1. DECEMBRE 2014 I 02 LE MAGAZINE DE L’UNIVERSITÉ DE FRIBOURG, SUISSE I DAS MAGAZIN DER UNIVERSITÄT FREIBURG, SCHWEIZ
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Ein Leben lang
2. 58 UNIVERSITAS / DECEMBRE 2014
Une juriste à la fibre
sociale
Responsable du domaine Enfance et Jeunesse auprès de la Conférence des
directrices et directeurs cantonaux des affaires Sociales, Martine Lachat Clerc
réalise sa vocation, cultivée dès l’Université. Philippe Neyroud
Martine Lachat Clerc, vous êtes à la
fois attachée au Canton de Fribourg et
ouverte sur le monde. Comment vous
définissez-vous ?
J’avoue volontiers mes attaches avec
Fribourg, le District de la Glâne, qui
m’a vu naître et grandir, et la ville où
j’ai effectué mes études. J’y ai forgé tant
d’amitiés durables. D’abord à Romont, jus-
qu’à l’époque du collège, puis ce fut au tour
de Fribourg de me happer. Une cité facile à
appréhender, qui ne crée pas de véritable
choc culturel, lorsqu’on puise ses racines
dans un univers provincial. Et puis mon
environnement culturel, avec une maman
québécoise et de nombreux voyages à
l’étranger, m’a bien prédisposée à envisager
la diversité culturelle
Avec comme papa une figure de la Justice
pénale des mineurs ( Michel Lachat, « Juge
desmineurs » ),lesétudesdeDroitétaient-
elles une vocation ou une tradition
familiale ?
Mon environnement familial m’y a cer-
tainement encouragée. A l’écoute de mon
père, c’est l’aspect social du droit pénal
des mineurs qui a le plus éveillé mon
intérêt. Ma mère étant infirmière, j’ai
hérité, au gré des discussions familiales,
d'une fibre sociale que j’ai transformée en
vocation lors d’une expérience fondatrice :
après le collège, je me suis engagée neuf
mois en Bolivie comme volontaire dans
une école fondée par Thérese Pittet, une
Glânoise. Ce fut là ma première expérience
humanitaire. J’ai découvert, en théorie et
en pratique, de quoi il retourne dans le
domaine opérationnel de la défense des
enfants : contacts de terrain et visites de
prisons m’ont beaucoup marquée. Et j’y
ai développé la certitude que des études
de droit me procureraient les armes
nécessaires pour faire bouger les choses.
Qu’avez-vous retenu de vos années d’étu-
des à l’Université de Fribourg ?
J’ai suivi d’études passionnantes, mais
je n’avais pas la vocation pour appliquer
le droit à la lettre, pour devenir avocate,
par exemple. Mon intérêt s’orientait vers
le côté humain, notamment dans des
matières comme le droit de la famille,
le droit international public ou le droit
pénal. Ceci aussi à la faveur de professeurs
impressionnants, comme Pierre Tercier,
Thomas Fleiner ou Nicolas Quéloz. Ne
cherchant pas à me spécialiser, je ne
côtoyaisaucund’entreeuxdemanièreplus
intense, mais j'assurais une participation
très impliquée durant les cours. Il régnait
déjà à Fribourg une atmosphère de sérieux
et une forte pression sur l’investissement
personnel et les résultats. Somme toute,
j'ai été une étudiante typique, assidue
aux cours, potassant de longues heures au
séminaire de droit, le tout entrecoupé de
pauses café avec mes camarades. D’autres
éléments se sont avérés positifs : effectuer
des études bilingues, au cœur d’un
environnement agréable et d’un campus
à dimension humaine, possédant une
âme propre. Et puis, à ne pas négliger, c’est
aussi à l’Université que j’ai rencontré mon
mari…
Une étapes significative de votre parcours
vous a amenée à œuvrer plus de 3 ans au
sein de la Fondation Terre des hommes…
J'y ai travaillé comme juriste pour les
Programmes en Suisse, un ilot dans
l’organisation, structure hélas fermée en
portrait