes et 48 % des spécialistes utilisent le dossier médical électronique 1 200patients traités par la mallette de télésurveillance en pneumologie depuis 2006 Le MedCom estime que l’utilisation du réseau de communication de télésanté au niveau national a permis un gain de 50 minutes par jour et par médecin, une diminution de 66 % des appels téléphoniques de patients et 2,3 $ d’économie par transaction, soit 60 millionsd’euros par an
  • 14. 14 INDE La mobile health, un moyen de généraliser l’accès aux soins L’Inde présente la caractéristique de proposer de nombreux services d’e-santé destinés directement au patient lui-même, et non uniquement aux professionnels de santé. Nouvelles technologies et ressources médicales sont mises à profit pour pallier les défaillances d’un système de santé qui ne permet pas à l’heure actuelle un accès aux soins pour toute la population. •1,2 milliard d’habitants en 2012 •70 % de la population en zone rurale •Prise en charge de 70 à 80 % des actes de soins par le secteur privé •1 médecin, 0,8 infirmier, 1 lit en moyenne pour 1 000 personnes •Près d’un milliard d’utilisateurs de téléphonie mobile Un terrain particulièrement favorable à l’innovation en matière d’e-santé Alors que le pays dispose de compétences médicales de pointe, acquises au sein d’universités de médecine parmi les plus performantes au monde ou à l’étranger (en particulier aux États-Unis ou au Royaume-Uni), il peine à convaincre ses professionnels de santé d’exercer dans le pays, et a fortiori en zone rurale, plutôt qu’à l’étranger. Le manque de professionnels de santé et leur mauvaise répartition sur le territoire limite donc l’accès aux soins pour la majeure partie d’une population qui ne cesse de croître, notamment les plus pauvres. Par ailleurs, l’Inde voit son mode de vie évoluer et les pathologies chroniques se développer. La croissance de la demande de soins est donc rapide, en particulier au sein des classes moyennes urbaines. Dans ce contexte, l’e-santé constitue une opportunité que les Indiens saisissent d’autant plus volontiers que le développement et l’adoption des nouvelles technologies sont très rapides. La télésanté permet en effet de pallier le manque et la mauvaise répartition des professionnels de santé auprès des populations les plus démunies, et d’offrir des services de pointe à la demande solvable que représentent les populations urbaines aisées. La téléphonie mobile, vecteur majeur de déploiement de l’e-santé (mobile health) Ce moyen de communication au taux de pénétration très élevé est notamment utilisé par les compagnies pharma- ceutiques pour créer de la proximité avec les professionnels de santé et fournir de l’information sur les produits d’une manière proactive. La non-observance des prescriptions, facteur de surcoût pour un système de santé, est ainsi combattue via des systèmes de SMS envoyés automatiquement et directement aux patients afin de leur rappeler de suivre leur traitement. La téléphonie mobile permet également de lutter contre le fléau de la contrefaçon de médicaments. La collaboration d’opérateurs de téléphonie mobile et de fournisseurs de services pharmaceutiques a abouti à une solution permet- tant aux patients d’envoyer par SMS l’identifiant unique
  • 15. 15 Le portail web de MediAngels propose l’offre la plus complète d’e-santé parmi les solutions étudiées : consultation par e-mail : question simple, sans soumission de dossier ou suivi médical, e-consultation : consultation détaillée, par e-mail, basée sur la fourniture de documents médicaux du patient, réalisée par le médecin de son choix (au sein du panel de spécialistes proposé par MediAngels), consultation vidéo : consultation via webcam, avec le généraliste/spécialiste de son choix, sur rendez-vous, réalisation de tests sanguins : collecte des échantillons à domicile, réalisation des tests demandés et envoi des résultats, check-up annuel : réalisation d’une batterie complète de tests sanguins (lipides, fer, marqueurs hépatiques et de la thyroïde…) suivie d’un entretien de bilan avec un médecin. FOCUS porté par une boîte de médicament et de savoir en quelques secondes si le produit en question est authentique. Le diagnostic à distance,un marché prometteur Afin de répondre aux difficultés de la population à accéder à du personnel médical qualifié, plusieurs start- ups proposent des services d’e-santé. MediAngels et Healthcare Magic sont deux exemples de ces sociétés qui proposent des services articulés autour de la mise en relation des patients et des médecins généralistes ou spécialistes. Financés par les utilisateurs via des systèmes de paiement à l’acte, les services proposés par ces sociétés vont de la possibilité de poser une question d’ordre médical à un généraliste ou à un spécialiste à la consultation par webcam interposée en passant par la soumission d’un dossier médical complet (y compris radios, scans, résultats d’analyses déjà réalisées…) pour avis médical. En proposant des tarifs modestes et des prestations de qualité, ces sociétés s’adressent non seulement à la population indienne mais également à l’ensemble de la diaspora indienne (dans les pays développés comme dans les pays en voie de développement tels que ceux de l’Afrique orientale), voire plus largement à l’ensemble des populations du monde peu ou mal couvertes par leurs systèmes de santé nationaux. Autant d’atouts structurels qui permettent d’assurer la viabilité des modèles économiques mis en place. LES FACTEURS CLÉS DE SUCCÈS Une offre privée basée sur des services abordables financièrement, et adaptée aux usages et aux besoins de la population La disponibilité d’une main d’œuvre médicale bien formée et bon marché Des partenariats entre prestataires de soins privés, opérateurs de téléphonie mobile et compagnies d’assurance qui permettent la création d’une offre structurée Un marché potentiel de plusieurs millions de personnes, décuplé par une diaspora indienne très importante et d’autres marchés aux caractéristiques proches (anglophones surtout) Le groupe Apollo Hospitals, l’un des principaux prestataires privés de soins en Inde, s’est lancé dans la télésanté avec des centres de contact téléphonique animés qui dispensent des conseils et informations aux patients par du personnel médical. Ce service, proposé en partenariat avec des leaders du marché des télécommunications, a permis de gérer près de 700 000 appels depuis sa création et a atteint près de 70 millions de personnes. Apollo souhaite étendre ses services de télésanté avec l’expérimentation d’analyses médicales à distance, par smartphone. Le programme SUGAR a ainsi été mis en place à destination des patients diabétiques. Ces derniers peuvent envoyer les résultats de leur analyse glycémique à leur médecin par SMS ou via une application mobile. Ils reçoivent en retour un SMS qui leur explique les résultats et leur indique la démarche à suivre. À terme,Apollo souhaite mettre en place un réseau plus intégré entre prestataires de soins,clients et opérateurs de téléphonie mobile.
  • 16. 16 ESPAGNE L’e-prescription, une réponse ambitieuse aux contraintes budgétaires La crise économique et l’augmentation des maladies chroniques obligent les pouvoirs publics espagnols à revoir leur système de santé afin de mieux gérer leurs dépenses. Dans ce contexte, l’e-santé s’impose comme une réponse des plus pertinentes, comme l’Andalousie l’a démontré. • 1 500 centres de santé, 32 sites hospitaliers et 102 000 professionnels de santé utilisent la plateforme d’e-santé de l’Andalousie • 93,5 % de la population d’Andalousie est couverte par le dispositif d’e-prescription • 46 % des prescriptions sont effectuées par e-prescription Des préoccupations budgétaires à l’ambition industrielle L’Espagne a pour ambition de devenir une référence en termes d’innovation en télésanté et en particulier dans la prise en charge des pathologies chroniques, qui représentent une part très significative des dépenses de santé d’une population vieillissante. Elle se focalise actuellement sur la prise en charge des diabétiques, des patients atteints de broncho-pneumopathie chro- nique obstructive, des personnes ayant des affections cardio-vasculaires, ainsi que sur l’ophtalmologie et la dermatologie. Le système de santé en Espagne est régionalisé depuis 2000, l’ensemble des initiatives des communautés auto- nomes étant coordonné par l’Etat. Si le Pays Basque, la Catalogne ou la région de Madrid sont en pointe en télé- médecine, c’est l’Andalousie qui a été la pionnière de la télésanté par une intégration poussée des informations de santé et des services complémentaires, d’e-prescription notamment. Des résultats très positifs : réduction des coûts, efficacité des soins et adhésion générale Le système mis en place en Andalousie s’est révélé béné- fique tant pour les patients que pour les médecins, suscitant l’adhésion générale. Il améliore la qualité des soins en rédui- sant les erreurs de prescription et en simplifiant le parcours des patients par des e-prescriptions de longue durée (un an), ce qui évite aux patients atteints de maladies chro- niques des rendez-vous médicaux répétés pour renouveler leurs traitements. Par ailleurs, ce système informatique améliore l’observance des traitements. Il permet aux pharmaciens de s’assurer qu’un traitement n’a pas déjà été délivré ou qu’au contraire le patient est effectivement venu récupérer son traitement en pharmacie. Cette innovation s’avère particulièrement intéressante dans le suivi des addictions, qui nécessite un respect strict des traitements médicamenteux. Enfin, en réduisant les délivrances à mauvais escient ainsi que des rendez-vous médicaux supplémentaires, l’e-prescription permet de réaliser des économies consi-
  • 17. 17 En Andalousie, l’e-santé au service de la rationalisation du système de santé L’Andalousie, région la plus peuplée d’Espagne, est très en avance en terme de développement de solutions d’e-santé. Seconde région la moins riche d’Espagne, elle a notamment mis en place le projet Diraya, pour mieux gérer ses dépenses de santé. Utilisé par plus de 102 000 professionnels de santé, ce projet est une vraie réussite et de nombreux pays européens s’en inspirent. Mis en place en 2000, Diraya (« connaissance » en arabe) est un système informatique reposant sur un dossier médical personnalisé qui répertorie les données administratives et de santé du patient et les rend disponible à l’endroit et au moment nécessaires. Diraya offre une série de services complémentaires aux patients, aux médecins, ainsi qu’aux autres professionnels de santé, tels qu’un système de prise de rendez-vous centralisé et numérisé, un système d’orientation des patients dans le système de santé, ou encore les e-prescriptions. L’une des plus remarquables applications de Diraya, « Receta XXI » (« prescription du 21e siècle »), permet aux médecins de réaliser des e-prescriptions en envoyant directement aux pharmaciens, via une plateforme d’échange, leur ordonnance pour un patient. Le patient n’a dès lors plus qu’à se rendre chez le pharmacien, muni de sa carte personnelle de santé, pour récupérer ses médicaments. FOCUS dérables. Ainsi, il a été remarqué une réduction de 15 % des visites auprès des médecins généralistes et donc une réduction des coûts de transport de patients. Dans le même temps, l’informatisation des prescriptions a permis de développer le recours aux médicaments génériques, permettant une économie de 253,3 millions d’euros entre 2001 et 2008. La rationalisation du système de santé andalou et l’efficience accrue qui en résulte constituent une source d’inspiration pour d’autres régions espagnoles en période de tensions des finances publiques. LES FACTEURS CLÉS DE SUCCÈS Une forte nécessité d’assurer la pérennité économique du système de santé régional Une participation et une adhésion fortes des patients aux services d’e-santé, qui améliorent considérablement leur qualité de vie Une intégration réussie de services complémentaires au dossier médical électronique dans des parcours de prise en charge simplifiés Un succès favorisé par l’implication et la collaboration des organisations professionnelles représentant les médecins libéraux et les pharmaciens Les chiffres clés Réduction de plus de 15 %des visites chez le médecin généraliste Une économie de 253,3 millionsd’euros grâce à l’e-prescription de médicaments génériques entre 2001 et 2008
  • 18. 18 ÉTATS-UNIS L’e-santé, résultat de l’incitation à l’efficacité et à la qualité des soins Le développement de l’e-santé aux États-Unis est essentiellement porté par des acteurs privés qui cherchent à améliorer leur offre et à optimiser leurs coûts. Ce sont en particulier des programmes publics en faveur de la qualité des soins, tels que le « Five- Star Quality Rating System for Medicare Advantage Plan » qui incitent ces acteurs privés à rechercher des modes de prise en charge innovants. L’e-santé apparaît alors comme une solution privilégiée. • Au 37e rang mondial des systèmes de santé performants (derrière le Costa Rica) selon l’OMS •16 % du PIB dédié aux dépenses de santé en 2011 aux États-Unis (contre ~11% en France) •53 % des dépenses de santé assumés par les ménages (47% par le secteur public) Un système de santé en pleine réforme Malgré un niveau de dépenses de santé élevé, le système de santé des États-Unis est jugé peu performant. Sa réforme est affichée comme l’une des grandes priorités des deux mandats de Barack Obama. L’emblématique « Obamacare », avec le « Patient Protection and Affordable Care Act » de 2010, vise à étendre l’accès à une couverture santé et à promouvoir une réorganisation du système de soins pour générer une meilleure qualité des soins et une réduction des coûts des services médicaux. Cela suppose une implica- tion forte des acteurs privés (compagnies d’assurance, réseaux de soins privés), dont le poids dans le système de santé américain est prédominant. Cette impulsion politique est particulièrement stimulante pour le développement de l’e-santé, les acteurs privés cherchant ainsi à capter les allocataires de plus en plus nombreux des aides publiques. Le plan « Five-Star quality rating » : incitation à investir pour la qualité des soins et révélateur de l’attractivité de l’e-santé Le « Five-Star Quality Rating System for Medicare Advantage Plan » a été lancé par Medicare, système d’assurance santé public destiné aux personnes âgées et handicapées. Il vise à améliorer la qualité des « Medicare Advantage Plans », plans d’assurance santé proposés par des réseaux coordonnés de soins résultant du partenariat entre des compagnies d’assurance privées et des fournis- seurs de services médicaux accrédités par Medicare.   Ces plans de santé font l’objet d’une notation rendue publique et largement communiquée afin de guider les allocataires de Medicare dans le choix d’un plan d’assurance santé. Ces notes déterminent également le versement de bonus financiers du Medicare aux compagnies d’assurance pour chaque plan souscrit. Ce programme représente donc pour les compagnies d’assurance des enjeux financiers et de réputation importants, et les incite à améliorer la qualité de leurs
  • 19. 19 Les initiatives suivantes ont été prises par des établissements de soins accrédités par Medicare pour améliorer la notation des plans de santé (en améliorant les indicateurs relatifs au taux de réadmission dans un délai de 30 jours après une sortie d’hospitalisation) : Au « Fuqua Heart Center of Atlanta » du « Piedmont Hospital », les patients ayant subi une attaque cardiaque se voient proposer de pouvoir contrôler leur état de santé eux-mêmes, depuis leur domicile, à leur sortie de l’hôpital en envoyant aux équipes médicales leurs constantes via un écran tactile. Les infirmières du centre de soins surveillent ces données et relancent les patients lorsqu’ils oublient de transmettre leurs analyses. Ce recours à une solution d’e-santé a permis de réduire le taux de réadmission des patients de 75%. Le même type de solution a été mis en place par « St. Vincent Health » (Ascension Health) pour les patients atteints d’insuffisance cardiaque congestive ou d’une maladie pulmonaire obstructive chronique. En plus du système de transmission des constantes médicales, une infirmière contacte 6 fois le patient dans les 30 jours après sa sortie d’hospitalisation, par visioconférence. Le résultat est significatif : en moins de deux ans, le taux de réadmission des patients a baissé de 75%. FOCUS prestations. Le principal levier d’amélioration de la qualité des soins s’est révélé être l’e-santé, envers laquelle l’attrait et la confiance des acteurs de santé privés n’ont fait que croître.   L’incitation financière créée par le « Five-Star Quality Rating System for Medicare Advantage Plan » s’avère majeure pour franchir le pas d’un déploiement à grande échelle de ces nouvelles pratiques. Un effet d’entraînement industriel largement bénéfique En aidant les acteurs de santé à financer leurs projets, ce type d’initiatives en e-santé favorise également le développement de l’offre industrielle et l’innovation. Les éditeurs, les fabricants de dispositifs médicaux, les opérateurs de télécommunications… sont incités à déve- lopper de nouveaux produits, capables de répondre aux attentes et aux besoins des acteurs de santé en matière de qualité des soins et d’optimisation des coûts. C’est ainsi une filière industrielle entière qui se trouve stimulée par le déploiement de l’e-santé. LES FACTEURS CLÉS DE SUCCÈS Une volonté politique affirmée Un recours à des solutions industrielles existantes et éprouvées Une évaluation précise des avantages médico-économiques Une gouvernance impliquant des représentants des professionnels de santé à tous les stades des projets, de leur conception à leur déploiement Une attention forte portée sur les actions d’accompagnement du changement auprès des professionnels de santé Les chiffres clés En 2012, 127plans d’assurance santé ont obtenu 4 ou 5 étoiles soit 20% de plus qu’en 2011 selon le U.S. Health and Human Services (HHS) Department En 2012, 3,1 milliardsde dollars ont été versés à titre de bonus dans le cadre du programme Réduction du taux de réadmission des patients de en quelques mois 75 %
  • 20. 20 CANADA Le dossier électronique de santé : des bénéfices précisément évalués Le partage d’information entre les professionnels de santé et entre les structures de soins est la pierre angulaire du déploiement de l’e-santé au Canada. Celui-ci suit une logique régionale : chaque province se dote d’infrastructures selon ses besoins avec le soutien d’Inforoute, organisme indépendant, garant de la cohérence des projets au niveau national. •35 millions d’habitants en 2011 • 2e plus grand pays au monde et une densité de 3 habitants/km² •Plus de 5 710 sites de télésanté dans tout le pays en 2010 Le déploiement du dossier médical électronique (DME), composante fondamentale de l’e-santé Le dossier médical électronique vise à rendre accessibles aux professionnels de santé les antécédents médicaux d’une personne de façon sécurisée. Il contient de l’infor- mation provenant de différentes sources : établissements de santé, cabinets de médecins, pharmacies ou encore laboratoires. Le dossier de santé électronique participe ainsi à l’amélioration de la qualité des soins. Les provinces canadiennes se dotent progressivement des infrastructures permettant le déploiement de dossiers de santé électroniques. Inforoute Santé, organisme public indépendant, intervient pour garantir l’interopérabilité des infrastructures régionales. Financeur majeur des projets provinciaux, Inforoute est un coordinateur qui participe à identifier et à partager les bonnes pratiques. Un pré-requis : susciter l’adhésion des professionnels de santé    Si le degré d’adoption des dossiers médicaux électro- niques par les médecins a plus que doublé au Canada depuis 2006, il varie fortement selon les provinces (de 26 % de médecins utilisateurs au Nouveau-Brunswick à 74 % en Alberta), du fait de différences culturelles ou politiques. Au-delà des enjeux technologiques et d’infrastructures, la réussite du déploiement du dossier de santé électronique nécessite l’intégration des technologies de l’information dans les pratiques médicales, d’où la nécessité d’une adhésion active des professionnels de santé. Pour gagner cette adhésion, les projets provinciaux canadiens associent étroitement les professionnels de santé, les accompagnent, et déploient des stratégies de conduite du changement adaptées (incitation à l’adoption du DME, information sur les bénéfices de l’informatisation du système de santé…). Une évaluation médico-économique qui démontre la valeur ajoutée des dossiers électroniques Inforoute Santé veille à mesurer l’impact de ce déploie- ment sur la qualité des soins mais également d’un point de vue économique. Selon son étude Les nouveaux avantages provenant de l’utilisation du dossier médical électronique dans les cabinets de médecins (2013),
  • 21. 21 Plateformes de données et dossiers de santé électroniques en Alberta et en Ontario En Alberta, une plateforme reliant les bases de données de santé existantes est développée pour assurer le partage des données de santé via le dossier de santé électronique. Cette plateforme, reposant sur la solution HealthVault de Microsoft, contiendra pour chaque patient des données démographiques, ses données de laboratoire et d’imagerie ainsi que les données relatives à ses prescriptions médicales. Le portail Alberta Netcare permet aux patients et aux médecins d’accéder aux données. En Ontario, le développement d’un dossier de santé électronique est porté par CyberSanté Ontario, organisme autonome du Ministère de la Santé financé par Inforoute. Le projet vise à relier les technologies informatiques existantes pour permettre aux systèmes de communiquer entre eux en s’appuyant sur la mise en place de centres d’intégration régionaux. FOCUS l’utilisation du dossier médical électronique en médecine de ville a produit des bénéfices évalués à plus de 1,3 Md de dollars depuis 2006. Ces gains proviennent notam- ment de l’optimisation du temps purement médical, de la réduction des examens médicaux redondants, d’une meilleure coordination entre les professionnels de santé ou encore d’une meilleure gestion des maladies chroniques. Les médecins ont un avis positif sur l’apport des systèmes d’information à leur pratique : • 86 % des médecins inscrits au programme de DME de l’Alberta signalent une amélioration de leur capacité à gérer les maladies chroniques de leurs patients, • 63 % des médecins de famille et des spécialistes déclarent une amélioration de la sécurité des patients dans la première année de l’adoption de leur DME en Ontario. L’évaluation médico-économique joue un rôle impor- tant pour maintenir la mobilisation des acteurs autour du projet. Elle valorise les travaux déjà menés et justifie les investissements engagés. Cette démonstration de la valeur ajoutée des dossiers médicaux électroniques plaide également en faveur du déploiement de solutions d’e-santé connexes. LES FACTEURS CLÉS DE SUCCÈS Une attention forte portée sur les actions d’accompagnement du changement auprès des professionnels de santé,suscitant leur adhésion Une gouvernance impliquant des représentants des professionnels de santé à tous les stades des projets, de leur conception à leur déploiement Une volonté politique affirmée et affichée en faveur de l’e-santé Un recours à des solutions industrielles existantes et éprouvées Une évaluation précise des avantages médico-économiques Les chiffres clés Plus de 1,3 milliardde dollars d’économies depuis 2006 du fait de l’utilisation du dossier médical électronique en médecine de ville 86 %des médecins utilisant le DME en Alberta signalent une amélioration de leur capacité à gérer les maladies chroniques de leurs patients 63 %des médecins de l’Ontario déclarent une amélioration de la sécurité des patients dans la première année de l’adoption de leur DME Les programmes d’accompagnement des professionnels de santé En Ontario, pour encourager les médecins à adopter des dossiers médicaux électroniques, CyberSanté a lancé le « Programme d’adoption du DME » en partenariat avec l’Ontario Medical Association. Ce programme permet d’offrir aux médecins un appui tout au long du passage des dossiers papier aux dossiers médicaux électroniques. Outre une subvention, les médecins bénéficient de conseils pour le choix d’une solution et d’un accompagnement à l’usage du DME. Des médecins déjà utilisateurs peuvent venir aider leurs collègues à adapter leurs pratiques et leurs procédures pour tirer pleinement profit des possibilités offertes par les dossiers électroniques (aide à la décision, gestion du cabinet…). En Alberta, le Physician Office System Program (POSP) finance les médecins pour les inciter à adopter les dossiers médicaux électroniques pour leurs patients.
  • 22. 22 JAPON Une stratégie nationale d’e-santé fondée sur la robotique Pour faire face au vieillissement de sa population et à ses conséquences sur le système de santé, le Japon parie sur le développement de « robots-infirmiers ». En soutenant l’investissement des entreprises privées dans ce domaine, les pouvoirs publics tentent de répondre à la pénurie de personnel médical et stimulent une filière de l’économie nationale à haut potentiel. •23 % des Japonais ont plus de 65 ans en 2011 •42 % des Japonais devraient avoir plus de 65 ans en 2060 •1,3 million d’aides-soignants en 2010 pour un besoin réel estimé à 2 millions d’aides-soignants aujourd’hui et à 4 millions d’ici 2015 Le vieillissement de la population : un défi majeur pour le système de santé japonais Le Japon doit faire face à un enjeu démographique majeur avec le vieillissement rapide et avancé de sa population : la proportion de personnes de plus de 65 ans devrait atteindre 42 % en 2060. Ce vieillissement de la population représente un défi pour le système de santé : il va conduire à une augmentation conséquente de la demande de soins tout en créant un déficit de professionnels de santé. Dans ce contexte, le Japon connaît une réelle pénurie de personnel soignant, et cette situation devrait encore s’aggraver dans les années à venir, compte tenu de l’évolution du nombre de personnes âgées dépendantes. Dans les plans nationaux en faveur de la filière robotique, le Ministère de l’Économie, du Commerce et de l’Inter- national (METI) avait défini les recherches en lien avec le vieillissement de la population comme un axe prioritaire de développement. Les robots-infirmiers, une solution pour la prise en charge des personnes âgées Le Japon est un des pays pionniers en matière de solu- tions robotiques, grâce notamment à des plans nationaux volontaristes de développement de cette filière (« Humanoid Robot Project » en 1998 puis « 21st Century Robot Challenge » en 2001). Le développement de robots adaptés aux soins et à l’assistance à la personne s’est imposé comme une des réponses possibles pour faire face à l’augmentation de la demande de soins et à la pénurie de professionnels de santé. Une aide publique pour stimuler le marché des robots-infirmiers Pour franchir une nouvelle étape et déployer à grande échelle des solutions robotiques innovantes, le gouverne- ment japonais souhaite faire chuter leur prix en stimulant l’offre industrielle. Dans cette perspective, un appel à candidature a été lancé au début de l’année 2013 par le METI pour le développement de robots à bas prix,
  • 23. 23 Des solutions robotiques de pointe, représentant un appui à la prise en charge médicale, ont déjà été développées et déployées au Japon : Le RTC, centre de recherche regroupant RIKEN et Tokai Rubber Industries, a développé « RIBA » (Robot for Interactive Body Assistance). Il s’agit d’un robot capable de soulever et de transporter une personne. Un premier prototype avait été présenté en 2009. Depuis cinq ans, ce robot n’a cessé d’être amélioré et il peut à présent soulever des malades pesant 80 kg. Il sera introduit dans des maisons de retraite à partir de 2015. L’Institut National Japonais des Sciences et Techniques Industrielles Avancées a développé depuis 2001 un robot « thérapeutique » destiné aux personnes âgées souffrant de la maladie d’Alzheimer. Le robot, s’apparentant à un jouet, est doté de capteurs qui lui permettent de stimuler les personnes atteintes de maladies neuro- dégénératives. FOCUS capables d’assurer des tâches de soins infirmiers ciblées : • soulever et déplacer des personnes âgées sans déambulateur, • assister des personnes âgées pour marcher même sur des surfaces inclinées, • proposer un système de toilette portatif mobile pour nettoyer les personnes âgées, • surveiller les patients atteints de démence et suscep- tibles de se perdre. Le gouvernement prendra en charge 50 à 60 % des charges de recherche et développement des candidats retenus. En parallèle, le METI a confié à l’Institut national japonais des sciences et techniques industrielles avancées (AIST) l’élaboration des référentiels qui seront nécessaires à la commercialisation de tels robots et la mise en place de protocoles d’évaluation de leurs usages. Dans un second temps, pour favoriser l’adoption de ces solutions dans les établissements de santé et les maisons de retraite, une réflexion sera menée par le gouvernement sur les modalités de prise en charge de ces solutions dans le cadre de la protection sociale. Une ambition forte : faire du Japon le leader interna- tional de la robotique   Le gouvernement japonais considère la robotique non seulement comme une réponse au vieillissement de sa population mais également comme un levier de croissance économique. Le METI estime ainsi que le développement à grande échelle de robots destinés au grand public pourrait générer plus de 3 milliards d’euros de recettes (400 milliards de yens) d’ici 2035. L’appel à candidature pour le développement de « robots- infirmiers » s’inscrit dans une politique plus générale de promotion de la filière robotique, en lien avec la stratégie générale de relance de l’économie japonaise « Rebirth of Japan » lancée en 2011. Ce projet vise donc également à conforter la position de leader mondial des entreprises japonaises dans le domaine de la robotique et donc à stimuler la croissance économique du pays. LES FACTEURS CLÉS DE SUCCÈS Un investissement public dans la RD pour stimuler l’innovation et l’essor d’une offre privée adaptée aux besoins du pays Le développement de partenariats entre les acteurs publics et le secteur industriel Une intégration des innovations par le système de protection sociale Une mutualisation des efforts de RD avec d’autres secteurs faisant appel à la robotique Les chiffres clés Plus de 3 milliardsd’euros de recettes (400 milliards de yens) potentielles d’ici 2035 grâce au développement à grande échelle de robots destinés au grand public
  • 24. 24 ISRAËL Une concentration volontariste des efforts et des compétences Malgré son environnement socio-politique complexe, Israël a su prendre des risques, en particulier dans le domaine de l’innovation, ce qui en fait aujourd’hui un des leaders mondiaux dans le secteur de l’e-santé. Au premier plan de cette réussite, le Technion (Israël Institute of Technology) développe de nombreux partenariats avec des industriels et des centres de RD, afin de promouvoir intensivement sa recherche en e-santé. •Superficie du pays : 20 770 km² •Les dépenses en RD représentaient 4,9 % du PIB en 2008 (contre une moyenne de 2,2 % pour les membres de l’OCDE) Le Technion, une université au centre du développement de l’e-santé Créé il y a 100 ans avec la volonté de former les entre- preneurs du futur, le Technion est aujourd’hui une des universités les plus dynamiques au monde en termes de recherche et d’innovation. Elle regroupe en son sein des départements variés et complémentaires tels que la médecine, l’ingénierie biomédicale ou encore les sciences de l’informatique. Ce regroupement de compétences crée un environnement favorable au déve- loppement de l’e-santé. L’État israélien participe et finance les projets de recherche à hauteur de 20 %. Afin de faciliter les démarches des chercheurs dans leur recherche de finan- cements complémentaires, l’université a mis en place un Pôle de Transfert de Technologies (le T3), spécialisé dans la conception et la mise en œuvre de plans de communication auprès des entreprises. Ce pôle aide les chercheurs dans leurs démarches d’identification, de prise de contact et de conviction de financeurs potentiels. En parallèle, la fondation de la Recherche et du Développement du Technion a pour objectif de parrainer la recherche et d’effectuer des essais industriels. Elle a pour rôle d’identifier toute recherche dotée d’un poten- tiel commercial, d’assurer la protection de leur propriété industrielle et de favoriser leur commercialisation. Le Technion est de plus positionné au centre d’un envi- ronnement constitué d’hôpitaux, d’entreprises innovantes et de centres de RD, qui permet à ses acteurs de mutualiser une partie de leurs efforts de recherche et de capitaliser sur la richesse des profils et des compétences. Recherche universitaire, financements mixtes public/privé et regroupement géographique des talents ont permis à Israël de développer un écosystème foisonnant, stimulant et tourné vers la recherche et le développement, en parti- culier dans le domaine de l’e-santé.
  • 25. 25 Au sein de l’université du Technion, un centre de recherche est consacré à la télémédecine, aux systèmes d’information de santé et à la médecine personnalisée. Il s’agit du Centre Galil financé par la faculté de médecine et par la société israélienne Elron Electronics Industries, spécialisée dans les hautes technologies. L’objectif de ce centre de recherche est d’enrichir et d’améliorer les pratiques cliniques en s’appuyant sur la recherche fondamentale et la recherche appliquée. Les projets portés par le centre ont vocation à réduire l’écart entre les dernières connaissances acquises par la recherche et les pratiques cliniques quotidiennes en développant des outils innovants. Les projets menés par le Centre Galil portent sur les domaines suivants : la bio-informatique (application de techniques informatiques pour la compréhension des données biologiques), la phamacogénétique (étude de l’influence de la génétique  sur la variabilité de la réponse à un traitement médicamenteux) et la médecine personnalisée, les dossiers médicaux électroniques et les systèmes d’aide à la décision, la télémédecine appliquée notamment à la prise en charge du diabète ou en psychiatrie. La présence du centre sur le campus de l’université permet de sensibiliser les futurs médecins au potentiel de l’e-santé. FOCUS Le « Big Data » au service de la recherche médicale et de l’e-santé Aujourd’hui, la recherche médicale nécessite de plus en plus des systèmes d’information puissants, capables de stocker, d’organiser et d’analyser des quantités toujours croissantes de données. Le « Big Data » est donc au cœur des initiatives du Technion en matière de santé. Parmi les projets les plus emblématiques et les plus aboutis, on trouve : • La mise en place, au sein de la faculté de Médecine, d’un système d’étude quantitative des données biologiques grâce à la mise à disposition d’un envi- ronnement informatique et d’une puissance de calcul issus des toutes dernières technologies liées au « Big Data ». Combinant des approches expérimentales et informatiques, ce système est destiné à analyser le système immunitaire dans sa globalité afin de mieux le comprendre, et ainsi, d’être en mesure de développer une médecine personnalisée c’est-à-dire de personna- liser la prise en charge des patients au regard de leurs caractéristiques biologiques individuelles. • La création d’une unité bio-informatique au sein de la faculté de médecine, regroupant informaticiens et médecins. Cette unité est destinée à se mettre au service des chercheurs de l’université afin d’amé- liorer la productivité de leurs recherches grâce à des méthodes de calcul informatisées et à des logiciels spécifiques. Les services de cette unité sont proposés en priorité aux équipes de l’université mais également à l’ensemble des acteurs de l’écosystème du Technion et aux laboratoires qui en feraient la demande, même s’ils sont externes à cet environnement, sous forme de prestation de service. LES FACTEURS CLÉS DE SUCCÈS Le regroupement au sein d’une institution de multiples compétences, favorisant la proximité entre chercheurs, ingénieurs, médecins et professionnels de la santé Un financement public/privé systématique Le regroupement, au sein d’un espace réduit, d’entreprises, d’hôpitaux et centres de recherche et développement Un savoir-faire technique et informatique mis à disposition de tous
  • 26. 26 ARABIE SAOUDITE L’e-santé, une solution pour une prise en charge des pélerins de La Mecque Chaque année lors du pèlerinage de La Mecque, des millions de personnes sont attendues en Arabie Saoudite. Cette affluence massive représente un vrai défi pour les autorités saoudiennes qui doivent être en mesure de prendre en charge sanitairement cette population de migrants temporaires. Le développement de l’e-santé est l’une des réponses à cet enjeu. •28,3 millions d’habitants en Arabie Saoudite (2011) •2 millions d’habitants à La Mecque à l’année (en 2012) •3,1 millions de pèlerins en 2012 à La Mecque La transmission des données médicales à titre préventif, un dispositif à l’essai pour des avantages importants L’afflux de pèlerins venus du monde entier est porteur de risques sanitaires majeurs. Les autorités tentent de s’en prémunir par des règles strictes imposées aux voya- geurs. Ainsi, pour pouvoir venir à La Mecque, les pèlerins doivent fournir des certificats attestant qu’ils ont été vaccinés contre une série de maladies avant leur arrivée. Ils peuvent être soumis à des batteries de tests, dont les résultats sont transmis pour contrôle aux autorités saou- diennes. Les personnes atteintes de tuberculose font par exemple l’objet de dispositions particulières : il leur est imposé de réaliser des examens spécifiques ; s’il s’avère que la personne est contagieuse, elle se verra refuser le droit de faire le pèlerinage. Ces processus font une utilisation croissante de l’e-santé : via une plateforme d’échange, les dossiers médicaux de certains pèlerins résidants à l’étranger sont transmis aux autorités saoudiennes en amont du pèlerinage. Ces dossiers comprennent l’attestation de mise à jour de leurs vaccins et la présentation de leur bilan de santé. Les personnes atteintes de maladies chroniques y font figurer un bilan de santé plus détaillé concernant leur pathologie. Une attention particulière est portée aux personnes âgées durant le pèlerinage. Ainsi à leur arrivée, elles peuvent obtenir un bracelet électronique : en cas de problème, en « scannant » ce bracelet, les profession- nels de santé peuvent avoir directement accès à leurs dossiers médicaux et leur administrer les soins néces- saires en fonction de leur état de santé mais aussi de leurs antécédents… Ces mesures faisant appel à la télémédecine sont très récentes et ne concernent encore qu’un petit groupe de personnes, le plus souvent aisées. Le pari d’avenir de la télémédecine Face au nombre croissant de pèlerins se rendant à La Mecque, les autorités saoudiennes souhaitent investir davantage dans la télémédecine et généraliser les pratiques existantes.
  • 27. 27 Grâce à la télémédecine, les autorités veulent faciliter la communication entre les différentes parties prenantes afin de répondre au mieux aux besoins sanitaires de sa population. Les autorités veulent également identifier plus efficacement les personnes « à risque » et mieux gérer les urgences ou évènements catastrophiques pouvant survenir, en particulier durant le pèlerinage. Pour mettre en place ce projet de longue haleine, le gouvernement prévoit de former tous les acteurs de santé à l’utilisation des systèmes qui seront mis en place, mais aussi de faire de la gestion du changement le plus tôt possible. Ce projet de télémédecine s’inscrit dans une démarche plus vaste lancée par les autorités en faveur de l’e-santé. Les autorités saoudiennes ont mandaté IBM afin d’éta- blir une stratégie et une roadmap pour développer les systèmes d’information de santé dans le pays. Cette stratégie en faveur des systèmes d’information de santé est menée en concomitance avec un grand programme de construction de centres de santé. La rencontre de ces deux initiatives dotées de budgets signifi- catifs pourrait aboutir à l’émergence de services d’e-santé de pointe dans le royaume. LES FACTEURS CLÉS DE SUCCÈS Une approche fondée sur le développement d’applications simples et transposables dans d’autres contextes mais représentant une valeur ajoutée forte pour les patients comme pour les autorités Une capacité de financement sans limite
  • 28. 28 GRANDE-BRETAGNE Le temps du retour d’expérience Malgré des réussites comme le passage au numérique de sa filière radiologie, la Grande- Bretagne n’est pas parvenue à mener à bien son « National Program for IT ». Convaincus des bénéfices de l’e-santé, les pouvoirs publics tentent aujourd’hui de comprendre ces échecs et de repartir sur de nouvelles bases, en partenariat avec les acteurs privés. •Abandon en 2010 du « English National Program for IT » dont le budget initial était estimé à 15 milliards d’euros •3 millions de personnes atteintes de pathologies chroniques, cibles des projets d’e-santé L’échec relatif du « English National Program for IT », une opportunité de comprendre en creux les facteurs clés de succès d’un projet d’e-santé En 2005, la Grande-Bretagne affichait une ambition forte en matière de déploiement de services de télésanté avec le lancement du programme « English National Program for IT ». Doté d’un budget de près de 15 milliards d’euros, ce programme avait pour objectif de créer un système d’information unique et centralisé utilisé par 30 000 médecins généralistes et 300 hôpitaux. Il prévoyait le déploiement de nombreux services tels qu’une messa- gerie électronique universelle et sécurisée, un système de prise de rendez-vous par internet ou encore un système de transmission électronique des prescriptions aux pharmacies. Face à des retards et à des surcoûts importants, le projet de système d’information unique et centralisé pour tout le système de santé a été abandonné en 2010 et la stra- tégie en matière d’e-santé a été réorientée. Le périmètre comme la durée prévisionnelle du programme ont été jugés excessifs compte tenu de l’obsolescence rapide des solutions d’e-santé. La nécessité de mettre en œuvre des infrastructures respectant les standards technologiques mais pouvant facilement être adaptées s’est imposée comme une leçon majeure de l’échec du programme. Le National Health Service (NHS) prône désormais une « approche modulaire, permettant aux organisations du NHS d’introduire des changements à plus petite échelle, en adéquation avec leurs besoins et leurs capacités ». Certains projets prévus dans le cadre de la stratégie initiale ont cependant abouti et permis de déployer des solutions d’e-santé. Une relance des projets d’e-santé en partenariat avec des acteurs industriels Le Ministère de la Santé britannique évalue à au moins 3 millions le nombre de personnes souffrant d’affec- tions longue durée dont la prise en charge pourrait être améliorée par l’usage de la télésanté et de la télé- médecine. Cette évaluation est fondée sur les résultats de l’étude statistique « Whole System Demonstrator Programme », qui porte sur plus de 6 000 patients
  • 29. 29 La numérisation de la filière radiologie avec le projet PACS (Picture archiving and communication system) Le projet de PACS est une des réussites du programme d’introduction des technologies numériques dans le système national de santé en Angleterre (le National Programme for IT du NHS). En moins de 3 ans, le projet a permis le passage de la radiologie hospitalière vers la filière numérique. Le système PACS mis en place permet une gestion électronique centralisée des images médicales produites à partir de différents équipements (rayons X, IRM, scanners), grâce à des fonctions mutualisées de stockage, d’archivage et de communication. La méthodologie de mise en œuvre du projet a été élaborée de manière à contrôler les coûts et à livrer des solutions interopérables entre elles. Un appel d’offre a été lancé afin de choisir un prestataire unique par zone géographique. Au sein de chaque zone, les établissements de santé se sont regroupés en réseaux locaux et ont dû établir des business cases précisant les gains attendus sur le plan financier comme sur le plan de la qualité des soins. Compte tenu de l’impact potentiel de ce système sur les pratiques professionnelles (possibilité d’une consultation simultanée des images, recours facilité à un deuxième avis médical, réduction des délais), la gouvernance du projet a étroitement associé les professionnels de santé. Le NHS s’est appuyé sur un collège d’experts chargé de s’assurer que les spécifications des solutions développées n’apportaient que des modifications « justifiées » des pratiques professionnelles et prenaient en compte les protocoles médicaux applicables. FOCUS et 200 médecins libéraux et démontre que le recours à la télémédecine a contribué à réduire la mortalité et les admissions d’urgence. Partant de ce constat, le programme « 3 million lives » a été lancé en 2012. Il vise à promouvoir le développement de solutions de télésanté afin d’améliorer la vie de trois millions de patients chroniques, sans engendrer de coûts pour le système de santé. La nouvelle approche repose sur le constat que ni les pouvoirs publics, ni les industriels n’ont la capacité de déployer seuls la télésanté. Le programme promeut la mise en place de partenariats avec l’industrie, les acteurs sociaux et les professionnels de santé, pour soutenir le NHS dans le déploiement de solutions d’e-santé. La première étape du projet consiste à identifier LES FACTEURS CLÉS DE SUCCÈS La recherche du consensus autour de l’e-santé par une implication forte des professionnels de santé à tous les stades des projets Une conception des services d’e-santé fondée sur l’analyse des besoins de la pratique médicale et des patients Une modularité spatiale et temporelle des solutions et services proposés Une approche fondée sur l’agilité et la réactivité dans un secteur marqué par un rythme d’innovation et d’obsolescence élevé La recherche de partenariats avec les industriels pour développer le marché et l’usage des solutions d’e-santé Les chiffres clés Selon les évaluations du NHS, une économie de 21 millionsde livres aurait été réalisée dès la première année de fonctionnement des PACS (numérisation de la radiologie) les difficultés à dépasser pour créer un environnement économique propice au déploiement de la télémédecine. L’ensemble des problématiques est examiné : la gouvernance, les stratégies d’achat, la réglementation…
  • 30. 30 •Le système de santé de Singapour est classé au 6e rang mondial par l’OMS •D’ici à 2030, 1 Singapourien sur 5 aura plus de 65 ans •D’ici à 2050, Singapour fera partie des pays les plus touchés par le vieillissement de sa population avec un âge moyen de 54 ans SINGAPOUR Innovation hospitalière et participation des patients Face à un vieillissement important de sa population, Singapour voit l’e-santé comme un moyen de continuer à répondre efficacement aux besoins de santé de ses habitants. Parallèlement à la construction d’hôpitaux de pointe, Singapour s’appuie sur le déploiement intensif des dossiers de santé électroniques. À l’heure de la construction d’hôpitaux innovants Singapour a mis en marche depuis plusieurs années la construction d’hôpitaux innovants, reconfigurant la prise en charge des patients. En témoigne la construction du « Farrer Park Hospital » qui doit ouvrir courant 2013, et qui réunit en un même espace un hôpital, un centre médical et un hôtel. Ce nouveau complexe a pour ambi- tion de profondément modifier la prise en charge des patients, en faisant appel à des technologies de pointe. Cet établissement va intégrer toutes les avancées qu’ont connues les technologies au service de la médecine et qui ont transformé la prise en charge des patients ces vingt dernières années. Par ailleurs, pour optimiser la prise en charge des patients, des formations seront proposées pour les patients et le personnel soignant. Enfin, le déploiement de solutions de téléconsultation est en cours afin de désengorger les hôpitaux face à la demande croissante liée au vieillissement de la population. Une élaboration participative des dossiers de santé électroniques Singapour déploie fortement depuis quelques années le dossier médical électronique, avec pour but de mettre en relation tous les hôpitaux et tous les professionnels de santé entre eux. La cité-État considère ce projet comme une étape nécessaire pour maintenir un système de santé rentable et de qualité. Un groupe de travail constitué de citoyens et de médecins travaille actuellement sur la manière dont les patients pour- ront accéder à leur dossier électronique et personnaliser leur portail d’accès. La réflexion sur l’usage de ce portail intégrera les évolutions rendues possibles par l’omnipré- sence des smartphones. Le gouvernement veut ainsi inciter la population à être plus responsable de sa santé, par exemple en contrôlant elle-même ses constantes médicales et en les transmettant aux professionnels de santé concernés. La question de la sécurisation de l’accès à ces dossiers électroniques est par ailleurs une question essentielle pour la cité-État, qui s’y emploie activement.
  • 31. 31 Les facteurs clés de succès des projets internationaux : des pistes pour Paris Ile-de-France Gouvernance Coordonner les initiatives existantes, favoriser le partage d’expérience et les mutualisations • Canada • Israël Développer les synergies entre les acteurs publics et le secteur privé au travers de projets communs, de pôles de compétitivité… • Danemark Favoriser les partenariats entre des acteurs privés issus de différents secteurs (assurance, opérateurs télécom, industriels…) • Inde • États-Unis Mettre en place une gouvernance des projets d’e-santé agile et réactive, adaptée au rythme des évolutions du secteur • Grande-Bretagne Impliquer les patients : susciter l’adhésion des patients et créer une demande • États-Unis • Espagne Evaluer l’apport médico-économique des projets mis en place et diffuser les résultats de ces analyses • Canada • Espagne Métier Susciter l’adhésion des professionnels de santé : les intégrer très en amont des projets et les accompagner dans l’adoption des solutions (communiquer sur leurs bénéfices, accompagner dans leurs usages…) • Canada Intégrer directement les services d’e-santé dans les processus de prise en charge : concevoir des services d’e-santé fondés sur l’analyse des besoins des pratiques médicales et des patients • Danemark • Grande-Bretagne Créer des incitations financières à l’usage de l’e-santé pour rendre solvable la demande des acteurs de santé et créer les bases d’un déploiement à grande échelle • États-Unis • Japon Disposer d’outils de coordination et de partage des informations de santé des patients (ex : dossier médical électronique) • Canada • Danemark • Singapour • Espagne Modèle économique / Financement Définir des modèles économiques pérennes et adaptés aux différents types de solutions : impliquer les assurances privées, définir les modalités de prise en charge par les organismes de sécurité sociale… • Danemark • Japon Favoriser le développement de solutions d’e-santé à destination du grand public à prix modéré pour garantir un déploiement à grande échelle • Inde • Japon Inciter financièrement les industriels à investir dans l’e-santé en y consacrant des budgets importants de RD • Japon • Israël Juridique / Réglementation / Régulation Définir les cadres et normes nécessaires au développement des usages • Danemark • Japon
  • 32. 32 Portage politique Mener des actions communes entre les ministères dédiés à la santé, l’économie et l’industrie pour la promotion du secteur de l’e-santé • Japon Inscrire le développement de la télésanté dans des plans stratégiques globaux (relance de l’économie, réforme de la santé…) • Japon Afficher l’e-santé comme un levier d’amélioration des soins • Canada Technologie / Infrastructures techniques Investir dans des infrastructures techniques capables de soutenir le développement des usages de l’e-santé et garantissant la sécurité des données de santé • Danemark • Canada Garantir l’interopérabilité des solutions d’e-santé • Canada • Danemark Promouvoir des solutions et services capables de s’adapter aux besoins territoriaux et aux évolutions technologiques • Grande-Bretagne Promouvoir l’adoption et l’intégration des nouvelles technologies par la population pour un usage optimum • Inde • Danemark
  • 33. 33 état des lieux Paris Ile-de-France et l’e-santé
  • 34. 34 Un contexte français particulièrement favorable aux projets d’e-santé L’e-santé bénéficie aujourd’hui en France d’une dynamique favorable, avec la stabilisation de son cadre juridique (actes de télémédecine) et technique, la mobilisation des professionnels déjà existants du secteur, mais aussi sous l’effet d’un portage politique fort se traduisant notamment par des plans de financement nationaux. Elle représente un enjeu majeur compte tenu de l’importance des dépenses de santé (170 milliards d’euros en 2009 dont 18,2 % en Ile-de-France1 ). Des plans de financement nationaux • Plan Télémédecine (30 millions d'euros) • Programme « Investissements d’avenir » (total de 35 milliards d’euros dont 2,4 milliards pour la santé et les biotechnologies et 4,5 milliards pour l’économie numérique) • Programme Hôpital numérique (400 millions d’euros) • Programme « Territoire de Soins Numérique » (80 millions d’euros) Une impulsion politique • Création par décret en 2009 de l’ASIP Santé, Agence des Systèmes d’Information Partagés de Santé • Présentation des grandes lignes d’une stratégie pour l’e-santé par la Ministre de la Santé le 28/03/2013 avec les objectifs suivants : - accompagner les professionnels et les établissements de santé, - renforcer la coordination et la coopération des profes- sionnels dans le cadre du parcours de santé, - améliorer les services d’information fournis aux usagers et aux citoyens. Un cadre juridique qui se stabilise • Loi Hôpital, Patients, Santé et Territoires (HPST) (07/2009) : - Définition juridique de la télémédecine - Inscription du Dossier Médical Personnalisé dans le code de la santé publique • Décret Télémédecine (2010) : - Définition des conditions et domaines d’application de la télémédecine Un cadre technique qui arrive à maturité • Disponibilité de technologies avancées • Cadre national opposable (cadre d’interopérabilité des systèmes d’information de santé, CI-SIS) • Définition de normes et référentiels d’interopérabilité par l’ASIP Santé Une mobilisation des réseaux d’acteurs professionnels du secteur • Association Nationale de Télémédecine • SNITEM, Syndicat National de l’Industrie des Technologies Médicales • LESISS, Fédération Les Entreprises des systèmes d’information sanitaires et sociaux • GIXEL, Groupement professionnel des industries de composants et de systèmes électroniques • CATEL, Réseau Français de compétences en télésanté • SYNTEC Numérique, Chambre professionnelle des SSII, des Editeurs de Logiciels et des sociétés de Conseil en Technologies • FEIMA, Fédération des Editeurs d’Information Médicale et paramédicale Ambulatoire • UNR Santé, Union Nationale des Réseaux de Santé • Ordres professionnels 1 Selon l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France
  • 35. 35 Paris Ile-de-France, territoire d’expérimentation et d’innovation Des projets de télémédecine qui améliorent la prise en charge médicale des franciliens Paris Ile-de-France est particulièrement dynamique en matière de télémédecine avec 36 réseaux de téléméde- cine recensés en 2011, dont 26 déclarés opérationnels. Ces projets, en ligne avec les priorités nationales en matière de télémédecine, répondent notamment au besoin du suivi des maladies chroniques (18 projets) et aux problématiques de maintien à domicile des personnes âgées (10 projets). Parmi les projets les plus emblématiques, le réseau de téléexpertise TELENEURO met en liaison les urgences neurologiques d’une centaine d’établissements avec les spécialistes des unités neurovasculaires de Paris Ile-de-France pour améliorer la prise en charge des AVC. Il permet le transfert de l’imagerie cérébrale du patient et la communication entre le malade, l’urgentiste et le neurologue. Opérationnel, ce réseau réalise 4 700 actes par an. Le réseau TELEGERIA porté par Cisco, constitué autour de deux hôpitaux pivots (l’Hôpital Européen Georges- Pompidou et l’Hôpital de Gonesse) et d’une trentaine d’EHPAD permet ainsi d’éviter des déplacements inutiles à des personnes âgées grâce à des téléconsultations. Une intégration concrète des systèmes d’information partagés par les acteurs de santé L’amélioration de la circulation de l’information entre les différents acteurs de santé grâce à des systèmes d’information partagés mobilise aujourd’hui plus de trente projets dans Paris Ile-de-France. Le projet « Région sans film » mené en partenariat avec un groupement industriel (Orange, GE Healthcare) a ainsi permis de numériser l’activité de radiologie, en offrant aux hôpitaux un service de partage et d’archivage de leurs données d’imagerie grâce à des technologies innovantes du cloud computing.
  • 36. 36 Les atouts de Paris Ile-de-France pour développer l’e-santé Une expertise majeure en médecine et dans le domaine des sciences du vivant Le territoire francilien bénéficie d’un réseau hospitalier très dense, d’établissements de pointe, et dispose avec l’AP-HP du plus grand centre hospitalier universitaire d’Europe. Ces hôpitaux sont en mesure de conduire un nombre non négligeable d’essais cliniques, faisant de Paris Ile-de-France l’un des territoires les plus avancés dans ce domaine. Parallèlement, la Région Capitale peut s’appuyer sur des établissements d’enseignement supé- rieur (universités et écoles) et des centres de recherche de pointe (CNRS, INSERM…) et tire ainsi profit d’une forte concentration de chercheurs (on compte près de 150 000 chercheurs tous domaines confondus dans Paris Ile-de-France).   Un territoire qui concentre des leaders mondiaux de l’industrie de la santé De nombreuses entreprises se développent dans la Région Capitale, créant ainsi un pôle important dédié aux sciences du vivant. À côté d’une filière pharmaceutique de renommée mondiale avec l’implantation de grands groupes internationaux, le territoire peut faire valoir un réseau dense d’acteurs économiques dans les secteurs des biotechnologies ou des dispositifs médicaux. Un vivier de PME innovantes qui dynamise le secteur émergent de l’e-santé 370 PME interviennent à Paris Ile-de-France dans le secteur de l’innovation en santé. Grâce à leur flexibilité et à leur haut degré de spécialisation, ces entreprises représentent un vivier d’innovations important. Ces sociétés ont notamment développé des dispositifs d’aide au maintien à domicile des personnes âgées, des applications de mobile-health, des serious games stimu- lant par exemple la mémoire des patients atteints de la maladie d’Alzheimer…
  • 37. 37 Une mobilisation des décideurs publics en faveur de l’e-santé Le développement des systèmes d’information de santé est affiché par l’Agence Régionale de Santé (ARS) d’Ile-de-France comme l’un des moyens de répondre aux enjeux médicaux du territoire francilien. A travers son Programme Régional de Télémédecine, l’ARS contribue à fixer le cap du développement de l’e- santé dans la Région Capitale. Son action vise également à développer les infrastructures nécessaires et à mettre en cohérence les différentes initiatives existantes sur le territoire. Créé en 2008, le GCS D-SISIF (Groupement de Coopération Sanitaire pour le Développement des Systèmes d’Information partagés en Santé en Ile-de- France) est la maîtrise d’ouvrage opérationnelle, déléguée par l’ARS, d’une grande partie des projets franciliens dans le domaine de l’e-santé. Dans le cadre des missions qui lui sont confiées, le GCS dispose d’une expertise qui lui permet d’accompagner les établissements dans des projets de systèmes d’information partagés en favorisant l’interopérabilité et la mutualisation.   Des pôles de compétitivité qui s’unissent pour faire émerger des innovations majeures La mobilisation des acteurs publics s’est également traduite par la création d’un pôle de compétitivité dédié aux technologies de santé. Medicen Paris Region a pour objectif de renforcer la compétitivité et l’attractivité de la filière des hautes technologies de santé du territoire francilien. Le pôle rassemble autour de cet objectif plus de 200 membres issus des entreprises du secteur, des institutions académiques de recherche publique et d’enseignement supérieur et des collectivités territoriales. Son action vise à créer des partenariats et a fortiori des synergies afin de faciliter l’innovation et son intégration auprès du secteur industriel et des patients. Compte tenu des liens entre l’e-santé, le numérique et les systèmes complexes, un espace de coordination a été mis en place entre Medicen et les pôles Cap Digital (dédié au numérique) et Systematic Paris Région (dédié à la promotion des systèmes complexes : TICSanté). La mise en place d’un comité de liaison interpôles permet d’utiliser les compétences des trois pôles de compétitivité et de les associer pour élaborer de nouvelles solutions et techniques innovantes.