Electricité en France par Théo LEROY et Renan Daviaud
Electrabel et Solvay investissent 2 milliards à Jemeppe
1. Electrabel et Solvay investissent 2 milliards à Jemeppe-sur-
Sambre L'électricité plus «verte» perce enfin en Wallonie La
deuxième plus grosse cogénération du pays sera wallonne.
Avancée importante pour l'électricien.
REGNIER,PHILIPPE LE SOIR
Vendredi 30 octobre 1998
Electrabel et Solvay investissent 2 milliards à Jemeppe-sur-Sambre L'électricité plus «verte» perce enfin en
Wallonie La deuxième plus grosse cogénération du pays sera wallonne. Avancée importante pour l'électricien.
La cogénération, cette technologie des électriciens championne des économies d'énergie, connaît enfin un
développement significatif en Wallonie, après avoir marqué des points presque exclusivement en Flandre. Le
producteur d'électricité Electrabel et le chimiste Solvay vont investir 2 milliards FB environ pour la construction
d'une unité de cogénération sur le site de Solvay à Jemeppe-sur-Sambre. La répartition de l'investissement n'est
pas révélée. La centrale sera mise en service dans le courant de l'année 2000.
Ces centrales «vertes» produisent à la fois de l'électricité et de la chaleur. L'investissement en terre wallonne,
annoncé jeudi, permettra la production de 130 tonnes de vapeur par heure et affichera une puissance électrique
de 90 mégawatts (MW), vapeur et électricité étant consommées par Solvay. Seule l'unité de cogénération
installée par Electrabel et PetroFina sur la raffinerie Fina à Anvers est plus importante, avec 126 MW et 165 t/h
de vapeur. Les autres centrales, quasi toutes installées en Flandre, sont au mieux deux fois moins puissantes,
sauf une exception à Gand (54 MW).
La cogénération est une technologie plus écologique que les centrales électriques classiques parce qu'elle
permet de sérieuses économies d'énergie (18 % dans le cas de Jemeppe) par rapport à la production séparée
d'électricité et de vapeur. L'idée, c'est de récupérer la chaleur dégagée par la production d'électricité qui, sinon,
se perd dans la nature. Cette chaleur est transformée en vapeur, indispensable chez Solvay. On produit ainsi
davantage d'énergie avec moins de combustible au départ, du gaz en l'occurrence. Les émissions de gaz à effet
de serre sont réduites d'autant.
Electrabel, pressé de promouvoir une utilisation plus rationnelle de l'énergie par des pouvoirs publics qui ont eux-
mêmes promis de faire des efforts - lors de la conférence internationale sur le climat à Kyoto notamment -, s'est
engagé à installer entre 1995 et 2005 des installations de cogénération d'une puissance totale de 1.000 MW, soit
7 % de la capacité actuelle de l'ensemble des centrales d'Electrabel (nucléaires entre autres). Les écolos,
fervents défenseurs de la cogénération, trouvaient que l'objectif était peu ambitieux et, surtout, risquait de ne pas
être atteint. Electrabel rétorque que les 600 MW ont déjà été dépassés et que l'objectif final le sera certainement
également.
Malgré les avantages de la technologie, il faut trouver des utilisateurs de vapeur prêts à investir. Electrabel a
donc enfin trouvé une industrie située en Wallonie pour avancer sur ce front. La percée est d'autant plus
importante pour Electrabel, que Solvay, comme d'autres grandes industries, pourrait décider de s'approvisionner
en électricité auprès de la concurrence étrangère: le marché européen de l'électricité s'ouvre. Solvay et
l'électricien belge resserrent ainsi leurs liens. Du moins à Jemeppe-sur-Sambre.