Ce document apporte des éléments analytiques ainsi que des aspects clés pour une approche à la thématique de la « Jeunesse rurale et l’accès à la terre ». Il a été structuré en se basant sur l’expérience de travail de la Corporation Procasur en Amérique latine, laquelle a permis des recherches et d’espaces d’échanges afin d’approfondir les stratégies, problèmes et défis rencontrés par la jeunesse rurale. Le but est de lui assurer l’accès à la terre, ressource fondamentale pour préparer ses stratégies de vie et de développement en milieu rural.
2. JEUNESSE
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LATERRE: 2
JEUNESSE
RURALE ET
LATERRE:
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nécessairement celles de Corporación Procasur, de ses bailleurs de fonds ou ses programmes. Les
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3. JEUNESSE
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JEUNESSE
RURALE ET
LATERRE:
Ce document apporte des éléments analytiques ainsi que des aspects clés pour une approche
à la thématique de la « Jeunesse rurale et l’accès à la terre ». Il a été structuré en se basant
sur l’expérience de travail de la Corporation Procasur en Amérique latine, laquelle a permis
des recherches et d’espaces d’échanges afin d’approfondir les stratégies, problèmes et
défis rencontrés par la jeunesse rurale. Le but est de lui assurer l’accès à la terre, ressource
fondamentale pour préparer ses stratégies de vie et de développement en milieu rural.
4. JEUNESSE
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JEUNESSE
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LATERRE:
1.
Jeunesse rurale,
stratégies de vie
et régime foncier.
Actuellement, le concept de la « jeunesse
rurale » comporte plusieurs sens ; tant «
jeunesse » comme « ruralité » sont des
concepts complexes et dynamiques dont la
construction dépend des facteurs tant socio-
culturaux, qu’économiques et territoriaux.
On peut définir la « jeunesse » autour de trois
aspects : c’est une étape de transition entre le
monde d’enfant et celui d’adulte, un concept
relationnel (jeunesse – vie d’adulte) et qui
dépend du contexte. A cet égard, il convient
de reconnaître la pluralité des expériences
juvéniles comme une succession de cycles
aux contextes spécifiques, caractérisés par
la condition de semi-indépendance et la
progressive prise en charge des rôles et des
responsabilités ; à savoir, l’indépendance
résidentielle, l’insertion au marché du travail, le
mariage, et la paternité.
De l’autre côté, le concept de la « ruralité »
est devenu analytiquement complexe à cause
des changements survenus au secteur rural
en temps de globalisation où la dichotomie
rural-urbain s’est écroulée. On observe ces
changements par l’approche de la « nouvelle
ruralité » qui, en Amérique latine, se caractérise
par quatre transformations principales : la
diversification des activités rurales en dehors
de la ferme, la croissante flexibilisation
et féminisation du travail rural, la création
des interactions entre le rural et l’urbain, et
l’importance grandissante de la migration
internationale et les transferts de fonds qui y
découlent.
Ainsi, on entend par jeunesse une étape de
transition entre l’enfance et la vie d’adulte, où
a lieu une interaction permanente entre le choix
personnel et les possibilités à disposition dans
un contexte rural marqué par une importance
grandissante des activités non agricoles, la
flexibilisation du travail, une gamme étendue
d’activités et de métiers de plus en plus liés au
milieu urbain, notamment.
5. JEUNESSE
RURALE ET
LATERRE: 5
JEUNESSE
RURALE ET
LATERRE:
Par conséquent, le concept des « stratégies
de vie » évoque la façon dont les individus
à la campagne organisent leur vie dans un
scénario complexe et dynamique, en faisant
attention à tirer profit de leur patrimoine. Ainsi,
les stratégies de vie sont les choix que les
individus ou les familles effectuent afin de
mieux utiliser leurs ressources et impacter leur
trajectoires de vie. L’accès des individus ou
des familles au patrimoine est régi par :
1. Les relations sociales – celles-ci
déterminent leur position dans la société
conformément aux facteurs comme la
classe sociale, le sexe, l’appartenance
ethnique, l’âge, la religion, etc.
2. Les institutions – celles-ci construisent
les règles formelles, les conventions ou
les codes de conduit qui normalisent et
structurent les interactions.
3. Les organisations – ce sont des groupes
d’individus qui se réunissent pour un
objectif commun afin d’agir de façon
organisée.
Appliquer cette approche à la jeunesse rurale
nous permet de mieux connaître la façon
dont les jeunes ruraux prennent des décisions
par rapport à leurs ressources pour réaliser
leur mode de vie ; et comment ils préfigurent
leur avenir en accord avec les alternatives du
contexte et les attentes selon leurs origines et
trajectoires.
A son tour, le « régime foncier » est le rapport,
défini par la loi ou la coutume, qui existe entre
des personnes - individus ou des groupes
- relativement aux terres. C’est à dire, les
systèmes de régime foncier sont des institutions
qui établissent les règles pour accéder, utiliser,
maintenir et transférer les terres. On peut définir
le régime foncier et les droits de propriété à
travers les institutions formelles et informelles.
Les premières sont reconnues légalement
par les entités de l’Etat, dont les droits sont
protégés par le système juridique. En revanche,
les informelles se prévalent des us et coutumes
; cependant, informel n’est pas à confondre
avec insécurité et illégalité.
Le régime foncier attribue des droits sur la terre
à certaines personnes, physiques ou morales,
individus ou en groupes. Il est souvent classé
en 4 catégories : privé, communautaire, de
accès libre et public.
La sécurité du régime foncier signifie que
les droits d’une personne ou d’un groupe de
personnes sur la terre sont reconnus par les
tiers, et qu’elle dispose des mécanismes pour
la protéger.
Les droits fonciers comprennent diverses
actions que l’on peut exercer sur la terre
; notamment, le droit à son utilisation, à
la transférer, à la vendre, à contrôler son
utilisation, à la protéger de l’expropriation, et à
transférer les droits à ses successeurs.
Actuellement, le régime foncier – tant par le
biais des institutions formelles qu’informelles
– désavantage les femmes et les jeunes dans
un contexte de concentration croissante
et de fragmentation des ressources. En
particulier, les jeunes femmes sont lésées à
cause des facteurs comme la préférence de
transmettre aux garçons lors de la succession,
les privilèges de l’homme dans le mariage,
la tendance à favoriser les hommes dans les
programmes de distribution des terres et les
préjugés sexistes du marché foncier.
6. JEUNESSE
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LATERRE: 6
JEUNESSE
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LATERRE:
2.
Mécanismes principaux
d’accès à la terre et
les difficultés.
L’accès garanti à la terre est un facteur de
production fondamental pour les stratégies
de vie des familles et des individus qui
possèdent ou cherchent à avoir des modes de
vie basés sur les ressources naturelles. Il est
particulièrement pertinent pour générer des
stratégies de vie durables, puisque le régime
foncier permet la diversification des activités,
la souveraineté alimentaire et une plus grande
résilience.
Dans ce sens, il est possible d’identifier une
série de mécanismes qui promeuvent l’accès à
la terre de la jeunesse rurale en Amérique latine
et qui concernent la famille, la communauté, les
organisations et le marché, en jouant un rôle
stratégique dans les projets de vie.
1. Héritage
L’héritage reste la principale voie d’accès
à la terre des jeunes ruraux. Cependant, il
survient toujours de manière tardive, comme
la relève des générations entre des personnes
très âgées et des personnes d’âge mûr.
Cette situation prolonge la dépendance
économique des enfants, même quand ils
ont déjà leur propre famille, ce qui est une
source potentielle de conflit. Le chef de famille
décide les conditions d’héritage. En cas de
pénurie de terres et de grande dépendance
du travail familiale, il est probable que les
familles retardent la décision de transmettre le
patrimoine à leurs enfants de leur vivant.
2. Droits d’utiliser la parcelle familiale
Chez les familles qui possèdent assez
de terres, on peut observer la relève des
générations avec l’accès à la terre. Des
divisions clairement délimitées dans la ferme
familiale permettent au jeune de décider de
façon plus autonome l’utilisation de la propriété
et en même temps d’accroître des formes de
capitalisation telle que l’épargne.
7. JEUNESSE
RURALE ET
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JEUNESSE
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LATERRE:
3. Héritage partagé et copropriété
L’une des stratégies utilisées pour accéder
à la terre sans fragmenter et subdiviser,
c’est l’arrangement entre les héritiers pour la
copropriété. Des accords familiaux clairs sont
nécessaires pour que la transmission soit faite
au moment optimal du cycle de vie des enfants.
D’un point de vue économique, la copropriété
permettrait aux familles de s’associer pour
entreprendre conjointement, ce qui représente
une opportunité de production sans avoir
recours à la division.
4. Donner de son vivant et la donation-partage
La donation-partage est un processus de
donner de son vivant ; les parents désignent
les limites des parcelles que leurs enfants vont
hériter de façon anticipée. La donation-partage
est la pratique entre vifs la plus répandue, elle
s’actualise puisqu’elle était d’usage en cas de
dotation de mariage. De la même manière,
une autre pratique s’actualise au niveau
communautaire, il s’agit de la séparation de
la fonction sociale qui accompagne le régime
foncier. Ainsi, les parents peuvent transférer les
droits ou inclure leurs enfants dans les titres
tout en continuant à jouer le rôle communautaire
en représentation de la famille.
5.Acquisition au marché foncier
La fragmentation des parcelles limite de plus
en plus la possibilité d’hériter, les jeunes
sont ramenés à l’acquisition pour accéder à
la terre. L’accès par le biais du marché des
terres dépend des caractéristiques locales
du marché et du crédit, mais en général, les
jeunes rencontrent des difficultés pour accéder
aux mécanismes financiers formels pour
l’achat.
Ainsi, les jeunes doivent déployer une stratégie
basant sur la migration temporaire afin
d’économiser avec du travail salarié et revenir
avec le capital nécessaire afin d’acheter des
terres.
Maintenant, il est possible d’identifier une
série de facteurs qui entravent ou limitent les
jeunes à l’accès et la possession de la terre en
Amérique latine, facteurs relatifs aux aspects
juridiques, structuraux, familiaux et de sexe.
8. JEUNESSE
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LATERRE: 8
JEUNESSE
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LATERRE:
1.Absence de registre et régularisation foncière
L’une des difficultés la plus généralisée
pour garantir l’accès à la terre s’avère être
le manque de clarté en ce qui concerne les
limites et les droits fonciers, le manque de
registre et de régularisation. Le registre public
et la régularisation foncière sont les instruments
essentiels pour la possession sûre de la terre et
des ressources naturelles.
La régularisation foncière est fondamentale afin
d’exercer, entre autres, les droits fonciers tels
que la vente, le gage et la transmission des
droits aux enfants – fils et filles. De la même
manière, le manque de régularisation foncière
finit par empêcher l’investissement productif
dans les terres. Le processus de régularisation
des titres est complexe et onéreux, ce qui rend
sa mise en œuvre encore plus difficile.
Le cadastre et le registre public sont un outil
fondamental pour éviter les conflits territoriaux
entre les habitants d’un territoire, comme les
communautés, les familles, les entreprises, ou
des tiers.
2. Concentration et fragmentation de la terre
L’augmentation de pression sur la terre et sa
fragmentation est un phénomène généralisé de
manière transversale et qui pose un problème
pour avancer l’héritage. Les pays latino-
américains ont une structure de possession
concentrée et bifurquée, c.-à-d., l’acquisition
de terre tend à la concentration et l’héritage
la fragmentation. Les familles paysannes de
divers territoires se trouvent face à la pénurie
de terres destinées à leurs successeurs
et fragmentent leurs parcelles jusqu’à
l’improductivité, réduisant ainsi la principale
voie d’accès que disposent les jeunes ruraux
aujourd’hui : l’héritage.
3.Absence de planification familiale et l’insécurité de l’accès
La transmission du patrimoine d’une famille
rurale est souvent une source de conflit,
l’héritage est encore un sujet tabou puisqu’il y
a peu de dialogue et de planification au sein de
la famille sur ce processus. Traditionnellement,
la décision sur qui hérite et quand il hérite
incombe historiquement aux hommes de la
famille. Cependant, il est constaté que cette
situation est en train d’évoluer, que davantage
de femmes et même d’enfants prennent part
dans la décision.
4. Obstacles d’accès selon le sexe
D’habitude, les institutions qui régulent le
régime foncier, qu’elles soient formelles ou
informelles, désavantagent les jeunes et les
femmes, qui ont un accès inéquitable à la
terre et aux droits sur celle-ci. Les institutions
coutumières, tel l’héritage, ont la tendance à
être conservatrices et patriarcales, pratiquant
généralement le droit d’aînesse : le fils aîné a
des bien meilleures chances d’accès à la terre,
les femmes étant exclues.
En outre, il existe une série d’interactions qui
influencent les stratégies de vie des jeunes,
relatives à leur position au sein de la famille,
des organisations et la communauté. Le
lien établi avec ces structures déterminera
leurs conditions d’accès ou les difficultés
qu’ils rencontreront lors de la recherche des
ressources comme la terre.
9. JEUNESSE
RURALE ET
LATERRE: 9
JEUNESSE
RURALE ET
LATERRE:
Au niveau de la famille, il est constaté le rôle
clé que les jeunes jouent dans les stratégies de
vie familiales et comment celles-ci influencent
leurs futurs projets. Les stratégies familiales
sont le contexte le plus remarquable où
s’ouvre ou se ferme l’accès à des capitaux ;
ayant une incidence sur les jeunes dans leurs
possibilités de choix et ainsi leurs trajectoires
de vie. En même temps, deux caractéristiques
persistent découlant de l’unité familiale rurale et
demeurant jusqu’à présent : ce sont les liens de
réciprocité et les relations de interdépendance.
Lors de l’étape de transition à la vie d’adulte, les
jeunes ont besoin de divers soutiens, matériels
ou immatériels, comme la transmission de
connaissances et du patrimoine pour la
production. Pour ce faire, les parents jouent
le rôle fondamental dans les stratégies de
vie des jeunes, apportant de l’appui dans la
planification de la migration, le financement des
études, et encourageant le travail. Ils reçoivent
en échange la contribution des jeunes à
l’économie familiale.
A cet égard, la relève des générations s’avère
plus globale, elle commence par la façon
dont les parents impliquent les jeunes dans
la production, en passant par la transmission
de connaissances jusqu’au soutien de
la capitalisation initiale et le transfert de
patrimoine.
Pourtant, un autre facteur exerce une influence
sur les stratégies de vie des jeunes, il s’agit
de l’expérience personnelle des parents avec
l’agriculture et la façon dont ils impliquent leurs
enfants dans l’activité agricole. En général,
les parents ont une perception négative de
l’activité agricole liée aux sacrifices et faibles
rémunérations, et conseillent leurs enfants de
chercher d’autres stratégies de vie en dehors
des parcelles.
Tout cela mène aux étapes de tension entre
l’autonomie et le contrôle, qui arrivent au niveau
tant familial, sur les décisions de production et
l’accès au patrimoine, que communautaire,
sur la participation des jeunes dans la prise
des décisions au sein de ses organisations
communautaires, qui, à son tour, détermine les
possibilités d’accès aux ressources contrôlées
par la communauté.
Dans les structures communautaires, une
brèche négative continue à se reproduire
pour les femmes et les jeunes, lesquels
ne participent pas dans les instances
communautaires ou de production, puisque
ils ne sont pas représentés dans les systèmes
de postes de responsabilité ni dans les
espaces de prise de décisions. Cette situation
compromet les chances des jeunes et des
femmes d’accéder aux ressources en main
de la communauté, de participer dans les
organisations et projeter leurs stratégies
de vie. A cet égard, les organisations
communautaires ont un défi à relever ; elles
doivent évoluer et déployer des stratégies
pour impliquer les femmes et les jeunes dans
leurs dynamiques organisationnelles afin qu’ils
puissent disposer d’accès aux informations
pertinentes concernant la production, accéder
aux ressources comme la terre, l’eau ainsi que
d’autres soutiens que ces instances contrôlent
; en plus d’encourager les sentiments
d’enracinement et d’appartenance, essentiels
pour l’auto-identification.
10. JEUNESSE
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JEUNESSE
RURALE ET
LATERRE:
3.
Expériences de l’Amérique
latine: Programmes et
études de cas.
L’accès des jeunes ruraux au patrimoine
comme la terre est une condition préalable
pour assurer des impacts positifs dans
les processus du développement rural et
l’agriculture familiale. Afin de comprendre les
leçons tirées des principaux projets qui ont
traité cette thématique en Amérique latine, la
Corporation Procasur a effectué une analyse
comparée de quatre programmes identifiés.
Des recommandations qui y découlent sont
énoncées ci-après.
En outre, en vue d’identifier et d’analyser les
expériences locales et les mécanismes formels
et informels d’accès à la terre pour la jeunesse
rurale, les principaux résultats de six études
de cas entreprises par la Corporation Procasur
conjointement avec la Coalition internationale
pour l’accès à la terre sont aussi présentés.
1. Programmes pour l’accès des jeunes ruraux à la terre
Inclure les jeunes ruraux comme population
cible et encourager son accès à la terre par le
biais des programmes de développement rural
implique aborder les aspects centraux liés à
l’avenir de la ruralité et la durabilité économique
et sociale des milieux ruraux.
Quatre programmes ont été analysés avec le
but de tirer quelques leçons des projets qui ont
cherché à faciliter l’accès des jeunes ruraux
à la ressource terre en Amérique latine. Ce
sont le « Programme national de Crédit foncier
notre première terre » du Brésil, qui fait partie
de la Réforme agraire brésilienne, fortement
subsidiée et participative ; le projet « Modèles
innovateurs – jeunes producteurs de café »
de la Fédération nationale de cultivateurs de
café (FNC), un projet public-privé avec de
nombreux soutiens et garanties de rentabilité
en Colombie ; le « Programme de Fonds
foncier et d’installation du jeune entrepreneur
rural » du Mexique, qui conjointement avec la
11. JEUNESSE
RURALE ET
LATERRE: 11
JEUNESSE
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LATERRE:
Banque mondiale met l’accent sur la viabilité
économique des entreprises ; et les projets
de « Jeunes des Unions des coopératives
agricoles » de Nicaragua, issus de la même
préoccupation et imagination des organisations
des paysans et de leurs enfants face aux
opportunités et menaces futures.
Certaines leçons tirées des programmes, à
savoir :
• Encouragement à la « donation de son
vivant » de la terre, en facilitant les accords
privés sur l’usufruit actuel des legs futurs,
grâce aux crédits pour l’achat des terres
aux parents, ou d’autres mécanismes qui
émergent d’un dialogue intergénérationnel.
Ces mécanismes doivent toujours
s’accompagner d’autres qui concrétisent
l’augmentation des terres pour les jeunes
plus démunis.
• Formation des jeunes pour qu’ils puissent
identifier leurs meilleures options
d’installation, acquérir des capacités
comme entrepreneurs et établir des
partenariats stratégiques. La formation doit
être certifiée et avec contrôles de qualité.
La certification des formations pourra être
d’utilité pour le jeune dans son avenir.
• Soutien aux jeunes dans l’analyse et la
décision relatives à la propriété et au
travail, qu’ils soient collectifs, privés, ou en
coopération. Les programmes de soutien
à l’accès à la terre pour les jeunes ruraux
doivent avoir des règles de fonctionnement
flexibles, de sorte que les mécanismes
d’accès à la terre, de financement et la
forme d’organisation des bénéficiaires
puissent s’adapter aux différents projets
agro-entrepreneuriaux qui émergent de
l’apprentissage dans la pratique.
• Allocation des ressources humaines et
financières exceptionnelles pour un soutien
adéquat aux jeunes entrepreneurs. On a
besoin de professionnels spécialisés sur
les jeunes et les projets de la production,
hautement flexibles et adaptables aux
conditions locales et à leurs changements.
• Octroie de soutien maximal dans l’étape
de la commercialisation des produits de la
terre, grâce à l’associativité et la connexion
aux chaines de production existantes. Il
faut créer des mécanismes de facilitation
d’accès à la vente de la production dans
des conditions adéquates. Par manque
d’expérience personnelle, les jeunes sont
particulièrement vulnérables au moment
d’arriver sur le marché.
• Présence des jeunes ruraux dans
l’élaboration et le réexamen en cours des
programmes de terres pour les jeunes
ruraux. D’un autre côté, la participation
des organisations communautaires et
paysannes crée plus de transparence
dans les processus, légitimant les mesures
et donnant un cadre de développement
social.
• Installation d’une approche d’équité de
sexe et de travail avec un appui préférentiel
aux jeunes couples propriétaires de terre. Il
faut veiller à rendre visible la participation
féminine quand on travaille avec des
jeunes couples, et ce avec des actions qui
reconnaissent le couple comme principal
sujet bénéficiaire. Cependant, lorsqu’il
y a des peuples autochtones dans les
communautés cibles, il est probable
qu’un diagnostic participatif découvre
des besoins spécifiques aux jeunes
autochtones. Avec un tel diagnostic, il
serait possible d’élaborer des instruments
spécifiques tenant compte des besoins et
points forts des jeunes de chaque peuple
autochtone.
12. JEUNESSE
RURALE ET
LATERRE: 12
JEUNESSE
RURALE ET
LATERRE:
2. Etudes de cas: mécanismes d’accès à la terre pour la jeunesse rurale
Etudes de cas
Concours régional de recherche
- Corporation Procasur et ILC -
Pays Nom de l’étude But de l’étude Points clés
1. Le Pérou “Héritiers de la
Réforme agraire
de la Vallée de
Chancay”
Analyser à partir d’une
perspective historique
le système de terres
et la différentiation
sociale qui a lieu dans
la Vallée de Chancay,
département de Lima.
• L’axe d’analyse est la réforme
agraire vers la fin des années
1960 afin d’étudier le rapport
que les héritiers, les jeunes
d’aujourd’hui, entretiennent avec
la terre pour comprendre si la
différentiation sociale générée
par le systèmes d’haciendas
persiste.
• Actuellement, les terres sont
louées sous la modalité de
location par campagne ; l’activité
principale des familles n’est pas
l’agriculture, elles perçoivent
directe ou indirectement le loyer
qui en découle.
• Une perception négative du
travail agricole s’est installée
chez les adultes à cause des
mauvaises conditions de travail
et la faible rémunération.
• Des préjugés négatifs sur le fait
d’être paysan se sont produits
chez les jeunes, ainsi leurs
projets de vie s’éloignent du
travail agricole et de la vie à
Chancay.
• Au sujet de leur perception de
eux-mêmes, les jeunes ne se
considèrent pas comme des
ruraux en partie à cause de leur
mobilité constante vers les zones
urbaines.
• Les jeunes femmes ne participent
plus aux tâches agricoles mais
se consacrent principalement au
secteur services ou aux études.
• Pour certains jeunes, la terre est
une stratégie de capitalisation
des ressources.
13. JEUNESSE
RURALE ET
LATERRE: 13
JEUNESSE
RURALE ET
LATERRE:
2. La
Colombie
« Les incertitudes
semées en terre.
Pratiques et attentes
des jeunes dans
la perspective
intergénérationnelle
et sexospécifique
dans le contexte
de la guerre ». Le
cas de la Région
oriental d’Antioquia.
Corporation
environnementale
Rio Verde, COAM.
Approfondir dans le
rapport, les attentes et
perceptions des jeunes
de la terre et le territoire
dans un contexte
marqué par les conflits
armés.
• Les catégories relatives aux
projets de vie des familles par
rapport à la terre sont identifiées
: « il vaut mieux rester à la
campagne », « il vaut mieux
quitter la ville », « s’instruire pour
retourner à la campagne », «
construire des familles » et « les
femmes à la campagne ».
• L’importance de la stratégie
familiale pour les projets de vie
des jeunes est soulignée.
• Entre les stratégies familiales, on
identifie les bonnes pratiques de
relève de générations gérée par
les parents grâce à l’épargne
– en bétail ou des profits tirés
des cultures ; l’autonomie et
la capitalisation des jeunes en
dépendent.
• Trois sources qui permettent la
subsistance des familles sont
identifiées : la terre, l’emploi rural
et la production animale.
• On réaffirme l’existence de
différentiations fondées sur le
sexe en termes de l’invisibilité
du travail des femmes, la double
journée des femmes et la
préférence qui ont les hommes
dans l’accès à l’héritage.
• Les conditions du travail
agricole dissuadent les jeunes
de formuler les stratégies de
vie associées à la terre, ce qui
affecte en particulier les femmes
par la non-existence d’emplois
non-agricoles.
• Actuellement, les jeunes
soulignent les possibilités
limitées de choix et d’accès à la
terre.
14. JEUNESSE
RURALE ET
LATERRE: 14
JEUNESSE
RURALE ET
LATERRE:
3. La Bolivie
“L’accès des jeunes
femmes à la terre
dans les hauts
plateaux de la
Bolivie.” Fondation
TIERRA.
Analyser la participation
des jeunes femmes
dans la gestion
communautaire des
droits fonciers au sein
de deux communautés
des hauts plateaux
boliviens : Pujsani et
Uricachi Grande.
• Le contexte est la mise
en œuvre de la politique
de régularisation foncière,
dont le but est le processus
d’actualisation des droits
fonciers sur l’ensemble du
territoire national.
• Les habitants de ces deux
communautés recréent les
stratégies de vie en se basant
sur la double résidence ; ils
continuent de régir par les us et
coutumes et le régime foncier
est mixte mais essentiellement
individuel.
• Les deux communautés
effectuent un processus de
régularisation foncière interne
sur la base de consensus
collectifs lesquels seront validés
ultérieurement par l’Institut
national de la réforme agraire
(INRA), bénéficiant ainsi d’un
fondement légal.
• Deux outils ont été crées
pour le registre et le contrôle
communautaire des droits
fonciers : le statut communal
(qui reflète les accords de la
communauté) et le registre
communautaire des droits (pour
mettre à jour les droits).
• Le rôle des outils formels (Loi
INRA 1996 et la Constitution
politique) est reconnu, la
participation de la femme dans
les processus de régularisation
foncière et la distribution de
terres y est garantie.
15. JEUNESSE
RURALE ET
LATERRE: 15
JEUNESSE
RURALE ET
LATERRE:
• Il en sort du processus de
régularisation foncière trois
formes de titres (uniquement
homme, uniquement femme,
homme et femme), la
copropriété étant la forme
la plus répandue pour la
titularisation, les enfants
pouvant obtenir les droits
fonciers sans subdiviser la terre.
• Une autre stratégie qui donne
plus d’accès aux jeunes est la
donation-partage, une forme
d’héritage de son vivant, où
on désigne les limites des
parcelles que les enfants
héritent de façon anticipée.
C’est la pratique de donation
entre vifs la plus répandue.
• Une autre pratique innovatrice
pour faciliter le transfert des
terres aux jeunes était la
séparation de la fonction sociale
qui accompagne le propriétaire
foncier, les parents peuvent
continuer à assumer le système
de postes et responsabilités au
sein de la communauté au nom
des enfants.
• En général, on observe des
bonnes pratiques associées à
la mise à jour des institutions
traditionnelles pour qu’elles
soient plus appropriées dans
les contextes actuels.
• Entre les aspirations des jeunes
par rapport à la terre, on trouve
le souhait de continuer à être
liés à la communauté sans s’y
installer de façon permanente.
16. JEUNESSE
RURALE ET
LATERRE: 16
JEUNESSE
RURALE ET
LATERRE:
4. Le
Guatemala
« Adieux à la terre:
trajectoire et projets
de vie des jeunes
en communautés
rurales du
Guatemala ».
AVANCSO
Comprendre les
trajectoires et les
projets de vie des
jeunes ruraux – filles
et garçons - à partir
de cinq aspects
significatifs : famille,
instruction, participation
dans l’organisation
communautaire et
projets futurs.
• Le régime foncier est analysé
en fonction d’une perspective
historique, depuis l’héritage
colonial, la réforme agraire,
le modèle néolibéral et la
libéralisation économique où
persistent la concentration de la
terre et l’accès inégal à celle-ci.
• Dans la communauté d’Ixcan,
la distribution initiale de la terre
s’est organisée autour de la
Coopérative la Resistencia,
dont les titres d’origine sont
maintenus.
• La fragmentation de la terre
pour héritage est faite en faveur
des fils.
• L’acquisition ou l’héritage sont
plus viables pour les jeunes
pour accéder à la terre, mais
désormais en dehors de leurs
communautés.
• Bien que la Coopérative soit
une référence d’enracinement,
on constate que les jeunes
prennent leurs distances par
rapport à la terre, au travail et à
la vie agricole.
• En général, un effort existe
pour combiner les attentes
d’études et de vie au sein de la
communauté, la terre jouant le
rôle complémentaire de sécurité
dans leur vie.
17. JEUNESSE
RURALE ET
LATERRE: 17
JEUNESSE
RURALE ET
LATERRE:
5. L’Argentine
« Titularisation de la
terre et son impact
chez les jeunes
paysans. Deux
études de cas à
Chaco en Argentine
»
–FUNDAPAZ.
Analyser l’absence et
l’irrégularité des titres
fonciers et le registre
limité de terres dans
le système de régime
foncier, comme source
de conflits territoriaux
dans la région de
Chaco en Argentine.
• L’absence de titres affecte les
possibilités économiques des
familles paysannes et les projets
futurs des jeunes.
• Un partenariat est organisé entre
les organisations territoriales
avec le soutien des ONG visant à
obtenir la reconnaissance légale
des droits de propriété.
• On constate qu’un changement
institutionnel sur le régime
foncier s’impose par suite de
pressions, ce qui nécessite
un nouveau processus de
régularisation foncière légale afin
d’éviter l’escalade des conflits
territoriaux.
• L e p a r t e n a r i a t e n t r e l e s
organisations territoriales et le
soutien des ONG ont permis la
redéfinition des cadres normatifs
visant à reconnaître les droits
du propriétaire sous un angle
juridique, qui, bien que sans titre,
a des droits à l’autodéfense de
sa possession, aux réclamations
devant la justice et à l’acquisition
des terres.
• Des accords de coexistence
sont créés, et l’aménagement
du territoire a été travaillé par
le biais de la cartographie
participative.
• En même temps, des groupes de
travail politiques ont été créés.
18. JEUNESSE
RURALE ET
LATERRE: 18
JEUNESSE
RURALE ET
LATERRE:
6. Le
Nicaragua
« Processus de
redistribution de
terres à travers
l’héritage aux
jeunes ruraux dans
les municipalités
de Somotillo, Rio
Blanco»
Analyser les
processus d’héritage
de la terre dans
les municipalités
de Somotillo et Rio
Blanco sur la base
d’une approche de
stratégies de vie.
• Les stratégies de vie des
jeunes sont catégorisées
selon le degré d’autonomie
: stratégies intégrées (sans
autonomie propre et liées à
leur famille), stratégies avec
intervention des parents
(parents comme facilitateurs
de ressources), stratégies
avec davantage d’autonomie
(cimentent leurs propres voies
de développement).
• L’importance des contextes
territoriaux et socioéconomiques
des familles est manifeste
par rapport aux possibilités
d’héritage et son impact sur les
trajectoires des jeunes.
• Les stratégies des jeunes sont
définies selon les stratégies de
vie familiale et leur situation par
rapport à la terre.
• L e s p o s s i b l e s v o i e s d e
développement des jeunes sont
identifiées : la voie d’élevage
de bétail (quand la possibilité
d’héritage existe), la voie de
l’économie familiale intensive
(les enfants font partie du
projet familial), la voie de la
paupérisation (stratégie mixte de
travail agricole et salarié).
19. JEUNESSE
RURALE ET
LATERRE: 19
JEUNESSE
RURALE ET
LATERRE:
4.
Recommandations.
L’analyse sur la situation des jeunes ruraux
et leur accès à la terre lié aux stratégies de
vie témoigne des obstacles et limitations
qu’ils rencontrent ; notamment, la non-
transmission intrafamiliale du patrimoine,
la dépendance économique jusqu’à l’âge
adulte, la non-participation dans les instances
communautaires et les conditions subjectives
et objectives autour de l’agriculture.
A cet égard, il est possible de signaler
certaines orientations ou points clés à adopter
afin de faciliter l’accès à la terre de la jeunesse
rurale et d’accroître ses projections de vie et
en même temps assurer la durabilité de ses
stratégies en milieu rural.
1. La relève des générations comme stratégie familiale
Le contexte familial du jeune est la clé pour
déterminer sa trajectoire de vie, la stratégie
familiale et l’espace à donner à la stratégie elle-
même du jeune peuvent limiter ou augmenter
ses chances. La famille joue un rôle clé dans
la détermination des stratégies de vie puisque
quand un jeune commence à prendre des
décisions stratégiques, il vit souvent encore
chez ses parents, lesquels représentent la
principale source de soutien pour qu’il puisse
accéder aux ressources, continuer ses études
et recevoir de soutien immatériel.
Il existe des facteurs économiques, mais
aussi des facteurs culturaux, qui inhibent les
pratiques de la relève des générations, puisque
des mesures comme davantage d’autonomie
à travailler la terre ou l’accroissement de
l’épargne ne mettent pas forcément en
jeu la stratégie familiale. Un changement
culturel s’impose chez les parents face aux
contextes ruraux changeants. A cet égard, des
processus de relève des générations peuvent
être entrepris à travers la sensibilisation,
en favorisant les espaces de dialogue pour
l’identification et la planification des stratégies
de relève et de transmission intrafamiliale
du patrimoine. Dans ce sens, des incitations
financières pourraient être envisagées pour la
transmission intrafamiliale du patrimoine.
20. JEUNESSE
RURALE ET
LATERRE: 20
JEUNESSE
RURALE ET
LATERRE:
2. Renforcement et inclusion des jeunes dans les
organisations communautaires
L’un des obstacles pour l’inclusion des jeunes
dans les organisations communautaires
s’avère être le fait que la jeunesse n’est
que peu reconnue comme étant un secteur
clé. Les jeunes de la génération actuelle
reportent leur participation dans les
structures communautaires afin de prioriser
les études et la carrière qui leur assurent
davantage d’autonomie. Dans ce contexte, les
organisations communautaires doivent adapter
leurs institutions afin de mieux inclure les
jeunes. L’organisation collective est primordiale
pour les jeunes puisqu’elle facilite l’accès aux
ressources.
3.Améliorer l’accès à la terre des jeunes ruraux :
arrangements familiaux et initiatives d’acquisitions
Il est généralement constaté que la jeunesse
rurale valorise stratégiquement l’accès à
la terre dès lors que celle-ci lui donne la
sécurité à ses stratégies de vie. Les jeunes ont
certaines connaissances pour la travailler et
elle représente une ressource qui leur permet
de capitaliser et investir ou d’avoir un revenu
par le biais de la location.
Alors, les projets de développement rural, en
plus de promouvoir la sensibilisation quant
à la relève des générations, l’importance
de planifier et de favoriser les accords
familiaux, doivent fournir les appuis juridiques
nécessaires afin de faciliter la transmission et
assurer l’accès.
Pour ce faire, pour permettre aux jeunes ruraux
d’acquérir, il faut des politiques publiques
avec des mécanismes financiers adaptés à
leur réalité, telle que la création d’un fonds de
terres ou de crédit spécifiques à cette fin. L’Etat
doit étudier les possibilités d’une politique qui
facilite l’accès à la terre des jeunes, en tant
qu’incitation pour que ceux-ci retournent à leurs
territoires et prennent en charge le processus
de développement rural.
21. América Latina y el Caribe
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à plus grande échelle. Sa mission est de promouvoir le partage des savoirs locaux pour mettre fin à la pauvreté rurale. En partageant
ces innovations à travers des outils et méthodologies de gestion des connaissances locales, l´organisation connecte les institutions
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